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  • Comme les quatre cavités du cœur, les quatre commissions de la CMM servent la communauté mondiale des églises anabaptistes dans les domaines suivants : diacres, foi et vie, paix et mission. Les commissions préparent du matériel à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils et proposent des ressources aux églises membres et facilitent le travail des réseaux ou des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun.

    « Suivre le Christ amène toujours à devenir diacre »

    Faites connaissance avec un membre d’une des Commissions:
    Jürg Bräker, Commission Diacres

    Comment la Commission est-elle ensemble en Christ ?

    Lors de nos réunions, nous incarnons le travail diaconal : nous écoutons les témoignages les uns des autres, nous nous tenons aux côtés de l’autre dans la souffrance et dans la joie. 

    Le Fonds de Partage de l’Église Mondiale (géré par la Commission Diacres) n’est pas suffisant pour apporter des changements matériels importants, mais c’est une façon symbolique de montrer que « nous sommes avec vous ». 

    La Commission Diacres envoie aussi ce même message dans des lettres de solidarité envers nos églises à travers le monde lorsqu’elles sont dans la souffrance.

    Donnez-nous un exemple de cette façon d’être ensemble à la Commission ?

    Prier ensemble : notamment pendant les réunions zoom qui rassemblent près de 100 personnes de tous les continents. 

    Les visites de délégations : j’ai l’impression d’avoir participer à chacune d’entre elles parce que j’en ai entendu les récits. La délégation rassemble les gens : on commence par écouter l’autre. Nous pleurons ensemble. Après, les relations tissées peuvent aller dans l’autre direction.    

    Lors de ma participation à la délégation au Burkina Faso (début 2020), j’ai été touché par la culture de paix parmi les religions. Les peuples ont appris à vivre ensemble, en renonçant à la violence, en gérant les tensions locales. Ils affirment avec force : « Cette violence n’a rien à voir avec la religion ou la foi : c’est du terrorisme. Nous ne la laissons pas nous diviser. »

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    La délégation de la Commission Diacres au Burkina Faso en 2020 (g-à-d) : Juerg Braeker (Suisse), Léonard Kiswangi (RDC), Nelson Kraybill (USA), Didier Bellefleur (France), Jean Paul Pelsy (France). 

    Pourquoi aimez-vous servir au sein de cette Commission ?

    C’est rôle de la Commission Diacres de faire prendre conscience que le diaconat fait partie de tout ce que nous faisons dans le corps du Christ. La Mission, la paix, la théologie – nous sommes toujours diacres. 

    Partager ou donner : c’est au cœur de la mission du diacre. Vous ne partez pas pour trouver des solutions, vous partez pour écouter et transmettre ce que vous avez reçu. 

    Je suis très encouragé en rendant visite ou en écoutant les témoignages des uns et des autres. Je n’apporte pas grand-chose. Je reçois et je suis encouragé. 

    Quel est le nom de votre paroisse ? 

    Mennoniten Gemeinde Bern (Alttäufer) (église mennonite de Bern, anabaptiste ancien), Suisse.

    Comment servez-vous l’Église mennonite dans votre vie quotidienne en dehors de votre engagement auprès de la Commission ?  

    Je suis ancien dans ma paroisse et je travaille en tant que théologien (pasteur). Je prêche, je rends visite à domicile, je coordonne les activités des jeunes, je mets en lien des groupes et représente mon église lors de réunions œcuméniques. 

    Je suis également secrétaire général de l’union d’églises mennonites de Suisse (à temps partiel). Nos églises sont indépendantes en ce qui concerne la théologie et l’organisation mais, malgré notre grande diversité, nous formons l’Église, ensemble.   

    De quelle façon sentez-vous que vous êtes ensemble en Christ dans votre vie quotidienne ? 

    Je sens que nous sommes ensemble grâce aux conversations, non seulement au niveau national mais local également, où il y a aussi une grande diversité. L’unité y est d’autant plus importante que nous travaillons ensemble au quotidien. 

    Pendant la pandémie, nous avons changé nos modes de réunion et nous nous sommes appuyés sur l’expérience d’organisation de chaque église. 

    L’action construit l’unité : la collecte de matériel – tricoter ou coudre pour le MCC. Cela facilite les conversations théologiques parce que, même lorsque vous êtes en désaccord, vous pouvez tout de même travailler ensemble et créer un socle d’amitié pour avoir ces conversations. L’amour que nous portons aux autres nous rassemble aussi. 

    Faire partie de la CMM, qu’est-ce que ça change pour votre paroisse ? 

    Je suis la « troisième génération » de représentants du MCC à la paroisse de Bern. Nous célébrons le Dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale, le Dimanche de la Paix. Je rapporte souvent des exemples de réunions interculturelles : c’est là que je vois la beauté de la rencontre avec l’autre.  

    Il y a quelques années, nous avons reçu la visite de Steven Mang’ana (représentant du comité exécutif pour l’Afrique) et Lisa Carr Pries (représentante du comité exécutif pour l’Amérique du Nord). On s’en souvient encore. 

    La COVID-19 nous a obligé à un repli sur nos églises locales. Les liens avec la CMM nous aident à nous ouvrir et à voir les difficultés liées à la pandémie ailleurs dans le monde. Lors de notre premier culte (après les confinements, bien sûr), la collecte a été dédiée à nos sœurs et frères à l’étranger et non pas sur nos propres besoins. 


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    Invitez un orateur de la CMM

     

    Heure de prière en ligne
  • Perspectives: Guatemala


    Mayas et Anabaptistes, des spiritualités qui se rencontrent

    Le Guatemala est un beau pays. Sa population est pluriculturelle, multilingue, multiethnique, pluri-religieuse. C’est là que Dieu m’a permis de naitre.

    Ce que le Seigneur avait préparé pour ma vie

    Il y a quarante ans, ma famille et moi-même avons été invités par une amie à l’église mennonite Casa Horeb. Peu de temps après, je me suis refait baptisée dans le magnifique lac d’Amatitlán et j’ai accepté de suivre Jésus. Ê ce moment-là, je ne savais pas tout ce que le Seigneur, dans son infinie miséricorde, avait préparé pour ma vie.

    Ê cette époque, la guerre civile faisait rage, on faisait disparaitre beaucoup de personnes dont on n’entendait plus jamais parler. Dans ce contexte de peur à cause de la violence, j’ai obtenu mon diplôme de psychologie.

    Un jour, un frère m’a invité à participer au Séminaire Anabaptiste latino-américain (SEMILLA). Cela m’a permis d’approfondir mon processus de conversion et de transformation spirituelle. J’ai appris à apprécier et à observer les valeurs anabaptistes. J’ai suivi une formation à SEMILLA pendant plusieurs années et j’ai obtenu un certificat en théologie pastorale. Aujourd’hui j’enseigne au séminaire.

    Le travail d’accompagnement

    Plus tard, j’ai pris la direction d’une organisation maya, Utz Kaslemal (‘Bonne Vie’, en langue quiché). Le but de l’organisation est d’offrir un accompagnement psycho-spirituel aux personnes autochtones victimes de la guerre et dont les proches ont été enterrés dans des cimetières clandestins. 

    Il y a eu tant de morts, et les familles avaient peur, elles ont donc enterré leurs proches là où elles le pouvaient. Notre appel est d’accompagner ceux qui ont perdu un être cher. Lorsqu’un cimetière clandestin est découvert, on nous appelle pour que nous réalisions un travail d’accompagnement en complément du travail des anthropologues médico-légaux.

    Ce processus se fait en trois étapes : avant, pendant et après l’exhumation.  

    Souvent les familles éclatent en sanglot au simple souvenir du visage de leurs proches, auxquels elles n’ont pas pu dire au revoir, desquels elles n’ont pas pu faire le deuil.

    Notre rôle est de les consoler et de leurs donner des forces dans ces moments difficiles. Nous nous unissons à leur douleur.

    Dieu, là aussi

    Dans ces moments-là, le Psaume 85, lu tant de fois à l’église ou pendant mes études de théologie, s’incarnait, devenait vivant dans mon esprit et dans ma vie.

    Fidélité et Vérité se sont rencontrées,
    elles ont embrassé Paix et Justice.
    La Vérité germe de la terre
    et la Justice se penche du ciel.
    Le SEIGNEUR lui-même donne le bonheur,
    et notre terre donne sa récolte.
    La Justice marche devant lui,
    et ses pas tracent le chemin. (TOB)

    Mes yeux se sont ouverts et ont vu la souffrance véritable surgir de la terre. Comment ne pas éprouver de la compassion devant l’angoisse de mes frères autochtones ? Dans ces moments-là je criais au Seigneur pour implorer sa compassion.

    Dieu était là, présent au milieu de nous, nous consolant, nous embrassant, pleurant et essuyant les larmes de ces hommes et ces femmes qui pleuraient le fils qu’ils ne reverraient jamais. Comment parler alors de justice et de paix, de tranquillité et d’harmonie entre les êtres humains ? Nous ne pouvons qu’espérer la justice divine, à l’opposé de la justice des hommes, celle qui provient de Dieu lui-même. Comment leurs dire que la source de la paix, de l’espérance et de la certitude se trouve en Jésus ?

    Je pouvais sentir que Dieu me guidait pour être sensible à leurs émotions et à leur douleur. Je priais en silence pour demander à Dieu de leur offrir sa consolation, sa paix et sa tranquillité. Lorsque j’étais témoin des rites funéraires mayas je sentais la même présence de Dieu, là aussi, qui nous regardait, nous apportait son réconfort, la foi et l’espérance.

    J’ai été transformée, maintenant je suis fidèlement le Christ ! Cette spiritualité maya, forte, courageuse, insoumise, tout comme l’enseignement anabaptiste, m’a montré que suivre le Christ n’est pas facile, c’est un chemin ardu mais c’est le chemin qui mène au Père. C’est là que nos spiritualités se rencontrent.

    La souveraineté de Christ

    Maintenant je comprends que la souveraineté de Christ passe par une communion intime non seulement avec le Père mais aussi avec les êtres humains, en particulier avec ceux qui souffrent et qui sont dépossédés. Cette communion est rendue possible grâce à la foi et à l’action du Saint Esprit qui, dans son infinie miséricorde, nous permet de rendre Christ présent où que nous soyons.

    La présence de Jésus dans nos vies vient à bout de toutes les barrières qui se dressent devant nous, qu’elles soient géographiques, sociales, raciales, religieuses ou politiques. Il est venu pour faire tomber toutes les barrières qui nous séparent de Dieu et des autres. Il est venu nous chercher et nous sauver lorsque nous nous sentions perdus et il a rétabli les relations brisées pour qu’elles soient en harmonie avec leur Créateur.

    —Olga Piedrasanta est membre de Iglesia Menonita Casa Horeb, Ciudad de Guatemala (Guatemala).


    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2021 de Courier/Correo/Courrier.

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  • Du 23 au 25 juin, les leaders de FM du monde entier, notre staff et nos invités spéciaux se sont réunis lors de notre sommet en ligne pour fraterniser, prendre des décisions et partager comment Dieu travaille dans la famille mondiale de l’ICOMB. Nous avons entendu des rapports de Conférences et des groupes d’églises émergentes, Multiply et CMM, et d’autres domaines de travail. Nous avons élargi la structure de l’ICOMB, nous avons confirmé des leaders pour la prochaine saison et nous terminons notre temps ensemble avec la Sainte-Cène. Nous sommes reconnaissants d’avoir pu le faire en ligne et sommes impatients de vous rencontrer en personne l’année prochaine. 


    Ce sommet a été un grand moment d’inspiration. C’était merveilleux de voir le corps diversifié du Christ uni et concentré sur Jésus et l’Évangile ; Bien qu’ils aient tous traversé une année intense de défis avec la pandémie, ils semblaient très encouragés à continuer avec la bonne nouvelle de Jésus-Christ. Les histoires de salut et de baptêmes ont montré comment Dieu est miséricordieux et continue à travailler. Même dans des moments difficiles comme celui-ci, Son salut continue d’agir. Dieu est bon!
    –Marques Mente (Portugal)


    Nous sommes heureux d’annoncer le nouveau logo de l’ICOMB, qui a été dévoilé lors de notre Sommet mondial. Notre prière est que cette nouvelle image nous inspire et nous représente tous ensemble en tant que Famille mondiale. Nous sommes une communauté de personnes de différents pays, nations, cultures et continents. Nous sommes unis par l’œuvre de salut du Christ et nous sommes guidés par lui. Et la Parole écrite de Dieu est la base de notre compréhension de Sa volonté pour Son église et l’humanité.

    Pouvez-vous voir cela dans le logo?

    ICOMB

     


     

    La International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, ou Communauté internationale des Frères Mennonites) est formée de 22 communautés d’églises dans 19 pays, avec approximativement 450 000 membres. ICOMB veut faciliter les relations entre les différents ministères, et améliorer le témoignage et le discipulat de ses communautés d’églises membres : connecter, renforcer, répandre.
  • « Nous traversons tous la même tempête, mais nous ne sommes pas tous dans le même bateau. Le contexte change tout. » 

    Ces paroles, prononcées par un pasteur nord-américain, font état des différentes réponses à la pandémie de COVID-19. De nombreuses églises au Canada et aux États-Unis subissent encore des restrictions sanitaires pour les réunions en personnes, tandis que d’autres ont le feu vert pour se réunir de nouveau en toute sécurité. 

    On reconnaît également, de façon générale, que les Nord-Américains ont reçu un pourcentage disproportionné de l’approvisionnement mondial en vaccins, ce qui laisse beaucoup de gens soulever la question de l’injustice liée à nos privilèges et à notre richesse et aux libertés qui en découlent. 

    La communication en constante évolution

    En mars 2020, le Canada et les États-Unis ont mis en place des procédures de confinement. Les rassemblements publics, y compris ceux à l’église, ont été interrompus. Les églises se sont empressées d’offrir les cultes en ligne. Les pasteurs travaillaient de la maison, plusieurs se démenant pour maîtriser des outils de communication en constante évolution. 

    Les dirigeants des unions d’églises et leur personnel ont travaillé fort pour soutenir les églises locales en leur fournissant des ressources pour la vidéo et les médias sociaux. Les églises locales ont fait preuve de créativité en communiquant avec les gens par téléphone, par des réseaux en ligne et des échanges sur le perron d’église virtuel – tous des contacts respectant la distanciation sociale. Nous avons également été plus en relation avec la communion mondiale des églises grâce à des communiqués de presse plus fréquents et des communications en ligne.

    « En général, nous dirigeons d’après notre expérience, mais aucun d’entre nous n’a déjà été dans cette situation, alors nous inventons au fur et à mesure », dit un pasteur. « Nous sommes devenus profondément dépendants de l’Esprit Saint pour savoir comment diriger et enseigner la communauté ecclésiale. »

    Être présent en ligne, une nécessité

    La présence en ligne est devenue plus qu’une commodité. Certains l’ont décrite comme une nécessité sociale et spirituelle pour établir des liens, en particulier pour ceux et celles qui sont isolés socialement, handicapés physiquement, diminués émotionnellement et appauvris financièrement. 

    En plus d’apporter une forme de fraternité, les connexions électroniques s’attaquent au problème de l’accessibilité, notamment l’inaccessibilité en raison de l’âge, de la santé et de la mobilité. Nombreuses sont les personnes qui ont été reléguées en marge de la vie sociale et qui peuvent désormais participer là où elles étaient auparavant exclues.   

    En réponse à cette situation, certaines églises ont fourni à leurs membres un accès à l’Internet et des dispositifs permettant d’établir des liens avec les familles et avec l’ensemble de la communauté. 

    Les pasteurs signalent que la majorité des participants à l’église virtuelle sont des adultes plus âgés. Les responsables d’église découvrent également que l’auditoire plus jeune ne se connecte pas. Il ne participe pas aux rassemblements en ligne comme on l’avait prévu. 

    Quand nous nous réunirons à nouveau

    Au début de la pandémie, les gens attendaient impatiemment le moment où nous pourrions nous réunir à nouveau. Plus d’un an plus tard, il existe de l’hésitation, de la peur, de la prudence et de la retenue. Les fidèles sont lents à rejoindre les réunions de groupe.

    La saison de la pandémie a été suffisamment longue pour que les gens établissent de nouveaux modèles de vie et créent de nouvelles habitudes. 

    • Ce modèle hybride de rencontres en ligne et en personne est-il là pour de bon ?
    • Les jeunes familles et les adultes émergents reviendront-ils ? –  avec ou sans option en ligne ? 
    • Plus important encore : comment les gens pratiqueront-ils leur foi chrétienne en période postpandémique ? 

    Les modèles hybrides seront peut-être la voie de l’avenir. Les options en ligne offrent la possibilité de faire participer ceux et celles qui sont autrement physiquement isolés de la communauté. Une façon de se connecter avec l’Église mondiale est d’inviter un conférencier de la CMM à être virtuellement présent avec votre église.

    Voir liste des conférenciers-conférencières

    Les connexions mondiales nous fournissent des nouvelles de nos sœurs et frères du monde entier, afin que nous puissions offrir des prières d’intercession éclairées et répondre aux besoins des autres en temps voulu. La CMM a répondu à la pandémie par des événements en ligne tels que des rencontres de prière, des webinaires et des vidéos sur notre chaîne YouTube. 

    « L’Église virtuelle » ne suffit pas, dit un autre pasteur. « Nous avons besoin d’une présence incarnée. Nous devons vivre publiquement l’Évangile de Jésus-Christ avec nos frères et sœurs du monde entier. » 

    Ensemble, nous demeurons l’Église de Jésus-Christ – réunie et dispersée. Merci à Dieu. 

    —Gerald Hildebrand est le représentant régional de la CMM pour l’Amérique du Nord. Il vit à Winnipeg au Manitoba (Canada) où il est membre de l’Église River East, une église des frères mennonites. 
  • Au Myanmar, les manifestations de masse ont été brutalement réprimées par l’armée et l’ONU met en garde contre une « nouvelle Syrie » dans ce pays, d’après une source mennonite sur place. « Nous sommes dans le noir, dans la peur et nous avons perdu tout espoir en l’avenir. »

    Nous ne dévoilerons par le nom de notre source dans cet article à cause des menaces pesant sur ceux qui critiquent l’armée.

    Le coup d’état militaire du 1er février 2021 a déclenché de grandes manifestations pacifiques et une grève générale. Selon notre source et les journalistes, les troupes militaires birmanes se contenaient au début, mais, très vite, elles ont commencé à tirer à balle réelle sur les manifestants pacifiques.

    Plus de 800 manifestants ont été tués par l’armée, dont une dizaine d’enfants.

    Plus de 5 800 personnes ont été arrêtées, certaines auraient été torturées.

    La violence et la peur s’ajoutent à la pandémie qui avait déjà des conséquences économiques désastreuses sur les moyens de subsistance de la population à cause de la fermeture de nombreux lieux de travail.

    « Nous avons du mal à trouver de quoi manger au jour le jour », nous confie notre source, en évoquant la crise alimentaire qui touche des centaines de familles dans son église. « Nous avons perdu tous nos revenus à cause des retombées de la pandémie et de la crise politique. »

    Il y a environ 50 paroisses et 2 000 mennonites dans ce pays majoritairement bouddhiste anciennement appelé Birmanie.  

    Le 15 avril 2021, la CMM a publié une lettre pastorale à l’Église en Birmanie, reconnaissant sa souffrance et demandant la compassion de Dieu.

    Plusieurs mois sont passés et l’armée continue de violenter les civiles, causant déplacements et souffrance.

    « La situation empire dans notre pays, » témoigne notre source qui nous informe également du déplacement de nombreux membres de l’église. « La junte est armée et elle tue quotidiennement. »

    « En plus de cela, notre pays connait une troisième vague de covid… c’est très préoccupant parce que nous n’avons pas de système de santé. Les populations ont abandonné leurs villages. Elles vivent dans la jungle, sans nourriture, sous la pluie. Priez pour les membres de nos églises qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts et qui fuient la guerre. »

    Article de la CMM adapté par Will Braun. L’article original a été publié dans le numéro du 10 mai 2021 du Canadian Mennonite.

  • Les milliers de personnes rassemblées pour le culte dans l’auditorium retiennent leur souffle, quand la voix de Debora Prabu perce le silence pour entamer un solo a cappella de Oh, Prince of Peace, un cantique pentatonique en langue javanaise écrit par Saptojoadi de l’Église Gereja Injili di Tanah Jawa (GITJ), en Indonésie.

    Debora Prabu, qui a fait partie de la chorale internationale de l’Assemblée réunie de la CMM en Pennsylvanie en 2015, prendra la tête du groupe de louange pour Indonésie 2022. « Guider la louange ne me vient pas naturellement, alors si je dirige la louange aujourd’hui, c’est uniquement par la grâce et l’aide de Dieu », affirme-t-elle. Dans les erreurs, Dieu m’a montré sa générosité et sa puissance comme je n’aurais jamais pu l’imaginer et il m’a aussi montré le chemin pour continuer d’apprendre à mieux le servir.

    « J’aime apprendre des chants de louange d’autres pays et voir comment la langue et la culture changent la forme de ces chants : l’émotion, l’écriture des paroles, l’accompagnement musical… »

    C’était une bénédiction de participer à la chorale internationale de l’Assemblée réunie en 2015 : « J’ai pu servir et louer aux côtés de nouveaux amis du monde entier. »

    Debora Prabu a suivi une formation en chant classique à Semarang où elle a grandi. Sa passion pour le chant et la musique dans l’Église l’a amené à étudier la musique chrétienne à Abdiel Theological Seminary à Ungaran, Indonésie. Elle a également pris des cours de chant à Hochschule für Kirchenmusik à Heidelberg, en Allemagne.

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    Debora a participé au programme IVEP du MCC (1999–2000) au Canada où elle a travaillé au magasin Dix Mille Villages à Abbotsford, B.C. durant le premier semestre puis à la maison de retraite Rosthern Mennonite, à Saskatchewan, lors du second semestre.

    Suite à la nomination de Debora Prabu, l’équipe de louange d’Indonésie 2022 recherche des chanteurs pour former la chorale internationale. La chorale internationale est composée de 10 chanteurs représentant tous les continents et elle guidera l’assemblée dans la louange à Semarang. Tout comme le disait Debora à propos de Pennsylvanie 2015, la louange et le culte refléteront la fraternité mondiale de la Conférence Mennonite Mondiale et il y aura une grande diversité de styles musicaux.  

    Pour candidater à la chorale internationale de l’Assemblée réunie, veuillez nous faire parvenir : 

    • Un CV court
    • Des vidéos ou fichiers MP3 de vos performances vocales 
    • Une lettre de référence de votre pasteur ou responsable d’église 

    Veuillez envoyer ces documents ou les liens de téléchargement à BenjaminBergey@mwc-cmm.org.

    Toutes les candidatures doivent être soumises avant le 30 septembre 2021. 

    L’Assemblée aura lieu sur site et en ligne, tout le monde peut donc participer aux cultes de louange d’Indonésie 2022 sans restriction liée aux déplacements.  

    « Ensemble nous verrons que la puissance et la présence de Dieu ne peuvent être restreintes à un lieu clos. Je me réjouis d’y assister. » Debora Prabu.

    Regardez les meilleurs moments de la louange de Pennsylvanie 2015 ici.

  • « Le culte, c’est une série d’actions : se rassembler, louer, se réconcilier, prier, » selon Katie Graber, co-directrice du Anabaptist Worship Network (réseau anabaptiste du culte). 

    Jouer de la musique, bouger le corps, allumer une bougie, écrire une prière, tout cela peut être intégré à la liturgie du culte pour aider l’assemblée à joindre un geste à sa réflexion. 

    Voici quatre propositions du Réseau Anabaptiste du Culte pour aborder la pandémie dans le culte. 

    1. Célébrez les joies

    Certaines paroisses ont repris les cultes sur place et pour beaucoup de membres des églises, c’est la première qu’ils se revoient en chair et en os depuis plus d’un an. Prenez un temps pour exprimer la joie de se retrouver. Évoquez les événements qui n’ont pas pu être célébrés ensemble.

    2. Reconnaissez les moments difficiles

    Certains membres bien-aimé de nos paroisses ne seront peut-être plus parmi nous. Certains ont peut-être perdu leurs revenus. D’autres doivent faire le deuil des opportunités ou des projets qui ont été annulés à cause des restrictions sanitaires.

    3. Faites le deuil

    Beloved members of the congregation may be missing. Members may have lost their livelihood. Others are grieving opportunities and gatherings that were passed over or cancelled due to pandemic restrictions.

    4. Parlez des changements

    Les membres continuent d’apprendre et de grandir : certains ont obtenu un diplôme, trouvé un travail, accueilli un nouveau membre de la famille ; d’autres sont parti ailleurs. 

    Le retour aux rassemblements collectifs après cette période perturbée est une opportunité de faire le bilan, selon Katie Graber. « L’année dernière, nous avons tous effectué des changements. Désormais, nous avons adopté une nouvelle normalité. »  

    Réfléchissez à ce qui est essentiel et qui a du sens parmi les rites que nous conservons ; qu’avons-nous appris des changements imposés à nos pratiques et que nous voudrions garder dans le retour au présentiel ? Ê quoi accordons-nous de l’importance grâce à cette expérience ? Quelles nouvelles pratiques voudrions-nous intégrer à nos cultes présentiels ?  

    Regardez le webinaire du Anabaptist Worship Network ou consultez le matériel pour le culte ici : 

    http://anabaptistworship.net/

     

  • Perspective: Indonésie 


    La situation la plus difficile est la meilleure école de vie. Dans un monde confronté à la pandémie, nous apprenons la solidarité et la compassion, non seulement pour nous-mêmes, mais aussi à l’égard des personnes plus faibles. 

    Même lorsque les temps sont difficiles, nous pouvons être une bénédiction pour les autres et aider ceux qui sont dans le besoin. 

    La GKMI Yogyakarta Aksi peduli kasih : sollicitude et affection 

    Cette initiative, manifestation de sollicitude et d’affection, est née des préoccupations des responsables et des membres de l’église GKMI Yogyakarta concernant l’impact de la pandémie du COVID-19. De nombreux membres ont perdu leur emploi ou ont été licenciés. Treize étudiants étrangers n’ont pas pu rentrer chez eux, faute d’argent. Certaines familles ont dû se mettre en quarantaine en raison d’une suspicion de contamination au COVID-19. 

    Bien que la majorité des membres de la paroisse de la GKMI Yogyakarta soit pauvre, cela ne les empêche pas de se soucier des autres et de manifester de l’amour pendant cette pandémie. Ses membres sont optimistes, pleins d’espoir et ont foi en Dieu. 

    La bénédiction de Dieu est suffisante, elle les précède et les soutient. 

    L’équipe de GKMI Yogyakarta Peduli Kasih s’est non seulement préoccupée du bien-être des membres de l’assemblée (santé physique et mentale), mais elle a également distribué de la nourriture aux habitants du quartier, quelle que soit leur religion. 

    Une belle entente 

    « Oui, c’est bien d’avoir une petite radio. Le dimanche matin, j’écoute toujours le sermon de la GKMI Yogyakarta. Merci pour la nourriture et la radio », dit Mme Martini, 76 ans. 

    Chaque dimanche, la voisine de Mme Martini, Mme Sartini, l’aide à régler sa radio pour écouter le culte du dimanche. Mme Sartini aide aussi Mme Martini à préparer la Sainte Cène lorsqu’elle le désire. 

    Ce qui est intéressant, c’est que Mme Sartini est musulmane. C’est une belle entente. 

    Gerakan rantai doa dan karya : chaîne de prière en action 

    La construction du synode de la GKMI Wisma Muria à Semarang a commencé le 11 janvier 2020 au début de la pandémie du COVID-19 en Indonésie. Malgré de sérieuses difficultés économiques dues à la pandémie, le Comité du Synode de la GKMI (Aristarchus Sukarto, Oendianto, Iwan Ganius) n’a pas baissé les bras. Il est allé de l’avant. 

    Lors de la rencontre du Comité le 11 septembre 2020, les églises de la GKMI d’Indonésie ont été invitées à prier pour les ouvriers travaillant à la construction du bureau synodal de la GKMI et à leur fournir à tour de rôle un repas par jour. 

    La GKMI a soutenu avec enthousiasme cette action. Un forum de discussion a été formé, où figurent chaque jour des demandes de prière et un rapport sur la construction de Wisma Muria. Ê partir du 28 septembre 2020, les paroisses de la GKMI ont apporté à tour de rôle leur déjeuner aux ouvriers, leur ont rendu visite et ont prié pour eux. 

    « Les ouvriers sont très heureux », dit Juanto, le chef de projet. « Il n’est pas inhabituel que les ouvriers reçoivent un déjeuner ; ce qui est différent, c’est que les membres des églises restent pour passer du temps avec eux ». 

    « Je ressens l’intérêt des paroissees de la GKMI. Nous en sommes reconnaissants. Nous espérons que les relations entre les contremaîtres, les ouvriers, les superviseurs et les assemblées de la GKMI se poursuivront. Amen ! » 

    Juanto et tous les ouvriers sont musulmans. 

    « Alhamdulillah (Loué soit Dieu), la construction du bâtiment se déroule bien. Il n’y a pas eu d’obstacles importants, il n’y a pas eu d’accidents et les contremaîtres et les ouvriers sont en bonne santé. 

    « Je crois que c’est aussi grâce aux pasteurs et aux anciens qui étaient présents et qui ont prié pour nous. Je crois que la prière pour la sécurité est très importante. Que les prières soient chrétiennes ou musulmanes, cela n’a pas d’importance car nous avons tous le même Dieu, mais nos manières de croire sont différentes. Nous sommes reconnaissants du soutien de la GKMI. » 

    L’ingénieur superviseur Srihono Purnomo dit : « Les travailleurs sont très heureux et reconnaissants. Ils peuvent économiser de 15 à 20 000 roupies par jour et rapporter plus d’argent chez eux. Grâce au soutien et à la prière de la GKMI, ils travaillent mieux. 

    Le pasteur Aristarchus Sukarto dit que cette action n’est pas seulement une manifestation de solidarité de personnes du même synode, mais que c’est aussi une expression de leur foi  

    • Nourrir les ouvriers ayant besoin de soutien est un acte de paix, de foi, un témoignage et une mission car Dieu nous nourrit et prend soin de nous. (Marc 8/2). 
    • Pour nous, enfants de Dieu, nous recevons ainsi la grâce de Dieu sous la forme de la promesse de recevoir le Royaume (Matthieu 25/34-40). Dieu aime ceux qui soutiennent les faibles et les nécessiteux. 

    La manifestation de sollicitude et d’affection de la GKMI Yogyakarta Aksi Peduli Kasih, et l’action de la chaîne de prière, Gerakan Rantai Doa dan Karya sont des témoignages chrétiens dans ce monde multi-religieux pendant la pandémie du COVID-19. 

    L’amour des autres se manifeste par des actes et le développement de relations [de personnes] qui ne se découragent pas, même dans les situations difficiles, et qui surmontent les difficultés. 

    Nous pouvons être messagers de paix et apporter le Shalom aux autres. Nous pouvons exercer un ministère sans être séparés par la religion ou le statut social. Nous pouvons servir les autres et laisser aussi les autres nous servir.

    —Janti Diredja est pasteure à la retraite et membre de la GKMI Yogyakarta (Indonésie).


    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2021 de Courier/Correo/Courrier.

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  • L’Église en Lituanie

    Artūras Rulinskas, leader de Laisvųjų Krik_ƒçionių Ba_nyƒçia (Free Christian Church), la conférence FM en Lituanie, demande à la Famille Mondiale de prier pour la Lituanie selon le Psaume 22:22-31.

    Adoration

    (Je proclamerai ton nom. Verset 22)

    • Nous remercions et adorons Dieu parce que nos églises sont vivantes ; les congrégations continuent de se réunir de différentes manières : certaines avec une assistance par inscription dans des bâtiments plus grands ; certaines utilisent la plateforme Zoom ; et d’autres leurs « hybrides », assistant présentiel et utilisant Zoom.
    • Nous adorons toujours à Dieu, même si certaines églises ont été réduites ; ceux qui restent sont les plus passionnés par le Seigneur et les plus sûrs dans leur foi.
    • Nous continuerons à adorer Dieu, et les pasteurs et les anciens continueront à servir et à être la présence du Christ malgré cette difficile période d’isolement et confinement 

    Nécessiteux

    (Les pauvres mangeront, ils seront rassasiés ; ils loueront le Seigneur, ceux qui le cherchent. Verset 26)

    • Nous prions pour les personnes seules, les personnes âgées, les étudiants et les enseignants, et le personnel médical.
    • Nous prions pour une crèche supervisée par l’église à Šiauliai.
    • Nous prions pour la force de ceux qui ont perdu leur emploi et leurs revenus et qui recherchent de nouvelles façons de vivre leur vie et de continuer dans le ministère.

    Mission

    (Toutes les extrémités de la terre se souviendront du Seigneur et se tourneront vers lui. Verset 27)

    • Nous prions pour l’implantation de l’église à Joni_kis et les pasteurs Ryan et Simona Fishel. Ils doivent agrandir leur petite maison et construire une chambre supplémentaire.
    • Nous sommes reconnaissants envers la missionnaire de l’église de Vilnius, Viktoria Mi_kinytƒó, qui est revenue du travail missionnaire au Brésil. Elle a accepté un rôle de Leader de louange dans l’église de Vilnius et cherche à continuer à servir en Lituanie.
    • Nous voulons voir de nouvelles opportunités de servir les personnes qui cherchent Dieu et le sens de leur vie.

    Prochaine génération 

    (On parlera du Seigneur à la génération future. Verset 30)

    • Priez pour les camps d’été à venir et de l’Église Free Christian Church: pour les enfants (27 juin – 3 juillet), les adolescents (7-13 août) et les jeunes (13-15 août).
    • Priez pour l’étude biblique des jeunes, l’étude biblique des hommes, l’étude biblique des femmes et la croissance spirituelle des croyants.

    La International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, ou Communauté internationale des Frères Mennonites) est formée de 22 communautés d’églises dans 19 pays, avec approximativement 450 000 membres. ICOMB veut faciliter les relations entre les différents ministères, et améliorer le témoignage et le discipulat de ses communautés d’églises membres : connecter, renforcer, répandre.
  • Vivre comme Jésus a vécu

    Danang Kristiawan : « Le dialogue interreligieux n’est pas seulement une méthode missionnaire ; c’est la mission elle-même. Témoigner de Jésus, ce n’est pas seulement parler de Jésus, mais aussi vivre comme Jésus a vécu, a enseigné et a accueilli l’autre ».

    Que dit l’Écriture ?

    Kevin Gunther Trautwein : « Dans l’Ancien Testament, Israël se considérait comme une nation témoin pour les nations qui l’entouraient ».

    Zacharie appelle le peuple à aimer la paix et la vérité dans la société (Zacharie 8/19-23).

    Kevin Guenther Trautwein : « C’est une belle description de ce qu’est un témoin ».

    Paulus Hartono : « Ésaïe a prophétisé la venue du Prince de la Paix pour toute l’humanité sans exception (Ésaïe 2/2-4). Plus loin, le prophète écrit que parmi ceux qui s’attacheront au Seigneur on trouvera l’étranger et l’eunuque. « J’en rassemblerai d’autres en plus de ceux déjà rassemblés » (Ésaïe 56/3-8).

    Et dans le livre des Psaumes, les psalmistes invitent le peuple de Dieu à vivre la paix comme un style de vie.

    Harry Huebner aime commencer par les paraboles : « C’est incroyable de voir comment Jésus met en valeur le Samaritain [Parabole du bon Samaritain]. Ce n’est pas parce qu’il a une meilleure théologie (Les juifs pensaient que les Samaritains avaient une religion différente de la leur), mais parce qu’il mène une vie plus conforme aux enseignements de Jésus, selon ce que ce voit Jésus chez son peuple. »

    La parabole du Fils prodigue a quelque chose à nous apprendre. « Dieu le Père a deux enfants : des ‘insiders’ et des ‘outsiders’. Tout devient confus parce que l’‘insider’ devient l’‘outsider’ et l’‘outsider’ devient l’‘insider’. » C’est un avertissement à ne pas sentir à l’aise en tant que peuple religieux. « Certaines personnes pensent autrement et sont aussi des enfants de Dieu. Si vous voulez vous séparer d’eux, vous commettez une action qui déplaît à Dieu ».

    Paulus Hartono : « De nombreuses épîtres abordent la destruction des barrières entre ceux de l’intérieur et ceux de l’extérieur. L’apôtre Paul a conseillé au peuple de Dieu de vivre en paix avec tous les hommes (Romains 12/18) ».

    Danang Kristiawan : « C’est sur l’histoire de Jésus que repose notre mission dans des contextes multi-religieux. Jésus nous libère de nos faiblesses. Cela signifie que la Bonne Nouvelle est holistique. Ainsi, suivre Jésus, c’est accueillir l’autre et combler les fossés entre les personnes. »

    Paulus Hartono : Alors que Jésus proclame une année de grâce du Seigneur dans Luc 4/18, il dit que l’Évangile nous libère des barrières. « L’Évangile apporte la vérité, l’amour, la paix, la justice et l’intégrité de la création (Marc 1/14).

    Le Sermon sur la Montagne (Matthieu 5) est l’appel de Jésus à tous les êtres humains, y compris ceux qui ont des religions différentes, à apporter la paix afin que le sel et la lumière puissent être visibles dans le monde. »

    Paul Phinehas : « ‘Vous êtes la lumière du monde’ déclare Jésus dans Matthieu 5/14. Nous sommes appelés à briller dans le monde où prévalent les ténèbres. Témoigner du Christ est ce qu’il y a de plus important dans la vie d’un chrétien. »

    « Nous sommes clairement différents ; pourtant, nous sommes tous les enfants de Dieu en ce qu’aucun n’a été rejeté du Royaume, de la souveraineté, de la seigneurie et de l’amour de Dieu », déclare Harry Huebner.

    Que pouvons-nous apprendre sur Dieu des autres religions ?

    Kevin Guenther Trautwein : « Le fait que Dieu permette aux religions de proliférer dans le monde en dit long sur Dieu.

    Dieu est le metteur en scène d’une pièce où avoir foi en Jésus est un rôle spécifique. C’est un concept de Nicholas M. Healy sur l’ecclésiologie ‘théo-dramatique’. Il met l’accent sur l’action de Dieu, pas sur les chrétiens ni même sur l’Église. Ce concept prend au sérieux tout autant la spécificité des autres religions que celle du christianisme. Il n’est pas nécessaire de les réduire toutes à des versions différentes d’un même bien. »

    Paulus Hartono : « Beaucoup d’anabaptistes ont des voisins musulmans. L’Islam accorde une grande importance à l’obéissance et à la fidélité à Allah qui s’exprime par la prière cinq fois par jour ».

    Danang Kristiawan : « J’apprends de leur spiritualité. La discipline spirituelle ne doit pas être considérée comme un fardeau, mais comme un signe que nous voulons avoir une relation intime avec Dieu.

    De l’Islam mystique (soufi), je peux apprendre ce qu’est une vie consacrée à Dieu. La réalité est vue comme manifestant l’amour de Dieu. La nature est une fenêtre pour venir au Seigneur. Ceci est également la vision religieuse asiatique de la réalité. »

    Harry Huebner a été impressionné par « l’énorme accent mis sur la miséricorde de Dieu et son amour » alors qu’il dialoguait avec des religieux musulmans. Par exemple, l’érudit musulman Mahnaz Heydarpour dit que l’essence de Dieu est l’amour. L’essence de Dieu est l’unité. Dieu ne désire pas le conflit et la destruction de l’autre. Dieu désire la réconciliation et la paix entre tous les hommes, toute sa création.

    Paulus Hartono : « L’islam met également l’accent sur l’Ukhuwah ou le fait de vivre fraternellement avec les autres êtres humains, les autres nations ».

    Danang Kristiawan : « Mon expérience avec la communauté musulmane m’apprend que Dieu est amour. Je pense que c’est notre point de rencontre ».

    Paulus Hartono : « L’Islam enseigne également le respect pour la Torah et les Évangiles.  Les musulmans veulent donc savoir qui est Jésus ».

    Harry Huebner : « Lorsque j’ai donné des cours à des étudiants ou des professeurs musulmans, j’ai été très surpris de découvrir leur stupéfiante ouverture à Jésus. C’est au moins aussi formidable que lorsque je parle de Jésus à l’Université Mennonite Canadienne. Les musulmans aiment Jésus.»

    Kevin Guenther Trautwein : « Les autres religions peuvent nous aider à mieux discerner la souveraineté et la transcendance de Dieu ».

    Paulus Hartono : « L’hindouisme et le bouddhisme mettent l’accent sur l’amour de tous les êtres et de l’univers. La vie revient avec chaque incarnation, donc vivre en pratiquant la bonté est obligatoire. Et le confucianisme met l’accent sur la recherche de la vertu. Respectez les personnes âgées et aimez les plus jeunes. Vivez une vie saine, prospère, longue et paisible ».

    Harry Huebner : «Il est bon que les religions soient différentes. Nous sommes des individus différents, même dans notre foi… Nous pouvons parler de nos différences sur la justice sans avoir à nous menacer ou à nous entretuer. Nous en avons besoin pour former la prochaine génération, et nous former les uns les autres. Nous devons apprendre à travailler à la paix ».

    Principes pour guider le témoignage chrétien

    Participez à un échange

    Écoutez tout autant que vous parlez.

    Prenez l’initiative

    Danang Kristiawan : « Nous devons nous faire des amis et accueillir les autres. Les relations interreligieuses ne devraient pas simplement être un objectif, mais un mode de vie pour développer des amitiés ».

    Soyez ouvert

    Danang Kristiawan : « Nous pouvons être ouverts aux autres si nous leur faisons place en nous. C’est l’hospitalité (Philippiens 2/5-11). Pourtant, notre témoignage n’est pas toujours accepté par les autres, même un message de paix. Àtre ouvert signifie aussi être prêt à être blessé, rejeté et ignoré. Cela est aussi arrivé à Jésus.

    L’ouverture n’est pas seulement une action, c’est aussi un état d’esprit : pas de préjugé, pas de jugement mais le respect, la volonté d’apprendre et d’écouter l’autre ».

    Soyez humble

    Kevin Guenther Trautwein : « Il est tentant de vouloir jouer tous les rôles. Mais notre rôle dans ce processus est limité. Nous sommes invités à participer à la conversation de Dieu avec les autres. Il nous faut jouer notre rôle et partir.

    L’avocat vient, témoigne et convainc le monde du péché et de la justice. (Jean 16/5-15). Ce n’est pas nous. Nous devons être des témoins ».

    Soyez engagé

    Danang Kristiawan : « Pour être des témoins fidèles dans une société pluraliste, nous devons suivre Jésus, pas de manière abstraite ou seulement émotionnelle, mais dans l’action, en vivant et en obéissant à Jésus dans la vie quotidienne. Sans engagement, notre témoignage ne sera que bavardage, et nous n’aurons rien à partager. S’engager envers Jésus, c’est aimer, et l’amour nous pousse toujours à être en relation avec l’autre ».

     

    Paulus Hartono : « Répondre à l’appel de Jésus à être son partenaire dans ce monde signifie poursuivre sa vision et sa mission en présentant, en vivant et en enseignant les valeurs de l’Évangile du royaume de Dieu ».

    Traitez les autres avec respect

    Kevin Guenther Trautwein : « Rappelez-vous que les personnes avec lesquelles nous dialoguons sont aimées de Dieu. Ne les méprisez pas, ne les diminuez pas, eux ou leurs idées. Écoutez ce qu’ils disent avec la meilleure disposition ».

    Soyez spécifique

    Harry Huebner : « Je parle à partir de ma foi : je ne suis pas neutre. Nous sommes différents, mais il n’est pas nécessaire de nous blesser. »

    Kevin Guenther Trautwein : « Utilisez des mots, des images et un langage biblique plutôt que du vocabulaire ‘chrétien’ ou théologique (par exemple ‘Dieu est fidèle’ plutôt que ‘Dieu est immuable’).

    N’essayez pas de généraliser ou de parler pour tous ‚Äì même dans votre propre tradition. Et ne demandez pas à votre interlocuteur de parler au nom des autres.

    Lorsque vous êtes interrogé, parlez de vos propres pratiques et de vos croyances spécifiques. »

    Parlez de ce que vous connaissez

    Paulus Hartono : « Dieu est la vérité, ainsi nous témoignons de la vérité. Dieu est amour, nous pouvons donc témoigner de son amour en termes réels. Dieu est paix, nous apportons donc sa paix. Dieu est justice, nous défendons donc la justice dans le monde. Dieu est le créateur de l’univers avec tout ce qu’il contient, nous sommes donc appelés à en prendre soin et à le gérer. »

    Kevin Guenther Trautwein : « Si ma vie amène les autres à se demander : ‘Pourquoi vivez-vous de cette manière ?’ ou ‘Pourquoi avez-vous de l’espoir, de la joie ou de la paix ?’, cela conduit à témoigner. C’est un soulagement (demandant de l’humilité), ce n’est pas à moi de faire changer les autres ‚Äì c’est l’≈ìuvre de Dieu. »

    En tant que professeur, Harry Huebner est fréquemment invité à parler de la foi chrétienne : « Qu’est-ce que l’évangélisation ? Je parle de la puissance de Jésus-Christ crucifié et ressuscité. L’ordre missionnaire n’est pas en plus. C’est cela. »

    Soyez patient

    Kevin Guenther Trautwein : « C’est le rythme de Dieu, la chronologie de Dieu. Dieu est patient avec nous (2 Pierre 3/9) ; nous devons être patients avec les autres. »

    Paul Phinehas : « N’oubliez pas d’avoir une vie fondée sur la prière. »

    Paulus Hartono : « Et soyez reconnaissant. Par la grâce de Dieu en Jésus-Christ, il a fait de nous ses enfants. Ainsi, nous vivons pour témoigner de son amour. »


    Contributeurs

    Les participants suivants au dialogue interconfessionnel ont partagé leur perspective avec la CMM :

    danang kristiawan

    Danang Kristiawan est pasteur à la GITJ Jepara (Gereja Injili di Tanah Jawa), Indonésie. Il dirige tous les ans un camp auquel participent des jeunes chrétiens et musulmans, et organise régulièrement des célébrations avec l’église et les responsables musulmans.

    Harry Huebner

    Harry Huebner est membre de la Charleswood Mennonite Church, Winnipeg, Manitoba (Canada). Il est professeur émérite à l’Université canadienne mennonite et participe au dialogue chiite-mennonite depuis 2007.

    Kevin Guenther Trautwein

    Kevin Guenther Trautwein est pasteur à la Lendrum Mennonite Church, Edmonton, Alberta, (Canada). Il fait partie de la Phoenix Multi-Faith Society for Harmony.

    Paul Phinehas

    Paul Phinehas est directeur de la Gilgal Mission Trust, Pollachi, Tamil Nadu (Inde).

    paulus hartono

    Paulus Hartono est pasteur à la GKMI Solo (Gereja Kristen Muria Indonesia), Central Java (Indonésie). Il est fondateur et directeur de Mennonite Diakonia Service.

     

    L’≈ìuvre patiente du Saint-Esprit dans les relations interreligieuses

    En 1998, après une crise économique suivie d’émeutes qui avaient endommagé une grande partie de la ville de Solo (Indonésie), les responsables locaux ont fondé le Comité Interreligieux (IFC). Il a été demandé à Paulus Hartono de représenter l’union d’églises à l’IFC. Il a géré le programme d’aide humanitaire qui a distribué 7 200 000 kg de riz à 12 000 ménages (60 000 personnes).

    Paulus Hartono : « Ce programme a jeté les bases de la poursuite du programme sur la paix à Solo. »

    L’une des personnes avec lesquelles il a travaillé au sein du comité est Dharma Saputra, qui est bouddhiste. Grâce à leur travail commun, ils ont développé une relation basée sur le respect et l’appréciation des convictions de chacun.

    En 2014, Dharma Saputra a invité Paulus Hartono à lui rendre visite à l’hôpital, alors qu’il vivait ses derniers jours.

    « S’il vous plait, priez pour moi, monsieur. Priez en tant que pasteur et ami et non en tant que chef de l’institution de l’IFC. » demanda Dharma Saputra.

    « Pak Dharma serait-il prêt à prier en la Seigneurie de Jésus en laquelle je crois ? » demanda Paulus Hartono. « Je veux bien », répondit-il doucement.

    À la demande de Dharma Saputra, Paulus Hartono a prié Jésus en tant que Dieu pour le guider et lui pardonner. « C’est la direction du Saint-Esprit qui a ≈ìuvré tout le long de notre action humanitaire et de pacifique depuis plus de 10 ans. »


    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2021 de Courier/Correo/Courrier.

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  • Des banquets à l’alimentation d’urgence

    En 2008, la vision du pasteur de Jemaat Kristen Indonesia (JKI) pour nourrir des multitudes est devenue réalité avec la création de Rojo Pawon. Aujourd’hui, c’est une entreprise florissante à la large clientèle : Unlimited Fire, des associations d’églises, des événements interreligieux, l’école Sekolah Kristen Terang Bangsa (École chrétienne Lumière de la Nation) ; il est aussi le restaurant-traiteur des fonctionnaires de la ville de Semarang. Rojo Pawon assurera la restauration de la Conférence Mennonite Mondiale pour la 17e Assemblée en Indonésie en 2022.

    « Rojo Pawon est ravi de servir les repas pour Indonésie 2022. Le projet est de mettre un large éventail d’ingrédients indonésiens aux saveurs très variées sur des plateaux, tout en prenant en compte les divers besoins alimentaires de nos invités internationaux », dit la coordinatrice de l’Indonésie pour l’Assemblée, Sarah Yetty.

    Rojo Pawon a une longue expérience et a servi des repas à des milliers de personnes. En cela, il s’est inspiré de Jean 6: 1-14 où Jésus a nourri 5 000 personnes et tous ont été nourris. Au cours de sa première année de fonctionnement (2008), il a accepté une commande : nourrir les 55 000 fonctionnaires de la ville, et depuis, il travaille pour de nombreux grands événements.

    Treize ans plus tard (au début de 2021), Semarang a été frappée par des crues soudaines et certains membres des églises JKI ont étés coincés chez eux sans pouvoir sortir pour acheter de quoi se nourrir. L’église s’est rapidement organisée pour fournir 2 000 paniers repas qu’elle a distribué aux membres trois fois par jour, et le gouvernement a ensuite commandé 5 000 paniers supplémentaires pour les résidents de Semarang.

    Pour que les gens ne souffrent pas de la faim, les jeunes de l’église ont aidé à distribuer 7 000 paniers repas trois fois par jour, en se rendant directement dans les ruelles inondées à l’aide de 4×4 et de canots de sauvetage.

    Depuis la pandémie, Rojo Pawon emploie 15 personnes à temps plein pour servir des repas à l’église et à son école, ainsi que pour ses programmes de visites d’hôpital et d’aide aux enfants des rues. Il embauche davantage de monde pour des événements plus importants.

    « Ses responsables ont mis en place des mesures de sécurité supplémentaires pendant et après la pandémie. Tous les membres du personnel doivent porter un masque et un écran facial lorsqu’ils entrent dans le bâtiment et des gants lorsqu’ils manipulent des aliments. Pour le moment, ils ont également suspendu la restauration de type banquet et ne servent que des aliments dans des boîtes compostables à des fins d’hygiène », explique Sarah Yetty.

    « Nous attendons avec impatience le moment où nous pourrons nous rassembler et prendre des repas ensemble ! » dit Sarah Yetty.

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  • Le Comité Exécutif se réunit en ligne

    « Pendant la pandémie, la croissance des plates-formes numériques nous a permis de mieux connaitre notre famille de la CMM », dit Carlos Martínez García, membre du Comité Exécutif pour l’Amérique latine et les Caraïbes. « J’ai pris davantage conscience que nous sommes une communauté mondiale. »

    Ê cause des restrictions sur les voyages dues à la pandémie, les réunions du Comité exécutif de 2021 ont eu lieu trois fois tout au long de l’année sous forme de deux jours de réunions de 90 minutes sur Zoom.

    Lors des réunions d’avril, le Comité Exécutif a reçu des rapports de l’administration, des commissions, des communications, du développement, des opérations, des représentants régionaux et du Comité Central Mennonite.

    « Malgré la pandémie, les catastrophes naturelles et les circonstances difficiles, les églises ont trouvé dans la CMM des sources d’encouragement, de consolation et de soutien qui ont contribué à raffermir leur foi, leurs forces et leurs espoirs », écrit Willi Hugo Perez, représentant régional de la CMM pour l’Amérique latine. La région a non seulement été fortement ébranlées par le COVID-19, mais en plus par deux ouragans, des violence quotidiennes et la migration.

    Dans le monde entier, la pandémie a entraîné des pertes d’emplois, ce qui a affecté la capacité de faire des dons. Les finances restent incertaines ; cependant, les voyages annulés ont entraîné des dépenses de 150 000 USD inférieures aux prévisions. « Dieu nous a surpris cette année », déclare Sunoko Lin, trésorière de la CMM. « Cependant, nous avons encore du travail collecter des fonds pour l’Assemblée. »

    Le président de la CMM, J. Nelson Kraybill, déclare : « Avoir pu utiliser Zoom nous a ouvert les yeux sur de nouvelles possibilités de témoignage et de fraternité. »

    Cependant, les réunions en ligne mettent en évidence les inégalités de qualité d’Internet. Des problèmes de connexion ont empêché des membres (dont la vice-présidente Rebecca Osiro du Kenya) de participer à tout.

    « En trouvant de nouvelles façons de se connecter, regrettant ce qui se faisait, mais aussi se débarrassant de certaines vieilles habitudes qui nous empêchaient d’avancer sans nous en rendre compte, le COVID-19 a élargi notre pratique et renforcé notre foi. Dieu travaille également avec le numérique », dit Wieteke van der Molen, membre du Comité Exécutif pour l’Europe.