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  • Ce deuxième webinaire traite du rapport: Baptism and Incorporation into the Body of Christ, the Church—LutheranMennonite-Roman Catholic Trilateral Conversations 2012–2017. Entretien de Thomas R Yoder Neufeld (Tom Yoder Neufeld) avec Larry Miller, cosecrétaire de la délégation Mennonite lors des conversations trilatérales.


    leçons de la conversation entre mennonites, catholiques et luthériens sur le baptême

    Tom Yoder Neufeld

    Peux-tu nous dire comment ces conversations ont vu le jour ? Quelle est leur origine ?

    Larry Miller

    La conversation trilatérale sur le baptême est née de deux conversations précédentes de la Conférence mennonite mondiale, l’une avec l’Église catholique (1998-2003) et l’autre avec la Fédération luthérienne mondiale (2005-2008). Dans chaque cas, il s’agissait de la première conversation officielle au niveau mondial entre ces Églises et la famille de foi anabaptistemennonite depuis les conflits du XVIe siècle – des conflits portant notamment sur la signification et la pratique du baptême.

    Le but de chacune de ces conversations était de mieux se comprendre et d’avoir de meilleures relations les uns avec les autres.

    Un point fondamental de divergence mis en évidence dans les deux conversations était le baptême.

    La question d’une conversation ciblée sur le baptême s’est posée avec ces deux Églises à peu près en même temps (2009- 2010). Les responsables de la CMM ont convenu qu’une telle conversation était importante, mais ont pensé que nous ne pouvions pas entreprendre simultanément deux conversations mondiales sur le baptême. Nous avons donc proposé un dialogue trilatéral.

    Tom Yoder Neufeld

    Y a-t-il eu des surprises, tant positives que négatives ?

    Larry Miller

    Oui, il y en a eu pour la délégation de la CMM.

    Nous avons été surpris d’entendre la délégation catholique rapporter que certains théologiens catholiques considèrent le baptême des adultes comme “normatif” dans l’histoire doctrinale et liturgique catholique puisque, comme ils l’ont dit, “c’est la forme qui exprime pleinement la signification du baptême” et que l’histoire catholique “montre clairement que c’est le rite pour adultes qui est le modèle du processus baptismal” (Rapport, §79 et note 97).

    Nous avons été surpris par l’accord théologique facile sur les différents éléments inclus sur le chemin de l’incorporation dans l’Église et la vie dans le corps du Christ : l’initiative d’amour de la grâce de Dieu, la réponse humaine de la foi et de l’engagement, le catéchisme et la formation spirituelle, un processus de croissance dans la foi et le discipulat tout au long de la vie.

    Nous avons été surpris de constater à quel point les trois délégations étaient d’accord sur le fait que le baptême est orienté vers le discipulat ; le baptême en vue du discipulat n’est pas seulement une conviction mennonite !

    Pour moi, c’est l’un des fruits les plus importants de cette conversation. “Nos trois Églises considèrent que la repentance, la foi et l’engagement dans la vie de disciple sont nécessairement liés à la vie chrétienne au sein du corps du Christ, l’Église, dont l’un des points de départ essentiels est la célébration et la réception du baptême” (Rapport, §79).

    J’ai été surpris et désolé de remarquer qu’il semblait plus difficile pour nous, mennonites, de confesser la tension entre notre théologie idéale du baptême et la façon dont nous ne vivons pas, trop souvent, les implications de notre baptême. Il ne semblait pas que c’était difficile pour les délégations catholique et luthérienne de confesser l’écart entre leur théologie et, parfois, leur pratique.

    J’ai été surpris et embarrassé d’apprendre, en écoutant les délégations catholique et luthérienne, à quel point j’ai peu considéré la profonde douleur que ressentent certains catholiques et luthériens lorsque nous rejetons automatiquement la validité de leur baptême, en particulier lorsqu’ils ont ouvert la voie du baptême vers la repentance, la confession de foi et une vie de disciple.

    Tom Yoder Neufeld

    Y avait-il des obstacles à surmonter, ou des obstacles qui sont apparus au cours de vos interactions ?

    Larry Miller

    Comment devions-nous présenter les conceptions et les pratiques anabaptistesmennonites contemporaines, étant donné la diversité des conceptions et des pratiques dans notre famille de foi mondiale aujourd’hui ?

    En tant que secrétaire général de la CMM pendant deux décennies, j’étais profondément conscient de cette diversité. Même entre les différentes églises dont provenaient les membres de la délégation, il y avait une diversité significative. C’est pourquoi, dans les “Réflexions mennonites de Conclusion” du rapport (§116-133), la délégation ne parle que pour elle-même : ni pour la Conférence Mennonite Mondiale, ni pour la grande famille de foi anabaptistemennonite.

    Après cinq ans de réunions, chacune avec de multiples présentations et des débats intenses, comment rédiger un rapport final qui ne peut inclure que ce que chaque délégation considère comme essentiel ?

    Tom Yoder Neufeld

    Quels ont été les plus grands dons de ces conversations ? Es-tu reconnaissant de ce que Dieu nous a accordé dans notre propre communion en ce qui concerne le baptême ?

    Larry Miller

    Je suis reparti reconnaissant pour ce que Dieu a donné à l’Église à travers la famille de foi anabaptiste-mennonite, grâce à notre compréhension et à nos pratiques du baptême. Au cours de ces conversations, et déjà lors de leur préparation, j’ai vu plus clairement la signification de ce don, non seulement pour nous-mêmes, mais pour toute l’Église chrétienne.

    Les conversations elles-mêmes ont montré clairement à quel point la situation a changé depuis le XVIe siècle.

    Ê l’époque, le baptême des croyants tel que pratiqué par les anabaptistes provoquait l’hostilité et parfois la persécution des autorités luthériennes et catholiques.

    t respectent officiellement le baptême anabaptiste-mennonite de personnes non baptisées auparavant. Je pense que cette transformation est un signe que la grâce de Dieu a travaillé à travers nous malgré nos faiblesses et nos échecs.

    Quels sont les plus grands dons que ce dialogue nous a offerts ?

    Les “défis” que nous avons reçus des autres Églises (cf. paragraphes 124-130), en particulier :

    • Le défi de mieux lier notre compréhension de la conversion et du baptême, d’être conscients de notre tendance continue à aller contre Dieu, d’une part, et la possibilité de suivre fidèlement Jésus-Christ, d’autre part.
    • • Le défi de ne pas laisser notre préoccupation pour la réponse humaine dans la conversion, l’engagement et le baptême éclipser l’initiative de Dieu dans tous les aspects du salut, y compris le baptême. Le baptême des adultes commence par l’acte de grâce de Dieu, et non par ma confession de foi personnelle. La formation des disciples dépend de la grâce persistante de Dieu, et non de mon baptême.
    • • Le défi consiste à développer une plus grande cohérence et profondeur dans la préparation des personnes au baptême et à faire du souvenir de notre baptême un motif récurrent de la vie de disciple. Le baptême des croyants est le cheminement de toute une vie et non l’événement d’un jour, même s’il s’agit du baptême d’un adulte.

    Si nous prenons au sérieux ces dons stimulants, je crois que nous serons énormément enrichis.

    Tom Yoder Neufeld

    Un baptême au temps du coronavirus au Canada. Photo fournie

    Pourrais-tu nous parler de la recommandation que vous nous avez faite, en tant que délégation mennonite, en tant qu’églises de la CMM, à savoir que nous “envisagions” d’accueillir dans nos rangs ceux qui ont été baptisés enfants, qui ont assumé leur baptême et l’ont vécu fidèlement, et que nous le faisons sans exiger de (re)baptême. Pourrais-tu développer ce point ?

    Larry Miller

    A la fin des conversations trilatérales et du rapport, la délégation de la CMM a réaffirmé la “conviction historique” des églises anabaptistes-mennonites que “le baptême des croyants est l’enseignement et la pratique normatifs du Nouveau Testament” et que “cet enseignement et cette pratique sont normatifs aujourd’hui” (§131).

    Nous avons aussi affirmé l’unité des croyants anabaptistes-mennonites “avec tout le corps du Christ dans la foi trinitaire vécue par la confiance et l’obéissance à Jésus-Christ” (§132). Prises ensemble, ces deux affirmations soulèvent implicitement la question de savoir comment nous témoignons de l’unité en Christ lorsque nous sommes divisés sur certains aspects de notre compréhension et de nos pratiques d’un acte chrétien fondamental, le baptême.

    Le problème n’est peut-être pas aussi important pour l’Église catholique et les Églises luthériennes. Toutes deux sont profondément blessées par notre rejet de leurs baptêmes des nourrissons, car elles ont le sentiment qu’il s’agit également d’un rejet de ce qu’elles croient être un acte de grâce du Christ et sa promesse, dans le baptême des nourrissons, de communion avec le Christ.

    Néanmoins, aujourd’hui, tous deux reconnaissent officiellement et acceptent comme valide le baptême anabaptistemennonite de personnes non baptisées auparavant.

    Ils ont parcouru un long chemin depuis le XVIe siècle !

    La situation peut être plus difficile pour nous puisque nous n’affirmons ni ne pratiquons le baptême des nourrissons. Elle peut être plus compliquée pour nous dans les cas o√π une personne voulant devenir membre d’une église anabaptistemennonite a été baptisée en tant qu’enfant mais a auparavant, en tant qu’adulte, confirmé sa foi personnelle en Christ et vécu une vie de disciple engagé. Cette personne doit-elle être baptisée à nouveau ? Ou est-ce qu’une confession de foi personnelle et publique et un engagement à continuer à être un disciple suffisent pour être membre d’une assemblée anabaptiste ?

    Et une question encore plus spécifique : que devrait faire une paroisse anabaptistemennonite si le candidat à l’adhésion demande le rebaptême ? Le processus de discernement avant la réception de ce croyant dans l’église anabaptiste-mennonite pourrait-il inclure une conversation entre le candidat, l’église d’origine et l’église d’accueil, par respect mutuel, pour témoigner les uns aux autres, et ainsi rechercher ensemble plus d’unité dans le corps du Christ, y compris le corps local du Christ ?

    La délégation a donc proposé (§133a) que ces questions soient prises en considération par nos églises alors que nous cherchons à affirmer à la fois le baptême pour suivre le Christ –le disciplulat– et l’unité en Christ.

    La délégation propose également (§133c) que, quelle que soit la réponse à ces questions, nos églises demandent à tous les membres – y compris ceux qui sont viennent d’églises ayant des pratiques de baptême des nourrissons – d’affirmer notre compréhension et notre pratique historiques du baptême des adultes croyants.

    Je voudrais attirer l’attention sur le fait que la délégation suggère plusieurs autres idées à prendre en considération, des idées qui, à mon avis, pourraient contribuer de manière plus significative à la formation de la vie spirituelle de nos églises que la question de savoir comment nous recevons les croyants baptisés lorsqu’ils étaient des nourrissons (cf. §133d-f).

    Plus précisément, la délégation suggère que nos églises envisagent de :

    • Rechercher des moyens d’enrichir ou de développer des pratiques d’action de grâce et de bénédiction pour les nourrissons, pour leurs parents et pour les assemblées locales.
    • Fournir des occasions à tous les membres de se “souvenir de leur baptême” et de renouveler leur engagement baptismal à une vie de disciple.
    • Réfléchir à la raison pour laquelle il a été si difficile pour de nombreuses églises de notre tradition de maintenir une vie de disciple fidèle, et l’unité entre elles, et avec les autres. Nous sommes une Église connue au niveau ≈ìcuménique non seulement pour le baptême des adultes et la vie de disciple, mais aussi pour les scissions d’églises.

    Tom Yoder Neufeld

    Un dernier commentaire ?

    Larry Miller

    Le rapport est publié “comme un document d’étude” – et non comme un document législatif – dans l’espoir que, grâce à une large discussion au sein des trois communions et au-delà, il contribuera à une ¬´ meilleure compréhension mutuelle et à une plus grande fidélité à Jésus-Christ ¬ª. C’est certainement mon espoir : que nos trois communions grandissent dans la fidélité à Jésus-Christ.

    Tom Yoder Neufeld

    Notre prière est que les efforts que toi et les autres participants à ces six années de conversations nous permettent d’être plus fidèles à nos v≈ìux de baptême et à la manière dont nous vivons notre nouvelle vie en Christ.

    Un baptême en plein air en Tha√Ølande. Photo avec l’aimable autorisation d’ICOMB

    Des dons surprenants

    Nous ressentons tous le grand don que nous font nos s≈ìurs et des frères, qui bien que souvent en profond désaccord les uns avec les autres, ont le courage de vivre dans cette unité que nous avons en Christ. Elle ne dépend pas d’un accord, mais de la réalité fondamentale que c’est le même Dieu qui, en Christ et par l’Esprit, nous a rassemblés en un seul corps du Christ.

    Dans cet échange entre les trois traditions ecclésiales, nous avons un exemple de ce don de l’Esprit reçu avec des communions dont nous avons été profondément éloignés à cause de l’un des événements centraux de la vie d’un chrétien, le baptême.

    Permettez-moi de souligner quelques-uns de ces ‚Äòdons surprenants’ figurant dans le rapport.

    Nous pratiquons le baptême des croyants parce que pratiquement tous nos membres sont des membres convertis. (Ils ne viennent pas viennent pas de la famille mennonite ou protestante ou évangélique). Le baptême est une partie très importante de l’engagement à suivre Jésus dans le contexte d’une communauté de croyants qui confessent Jésus comme Seigneur et Sauveur. —Carlos Mart√≠nez Garc√≠a, Mexique

    La Grâce

    Pour les catholiques et les luthériens, le baptême est d’abord et avant tout un acte de grâce de Dieu. Dieu est l’acteur de ce sacrement, qu’il s’agisse du baptême des enfants ou des adultes. C’est ainsi que Dieu traite le “péché originel” et commence le travail de transformation et d’incorporation qui durera toute la vie.

    Cela peut nous aider à comprendre pourquoi les catholiques et les luthériens estiment qu’il est important d’offrir cette grâce salvatrice dès le tout début de la vie d’une personne. Certes, la foi est nécessaire, mais dans le cas des enfants en bas âge, il s’agit avant tout de la foi des parents et de l’Église. Nous pouvons alors aussi mieux comprendre pourquoi les catholiques et les luthériens sont troublés par les anabaptistes qui rejettent le baptême des enfants. Ê leurs yeux, nous rejetons cette grâce de Dieu.

    Bien s√ªr, nous aussi, nous accordons beaucoup de prix la grâce de Dieu. Dans la conception anabaptiste, c’est la grâce de Dieu par l’Esprit qui appelle les personnes et leur permet de chercher Dieu, d’offrir leur vie à Dieu et, finalement, par le baptême, de s’engager à suivre le Christ dans une vie de disciple et de participer à l’assemblée locale des croyants.

    Tout cela est la grâce habilitante et salvatrice de Dieu à l’≈ìuvre – avant, pendant et après le baptême.

    Néanmoins, pourrait-il avoir raison de dire que nous perdons trop facilement de vue la grâce de Dieu lorsque nous mettons tellement l’accent sur la décision personnelle du croyant de demander le baptême et de s’engager dans la vie de disciple et dans l’église ?

    Le discipulat

    Un autre don surprenant a été, comme l’a dit Larry, d’apprendre que le discipulat n’est pas une préoccupation uniquement mennonite ou anabaptiste, mais une préoccupation partagée par les catholiques et les luthériens.

    Bien s√ªr, il y avait de sérieuses différences entre les délégations sur ce qu’est le discipulat.

    Par exemple, une différence importante entre les communions concerne la relation de l’Église avec l’État et ses exigences, en particulier le port d’armes. Et cela est lié, bien s√ªr, à l’importance centrale que les anabaptistes accordent à la non-résistance et à la non-violence.

    Toutes sont cependant d’accord pour dire que le baptême est intimement lié à la vie de disciple, au fait de “vivre notre baptême”, comme il est écrit dans le Rapport.

    Lacunes dans la mise en pratique du baptême

    Les trois communions ont nommé et déploré la grande distance entre la théologie souvent profonde et belle du baptême, d’une part, et la façon dont les gens “vivent leur baptême” ou ne le font pas, d’autre part.

    Il semble évident que nous pouvons rejoindre les catholiques et les luthériens en soulignant l’importance de la formation, comme le disent les catholiques, ou du “souvenir du baptême” comme les luthériens aiment à en parler.

    Peut-être qu’en tant que mennonites, nous pouvons retrouver quelque chose de la signification fondamentale de ce qu’est ‚Äòêtre un disciple, à savoir être un étudiant, un apprenant. Et cela signifie aussi enseigner le baptême et la manière de le vivre.

    Répondre à l’invitation des mennonites à “réfléchir”

    Les délégués mennonites affirment pleinement que le “baptême des croyants” est la compréhension la plus fidèle à la Bible.

    La deuxième conviction est que nous devons également être fidèles à la Bible tout autant qu’à la prière du Christ qui nous demandent de vivre dans l’unité reçue par la grâce de Dieu avec ceux qui sont aussi membres du corps du Christ.

    La délégation mennonite nous demande donc d’honorer à la fois le désir d’être bibliquement fidèle et à l’appel du Christ à vivre dans l’unité que Dieu a déjà créée en Christ par son Esprit.

    Christ par son Esprit. C’est un moment étonnant dans le temps o√π des membres du corps du Christ qui ont souvent été si tragiquement hostiles les uns aux autres veulent ensemble se construire mutuellement, encourager les chrétiens à être plus fidèles au Christ en vivant leur baptême.

    Saisissons donc cette splendide occasion, en tant que famille d’églises anabaptistes/mennonites, de faire précisément cela, et de faire de cet appel à vivre notre baptême un élément central de notre processus de renouveau jusqu’en 2028 et au-delà.


     

     

    Thomas R Yoder Neufeld est président de la Commission Foi et Vie. Professeur de théologie émérite, il est membre de la First Mennonite Church, Kitchener, Ontario (Canada).
    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2021 de Courier/Correo/Courrier.
  • Les mennonites se tiennent sur la brèche par la prière  

    « J’ai cherché quelqu’un qui serait prêt à construire un mur d’enceinte, ou prêt à se tenir sur la brèche des murailles pour défendre le pays, » écrit le prophète Ézéchiel (22/30).  Le 19 novembre 2021, de l’Argentine jusqu’au Zimbabwe, plus de 110 membres de la Conférence Mennonite Mondiale se sont levés pour prier pour le monde. 

    Lors de la réunion virtuelle bimestrielle de prière de la CMM, les participants ont élevé leurs cœurs vers Dieu pour porter les fardeaux des uns des autres dans la famille mondiale spirituelle.    

    En novembre, nous avons prié pour les sujets suivants :  

    • Les chrétiens persécutés en Inde et au Népal.  
    • Les migrants en Amérique latine et les familles des personnes victimes de disparition forcée au Mexique.  
    • Les élections politiques et les rassemblements de responsables d’églises au Népal et en Zambie.  
    • La violence et l’insécurité en Ouganda, en Éthiopie, au Myanmar et à Hong Kong.  
    • La destruction de la création et les catastrophes naturelles qui en découlent, comme les inondations en Colombie Britannique, Canada.   

    Malgré les difficultés, « Nous ne vivons pas par la peur mais par la foi, » déclare Jeremiah Choi, représentant régional pour Hong Kong.  

    Participez à la prochaine heure de prière virtuelle le 21 janvier 2022.

    Cliquez ici pour vous inscrire. 

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    Corrigé 30 mars 2022: changé bimensuelle a bimestrielle

  • Il est très difficile de se rendre dans le nord de l’Éthiopie depuis le début de la guerre. Mais, malgré les problèmes de sécurité, lorsque j’ai appris que les membres de notre église de l’ouest du Tigré étaient dans une situation pénible, j’ai formé une équipe. Nous voulions nous rendre sur place pour montrer notre amour envers les membres de la MKC (Meserete Kristos Church) dans la région.

    Les infrastructures d’avantguerre, les logements et l’activité commerciale n’existent plus. C’est le vide.

    Nous avons pu aller dans les villes où il y a encore des églises locales MKC. Ê un endroit appelé Abduraf, vivait un nouveau converti qui avait reçu une formation sur la doctrine chrétienne de base et était prêt pour le baptême d’eau. Malheureusement, avant qu’il ne soit baptisé, la guerre a éclaté. Les responsables de l’église se sont dispersés ; le nouveau croyant ne pouvait pas être baptisé.

    Lorsque nous avons visité cette région, ce nouveau croyant est venu et m’a demandé de le baptiser. Lorsque je me suis renseigné sur son témoignage, les croyants locaux m’ont dit qu’il avait appris la vérité mais qu’il n’avait pas encore été baptisé.

    Nous baptisons souvent les gens dans une rivière ou dans une grande baignoire. Ni l’un ni l’autre n’était disponible dans la région. Je lui ai dit que le baptême n’était pas possible.

    Le nouveau croyant a réfléchi un peu et m’a dit que je pouvais le baptiser dans un tonneau !

    Mais il y avait une pénurie d’eau dans la région. Sans se laisser décourager, lui et d’autres croyants ont acheté des bourriches d’eau et ont rempli le tonneau.

    Puis je me suis demandé comment cet homme pourrait entrer dans un tonneau. Il m’a répondu : « J’ai une formation militaire, J’y arriverai. »

    Les croyants m’ont apporté une robe blanche avec une croix pour que je ressemble à un prêtre. Ils en ont également apporté une au nouveau croyant. Je l’ai revêtu de la robe blanche avec une croix, et je l’ai baptisé au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

    Ê ma grande surprise, il a été rempli du Saint-Esprit dès qu’il est sorti du tonneau. J’étais émerveillé ! Je n’avais jamais vu quelqu’un rempli du SaintEsprit dans une situation aussi difficile.

    Tout le monde a remercié Dieu. Nous avons oublié que nous étions dans une zone d’insécurité… Nous avons tous ressenti la présence de Dieu.

    Il semblait que nous vivions un rêve, pas la réalité. C’était un événement incroyable ! Après son baptême, les croyants l’ont intégré dans leur groupe en chantant. Ils l’ont serré dans leurs bras l’un après l’autre et lui ont dit : « Félicitations ! ».

    Notre frère s’est réjoui d’avoir été baptisé.

    « Dans une situation impossible, Dieu a ouvert la voie pour que je sois baptisé. C’est une journée historique pour moi. Dieu a envoyé le président de notre église pour me baptiser ! »

    Dieu est partout, quelles que soient les situations, et accomplit son œuvre lorsque nous sommes prêts à aller dans le monde et à partager la Bonne Nouvelle.


     

     

    Desalegn Abebe est président de Meserete Kristos Church, un église membre de la CMM en Éthiopie.
    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2021 de Courier/Correo/Courrier.
    Baptism in a barrel, Ethiopia
  • Sœurs et frères bien-aimés :

    Ayons une pensée pour les habitants de la Colombie-Britannique, dans l’ouest du Canada. Après un été de canicule et de feux de forêt, une série de tempêtes s’abat sur la région, provoquant de graves inondations et des glissements de terrain. Des milliers de maisons et de fermes sont touchées dans cette région où vivent et travaillent de nombreux membres des églises mennonites et frères mennonites.

    Le prophète Jonas décrit ainsi son expérience de la tempête :

    Les eaux m’arrivent à la gorge
    tandis que les flots de l’abîme m’encerclent ;
    les algues sont entrelacées autour de ma tête.
    Je suis descendu jusqu’à la matrice des montagnes ;
    à jamais les verrous du pays – de la Mort – sont tirés sur moi.
    Mais de la Fosse tu m’as fait remonter vivant,
    ô SEIGNEUR, mon Dieu ! (Jonas 2/6-7)

    Dieu miséricordieux, délivre les habitants en Colombie-Britannique de la tempête et du gouffre du désespoir ! Ê mesure que les eaux se retirent, pourvois aux ressources matérielles et au soutien spirituel nécessaires au rétablissement.

    Que ton nom soit glorifié par la générosité de tous ceux et celles qui viennent en aide aux personnes qui souffrent.

    Au nom de Jésus qui a calmé la tempête, amen.

    J. Nelson Kraybill
    Président, Conférence Mennonite Mondiale

  • Mark Wenger, chanteur, basse 

    Franconia Mennonite Church, Telford, Pennsylvanie, Etats-Unis 
    16e Assemblée : PA 2015 

    « J’étais le vieux de service dans l’équipe de louange. Mon meilleur souvenir est l’exubérance et la joie de faire de la musique ensemble avec des chants du monde entier. C’était un travail difficile en amont, mais un plaisir immense sur scène. » 

    « La famille mennonite mondiale a mûri, s’enrichit mutuellement et soutient les congrégations du monde entier. L’Amérique du Nord n’est pas le centre de l’église mennonite, ni de sa théologie. Je le rappelle régulièrement à mon église locale. » 


    Paul Dueck, conducteur de louange

    Canada  
    15e Assemblée : Paraguay 2009 

    « L’Assemblée de la CMM au Paraguay en 2009 a été pour moi une expérience inoubliable. Quel privilège de travailler avec un groupe de musiciens extraordinaires et d’animer ensemble la louange ! Je suis resté en contact avec la plupart des personnes de ce groupe. » 

    « Un de mes meilleurs souvenirs, c’est quand les lumières se sont éteintes en plein milieu de la journée. Comme l’église n’avait pas de fenêtres, nous étions assis dans l’obscurité totale. [L’équipe musicale] s’est précipitée sur la scène et a miraculeusement pu interpréter des chants connus dans plusieurs langues jusqu’à ce que la lumière soit rétablie. Le dernier chant était ‘Siyahamba’ (Nous marchons dans la lumière de Dieu). » 


    Agus Setianto, chanteur 

    GKMI Gloria Patri, Semarang, Indonésie 
    14e Assemblée : Zimbabwe 2003 

    « J’ai vécu un moment inoubliable lorsque j’animais le temps de louange du matin et que Marilyn Houser Hamm, qui présidait, a annoncé que je fêtais mon anniversaire ce jour-là. Le 16 août 2003, 7 000 personnes du monde entier ont chanté pour moi le jour de mon anniversaire ! C’était incroyable. » 


    Marisol Arriaga Aranda, chanteuse et guitariste 

    Mexique 
    16e Assemblée : PA 2015 

    « Pour moi, l’Assemblée de la Conférence mennonite mondiale tout entière est un merveilleux souvenir, mais je vous parlerai surtout d’un moment où nous priions avec la chorale avant de monter sur scène… Ma sœur venait de m’annoncer que ma nièce de 9 ans allait être opérée en urgence. J’ai pu demander au groupe d’intercéder pour ma nièce et ce fut un très beau moment de communion. Mon coeur a reçu la paix, et j’ai dit à ma sœur que le groupe de la chorale priait pour ma nièce. Je remercie Dieu que l’opération de ma nièce se soit bien passée. » 

    « Cela m’a motivé à avoir une vision globale de nos communautés anabaptistes. Par-dessus tout, nous vivons l’unité en intégrant des cultures et des nations qui enrichissent notre façon d’être en communauté ; un espace libre, créatif et plein d’espoir. Un lieu de culte qui résonne de la grâce multiforme de Dieu. » 


    Saptojoadi, Chanteur et guitariste

    GITJ Banyutowo, Indonésie 
    15e Assemblée : Paraguay 2009 

    « J’étais ravi à l’idée d’être membre d’une chorale internationale et de participer à la musique de l’Assemblée. Je jouais sur une guitare empruntée avec deux autres personnes. Pendant une semaine, mes nouveaux amis musiciens du Paraguay, du Canada, des Etats-Unis, d’Allemagne, de France et de la RD Congo ont répété 42 chansons de nombreux pays. J’ai apprécié la musique traditionnelle du Paraguay. » 

    « Au cours de la louange de l’Assemblée, M. Paul Dueck m’a donné l’occasion de chanter deux fois [ma composition originale] Dhuh Pangeran. J’étais si fier de chanter ma chanson devant environ 5 000 personnes du monde entier. Je suis aussi très fier parce que beaucoup de gens aiment cette chanson. Grâce à Dhuh Pangeran, j’ai rencontré des gens de la CMM, des amis qui éditaient le recueil de chants Voices Together, et beaucoup d’anabaptistes. » 

    « Je continue à utiliser le recueil international de chants de la CMM (2009) à la maison. J’ai traduit certains d’entre eux et converti les notes de musique en notation numérique. Je veux faire découvrir ces chants aux membres de notre église et les chanter dans notre langue. » 


    “Dodó Miranda” Adão João Gomes de Miranda, vocaliste 

    Angola 
    16e Assemblée : PA 2015 

    « J’ai beaucoup appris de la dernière conférence en particulier la tolérance, et faire plus attention à l’autre. Que Dieu continue à nous donner des capacités pour mieux servir son ministère. » 

  • Prendre refuge auprès du Seigneur

    Cette méditation s’inspire de la question « Et maintenant ? », alors que les responsables d’église évaluent les changements survenus en raison de la COVID-19. 


    Le psaume 73 illustre la frustration compréhensible lorsque l’expérience vécue ne correspond pas aux espérances du Psaume 1.  

    Ici le psalmiste voit « la prospérité (shalom) des impies » plutôt que des « justes ». Leur « paix » est complète et « tape-à-l’œil » – ils sont en bonne santé physique, bien nourris et ne souffrent d’aucun problème. Pour aggraver les choses, ils ne cachent pas leur méchanceté, mais ils sont remplis d’orgueil et « menacent d’exploiter durement », ils accroissent leur fortune pendant que d’autres souffrent. 

    En bref, ceux-là mêmes dont la voie devrait « se perdre » (Psaume 1/6) non seulement se portent bien, mais ont la haute main sur les autres. Le monde est à l’envers…

    Le psalmiste se désespère. Comme Job, il se demande si cela ne sert à rien de garder « son cœur pur » ou d’être innocent. En dépit de ses meilleurs efforts, la récompense prévisible que le Psaume 1 suggère n’apparaît tout simplement pas ; ce n’est pas juste ! 

    Le changement frappant d’attitude, son moment de réorientation, se produit à l’entrée du sanctuaire (v.17). 

    Il est convaincu que la prospérité des impies est temporaire ; il espère encore qu’ils trébucheront, mais cela peut prendre un certain temps. Plus important encore, l’Éternel n’est plus considéré comme le « Père Noël » qui punit les « méchants » et récompense les « gentils » ; la relation avec Dieu est devenue sa propre récompense. 

    « Qui aurais-je au ciel ?
    Puisque je suis avec toi,
    je ne me plais pas sur terre. » (Psaume 73/25)

    Bien que le psalmiste ne s’éloigne pas complètement d’un esprit punitif (le v. 27 réitère la conviction selon laquelle « qui s’éloigne de toi périra »), le facteur déterminant est maintenant devenu relationnel (proximité ou distance par rapport à Dieu). Plutôt que d’être envieux de la prospérité des méchants, comme au début, le psalmiste prend plaisir dans une relation plus étroite avec Dieu. 

    L’affirmation finale souligne un motif crucial dans les Psaumes, souvent lié à la prière elle-même (à comparer avec le Psaume 2/11 ; 91/2). L’acte de venir à Dieu, dans la frustration et même la colère, représente une manière essentielle de « prendre refuge » auprès du SEIGNEUR.

    —Un article de la CMM par W. Derek Suderman, professeur de l’Ancien Testament (études théologiques) au Conrad Grebel University College (Canada), qui fréquente Stirling Ave. Mennonite Church à Kitchener, Ontario, Canada.


    Constatant comment la pandémie a changé les rituels, les habitudes et les attentes autour de la fréquentation de l’église, MennoMedia a développé une série de méditations, de réflexions et d’outils pratiques destinés à équiper les pasteurs et les églises et à nourrir la communauté : « Et maintenant ? Guider les églises à travers la COVID-19. »

     

    Pour en savoir plus sur les séries de MennoMedia et pour télécharger du matériel (en anglais), cliquez ici

     

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  • Les membres de l’équipe de l’Assemblée nous disent pourquoi ils y retournent encore

    Nombreux sont ceux qui aujourd´hui travaillent pour la Conférence Mennonite Mondiale et qui ont commencé comme participants ou délégués à son Assemblée réunie tous les 6 ans. Dans cet article, des membres du personnel de l’Assemblée racontent comment l’Assemblée a transformé leur vision de l’Église : du local au mondial, du petit au grand, de la relation donateur-bénéficiaire à celle de partenaires égaux dans le ministère, et pourquoi ils ont envie de cette communion mondiale.  

    Participants / délégués des Assemblées passées

    Liesa Unger, Allemagne, Responsable des événements internationaux de la CMM  

    J’ai assisté à ma première Assemblée réunie à Strasbourg, France, en 1984, lorsque j’avais 20 ans. Nous nous y sommes rendus à vélo, un périple de 100km depuis ma paroisse en Allemagne. Cette expérience a changé ma vie tant et si bien que j’ai participé à toutes les Assemblées depuis. Je veux revivre ces rencontres avec des gens de partout dans le monde qui ont un profond impact sur ma vie et élargissent mes horizons. 

    Ebenezer Mondez, Philippines, membre du comité YABs et assistant aux inscriptions à l’Assemblée  

    Lorsque je suis allée à l’Assemblée en Pennsylvanie en 2015 en tant que déléguée au Sommet Mondial de la Jeunesse (GYS), je ne connaissais rien de la famille mennonite mondiale. Je viens d’un pays qui a toujours reçu des missionnaires étrangers. Nous avons toujours été les bénéficiaires. L’Assemblée m’a aidé à me rendre compte que j’avais aussi des dons à partager. Je suis d’une très petite église qui compte moins de 1000 membres au niveau national, mais j’ai été choisie pour siéger au comité YABs (Jeunes Anabaptistes), modestement au service de la jeunesse de l’église mondiale. Pour moi, c’est important de pouvoir partager ce que j’ai… même si je ne suis pas blanche et que je n’ai pas de formation théologique. Je peux apporter ma contribution au Royaume de Dieu – nous le pouvons tous. Et c’est ça, la formidable famille mennonite mondiale pour moi. 

    Tigist Tesfaye, Éthiopie, coordinatrice des bénévoles de l’Assemblée et mentor des Jeunes Anabaptistes  

    J’étais participante au GYS du Paraguay en 2009, je faisais partie du comité d’organisation du GYS de Pennsylvanie en 2015, et maintenant, je fais partie du personnel. Pour moi, l’Assemblée, c’est un aperçu du Royaume de Dieu tel que nous el connaitrons au paradis. Je me réjouis. 

     

    Nelson Martinez, Colombie, Coordinateur des inscriptions à l’Assemblée 

    Indonésie 2022 sera ma deuxième Assemblée réunie, et pour la deuxième fois je ferai partie du personnel. Pennsylvanie 2015 était un événement énorme et nous avions une toute petite équipe. Ce que nous avons réussi à faire est impressionnant. C’est pour cela que je reste dans l’équipe, je crois qu’avec Dieu, tout est possible. Lorsque la conférence est terminée, on n’a pas envie de partir, de quitter le lieu et les personnes avec qui on a travaillé si étroitement. Je suis certain que ce sera le cas pour Indonésie 2022 aussi. C’est merveilleux de travailler avec le monde entier vers un objectif commun. 

    Rianna Isaak-Krauss, Canada/Allemagne, assistante Assemblée réunie

    Ma première Assemblée c’était Pennsylvanie 2015, j’y étais déléguée GYS pour Winnipeg, Canada. J’adore l’Assemblée parce que c’est là que je rencontre des complices dans l’aventure de construction du Royaume de Dieu. Nous y rencontrons d’autres disciples de Jésus passionnés de justice, de paix et de communauté. Des personnes avec qui on s’entend profondément. Ce lien est très fort. J’y ai aussi rencontré mon mari. Nous étions tous deux délégués GYS et notre rencontre a changé le cours de nos vies. .  

    Jardely Martinez,  Colombie, Coordinatrice du programme des jeunes à l’Assemblée 

    L’Assemblée réunie, c’est non seulement l’endroit idéal pour les rencontres mais aussi pour être encouragé dans notre parcours spirituel communautaire. Ma première Assemblée c’était Pennsylvanie 2015 et j’étais encouragée en rentrant chez moi de pouvoir raconter à ma paroisse que nous faisons partie d’une famille spirituelle plus vaste. Je veux qu’ils puissent vivre cela. L’Assemblée nous permet de nous encourager les uns les autres. Je suis vraiment reconnaissante pour cela.

    Preshit Rao, Inde, assistant pour les inscriptions à l’Assemblée 

    Je suis allé à Pennsylvanie 2015, à l’âge de 19 ans, en tant que délégué GYS. Depuis, Dieu m’a aidé en me donnant des occasions de travailler avec la CMM et de servir dans divers domaines, alors que je n’aurais jamais imaginé pouvoir servir la communauté mondiale ainsi. Je suis reconnaissant, et j’apprends beaucoup. C’est agréable de côtoyer des gens du monde entier. Dans les moments difficiles, si vous avez une famille mondiale, elle est là avec vous ; elle prie pour vous. C’est très rassurant de savoir cela. Beaucoup ont été touchés par la pandémie : L’Assemblée sera un temps pour s’encourager mutuellement. 

    Agus Setianto, Indonésie, coordinateur national de l’Assemblé 

    Ma première Assemblée c’était Winnipeg 1990, où j’ai présenté une danse indonésienne traditionnelle. Ensuite, à Calcutta 1997, j’ai également participé aux spectacles culturels ; à Bulawayo 2003, j’ai intégré la chorale internationale ; au Paraguay 2009, j’étais membre du Conseil général ; et à Pennsylvanie 2015, j’ai été élue membre du Comité exécutif pour l’Asie. Je suis maintenant coordinateur national. Lors de toutes les Assemblées précédentes, j’ai pris part en tant que participant et délégué, mais je ne connaissais pas l’énorme travail qui se cachait derrière tout cela. Maintenant, c’est à mon tour d’apprendre à vous accueillir, à l’occasion de ma 6ème Assemblée réunie. 

    Elina Ciptadi, Indonésie, Communication de l’Assemblée 

    Ma première Assemblée c’était Bulawayo 2003, et j’ai participé à toutes les Assemblées réunies depuis. Une fois que vous avez participé à une Assemblée, vous ne pouvez plus vous arrêter, car une communauté mondiale comme celle-ci est rare. Normalement, vous vous réunissez avec les gens de votre église, de votre groupe de maison, et vous avez l’impression que les difficultés que vous rencontrez ne concernent que vous. Puis vous allez à l’Assemblée, et vous vous rendez compte que beaucoup d’autres les partagent. En les écoutant, nous découvrons diverses façons de suivre Jésus et de devenir de meilleurs témoins. Ce lien est fort et source d’encouragement. Ce sont des liens qui peuvent changer le cours de nos vies. 

    Karina Derksen-Schrock, États-Unis, coordinatrice de la traduction et de l’interprétation 

    Ma première Assemblée c’était Bulawayo 2003. Tout l’intérêt de l’Assemblée ce sont les relations que nous y tissons et la possibilité de continuer de se retrouver au long des années. Je me réjouis de rencontrer de nouvelles personnes l’année prochaine. 

     

    Messages de nos hôtes :  

    Lorenzo Fellycyano,Indonésie, assistant pour les inscriptions à l’Assemblée 

    Je n’ai participé à aucune des précédentes Assemblées réunies de la CMM. Mais chaque fois que je suis en contact avec à la communauté mondiale, je me retrouve toujours dans les autres et à travers les autres. Je vois des similitudes et des différences chez les personnes de milieux culturels différents qui sont entrées dans ma vie. En les rencontrant, je me trouve moi-même. 

    Rut Arsari,Indonésie, assistante pour les inscriptions à l’Assemblée 

    Ce sera ma première Assemblée, et je me réjouis beaucoup même s’il y a beaucoup de choses auxquelles nous réfléchissons encore et que j’ai beaucoup de questions. Pour moi, l’Assemblée ressemble à une petite bo√Æte au-dessus de laquelle flotte un point d’interrogation, comme dans les dessins animés. √Ä l’extérieur de cette bo√Æte, il y a des choses que j’ai apprises et lues sur l’Assemblée, mais je ne sais toujours pas ce qu’il y a à l’intérieur. C’est pourquoi j’ai choisi de faire partie de l’équipe de l’Assemblée : Je veux savoir ce qu’il y a dans la bo√Æte. La seule façon de le savoir est de participer à l’Assemblée. Peu importe le nombre d’Assemblées auxquelles vous avez participé, chacune d’entre elles vous offrira quelque chose de nouveau. 

    Ary Rusdianto, Indonésie, Coordinateur de traduction et interprétation en la langue indonésienne 

    Je me réjouis de retrouver des vieux amis qui ont participé au programme d’échange du Mennonite Central Committee il y a longtemps. Indonésie 2022 sera une réunion d’anciens et j’espère que beaucoup pourront venir en Indonésie. 

     

    Sarah Yetty, Indonésie, Coordinatrice nationale de l’Assemblée 

    Je me réjouis de vous accueillir à la première Assemblée réunie en Indonésie. En attendant, nous essayons d’accélérer la vaccination contre le COVID-19 dans la région de Semarang et ses environs afin de protéger la population. En plus d’avoir mis à disposition le JKI Holy Stadium pour en faire un centre de vaccination, nous faisons également du porte-à-porte pour nous assurer que tout le monde a accès aux vaccins. (En date du 10 octobre 2021, la moitié de la population du centre de Java a reçu sa première dose, 20% a été entièrement vaccinée). 

    Daniel Trihandoyo, Indonésie,Levée de fonds et marketing Assemblée 

    En 2009, j’avais prévu de participer à l’Assemblée du Paraguay, mais je n’ai pas pu obtenir de congé de mon travail. Indonésie 2022 sera ma première Assemblée et je suis heureux de soutenir la levée de fonds et le marketing. Nous avons un long chemin à parcourir en matière de collecte de fonds en raison de la pandémie, mais l’équipe est enthousiaste à l’idée de poursuivre le travail et de faire de l’Assemblée une réussite. 

    Lydia Suyanti, Indonésie, assistante Assemblée 

    Indonésie 2022 sera ma première Assemblée, mais aussi le plus grand événement auquel j’ai jamais assisté, où je pourrai rencontrer des gens du monde entier et partager notre amour pour Jésus. Je suis heureuse d’avoir une famille internationale avec la Conférence Mennonite Mondiale. 

     

    Simon Setiawan, Indonésie, assistant logistique Assemblée

    Indonésie 2022 sera ma première Assemblée, et je me réjouis d’accueillir et de servir les participants qui viendront dans mon pays. 

     


    Il n’est pas trop tôt pour inscrire l’Assemblée 2022 dans votre calendrier :  

    Assemblée réunie 5-10 juillet 2022
    Sommet Mondial de la Jeunesse 1-4 juillet 2022  
    Ou participez virtuellement. Plus d’informations ici 

     

  • Après une conversation de 5 ans avec des théologiens des traditions catholique romaine et luthérienne, le Comité Foi et Vie a invité les membres de la Conférence Mennonite Mondiale à examiner ensemble leurs pratiques anabaptistes pour Renouveau 2028 dans deux webinaires intitulés « Croyez et soyez baptisés : une conversation sur le baptême. »


    Contexte biblique, théologique et historique du baptême des croyants

    Le 21 janvier 1525, un petit groupe de jeunes hommes se rassembla secrètement dans la ville suisse de Zurich pour un culte inhabituel. Ils avaient été élevés dans la religion catholique, mais depuis plusieurs années, ils se réunissaient pour étudier la Bible et discuter avec leur mentor, Ulrich Zwingli, le prêtre de l’église principale de la ville, la Grossmünster.

    En lisant les Écritures, le groupe a commencé à remettre en question certaines pratiques de l’Église catholique, y compris le baptême des enfants, mais ils étaient divisés sur les étapes suivantes. Zwingli, soutenu par le conseil municipal de Zurich, demanda que soient faites progressivement une série de réformes modérées. Les membres du groupe d’étude biblique résistèrent. Si les Écritures étaient claires, ont-ils soutenu, des changements dans la pratique de l’Église devraient être immédiates, quelles que soient les conséquences politiques ou sociales.

    Ainsi, le 21 janvier 1525, le petit groupe renonça formellement à leur baptême d’enfant et, de la même manière que Jésus et Jean-Baptiste, reçut le baptême à l’âge adulte. C’était pour eux le symbole de leur engagement volontaire à suivre le Christ et à se soutenir mutuellement dans ce nouveau pas de foi.

    action semble presque banale. Après tout, qu’y a-t-il de si dérangeant dans le fait qu’un groupe de personnes se rassemble pour la prière et se verse ensuite de l’eau sur la tête ? Pourtant, cette action – qui marqua le début du mouvement anabaptiste (ou des ‘rebaptisés’) – eut de profondes conséquences. Quelques jours plus tard, le conseil municipal de Zurich ordonna l’arrestation et l’emprisonnement de toute personne participant à de tels baptêmes. En 1526, les autorités déclarèrent que le baptême des adultes était un crime capital. Et en janvier 1527, Félix Manz, chez qui le groupe s’était rencontré, subit l’ultime conséquence de ses convictions. Mains et pieds attachés à un poteau en bois, il fut ‘baptisé’ une fois de plus – poussé dans les eaux glacées de la rivière Limmat lors d’une exécution publique.

    Le mouvement anabaptiste s’étendant, les responsables religieux et politiques les condamnèrent comme étant des hérétiques. Au cours des décennies suivantes, environ 3 000 croyants furent exécutés pour le crime d’être ‘anabaptistes’ ou ‘rebaptiseurs’.

    Pourtant, ce mouvement perdure. Aujourd’hui, environ 2,2 millions de chrétiens dans le monde s’identifient à la tradition anabaptiste, y compris les 107 associations d’églises qui font partie de la Conférence Mennonite Mondiale.

    Les éléments (du baptême) semblent assez simples : de l’eau, des témoins, et quelques mots soigneusement choisis. Pour un laïc regardant de l’extérieur, il peut sembler difficile de comprendre pourquoi la pratique chrétienne du baptême est si importante. Mais malgré sa simplicité, presque tous les groupes chrétiens considèrent le baptême comme un événement fondateur – un rituel qui exprime les convictions fondamentales de leur foi.

    Église chrétienne, pourtant elles ont été la source de nombreux désaccords et de débats parmi les chrétiens.

    • Le baptême est-il essentiel pour le salut ?
    • Quel est l’âge approprié pour être baptisé ?
    • Comment le rituel doit-il être pratiqué ?
    • Le baptême confère-t-il le salut en soi ou est-il un symbole du salut déjà reçu ?

    Le baptême dans la tradition chrétienne

    Un baptême en plein air en République Dominicaine.
    Photo: Mariano Ramírez

    Les racines du baptême chrétien puisent profondément dans les images bibliques de l’eau – un symbole permanent de purification, de rafraîchissement et de vie elle-même. Dans l’Ancien Testament, l’eau est souvent associée à la puissance de guérison de Dieu : une source dans le désert, un puits vivifiant, ou la justice qui coule ‘comme un fleuve puissant’.

    Le symbole du baptême chrétien vient directement de l’histoire de l’Exode (Ancien Testament) lorsque Dieu a séparé les eaux de la mer Rouge pour permettre aux enfants d’Israël de fuir l’esclavage en Égypte et d’échapper aux armées du Pharaon. Cet acte dramatique ‘la traversée les eaux’ marque la renaissance des enfants d’Israël. Après avoir traversé les eaux, ils n’étaient plus esclaves – ils étaient devenus la nouvelle communauté du peuple de Dieu, liés les uns aux autres par le don de la Loi et par leur dépendance à Dieu pour les guider et les nourrir.

    Les échos de l’histoire de l’Exode peuvent être clairement entendus dans le Nouveau Testament, dans le récit de Jean, qui a été surnommé ‘Le Baptiste’. La prédication enflammée de Jean appelait à la repentance – une transformation du cœur symbolisée par une purification rituelle dans les eaux du Jourdain. Selon les évangiles, Jésus n’a commencé son ministère officiel qu’après avoir été baptisé par Jean. Cet acte – accompagné de la bénédiction de Dieu et de la présence claire du Saint-Esprit – a marqué un ‘traversée’ pour Jésus vers un nouveau ministère de guérison et d’enseignement, qui a culminé trois ans plus tard lors de sa crucifixion, sa mort et sa résurrection.

    rucifixion, sa mort et sa résurrection. Les premiers chrétiens considéraient le baptême comme un symbole riche de significations tirées à la fois de l’Ancien Testament et de la vie de Jésus. Comme l’Exode, le baptême dans l’Église primitive symbolisait le renoncement à une vie asservie au péché et une ‘traversée’ vers une nouvelle identité avec une communauté de croyants qui, comme les enfants d’Israël, s’engageaient à vivre dans la dépendance de Dieu.

    Nombre de premiers chrétiens considéraient également le baptême comme une sorte de répétition de la mort et de la résurrection du Christ. Les candidats au baptême entraient nus dans l’eau, dépouillés et vulnérables, comme le Christ sur la croix, mourant ainsi à leur ancien moi. Après être sortis de l’eau, ils étaient vêtus de robes blanches comme symbole de la résurrection et de leur nouvelle identité en tant que disciples de Jésus.

    Des preuves solides datant des deuxièmes et troisièmes siècles suggèrent que les premiers chrétiens ne baptisaient que les adultes, et ce, seulement après une longue période d’instruction et de formation sévères. En d’autres termes, l’Église primitive réservait le baptême à ceux qui avaient connu une transformation du cœur, étaient engagés dans une vie quotidienne de disciple et étaient prêts à faire partie d’une nouvelle communauté de croyants.

    Du baptême volontaire au baptême des enfants

    Cependant, au cours du IVe siècle, cette pratique a commencé à changer. La cause en est principalement la conversion de l’empereur romain Constantin en 312 après J.C., un événement qui a lentement transformé la nature même de l’Église chrétienne. Pendant le siècle suivant la conversion de Constantin, d’une petite minorité persécutée, éloignée du centre du pouvoir politique, l’Église est devenue une puissante institution. Ses évêques en sont venus à s’appuyer sur les armées de l’empire romain pour leur protection et pour éliminer l’hérésie.

    Peu à peu, le christianisme est devenu la religion ‘officielle’ des empereurs romains – une sorte de colle religieuse et culturelle aidant à unir un empire en train de se fragmenter

    Puisque tous les habitants étaient désormais obligés de devenir chrétiens, il n’y avait plus de raison d’associer le baptême à la repentance, à une transformation de vie ou à une nouvelle identité au sein d’une communauté de croyants.

    √Ä peu près à la même époque, de nouvelles discussions ont eu lieu pour défendre la pratique du baptême des enfants. Par exemple, à la fin du IVe siècle, saint Augustin (354-430) a insisté sur le fait qu’à partir du moment même de la naissance, les êtres humains étaient esclaves du péché. Le baptême des enfants, affirmait-il, était nécessaire pour le salut de l’âme de l’enfant. Dans son enseignement, l’acte du baptême lui-même conférait un don spirituel de grâce à l’enfant. Le sacrement du baptême incorporait l’enfant dans l’Église, sauvant son âme de la tâche du péché originel et du pouvoir de l’enfer.

    Dans la société médiévale postérieure, le baptême marquait également l’appartenance d’un enfant à la communauté civique ; l’enfant était enregistré pour, plus tard, payer des imp√¥ts et faire allégeance au seigneur féodal local.

    Les leaders de la Réforme, Luther, Zwingli, Calvin et d’autres ont convenu que les enfants devaient être baptisés à la naissance. Luther affirmait que le baptême des enfants confirme que nous sommes totalement dépendants du don gratuit de la grâce de Dieu pour notre salut – et n’est pas le résultat de nos propres actions. Zwingli a fait remarquer que Jésus enseignait que nous devons devenir « comme des enfants » pour entrer dans le royaume de Dieu. Le baptême des enfants, comme la circoncision pour les Juifs de l’Ancien Testament, était un signe d’inclusion dans le corps des croyants et un engagement de la part des croyants à élever cet enfant dans les voies de Dieu.

    Convictions anabaptistes-mennonites sur le baptême

    Ainsi, lorsque les responsables anabaptistes commencèrent à contester la pratique du baptême des enfants, il y eut des réactions de confusion, de colère et finalement de violence.

    Pour les anabaptistes, le principal argument en faveur du baptême des croyants, par opposition au baptême des enfants, repose sur un principe fondamental de la Réforme elle-même : « l’ Écriture seule ». Les anabaptistes du XVIe siècle ne trouvèrent aucune justification scripturaire de la pratique du baptême des bébés dans le Nouveau Testament. Mais les enseignements de Jésus liaient explicitement le baptême à la repentance et à la foi – ce qui n’était évidemment pas possible pour un enfant. En ordonnant aux disciples de prêcher la bonne nouvelle de l’évangile, par exemple, Jésus a promis : « Quiconque croit et est baptisé sera sauvé » (Marc 16/16). L’ordre ici est clair : la foi d’abord, puis le baptême.

    √Ä la fin de son ministère, dans un dernier avertissement aux disciples, Jésus parla à nouveau du baptême. « Allez donc », dit-il aux disciples dans Matthieu 28 :19-20, « et faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à obéir à tout ce qui je vous ai commandé. »

    Là encore, l’ordre est important. Jésus a commandé à ses disciples de « faire des disciples », puis de les baptiser dans l’espoir que les nouveaux convertis apprendraient aussi à obéir aux commandements du Christ. En d’autres termes, on devient disciple de Jésus en entendant, en comprenant et en répondant à un appel – tout comme l’avaient fait les premiers disciples

    Ce même ordre se reproduit dans l’histoire des premiers baptêmes de l’Église apostolique telle qu’elle est rapportée dans Actes 2. L’histoire commence avec Pierre prêchant à une foule de juifs qui se sont rassemblés à Jérusalem pour la célébration annuelle de la Pâque. Il termina son sermon par un appel à la repentance. « Ceux qui ont accepté son message », conclut le récit « furent baptisés ».

    Pour les anabaptistes (et les groupes qui leur ont succédé) l’engagement à suivre Jésus impliquait une conversion ou un « retournement » – une réorientation radicale des priorités, symbolisée par le baptême, ce qui pouvait conduire à la persécution et même à la mort. Ce n’était pas une décision qui pouvait être prise par un nourrisson !

    Le sens du baptême : une corde à trois brins

    Le pasteur Sang Nguyen Minh
    baptise Nguyen Thi Lien au Vietnam.
    Photo: l’église mennonite de Hoi An

    Les anabaptistes ne croyaient pas que l’acte du baptême en lui-même faisait d’une personne un chrétien. Au contraire, le baptême était le ‘signe’ extérieur ou le ‘symbole’ d’une transformation intérieure.

    Bien s√ªr, les symboles peuvent avoir plusieurs significations. S’appuyant sur le verset de 1 Jean 5, les anabaptistes décrivaient fréquemment le baptême comme une sorte de corde à trois brins : l’esprit, l’eau et le sang représentaient les éléments essentiels du baptême :

    Les enfants de Dieu sont ceux qui croient que Jésus est le Christ et qui suivent ses commandements. Trois choses, dit Jean, témoignent que Jésus est le Fils de Dieu : « l’Esprit, l’eau et le sang ; et les trois s’accordent » (1 Jean 5/8).

    1. √Ä son niveau le plus élémentaire, le baptême est un signe visible de l’œuvre transformatrice du Saint-Esprit. C’est une reconnaissance publique que le croyant s’est repenti de ses péchés, a accepté le pardon de Dieu et a « remis sa vie entre les mains du Christ ». Le baptême célèbre le don du salut : le don de la grâce : amour, pardon et nouvelle vie.

    2.En même temps, le baptême est aussi signe d’appartenance à une nouvelle communauté. Dans le baptême d’eau, nous nous joignons une communauté, ce qui implique l’accompagnement, la discipline et la fraternité. Lors du baptême, nous promettons de donner et de recevoir les avis et conseils des autres, de partager nos biens et d’être au service dans la mission plus large de l’église. Dans la tradition anabaptistemennonite, le salut n’est jamais purement privé ou intérieur ; notre foi s’exprime toujours dans les relations avec les autres.

    3. Enfin, par le baptême, les nouveaux croyants promettent de suivre le chemin de Jésus : vivre comme il a vécu et enseigné, même si cela a pour conséquence (comme pour Jésus) l’incompréhension, la persécution, la souffrance ou même la mort. Il ne suffit pas de proclamer le pardon des péchés ou d’avoir son nom inclus dans une liste de membres d’église. Le baptême implique également un mode de vie modelé sur celui de Jésus : aimer Dieu de tout son cœur et aimer son prochain comme soi-même.

    Les anabaptistes du XVIe siècle ont cherché à retrouver ces enseignements qui étaient devenus vagues dans l’histoire de l’Église. Sur la base de ces principes bibliques, ils ont conçu le baptême comme un signe de la présence transformatrice de l’Esprit, comme une marque d’appartenance à une communauté et comme une volonté de suivre le Christ, quelles qu’en soient les conséquences.


     

    John Roth est secrétaire de la Commission Foi et Vie. Professeur d’histoire à Goshen College, il est membre de Berkey Avenue Mennonite Church, Goshen, Indiana, (États-Unis).

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2021 de Courier/Correo/Courrier.
  • « Car, en vérité je vous le déclare, si un jour vous avez de la foi gros comme une graine de moutarde, vous direz à cette montagne : “Passe d’ici là-bas”, et elle y passera. Rien ne vous sera impossible. » (Matthieu 17/20) 

    En juillet 2009, des responsables des trois unions d’églises mennonites indonésiennes GITJ, GKMI et JKI se sont retrouvés à discuter devant un dortoir à Asuncíon, au Paraguay. Sans être des inconnus les uns pour les autres, leurs chemins se croisaient rarement. Chanter ensemble lors d’un des cultes de l’Assemblée au Paraguay était la première fois qu’ils accomplissaient une tâche ensemble.  

    Les trois groupes qu’ils représentaient avaient une histoire complexe, faite de séparations et de divisions, mais ce jour-là, lorsqu’ils ont chanté ensemble au Paraguay, ils ont choisi avec justesse la chanson populaire indonésienne « En Jésus, nous sommes frères et sœurs ». 

    Là, dans le contexte détendu de la 15e Assemblée de la Conférence mennonite mondiale, quelque chose de significatif a changé dans leur relation. « Nous avons réalisé que nous avions tous le même âge et que nous partagions beaucoup de préoccupations et de valeurs », dit David Meijanto. 

    Pour la première fois, les membres du groupe ont demandé : Pourquoi ne nous réunissons-nous pas plus souvent en Indonésie ? 

    Les responsables d’église sont retournés en Indonésie avec l’engagement de se réunir tous les trois mois pour échanger et s’encourager mutuellement. Lors d’une de ces réunions « Indo-Menno », l’idée a émergé que les trois groupes pourraient ensemble accueillir le Rassemblement mondial de la CMM de 2021 en Indonésie. Leur proposition d’accueillir le Rassemblement en 2021 a été acceptée par le Conseil Général de la CMM lors des réunions de 2012 à Bâle, en Suisse. 

    Aujourd’hui, les responsables de ces trois synodes dépassent leurs différences pour rechercher de nouveaux partenariats entre eux et avec le monde mennonite dans son ensemble.  

    Déplacer des montagnes 

    Lorsque la pandémie a frappé le monde au début de 2020, les voyages non essentiels ont été interrompus. Bien que les assemblées de la CMM au Zimbabwe aient coïncidé avec des épidémies auparavant (Zika en 2015 ; H1N1 en 2009 ; SRAS avant 2003), personne à la CMM n’avait connu une épidémie mondiale nécessitant l’annulation de tous les voyages. 

    Rapidement, le Conseil Consultatif National a accepté de reporter l’Assemblée à 2022, en faisant également évoluer le format vers un format hybride : offrir une participation en personne et virtuelle.  

    Aujourd’hui, alors que le pays se prépare à assouplir les restrictions de voyage et à autoriser les visiteurs en provenance de 18 pays, les trois synodes qui composent l’église mennonite d’Indonésie se réjouissent de vous accueillir en juillet 2022 – en personne ou virtuellement. 

    Quelle que soit la façon dont vous choisirez de participer, Indonésie 2022 offrira une excellente perspective sur la façon dont l’anabaptisme s’est enraciné en Indonésie. 

    Il n’est pas trop tôt pour mettre les dates du 5 au 10 juillet 2021 dans votre calendrier. Les inscriptions seront ouvertes en décembre 2021. 


    A propos des trois synodes mennonites en Indonésie : 

    Gereja Injili di Tanah Jawa (Église Évangélique de Java – GITJ) 

    GITJ Margorejo

    Née en 1854 du travail du missionnaire et linguiste mennonite néerlandais Pieter Jansz, la GITJ fut la première assemblée anabaptiste-mennonite au monde dont les membres n’étaient pas principalement d’origine européenne ou nord-américaine. Une figure influente des débuts de la GITJ était Kyai Ibrahim Tunggul Wulung, un mystique local qui a aidé à ancrer le message de l’Évangile dans un idiome javanais distinctif. En 2019, la majorité des membres des 117 congrégations du GITJ vivent dans des zones rurales autour de Jepara et Pati, parlent javanais, travaillent comme ouvriers et pratiquent un style liturgique assez formel. 

    Gereja Kristen Muria Indonesia (Église Chrétienne Muria d’Indonésie – GKMI) 

    GKMI Gloria Patri

    Les origines de GKMI remontent aux immigrants chinois qui se sont installés à Java au début du XXe siècle. En 1917, Tee Siem Tat, un homme d’affaires chinois, est devenu chrétien lorsque lui et un autre membre de sa famille ont été miraculeusement guéris après avoir écouté les récits de l’Évangile. L’identité anabaptiste des congrégations qui en ont résulté a été renforcée dans les années 1950 et 1960, lorsque Hermann Tann a travaillé activement pour introduire la théologie et la pratique mennonite. En 2020, quelque 129 paroisses composent la GKMI. Ses membres sont pour la plupart d’origine chinoise, bien éduqués et fortement engagés dans la mission. 

    Jemaat Kristen Indonesia (Congrégations Chrétiennes d’Indonésie – JKI) 

    JKI Injil Kerajaan

    Les JKI sont apparues à la fin des années 1970 comme un mouvement de renouveau charismatique au sein de la GKMI. Sous la direction d’Adi Sutanto, un petit groupe de prière de la GKMI a commencé à intégrer le parler en langues, la guérison par la foi, les visions et les prophéties dans son culte régulier. L’union JKI, formée en 1985, a depuis grandi et compte aujourd’hui 400 congrégations, dont plusieurs aux États-Unis, en Australie et aux Pays-Bas. L’église JKI la plus connue combine des cultes charismatiques avec des ministères sociaux et un solide programme d’évangélisation dans la ville de Semarang. Ce « stade sacré » de 20 000 membres accueillera le Rassemblement de la CMM en 2021. 

    —Article original écrit par John D. Roth, secrétaire de la Commission Foi et Vie de la CMM ; professeur d’histoire au Goshen College, Indiana, USA ; directeur de l’Institute for the Study of Global Anabaptism. Mis à jour en octobre 2021 par la Conférence Mennonite Mondiale.


     

  • Présentation de la Famille Mondiale

    Kapatirang Menonita Ng Pilipinas Incorporated : Philippines 

    conférence émergente

    Kapatirang Menonita Ng Pilipinas Incorporated(Frères Mennonites des Philippines) il s’agit d’une conférence émergente qui travaille en partenariat avec l’ICOMB. La Conférence est composée de 8 églises et congrégations locales situées dans différentes régions du pays, avec un total d’environ 670 membres. 

    Bien qu’il s’agisse encore d’une Conférence relativement petite, les Frères Mennonites des Philippines louent Dieu pour les familles et les personnes qui permettent aux églises de servir. La Conférence attend avec impatience la reprise des activités présentielles, comme les études bibliques à domicile, les visites, les activités de sensibilisation dans le campus et dans d’autres ministères. 

    En septembre 2021, les événements suivants ont eu lieu au Ministère de l’Implantation d’Églises des Philippines: 

    Ministère des Jeunes de Tagusao Shore 

    Ce fut un jour heureux et béni lorsque 16 jeunes et 1 adulte ont décidé de suivre Jésus dans le baptême. Ils sont également guidés par Pastor Shown dans le discipulat et l’apprentissage des instruments de musique, résultat de l’intérêt des jeunes pour la musique. Certains de ces nouveaux croyants ont été initiés à l’Evangile par des équipes de TREK qui sont venues visiter le ministère à Palawan. 

    16 jeunes et 1 adulte ont décidé de suivre Jésus dans le baptême

    10e anniversaire de Tagusao Shore 

    « Dakila ang iyong katapatan » , grande est Ta fidélité, a résonné dans toute la congrégation alors qu’ils chantaient de gratitude envers la fidélité de Dieu en soutenant le ministère à Tagusao Shore, Brooke’s Point, Palawan. Les jeunes ont exécuté une danse d’interprétation qui a été appréciée par près d’une centaine de personnes, membres et invités, qui ont honoré la joyeuse célébration. Les prières pour la provision constante de Dieu pour les diverses choses nécessaires à l’achèvement de la construction de l’église sont grandement appréciées. 

    Formation au leadership missionnaire (MLT) – Modules 1 et 2  

    Nous louons Dieu pour l’opportunité d’enseigner aux pasteurs, aux leaders d’église et aux jeunes leaders des différentes églises et congrégations de Brooke’s Point. 58 participants ont suivi le module 1 et 37 ont participé au module 2. 

    « Personnellement, cette formation a enrichi ma vie spirituelle et les connaissances que j’ai acquises m’aideront à être plus efficace en tant que leader dans notre église. » – Ronnie Conde 

    « La prière du Seigneur (pour ses disciples) comme moyen de construire une intimité avec Dieu est quelque chose qui m’a vraiment béni. » – Keeya, JCLHC 

    « J’ai vraiment apprécié la formation que nous avons reçue. C’est pourquoi j’ai encouragé nos jeunes à rejoindre la formation. Louange à Dieu ! » – Vilfred, leader des jeunes, GDP 

    Centre des jeunes de Brooke’s Point

    Les cours sont toujours suspendus pour le moment. Cependant, les étudiants de l’Université d’État de Palawan (Palawan State University) sont autorisés à fréquenter le campus pour répondre aux exigences du travail scolaire. Bien que nous ayons commencé à travailler avec les jeunes leaders des sept églises locales, nous attendons l’ouverture des classes pour procéder à la rénovation du Centre étudiant proposé à côté du campus PSU. Priez avec nous pour recevoir la bénédiction et la direction de Dieu alors que nous planifions la rénovation de notre Centre étudiant.

     

     


    ICOMB
    La Communauté internationale des Frères Mennonites (ICOMB) est composée de 22 églises nationales dans 19 pays. L’ICOMB compte également des membres associés dans plus de 20 pays, tous à des stades différents sur la voie de l’adhésion à part entière. L’ICOMB existe pour faciliter les relations et les ministères afin d’améliorer le témoignage et le discipulat de ses églises nationales membres – connecter, renforcer et élargir la famille mondiale de l’ICOMB. 
  • « Lorsque je me suis inscrite au programme, je n’aurais jamais imaginé qu’il pourrait y avoir une pandémie, » déclare Elda Antonio Garcia, une participante YAMEN mexicaine. « Maintenant que je me retrouve en plein milieu de cette pandémie, je la vois plus comme une bénédiction que comme une difficulté… C’est incroyable comme les gens ont ouvert leur cœur pour aider les autres. » 

    Beaucoup des jeunes qui ont commencé l’aventure interculturelle en aout 2021 avec YAMEN (Réseau Anabaptiste Mondial d’Échange de Jeunes – un programme conjoint du Comité central mennonite et de la Conférence Mennonite Mondiale) auraient dû commencer en 2020. Les restrictions de déplacement ont empêché les prises de poste, elles ont donc été reportées d’un an. 

    Elda Antonio Garcia et Beatriz Guaza Sandoval de Colombie font partie du groupe de 20 jeunes des quatre coins du monde venus pour travailler dans un pays différent du leur. Toutes deux ont été affectée à l’agence sociale mennonite Comisión de Acción Social Menonita au Honduras en 2021/2022. 

    Ê cause de la pandémie, Beatriz Guaza Sandoval a décidé d’attendre un an au lieu de servir en Colombie. Elle est reconnaissante d’avoir eu plus de temps avec sa famille, en particulier pendant les vacances avant de partir pendant un an. 

    « Dieu me préparait. Les temps de Dieu sont parfaits. » 

    Beatriz Guaza Sandoval

    WhatsApp à la rescousse 

    « Avant d’arriver ici, j’ai demandé à Dieu comment j’allais pouvoir maintenir le lien avec mon église. Sa réponse a été simple : intéresse-toi à eux, reste en lien par la prière, » témoigne Elda Antonio Garcia. 

    Depuis le Honduras, elle est restée en contact avec sa paroisse au Mexique grâce aux messages WhatsApp. 

    Beatriz Guaza Sandoval s’est lancé un défi : « Tous les jours, j’écris un message WhatsApp à un membre de l’église différent. » Son numéro a changé et les destinataires sont parfois perplexes. D’autres disent : « Oh je savais que c’était toi parce que je n’ai pas d’autres amis avec un numéro étranger ! » 

    Elle leur demande comment ils vont et s’ils veulent partager un sujet de prière. « J’apprécie beaucoup cet exercice. Une dame m’a dit : Betty, tu as illuminé ma journée. » 

    Tiara Asrilita, une participante YAMEN d’Indonésie en service au Kenya, reste en contact avec Kingdom of Glory JKI Immanuel church en Indonésie grâce à un groupe WhatsApp. Elle reçoit les prédications de son pasteur tous les jours et échange des nouvelles avec les membres de son église. 

    Les trois jeunes femmes ont perdu des proches pendant la pandémie. Elles ont peur que quelque chose arrive à leurs familles avant qu’elles ne rentrent chez elles. 

    « J’ai un peu peur mais Jésus me protège, déclare Tiara Asrilita. Je suis tellement reconnaissante. » 

    Elda Antonio Garcia

    Comme des frères et sœurs  

    Tiara Asrilita travaille dans une école primaire catholique et elle vit avec les religieuses. « J’espère m’inspirer de l’essence de leur façon de louer Dieu. » 

    Elle est surprise de voir que les téléphones portables ne sont pas autorisés à l’église et que le style de louange est plus énergique que ce dont elle a l’habitude. « Lorsque nous voulons être plus près de Dieu, il faut encore plus louer Dieu. »  

    Beatriz Guaza Sandoval a été enchantée de découvrir que l’église du Honduras célèbre le Dimanche de la Paix, tout comme sa paroisse en Colombie. « Nous avons les mêmes origines. Nous sommes comme des frères et sœurs. » 

    « Parce que le créateur est le même pour tous, Dieu nous uni dans sa parole pour devenir un seul corps. Dans une communauté, il peut exister un point de vue distinct, mais lorsque l’on fait partie du groupe, nous prenons soin des autres, ils prennent de la valeur à nos yeux. » 

    « Tous les jours, nous avons la possibilité de servir, d’aimer, » déclare Elda Antonio Garcia. Elle choisit « d’être humble et de dire à Dieu, me voici… » 


    Le Réseau Anabaptiste Mondial d’Échange de Jeunes (YAMEN) est un programme conjoint du Comité central mennonite et de la Conférence Mennonite Mondiale. Il a pour objectif de promouvoir la communion entre les églises de la tradition anabaptiste et de former de jeunes dirigeants partout dans le monde. Les participants vivent une année dans un contexte interculturel, à compter du mois d’août jusqu’au mois de juillet de l’année suivante.  

    —Communiqué commun de la Conférence Mennonite Mondiale et du Comité Central Mennonite par Karla Braun, rédacteur pour la Conférence Mennonite Mondiale. Elle vit à Winnipeg.  

     

    Participants YAMEN 2021-2022 

    Nom

    pays d’origine

    pays de service

    membre de l’église

    *Union d’églises membre de la CMM 

    Abigail Arevalo Tabora Honduras Bolivia Iglesia Evangélica Menonita* 
    Ananda Murmu India Indonesia United Missionary Church Balarampur 
    Anupama Mandi India Kenya United Missionary Church Balarampur 
    Beatriz Guaza Sandoval Colombia Honduras Iglesia Cristiana Filipos (Asociación de Iglesias Hermanos Menonitas de Colombia)* 
    Cecilia António Mozambique Mexico Union Baptist Church of Mozambique 
    Charity Dralega Uganda Palestine St Joseph’s Church of Uganda
    Disha Masih India Cambodia Nazareth Mennonite Church
    Elda Antonio Garcia Mexico Honduras

    Centro Internacional Monte de Sión (Iglesia Cristiana de Paz en México) * 

    Finna Kristanto Indonesia India GKMI Kudus* 
    Jacksha Jackson Malawi Cambodia Malovu MB Church in Malawi* 
    Jenny Keang Cambodia India New Life Fellowship 
    Jinah Yu Korea Cambodia Youngahm Church
    Josue Damaio Mozambique India Union Baptist Church of Mozambique 
    Juyeong Lee Korea Palestine Jubilee 
    Loyce Twongirwe Uganda Indonesia Victory City Church Ntinda 
    Mario Hernandez Honduras Bolivia Iglesia Evangelica Menonita Central* 
    Mudimka Kassam Nigeria Colombia Church of Christ in Nations
    Natacha Kyendrebeogo Burkina Faso Indonesia Eglise Apostolique 
    Neema Atieno Kenya Cambodia Obwolo Menonite Church* 
    Tiara Asrilita Indonesia Kenya Kingdom of Glory JKI Immanuel* 
  • « La majorité des membres n’ont pas d’emploi, la survie est très difficile. »  
    Leontina Mahamba, Paroisse Alegria de Malanje, igreja Comunidade Menonita em Angola  

    « La maladie mentale est le principal élément qui maintient les personnes à la rue. La chaleur, la sécheresse et la pollution aggravent leur situation. L’insécurité alimentaire est un autre problème auquel nous nous attaquons… Les gens sont obligés de choisir entre le loyer et la nourriture. »  
    Duane Ruth Heffelbower, USA  

    « Répondre aux besoins liés à la faim et à la pénurie économique ; prendre soin des populations migrantes ; soutenir les initiatives qui génèrent des revenus ; faire preuve de prudence et se protéger au milieu de la violence, et pratiquer la non-violence ; lutter contre la corruption et les inégalités socio-économiques ; répondre aux problèmes dans la prière ; contribuer aux initiatives de paix. »  
    Grupo Cuidado de la Creación Iglesia Menonita de Teusaquillo, Colombia 

    Leontina Mahamba

    Nos églises répondent à un large éventail de besoins, comme l’illustrent ces trois réponses à notre question « Quels sont les autres problèmes (outre le changement climatique et la dégradation de l’environnement) qui constituent une priorité élevée pour vous en tant qu’église dans votre quartier ou votre communauté ? »  
    Alors pourquoi est-il important pour ceux qui prennent soin de la création de réfléchir à d’autres questions ? 

    Les résultats de l’enquête soulignent pourquoi le soin de la création ne peut être séparé des autres aspects de la vie communautaire.

    1. La pauvreté et la violence sont des problèmes sociaux majeurs dans les régions les plus touchées par le changement climatique 

    Comme nous l’avons déjà vu dans nos deux précédents articles (ici et là), les préoccupations des régions moins riches sont différentes de celles des régions du monde les plus riches.  

    Sans surprise, les sondés africains et latino-américains se préoccupent davantage de la pauvreté, de l’emploi, de l’insécurité alimentaire et de la violence que les sondés européens et nord-américains.  

    Il est encore plus frappant de constater que les personnes interrogées qui sont confrontées à de multiples indicateurs de dégradation de l’environnement sont deux fois plus susceptibles de signaler également les effets de multiples problèmes sociaux (pauvreté, santé, violence ou migration) dans leur communauté.  
    Ces résultats font écho aux avertissements d’organisations mondiales telles que le Forum économique mondial. 

    Dans son dernier rapport, le Forum économique mondial a classé le climat et la perte de biodiversité parmi les quatre principaux risques mondiaux, et a noté comment ceux-ci aggravent les crises sanitaires et sociales dans le monde.   

    Les communautés vulnérables sont plus durement touchées par le changement climatique.  

    2.Les régions riches se mobilisent sur des questions sociales différentes qui sont aussi étroitement liées à la justice climatique et environnementale. 

    Duane Ruth Heffelbower

    Les réponses ont été sensiblement différentes dans les régions les plus riches d’Europe et d’Amérique du Nord.  

    Premièrement, les migrations étaient mentionnées plus souvent qu’en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Certes, les migrations existent aussi dans ces régions. Cependant, les répondants d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie se sont davantage concentrés sur les causes profondes du phénomène.  

    En outre, l’accent mis sur la migration en Europe et en Amérique du Nord s’inscrit généralement dans le contexte de la manière dont l’Eglise doit accueillir les immigrants, et les réfugiés en particulier. De nombreuses églises qui ont répondu à notre enquête travaillent avec les migrants et les réfugiés.  

    Un deuxième résultat frappant est l’accent mis sur l’identité et l’intolérance en Amérique du Nord. Nous avons utilisé cette catégorie pour les réponses indiquant que les communautés sont confrontées à des conflits concernant l’identité sociale (par exemple, ethnique, raciale ou religieuse).  

    La forte préoccupation pour ces questions aux États-Unis et au Canada en particulier reflète probablement la conscience accrue des inégalités causées par la discrimination raciale, mais les réponses d’autres régions suggèrent que ces questions d’identité et d’intolérance sont répandues.  

    La migration et la justice raciale sont de plus en plus identifiées comme des aspects importants du changement climatique. Les résultats de l’enquête de la CMM montrent à quel point ce lien est pertinent pour les communautés anabaptistes avec ses valeurs de soutien mutuel et de travail pour la paix.  

    Donna Bender

    3.Les Eglises se sentent appelées à réagir 

    « Actuellement, avec les restrictions liées à la COVID-19, nous sommes obligés de constater que la pandémie a des répercussions très inégales que ce soit au niveau local ou mondial. Comment Dieu veut-il que nous réagissions ? » (Eleanor Nash, Canada) 

    Les réponses à l’enquête montrent clairement que les assemblées cherchent à prendre soin de leurs membres, des communautés locales et de leurs prochains de diverses manières. Elles se soucient beaucoup du bien-être des enfants et des jeunes, accordent une grande importance à la migration et s’engagent souvent dans les luttes de leurs prochains, qu’ils soient proches ou plus lointains.   

    Dans notre monde en rapide évolution, aux prises avec la COVID-19, le changement climatique et bien d’autres problèmes, les églises anabaptistes-mennonites redéfinissent la suivance du Christ face à de nouveaux défis. 

    Response 

    Tous les regards sont tournés vers la COP26, la réunion internationale sur le climat de cette année, qui a débuté le 31 octobre et se terminera le 12 novembre. Découvrez ici pourquoi cette réunion est importante et ce à quoi vous devez vous attendre. 

    Le groupe de travail pour la protection de la création (CCTF) de la CMM se joint aux responsables religieux du monde entier qui appellent les dirigeants des nations à répondre avec urgence, justice et compassion à la crise climatique. 

    Nous reconnaissons l’échec collectif de l’humanité à prendre soin de la création de Dieu.  

    Nous reconnaissons qu’une réponse juste devrait d’abord reconna√Ætre que certains, en particulier dans le Nord, ont une part disproportionnée dans la production de la crise. Les autres, en particulier ceux qui, dans le monde, manquent de pouvoir et de ressources, sont touchés de manière disproportionnée.  

    Tout le monde peut participer à la lutte pour le changement ; la CCTF invite la communauté anabaptiste mondiale à se joindre à la solidarité, à prier pour une action significative lors de la COP26 et à être d’audacieux disciples de Jésus.  


    Ceci est une série de publications sur les problèmes environnementaux et l’Église mondiale.

    Ces témoignages mettent en lumière : 

    a) l’impact des dégradations environnementales sur les anabaptistes-mennonites,
    b) ce que les anabaptistes-mennonites pensent des problèmes environnementaux,
    c) ce que font les anabaptiste-mennonites en réponse. 

    Histoire #1: L’impact des crises environmentales sur la communauté des églises
    Histoire #2: Que ressent-on face aux problèmes environnementaux ?
    Histoire #3: Quelles sont les interactions entre le changement climatique et les autres enjeux communautaires ?
    Histoire #4: Nos églises et nos responsables sont-ils actifs au service de la création ?
    Histoire #5: Comment les églises prennent-elles soin de la Création ?
    Histoire #6: Qu’est-ce qui aiderait les Églises à s’engager davantage dans la protection de la création ?