Catégorie : Non classifié(e)

  • Le Village de l’Église Mondiale est comme un marché d’histoires et d’échanges

    Harrisburg, Pennsylvanie (É.-U.) – « Je ne connais pas d’autres endroits avec autant de parties du monde en un seul endroit », dit Donella M. Clemens de l’Église mennonite Perkasie en Pennsylvanie tout en regardant entrer et sortir les gens des « places du marché » du Village de l’Église Mondiale.

    Ici, le thème de PA 2015, « En marche avec Dieu », se manifeste par des récits d’histoires, des expositions culturelles et des chants de partout dans le monde.

    Les histoires de la migration mennonite témoignent de la direction de Dieu dans les nouvelles sphères d’apprentissage au fur et à mesure que le peuple de Dieu marche avec Dieu.

    Des récits de service et de mission dans d’autres pays montrent la volonté anabaptiste de marcher dans l’inconnu avec assurance et confiance.

    Il y a aussi des histoires de souffrance et de guérison. La photo et les chaussures d’un jeune homme qui a perdu la vie au Moyen-Orient sont tout aussi poignantes que les histoires piquées sur des pièces de tissu.

    « C’est une merveilleuse idée d’avoir ce bel endroit où les gens peuvent venir et se détendre avec des amis », dit Siaka Traore du Burkina Faso. « C’est comme un village [en Afrique]. C’est inspirant de voir des personnes âgées raconter des histoires. Même si on ne peut pas faire du commerce ici, on a l’impression d’être sur la place du marché. »

    « Les prestations sont meilleures que je l’avais prévu », dit Andra Geiser, coordonnatrice des activités de la scène. La diversité des dons et des talents des personnes est un vrai cadeau de Dieu. »

    Jusqu’à 36 personnes se sont inscrites pour raconter, pendant 25 minutes, leurs expériences devant une petite foule sous la tente des récits d’histoire.

    « Nous avons entendu des histoires extraordinaires de conversion et de transformation de tous les continents », dit Lynn A. Miller, coordonnateur des récits d’histoire.

    Vikal Rao, coordonnateur général de toutes les activités et expositions du Village de l’Église Mondiale, remercie et loue Dieu d’avoir tout réuni ensemble.

    Doris Dube est du Zimbabwe.


    *Pour plus d’histoires, d’images et de vidéos, visitez pa2015.mwc-cmm.org. Le site Web contient aussi des ressources utiles pour votre église qui proviennent des ateliers de PA 2015, tels des fichiers téléchargeables, des diapositives Power Point et des fiches d’information.

  • Harrisburg, Pennsylvanie – Pendant quatre jours de réunions, juste avant le Rassemblement de la CMM (juillet 21-26), le Conseil général a fait des pas de plus sur le chemin vers l’interdépendance dans la communion mondiale.

    « Alors que je travaillais à l’implantation d’une nouvelle paroisse à Bogota, » a commenté César García, secrétaire général de la CMM, « je rêvais du jour où elle serait assez mature pour devenir indépendante, autonome et capable de se reproduire …. Un peu plus tard, j’ai entendu que, outre ces trois caractéristiques, une assemblée arrive à maturité quand elle est aussi en mesure de définir sa propre théologie ».

    « Cependant, il m’a fallu de nombreuses années pour découvrir ce qui est évident dans le processus de développement de tout organisme vivant. On n’atteint pas la vraie maturité quand on est indépendant dans tous les domaines de la vie, mais quand on est capable de donner et de recevoir, de partager avec les autres ce que l’on a, et quand on peut apprécier ce que les autres peuvent apporter… en d’autres termes, lorsque l’on est interdépendant. »

    120 représentants d’Églises membres de la CMM du monde entier participaient à la réunion du Conseil Général. Pendant la moitié du temps, les participants ont apporté des témoignages et ont réfléchi sur les thèmes de l’unité et de la diversité.

    Alfred Neufeld (Paraguay) a tiré les leçons de quatre domaines historiques de conflit : l’église ethnique et l’église missionnaire ; le militarisme; la génération émergente et celle qui quitte [l’église]; le renouveau piétiste et le libéralisme éclairé.

    Fernando Enns (Allemagne) a médité sur la différence entre l’unité ‘à bon marché’ et l’unité ‘coûteuse’. « Ce ne sont pas nous qui créons l’unité, elle est créée en entrant dans la relation d’amour de Dieu. La difficulté est de déterminer les limites de la diversité. La seule justification aux divisions, est lorsque la seigneurie du Christ est mise en question. » Il a exhorté la tolérance des différences concernant la plupart des autres questions.

    Martin Junge, le secrétaire général de la Fédération Luthérienne Mondiale, a souligné que l’Église est toujours à la fois locale et mondiale. « Mettre uniquement l’accent sur le local (contextualité) en ignorant le mondial (universalité) conduit au provincialisme Et l’accent sur le mondial sans l’aspect local conduit à l’impérialisme. » a t-il déclaré.

    Les membres du Conseil général ont entendu des témoignages d’Ukraine, du Zimbabwe, du Panama, d’Angola, du Venezuela, d’Inde, de Corée du Sud et d’autres pays. Le thème constant était la gratitude pour les prières et les manifestations de solidarité des autres églises membres de la CMM.

    Lors de ses séances de travail, le Conseil Général a cherché à renforcer les structures qui permettent d’avoir des relations mondiales.

    César García pense que la CMM « veut développer une structure mondiale qui, comme le squelette d’un organisme vivant, facilite la croissance et le développement de cet organisation interdépendante que nous appelons la CMM, sans la noyer dans une institutionnalisation excessive… La structure que la CMM a développé cherche à éviter la tentation d’être rigide et exactement semblable dans chaque contexte local. Nous cherchons à être sensible à la réalité de nos paroisses dans chaque région, nous adaptant aux différentes réalités auxquelles la communauté est confrontée. »

    Chacune des quatre commissions de la CMM – Foi et Vie, Mission, Paix, Diacres –mises en place depuis seulement six ans, a fait un rapport sur sa vision et son travail : de nombreux engagements avec des fonds limités.

    Il a aussi été mentionné que les relations entre les églises membres ont été améliorées par le travail des représentants régionaux sur chaque continent. En fonction de la disponibilité financière, des représentants régionaux supplémentaires seront nommées en Afrique et en Amérique latine.

    Pour financer le travail de la CMM, il est demandé à chaque église membre de verser sa ‘part équitable’ basée sur la parité du pouvoir d’achat dans chaque pays. Toutes les contributions des individus et des paroisses des églises membres de la CMM entrent dans la part équitable.

    Lors d’une soirée, le Conseil Général a exprimé son appréciation envers Danisa Ndlovu (Zimbabwe), qui termine son mandat de six ans comme président de la CMM. Le nouveau président, Nelson Kraybill (États-Unis) a commencé son mandat immédiatement après le Rassemblement. Le Conseil Général a également élu Rebecca Osiro (Kenya) vice-présidente de la CMM, qui succède à Janet Plenert (Canada).

    Ron Rempel, Communiqué de presse

  • Bogotá, Colombie – Des changements s’amorcent au sein de l’équipe de communication de la Conférence Mennonite Mondiale avec des nominations ou transitions de trois membres du personnel.

    Ê la mi-juillet 2015, Karla Braun a commencé un travail à mi-temps de rédactrice. Elle occupe le poste de rédactrice en chef de Courier/Correo/Courrier et de rédactrice pour d’autres communications de la CMM.

    Karla Braun a été rédactrice adjointe au Mennonite Brethren Herald basé à Winnipeg au Manitoba (Canada) au cours des sept dernières années. Elle est titulaire d’un diplôme universitaire en anglais avec une concentration en linguistique et a suivi des cours de deuxième cycle en théologie.

    Karla Braun succède à Devin Manzullo-Thomas des Etats-Unis, rédacteur pour la CMM depuis janvier 2013. Devin a été nommé à un poste à plein temps au Messiah College, une école affiliée à l’Église des Frères en Christ à Mechanicsburg en Pennsylvanie et débutera des études de doctorat en septembre.

    Le 1er septembre 2015, Kristina Toews, de Colombie, assumera la fonction de responsable de la communication, une fonction qui comprend la supervision de la stratégie de communication de la CMM et la coordination de toutes les communications imprimées et électroniques. Elle succèdera à Ron Rempel du Canada qui prend sa retraite et qui occupait cette fonction depuis janvier 2012.

    Kristina Toews, originaire d’Abbotsford en Colombie Britannique, a vécu à Bogotá en Colombie et a travaillé au service des communications Web depuis février 2013. Ê ce poste elle a mis en place et a développé une stratégie de communication de la CMM dans les médias sociaux tels Facebook, Instagram et Twitter. Kristina Toews détient aussi un diplôme d’études universitaires en études bibliques.

    Aarón González, du Costa Rica, remplacera Kristina Toews et gèrera la présence de la CMM sur le Web et les médias sociaux. Il a récemment servi comme membre du personnel du Rassemblement de la CMM à Akron en Pennsylvanie (É.-U.). Dans son nouveau poste, il travaillera au bureau de la CMM à Bogotá.

    Aarón González a servi dans son église locale, l’Église mennonite Buenas Nuevas au Costa Rica, et avec le Comité central mennonite et la CMM comme participant du programme YAMEN! au Cambodge.

    « La communication et la communauté ne sont pas seulement des mots associés en raison de leur étymologie, mais aussi à cause de leur impact sur l’être humain », dit le secrétaire général César García. « Sans communication, il n’y a pas de possibilités de partager nos joies et nos tristesses, de trouver l’espoir dans la souffrance, de bâtir une communauté. C’est la raison pour laquelle la communication est plus qu’une carrière ou un service dans une institution. C’est un ministère. C’est un ministère très important pour notre famille de foi anabaptiste mondiale. »

    Il ajoute : « Je désire exprimer ma gratitude à Devin et à Ron pour le ministère qu’ils ont développé à la CMM. La communication a joué un rôle crucial au sein de notre famille mondiale au cours des dernières années. Sous la direction de Ron, la communication de la CMM a progressé vers de nouvelles phases et a atteint la maturité que nous avons besoin pour continuer à grandir et faciliter la communication parmi nos membres. Nous prions que Dieu guide et bénisse ces leaders qui entament une nouvelle étape de leur vie. »

    Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

    Photos: Kristina Toews, Karla Braun, Aarón González

  • Harrisburg, PA USA –  Déjà des centaines de frères et sœurs du monde entier se sont rassemblés à Harrisburg pour la 16ème Assemblée de la Conférence Mondiale Mennonite. PA 2015 a déjà commencé avec le Sommet Mondial de la Jeunesse qui s’est tenu du 17 au 19 juillet au Messiah College à Harrisburg. Pour voir toutes les actualités de cet évènement, cliquez ici.

    L’Assemblée Réunie débute aujourd’hui, le 21 juillet et se terminera le 26 juillet. Pour visionner le live streaming du service de culte, la galerie de photos et vidéos, les articles et les blogs, rendez-vous sur le site web de l’Assemblée.

    Communication de l’Assemblée

     

  • Bâle, Suisse – En plus d’appuyer l’appel à la prière lancé par la Conférence Mennonite Mondiale (CMM), la Conférence mennonite suisse (CMS) a fait preuve de solidarité avec l’Église des frères du Nigéria (Ekklesiyar Yan’uwa a Nigéria – EYN).

    Actuellement, au nord-est du Nigéria, des chrétiens et des musulmans modérés souffrent terriblement des conséquences des attaques perpétrées par les terroristes connus sous le nom de Boko Haram. EYN a été durement touchée par ces violentes attaques et compte plus de 700 000 membres déplacés et quelque 1 670 églises détruites.

    Le Täuferisches Forum für Friede und Gerechtigkeit (Forum anabaptiste pour la paix et la justice), de la CMS, a été invité à participer au groupe de défense de Mission 21, une œuvre missionnaire protestante œcuménique de Bâle.

    « Nous avons pensé que le fait d’avoir des liens à la fois par le biais de la CMM et d’une organisation œcuménique locale serait significatif », explique Hanspeter Jecker.

    Compte tenu que l’Église des frères du Nigéria appartient à la tradition des églises pacifistes historiques, Mission 21 a voulu qu’une autre église pacifiste participe à leur groupe de défense du Nigéria. Ils ont invité Hanspeter Jecker et Heike Geist, tous deux professeurs au Séminaire théologique Bienenberg, à participer en tant que représentants des Services Missionnaires Mennonites, de la CMM et de la CMS, une église membre de la CMM.

    Le 12 juin 2015, une résolution proposée par le groupe de défense du Nigéria a été discutée et adoptée par Mission 21.

    Lors de cette rencontre, Hanspeter Jecker a parlé d’une perspective mennonite : « La présence des églises pacifistes historiques est caractérisée par une détermination à renoncer à la violence pour des raisons théologiques et bibliques, à suivre les traces de Jésus et à ne pas répondre au mal par le mal, mais d’y répondre par le bien et ultimement vaincre le mal par le bien. »

    « Cette conviction seule ne garantit pas une vie paisible et tranquille. Mais elle se base sur l’espérance que le Vendredi Saint n’est pas le dernier mot, mais qu’il y a Pâques, suivi de la Pentecôte. Cette foi n’est pas condamnée à accepter toutes les injustices et à souffrir en silence. »

    « C’est la raison pour laquelle cette résolution est si importante. Elle est une expression de notre solidarité fraternelle avec ceux et celles qui souffrent au Nigéria. Elle signifie qu’il ne peut pas avoir de paix sans justice. La résolution désire croire aux signes d’espoir que Pâques et la Pentecôte inspirent en période de grand besoin. »

    Cliquez ici pour lire la résolution intégrale.

    -Kristina Toews

  • Harrisburg, Pennsylvanie, États-Unis – Les participants de PA 2015, le Rassemblement de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM), passeront le dernier jour de l’événement, le 26 juillet, avec les assemblées mennonites et Frères en Christ situées dans un rayon de deux heures du Champ de Foire d’Harrisburg.

    « Parce qu’il y a tellement d’assemblées anabaptistes dans la région, nous leur avons demandé si elles acceptaient d’être les hôtes de notre culte du dimanche matin », dit Liesa Unger de l’Allemagne, responsable des événements internationaux de la CMM. « C’est une occasion extraordinaire pour nous tous, résidants et visiteurs, de fraterniser ensemble dans les églises locales. Nous voulons faire l’expérience de la vie d’église nord-américaine. »

    Matériel pour le culte mis à la disposition de tous

    La CMM a créé du matériel liturgique et invite toutes les assemblées à l’utiliser peu importe où elles sont situées dans le monde. « Nous sommes tout particulièrement conscients d’appartenir à une famille de foi mondiale dans l’attente de PA 2015 », fait remarquer Liesa Unger. « Ainsi nous invitons toutes les assemblées anabaptistes de partout d’utiliser le matériel liturgique du dimanche matin. » Il est accessible au ici en espagnol, en français et en anglais.

    Pendant PA 2015, plus de 6 500 participants de plus de 70 pays se réuniront en communauté pour fraterniser et adorer autour du thème « En marche avec Dieu ». Le culte du dimanche matin porte le sujet plus loin avec « En marche avec Dieu : aller de l’avant » d’après Actes 18, 22-28.

    Le matériel liturgique comprend une suggestion du déroulement de la célébration, plusieurs prières, une lecture dialoguée basée sur le Psaume 145, trois chants avec paroles et musique (de l’Argentine, de l’Afrique du Sud et des Philippines), et les grandes lignes d’une prédication proposée et préparée par Nelson Kraybill, le prochain président de la CMM. De plus, une vidéo des grands moments de PA 2015 sera mise en ligne juste avant le 26 juillet au ici et pourra être projetée pendant le culte.

    Les églises locales multiplient les efforts pour exercer l’hospitalité

    Plus de 45 églises ont demandé de pouvoir accueillir leurs frères et sœurs pour le culte et la communion fraternelle le 26 juillet. Rebecca Pereverzoff, qui assigne les invités aux églises hôtes, a entendu plusieurs histoires.

    Ê Conestoga Mennonite Church, près de Morgantown (PA), environ 120 personnes assistent au culte la plupart des dimanches matin. Voici leur réponse à notre invitation à accueillir les invités de PA 2015 : « Nous sommes préparés à nourrir plus de 100 invités ce jour là, mais s’il y en a seulement 50, ça ne fait rien. Notre école du dimanche débute à 9 h 30. Si nos invités désirent y assister, veuillez nous prévenir à l’avance. C’est très important pour nous d’avoir un culte avec les anabaptistes de partout dans le monde. Nous avons tellement hâte que le mois de juillet arrive! »

    Weaverland Mennonite Church, près d’East Earl (PA), offre deux cultes la plupart des dimanches pour rendre service aux centaines de personnes qui fréquentent l’église. Bien que leur cuisine soit en rénovation cet été, ils se sont portés volontaires pour accueillir de 70 à 75 invités. La dame qui coordonne la cuisine lors des événements communautaires de l’église accueillera les visiteurs chez elle, avec sa famille, pour le repas du midi le 26 juillet.

    « Il n’y a pas de meilleure façon d’élargir notre expérience du culte et de la foi en communauté que de prier, de chanter et de lire les Écritures ensemble, puis de couronner le tout par un repas et une rencontre », fait remarquer Liesa Unger.

    Article par Phyllis Pellman Good, auteure et rédactrice pour la Conférence Mennonite Mondiale.

    Histoires de familles d’accueil

    Lyndell Thiessen, qui travaille à assigner des visiteurs à des familles d’accueil, raconte ces histoires et ajoute « je ne peux qu’admirer les hôtes et leur enthousiasme pour l’accueil » :
    • Une famille hôte a loué quatre lits sur roulettes afin de pouvoir accueillir plus de personnes.
    • Plusieurs hôtes effectueront plus qu’un voyage pour déposer leurs invités aux arrêts de la navette, car ils ont beaucoup d’espace à offrir dans leur maison, mais pas assez dans leur véhicule.
    • Deux femmes, toutes les deux ayant vécu la mort subite de leur époux, souhaitent honorer leur engagement d’accueillir des visiteurs. Elles disent que c’est important pour elles de le faire.
    • Une hôtesse est tellement enthousiaste d’accueillir des visiteurs du Zimbabwe qu’elle est en train de leur confectionner des petites courtepointes en cadeau. Elle a demandé à sa voisine amish de l’aider à concevoir le modèle.
    • Leon Stauffer, coordonnateur du transport par navette des participants hébergés dans les familles, et son épouse Nancy, ont choisi de rester dans la région des familles d’accueil pendant PA 2015 au lieu de rester avec le personnel de la CMM à Harrisburg. Plus de 1 000 invités sont hébergés dans environ 350 familles. Les Stauffer veulent être disponibles pour assurer un service fluide et ponctuel des 21 autobus qui emmèneront les invités au Rassemblement.
    • Quand une hôtesse a appris que six personnes seraient placées dans sa maison, elle a répondu « Seulement six? J’en avais demandé 16! »
  • Mwanza, Tanzanie – Les évêques de la Kanisa la Mennonite Tanzania et de la Kenya Mennonite Church travaillent ensemble à une formation locale abordable pour les pasteurs de villages.

    Pour ce faire, ils ont créé un partenariat avec les missionnaires de Eastern Mennonite Missions, Joe et Gloria Bontrager (États-Unis), qui développent et mettent en œuvre un programme de niveau élémentaire qui servira aussi de modèle à l’avenir pour la formation des responsables d’église.

    Les Bontrager se rendent dans différentes régions et commencent le programme avec un séminaire de ‘formation des formateurs’. Partant du niveau élémentaire et tout en montrant comment enseigner, ils apportent aux responsables locaux ce dont ils ont besoin pour donner eux-mêmes les douze cours en deux ans.

    Ê ce jour, ils ont dirigé 15 séminaires de ‘formations de formateurs’ dans sept des dix diocèses de la Kanisa la Mennonite Tanzania et dans cinq des sept diocèses de la Kenya Mennonite Church. Très souvent, les évêques animent aussi les séminaires, comme dans le diocèse de Mwanza (Tanzanie), où l’évêque Albert Randa a donné un cours sur la discipline d’église pour les candidats à l’ordination.

    Le programme a un fort impact sur les églises parce qu’il est conçu pour combler les lacunes des pasteurs dans les domaines bibliques et dénominationnels. Par exemple, les responsables ont demandé à avoir un cours spécifique sur ce qui caractérise les mennonites. Ils s’étaient rendus compte que de nombreux paroissiens ne connaissaient pas la différence entre les mennonites et les autres dénominations.

    La méthode d’enseignement de Joe et Gloria Bontrager contribue pour beaucoup à l’impact du programme. En Afrique, l’enseignement est souvent basé sur des exposés et l’apprentissage par cœur, mais Joe et Gloria insistent sur la réflexion personnelle et la discussion ouverte. Le matériel d’étude ne vise pas à simplement apporter des connaissances, mais à initier un dialogue sur la façon de les appliquer.

    Les responsables d’Église sont convaincus que cette pratique rend les formations au leadership des pasteurs accessibles et abordables, tout en leur permettant d’assumer leurs responsabilités domestiques et familiales. Les responsables sont satisfaits aussi de voir les étudiants commencer à partager avec les autres ce qu’ils ont appris.

    Adapté d’un article de Chris Fretz et Amanda Miller, Eastern Mennonite Missions (EMM)

  • ‘Marcher avec Dieu’ est le thème de notre prochain Rassemblement mondial, qui se tiendra du 21 au 26 juillet 2015. Mais comment pouvons-nous marcher ensemble si nous ne croyons pas exactement la même chose ? C’est la question qu’un responsable m’a posée il y a quelques mois, alors que je visitais sa communauté. « Ê la CMM, nous aimons la diversité … » ai-je commencé à répondre. Mais il a mis fin brusquement à notre conversation en insistant sur le fait qu’il est impossible de marcher avec ceux qui pensent différemment que vous.

    Il semble que nous entendons ce message partout dans le monde, surtout lorsqu’il s’agit de différences religieuses. Même notre histoire anabaptiste comporte toute une série de fractionnements et de divisions en raison de profonds désaccords sur des questions de doctrine et d’éthique. Est-il possible – voire souhaitable – d’avoir une communion de dimension mondiale quand nous avons une telle diversité de cultures, de choix éthiques et de conceptions théologiques ?

    Ê la CMM, nous avons découvert que la diversité n’est pas seulement possible, mais encore bonne. Cette diversité se manifeste lorsque nous partageons le même fondement : Jésus-Christ.

    Quand je lis les Écritures, j’y trouve au moins trois raisons pour lesquelles nous avons besoin d’une communauté mondiale, multiculturelle et très diversifiée :

    D’abord, Jésus. Il y a quatre évangiles qui parlent de Jésus. Chacun reflète l’expérience de son auteur avec Jésus-Christ. Ces écrits théologiques ne montrent pas Jésus exactement de la même manière. Ils sont assez différents. Pourquoi n’avons-nous pas un seul évangile ? Pourquoi avons-nous besoin de quatre points de vue présentant des interprétations différentes concernant Jésus ? Depuis le début, l’Église considère cette diversité comme cruciale pour nous aider à comprendre qui est Jésus. L’Église primitive n’a pas cherché à harmoniser les quatre évangiles, pour avoir un récit unique et uniforme. Nous avons besoin de la diversité pour mieux connaître Jésus.

    Deuxièmement, l’éthique. Le texte sur l’amour que l’on trouve dans 1 Corinthiens 13 se situe dans un contexte de diversité et de profonds désaccords. Par exemple, les opinions des croyants sur ce qu’ils pouvaient manger ou ne pas manger différaient. Ces mêmes croyants prenaient des décisions différentes sur ce problème éthique, décisions possibles parce que l’Écriture elle-même n’apporte pas de réponse définitive. Dans ce contexte, l’apôtre Paul exhorte d’aimer. Il semble donc que la diversité et même les désaccords sont nécessaires dans le corps du Christ, si nous voulons connaître le sens de l’unité, de l’amour, du pardon, de la patience et de l’abnégation. Il est facile d’aimer ceux qui pensent la même chose que nous, mais sommes-nous capables d’aimer ceux qui pensent autrement ?

    Troisièmement, la vision. Sur la route d’Emmaüs, les disciples n’ont découvert la vérité sur la résurrection de Jésus que lorsqu’ils se sont assis et ont dîné ensemble – Jésus étant au milieu d’eux – en dépit de leurs différences. Pendant leur longue marche depuis Jérusalem, ils ont résisté à la tentation de s’éloigner les uns des autres en raison de leurs conceptions théologiques divergentes sur le Messie. Ce n’est pas en passant des heures à des discussions théologiques qu’il ont découvert Jésus. Leurs yeux ne se sont ouverts que lorsqu’ils ont partagé un repas. Notre manière de voir les autres disciples du Christ (et le Christ lui-même) change quand nous les considérons comme des membres de notre famille. Avec notre famille, il est possible de s’asseoir et de manger ensemble malgré les différences.

    Pourquoi avons-nous besoin d’une communauté mondiale ? C’est un des sujets que nous abordons dans ce numéro du Courrier / Correo / Courrier. Nous avons besoin d’une communauté mondiale et de la diversité qu’elle apporte afin de mieux connaître Jésus, d’avoir une meilleure expérience de l’unité, du pardon, de l’amour, de la patience et de l’abnégation, et pour nous ouvrir les yeux sur ce qui peut nous rapprocher.

    Que Dieu nous aide à marcher ensemble et à aimer notre Église mondiale si diverse. Marchons avec Dieu !

    César García, secrétaire général de la CMM, travaille au siège social de Bogotá (Colombie).

  • Bogotá, Colombie – Arli Klassen a été nommée coordonnatrice des représentants régionaux pour la CMM, à compter du 1er juillet 2015.

    Ê ce nouveau poste (à mitemps), Arli travaillera en étroite collaboration avec les représentants des régions continentales de la CMM, dont l’Amérique du Nord, l’Europe, l’Afrique et l’Asie. Elle continuera également son travail de responsable du développement pour la CMM, poste qu’elle occupe depuis octobre 2012.

    « Arli est la personne la plus compétente pour remplir ce rôle pour la CMM », dit le secrétaire général, César García. « Elle a un don de leadership et une grande expérience internationale, acquise lorsqu’elle travaillait avec le Comité Central Mennonite, et dans d’autres organisations. Je suis très heureux qu’Arli se joigne à nous dans cette aventure de développement d’une communauté mondiale ».

    Devin Manzullo-Thomas

  • Winnipeg, Manitoba, Canada – La possibilité d’assumer des responsabilités dans une église locale est utile à Yoweri Murungi, qui fait un an de service interculturel à Lusaka (Zambie).

    De par ses nombreuses nouvelles expériences, il a l’occasion de participer à l’animation de cultes de louange et d’adoration, d’études bibliques et de travailler avec les jeunes de l’église Chilenje Frères en Christ de Lusaka.

    « Ces expériences m’aident à améliorer mes compétences en tant que responsable et à grandir dans la foi en Christ », dit Yoweri Murungi, 28 ans, de Kagadi, une ville du district de Kibaale (Ouganda).

    L’engagement d’un an de Yoweri et de 20 autres participants à YAMEN! (Réseau Anabaptiste Mondial d’Échange de Jeunes) prend fin en juillet.

    YAMEN, un programme commun du Comité Central Mennonite (MCC) et de la Conférence Mennonite Mondiale, est destiné aux jeunes (18-30 ans), qui ne sont citoyens ni du Canada ni des États-Unis. Les participants doivent fréquenter une assemblée anabaptiste dans leur pays d’origine ou travailler dans une organisation anabaptiste.

    Yoweri Murungi est coordonnateur adjoint des Clubs de la Paix – soutenus par le MCC – qui forment les jeunes à la non-violence active, à la transformation des conflits et à la réconciliation. Les Clubs de la Paix ont démarré en 2006 et sont maintenant actifs dans 32 écoles à Lusaka.

    Comme les cultures de la Zambie et de l’Ouganda ont de nombreux points communs, Yoweri Murungi est rapidement devenu un des responsables des Clubs de la Paix.

    Il précise que ces clubs montrent qu’il est possible que des gens différents s’accordent pour résoudre un problème. Il cite cet exemple : une membre du Club de la Paix a raconté qu’à l’école, elle est punie parce qu’elle arrive en retard. Mais elle est en retard parce qu’elle doit emmener son jeune frère dans une autre école avant d’aller dans la sienne.

    Grâce aux discussions en groupe, elle a su résoudre ce problème en demandant à ses parents de prendre d’autres dispositions concernant son frère cadet.

    En Ouganda, Yoweri est aussi engagé dans des actions en faveur de la paix. Il est conscient que ce qu’il apprend de par ses responsabilités, en participant à l’église locale et aux Clubs de la Paix, sera utile en Ouganda.

    « Je fais de nouvelles expériences et j’acquiers de nouvelles compétences » dit-il. « Je développe et améliore le fonctionnement du bureau, de la gestion et de l’administration. »

    Outre son travail avec d’autres responsables des Clubs de la Paix et de l’église, il apprécie de faire partie de l’équipe du MCC en Zambie.

    « Nous sommes ravis d’avoir des participants de Yamen dans notre équipe, ils apportent de la diversité à l’équipe du MCC », dit la représentante du MCC de Zambie, Miriam Mitchell. « Nous apprenons les uns des autres. Nous avons des différences culturelles, mais ce que nous avons tous en commun est d’être venu en Zambie pour servir ».

    Les participants à Yamen acquièrent de nouvelles compétences et de l’expérience à travers leur engagement avec des organisations partenaires du MCC dans de nombreux pays.

    Depuis 2004, plus de 100 participants à Yamen ont appris beaucoup et créé des liens avec l’Église mondiale, dit la coordonnatrice de YAMEN, Andrea Geiser.

    « Le fait de vivre dans une autre culture est un facteur de croissance très important pour les participants, à la fois personnellement et spirituellement », dit Andrea. « Chaque année, les participants mentionnent qu’ils se sont rapprochés de Dieu, s’appuyant sur lui pour faire face aux contraintes et aux difficultés rencontrées dans un nouveau pays et une culture différente ».

    Dans un récent rapport, Elisa Domínguez (Mexique, au Honduras) déclare : « Ma vision et ma façon de voir le monde ont changé. Le concept de service m’a appris que nous devons laisser de côté notre propre croix pour porter celle de ceux, nombreux, qui ne peuvent pas la porter eux-mêmes ».

    Réfléchissant à sa nouvelle perspective à l’échelle du monde, Jennifer Moreno (de Colombie, en Bolivie) dit : « Quitter mon pays m’a donné une nouvelle vision des choses, m’a permis de comprendre qu’il y a beaucoup d’options et de possibilités ailleurs, et qu’il est beau et passionnant de servir les autres sans attendre rien en retour. Il est intéressant de savoir qu’il y a des gens qui vous soutiennent et qui partagent la même foi dans d’autres pays ».

    Ces participants terminent leur année de service avec Yamen en juillet :

    en Bolivie : Jennifer Moreno (Colombie), Oscar Galo (Honduras) ; au Cambodge : Keila Medina (Honduras) ; en Colombie : Phealy Hut (Cambodge), Sam Joshua (Inde), Sanjib Sahu (Inde), Elizabeth Hartono (Indonésie), Victoria Muchanga (Mozambique) ; en Equateur : Jirenny García (République dominicaine) ; au Honduras : Gina Albornoz (Colombie), Elisa Domínguez (Mexique) ; en Inde : Ditrich Rumboirusi (Indonésie); en Indonésie : Suzy Filly (Egypte), Hemanta Pradhan (Inde), Subhechchha Koirala (Subu) (Népal), Freddy Satalaya (Pérou); au Laos : Gloria Kristianti (Indonésie); au Mexique : Alexander Gutiérrez (Colombie); au Nicaragua : Chia-Ming Chen (Taïwan) ; en Ouganda: Reviana Gamaputra (Indonésie) ; en Zambie: Yoweri Murungi (Ouganda).

    Communiqué commun de la CMM et du MCC. Article de Gladys Terichow, journaliste indépendante à Winnipeg (Canada).

  • « Les Colombiens ne se battent pas pour l’argent. Vous vous battez pour le pouvoir ». C’est ce qu’a déclaré une missionnaire d’Amérique du Nord après plusieurs décennies en Colombie. Elle parlait des ruptures incessantes de relations entre les responsables d’églises à cause de conflits.

    Après 22 ans de ministère en Colombie, je dois reconnaître que c’est la triste réalité de nos églises. Pendant ces années, j’ai été témoin de trop de conflits malsains dans nos assemblées ; j’ai aussi vu trop de relations brisées, et trop de personnes blessées quittant les églises à cause de ces conflits.

    Toutefois, depuis que je travaille à la CMM, j’ai découvert que les problèmes d’abus de pouvoir et de conflits malsains entre responsables ne sont pas seulement une réalité colombienne. En fait, ils semblent être transculturels et présents chez tous les peuples et toutes les nations, et en quelque sorte un gène ‘trans-anabaptiste’ qui a touché toutes nos églises. Quelques soient nos différences culturelles et théologiques, ils sont présents depuis Caïn et Abel.

    Quelles caractéristiques ai-je pu observer chez les responsables d’églises impliqués dans des conflits malsains et des abus de pouvoir à travers le monde ? Ê ce jour, j’ai noté :

    Des besoins personnels non satisfaits. Lorsque des responsables sont confrontés à des conflits, ils manifestent parfois de réelles faiblesses émotionnelles. Certains responsables par exemple, semblent avoir soif de reconnaissance. Ils s’attendent à recevoir un traitement spécial ou de la gratitude pour leur travail. Lorsque ce n’est pas le cas, ils réagissent avec agressivité envers les autres, ou sont entraînés dans une spirale descendante vers la passivité et l’apitoiement sur soi. Comme nos églises seraient différentes si nous apprenions à prier comme Mère Teresa : « Seigneur, fais que je cherche à aimer plutôt qu’à être aimé » !

    Un autre exemple a trait aux responsables qui ont appris à lutter contre leur sentiment de vide en profitant des privilèges liés à certains postes ecclésiaux. Craignant de les perdre, ils font tout pour les garder et ne s’inquiètent pas de blesser quelqu’un pour cela. La satisfaction de leurs besoins affectifs est plus importante que les personnes pour lesquelles ils ont été appelés à consacrer leur vie.

    Un extrême perfectionnisme. Il se manifeste quand des responsables ne sont pas prêts à reconnaître leurs erreurs ou à demander pardon quand ils ont blessé quelqu’un. Il n’est pas facile de se montrer vulnérable lorsque l’on occupe des postes de direction. Ces personnes croient que si elles ouvrent leur cœur et reconnaissent leurs erreurs, elles perdront leur autorité. C’est peut-être l’influence de la sécularisation. La vision d’un responsable fort et solitaire n’exprimant pas ses sentiments est le résultat des concepts culturels, mais n’a pas de place dans le service qui, dans la vision chrétienne, s’accomplit en étant blessé et vulnérable, et non en dominant les autres.

    L’insistance sur l’uniformité. La conséquence naturelle de l’abus de pouvoir, c’est la tentation de supprimer la diversité. Ce genre de responsables ne tolère pas ceux qui pensent différemment qu’eux. Différences théologiques ou de style de leadership sont critiquées et étiquetées comme péchés par ceux qui fonctionnent de manière autoritaire. La diversité étant perçue comme une menace, ces responsables utilisent un credo pour vérifier l’orthodoxie sans reconnaître que la diversité a fait partie intégrante de la foi chrétienne depuis ses débuts.

    Ces caractéristiques se retrouvent chez de nombreux leaders qui ne connaissent pas d’autre moyen d’exercer leurs responsabilités. Il nous faut vraiment un nouveau modèle de leadership. Comment nos églises peuvent-elles répondre à ce besoin ? Dieu nous appelle à un modèle de leadership inspiré de la vie de Jésus et renforcé par nos valeurs anabaptistes. Ce modèle ne cherche pas ses propres intérêts, mais le bien-être des autres, reconnaît ses erreurs et s’exerce à partir d’une position de vulnérabilité, qui célèbre la diversité au lieu de la réduire ou de la supprimer. Je prie pour que le numéro d’octobre 2014 de Courier / Correo / Courrier puisse nous aider à aller dans cette direction.

    César García, secrétaire général de la CMM, travaille à partir de son siège à Bogotá, en Colombie.

  • Quels mots utilisez-vous quand on vous demande de vous décrire? Utilisez-vous les mêmes mots avec votre famille ? Au travail ? En voyage ?

    J’ai découvert que je n’utilise pas les mêmes mots pour me décrire selon le contexte où je me trouve. Lorsque nous vivions à Toronto, les deux mots que j’utilisais le plus souvent étaient ‘chrétienne’ et ‘femme’. Ces deux aspects faisaient le plus de différence dans ma vie. Ainsi, imaginez ma surprise lorsque nous avons déménagé en Afrique australe : ces mots n’avaient plus beaucoup d’importance ! Tous ceux avec qui nous étions en contact se définissaient comme chrétiens, c’était donc un acquis ; et il était beaucoup plus important que je sois une mère plutôt qu’une femme. En outre, en Afrique australe, ce qui était vraiment important, c’était que j’étais blanche – un aspect de mon identité qui allait de soi au Canada.

    Une femme chrétienne : l’essentiel au Canada. Une mère blanche : c’est l’essentiel au Lesotho. La perception de mon identité avait changé alors que je n’avais pas changé.

    Ce changement illustre mon premier point : la culture compte parce qu’elle définit qui nous sommes.

    Mon deuxième point est que la langue compte. Je parle un peu plusieurs langues, et je suis fascinée par les mots qui existent dans une langue mais qui n’ont pas de traduction exacte dans une autre langue. En sesotho, j’ai appris qu’il y a un mot pour désigner une partie du corps qui guérit mal après une fracture ou une blessure ; nous n’en avons pas en anglais. En français et en espagnol, il y a ce joli mot ‘animateur’, ‘animador’ : une personne responsable qui joue un rôle de facilitateur dans un groupe, un concept qui n’existe pas en anglais. Et en allemand, il y a ‘Gemeinschaft’, un mot que l’on traduit par ‘fraternité’ ou ‘communauté’, bien que ces traductions ne parviennent pas à saisir la profondeur du mot en allemand. Ces exemples soulignent le fait que la langue compte, parce qu’elle fournit les concepts importants de notre culture.

    Il y a de grandes différences entre nos langues et nos cultures dans le monde, et elles vont beaucoup plus loin que nous ne le pensons. La culture, façonnée par la langue, impacte notre vision du monde, notre perception de nous-mêmes et notre identité. C’est une difficulté particulière pour les chrétiens, dont les convictions et les pratiques sont façonnées par la culture et la langue, alors que notre foi transcende ces catégories.

    Exemples bibliques de la différence

    Il y a dans la Bible des images et des histoires pour expliquer et comprendre nos différences linguistiques et culturelles, et pour nous montrer comment ces différences peuvent faire partie du plan de Dieu pour la construction de l’Église.

    Le premier livre de la Bible, la Genèse, raconte l’histoire de la Tour de Babel. Elle propose deux explications pour l’existence de différents groupes linguistiques. L’une est que l’unité basée sur la similitude conduit à l’orgueil, et l’autre est qu’elle est une réaction de peur. Dans Gn 11/4-6, nous lisons que le peuple voulait être renommé et qu’il avait peur d’être dispersé. Ces deux réactions sont enracinées dans la dépendance de soi plutôt que dans celle de Dieu : « Regardez, ils forment un seul peuple et ils ont tous une même langue… et ce n’est que le début ! ».

    Le théologien Walter Brueggeman dit que c’est l’histoire de personnes qui voulaient être importants en raison de leurs similitudes : même langue, même nourriture, mêmes vêtements, même culture – on peut beaucoup accomplir dans une culture homogène. Il suggère que Dieu les disperse pour leur montrer mieux. L’unité désirée par Dieu pour la race humaine est constituée de personnes liées par une foi et des valeurs communes, et non par une similitude de langue et de culture. Il pense que les nombreuses langues et la dispersion ne sont pas une punition, mais donnent en fait aux peuples l’occasion d’aller vers un potentiel beaucoup plus grand pour toute la terre. Dieu a donné aux habitants de la tour de Babel l’occasion de découvrir la différence afin d’apprendre à dépendre de Dieu et d’être réunis par la foi plutôt que par la culture. Il faut tout un village mondial pour être ce que Dieu nous appelle à être.

    Une autre image biblique de la différence se trouve à l’autre bout de la Bible, dans le dernier livre, l’Apocalypse. Dans Ap 7/ 9-14, nous lisons qu’un nombre incalculable de personnes, de toutes nations, tribus et langues, chantent et louent Dieu toutes ensemble. C’est l’image opposée de la Tour de Babel. C’est un petit aperçu du ciel !

    Cette image se trouve dans le chapitre de l’ouverture des sept sceaux : sept événements aux terribles conséquences. Elle se situe précisément entre l’ouverture du sixième et du septième sceau, comme une pause dans l’histoire. C’est l’image du peuple de Dieu, de toutes cultures et de toutes langues, qui adore Dieu, quelles que soient ses épreuves, ses persécutions et ses tribulations.

    Au chapitre 6, verset 17, une question est posée : « Car il est venu le grand jour de la colère, et qui peut subsister ? » La réponse est dans cette image : c’est le peuple multiculturel de Dieu qui le loue, qui est capable de tenir bon lors des persécutions et des tribulations. Il faut tout un village mondial pour être le peuple que Dieu nous appelle à être et pour résister aux persécutions.

    Devenir le peuple multiculturel de Dieu

    Pour le peuple juif d’Israël qui pensait être le seul peuple élu de Dieu, cette image d’un peuple de Dieu multiculturel implique un changement radical de pensée. Dans Éphésiens 3, Paul dit très clairement que dans le passé, les non-juifs, qui n’étaient pas seulement des étrangers, mais aussi des incirconcis, et donc exclus d’Israël, ne faisaient pas partie du peuple de Dieu. Mais maintenant, conclut-il, ils en font intégralement partie par le Christ. C’était un immense changement de direction dans la pensée des chrétiens juifs. Seulement alors pouvaient-ils commencer à comprendre qu’il pourrait y avoir différentes manières d’adorer Dieu, au-delà de leurs propres traditions juives, en particulier concernant les pratiques qui leur avaient donné une identité, comme les lois sur la circoncision et l’alimentation.

    Pour ceux d’entre nous qui pensent que notre manière de concevoir et de louer Dieu est la bonne, la meilleure ou même la seule, l’image du peuple multiculturel de Dieu dans Ap 7 présente aussi un grand défi. Il faut tout un village mondial pour être le peuple que Dieu nous appelle à être.

    Nous avons tous une culture, et nous concevons et louons Dieu au travers de cette culture. Ces conceptions et ces louanges sont un sujet de joie et de reconnaissance, où que nous vivions. Mais notre façon de faire n’est pas la seule ! Notre manière habituelle de faire nous est familière, et nos responsables peuvent souvent même donner des explications bibliques détaillées pour les justifier. Comme le peuple de la tour de Babel, nous avons trop souvent peur que les différences créent la discorde et nous dispersent. Trop souvent aussi, nous dépendons de notre langue, de notre culture et de notre tradition pour nous unir en dépit de nos différences, plutôt que de dépendre de Dieu. Nous devons devenir comme ce peuple de l’Apocalypse, un groupe multiculturel louant Dieu, capable de résister à toutes les persécutions. Il faut tout un village mondial pour être le peuple que Dieu nous appelle à être.

    Un coin de ciel sur la terre

    Ayant étudié la sociologie, je sais que chaque groupe travaille beaucoup pour créer sa propre identité et sa propre façon de faire les choses, et que ces modes d’appartenance sont importants. Nous voulons tous appartenir à un groupe ; c’est la nature humaine et c’est une bonne chose ! Cependant, les textes de la Genèse, de l’Apocalypse et de l’épitre aux Éphésiens nous aident à comprendre que Dieu désire que nous appartenions d’abord à un groupe de disciples de Jésus, plutôt qu’à un groupe linguistique, culturel ou national. Nous faisons partie d’un peuple dont la vision du monde est façonnée par Dieu, par la Bible, et par notre communauté spirituelle. √ätre chrétien est notre identité première. Nous faisons partie d’une église locale et d’une Église mondiale. Cette identité et cette appartenance devraient influencer nos vies en premier.

    Nos paroisses sont des endroits où nous nous connaissons, où nous nous sentons chez nous et où nous avons les mêmes conceptions du discipulat. L’appartenance à une assemblée locale où l’on aime chanter les mêmes chants et prier de la même manière est une bonne chose. Beaucoup d’entre elles sont aussi rattachés à des unions d’églises – un autre cadre dans lequel nous retrouvons les mêmes coutumes et traditions. Et pourtant, même au sein des paroisses et des unions d’églises, il y a toujours juste assez de différences pour avoir des tensions et des conflits. Ces différences sont amplifiées quand un grand nombre d’assemblées locales et d’unions d’églises se retrouvent dans un pays, puis dans d’autres cultures avec d’autres langues.

    Faire partie de la CMM est encore différent. La CMM est notre communauté (d’églises) anabaptiste mondiale, où nous nous retrouvons parce que nous partageons les mêmes convictions concernant Dieu, Jésus, le Saint-Esprit et l’Église. C’est un lieu où entrapercevoir le paradis sur terre – un aperçu de ce qu’adorer Dieu avec une multitude de personnes de différents pays, cultures et langues peut être. On peut avoir ainsi une idée de ce qu’est le peuple que Dieu nous appelle à être – un peuple lié par bien davantage qu’une langue, une culture ou des coutumes locales.

    La CMM est un lieu où notre diversité culturelle nous enseigne ce que signifie suivre Jésus. C’est le lieu où nous pouvons le mieux répondre à la question : « Que signifie être un chrétien anabaptiste dans mon contexte culturel aujourd’hui ? », en découvrant comment on répond à cette question dans d’autres contextes culturels. Nous faisons ce voyage spirituel avec des personnes différentes de nous (cultures, pays, types d’anabaptistes etc.). La CMM est le lieu où nous sommes liés par nos convictions communes de chrétiens anabaptistes. Ensemble, nous sommes un petit peu de ciel sur la terre. Ensemble, nous sommes assez forts pour résister à la persécution et à la tentation.

    Ensemble, avec tous les saints

    Revenons au passage écrit par Paul aux chrétiens d’Éphèse, pas aux chrétiens juifs, mais aux chrétiens d’autres origines. Dans les chapitres 2 et 3, il leur rappelle qu’ils sont concitoyens du peuple de Dieu, membres à part entière de la famille de Dieu, et participants à la promesse en Jésus-Christ. C’était une idée nouvelle, extraordinaire, et controversée à l’époque, et elle continue à transformer notre compréhension de l’action de Dieu dans le monde d’aujourd’hui. Nous sommes tous membres à part entière de la famille de Dieu et participants à la promesse en Jésus-Christ, au-delà de toutes les différences qui nous divisent si facilement.

    Dans Ép 3/14-21, Paul prie pour cette église. Il prie pour qu’elle comprenne l’immensité de l’amour de Dieu – la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur de l’amour de Dieu. Et il prie pour que ses membres puissent la conna√Ætre « avec tous les saints ». J’aime cette petite phrase. Elle nous dit que nous ne pouvons pas vraiment conna√Ætre l’immensité de l’amour de Dieu sans tous les saints. C’est seulement dans le désordre de la différence (culturelle, linguistique, politique, théologique et économique) avec tous les saints, que nous pouvons commencer à saisir l’amour de Dieu. Il faut tout un village mondial pour commencer à comprendre l’immensité de l’amour de Dieu et pour être le peuple que Dieu nous appelle à être.

    Arli Klassen est responsable du développement de la CMM.

    Des anabaptistes du monde entier participent à la cène pendant la réunion du Conseil Général de la CMM en 2012, à B√¢le (Suisse). Photo : Merle Good

    Deux mennonites (Indonésie et Amérique du Nord). Pour les anabaptistes, la CMM est le lieu où un tel contact interculturel est possible. Photo : Merle Good