Auteur/autrice : Stephanie Setiawan

  • Dimanche de la Paix 2025 – Témoignage

    Un témoignage de l’Église au Myanmar 

    Que signifie être une Église historique de paix – ou plutôt une Église engagée dans l’œuvre de paix du Christ ? 

    C’est la question à laquelle est confrontée l’Église mennonite du Myanmar, alors que le pays continue d’être déchiré par un conflit qui touche une grande partie de la population. 

    Il y a quelques années, l’armée a renversé le gouvernement démocratiquement élu et installé un président et une administration nommés par les militaires. Les violations des droits de l’homme se sont multipliées, en particulier lorsque le nouveau gouvernement soutenu par l’armée (la junte) a réprimé tout mouvement dissident, tentant d’éliminer l’opposition. Cela a donné lieu à des attaques et des meurtres à grande échelle, à des détentions arbitraires, au déplacement de populations, à la restriction de la liberté d’expression et de réunion. Cette situation a créé un climat d’angoisse au sein des communautés qui se réunissent pour le culte, entre autres. La junte a également instauré le service militaire obligatoire. 

    Quel est le rôle de l’Église dans un tel contexte ? Que signifie être engagé dans l’œuvre de paix du Christ au milieu de cette réalité ? 

    Une église de paix au milieu de la guerre 

    Ce sont des questions que se posent les membres de l’Église missionnaire biblique mennonite (Bible Missionary Church, BMC) au Myanmar. 

    La BMC a contacté la Conférence Mennonite Mondiale (CMM), dont elle est membre, pour demander de l’aide. Elle se demandait s’il serait possible que la CMM envoie une délégation en visite de solidarité afin d’explorer ces questions ensemble. 

    Du 25 au 29 novembre 2024, une délégation de la CMM s’est rendue en Thaïlande pour passer du temps avec nos frères et sœurs du Myanmar. Il a été décidé qu’il serait préférable de se réunir en Thaïlande, car une réunion au Myanmar aurait pu présenter un risque pour les responsables du Myanmar. (La junte surveille de près qui se réunit avec qui.) 

    La délégation était composée de César García (Colombie), Secrétaire General de la CMM ; Tigist Tesfaye (Ethiopie), Secrétaire de la Commission Diacres ; Andres Pacheco Lozano (Colombie/Pays-Bas), Président de la Commission Paix ; Andrew Suderman (Canada/États-Unis), Secrétaire de la Commission Paix ; et Agus Mayanto (Indonésie), Représentant régional de la CMM pour l’Asie du Sud-Est. Norm Dyck (MC Canada) faisait également partie de cette délégation en raison des relations de longue date entre MC Canada et l’Église mennonite du Myanmar. 

    Andres Pacheco Lozano shares stories of Colombian peace struggles
with the leaders from Myanmar during the Deacon delegation visit.
    Andrés Pacheco Lozano partage des témoignages sur les luttes pour la paix en Colombie avec les dirigeants du Myanmar lors de la visite de la délégation de la Commission Diacres. Photo : Agus Mayanto

    Origine et histoire du mouvement anabaptiste 

    Les responsables de la BMC ont demandé à avoir un temps pour approfondir l’histoire et l’origine du mouvement anabaptiste. César García a animé ces sessions tous les matins. 

    Les pasteurs souhaitaient également explorer ce que la Bible enseigne au sujet de la paix. Andrés Pacheco Lozano et Andrew Suderman ont animé des sessions le matin et l’après-midi afin d’explorer l’histoire biblique et ses liens avec la paix et la justice. Une partie de ce temps a ensuite été consacrée à discuter des observations de nos frères et sœurs du Myanmar sur la paix d’un point de vue biblique et de ce que cela pourrait signifier dans le contexte du Myanmar. 

    Andres Pacheco Lozano et Andrew Suderman ont également partagé des témoignages d’autres Églises et de leurs luttes pour la paix et la justice, comme l’Église mennonite en Colombie et en Corée du Sud, ainsi que d’autres luttes (par exemple, l’apartheid en Afrique du Sud). 

    Tigist Tesfaye a animé un temps de prière pour chacun des responsables présents et pour les assemblées dans lesquelles ils exercent leur ministère. 

    Ce fut un moment intense, mais merveilleux, passé ensemble. 

    Des visions du shalom  

    Cela a été difficile, car tout le groupe a dû faire face au traumatisme que beaucoup de pasteurs du Myanmar ont vécu et continuent de vivre. 

    Un pasteur, par exemple, a raconté comment, deux jours avant son arrivée à cette réunion, l’église d’un ami pasteur avait été détruite. 

    De même, lorsque nous avons exploré les visions du shalom, et après avoir passé un certain temps à réfléchir et à discuter du pouvoir de l’imagination, un pasteur a demandé : « Mais que se passe-t-il si nous ne pouvons pas ou ne savons pas quoi imaginer ? » C’était déchirant ! 

    Et pourtant, à la fin de notre temps ensemble, après beaucoup de prière, d’apprentissage, d’exploration, de lecture de la Bible et de réflexion, ce même pasteur a commencé à mettre en évidence des mesures concrètes, notamment une prière qu’ils sont en train de rédiger pour aider notre communion mondiale à prier pour eux alors qu’ils continuent à témoigner de la paix du Christ dans leur contexte. 

    Cependant, le chemin est encore long. La luta continua. 

    Que Dieu continue d’être avec eux. Et puissions-nous apprendre comment être solidaires avec eux et leur lutte pour la paix. 

    —Andrew G. Suderman est secrétaire de la Commission Paix. Il vit à Harrisonburg, en Virginie (États-Unis).  


    baptism at Myanmar
  • Dimanche de la Paix 2025 – Texte pour la prédication

    Prédication Matthieu 22.34–40 

    « Voisine », « Voisin ». C’est comme ça qu’on appelle certaines personnes de notre entourage à Bogotá (Colombie). Que ce soient les personnes qui vivent dans notre immeuble ou dans une maison proche de la nôtre, ou bien celles que nous croisons à l’épicerie ou dans d’autres espaces communs ou publics du quartier. Parfois il s’agit de quelqu’un que nous connaissons bien et parfois de quelqu’un dont nous ignorons même le prénom. Mais en l’appelant « voisine » ou « voisin », nous instaurons plus de convivialité. C’est une façon de réduire la distance entre nous, l’inconnu et même de réduire la possibilité du conflit qui peut naitre de la rencontre avec une autre personne. 

    Voisin/voisine est un terme qui dénote la proximité. En anglais, c’est ce terme de voisin/voisine, neighbour, qui apparaît dans Matthieu 22.34–40. Alors qu’en espagnol et en français, c’est le terme « prochain » qui est couramment utilisé dans ce passage biblique. Bien que le mot « prochain » vienne du terme proximité, celui qui est proche ou à côté, il semble parfois trop abstrait ou déconnecté de notre vie quotidienne. Le mot « prochain » est couramment utilisé lorsque nous faisons référence à un passage biblique ou lorsque nous cherchons à rendre compte des implications éthiques de notre foi chrétienne, et non lorsque nous faisons référence à d’autres personnes de notre vie quotidienne. Que se passerait-il si nous mettions l’accent sur la proximité, la convivialité et le quotidien, induits par l’usage du mot voisin/voisine (comme c’est le cas à Bogotá) pour relire les implications de ce passage biblique ? 

    Ce texte de Matthieu est très connu. À première vue, il semble très clair et catégorique. Et pourtant, on peut relever différents aspects de ce que dit Jésus. 

    L’un des points forts du texte peut être de souligner l’interconnexion entre la dimension « verticale » et la dimension « horizontale » de la foi, entre l’amour de Dieu et l’amour des autres êtres humains, respectivement. Dans son commentaire biblique sur ce passage de Matthieu, Richard B. Gardner1 soutient que les principes présentés par Jésus ne sont pas nécessairement nouveaux. L’amour de Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de tout son esprit se trouve déjà dans Deutéronome 6.5. Quant à l’amour du prochain comme soi-même, on le retrouve dans Lévitique 19.186. Ce qui rend la réponse de Jésus si particulière, c’est l’interdépendance entre ces deux commandements. Il est impossible de séparer la dimension verticale de la dimension horizontale de notre foi. 

    La réponse de Jésus dans Matthieu 22 peut également servir de clé de lecture biblique. Elle nous sert de prisme pour nous aider à discerner les textes, les lois et les commandements qui peuvent être contradictoires ou ambivalents. Gardner rapporte que, selon la tradition rabbinique datant du IIe siècle, la Torah contient environ 613 lois (365 interdictions et 248 commandements).3 Le fait que Jésus place l’amour de Dieu et du prochain comme les commandements les plus importants fait que toutes ces nombreuses lois et règles sont subordonnées ou doivent être lues à travers ce prisme de l’amour de Dieu et du prochain. 

    Bien que cette lecture soit importante, ce passage de Matthieu 22.34–40 reste un texte dont l’interprétation n’est pas terminée. Notre monde nous oblige constamment à réinterpréter ce que signifie aimer Dieu et aimer son prochain. Cela est particulièrement vrai à une époque où l’urgence climatique, l’élection de gouvernements de droite, la résurgence des sentiments xénophobes, la violence dans nos sociétés, les guerres et les génocides dans notre monde sont devenus des réalités auxquelles nous devons faire face chaque jour. 


    Désolé, voisine ! Désolé, voisin !  

    Suivant la logique qui consiste à désigner les autres personnes comme voisins/voisines à Bogotá, il est courant d’utiliser l’expression « ¡ Qué pena vecina ! » (littéralement : j’ai honte, voisine !) lorsque nous voulons demander quelque chose, lorsque nous avons besoin de l’aide d’une autre personne ou pour nous excuser. 

    Flooding in the streets of Piura, Peru, after a heavy rainfall. Climate
change calls on us to love our neighbours.
    Inondations dans les rues de Piura, au Pérou, après de fortes pluies. Le changement climatique nous invite à aimer nos voisins. Photo : Henk Stenvers

    Nous vivons dans un monde où nos relations de proximité et de voisinage ont été profondément perturbées et violentées. Nous sommes souvent complices de ces attaques. C’est pourquoi nous devons examiner attentivement comment nous avons transgressé nos relations de proximité, de « voisinage ». Peut-être devons-nous confesser : pardon voisine, pardon voisin

    Nous vivons à une époque où il est devenu normal de se méfier de ceux qui nous entourent, soit parce qu’ils ont un passé différent, soit parce qu’ils sont migrants, déplacés ou marginalisés. Peu importe qu’ils vivent près de chez nous, qu’ils fassent partie de notre société ou qu’ils viennent d’un endroit, d’un pays ou d’une région voisine, nous ne le considérons pas comme des « voisins », mais comme des personnes « étrangères », « hostiles », voire comme des « ennemis » ou des « criminels ». De nombreuses guerres dans notre histoire et dans notre monde actuel ont été ou sont menées entre voisins. 

    Notre proximité avec la nature a également été gravement affectée. Nous avons transformé des relations d’interdépendance en relations de domination et de contrôle. Nous considérons la nature simplement comme une « ressource » qui peut être exploitée et capitalisée. Le changement climatique est l’un des signes des dommages que nous avons causés et que nous continuons à causer en tant qu’êtres humains. Notre relation avec notre espace vital, avec la terre et les eaux, a été fatalement blessée. 

    Pardon, chère voisine, pardon, cher voisin… 

    Dans ce contexte conflictuel, la question posée par un expert de la loi à Jésus sur quel est le commandement le plus important semble prendre toute son importance. Comment trouver des repères et des points de référence dans notre foi pour faire face à ces distorsions ? Quelles sont les lois que nous devons respecter ? Que faire si, en tant qu’humanité, nous disposons de cadres juridiques tels que le droit international et les droits humains, mais que les gouvernements et les pouvoirs économiques et politiques décident de les ignorer en toute impunité ? Que faire si les mesures que nous prenons pour limiter notre impact sur l’environnement sont annulées par les gouvernements en place ? 

    Comme à l’époque de Jésus, le dilemme ne réside pas seulement dans le fait qu’il existe des milliers de lois et de cadres éthiques de référence aujourd’hui. Le dilemme est exacerbé par l’existence de réalités d’oppression et de violence qui rendent encore plus urgente la nécessité de trouver des points de repère, de renouer avec les éléments centraux de notre foi afin de discerner comment agir. 


    « Bonjour chère voisine », « bonjour cher voisin ». 

    Lorsque je parle des particularités de Bogotá (Colombie) à des personnes qui n’y sont jamais allé, je pense souvent à la façon dont on salue les autres en disant « bonjour chère voisine » ou « bonjour cher voisin ». Il me faut généralement quelques minutes (et quelques exemples) pour expliquer à quoi cela ressemble et ce que cela signifie. Entre deux rires, je ne suis jamais sûr d’avoir bien expliqué l’utilisation des termes « voisine/voisin » pour désigner d’autres personnes, même si celles-ci ne vivent pas près de chez moi ! En relisant le passage biblique sur l’amour de Dieu et de ceux qui sont proches (racine du mot « prochain » en espagnol et en français), j’essaie de réfléchir consciemment à certaines nuances possibles de ce commandement lorsqu’il est lu à travers le terme voisine/voisin (racine du mot dans le texte en anglais) et à la façon dont nous l’utilisons dans notre quotidien à Bogotá. En ce sens, la réponse de Jésus est une invitation à repenser nos relations de proximité. 

    Members of Comunidad Cristiana Menonita de Girardot, Colombia,
share bread with their neighbours – prójimo and vecino – on Pan y
Paz, “bread and peace Sunday.” Photo:
    Les membres de la Comunidad Cristiana Menonita de Girardot, en Colombie, partagent du pain avec leurs prochains et leurs voisins lors du Pan y Paz, le
    « dimanche du pain et de la paix ». Photo : Comunidad Cristiana Menonita de Girardot Colombie

    Dans un monde où les barrières visibles et invisibles de ségrégation abondent, un monde où l’on est encouragés à utiliser les populations marginalisées comme boucs émissaires pour expliquer les problèmes d’une communauté ou d’un pays, dans un monde où l’on est incités à considérer l’autre comme un ennemi ; dans ce contexte, appeler quelqu’un voisin et interagir avec lui en tant que tel, avec la chaleur et l’intimité que cette expression dénote, est à contre-courant. C’est aller à l’encontre du statu quo. 

    Appeler quelqu’un voisin ou voisine peut sembler superficiel, c’est peut-être juste un code social ou simplement une expression à laquelle nous sommes habitués à Bogotá. Et pourtant, en désignant une autre personne comme voisine, nous créons un lien de proximité. Un lien qui n’existait pas nécessairement auparavant. Il est alors plus difficile de la considérer comme une étrangère ou une ennemie. 

    Les relations de distance ou de proximité avec les autres ne sont ni statiques ni rigides. Elles peuvent changer, et ce de manière surprenante. Même des personnes que l’on considère comme étrangères ou ennemies peuvent devenir voisines. La parabole du bon Samaritain (Luc 10.25–37), dans laquelle Jésus illustre qui est son prochain, en est un bon exemple. Les Samaritains et les Juifs n’entretenaient pas les meilleures relations à l’époque de Jésus. Et pourtant, Jésus identifie le Samaritain, qui était sûrement considéré comme un étranger (voire un ennemi), comme étant la meilleure illustration de son prochain.   

    Je pense que la réponse de Jésus nous appelle justement à cela : à redessiner nos relations d’amour et de proximité. Il y a toujours d’autres personnes que nous pouvons considérer comme nos voisins et voisines. Si nous partons du principe que c’est dans l’amour de notre voisin(e) que notre amour pour Dieu se manifeste, nous devons toujours chercher à enrichir et à nourrir la façon dont nous vivons et exprimons cet amour. Aussi complexe que cela puisse être, chaque nouveau jour, chaque nouveau contexte et chaque nouvelle réalité dans lesquels nous vivons avec les autres est une nouvelle occasion de façonner et d’incarner cet amour pour Dieu. 


    En quoi puis-je vous aider, chère voisine ? En quoi puis-je vous aider, cher voisin ? 

    À Bogotá, il est courant que les vendeurs des commerces demandent « En quoi puis-je vous aider, chère voisine/cher voisin ? » aux personnes qui entrent dans le magasin ou qui semblent chercher quelque chose qu’elles ne trouvent pas. Ce qui m’interpelle dans cette question, ce n’est pas seulement le fait qu’ils nous appellent « voisin/voisine », mais aussi qu’ils nous proposent leur aide. Dans le monde dans lequel nous vivons, nous nous sentons parfois attristés de ce qui arrive à d’autres ailleurs, à ce qui arrive à nos voisines et voisins. Mais souvent aussi nous choisissions de compatir à leur situation à distance, tant que cela n’affecte pas notre propre confort. 

    Si nous partons du principe que l’amour du prochain est l’espace dans lequel nous pouvons exprimer et concrétiser notre amour pour Dieu, l’invitation à aimer notre prochain est un appel à agir en solidarité, en discernant ce que nous pouvons faire et comment nous pouvons aider. L’amour du prochain n’est pas seulement une question de paroles, mais aussi d’actions. Il ne s’agit pas d’avoir toujours les réponses ou les solutions aux problèmes. Il ne s’agit pas non plus de décider à la place des autres ce qu’ils doivent faire. Agir dans la solidarité, c’est s’engager à marcher avec les autres, à les écouter et à discerner avec eux ce qu’il faut faire, au-delà d’un simple like sur une publication Instagram ou du partage d’une vidéo TikTok

    Parfois, la solidarité peut s’exprimer à travers l’engagement militant ou la participation à des manifestations et des protestations non violentes. D’autres fois, elle peut s’exprimer en reconnaissant et en confrontant nos privilèges, et en devenant des alliés pour les communautés qui mènent d’autre luttes. Parfois aussi, la solidarité peut se traduire par la création d’espaces sûrs et d’espaces d’encouragement (brave spaces) pour affronter les différentes formes de violence subies par beaucoup. L’idée n’est pas de dresser une liste de toutes les formes de solidarité possibles. Ces exemples sont simplement des illustrations de comment la solidarité implique d’aller au-delà des mots ou de la sympathie. 

    Être voisins implique également une série de responsabilités et d’attentions. Souvent, c’est précisément dans les relations de proximité que la violence se manifeste avec le plus d’acuité. On ne parle pas toujours de ces formes de violence. Et souvent, on fait taire les voix qui cherchent à les rendre explicites. La violence sexiste, la violence sexuelle, la violence dite « domestique », entre autres, montrent que la proximité en tant que telle n’est pas garante de relations saines ou équitables. Ce sont là des exemples de la manière dont le péché de la violence et les dommages profonds qu’elle cause peuvent s’exprimer dans les relations de proximité. Parler de l’amour du prochain comme expression de l’amour de Dieu nous rappelle l’incroyable responsabilité que nous avons envers l’épanouissement des autres. Ainsi, considérer l’autre comme un voisin n’est pas seulement une manière d’exprimer de la chaleur humaine, mais cela implique également de s’engager à être responsable de son bien-être et de prendre soin de lui. 

    Une fois encore, c’est dans l’amour de notre voisine, voisin, de notre prochaine, prochain, que nous incarnons notre amour pour Dieu. 


    Alors que nous commémorons cette année les 500 ans de l’anabaptisme, et que le thème retenu pour cet événement important est « Le courage d’aimer », il est essentiel de revenir sur ce que sont les implications et les responsabilités de l’amour de Dieu et du prochain aujourd’hui. Dans un monde où la mort et le désespoir semblent dominer, que la voix de Jésus nous rappelle ce qui doit être au centre de notre compréhension et de notre pratique de la foi.

    Les délégués des YAB (représentants de leur conférence nationale membre) montrent leurs drapeaux à la fin de leurs réunions en Allemagne en mai 2025. Photo : Irma Sulistyorini

    Que nous prenions le temps de réfléchir à ceux que nous considérons comme nos voisins et à ceux qui nous considèrent comme tels. Que ce soit un temps qui nous invite à avoir le courage d’aimer, de créer de nouveaux liens et de nouvelles relations de proximité avec d’autres personnes, même celles que nous percevons comme improbables, voire impossibles.

    Que ce soit également un moment propice à de nouveaux départs, à la prise de nouveaux engagements à agir en solidarité avec les autres, en recherchant leur bien-être. Et que notre Dieu d’amour, qui nous aime tant et qui nous invite à l’aimer dans nos relations avec les autres, avec notre monde, continue à nous mettre au défi, à nous inspirer et à nous guider sur cette voie. 

    Amen. 

    —Andrés Pacheco Lozano est président de la Commission pour la paix. Originaire de Colombie, il vit à Amsterdam, aux Pays-Bas. Cette ressource est adaptée d’un sermon qu’il a prononcé à l’Iglesia Cristiana Menonita De Teusaquillo à Bogota, en Colombie. 


    MWC member church Iglesia Evangélica Menonita del Perú hosted
“Celebrar, equipar, adorar” in Cusco, Peru 18-22 January 2025 to
mark 500 years of Anabaptism.
  • Le Conseil général est l’organe décisionnel de la Conférence Mennonite Mondiale. À l’aide d’un processus décisionnel fondé sur le consensus, il définit la stratégie, la politique et les déclarations qui guident la famille anabaptiste mondiale. 

    Sur les 106 délégués du Conseil général présents aux réunions triennales en Allemagne en 2025, plus de 60 représentaient leur Église pour la première fois. 

    (De juin 2025, la CMM compte au total 111 églises membres nationales issues de 61 pays. Certains délégués n’ont pas pu participer en raison de difficultés liées à l’obtention d’un visa.) 

    Nous avons demandé aux nouveaux délégués du Conseil Général de nous faire part de leurs impressions. Que « ramènent-ils à la maison » de ces réunions ? 

    • « De beaux souvenirs avec de merveilleux frères et sœurs : j’ai pu apprendre à mieux connaître les délégués du CG du Myanmar, de Corée du Sud, du Nigeria, de Hong Kong, du Canada, du Japon et le Secrétaire General de la Communion quaker. Les ateliers étaient également très encourageants. » — Andreas Ortner, vice-président du conseil d’administration et délégué de la Mennonitische Freikirche Österreich, Autriche. 
    • « J’ai acquis une appréciation et une conscience beaucoup plus grandes de notre vaste communauté anabaptiste mondiale. » — Cam Stuart, directeur, responsable et délégué de la Canadian Conference of Mennonite Brethren Churches
    • « Je me suis sentie bénie par la façon dont mes groupes continentaux ont discuté de la diversité et de l’unité… Il y avait beaucoup de bonté malgré les différences. » — Jen Kornelsen, déléguée de la Conférence évangélique mennonite, Canada. 
    • « Ce fut une belle expérience. Partager avec des frères et sœurs de différents pays et découvrir leurs expériences au sein de leurs communautés locales est très stimulant et nous encourage à poursuivre notre travail local. La démarche engagée avec d’autres communautés est une belle expérience de pardon et de réconciliation. » — Carlos Arturo Moreno, président et délégué de Iglesia Cristiana Menonita de Colombia
    • « C’était vraiment formidable que (grâce au consensus) personne n’ait été oublié s’il n’était pas d’accord avec les autres. » — Brian Maphosa, superviseur national et délégué de Brethren in Christ Church South Africa. 
    2025 GC photo group

    GC meeting 2025
  • Lors du Sommet Mondial de la Jeunesse (GYS) en 2015 en Pennsylvanie, aux États-Unis, le secrétaire général de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM), César García, déclarait : « Si vous voulez une révolution, demandez à une personne jeune de diriger. » 

    Le GYS de cette année a été une nouvelle étape dans le cheminement de la CMM qui accompagne les jeunes leaders à marcher à la suite de Jésus.  

    Depuis la fondation du GYS en 2003 au Zimbabwe, puis la constitution d’un comité de jeunes anabaptistes (YABs) et la création d’un poste de mentor pour les YABs, les jeunes ont progressivement pris part au partage des dons dans l’Église mondiale par le biais de la CMM.  

    L’espace pour les jeunes leaders s’est accru cette année avec le premier Sommet triennal, tenu du 29 mai au 1er juin 2025. Le Sommet triennal se déroule à mi-chemin entre les assemblées. 

    C’était aussi la première fois que les délégués des YABs* se réunissaient pendant plusieurs jours avant le GYS, en même temps que le Conseil Général. Ils ont partagé des séances d’adoration et de ressourcement ensemble.  

    « Nous avons voulu préparer ces 38 jeunes leaders à analyser leur propre contexte et à écouter les autres… et aussi apprendre des autres personnes de partout dans le monde », a déclaré Ebenezer Mondez. 

    Les cinq continents étaient représentés. « Malheureusement, plusieurs n’ont pas pu se joindre à nous en raison d’un refus de visa. » 

    « Cette expérience a été très enrichissante pour les délégués des YABs. Elle leur a fait découvrir l’étendue mondiale de la communauté ecclésiale, et leur a ouvert les yeux sur une église beaucoup plus vaste », a déclaré Ebenezer Mondez. 

    Proposition des YABs  

    La proposition de modifier la constitution de la CMM pour inclure des délégués YABs au sein du Conseil Général n’a pas fait l’objet d’un consensus. Au cours de la discussion qui a suivi, les membres du Conseil Général ont affirmé le travail des YABs et l’importance de former les jeunes adultes aux postes de responsables. Cependant, il y a eu une réticence à accueillir un jeune adulte comme délégué supplémentaire avec droit de vote au Conseil Général pour chaque église membre à part entière.  

    Finalement, le Conseil Général n’étant pas prêt à prendre une décision, celle-ci a été reportée pour davantage de discernement. 

    Le fait de regarder les vidéos sur le consensus avant d’assister aux réunions et de voir le processus en action au Conseil Général a donné à Isaac Gborbitey confiance dans le processus. « Si quelqu’un a des questions sur nous et notre engagement, sur les dons que nous apportons à l’Église, ou encore sur la manière dont nous pouvons travailler ensemble, il est important d’en parler pour trouver un terrain d’entente et de créer quelque chose de beau », a déclaré ce membre du comité YABs pour l’Afrique. 

    « Nous voulons respecter la procédure du Conseil Général et prendre au sérieux l’ampleur de la responsabilité que représente le fait de siéger au Conseil Général », a déclaré Sebastian Mireles, délégué YABs de la Conférence des Églises des frères mennonites des États-Unis. 

    « Ce serait une bonne occasion pour nous, mais au temps de Dieu, pas au nôtre », a déclaré Laura Mesa Perez, déléguée YABs d’Anabautistas, Menonitas y Hermanos en Cristo – España (AMyHCE), de Burgos en Espagne. 

    Nyah Tindlsey, déléguée YABs pour LMC, une communauté d’églises anabaptistes aux États-Unis, a entendu les préoccupations exprimées par les délégués du Conseil Général concernant la recherche de jeunes leaders compétents. « J’ai pris note de parler à mon coresponsable des jeunes. Comment apprenons-nous aux nouveaux responsables à prendre la relève lorsque le moment est venu pour nous de passer à autre chose ? » 

    « Même si j’éprouve une certaine tristesse, car j’espérais entendre un ‘oui’, il est très émouvant de constater que les représentants de mon continent, l’Amérique latine, aient déclaré qu’ils [les leaders du CG] feront plus de discipulat et de mentorat pour le leadership auprès des jeunes », a déclaré Sol Silva, délégué des YABs de l’Iglesia Evangélica Menonita Argentina. « Il est important que les jeunes adultes mettent en pratique les principes bibliques et fassent preuve de leadership avant de se joindre au Conseil Général. »  

    Même si la décision a été reportée, les délégués du Conseil Général peuvent toujours prendre en compte le point de vue des jeunes, a affirmé Sumantha Mandi de BCJPM Inde. 

    Aman Ganjboir, délégué des YABs de l’Église mennonite en Inde, et Torsten Sawatzky, délégué des YABs de l’Asociación Hermanos Menonitas au Paraguay ont dit : « Nous avons appris de l’expérience de participer aux réunions du CG et des YABs ». 

    GYS 

    Après la journée énergisante de Zurich, 195 jeunes ont participé au Sommet Mondial de la Jeunesse ayant pour thème « Dynamisés par l’amour » (1 Jean 4.10). 

    En tout, 51 % des jeunes adultes participants venaient d’Europe, 24 % d’Amérique du Nord, 15 % d’Amérique latine, 7 % d’Asie et 3 % d’Afrique. 

    Les jeunes eux-mêmes ont dirigé les séances de louange avec un groupe ad hoc représentant chaque région continentale responsable d’un événement. Trois orateurs, Anne Hansen (Allemagne), Maude Burkhalter (Suisse) et Lane Miller (États-Unis) ont abordé les thèmes suivants : « Qui sommes-nous dans l’amour de Dieu ? », « À quoi ressemble le fait de s’aimer soi-même ? » et « Que signifie aimer les autres ? » 

    « Le point fort du GYS a été de s’immerger davantage dans l’amour de Dieu en tant que famille mondiale et d’échanger des idées les uns avec les autres », a affirmé Sunil Kadmaset, participant au GYS de l’église Frères en Christ Odisha, en Inde. 

    Les trois jours du Sommet ont été bien remplis grâce aux cultes d’adoration, aux groupes de discussion (par langue) et aux dix ateliers. Ces derniers portaient sur divers sujets, comme la valeur de la communauté pour la famille anabaptiste, la prière, la santé mentale, le climat, l’activisme (Mennonite Action) ou encore la pratique playfight pour transformer l’agression de manière non violente. 

    L’événement s’est terminé par un temps de prière pour l’Église mondiale. Les participants se sont rassemblés autour d’une grande carte du monde pour afficher des notes sur lesquelles ils avaient écrit leurs requêtes de prière. 

    « Cela a créé un moment mémorable d’unité autour de ce qui nous a réunis, soit la grandeur de Jésus par rapport à nos propres communautés et à son appel à participer activement à la communauté de l’Église mondiale », a déclaré Valentina Kunze, présidente du comité YABs. 

    « J’encourage les jeunes de toutes nos conférences membres à participer au GYS 2028 qui aura lieu en Éthiopie. C’est une excellente occasion de rencontrer en personne d’autres jeunes de différentes parties du monde qui partagent la même foi. C’est aussi une occasion de découvrir la riche culture de notre hôte, la conférence éthiopienne, l’une des plus grandes de la CMM. C’est une façon merveilleuse d’apprendre à se connaître les uns les autres et de découvrir l’histoire de chacun », dit Ana María Morales. 


  • « Si vous venez à la prochaine Assemblée, vous pourrez avoir la même chemise que la mienne ! », a déclaré Kelbessa Demana, délégué du Conseil Général pour la Meserete Kristos Church (MKC). Vêtu d’une chemine traditionnelle d’un blanc immaculé et ornée de broderies complexes, il faisait partie d’une délégation qui a invité le Conseil Général à se rendre à la 18ème Assemblée en Ethiopie.   

    Organisée en Ethiopie du 11 au 15 janvier 2028, la prochaine Assemblée mondiale aura pour thème « Christ nous unit ».  

    Le Conseil Consultatif National (NAC) pour la 18ème Assemblée a été nommé en 2024. Ses membres se rencontrent par Zoom tous les deux ou trois mois pour continuer d’organiser l’évènement, qui amènera les anabaptistes du monde entier à se rencontrer pour louer ensemble et faire vivre la fraternité qui nous unit.  

    « Le mois de janvier a été choisi en raison du climat et des jours fériés », explique Liesa Unger. « L’Assemblée se tiendra entre la fête de Noël éthiopienne et les célébrations de l’Épiphanie. »  

    Les cinq jours de l’Assemblée seront animés par des cultes quotidiens, des ateliers, des visites touristiques locales et des occasions de servir et d’apprendre. Des activités pour tous les âges sont prévues, y compris un programme spécial pour les enfants et les jeunes. 

    Le culte, en plusieurs langues, animé par une chorale internationale est toujours un moment fort. 

    Le Sommet mondial de la jeunesse se tiendra en même temps que l’Assemblée. Les participants prendront part au programme de l’Assemblée avec des options réservées au GYS

    Les réunions du Conseil général* et des délégués du YABs* précéderont l’Assemblée. 

    « Une attention particulière sera accordée à l’Assemblée Dispersée, qui sera proposée à tous du 15 au 17-18 janvier », explique Liesa Unger. Des visites dans la région après l’événement permettront de prolonger le séjour et de visiter des communautés MKC en Éthiopie et de mieux découvrir la région. 

    Le choix de l’Afrique de l’Est offre aux mennonites des pays voisins une meilleure occasion de participer à l’Assemblée. 

    Delegates from Ethiopia shares about the upcoming Assembly

    « Bien que nous soyons conscients des graves préoccupations liées au coût environnemental des déplacements, les immenses bienfaits de la communion fraternelle lors de cet événement qui n’a lieu que tous les six ans doivent également être pris en compte », déclare César García, secrétaire général de la CMM. 

    « Nous espérons que vous commencerez bientôt à planifier pleinement votre participation à cette Assemblée ! », ajoute César García. 


    Chaque église membre de la CMM est invitée à envoyer un délégué YABs pour représenter son église, son pays et sa culture… Sommet Mondial de la Jeunesse. Un délégué YABs est censé servir le réseau YABs pendant trois années en représentant le réseau YABs dans son propre pays et union d’églises. 

    Les églises et unions d’églises membres de la CMM envoient chacune de un à trois délégués (en se basant sur le nombre de membres de l’église ou de la conférence) aux sessions du Conseil Général

    Ce groupe de responsables d’églises se réunit tous les trois ans pour donner forme au mandat de la CMM, pour échanger des préoccupations et des idées, et prier ensemble. 


    Delegates from Ethiopia
  • À l’occasion des réunions du Comité Exécutif et du Conseil Général de la Conférence Mennonite Mondiale, qui se réunissent pour prier, fraterniser et discerner, il y a des « au revoir » et des « bienvenue ». Les membres du Comité Exécutif et de la Commission ont un mandat de six ans. 

    Les mandats sont échelonnés afin d’assurer la continuité. 

    Comité Exécutif 

    Un Comité Exécutif est élu au sein du Conseil Général, et se réunit annuellement. Deux membres de chaque région continentale sont élus au sein du Conseil par leur groupe continental. Ils représentent non seulement leur union d’églises nationale, mais aussi toute leur région.   

    Les membres du Comité Exécutif mandaté en Allemagne exerceront leur mandat de 2025 à 2031. 

    Asie  

    Sipra Biswas, Bharatiya Jukta Christa Prachar Mandali (India United Missionary Church), Inde.  

    Afrique  

    Samson Omondi Ongode, Kenya Mennonite Church. Son mandat a été renouvelé après un premier engagement entre 2018 et 2025 

    Europe  

    Wieteke van der Molen, Algemene Doopsgezind Sociëteit. Elle a été reconduite dans ses fonctions pour un nouveau mandat, après un premier engagement entre 2018 et 2025. 

    Amérique Latine

    Omar Pérez Reyes, Asociación Iglesias Cristianas Menonitas de Costa Rica 

    Amérique du Nord  

    Linda Dibble, Mennonite Church USA. Son mandat a été renouvelé après un premier engagement entre 2022 et 2025. Elle a remplacé un ancien membre du conseil d’administration qui n’a pas pu terminer son mandat. 

    « La reconduction des membres qui sont prêts à continuer de servir est une affirmation de leur sagesse et de leur discernement », déclare César García, secrétaire général. « Nous sommes reconnaissants de leur talent de responsables et nous encourageons les délégués du Conseil général à rester en contact avec leurs membres du Comité exécutif entre les réunions ». 

    Spécialistes des Commissions 

    Le Comité Exécutif a approuvé la nomination de nouveaux spécialistes, dont le président de la Commission Foi et Vie, pour chacune de ses commissions, pour un mandat qui débutera en 2025 jusqu’à 2031. Les nouveaux spécialistes ont ensuite été accueillis par consensus lors du Conseil Général. 

    Les nominations des spécialistes des commissions ont tenu compte de la volonté des candidats à servir dans chaque commission, des questions d’équilibre entre les sexes, des perspectives culturelles et dénominationnelles et des membres actuels du CG impliqués dans les commissions. 

    Commission Paix 

    • Katerina Gea, pasteure de l’église mennonite de Pasadena, en Californie, États-Unis, est diplômée en études sur la paix et a été l’une des premières activistes communautaires de la Coalition to Dismantle the Doctrine of Discovery (Coalition pour démanteler la doctrine de la découverte). 
    • Alina Itucama, une responsable Wounaan de l’Iglesia Evangélica Unida Hermanos Menonita, a été directrice d’un institut biblique au Panama. 
    • SeongHan Kim, éducateur pour la paix en Corée du Sud, est le représentant du Comité central mennonite pour l’Asie du Nord-Est. 

    Commission Mission 

    • Marianne Goldschmidt-Nussbaumer, membre de Mission Mennonite (France), a été envoyée au Bénin. 
    • Emerson Cardoso, membre de COBIM (église des Frères mennonites) au Brésil, fait partie de l’équipe dirigeante de Multiply, qui forme des responsables d’église et des travailleurs internationaux en Amérique latine et dans les pays de langue portugaise. 
    • Teguh Karyanto, pasteur à GITJ Pesantenan à Pati, Java central, en Indonésie, est engagé dans le synode de GITJ et enseigne à STAKWW, le collège biblique de GITJ. 

    Commission Foi & Vie 

    • Timothy J. Geddert, professeur émérite au Fresno Pacific Biblical Seminary en Californie (États-Unis), est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’interprétation biblique, l’ecclésiologie et l’éthique. Il en assurera la présidence. 
    • Cindy Alpízar Alpízar, pasteure de Igesia Menonita Jesucristo es el Señor au Costa Rica, est co-coordinatrice du Movement of Anabaptist Women Doing Theology from Latin America (Mouvement des théologiennes anabaptistes en Amérique Latine, MTAL). 
    • Jeremy Bergen, professeur agrégé d’études religieuses et d’études théologiques, a été directeur des études théologiques au Conrad Grebel University College en Ontario, Canada, de 2014 à 2021.  
    • Zaraí Gonzalía Polanco, autrice, relectrice et éditrice pour diverses publications théologiques, basée en Colombie, est titulaire d’un doctorat en théologie des Faculdades EST de São Leopoldo, au Brésil.  

    Commission Diacres 

    • Mary Soledad Cano, codirectrice du foyer pour enfants Centro de Vida Infantil au Honduras, est titulaire d’un diplôme de théologie biblique et d’une certification dans le domaine de la transformation des conflits. 
    • Walter Jakobeit, pasteur de l’Evangelische Freikirche Mennonitische Brüdergemeinde à Neuwied, en Allemagne, depuis près de 20 ans. 
    • Deusilene Martins Milhomen de Carvalho, pasteure de l’Igreja Menonita do Gama à Brasilia, au Brésil, coordonne Sister Care Brazil, où elle enseigne la théologie aux femmes. Elle représente le Brésil au sein du MTAL. 

    Due to changes in the delegate status of two General Council Deacons Commission members appointed in Indonesia in 2022, the EC also approved the new appointment of Raúl Rincón, [member church] Portugal, and Brian Maphosa, [member church] South Africa, to serve as General Council delegates on the Deacons Commission. 

    En raison de changements dans le statut de délégué de deux membres de la Commission Diacres du Conseil général nommés en Indonésie en 2022, le CE a également approuvé la nouvelle nomination de Raúl Rincón, Igreja dos Irmãos Menonitas de Portugal, et de Brian Maphosa, Brethren in Christ Church Afrique du Sud, en tant que délégués du Conseil général à la Commission Diacres. 

    Président et vice-présidente

    Après des discussions concernant l’âge et la répartition des différents continents au sein du groupe de direction, le Conseil Général a approuvé la proposition de re-nommer, pour un nouveau mandat : Henk Stenvers, au poste de président jusque 2034 ; Lisa Carr-Pries, au poste de vice-présidente jusque 2031.

    Le Comité exécutif a commencé à discuter des candidats aux postes de président et de vice-président lors de sa réunion de 2023. « En raison de l’excellent travail accompli par le président et la vice-présidente actuels, le Comité exécutif a recommandé à l’unanimité au Conseil général de renouveler leur mandat », a déclaré César García.

    Avec seulement quatre membres (président, vice-président, trésorier, secrétaire général), il est impossible d’assurer une représentation continentale complète au sein de ce groupe de direction. Afin de remédier à cette disparité potentielle, le Comité exécutif a décidé de créer un poste ex-officio afin qu’un dirigeant du continent manquant puisse être nommé.

    « Les responsables d’églises ont beaucoup d’exigences en termes de temps et d’expertise. Nous sommes reconnaissants à tous ceux qui servent la CMM, et qui apportent leurs relations, leur expérience et leur sagesse à l’œuvre de l’Église mondiale », dit César García, secrétaire général de la CMM. 



    EC Commission group
  • « La réconciliation est au cœur de notre foi anabaptiste », a déclaré César García, Secrétaire General de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM). « Nous savions qu’alors que nous commémorions la division et la fragmentation qui ont eu lieu dans le corps du Christ il y a 500 ans, il fallait rassembler nos églises mères, les Églises catholique, luthérienne et réformée, pour qu’ensemble nous soyons témoins de la guérison que Dieu apporte parmi nous et qu’il continuera d’apporter dans le processus de réconciliation de toutes choses sous le règne de Jésus. »

    Accompagner le Conseil Général

    Des responsables d’églises d’autres traditions chrétiennes ont accompagné les membres du Conseil Général (CG) de la CMM lors de leurs réunions. Chaque invité œcuménique a adressé ses salutations au début des sessions du CG.

    « J’ai l’impression d’être à une réunion de famille », a déclaré le Révérend Paul Tché, secrétaire général de la Communion mondiale des Disciples du Christ.

    Au cours de la dernière session du CG, César García a demandé aux invités œcuméniques comment ils voyaient leurs liens avec l’anabaptisme et leurs espoirs pour l’Église.

    « La meilleure façon pour découvrir sa propre identité, c’est de chercher à la définir avec un partenaire œcuménique. C’est un voyage riche en découvertes sur le mystère de la grâce de Dieu », a dit le révérend Neil Vigers, responsable du programme Unité, Foi et Constitution de la Communion anglicane.

    César García a demandé à chaque invité de partager son expérience avec les mennonites. Le professeur Otniel Bunaciu, vice-président de l’Alliance baptiste mondiale, a déclaré avoir entendu parler des mennonites pour la première fois dans son enfance, lorsqu’il recevait des colis d’aide chrétienne en Europe de l’Est.

     « L’un des colis contenait des couvertures. J’ai appris qu’elles provenaient des mennonites. Pendant les hivers rigoureux des années 80 et 90 en Roumanie, j’avais une couverture mennonite qui me couvrait. »

    Le révérend Hanns Lessing, de la Communion mondiale d’Églises réformées (CMER), a déclaré que les conversations avec les mennonites sont très importantes, car la CMER réfléchit à la manière d’être l’Église de Dieu dans un monde marqué par la violence. « C’est un domaine où l’histoire mennonite est très importante pour nous… J’espère que nous pourrons renouer avec cette histoire commune pour servir le royaume. »

    [Cliquez ici pour voir la table ronde]

    Être en communion, ensemble

    Dans le cadre de la journée de commémoration 500 ans d’Anabaptisme à Zurich, la CMM a reçu les représentants de 13 communions mondiales et de trois organisations œcuméniques multilatérales. La CMM a offert aux représentants des communions mondiales un exemplaire de l’Anabaptist Community Bible, qui « reflète l’herméneutique distinctive de la tradition anabaptiste », a déclaré César García.

    Les responsables d’Églises des différentes communautés ont échangé des salutations et des remerciements pour le ministère de la CMM. « Bien qu’ils n’aient pas pu envoyer de représentants, le Patriarcat œcuménique (Église orthodoxe) et la Conférence générale de l’Église adventiste du septième jour ont également envoyé des messages écrits chaleureux pour cette commémoration », a déclaré César García.

    « L’engagement anabaptiste en faveur de la paix, de la fidélité, de la justice et de la réconciliation dépasse largement votre propre tradition et constitue un don inestimable pour l’oikoumene. Nos cœurs se réjouissent de votre témoignage au fil des siècles et nous avons confiance en votre avenir, avec un amour courageux », a déclaré le révérend Dr Casely Essamuah, secrétaire du Forum chrétien mondial.

    « Le monde luthérien rend grâce aujourd’hui pour le témoignage de la communion anabaptiste-mennonite, pour son engagement radical et sans compromis à aimer et à rechercher la paix. Nous pouvons tous apprendre de votre courage d’aimer, d’un amour qui ouvre continuellement les portes vers une communion plus profonde entre nous », a déclaré la Rév. Dr Anne Burghardt, secrétaire générale de la Fédération luthérienne mondiale.

    Célébrer le culte dans la confession et l’espérance

    La réconciliation était centrale à la planification du culte du 29 mai 2025. Les membres du bureau du comité exécutif de la CMM, d’anciens membres du bureau et des représentants œcuméniques ont fait leur entrée ensemble dans la salle de culte dans le cadre de la procession.

    Le culte comprenait une liturgie de réconciliation qui reprenait des passages de la récente déclaration intitulée « Restaurer l’intégrité de notre famille : la recherche d’un témoignage commun », approuvée par la CMM et la CMER. 

    [Cliquez ici pour voir la déclaration.

    Cliquez ici pour télécharger un guide d’étude et une suggestion de liturgie pour la célébration commune anabaptiste-CMER.]

    « En tant que chrétiens réformés, nous sommes profondément reconnaissants à la Conférence Mennonite Mondiale de nous avoir invités à cheminer ensemble vers la compréhension mutuelle et la réconciliation », a déclaré le Révérend Dr Setri Nyomi, Secrétaire General de la CMER. « En Christ, nous sommes membres les uns des autres, frères et sœurs de même chair et du même Esprit. »

    Représentant le pape Léon XIV, récemment nommé, le cardinal Kurt Koch, du Dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens (Église catholique romaine), a délivré un message pendant le service : « La devise choisie pour votre célébration, “Le courage d’aimer”, nous rappelle avant tout la nécessité pour les catholiques et les mennonites de tout mettre en œuvre pour vivre le commandement de l’amour, l’appel à l’unité chrétienne et le mandat de servir les autres. » 

    « Nous vivons une nouvelle ère : des Églises qui se considéraient autrefois comme ennemies ont trouvé le moyen de présenter leurs excuses et de pardonner, d’œuvrer à la guérison des mémoires et de prendre des mesures en faveur de la réconciliation, même si nos différences subsistent », a déclaré Henk Stenvers, président de la CMM.

    Communions chrétiennes mondiales et organisations œcuméniques multilatérales représentées : 

    Communion anglicane
    Alliance baptiste mondiale
    DECC — Communion mondiale des Disciples du Christ
    Dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens (Église catholique romaine)
    Comité consultatif mondial des amis (Quakers)
    Conférence internationale des évêques vieux-catholiques/Union d’Utrecht
    Fédération luthérienne mondiale
    Conseil mondial pour l’unité de l’Église morave
    Organisation des églises africaines instituées
    Communauté pentecôtiste mondiale
    Armée du Salut
    Communion mondiale des Églises réformées
    Conseil méthodiste mondial

    Forum chrétien mondial
    Conseil œcuménique des Églises
    Alliance évangélique mondiale         

    ecumenical guest sharing
  • Récemment, le nombre de jeunes dans les églises d’Asie a énormément décliné. Il s’agit probablement d’un phénomène mondial. Qu’est ce qui a rendu insensé le fait de croire en Dieu ? Parce que dans ce monde dur, ce dont les jeunes ont besoin, c’est de l’argent, et pour gagner de l’argent, on doit devenir un être « efficace ». 

    Les jeunes générations vivent en étant submergées par un sentiment d’anxiété écrasant – la peur de prendre du retard, la peur de ne pas survivre. Ils classent tout dans les catégories d’efficacité ou d’inefficacité. 

    Lorsque l’on voit le monde de cette manière, croire en Dieu est vu comme l’inefficacité ultime. 

    Les méthodes pour gagner de l’argent, les stratégies pour faire partie des catégories les plus aisées sont devenues les écritures sacrées, se répandant comme un feu de paille à travers YouTube et les livres. Et donc par conséquence, il y a peu d’intérêt pour les malheurs endurés par les voisins, pour les désastres et les guerres. 

    Même le deuil et la douleur semblent, d’une certaine façon, obéir aux règles de l’efficacité. 

    Cependant, bizarrement, alors qu’ils accumulent des biens, les jeunes ne trouvent aucune solution à leur anxiété. 

    Au contraire, ils souffrent de dépressions plus profondes, jusqu’au suicide pour certains. Ils luttent pour découvrir le vrai sens de la vie et de leur propre identité. Les réseaux sociaux nous permettent d’être constamment connectés les uns aux autres d’une simple pression de doigt, mais ils ont rendu le sentiment de solitude insupportablement vide. 

    Dans de telles circonstances, entrer en relation avec Dieu semble presque impossible. 

    Si nous rêvons d’un monde où nous vivons par la foi plutôt que par l’argent, nous devons devenir des preuves vivantes que l’argent n’est pas tout – que l’amour est tout. 

    Même si ce chemin est semé d’embûches, nous nous devons de croire en la joie donnée par Dieu. Ainsi, nous serons reliés à travers Lui, et à travers Lui, nous apprendrons également à être seul sans nous sentir perdu. Ceux qui n’ont plus rien, les pauvres, les affligés, ceux qui luttent, et ceux qui se tiennent à leur côté en signe de solidarité – ceux-là sont les enfants de Dieu. 

    En tant qu’anabaptistes, et quelque soit notre âge, puissions-nous trouver le courage d’embrasser l’inefficacité de l’amour : l’amour pour nos semblables, l’amour pour toutes les autres créatures et l’amour pour Dieu. 

    YABs Committee 2023
    Comité YABs en 2023:
    Valentina Kunze, Kkotip Bae, Felix Perez Diener, Gaëlle Oesch, Ebenezer Mondez

    Kkot-Ip Bae est la représentante de l’Asie au sein du Comité YABs (Jeunes anabaptistes). Elle est membre de l’Eglise mennonite de Corée.  


    GYS 2025 worship
  • « La main qui donne est au-dessus de celle qui reçoit »  

    Proverbe africain 

    Une pasteure congolaise a transformé ma vision de ce que veut dire donner et recevoir. 

    La dernière fois que je l’ai vue, c’était lors de l’Assemblée Mondiale de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) au Paraguay en 2009, où elle a exprimé sa gratitude envers ma femme et moi pour le soutien financier que notre assemblée locale en Colombie avait donné à son église en RDC. 

    L’hospitalité sacrificielle 

    Je l’avais rencontrée pour la première fois avec son mari lors d’une visite à Kinshasa en 2007. À cette époque, mon assemblée locale en Colombie existait depuis sept ans. Comme nous étions en pleine croissance, nous étions confrontés au problème de ne pas avoir de lieu de culte et aux énormes besoins financiers de notre projet d’implantation d’églises. 

    De retour à Kinshasa, j’ai été invité à prêcher un dimanche matin dans l’église de ce couple qui allait devenir mes amis. Comme mon église en Colombie, cette assemblée n’avait pas de bâtiment. Elle se réunissait dans une tente sans murs. Dans ce contexte d’extrême pauvreté, j’ai eu la chance de pouvoir rester déjeuner après le culte. J’ai compris plus tard que les membres de l’église avaient sacrifié leur repas pour me nourrir. 

    Lorsque je suis rentré à Bogotá, l’appel à soutenir cette assemblée était clair, d’autant plus lorsque nous avons appris le décès du mari, laissant derrière lui ses enfants et sa femme, qui est devenue la pasteure principale de l’église. Mon assemblée locale a décidé de collecter des fonds pour l’église de Kinshasa et pour une partie des besoins éducatifs des enfants du pasteur. 

    Une priorité plus importante 

    Nous savions que cela ne nous ferait pas avancer dans notre activité, mais l’Église congolaise était devenue pour nous une priorité plus importante que nous-mêmes. 

    Certains de nos collègues en Colombie ne comprenaient pas comment notre assemblée locale, qui avait elle-même d’immenses besoins financiers, pouvait envoyer de l’argent pour soutenir une Église au Congo. Nous étions surtout habitués à recevoir. 

    Pendant plus de 60 ans, les églises colombiennes ont reçu un soutien étranger pour de nombreuses initiatives : réponse aux catastrophes, implantation d’églises, travail pour la paix, éducation et développement social. Même aujourd’hui, les besoins en Colombie ne cessent de croître ! 

    Donner est cependant un aspect fondamental de l’être humain. Donner fait partie intégrante de notre nature d’êtres créés à l’image de Dieu. 

    Générosité interdépendante 

    Nous savons qu’une aide financière donnée pour faire la charité peut humilier celui qui la reçoit. Elle peut créer une dépendance et renforcer le cycle de la misère au lieu de le briser. Être créé à l’image de Dieu implique d’être autonome et interdépendant. 

    La meilleure forme de soutien permet à l’individu de devenir une source d’aide pour les autres. L’aide humanitaire est essentielle à court terme, mais, comme nous le voyons dans la Bible, à long terme, même une personne dépendante de l’aide d’autrui doit aider les autres. Le don fait partie intégrante de la dignité humaine. 

    Au cours de ses 100 ans de relation avec la CMM, le Comité Central Mennonite (MCC) a nourri et renforcé notre Eglise anabaptiste mondiale en offrant son soutien aux Eglises régionales et aux assemblées locales en temps de guerre, de catastrophes naturelles, de migration et de pauvreté. 

    Aujourd’hui, de nombreuses Eglises régionales et assemblées locales développent la capacité, les valeurs et les convictions nécessaires pour créer des structures qui peuvent faire de même, en utilisant leurs ressources locales pour soutenir d’autres personnes proches ou lointaines. Ces Églises peuvent apprendre de l’expérience du MCC, en suivant ses meilleures pratiques, en évitant les erreurs commises dans le passé et en apprenant les valeurs du service et l’importance d’une bonne planification et d’une bonne gestion. Il est essentiel d’aider les autres d’une manière qui leur permette de donner à leur tour, en restaurant leur dignité grâce à des activités et des projets guidés par l’amour et la justice. 

    Les Églises anabaptistes d’Afrique, d’Asie, d’Europe et d’Amérique latine s’ouvrent à la mission, notamment à travers l’aide d’urgence, le développement et le travail pour la paix. Environ 50 organismes de service anabaptistes et commissions d’églises poursuivent les efforts missionnaires de notre Église mondiale. 

    Il reste cependant encore beaucoup à faire pour activer le potentiel de l’Église dans les ministères de secours, de développement et de travail pour la paix. Plus de la moitié des unions d’églises anabaptistes membres de la CMM n’ont pas encore développé de tels organismes de service ou d’autres structures pour étendre l’amour du Christ à travers des ministères pratiques de secours, de développement et de travail pour la paix. Le risque de dépendance existe toujours. 

    La Conférence Mennonite Mondiale renforce les capacités de nos Églises à servir les autres à travers les Réseaux. Les Églises anabaptistes du monde entier qui ont créé des organisations locales pour la mission, le service, l’éducation et la paix peuvent se soutenir mutuellement. Se réunissant sur un pied d’égalité au sein des Réseaux, elles s’enseignent et apprennent les unes des autres tout en servant dans leurs régions. 

    Se dépasser 

    Alors que nous entrons dans le deuxième siècle de la relation entre le CCM et la CMM, j’espère que nous pourrons rêver ensemble : 

    • Pouvons-nous imaginer un avenir dans lequel chaque union d’églises s’implique activement dans l’aide locale pour aider ceux qui sont dans le besoin ? 
    • Pouvons-nous élaborer ensemble une stratégie pour accompagner les plus démunis afin qu’ils puissent à leur tour aider les autres ? 
    • Pouvons-nous planifier de manière intentionnelle comment aider les églises qui, historiquement, n’ont fait que recevoir, à donner à leur tour ? 

    Transformé en donnant 

    Mon assemblée locale en Colombie n’a jamais construit l’église que nous voulions. Cependant, la vie de nos membres a été transformée par la bénédiction du don. 

    En plus du soutien que nous avons envoyé en République démocratique du Congo, nous avons lancé un projet de bourses d’études pour éduquer les enfants dans trois régions extrêmement pauvres de Colombie. Des dizaines d’enfants ont bénéficié d’un soutien pendant plusieurs années. 

    Nous avons contribué au soutien financier de missionnaires colombiens et de travailleurs sociaux qui exercent leur ministère dans d’autres pays. 

    Nous avons appris par expérience la vérité des paroles de Jésus citées par Paul dans Actes 20.35 : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. » (TOB). 

    Au cours du siècle prochain, puissions-nous collaborer pour voir de plus en plus d’églises dans le monde entier s’unir pour soutenir ceux qui ont besoin de faire l’expérience de l’amour de Dieu comme elles l’ont elles-mêmes reçu. 

    César García
    Secrétaire General
    Conférence Mennonite Mondiale

    Une version de cet article a d’abord été publiée dans Intersections : MCC theory and practice quarterly (hiver 2025, volume 13, numéro 1). 

  • Diacres 

    La Commission Diacres a notamment pour responsabilité de superviser le Fonds de Partage de l’Église mondiale (GCSF), de favoriser la prière au sein de la communion anabaptiste (envoi du courriel du Réseau de prière, animation de l’Heure de Prière virtuelle et collaboration avec le président pour les lettres pastorales) et les visites de diacres. 

    De 2022 à fin 2024, la Commission Diacres a approuvé 20 propositions du GCSF pour un montant d’environ 239 000 USD, après un discernement et un examen minutieux. « Le GCSF montre que les églises d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine ne sont pas seules et que la communauté spirituelle mondiale est unie dans le partage et le soutien », dit Tigist Tesfaye, secrétaire de la Commission Diacres. 

    Souvent en collaboration avec d’autres spécialistes de la CMM, les diacres ont envoyé une délégation visiter les églises membres en difficulté pour les écouter, être en communion, prier et célébrer avec elles. « Cela permet de renforcer l’église locale et son lien avec la communauté mondiale », dit Tigist Tesfaye. 

    En 2024, aux côtés de la Commission Paix, la Commission Diacres a rencontré en Thaïlande17 pasteurs du Myanmar. Les membres ont aussi effectué une visite non officielle à d’autres églises membres en Thaïlande. 

    Tous les deux mois, la Commission Diacres invite tous les membres à un rassemblement en ligne. L’Heure de Prière virtuelle se déroule en quatre langues — anglais, espagnol, français, hindi — avec 60 à 80 participants qui prient ensemble en temps réel. 

    Foi & Vie 

    La Commission Foi & Vie cherche à aider les églises membres de la CMM en offrant et en recevant des recommandations (développant ainsi la responsabilité mutuelle) sur des questions liées à la foi et à la pratique chrétiennes, ainsi qu’à l’identité et à l’action anabaptiste-mennonite dans le monde d’aujourd’hui. 

    Foi et Vie a promu l’enseignement, des débats et des ressources lors de la publication d’un guide d’étude concernant le Rapport sur le Baptême. Il a été distribué aux délégués du Conseil Général avec une invitation à le faire connaître, à l’utiliser et à l’étudier dans leurs unions d’églises. Les membres de la Commission ont échangé leur expérience de baptême sur le site Internet de la CMM, afin de susciter l’intérêt pour l’étude de nos convictions en matière de baptême. 

    La Commission a continué à discuter et à fournir des ressources à la CMM sur les thèmes de la communion mondiale, de l’unité et de la protection de la création. 

    Lorsque la Conférence Mennonite Mondiale est invitée à établir des relations avec d’autres communions mondiales, la Commission Foi & Vie est appelée à la représenter. Outre les dialogues avec la Communion mondiale des Églises réformées, qui ont abouti à une importante déclaration de réconciliation pour 2025, elle a aussi envoyé Anne-Cathy Graber pour représenter les anabaptistes à un synode du Vatican sur la synodalité. 

    Structurellement, les nouveaux Réseaux d’Éducation anabaptistes mondiaux relèvent de la Commission Foi & Vie. Ces réseaux émergents concernent l’enseignement primaire, secondaire et les séminaires et apprennent ensemble à former des étudiants afin qu’ils deviennent pasteurs et responsables dans le monde entier. 

    Commission Mission 

    Les rencontres — en ligne et en personne — ont constitué une part importante du travail de la Commission Mission au cours des trois dernières années. La réunion de 2023 à Harrisonburg, Virginie, a été cruciale pour la CM et ses deux réseaux, car nous avons eu l’occasion de nous réunir en personne pour un temps de communion et de ressourcement. Environ 60 délégués des réseaux y ont participé. 

    La Commission Mission a soutenu le Réseau Anabaptiste Mondial d’Entraide et la Fraternité Missionnaire Mondiale en proposant de nombreux webinaires qui furent à la fois une occasion de se connaître mieux et d’apprendre. Ce travail a été souligné dans le numéro précédent de Courrier

    Pour 2025, nous nous réjouissons de publier une bibliographie actualisée en ligne sur l’anabaptisme et la mission. Vous la trouverez sur le site de la CMM. 

    Commission Paix 

    Chaque année, la Commission Paix produit les documents concernant le Dimanche de la Paix qui sont distribués dans les églises membres de la CMM du monde entier. Les photos et les rapports que les assemblées envoient de leur célébration témoignent de notre travail de construction de la paix. 

    La Conférence mennonite mondiale sur le Travail pour la Paix est parrainée par la Commission Paix. Organisée par Eastern Mennonite University en 2023, elle a rassemblé 160 théologiens, artisans de la paix, pasteurs, activistes et artistes de 20 pays à Harrisonburg, en Virginie (États-Unis). Ils ont participé à des conversations sur la théologie et la pratique du travail pour la paix anabaptiste/mennonite et ont échangé sur la Déclaration sur l’Objection de Conscience (publiée en 2022). 

    Les membres de la Commission Paix se sont joints aux Diacres pour une visite de solidarité au Myanmar afin d’encourager les pasteurs en ce temps de guerre. 

    La Commission Paix s’est également engagée, avec d’autres partenaires, à élaborer un plan de conversation avec les Old Colony Mennonites, qui font partie de la famille des croyants anabaptistes mais ne font pas partie de notre association formelle en tant que Conférence Mennonite Mondiale. Les préoccupations concernant les pratiques agricoles ont fourni des occasions de travailler à la paix dans les conversations avec d’autres organisations, les partenaires de la CMM et les Old Colony Mennonites

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    MWC commisions meeting
  • Courrier : Perspectives

    Amérique du Nord : États-Unis

    Un aperçu des débuts d’une église anabaptiste 

    n jour glacial de Thanksgiving, en novembre 1910, cinq anciens ordonnés se sont réunis avec d’autres invités dans la salle de Pigeon River Conservative Amish Mennonite, comté de Huron, au Michigan (États-Unis), pour travailler ensemble sur la mission de l’église. De cette réunion est né le réseau d’églises Rosedale (appelé à l’époque Conservative Amish Mennonite Conference). 

    Les anciens à l’origine de cette réunion étaient l’évêque Solomon J. Swartzentruber et le pasteur Michael S. Zehr. L’évêque Joshua King du comté de Stark, dans l’Ohio, était présent, ainsi que l’évêque John L. Mast et le pasteur Jonas D. Yoder du comté de Mifflin, en Pennsylvanie. Bien qu’elles n’aient pas assisté à cette réunion, d’autres paroisses de la vallée de Casselman en Pennsylvanie et dans le Maryland, du comté de Lewis dans l’État de New York et du comté de Johnson dans l’Iowa se sont identifiées à ce groupe émergeant. 

    L’assemblée mennonite de Pigeon River, où s’est tenue la première réunion, est toujours aujourd’hui membre du réseau d’églises de Rosedale. 

    Priorités 

    Cinq priorités ont été définies lors de cette toute première réunion : le maintien de l’unité, la non-conformité, la préservation de la langue allemande, le devoir de diffuser l’Évangile et la réponse à la division. 

    La première action de ce nouveau groupe est née de sa conviction de diffuser l’Évangile et de son souci des pauvres et des orphelins. 

    Lors de leur deuxième réunion en 1912, des plans ont été mis en place pour créer un foyer pour les orphelins. Ce projet a reçu un soutien important de la part des assemblées de la vallée de Casselman (Pennsylvanie et Maryland). Ainsi en 1914, le foyer a été fondé à Grantsville, dans le Maryland. 

    Aujourd’hui 

    Aujourd’hui, le Réseau d’Églises Rosedale comprend 119 assemblées réparties à travers les États-Unis qui travaillent ensemble pour s’édifier mutuellement et multiplier les assemblées au niveau local et mondial. 

    Lors de sa fondation, ce même engagement a été pris envers les Écritures en tant qu’autorité pour la vie et pour que l’accomplissement de la mission de Dieu dans le monde se poursuive encore aujourd’hui. 

    Le Réseau Rosedale ne serait pas ce qu’il est sans son bras éducatif (le Rosedale Bible College) et son bras missionnaire (Rosedale International). Ces organisations aident énormément les églises à accomplir leur mission. 

    Une autre force du Réseau Rosedale est le soutien qu’il offre à ses pasteurs par le moyen de groupes de pairs, de formations, de cours et de rassemblements annuels qui offrent des occasions de fraternité, d’encouragement, d’inspiration et de ressourcement. 

    Comme peuvent en témoigner d’autres groupes d’églises en Amérique du Nord, le Réseau Rosedale doit faire face à de grandes difficultés, notamment l’influence omniprésente du matérialisme et celle, croissante, du nationalisme. 

    Le Réseau Rosedale a rejoint la CMM en tant que membre associé en 2000. 

    En 2025, il compte 119 églises avec 13 403 membres baptisés. 

    Brian Hershberger, directeur, Rosedale Network of Churches 

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  • Courrier : Perspectives

    Amérique latine : Paraguay

    Aperçu des débuts d’une église anabaptiste 

    À aucun moment nous n’avons entendu le mot ‘responsables’, nous parlions plutôt de missionnaires. Les premiers responsables de la paroisse étaient des Frères mennonites : Jakob Franz dans les années 1930, puis Gerhard Hein. 

    Ceux-ci sont partis, mais ils ont répandu la Parole dans la communauté. C’est d’abord à Filadelphia qu’une assemblée a été implantée, puis à Cayin ô Clim (aujourd’hui Neuland). 

    Au début, le plus important pour les responsables était de proclamer la Parole à d’autres communautés. Ils le faisaient au moyen de cultes, d’études bibliques et par la traduction de chants dans la langue locale. 

    En 1960, un groupe de personnes a été baptisé par les missionnaires. 

    L’organisation Luz a Los Indígenas (Lumière pour les peuples autochtones) nous a donné, à nous, peuples autochtones, la possibilité de faire partie de l’Église, de devenir des croyants en Dieu. Depuis 2006, elle s’appelle ACoMeM (Asociación Civil Obra Misionera Evangélica Menonita). 

    Nous avons rejoint l’Église mennonite lorsque nous avons pris conscience de la présence des mennonites dans notre communauté.  

    Aujourd’hui, nos points forts sont notre amour pour la Bible et notre école qui aide les membres à étudier la Parole. L’important est d’avoir la foi et de ne pas la perdre. 

    Notre défi est d’aider d’autres personnes à faire confiance à Dieu. 

    Vers 2018, nous comptions 2 600 membres baptisés dans 12 assemblées. 

    Elsa Pérez est membre de Iglesia Hermanos Menonitas Malaquías, située dans la Comunidad Campo Alegre, au Paraguay. Elle est membre de la tribu indigène des Nivaclé.