Cette lettre est un appel à la prière pour la paix en Ukraine et pour le bien-être des chrétiens anabaptistes qui vivent sous la menace d’une invasion militaire étrangère.
Des centaines de milliers de mennonites germanophones vivaient autrefois en Ukraine. Presque tous ont émigré ou ont été chassés de force pendant les bouleversements politiques de la fin du XIXe et du XXe siècle.
Aujourd’hui, il y a plusieurs églises mennonites en Ukraine. Les responsables des frères mennonites ont été un phare pour le rétablissement de la paix et le salut, même si la guerre dans la province orientale de l’Ukraine s’envenime depuis 2014.
Ces dernières semaines, des soldats russes sont arrivés à la frontière ukrainienne, faisant craindre une invasion imminente. Priez pour la paix en Ukraine, en Russie et dans toutes les nations impliquées dans ce conflit.
Priez pour les églises en Ukraine qui exercent leur ministère en ces temps difficiles.
Sœurs et frères bien-aimés en Ukraine
Les anabaptistes-mennonites du monde entier sont attristés de voir que vous devez vivre avec des nuages de guerre à l’horizon.
En cette période de tension et d’attente, sachez que nous nous souvenons de vous et que nous prions pour la paix de votre nation.
Nous implorons Dieu pour susciter des artisans de paix et des dirigeants avisés en Ukraine, en Russie, aux États-Unis et en Europe. Que Dieu vous fortifie dans votre corps et votre esprit, en pourvoyant à tous vos besoins physiques et spirituels en ces temps difficiles.
Avec l’apôtre Paul, nous disons, « Le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés à sa gloire éternelle en Christ, vous rétablira lui-même après que vous aurez souffert un peu de temps ; il vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables. Ê lui la domination pour les siècles ! Amen. » (1 Pierre 5/10-11)
Seigneur, entends notre appel à l’aide et aie pitié. Dans le nom de Jésus,
J. Nelson Kraybill Président, Conférence Mennonite Mondiale
Des étudiants burkinabè écrivent l’histoire de l’Église africaine
Un étudiant burkinabè regrette que l’Église d’Afrique soit « comme une pirogue qui part sans laisser de trace ». Anicka Fast s’est engagée à changer cette réalité, en enseignant aux étudiants de l’Université chrétienne Logos de Ouagadougou à collecter l’histoire orale et à rédiger des biographies de chrétiens africains.
Durant l’année universitaire 2020-2021, une classe de 34 étudiants de dix familles d’Églises différentes a étudié le christianisme en Afrique. En tant qu’enseignante, je voulais qu’ils prennent conscience du rôle central des chrétiens africains dans la propagation de l’Évangile en Afrique. En même temps, je voulais qu’ils reconnaissent leur propre rôle potentiel dans la préservation des récits de cette activité missionnaire.
Chrétiens d’Afrique
Pour intégrer ces deux objectifs, j’ai organisé le cours autour de biographies. Nous avons exploré des thèmes historiques clés – le colonialisme, les mouvements d’Églises indépendantes, la persécution et les initiatives missionnaires africaines – à travers le prisme de récits de vie de chrétiens africains. Les étudiants ont été fascinés par les royaumes perdus de la Nubie et les statistiques choquantes de la traite des esclaves. Ils ont saisi l’importance de prophètes comme Kimpa Vita et William Wade Harris qui ont ancré le christianisme dans les cultures et les contextes africains. Leurs épaules se sont affaissées lorsqu’ils ont découvert la trahison de l’évêque nigérian Samuel Ajayi Crowther par ses jeunes collègues blancs. Et chacun s’est outillé, à travers des exercices pratiques, pour écrire sa propre biographie d’un chrétien burkinabè.
Retour aux sources
Le dernier jour, j’ai demandé aux étudiants ce qu’ils retiendraient de ce cours. Leurs réactions ont été fortes et ont suscité la réflexion. Plusieurs étudiants ont été étonnés d’apprendre que l’Église en Afrique était présente bien avant l’arrivée des puissances coloniales. Ils ont considéré que cela changeait la donne. Zongo Sibiri Samuel, l’un des étudiants les plus anciens, a commenté le fait que de nombreuses contributions importantes des chrétiens africains à l’Église en Afrique restent inconnues et non documentées. Il a déploré que l’Église africaine soit « comme une pirogue qui part sans laisser de trace ». En même temps, lui et d’autres ont exprimé leur sentiment que, malgré les difficultés persistantes d’accès aux sources et aux récits, ils avaient maintenant « des outils pour écrire l’histoire ».
Un mouvement qui se poursuit
Je suis enthousiaste à l’idée de travailler aux côtés de ces historiens africains. Mais je suis aussi frappée par les barrières persistantes qui font que certaines histoires ont encore bien plus de poids que d’autres. Je suis reconnaissante d’avoir l’occasion d’être en Afrique et de participer au mouvement missionnaire qui fleurit sur ce continent depuis les temps anciens : un mouvement diversifié, fidèle, et inspiré par l’Esprit.
Anicka Fast, ouvrière pour le Mennonite Mission Network (MMN) et le Comité central mennonite (MCC)
Tiéba Traoré, entouré de sa famille, vers 1985 (au moment de son baptême ou peu avant), à Kotoura. Photo: Anne Garber Kompaoré
Tiéba Traoré (1958-1994), évangéliste et leader d’Église
Tiéba Traoré a joué un rôle-clé dans le développement des communautés mennonites au Burkina Faso. Sa biographie, rédigée par un étudiant, permet de (re)découvrir cette figure trop méconnue de l’Église africaine. Extraits.
Tiéba Traoré est né en 1958 à Kotoura, à l’ouest du Burkina Faso. En 1982, deux missionnaires de l’Africa Inter-Mennonite Mission (AIMM), Anne Garber et Gail Wiebe, sont arrivées à Kotoura. Tiéba leur a servi de traducteur senoufo-français. Curieux au sujet de Dieu, il était content d’entendre la bonne nouvelle. Lors d’une campagne d’évangélisation en 1983 avec un évangéliste venu de la Côte d’Ivoire, il fut le premier à donner sa vie à Jésus. Sa première femme Mariam décida de se convertir aussi. En 1985, Tiéba et quatre autres personnes furent les premiers chrétiens à être baptisés parmi le peuple sénoufo.
Après son baptême, Tiéba vivait une vie pieuse et annonçait la Parole de Dieu. Un jour, quand un renommé voleur a volé son mil, Tiéba alla lui donner encore plus de mil au lieu de lui faire du mal. (…) Les chrétiens des trois villages – Kotoura, Kangala et Sayaga – se sont mis ensemble pour aller évangéliser au village voisin de Sokouraba. Tiéba et deux autres frères chrétiens, Larito et Joël Traoré, visitèrent régulièrement les nouveaux convertis et collaborèrent avec les Assemblées de Dieu dans les campagnes d’évangélisation.
Tiéba décéda d’une méningite le 22 février 1994 à l’âge de 36 ans. (…) Mais Dieu veilla sur son Église pour qu’elle ne meure pas. L’Église de Kotoura, l’une des premières assemblées de l’Église évangélique mennonite du Burkina Faso, a continué à se développer, d’abord sous la direction des anciens, puis des pasteurs Mamadou Traoré et Daouda Traoré. Elle est un héritage de la vie et du témoignage de Tiéba Traoré.
Josué Coulibaly
Pour aller plus loin…
Le site du DIBICA compte presque 3000 biographies, dont environ 500 en français. Pour lire la version intégrale de la biographie de Tiéba Traoré et celle d’autres chrétiens burkinabè, écrites par les étudiants à Logos, voir : www.dacb.org/fr/sort/stories/burkina-faso
Le 23 septembre 2021, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, déclarait que le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat était un « code rouge pour l’humanité ». Et pourtant, Guterres restait optimiste, affirmant qu’ « il n’est pas trop tard pour agir afin que l’action climatique contribue à la paix et à la sécurité internationales. » Selon Guterres, les nations doivent travailler ensemble car, aujourd’hui, la question de la paix ne peut être séparée de celle du climat.
Les chrétiens ont besoin d’un cadre théologique pour lier les problèmes climatiques inquiétants à l’engagement envers la paix. L’histoire de la Création offre ce cadre, dans lequel l’existence de l’humanité s’intègre à l’ordre magnifique du Créateur concernant le climat.
Dans la Genèse, le premier livre de la Bible, il y a deux récits de création. La première histoire dans Genèse 1 est bien connue. Dans ce récit, le Créateur créé les cieux et la terre en six jours. La création y est décrite par des paroles ordonnées, poétiques et rythmées, que l’on retrouve dans les rituels religieux ou les cultes du dimanche.
Le Créateur voit que le désordre n’est pas bon et il sépare donc la lumière des ténèbres, l’eau de la terre ferme, etc. Ces séparations préparent la venue de l’être humain, le summum de la création. Le sixième jour, Dieu créé l’humain, après la nature, les plantes et les animaux. L’homme et la femme sont créés en même temps à l’image de Dieu.
Pourtant, Genèse 2 raconte l’histoire sous un autre angle, en inversant l’ordre de la création. Dieu créé l’homme en premier, puis les plantes, et les animaux. Et enfin, Dieu créé la femme comme aide de l’homme. On peut voir l’importance de l’être humain par sa place, premier et dernier de la création. Mais ici, la création de l’homme, des plantes et des animaux intervient dans le cadre de la création du climat par Dieu. Le texte dit que « il n’y avait encore sur la terre aucun arbuste des champs, et aucune herbe des champs n’avait encore germé, car le Seigneur Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre et il n’y avait pas d’homme pour cultiver le sol ; mais un courant montait de la terre et irriguait toute la surface du sol. Le Seigneur Dieu modela l’homme avec de la poussière prise du sol. Il insuffla dans ses narines l’haleine de vie, et l’homme devint un être vivant. » (Genese 2/5-7)
La pluie et le courant sont, en effet, liés au climat. Le mot « courant » peut également signifier vapeur ou brouillard. Des ruisseaux d’eau s’élèvent de la terre pour inonder le sol et arroser la terre sèche. Et la vapeur qui s’échappe du sol remplit l’air d’eau qui tombe sous forme de pluie. On nous raconte ici la belle histoire de l’origine du climat. Ensuite, le premier humain est créé à partir de la poussière du sol – une poussière humide, imprégnée de la brume qui s’élevait de la terre.
Voici ce qui est important : plus qu’une histoire de commencement, la création de l’être humain, dans le deuxième chapitre de la Genèse, présente les humains comme faisant partie de l’histoire du climat. Le Créateur prépare le climat avant de créer les êtres vivants, y compris les humains.
En tant que premier et dernier de la création de Dieu, l’homme est le protecteur non seulement du jardin mais aussi de toute la création (Genèse 2/15-17). Il doit « cultiver le sol », ce même sol dont il est issu. Mais c’est aussi un sol humide, un sol qui donnera des fruits parce que Dieu l’a préparé en ordonnant le climat et aussi grâce au travail des mains humaines.
Ici, le rôle de l’être humain est d’être le médiateur entre la terre et son Créateur. Les humains sont responsables devant le Créateur de la préservation du sol car leur existence dépend de son humidité du point dans ce récit. En tant que tels, les humains ne sont pas seulement les émissaires de Dieu sur la terre mais aussi des médiateurs qui transmettent au Créateur toutes les plaintes des créatures.
La prière est la première étape concrète par laquelle nous pouvons exercer notre rôle de médiateur par rapport aux calamités climatiques actuelles. Lorsque nous prions, nous reconnectons notre terre, belle mais abimée, au Créateur. En priant, nous associons notre désir à celui de ceux qui aspirent à une eau et un air purs, car, comme le dit Maxine Burkett, professeur et décideur politique, ceux qui « souffrent le plus [de la catastrophe climatique] sont aussi ceux qui sont le moins responsables de la crise jusqu’à présent ».
Lorsque nous prions, Dieu met dans nos cœurs le désir d’agir concrètement en tant qu’individus, communautés de foi ou décideurs pour la paix et la sécurité de notre maison commune. Chers amis, continuons de prier.
—Nindyo Sasongko est doctorant en théologie systématique à l’Université de Fordham, New York, théologien en résidence à Manhattan Mennonite Fellowship, NYC, et membre du groupe de travail pour la protection du groupe de travail pour la protection de la création de la Conférence Mennonite Mondiale.
« S’il se passe quelque chose dans le domaine de la recherche, nous voulons le savoir », déclare Kyle Gingrich Hiebert, coordinateur de l’Anabaptist Mennonite Scholars Network (AMSN).
L’Anabaptist Mennonite Scholars Networkmet en relation des étudiants et des professeurs au sein d’un réseau de réseaux. Il favorise les liens au niveau international en matière de recherche et fournit un point de contact pour le partage d’informations et de ressources.
« Par exemple, j’enseigne à la Conrad Grebel University College, à Kitchener, en Ontario, au Canada, explique Kyle Gingrich Hiebert, mais je ne sais peut-être pas ce qui se passe à la Canadian Mennonite University, à Winnipeg, au Manitoba, au Canada, pourtant si proche. » Le réseau cherche à combler cette lacune.
Lancé dans les années 1990 par Lydia Harder Neufeld du Toronto Mennonite Theological Centre (TMTC), le but initial du réseau était d’aider les étudiants diplômés, en particulier au niveau du doctorat, à entrer en contact avec d’autres chercheurs anabaptistes-mennonites dans leur domaine.
« C’était une réponse au besoin d’un réseau plus large, qui dépasserait les programmes universitaires traditionnels mennonite suisse/russe et qui permettrait une plus grande intégration des femmes, » explique Lydia Neufeld Harder.
Inactif depuis un certain temps, le réseau a retrouvé une nouvelle énergie sous la direction de Kyle Gingerich Hiebert et de Jamie Pitts (directeurs, respectivement du TMTC et de l’Institut d’études mennonites à AMBS).
AMSN ne s’adresse pas seulement aux chercheurs en théologie ou en histoire anabaptiste-mennonite, mais aussi aux chercheurs de tous les domaines qui se considèrent anabaptistes-mennonites et pour qui il existe des liens entre leur travail de recherche et leur foi.
Jamie Pitts a d’abord pris contact avec l’AMSN lorsqu’il était étudiant de doctorat et tout nouveau dans la famille mennonite. Les bulletins de nouvelles de l’AMSN lui ont permis de ne plus se sentir seul. « J’ai eu l’impression de participer à une conversation plus importante ». Ê présent, Jamie veut aider d’autres chercheurs aux quatre coins du monde à faire l’expérience de ce genre de connexion.
« AMSN (Anabaptist Mennonite Scholars Network) m’aide à comprendre comment la foi et le savoir des universitaires anabaptistes sont mis en pratique dans différents contextes et comment ils sont interconnectés, » explique Hyejung Jessie Yum, membre du réseau pour le Korean Anabaptist Journal.
Contrairement au GAHEN (Réseau Anabaptiste Mondial pour l’Éducation Supérieure), nouveau réseau de la CMM qui aide les établissements anabaptistes à se développer, AMSN se concentre sur la mise en relation des chercheurs et la promotion de la recherche.
AMSN reçoit des fonds pour maintenir sa page web qui publie des liens vers des colloques, des journaux et des instituts, pour envoyer une lettre d’information électronique semi-régulière et pour organiser une table ronde annuelle. Ses membres adhèrent en fonction de leur identité anabaptiste ou de leur travail sur des thèmes liés à l’anabaptisme.
Les centres de recherche et les institutions répertoriés sur le site de l’AMSN sont principalement nord-américains et européens, mais ses membres souhaitent que la présence mondiale de l’AMSN se développe.
« Nous devons décoloniser les études anabaptistes-mennonites », déclare Jamie Pitts. Il espère que l’AMSN pourra renforcer les relations avec des chercheurs d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie, et qu’il leur servira d’outil pour trouver des ressources et des contacts pour faire avancer leur travail.
« Nous voulons écouter ceux qui, au sein de la CMM, travaillent dans des établissements d’enseignement, éditent des journaux, organisent des événements et des conférences en rapport avec la recherche anabaptiste. N’hésitez pas à nous contacter ! Nous voulons tisser des liens avec vous. »
AMSN organise un atelier pour la 17ème Assemblée réunie en Indonésie.
« Durant la pandémie, le sentiment de partage et de communion entre les différentes communautés religieuses, les églises et les institutions anabaptistes s’est accru », affirme Willi Hugo Perez, représentant régional de la Conférence Mennonite Mondiale pour l’Amérique latine.
Ê l’aube de cette troisième année de pandémie, la fatigue des deuils accumulés se fait sentir, mais les églises continuent leur mission malgré les difficultés nouvelles et anciennes.
Sur le conseil du nouveau Réseau Anabaptiste Mondial de Santé, la Conférence Mennonite Mondiale a appelé les églises et les individus à apporter leur soutien à l’initiative de l’UNICEF pour la distribution de vaccins contre la COVID-19 aux pays à faible revenus.
La CMM collecte des fonds pour l’UNICEF, partenaire clé du programme COVAX pour un accès équitable aux vaccins contre la COVID-19 dans le monde.
Love My Neighbour (Aime ton prochain)
Pour distribuer les vaccins partout dans le monde, Love My Neighbour (LMN), une organisation à but non-lucratif, a rassemblé 12 groupes religieux du Canada, dont la CMM. Jusqu’à aujourd’hui, les anabaptistes-mennonites canadiens ont donné 44 400 dollars canadiens au nom de la CMM.
Ê date du 30 septembre 2021, UNICEF Canada avait collecté 9,6 millions de dollars canadiens dont 536 000 venant des donateurs de Love My Neighbour. Le don a été complété à part égale par le gouvernement canadien pour atteindre un total de 19 millions de dollars pour la distribution de vaccins par l’UNICEF dans les pays à faible revenu.
Love My Neighbour a reçu la distinction « Fondation ou Groupe Philanthropique d’excellence » pour cette initiative. Ce prix philanthropique leurs a été discerné par le chapitre AFP de la métropole de Toronto en décembre 2021.
« Nous avons une responsabilité énorme, » déclare Sarah Hildebrandt, fondatrice de LMN. Près de 80 pourcents des Canadiens ont reçu au moins une dose de vaccin mais dans les pays à faible revenu ce chiffre s’élève seulement à 8 pourcents. « Nous voulons renforcer la force d’action de l’UNICEF… Alors que nous voyons comment chacun montre son amour pour son prochain, nous voulons aussi faire perdurer notre amour pour le prochain. »
« Comme Aaron et Hur ont aidé Moïse en soutenant son bras lorsqu’il commençait à fatiguer (Exode 17/12-14), les membres de notre famille d’églises anabaptistes-mennonites se soutiennent mutuellement grâce à la campagne ‘Aime ton prochain, partage les vaccins’ de la CMM au Canada et partout dans le monde. Nous sommes reconnaissants. » Arli Klassen, coordinatrice des représentants régionaux.
Au nom de la CMM, les donateurs américains ont apporté 24 535 dollars américains à la campagne interconfessionnelle de l’UNICEF.
Pertes et difficultés
Du Zimbabwe au Guatemala en passant par l’Indonésie, les responsables d’églises nous font part de difficultés économiques, allant de la perte d’emploi aux décès de pasteurs des suites de la COVID-19.
Au Guatemala, Willi Hugo Perez nous raconte qu’une femme a perdu ses deux sœurs à deux jours d’écart. « Il y a beaucoup de désespoir, d’angoisse et de tristesse à cause des morts et de la situation économique. »
Les désaccords dans les modes de gestions de l’épidémie n’ont fait qu’aggraver les divisions au sein des communautés. En Inde, selon Cynthia Peacock, représentante régionale pour l’Asie du Sud, la résistance des groupes religieux non hindous a engendré des actes de vandalisme contre des églises et des mosquées, ainsi que des actes violents contre des responsables religieux et des fausses accusations de prosélytisme.
Et pourtant, plus que jamais, il y a un besoin d’accompagnement pastoral. « Il y a de belles actions de solidarité envers les plus vulnérables, les pauvres et les nécessiteux. C’est le fruit de l’amour qui propage la foi, l’inspiration et l’espoir dans la réalité actuelle. » Willi Hugo Perez
« Nous continuons de croire et d’espérer en notre Seigneur. »
Envoyez un courriel à Henk Stenvers, secrétaire des diacres de la CMM, à l’adresse vaccines@mwc-cmm.org pour faire savoir à la CMM que vous soutenez ainsi notre famille mondiale.
Autriche
Mennonitischen Freikirche Österreich (MFÖ) / Église mennonite libre d’Autriche
L’église mennonite libre de Vienne est la communauté dans laquelle j’ai eu le privilège de grandir. Notre assemblée est petite, vraiment familiale et centrée autour de Jésus-Christ, le Fils de Dieu.
Je m’identifie facilement aux mennonites car ils se considèrent envoyés par Dieu pour apporter la paix, se réunir et aller vers leur prochain dans l’amour
Concrètement, cela signifie qu’en tant que ‘communauté vivante’, nous sommes constamment confrontés à des défis et à diverses difficultés. Néanmoins, nous avons la volonté de grandir ensemble grâce à ces obstacles, et assez d’amour pour vouloir les surmonter dans l’unanimité. Cependant, l’unanimité ne signifie pas que nous ayons toujours un seul et même avis, mais que nous soyons prêts à nous soumettre à la décision prise ensemble en communauté réunie dans la paix.
Lorsque j’ai été baptisée dans la foi en septembre 2011, j’ai pris la décision de servir dans cette paroisse et j’ai donc demandé à en devenir membre. Depuis que j’ai franchi ce pas, je peux dire que suivre le Christ dans la grande famille de Dieu m’a apporté d’incroyables bénédictions.
J’ai été encouragée très souvent par d’autres membres à servir Dieu avec mes dons personnels (la louange et le travail avec les enfants). J’ai beaucoup appris, j’ai connu des hauts et des bas, et on m’a aidée à surmonter des difficultés. Mon caractère s’est formé. Je peux affirmer avec gratitude que j’ai un Seigneur patient – qui est patient avec moi – même lorsque je suis devant le même problème pour la troisième fois.
– Franziska, membre de MFWien, assemblée mennonite de Vienne (Autriche).
Mennonitischen Freikirche Österreich (MFÖ) / Église mennonite libre d’Autriche
En Autriche, depuis que les mennonites se sont structurés, nous avons participé à la Conférence Mennonite Mondiale avec les Frères mennonites allemands : Arbeitsgemeinschaft Mennonitischer Brüdergemeinden in Deutschland (AMBD) et la Vereinigung der Menoniten Brudergemein von Bavaria (VMBB). Après que l’AMBD ait été acceptée en tant que membre de la CMM, la MFÖ a été représenté par son propre délégué.
La MFÖ est composée de 6 paroisses comptant 385 membres. Le nombre de membres a lentement diminué pendant près de deux décennies en raison de la fermeture de deux assemblées locales et de l’échec de quatre tentatives d’implantation de nouvelles assemblées, puis a connu une augmentation en 2019. Malheureusement ‘l’année COVID-19’ en 2020 a arrêté cette croissance timide du MFÖ.
Histoire
L’anabaptisme, né en Suisse, s’est répandu très rapidement dans les terres héréditaires des Habsbourg. On estime qu’environ un tiers de la population étaient anabaptistes, et le reste catholiques et luthériens. Cependant, les rois de la lignée des Habsbourg se considéraient comme les défenseurs de l’église catholique romaine et s’opposaient donc à la Réforme. De nombreux luthériens et anabaptistes furent expulsés d’Autriche. Bien que des ‘protestants clandestins’ aient pu survivre dans les régions montagneuses reculées, les anabaptistes ont disparu.
Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que les mennonites sont revenus en Autriche pour aider les réfugiés mennonites d’Europe de l’Est. Des communautés ont émergé grâce au travail des réfugiés en HauteAutriche et à Vienne. Des missionnaires Frères mennonites sont allés en HauteAutriche. Une communauté a été fondée à Vienne, en collaboration avec le MCC et la Sonnenberggemeinde en Suisse.
Les assemblées locales mennonites, comme les autres assemblées des Églises libres, n’étaient pas reconnues comme Églises en Autriche, ce qui présentait un certain nombre d’inconvénients. Afin d’y remédier, l’Église catholique romaine, l’Église luthérienne et l’Église réformée, l’Institut de Philosophie juridique de l’Université de Vienne et le mouvement œcuménique ‘Chemins de réconciliation – la Table ronde’ se sont efforcés, en collaboration avec les Églises libres, à obtenir leur reconnaissance par l’État. Cela s’est produit en 2013 grâce à la fusion des associations des Églises libres baptistes, évangéliques, pentecôtistes et charismatiques, de la communauté chrétienne Elaia et de l’Église mennonite libre d’Autriche (MFÖ).
En 2019, les Bruderhof ont été accepté par le MFÖ en tant que Paroisse des Bruderhof d’Autriche.
Aujourd’hui, la MFÖ se compose de six paroisses à Gmunden, Linz, Retz, Steyr, Wels et Vienne, et compte 385 membres baptisés.
Nos communautés sont composées principalement d’Autrichiens et de membres de pays européens et non européens. Les réfugiés de divers pays, dont le Moyen-Orient, trouvent un bon accueil dans nos communautés. Par conséquent, la composition des assemblées locales est très internationale, surtout dans les grandes villes, bien sûr.
Beaucoup de nos membres sont issus du catholicisme, et certains des églises évangéliques. En raison de la courte histoire des Églises libres en Autriche, il n’y a que quelques chrétiens de deuxième génération et presque pas de troisième génération.
Récemment, les paroisses ont envoyé des missionnaires au Bangladesh et au Kirghizistan ; elles les soutiennent financièrement et par la prière.
Difficultés
Les assemblées mennonites sont petites. La plus grande communauté est à Wels, avec environ 100 membres. Trois paroisses emploient des pasteurs à temps partiel. Deux sont dirigées par des personnes qui assurent un leadership spirituel et pratique pour leurs communautés en plus de leur emploi à plein temps. Dans un avenir proche, les responsables âgés et éprouvés depuis de nombreuses années devront être remplacés par des collègues plus jeunes – qui eux, sont occupés par leurs responsabilités professionnelles et familiales.
Dans les assemblées, il y a aussi des jeunes familles et des collaborateurs dont la plus grande préoccupation est d’implanter des églises. Dans ces domaines aussi, la pandémie a été et reste un obstacle important.
Nos membres apportent différents concepts théologiques, fruits de leurs histoires personnelles et de leurs origines religieuses. On constate l’influence claire du Mouvement des Frères apportée par la littérature et les évangéliques nordaméricains. Ce qui est typiquement ‘mennonite’ est moins bien compris ; c’est un peu comme une histoire plus ou moins intéressante. Nos pasteurs ne sont pas d’origine mennonite, si bien qu’ils ne prêtent pas attention à ce qui est particulier à l’anabaptisme. Il faut espérer que grâce à leur participation à des événements mennonites internationaux, nos pasteurs et collaborateurs découvriront ces caractéristiques.
Opportunités
Un repas fraternel en plein air à la paroisse de Steyr (Autriche). Photo avec l’aimable autorisation de MFO
La population autrichienne est très traditionnelle et apprécient que les décisions soient prises par les autorités. C’est peut-être une conséquence de la monarchie qui a duré si longtemps en Autriche.
Grâce à l’accréditation de l’État, Nous avons constaté – avec étonnement – que les Églises libres ont été bien mieux acceptées par la population et, surtout, par les autorités. Même si la diversité des Églises libres représente encore un problème de compréhension considérable, elles rencontrent de plus en plus d’intérêt. Le FKÖ a donc la possibilité de se joindre à des conseils d’administration qui discutent de sujets d’une grande importance pour la société. Il aussi la chance d’aider à orienter ces conseils dans les domaines ecclésiastique et politique. Le dialogue avec d’autres Églises et sociétés religieuses est également plus facile maintenant.
Après 500 ans d’histoire anabaptiste mennonite, la société autrichienne redécouvre les racines européennes des Églises libres, ainsi que leur permanence, leur cohérence et aussi leur fiabilité – bons signes d’une ancienne tradition.
Dans le passé, il y avait parfois des controverses et de l’animosité entre les traditions anabaptistes et les autres Églises libres, mais maintenant la collaboration a conduit à une unité beaucoup plus respectueuse.
Au sein du FKÖ, les mennonites ont pu aider à maintenir une position équilibrée entre des convictions très différentes, comme en ont parfois les charismatiques et les évangéliques. Il semble que le comportement pacifique des mennonites soit apprécié.
Les cinq unions d’églises au sein de l’Église libre d’Autriche (FKÖ) ont l’occasion de faire leurs preuves lors de leur interaction quotidienne et de montrer ainsi qu’il est possible de vivre dans l’unité sans avoir à renoncer à sa propre identité. Basé sur les convictions religieuses de l’Alliance évangélique, le FKÖ s’est doté d’un cadre théologique et travaille dans l’harmonie sur les questions juridiques et sociales. Pourtant, les unions d’églises et leurs paroisses restent autonomes. De cette fa√ßon, la société autrichienne peut constater à la fois la diversité et l’unité des cinq différentes traditions lors de nos interventions publiques.
Ces principes, ou des principes similaires, pourraient également servir d’exemples au-delà des frontières de l’Autriche.
Reinhard Kummer, est le président de la Mennonitischen Freikirche Österreich (MFÖ) / Église mennonite libre d’Autriche
Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2021 de Courier/Correo/Courrier.
Offrons ensemble nos prières et notre gratitude pour un responsable d’église nationale qui a aussi servi la famille mondiale à travers la CMM.
Joren Basumata de BJCPM Inde est décédé le 15 octobre 2021 à 73 ans.
Il a servi l’église locale en tant que pasteur d’Emmanuel Chapel Bengali et de Tollygunge Christian Fellowship ; l’église nationale en tant que président ; et l’église anabaptiste-mennonite mondiale en tant que membre du Conseil Général de Bharatiya Jukta Christa Prachar Mandali de 2003 à 2018 et membre du Comité Exécutif (2003-2009).
Son épouse Ira l’a précédé dans la mort et il laisse derrière lui une fille, un gendre et un petit-fils.
« Joren Basumata était un prédicateur/enseignant respecté, aimé et fidèle jusqu’à la fin », dit Cynthia Peacock, représentante régionale de la CMM pour l’Asie du Sud.
Actualisé 14 janvier 2022
Présentation de la famille mondiale :
Maschayaktyn Jamatty (Disciples du Christ) – Kirghizistan
Conférence émergente (ICOMB)
Notre histoire mennonite dans ce pays remonte au XIXème siècle. Après la Seconde Guerre mondiale, le Kirghizistan est devenu un lieu de refuge pour de nombreux mennonites allemands déplacés, ainsi que pour d’autres. Cependant, la sensibilisation missionnaire parmi la population indigène était lente, ne commençant que 20 ans plus tard. Ê la fin des années 1980, presque tous les Allemands de souche avaient saisi l’opportunité d’émigrer d’Allemagne.
Quelques années plus tard, des missionnaires comme Heinrich et Annie Rempel (originaires du Tadjikistan environnant) sont revenus dans la région pour implanter des églises parmi les indigènes d’Asie centrale. L’engagement d’Heinrich envers le territoire a déjà atteint 30 ans (14 ans dans le pays). Ê ce jour, les peuples d’Asie centrale sont parmi les moins touchés au monde. La vision de Heinrich était d’initier de nouveaux efforts d’implantation d’églises, ainsi que d’aider les églises dispersées à s’unir dans la mission comme une seule famille.
En tant que mission des FM avec une histoire partagée de plus d’un siècle avec d’autres évangéliques, nous avons décidé d’attendre d’être invités et bénis par les leaders de l’Alliance évangélique kirghize. Un jour, Heinrich retrouva Timurlan Abdyldaev, qu’il avait connu enfant. Timurlan et sa femme Irina forment un couple de pasteurs respecté et récemment ordonné. Il y a quelques années, MB Mission / Multiply a eu la chance de venir travailler à bâtir une famille de foi en mission. Les pasteurs et les missionnaires ont des relations étroites avec les leaders de l’Alliance kirghize.
La jeune conférence FM s’appelle “Maschayaktyn Jamatty” (Disciples du Christ). Il y a cinq églises, deux églises implantées et d’autres groupes de maison qui veulent devenir des églises. Ils se trouvent dans différentes villes du pays, la capitale Bichkek incluse. L’église Tokmok est la première église FM du pays, implantée par Timurlan et Irina. Victor Wiens y a servi récemment, notant : « Si les autres églises sont comme celle de Tokmok, l’avenir s’annonce radieux – certains jeunes adultes très doués et dévoués dirigent. Certains des ministères liés à l’église sont les secours en cas de pandémie, un centre de réadaptation, le travail avec les jeunes et un ministère pour les aveugles. Timurlan est ravi de faire connaissance l’ICOMB et de voir l’église FM de Kirghizistan dans un futur proche à cette table ronde des nations.
En novembre, une équipe a visité cette conférence émergente pour continuer à établir des relations, célébrer l’ordination du pasteur Timurlan et offrir des instructions. Ils sont venus d’Allemagne (Heinrich Rempel, Johann Matthies, Peter Regehr), d’Ukraine (Oleksii Makaiov) et du Canada (Victor Wiens). Les graines plantées depuis le XIXème siècle ont été arrosées au fil des décennies, et il semble que nous avons atteint le temps de la récolte.
La Communauté internationale des Frères Mennonites (ICOMB) est composée de 22 églises nationales dans 19 pays. L’ICOMB compte également des membres associés dans plus de 20 pays, tous à des stades différents sur la voie de l’adhésion à part entière. L’ICOMB existe pour faciliter les relations et les ministères afin d’améliorer le témoignage et le discipulat de ses églises nationales membres – connecter, renforcer et élargir la famille mondiale de l’ICOMB.
D’après notre dernier article basé sur l’enquête mondiale, les paroisses mennonites-anabaptistes partout dans le monde 1) sont touchées de diverses façons par les problèmes environnementaux comme le changement climatique, 2) se sentent angoissées et tristes à cause de ces impacts, 3) parlent de la protection de la création dans leurs églises.
Mais qu’en est-il de la façon dont les églises sont appelées à agir pour la protection de la création et face au changement climatique ?
Pour savoir comment les églises agissent, le groupe de travail a posé deux séries de questions : une question fermée avec une liste d’actions possibles pour protéger la création en général, et une question ouverte demandant d’identifier les actions entreprises par votre église en rapport avec le changement climatique spécifiquement.
Les résultats nous aident à comprendre quel rôle les églises peuvent-elles jouer pour inspirer leurs membres à prendre soin de la création.
En général, les églises abordent la protection de la création par l’enseignement, la réflexion et la louange
Karen Flores Vindel de l’église Mennonite du Honduras (IEMH) travaille bénévolement pour un programme de formation en agriculture durable dans une zone rurale en Honduras.
« Les jeunes de l’église profitent souvent des sessions d’évangélisation pour sensibiliser sur les conséquences du changement climatique et comment en freiner les effets. »
—Thioro Bananzoro, Église Évangélique Mennonite du Burkina Faso
Les églises abordent la protection de la création par le biais d’activités traditionnelles telles que les sermons, le culte, la prière, les études bibliques et les activités de sensibilisation telles que des ateliers. Il s’agit de réponses spirituelles, intellectuelles ou émotionnelles qui, souvent, ne réduisent pas directement les impacts environnementaux de la même manière que d’autres actions directes.
Parfois perçues comme « du blabla », ces actions constituent en fait une étape importante pour agir pour la protection de la création. Les églises accordent clairement de la valeur à ces actions, et elles devraient être reconnues comme étant des aspects essentiels pour encourager les églises à s’impliquer.
Les actions les plus courantes portent sur les déchets, les plantes et l’énergie
« Malgré nos ressources limitées, chaque année entre 150 et 200 foyers reçoivent une aide pour planter des arbres sur leurs terrains. »
—Shemlal Hembron, Brethren In Christ Church, Népal
Plusieurs catégories d’actions plus « directes » ont été mentionnées.
De nombreuses paroisses, notamment en Amérique latine, ont fait état d’actions visant à réduire l’impact des déchets, en organisant des nettoyages de quartier, en encourageant le recyclage ou en produisant moins de déchets.
La plantation d’arbres ou de jardins est une autre action commune à toutes les régions, et reflète l’intérêt général mondial pour les solutions s’appuyant sur les plantes et l’alimentation.
La réduction de la consommation d’énergie grâce à des solution d’économies d’énergie ou par l’installation de panneaux solaire est une réponse courante en Amérique du Nord, mais elle est rarement mentionnée dans les autres régions.
Toutes ces actions sont socialement acceptables et relativement faciles à réaliser par plusieurs groupes d’églises, et elles multiplient les avantages (amélioration de la santé grâce à un environnement plus propre, ou réalisation d’économies grâce à la réduction de la consommation d’énergie). S’engager dans ces actions est un bon moyen pour les églises de commencer à avoir un impact positif sur l’environnement dans leurs communautés.
Certaines actions importantes sont moins considérées par les églises
Jürg Bräker
« Notre église a abordé le thème de la protection de la création par l’enseignement, des actions politiques en adhérant à des organisations qui promeuvent la protection de l’environnement, en participant à des célébrations œcuméniques comme les vêpres à l’occasion de la journée de la création. »
—Jürg Bräker, Mennoniten Gemeinde Bern (Alttäufer) (église mennonite de Bern), Suisse.
La citation ci-dessus montre combien de paroisses sont engagées dans la protection de la création à plusieurs niveaux. Un élément intéressant à souligner et celui de l’action politique. En fait, les actions publiques de plaidoyer sont un domaine qui figure systématiquement en bas de la liste des activités des églises, et la majorité des églises impliquées à ce niveau se trouvent en Amérique du Nord et en Afrique.
De même, peu de personnes ont mentionné le changement des modes de transport, et très peu de réponses ont indiqué qu’elles travaillaient directement sur le changement des habitudes de consommation. Toutes ces actions comportent plus de risques, sont plus difficiles à mettre en œuvre ou ne sont pas applicables à tous les contextes (la consommation varie énormément selon les régions, par exemple).
Néanmoins, ce sont des domaines qui ont un impact élevé sur l’environnement, et les églises devraient considérer la valeur des actions dans ces domaines si elles souhaitent avoir un impact réel sur la façon dont les sociétés abordent les problèmes environnementaux.
Nous, anabaptistes sommes connus pour l’importance que nous accordons au fait de vivre concrètement notre foi. Les résultats de l’enquête montrent ce qu’il en est de la protection de la création, tout en indiquant les domaines dans lesquels les églises peuvent s’impliquer davantage dans des actions tangibles. De quoi les églises ont-elles besoin pour augmenter leur implication dans ces actions ? Le mois prochain, nous examinerons les ressources et les apprentissages dont les églises disent avoir besoin pour prendre fidèlement soin de la création de Dieu.
Réponse
Soyez inspirés par les histoires d’anabaptistes qui font preuve de créativité pour protéger la création.
Soyez à l’affut des sujets liés à la protection de la création lors de la prochaine Assemblée réunie de la CMM en Indonésie.
Ceci est une série de publications sur les problèmes environnementaux et l’Église mondiale.
Ces témoignages mettent en lumière :
a) l’impact des dégradations environnementales sur les anabaptistes-mennonites,
b) ce que les anabaptistes-mennonites pensent des problèmes environnementaux,
c) ce que font les anabaptiste-mennonites en réponse.
Cela fait deux ans que nous, où que nous soyons dans le monde, sommes confrontés à cette période de pandémie. Ces temps ont été difficiles avec des fermetures et beaucoup de pertes – des emplois et même des personnes que nous aimons profondément. Personne n’aurait pu imaginer en 2019 que cette période chaotique allait bouleverser le monde si rapidement.
Tout ce qui s’est passé pourrait nous faire perdre notre paix et notre sérénité. Nous pourrions être remplis de peur et d’inquiétude face à l’avenir. Dans ma contemplation de cette situation difficile, je me souviens de l’histoire de Jésus qui calme la tempête.
Jésus calme la tempête
Ce jour-là, le soir venu, Jésus leur dit : « Passons sur l’autre rive. »
Quittant la foule, ils emmènent Jésus dans la barque où il se trouvait, et il y avait d’autres barques avec lui.
Survient un grand tourbillon de vent. Les vagues se jetaient sur la barque, au point que déjà la barque se remplissait.
Et lui, à l’arrière, sur le coussin, dormait. Ils le réveillent et lui disent : « Maître, cela ne te fait rien que nous périssions ? »
Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : « Silence ! Tais-toi ! » Le vent tomba, et il se fit un grand calme.
Jésus leur dit : « Pourquoi avez-vous si peur ? Vous n’avez pas encore de foi ? »
Ils furent saisis d’une grande crainte, et ils se disaient entre eux : « Qui donc est-il, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »
Marc 4/35-41 (TOB)
Dans la lecture ci-dessus, plusieurs choses attirent mon attention. La première est que Jésus lui-même invite ses disciples à aller de l’autre côté de la mer, mais au milieu du voyage, un ouragan s’abat sur le bateau, de sorte que celui-ci commence à se remplir d’eau.
Un premier élément à retenir est que, bien que les disciples soient avec Jésus sur le bateau, cela ne signifie pas qu’ils soient à l’abri des problèmes. Cela ne signifie pas que leur voyage se fera sans heurts, sans obstacles ni problèmes. En réalité, ce n’est pas ce à quoi ils s’attendaient. Ce n’était pas une brise paisible qui venait les aider à se détendre, mais un vent dangereux et puissant !
Dieu n’a jamais promis que lorsque nous suivrons Dieu, tout ira bien, sans problèmes et en toute sécurité. Non ! Ce que Dieu promet, c’est « Non, je ne te lâcherai pas, je ne t’abandonnerai pas ! » (Hébreux 13/5b) Quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvons, Dieu est là avec nous.
Un deuxième élément intéressant est que Jésus s’endort à l’arrière du bateau jusqu’à ce que ses disciples le réveillent.
Pourquoi Jésus dort-il alors que la situation est si chaotique, avec des vagues qui s’écrasent sur le bateau ? Pour Jésus, les vagues, le typhon, le vent ne sont pas un problème. Peut-être que pour nous, ces choses sont effrayantes et potentiellement mortelles. C’est ce que les disciples ont ressenti. Mais à nouveau, je veux souligner que pour Jésus, c’est une mince affaire.
Pourquoi Jésus finit-il par se réveiller ? Jésus se réveille non pas à cause de la tempête, mais lorsque ses disciples l’appellent à l’aide. Incroyable ! Ce n’est pas à cause de la tempête que Jésus réagit, mais parce que son peuple l’appelle à l’aide. Cela l’émeut. Jésus nous aime tellement.
Nous savons qu’à la fin, Jésus menace le vent et dit à la mer de se calmer. Puis le vent tombe et il se fait un grand calme.
Jésus est présent
Jésus se tourne vers ses disciples et leur rappelle qu’ils sont avec lui sur le bateau. Oui, nous oublions si souvent, au milieu de nos luttes, que Jésus ne va nulle part. Il est avec nous et ne nous quitte jamais.
Une fois encore, Jésus n’a jamais promis que nous ne serions pas confrontés à tout cela, mais il a promis que, quelle que soit notre situation, il est là. Jésus est présent. Il ne nous quittera jamais car il nous a toujours en tête et à cœur.
Le principal n’est-il pas que Jésus marche à nos côtés ? Et le Jésus qui marche à nos côtés vous dit aujourd’hui : « N’ayez pas peur. »
Parce que le Dieu qui marche avec vous est plus puissant que n’importe quel problème auquel vous êtes confrontés.
Ce n’est pas une promesse vide – les promesses de Dieu sont « Oui » et « Amen » ! (2 Corinthiens 1/20). Les disciples sont terrifiés et se disent les uns aux autres : « Même le vent et les vagues lui obéissent ! » Oui ! La puissance de Jésus surmonte tous nos problèmes.
Je prie pour que, dans ce court message, nous puissions réaliser que la présence de Jésus dans nos vies est plus importante que toutes les difficultés que nous pouvons rencontrer. Lorsque nous réalisons que Jésus est avec nous, nous trouvons la paix et la force et non plus la peur.
Même si la situation n’est pas facile, nous pouvons toujours nous rappeler avec qui nous marchons. C’est bien plus important.
C’est là que notre cœur trouvera la paix et le calme, même dans les situations difficiles. N’ayez pas peur, mais croyez !
« Quel que soit nos problèmes et nos difficultés, la solution est déjà avec vous et son nom est Jésus ! »
—Anton Kurniawan Sidharta est membre de l’équipe de responsables de JKI (Jemaat Kristen Indonesia) Maranatha et fondateur de la rencontre de jeunes Unlimited Fire.
Contexte historique pour le Dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale
L’anabaptisme est un mouvement chrétien dont les origines remontent à la Réforme radicale. La date la plus largement reconnue de la naissance de l’anabaptisme est le 21 janvier 1525, lorsque Conrad Grebel baptisa George Blaurock dans la maison de Felix Manz à Zurich, en Suisse. George Blaurock baptisa immédiatement plusieurs autres personnes après confession de leur foi. Ces baptêmes sont les premiers « rebaptêmes » connus de notre mouvement.
L’anabaptisme a donné naissance à plusieurs groupes en Europe au cours des années 1500 – y compris aux mennonites (du nom de Menno Simons des Pays-Bas) – et s’est répandu dans plusieurs endroits. Les membres de ce mouvement ont continué à se déplacer et à croître en nombre à travers le monde au cours des siècles suivants.
La Conférence Mennonite Mondiale a commencé en 1925 comme un moyen de rassembler les nombreuses Églises de différents courants anabaptistes. Aujourd’hui, la CMM compte des Églises membres dans 58 pays, chacune avec sa propre histoire de naissance et d’adhésion à la communion anabaptiste. Le Dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale est un événement annuel pour les paroisses membres de la CMM du monde entier, l’occasion de louer ensemble en esprit en utilisant le même matériel pour le culte, conscients que nous nous appartenons les uns aux autres dans cette famille mondiale de foi.
Comment sont apparus les mennonites
Le mouvement anabaptiste a commencé dans le cadre d’un mouvement de renouveau au sein de l’Église catholique en Europe au début du XVIe siècle. Une partie de son inspiration vient de la tradition catholique : le fort sens de la discipline et de la communauté que l’on retrouve dans le monachisme, par exemple, l’attention portée sur le Saint-Esprit que l’on pourrait trouver dans le mysticisme catholique, ou l’accent mis sur le fait de suivre Jésus dans la vie quotidienne dans L’Imitation du Christ, de Thomas á Kempis. L’anabaptisme doit également beaucoup à Martin Luther et au premier mouvement de la Réforme, en particulier en ce qui concerne l’accent mis par Luther sur l’autorité des Écritures et son insistance sur la liberté de la conscience chrétienne. Ce mouvement a aussi été façonné par de profonds troubles sociaux et économiques de l’époque, menant à la guerre des paysans de 1524-1525.
Les anabaptistes eux-mêmes, cependant, auraient dit qu’ils essayaient simplement d’être de fidèles disciples des enseignements de Jésus et de suivre l’exemple de l’église primitive.
Bien que les dates soient quelque peu arbitraires, le mouvement anabaptiste a « officiellement » commencé le 21 janvier 1525 lorsqu’un petit groupe de réformateurs chrétiens s’est réuni pour un culte secret à Zurich, en Suisse. Le groupe était frustré par l’hésitation de leur chef, Ulrich Zwingli, à adopter les changements aux rituels catholiques qu’ils étaient tous convaincus que la Bible exigeait, en particulier en ce qui concerne la messe et le baptême des enfants. D’après leur lecture des Écritures, le vrai baptême chrétien suppose un engagement conscient à suivre Jésus – ce dont aucun enfant n’est capable. Ainsi, le 21 janvier 1525, ce petit groupe accepta de se baptiser à l’âge adulte. Bien qu’il faille un certain temps avant que la pleine signification du baptême ne devienne claire, les premiers anabaptistes avaient compris que cet acte symbolisait la présence du Saint-Esprit dans le don de la grâce de Dieu, un engagement à mener une vie de disciple au quotidien et l’appartenance à un nouvelle communauté du peuple de Dieu.
Les membres du mouvement se désignaient généralement eux-mêmes sous le nom de « Frères » (Brüder) – ou plus tard par le terme plus descriptif « du baptême » (Taufgesinnten). Leurs opposants les ont qualifiés d’anabaptistes (= rebaptiseurs), en partie parce que le « rebaptême » était une infraction pénale dans le Saint Empire romain, passible de la peine de mort. Au début, le groupe a résisté au terme « anabaptiste » car dans leur esprit, ils ne rebaptisaient pas, mais baptisaient correctement pour la première fois. Mais avec le temps, le nom est resté. Aujourd’hui, anabaptiste est un terme français qui englobe tous les groupes issus de la Réforme qui pratiquaient le baptême des croyants (plutôt que des enfants), et les dénominations qui en descendent comme les Amish, les Mennonites et les Huttérites.
Au fil du temps, cependant, un mouvement cohérent a émergé. Son identité s’est forgée, en partie au moins, de par la nécessité de répondre à plusieurs besoins spécifiques. Premièrement, en réponse aux accusations d’hérésie par les autorités religieuses et politiques dans la première moitié du XVIe siècle, les anabaptistes se sont rapidement définis comme des chrétiens fidèles et croyant en la Bible. Deuxièmement, des voix militantes parmi eux, prêtes à imposer le changement social et religieux par la violence, ont forcé les anabaptistes à clarifier leur identité en tant que chrétiens pacifiques, respectueux des lois et non résistants dont la seule arme était l’amour. Et enfin, face aux dissidents spiritualistes qui privilégiaient une expérience religieuse interne qui pouvait éviter les disputes théologiques et passer inaperçues par les autorités, les anabaptistes ont été obligés de défendre la nature publique et visible de l’église.
Malgré la diversité évidente de la théologie et de la pratique parmi la première génération d’anabaptistes, trois groupes cohérents ont émergé dans les années 1540 : les Frères suisses dans les territoires germanophones ; les Huttérites en Moravie ; et les mennonites des Pays-Bas et de l’Allemagne du Nord qui guidés par Menno Simons. Bien que ces groupes diffèrent sur des points importants, ils se reconnaissent néanmoins comme membres de la même tradition religieuse, de sorte que leurs désaccords internes prennent souvent la forme d’une querelle de famille.