Prayers of gratitude and intercession

  • Le Lien a rencontrĂ© Michel Monette, pasteur affiliĂ© depuis 2012 au Mennonite Church Eastern Canada (MCEC). Avec son Ă©pouse Lyne Renaud, il a eu Ă  cĹ“ur de former une communautĂ© de croyants dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve de MontrĂ©al. Ancien secteur ouvrier francophone de la ville, ce quartier demeure une zone particulièrement touchĂ©e par la pauvretĂ© et l’itinĂ©rance.


    Le Lien : Votre parcours est pour le moins inusité, racontez-nous un peu.

    Michel Monette : Je me suis converti en 1991, l’appel pour devenir Ă©vangĂ©liste fut très clair. Le livre de Rick Warren, Une Église, une passion, une vision m’a Ă©normĂ©ment touchĂ©. L’Église de la persĂ©vĂ©rance des Frères Mennonites fut notre communautĂ© d’accueil. Puis, en 1992, il y a eu une fusion avec l’Église chrĂ©tienne de Saint-Laurent oĂą nous avons commencĂ© Ă  servir. J’ai alors dĂ©butĂ© des cours Ă  l’Institut biblique Laval1 et complĂ©tĂ© un certificat en thĂ©ologie. En 1999, Espoir pour la ville de Raymond J. Bakke m’a interpelĂ© Ă  venir Ă  Hochelaga-Maisonneuve.  Mais en 2000, pour payer nos dettes d’études, Lyne et moi sommes partis en France avec nos jeunes enfants, pour un travail en informatique. Notre mission d’alors Ă©tait d’investir dans la famille.

    Michel Monette et Lyne Renaud

     

    Parlez-nous de votre ministère depuis que vous êtes revenus à Montréal.

    Michel Monette : En 2004, nous avons démarré Hochma et en 2010 Lyne a eu la vision de faire l’Église comme un café qui serait ouvert, entre autres, les samedis soirs. Nous aimions tenir des barbecues et des rassemblements dans le parc voisin ou sur la promenade Ontario. En 2011, nous avons organisé des cultes extérieurs sur la promenade Ontario. Nous chantions et prêchions dans les rues. Cela n’était pas facile, mais les gens écoutaient.

     

    Votre façon de faire l’Église a changé, mais elle est des plus inhabituelles. Pourquoi?

    La salle se transforme en dortoir

    Michel Monette : D’abord par son nom, nous ne voulions pas porter le nom d’Église XYZ. Nous avons choisi de nous appeler Hochma qui fait un jeu de mots avec le quartier HOCHelaga-MAisonneuve, mais aussi qui veut dire sagesse en hébreux. En référence à Proverbe 1.7 : « La crainte de l’Éternel est le commencement de la sagesse. » Et c’est cette sagesse que nous demandons au Seigneur. De plus, notre horaire est inaccoutumé. Nous n’ouvrons pas que les dimanches matins, mais en saison froide, nous devenons une halte chaleur ; un centre d’accueil pour itinérants, 7 jours sur 7 et de 21h à 7h. Aucun couvre-feu ne limite les entrées et sorties de notre bâtiment. Et de 15h à 18h du lundi au jeudi, nous distribuons gratuitement du pain.

    J’aime à dire que nous travaillons avec ceux que Dieu envoie. Nous ne fixons pas la Lumière, mais nous regardons ce qu’elle éclaire. Ainsi, nous travaillons dans cette lumière, et c’est dans ce travail que Dieu sauve. En ce moment, les gens que Christ nous montre sont les démunis et les sans-abris de notre quartier. Notre particularité est d’accueillir toutes les familles et, à l’occasion, leurs animaux. Ce qui ne se fait pas dans les autres centres pour sans-abris de Montréal. Ailleurs, les femmes et les hommes sont séparés, et les enfants n’ont pas de place où aller. Il n’existe pas de centre d’accueil d’urgence pour une famille avec des enfants. Avec l’aide du Saint-Esprit, nous l’avons créé.

     

    Quels sont vos défis et comment pouvons-nous prier pour vous?

    Au petit matin, un brunch est servi

    Michel Monette : Nous demandons plus de patience et de crĂ©ativitĂ© pour rejoindre les personnes qui frĂ©quentent nos locaux, afin de toucher leur cĹ“ur et de les amener Ă  dĂ©velopper une relation avec Dieu. Pour cela, nous avons besoin d’une Ă©quipe de chrĂ©tiens matures et stables qui prennent soin d’eux, d’abord en rĂ©pondant Ă  leurs besoins physiques, mais surtout en veillant Ă  leur croissance spirituelle, en leur montrant du respect et de l’amour (surtout quand cela n’est pas facile) et en priant pour eux. De plus, Lyne et moi aimerions un jour ĂŞtre Ă  temps plein dans le ministère, ce qui impliquerait un apport financier plus important. Nous prions afin qu’Hochma devienne vraiment « la Maison de Dieu Â» comme l’appellent les gars de la rue.

    Propos recueillis par Danielle Lajeunesse


    CET ARTICLE ET LE RÉSEAU MENNONITE FRANCOPHONE

    Cet article est publié dans le cadre du Réseau mennonite francophone (RMF) et paraît aussi dans Le Lien (Québec) et sur le site de la Conférence Mennonite Mondiale (www.mwc-cmm.org). Coordination de la publication des articles : Jean-Paul Pelsy.

  • From 1–8 December 2019, a joint delegation from Mennonite World Conference’s Peace Commission and Deacons Commission visited three Mennonite churches in Hong Kong, other denominations and also some educational institutions to offer solidarity and to respond to the request for further perspectives on Anabaptist peacemaking.

    The delegation members included Peace Commission Chair and Coffee for Peace founder Joji Pantoja, Peace Commission member and Canadian Mennonite University’s peace and conflict transformation instructor Wendy Kroeker, Deacons Commission chair Siaka Traoré and Deacons secretary, Henk Stenvers.

    During their time with the members of the church, the delegation listened to the experiences and hopes of the members of the church while also sharing some of their experience of mediation and reconciliation through an Anabaptist lens.

    Henk Stenvers said: “We were there to offer solidarity to our brothers and sisters, showing them they are not alone in this trying time. Churches globally are not immune to conflicts and the political dynamics around them. By visiting them, we get to see what they are experiencing, listen to them, and also encourage them by sharing our peacemaking experience.”

    Political discussion never quite existed in Hong Kong, a place that has long enjoyed stability and economic prosperity – at least overtly.

    “People here were focused on being productive be it in their studies or at work. Now they have political aspiration, but politics are dividing the people, including in the church,” said Jeremiah Choi, pastor of Agape Mennonite Church in Hong Kong.

    “We ask that the global church support us in prayer. Pray for wisdom for the leaders, the protesters, and the police; that there will be a peaceful resolution to this; and that churches can have unity and become peacemakers when some choose to be violent,” Jeremiah Choi asked.

    About the Hong Kong protest

    Hong Kong is currently experiencing its most tumultuous political situation in decades. Protests in Hong Kong, mostly involving young people, are continuing into a sixth month demanding withdrawal of a controversial extradition bill, investigation into alleged police brutality during the protests, full amnesty for those arrested during the protest, declassification of protesters as “rioters,” and universal suffrage in Hong Kong. Although the extradition bill has been withdrawn, the protesters are refusing to back down until all five demands are met.

    —a Mennonite World Conference release by Elina Ciptadi

    #followingJesus

    #peace

    Notes of encouragement
  • Michel Kempf est dĂ©cĂ©dĂ© le 27 juillet 2017 Ă  56 ans, après s’être battu vaillamment contre la leucĂ©mie.

    Dès son plus jeune âge, il s’engage au service de la jeunesse, tant au niveau professionnel que spirituel. Dans les années 1980, il est l’une des chevilles ouvrières du groupe de jeunes qui donne naissance à l’Église mennonite de la Ruche à Saint-Louis.

    En 2003, il intègre la commission Foi et Vie des Églises mennonites de France et en assure la présidence de 2008 à 2013. Il a en particulier géré et suivi la révision des articles de la Confession de foi des Églises mennonites, mettant à profit ses compétences en orthographe.

    Consacré au ministère d’ancien de l’Église de la Ruche en 2009, il exerce cette fonction avec persévérance jusqu’aux derniers moments de sa vie.

    Église de la Ruche, Saint-Louis

    —Le Réseau mennonite francophone de la Conférence Mennonite Mondiale

  • QuĂ©bec et CĂ´te d’Ivoire

    Des chrétiens mennonites du Québec et de Côte d’Ivoire se rejoignent dans une préoccupation commune en faveur de l’environnement.

    Québec

    Par StĂ©phane RhĂ©aume, Église de Saint-Eustache, Canada, pasteur et par Danielle Lajeunesse, coordonnatrice des ministères de l’Association des Églises des frères mennonites au QuĂ©bec, rĂ©dactrice du Lien.

    L’Église des frères mennonites de Saint-Eustache au Québec a décidé de se joindre au projet « Église verte », un programme du Centre canadien d’œcuménisme destiné aux Églises, qui promeut trois axes : les actions (efficacité énergétique, transport durable, alimentation responsable, économie d’eau, réduction des déchets et entretien extérieur), la sensibilisation, la spiritualité.

    Pourquoi ĂŞtre une Ă©glise verte ?

    Par souci de pertinence et de crédibilité sociale. Il est important, comme Église, de se synchroniser avec les préoccupations de la société. Pour réintroduire un élément négligé de notre confession de foi. Pour favoriser une intendance chrétienne globale qui inclut le mandat de Dieu pour la Création, don de Dieu à l’homme. Pour stimuler la réflexion écologique au sein des Églises et encourager celles-ci à développer des pratiques « vertes ». Nous ne pouvons pas tout faire, mais participer à ce projet est quelque chose de faisable et de réaliste pour nous.

    L’environnement, l’évangile et l’église

    Notre approche se veut centrée sur…

    • – Les implications de l’Évangile. L’Évangile est un message de rĂ©conciliation avec Dieu par JĂ©sus-Christ. En prenant soin de la CrĂ©ation de Dieu, nous ne faisons que souligner l’une des implications du message de l’Évangile. Comparons-le Ă  une belle marguerite. Si la rĂ©conciliation en constitue le cĹ“ur, ses implications sociales, Ă©thiques et Ă©cologiques en constituent les pĂ©tales.
    • La particularitĂ© chrĂ©tienne. Nous dĂ©sirons porter un regard chrĂ©tien sur l’environnement tout comme sur les problèmes sociaux, la pauvretĂ©, la politique, etc.
    • Une vision globale d’une vie de disciple. Ă€tre un disciple de JĂ©sus-Christ, ce n’est pas juste faire son culte personnel, aller Ă  l’église et servir la communautĂ© chrĂ©tienne, c’est aussi vivre la Seigneurie de JĂ©sus-Christ sur tous les domaines de notre vie. Marcher sur les traces de JĂ©sus-Christ nous interpelle dans nos choix de vie, y compris nos choix Ă©cologiques.

    En pratique

    Un plan d’action a été mis en place afin de constamment maintenir « vivante » cette dimension de la foi. Par exemple, nous marquons le dimanche du Jour de la Terre, nous prions occasionnellement pour la Création, nos programmes d’été pour les jeunes soulignent la beauté de la nature, nous soutenons des initiatives environnementales, nous utilisons des bacs de recyclage ainsi que de la vaisselle durable, nous achetons du café équitable, nous avons prêté une partie de notre terrain vacant pour permettre la réalisation d’un jardin communautaire…

    « Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendue manifeste l’œuvre de ses mains. » (Ps 19.3).

    CĂ´te d’Ivoire

    Par Martine Audéoud, professeur de sciences sociales, Faculté de Théologie Évangélique de l’Alliance Chrétienne Abidjan, Côte d’Ivoire et par Bagaman Kassi, physicien et environnementaliste, Société nationale d’électricité de Côte d’Ivoire.

    L’écologie est un thème qui est de plus en plus traité et discuté dans nos pays africains, et aux plus hauts niveaux. Pour les communautés mennonites africaines, le thème n’est pas nouveau. Enracinées dans une tradition qui respecte la terre et la nature en comprenant le mandat que le Créateur a donné à l’humanité dans le premier chapitre de la Genèse, ces communautés ont contribué à maintenir ce mandat par diverses actions sur le terrain depuis des décennies : des puits creusés et maintenus pour offrir une eau saine aux populations congolaises, des projets d’agriculture au Sud-Soudan tenant compte des contraintes climatiques locales, etc. Des projets et initiatives innombrables témoignent de l’engagement mennonite à gérer la terre africaine dans une perspective divine. L’une des initiatives les plus récentes est la formation d’agriculteurs au Centre Songhaï à Porto-Novo (Bénin), une ferme à zéro émission qui forme des agriculteurs à des techniques de l’agriculture biologique, c’està-dire l’agriculture durable1 . Une fois formés, ces agriculteurs pourront développer ces approches pour créer de nouveaux centres agricoles en gérant leur environnement dans une perspective durable.

    Écologie et développement dans une perspective africaine

    Écologie et développement semblent antinomiques, mais l’un ne peut exister sans l’autre. La survie générationnelle a toujours motivé la transformation du milieu : produire pour se nourrir, se vêtir ou se loger modifie notre environnement. L’état du milieu après usage demeure la question qui hante nos sociétés. Autrefois, l’Africain permettait la régénération périodique de la terre ; on parlait alors de jachères. De nos jours, les cultures de contre-saison, les OGM, accompagnés de fertilisants chimiques, empêchent le « repos » de la terre. Développer certes, mais pour quelle écologie ? La communauté internationale (y compris les pays africains) a adopté des conventions internationales visant une écologie durable pour « satisfaire aux besoins actuels des humains, préserver l’avenir et le bien-être des générations futures, et respecter les capacités du milieu écologique. »2 Créée depuis plus de 65 ans, l’organisation mennonite Dix Mille Villages confirme l’à-propos de cette vision : les principes de gestion économique (satisfaction des besoins), environnementale (reconnaissance des limites imposées par les milieux humain et naturel) et éthique coexistent à travers l’équité.3 Les mennonites africains ne sont-ils pas ainsi à l’avant-garde du mouvement écologiste mondial ?

    Notes

    1. Les Églises mennonites de la République démocratique du Congo et du Burkina Faso ont envoyé chacune un étudiant dans ce centre avec l’aide des différentes missions partenaires.
    2. André Beauchamp, Éthique de l’environnement, Montréal, Éditions Paulines, 1993, p. 96
    3. Le principe d’équité se présente comme un principe de réconciliation et d’intégration entre les générations actuelle et future.

    Cet article et le RĂ©seau mennonite francophone…

    Cet article s’inscrit dans le cadre des efforts du Réseau mennonite francophone pour favoriser les relations entre les églises de Suisse, de France, de la République démocratique du Congo, du Burkina Faso, de l’Angola et du Québec.

  • La communautĂ© mennonite en HaĂŻti a aussi Ă©tĂ© touchĂ©e suite au passage de l’ouragan Matthew. Le pasteur Lesly Bertrand nous Ă©crit : Nous avons deux Ă©glises dans le sud qui sont complètement dĂ©truites et deux autres sur le plateau central et des centaines de maisons de nos membres sont aussi dĂ©truites Ă  travers le pays. Deux de nos pasteurs sont aussi sans abri. Nous comptons une fois de plus sur vos prières et votre comprĂ©hension !

    Le répertoire mondial de la CMM mentionne plus de 5500 membres dans 58 églises. Lesly fait partie de l’union d’églises de l’Assemblée de la Grâce qui compte 20 églises.

    Deux œuvres mennonites francophones, l’une française, la Caisse de Secours, et l’autre suisse, les Services Missionnaires Mennonites, se joignent à l’appel au don lancé par MCC Haïti.

  • Face Ă  la maladie grave, on entend parfois le tĂ©moignage de personnes ayant vĂ©cu une guĂ©rison. Il est plus rare d’entendre une personne gravement malade parler de son combat contre la maladie et du combat de la foi. Michel Kempf ose dĂ©crire son cheminement au coeur de la maladie. TĂ©moignage.

    Quand la maladie grave s’invite dans mon univers bien ordonnĂ©, quand l’horizon de mes projets d’avenir se rĂ©duit brusquement, toutes mes certitudes sont Ă©branlĂ©es, une foule de questions se bousculent dans mon esprit…

    D’abord, c’est la stupeur et l’incompréhension : on a du mal à réaliser ce qui est en train de se passer ; on s’enferme, on écoute, on cherche désespérément à retrouver ses marques. Puis viennent la révolte et un grand sentiment d’injustice : pourquoi Dieu m’impose-t-il cela à moi ?

    PEURS

    Mes peurs sont aussi très présentes : peur face à la dureté des traitements à venir, peur du silence de ma chambre, peur de flancher dans ma foi face à cette mort soudain si proche ; peur aussi du regard des autres, de n’être plus considéré comme une personne, mais d’être réduit à ma maladie dans l’esprit de l’autre ; peur enfin de ne plus me sentir utile pour ma famille et mon entourage.

    Mon cri s’élève vers Dieu, plus vrai et plus profond qu’il ne l’a jamais été auparavant. En communion avec de nombreuses personnes, je prie pour ma guérison.

    Puis vient le temps des réponses.

    LE COURAGE C MME LA MANNE, AUJOUR LE JOUR

    Je découvre que vaincre la maladie, guérir, ce n’est pas uniquement retrouver ma santé. Pour avoir la foi, il me faut d’abord gagner sur le terrain de mes pensées et de mes sentiments. Il me faut me rappeler que la souffrance, la maladie et la mort sont l’héritage du péché pour tous les hommes. Pourquoi y ferais -je exception ? Je dois aussi me rappeler que le Patron de ma vie tient celle-ci bien en main, malgré les apparences présentes. Dieu connaît notre souffrance, car, par la personne de Jésus-Christ qui a goûté la souffrance la plus cruelle, il sait par où nous passons (Hé 4.15). Cette épreuve qui perdure me fait découvrir que Dieu me donnera finalement le courage nécessaire au jour le jour, comme une manne dans le désert (Ex 16). Cette épreuve me permet d’accepter que Dieu est Dieu et que je dois m’incliner devant sa souveraineté. Pour moi, c’est un réel combat de foi de garder confiance, quelle que soit la réponse qu’il donnera, à la vie ou à la mort. Mais c’est un défi que je veux relever ! On a toujours le choix de la foi. Dieu m’amène à comprendre que, si Jésus a appris l’obéissance ultime par ses souffrances (Hé 5.8), moi aussi je dois me plier à cette discipline.

    ESPERANCE DE LA RESURRECTION

    Discipline de la prière aussi, où je découvre que l’espérance de la résurrection tient une place bien plus importante qu’auparavant dans ma vie. Progressivement, même au fond du trou, dans mes douleurs, je fais l’expérience de cette paix que Dieu seul peut donner (Ph 4.7), où mes peurs s’estompent peu à peu. Quelle beauté aussi de lire ou d’écouter, lus par mon épouse, les psaumes, témoignages des temps de crise du juste !

    Dieu m’accorde des sursis. Et la vie doit continuer…

    POUR QUOI ? POUR QUOI ?

    Face à ma peur de la solitude et d’être enfermé dans ma maladie, malgré ma réticence aux visites et aux appels téléphoniques à cause des fatigues engendrées, je fais le choix d’une correspondance intensive par Internet. Pour dire ma souffrance, pour partager mon parcours, j’ai fait d’office le choix d’oser exprimer ce que je vis comme je le vis. Et que de réponses ! Même si certains m’imposent leurs consolations faciles, leurs solutions prêtes à l’emploi, leurs sentiments et leurs convictions, j’ai vécu avec beaucoup d’autres, avec le personnel soignant aussi, des moments de relation vraie, empreints de ce respect et de cette écoute inconditionnels dont j’avais besoin pour survivre.

    Dieu m’a appris à transformer tous mes « pourquoi » (warum ?), en « pour quoi » (wozu ?). Tout cela a un sens : l’épreuve a enrichi ma vie ; elle m’aide dans mon témoignage ; elle transforme ma relation avec Dieu et avec les autres.

    CHOIX

    Malgré une deuxième rechute de la leucémie qui me laisse partiellement paraplégique depuis quelques mois, Dieu me laisse assez de forces pour me garder combatif, ne pas trop dépendre de mon épouse et avoir encore quelque chose à donner à ma communauté. C’est un nouveau défi ! Dieu sait que j’aurais trop de mal à me dépouiller complètement de mon faire pour ne plus qu’être. Il sait que mon bonheur s’appuie encore bien trop sur mes activités, et il respecte cela. Je veux le suivre dans la paix et la louange de ce qu’il est resté dans ma vie. Même au plus profond de la souffrance, comme le pauvre Job, on a toujours le choix de regarder à Dieu ou à soi-même, d’être heureux ou malheureux, au lieu de se plaindre. C’est ce choix qui constitue la foi.

    —MICHEL KEMPF Eglise de la Ruche, Saint-Louis, ancien

    PRESENTATION EN BREF

    Père de quatre enfants de 22 Ă  27 ans, Michel Kempf, entourĂ© de son Ă©pouse Esther, est ancien de l’Eglise de la Ruche Ă  Saint-Louis. Depuis NoĂ«l 2013, Ă  l’âge de 52 ans, il se bat contre une leucĂ©mie aiguĂ« monocytaire (LAM). Les NoĂ«ls suivants, il subira encore deux rechutes. Mais la lutte continue…

  • RĂ©seau mennonite francophone

    Kari Traoré et Fabé Traoré du Burkina Faso n’ont pas pu rendre visite aux Eglises en France en février et mars 2015 sur invitation du Comité de Mission Mennonite Français, suite au refus de visa. A défaut de rencontre, interview de deux traducteurs de la Bible que leur travail a conduits à devenir chrétiens. Propos recueillis par Jean-Paul Pelsy

    Fabé Traoré et Kari Traoré :

    Avant de répondre à vos questions, nous voudrions rendre grâce au Seigneur et exprimer notre gratitude aux frères et sœurs de France pour cette opportunité qui nous avait été offerte d’un séjour parmi eux. Nous avons l’habitude de dire dans notre langue qu’« être frères et sœurs, ce sont d’abord les pieds ». Autrement dit, c’est par les fréquentations, par les visites que nous pouvons manifester et renforcer les liens fraternels.

    RĂ©seau Mennonite Francophone :

    Vous aviez prĂ©parĂ© votre voyage en Europe. Qu’est-ce qu’il vous tenait Ă  cĹ“ur de partager avec vos frères et sĹ“urs dans les Ă©glises ici ? FabĂ© TraorĂ© et Kari TraorĂ© : Ce voyage en Europe Ă©tait avant tout un voyage en rĂ©ponse Ă  l’amour des frères et sĹ“urs de France Ă  notre endroit, et Ă  l’endroit de l’église au Burkina, un amour que le Seigneur JĂ©sus a scellĂ© depuis Golgotha Ă  travers la croix. Après une vingtaine d’annĂ©es de collaboration derrière le rideau, l’occasion nous Ă©tait venue cette fois-ci de voir ce collaborateur et ami invisible qui actionnait tant l’œuvre au Burkina. Comme partage, nous avions tout d’abord Ă  cĹ“ur de saisir cette occasion pour exprimer notre reconnaissance Ă  l’ensemble des frères et sĹ“urs de France pour leur engagement dans l’accomplissement du mandat missionnaire stipulĂ© dans Matthieu 28.19-20, pour leur contribution Ă  la traduction des Saintes Ă©critures dans notre langue, leur contribution dans nos diffĂ©rents programmes de formation, leur contribution dans les Ĺ“uvres sociales au Burkina, notamment les banques de cĂ©rĂ©ales et le soutien de personnes en difficultĂ©s, les Ĺ“uvres spirituelles et Ă©ducatives telles que le Foyer de l’église mennonite Ă  Ouagadougou, l’école Ă  Colma, la prière, la participation au Conseil de partenariat…

    En plus des remerciements, nous avions aussi à cœur de partager nos joies et peines, aussi bien que nos perspectives.

    Nos joies se résument en l’avancement de l’œuvre au Burkina en général et en particulier à Samogohiri, avec la croissance en nombre des fidèles et leur engagement malgré les difficultés. Cet avancement se voit également dans l’extension à d’autres localités, comme Djamond. Le nombre de baptisés par an en est aussi un indice. La traduction de la Bible également.

    Nos peines sont entre autres le manque de liberté religieuse avec le rejet des femmes par leurs maris et des jeunes par leurs parents lorsqu’ils se tournent vers Christ, la persécution en somme ; l’opposition à l’évangélisation dans certains endroits comme Djamond ; les mouvements spiritistes qui créent la confusion et rendent l’œuvre difficile ; l’état des routes est aussi un facteur contrariant dans les sorties d’évangélisation.

    Nos perspectives visent les secteurs d’activités suivants : traduction intégrale de la Parole de Dieu en dzùùngoo ( langue du district de Samoghohiri), implantation d’églises locales, alphabétisation du peuple dzùùn, implication dans l’éducation, le social, la santé et l’agriculture, projets de développement, couverture du peuple dzùùn et environs au Burkina Faso avec l’évangile, mission au Mali dans la zone duungoophone.

    RĂ©seau Mennonite Francophone :

    Quels sont les défis auxquels les églises mennonites au Burkina Faso doivent faire face ?

    Fabé Traoré et Kari Traoré :

    Comme défis majeurs de l’église mennonite au Burkina, nous avons l’islam et le syncrétisme. Nous sommes dans un contexte socio-culturel défavorable au christianisme. L’islam, religion du milieu, est en cocktail avec la tradition et cela gagne du terrain. Ce qui fait que la lumière brille dans les ténèbres, mais elles voudraient à tout prix l’étouffer, chose impossible !

    Comme autres défis, nous avons :

    • le manque de serviteurs de Dieu pour prendre soin des brebis ;
    • l’analphabĂ©tisme qui est un frein Ă  la formation des volontaires et Ă  la lecture de la Parole de Dieu ;
    • le manque de moyens pour la formation et pour la prise en charge des serviteurs de Dieu ;
    • les problèmes de suivi des nouveaux convertis dans les nouvelles localitĂ©s ;
    • l’acquisition de lieux de culte

    RĂ©seau Mennonite Francophone :

    Qu’est-ce qui vous motive et vous permet de durer dans votre engagement dans la traduction de la Bible et comme responsables d’églises ?

    Fabé Traoré et Kari Traoré :

    Avant tout, nous sommes, nous-mêmes, un fruit de la traduction. C’est elle qui nous a ouvert les yeux pour connaître notre Sauveur. Il n’y a rien de plus intéressant que d’être au quotidien en communication avec Dieu. C’est un aspect très important de la traduction. Notre contact permanent avec les écritures est un contact permanent avec notre Dieu, et cela n’est pas du tout lassant. Nous sommes très édifiés par ce travail. être responsables d’église, c’est aussi dû en partie au bagage spirituel que le Seigneur nous a confié grâce au travail pionnier et aux études. L’église se nourrit des fruits de la traduction et gagner des âmes à Christ est aussi un grand privilège dans ce travail.

    RĂ©seau Mennonite Francophone :

    Quelles étaient vos attentes à l’égard de vos frères et sœurs d’Europe ? Aviez-vous des idées précises à propos de ce que vous souhaitiez expérimenter et apprendre à connaître ? Que souhaitiez-vous visiter ou voir ?

    Fabé Traoré et Kari Traoré :

    En tant que famille en Christ, nous souhaitions découvrir nos différences, nos similitudes et les expériences dans l’accomplissement de l’œuvre. Le calendrier de visite était quelque chose de très alléchant dans ce sens : la découverte des cultes en France, l’organisation des missions et comment elles sont soutenues. La vie des frères et sœurs de France en communauté, leurs stratégies d’évangélisation, leur réaction face à certaines questions d’éthique étaient aussi des attentes. Nous souhaitions visiter les communautés, les œuvres sociales, les familles et les projets de développement.

    Cet article paraît dans le cadre du Réseau mennonite francophone dont le but est de relier les églises mennonites de pays francophones, entre autres par la publication d’articles communs. Coordination : Jean-Paul Pelsy.

  • RĂ©seau mennonite francophone

    A cette question actuelle, et grâce au RĂ©seau mennonite francophone qui favorise les contacts au travers des continents, rĂ©ponse Ă  deux voix : point de vue quĂ©bĂ©cois et fĂ©minin, point de vue burkinabĂ© et masculin…

    Ces petits renards !

    « Qu’on attrape ces renards, ces petites bêtes qui font du dégât dans les vignes, alors que notre vigne est en fleur ! » (Ct 2.15)

    Les renards ravageaient les jardins en Judée. Cette parole est une demande d’écarter tout ce qui pourrait endommager la relation amoureuse (vigne en fleur). De nos jours, l’éducation des enfants, les finances, sont généralement nommées en tête de liste des événements qui mettent un stress important sur la relation. Toutefois, j’aimerais vous parler de « petits renards » plus sournois. Ils se présentent sous la forme de disputes anodines, mais cachent les blessures émotionnelles.

    Lorsque deux conjoints s’unissent pour la vie, ils le font avec un bagage relationnel. L’être humain cherche un(e) conjoint(e) qui répondra à l’image intérieure qu’il s’est créée à partir des relations significatives passées de sa vie (généralement ses parents). Le « coup de foudre » est une espèce de déjà vu où la personne a l’impression de retrouver son morceau manquant.

    Toutefois, si cette relation a la possibilité de devenir un lieu de guérison des blessures émotionnelles, elle est souvent une source de frustrations et de mésententes où les conflits du passé semblent se rejouer constamment entre les conjoints. La personne essaie de réparer inconsciemment ses blessures antérieures. Par exemple, M. et Mme Tévé se disputent sur un sujet anodin : le nombre d’heures passées devant la télévision le soir. Mme Tévé devient très émotive et part en claquant la porte. Que s’est-il passé ? Madame, à partir de son histoire personnelle, tente de se rapprocher d’un père absent et rejetant. Monsieur, à partir de son histoire personnelle essaie de se protéger d’un envahissement d’une mère « contrôlante ». Aucun des conjoints n’a conscience que son passé est en première scène et M. Tévé se demande, en allumant sa télévision, pourquoi sa femme est si émotive !

    James Dobson a enquêté auprès 600 couples. Il leur a demandé ce qu’ils recommanderaient à ceux qui débutent une union. Réponses : 1) un foyer centré sur Christ ; 2) un amour engagé ; et 3) des habiletés de communication.

    Les jeunes couples débutent généralement leur union avec des yeux scintillants d’amour. Toutefois, malgré une estime sincère, un manque d’habileté au niveau de la communication entraîne de nombreuses irritations et mésententes qui, à la longue, peuvent se transformer en blessures profondes difficiles à cicatriser. Les habiletés de communication et d’écoute permettent de créer un lieu propice pour nommer et résoudre les conflits et amener à la guérison les blessures qui s’y cachent.

    Alors, assurez-vous d’être bien équipés pour la chasse aux renards !

    —Maryse Girard, travailleuse sociale et psycho- thérapeute, partenaire au Centre d’aide psychosociale (CAP), Saint-Laurent, Québec


    Causes variĂ©es…

    « L’amour rend aveugle, le mariage rend la vue », dit-on. Depuis belle lurette, la problématique du mariage s’avère notoire. Du premier couple jusqu’à nos jours, les problèmes de couples ont toujours été d’actualité. Ils transcendent les barrières temporelles, géographiques, historiques, sociales, spirituelles et culturelles. Le couple chrétien ne fait pas exception. L’interrogation « qu’est-ce qui fragilise aujourd’hui les couples chrétiens » a toute sa portée et nous interpelle par rapport aux raisons qui portent aujourd’hui préjudice à la vie des couples chrétiens en général et au Burkina en particulier.

    Le couple chrétien est celui dont les principes de vie reposent sur le modèle de Christ : le couple à l’image de Christ et son Eglise. Il est un processus : naît par le mariage scellé en Christ, vit, et prend fin par la mort (Rm 7.2).

    Dans le contexte burkinabé, les raisons qui fragilisent aujourd’hui les couples chrétiens sont de diverses natures : des causes cachées ou profondes, des causes apparentes ou évidentes, des causes endogènes et exogènes.

    Les causes cachĂ©es sont celles qui sont souvent ignorĂ©es avant et pendant le mariage. Parmi ces causes, nous avons la source de motivation du conjoint ou de la conjointe pour le mariage (intĂ©rĂŞt matĂ©riel ou financier, pression des parents ou des amis, simple goĂ»t pour le mariage), les dĂ©fauts de l’un ou de l’autre, la diffĂ©rence psychologique et culturelle (faiblesse de la femme : 1 Pi 3.7), l’immaturitĂ© morale et spirituelle des conjoints… Les causes apparentes sont celles qui sont perçues dans le mariage. Il s’agit des problèmes de communication, les questions financières, les problèmes sexuels, le manque de confiance et de transparence (gestion des biens), l’entretien du foyer, la jalousie, les raisons professionnelles, le poids de la culture (menace de la polygamie, autoritĂ© de l’homme)…

    Les causes endogènes et exogènes sont celles qui sont internes et externes : l’univers relationnel du couple à savoir la belle-famille (ingérence : Gn 2.24), les amis (mauvaises compagnies), les enfants s’il y en a (problèmes d’éducation)…

    Beaucoup se marient aujourd’hui parce qu’ils veulent être heureux, mais le bonheur tant espéré a fini par laisser place à la désillusion. Certes, le couple chrétien n’est pas une exception, mais son identité en Christ lui confère un net avantage sur les autres, parce qu’en Christ, c’est le véritable amour, en Christ c’est le véritable pardon (1 Co 13.1-13).

    —Fabé Traore, traducteur de la Bible, secrétaire de l’association des églises évangéliques mennonites du Burkina Faso

  • La ConfĂ©rence mennonite europĂ©enne a Ă©tĂ© vĂ©cue comme un Ă©vĂ©nement mĂ©morable pour le plus grand nombre. Les personnes qui souhaitent revivre les sessions plĂ©nières peuvent voir les vidĂ©os sur le site http://cme2018.com en français et en anglais. Ceux qui souhaitent les tĂ©lĂ©charger sont priĂ©s de le faire prochainement, car les vidĂ©os seront retirĂ©e d’ici quelques semaines.
    Il y a aussi 576 photos disponible sous : https://flic.kr/ps/3oNAEA

    Le spectacle d’ouverture, qui retrace d’une manière unique 500 ans d’histoire anabaptiste-mennonite, est disponible en DVD. Celui-ci peut ĂŞtre commandĂ© aux adresses suivantes (voir le PDF). Plus de 200 personnes ont participĂ© Ă  la rĂ©alisation de cette Ĺ“uvre qui est utile pour mieux comprendre notre histoire d’une manière attrayante. Le scĂ©nario va ĂŞtre disponible prochainement. Contactez maxwiedmer@me.com.