« Pour ceux qui ne veulent pas croire, aucun argument n’est valable, et pour ceux qui veulent croire, les arguments ne sont pas nécessaires. »
J’ai répété cette phrase (d’un auteur inconnu) à un ami en Ontario il y a quelques jours. Nous étions d’accord qu’il était vraiment difficile que quelqu’un change de position – quel que soit le sujet – en raison d’une conversation contenant des arguments logiques et rationnels. En matière de foi, c’est encore plus compliqué, car généralement, dans une discussion sur des questions doctrinales ou éthiques, chaque partie croit avoir raison.
Connaissez-vous quelqu’un qui a changé sa façon de penser après avoir entendu un débat logique ?
On ne s’attend pas à entendre : « Oh oui, j’étais sûr de ce que je croyais, mais après vous avoir écouté, j’ai changé mon point de vue ». Au lieu de cela, les discussions se chargent d’émotions, on élève la voix et les interlocuteurs deviennent incapables de s’écouter et de se comprendre dans leur empressement à répondre et à contredire.
Lors de mon entretien avec mon ami, nous avons conclu que changer notre façon de voir est surtout un processus à long terme. Souvent, cela nécessite au moins une relation régulière et cordiale plutôt que des arguments logiques et bien structurés.
Cependant, le dialogue entre nous, disciples de Jésus, est essentiel pour renforcer notre identité et favoriser l’unité dans le corps du Christ.
Nous en trouvons un exemple dans l’Évangile de Luc, chapitre 24. Aux versets 13-35, deux disciples se disputent, assez âprement, sur la personne de Jésus et les événements concernant sa mort. Cette conversation était indispensable pour le développement de leur identité en tant que disciples du ressuscité. Elle était aussi vitale pour leur unité, retrouvée dans la communion ou la fraction du pain avec le Christ.
Et si les disciples n’avaient pas voulu avoir cette conversation, étant donné la fermeté de leurs convictions ? Parler avec le désir sincère d’écouter et de comprendre l’autre demande un très grand degré d’humilité et d’ouverture. Sans cette attitude, les deux composantes du discipulat de Jésus – identité et unité – sont impossibles, selon le texte de Luc.
Les dialogues éthiques et doctrinaux que nous avons à l’intérieur et à l’extérieur de notre communion à la Conférence Mennonite Mondiale (dans les conversations officielles interéglises, par exemple) ont pour but de développer notre identité et de maintenir le don de l’unité que seul l’Esprit de Dieu rend possible. Le dialogue entre les Églises exige que nous ayons de la clarté et de la fermeté dans nos convictions, et de l’humilité et de l’ouverture dans nos conversations.
C’est pourquoi dans ce numéro du Courrier, nous rapportons les conversations que nous avons eues ces dernières années au sein de notre communion concernant le baptême et le dialogue inter-églises avec l’Église catholique et avec la Fédération luthérienne mondiale.
Ma prière est que dans notre Église mondiale, nous maintenions des positions claires et fermes dans un cadre d’humilité et d’ouverture pour que notre identité et notre unité de disciples du Christ grandissent. Que nos convictions continuent d’être éclairée par la présence de Jésus, et que nos cœurs continuent de brûler alors que l’Esprit agit dans nos vies et nos relations !
César García, secrétaire général de la CMM, originaire de Colombie, vit à Kitchener (Ontario, Canada).
Les relations au sein de la Conférence Mennonite Mondiale ne cessent de se développer. Des églises membres qui composent la CMM jusqu’aux réseaux émergents reliant les agences soutenues par les églises, la CMM facilite les relations entre les organisations anabaptistes.
Stephanie Setiawan rejoint l’équipe de la CMM en tant qu’assistante de communication web. Membre de GKMI Sidoarjo, en Indonésie, où elle est monitrice de l’école du dimanche, elle a de l’expérience dans la gestion des réseaux sociaux et des sites internet. Elle a travaillé avec des enfants en Colombie dans le cadre du programme conjoint YAMEN de la CMM et du MCC, et a récemment été chargée de mission pour Global Ministries (Eglise Méthodiste Unie) en Argentine.
L’équipe de communication remercie Alexandro Marthin, stagiaire YAMEN de 2018-2019, qui a continué à se porter volontaire pour la communication web jusqu’en 2021.
Stephanie Setiawan
Alexandro Marthin
Les membres du bureau du comité exécutif de la CMM, J. Nelson Kraybill (président), Henk Stenvers (président élu), Sunoko Lin (trésorier) et César García (secrétaire général) se sont réunis en novembre 2021 pour la première rencontre en personne du bureau depuis 2019. La vice-présidente Rebecca Osiro n’a pas pu assister à la réunion.
Le Fonds de Partage de l’Église Mondiale (GCSF) est géré par la Commission Diacres afin de distribuer des ressources financières pour des besoins spécifiques dans l’Église. En 2021, huit projets ont reçu une subvention du GCSF en Angola, au Belize, à Cuba, en Éthiopie, en Inde, en Indonésie, au Kenya et en Tanzanie pour le soutien alimentaire, la construction de bâtiments d’église et la clinique de vaccination COVID-19.
« Nous nous réjouissons des amitiés interculturelles qui se sont créées entre les anabaptistes mennonites du monde entier grâce aux activités de la Conférence Mennonite Mondiale, car nous partageons nos joies et nos peines dans la prière et la solidarité », dit César García, secrétaire général de la CMM.
« Nous, disciples de Jésus, nous suivons son exemple et travaillons pour apporter la paix au sein du chaos. »
Les églises membres du monde entier ont célébré le Dimanche de la Paix 2021 en utilisant le matériel pour le culte de la Conférence mennonite mondiale intitulé « Trouver l’espoir et la guérison en temps de crise ».
Amos Ganjboir et Rajendra Masih, de l’église mennonite Bethel, à Balodgahan, en Inde, ont travaillé pendant trois jours pour peindre une toile de fond et découper des vagues pour l’activité du dimanche de la paix. Sankalp Jurri et Darshit Dadar les ont aidés à terminer le travail.
« Je remercie Dieu pour ces jeunes et le talent qu’il leur a donné », déclare le pasteur Ashish Kumar Milap.
Il a utilisé le matériel du dimanche de la paix dans toutes les parties du culte.
Pour l’activité, les jeunes ont distribué des stylos et des cartes en forme de vague aux membres de l’église, qui ont écrit ce qui leur volait la paix. Les cartes ont été collectées et collées autour de la peinture du bateau.
« Certains ont écrit que l’inquiétude pour l’avenir de leurs enfants est comme une tempête, d’autres ont écrit que leurs mauvaises habitudes sont comme une tempête, d’autres encore ont écrit que le fait de ne pas avoir de bonnes relations avec [un conjoint] est comme une tempête pour eux, etc. »
Les diacres Divesh Dadar, Dr. Vinay Joseph, Dr. Shasheed Milap et Mme Madhulika Johnson ont témoigné des moments où ils ont été réconfortés par la paix de Dieu en période de maladie physique, de stress mental et entourés de la peur du COVID-19.
L’évêque Dr. V.M. Jurri a conduit la congrégation dans une prière pour la paix au milieu de toutes les « vagues » de la vie. Après le service, l’assemblée a été invitée à prier pour les « tempêtes » que les autres membres avaient écrites sur les vagues.
« Nous remercions la Commission Paix de la CMM de nous avoir conduits à un dimanche de la paix aussi merveilleux et béni. Cela nous a sûrement unis et encouragés à rester fermes en temps de crise en ayant foi en Jésus-Christ, qui a l’autorité pour calmer toutes les tempêtes qui volent notre paix », dit Ashish Kumar Milap.
Comment votre assemblée célèbre-t-elle les événements spéciaux et prie-t-elle pour l’église mondiale ? Racontez-nous vos histoires et partagez vos photos.
Amos Ganjboir et Rajendra Masih, de l’église mennonite Bethel, à Balodgahan, en Inde, ont travaillé pendant trois jours pour peindre une toile de fond et découper des vagues pour l’activité du dimanche de la paix. Sankalp Jurri et Darshit Dadar les ont aidés à terminer le travail. Photos: avec l’aimable autorisation de l’église mennonite Bethel
La Chapelle Emmanuel, une église membre de la BJCPM à Kolkata (Inde), a invité la représentante régionale de la CMM, Cynthia Peacock, à intervenir lors de leur culte du dimanche de la paix. Les jeunes et les enfants de l’école du dimanche de l’église mennonite de Rajnandgaon ont aidé à préparer l’activité « Un bateau au milieu de la tempête » et ont joué une pièce de théâtre. Le témoignage d’Agus Setianto a été lu en hindi, après quoi les membres de l’assemblée ont partagé leurs expériences de la paix de Dieu dans les moments difficiles. « C’était un moment béni d’entendre ces témoignages vivants, et nous avons loué Dieu pour eux », a déclaré le pasteur Vikal Rao.
La congrégation de la Voie du Salut à Conakry, Guinée. Photo : Guilvogui
Iglesia Evangelica Unida Hermanos Mennonitas de Panama Photo : avec l’aimable autorisation de Jacobo Piraza
une aventure à vélo dans la campagne à travers des rizières
une plongée dans l’histoire de l’église mennonite d’Indonésie, telle qu’elle est racontée dans le nouveau livre de John D. Roth, A Cloud of Witnesses(Une nuée de témoins)
une immersion dans la fabrication du batik ou dans la vie d’un village local
une visite de sites historiques et religieux pour en découvrir l’histoire,
une initiation pratique à la cuisine indonésienne,
et bien d’autres choses encore !
Assemblée Réunie : des excursions d’une demi-journée pour découvrir la diversité culturelle et religieuse
Chaque après-midi, l’Assemblée proposera un certain nombre de visites d’une demi-journée qui emmèneront les visiteurs à la découverte des attractions locales de la ville de Semarang et de ses environs. « Les participants peuvent choisir d’explorer la vieille ville de Semarang, un parc à thème présentant toutes les maisons traditionnelles du centre de Java, la marina, une plantation de café voisine, des lieux de culte ou de goûter aux délices culinaires locaux » , explique Sarah Yetty, coordinatrice nationale de l’Assemblée.
« Les visites de l’après-midi visent à donner aux participants disposant d’un temps limité en Indonésie un aperçu de la richesse de l’histoire et de la diversité du centre de Java tout en profitant du paysage », précise Sarah Yetty.
Muria Monthel Waterfall
– part of GITJ Kayuapu’s
Assembly Scattered Program
Lawang Sewu
colonial building in Semarang
photo: Visual Karsa
Semarang Marina
photo: Aliko Sunawang
Assemblée Dispersée : explorez l’histoire de l’Eglise, la société multireligieuse et les initiatives locales
Pour ceux qui prolongent leur séjour en Indonésie avant ou après l’Assemblée Réunie, Indonésie 2022 propose des circuits de plusieurs jours au départ de Bali, Yogyakarta, l’île de Karimunjawa, Solo, ainsi que des programmes d’Assemblée Dispersée organisés par plus de 10 communautés mennonites en Indonésie.
« Dans le cadre de l’Assemblée Dispersée, les églises locales GITJ, GKMI et JKI accueilleront chacune un groupe de 10 à 50 visiteurs. Les membres des églises deviendront des guides touristiques tandis que leurs visiteurs exploreront leur région et découvriront ce que signifie d’être anabaptiste dans le contexte local », explique Agus Setianto, coordinateur national de l’Assemblée.
Parmi les nombreux exemples du contexte multireligieux de la vie en Indonésie, le programme avec GITJ Jepara propose la visite d’un internat islamique local. Les participants partageront un repas avec les élèves et les enseignants. Un autre hôte, GKMI Winong à Pati, ne forme qu’une seule enceinte avec la mosquée voisine car un auvent relie les deux bâtiments.
De nombreuses églises hôtes conduiront les visiteurs vers d’autres lieux de culte, preuve que les communautés apprennent continuellement à coexister dans le dialogue.
Sam Poo Kong Temple
Photo: Karla Braun
Bondo Beach Sunset
– part of the GITJ Margokerto Jepara’s
Assembly Scattered program
Le ministère de diaconie de l’église auprès de la communauté locale est étroitement lié au travail interconfessionnel. Lors de la visite organisée par GKMI Yogyakarta, les participants pourront voir les logements construits par l’église après les tremblements de terre de 2006 dans la ville. GKMI Anugerah Jakarta vous parlera du ministère de sa clinique mobile, tandis que JKI Salatiga vous emmènera visiter l’orphelinat Bu Moi.
Pour ceux qui souhaitent connaître l’histoire de la mission néerlandaise depuis l’époque coloniale, les programmes proposés par de nombreuses églises de GITJ offrent un aperçu du travail des missionnaires néerlandais et de la manière dont les missionnaires javanais ont intégré les messages bibliques à l’art et aux coutumes javanais pour partager l’Évangile avec leur propre peuple.
Les activités culturelles, les visites touristiques et les délices culinaires font partie de chaque circuit. Cependant, ils offrent plus que du tourisme.
« L’Assemblée dispersée est l’occasion d’interagir avec des chrétiens anabaptistes dans leur contexte local, de prier ensemble, de partager des repas et de nouer des relations durables. Les visiteurs découvrent la vie quotidienne d’un disciple du Christ en Indonésie. Les églises d’accueil s’enrichissent en ouvrant leurs maisons et leurs églises à des membres de la ‘famille’ qu’elles n’auraient pas connus autrement. C’est ainsi que se créent des relations durables » , explique Liesa Unger, responsable des événements internationaux de la CMM.
Visionnez les vidéos des hôtes et des programmes de l’Assemblée Dispersée ici. La liste de lecture sera mise à jour régulièrement:
A partir du 24 décembre 2021, le site d’inscription de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) accepte les inscriptions des participants en ligne pour indonesia2022.mwc-cmm.org
« L’Assemblée privilégiera d’abord les inscriptions en ligne, et à partir de fin février 2022, les gens pourront s’inscrire pour participer en personne », explique Liesa Unger, responsable des événements internationaux du MWC.
« Une fois inscrits, les participants en ligne auront la priorité pour passer de la participation en ligne à la participation en personne lorsque les exigences en matière de voyage deviendront claires », poursuit Liesa.
Les frais d’inscription varient en fonction du pays d’origine afin de garantir un accès équitable à ce rassemblement mondial. La CMM suit sa politique de « part équitable » pour les frais d’adhésion et d’inscription aux événements. « En fonction du niveau de revenu de chaque pays, les frais d’inscription en ligne varient de la gratuité à 150 USD par personne », poursuit Liesa.
Les personnes qui s’inscrivent avant le 30 avril 2022 bénéficieront également de tarifs préférentiels.
Les Eglises, les groupes d’études bibliques et les groupes de jeunes peuvent également prendre part à l’expérience virtuelle. « Nous encourageons toute l’église à s’inscrire en ligne et à programmer un moment pour se réunir et participer au culte, aux activités de groupe et aux ateliers avec les participants sur place », explique Liesa Unger.
Avec un peu d’anticipation, les Églises peuvent tirer le meilleur de cette communion hybride avec leur famille mondiale. Par exemple:
En planifiant à l’avance les sessions auxquelles elles veulent participer.
En tenant compte du calendrier de l’Assemblée lors de l’organisation des activités parallèles.
En retrouvant quelque part d’autres participants à l’Assemblée en ligne
Participer à l’Assemblée en tant que groupe présente plusieurs avantages. La meilleure connexion Internet peut servir à plusieurs participants, ce qui réduit les coûts et facilite le dépannage technique. Les groupes auront un sentiment d’unité en se retrouvant dans le même espace avec des personnes qu’ils connaissent et en interagissant avec une communauté mondiale. L’Assemblée ne doit pas être une expérience solitaire.
« Nous voulons nous assurer que l’expérience mondiale en ligne n’est pas limitée aux pays où l’internet est disponible dans chaque foyer. Nous encourageons donc les congrégations à suivre ensemble l’Assemblée par le biais de l’inscription d’une seule personne, mais à faire une offrande pour le fonds de l’Assemblée de la Conférence mennonite mondiale au lieu d’inscrire chaque personne de l’église qui y assiste virtuellement », explique Liesa Unger.
« J’encourage chacun d’entre nous à prendre courage et à savoir que Dieu est aux commandes. Depuis le début de la pandémie, nous avons appris que les situations peuvent changer très rapidement, et en réponse, nous apprenons de nouvelles choses pour faire face à ces changements. Sur place ou en ligne, nous pouvons suivre Jésus ensemble, au-delà des barrières, en tant que famille mondiale de la foi », déclare Janti Widjaja, responsable de l’église GKMI.
Arbeitsgemeinschaft der Mennonitischen Brüdergemeinden Deutschland (AMBD) – Allemagne
Conférence Membre
L’AMBD est l’une des trois Conférences d’Allemagne, et regroupe 13 congrégations et 1568 membres. Loin d’être touchée par la pandémie, la Conférence s’est renforcée et a grandi pendant cette période, atteignant aujourd’hui 1700 personnes. L’AMBD soutient également deux projets de construction d’églises à Hameln et Aerzen, et les agences Pio Team / Münsterland et la communauté Tikwa de Herrnhut en font également partie.
« Nous sommes très reconnaissants qu’en plus des offres en ligne, la plupart des églises aient continué à organiser des services présentiels pendant la pandémie. Les églises ont tendance à profiter d’une plus grande liberté que les autres secteurs de la société pendant cette période. C’est une raison d’être très reconnaissant. »
La Conférence a expérimenté comment Dieu construit son église même pendant cette période. Des gens sont venus à Christ et des baptêmes ont été accomplis. Petit à petit, la vie quotidienne de l’église revient à la normale.
Cependant, personne ne peut encore estimer à quel point les églises auront changé à la suite de la pandémie. Une chose qui est déjà visible est que les différentes manières d’aborder la pandémie et de la gérer ont laissé de profondes fissures dans les communautés et dans la société. Construire des ponts et garder l’église unie sera l’un des défis de l’avenir. Un autre défi dans les congrégations AMBD est le besoin de bénévoles et de personnel à temps plein, car de nombreux frères et sœurs prendront leur retraite au cours des prochaines années.
Le point culminant de 2022 sera la Conférence de Pentecôte, où nous espérons que l’église se réunira à nouveau en présentiel dans des groupes plus importants.
La Communauté internationale des Frères Mennonites (ICOMB) est composée de 22 églises nationales dans 19 pays. L’ICOMB compte également des membres associés dans plus de 20 pays, tous à des stades différents sur la voie de l’adhésion à part entière. L’ICOMB existe pour faciliter les relations et les ministères afin d’améliorer le témoignage et le discipulat de ses églises nationales membres – connecter, renforcer et élargir la famille mondiale de l’ICOMB.
«En Allemagne, la protection de l’environnement est une préoccupation publique depuis très longtemps, et fait donc partie de la conscience collective de notre Église depuis un certain temps. Nous essayons de mettre en œuvre de différentes manières la conviction que nous devons être les gardiens de la création de Dieu.»
Quelle est la meilleure chose que vous puissiez faire pour lutter contre la crise du changement climatique ?
La réponse de Katharine Hayhoe, climatologue de renom et chrétienne évangélique, pourrait vous surprendre : Nous devrions parler davantage du changement climatique avec ceux qui nous entourent. Pour être fidèles à la protection de la création, il faut commencer par en parler, ce qui conduit ensuite à d’autres actions.
On peut comprendre que la plupart des gens préfèrent éviter de parler de sujets aussi délicats que la crise climatique.
Dora Schmidt
Par exemple, les données d’une enquête menée aux États-Unis montrent que, bien que 72 % des Américains pensent que le réchauffement climatique est une réalité, seuls 35 % des Américains en parlent au moins occasionnellement. Il s’agit d’un décalage étonnant entre ce que nous savons et ce dont nous parlons, et cela nous appelle à être attentifs à la place que nous accordons au climat dans nos conversations d’église.
Alors, parlons-nous du changement climatique dans nos églises ?
La protection de la création fait-elle réellement partie de notre « conscience collective » en tant qu’église, comme le suggère cette citation d’Allemagne ?
Le groupe de travail sur la protection de la création a demandé aux membres de la CMM à quelle fréquence ils entendaient parler de la protection de la création dans leurs églises et par leurs responsables.
1. La plupart des églises ont parlé de la protection de la création.
Roy Kaufman
La plupart des personnes interrogées ont entendu parler de la protection de la création au moins de temps en temps ou quelques fois dans leur église, et un quart à un tiers d’entre elles ont déclaré en entendre parler fréquemment ou même chaque semaine.
Il est intéressant de noter qu’il y a de grandes similitudes entre les régions quant à la fréquence à laquelle les églises incluent la protection de la création dans leur vie ecclésiale, malgré le fait que les églises des différentes régions font face à des défis différents dans leur vie quotidienne (voir “Quelles sont les interactions entre le changement climatique et les autres enjeux communautaires ?).
Bien qu’il soit encourageant de constater que la plupart des gens entendent parler de la protection de la création dans l’église, le fait que peu d’entre eux en entendent parler fréquemment indique qu’il est nécessaire d’accorder plus d’importance à ce sujet dans l’église. En fait, il existe des congrégations où la protection de la création n’est jamais mentionnée, et de nombreuses personnes interrogées ont exprimé leur déception et leur frustration face à la rareté de ce sujet dans leur assemblée.
« L’église elle-même n’a pas fait grand-chose pour lutter contre le changement climatique, si ce n’est par le biais de ses dirigeants qui cherchent à sensibiliser les gens à cette question. Comme dans de nombreuses communautés rurales, le changement climatique est souvent écarté car il semble représenter une menace pour le paradigme agricole dominant actuellement en vigueur. »
—Roy Kaufman, membre de Salem-Zion Mennonite Church, Freeman, South Dakota, Etats-Unis
2. Les responsables de l’église attachent de l’importance à la protection de la création.
Les personnes interrogées sont divisées de manière égale en déclarant que les responsables de l’église sont « très conscients » (44 %) ou « assez conscients » (47 %) de l’importance de prendre soin de la création ; seule une petite fraction (8 %) estime que les responsables ne sont « pas très conscients ».
Si l’on distingue les pasteurs et les membres, les résultats montrent que les responsables et les membres laïcs ont une perception similaire de l’importance que les dirigeants de l’église accordent à la protection de la création, du moins dans une certaine mesure.
Avec l’impact croissant des enjeux environnementaux sur les communautés, en parler davantage est une étape critique pour faire de la protection de la création une activité centrale de l’église. Normaliser les discussions sur la protection de la création est un pas important vers l’action en tant qu’individus et communautés.
3. Les églises intègrent la protection de la création dans l’enseignement et le culte de diverses manières.
Moses David Livingstone
En plus de l’intégration de la protection de la création dans les sermons, les écoles du dimanche, les études bibliques et d’autres activités conventionnelles de l’église, les personnes interrogées ont fait état d’un large éventail de façons créatives de faire entrer la protection de la création dans la vie de leur église.
Par exemple, l’enseignement et le culte prennent des formes telles que des conférences, des prières publiques, un service jeunesse sur le climat, des histoires pour enfants et un défi climatique hebdomadaire.
Certaines églises intègrent la protection de la création dans leurs rituels, par exemple en organisant des cérémonies, en participant à la Saison de la création ou en l’incorporant dans les fêtes (comme la fête de Thanksgiving en Amérique du Nord).
D’autres activités sont davantage tournées vers l’extérieur, comme les célébrations œcuméniques, les dialogues interconfessionnels et le lancement d’initiatives citoyennes.
D’autres encore ont intégré la protection de la création dans la structure de l’église, en créant un comité d’action climatique, une équipe dont le ministère est la protection de la création ou un groupe de réflexion et de travail sur la protection de la création.
« Notre synode organise un programme d’études basé sur 5 caractères : amour, vérité, justice, paix et intégrité de la création. Ces thèmes sont divisés en thèmes annuels. Particulièrement dans l’année de l’intégrité de la création, nos programmes communautaires se concentrent sur le sujet de la dégradation de l’environnement, y compris le changement climatique. »
—Moses David Livingstone, GKMI (Gereja Kristen Muria Indonesia) à Kudus, Indonésie; aussi aumônier de la fondation Yayasan Bina Pelayanan Masehi (YBPM) à Kudus.
Indonésie
La protection de la création est clairement un thème central pour certaines églises, comme l’église indonésienne citée ci-dessus. La diversité des activités rapportées dans l’enquête illustre également les nombreuses façons dont les églises abordent sérieusement la question de la création dans l’enseignement et le culte. Ces rituels d’église et autres activités autour de la protection de la création sont des moyens importants qui nous amènent à nous engager davantage dans la crise climatique en tant que disciples de Jésus.
Retrouvez-nous le mois prochain pour découvrir comment les églises du monde entier déclarent agir en faveur de la création.
Réponse/Prière
. L’église a hébergé 150 à 200 réfugiés climatiques pendant trois semaines. Après cela, raconte Moïse David Livingstone, les dirigeants de l’église se sont engagés à prendre conscience de la menace climatique mondiale et à s’informer sur la préservation de l’environnement.
Cherchez la conversation :
Dressez une liste de cinq personnes dans votre vie avec lesquelles vous n’avez jamais discuté de la crise climatique. En pensant à chaque personne, quels sont les obstacles qui vous empêchent de discuter de la question ? Quels avantages pourraient découler du fait d’en parler ? Priez pour que des opportunités permettent à ces conversations d’avoir lieu.
Encouragez celles et ceux qui œuvrent pour la sauvegarde de la création :
Où, dans votre congrégation, avez-vous constaté une attention portée à la protection de la planète ? Que ce soit l’action d’un pasteur ou d’une classe de maternelle, remerciez les personnes impliquées. Pouvez-vous imaginer comment l’église pourrait reprendre cette parole ou agir davantage ?
Ceci est une série de publications sur les problèmes environnementaux et l’Église mondiale.
Ces témoignages mettent en lumière :
a) l’impact des dégradations environnementales sur les anabaptistes-mennonites,
b) ce que les anabaptistes-mennonites pensent des problèmes environnementaux,
c) ce que font les anabaptiste-mennonites en réponse.
Ce deuxième webinaire traite du rapport: Baptism and Incorporation into the Body of Christ, the Church—LutheranMennonite-Roman Catholic Trilateral Conversations 2012–2017. Entretien de Thomas R Yoder Neufeld (Tom Yoder Neufeld) avec Larry Miller, cosecrétaire de la délégation Mennonite lors des conversations trilatérales.
leçons de la conversation entre mennonites, catholiques et luthériens sur le baptême
Tom Yoder Neufeld
Peux-tu nous dire comment ces conversations ont vu le jour ? Quelle est leur origine ?
Larry Miller
La conversation trilatérale sur le baptême est née de deux conversations précédentes de la Conférence mennonite mondiale, l’une avec l’Église catholique (1998-2003) et l’autre avec la Fédération luthérienne mondiale (2005-2008). Dans chaque cas, il s’agissait de la première conversation officielle au niveau mondial entre ces Églises et la famille de foi anabaptistemennonite depuis les conflits du XVIe siècle – des conflits portant notamment sur la signification et la pratique du baptême.
Le but de chacune de ces conversations était de mieux se comprendre et d’avoir de meilleures relations les uns avec les autres.
Un point fondamental de divergence mis en évidence dans les deux conversations était le baptême.
La question d’une conversation ciblée sur le baptême s’est posée avec ces deux Églises à peu près en même temps (2009- 2010). Les responsables de la CMM ont convenu qu’une telle conversation était importante, mais ont pensé que nous ne pouvions pas entreprendre simultanément deux conversations mondiales sur le baptême. Nous avons donc proposé un dialogue trilatéral.
Tom Yoder Neufeld
Y a-t-il eu des surprises, tant positives que négatives ?
Larry Miller
Oui, il y en a eu pour la délégation de la CMM.
Nous avons été surpris d’entendre la délégation catholique rapporter que certains théologiens catholiques considèrent le baptême des adultes comme “normatif” dans l’histoire doctrinale et liturgique catholique puisque, comme ils l’ont dit, “c’est la forme qui exprime pleinement la signification du baptême” et que l’histoire catholique “montre clairement que c’est le rite pour adultes qui est le modèle du processus baptismal” (Rapport, §79 et note 97).
Nous avons été surpris par l’accord théologique facile sur les différents éléments inclus sur le chemin de l’incorporation dans l’Église et la vie dans le corps du Christ : l’initiative d’amour de la grâce de Dieu, la réponse humaine de la foi et de l’engagement, le catéchisme et la formation spirituelle, un processus de croissance dans la foi et le discipulat tout au long de la vie.
Nous avons été surpris de constater à quel point les trois délégations étaient d’accord sur le fait que le baptême est orienté vers le discipulat ; le baptême en vue du discipulat n’est pas seulement une conviction mennonite !
Pour moi, c’est l’un des fruits les plus importants de cette conversation. “Nos trois Églises considèrent que la repentance, la foi et l’engagement dans la vie de disciple sont nécessairement liés à la vie chrétienne au sein du corps du Christ, l’Église, dont l’un des points de départ essentiels est la célébration et la réception du baptême” (Rapport, §79).
J’ai été surpris et désolé de remarquer qu’il semblait plus difficile pour nous, mennonites, de confesser la tension entre notre théologie idéale du baptême et la façon dont nous ne vivons pas, trop souvent, les implications de notre baptême. Il ne semblait pas que c’était difficile pour les délégations catholique et luthérienne de confesser l’écart entre leur théologie et, parfois, leur pratique.
J’ai été surpris et embarrassé d’apprendre, en écoutant les délégations catholique et luthérienne, à quel point j’ai peu considéré la profonde douleur que ressentent certains catholiques et luthériens lorsque nous rejetons automatiquement la validité de leur baptême, en particulier lorsqu’ils ont ouvert la voie du baptême vers la repentance, la confession de foi et une vie de disciple.
Tom Yoder Neufeld
Y avait-il des obstacles à surmonter, ou des obstacles qui sont apparus au cours de vos interactions ?
Larry Miller
Comment devions-nous présenter les conceptions et les pratiques anabaptistesmennonites contemporaines, étant donné la diversité des conceptions et des pratiques dans notre famille de foi mondiale aujourd’hui ?
En tant que secrétaire général de la CMM pendant deux décennies, j’étais profondément conscient de cette diversité. Même entre les différentes églises dont provenaient les membres de la délégation, il y avait une diversité significative. C’est pourquoi, dans les “Réflexions mennonites de Conclusion” du rapport (§116-133), la délégation ne parle que pour elle-même : ni pour la Conférence Mennonite Mondiale, ni pour la grande famille de foi anabaptistemennonite.
Après cinq ans de réunions, chacune avec de multiples présentations et des débats intenses, comment rédiger un rapport final qui ne peut inclure que ce que chaque délégation considère comme essentiel ?
Tom Yoder Neufeld
Quels ont été les plus grands dons de ces conversations ? Es-tu reconnaissant de ce que Dieu nous a accordé dans notre propre communion en ce qui concerne le baptême ?
Larry Miller
Je suis reparti reconnaissant pour ce que Dieu a donné à l’Église à travers la famille de foi anabaptiste-mennonite, grâce à notre compréhension et à nos pratiques du baptême. Au cours de ces conversations, et déjà lors de leur préparation, j’ai vu plus clairement la signification de ce don, non seulement pour nous-mêmes, mais pour toute l’Église chrétienne.
Les conversations elles-mêmes ont montré clairement à quel point la situation a changé depuis le XVIe siècle.
Ê l’époque, le baptême des croyants tel que pratiqué par les anabaptistes provoquait l’hostilité et parfois la persécution des autorités luthériennes et catholiques.
t respectent officiellement le baptême anabaptiste-mennonite de personnes non baptisées auparavant. Je pense que cette transformation est un signe que la grâce de Dieu a travaillé à travers nous malgré nos faiblesses et nos échecs.
Quels sont les plus grands dons que ce dialogue nous a offerts ?
Les “défis” que nous avons reçus des autres Églises (cf. paragraphes 124-130), en particulier :
Le défi de mieux lier notre compréhension de la conversion et du baptême, d’être conscients de notre tendance continue à aller contre Dieu, d’une part, et la possibilité de suivre fidèlement Jésus-Christ, d’autre part.
• Le défi de ne pas laisser notre préoccupation pour la réponse humaine dans la conversion, l’engagement et le baptême éclipser l’initiative de Dieu dans tous les aspects du salut, y compris le baptême. Le baptême des adultes commence par l’acte de grâce de Dieu, et non par ma confession de foi personnelle. La formation des disciples dépend de la grâce persistante de Dieu, et non de mon baptême.
• Le défi consiste à développer une plus grande cohérence et profondeur dans la préparation des personnes au baptême et à faire du souvenir de notre baptême un motif récurrent de la vie de disciple. Le baptême des croyants est le cheminement de toute une vie et non l’événement d’un jour, même s’il s’agit du baptême d’un adulte.
Si nous prenons au sérieux ces dons stimulants, je crois que nous serons énormément enrichis.
Tom Yoder Neufeld
Un baptême au temps du coronavirus au Canada. Photo fournie
Pourrais-tu nous parler de la recommandation que vous nous avez faite, en tant que délégation mennonite, en tant qu’églises de la CMM, à savoir que nous “envisagions” d’accueillir dans nos rangs ceux qui ont été baptisés enfants, qui ont assumé leur baptême et l’ont vécu fidèlement, et que nous le faisons sans exiger de (re)baptême. Pourrais-tu développer ce point ?
Larry Miller
A la fin des conversations trilatérales et du rapport, la délégation de la CMM a réaffirmé la “conviction historique” des églises anabaptistes-mennonites que “le baptême des croyants est l’enseignement et la pratique normatifs du Nouveau Testament” et que “cet enseignement et cette pratique sont normatifs aujourd’hui” (§131).
Nous avons aussi affirmé l’unité des croyants anabaptistes-mennonites “avec tout le corps du Christ dans la foi trinitaire vécue par la confiance et l’obéissance à Jésus-Christ” (§132). Prises ensemble, ces deux affirmations soulèvent implicitement la question de savoir comment nous témoignons de l’unité en Christ lorsque nous sommes divisés sur certains aspects de notre compréhension et de nos pratiques d’un acte chrétien fondamental, le baptême.
Le problème n’est peut-être pas aussi important pour l’Église catholique et les Églises luthériennes. Toutes deux sont profondément blessées par notre rejet de leurs baptêmes des nourrissons, car elles ont le sentiment qu’il s’agit également d’un rejet de ce qu’elles croient être un acte de grâce du Christ et sa promesse, dans le baptême des nourrissons, de communion avec le Christ.
Néanmoins, aujourd’hui, tous deux reconnaissent officiellement et acceptent comme valide le baptême anabaptistemennonite de personnes non baptisées auparavant.
Ils ont parcouru un long chemin depuis le XVIe siècle !
La situation peut être plus difficile pour nous puisque nous n’affirmons ni ne pratiquons le baptême des nourrissons. Elle peut être plus compliquée pour nous dans les cas o√π une personne voulant devenir membre d’une église anabaptistemennonite a été baptisée en tant qu’enfant mais a auparavant, en tant qu’adulte, confirmé sa foi personnelle en Christ et vécu une vie de disciple engagé. Cette personne doit-elle être baptisée à nouveau ? Ou est-ce qu’une confession de foi personnelle et publique et un engagement à continuer à être un disciple suffisent pour être membre d’une assemblée anabaptiste ?
Et une question encore plus spécifique : que devrait faire une paroisse anabaptistemennonite si le candidat à l’adhésion demande le rebaptême ? Le processus de discernement avant la réception de ce croyant dans l’église anabaptiste-mennonite pourrait-il inclure une conversation entre le candidat, l’église d’origine et l’église d’accueil, par respect mutuel, pour témoigner les uns aux autres, et ainsi rechercher ensemble plus d’unité dans le corps du Christ, y compris le corps local du Christ ?
La délégation a donc proposé (§133a) que ces questions soient prises en considération par nos églises alors que nous cherchons à affirmer à la fois le baptême pour suivre le Christ –le disciplulat– et l’unité en Christ.
La délégation propose également (§133c) que, quelle que soit la réponse à ces questions, nos églises demandent à tous les membres – y compris ceux qui sont viennent d’églises ayant des pratiques de baptême des nourrissons – d’affirmer notre compréhension et notre pratique historiques du baptême des adultes croyants.
Je voudrais attirer l’attention sur le fait que la délégation suggère plusieurs autres idées à prendre en considération, des idées qui, à mon avis, pourraient contribuer de manière plus significative à la formation de la vie spirituelle de nos églises que la question de savoir comment nous recevons les croyants baptisés lorsqu’ils étaient des nourrissons (cf. §133d-f).
Plus précisément, la délégation suggère que nos églises envisagent de :
Rechercher des moyens d’enrichir ou de développer des pratiques d’action de grâce et de bénédiction pour les nourrissons, pour leurs parents et pour les assemblées locales.
Fournir des occasions à tous les membres de se “souvenir de leur baptême” et de renouveler leur engagement baptismal à une vie de disciple.
Réfléchir à la raison pour laquelle il a été si difficile pour de nombreuses églises de notre tradition de maintenir une vie de disciple fidèle, et l’unité entre elles, et avec les autres. Nous sommes une Église connue au niveau ≈ìcuménique non seulement pour le baptême des adultes et la vie de disciple, mais aussi pour les scissions d’églises.
Tom Yoder Neufeld
Un dernier commentaire ?
Larry Miller
Le rapport est publié “comme un document d’étude” – et non comme un document législatif – dans l’espoir que, grâce à une large discussion au sein des trois communions et au-delà, il contribuera à une ¬´ meilleure compréhension mutuelle et à une plus grande fidélité à Jésus-Christ ¬ª. C’est certainement mon espoir : que nos trois communions grandissent dans la fidélité à Jésus-Christ.
Tom Yoder Neufeld
Notre prière est que les efforts que toi et les autres participants à ces six années de conversations nous permettent d’être plus fidèles à nos v≈ìux de baptême et à la manière dont nous vivons notre nouvelle vie en Christ.
Un baptême en plein air en Tha√Ølande. Photo avec l’aimable autorisation d’ICOMB
Des dons surprenants
Nous ressentons tous le grand don que nous font nos s≈ìurs et des frères, qui bien que souvent en profond désaccord les uns avec les autres, ont le courage de vivre dans cette unité que nous avons en Christ. Elle ne dépend pas d’un accord, mais de la réalité fondamentale que c’est le même Dieu qui, en Christ et par l’Esprit, nous a rassemblés en un seul corps du Christ.
Dans cet échange entre les trois traditions ecclésiales, nous avons un exemple de ce don de l’Esprit reçu avec des communions dont nous avons été profondément éloignés à cause de l’un des événements centraux de la vie d’un chrétien, le baptême.
Permettez-moi de souligner quelques-uns de ces ‚Äòdons surprenants’ figurant dans le rapport.
Nous pratiquons le baptême des croyants parce que pratiquement tous nos membres sont des membres convertis. (Ils ne viennent pas viennent pas de la famille mennonite ou protestante ou évangélique). Le baptême est une partie très importante de l’engagement à suivre Jésus dans le contexte d’une communauté de croyants qui confessent Jésus comme Seigneur et Sauveur. —Carlos Mart√≠nez Garc√≠a, Mexique
La Grâce
Pour les catholiques et les luthériens, le baptême est d’abord et avant tout un acte de grâce de Dieu. Dieu est l’acteur de ce sacrement, qu’il s’agisse du baptême des enfants ou des adultes. C’est ainsi que Dieu traite le “péché originel” et commence le travail de transformation et d’incorporation qui durera toute la vie.
Cela peut nous aider à comprendre pourquoi les catholiques et les luthériens estiment qu’il est important d’offrir cette grâce salvatrice dès le tout début de la vie d’une personne. Certes, la foi est nécessaire, mais dans le cas des enfants en bas âge, il s’agit avant tout de la foi des parents et de l’Église. Nous pouvons alors aussi mieux comprendre pourquoi les catholiques et les luthériens sont troublés par les anabaptistes qui rejettent le baptême des enfants. Ê leurs yeux, nous rejetons cette grâce de Dieu.
Bien s√ªr, nous aussi, nous accordons beaucoup de prix la grâce de Dieu. Dans la conception anabaptiste, c’est la grâce de Dieu par l’Esprit qui appelle les personnes et leur permet de chercher Dieu, d’offrir leur vie à Dieu et, finalement, par le baptême, de s’engager à suivre le Christ dans une vie de disciple et de participer à l’assemblée locale des croyants.
Tout cela est la grâce habilitante et salvatrice de Dieu à l’≈ìuvre – avant, pendant et après le baptême.
Néanmoins, pourrait-il avoir raison de dire que nous perdons trop facilement de vue la grâce de Dieu lorsque nous mettons tellement l’accent sur la décision personnelle du croyant de demander le baptême et de s’engager dans la vie de disciple et dans l’église ?
Le discipulat
Un autre don surprenant a été, comme l’a dit Larry, d’apprendre que le discipulat n’est pas une préoccupation uniquement mennonite ou anabaptiste, mais une préoccupation partagée par les catholiques et les luthériens.
Bien s√ªr, il y avait de sérieuses différences entre les délégations sur ce qu’est le discipulat.
Par exemple, une différence importante entre les communions concerne la relation de l’Église avec l’État et ses exigences, en particulier le port d’armes. Et cela est lié, bien s√ªr, à l’importance centrale que les anabaptistes accordent à la non-résistance et à la non-violence.
Toutes sont cependant d’accord pour dire que le baptême est intimement lié à la vie de disciple, au fait de “vivre notre baptême”, comme il est écrit dans le Rapport.
Lacunes dans la mise en pratique du baptême
Les trois communions ont nommé et déploré la grande distance entre la théologie souvent profonde et belle du baptême, d’une part, et la façon dont les gens “vivent leur baptême” ou ne le font pas, d’autre part.
Il semble évident que nous pouvons rejoindre les catholiques et les luthériens en soulignant l’importance de la formation, comme le disent les catholiques, ou du “souvenir du baptême” comme les luthériens aiment à en parler.
Peut-être qu’en tant que mennonites, nous pouvons retrouver quelque chose de la signification fondamentale de ce qu’est ‚Äòêtre un disciple, à savoir être un étudiant, un apprenant. Et cela signifie aussi enseigner le baptême et la manière de le vivre.
Répondre à l’invitation des mennonites à “réfléchir”
Les délégués mennonites affirment pleinement que le “baptême des croyants” est la compréhension la plus fidèle à la Bible.
La deuxième conviction est que nous devons également être fidèles à la Bible tout autant qu’à la prière du Christ qui nous demandent de vivre dans l’unité reçue par la grâce de Dieu avec ceux qui sont aussi membres du corps du Christ.
La délégation mennonite nous demande donc d’honorer à la fois le désir d’être bibliquement fidèle et à l’appel du Christ à vivre dans l’unité que Dieu a déjà créée en Christ par son Esprit.
Christ par son Esprit. C’est un moment étonnant dans le temps o√π des membres du corps du Christ qui ont souvent été si tragiquement hostiles les uns aux autres veulent ensemble se construire mutuellement, encourager les chrétiens à être plus fidèles au Christ en vivant leur baptême.
Saisissons donc cette splendide occasion, en tant que famille d’églises anabaptistes/mennonites, de faire précisément cela, et de faire de cet appel à vivre notre baptême un élément central de notre processus de renouveau jusqu’en 2028 et au-delà.
Thomas R Yoder Neufeld est président de la Commission Foi et Vie. Professeur de théologie émérite, il est membre de la First Mennonite Church, Kitchener, Ontario (Canada).
Les mennonites se tiennent sur la brèche par la prière
« J’ai cherché quelqu’un qui serait prêt à construire un mur d’enceinte, ou prêt à se tenir sur la brèche des murailles pour défendre le pays, » écrit le prophète Ézéchiel (22/30). Le 19 novembre 2021, de l’Argentine jusqu’au Zimbabwe, plus de 110 membres de la Conférence Mennonite Mondiale se sont levés pour prier pour le monde.
Lors de la réunion virtuelle bimestrielle de prière de la CMM, les participants ont élevé leurs cœurs vers Dieu pour porter les fardeaux des uns des autres dans la famille mondiale spirituelle.
En novembre, nous avons prié pour les sujets suivants :
Les chrétiens persécutés en Inde et au Népal.
Les migrants en Amérique latine et les familles des personnes victimes de disparition forcée au Mexique.
Les élections politiques et les rassemblements de responsables d’églises au Népal et en Zambie.
La violence et l’insécurité en Ouganda, en Éthiopie, au Myanmar et à Hong Kong.
La destruction de la création et les catastrophes naturelles qui en découlent, comme les inondations en Colombie Britannique, Canada.
Malgré les difficultés, « Nous ne vivons pas par la peur mais par la foi, » déclare Jeremiah Choi, représentant régional pour Hong Kong.
Participez à la prochaine heure de prière virtuelle le 21 janvier 2022.
Corrigé 30 mars 2022: changé bimensuelle a bimestrielle
Il est très difficile de se rendre dans le nord de l’Éthiopie depuis le début de la guerre. Mais, malgré les problèmes de sécurité, lorsque j’ai appris que les membres de notre église de l’ouest du Tigré étaient dans une situation pénible, j’ai formé une équipe. Nous voulions nous rendre sur place pour montrer notre amour envers les membres de la MKC (Meserete Kristos Church) dans la région.
Les infrastructures d’avantguerre, les logements et l’activité commerciale n’existent plus. C’est le vide.
Nous avons pu aller dans les villes où il y a encore des églises locales MKC. Ê un endroit appelé Abduraf, vivait un nouveau converti qui avait reçu une formation sur la doctrine chrétienne de base et était prêt pour le baptême d’eau. Malheureusement, avant qu’il ne soit baptisé, la guerre a éclaté. Les responsables de l’église se sont dispersés ; le nouveau croyant ne pouvait pas être baptisé.
Lorsque nous avons visité cette région, ce nouveau croyant est venu et m’a demandé de le baptiser. Lorsque je me suis renseigné sur son témoignage, les croyants locaux m’ont dit qu’il avait appris la vérité mais qu’il n’avait pas encore été baptisé.
Nous baptisons souvent les gens dans une rivière ou dans une grande baignoire. Ni l’un ni l’autre n’était disponible dans la région. Je lui ai dit que le baptême n’était pas possible.
Le nouveau croyant a réfléchi un peu et m’a dit que je pouvais le baptiser dans un tonneau !
Mais il y avait une pénurie d’eau dans la région. Sans se laisser décourager, lui et d’autres croyants ont acheté des bourriches d’eau et ont rempli le tonneau.
Puis je me suis demandé comment cet homme pourrait entrer dans un tonneau. Il m’a répondu : « J’ai une formation militaire, J’y arriverai. »
Les croyants m’ont apporté une robe blanche avec une croix pour que je ressemble à un prêtre. Ils en ont également apporté une au nouveau croyant. Je l’ai revêtu de la robe blanche avec une croix, et je l’ai baptisé au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
Ê ma grande surprise, il a été rempli du Saint-Esprit dès qu’il est sorti du tonneau. J’étais émerveillé ! Je n’avais jamais vu quelqu’un rempli du SaintEsprit dans une situation aussi difficile.
Tout le monde a remercié Dieu. Nous avons oublié que nous étions dans une zone d’insécurité… Nous avons tous ressenti la présence de Dieu.
Il semblait que nous vivions un rêve, pas la réalité. C’était un événement incroyable ! Après son baptême, les croyants l’ont intégré dans leur groupe en chantant. Ils l’ont serré dans leurs bras l’un après l’autre et lui ont dit : « Félicitations ! ».
Notre frère s’est réjoui d’avoir été baptisé.
« Dans une situation impossible, Dieu a ouvert la voie pour que je sois baptisé. C’est une journée historique pour moi. Dieu a envoyé le président de notre église pour me baptiser ! »
Dieu est partout, quelles que soient les situations, et accomplit son œuvre lorsque nous sommes prêts à aller dans le monde et à partager la Bonne Nouvelle.
Desalegn Abebe est président de Meserete Kristos Church, un église membre de la CMM en Éthiopie.
Ayons une pensée pour les habitants de la Colombie-Britannique, dans l’ouest du Canada. Après un été de canicule et de feux de forêt, une série de tempêtes s’abat sur la région, provoquant de graves inondations et des glissements de terrain. Des milliers de maisons et de fermes sont touchées dans cette région où vivent et travaillent de nombreux membres des églises mennonites et frères mennonites.
Le prophète Jonas décrit ainsi son expérience de la tempête :
Les eaux m’arrivent à la gorge
tandis que les flots de l’abîme m’encerclent ;
les algues sont entrelacées autour de ma tête.
Je suis descendu jusqu’à la matrice des montagnes ;
à jamais les verrous du pays – de la Mort – sont tirés sur moi.
Mais de la Fosse tu m’as fait remonter vivant,
ô SEIGNEUR, mon Dieu ! (Jonas 2/6-7)
Dieu miséricordieux, délivre les habitants en Colombie-Britannique de la tempête et du gouffre du désespoir ! Ê mesure que les eaux se retirent, pourvois aux ressources matérielles et au soutien spirituel nécessaires au rétablissement.
Que ton nom soit glorifié par la générosité de tous ceux et celles qui viennent en aide aux personnes qui souffrent.
Au nom de Jésus qui a calmé la tempête, amen.
J. Nelson Kraybill
Président, Conférence Mennonite Mondiale
« J’étais le vieux de service dans l’équipe de louange. Mon meilleur souvenir est l’exubérance et la joie de faire de la musique ensemble avec des chants du monde entier. C’était un travail difficile en amont, mais un plaisir immense sur scène. »
« La famille mennonite mondiale a mûri, s’enrichit mutuellement et soutient les congrégations du monde entier. L’Amérique du Nord n’est pas le centre de l’église mennonite, ni de sa théologie. Je le rappelle régulièrement à mon église locale. »
Paul Dueck,conducteur de louange
Canada
15e Assemblée : Paraguay 2009
« L’Assemblée de la CMM au Paraguay en 2009 a été pour moi une expérience inoubliable. Quel privilège de travailler avec un groupe de musiciens extraordinaires et d’animer ensemble la louange ! Je suis resté en contact avec la plupart des personnes de ce groupe. »
« Un de mes meilleurs souvenirs, c’est quand les lumières se sont éteintes en plein milieu de la journée. Comme l’église n’avait pas de fenêtres, nous étions assis dans l’obscurité totale. [L’équipe musicale] s’est précipitée sur la scène et a miraculeusement pu interpréter des chants connus dans plusieurs langues jusqu’à ce que la lumière soit rétablie. Le dernier chant était ‘Siyahamba’ (Nous marchons dans la lumière de Dieu). »
Agus Setianto, chanteur
GKMI Gloria Patri, Semarang, Indonésie
14e Assemblée : Zimbabwe 2003
« J’ai vécu un moment inoubliable lorsque j’animais le temps de louange du matin et que Marilyn Houser Hamm, qui présidait, a annoncé que je fêtais mon anniversaire ce jour-là. Le 16 août 2003, 7 000 personnes du monde entier ont chanté pour moi le jour de mon anniversaire ! C’était incroyable. »
Marisol Arriaga Aranda, chanteuse et guitariste
Mexique
16e Assemblée : PA 2015
« Pour moi, l’Assemblée de la Conférence mennonite mondiale tout entière est un merveilleux souvenir, mais je vous parlerai surtout d’un moment où nous priions avec la chorale avant de monter sur scène… Ma sœur venait de m’annoncer que ma nièce de 9 ans allait être opérée en urgence. J’ai pu demander au groupe d’intercéder pour ma nièce et ce fut un très beau moment de communion. Mon coeur a reçu la paix, et j’ai dit à ma sœur que le groupe de la chorale priait pour ma nièce. Je remercie Dieu que l’opération de ma nièce se soit bien passée. »
« Cela m’a motivé à avoir une vision globale de nos communautés anabaptistes. Par-dessus tout, nous vivons l’unité en intégrant des cultures et des nations qui enrichissent notre façon d’être en communauté ; un espace libre, créatif et plein d’espoir. Un lieu de culte qui résonne de la grâce multiforme de Dieu. »
Saptojoadi, Chanteur et guitariste
GITJ Banyutowo, Indonésie
15e Assemblée : Paraguay 2009
« J’étais ravi à l’idée d’être membre d’une chorale internationale et de participer à la musique de l’Assemblée. Je jouais sur une guitare empruntée avec deux autres personnes. Pendant une semaine, mes nouveaux amis musiciens du Paraguay, du Canada, des Etats-Unis, d’Allemagne, de France et de la RD Congo ont répété 42 chansons de nombreux pays. J’ai apprécié la musique traditionnelle du Paraguay. »
« Au cours de la louange de l’Assemblée, M. Paul Dueck m’a donné l’occasion de chanter deux fois [ma composition originale] Dhuh Pangeran. J’étais si fier de chanter ma chanson devant environ 5 000 personnes du monde entier. Je suis aussi très fier parce que beaucoup de gens aiment cette chanson. Grâce à Dhuh Pangeran, j’ai rencontré des gens de la CMM, des amis qui éditaient le recueil de chants Voices Together, et beaucoup d’anabaptistes. »
« Je continue à utiliser le recueil international de chants de la CMM (2009) à la maison. J’ai traduit certains d’entre eux et converti les notes de musique en notation numérique. Je veux faire découvrir ces chants aux membres de notre église et les chanter dans notre langue. »
“Dodó Miranda” Adão João Gomes de Miranda, vocaliste
Angola
16e Assemblée : PA 2015
« J’ai beaucoup appris de la dernière conférence en particulier la tolérance, et faire plus attention à l’autre. Que Dieu continue à nous donner des capacités pour mieux servir son ministère. »