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  • Ê quoi peut bien ressembler un culte sans musique ?  

    Les mennonites aiment exprimer leur unité et leur diversité en chantant ensemble. La pandémie de coronavirus nous oblige à garder le silence pour la sécurité sanitaire de tous. 

    Alors que les églises commencent doucement à rouvrir leurs portes pour accueillir des cultes en présentiel, voici quelques suggestions du Anabaptist Worship Network (réseau anabaptiste de louange) pour animer les cultes sans les chants de l’assemblée.

    1. Mouvement

    Pendant qu’un petit groupe chante pour minimiser les risques ou que l’on diffuse de la musique enregistrée, l’assemblée peut faire des gestes qui symbolisent ce que dit le chant. Apprenez à l’assemblée à chanter un hymne en langue des signes. Levez-vous, agenouillez-vous, balancez-vous ensemble au rythme de la musique.

    2. Percussion

    « Acclamez-le avec les cymbales sonores, acclamez-le avec les cymbales éclatantes ! » (Psaume 150/5). Utilisez des percussions comme la batterie, des tambourins, des maracas, des bâtons – ou frappez des mains tout simplement – pour accompagner la musique.

    3. Silence

    Garder le silence ensemble avec intentionnalité peut créer l’unité et faire la place pour, ensemble, écouter l’Esprit.

    4. Musique instrumentale

    Les musiciens peuvent jouer les mélodies chants de louange sans chanter. Pour vos musiciens talentueux, c’est l’occasion d’improviser ou de jouer des versions plus élaborées que lorsqu’ils accompagnent le chant de l’assemblée. Les musiciens débutants peuvent jouer en public pour la première fois sans la pression de devoir suivre les chanteurs.

    5. Lectio divina

    Conduisez une séance de lecture divine pour votre assemblée. Imprégnez-vous d’un passage biblique en quatre étapes pour contempler ce que Dieu dit à travers l’Écriture.

    6. Visio divina

    Ê l’aide d’une photo, d’une sculpture ou d’une œuvre d’art, explorez la vision divine en quatre étapes pour contempler ce que Dieu veut dire à votre communauté.

    7. Théâtre

    Récitez ou lisez des passages théâtralisés ou des sketches pour illustrer la Parole avec créativité et de manière interactive.

    Regardez le webinaire du Anabaptist Worship Network ou consultez le matériel pour le culte ici

    trumpet in case

  • « En Afrique, les gens répondent favorablement à l’évangile de Jésus et se tournent toujours vers Dieu dans l’adversité », déclare Samukeliso Ndebele, prédicatrice laïque, ancienne de l’église et secrétaire du district de Harare. 

    Bien que les restrictions liées à la COVID-19 limitent le nombre de personnes pouvant se rassembler dans les églises, elles ne limitent pas le message de l’église. Les assemblées de l’Église des Frères en Christ (BICC) au Zimbabwe tiennent des réunions pour le renouveau de la foi chaque trimestre et n’ont pas laissé la COVID-19 les freiner. 

    « Lorsque les rassemblements ont été interdits, ce fut un coup dur pour les croyants, mais la technologie a été utilisée pour continuer les réunions », raconte Samukeliso Ndebele.

    Les dirigeants du BICC Zimbabwe ont encouragé les membres à prier et à fraterniser en famille, raconte le révérend Absalom Sibanda. Les cultes ont été diffusés en version audio, sur WhatsApp, en direct sur Facebook ou, plus rarement, sur Zoom. 

    « Cela a donné naissance à des réunions WhatsApp pour le renouveau de la foi », ajoute le révérend Absalom Sibanda. 

    Les dirigeants du BICC Zimbabwe ont créé des groupes de discussion sur WhatsApp pour les églises locales, mais la nouvelle s’est propagée jusqu’aux membres de l’Église des Frères en Christ en Afrique du Sud, au Botswana, en Zambie, au Mozambique, en Namibie, au Swaziland, au Royaume-Uni et aux États-Unis. 

    « Étant donné que beaucoup de personnes étaient confinées et n’allaient pas à l’église depuis de nombreux mois, cela a donné faim et soif de la Parole de Dieu à plusieurs personnes », dit le révérend Absalom Sibanda.

    En outre, le comité national des femmes d’Omama Bosizo a utilisé WhatsApp pour tenir une conférence en ligne avec l’évangéliste en provenance du groupe des femmes de l’Église BIC de Lobengula à titre de conférencière.

    « Ces réunions en ligne pour le renouveau de la foi étaient différentes en ce sens qu’elles permettaient aux personnes d’assister aux cultes dans diverses églises et divers pays », dit Samukeliso Ndebele. Les participants interagissaient davantage de cette façon, échangeaient sur leurs expériences et se sentaient réconfortés, dit-elle. 

    En raison de la COVID-19, il n’a pas été possible de baptiser de nouveaux convertis, mais les dirigeants de l’église les mettent en contact avec un membre mature de l’église pour les guider dans le discipulat, et leur envoient des dévotions quotidiennes le matin.

    « Cela détourne l’attention mise sur le prédicateur local pour la diriger vers une vision plus globale », affirme le révérend Absalom Sibanda, « et cela brise l’habitude d’être concentré à l’intérieur des murs de l’église. »

    La présidente du groupe des femmes, Suzen Ngulube, espère que la conférence des femmes servira de modèle à d’autres conférences nationales et de district pour se réunir alors que le virus continue d’empêcher les rassemblements. « L’utilisation de WhatsApp constitue une excellente occasion, car elle permet même à ceux qui n’auraient pas participé physiquement à la conférence en raison de leur âge et d’autres restrictions d’entendre le message de l’évangile », dit-elle. « Nous avons pu atteindre autant les régions les plus reculées du Zimbabwe que celles à l’extérieur du pays. »

    « Il est possible de répandre l’Évangile aux extrémités de la terre plus rapidement que jamais et d’atteindre des personnes de différentes ethnies, croyances et groupes d’âge (en particulier les jeunes qui sont les plus grands utilisateurs de la technologie) », dit Samukeliso Ndebele. 
  • Alors que la pandémie a obligé, entre autres, les églises à fermer, trois amis de trois pays différents se sont mis à imaginer une nouvelle façon de réunir les anabaptistes tout en restant séparés physiquement. Víctor Rey (du Chili, vivant en Équateur), María Elena Arango Libreros (Colombie) et Luis María Almán Bornes (Argentine) ont commencé à discuter sur WhatsApp et à faire des projets. 

    « Lorsque nous avons commencé à discuter, la seule chose qui était définie était notre objectif principal : faire la promotion de la théologie anabaptiste. C’est pour cela que nous avons nommé ces rencontres Dialogues Anabaptistes. Nous voulions surtout échanger, dialoguer, confronter les points de vue, nous écouter et nous encourager, » explique María Elena Arango Libreros de l’Église membre de la CMM, Iglesia Cristiana Menonita de Colombia.

    La première réunion zoom a eu lieu le 13 mai 2020, ouverte à tous, sur le thème : Que peut apporter la théologie anabaptiste à la crise mondiale actuelle ? Trente personnes ont participé à la réunion d’une heure et demi. 

    Depuis, les réunions se sont tenues toutes les semaines en 2020 et deux fois par mois en 2021. 

    Ê chaque appel zoom, un modérateur introduit le sujet, puis un ou deux orateurs font une présentation. Des responsables d’églises locales, des spécialistes et des orateurs invités de la CMM ont tous apporté un message. Après la présentation, la parole est à tous ceux qui souhaitent poser des questions, partager, dialoguer. 

    Des ados aux personnes âgées, du Canada au Chili, la participation aux Dialogues Anabaptistes est variée, atteignant en moyenne 40 personnes par réunion. Une grande variété de thèmes en lien avec les anabaptistes est abordée : le rôle des jeunes et des femmes, la santé mentale, les abus sexuels, le pouvoir, les nouvelles masculinités, la construction de la paix, le dialogue inter-religieux, et bien plus. 

    « Tous les sujets viennent des participants eux-mêmes, ce sont eux qui les proposent et, parfois même, qui cherchent les orateurs, » explique Luis María Almán Bornes.

    Les organisateurs ont beaucoup appris grâce à ces réunions qui leurs ont redonné espoir. Selon Víctor Rey : « Nous voulons que l’Église de l’après pandémie ait une présence et un engagement plus fort envers la pratique théologique et pastorale dans sa façon de suivre Jésus. Et ainsi, nous établissons le royaume par la théologie anabaptiste dans tous les domaines de la vie dans le monde d’aujourd’hui. » 

    Pour fêter les 1 ans de Dialogues Anabaptistes en mai 2021, Jonathan Minchala, d’Équateur, a témoigné : « Pour moi, c’est un privilège d’avoir pu être là dès le tout début de cette merveilleuse aventure… à échanger sur ces sujets, parfois un peu compliqués, difficiles, qui mettent mal à l’aise, mais qui sont si importants pour les églises de notre continent. J’espère que nous continuerons à nous encourager à écouter l’autre, à célébrer la rencontre, nos points communs mais aussi nos différences. » 

    Les Dialogues Anabaptistes ont commencé pour répondre à un besoin circonstanciel, et ils pourraient bien se terminer naturellement. « Nous savons que cela durera le temps que Dieu le veut et que, d’une certaine manière nous contribuons à la discussion, la réflexion, la mise en contexte et le renouvellement de la théologie anabaptiste, » confie María Elena Arango Libreros.

    Les enregistrements des réunions passées et le programme des prochaines rencontres des Dialogues Anabaptistes se trouvent sur la page Facebook “Comunidad de Aprendizajes para la Paz CAP.”  

  • Perspective: Burkina Faso

    Témoignage des relations de Traoré Fabé avec les musulmans

    Né à Samogohiri dans une famille musulmane, j’étais musulman pratiquant avant ma conversion. Je suis aujourd’hui serviteur de Dieu, communément appelé pasteur, ayant à charge l’assemblée locale mennonite de Samogohiri, mon village natal. Je suis aussi traducteur de la Bible, et ce, avant le ministère pastoral. 

    Mon parcours avec l’Islam 

    Je me nomme Traoré Fabé à l’état civil et le prénom Fabé a pour signification « mon père est devenu père pendant que son père vit ». Cette précision, pour simplement dire que j’ai connu mon grand-père qui était animiste, mon père était musulman. Compte tenu de mes relations avec mon grand-père, je connais bien l’animisme ou la religion ancestrale. Mon père a choisi de m’inscrire à l’école coranique mais mon oncle est venu me retirer pour m’inscrire à l’école classique française à l’âge de sept ans. Le choix et le souhait de mon père avec l’école coranique était de me voir servir Dieu un jour comme grand maître coranique. 

    Mais Dieu en a décidé autrement avec le choix de mon oncle qui m’a inscrit à l’école classique française. Jérémie ne disait-il pas qu’il a été choisi depuis le sein de sa maman… (Jérémie 1/5) ? Après plusieurs années d’études, j’ai fini le cycle supérieur en théologie à l’ex Faculté de Théologie de l’Alliance Chrétienne d’Abidjan (FATEAC), aujourd’hui Université de l’Alliance Chrétienne d’Abidjan (UACA). 

    Un pont 

    L’apôtre Paul nous dit que « Dieu fait concourir toutes choses au bien de ceux qui l’aiment… » (Romains 8/28). Mon parcours avec l’Islam n’a pas été fortuit ni vain. Pour moi, c’était une façon pour Dieu de me préparer non seulement pour le servir un jour en tant que musulman converti au milieu de musulmans, mais aussi pour servir de pont entre les musulmans et ceux qui ne l’ont jamais été, à travers mon témoignage. 

    Bref, durant toutes ces années de service pour le Seigneur à Samogohiri, à l’instar des autres membres de l’assemblée à Samogohiri, je n’ai pas manqué d’épreuves. J’ai d’abord connu la persécution de mon propre père suite à la conversion de ma mère, mais le Seigneur, par le don de sa sagesse, m’a aidé à sillonner ces labyrinthes jusqu’à la sortie. L’un des grandes épreuves à ne pas oublier, c’est le combat engagé par le grand Imam de Samogohiri suite à la conversion de son fils.  

    La gestion de cette affaire avec tact ainsi que l’engagement de l’administration de Samogohiri ont permis un dénouement favorable. Suite à cette affaire, l’Imam s’est attaqué à la paroisse de Samogohiri au point que certains musulmans ont fini par reconnaître le pacifisme de la paroisse en voyant sa gestion de la situation. 

    Les fêtes et la collaboration 

    Pour terminer, je dirai qu’après toutes ces années de persévérance et de patience, les relations entre chrétiens et musulmans deviennent de plus en plus paisibles. Les occasions de fêtes et la collaboration prouvent cela.  

    Oui la collaboration, parce que aujourd’hui, je suis avec le même Imam et le chef du village dans une structure qui œuvre pour la paix et la cohésion sociale dans le village. La structure est dénommée ‘Ensemble pour le dialogue’. Chaque fois qu’il y a une tension, quelle que soit sa nature, nous sommes sollicités pour la recherche d’une solution pour la paix.

    —Fabé Traoré est représentant au Conseil Général de la CMM pour l’unions des Église Évangélique Mennonite du Burkina Faso.


    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2021 de Courier/Correo/Courrier.

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  • Comme les quatre cavités du cœur, les quatre commissions de la CMM servent la communauté mondiale des églises anabaptistes dans les domaines suivants : diacres, foi et vie, paix et mission. Les commissions préparent du matériel à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils et proposent des ressources aux églises membres et facilitent le travail des réseaux ou des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun.

    « Suivre le Christ amène toujours à devenir diacre »

    Faites connaissance avec un membre d’une des Commissions:
    Jürg Bräker, Commission Diacres

    Comment la Commission est-elle ensemble en Christ ?

    Lors de nos réunions, nous incarnons le travail diaconal : nous écoutons les témoignages les uns des autres, nous nous tenons aux côtés de l’autre dans la souffrance et dans la joie. 

    Le Fonds de Partage de l’Église Mondiale (géré par la Commission Diacres) n’est pas suffisant pour apporter des changements matériels importants, mais c’est une façon symbolique de montrer que « nous sommes avec vous ». 

    La Commission Diacres envoie aussi ce même message dans des lettres de solidarité envers nos églises à travers le monde lorsqu’elles sont dans la souffrance.

    Donnez-nous un exemple de cette façon d’être ensemble à la Commission ?

    Prier ensemble : notamment pendant les réunions zoom qui rassemblent près de 100 personnes de tous les continents. 

    Les visites de délégations : j’ai l’impression d’avoir participer à chacune d’entre elles parce que j’en ai entendu les récits. La délégation rassemble les gens : on commence par écouter l’autre. Nous pleurons ensemble. Après, les relations tissées peuvent aller dans l’autre direction.    

    Lors de ma participation à la délégation au Burkina Faso (début 2020), j’ai été touché par la culture de paix parmi les religions. Les peuples ont appris à vivre ensemble, en renonçant à la violence, en gérant les tensions locales. Ils affirment avec force : « Cette violence n’a rien à voir avec la religion ou la foi : c’est du terrorisme. Nous ne la laissons pas nous diviser. »

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    La délégation de la Commission Diacres au Burkina Faso en 2020 (g-à-d) : Juerg Braeker (Suisse), Léonard Kiswangi (RDC), Nelson Kraybill (USA), Didier Bellefleur (France), Jean Paul Pelsy (France). 

    Pourquoi aimez-vous servir au sein de cette Commission ?

    C’est rôle de la Commission Diacres de faire prendre conscience que le diaconat fait partie de tout ce que nous faisons dans le corps du Christ. La Mission, la paix, la théologie – nous sommes toujours diacres. 

    Partager ou donner : c’est au cœur de la mission du diacre. Vous ne partez pas pour trouver des solutions, vous partez pour écouter et transmettre ce que vous avez reçu. 

    Je suis très encouragé en rendant visite ou en écoutant les témoignages des uns et des autres. Je n’apporte pas grand-chose. Je reçois et je suis encouragé. 

    Quel est le nom de votre paroisse ? 

    Mennoniten Gemeinde Bern (Alttäufer) (église mennonite de Bern, anabaptiste ancien), Suisse.

    Comment servez-vous l’Église mennonite dans votre vie quotidienne en dehors de votre engagement auprès de la Commission ?  

    Je suis ancien dans ma paroisse et je travaille en tant que théologien (pasteur). Je prêche, je rends visite à domicile, je coordonne les activités des jeunes, je mets en lien des groupes et représente mon église lors de réunions œcuméniques. 

    Je suis également secrétaire général de l’union d’églises mennonites de Suisse (à temps partiel). Nos églises sont indépendantes en ce qui concerne la théologie et l’organisation mais, malgré notre grande diversité, nous formons l’Église, ensemble.   

    De quelle façon sentez-vous que vous êtes ensemble en Christ dans votre vie quotidienne ? 

    Je sens que nous sommes ensemble grâce aux conversations, non seulement au niveau national mais local également, où il y a aussi une grande diversité. L’unité y est d’autant plus importante que nous travaillons ensemble au quotidien. 

    Pendant la pandémie, nous avons changé nos modes de réunion et nous nous sommes appuyés sur l’expérience d’organisation de chaque église. 

    L’action construit l’unité : la collecte de matériel – tricoter ou coudre pour le MCC. Cela facilite les conversations théologiques parce que, même lorsque vous êtes en désaccord, vous pouvez tout de même travailler ensemble et créer un socle d’amitié pour avoir ces conversations. L’amour que nous portons aux autres nous rassemble aussi. 

    Faire partie de la CMM, qu’est-ce que ça change pour votre paroisse ? 

    Je suis la « troisième génération » de représentants du MCC à la paroisse de Bern. Nous célébrons le Dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale, le Dimanche de la Paix. Je rapporte souvent des exemples de réunions interculturelles : c’est là que je vois la beauté de la rencontre avec l’autre.  

    Il y a quelques années, nous avons reçu la visite de Steven Mang’ana (représentant du comité exécutif pour l’Afrique) et Lisa Carr Pries (représentante du comité exécutif pour l’Amérique du Nord). On s’en souvient encore. 

    La COVID-19 nous a obligé à un repli sur nos églises locales. Les liens avec la CMM nous aident à nous ouvrir et à voir les difficultés liées à la pandémie ailleurs dans le monde. Lors de notre premier culte (après les confinements, bien sûr), la collecte a été dédiée à nos sœurs et frères à l’étranger et non pas sur nos propres besoins. 


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    Invitez un orateur de la CMM

     

    Heure de prière en ligne
  • Perspectives: Guatemala


    Mayas et Anabaptistes, des spiritualités qui se rencontrent

    Le Guatemala est un beau pays. Sa population est pluriculturelle, multilingue, multiethnique, pluri-religieuse. C’est là que Dieu m’a permis de naitre.

    Ce que le Seigneur avait préparé pour ma vie

    Il y a quarante ans, ma famille et moi-même avons été invités par une amie à l’église mennonite Casa Horeb. Peu de temps après, je me suis refait baptisée dans le magnifique lac d’Amatitlán et j’ai accepté de suivre Jésus. Ê ce moment-là, je ne savais pas tout ce que le Seigneur, dans son infinie miséricorde, avait préparé pour ma vie.

    Ê cette époque, la guerre civile faisait rage, on faisait disparaitre beaucoup de personnes dont on n’entendait plus jamais parler. Dans ce contexte de peur à cause de la violence, j’ai obtenu mon diplôme de psychologie.

    Un jour, un frère m’a invité à participer au Séminaire Anabaptiste latino-américain (SEMILLA). Cela m’a permis d’approfondir mon processus de conversion et de transformation spirituelle. J’ai appris à apprécier et à observer les valeurs anabaptistes. J’ai suivi une formation à SEMILLA pendant plusieurs années et j’ai obtenu un certificat en théologie pastorale. Aujourd’hui j’enseigne au séminaire.

    Le travail d’accompagnement

    Plus tard, j’ai pris la direction d’une organisation maya, Utz Kaslemal (‘Bonne Vie’, en langue quiché). Le but de l’organisation est d’offrir un accompagnement psycho-spirituel aux personnes autochtones victimes de la guerre et dont les proches ont été enterrés dans des cimetières clandestins. 

    Il y a eu tant de morts, et les familles avaient peur, elles ont donc enterré leurs proches là où elles le pouvaient. Notre appel est d’accompagner ceux qui ont perdu un être cher. Lorsqu’un cimetière clandestin est découvert, on nous appelle pour que nous réalisions un travail d’accompagnement en complément du travail des anthropologues médico-légaux.

    Ce processus se fait en trois étapes : avant, pendant et après l’exhumation.  

    Souvent les familles éclatent en sanglot au simple souvenir du visage de leurs proches, auxquels elles n’ont pas pu dire au revoir, desquels elles n’ont pas pu faire le deuil.

    Notre rôle est de les consoler et de leurs donner des forces dans ces moments difficiles. Nous nous unissons à leur douleur.

    Dieu, là aussi

    Dans ces moments-là, le Psaume 85, lu tant de fois à l’église ou pendant mes études de théologie, s’incarnait, devenait vivant dans mon esprit et dans ma vie.

    Fidélité et Vérité se sont rencontrées,
    elles ont embrassé Paix et Justice.
    La Vérité germe de la terre
    et la Justice se penche du ciel.
    Le SEIGNEUR lui-même donne le bonheur,
    et notre terre donne sa récolte.
    La Justice marche devant lui,
    et ses pas tracent le chemin. (TOB)

    Mes yeux se sont ouverts et ont vu la souffrance véritable surgir de la terre. Comment ne pas éprouver de la compassion devant l’angoisse de mes frères autochtones ? Dans ces moments-là je criais au Seigneur pour implorer sa compassion.

    Dieu était là, présent au milieu de nous, nous consolant, nous embrassant, pleurant et essuyant les larmes de ces hommes et ces femmes qui pleuraient le fils qu’ils ne reverraient jamais. Comment parler alors de justice et de paix, de tranquillité et d’harmonie entre les êtres humains ? Nous ne pouvons qu’espérer la justice divine, à l’opposé de la justice des hommes, celle qui provient de Dieu lui-même. Comment leurs dire que la source de la paix, de l’espérance et de la certitude se trouve en Jésus ?

    Je pouvais sentir que Dieu me guidait pour être sensible à leurs émotions et à leur douleur. Je priais en silence pour demander à Dieu de leur offrir sa consolation, sa paix et sa tranquillité. Lorsque j’étais témoin des rites funéraires mayas je sentais la même présence de Dieu, là aussi, qui nous regardait, nous apportait son réconfort, la foi et l’espérance.

    J’ai été transformée, maintenant je suis fidèlement le Christ ! Cette spiritualité maya, forte, courageuse, insoumise, tout comme l’enseignement anabaptiste, m’a montré que suivre le Christ n’est pas facile, c’est un chemin ardu mais c’est le chemin qui mène au Père. C’est là que nos spiritualités se rencontrent.

    La souveraineté de Christ

    Maintenant je comprends que la souveraineté de Christ passe par une communion intime non seulement avec le Père mais aussi avec les êtres humains, en particulier avec ceux qui souffrent et qui sont dépossédés. Cette communion est rendue possible grâce à la foi et à l’action du Saint Esprit qui, dans son infinie miséricorde, nous permet de rendre Christ présent où que nous soyons.

    La présence de Jésus dans nos vies vient à bout de toutes les barrières qui se dressent devant nous, qu’elles soient géographiques, sociales, raciales, religieuses ou politiques. Il est venu pour faire tomber toutes les barrières qui nous séparent de Dieu et des autres. Il est venu nous chercher et nous sauver lorsque nous nous sentions perdus et il a rétabli les relations brisées pour qu’elles soient en harmonie avec leur Créateur.

    —Olga Piedrasanta est membre de Iglesia Menonita Casa Horeb, Ciudad de Guatemala (Guatemala).


    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2021 de Courier/Correo/Courrier.

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  • Du 23 au 25 juin, les leaders de FM du monde entier, notre staff et nos invités spéciaux se sont réunis lors de notre sommet en ligne pour fraterniser, prendre des décisions et partager comment Dieu travaille dans la famille mondiale de l’ICOMB. Nous avons entendu des rapports de Conférences et des groupes d’églises émergentes, Multiply et CMM, et d’autres domaines de travail. Nous avons élargi la structure de l’ICOMB, nous avons confirmé des leaders pour la prochaine saison et nous terminons notre temps ensemble avec la Sainte-Cène. Nous sommes reconnaissants d’avoir pu le faire en ligne et sommes impatients de vous rencontrer en personne l’année prochaine. 


    Ce sommet a été un grand moment d’inspiration. C’était merveilleux de voir le corps diversifié du Christ uni et concentré sur Jésus et l’Évangile ; Bien qu’ils aient tous traversé une année intense de défis avec la pandémie, ils semblaient très encouragés à continuer avec la bonne nouvelle de Jésus-Christ. Les histoires de salut et de baptêmes ont montré comment Dieu est miséricordieux et continue à travailler. Même dans des moments difficiles comme celui-ci, Son salut continue d’agir. Dieu est bon!
    –Marques Mente (Portugal)


    Nous sommes heureux d’annoncer le nouveau logo de l’ICOMB, qui a été dévoilé lors de notre Sommet mondial. Notre prière est que cette nouvelle image nous inspire et nous représente tous ensemble en tant que Famille mondiale. Nous sommes une communauté de personnes de différents pays, nations, cultures et continents. Nous sommes unis par l’œuvre de salut du Christ et nous sommes guidés par lui. Et la Parole écrite de Dieu est la base de notre compréhension de Sa volonté pour Son église et l’humanité.

    Pouvez-vous voir cela dans le logo?

    ICOMB

     


     

    La International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, ou Communauté internationale des Frères Mennonites) est formée de 22 communautés d’églises dans 19 pays, avec approximativement 450 000 membres. ICOMB veut faciliter les relations entre les différents ministères, et améliorer le témoignage et le discipulat de ses communautés d’églises membres : connecter, renforcer, répandre.
  • « Nous traversons tous la même tempête, mais nous ne sommes pas tous dans le même bateau. Le contexte change tout. » 

    Ces paroles, prononcées par un pasteur nord-américain, font état des différentes réponses à la pandémie de COVID-19. De nombreuses églises au Canada et aux États-Unis subissent encore des restrictions sanitaires pour les réunions en personnes, tandis que d’autres ont le feu vert pour se réunir de nouveau en toute sécurité. 

    On reconnaît également, de façon générale, que les Nord-Américains ont reçu un pourcentage disproportionné de l’approvisionnement mondial en vaccins, ce qui laisse beaucoup de gens soulever la question de l’injustice liée à nos privilèges et à notre richesse et aux libertés qui en découlent. 

    La communication en constante évolution

    En mars 2020, le Canada et les États-Unis ont mis en place des procédures de confinement. Les rassemblements publics, y compris ceux à l’église, ont été interrompus. Les églises se sont empressées d’offrir les cultes en ligne. Les pasteurs travaillaient de la maison, plusieurs se démenant pour maîtriser des outils de communication en constante évolution. 

    Les dirigeants des unions d’églises et leur personnel ont travaillé fort pour soutenir les églises locales en leur fournissant des ressources pour la vidéo et les médias sociaux. Les églises locales ont fait preuve de créativité en communiquant avec les gens par téléphone, par des réseaux en ligne et des échanges sur le perron d’église virtuel – tous des contacts respectant la distanciation sociale. Nous avons également été plus en relation avec la communion mondiale des églises grâce à des communiqués de presse plus fréquents et des communications en ligne.

    « En général, nous dirigeons d’après notre expérience, mais aucun d’entre nous n’a déjà été dans cette situation, alors nous inventons au fur et à mesure », dit un pasteur. « Nous sommes devenus profondément dépendants de l’Esprit Saint pour savoir comment diriger et enseigner la communauté ecclésiale. »

    Être présent en ligne, une nécessité

    La présence en ligne est devenue plus qu’une commodité. Certains l’ont décrite comme une nécessité sociale et spirituelle pour établir des liens, en particulier pour ceux et celles qui sont isolés socialement, handicapés physiquement, diminués émotionnellement et appauvris financièrement. 

    En plus d’apporter une forme de fraternité, les connexions électroniques s’attaquent au problème de l’accessibilité, notamment l’inaccessibilité en raison de l’âge, de la santé et de la mobilité. Nombreuses sont les personnes qui ont été reléguées en marge de la vie sociale et qui peuvent désormais participer là où elles étaient auparavant exclues.   

    En réponse à cette situation, certaines églises ont fourni à leurs membres un accès à l’Internet et des dispositifs permettant d’établir des liens avec les familles et avec l’ensemble de la communauté. 

    Les pasteurs signalent que la majorité des participants à l’église virtuelle sont des adultes plus âgés. Les responsables d’église découvrent également que l’auditoire plus jeune ne se connecte pas. Il ne participe pas aux rassemblements en ligne comme on l’avait prévu. 

    Quand nous nous réunirons à nouveau

    Au début de la pandémie, les gens attendaient impatiemment le moment où nous pourrions nous réunir à nouveau. Plus d’un an plus tard, il existe de l’hésitation, de la peur, de la prudence et de la retenue. Les fidèles sont lents à rejoindre les réunions de groupe.

    La saison de la pandémie a été suffisamment longue pour que les gens établissent de nouveaux modèles de vie et créent de nouvelles habitudes. 

    • Ce modèle hybride de rencontres en ligne et en personne est-il là pour de bon ?
    • Les jeunes familles et les adultes émergents reviendront-ils ? –  avec ou sans option en ligne ? 
    • Plus important encore : comment les gens pratiqueront-ils leur foi chrétienne en période postpandémique ? 

    Les modèles hybrides seront peut-être la voie de l’avenir. Les options en ligne offrent la possibilité de faire participer ceux et celles qui sont autrement physiquement isolés de la communauté. Une façon de se connecter avec l’Église mondiale est d’inviter un conférencier de la CMM à être virtuellement présent avec votre église.

    Voir liste des conférenciers-conférencières

    Les connexions mondiales nous fournissent des nouvelles de nos sœurs et frères du monde entier, afin que nous puissions offrir des prières d’intercession éclairées et répondre aux besoins des autres en temps voulu. La CMM a répondu à la pandémie par des événements en ligne tels que des rencontres de prière, des webinaires et des vidéos sur notre chaîne YouTube. 

    « L’Église virtuelle » ne suffit pas, dit un autre pasteur. « Nous avons besoin d’une présence incarnée. Nous devons vivre publiquement l’Évangile de Jésus-Christ avec nos frères et sœurs du monde entier. » 

    Ensemble, nous demeurons l’Église de Jésus-Christ – réunie et dispersée. Merci à Dieu. 

    —Gerald Hildebrand est le représentant régional de la CMM pour l’Amérique du Nord. Il vit à Winnipeg au Manitoba (Canada) où il est membre de l’Église River East, une église des frères mennonites. 
  • Au Myanmar, les manifestations de masse ont été brutalement réprimées par l’armée et l’ONU met en garde contre une « nouvelle Syrie » dans ce pays, d’après une source mennonite sur place. « Nous sommes dans le noir, dans la peur et nous avons perdu tout espoir en l’avenir. »

    Nous ne dévoilerons par le nom de notre source dans cet article à cause des menaces pesant sur ceux qui critiquent l’armée.

    Le coup d’état militaire du 1er février 2021 a déclenché de grandes manifestations pacifiques et une grève générale. Selon notre source et les journalistes, les troupes militaires birmanes se contenaient au début, mais, très vite, elles ont commencé à tirer à balle réelle sur les manifestants pacifiques.

    Plus de 800 manifestants ont été tués par l’armée, dont une dizaine d’enfants.

    Plus de 5 800 personnes ont été arrêtées, certaines auraient été torturées.

    La violence et la peur s’ajoutent à la pandémie qui avait déjà des conséquences économiques désastreuses sur les moyens de subsistance de la population à cause de la fermeture de nombreux lieux de travail.

    « Nous avons du mal à trouver de quoi manger au jour le jour », nous confie notre source, en évoquant la crise alimentaire qui touche des centaines de familles dans son église. « Nous avons perdu tous nos revenus à cause des retombées de la pandémie et de la crise politique. »

    Il y a environ 50 paroisses et 2 000 mennonites dans ce pays majoritairement bouddhiste anciennement appelé Birmanie.  

    Le 15 avril 2021, la CMM a publié une lettre pastorale à l’Église en Birmanie, reconnaissant sa souffrance et demandant la compassion de Dieu.

    Plusieurs mois sont passés et l’armée continue de violenter les civiles, causant déplacements et souffrance.

    « La situation empire dans notre pays, » témoigne notre source qui nous informe également du déplacement de nombreux membres de l’église. « La junte est armée et elle tue quotidiennement. »

    « En plus de cela, notre pays connait une troisième vague de covid… c’est très préoccupant parce que nous n’avons pas de système de santé. Les populations ont abandonné leurs villages. Elles vivent dans la jungle, sans nourriture, sous la pluie. Priez pour les membres de nos églises qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts et qui fuient la guerre. »

    Article de la CMM adapté par Will Braun. L’article original a été publié dans le numéro du 10 mai 2021 du Canadian Mennonite.

  • Les milliers de personnes rassemblées pour le culte dans l’auditorium retiennent leur souffle, quand la voix de Debora Prabu perce le silence pour entamer un solo a cappella de Oh, Prince of Peace, un cantique pentatonique en langue javanaise écrit par Saptojoadi de l’Église Gereja Injili di Tanah Jawa (GITJ), en Indonésie.

    Debora Prabu, qui a fait partie de la chorale internationale de l’Assemblée réunie de la CMM en Pennsylvanie en 2015, prendra la tête du groupe de louange pour Indonésie 2022. « Guider la louange ne me vient pas naturellement, alors si je dirige la louange aujourd’hui, c’est uniquement par la grâce et l’aide de Dieu », affirme-t-elle. Dans les erreurs, Dieu m’a montré sa générosité et sa puissance comme je n’aurais jamais pu l’imaginer et il m’a aussi montré le chemin pour continuer d’apprendre à mieux le servir.

    « J’aime apprendre des chants de louange d’autres pays et voir comment la langue et la culture changent la forme de ces chants : l’émotion, l’écriture des paroles, l’accompagnement musical… »

    C’était une bénédiction de participer à la chorale internationale de l’Assemblée réunie en 2015 : « J’ai pu servir et louer aux côtés de nouveaux amis du monde entier. »

    Debora Prabu a suivi une formation en chant classique à Semarang où elle a grandi. Sa passion pour le chant et la musique dans l’Église l’a amené à étudier la musique chrétienne à Abdiel Theological Seminary à Ungaran, Indonésie. Elle a également pris des cours de chant à Hochschule für Kirchenmusik à Heidelberg, en Allemagne.

    siniging

    Debora a participé au programme IVEP du MCC (1999–2000) au Canada où elle a travaillé au magasin Dix Mille Villages à Abbotsford, B.C. durant le premier semestre puis à la maison de retraite Rosthern Mennonite, à Saskatchewan, lors du second semestre.

    Suite à la nomination de Debora Prabu, l’équipe de louange d’Indonésie 2022 recherche des chanteurs pour former la chorale internationale. La chorale internationale est composée de 10 chanteurs représentant tous les continents et elle guidera l’assemblée dans la louange à Semarang. Tout comme le disait Debora à propos de Pennsylvanie 2015, la louange et le culte refléteront la fraternité mondiale de la Conférence Mennonite Mondiale et il y aura une grande diversité de styles musicaux.  

    Pour candidater à la chorale internationale de l’Assemblée réunie, veuillez nous faire parvenir : 

    • Un CV court
    • Des vidéos ou fichiers MP3 de vos performances vocales 
    • Une lettre de référence de votre pasteur ou responsable d’église 

    Veuillez envoyer ces documents ou les liens de téléchargement à BenjaminBergey@mwc-cmm.org.

    Toutes les candidatures doivent être soumises avant le 30 septembre 2021. 

    L’Assemblée aura lieu sur site et en ligne, tout le monde peut donc participer aux cultes de louange d’Indonésie 2022 sans restriction liée aux déplacements.  

    « Ensemble nous verrons que la puissance et la présence de Dieu ne peuvent être restreintes à un lieu clos. Je me réjouis d’y assister. » Debora Prabu.

    Regardez les meilleurs moments de la louange de Pennsylvanie 2015 ici.

  • « Le culte, c’est une série d’actions : se rassembler, louer, se réconcilier, prier, » selon Katie Graber, co-directrice du Anabaptist Worship Network (réseau anabaptiste du culte). 

    Jouer de la musique, bouger le corps, allumer une bougie, écrire une prière, tout cela peut être intégré à la liturgie du culte pour aider l’assemblée à joindre un geste à sa réflexion. 

    Voici quatre propositions du Réseau Anabaptiste du Culte pour aborder la pandémie dans le culte. 

    1. Célébrez les joies

    Certaines paroisses ont repris les cultes sur place et pour beaucoup de membres des églises, c’est la première qu’ils se revoient en chair et en os depuis plus d’un an. Prenez un temps pour exprimer la joie de se retrouver. Évoquez les événements qui n’ont pas pu être célébrés ensemble.

    2. Reconnaissez les moments difficiles

    Certains membres bien-aimé de nos paroisses ne seront peut-être plus parmi nous. Certains ont peut-être perdu leurs revenus. D’autres doivent faire le deuil des opportunités ou des projets qui ont été annulés à cause des restrictions sanitaires.

    3. Faites le deuil

    Beloved members of the congregation may be missing. Members may have lost their livelihood. Others are grieving opportunities and gatherings that were passed over or cancelled due to pandemic restrictions.

    4. Parlez des changements

    Les membres continuent d’apprendre et de grandir : certains ont obtenu un diplôme, trouvé un travail, accueilli un nouveau membre de la famille ; d’autres sont parti ailleurs. 

    Le retour aux rassemblements collectifs après cette période perturbée est une opportunité de faire le bilan, selon Katie Graber. « L’année dernière, nous avons tous effectué des changements. Désormais, nous avons adopté une nouvelle normalité. »  

    Réfléchissez à ce qui est essentiel et qui a du sens parmi les rites que nous conservons ; qu’avons-nous appris des changements imposés à nos pratiques et que nous voudrions garder dans le retour au présentiel ? Ê quoi accordons-nous de l’importance grâce à cette expérience ? Quelles nouvelles pratiques voudrions-nous intégrer à nos cultes présentiels ?  

    Regardez le webinaire du Anabaptist Worship Network ou consultez le matériel pour le culte ici : 

    http://anabaptistworship.net/

     

  • Perspective: Indonésie 


    La situation la plus difficile est la meilleure école de vie. Dans un monde confronté à la pandémie, nous apprenons la solidarité et la compassion, non seulement pour nous-mêmes, mais aussi à l’égard des personnes plus faibles. 

    Même lorsque les temps sont difficiles, nous pouvons être une bénédiction pour les autres et aider ceux qui sont dans le besoin. 

    La GKMI Yogyakarta Aksi peduli kasih : sollicitude et affection 

    Cette initiative, manifestation de sollicitude et d’affection, est née des préoccupations des responsables et des membres de l’église GKMI Yogyakarta concernant l’impact de la pandémie du COVID-19. De nombreux membres ont perdu leur emploi ou ont été licenciés. Treize étudiants étrangers n’ont pas pu rentrer chez eux, faute d’argent. Certaines familles ont dû se mettre en quarantaine en raison d’une suspicion de contamination au COVID-19. 

    Bien que la majorité des membres de la paroisse de la GKMI Yogyakarta soit pauvre, cela ne les empêche pas de se soucier des autres et de manifester de l’amour pendant cette pandémie. Ses membres sont optimistes, pleins d’espoir et ont foi en Dieu. 

    La bénédiction de Dieu est suffisante, elle les précède et les soutient. 

    L’équipe de GKMI Yogyakarta Peduli Kasih s’est non seulement préoccupée du bien-être des membres de l’assemblée (santé physique et mentale), mais elle a également distribué de la nourriture aux habitants du quartier, quelle que soit leur religion. 

    Une belle entente 

    « Oui, c’est bien d’avoir une petite radio. Le dimanche matin, j’écoute toujours le sermon de la GKMI Yogyakarta. Merci pour la nourriture et la radio », dit Mme Martini, 76 ans. 

    Chaque dimanche, la voisine de Mme Martini, Mme Sartini, l’aide à régler sa radio pour écouter le culte du dimanche. Mme Sartini aide aussi Mme Martini à préparer la Sainte Cène lorsqu’elle le désire. 

    Ce qui est intéressant, c’est que Mme Sartini est musulmane. C’est une belle entente. 

    Gerakan rantai doa dan karya : chaîne de prière en action 

    La construction du synode de la GKMI Wisma Muria à Semarang a commencé le 11 janvier 2020 au début de la pandémie du COVID-19 en Indonésie. Malgré de sérieuses difficultés économiques dues à la pandémie, le Comité du Synode de la GKMI (Aristarchus Sukarto, Oendianto, Iwan Ganius) n’a pas baissé les bras. Il est allé de l’avant. 

    Lors de la rencontre du Comité le 11 septembre 2020, les églises de la GKMI d’Indonésie ont été invitées à prier pour les ouvriers travaillant à la construction du bureau synodal de la GKMI et à leur fournir à tour de rôle un repas par jour. 

    La GKMI a soutenu avec enthousiasme cette action. Un forum de discussion a été formé, où figurent chaque jour des demandes de prière et un rapport sur la construction de Wisma Muria. Ê partir du 28 septembre 2020, les paroisses de la GKMI ont apporté à tour de rôle leur déjeuner aux ouvriers, leur ont rendu visite et ont prié pour eux. 

    « Les ouvriers sont très heureux », dit Juanto, le chef de projet. « Il n’est pas inhabituel que les ouvriers reçoivent un déjeuner ; ce qui est différent, c’est que les membres des églises restent pour passer du temps avec eux ». 

    « Je ressens l’intérêt des paroissees de la GKMI. Nous en sommes reconnaissants. Nous espérons que les relations entre les contremaîtres, les ouvriers, les superviseurs et les assemblées de la GKMI se poursuivront. Amen ! » 

    Juanto et tous les ouvriers sont musulmans. 

    « Alhamdulillah (Loué soit Dieu), la construction du bâtiment se déroule bien. Il n’y a pas eu d’obstacles importants, il n’y a pas eu d’accidents et les contremaîtres et les ouvriers sont en bonne santé. 

    « Je crois que c’est aussi grâce aux pasteurs et aux anciens qui étaient présents et qui ont prié pour nous. Je crois que la prière pour la sécurité est très importante. Que les prières soient chrétiennes ou musulmanes, cela n’a pas d’importance car nous avons tous le même Dieu, mais nos manières de croire sont différentes. Nous sommes reconnaissants du soutien de la GKMI. » 

    L’ingénieur superviseur Srihono Purnomo dit : « Les travailleurs sont très heureux et reconnaissants. Ils peuvent économiser de 15 à 20 000 roupies par jour et rapporter plus d’argent chez eux. Grâce au soutien et à la prière de la GKMI, ils travaillent mieux. 

    Le pasteur Aristarchus Sukarto dit que cette action n’est pas seulement une manifestation de solidarité de personnes du même synode, mais que c’est aussi une expression de leur foi  

    • Nourrir les ouvriers ayant besoin de soutien est un acte de paix, de foi, un témoignage et une mission car Dieu nous nourrit et prend soin de nous. (Marc 8/2). 
    • Pour nous, enfants de Dieu, nous recevons ainsi la grâce de Dieu sous la forme de la promesse de recevoir le Royaume (Matthieu 25/34-40). Dieu aime ceux qui soutiennent les faibles et les nécessiteux. 

    La manifestation de sollicitude et d’affection de la GKMI Yogyakarta Aksi Peduli Kasih, et l’action de la chaîne de prière, Gerakan Rantai Doa dan Karya sont des témoignages chrétiens dans ce monde multi-religieux pendant la pandémie du COVID-19. 

    L’amour des autres se manifeste par des actes et le développement de relations [de personnes] qui ne se découragent pas, même dans les situations difficiles, et qui surmontent les difficultés. 

    Nous pouvons être messagers de paix et apporter le Shalom aux autres. Nous pouvons exercer un ministère sans être séparés par la religion ou le statut social. Nous pouvons servir les autres et laisser aussi les autres nous servir.

    —Janti Diredja est pasteure à la retraite et membre de la GKMI Yogyakarta (Indonésie).


    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2021 de Courier/Correo/Courrier.

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