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  • Chères sœurs et chers frères Anabaptistes :

    Par cette lettre nous appelons les Églises partout dans le monde à se joindre par la prière aux chrétiens et aux autres groupes minoritaires harcelés et menacés en Inde, en particulier dans les zones rurales. Avec le soutien tacite des autorités, des groupes antichrétiens et antimusulmans tentent de faire fermer les églises et les mosquées. 

    « Il règne une atmosphère de peur pesante, traumatisante et anxiogène dans les communautés chrétiennes rurales dans lesquelles nous nous sommes rendus ainsi que dans bien des villages de taille moyenne tant musulmans que chrétiens et dans la périphérie des villes, » peut-on lire dans un rapport récent intitulé Destructive Lies*(Mensonges destructeurs). Ce rapport signale des cas d’intimidations, d’agressions et d’incendies criminels visant les minorités religieuses.  

    Un pasteur mennonite écrit le 16 aout 2021 :

    « La semaine dernière, notre église a dû mettre un terme abrupt à ses cultes dominicaux à cause de menaces émanant de groupes antireligieux. » Il raconte que des individus ont filmé les paroissiens et ont donné les images à la police qui a ensuite fait pression sur l’église pour qu’elle ferme. 

    « Priez pour nous parce que nous ne savons pas ce qu’il va se passer. Nous passons par un moment difficile pour exercer notre ministère. Mais malgré les épreuves, nous servons notre Dieu avec tout notre engagement. » 

    Sœurs et frères bien-aimés en Inde, sachez que l’Église mennonite mondiale est avec vous. Nous remercions Dieu parce que vous avez une belle conduite avec vos voisins, « sur le point même où ils vous calomnient comme malfaiteurs, ils soient éclairés par vos bonnes œuvres et glorifient Dieu au jour de sa venue ».

    Nous savons que « le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés à sa gloire éternelle en Christ, vous rétablira lui-même, il vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables. » (1 Pierre 2/12, 5/10)

    Dieu d’amour, adoucie les cœurs des dirigeants politiques indiens et de tous ceux qui cherchent à détruire les minorités religieuses. Déverse ton Esprit sur les mennonites et sur tous les chrétiens de l’Inde qui connaissent et suivent Jésus, afin qu’ils restent fermes face à la persécution. Que ton œuvre de guérison des nations restaure la paix entre les groupes religieux dans toute l’Inde.   

    Seigneur, dans ta miséricorde, écoute notre prière.

    Dans le nom de Jésus, Prince de la Paix, amen.

    J. Nelson Kraybill
    Président, Conférence Mennonite Mondiale

    *Open Doors a commandité ce rapport et il a été rédigé par des chercheurs de la London School of Economics and Political Science

    Téléchargez le rapport complet (en anglais)

    Executive Summary

    Full Version

    En savoir plus :

    Prière

    AWFS prières 2021

    Is it time to tell contemporary martyr stories?

    glowing candle burning in a jar
  • Les relations au sein de la Conférence Mennonite Mondiale ne cessent de se développer. Des églises membres qui composent la CMM jusqu’aux réseaux émergents reliant les agences soutenues par les églises, la CMM facilite les relations entre les organisations anabaptistes.

    • Le Comité Exécutif a entendu des rapports lors de sa deuxième des trois réunions Zoom de deux jours pour l’année 2021. La nouvelle responsable des opérations, Jeanette Bissoon, signale que les contributions des particuliers ont suivi le rythme du budget, sauf en ce qui concerne le financement de l’Assemblée. « Nous n’avons reçu que 6 % du budget de l’Assemblée pour l’année », dit-elle. Les organisateurs du Sommet Mondial de la Jeunesse et de l’Assemblée continuent de planifier plusieurs scénarios en vue des événements de juillet 2022. Dans tous les scénarios, on planifie les événements en format hybride : sur site en Indonésie et en ligne simultanément. Les scénarios varient d’un événement en présentiel comme dans le passé à un événement avec un nombre réduit de participants à un événement entièrement en ligne. L’inscription commencera en décembre.

      Le Comité exécutif a approuvé la déclaration de la Commission Paix sur l’objection de conscience et deux demandes d’adhésion. Le Conseil Général examinera ces propositions lors des réunions de 2022. 

     

    • Marianne Hlavaty a terminé son service au bureau de Lancaster le 25 juin 2021. Depuis 2017, elle s’occupait des tâches administratives de la CMM en plus de travailler avec le Comité central mennonite. « Nous sommes reconnaissants de la contribution de Marianne à la famille mondiale », déclare Jeanette Bissoon, responsable des opérations de la CMM. « Son travail productif a facilité les relations avec nos membres aux États-Unis ». Le travail de Marianne est maintenant effectué par des bénévoles à Lancaster.

     

    • Lors de sa réunion annuelle du 22 mai 2021, GAMEO a approuvé l’ajout de la Fondation de recherche historique D.F. Plett comme septième partenaire organisationnel. Aileen Friesen, professeure adjointe d’histoire à l’Université de Winnipeg et directrice générale de la Fondation Plett se joindra au conseil d’administration. 

      L’Encyclopédie anabaptiste mondiale électronique (GAMEO) est un site internet qui réunit plus de 16 000 articles sur le mouvement anabaptiste du seizième siècle ainsi que sur les mennonites, les huttérites, les amish et les Frères en Christ. GAMEO est officiellement en relation avec la CMM par le biais de la Commission Foi et Vie. 

     

    • Le matériel pour le culte du Dimanche de la Paix a été publié. « Trouver l’espoir et la guérison en temps de crise » est le thème de cette année pour observer la Journée internationale de la paix. Cliquez ici pour le télécharger..

     

  • Les Jeux olympiques de Tokyo 2020 ont eu lieu en 2021 en dépit des vives inquiétudes en raison de la crise sanitaire et ont montré au monde des histoires mémorables d’unité. Nous pensons aux sauteurs en hauteur Mutaz Essa Barshim (Qatar) et Gianmarco Tamberi (Italie) acceptant de terminer le saut et de partager la médaille d’or, à Isaiah Jewett (É.-U.) aidant Nijel Amos (Botswana) à terminer la course ensemble après leur chute dans le 800 mètres et à l’effusion mondiale de soutien à l’égard de Simone Biles (É.-U.) à la suite de son retrait de la compétition de gymnastique pour se concentrer sur sa santé mentale. Ces histoires ont donné un répit à un monde las de l’isolement social. 

    « Les Jeux olympiques nous ont rappelé la joie de nous réunir. Et pourtant, ils nous montrent également le défi d’offrir un endroit sûr où se rencontrer et une possibilité pour les gens du monde entier d’y assister d’une manière équitable », déclare Liesa Unger, responsable des événements internationaux de la CMM, ajoutant que l’accès à la vaccination contre la COVID-19 demeure un problème dans de nombreux pays.

    « La décision d’aller de l’avant avec les Jeux olympiques et les précautions supplémentaires qui ont été mises en place n’étaient pas sans risques et controverses. Nous en tirons des leçons. Nous surveillons de près la situation en Indonésie et nous sommes prêts à créer un environnement sûr. Si cela n’est pas possible, nous nous préparons à organiser un événement en ligne passionnant », déclare Liesa Unger. 

    woman plays indonesian gamelan instrument
    Anita Purwidaninsih

    Anita Purwidaningsih, l’une des déléguées indonésiennes du Sommet Mondial de la Jeunesse (GYS) à l’Assemblée de Pennsylvanie 2015, ajoute : « Je prie encore pour que l’Indonésie soit un endroit sûr à visiter afin que nous puissions adorer Dieu ensemble, en personne, et célébrer l’œuvre de Dieu dans notre diversité. » 

    Mais elle prie aussi que, quel que soit le format, la joie d’être en communion les uns avec les autres demeure. Entre-temps, Anita Purwidaningsih reste en contact avec la famille anabaptiste mondiale en recueillant des chansons du monde entier pour les cultes de l’Assemblée et en coordonnant la traduction en indonésien du recueil de chants de l’Assemblée. 

    Marc Pasques
    Marc Pasqués

    Marc Pasqués, l’un des jeunes anabaptistes qui ont pris la parole à l’Assemblée de Pennsylvanie en 2015, dit : « En tant que sportif, je connais personnellement les efforts que doivent déployer les athlètes, qu’il s’agisse d’adhérer à des protocoles de santé très stricts ou de concourir pour les caméras plutôt que pour les spectateurs. Cependant, cette situation unique a mis en évidence leur amitié, leur solidarité et leur humanité encore plus qu’auparavant ; nous nous souviendrons de ces moments longtemps après la fin de l’événement. » 

    « Je viendrai certainement à l’Assemblée de la CMM en Indonésie 2022 si les restrictions de voyage sont levées ! Sinon, je me joindrai à la conférence virtuelle qui, je le sais, sera un grand événement », dit-il. « Le fait d’avoir une option en ligne donnera aux gens qui ne pouvaient pas voyager la possibilité de participer de façon active. L’Assemblée est un événement qui change la vie et qui est presque impossible à expliquer avec des mots… il suffit d’en faire l’expérience ! » 

    « Nous sommes persuadés que la gloire de Dieu sera révélée malgré le format. Je n’ai aucun doute que l’Assemblée Indonésie 2022 sera une expérience révélatrice qui transforme une vie comme chaque Assemblée l’a toujours été », déclare Liesa Unger. Elle affirme que tout comme Tokyo 2020 a finalement eu lieu en 2021, l’Assemblée se tiendra en 2022.

     

  • En Tanzanie – où vivent 66 744 membres baptisés de Kanisa la Mennonite Tanzania – moins d’un pour cent de la population est protégé par la vaccination contre le COVID-19. 

    La Conférence Mennonite Mondiale appelle ses membres du monde entier à aimer leur prochain en faisant un don à la campagne de l’UNICEF visant à partager les vaccins contre le coronavirus dans le monde.

    Alors que certains pays lèvent les restrictions sanitaires, permettant ainsi aux citoyens vaccinés de reprendre leurs activités professionnelles et leurs loisirs, d’autres, comme la Tanzanie, ne disposent pas d’un stock suffisant pour vacciner leur personnel de santé. Cela expose la population à la maladie et risque de provoquer une pénurie de personnel de santé. Selon certaines projections, la vaccination de la population mondiale pourrait prendre jusqu’en 2024. 

    « Le monde dispose d’une grande quantité de vaccins COVID-19, mais actuellement, moins de 1 % de l’approvisionnement mondial parvient aux populations des pays à faible revenu », indique l’UNICEF.  

    L’UNICEF a pour objectif de distribuer 2 milliards de doses dans plus de 180 pays avant la fin de 2021. Grâce à l’accord mondial connu sous le nom de « Facilité COVAX », l’UNICEF, en collaboration avec le Fonds renouvelable de l’OPS, a été chargé de superviser la livraison des vaccins.

    Les dons à l’UNICEF couvrent les frais d’achat et de distribution des vaccins, y compris le transport, le maintien de la chaîne du froid, la formation des agents de santé et l’élimination sécurisée des déchets.

    Au Canada, plus de 70 % des adultes ont reçu au moins une dose de vaccin. Conscients de leur privilège, les responsables de l’église mennonite de Hagerman, à Markham, dans l’Ontario (Canada), ont créé un projet de vaccination afin d’aider à multiplier les financements pour davantage de vaccinations dans le monde.  

    « La première étape consiste à encourager notre congrégation à faire des dons personnels », explique Andrew Reesor-McDowell, membre de l’église. Ces dons sont égalés à la fois par Hagerman Mennonite et par le gouvernement du Canada. 

    « Nous avons estimé qu’il était important d’essayer de contribuer, dans la mesure de nos moyens, à combler le fossé qui sépare le Canada des pays plus pauvres en matière de vaccins », explique Andrew Reesor-McDowell.

    La Conférence mennonite mondiale se joint à d’autres organisations religieuses pour appeler ses membres à partager les vaccins dans ce monde fortement interconnecté en faisant un don au programme de vaccination de l’ONU par le biais de l’UNICEF.

    « L’histoire de Caïn et Abel nous enseigne la profonde relation de fraternité et de sororité qui existe entre tous les êtres humains (Genèse 4/7-10). Le berger et le fermier, bien qu’ils expriment des manières différentes d’entrer en relation avec Dieu, sont membres de la même famille », dit César García, secrétaire général de la CMM. « Cette pandémie mondiale nous met au défi de répondre à l’invitation de Dieu à prendre soin de toute l’humanité : allons-nous considérer le bien-être des autres plutôt que nos propres intérêts ? » 

    Ê noter : les Canadiens et les Canadiennes ont la possibilité de voir leur don multiplié : * Le gouvernement du Canada versera une somme équivalente à chaque don fait par des particuliers canadiens à la campagne de financement de la vaccination COVID-19 d’UNICEF Canada, jusqu’à concurrence de 10 millions de dollars, et ce, jusqu’au 30 septembre 2021. 

    Faites un don : 

    Trouvez un lien Internet pour faire un don dans votre pays. Si possible, sélectionnez la CMM comme votre organisation de rattachement.

    Avez-vous fait un don ?

    Envoyez un courriel à Henk Stenvers, secrétaire des diacres de la CMM, à l’adresse vaccines@mwc-cmm.org pour faire savoir à la CMM que vous soutenez ainsi notre famille mondiale.

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    Prendre soin de nos frères et sœurs

    #loveneighbours  #MWCloveneighbours

    #CMMaimetonprochain #aimetonprochain

    #GiveAVax

    #dosedespoir

     

     

  • Malgré un mal de tête qui durait depuis deux jours et en voie de rétablissement après une infection à la COVID-19, Madhur Lakra s’est connecté à 19 h 30, heure locale, pour prier. 

    Il a non seulement participé mais aussi animé une salle de prière en hindi pour l’heure de prière bimestrielle en ligne de la CMM en juillet. 

    Après un accueil en anglais avec interprétation simultanée, les 100 participants à cette rencontre sur Zoom se sont répartis dans des « salles » pour prier en petits groupes en anglais, espagnol, français, hindi et indonésien.

    « La prière est l’acte que Dieu a institué et que nous devons apprécier et pratiquer aussi avec les membres de notre famille mondiale », dit Madhur Lakra, pasteur anglophone à Hastings Chapel à Kolkata (Inde), qui fait partie de l’église membre de la CMM Bharatiya Jukta Christo Prachar Mandli (BJCPM). 

    « L’heure de prière de la CMM nous permet de mieux comprendre nos frères et sœurs chrétiens et nous donne le sentiment d’appartenir à une même grande famille. »

    Dans sa salle où l’on parle hindi, les six participants témoignent de la diversité de la famille mondiale : ils viennent des Frères en Christ d’Odisha, de Bihar Mennonite Mandli, de BJCPM, de Dhamtari Mennonite Church ou encore des Frères en Christ du Népal. 

    Et à la fin de l’heure, son mal de tête avait disparu. 

    Les animateurs des petits groupes de discussion ont appelé à la prière :

    • pour les chrétiens d’Inde qui subissent l’hostilité croissante du gouvernement ;
    • pour les responsables d’églises en Autriche qui ont des difficultés financières ; 
    • pour la bonne gouvernance dans les unions d’églises mennonites indiennes ;
    • pour les personnes souffrant de la violence policière en Colombie ; 
    • pour la persévérance et l’espoir face à l’augmentation des cas de COVID-19 en Indonésie ; 
    • pour la disponibilité des vaccins au Népal dans un contexte d’instabilité politique et économique ; 
    • pour le leadership politique en Haïti ; 
    • pour la situation civile en Argentine ; 
    • pour les inondations en Allemagne et en Belgique ; 
    • pour ceux qui souffrent de la violence dans la région du Tigré en Éthiopie ; et
    • pour que ceux qui ont reçu des informations erronées sur les vaccins connaissent la vérité.

    « Nous avons exprimé notre gratitude pour l’amour de Dieu, reconnaissant que notre amour mutuel nous aide… à nourrir notre foi et à guider notre guérison », raconte Pablo Stucky, représentant régional de la CMM pour l’Amérique Latine et la région des Andes, depuis une salle espagnole.

     « Entendre les cris des frères et sœurs d’autres endroits met nos propres cris en perspective », déclare Arli Klassen, coordinatrice des représentants régionaux. 

    De nombreux participants se sont engagés à partager les sujets de prière évoqués lors de la rencontre avec leurs assemblées ou leur union d’églises pour continuer à prier. 

    L’équipe de l’Assemblée de la CMM apporte un soutien technique tandis que les diacres et les représentants régionaux animent les salles de discussion et le personnel de la communication informe les personnes inscrites sur la manière de se connecter. 

    La réunion de prière a lieu simultanément le soir en Asie, l’après-midi en Afrique et en Europe et le matin dans les Amériques. 

    Cliquez ici pour vous inscrire

     

    Cliquez ici pour plus d’informations sur l’heure de prière en ligne

     

    Cliquez ici pour lire les prières de reconnaissance et d’intercession

    Corrigé 30 mars 2022: changé bimensuelle a bimestrielle

  • Perspective: États-Unis

    Les différences reflètent la sagesse et la bonté de Dieu

    La religion est personnelle; elle traduit notre manière dêtreReligio signifie lier, donc les religions sont destinées rassembler les gens. 

    Parler avec dautres chrétiens (protestants, catholiques ou orthodoxes) est un échange INTRA religieux. Parler avec des membres dautres confessions ou religions mondiales est un échange INTER religieux. 

    Le professeur à la retraite Wesley Ariarajah, originaire du Sri Lanka, définit la vraie religion en termes de « compassion, non-violence, don de soi, amour universel et rejet de des acquisitions matérielles ». Son livre Votre Dieu, mon Dieu, notre Dieu, sous-titré Repenser la théologie chrétienne par rapport à la pluralité religieuse », décrit la manière dont les religions sont tournées vers un Être Ultime.

    Racines juives

    Le christianisme a de solides racines juives. Il s’appuie sur les Écritures hébraïques, l’histoire de l’interaction fidèle de Yahvé, le Dieu unique, avec Israël. Israël, le peuple choisi pour transmettre aux autres nations le désir d’accueil et d’ouverture de Dieu envers toutes les créatures humaines, vivait entouré de religions anciennes. Rappelez-vous l’histoire de la tour de Babel (Genèse 11/1-9). Ceux dont la langue était dominante semblaient avoir l’intention de tout contrôler, même de rivaliser avec Dieu en construisant une tour symbolique. Mais plutôt que de permettre une telle domination, le Créateur, qui valorise la différence, les a dispersés, avec leur désir de faux pouvoir, sur toute la surface de la terre. 

    Dans le Second Testament, nous apprenons que Jésus, notre mentor, attachait de la valeur à son héritage juif. Il a enseigné en paraboles et par des actions concrètes sur le ‘Chemin d’Accueil’ de Dieu. Il pointe constamment un Chemin parmi les chemins vers Dieu, il souligne la Divine parenté de tous les fidèles. Jésus n’avait pas l’intention de fonder une nouvelle religion, mais il a appelé le judaïsme à se re-former, à re-nouveller son modèle d’alliances, d’accords humains-divins. Avant de retourner dans le Royaume de Dieu, il a permis à l’Esprit, qui avait été coparticipant lors de la création, de remplacer son être terrestre par les croyants.

    L’Esprit de la Pentecôte 

    L’Esprit de la Pentecôte (Actes 2) a rassemblé des voix dispersées. Bien que différents, des peuples de lieux divers ont pu se comprendre, un sens d’unité dans la diversité a transparu dans l’échange verbal, par l’Immense don de la différence. Le pluralisme religieux est toujours un don, qui nous montre la volonté de Dieu de nous sauver tous. 

    Il y a des décennies, l’Allemand Max Muller a compris la valeur d’être dûment informé des différences entre les religions afin de les respecter et de les comparer, tout en continuant son parcours personnel. Il a marqué l’histoire avec l’observation que « Connaître une seule religion, c’est n’en connaître aucune ». En d’autres termes, ne connaître qu’une religion ne permet pas de la connaître en profondeur. La foi grandit lorsque l’on comprend ce que les autres y trouvent de significatif. 

    J’ai appris de notre ami sikh à quel point il honore l’Écriture [de sa religion] et son gourou actuel, le Guru Granth Sahib. Lorsque je témoigne de mon christianisme sans arrogance, que je reçois sincèrement l’intégrité des autres religions et que je suis disposé à apprendre d’elles, j’enrichis mon être sacré.

    La paix avec le dialogue 

    « Il n’y aura pas de paix entre les nations sans paix entre les religions, et il n’y aura pas de paix entre les religions sans dialogue », a déclaré Hans Kung. Les mennonites revendiquent une histoire orientée vers la paix. Bien que nous ne soyons pas les seuls parmi les chrétiens à avoir cette conviction, chaque génération doit réaffirmer ce que signifie travailler à la paix et chercher la meilleure façon d’exprimer son engagement pour la paix dans les situations qui se présentent. 

    Il est bon d’être prêt à apprendre des autres religions. Il y a longtemps, le Mahatma Gandhi, un hindou influencé par le jaïnisme, a mis l’accent sur l’ahimsa (la non-violence). Un ami de Gandhi, Abdul Ghaffer Khan, a soutenu fermement des initiatives pour la paix parmi les musulmans, son peuple. Et Thich Nhat Hanh a vécu, enseigné et écrit sur les principes de base de la paix, et pas seulement pour les bouddhistes fidèles. 

    Recevoir la vérité Divine 

    Pouvons-nous recevoir et perpétuer la vérité Divine ? 

    En agissant ensemble, les croyants de diverses religions soutiennent les initiatives pacifiques pour surmonter l’injustice. Entretenir un esprit de vengeance, ne pas vouloir surmonter les stéréotypes qui dénaturent les autres, ou empêcher un autre d’être pleinement valorisé, empêchent de vivre dans la paix. Lorsque les enseignements religieux violentent les autres par des jugements négatifs parce qu’ils ont des opinions différentes ou lorsque des croyants loyaux provoquent des conflits, il faut se repentir. Comment un dialogue sincère sur des principes communs peut-il développer une ouverture religieuse ? 

    La pluralité religieuse ne disparaîtra pas de notre monde ; soyez en reconnaissant. Nous choisissons une religion et une dénomination selon les rituels des cultes, les formes de croyance et les jours fériés. Lorsque nous rencontrons des personnes dont les choix diffèrent, se présente l’occasion d’un dialogue honnête. 

    L’échange transmet la perspective en même temps que la foi. Les partenaires d’un dialogue s’attendent à être à l’aise et fidèles à leur foi personnelle, et non sur la défensive ou craintifs. Chacun est prêt à écouter attentivement l’autre, à formuler et à clarifier sa vérité personnelle, et à retenir ou mettre de côté ce qu’il apprend. Le dialogue religieux n’est pas un débat, il exprime une position, il honore l’intégrité, il permet une compréhension plus profonde et encourage l’amitié. 

    Qu’il en soit ainsi pour vos lecteurs ! 

    ‚ÄîDorothy Yoder Nyce est membre de 8th Street Mennonite Church, à Goshen, Indiana (États-Unis). 


    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2021 de Courier/Correo/Courrier.

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  • 50ème Anniversaire de la Convention des Frères Mennonites du Paraguay

    Cette année, la conférence paraguayenne Convention des Frères Mennonites du Paraguay a célébré son 50ème anniversaire. Le pasteur Darío Ramírez, président de la conférence et représentant de l’ICOMB, a déclaré: « Mon cœur est très heureux et joyeux. Nous voyons comment Dieu a été fidèle à notre convention et à nos églises, et comment il a accompagné ce processus pendant 50 ans. Aujourd’hui, nous célébrons avec plus de 60 églises et 3,766 membres, sans compter les enfants et les adolescents. En comptant ces secteurs, nous avions environ 7,500 personnes fréquentant nos églises avant la pandémie. C’est un grand privilège. »

    Dans le cadre des célébrations de l’anniversaire, la dernière nuit de célébration a été un point culminant. Avec beaucoup d’organisation, et dans le respect des protocoles sanitaires, invités spéciaux, amis, pasteurs et pionniers de la Convention étaient présents dans le temple de l’église El Refugio.

    Un segment musical d’anciens chœurs a commencé le programme, suivi d’un documentaire vidéo sur les 50 ans de la Convention. En reconnaissance, les pionniers ont reçu une plaque spéciale. Parmi les personnes honorées se trouvaient Rodolfo et Hilda Plett, Alfredo et Ingrid Klassen, et la fille d’Alberto et Anna Enns en leur nom. Les présidents de la Convention de toutes ces années ont également été récompensés, notamment Luis et Teresa Alum, Sixto et Cirila Mencía, Juan et Elfriede Verón, Máximo Abadie, Oscar et Doris Peralta, et Darío et Norma Ramírez. De plus, les familles qui soutiennent le travail, les familles Walde, Rempel et Siemens, ont été remerciées.

    Une brève réflexion, une puissante prière et la louange comme remerciements à Dieu ont été les derniers éléments de la nuit, où la bonté, la fidélité et la miséricorde de Dieu envers la Convention bien-aimée ont été mises en évidence, reconnues et remerciées. Dieu encourage et bénit la Convention à continuer d’être sa main visible.

     

    « Ce fut un honneur de recevoir tous ces gens pour célébrer ce que Dieu a fait avec la Convention au cours de ces 50 ans ; pour nous, c’est une occasion de montrer à quel point Dieu a été bon. Il nous a permis de traverser des montagnes et des vallées, mais nous continuons à marcher. Aujourd’hui est une célébration de sa fidélité, et nous attendons avec impatience encore de nombreuses années. »
    —Pasteur Edgar Klassen, membre du Comité Exécutif, CHMP

    « C’était une célébration spirituelle, et nous avons ressenti de la gratitude, surtout, pour ces 50 ans, en regardant en arrière pour voir la fidélité de Dieu et en nous projetant vers ce qu’Il a préparé. Quand nous avons parlé avec le Comité, sur la façon de célébrer l’anniversaire en pleine pandémie, c’était un défi, nous aurions aimé le célébrer tous ensemble, avec toutes les églises de l’intérieur et de la capitale, mais Dieu l’a voulu ainsi. Et la pandémie n’enlève rien à ce que nous profitons aujourd’hui ; au contraire, c’est une raison de plus pour remercier, car nous pouvons continuer à célébrer. »
    —Pasteur Efraín Mencia, membre du Comité Exécutif, CHMP

    50 ans, 50 nouvelles églises

    Le défi que Dieu a lancé aux leaders pour réaliser son rêve pour la convention est d’implanter 50 nouvelles églises, en cadeau pour leur fidélité. Le comité exécutif et les pasteurs ont pris cet engagement, et aujourd’hui, il y a déjà 14 points de mission sur le point de devenir des églises, avec des baptisés et des personnes impliquées dans le ministère.

    Objectifs pour les années à venir

    “L’objectif de la Convention pour les prochaines années est d’implanter 50 églises et d’ouvrir un institut biblique. Nous voulons aussi une formation plus constante et efficace des pasteurs, car nous devons être à jour en termes de préparations et d’innovations. Un autre objectif est d’avoir un siège pour la Convention, pour pouvoir célébrer ensemble dans un seul endroit, dans notre propre maison. »
    —Pasteur Darío Ramirez, president, CHMP


    ICOMBLa International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, ou Communauté internationale des Frères Mennonites) est formée de 22 communautés d’églises dans 19 pays, avec approximativement 450 000 membres. ICOMB veut faciliter les relations entre les différents ministères, et améliorer le témoignage et le discipulat de ses communautés d’églises membres : connecter, renforcer, répandre.

     

     

  • Qu’est-ce que le Royaume de Dieu et qu’est-ce que la Citoyenneté ? Le secrétaire général de la Conférence Mennonite Mondiale considère ces grandes questions dans un ouvrage en anglais de la série « The Jesus Way: Small Books of Radical Faith » édité par Herald Press, en février 2021. 

    Le bureau du Comité Central Mennonite (MCC) auprès des Nations Unies a pu lui poser quelques questions sur ce sujet. Cet entretien est paru pour la première fois dans la publication électronique UN Office global briefing du Bureau du MCC à l’ONU en mai 2021. 


    Bureau du MCC auprès des Nations Unies : En tant que leader d’église, pourquoi avez-vous décidé d’écrire ce livre ? Pourquoi un livre sur la politique en ce moment ?  

    César García :

    Dans mon pays natal, la Colombie, nos églises étaient tellement divisées par la politique partisane que c’était un cauchemar. Nous n’étions pas en mesure de parler du processus de paix en cours dans notre pays parce que c’était un sujet de discorde. Même parmi les pasteurs d’une même conférence ! Des tensions sont apparues parce que les gens cherchaient des conseils auprès des dirigeants de l’église. Sur les médias sociaux, nous avons constaté que des commentaires variés et même des mensonges se répandaient et affectaient les membres de notre église. Nous manquions de matériel pour parler de l’engagement politique d’une manière très simple, mais profonde.

    C’est ce qui a donné naissance à ce livre, ainsi que les réalités d’autres pays qui vivent des situations similaires. Ce type de polarisation nous accompagnera pendant de nombreuses années.

    Dans le livre, vous dites que le message de Jésus était politique. Beaucoup de gens seraient surpris d’entendre cela. Que voulez-vous dire ?

    Beaucoup de gens confondent politique et partisannerie. La politique est importante parce qu’elle concerne la manière dont notre société est organisée. Elle touche ce que nous pensons de l’argent, notre relation avec les gens différents, les gens marginalisés et l’injustice dans la société.

    Le message de Jésus était profondément politique, car il parlait d’une nouvelle façon d’organiser une société.

    Lorsque Jésus utilise l’expression « royaume de Dieu », il emploie un langage politique. Ce terme apparaît environ 140 fois dans la Bible. Lorsque Jésus dit : « Le royaume de Dieu est là », il parle d’une réalité politique, de notre façon d’organiser notre société, de nos valeurs et de nos relations les uns avec les autres.

    La politique des gouvernements est souvent en profond contraste avec la société différente du royaume de Dieu. C’est pourquoi je dis que le message, la vie et la mission de Jésus sont profondément politiques. Il parle d’une nouvelle façon de vivre une nouvelle création, une nouvelle société.  

    Dans votre livre, vous mentionnez la « politique de l’exil » comme votre modèle préféré d’engagement politique. Pouvez-vous nous en parler ?

    Lorsque j’étais enfant en Colombie, certaines églises chrétiennes n’étaient pas reconnues légalement. Nous nous sentions opprimés, car nous n’étions pas autorisés à nous réunir librement. Des gens ont même attaqué des bâtiments d’église et menacé des responsables d’église. Eh bien, maintenant que nous sommes plus nombreux et que toutes les églises chrétiennes sont légalement reconnues, certaines églises sont devenues les oppresseurs parce que de nombreux chrétiens exigent des lois qui ne tiennent pas compte de la liberté des minorités. On a tendance à penser que les chrétiens devraient influencer la politique du haut vers le bas. Mais il existe une autre alternative.

    Dans l’Ancien Testament, des voix critiquent les monarchies israélites issues de Saül et David, et considèrent cette forme de gouvernement comme une étape malheureuse pour le peuple de Dieu. Finalement, les anciens israélites se sont retrouvés en exil. C’est dans ce contexte que des leaders comme Daniel, par exemple, influençaient la société dans une perspective de vulnérabilité.

    C’est ce que j’entends par politique de l’exil. Daniel et les autres exilés étaient unis autour d’une identité commune, celle d’un peuple déplacé en marge de l’empire.

    C’est à ce type de politique que Jésus s’est identifié, le leadership sage de Daniel dans un contexte d’empire oppressif plutôt que le pouvoir descendant exercé par David. Ce que nous sommes appelés à faire, c’est d’inviter les gens, de manière volontaire, à adopter de bonnes valeurs.

    Une grande partie de l’église n’a pas parlé des questions de structure sociale et de la manière de s’y engager. Pensez-vous que les structures peuvent être un péché ?

    Le péché est plus qu’un comportement individuel. Le péché est lié à l’environnement dans lequel nous vivons. Lorsque nous regardons l’histoire de la chute dans la Genèse, l’humanité a quitté le paradis et s’est retrouvée à vivre dans des structures qui favorisaient le péché et la domination.

    L’une des premières conséquences du péché est que Dieu a mentionné que les hommes et les femmes lutteraient pour avoir le pouvoir les uns sur les autres. Nos sociétés créent naturellement des structures de domination dans lesquelles des classes, des races et des groupes oppriment les autres.

    Malheureusement, il est difficile de reconnaître ces structures parce que nous avons été élevés en leur sein. Nous sommes comme des poissons nageant dans un grand océan, incapables de reconnaître les eaux, les structures que notre société crée, jusqu’à ce que nous soyons sortis de l’eau.

    C’est ce que signifie vivre dans le royaume de Dieu. L’Esprit de Dieu nous donne le pouvoir de vivre un autre type de société. Nous pouvons alors influencer à nouveau les sociétés de ce monde d’une manière qui soit cohérente avec nos valeurs.

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  • Ê quoi peut bien ressembler un culte sans musique ?  

    Les mennonites aiment exprimer leur unité et leur diversité en chantant ensemble. La pandémie de coronavirus nous oblige à garder le silence pour la sécurité sanitaire de tous. 

    Alors que les églises commencent doucement à rouvrir leurs portes pour accueillir des cultes en présentiel, voici quelques suggestions du Anabaptist Worship Network (réseau anabaptiste de louange) pour animer les cultes sans les chants de l’assemblée.

    1. Mouvement

    Pendant qu’un petit groupe chante pour minimiser les risques ou que l’on diffuse de la musique enregistrée, l’assemblée peut faire des gestes qui symbolisent ce que dit le chant. Apprenez à l’assemblée à chanter un hymne en langue des signes. Levez-vous, agenouillez-vous, balancez-vous ensemble au rythme de la musique.

    2. Percussion

    « Acclamez-le avec les cymbales sonores, acclamez-le avec les cymbales éclatantes ! » (Psaume 150/5). Utilisez des percussions comme la batterie, des tambourins, des maracas, des bâtons – ou frappez des mains tout simplement – pour accompagner la musique.

    3. Silence

    Garder le silence ensemble avec intentionnalité peut créer l’unité et faire la place pour, ensemble, écouter l’Esprit.

    4. Musique instrumentale

    Les musiciens peuvent jouer les mélodies chants de louange sans chanter. Pour vos musiciens talentueux, c’est l’occasion d’improviser ou de jouer des versions plus élaborées que lorsqu’ils accompagnent le chant de l’assemblée. Les musiciens débutants peuvent jouer en public pour la première fois sans la pression de devoir suivre les chanteurs.

    5. Lectio divina

    Conduisez une séance de lecture divine pour votre assemblée. Imprégnez-vous d’un passage biblique en quatre étapes pour contempler ce que Dieu dit à travers l’Écriture.

    6. Visio divina

    Ê l’aide d’une photo, d’une sculpture ou d’une œuvre d’art, explorez la vision divine en quatre étapes pour contempler ce que Dieu veut dire à votre communauté.

    7. Théâtre

    Récitez ou lisez des passages théâtralisés ou des sketches pour illustrer la Parole avec créativité et de manière interactive.

    Regardez le webinaire du Anabaptist Worship Network ou consultez le matériel pour le culte ici

    trumpet in case

  • « En Afrique, les gens répondent favorablement à l’évangile de Jésus et se tournent toujours vers Dieu dans l’adversité », déclare Samukeliso Ndebele, prédicatrice laïque, ancienne de l’église et secrétaire du district de Harare. 

    Bien que les restrictions liées à la COVID-19 limitent le nombre de personnes pouvant se rassembler dans les églises, elles ne limitent pas le message de l’église. Les assemblées de l’Église des Frères en Christ (BICC) au Zimbabwe tiennent des réunions pour le renouveau de la foi chaque trimestre et n’ont pas laissé la COVID-19 les freiner. 

    « Lorsque les rassemblements ont été interdits, ce fut un coup dur pour les croyants, mais la technologie a été utilisée pour continuer les réunions », raconte Samukeliso Ndebele.

    Les dirigeants du BICC Zimbabwe ont encouragé les membres à prier et à fraterniser en famille, raconte le révérend Absalom Sibanda. Les cultes ont été diffusés en version audio, sur WhatsApp, en direct sur Facebook ou, plus rarement, sur Zoom. 

    « Cela a donné naissance à des réunions WhatsApp pour le renouveau de la foi », ajoute le révérend Absalom Sibanda. 

    Les dirigeants du BICC Zimbabwe ont créé des groupes de discussion sur WhatsApp pour les églises locales, mais la nouvelle s’est propagée jusqu’aux membres de l’Église des Frères en Christ en Afrique du Sud, au Botswana, en Zambie, au Mozambique, en Namibie, au Swaziland, au Royaume-Uni et aux États-Unis. 

    « Étant donné que beaucoup de personnes étaient confinées et n’allaient pas à l’église depuis de nombreux mois, cela a donné faim et soif de la Parole de Dieu à plusieurs personnes », dit le révérend Absalom Sibanda.

    En outre, le comité national des femmes d’Omama Bosizo a utilisé WhatsApp pour tenir une conférence en ligne avec l’évangéliste en provenance du groupe des femmes de l’Église BIC de Lobengula à titre de conférencière.

    « Ces réunions en ligne pour le renouveau de la foi étaient différentes en ce sens qu’elles permettaient aux personnes d’assister aux cultes dans diverses églises et divers pays », dit Samukeliso Ndebele. Les participants interagissaient davantage de cette façon, échangeaient sur leurs expériences et se sentaient réconfortés, dit-elle. 

    En raison de la COVID-19, il n’a pas été possible de baptiser de nouveaux convertis, mais les dirigeants de l’église les mettent en contact avec un membre mature de l’église pour les guider dans le discipulat, et leur envoient des dévotions quotidiennes le matin.

    « Cela détourne l’attention mise sur le prédicateur local pour la diriger vers une vision plus globale », affirme le révérend Absalom Sibanda, « et cela brise l’habitude d’être concentré à l’intérieur des murs de l’église. »

    La présidente du groupe des femmes, Suzen Ngulube, espère que la conférence des femmes servira de modèle à d’autres conférences nationales et de district pour se réunir alors que le virus continue d’empêcher les rassemblements. « L’utilisation de WhatsApp constitue une excellente occasion, car elle permet même à ceux qui n’auraient pas participé physiquement à la conférence en raison de leur âge et d’autres restrictions d’entendre le message de l’évangile », dit-elle. « Nous avons pu atteindre autant les régions les plus reculées du Zimbabwe que celles à l’extérieur du pays. »

    « Il est possible de répandre l’Évangile aux extrémités de la terre plus rapidement que jamais et d’atteindre des personnes de différentes ethnies, croyances et groupes d’âge (en particulier les jeunes qui sont les plus grands utilisateurs de la technologie) », dit Samukeliso Ndebele. 
  • Alors que la pandémie a obligé, entre autres, les églises à fermer, trois amis de trois pays différents se sont mis à imaginer une nouvelle façon de réunir les anabaptistes tout en restant séparés physiquement. Víctor Rey (du Chili, vivant en Équateur), María Elena Arango Libreros (Colombie) et Luis María Almán Bornes (Argentine) ont commencé à discuter sur WhatsApp et à faire des projets. 

    « Lorsque nous avons commencé à discuter, la seule chose qui était définie était notre objectif principal : faire la promotion de la théologie anabaptiste. C’est pour cela que nous avons nommé ces rencontres Dialogues Anabaptistes. Nous voulions surtout échanger, dialoguer, confronter les points de vue, nous écouter et nous encourager, » explique María Elena Arango Libreros de l’Église membre de la CMM, Iglesia Cristiana Menonita de Colombia.

    La première réunion zoom a eu lieu le 13 mai 2020, ouverte à tous, sur le thème : Que peut apporter la théologie anabaptiste à la crise mondiale actuelle ? Trente personnes ont participé à la réunion d’une heure et demi. 

    Depuis, les réunions se sont tenues toutes les semaines en 2020 et deux fois par mois en 2021. 

    Ê chaque appel zoom, un modérateur introduit le sujet, puis un ou deux orateurs font une présentation. Des responsables d’églises locales, des spécialistes et des orateurs invités de la CMM ont tous apporté un message. Après la présentation, la parole est à tous ceux qui souhaitent poser des questions, partager, dialoguer. 

    Des ados aux personnes âgées, du Canada au Chili, la participation aux Dialogues Anabaptistes est variée, atteignant en moyenne 40 personnes par réunion. Une grande variété de thèmes en lien avec les anabaptistes est abordée : le rôle des jeunes et des femmes, la santé mentale, les abus sexuels, le pouvoir, les nouvelles masculinités, la construction de la paix, le dialogue inter-religieux, et bien plus. 

    « Tous les sujets viennent des participants eux-mêmes, ce sont eux qui les proposent et, parfois même, qui cherchent les orateurs, » explique Luis María Almán Bornes.

    Les organisateurs ont beaucoup appris grâce à ces réunions qui leurs ont redonné espoir. Selon Víctor Rey : « Nous voulons que l’Église de l’après pandémie ait une présence et un engagement plus fort envers la pratique théologique et pastorale dans sa façon de suivre Jésus. Et ainsi, nous établissons le royaume par la théologie anabaptiste dans tous les domaines de la vie dans le monde d’aujourd’hui. » 

    Pour fêter les 1 ans de Dialogues Anabaptistes en mai 2021, Jonathan Minchala, d’Équateur, a témoigné : « Pour moi, c’est un privilège d’avoir pu être là dès le tout début de cette merveilleuse aventure… à échanger sur ces sujets, parfois un peu compliqués, difficiles, qui mettent mal à l’aise, mais qui sont si importants pour les églises de notre continent. J’espère que nous continuerons à nous encourager à écouter l’autre, à célébrer la rencontre, nos points communs mais aussi nos différences. » 

    Les Dialogues Anabaptistes ont commencé pour répondre à un besoin circonstanciel, et ils pourraient bien se terminer naturellement. « Nous savons que cela durera le temps que Dieu le veut et que, d’une certaine manière nous contribuons à la discussion, la réflexion, la mise en contexte et le renouvellement de la théologie anabaptiste, » confie María Elena Arango Libreros.

    Les enregistrements des réunions passées et le programme des prochaines rencontres des Dialogues Anabaptistes se trouvent sur la page Facebook “Comunidad de Aprendizajes para la Paz CAP.”  

  • Perspective: Burkina Faso

    Témoignage des relations de Traoré Fabé avec les musulmans

    Né à Samogohiri dans une famille musulmane, j’étais musulman pratiquant avant ma conversion. Je suis aujourd’hui serviteur de Dieu, communément appelé pasteur, ayant à charge l’assemblée locale mennonite de Samogohiri, mon village natal. Je suis aussi traducteur de la Bible, et ce, avant le ministère pastoral. 

    Mon parcours avec l’Islam 

    Je me nomme Traoré Fabé à l’état civil et le prénom Fabé a pour signification « mon père est devenu père pendant que son père vit ». Cette précision, pour simplement dire que j’ai connu mon grand-père qui était animiste, mon père était musulman. Compte tenu de mes relations avec mon grand-père, je connais bien l’animisme ou la religion ancestrale. Mon père a choisi de m’inscrire à l’école coranique mais mon oncle est venu me retirer pour m’inscrire à l’école classique française à l’âge de sept ans. Le choix et le souhait de mon père avec l’école coranique était de me voir servir Dieu un jour comme grand maître coranique. 

    Mais Dieu en a décidé autrement avec le choix de mon oncle qui m’a inscrit à l’école classique française. Jérémie ne disait-il pas qu’il a été choisi depuis le sein de sa maman… (Jérémie 1/5) ? Après plusieurs années d’études, j’ai fini le cycle supérieur en théologie à l’ex Faculté de Théologie de l’Alliance Chrétienne d’Abidjan (FATEAC), aujourd’hui Université de l’Alliance Chrétienne d’Abidjan (UACA). 

    Un pont 

    L’apôtre Paul nous dit que « Dieu fait concourir toutes choses au bien de ceux qui l’aiment… » (Romains 8/28). Mon parcours avec l’Islam n’a pas été fortuit ni vain. Pour moi, c’était une façon pour Dieu de me préparer non seulement pour le servir un jour en tant que musulman converti au milieu de musulmans, mais aussi pour servir de pont entre les musulmans et ceux qui ne l’ont jamais été, à travers mon témoignage. 

    Bref, durant toutes ces années de service pour le Seigneur à Samogohiri, à l’instar des autres membres de l’assemblée à Samogohiri, je n’ai pas manqué d’épreuves. J’ai d’abord connu la persécution de mon propre père suite à la conversion de ma mère, mais le Seigneur, par le don de sa sagesse, m’a aidé à sillonner ces labyrinthes jusqu’à la sortie. L’un des grandes épreuves à ne pas oublier, c’est le combat engagé par le grand Imam de Samogohiri suite à la conversion de son fils.  

    La gestion de cette affaire avec tact ainsi que l’engagement de l’administration de Samogohiri ont permis un dénouement favorable. Suite à cette affaire, l’Imam s’est attaqué à la paroisse de Samogohiri au point que certains musulmans ont fini par reconnaître le pacifisme de la paroisse en voyant sa gestion de la situation. 

    Les fêtes et la collaboration 

    Pour terminer, je dirai qu’après toutes ces années de persévérance et de patience, les relations entre chrétiens et musulmans deviennent de plus en plus paisibles. Les occasions de fêtes et la collaboration prouvent cela.  

    Oui la collaboration, parce que aujourd’hui, je suis avec le même Imam et le chef du village dans une structure qui œuvre pour la paix et la cohésion sociale dans le village. La structure est dénommée ‘Ensemble pour le dialogue’. Chaque fois qu’il y a une tension, quelle que soit sa nature, nous sommes sollicités pour la recherche d’une solution pour la paix.

    —Fabé Traoré est représentant au Conseil Général de la CMM pour l’unions des Église Évangélique Mennonite du Burkina Faso.


    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2021 de Courier/Correo/Courrier.

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