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  • Dhamtari, Inde – Edward Sahani, délégué du Conseil Général de la CMM ces six dernières années, est décédé le 13 décembre 2014, à l’âge de 65 ans. Il représentait l’Église mennonite de Dhamtari (Inde). Edward était membre de la paroisse mennonite de Sunderganj.

    Médecin, il a travaillé à l’hôpital chrétien de Dhamtari et Jagdishpur, ainsi qu’aux l’hôpitaux de Shantipur et de Champa qui traitent la lèpre (Mission Lèpre). Il était un des responsables dans le domaine de l’éducation. Il a présidé le conseil d’administration mennonite médical et le conseil de l’éducation chrétienne mennonite pendant près de dix ans. Il a également été directeur de l’école secondaire et de l’école supérieure mennonites de Dhamtari. Il laisse une épouse Anjana, et une fille adoptive. « Merci de prier pour sa famille », écrit Madhukant Masih, secrétaire exécutif de l’Église mennonite de Dhamtari.

  • Liestal, Suisse – « Profondément ébranlés » par le terrorisme des milices de l’EI (État Islamique) en Irak et en Syrie, « nous croyons malgré tout que dans cette situation, des convictions pacifistes de sont pas devenues illusoires », affirme le collège enseignant du Centre de formation du Bienenberg dans une déclaration le 16 septembre 2014.

    La déclaration, intitulée « Combattre la violence par la violence? » met en question l’appui grandissant à l’égard des interventions militaires considérées comme « une prise de responsabilité conforme à la foi chrétienne ».

    « La théologie de la paix n’est pas synonyme de passivité ni d’indifférence » déclare le collège enseignant. « Nous sommes convaincus qu’il faut affronter le mal » et ils recommandent d’autres moyens d’agir : la prière, des interventions pacifiques non-violentes, l’aide aux réfugiés et l’engagement des forces policières.

    La déclaration répond à l’objection qui avance que le pacifisme chrétien est « irréaliste et naïf ». La déclaration conteste également les personnes qui extrapolent à partir de textes bibliques pour déclarer que « la violence serait parfois nécessaire », mais se réfère plutôt à Dieu qui a dénoncé la « logique de la violence » par la mort et la résurrection de Jésus.

    « Nous savons qu’il est facile de parler quand on se trouve à une distance confortable des confrontations et de leurs cortèges de violences » reconnaît le collège enseignant dans la déclaration. « Pourtant, nous ne voulons pas nous laisser paralyser par l’impuissance et la résignation. Nous voulons continuer à participer à la recherche de la paix (Hb 12,14), humblement et avec l’aide de l’Esprit de Dieu. »

    Bienenberg est une école fondée par les Églises mennonites de France, d’Allemagne et de Suisse.

    Pour lire l’intégralité de la déclaration, cliquez ici.

    Communiqué de la CMM

  • Harrisburg, Pennsylvanie, É.-U. – La Conférence Mennonite Mondiale est à la recherche de chanteurs et de chanteuses doués qui se joindront à l’Ensemble vocal international du Rassemblement Pennsylvania 2015.

    Cet ensemble vocal conduira les chants de l’assemblée durant le Rassemblement. Les chants et les cultes d’adoration reflèteront la fraternité internationale de la Conférence Mennonite Mondiale et seront riches en diversité musicale et liturgique. L’objectif de ce groupe est de conduire, enseigner et inspirer – et non d’accomplir une performance.

    L’ensemble sera composé de dix personnes représentant tous les continents. Il convient que les candidats devront être fermement attachés aux valeurs chrétiennes anabaptistes, avoir de bonnes capacités de travail en équipe, une expérience antérieure d’interprétation et une recommandation d’un pasteur. Les candidats devront être familiers avec (ou désireux d’apprendre) un large éventail de musiques internationales et différents styles d’adoration, être capables de communiquer en anglais, chanter une partition vocale et jouer un instrument.

    Avant le Rassemblement, les membres de l’ensemble pratiqueront et se familiariseront avec la musique dans leur pays respectif à partir du mois de mai 2015. Ils devront être à Harrisburg en Pennsylvanie le 16 juillet afin d’avoir plusieurs jours de répétitions avant l’ouverture du Rassemblement le 21 juillet.

    Les personnes intéressées à faire partie de l’Ensemble vocal international du Rassemblement doivent fournir un bref curriculum vitæ et des vidéos ou MP3 (ou hyperliens) de leurs interprétations à Don McNiven (ibica.dmcniven@gmail.com ) et à John Williamson (JohnWilliamson@mwc-cmm.org). Les dossiers de candidature doivent être envoyés avant le 15 janvier 2015. Pour plus d’informations, veuillez contacter JohnWilliamson@mwc-cmm.org

    Communiqué de la CMM

    Photo : Merle Good

  • Au début du mois de novembre, les éditions anabaptistes coréennes ont publié une traduction coréenne de What We Believe Together par Alfred Neufeld, une publication de 2007 du Rayon de littérature anabaptiste-mennonite mondiale de la Conférence Mennonite Mondiale. Cette traduction est une initiative du Réseau anabaptiste coréen. Kyong-Jung Kim, le représentant de l’Asie du Nord-Est pour la CMM, a distribué le livre aux responsables des églises anabaptistes coréennes; il servira de guide d’étude et de discussion sur l’identité de l’église anabaptiste.

    Communiqué de la CMM

  • Bogotá, Colombie et Goshen, Indiana, É.-U. – Les dirigeants et membres des comités de gestion d’hôpitaux et cliniques, les gestionnaires de soins pour personnes âgées, de santé communautaire, de santé mentale et de déficience du développement  venant d’Asie, d’Afrique, de l’Amérique Latine et des Caraïbes, de l’Europe et de l’Amérique du Nord sont invités à participer à un sommet international organisé par la Conférence Mennonite Mondiale et Mennonite Health Services (le réseau national mennonite des ministères de santé aux Etats-Unis) du 20 au 21 juillet 2015.

    D’après les organisateurs du sommet, les dirigeants et responsables de services de santé affiliés aux églises anabaptistes et mennonites ne se sont encore jamais rencontrés mondialement, et ceux qui travaillent dans le secteur de la santé ont rarement eu l’occasion de participer à une rencontre multidisciplinaire de cette envergure.  Les participants vont entendre plusieurs conférenciers qui vont discuter : une théologie anabaptiste de la santé, la santé de la femme, santé et technologie, services de santé de fin de vie, une vision anabaptiste pour un réseau mondial de services de santé, une culture de paix durable, et un example d’un partenariat de longue durée entre une église et un hôpital en Zambie.  Les participants vont aussi participer à une discussion visant à créer un réseau mondial de services de santé au sein de la Conférence Mennonite Mondiale.

    Plus de 150 organismes de santé et de services à la personne affiliés aux églises mennonites témoignent de notre foi partout dans le monde.  Certains de ces organismes ont une structure complexe et existent depuis longtemps.  D’autres initiatives sont plus modestes et ont une structure moins réglementée.  Mais tous ces programmes ont en commun le désir et l’engagement d’exprimer l’amour du Christ dans le service aux autres.

    Le sommet 2015 se appuiera sur les conversations entamées en 2003 à l’Assemblée la Conférence Mennonite Mondiale à Bulawayo, Zimbabwe. Environ 60 personnes ont assisté à la représentation des pays à travers le monde, la plupart des participants étant des médecins

    César Garcia, le Secrétaire Général de la Conférence Mennonite Mondiale nous invite : « Venez nous joindre !  Cheminons ensemble avec d’autres professionnels de santé.  Soyons solidaires les uns des autres pour créer une réponse interculturelle et interdépendante  pour ceux qui sont malades et qui souffrent.  Célébrons l’espoir qui rassemble ceux qui s’unissent pour former une communauté globale et soutenir ceux qui ont besoin de la guérison divine. »

    Rick Stiffney, le Président et Directeur de Mennonite Health Services, l’exprime ainsi : « Le témoignage de la communauté anabaptiste/mennonite est un témoignage qui se soucie du corps, de l’âme et de l’esprit.  A travers l’histoire les églises prospères ont toujours développé des ministères de santé et d’éducation, et d’autres projets de justice et de paix. »

    Rick Stiffney ajoute : « De notre temps, beaucoup de communautés chrétiennes sont fracturées, mais le fait de prendre soin l’un de l’autre avec amour peut nous unir dans une cause commune.  Cette cause commune peut nous offrir des occasions de partager un encouragement, une prière, ou nos connaissance, et de développer des relations constructives nous permettant d’apprendre les uns des autres. »

    Rick Stiffney conclut en disant : «  Le sommet mondial donnera l’occasion aux participants de construire un réseau de professionnels de santé engagés et compétents, et qui sont conscients que le réseau nous rendra plus expérimentés que si nous étions seuls. »

    César García Photo

    Rick Stiffney Photo

     

  • Les Etats occidentaux réagissent actuellement contre le terrorisme des milices de l’EI (Etat Islamique) en Irak et en Syrie, avec des frappes aériennes et des livraisons d’armes. Devant les horreurs qui nous sont rapportées, cette réaction est approuvée en bien des endroits, y compris dans les Eglises. Alors que celles-ci protestaient encore largement en 2003 contre l’invasion américaine en Irak, de nombreuses voix se font entendre pour justifier les interventions militaires en les considérant comme une prise de responsabilité conforme à la foi chrétienne.

    En tant que Centre de formation du Bienenberg, nous suivons la tradition des Eglises de paix d’après laquelle un engagement pacifiste découle de la vie, de la mort et de la résurrection de Jésus- Christ. Une telle position est une fois de plus remise en question par les événements horribles et menaçants que nous connaissons. Tout d’abord, nous sommes nous aussi profondément ébranlés (si toutefois on peut l’être dans un pays aussi sécurisé que la Suisse) quand nous entendons que des chrétiens et d’autres minorités sont persécutés et mis à mort. Nous ressentons nous aussi de l’impuissance, de la colère et le désir qu’on mette rapidement un terme à ces agissements brutaux. Cependant, nous croyons malgré tout que dans cette situation, des convictions pacifistes ne sont pas devenues illusoires. Au contraire, comme chrétiens, nous sommes mis au défi de chercher dans l’Evangile une relation  non-violente avec les ennemis. Nos réflexions s’adressent donc tout d’abord à ceux qui confessent Jésus-Christ comme Prince de la paix et qui le suivent. Nous comprenons son exhortation à aimer ses ennemis comme un appel adressé à l’Eglise d’être le témoin dans ce monde du royaume de Dieu à venir.

    Nous partageons avec ces lignes quelques réflexions, encore inachevées, sur des événements qui nous laissent parfois sans voix. Nous exprimer, c’est prendre le risque de paraître lourds et cyniques. Nous sommes bien conscients de ne pas avoir une réponse satisfaisante à tout. Mais nous aimerions partager nos luttes avec les questions oppressantes que posent toujours à nouveau de telles explosions de violence. Certes, nous savons qu’il est facile de parler quand on se trouve à une distance confortable des confrontations et de leurs cortèges de violences. Nous reconnaissons encore bien volontiers que dans le domaine de la prévention, nous sommes restés trop longtemps passifs et nous n’avons de loin pas épuisé toutes les possibilités existantes. Pourtant, nous ne voulons pas nous laisser paralyser par l’impuissance et la résignation. Nous voulons continuer à participer à la « recherche de la paix » (Hb 12.14), humblement et avec l’aide de l’Esprit de Dieu. Ceci, nous le faisons par attachement et par solidarité avec les victimes de ces agissements inhumains. Seigneur, aie pitié !

    1re objection : Le pacifisme (chrétien) n’est-il pas irréaliste et naïf ?

    En ces jours, certains qualifient le pacifisme chrétien de naïf[1]. Un tel reproche n’est pas nouveau. Il est connu et récurrent. Tout au long de l’histoire, on s’est moqué des personnes et des mouvements qui se sont opposés à la logique ambiante de la violence et contre-violence. Certes, les puissants n’ont pas seulement considéré ces personnes comme de doux rêveurs inoffensifs. Ils pressentaient les enjeux et se demandaient, inquiets, ce qu’il adviendrait si elles en convainquaient d’autres à refuser la violence. Ils ont alors souvent donné eux-mêmes rapidement la réponse, sous forme de persécution et de peine de mort. Les anabaptistes en savent quelque chose. Ainsi, la question : « Qu’adviendra-t-il ? » est la plupart du temps restée sans réponse. Et c’est dommage, car avec le recul, bien des récits ont été rapportés d’artisans de paix qui, avec leur pacifisme soi-disant naïf, ont empêché ou arrêté des effusions de sang[2]. Ce sont des histoires de revirements inattendus, rendus possibles précisément parce que des personnes ont agi de manière « irréaliste », dans le meilleur sens du terme. Elles se sont exercées à une « culture de la paix »[3], en donnant une réponse alternative à la violence. L’affirmation selon laquelle le pacifisme chrétien serait fondamentalement condamné à l’échec n’est donc pas vraie, même si, bien sûr, le succès espéré n’est pas non plus garanti. Mais chacun sait qu’il en va de même des interventions militaires.

    Par ailleurs, nous ne devons pas oublier que le pacifisme chrétien est un chemin qui coûte[4]. Il s’apparente en ce sens aussi aux interventions militaires. L’espoir de pouvoir mener une guerre « propre » avec des armes intelligentes, grâce auxquelles on pourrait viser et tuer « uniquement » les terroristes sans faire d’autres victimes, s’est depuis longtemps révélé illusoire. Existe-t-il dès lors une si grande différence entre l’abnégation des soldats armés et celle des chrétiens pacifistes, pour que les derniers seulement soient considérés naïfs et irréalistes ?

    2ème objection : Seule la violence peut arrêter la violence

    Il y a 11 ans, les Américains ont entrepris de faire tomber le dictateur irakien de l’époque, Saddam Hussein, présenté comme faisant partie de l’ « axe du mal ». La réussite fut fêtée comme le succès rapide d’une puissante machinerie militaire. Mais très rapidement, on s’est rendu compte à quel point la stratégie avait été pensée à court terme. Au lieu de pouvoir se retirer rapidement comme prévu, les troupes de combat américaines se sont retrouvées impliquées dans une guérilla qui a duré  de nombreuses années,  faisant beaucoup de victimes et occasionnant des dépenses faramineuses.  Lorsqu’en 2011 les dernières troupes ont enfin pu être retirées, elles ont laissé derrière elles une région politiquement instable avec un pouvoir inexistant – un vide comblé depuis, de plus en plus souvent, par des groupuscules radicaux. L’intervention militaire a certes écarté un dictateur, mais elle a aussi provoqué de nouveaux excès de violence. Le même phénomène existe en bien d’autres endroits du monde. Benjamin L. Corey demande dès lors à juste titre : « Si c’est l’usage de la violence qui nous a amenés jusqu’ici, pourquoi pensons-nous que davantage de violence pourrait permettre de changer les choses en bien ? »[5].

    Sous le sigle R2P (Responsibility To Protect, « La responsabilité de protéger »), des cercles politiques et religieux se sont prononcés en faveur d’un programme en trois étapes pour résoudre ou empêcher les conflits violents : prévention, réaction, reconstruction[6]. L’exemple de l’Irak nous rappelle douloureusement qu’on envisage dans les conflits, dans la précipitation, uniquement des réactions violentes. Celles-ci, au final, non seulement ne résolvent pas les conflits, mais les aggravent parfois. De telles interventions militaires promettent souvent beaucoup plus que ce qu’elles apportent au bout du compte. Qu’adviendrait-il si, dans les situations de grandes tensions, on investissait au moins autant d’argent dans la prévention et la reconstruction (y compris la prise en charge des traumatismes) que dans l’arsenal militaire censé assurer ou rétablir la paix[7] ?

    3ème objection : Devons-nous nous contenter d’être spectateurs de ces agissements ?

    Non. La théologie de la paix n’est pas synonyme de passivité ni d’indifférence. La situation actuelle exige une réaction. Toute la question est de savoir par quels moyens. Une intervention militaire semble justifiée depuis longtemps. Pourtant, un regard sur l’histoire montre que plus d’une « guerre juste » a été menée pour des raisons douteuses, en contradiction par rapport à l’intention initiale. Quels sont les buts de la coalition internationale en Irak ? Respecte-t-elle elle-même, dans ses interventions militaires, le droit qu’elle exige de ses ennemis ? Pourquoi, dans de nombreux autres cas d’injustice et de mépris de la vie humaine, n’entend-on pas d’appel à la responsabilité de protéger ?

    Nous  sommes convaincus qu’il faut affronter le mal. Mais la violence ne nous paraît pas être un moyen approprié. Voici quelques alternatives :

    – Prier. Beaucoup de chrétiens demandent des choses curieuses à Dieu dans leurs prières. Celui qui demande, par exemple, du beau temps malgré des prévisions météorologiques mauvaises, ne demande-t-il pas à Dieu d’abolir les lois météorologiques ? Pourquoi cette confiance dans la puissance de Dieu disparaît-elle si rapidement lorsqu’il est question de guerre et de paix ? Ces jours, si nous prions pour les victimes et les personnes menacées, et pour les auteurs des violences, nous le faisons dans la confiance en la promesse divine exprimée en Za 4.6 : « Ce n’est ni par la puissance, ni par la force, mais c’est par mon Esprit ».

    – Des interventions pacifiques non-violentes. Souvent ignorées par les reportages grand public, certaines personnes prennent le risque de s’interposer sans armes entre deux fronts en conflit, dans différentes régions du monde[8]. Elles ne ferment pas les yeux devant le mal, mais le confrontent courageusement par une présence non armée. Dans leur vulnérabilité, elles brisent le schéma classique ami-ennemi, ouvrant parfois des espaces d’action inattendus. Leurs récits, impressionnants, prouvent qu’il existe une « troisième voie ». Ils interpellent et défient les modèles habituels de résolution de conflits[9]. De telles interventions nous rappellent l’importance du contact direct avec les hommes et les communautés religieuses sur place, pour ne pas nous laisser entraîner sans réfléchir, par les médias, dans des distinctions sans nuances entre les « bons » et les « mauvais ». Dans la recherche d’une action adéquate contre le terrorisme de l’EI, nous voulons donc tout particulièrement écouter la voix des chrétiens directement concernés. 

    – Aide aux réfugiés. L’histoire anabaptiste nous rappelle que beaucoup de personnes ont réagi à la répression et à la persécution en s’enfuyant. Nombre d’entre elles ont fait l’expérience de la solidarité et de l’hospitalité. Aujourd’hui, nous pouvons nous aussi prendre nos responsabilités, animés par une générosité analogue : en contribuant sur place aux premiers secours, en facilitant ici en Europe l’accueil de réfugiés – accueil que nos autorités empêchent encore trop souvent[10].

    – L’engagement de forces policières. Certains cercles chrétiens réfléchissent à l’engagement d’unités de police internationales, dans l’esprit de Just policing. Formées pour la résolution non-violente des conflits et liées par le droit international et les droits de l’homme, de telles unités peuvent intervenir pour protéger les gens. Est-ce possible sans aucune arme ? La question fait débat. Mais même si ces unités de police n’intervenaient que de façon mesurée, par exemple pour sécuriser un couloir humanitaire, ce serait déjà une stratégie radicalement différente comparée à la mise sur pied d’une intervention militaire massive destinée à anéantir l’ennemi. Les cercles de chrétiens pacifistes qui jugent de telles interventions acceptables pr√¥nent un « usage de la force sans morts »[11].

    4ème objection : La Bible ne parle-t-elle pas d’une violence nécessaire ?  

    Incontestablement, il y a dans la Bible quelques textes surprenants o√π la violence est voulue par Dieu, ou tout du moins présentée comme légitime. Il nous paraît toutefois inconvenant d’extrapoler à partir de ces textes pour déclarer que la violence serait parfois nécessaire, ou pour présenter cette position comme une vérité générale. Car les grandes lignes du message biblique, pris dans son ensemble, montrent clairement ce à quoi Dieu tient particulièrement : le shalom, une paix juste. Jésus est celui qui a le mieux révélé cette volonté de paix globale. Sans aucun compromis, il a lutté contre toute pseudo-religion, contre l’injustice et le pharisaïsme, tout en aimant ses ennemis au lieu de les tuer – et ce, même lorsque les autorités politiques et religieuses l’ont condamné à mourir sur la croix. Par la résurrection de Jésus le matin de Pâques, Dieu a dénoncé la logique de la violence, éclairant ainsi la justice accomplie par Jésus et la voie par lui tracée. L’Eglise primitive, en réfléchissant à l’histoire de Jésus, est arrivée à la conclusion que Dieu a répondu à la haine des hommes par un amour réconciliateur (Rm 5.10). Au lieu de rendre les coups, Dieu a embrassé le monde en lui procurant le shalom. Il est évident que Jésus s’est lui aussi donné en exemple, pour montrer comment le shalom peut apparaître parmi les hommes (Phi 2.5-11). En tant que chrétiens, nous nous sentons par conséquent appelés à suivre les pas de Jésus (1 P 2.21 ; Lc 22.49-51) et à vaincre le mal par le bien (Rm 12.21). Ce faisant, nous sommes aussi conscients que rien ne garantit que ce chemin mènera toujours au succès. Au cours des siècles, les artisans de paix ont parfois payé un lourd tribut. Cependant, le message de la résurrection éveille en nous la conviction que ce ne sont pas la haine et la mort qui ont le dernier mot, mais l’amour de Dieu qui restaure. Nous prions donc que notre peur cède la place à cet amour offert, aussi à l’ennemi[12].

     

    le collège enseignant du Centre de formation du Bienenberg, Lukas Amstutz, Frieder Boller, Heike Geist, Hanspeter Jecker, Denis Kennel, Bernhard Ott, Michel Sommer, Marcus Weiand, Marie-No√´lle Yoder

    16 septembre 2014

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    [1] Ce manque de réalisme du pacifisme chrétien a récemment été dénoncé par Reinold Scharnowski dans son article  « Allerletzte M√∂glichkeit ist Waffen-gewalt » (« En dernier recours, la puissance des armes », http://www.livenet.ch/themen/glaube/glaube/261886-allerletzte_moeglichkeit_ist_waffengewalt.html).

    [2] Cornelia Lehn a rassemblé quelques-uns de ces récits dans Histoires d’Hier et d’Aujourd’hui, Cahier de Christ Seul N¬∞ 4/1990,  et Bonnes nouvelles de par le monde, Cahier de Christ Seul N¬∞ 4/1991, Editions mennonites.

    [3] Cf. Alan et Eleanor Kreider, Paulus Widjaja : A Culture of Peace: God’s Vision for the Church, Good Books, 2005 (en allemand : Eine Kultur des Friedens: Gottes Vision f√ºr Gemeinde und Welt, Schwarzenfeld, 2008).

    [4] Ron Sider en a fait l’esquisse dans « Gottes Volk vers√∂hnt » (« Le peuple de Dieu réconcilie »),  XI. Mennonitische Weltkonferenz Stra√üburg, 1984: Hauptansprachen, Strasbourg, CMM, p. 35-39 (en anglais : http://www.cpt.org/resources/writings/sider).

    [6] Ce concept est expliqué en détail http://www.schutzverantwortung.de. Pour une discussion détaillée dans la perspective des Eglises de paix, voir Jakob Fehr, cf. http://www.dmfk.de/fileadmin/downloads/Fehr_-_R2P_die_Konfrontation_mit_dem_Boesen.pdf.

    [7] Pour un exemple d’élaboration d’une stratégie durable en Irak, voir http://www.huffingtonpost.com/derek-flood/is-there-a-nonviolent-isis_b_5670512.html.

    [8] Comme par exemple les Christian Peacemaker Team (http://cpt.org).

    [10] L’Américain Benjamin L. Corey se demande : « Pourquoi n’organisons-pas le plus grand pont aérien depuis celui de Berlin pour tirer toutes ces minorités religieuses et ethniques de leur détresse et leur offrir l’asile aux USA ? ».

    [11] Cf.  la conférence de Fernando Enns, « Gerechter Frieden zwischen Interventionsverbot und Schutzgebot » (« Une paix juste entre l’interdiction d’intervention et le devoir de protection », http://friedensbildung-schule.de/sites/friedensbildung-schule.de/files/anhang/medien/fbs-responsibility-protect-449.pdf).                                                                              

    [12] Alice Su témoigne du vécu d’une telle transformation sur http://gospelworldview.wordpress.com/2014/09/03/1-john-isis-and-the-gospel-versus-terror (en allemand sur www.bienenberg-blog.ch).


    Annexe. Bibliographie en français pour aller plus loin

    Neal Blough, Le pacifisme évangélique :    www.centre-mennonite.fr/pdf/Le_pacifisme_%E9vang%E9lique.pdf

    – Collectif, Des pas vers la paix – Recueil d’articles en forme d’impulsions, Dossiers de Christ seul, Editions Mennonites, Montbéliard, 4/2003-1/2004, 124 pages

    – Collectif, Guerre ou paix ?, Cahiers de Christ seul, Editions Mennonites, Montbéliard, 4/1992 (avec l’article de John H. Yoder, ‚ÄúQue feriez-vous si… ?‚Äù)

    – Frédéric de Coninck, Tendre l’autre joue ? La non-violence n’est pas une attitude passive, Farel, Marne-la-Vallée, 2012

    – Laserre Jean, Les chrétiens et la violence, Ed. Olivétan, Lyon, 255 p. (première édition en 1965)

    – Gabriel Monnet, Tendre l’autre joue ? http://www.temoins.com/developpement-personnel/vie-et-spiritualite/developpement-personnel/tendre-lautre-joue

    – Ron Sider, Explorer les limites de la non-violence au 21e siècle :

    http://az.bienenberg.ch/fr/images/stories/file/textes_telecharger/explorer%20limites%20non-violence_ron%20sider.pdf

    – Yoder John H., Jésus et le politique – La radicalité éthique de la croix, Presses Bibliques Universitaires, Lausanne, 1984

     
  • Lisbonne, Portugal – Lors de sa première participation à la rencontre annuelle des responsables d’unions d’églises mennonites européennes, Roman Rakhuba, un responsable de l’Église mennonite d’Ukraine, a parlé des traumatismes résultants des récents conflits militaires dans son pays.

    Il a raconté comment les mennonites réagissent lorsqu’ils perdent leur maison et que leurs jeunes hommes sont conscrits. Ils essaient de trouver les moyens de s’entraider s’il faut évacuer le quartier ; il y a même des plans d’évacuation dans l’église.

    Il a aussi témoigné de la puissance impressionnante de la prière. Un pasteur a traversé les lignes de feu pour apporter des vêtements et d’autres choses à des personnes dans le besoin de l’autre côté. Il a été pris par les séparatistes, qui sont principalement orthodoxes et qui considèrent comme hérétiques les protestants et les évangéliques. Ils l’ont mis dans une cellule et lui ont dit qu’il serait exécuté.

    Quand il a été amené sur le lieu où il allait être fusillé, il a prié à haute voix. L’épouse du commandant du bataillon d’exécution l’a entendu et a dit à son mari : « Tu ne peux pas exécuter cet homme, il est chrétien ». Elle a supplié son mari de le libérer et il a finalement accepté. Il a donné au pasteur de l’argent, puis il a été amené près de la ligne de feu et libéré ! Il est arrivé de l’autre côté sain et sauf.

    La réunion a été marquée par un temps fort lorsque tous les responsables se sont rassemblés autour de Roman Rakhuba pour prier pour lui et pour l’Église d’Ukraine. Roman écrit sur Facebook que c’était le moment le plus émouvant de sa vie.

    Les responsables mennonites européens exhortent tous les membres de la communauté anabaptiste mondiale à prier pour les mennonites d’Ukraine. Ils ont besoin de prières pour savoir comment être de fidèles disciples en temps de guerre et de violence, pour être forts, pour recevoir de l’aide – car ils accueillent un grand nombre de réfugiés – et pour la sagesse alors qu’ils accompagnent ceux qui souffrent.

    Ce qui a commencé comme une rencontre de quelques anciennes églises mennonites est devenu l’occasion de créer des liens et de s’entraider entre responsables mennonites de toute l’Europe. Cette rencontre a eu lieu du 17 au 19 octobre 2014, et a été organisée par les Frères mennonites du Portugal.

    Henk Stenvers, le représentant de la CMM pour l’Europe, dit que c’était l’occasion de « partager nos difficultés et nos préoccupations, de discuter des questions de paix et d’identité mennonite et de réfléchir à la manière dont nous pourrions travailler ensemble. Nous voulons créer un réseau d’églises mennonites et Frères mennonites dans toute l’Europe ».

    Les participants, qui sont responsables d’unions d’églises et membres du Comité Exécutif de la CMM pour l’Europe, représentaient les Pays-Bas, la Suisse, l’Ukraine, la France, l’Espagne, le Portugal et l’Allemagne. David Wiebe, président de International Community of Mennonite Brethren, était présent en tant qu’invité.

    Kristina Toews

  • New York, États-Unis – JeaHyun Nham (République de Corée/Corée du Sud), est la nouvelle stagiaire de la CMM et fait partie du personnel du MCC à son bureau à l’ONU. Elle a été nommée à ce poste par les deux organisations, le MCC et la CMM.

    JeaHyun est membre de l’Église Jesus Village à Chuncheon (Corée du Sud). L’église, fondée en 1996, s’inspire des premiers anabaptistes.

    En Corée, JeaHyun a fait des études de premier cycle à Underwood International College, avec une spécialité en Études Internationales et Littérature et Culture Comparées. Elle a aussi travaillé dans un centre pour réfugiés à Seoul, où elle aidait les étrangers à mettre à jour leur statut de réfugié.

    L’année dernière, JeaHyun a fait des études à l’Université de Californie à Berkeley, dans le cadre d’un programme d’échange. Après cette année à New York, elle terminera sa dernière année dans une université dans son pays natal.

    JeaHyun a découvert le MCC il y a six ans pendant le congé sabbatique de son père à Cleveland (États-Unis), en visitant le Centre de Ressources du MCC de la Côte Est.

    « J’ai appris que le MCC avait envoyé une grande quantité de vivres pour aider les réfugiés coréens pendant la guerre de Corée », dit JeaHyun. « Sans l’aide matérielle de la part des organisations comme le MCC, il aurait été impossible pour le peuple coréen de se relever de la guerre. »

    « Je me suis rendue compte que l’amour de Jésus pour le monde s’incarne quand le MCC partage cet amour en servant les autres. Je me réjouis de passer le flambeau de l’amour à beaucoup d’autres nations du monde entier, en participant à la mission du MCC dans son bureau à l’ONU.

    JeaHyun est la septième stagiaire de la CMM de faire ce volontariat . Tous ceux qui l’ont précédée étaient soutenus par la CMM et participaient au International Volunteer Exchange Program (IVEP), une occasion pour les jeunes qui vivent en dehors du Canada ou des États-Unis d’être au service des autres, dit Doug Hostetter, le directeur du bureau du MCC à l’ONU.

    Au cours de son stage d’un an, qui a commencé en août, JeaHyun espère connaître mieux le travail du MCC au sein de l’ONU afin d’établir des liens pour une meilleure compréhension entre les peuples et les nations. Elle mettra aussi en pratique sa formation et son expérience au niveau du travail pour la paix.

    « Avant tout, je souhaite apporter une perspective coréenne aux efforts faits pour la réconciliation et la paix pour mettre fin à cette guerre acharnée qui divise la péninsule coréenne sur le 38e parallèle depuis 60 ans », dit JeaHyun.

    « Quand je me rends au travail, je vois les graffitis dans le métro newyorkais qui citent Martin Luther King, Jr. : ‘L’existence d’uneinjustice n’importe où peut empêcher la justice partout.’ Je voudrais suivre le modèle de Dieu l’Agriculteur, qui arrache les racines de l’injustice et sème des graines de paix et de réconciliation. »

    « Chaque stagiaire apporte la voix et les préoccupations de son église et de son peuple à la communauté de l’ONU » déclare Doug Hostetter.

    “Les stagiaires ont fait un grand effort pour développer une bonne communication entre leur paroisse et l’union d’églises de leur pays natal et la communauté mondiale des diplomates et des organisations non-gouvernementales religieuses à l’ONU », dit-il.

    Les stagiaires témoignent de leur foi et développent une compréhension mondiale entre les anabaptistes du Nord et ceux du Sud en faisant partie des églises mennonites et Frères en Christ du Canada et des États-Unis.

    Doug explique qu’une fois leur stage terminé, les stagiaires s’engagent d’une façon plus profonde dans le travail de leur église locale, et participent souvent aux activités du réseau des Jeunes Anabaptistes (YABs) de la CMM.

    Le processus de recherche pour les stagiaires commence en décembre 2014. Tout candidat doit être membre d’une église affiliée à la CMM, être célibataire, avoir entre 22 et 30 ans, parler couramment l’anglais, être intéressé par les relations internationales et avoir suivi quelques cours de niveau universitaire sur la paix, le développement ou un domaine proche. Chaque année, le pays natal du stagiaire change ; le prochain stagiaire devrait être originaire d’Amérique latine.

    Tout candidat intéressé est invité à contacter le bureau du MCC de son pays pour obtenir les dossiers de candidature d’IVEP, ou bien contacter Lynn Roth, le représentant de l’Amérique du Nord de la CMM, à cette adresse courriel : LynnRoth@mwc.org.

    Article écrit par le personnel de MCC

    Communiqué de presse de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) et du Comité Central Mennonite (MCC)

  • Harrisburg, Pennsylvanie, États-Unis – « L’anglais n’est-il pas ta langue maternelle ? » a demandé Marius van Hoogstraten (Pays-Bas) à Don McNiven (Canada), après une conversation entrecoupée de rires sur la bonne orthographe du mot anglais ‘future’.

    Ils sont tous deux membres du Comité de Supervision du Programme de la CMM, qui s’est réuni en octobre pour travailler au prochain Rassemblement qui aura lieu au Champ de Foire de Harrisburg, Pennsylvanie (États-Unis), du 21 au 26 juillet 2015.

    Les membres du Comité représentent les églises d’Afrique, d’Asie, d’Europe, d’Amérique du Nord et du Sud, et ils parlent tous au moins deux langues. Ils utilisent la langue qu’ils ont en commun, l’anglais, pour communiquer.

    Ils parlent tous couramment l’anglais, mais ils ont découvert qu’il n’était pas toujours facile de traduire leur conversation dans la langue de leur pays.

    « Quand nous cherchions un thème, nous avons voulu utiliser le mot ‘histoire’ dans le titre, » dit Liesa Unger (Allemagne), responsable des Événements Internationaux pour la CMM. « Mais nous avons découvert que le mot anglais ‘story’ se traduirait par ‘histoire’ dans de nombreuses langues, et ce n’était pas ce que nous désirions transmette. Aussi, nous avons choisi ‘Marcher avec Dieu’. »

    Lors de leur réunion d’octobre en Pennsylvanie, l’une des tâches du Comité était de choisir les sous-thèmes pour chaque jour. C’était plus difficile qu’il n’y paraît : comment trouver des mots simples et marquants qui signifient la même chose dans toutes les langues parlées à la CMM ?

    Ils ont rencontré leur premier problème quant au mot à utiliser pour décrire le travail d’évangélisation et de justice sociale : par exemple, ces mots se traduisaient bien en Ndbele, la langue parlée par Thobekile Ncube (Zimbabwe) membre du comité, ou en français ou en espagnol, mais n’avaient pas de traductions directes en allemand moderne. D’autres termes expriment la bonne nouvelle de Jésus sans inclure le souci des pauvres ou la place de la justice dans l’évangélisation.

    Pourquoi faire tant d’efforts pour bien communiquer ? Parce que la communication est une valeur essentielle pour la CMM, dit César García, secrétaire général de la CMM, dans un article récent. « Le mot ‘communication’ a la même racine que d’autres mots importants dans la mission et la vision de la CMM : les mots ‘communion’ et ‘communauté’. Il n’est pas possible d’avoir une véritable communion avec des personnes avec qui nous ne communiquons pas. »

    Travailler à une bonne communication continue donc pour un événement où viendront plus de 10 000 personnes de 85 pays différents. Fiona Neufeld (Paraguay), une des coordinatrices des interprètes du Rassemblement de 2015, s’est jointe au Comité de Supervision du Programme pour l’organisation de la traduction, qui sera disponible en espagnol, français et portugais pour tous les cultes.

    Et pourtant, les organisateurs du Rassemblement sont également conscients d’une réalité difficile : pour beaucoup de ceux qui iront aux États-Unis en 2015, ces ‘langues communes’ ne sont souvent pas leur langue maternelle. L’équipe prévoit d’honorer et de célébrer cette diversité en utilisant d’autres langues lors des cultes du matin et du soir.

    La diversité des langues et des cultures à la CMM sera célébré aussi dans le Village de l’Eglise Mondiale, dont Vikal Rao (Inde) est responsable : il offrira un espace pour que les paroisses de chaque continent puissent présenter leur culture, leur nourriture, leurs styles de culte et leur mode de vie. Le Village de l’Eglise Mondiale dispose aussi d’une scène pour des spectacles de musique et de danse du monde entier.

    « Vous apprenez à connaître d’autres cultures et visions du monde par la langue, ce qui vous permet d’apprendre à connaître d’autres personnes et leurs réalités », dit Egon Sawatsky (Paraguay), coordinateur du programme pour les jeunes. « La grandeur de Dieu et la diversité de sa création sont manifestés lors de cette découverte. Parfois, nous pensons que nous [seuls] connaissons Dieu, mais nous nous rendons compte que ses voies et ses pensées sont beaucoup plus élevées que les nôtres. »

    Emily Ralph, communiqué de presse de la CMM

  • Chicago, Illinois, États-Unis – « Qu’arriverait-il si, suivant l’exemple des ordres monastiques, il y avait un « vœu de pauvreté » pour tous au sein des équipes multiculturelles de mission ? »

    Cette question, posée par César García lors de la consultation annuelle le 22 janvier du Council of International Anabaptist Ministries (CIM- conseil des ministères anabaptistes internationaux) met l’accent sur une de ses propositions concernant la façon dont les agences Nord-Américaines de mission pourraient répondre aux réalités mondiales changeantes.

    « Certains essais d’un modèle de coopération entre les organismes nord-américains et agences du Sud ont échoué en raison d’énormes disparités financières entre les membres d’une même équipe, » a noté García de Bogotá en Colombie et Secrétaire Général de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM).

    « L’accent anabaptiste sur la simplicité comme obligation pour chaque membre de l’équipe quel que soit le pays d’origine pourrait nous aider à éviter de nombreux problèmes, » a-t-il ajouté.

    Cet appel à un nouveau style de présence missionnaire – également appelé « mission d’en bas» – a été au cœur de plusieurs présentations par García lors de la consultation du CIM, qui a rassemblé des représentants de la mission de l’Amérique du Nord et d’agences de service.

    Le thème du jour était : quelle est la place de l’agence nord-américaine de mission au milieu des réalités changeantes dans le contexte mondial ? La consultation de cette année a eu lieu en partie en vue de la prochaine assemblée de la CMM, prévue du 21 au 26 juillet 2015 à Harrisburg, en Pennsylvanie.

    Dans un exposé, García a décrit un certain nombre de réalités pour la communauté anabaptiste mondiale qui compte environ 1,7 millions de membres.

    Une réalité théologique est la principale influence du pentecôtisme dans le Sud. García s’inquiète « ‘des visions « romantiques » en Amérique du Nord qui assimilent pentecôtisme du Sud avec anabaptisme » et font l’impasse sur les problèmes créés par des dirigeants puissants, qui sèment la discorde et qui mettent l’accent sur un « Évangile de la prospérité » au lieu d’un Évangile de la paix, de justice et de Christ crucifié.

    « Nous devons éviter les « Charismania » et « Charisphobia »… Nous avons besoin de valeurs et d’engagement anabaptistes et pentecôtistes », a déclaré García.

    Une réalité ecclésiastique, c’est que beaucoup d’églises émergentes ont encore des relations avec les organismes de mission plutôt que directement avec les autres églises. García a souligné l’importance des relations d’église-à-église aussi bien pour l’église de soutien que pour l’église émergente.

    Pour mettre en évidence les réalités géographiques, García a présenté des cartes montrant que la majorité des travailleurs de mission envoyés en dehors de leur pays viennent du Nord. Les cartes montrent également la croissance des églises et l’activité des missions dans le Sud, où les églises ont moins de ressources et où la portée de la mission a tendance à être locale plutôt que mondiale.

    Dans une deuxième présentation, García a proposé des possibilités de réponses pour les agences nord-américaines. Il a appelé à plus d’interdépendance. «Les agences doivent parler entre elles ou le témoignage en pâti, » a-t ’-il souligné. Il a également appelé à un engagement pour la mission holistique. «Dans le passé, le message implicitement reçu par le sud a été que le service et agences de mission ne peuvent pas travailler ensemble. »

    Il a conclu son dernier exposé avec la proposition de poser un regard nouveau sur les « racines monastiques missionnales de l’anabaptisme. » Il a poussé son commentaire plus loin: «les agences anabaptistes ont suivi les modèles de missions protestants pendant de nombreuses années. Serait-ce le moment de se tourner vers les modèles monastiques pour en tirer des leçons sur des questions telles que l’administration, les équipes multiculturelles, les ministères holistiques et la mission d’en bas? »

    Selon Stanley Green, directeur général du Réseau Mission Mennonite et l’un des organisateurs de la consultation,« Les changements mondiaux qui ont un impact sur nous tous appellent à ce que j’appellerais « mission de troisième voie » qui, d’une part, va au-delà de l’impérialisme et, d’autre part, de l’abandon de notre vocation missionnaire , à un engagement avec nos partenaires mondiaux, caractérisé par la mutualité et de l’interdépendance ».

    Communiqué de la CMM par Ron Rempel
    Pour le texte intégral de la présentation de César García, voir ici.