Maschayaktyn Jamatty (Disciples du Christ) – Kirghizistan
Conférence émergente (ICOMB)
Notre histoire mennonite dans ce pays remonte au XIXème siècle. Après la Seconde Guerre mondiale, le Kirghizistan est devenu un lieu de refuge pour de nombreux mennonites allemands déplacés, ainsi que pour d’autres. Cependant, la sensibilisation missionnaire parmi la population indigène était lente, ne commençant que 20 ans plus tard. Ê la fin des années 1980, presque tous les Allemands de souche avaient saisi l’opportunité d’émigrer d’Allemagne.
Quelques années plus tard, des missionnaires comme Heinrich et Annie Rempel (originaires du Tadjikistan environnant) sont revenus dans la région pour implanter des églises parmi les indigènes d’Asie centrale. L’engagement d’Heinrich envers le territoire a déjà atteint 30 ans (14 ans dans le pays). Ê ce jour, les peuples d’Asie centrale sont parmi les moins touchés au monde. La vision de Heinrich était d’initier de nouveaux efforts d’implantation d’églises, ainsi que d’aider les églises dispersées à s’unir dans la mission comme une seule famille.
En tant que mission des FM avec une histoire partagée de plus d’un siècle avec d’autres évangéliques, nous avons décidé d’attendre d’être invités et bénis par les leaders de l’Alliance évangélique kirghize. Un jour, Heinrich retrouva Timurlan Abdyldaev, qu’il avait connu enfant. Timurlan et sa femme Irina forment un couple de pasteurs respecté et récemment ordonné. Il y a quelques années, MB Mission / Multiply a eu la chance de venir travailler à bâtir une famille de foi en mission. Les pasteurs et les missionnaires ont des relations étroites avec les leaders de l’Alliance kirghize.
La jeune conférence FM s’appelle “Maschayaktyn Jamatty” (Disciples du Christ). Il y a cinq églises, deux églises implantées et d’autres groupes de maison qui veulent devenir des églises. Ils se trouvent dans différentes villes du pays, la capitale Bichkek incluse. L’église Tokmok est la première église FM du pays, implantée par Timurlan et Irina. Victor Wiens y a servi récemment, notant : « Si les autres églises sont comme celle de Tokmok, l’avenir s’annonce radieux – certains jeunes adultes très doués et dévoués dirigent. Certains des ministères liés à l’église sont les secours en cas de pandémie, un centre de réadaptation, le travail avec les jeunes et un ministère pour les aveugles. Timurlan est ravi de faire connaissance l’ICOMB et de voir l’église FM de Kirghizistan dans un futur proche à cette table ronde des nations.
En novembre, une équipe a visité cette conférence émergente pour continuer à établir des relations, célébrer l’ordination du pasteur Timurlan et offrir des instructions. Ils sont venus d’Allemagne (Heinrich Rempel, Johann Matthies, Peter Regehr), d’Ukraine (Oleksii Makaiov) et du Canada (Victor Wiens). Les graines plantées depuis le XIXème siècle ont été arrosées au fil des décennies, et il semble que nous avons atteint le temps de la récolte.
La Communauté internationale des Frères Mennonites (ICOMB) est composée de 22 églises nationales dans 19 pays. L’ICOMB compte également des membres associés dans plus de 20 pays, tous à des stades différents sur la voie de l’adhésion à part entière. L’ICOMB existe pour faciliter les relations et les ministères afin d’améliorer le témoignage et le discipulat de ses églises nationales membres – connecter, renforcer et élargir la famille mondiale de l’ICOMB.
D’après notre dernier article basé sur l’enquête mondiale, les paroisses mennonites-anabaptistes partout dans le monde 1) sont touchées de diverses façons par les problèmes environnementaux comme le changement climatique, 2) se sentent angoissées et tristes à cause de ces impacts, 3) parlent de la protection de la création dans leurs églises.
Mais qu’en est-il de la façon dont les églises sont appelées à agir pour la protection de la création et face au changement climatique ?
Pour savoir comment les églises agissent, le groupe de travail a posé deux séries de questions : une question fermée avec une liste d’actions possibles pour protéger la création en général, et une question ouverte demandant d’identifier les actions entreprises par votre église en rapport avec le changement climatique spécifiquement.
Les résultats nous aident à comprendre quel rôle les églises peuvent-elles jouer pour inspirer leurs membres à prendre soin de la création.
En général, les églises abordent la protection de la création par l’enseignement, la réflexion et la louange
Karen Flores Vindel de l’église Mennonite du Honduras (IEMH) travaille bénévolement pour un programme de formation en agriculture durable dans une zone rurale en Honduras.
« Les jeunes de l’église profitent souvent des sessions d’évangélisation pour sensibiliser sur les conséquences du changement climatique et comment en freiner les effets. »
—Thioro Bananzoro, Église Évangélique Mennonite du Burkina Faso
Les églises abordent la protection de la création par le biais d’activités traditionnelles telles que les sermons, le culte, la prière, les études bibliques et les activités de sensibilisation telles que des ateliers. Il s’agit de réponses spirituelles, intellectuelles ou émotionnelles qui, souvent, ne réduisent pas directement les impacts environnementaux de la même manière que d’autres actions directes.
Parfois perçues comme « du blabla », ces actions constituent en fait une étape importante pour agir pour la protection de la création. Les églises accordent clairement de la valeur à ces actions, et elles devraient être reconnues comme étant des aspects essentiels pour encourager les églises à s’impliquer.
Les actions les plus courantes portent sur les déchets, les plantes et l’énergie
« Malgré nos ressources limitées, chaque année entre 150 et 200 foyers reçoivent une aide pour planter des arbres sur leurs terrains. »
—Shemlal Hembron, Brethren In Christ Church, Népal
Plusieurs catégories d’actions plus « directes » ont été mentionnées.
De nombreuses paroisses, notamment en Amérique latine, ont fait état d’actions visant à réduire l’impact des déchets, en organisant des nettoyages de quartier, en encourageant le recyclage ou en produisant moins de déchets.
La plantation d’arbres ou de jardins est une autre action commune à toutes les régions, et reflète l’intérêt général mondial pour les solutions s’appuyant sur les plantes et l’alimentation.
La réduction de la consommation d’énergie grâce à des solution d’économies d’énergie ou par l’installation de panneaux solaire est une réponse courante en Amérique du Nord, mais elle est rarement mentionnée dans les autres régions.
Toutes ces actions sont socialement acceptables et relativement faciles à réaliser par plusieurs groupes d’églises, et elles multiplient les avantages (amélioration de la santé grâce à un environnement plus propre, ou réalisation d’économies grâce à la réduction de la consommation d’énergie). S’engager dans ces actions est un bon moyen pour les églises de commencer à avoir un impact positif sur l’environnement dans leurs communautés.
Certaines actions importantes sont moins considérées par les églises
Jürg Bräker
« Notre église a abordé le thème de la protection de la création par l’enseignement, des actions politiques en adhérant à des organisations qui promeuvent la protection de l’environnement, en participant à des célébrations œcuméniques comme les vêpres à l’occasion de la journée de la création. »
—Jürg Bräker, Mennoniten Gemeinde Bern (Alttäufer) (église mennonite de Bern), Suisse.
La citation ci-dessus montre combien de paroisses sont engagées dans la protection de la création à plusieurs niveaux. Un élément intéressant à souligner et celui de l’action politique. En fait, les actions publiques de plaidoyer sont un domaine qui figure systématiquement en bas de la liste des activités des églises, et la majorité des églises impliquées à ce niveau se trouvent en Amérique du Nord et en Afrique.
De même, peu de personnes ont mentionné le changement des modes de transport, et très peu de réponses ont indiqué qu’elles travaillaient directement sur le changement des habitudes de consommation. Toutes ces actions comportent plus de risques, sont plus difficiles à mettre en œuvre ou ne sont pas applicables à tous les contextes (la consommation varie énormément selon les régions, par exemple).
Néanmoins, ce sont des domaines qui ont un impact élevé sur l’environnement, et les églises devraient considérer la valeur des actions dans ces domaines si elles souhaitent avoir un impact réel sur la façon dont les sociétés abordent les problèmes environnementaux.
Nous, anabaptistes sommes connus pour l’importance que nous accordons au fait de vivre concrètement notre foi. Les résultats de l’enquête montrent ce qu’il en est de la protection de la création, tout en indiquant les domaines dans lesquels les églises peuvent s’impliquer davantage dans des actions tangibles. De quoi les églises ont-elles besoin pour augmenter leur implication dans ces actions ? Le mois prochain, nous examinerons les ressources et les apprentissages dont les églises disent avoir besoin pour prendre fidèlement soin de la création de Dieu.
Réponse
Soyez inspirés par les histoires d’anabaptistes qui font preuve de créativité pour protéger la création.
Soyez à l’affut des sujets liés à la protection de la création lors de la prochaine Assemblée réunie de la CMM en Indonésie.
Ceci est une série de publications sur les problèmes environnementaux et l’Église mondiale.
Ces témoignages mettent en lumière :
a) l’impact des dégradations environnementales sur les anabaptistes-mennonites,
b) ce que les anabaptistes-mennonites pensent des problèmes environnementaux,
c) ce que font les anabaptiste-mennonites en réponse.
Cela fait deux ans que nous, où que nous soyons dans le monde, sommes confrontés à cette période de pandémie. Ces temps ont été difficiles avec des fermetures et beaucoup de pertes – des emplois et même des personnes que nous aimons profondément. Personne n’aurait pu imaginer en 2019 que cette période chaotique allait bouleverser le monde si rapidement.
Tout ce qui s’est passé pourrait nous faire perdre notre paix et notre sérénité. Nous pourrions être remplis de peur et d’inquiétude face à l’avenir. Dans ma contemplation de cette situation difficile, je me souviens de l’histoire de Jésus qui calme la tempête.
Jésus calme la tempête
Ce jour-là, le soir venu, Jésus leur dit : « Passons sur l’autre rive. »
Quittant la foule, ils emmènent Jésus dans la barque où il se trouvait, et il y avait d’autres barques avec lui.
Survient un grand tourbillon de vent. Les vagues se jetaient sur la barque, au point que déjà la barque se remplissait.
Et lui, à l’arrière, sur le coussin, dormait. Ils le réveillent et lui disent : « Maître, cela ne te fait rien que nous périssions ? »
Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : « Silence ! Tais-toi ! » Le vent tomba, et il se fit un grand calme.
Jésus leur dit : « Pourquoi avez-vous si peur ? Vous n’avez pas encore de foi ? »
Ils furent saisis d’une grande crainte, et ils se disaient entre eux : « Qui donc est-il, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »
Marc 4/35-41 (TOB)
Dans la lecture ci-dessus, plusieurs choses attirent mon attention. La première est que Jésus lui-même invite ses disciples à aller de l’autre côté de la mer, mais au milieu du voyage, un ouragan s’abat sur le bateau, de sorte que celui-ci commence à se remplir d’eau.
Un premier élément à retenir est que, bien que les disciples soient avec Jésus sur le bateau, cela ne signifie pas qu’ils soient à l’abri des problèmes. Cela ne signifie pas que leur voyage se fera sans heurts, sans obstacles ni problèmes. En réalité, ce n’est pas ce à quoi ils s’attendaient. Ce n’était pas une brise paisible qui venait les aider à se détendre, mais un vent dangereux et puissant !
Dieu n’a jamais promis que lorsque nous suivrons Dieu, tout ira bien, sans problèmes et en toute sécurité. Non ! Ce que Dieu promet, c’est « Non, je ne te lâcherai pas, je ne t’abandonnerai pas ! » (Hébreux 13/5b) Quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvons, Dieu est là avec nous.
Un deuxième élément intéressant est que Jésus s’endort à l’arrière du bateau jusqu’à ce que ses disciples le réveillent.
Pourquoi Jésus dort-il alors que la situation est si chaotique, avec des vagues qui s’écrasent sur le bateau ? Pour Jésus, les vagues, le typhon, le vent ne sont pas un problème. Peut-être que pour nous, ces choses sont effrayantes et potentiellement mortelles. C’est ce que les disciples ont ressenti. Mais à nouveau, je veux souligner que pour Jésus, c’est une mince affaire.
Pourquoi Jésus finit-il par se réveiller ? Jésus se réveille non pas à cause de la tempête, mais lorsque ses disciples l’appellent à l’aide. Incroyable ! Ce n’est pas à cause de la tempête que Jésus réagit, mais parce que son peuple l’appelle à l’aide. Cela l’émeut. Jésus nous aime tellement.
Nous savons qu’à la fin, Jésus menace le vent et dit à la mer de se calmer. Puis le vent tombe et il se fait un grand calme.
Jésus est présent
Jésus se tourne vers ses disciples et leur rappelle qu’ils sont avec lui sur le bateau. Oui, nous oublions si souvent, au milieu de nos luttes, que Jésus ne va nulle part. Il est avec nous et ne nous quitte jamais.
Une fois encore, Jésus n’a jamais promis que nous ne serions pas confrontés à tout cela, mais il a promis que, quelle que soit notre situation, il est là. Jésus est présent. Il ne nous quittera jamais car il nous a toujours en tête et à cœur.
Le principal n’est-il pas que Jésus marche à nos côtés ? Et le Jésus qui marche à nos côtés vous dit aujourd’hui : « N’ayez pas peur. »
Parce que le Dieu qui marche avec vous est plus puissant que n’importe quel problème auquel vous êtes confrontés.
Ce n’est pas une promesse vide – les promesses de Dieu sont « Oui » et « Amen » ! (2 Corinthiens 1/20). Les disciples sont terrifiés et se disent les uns aux autres : « Même le vent et les vagues lui obéissent ! » Oui ! La puissance de Jésus surmonte tous nos problèmes.
Je prie pour que, dans ce court message, nous puissions réaliser que la présence de Jésus dans nos vies est plus importante que toutes les difficultés que nous pouvons rencontrer. Lorsque nous réalisons que Jésus est avec nous, nous trouvons la paix et la force et non plus la peur.
Même si la situation n’est pas facile, nous pouvons toujours nous rappeler avec qui nous marchons. C’est bien plus important.
C’est là que notre cœur trouvera la paix et le calme, même dans les situations difficiles. N’ayez pas peur, mais croyez !
« Quel que soit nos problèmes et nos difficultés, la solution est déjà avec vous et son nom est Jésus ! »
—Anton Kurniawan Sidharta est membre de l’équipe de responsables de JKI (Jemaat Kristen Indonesia) Maranatha et fondateur de la rencontre de jeunes Unlimited Fire.
Contexte historique pour le Dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale
L’anabaptisme est un mouvement chrétien dont les origines remontent à la Réforme radicale. La date la plus largement reconnue de la naissance de l’anabaptisme est le 21 janvier 1525, lorsque Conrad Grebel baptisa George Blaurock dans la maison de Felix Manz à Zurich, en Suisse. George Blaurock baptisa immédiatement plusieurs autres personnes après confession de leur foi. Ces baptêmes sont les premiers « rebaptêmes » connus de notre mouvement.
L’anabaptisme a donné naissance à plusieurs groupes en Europe au cours des années 1500 – y compris aux mennonites (du nom de Menno Simons des Pays-Bas) – et s’est répandu dans plusieurs endroits. Les membres de ce mouvement ont continué à se déplacer et à croître en nombre à travers le monde au cours des siècles suivants.
La Conférence Mennonite Mondiale a commencé en 1925 comme un moyen de rassembler les nombreuses Églises de différents courants anabaptistes. Aujourd’hui, la CMM compte des Églises membres dans 58 pays, chacune avec sa propre histoire de naissance et d’adhésion à la communion anabaptiste. Le Dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale est un événement annuel pour les paroisses membres de la CMM du monde entier, l’occasion de louer ensemble en esprit en utilisant le même matériel pour le culte, conscients que nous nous appartenons les uns aux autres dans cette famille mondiale de foi.
Comment sont apparus les mennonites
Le mouvement anabaptiste a commencé dans le cadre d’un mouvement de renouveau au sein de l’Église catholique en Europe au début du XVIe siècle. Une partie de son inspiration vient de la tradition catholique : le fort sens de la discipline et de la communauté que l’on retrouve dans le monachisme, par exemple, l’attention portée sur le Saint-Esprit que l’on pourrait trouver dans le mysticisme catholique, ou l’accent mis sur le fait de suivre Jésus dans la vie quotidienne dans L’Imitation du Christ, de Thomas á Kempis. L’anabaptisme doit également beaucoup à Martin Luther et au premier mouvement de la Réforme, en particulier en ce qui concerne l’accent mis par Luther sur l’autorité des Écritures et son insistance sur la liberté de la conscience chrétienne. Ce mouvement a aussi été façonné par de profonds troubles sociaux et économiques de l’époque, menant à la guerre des paysans de 1524-1525.
Les anabaptistes eux-mêmes, cependant, auraient dit qu’ils essayaient simplement d’être de fidèles disciples des enseignements de Jésus et de suivre l’exemple de l’église primitive.
Bien que les dates soient quelque peu arbitraires, le mouvement anabaptiste a « officiellement » commencé le 21 janvier 1525 lorsqu’un petit groupe de réformateurs chrétiens s’est réuni pour un culte secret à Zurich, en Suisse. Le groupe était frustré par l’hésitation de leur chef, Ulrich Zwingli, à adopter les changements aux rituels catholiques qu’ils étaient tous convaincus que la Bible exigeait, en particulier en ce qui concerne la messe et le baptême des enfants. D’après leur lecture des Écritures, le vrai baptême chrétien suppose un engagement conscient à suivre Jésus – ce dont aucun enfant n’est capable. Ainsi, le 21 janvier 1525, ce petit groupe accepta de se baptiser à l’âge adulte. Bien qu’il faille un certain temps avant que la pleine signification du baptême ne devienne claire, les premiers anabaptistes avaient compris que cet acte symbolisait la présence du Saint-Esprit dans le don de la grâce de Dieu, un engagement à mener une vie de disciple au quotidien et l’appartenance à un nouvelle communauté du peuple de Dieu.
Les membres du mouvement se désignaient généralement eux-mêmes sous le nom de « Frères » (Brüder) – ou plus tard par le terme plus descriptif « du baptême » (Taufgesinnten). Leurs opposants les ont qualifiés d’anabaptistes (= rebaptiseurs), en partie parce que le « rebaptême » était une infraction pénale dans le Saint Empire romain, passible de la peine de mort. Au début, le groupe a résisté au terme « anabaptiste » car dans leur esprit, ils ne rebaptisaient pas, mais baptisaient correctement pour la première fois. Mais avec le temps, le nom est resté. Aujourd’hui, anabaptiste est un terme français qui englobe tous les groupes issus de la Réforme qui pratiquaient le baptême des croyants (plutôt que des enfants), et les dénominations qui en descendent comme les Amish, les Mennonites et les Huttérites.
Au fil du temps, cependant, un mouvement cohérent a émergé. Son identité s’est forgée, en partie au moins, de par la nécessité de répondre à plusieurs besoins spécifiques. Premièrement, en réponse aux accusations d’hérésie par les autorités religieuses et politiques dans la première moitié du XVIe siècle, les anabaptistes se sont rapidement définis comme des chrétiens fidèles et croyant en la Bible. Deuxièmement, des voix militantes parmi eux, prêtes à imposer le changement social et religieux par la violence, ont forcé les anabaptistes à clarifier leur identité en tant que chrétiens pacifiques, respectueux des lois et non résistants dont la seule arme était l’amour. Et enfin, face aux dissidents spiritualistes qui privilégiaient une expérience religieuse interne qui pouvait éviter les disputes théologiques et passer inaperçues par les autorités, les anabaptistes ont été obligés de défendre la nature publique et visible de l’église.
Malgré la diversité évidente de la théologie et de la pratique parmi la première génération d’anabaptistes, trois groupes cohérents ont émergé dans les années 1540 : les Frères suisses dans les territoires germanophones ; les Huttérites en Moravie ; et les mennonites des Pays-Bas et de l’Allemagne du Nord qui guidés par Menno Simons. Bien que ces groupes diffèrent sur des points importants, ils se reconnaissent néanmoins comme membres de la même tradition religieuse, de sorte que leurs désaccords internes prennent souvent la forme d’une querelle de famille.
« Pour ceux qui ne veulent pas croire, aucun argument n’est valable, et pour ceux qui veulent croire, les arguments ne sont pas nécessaires. »
J’ai répété cette phrase (d’un auteur inconnu) à un ami en Ontario il y a quelques jours. Nous étions d’accord qu’il était vraiment difficile que quelqu’un change de position – quel que soit le sujet – en raison d’une conversation contenant des arguments logiques et rationnels. En matière de foi, c’est encore plus compliqué, car généralement, dans une discussion sur des questions doctrinales ou éthiques, chaque partie croit avoir raison.
Connaissez-vous quelqu’un qui a changé sa façon de penser après avoir entendu un débat logique ?
On ne s’attend pas à entendre : « Oh oui, j’étais sûr de ce que je croyais, mais après vous avoir écouté, j’ai changé mon point de vue ». Au lieu de cela, les discussions se chargent d’émotions, on élève la voix et les interlocuteurs deviennent incapables de s’écouter et de se comprendre dans leur empressement à répondre et à contredire.
Lors de mon entretien avec mon ami, nous avons conclu que changer notre façon de voir est surtout un processus à long terme. Souvent, cela nécessite au moins une relation régulière et cordiale plutôt que des arguments logiques et bien structurés.
Cependant, le dialogue entre nous, disciples de Jésus, est essentiel pour renforcer notre identité et favoriser l’unité dans le corps du Christ.
Nous en trouvons un exemple dans l’Évangile de Luc, chapitre 24. Aux versets 13-35, deux disciples se disputent, assez âprement, sur la personne de Jésus et les événements concernant sa mort. Cette conversation était indispensable pour le développement de leur identité en tant que disciples du ressuscité. Elle était aussi vitale pour leur unité, retrouvée dans la communion ou la fraction du pain avec le Christ.
Et si les disciples n’avaient pas voulu avoir cette conversation, étant donné la fermeté de leurs convictions ? Parler avec le désir sincère d’écouter et de comprendre l’autre demande un très grand degré d’humilité et d’ouverture. Sans cette attitude, les deux composantes du discipulat de Jésus – identité et unité – sont impossibles, selon le texte de Luc.
Les dialogues éthiques et doctrinaux que nous avons à l’intérieur et à l’extérieur de notre communion à la Conférence Mennonite Mondiale (dans les conversations officielles interéglises, par exemple) ont pour but de développer notre identité et de maintenir le don de l’unité que seul l’Esprit de Dieu rend possible. Le dialogue entre les Églises exige que nous ayons de la clarté et de la fermeté dans nos convictions, et de l’humilité et de l’ouverture dans nos conversations.
C’est pourquoi dans ce numéro du Courrier, nous rapportons les conversations que nous avons eues ces dernières années au sein de notre communion concernant le baptême et le dialogue inter-églises avec l’Église catholique et avec la Fédération luthérienne mondiale.
Ma prière est que dans notre Église mondiale, nous maintenions des positions claires et fermes dans un cadre d’humilité et d’ouverture pour que notre identité et notre unité de disciples du Christ grandissent. Que nos convictions continuent d’être éclairée par la présence de Jésus, et que nos cœurs continuent de brûler alors que l’Esprit agit dans nos vies et nos relations !
César García, secrétaire général de la CMM, originaire de Colombie, vit à Kitchener (Ontario, Canada).
Les relations au sein de la Conférence Mennonite Mondiale ne cessent de se développer. Des églises membres qui composent la CMM jusqu’aux réseaux émergents reliant les agences soutenues par les églises, la CMM facilite les relations entre les organisations anabaptistes.
Stephanie Setiawan rejoint l’équipe de la CMM en tant qu’assistante de communication web. Membre de GKMI Sidoarjo, en Indonésie, où elle est monitrice de l’école du dimanche, elle a de l’expérience dans la gestion des réseaux sociaux et des sites internet. Elle a travaillé avec des enfants en Colombie dans le cadre du programme conjoint YAMEN de la CMM et du MCC, et a récemment été chargée de mission pour Global Ministries (Eglise Méthodiste Unie) en Argentine.
L’équipe de communication remercie Alexandro Marthin, stagiaire YAMEN de 2018-2019, qui a continué à se porter volontaire pour la communication web jusqu’en 2021.
Stephanie Setiawan
Alexandro Marthin
Les membres du bureau du comité exécutif de la CMM, J. Nelson Kraybill (président), Henk Stenvers (président élu), Sunoko Lin (trésorier) et César García (secrétaire général) se sont réunis en novembre 2021 pour la première rencontre en personne du bureau depuis 2019. La vice-présidente Rebecca Osiro n’a pas pu assister à la réunion.
Le Fonds de Partage de l’Église Mondiale (GCSF) est géré par la Commission Diacres afin de distribuer des ressources financières pour des besoins spécifiques dans l’Église. En 2021, huit projets ont reçu une subvention du GCSF en Angola, au Belize, à Cuba, en Éthiopie, en Inde, en Indonésie, au Kenya et en Tanzanie pour le soutien alimentaire, la construction de bâtiments d’église et la clinique de vaccination COVID-19.
« Nous nous réjouissons des amitiés interculturelles qui se sont créées entre les anabaptistes mennonites du monde entier grâce aux activités de la Conférence Mennonite Mondiale, car nous partageons nos joies et nos peines dans la prière et la solidarité », dit César García, secrétaire général de la CMM.
« Nous, disciples de Jésus, nous suivons son exemple et travaillons pour apporter la paix au sein du chaos. »
Les églises membres du monde entier ont célébré le Dimanche de la Paix 2021 en utilisant le matériel pour le culte de la Conférence mennonite mondiale intitulé « Trouver l’espoir et la guérison en temps de crise ».
Amos Ganjboir et Rajendra Masih, de l’église mennonite Bethel, à Balodgahan, en Inde, ont travaillé pendant trois jours pour peindre une toile de fond et découper des vagues pour l’activité du dimanche de la paix. Sankalp Jurri et Darshit Dadar les ont aidés à terminer le travail.
« Je remercie Dieu pour ces jeunes et le talent qu’il leur a donné », déclare le pasteur Ashish Kumar Milap.
Il a utilisé le matériel du dimanche de la paix dans toutes les parties du culte.
Pour l’activité, les jeunes ont distribué des stylos et des cartes en forme de vague aux membres de l’église, qui ont écrit ce qui leur volait la paix. Les cartes ont été collectées et collées autour de la peinture du bateau.
« Certains ont écrit que l’inquiétude pour l’avenir de leurs enfants est comme une tempête, d’autres ont écrit que leurs mauvaises habitudes sont comme une tempête, d’autres encore ont écrit que le fait de ne pas avoir de bonnes relations avec [un conjoint] est comme une tempête pour eux, etc. »
Les diacres Divesh Dadar, Dr. Vinay Joseph, Dr. Shasheed Milap et Mme Madhulika Johnson ont témoigné des moments où ils ont été réconfortés par la paix de Dieu en période de maladie physique, de stress mental et entourés de la peur du COVID-19.
L’évêque Dr. V.M. Jurri a conduit la congrégation dans une prière pour la paix au milieu de toutes les « vagues » de la vie. Après le service, l’assemblée a été invitée à prier pour les « tempêtes » que les autres membres avaient écrites sur les vagues.
« Nous remercions la Commission Paix de la CMM de nous avoir conduits à un dimanche de la paix aussi merveilleux et béni. Cela nous a sûrement unis et encouragés à rester fermes en temps de crise en ayant foi en Jésus-Christ, qui a l’autorité pour calmer toutes les tempêtes qui volent notre paix », dit Ashish Kumar Milap.
Comment votre assemblée célèbre-t-elle les événements spéciaux et prie-t-elle pour l’église mondiale ? Racontez-nous vos histoires et partagez vos photos.
Amos Ganjboir et Rajendra Masih, de l’église mennonite Bethel, à Balodgahan, en Inde, ont travaillé pendant trois jours pour peindre une toile de fond et découper des vagues pour l’activité du dimanche de la paix. Sankalp Jurri et Darshit Dadar les ont aidés à terminer le travail. Photos: avec l’aimable autorisation de l’église mennonite Bethel
La Chapelle Emmanuel, une église membre de la BJCPM à Kolkata (Inde), a invité la représentante régionale de la CMM, Cynthia Peacock, à intervenir lors de leur culte du dimanche de la paix. Les jeunes et les enfants de l’école du dimanche de l’église mennonite de Rajnandgaon ont aidé à préparer l’activité « Un bateau au milieu de la tempête » et ont joué une pièce de théâtre. Le témoignage d’Agus Setianto a été lu en hindi, après quoi les membres de l’assemblée ont partagé leurs expériences de la paix de Dieu dans les moments difficiles. « C’était un moment béni d’entendre ces témoignages vivants, et nous avons loué Dieu pour eux », a déclaré le pasteur Vikal Rao.
La congrégation de la Voie du Salut à Conakry, Guinée. Photo : Guilvogui
Iglesia Evangelica Unida Hermanos Mennonitas de Panama Photo : avec l’aimable autorisation de Jacobo Piraza
une aventure à vélo dans la campagne à travers des rizières
une plongée dans l’histoire de l’église mennonite d’Indonésie, telle qu’elle est racontée dans le nouveau livre de John D. Roth, A Cloud of Witnesses(Une nuée de témoins)
une immersion dans la fabrication du batik ou dans la vie d’un village local
une visite de sites historiques et religieux pour en découvrir l’histoire,
une initiation pratique à la cuisine indonésienne,
et bien d’autres choses encore !
Assemblée Réunie : des excursions d’une demi-journée pour découvrir la diversité culturelle et religieuse
Chaque après-midi, l’Assemblée proposera un certain nombre de visites d’une demi-journée qui emmèneront les visiteurs à la découverte des attractions locales de la ville de Semarang et de ses environs. « Les participants peuvent choisir d’explorer la vieille ville de Semarang, un parc à thème présentant toutes les maisons traditionnelles du centre de Java, la marina, une plantation de café voisine, des lieux de culte ou de goûter aux délices culinaires locaux » , explique Sarah Yetty, coordinatrice nationale de l’Assemblée.
« Les visites de l’après-midi visent à donner aux participants disposant d’un temps limité en Indonésie un aperçu de la richesse de l’histoire et de la diversité du centre de Java tout en profitant du paysage », précise Sarah Yetty.
Muria Monthel Waterfall
– part of GITJ Kayuapu’s
Assembly Scattered Program
Lawang Sewu
colonial building in Semarang
photo: Visual Karsa
Semarang Marina
photo: Aliko Sunawang
Assemblée Dispersée : explorez l’histoire de l’Eglise, la société multireligieuse et les initiatives locales
Pour ceux qui prolongent leur séjour en Indonésie avant ou après l’Assemblée Réunie, Indonésie 2022 propose des circuits de plusieurs jours au départ de Bali, Yogyakarta, l’île de Karimunjawa, Solo, ainsi que des programmes d’Assemblée Dispersée organisés par plus de 10 communautés mennonites en Indonésie.
« Dans le cadre de l’Assemblée Dispersée, les églises locales GITJ, GKMI et JKI accueilleront chacune un groupe de 10 à 50 visiteurs. Les membres des églises deviendront des guides touristiques tandis que leurs visiteurs exploreront leur région et découvriront ce que signifie d’être anabaptiste dans le contexte local », explique Agus Setianto, coordinateur national de l’Assemblée.
Parmi les nombreux exemples du contexte multireligieux de la vie en Indonésie, le programme avec GITJ Jepara propose la visite d’un internat islamique local. Les participants partageront un repas avec les élèves et les enseignants. Un autre hôte, GKMI Winong à Pati, ne forme qu’une seule enceinte avec la mosquée voisine car un auvent relie les deux bâtiments.
De nombreuses églises hôtes conduiront les visiteurs vers d’autres lieux de culte, preuve que les communautés apprennent continuellement à coexister dans le dialogue.
Sam Poo Kong Temple
Photo: Karla Braun
Bondo Beach Sunset
– part of the GITJ Margokerto Jepara’s
Assembly Scattered program
Le ministère de diaconie de l’église auprès de la communauté locale est étroitement lié au travail interconfessionnel. Lors de la visite organisée par GKMI Yogyakarta, les participants pourront voir les logements construits par l’église après les tremblements de terre de 2006 dans la ville. GKMI Anugerah Jakarta vous parlera du ministère de sa clinique mobile, tandis que JKI Salatiga vous emmènera visiter l’orphelinat Bu Moi.
Pour ceux qui souhaitent connaître l’histoire de la mission néerlandaise depuis l’époque coloniale, les programmes proposés par de nombreuses églises de GITJ offrent un aperçu du travail des missionnaires néerlandais et de la manière dont les missionnaires javanais ont intégré les messages bibliques à l’art et aux coutumes javanais pour partager l’Évangile avec leur propre peuple.
Les activités culturelles, les visites touristiques et les délices culinaires font partie de chaque circuit. Cependant, ils offrent plus que du tourisme.
« L’Assemblée dispersée est l’occasion d’interagir avec des chrétiens anabaptistes dans leur contexte local, de prier ensemble, de partager des repas et de nouer des relations durables. Les visiteurs découvrent la vie quotidienne d’un disciple du Christ en Indonésie. Les églises d’accueil s’enrichissent en ouvrant leurs maisons et leurs églises à des membres de la ‘famille’ qu’elles n’auraient pas connus autrement. C’est ainsi que se créent des relations durables » , explique Liesa Unger, responsable des événements internationaux de la CMM.
Visionnez les vidéos des hôtes et des programmes de l’Assemblée Dispersée ici. La liste de lecture sera mise à jour régulièrement:
A partir du 24 décembre 2021, le site d’inscription de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) accepte les inscriptions des participants en ligne pour indonesia2022.mwc-cmm.org
« L’Assemblée privilégiera d’abord les inscriptions en ligne, et à partir de fin février 2022, les gens pourront s’inscrire pour participer en personne », explique Liesa Unger, responsable des événements internationaux du MWC.
« Une fois inscrits, les participants en ligne auront la priorité pour passer de la participation en ligne à la participation en personne lorsque les exigences en matière de voyage deviendront claires », poursuit Liesa.
Les frais d’inscription varient en fonction du pays d’origine afin de garantir un accès équitable à ce rassemblement mondial. La CMM suit sa politique de « part équitable » pour les frais d’adhésion et d’inscription aux événements. « En fonction du niveau de revenu de chaque pays, les frais d’inscription en ligne varient de la gratuité à 150 USD par personne », poursuit Liesa.
Les personnes qui s’inscrivent avant le 30 avril 2022 bénéficieront également de tarifs préférentiels.
Les Eglises, les groupes d’études bibliques et les groupes de jeunes peuvent également prendre part à l’expérience virtuelle. « Nous encourageons toute l’église à s’inscrire en ligne et à programmer un moment pour se réunir et participer au culte, aux activités de groupe et aux ateliers avec les participants sur place », explique Liesa Unger.
Avec un peu d’anticipation, les Églises peuvent tirer le meilleur de cette communion hybride avec leur famille mondiale. Par exemple:
En planifiant à l’avance les sessions auxquelles elles veulent participer.
En tenant compte du calendrier de l’Assemblée lors de l’organisation des activités parallèles.
En retrouvant quelque part d’autres participants à l’Assemblée en ligne
Participer à l’Assemblée en tant que groupe présente plusieurs avantages. La meilleure connexion Internet peut servir à plusieurs participants, ce qui réduit les coûts et facilite le dépannage technique. Les groupes auront un sentiment d’unité en se retrouvant dans le même espace avec des personnes qu’ils connaissent et en interagissant avec une communauté mondiale. L’Assemblée ne doit pas être une expérience solitaire.
« Nous voulons nous assurer que l’expérience mondiale en ligne n’est pas limitée aux pays où l’internet est disponible dans chaque foyer. Nous encourageons donc les congrégations à suivre ensemble l’Assemblée par le biais de l’inscription d’une seule personne, mais à faire une offrande pour le fonds de l’Assemblée de la Conférence mennonite mondiale au lieu d’inscrire chaque personne de l’église qui y assiste virtuellement », explique Liesa Unger.
« J’encourage chacun d’entre nous à prendre courage et à savoir que Dieu est aux commandes. Depuis le début de la pandémie, nous avons appris que les situations peuvent changer très rapidement, et en réponse, nous apprenons de nouvelles choses pour faire face à ces changements. Sur place ou en ligne, nous pouvons suivre Jésus ensemble, au-delà des barrières, en tant que famille mondiale de la foi », déclare Janti Widjaja, responsable de l’église GKMI.
Arbeitsgemeinschaft der Mennonitischen Brüdergemeinden Deutschland (AMBD) – Allemagne
Conférence Membre
L’AMBD est l’une des trois Conférences d’Allemagne, et regroupe 13 congrégations et 1568 membres. Loin d’être touchée par la pandémie, la Conférence s’est renforcée et a grandi pendant cette période, atteignant aujourd’hui 1700 personnes. L’AMBD soutient également deux projets de construction d’églises à Hameln et Aerzen, et les agences Pio Team / Münsterland et la communauté Tikwa de Herrnhut en font également partie.
« Nous sommes très reconnaissants qu’en plus des offres en ligne, la plupart des églises aient continué à organiser des services présentiels pendant la pandémie. Les églises ont tendance à profiter d’une plus grande liberté que les autres secteurs de la société pendant cette période. C’est une raison d’être très reconnaissant. »
La Conférence a expérimenté comment Dieu construit son église même pendant cette période. Des gens sont venus à Christ et des baptêmes ont été accomplis. Petit à petit, la vie quotidienne de l’église revient à la normale.
Cependant, personne ne peut encore estimer à quel point les églises auront changé à la suite de la pandémie. Une chose qui est déjà visible est que les différentes manières d’aborder la pandémie et de la gérer ont laissé de profondes fissures dans les communautés et dans la société. Construire des ponts et garder l’église unie sera l’un des défis de l’avenir. Un autre défi dans les congrégations AMBD est le besoin de bénévoles et de personnel à temps plein, car de nombreux frères et sœurs prendront leur retraite au cours des prochaines années.
Le point culminant de 2022 sera la Conférence de Pentecôte, où nous espérons que l’église se réunira à nouveau en présentiel dans des groupes plus importants.
La Communauté internationale des Frères Mennonites (ICOMB) est composée de 22 églises nationales dans 19 pays. L’ICOMB compte également des membres associés dans plus de 20 pays, tous à des stades différents sur la voie de l’adhésion à part entière. L’ICOMB existe pour faciliter les relations et les ministères afin d’améliorer le témoignage et le discipulat de ses églises nationales membres – connecter, renforcer et élargir la famille mondiale de l’ICOMB.
«En Allemagne, la protection de l’environnement est une préoccupation publique depuis très longtemps, et fait donc partie de la conscience collective de notre Église depuis un certain temps. Nous essayons de mettre en œuvre de différentes manières la conviction que nous devons être les gardiens de la création de Dieu.»
Quelle est la meilleure chose que vous puissiez faire pour lutter contre la crise du changement climatique ?
La réponse de Katharine Hayhoe, climatologue de renom et chrétienne évangélique, pourrait vous surprendre : Nous devrions parler davantage du changement climatique avec ceux qui nous entourent. Pour être fidèles à la protection de la création, il faut commencer par en parler, ce qui conduit ensuite à d’autres actions.
On peut comprendre que la plupart des gens préfèrent éviter de parler de sujets aussi délicats que la crise climatique.
Dora Schmidt
Par exemple, les données d’une enquête menée aux États-Unis montrent que, bien que 72 % des Américains pensent que le réchauffement climatique est une réalité, seuls 35 % des Américains en parlent au moins occasionnellement. Il s’agit d’un décalage étonnant entre ce que nous savons et ce dont nous parlons, et cela nous appelle à être attentifs à la place que nous accordons au climat dans nos conversations d’église.
Alors, parlons-nous du changement climatique dans nos églises ?
La protection de la création fait-elle réellement partie de notre « conscience collective » en tant qu’église, comme le suggère cette citation d’Allemagne ?
Le groupe de travail sur la protection de la création a demandé aux membres de la CMM à quelle fréquence ils entendaient parler de la protection de la création dans leurs églises et par leurs responsables.
1. La plupart des églises ont parlé de la protection de la création.
Roy Kaufman
La plupart des personnes interrogées ont entendu parler de la protection de la création au moins de temps en temps ou quelques fois dans leur église, et un quart à un tiers d’entre elles ont déclaré en entendre parler fréquemment ou même chaque semaine.
Il est intéressant de noter qu’il y a de grandes similitudes entre les régions quant à la fréquence à laquelle les églises incluent la protection de la création dans leur vie ecclésiale, malgré le fait que les églises des différentes régions font face à des défis différents dans leur vie quotidienne (voir “Quelles sont les interactions entre le changement climatique et les autres enjeux communautaires ?).
Bien qu’il soit encourageant de constater que la plupart des gens entendent parler de la protection de la création dans l’église, le fait que peu d’entre eux en entendent parler fréquemment indique qu’il est nécessaire d’accorder plus d’importance à ce sujet dans l’église. En fait, il existe des congrégations où la protection de la création n’est jamais mentionnée, et de nombreuses personnes interrogées ont exprimé leur déception et leur frustration face à la rareté de ce sujet dans leur assemblée.
« L’église elle-même n’a pas fait grand-chose pour lutter contre le changement climatique, si ce n’est par le biais de ses dirigeants qui cherchent à sensibiliser les gens à cette question. Comme dans de nombreuses communautés rurales, le changement climatique est souvent écarté car il semble représenter une menace pour le paradigme agricole dominant actuellement en vigueur. »
—Roy Kaufman, membre de Salem-Zion Mennonite Church, Freeman, South Dakota, Etats-Unis
2. Les responsables de l’église attachent de l’importance à la protection de la création.
Les personnes interrogées sont divisées de manière égale en déclarant que les responsables de l’église sont « très conscients » (44 %) ou « assez conscients » (47 %) de l’importance de prendre soin de la création ; seule une petite fraction (8 %) estime que les responsables ne sont « pas très conscients ».
Si l’on distingue les pasteurs et les membres, les résultats montrent que les responsables et les membres laïcs ont une perception similaire de l’importance que les dirigeants de l’église accordent à la protection de la création, du moins dans une certaine mesure.
Avec l’impact croissant des enjeux environnementaux sur les communautés, en parler davantage est une étape critique pour faire de la protection de la création une activité centrale de l’église. Normaliser les discussions sur la protection de la création est un pas important vers l’action en tant qu’individus et communautés.
3. Les églises intègrent la protection de la création dans l’enseignement et le culte de diverses manières.
Moses David Livingstone
En plus de l’intégration de la protection de la création dans les sermons, les écoles du dimanche, les études bibliques et d’autres activités conventionnelles de l’église, les personnes interrogées ont fait état d’un large éventail de façons créatives de faire entrer la protection de la création dans la vie de leur église.
Par exemple, l’enseignement et le culte prennent des formes telles que des conférences, des prières publiques, un service jeunesse sur le climat, des histoires pour enfants et un défi climatique hebdomadaire.
Certaines églises intègrent la protection de la création dans leurs rituels, par exemple en organisant des cérémonies, en participant à la Saison de la création ou en l’incorporant dans les fêtes (comme la fête de Thanksgiving en Amérique du Nord).
D’autres activités sont davantage tournées vers l’extérieur, comme les célébrations œcuméniques, les dialogues interconfessionnels et le lancement d’initiatives citoyennes.
D’autres encore ont intégré la protection de la création dans la structure de l’église, en créant un comité d’action climatique, une équipe dont le ministère est la protection de la création ou un groupe de réflexion et de travail sur la protection de la création.
« Notre synode organise un programme d’études basé sur 5 caractères : amour, vérité, justice, paix et intégrité de la création. Ces thèmes sont divisés en thèmes annuels. Particulièrement dans l’année de l’intégrité de la création, nos programmes communautaires se concentrent sur le sujet de la dégradation de l’environnement, y compris le changement climatique. »
—Moses David Livingstone, GKMI (Gereja Kristen Muria Indonesia) à Kudus, Indonésie; aussi aumônier de la fondation Yayasan Bina Pelayanan Masehi (YBPM) à Kudus.
Indonésie
La protection de la création est clairement un thème central pour certaines églises, comme l’église indonésienne citée ci-dessus. La diversité des activités rapportées dans l’enquête illustre également les nombreuses façons dont les églises abordent sérieusement la question de la création dans l’enseignement et le culte. Ces rituels d’église et autres activités autour de la protection de la création sont des moyens importants qui nous amènent à nous engager davantage dans la crise climatique en tant que disciples de Jésus.
Retrouvez-nous le mois prochain pour découvrir comment les églises du monde entier déclarent agir en faveur de la création.
Réponse/Prière
. L’église a hébergé 150 à 200 réfugiés climatiques pendant trois semaines. Après cela, raconte Moïse David Livingstone, les dirigeants de l’église se sont engagés à prendre conscience de la menace climatique mondiale et à s’informer sur la préservation de l’environnement.
Cherchez la conversation :
Dressez une liste de cinq personnes dans votre vie avec lesquelles vous n’avez jamais discuté de la crise climatique. En pensant à chaque personne, quels sont les obstacles qui vous empêchent de discuter de la question ? Quels avantages pourraient découler du fait d’en parler ? Priez pour que des opportunités permettent à ces conversations d’avoir lieu.
Encouragez celles et ceux qui œuvrent pour la sauvegarde de la création :
Où, dans votre congrégation, avez-vous constaté une attention portée à la protection de la planète ? Que ce soit l’action d’un pasteur ou d’une classe de maternelle, remerciez les personnes impliquées. Pouvez-vous imaginer comment l’église pourrait reprendre cette parole ou agir davantage ?
Ceci est une série de publications sur les problèmes environnementaux et l’Église mondiale.
Ces témoignages mettent en lumière :
a) l’impact des dégradations environnementales sur les anabaptistes-mennonites,
b) ce que les anabaptistes-mennonites pensent des problèmes environnementaux,
c) ce que font les anabaptiste-mennonites en réponse.