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  • « 100 ans d’évangélisation au Congo ». Du 4 au 11 août 2024, la Communauté des Églises des Frères Mennonites au Congo a célébré le 100e anniversaire de son union d’églises. La célébration à Kikwit — deux ans plus tard à cause de la pandémie — a été marquée par des prédications, des chants, des chœurs, une conférence de pasteurs, un rallye d’évangélisation et la présence d’invités œcuméniques et internationaux.  

    L’Église membre nationale de la CMM est née en 1922, lorsque l’Américain Aaron Janzen a lancé une mission pour les Frères mennonites dans la région de Kikwit en 1922. En 2024, l’Église compte 638 assemblées et 98 519 membres baptisés.  

    Les principales langues parlées par les membres de l’Église sont le français, le kikongo, le lingala et le swahili. 

    Le pasteur Londa Charly (première femme ordonnée CEFMC) s’exprime lors de la conférence des pasteurs.

    Le secrétaire général et représentant légal Antoine Kimbala s’exprime lors de la conférence des pasteurs. 

    Des invités d’autres églises membres nationales de la CMM participent à l’événement : Le pasteur Siaka Traoré, (représentant régional de la CMM pour l’Afrique de l’Ouest) ; le pasteur George Kaputu Nzila, évangéliste CEFMC ; le pasteur Jean Felix Cimbalanga, président de la CEM (Communauté Evangélique Mennonite, RD Congo) ; Robert Irundu Mutundu, secrétaire général des finances/administration de la CMCo (Communauté Mennonite au Congo) ; Henk Stenvers, président de la CMM ; le pasteur Daniel Nelson Canganguela, leader de la CMCo (Communauté Mennonite au Congo) ; et le pasteur Antoine Kimbala, secrétaire général et représentant légal de la CMM, qui a participé à la conférence des pasteurs. Daniel Nelson Canguela, responsable de l’IAIMA (Frères Mennonites en Angola) ; Shadreck Kwendanyama, responsable de l’église des Frères Mennonites au Malawi. 

    Henk Stenvers, président de la CMM, prend la parole lors de la conférence des pasteurs de deux jours, avec Nzuzi Mukawa comme interprète. 

     

  • La Conférence Mennonite Mondiale vit l’unité à travers les relations. Il y a eu quelques nouveaux visages qui aident à développer ces relations, par le biais des représentants régionaux et de la communication.  

    Coordinatrice des représentants régionaux. 

    Janet Plenert a accepté le rôle de coordinatrice des représentants régionaux à mi-temps à compter de juillet 2024. Responsable mondiale expérimentée, Janet Plenert a fait partie du comité de coordination de la Fraternité Missionnaire Mondiale (GMF) de la CMM de 2003 à 2009, a été présidente de la GMF de 2006 à 2009, vice-présidente de la CMM de 2009 à 2015, et depuis 2020, elle fait partie d’une équipe de consultants en développement du bénévolat pour la CMM.  

    Au service du Comité central mennonite et de l’Église mennonite, elle a vécu en République démocratique du Congo, au Brésil et en Bolivie. 

    « J’éprouve de la joie à apprendre à connaître les gens par-delà les cultures et à trouver des moyens de mettre en relation des personnes qui ne trouveraient pas de terrain d’entente autrement », dit Janet Plenert. « Dans le monde divisé et méfiant d’aujourd’hui, servir l’Église mondiale me donne l’espoir que l’Église se lèvera et sera la présence fédératrice et pacificatrice que Dieu désire. En tant qu’anabaptistes, nous devons montrer la voie en vivant dans l’unité et en construisant la paix pendant que nous suivons Jésus individuellement (et ensemble) ». 

    Après 12 ans de travail avec la Conférence mennonite mondiale, Arli Klassen a pris sa retraite. En juillet 2015, elle a commencé à diriger les représentants régionaux de la CMM en tant que coordinatrice, et ce jusqu’en juin 2024. Elle a également été responsable du développement de la CMM d’octobre 2012 à janvier 2020.  

    « Ce n’est que lorsque nous sommes en contact les uns avec les autres en tant que frères et sœurs anabaptistes dans le monde que nous pouvons ressentir et grandir dans notre propre compréhension et expérience de l’amour de Dieu », dit Arli Klassen. « C’est ce que je souhaite et espère pour toutes nos Églises membres dans le monde. 

    « Nous sommes extrêmement reconnaissants à Arli pour son travail au sein de la CMM au fil des années. Elle a posé des bases solides pour le ministère de nos représentants régionaux. Janet va maintenant apporter son expertise et son expérience. Nous sommes convaincus que les représentants régionaux feront progresser leur service à l’Église mondiale », dit César García, secrétaire général de la CMM. 

    Service de la communication  

    En juillet 2024, la CMM a également retrouvé Kristina Toews en tant que responsable de la communication, après son congé maternité. Elina Ciptadi, qui était responsable de la communication par intérim, a pris un rôle temporaire de coordinatrice de projet, au sein de l’équipe de la communication. Elle coordonne les projets spécifiques en vue de la réunion du Conseil Général en 2025. 

    « Je suis encouragée par le travail de l’équipe de communication de la CMM qui nous aide à vivre l’unité tous ensemble. Je remercie Elina pour la direction qu’elle a donnée à l’équipe de communication l’année dernière et pour son expérience dans la coordination de projets qui continue à être une bénédiction pour notre travail », dit Kristina Toews. 

  • Les chrétiens anabaptistes d’un quartier majoritairement musulman de 137 000 habitants à Nairobi mettent en pratique « Le courage d’aimer » au quotidien. « Notre petite assemblée anabaptiste est confrontée à des difficultés d’inclusion, d’évangélisation et de fusion culturelle », explique George Ochieng, directeur de la chorale de l’église mennonite d’Eastleigh Fellowship Centre (EFC). « Malgré cela, nous avons été appelés à faire preuve de courage pour manifester de l’amour dans cet environnement ». 

    La chorale EFC issue d’une église mennonite de Nairobi est l’un des cinq ensembles musicaux sélectionnés pour représenter la musique des églises anabaptistes du monde entier lors du 500e anniversaire qui aura lieu à Zurich en 2025. « Notre chorale est impatiente de mettre en pratique ses dons musicaux pour partager l’amour du Christ à travers un mélange d’éléments culturels », dit-il. 

    Lors de la journée du 29 mai 2025, chaque chorale se produira deux fois : un concert en salle à la Predigerkirche ou à la Friedenskirche et un concert en plein air sur la Zwingli Platz, devant le Grossmünster, sans aucune amplification. Les chœurs participeront également au culte final à la cathédrale de Grossmünster, qui sera retransmis en direct.  

    La chorale de l’EFC définit son style comme de l’afrofusion « parce qu’il fait appel à diverses cultures musicales provenant de différents pays d’Afrique », explique George Ochieng. Les membres de la chorale représentent eux-mêmes différentes cultures du Kenya. Ils voyagent dans tout le Kenya pour se produire dans les églises et les festivals. 

    « Nous prions de tout notre cœur pour que notre ensemble obtienne les visas nécessaires pour 2025 », déclare George Ochieng. Seuls 7 de leurs 36 membres avaient reçu un visa pour se rendre aux États-Unis afin de se produire lors de l’Assemblée de la CMM en Pennsylvanie en 2015. « Le privilège [d’assister à un événement de la CMM] nous permet d’en apprendre beaucoup plus sur la communauté des croyants anabaptistes », dit George Ochieng. 

    Les cinq ensembles se produiront dans une assemblée locale le dimanche 1er juin 2025.

    « La musique dépasse les barrières, servant de témoignage du Royaume de Dieu et encourageant l’unité au-delà des frontières raciales, linguistiques et nationales », dit George Ochieng. « Nous prions pour la paix dans le monde à un moment où le monde en a le plus besoin depuis la Seconde Guerre mondiale. »


    Autres ensembles :

    Amérique Latine

    Le Ágape Band est originaire d’Asunción, au Paraguay. Leurs styles musicaux variés mêlent pop, rock, latin, funk et folk. Sept musiciens et un ingénieur du son. Plusieurs sont membres de Iglesia Hermanos Menonitas Concordia et diplômés du CEMTA (Centro Evangélico Menonita de Teología Asunción). 

    « Le nom de notre groupe évoque le type d’amour décrit dans 1 Corinthiens 13. Beaucoup de nos chansons parlent de cet amour de Dieu qui se donne. Nous savons que le véritable amour est pour ceux qui ont du courage. Nous ne pouvons nous sentir comblés que lorsque notre relation avec notre Dieu définit nos valeurs et notre identité », explique Carlos Arce Penner, fondateur du groupe. 

    Ê l’âge de 22 ans, il a dirigé un ensemble qui a animé le culte lors du sommet mondial de la jeunesse de 2009 au Paraguay et a joué avec différentes délégations lors de l’Assemblée. 

    Amérique du Nord

    Eastern Mennonite University Chamber Singers de Harrisonburg, Virginie, États-Unis. Il s’agit d’une chorale à voix mixtes, principalement acapella, qui chante surtout de la musique sacrée de styles, d’époques et de cultures variés. Les 20 membres sélectionnés sont des étudiants de différentes filières.

    « Une grande partie de notre musique est également axée sur des thèmes importants pour l’anabaptisme, notamment la paix, la justice, le discipulat et la protection de la création et de tous les êtres humains », explique le directeur Benjamin Bergey. « L’une des façons les plus fondamentales d’être des ouvriers de paix dans ce monde est d’aimer. Nous sommes très enthousiastes à l’idée de nous associer à ce thème merveilleux et d’actualité, ainsi qu’aux autres groupes musicaux du monde entier ».

    Benjamin Bergey était le coordinateur musical de l’Assemblée 2022 de la CMM en Indonésie. La chorale de l’UEM a chanté lors de l’Assemblée de la CMM de 1967 à Amsterdam (Pays-Bas).

    Eastern Mennonite University Chamber Singers

    Europe

    Songs of Peace a débuté comme un nouveau projet musical au Bildungszentrum Bienenberg à Liestal, en Suisse. Aujourd’hui, c’est une association indépendante dirigée par le couple Dennis Thielmann et Karin Franz, avec des musiciens d’assemblées mennonites locales.

    « Nous valorisons les sons naturels et réduits, combinés à des éléments électroniques dans notre musique (principalement chantée en allemand) », explique Dennis Thielmann. Nous essayons également d’utiliser la musique et la mise en scène pour façonner les valeurs du Royaume de Dieu telles que la simplicité, la gratitude, l’authenticité, l’inclusion, la patience, l’écologie et la conscience globale.

    Dennis Thielmann a fait partie de l’équipe musicale de l’Assemblée de la CMM au Paraguay en 2009. « En partageant notre musique avec les invités de la CMM à Zurich, nous inviterons nos auditeurs à ralentir et à chercher la résonance de la présence de Dieu dans tout ce qui nous entoure », dit-il.

    Songs of Peace

    Asie

    TIARA (The Indonesian Anabaptist peRforming Art) est un groupe de 8 membres de l’église GKMI Anugerah à Jakarta, en Indonésie. Les membres, qui chantent, jouent d’instruments traditionnels (angklung) et dansent, viennent de plusieurs régions du centre de Java et sont régulièrement impliqués dans la musique de louange de leurs assemblées locales.

    « Nous voulons partager l’amour de Dieu et ses œuvres puissantes dans notre pays à travers des œuvres qui contiennent de la beauté, de la diversité et de la sagesse », explique le coordinateur du groupe, Eliezer Pranawa (Prana) Setiawan. « Nous espérons que chaque morceau que nous présenterons à Zurich 2025 sera un don d’amour pour les églises et la communauté anabaptistes mondiales ».

    « Ce fut un privilège de participer à l’Assemblée de la CMM en Indonésie en 2022 », ajoute-t-il. « Lors de cet événement fascinant, nous avons réalisé que nous avions une famille et une communauté mondiales à travers les églises anabaptistes. »

    TIARA (The Indonesian Anabaptist peRforming Art)

     

  • César García, secrétaire général de la CMM, s’est joint à plus de 200 responsables chrétiens du monde entier pour signer une lettre appelante « avec une insistance profonde et sincère, à un cessez-le-feu complet et permanent, au retour des otages, et à la libération des prisonniers palestiniens, détenus sans procès équitable ».

    La lettre reconnaît les victimes israéliennes du 7 octobre 2023 et les dizaines de milliers de vies gazaouies perdues depuis, ainsi que la destruction de deux tiers des infrastructures (maisons, écoles, hôpitaux, routes, réseaux d’eau et d’énergie) et des sources de revenus et de nourriture dans la bande de Gaza.

    Elle fait part de l’inquiétude des responsables de voir les possibilités de dialogue s’éloigner et que le risque d’une guerre régionale se renforcer. Elle exprime la crainte de voir disparaître la présence chrétienne en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, vieille de 2 000 ans.

    « Nous prenons la parole en tant que responsables chrétiens, profondément préoccupés par le bien commun de toutes les personnes touchées par la guerre et les conflits, sans exception. Nous parlons, car il y a urgence. Nous parlons dans un esprit de paix », peut-on lire dans la lettre.

    « Nous parlons parce que nous sommes profondément interpellés par l’engagement courageux et désintéressé de nos frères et sœurs chrétiens palestiniens en Terre Sainte, qui souffrent aux côtés de leurs prochains musulmans et juifs et restent résolument déterminés à contribuer à l’avènement d’un avenir juste et digne pour tous les habitants de ces terres », conclut la lettre.

    « En tant qu’anabaptiste colombien, l’expérience d’une violence interne qui perdure dans une région m’est familière, et en tant que membre d’une église pacifiste historique, j’unis ma voix à celle des responsables chrétiens du monde entier pour dénoncer la violence et la souffrance et pour appeler à un dialogue constructif afin de mettre les factions hostiles sur le chemin de la paix », a déclaré César García.

    Lire la lettre (en anglais).

    Lire une interview avec des responsables anabaptistes sur Israël et la Palestine.

  • La crise environnementale et notre mission de protection de la création 


    Un mot d’encouragement de la part de la Commission Foi et Vie de la CMM et du groupe de travail pour la protection de la création. 

    Partie 1 sur 2 

    Il est de plus en plus urgent de « Protéger la création ». 

    L’actualité nous rappelle quotidiennement les changements alarmants de notre climat. Comme le montre l’enquête du groupe de travail pour la protection de la création, nos sœurs et nos frères de la famille mondiale de foi subissent sécheresses, inondations, tempêtes destructrices, incendies, famines et ravages causés par les guerres. Diverses espèces sont menacées, voire en voie d’extinction. 

    Nous sommes témoins d’une épouvantable violence infligée à la création bien-aimée de Dieu. Et nous nous rendons de plus en plus compte à quel point nous sommes liés à ce mal, à la fois en tant que pécheurs et en tant que victimes du péché. 

    Comment réagir ? 

    Nos réponses dépendront sans doute de l’endroit où nous vivons, de nos ressources, de la profondeur de notre foi, de notre théologie et de notre volonté de répondre à l’appel. Cependant, nous nous devons de répondre, que nous vivions dans le Nord, qui est en très grande partie responsable de cette crise, ou dans le Sud, qui en subit une très grande partie des conséquences.  

    Nous vivons dans un monde qui subit les effets du péché humain depuis Eden. Il a brisé notre relation avec Dieu, avec les autres et avec la création dans toute sa diversité. Mais nous vivons aussi dans un monde où l’Esprit bienveillant et libérateur de Dieu opère une « nouvelle création » par et dans le Christ (2 Corinthiens 5,17). 

    Qu’est-ce que cet Esprit nous dit aujourd’hui ? 

    Les Convictions communes et la protection de la création.  

    Une des façons qu’utilise l’Esprit pour nous parler est de nous rappeler les Convictions Communes de la CMM. Malgré nos nombreuses différences, elles nous rappellent que nous partageons une base qui nous permet de répondre en tant que famille de foi à la crise environnementale. 

    Voici quelques implications des convictions que nous partageons : 

    Convictions communes #1 : Dieu est pour nous Père, Fils et Saint-Esprit, le Créateur qui cherche à restaurer l’humanité déchue en appelant un peuple à lui être fidèle dans la fraternité, le culte, le service et le témoignage. 

    D’un point de vue biblique, l’action restauratrice de Dieu dans la Conviction n° 1 englobe « tout ce qui est dans les cieux et sur la terre » (Éphésiens 1.10). Dieu désire restaurer non seulement « l’humanité déchue », mais aussi les écosystèmes qui souffrent des effets de notre chute. 

    En effet, Dieu désire nous sauver de notre violence et de notre insensibilité à l’égard de sa création bien-aimée, afin que nous puissions nous joindre à lui pour prendre véritablement soin de la création en détresse. Nous ne serons pas sauvés par nos œuvres en tant que gardiens de la création, mais nous sommes « sauvés par la grâce » pour les bonnes œuvres, ce qui inclut la protection de la création. (Éphésiens 2,8-10.) 

    Convictions communes #2 : Jésus est le Fils de Dieu. Par sa vie et ses enseignements, sa mort en croix et sa résurrection, il nous a montré comment être des disciples fidèles, il a racheté le monde et il lui donne la vie éternelle. 

    Le « monde » qui est « racheté » par Jésus Christ est un « monde » qui englobe toute la création. C’est parce que Dieu a tant aimé le cosmos (Jean 3,16) que Dieu « réunit l’univers entier » en Christ, ce qui est dans les cieux et sur la terre (Ephésiens 1,10). C’est ce Jésus qui aime le cosmos en entier qui nous montre comment être des disciples qui aiment sa création.  

    Convictions communes #3 : Nous sommes une Église : une communauté composée de ceux que l’Esprit de Dieu appelle à se détourner du péché, à reconnaître Jésus-Christ comme Seigneur, à recevoir le baptême sur confession de foi et à suivre Christ dans leur vie. 

    Nous entendons l’Esprit nous appeler à répondre à la souffrance de la création par la repentance, en nous détournant de la cupidité et de nos ambitions égoïstes. Reconnaître que le Christ est seigneur est un fondement solide pour notre appel missionnaire à prendre soin de la création. 

    Puisque le Christ est Seigneur, l’intégralité du cosmos est un terrain où Dieu poursuit sa mission de rachat, de rédemption et de création. Suivre Christ dans sa vie, c’est participer à cette mission, en vivant simplement, en réduisant l’impact de notre consumérisme sur notre environnement, en défendant les plus vulnérables et en répondant concrètement à leurs souffrances. 

    Convictions communes #4 : Nous sommes une communauté des croyants, nous reconnaissons que la Bible fait autorité pour nous en matière de foi et de vie ; nous l’interprétons ensemble sous la direction de l’Esprit Saint, à la lumière de Jésus-Christ, pour discerner la volonté de Dieu afin d’y obéir. 

    Le Jésus Christ que nous rencontrons dans la Bible est celui par qui tout a été créé — tout, et pas seulement les êtres humains (Jean 1,3 et Colossiens 1,16). Il est vraiment la « lumière du cosmos » (Jean 9,12). Ce mystère profond doit impacter notre vie de disciple (Jean 3,21 

    Convictions communes #5 : L’Esprit de Jésus nous rend capables de faire confiance à Dieu dans tous les domaines de la vie, de sorte que nous devenons artisans de paix renonçant à la violence, en aimant nos ennemis, en recherchant la justice et en partageant nos biens avec ceux qui sont dans le besoin. 

    Nous reconnaissons que la violence fait intrinsèquement partie de l’exploitation des ressources naturelles, les puissants revendiquant les terres et les ressources et cherchant à faire taire les voix qui s’élèvent pour s’y opposer. Ceux qui protègent et défendent l’environnement sont persécutés et tués dans des proportions jamais vues auparavant dans le monde entier. 

    Aujourd’hui, protéger la création nous oblige, en tant que corps du Christ, à dénoncer l’injustice et la violence en étant solidaires des plus vulnérables. La protection de la création et la recherche de la justice sont inséparables. 

    Convictions communes #7 : Nous sommes une communauté mondiale de foi et de vie : nous dépassons les frontières de nationalité, de race, de classe, de sexe et de langue. Nous cherchons à vivre dans le monde sans nous conformer aux puissances du mal, à témoigner de la grâce de Dieu en servant les autres, à prendre soin de la création et à inviter tout être humain à connaître Jésus comme Sauveur et Seigneur. 

    Dans cette conviction, nous affirmons clairement que la protection de la création est au cœur même de la mission de l’Église, qui est de « témoigner de la grâce de Dieu ». En outre, en tant que « communauté mondiale de foi et de vie », transcendant les frontières géographiques, politiques et économiques, nous avons d’innombrables opportunités pour collaborer et répondre au grave défi que représente la protection de la création. 

    Nous rendons grâce pour les collaborations déjà en cours. 

    C’est au Seigneur qu’appartient le monde avec tout ce qu’il contient, la terre avec ceux qui l’habitent. Psaumes 24,1 


    La deuxième partie sera publiée le mois prochain :



  • De la rupture à la gloire 

    Le Kintsukuroi, une technique japonaise traditionnelle, consiste à réparer des céramiques avec de la laque et de l’or, en accueillant les cassures comme faisant partie de l’histoire d’un objet au lieu de les dissimuler ou de les jeter. 

    Ce processus consiste à identifier les zones cassées et à les réparer délicatement avec de l’or précieux, ce qui permet de créer des pièces uniques qui allient cassure et magnificence, sublimant ainsi leur valeur et leur beauté. 

    Dans le domaine des relations internationales, l’iniquité et l’injustice peuvent dégénérer en conflits et en guerres, fracturant les familles par manque de respect et de considération. En engageant le dialogue, comme un potier qui évalue les angles brisés, et en traitant les blessures avec amour, compréhension, tolérance et compassion, les relations peuvent être restaurées et la paix peut prévaloir. 

    La transformation de la rupture en gloire signifie un changement où les imperfections ne sont plus synonymes de défauts, mais symbolisent plutôt la croissance et la résilience. L’incorporation de l’or met en évidence la beauté de la cassure, en rehaussant sa valeur et sa signification. 

    Au cours du dimanche de la paix, un acte symbolique impliquant un arbre en papier a été réalisé, au cours duquel les individus ont identifié leurs « potiers » vers lesquels ils se tourneraient pour obtenir un soutien dans les moments difficiles. Cela a favorisé une culture de l’amour et de la gentillesse parmi les participants. 

    Malgré l’existence de conflits, de divisions et d’injustices dans le monde, il reste un chemin vers la paix et la guérison en incarnant le rôle du potier dans les mains du Père, en traitant les autres avec amour et compassion, comme l’or qui remplit les fissures pour rehausser la beauté et la plénitude. 

    Les individus peuvent contribuer à un monde plus harmonieux et interconnecté. 

    Prière 

    Cher Père qui est aux cieux, 

    Par ta douceur, nous pouvons faire l’expérience de ta précieuse guérison. Nos imperfections sont accueillies avec beaucoup d’honneur. 

    Père, aide-nous à être sensibles aux blessures des autres. Par ta grâce et tes dons, nous pouvons incarner ton amour, ton empathie et ta compassion. 

    Nous souhaitons répondre aux besoins des autres. 

    Accorde-nous le courage d’accepter notre rupture, de recevoir la guérison et de révéler ta gloire à travers nos blessures. 

    Merci, Père. Tu es Jéhovah Rapha. Ta guérison nous apporte l’unité et la paix. 

    Au nom de Jésus, nous te prions. Amen. 

    — Wincy Wan est membre de la Commission Paix. Elle est pasteur d’une église mennonite à Hong Kong. 


    L’argile dans la main de Dieu 

    Kari Traoré au Burkina Faso. Photo : Siaka Traoré

    Le Kintsukuroi, la pratique qui consiste à créer ou à recréer à partir de poteries cassées, m’a fait penser à Jérémie, qui fut envoyé par le Seigneur dans la maison d’un potier.  

    Arrivé là, Jérémie remarqua que « Quand, par un geste malheureux, le potier ratait l’objet qu’il confectionnait avec de l’argile, il en refaisait un autre selon la technique d’un bon potier. ». 

    Le message de Dieu était donc : « Ne puis-je pas agir avec vous, gens d’Israël, à la manière de ce potier ? Vous êtes dans ma main, gens d’Israël, comme l’argile dans la main du potier. » (Jérémie 18,4,6 TOB) 

    Le message du Seigneur à Jérémie est que Dieu fait ce qu’il veut, parfois en fonction de l’attitude de l’homme. 

    Malheureusement, à cause de notre entêtement, nous inversons souvent les rôles, nous considérant comme Dieu et Dieu comme l’argile. 

    C’est ce que nous pouvons comprendre dans Esaïe 29,15-17 :« Prendra-t-on le potier pour l’argile ? L’œuvre dira-t-elle de l’ouvrier : “Il ne m’a pas faite » ? Le vase dira-t-il du potier : « Il n’y entend rien ? ». 

    L’apôtre Paul partageait en quelque sorte cette idée lorsqu’il disait : « Le potier n’est-il pas maître de son argile pour faire, de la même pâte, tel vase d’usage noble, tel autre d’usage vulgaire ? Si donc Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec beaucoup de patience des vases de colère tout prêts pour la perdition » (Romains 9,21-22). 

    Confions au Seigneur la direction de notre vie. 

    Prière 

    Seigneur, brise en moi ce qui n’est pas à toi et reconstruis-moi selon ce que tu veux que je sois, afin de glorifier ton nom ! 

    —Kari Traoré est membre de la Commission Paix. Il est pasteur d’une église mennonite à Burkina Faso. 

  • Commémorons 500 ans d’anabaptisme 

    Samedi 29 mai 2025 

    Zurich, Suisse 

    • Les ateliers
    • concerts
    • représentations théâtrales
    • tables rondes se termineront avec un culte œcuménique. 

    Renouveau 2028

    2025 Renewal: The courage to love

     

  • « La religion pure et sans tache devant Dieu le Père, la voici : visiter les orphelins et les veuves dans leur détresse ; se garder du monde pour ne pas se souiller. » (Jacques 1/27). L’Igreja Evangélica Menonita Em Angola (IEMA) s’est attachée à ce verset en lançant un projet de prêt destiné à faciliter la création de petites entreprises pour les veuves et les femmes abandonnées de leur communauté. 

    Lors d’une réunion du comité exécutif de l’IEMA, le comité des femmes a fait part de ses craintes pour les femmes en difficulté dans les quatre provinces où l’église est présente : Luanda, Uige, Lunda Norte et Lunda Sul.

    Les responsables ont décidé de fournir un capital pour aider les femmes à développer de petites entreprises qui seraient une source durable de revenus.

    Pour soutenir ce projet, cette église membre de la Conférence Mennonite Mondiale a reçu une subvention de 10 000 dollars de la part du Fonds de Partage de l’Église Mondiale.

    Conscient des disparités économiques qui caractérisent notre famille anabaptiste mondiale, le Fonds de Partage de l’Église Mondiale (GCSF) a pour objectif de répondre aux besoins des uns avec le surplus des autres, comme dans 2 Corinthiens 8/13-15.

    « Dans la mosaïque de notre famille mondiale, nos membres ont des ressources et des besoins différents. Grâce au Fonds de Partage de l’Église Mondiale, nous voulons partager les uns avec les autres et transformer nos différences en beauté », dit Tigist Tesfaye, secrétaire de la Commission Diacres de la CMM, qui administre le Fonds de Partage de l’Église Mondiale.

    Au cours de deux phases de projet, l’IEMA a accordé un prêt de 50 dollars à 160 femmes chacune. « Certaines de ces femmes voulaient démarrer une activité de production pour la première fois, d’autres étaient déjà engagées dans diverses activités, mais leur entreprise avait échoué par manque de capital », explique Emanuel NGOMBO MATANU, chef de projet.

    Le programme a fourni une formation à l’entrepreneuriat et un suivi pour permettre aux femmes de mener à bien leurs entreprises et de lutter contre leur pauvreté. 

    Environ 70 % des femmes ont pu rembourser le prêt en quelques mois. « Les femmes qui ont rendu l’argent ont déclaré qu’elles pouvaient maintenant poursuivre leur activité », explique le pasteur Makanimpovi Sebastião Sikonda, un responsable de l’IEMA qui siège au Conseil Général de la CMM. 10 % environ n’ont pas du tout donné suite. 

    « Les besoins physiques et spirituels sont indissociables », dit Tigist Tesfaye. « Nous sommes heureux d’aider l’IEMA à prendre soin de ses propres membres grâce à ce projet qui vise à donner aux femmes vulnérables les moyens d’augmenter leurs revenus ».

    Les demandes au Fonds de Partage de l’Église Mondiale doivent être approuvées par l’union d’église nationale membre de la CMM. Parmi les projets financés en 2023, citons la construction d’une maison d’hôtes pour l’Église mennonite du Ghana, la traduction du livre de John D. Roth, Stories : How Mennonites came to be en portugais pour le Brésil ; le soutien d’un rassemblement régional de responsables anabaptistes du Pérou, de l’Équateur, de la Colombie et du Venezuela ; et des fonds d’urgence pour répondre à des catastrophes naturelles au Malawi et au Kenya.

    Ê propos de l’IEMA, une union d’églises membre de la CMM, 

    En 2024, l’IEMA a recensé un total de 45 assemblées avec 11 672 membres baptisés. Il y a des églises mennonites en Angola depuis les années 1980, en grande partie grâce à des réfugiés angolais qui ont rencontré les ministères mennonites en RD Congo. Elles ont une école primaire et un collège à Rocha Pinto et à Cacuaco (Luanda).

    Comment pouvez-vous prier pour l’IEMA ?

    Ce pays riche en ressources naturelles s’est affranchi de la domination coloniale en 1975, mais une guerre civile de plusieurs décennies s’en est suivie. Le pays est politiquement stable depuis 2002, mais les inégalités économiques et sociales continuent de diviser la population. Les sécheresses et les pluies excessives mettent en péril la survie des paysans et des agriculteurs vivriers. Priez pour que l’Église soit équipée et encouragée à partager l’espérance en Jésus tout en aidant à répondre aux besoins quotidiens. 


    Merci de partager : vos dons à la CMM peuvent soutenir des projets qui construisent l’Église grâce à la louange et à l’aide matérielle dans le monde entier.

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  • Bijoy Kumar Roul, fondateur et président de l’église Brethren in Christ (BIC) à Cuttack de l’État d’Odisha, en Inde, est décédé le 12 juillet 2024. Il représentait BIC Odisha au Conseil Général de la Conférence Mennonite Mondiale depuis que l’église en était devenue membre en 2003. 

    « Je savais que l’évêque Bijoy Roul était un leader avec une profonde détermination à vivre selon Matthieu 28/19 au milieu de nombreux défis qu’il devait affronter », explique Cynthia Peacock, représentante régionale de la CMM pour l’Asie du Sud. 

    « Sa foi l’a conduit à former son équipe de collaborateurs, ce qui a permis d’établir 105 églises locales avec plus de 6 000 membres et plusieurs communautés de maison ainsi que quatre foyers pour garçons et filles chrétiens. Il a servi fidèlement jusqu’à sa mort malgré une santé défaillante et il a maintenu les églises BIC dans l’unité en dépit des distances et de leurs emplacements reculés. Il a essayé de coopérer autant que possible avec la CMM et de promouvoir la CMM au sein de BIC Odisha », dit-elle.

    « Nous sommes reconnaissants pour le service des responsables d’église et nous pleurons avec ceux qui ont perdu un mentor et un ami. Nous prions pour la sagesse alors que BIC Odisha discerne la succession à cette fonction. Que les membres de BIC Odisha continuent à marcher dans la fidélité à Jésus, à communiquer courageusement l’évangile de paix malgré les défis locaux », dit César García, secrétaire général de la CMM. 

    « Il était un grand leader missionnel et un mentor. Je le considère comme mon père spirituel. J’estime son engagement envers l’église et l’implantation d’églises à sa juste valeur. Il nous a toujours encouragés à prendre notre ministère avec un plus grand sens des responsabilités, et sa vie était un exemple vivant de dévouement entier au royaume de Dieu », dit Sunil Kadmaset Setlur, membre d’une église BIC Odisha, qui a travaillé pour la CMM dans le cadre du programme YAMEN (2022-2023).

    Le service funèbre a eu lieu le dimanche 14 juillet 2024 en présence de la famille, des amis et des membres de l’église. Bijoy Roul avait 73 ans. Il laisse dans le deuil deux fils et un petit-fils.

  • « Grâce à la Conférence Mennonite Mondiale, j’apprends ce que signifie être un citoyen du monde et que l’Église est bien plus grande que ma propre assemblée locale. Nous sommes tous frères et sœurs et nous ne sommes plus des étrangers. » — Agus Mayanto, Représentant régional de la CMM pour l’Asie du Sud-Est.  

    Agus Mayanto, un pasteur mennonite d’Indonésie, est l’un des représentants régionaux de la CMM

    Cette équipe de 13 responsables d’églises expérimentés se fait l’interprète de la CMM auprès des responsables des unions d’églises et des assemblées de leur région. Et ils défendent les préoccupations et les points de vue de leur région auprès de la famille de la CMM. 

    Jusqu’à la fin juin 2024, les représentants régionaux étaient dirigés par la coordinatrice Arli Klassen. 

    « J’ai toujours aimé l’Église et j’ai toujours été fascinée par l’Église dans différents endroits du monde », dit-elle. 

    C’est en assistant aux réunions de la CMM, alors qu’elle occupait un autre poste, que son intérêt s’est éveillé : « Comment l’Église anabaptiste travaille-t-elle à l’échelle mondiale et que fait-elle ? Je devenais plus enthousiaste à propos de la CMM à chaque réunion à laquelle je participais », explique Arli Klassen qui a saisi l’occasion de servir et de travailler avec l’Église mondiale. 

    Jumanne Magiri Mafwiri, représentant régional pour l’Afrique de l’Est, a lui aussi été séduit par la façon dont la CMM donne accès à un monde plus vaste. « Enfant, je pensais que ma tribu était la meilleure de toutes. Maintenant, je sais qu’il y a beaucoup de peuples différents avec des cultures différentes et que Dieu nous a tous créés », dit-il. 

    Pour Siaka Traoré, (Afrique de l’Ouest et Afrique centrale), cette diversité lui permet d’être plus missionnaire. « Je suis inspiré de voir à grande échelle la Parole de Dieu — la diversité appartient à Dieu ; nous sommes tous différents, mais avons des besoins similaires. » 

    Pour Cynthia Peacock (Asie du Sud), la CMM est essentielle pour « établir des liens en dehors de mon propre pays, faire partie d’une communion mondiale » ; quant à Danisa Ndlovu (Afrique du Sud), c’est « construire une famille », et pour Agus Mayanto (Asie du Sud-Est), c’est transformer des étrangers en frères et sœurs. 

    « J’apprends ce que signifie être un citoyen du monde et que l’Église est bien plus grande que ma propre assemblée locale », dit-il. 

    « Parfois, je me sens seul », dit Freddy Barrón (Latin America – Cône Sud), « mais nous avons des sœurs et des frères dans le monde entier. » 

    « Ê plusieurs, nous formons un seul peuple, uni dans le Seigneur », dit George Broughton (Caraïbes). 

    « Nous sommes ici en tant que représentants de la diversité dans le monde », affirme José Arrais (Europe). « Dans notre monde polarisé, nous sommes appelés à être ensemble et à nous inclure les uns les autres. » 

    « Ce n’est qu’“avec tous les saints” que nous pouvons connaître et expérimenter l’amour de Dieu de manière plus profonde et plus riche, car c’est à travers nos différences que nous connaissons mieux Dieu (Éphésiens 3) », dit Arli Klassen. 

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  • Même la guerre civile n’empêche pas la famille mondiale de s’entraider. Lors de l’Assemblée Indonésie 2022, Amos Chin de la Bible Missionary Church, Mennonite (BMC), est venu participer au Conseil Général de la CMM. Un an plus tôt, un coup d’État militaire suivi d’une guerre civile avait éclaté dans son pays, anéantissant les moyens de subsistance de la population.  

    Cette année-là, ainsi qu’en 2023, la BMC a reçu une subvention du Fonds de Partage de l’Église Mondiale (GCSF) de la Conférence Mennonite Mondiale. « Nous avons utilisé cet argent pour acheter de la nourriture, des médicaments et des produits de première nécessité pour les réfugiés mennonites de l’État Chin », explique Amos Chin. 

    « Beaucoup d’entre nous, en particulier les jeunes hommes des familles, doivent vivre dans la clandestinité pour éviter d’être enrôlés dans l’armée. Pendant une guerre civile comme celle-ci, il ne fait aucun doute que la conscription signifierait tuer nos voisins et nos amis. Nous ne voulons pas prendre part à cela », déclare Amos Chin. 

    Pourtant, ces jeunes hommes peuvent être les pourvoyeurs financiers de leur famille. « Sous une telle pression, ces dons nous ont permis de répondre aux besoins fondamentaux des membres de notre église et des réfugiés de guerre », ajoute Amos Chin. 

    Des églises de la famille de la CMM sont également intervenues en tant qu’églises membres. 

    Fonds de Partage de l’Église Mondiale

    En 2022, les conférences d’églises hôtes de l’Assemblée, GKMI (Gereja Kristen Muria Indonésie)* et JKI (Jemaat Kristen Indonésie)*, ont envoyé de l’aide aux réfugiés, qu’il s’agisse de personnes déplacées ou de personnes souhaitant retourner dans leur ville d’origine. 

    Lors des réunions de 2024 du Comité Exécutif à Curitiba, au Brésil, le représentant régional de la région andine, Pablo Stucky, a transmis au Myanmar une offrande spéciale de son église d’origine en Colombie. « Les membres de mon église suivent de près la situation au Myanmar, car ils ont eux aussi subi des années de service militaire obligatoire, de conflit armé interne et de déplacement forcé », explique Pablo Stucky. « Ces liens ont été rendus possibles parce que toutes nos églises sont reliées à la Conférence Mennonite Mondiale et parce que la CMM a soulevé le problème au Myanmar. Je vous en remercie », dit Amos Chin. 

    Bruce Campbell-Janz, responsable du développement de la CMM, dit : « Tous les membres de la CMM sont appelés à suivre Jésus et il y a de nombreuses occasions de faire preuve de générosité, car la CMM amplifie la voix des églises qui font face à des difficultés dans le monde. Ce partage mutuel de la souffrance et de la joie est au cœur de la vision de la CMM. » 

    Depuis que la guerre civile a éclaté en 2021, environ la moitié du pays est contrôlée par les forces rebelles, ce qui entraîne des bombardements et des raids militaires quotidiens. Le nombre de morts continue d’augmenter et s’élève aujourd’hui à 50 000 selon le Armed Conflict Location and Event Data Project (ACLED). Cela fait du Myanmar le pays le plus violent parmi les 50 guerres suivies par ACLED dans le monde. 

    Photo : Amos Chin

    Environ 30 % de la population du Myanmar est confrontée à l’insécurité alimentaire, selon le rapport de 2023 du Programme alimentaire mondial. 

    Depuis que la guerre civile a éclaté en 2021, la BMC a dû fermer trois camps de réfugiés en raison de la pénurie de nourriture et du manque de médicaments. Une église mennonite a été détruite. L’Église mennonite du Myanmar compte 47 assemblées, dont 21 sont situées dans des endroits gravement touchés par la guerre. 

    « Le Myanmar est confronté à de nombreux problèmes, qu’il s’agisse de la guerre, de la pénurie alimentaire, de l’inflation ou du chômage. Mais d’un autre côté, Dieu nous ouvre une grande porte pour que nous puissions continuer à répandre l’évangile. En fait, la fréquentation des églises augmente et plusieurs jeunes se sont engagés à ne pas participer à la guerre civile parce qu’ils ont compris l’enseignement anabaptiste de la paix. Certains ont même choisi d’aller en prison plutôt que de prendre les armes », explique Amos Chin.  

    « Veuillez continuer à prier pour nous, les 200 familles mennonites et plus dont les moyens de subsistance ont été anéantis par la guerre. Priez pour la paix au Myanmar », dit Amos Chin. 


    Ê propos de Bible Missionary Church, Mennonite (BMC), une union d’églises membre de la CMM 

    Fondée en 1997, l’Église missionnaire biblique mennonite du Myanmar compte 47 assemblées, avec environ 2 000 membres baptisés et 3 500 fidèles. L’Église suit Jésus dans le contexte de la violence de l’État depuis des décennies, marquées par une escalade qui a conduit le pays dans une guerre civile après un coup d’État en 2021.  

    Comment pouvez-vous prier pour la BMC ?


    *Aujourd’hui, il y a trois groupes anabaptistes-mennonites en Indonésie : 

    • Gereja Injili di Tanah Jawa (GITJ – Église évangélique de Java) 
    • Gereja Kristen Muria Indonesia (GKMI – Église chrétienne de Muria d’Indonésie) 
    • Jemaat Kristen Indonesia (JKI – Assemblée chrétienne indonésienne) 
  • Dimanche de la Paix 2024 Texte pour la prédication

    La lecture de la Parole de Dieu a toujours été au cœur de la vie de l’Église, mais dès le début, des manières différentes de lire et de comprendre ont conduit à des conflits et à des divisions. 

    Qu’est-ce que l’Écriture ? 

    Dès les premiers siècles, plusieurs mouvements sont apparus avec des revendications divergentes sur le sens de l’Évangile et la manière de comprendre les Écritures. Au IIe siècle, Marcion (vers 85-160 de notre ère) a refusé de reconnaître les textes bibliques du peuple juif, que les chrétiens utilisaient depuis le début. Il fonde une nouvelle et grande Église qui n’utilise que le canon édité par Marcion, composé des épîtres de Paul et de l’Évangile de Luc. Ê la même époque, le gnosticisme progressait, niant l’incarnation et affirmant que la véritable connaissance provenait des « secrets » de « ceux qui savent », et composant ses propres évangiles. 

    Irénée est né vers 140 en Asie mineure, puis s’est installé à Lyon (en France aujourd’hui) où il est devenu évêque. Dans le cadre de son ministère, il a écrit pour argumenter contre Marcion et les gnostiques. Irénée a reconnu le défi que représentait le fait d’essayer de donner un sens aux nombreux récits des Écritures juives, que l’Église interprétait à la lumière de nos Évangiles et des nombreuses épîtres qui étaient également communément acceptées comme faisant partie de la Bible à cette époque, étant donné que le Nouveau Testament tel que nous le connaissons aujourd’hui n’était pas encore finalisé. 

    Un roi ou un renard ? 

    Irénée a traité cette question en décrivant l’Ecriture comme une mosaïque. Il a utilisé l’image de la Bible comme une belle image d’un roi, construite par un artiste habile avec des joyaux précieux. D’autres lectures, comme celles de Marcion ou des gnostiques, démontaient la mosaïque, remaniant les pièces de manière à ce que l’image finale ne soit plus un roi, mais quelque chose d’autre, comme un renard. 

    Dans l’esprit d’Irénée, le roi était bien sûr Jésus. L’évêque de Lyon faisait partie de l’Église à l’époque où celle-ci était encore une minorité persécutée et ne s’était pas alignée sur le pouvoir politique de l’empire romain. Dans ce contexte, le roi Jésus n’était pas le César romain, mais le Christ non violent des Évangiles, tout comme dans la tradition anabaptiste. 

    Comme d’autres théologiens de cette période, Irénée a compris l’incarnation comme un reflet profond de la nature de Dieu, le Dieu dont l’amour qui se donne sur la croix et la résurrection a racheté l’humanité de la captivité à Satan qui utilise la violence pour garder l’humanité emprisonnée. Pour Irénée, la mosaïque des Écritures, c’est-à-dire leur lecture correcte, devait pointer vers ce Jésus et non vers un autre ; elle ne devait pas transformer le roi en renard. Sa théologie a continué à influencer l’Église jusqu’à aujourd’hui. En 2022, par exemple, le pape François a attribué à Irénée le titre de « docteur de l’unité ». 

    La solution d’Irénée n’a bien sûr pas résolu le problème. Les lectures divergentes de l’Écriture ont persisté. Au cours de cette même période, l’Église primitive a reconnu que des balises étaient nécessaires pour ce type de lecture de l’Écriture. 

    Des règles pour se guider 

    Ces balises étaient appelées « règles de foi » et l’Écriture devait être interprétée en fonction de ces balises. Elles laissaient une large place à la discussion, mais fixaient également des limites au-delà desquelles le roi devenait un renard. Les premières règles de foi ont été formulées en réaction à Marcion et au gnosticisme, et le processus s’est poursuivi depuis. 

    La compréhension du « roi » de la mosaïque par la Conférence Mennonite Mondiale est proche de celle d’Irénée. Jésus, qui a annoncé le royaume de Dieu et a été crucifié en tant que « roi des Juifs », a enseigné et vécu la non-violence. Son acceptation de la mort sur une croix correspondait à son rejet de la haine et de la vengeance, sa résurrection signalait la défaite de la mort et du mal. 

    Malheureusement, tout au long de son histoire, l’Église a parfois transformé le « roi » en « renard », utilisant les Écritures pour interpréter un Jésus qui appelait les chrétiens à se battre et à faire la guerre. Le mouvement anabaptiste a réagi à ces restructurations de la mosaïque. 

    Convictions Communes 

    Plus récemment, les Églises membres de la CMM ont élaboré ensemble des lignes directrices pour la lecture des Écritures, appelées « Convictions communes ». La quatrième de ces sept convictions reconnaît l’importance de l’Ecriture 

    Nous sommes une communauté des croyants, nous reconnaissons que la Bible fait autorité pour nous en matière de foi et de vie ; nous l’interprétons ensemble sous la direction de l’Esprit Saint, à la lumière de Jésus-Christ, pour discerner la volonté de Dieu afin d’y obéir. 

    La cinquième conviction dépeint une compréhension de Jésus proche de celle de l’Église primitive. 

    L’Esprit de Jésus nous rend capables de faire confiance à Dieu dans tous les domaines de la vie, de sorte que nous devenons artisans de paix renonçant à la violence, en aimant nos ennemis, en recherchant la justice et en partageant nos biens avec ceux qui sont dans le besoin. 

    Irène a décrit la mosaïque des Écritures comme une « collection de joyaux ». Mais les récits qui nous parviennent de la Bible font état de nombreuses ruptures. La rupture des relations, entre l’humanité et Dieu, entre les humains, ainsi que la relation de l’humanité avec la nature. Les « joyaux » de l’Écriture racontent des histoires d’un monde brisé, de violence, de rejet et d’abus. 

    Mais le véritable joyau est le récit de la fidélité de Dieu, de la détermination de Dieu à rétablir les choses par l’amour qui fait don de soi. Dieu, en Christ, prend les aspects brisés de nos vies et du monde et s’efforce d’arranger les choses, de réconcilier. C’est ce dont nous sommes appelés à témoigner, par nos actes et nos paroles, et par notre vie commune en tant que communauté mondiale. 

    La septième conviction commune reflète ce projet de réconciliation et de guérison et l’intègre dans la vie de nos communautés : 

    Nous sommes une communauté mondiale de foi et de vie : nous dépassons les frontières de nationalité, de race, de classe, de sexe et de langue. Nous cherchons à vivre dans le monde sans nous conformer aux puissances du mal, à témoigner de la grâce de Dieu en servant les autres, à prendre soin de la création et à inviter tout être humain à connaître Jésus comme Sauveur et Seigneur. 

    Pour transcender ces frontières, nous devons être conscients des récits de rupture dans l’Écriture et dans nos vies, que Dieu rachète par l’amour qui fait don de soi. La mosaïque de la communauté mondiale se compose alors de brisures transformées en joyaux. 

    — Neil Blough est ancien directeur du Centre mennonite de Paris et professeur émérite d’histoire de l’Église à la Faculté libre de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine, en France.