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  • Tout le monde a des moments difficiles dans la vie, qu’il s’agisse de deuil, de difficultés économiques ou de problèmes de santé. La pandémie du COVID-19 a provoqué des traumatismes partout, y compris en Indonésie. L’économie s’est effondrée, la santé a été menacée, l’interaction sociale a été limitée et d’innombrables vies ont été perdues. Des entreprises font faillite, les hôpitaux sont submergés de patients, le chômage augmente, etc. Mais le pire, psychologiquement, c’est que le COVID-19 nous menace n’importe où et n’importe quand, et nous ne savons pas combien de temps durera cette pandémie. L’inquiétude, l’anxiété et la perte de notre sentiment de sécurité font que nous ne nous sentons plus en paix. Pour bien vivre, nous avons besoin de soutien.

    Frères et sœurs, notre texte d’aujourd’hui, dans Jean 20, montre que les disciples ont également vécu des traumatismes. Ils ont connu deux grandes épreuves. D’abord, ils ont perdu Jésus, leur maître. Ce Jésus, qui était leur pilier, leur principal soutien, est mort impuissant sur la croix comme un grand criminel. En outre, les disciples ont subi des pressions et des menaces politiques. Ils craignaient que les dirigeants juifs qui avaient arrêté et tué Jésus ne les trouvent.

    C’est pour cela qu’ils tenaient leurs réunions dans des maisons aux portes bien fermées. Ainsi, lorsque nous vivons des situations où dominent la peur et l’anxiété, ce texte contient des leçons précieuses pour nous.

    1. Jésus veut que nous connaissions la paix

    Le Seigneur Jésus a compris que le plus grand besoin humain est de se sentir en paix, même s’il est très difficile de trouver la vraie sécurité ou la sérénité dans ce monde. Nous sommes souvent trompés par le monde, qui nous pousse à croire que si on est beau, riche, célèbre ou expert, alors on a la paix intérieure.

    Cependant, les faits prouvent que la réalité est différente. Nous voyons souvent que des acteurs ou actrices, des personnalités publiques, des politiciens, des hommes d’affaires et ceux qui ont tout selon les normes du monde, sont en fait dépendants de somnifères, de sédatifs, d’alcool ou de stupéfiants. Il semble que les personnes très riches, très célèbres et ayant très bien réussi ne soient pas heureuses. Certaines mettent même fin à leur vie de manière tragique. La raison en est qu’ils n’ont pas la vraie paix.

    La source de la vraie paix ne se trouve pas dans ce monde, car ce monde est maudit (Genèse 3/17) et la poursuite des biens de ce monde conduit au néant. La Bible dit clairement que le monde et tout ce qu’il contient se dirige vers la destruction. On ne connaît la vraie paix que quand on fait l’expérience de la rencontre avec le vrai Dieu et que les péchés sont pardonnés.

    Jésus, qui connaissait les besoins humains, s’est adressé aux disciples craintifs en disant « La paix soit avec vous » (v. 21). Sœurs et frères, Jésus désire qu’au milieu du chaos de ce monde, la paix de Dieu garde nos cœurs et nos esprits. Car seule cette paix, qui ne vient pas du monde, peut résider en permanence dans nos cœurs. On ne peut voler ni détruire la paix de Dieu, et les situations ou les conditions de vie n’y changent rien. Seul le Seigneur Jésus peut donner la vraie paix. Lui seul peut apaiser nos âmes au sein du chaos et de toutes les tempêtes qui traversent nos vies.

    Êtes-vous prêts à accepter cette paix de Jésus ?

    2. Jésus nous a donné le Saint-Esprit

    L’autre message porteur de joie est que Jésus a donné son Esprit à ses disciples. Nous lisons dans Jean 20/22 que Jésus a rencontré ses disciples et a soufflé sur eux son Esprit Saint. C’est l’accomplissement de ce qu’il avait promis dans Jean 14/16-17, 16/7-14, concernant l’Esprit de Dieu qui réconforte et fortifie les disciples.

    Lorsque les disciples n’avaient pas encore reçu le Saint-Esprit, ils éprouvaient de la peur et de l’anxiété, et se décourageaient facilement. Ils se sont dispersés lorsque Jésus a été arrêté, puis beaucoup ont tout abandonné et sont retournés à leurs anciennes vies et professions.

    Pourquoi les disciples se sont-ils découragés si facilement ? La réponse est qu’ils n’avaient pas encore reçu le Saint-Esprit. C’est pourquoi lorsque Jésus les a retrouvés, il a donné son Esprit pour les fortifier et les soutenir.

    Pour nos frères et sœurs qui travaillent dans le secteur de la santé, ces années ont été difficiles à cause du COVID-19. Même les pays développés dotés de services et d’équipements médicaux de haute qualité ont été submergés par cette situation. Nous avons entendu des témoignages de nombreux enfants de Dieu qui ont failli abandonner et étaient désespérés ; mais, quand ils se sont tournés vers Dieu, l’Esprit de Dieu leur a réellement donné force et soutien (Esaïe 40/31).

    Nous rencontrons souvent des difficultés dans nos vies : une maladie inguérissable, une entreprise en déclin, la perte d’un être cher ou d’autres problèmes. Beaucoup de choses nous donnent envie d’abandonner ou de désespérer, mais si nous nous tournons vers Dieu, l’Esprit de Dieu renouvellera nos forces. Non seulement l’Esprit de Dieu nous accompagne, mais il nous permet aussi de continuer à marcher, et même de courir, en répondant à l’appel de Dieu dans nos vies.

    Êtes-vous prêt à recevoir le Saint-Esprit ?

    3. Jésus veut que nous soyons ses témoins

    Le message suivant du Seigneur Jésus à ses disciples est d’être messagers de Dieu dans le monde. Les disciples étaient les témoins vivants de la façon dont Jésus vivait, servait tout un chacun et prêchait la Bonne Nouvelle. Ils ont été témoins de la mort de Jésus sur la croix en sacrifice pour les péchés de l’humanité. Ils ont été les premiers à voir Jésus ressuscité d’entre les morts. Ils ont été témoins de tous ces événements, et ils ont été chargés de partager ces expériences avec le monde.

    Mes chers frères et sœurs, l’appel à être témoins de Dieu n’est pas seulement pour les apôtres, mais c’est aussi pour nous aujourd’hui. Nous avons la responsabilité de dire ce que Jésus a fait il y a 2 000 ans, et ce que Dieu fait aujourd’hui.

    Nous pourrions nous demander : Puis-je faire cela ? La réponse, bien sûr, est oui, car le SaintEsprit nous a aussi été donné.

    Y aura-t-il quelqu’un pour croire à mon message ? C’est l’Esprit de Dieu qui agira chez les auditeurs. L’important c’est juste de parler. Rappelez-vous, mes frères et sœurs, témoigner est un commandement, pas une invitation ou une option.

    Il y a au moins deux manières pour nous d’être témoins de Dieu.

    Premièrement, nous pouvons témoigner verbalement.

    Cela signifie dire à nos voisins que Dieu aime toute l’humanité, malgré le péché des êtres humains. Dieu a manifesté son amour pour nous car il est venu dans le monde, devenant humain en Jésus-Christ. Il a offert un moyen de pardonner les péchés par la mort de Jésus sur la croix. Quiconque se repent verra ses péchés pardonnés et sera adopté comme enfant de Dieu. Ce message peut être véhiculé par le langage parlé ou écrit.

    Deuxièmement, nous pouvons témoigner par notre mode de vie. Cela signifie nous comporter avec tous ceux qui interagissent avec nous en reflétant la vérité de Dieu. C’est ce qu’on appelle l’évangile ouvert : lorsque nos vies reflètent vraiment la vie du Seigneur Jésus-Christ. Demandons la puissance du Saint-Esprit pour nous pousser à vraiment témoigner, afin que les gens se tournent vers la vérité de l’évangile. Que l’Esprit de Dieu nous permette de témoigner pour la gloire de Dieu. Emmanuel.


    —Natanael Sukamto, pasteur de la congrégation GITJ (Gereja Injili di Tanah Jawa) à Sembaturagung, Pati, Java central, Indonésie.

  • Présentation de la Famille Mondiale

    Iglesia Cristiana de Paz en México

    Conférence des membres – ICOMB

    Dirigée par le pasteur Carlos Ortega, la conférence mexicaine compte actuellement neuf congrégations et 479 membres baptisés. Le 5 février 2022, la Conférence des Frères mennonites du Mexique, plus connue sous le nom d’ICPM (Iglesia Cristiana de Paz en México), célébrera son assemblée annuelle avec ses neuf églises membres, deux de la ville de Tijuana, une de l’État de Mexico, une de la ville de Colima et cinq de la région métropolitaine de Guadalajara dans l’État de Jalisco.

    Cependant, les infections par le nouveau variant du SARS-Covid (Omicron) se sont largement répandues au cours de ces premières semaines de l’année. Priez pour que tous les pasteurs puissent être présents et n’aient pas de problèmes de santé, et que cet événement remplisse son objectif d’unir et de renforcer les églises du Mexique. 

    Prédication de l’Évangile sur une colline à Tijuana 

    Pastor Gilmar Reyes of the Cruising for Jesus Church walks the streets of Tijuana with a megaphone and a message.

    Comme Jean le Baptiste, le pasteur Gilmar Reyes de l’église Cruising for Jesus, un jour avant l’événement d’évangélisation, s’est levé tôt avec un mégaphone pour parcourir les rues en terre du quartier de Lomas del Encinal, sur une montagne de la ville de Tijuana, au Mexique, afin d’inviter tous les voisins de ce quartier à un événement où l’Évangile serait partagé et prêché.

    L’événement a eu lieu le 8 janvier 2022, ils ont également eu l’occasion de partager différents services communautaires tels que des soins médicaux, de la nourriture et des jouets pour les enfants. 

    Formation à l’intérieur et à l’extérieur du Mexique 

    Grâce à Dieu et à la formation de l’Institut Aquila et Priscilla du Paraguay, l’année dernière (2021) plusieurs responsables et pasteurs de la Conférence HM au Mexique, ont été formés comme enseignants pour donner des cours dans les différentes églises de l’ICPM. Cet institut a été une grande bénédiction pour les églises et constitue un outil qui nous aide à former des disciples et à assurer la maturité spirituelle des frères.

    D’autre part, cette année (2022), deux jeunes mariés de l’église de La Cantera seront envoyés étudier à l’Institut IBA à Asunción, au Paraguay. Ils ont exprimé ce qui suit : « nous savons que la volonté de Dieu est bonne, agréable et parfaite, nous avons une grande peine pour les églises de notre pays, nous avons un cœur volontaire et nous souhaitons nous préparer et retourner travailler dans les églises de notre conférence ». Ces paroles ont encouragé l’église à les soutenir dans leur croissance et leur appel de Dieu.

    Prions pour que Dieu continue à fournir les moyens à l’église du Mexique de continuer à se former et à se préparer pour la gloire de Dieu. 


    ICOMB
    La Communauté internationale des Frères Mennonites (ICOMB) est composée de 22 églises nationales dans 19 pays. L’ICOMB compte également des membres associés dans plus de 20 pays, tous à des stades différents sur la voie de l’adhésion à part entière. L’ICOMB existe pour faciliter les relations et les ministères afin d’améliorer le témoignage et le discipulat de ses églises nationales membres – connecter, renforcer et élargir la famille mondiale de l’ICOMB.  
  • « L’idée que le peuple de Dieu est partout est réelle, déclare Benjamin Isaak-Krauß, pasteur de l’église mennonite de Frankfort. Les Assemblées réunies de la Conférence Mennonite Mondiale, 2 fois par décennie, sont l’occasion de se rendre compte de cette réalité. Mais, tandis que les membres prennent conscience de la crise climatique, certains s’inquiètent du coût environnemental de ce voyage.  

    La CMM a interrogé deux mennonites allemands qui réfléchissent à ces questions. 

    Pas de paix sur une planète trop chaude

    « Le changement climatique, c’est le sujet de notre époque. Une paix juste n’est pas possible sur une planète plus chaude de trois degrés, » déclare Benjamin Isaak-Krauß.  

    David Lapp Jost, un américain qui travaille pour le comité mennonite pour la paix allemand est d’accord : « Les sécheresses et l’augmentation de la température engendrent des conflits sur le terrain. C’est un élément de la guerre en Syrie… et cela jouera certainement un rôle dans bien d’autres guerres. Le déplacement de personnes, la souffrance, c’est terrible. » 

    Une incarnation de la Pentecôte   

    De plus, dans un monde globalisé et avec la montée des nationalismes, il est important « d’avoir cette expérience concrète de pouvoir louer avec des chrétiens de partout dans le monde qui ont l’air différents et parlent différemment et croient différemment mais qui sont tout de même liés les uns aux autres par Jésus et le Saint Esprit, » témoigne Benjamin Isaak-Krauß. 

    « Dans un monde de plus en plus clivé, les espaces qui favorisent le dialogue constructif au-delà des différences nationales, sociales et politiques se font rares, » déclare David Lapp Jost. « J’espère que la CMM est un rassemblement de personnes qui choisissent d’être ensemble et peuvent s’enrichir mutuellement et partager leurs vies les uns avec les autres. » 

    « J’aimerais beaucoup aller en Indonésie pour pouvoir rencontrer toutes ces personnes qui, d’une certaine façon, me montrent la voie, m’apprennent à être ouvert à des amitiés malgré la différence. » 

    L’Église travaille surtout au niveau local, mais si nous n’étions pas reliés à l’Église mondiale, nous ne pourrions pas connaitre le Saint Esprit comme il a été incarné à la Pentecôte, selon David Lapp Jost.  

    Ê partir de la Pentecôte, l’Église est une institution à l’intention claire. « Au cœur de la mission de l’Église il y a cette unité au-delà des divisions nationales et l’enrichissement mutuel. » 

    Une communion mondiale de vraies personnes  

    Adolescent, Benjamin Isaak-Krauß ne s’est pas contenté d’assister au Sommet Mondial de la Jeunesse et à la 15e Assemblée réunie au Paraguay ; il a passé six mois dans ce pays pour apprendre à connaître les communautés mennonites locales.  

    En participant à l’Assemblée de la CMM, son sentiment de communauté est passé du local au mondial. Il a noué des amitiés durables et, pour la 16e Assemblée, il a organisé un minitour pour de jeunes Allemands qui ont passé plusieurs semaines aux États-Unis à faire connaissance avec les communautés mennonites locales – urbaines et rurales, conservatrices et progressistes. 

    Ce fut une expérience transformatrice « de voir des frères et sœurs en Christ dans un autre endroit », qui a culminé au GYS « avec tous ces gens de mon âge, venus du monde entier, et ensuite, l’Assemblée avec encore plus de monde.  Le concept de communion mondiale devient une réalité palpable, avec laquelle vous pouvez interagir – des vraies personnes ! »  

    « Ce qui nous transforme, ce ne sont pas les événements planifiées, ce sont les rencontres », selon Benjamin Isaak-Krauß. Ces rencontres sont plus faciles lors de rassemblements en personne, mais même une Assemblée en ligne, bien pensée, peut donner lieu à cette intersection entre les chemins que nous avons choisis et ceux des autres que nous y croisons. »  

    Changement climatique et Assemblée réunie 

    Ê présent, lorsqu’il y a des catastrophes naturelles dans le monde, elles  se produisent là où vivent nos amis.  

    L’aspect communautaire qui est au cœur de la foi et de la pratique mennonites est essentiel à notre approche du changement climatique.  

    David Lapp Jost espère que la CMM pourra « faciliter la conversation sur les conséquences du changement climatique sur les pays du Sud, et comment amener les pays du Nord à être solidaires. »  

    « Il serait vraiment dommage que les personnes préoccupées par les questions climatiques n’aillent plus aux rencontres de la CMM », déclare Benjamin Isaak-Krauß. « Je crois qu’il faut continuer de venir pour nous confronter au fait que nous formons un seul corps avec tous ceux qui sont touchés par le changement climatique. » 

    En tant qu’Église de paix, les membres de la Conférence Mennonite Mondiale doivent « se demander comment nous participer à ce mouvement mondial en nous repentant et en changeant nos mauvais systèmes. » 

    « Espérons que le Saint-Esprit y parviendra », déclare David Lapp Jost. 

    Étapes concrètes  

    • Les membres de la paroisse renoncent à une chose – que ce soient la consommation de viande, l’utilisation de véhicules privés, partir en vacances en avion, etc… – pour compenser les émissions carbones des membres qui assisteront à l’Assemblée. 
    • Dialoguez avec les agriculteurs des bonnes pratiques. Achetez vos produits au marché.  
    • Vivez simplement. Réutilisez et réparez quand c’est possible. Réduisez l’utilisation des combustibles fossiles dans vos transports et votre chauffage.  
    • Renseignez-vous sur les problèmes liés au climat en Indonésie, par exemple la déforestation et la pollution générée par les décharges provenant des pays occidentaux.  
    • Prévoyez déjà la prochaine assemblée en Afrique en investissant dans des relations et des initiatives durables sur place, et en planifiant des déplacements à faible émission de carbone (à vélo, par exemple).  

     

  • Le mois dernier, nous avons examiné les mesures prises par les Églises en matière de protection de la création. Cette semaine, nous nous penchons sur les domaines que les Églises aimeraient mieux maîtriser. En d’autres termes, qu’est-ce que les Églises souhaiteraient faire davantage ? 

    1. Les participants souhaitent s’informer sur plusieurs points clés de la protection de la création. 

    Les participants croient que leurs Églises sont surtout intéressées par deux catégories générales de protection de la création. 

    Premièrement, les gens veulent apprendre comment la protection de la création peut être mieux intégrée à la compréhension de la Bible et à leurs pratiques liturgiques (éléments indiqués en bleu dans ce tableau) (à l’exception de la prière, peut-être parce qu’elle n’est pas considérée comme quelque chose qui s’apprend). 

    Deuxièmement, les personnes interrogées se sont intéressées à ce qui est le plus efficace pour réduire notre impact sur la terre (points indiqués en vert). 

    Lorsqu’on leur demande quelles ressources ils utilisent, les gens pensent avant tout à des documents variés, y compris des ressources en ligne. En outre, de nombreuses personnes ont souligné 1) le rôle important d’une variété d’organisations de protection de la création qui fournissent de bonnes ressources, et 2) l’importance de leurs ressources humaines – des individus clés qui sont fortement motivés et/ou ont une expertise dans des domaines qui peuvent aider l’Église. 

    « Les ressources humaines et techniques, nous les avons, car nous avons quelques professionnels qui peuvent animer les discussions et aider à diffuser des idées et des actions à mettre en place », dit Martha Moreno, membre de Iglesia Evangélica Mononita “Jesús el Buen Pastor”, à Guyaquil en Équateur. 

    2. Les personnes interrogées qui constatent d’avantage d’impacts du changement climatique sont plus désireuses de s’informer sur la protection de la création. 

    Pour toutes les catégories, à l’exception de la prière, il existe une forte corrélation entre l’intérêt des personnes à s’informer sur un sujet et les problèmes environnementaux qu’elles ont remarqués dans leur propre contexte. C’est logique – les personnes qui subissent ou sont conscientes des impacts environnementaux sont plus susceptibles de se sentir concernées par ces questions. Cela permet de penser que les Églises peuvent motiver leurs membres en les sensibilisant davantage. Cela suggère également que les Églises voudront en savoir plus sur ces questions au fur et à mesure que l’impact de la crise environnementale augmentera. 

    Les personnes qui déclarent être conscientes des problèmes environnementaux s’engagent-elles réellement davantage dans des actions en réponse à ces problèmes ?  

    La réponse est oui, mais avec une réserve cette relation est moins forte. En d’autres termes, les personnes qui sont plus conscientes des problèmes environnementaux sont beaucoup plus intéressées par l’apprentissage de ces problèmes, mais seulement un peu plus susceptibles de s’engager dans des actions. 

    Le travail avec les Églises devrait fournir des ressources pour l’apprentissage, mais devrait s’efforcer d’aider les églises à traduire ces ressources en actions. 

    3. Les Églises sont un peu moins intéressées par les informations sur les activités publiques. 

    Ce mois-ci, nous constatons une fois de plus que les personnes interrogées sont moins intéressées par l’engagement au niveau civique, comme le plaidoyer politique ou l’engagement dans des initiatives communautaires (éléments violets et jaunes dans la carte ci-dessous). Cependant, ces intérêts varient davantage selon les régions ; par exemple, l’intérêt pour le plaidoyer était nettement plus élevé en Afrique et en Amérique du Nord. Les Églises semblent se concentrer davantage sur leur communauté locale plutôt que de s’engager plus largement auprès du gouvernement, des entreprises ou des organisations.  

    Pourcentage de personnes interrogées se disant intéressées par l’apprentissage des thèmes liés à la protection de la création

    Les communautés religieuses se font de plus en plus entendre car elles reconnaissent l’importance de leur voix morale, et la façon dont le travail en commun crée des changements qui multiplient les actions locales. En tant qu’anabaptistes/mennonites, nous devrions considérer l’engagement plus large comme une opportunité de partager notre voix et d’apporter des changements efficaces au niveau du système. 

    « En tant qu’Église, nous devrions assumer nos responsabilités et apprendre à nos membres à comprendre la valeur et l’importance d’en savoir plus sur la nature et le changement climatique. Nous devrions apprendre qu’il est facile de changer notre mode de vie, et que le danger est réel si nous n’en sommes pas conscients. Quelques changements dans notre mode de vie peuvent avoir un grand impact sur notre avenir », dit Emmanuel Mahendra, de Mennonite Church Dhamtari, en Inde.     

    Emmanuel Mahendra

    « Ne vous concentrez pas uniquement sur la responsabilité personnelle. Le changement individuel est important, mais ce n’est pas suffisant. Nous devons apprendre la nature systémique de la situation », déclare Kyle Penner, pasteur de Grace Mennonite Church à Steinbach dans le Manitoba au Canada. 

    Comme l’illustrent les deux citations ci-dessus, les gens ont besoin de sentir que leurs actions sont efficaces. Lorsqu’ils en voient directement les effets, ou lorsqu’ils sentent que l’action mène à des changements systémiques plus importants, ils sont encouragés à poursuivre.  

    Il est important de mobiliser à la fois le changement de comportement individuel et le plaidoyer systémique. Nous sommes plus efficaces lorsque nous travaillons ensemble en tant que communauté pour prendre fidèlement soin de la création à de multiples niveaux. 


    Réponse 

    S’impliquer dans le changement systémique est souvent plus facile qu’on ne le pense ! Cela peut être un élément clé pour rassembler les communautés de foi d’une manière nouvelle afin de rendre soin de la création. 

    Le plaidoyer peut faire partie des pratiques spirituelles d’une Église et contribuer à la croissance spirituelle dans le cadre du travail pour la paix. Elle peut aussi être un moyen d’amplifier les actions que les églises entreprennent à d’autres niveaux. 

    Le Mennonite Central Committee dispose d’une boîte à outils pour le plaidoyer qui peut être adaptée au contexte spécifique de votre pays.

    Ceci est une série de publications sur les problèmes environnementaux et l’Église mondiale.

    Ces témoignages mettent en lumière : 

    a) l’impact des dégradations environnementales sur les anabaptistes-mennonites,
    b) ce que les anabaptistes-mennonites pensent des problèmes environnementaux,
    c) ce que font les anabaptiste-mennonites en réponse. 

    Histoire #1: L’impact des crises environmentales sur la communauté des églises
    Histoire #2: Que ressent-on face aux problèmes environnementaux ?
    Histoire #3: Quelles sont les interactions entre le changement climatique et les autres enjeux communautaires ?
    Histoire #4: Nos églises et nos responsables sont-ils actifs au service de la création ?
    Histoire #5: Comment les églises prennent-elles soin de la Création ?
    Histoire #6: Qu’est-ce qui aiderait les Églises à s’engager davantage dans la protection de la création ?
  • Les discours de haine et d’intolérance ne faisant que s’amplifier autour de nous, notre communauté chrétienne d’Indonésie a une vocation difficile. De nombreux groupes ainsi que des écoles islamiques travaillent activement à faire de la République d’Indonésie un pays ayant une idéologie religieuse nationale : un pays islamique. Ce mouvement s’est renforcé ces 10 dernières années avec l’émergence de politiques identitaires lors des élections législatives centrales et régionales.

    Pourtant, Dieu ne s’est pas trompé en nous plaçant ici et maintenant, dans ce pays ayant la plus grande population musulmane du monde (environ 229 millions de musulmans sur une population de 271 millions de personnes, soit environ 84%). Notre appel est de faire briller la lumière de Dieu au sein de cette nation.

    Comment vivre notre vocation parmi nos frères et sœurs musulmans ? Le passage de Genèse 12/1-5 nous enseigne certains principes qui, si nous les appliquons sérieusement, nous encouragent à persévérer dans notre appel, même si les difficultés et les oppositions sont nombreuses.

    1. Le Dieu qui nous appelle est Emmanuel

    Sœurs et frères, notre texte nous décrit l’appel d’Abram à quitter sa communauté d’origine, sa famille et son pays. Cet appel lui a coûté beaucoup.

    Abram a dû quitter tout ce qui lui était familier, une vie bien installée et une famille de sculpteurs. Les spécialistes de la Bible expliquent que la famille d’Abram avait une entreprise prospère de fabricant d’idoles. Nous savons tous que quitter un lieu familier et partir loin pour commencer une nouvelle vie n’est pas facile. C’est ainsi que nous apprenons le sens de l’obéissance aux commandements de Dieu.

    Abram a dû quitter sa famille élargie. La conséquence de ce commandement est qu’il s’est coupé de ses racines culturelles et de sa communauté d’origine. Quitter ses amis, sa famille et tous ses souvenirs a été très douloureux. C’est cela, obéir à un commandement.

    Aura-t-il une vie meilleure ailleurs ? Pourra-t-il retrouver une communauté aussi fraternelle que celle qu’il avait ? Peut-on créer une entreprise si tard dans la vie ? Bien sûr, Abram se posait toutes ces questions. Mais nous voyons qu’Abram a vraiment fait confiance au Dieu qui l’avait appelé et qui l’a fidèlement accompagné.

    Nous aussi, nous sommes invités à croire que le Dieu qui a appelé Abram est le même Dieu qui nous appelle à vivre selon sa volonté et sa gloire là où nous sommes. Dieu veut que nous soyons ses représentants, que nous diffusions sa vérité et que nous parlions de Dieu à tous ceux qui nous entourent. Comme Abram, nous savons que cet appel n’est pas facile et qu’il nécessite un véritable effort. Nous croyons que si Dieu était avec Abram tout au long de sa vie, Dieu sera également avec nous tout au long de notre vie. Dieu est Emmanuel, Dieu avec nous.

    2. Le Dieu qui nous appelle est Fidèle

    Un ami m’a dit un jour que la vérité se révèle à l’épreuve du temps. Après avoir étudié l’histoire de la vie d’Abram, j’ai mieux compris le sens de cette phrase. Nous y voyons la preuve que le Dieu qui a appelé Abram est un Dieu qui tient ses promesses.

    Non seulement Dieu a été présent tout au long du voyage, mais il a aussi pris soin de sa famille élargie. Remarquez comment Dieu a béni sa famille lorsqu’il vivait dans le Néguev où il y avait une famine (Genèse 12/10-20), puis lorsqu’il s’est enfui en Égypte, et pendant son exil en Égypte. Remarquez aussi comment Dieu a délivré sa famille de la captivité des rois (Genèse 14/1-16); et comment Dieu a sauvé Lot de Sodome et Gomorrhe (Genèse 19/1-29). Dieu a aussi sauvé et protégé la femme d’Abram, Agar (Genèse 16/1-14) et leur fils Ismaël (Genèse 21/14-20).

    Frères et sœurs, nous sommes conscients que répondre à l’appel de Dieu dans nos vies ne fait pas disparaître les problèmes. Au contraire, alors que nous essayons de répondre de tout notre cœur à son appel, de nouveaux problèmes surviennent. Aujourd’hui, le parcours de vie d’Abram nous montre que lorsqu’il essaie d’obéir aux commandements de Dieu de tout son cœur, Dieu est fidèle et “fait sa part”. Dieu soutient, aide, accompagne et bénit Abram.

    Nous, chrétiens qui vivons au milieu d’une nation dont la majorité ne connaît pas le vrai Dieu, connaissons l’intimidation. Nous rencontrons des problèmes supplémentaires pour obtenir des permis pour la construction de lieux de culte, ou bien il arrive que des lieux de culte ayant été utilisés depuis des décennies soient soudainement fermés sans raison valable. Nous savons que des chrétiens n’ont pas été promus parce qu’en tant que croyants fidèles, ils ne voulaient pas participer à la malhonnêteté, à la corruption et au compromis. Mais nous croyons que la puissance de Dieu est plus forte. Les gens peuvent essayer de nous empêcher d’être bénis, mais le Seigneur Jésus trouvera toujours une manière de nous bénir. Dieu nous appelle à vivre pour Lui, et est sûrement responsable des conséquences de nos décisions.

    3. Dieu qui nous appelle nous demande de répondre par l’obéissance

    Sœurs et frères, nous comprenons tous que depuis le tout début, lorsque Dieu a créé l’humanité, Dieu a voulu faire de l’homme l’objet de son amour. Avant que les êtres humains ne tombent dans le péché, nous lisons de belles histoires touchantes sur la relation étroite qui existait entre les êtres humains et Dieu. Dieu veut que les relations brisées soient réparées et que les images déformées que l’on a de soi soient restaurées. Dieu veut être obéi.

    L’histoire d’Abram, qui a obéi aux commandements de Dieu, devient pour nous un modèle à imiter. Tout comme nous, Abram à son époque, a fait face à de nombreuses difficultés et tentations. L’une des souffrances d’Abram était que lui et sa partenaire (Saraï) n’avaient pas eu l’enfant promis par Dieu (Genèse 18/11). Même lorsque Dieu a répété sa promesse (Genèse 17/17), Abram avait des doutes. Mais Abram a choisi de continuer à faire confiance à Dieu, obéissant de tout son cœur, jusqu’à ce que Dieu lui donne finalement Isaac. Mais le défi de l’obéissance d’Abram n’était pas terminé, car Dieu l’a de nouveau testé en lui demandant de sacrifier Isaac sur le mont Moriah (Genèse 22/1- 12). De nouveau, nous constatons l’obéissance absolue et inconditionnelle d’Abram à l’appel du Seigneur Dieu.

    Frères et sœurs, je crois que Dieu ne nous a jamais appelés ou placés à tort dans ce pays où la majorité de la population ne sait pas qui est le Seigneur Jésus-Christ, où les disciples de Jésus sont ridiculisés et intimidés. C’est ainsi que notre obéissance est mise à l’épreuve. Nous avons le choix : abandonner face aux défis et aux oppositions, ou obéir à Dieu quel qu’en soit le prix.

    L’Indonésie a besoin de notre témoignage en tant qu’enfants de Dieu qui osent vivre l’obéissance à la vérité de Dieu, mettant en pratique cette vérité dans la vie quotidienne. Dans nos communautés, nous sommes appelés à être des agents de paix pleins d’amour. Obéir à Dieu ne signifie pas que nous n’aurons pas de problèmes, mais Dieu nous bénira.


    —Natanael Sukamto, pasteur de la paroisse GITJ (Gereja Injili di Tanah Jawa) à Sembaturagung, Pati, Java central (Indonésie).

  • Chers anabaptistes de tous les continents

    Cette lettre est un appel à la prière pour la paix en Ukraine et pour le bien-être des chrétiens anabaptistes qui vivent sous la menace d’une invasion militaire étrangère.  

    Des centaines de milliers de mennonites germanophones vivaient autrefois en Ukraine. Presque tous ont émigré ou ont été chassés de force pendant les bouleversements politiques de la fin du XIXe et du XXe siècle.  

    Aujourd’hui, il y a plusieurs églises mennonites en Ukraine. Les responsables des frères mennonites ont été un phare pour le rétablissement de la paix et le salut, même si la guerre dans la province orientale de l’Ukraine s’envenime depuis 2014.  

    Ces dernières semaines, des soldats russes sont arrivés à la frontière ukrainienne, faisant craindre une invasion imminente. Priez pour la paix en Ukraine, en Russie et dans toutes les nations impliquées dans ce conflit.  

    Priez pour les églises en Ukraine qui exercent leur ministère en ces temps difficiles.

    Sœurs et frères bien-aimés en Ukraine 

    Les anabaptistes-mennonites du monde entier sont attristés de voir que vous devez vivre avec des nuages de guerre à l’horizon. 

    En cette période de tension et d’attente, sachez que nous nous souvenons de vous et que nous prions pour la paix de votre nation. 

    Nous implorons Dieu pour susciter des artisans de paix et des dirigeants avisés en Ukraine, en Russie, aux États-Unis et en Europe. Que Dieu vous fortifie dans votre corps et votre esprit, en pourvoyant à tous vos besoins physiques et spirituels en ces temps difficiles.

    Avec l’apôtre Paul, nous disons, « Le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés à sa gloire éternelle en Christ, vous rétablira lui-même après que vous aurez souffert un peu de temps ; il vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables. Ê lui la domination pour les siècles ! Amen. » (1 Pierre 5/10-11) 

    Seigneur, entends notre appel à l’aide et aie pitié.
    Dans le nom de Jésus,   

    J. Nelson Kraybill 
    Président, Conférence Mennonite Mondiale   

  • Des étudiants burkinabè écrivent l’histoire de l’Église africaine  

    Un étudiant burkinabè regrette que l’Église d’Afrique soit « comme une pirogue qui part sans laisser de trace ». Anicka Fast s’est engagée à changer cette réalité, en enseignant aux étudiants de l’Université chrétienne Logos de Ouagadougou à collecter l’histoire orale et à rédiger des biographies de chrétiens africains.  

    Durant l’année universitaire 2020-2021, une classe de 34 étudiants de dix familles d’Églises différentes a étudié le christianisme en Afrique. En tant qu’enseignante, je voulais qu’ils prennent conscience du rôle central des chrétiens africains dans la propagation de l’Évangile en Afrique. En même temps, je voulais qu’ils reconnaissent leur propre rôle potentiel dans la préservation des récits de cette activité missionnaire.  

    Chrétiens d’Afrique 

    Pour intégrer ces deux objectifs, j’ai organisé le cours autour de biographies. Nous avons exploré des thèmes historiques clés – le colonialisme, les mouvements d’Églises indépendantes, la persécution et les initiatives missionnaires africaines – à travers le prisme de récits de vie de chrétiens africains. Les étudiants ont été fascinés par les royaumes perdus de la Nubie et les statistiques choquantes de la traite des esclaves. Ils ont saisi l’importance de prophètes comme Kimpa Vita et William Wade Harris qui ont ancré le christianisme dans les cultures et les contextes africains. Leurs épaules se sont affaissées lorsqu’ils ont découvert la trahison de l’évêque nigérian Samuel Ajayi Crowther par ses jeunes collègues blancs. Et chacun s’est outillé, à travers des exercices pratiques, pour écrire sa propre biographie d’un chrétien burkinabè.  

    Retour aux sources 

    Le dernier jour, j’ai demandé aux étudiants ce qu’ils retiendraient de ce cours. Leurs réactions ont été fortes et ont suscité la réflexion. Plusieurs étudiants ont été étonnés d’apprendre que l’Église en Afrique était présente bien avant l’arrivée des puissances coloniales. Ils ont considéré que cela changeait la donne. Zongo Sibiri Samuel, l’un des étudiants les plus anciens, a commenté le fait que de nombreuses contributions importantes des chrétiens africains à l’Église en Afrique restent inconnues et non documentées. Il a déploré que l’Église africaine soit « comme une pirogue qui part sans laisser de trace ». En même temps, lui et d’autres ont exprimé leur sentiment que, malgré les difficultés persistantes d’accès aux sources et aux récits, ils avaient maintenant « des outils pour écrire l’histoire ».  

    Un mouvement qui se poursuit 

    Je suis enthousiaste à l’idée de travailler aux côtés de ces historiens africains. Mais je suis aussi frappée par les barrières persistantes qui font que certaines histoires ont encore bien plus de poids que d’autres. Je suis reconnaissante d’avoir l’occasion d’être en Afrique et de participer au mouvement missionnaire qui fleurit sur ce continent depuis les temps anciens : un mouvement diversifié, fidèle, et inspiré par l’Esprit.  

    Anicka Fast, ouvrière pour le Mennonite Mission Network (MMN) et le Comité central mennonite (MCC) 


    Tiéba Traoré, entouré de sa famille, vers 1985 (au moment de son baptême ou peu avant), à Kotoura.  Photo: Anne Garber Kompaoré 

    Tiéba Traoré (1958-1994), évangéliste et leader d’Église 

    Tiéba Traoré a joué un rôle-clé dans le développement des communautés mennonites au Burkina Faso. Sa biographie, rédigée par un étudiant, permet de (re)découvrir cette figure trop méconnue de l’Église africaine. Extraits.  

    Tiéba Traoré est né en 1958 à Kotoura, à l’ouest du Burkina Faso. En 1982, deux missionnaires de l’Africa Inter-Mennonite Mission (AIMM), Anne Garber et Gail Wiebe, sont arrivées à Kotoura. Tiéba leur a servi de traducteur senoufo-français. Curieux au sujet de Dieu, il était content d’entendre la bonne nouvelle. Lors d’une campagne d’évangélisation en 1983 avec un évangéliste venu de la Côte d’Ivoire, il fut le premier à donner sa vie à Jésus. Sa première femme Mariam décida de se convertir aussi. En 1985, Tiéba et quatre autres personnes furent les premiers chrétiens à être baptisés parmi le peuple sénoufo.  

    Après son baptême, Tiéba vivait une vie pieuse et annonçait la Parole de Dieu. Un jour, quand un renommé voleur a volé son mil, Tiéba alla lui donner encore plus de mil au lieu de lui faire du mal. (…) Les chrétiens des trois villages – Kotoura, Kangala et Sayaga – se sont mis ensemble pour aller évangéliser au village voisin de Sokouraba. Tiéba et deux autres frères chrétiens, Larito et Joël Traoré, visitèrent régulièrement les nouveaux convertis et collaborèrent avec les Assemblées de Dieu dans les campagnes d’évangélisation.  

    Tiéba décéda d’une méningite le 22 février 1994 à l’âge de 36 ans. (…) Mais Dieu veilla sur son Église pour qu’elle ne meure pas. L’Église de Kotoura, l’une des premières assemblées de l’Église évangélique mennonite du Burkina Faso, a continué à se développer, d’abord sous la direction des anciens, puis des pasteurs Mamadou Traoré et Daouda Traoré. Elle est un héritage de la vie et du témoignage de Tiéba Traoré.  

    Josué Coulibaly 


    Pour aller plus loin… 

    Le site du DIBICA compte presque 3000 biographies, dont environ 500 en français. Pour lire la version intégrale de la biographie de Tiéba Traoré et celle d’autres chrétiens burkinabè, écrites par les étudiants à Logos, voir : www.dacb.org/fr/sort/stories/burkina-faso 

  • Le 23 septembre 2021, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, déclarait que le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat était un « code rouge pour l’humanité ». Et pourtant, Guterres restait optimiste, affirmant qu’ « il n’est pas trop tard pour agir afin que l’action climatique contribue à la paix et à la sécurité internationales. » Selon Guterres, les nations doivent travailler ensemble car, aujourd’hui, la question de la paix ne peut être séparée de celle du climat. 

    Les chrétiens ont besoin d’un cadre théologique pour lier les problèmes climatiques inquiétants à l’engagement envers la paix. L’histoire de la Création offre ce cadre, dans lequel l’existence de l’humanité s’intègre à l’ordre magnifique du Créateur concernant le climat. 

    Dans la Genèse, le premier livre de la Bible, il y a deux récits de création. La première histoire dans Genèse 1 est bien connue. Dans ce récit, le Créateur créé les cieux et la terre en six jours. La création y est décrite par des paroles ordonnées, poétiques et rythmées, que l’on retrouve dans les rituels religieux ou les cultes du dimanche. 

    Le Créateur voit que le désordre n’est pas bon et il sépare donc la lumière des ténèbres, l’eau de la terre ferme, etc. Ces séparations préparent la venue de l’être humain, le summum de la création. Le sixième jour, Dieu créé l’humain, après la nature, les plantes et les animaux. L’homme et la femme sont créés en même temps à l’image de Dieu. 

    Pourtant, Genèse 2 raconte l’histoire sous un autre angle, en inversant l’ordre de la création. Dieu créé l’homme en premier, puis les plantes, et les animaux. Et enfin, Dieu créé la femme comme aide de l’homme. On peut voir l’importance de l’être humain par sa place, premier et dernier de la création. Mais ici, la création de l’homme, des plantes et des animaux intervient dans le cadre de la création du climat par Dieu. Le texte dit que « il n’y avait encore sur la terre aucun arbuste des champs, et aucune herbe des champs n’avait encore germé, car le Seigneur Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre et il n’y avait pas d’homme pour cultiver le sol ; mais un courant montait de la terre et irriguait toute la surface du sol. Le Seigneur Dieu modela l’homme avec de la poussière prise du sol. Il insuffla dans ses narines l’haleine de vie, et l’homme devint un être vivant. » (Genese 2/5-7) 

    La pluie et le courant sont, en effet, liés au climat. Le mot « courant » peut également signifier vapeur ou brouillard. Des ruisseaux d’eau s’élèvent de la terre pour inonder le sol et arroser la terre sèche. Et la vapeur qui s’échappe du sol remplit l’air d’eau qui tombe sous forme de pluie. On nous raconte ici la belle histoire de l’origine du climat. Ensuite, le premier humain est créé à partir de la poussière du sol – une poussière humide, imprégnée de la brume qui s’élevait de la terre. 

    Voici ce qui est important : plus qu’une histoire de commencement, la création de l’être humain, dans le deuxième chapitre de la Genèse, présente les humains comme faisant partie de l’histoire du climat. Le Créateur prépare le climat avant de créer les êtres vivants, y compris les humains. 

    En tant que premier et dernier de la création de Dieu, l’homme est le protecteur non seulement du jardin mais aussi de toute la création (Genèse 2/15-17). Il doit « cultiver le sol », ce même sol dont il est issu. Mais c’est aussi un sol humide, un sol qui donnera des fruits parce que Dieu l’a préparé en ordonnant le climat et aussi grâce au travail des mains humaines. 

    Ici, le rôle de l’être humain est d’être le médiateur entre la terre et son Créateur. Les humains sont responsables devant le Créateur de la préservation du sol car leur existence dépend de son humidité du point dans ce récit. En tant que tels, les humains ne sont pas seulement les émissaires de Dieu sur la terre mais aussi des médiateurs qui transmettent au Créateur toutes les plaintes des créatures. 

    La prière est la première étape concrète par laquelle nous pouvons exercer notre rôle de médiateur par rapport aux calamités climatiques actuelles. Lorsque nous prions, nous reconnectons notre terre, belle mais abimée, au Créateur. En priant, nous associons notre désir à celui de ceux qui aspirent à une eau et un air purs, car, comme le dit Maxine Burkett, professeur et décideur politique, ceux qui « souffrent le plus [de la catastrophe climatique] sont aussi ceux qui sont le moins responsables de la crise jusqu’à présent ». 

    Lorsque nous prions, Dieu met dans nos cœurs le désir d’agir concrètement en tant qu’individus, communautés de foi ou décideurs pour la paix et la sécurité de notre maison commune. Chers amis, continuons de prier. 

    —Nindyo Sasongko est doctorant en théologie systématique à l’Université de Fordham, New York, théologien en résidence à Manhattan Mennonite Fellowship, NYC, et membre du groupe de travail pour la protection du groupe de travail pour la protection de la création de la Conférence Mennonite Mondiale.  

  • « S’il se passe quelque chose dans le domaine de la recherche, nous voulons le savoir », déclare Kyle Gingrich Hiebert, coordinateur de l’Anabaptist Mennonite Scholars Network (AMSN). 

    L’Anabaptist Mennonite Scholars Network met en relation des étudiants et des professeurs au sein d’un réseau de réseaux. Il favorise les liens au niveau international en matière de recherche et fournit un point de contact pour le partage d’informations et de ressources.  

    « Par exemple, j’enseigne à la Conrad Grebel University College, à Kitchener, en Ontario, au Canada, explique Kyle Gingrich Hiebert, mais je ne sais peut-être pas ce qui se passe à la Canadian Mennonite University, à Winnipeg, au Manitoba, au Canada, pourtant si proche. » Le réseau cherche à combler cette lacune.  

    Lancé dans les années 1990 par Lydia Harder Neufeld du Toronto Mennonite Theological Centre (TMTC), le but initial du réseau était d’aider les étudiants diplômés, en particulier au niveau du doctorat, à entrer en contact avec d’autres chercheurs anabaptistes-mennonites dans leur domaine.  

    « C’était une réponse au besoin d’un réseau plus large, qui dépasserait les programmes universitaires traditionnels mennonite suisse/russe et qui permettrait une plus grande intégration des femmes, » explique Lydia Neufeld Harder.  

    Inactif depuis un certain temps, le réseau a retrouvé une nouvelle énergie sous la direction de Kyle Gingerich Hiebert et de Jamie Pitts (directeurs, respectivement du TMTC et de l’Institut d’études mennonites à AMBS). 

    AMSN ne s’adresse pas seulement aux chercheurs en théologie ou en histoire anabaptiste-mennonite, mais aussi aux chercheurs de tous les domaines qui se considèrent anabaptistes-mennonites et pour qui il existe des liens entre leur travail de recherche et leur foi. 

    Jamie Pitts a d’abord pris contact avec l’AMSN lorsqu’il était étudiant de doctorat et tout nouveau dans la famille mennonite. Les bulletins de nouvelles de l’AMSN lui ont permis de ne plus se sentir seul. « J’ai eu l’impression de participer à une conversation plus importante ». Ê présent, Jamie veut aider d’autres chercheurs aux quatre coins du monde à faire l’expérience de ce genre de connexion. 

    « AMSN (Anabaptist Mennonite Scholars Network) m’aide à comprendre comment la foi et le savoir des universitaires anabaptistes sont mis en pratique dans différents contextes et comment ils sont interconnectés, » explique Hyejung Jessie Yum, membre du réseau pour le Korean Anabaptist Journal. 

    Contrairement au GAHEN (Réseau Anabaptiste Mondial pour l’Éducation Supérieure), nouveau réseau de la CMM qui aide les établissements anabaptistes à se développer, AMSN se concentre sur la mise en relation des chercheurs et la promotion de la recherche.  

    AMSN reçoit des fonds pour maintenir sa page web qui publie des liens vers des colloques, des journaux et des instituts, pour envoyer une lettre d’information électronique semi-régulière et pour organiser une table ronde annuelle. Ses membres adhèrent en fonction de leur identité anabaptiste ou de leur travail sur des thèmes liés à l’anabaptisme.  

    Les centres de recherche et les institutions répertoriés sur le site de l’AMSN sont principalement nord-américains et européens, mais ses membres souhaitent que la présence mondiale de l’AMSN se développe. 

    « Nous devons décoloniser les études anabaptistes-mennonites », déclare Jamie Pitts. Il espère que l’AMSN pourra renforcer les relations avec des chercheurs d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie, et qu’il leur servira d’outil pour trouver des ressources et des contacts pour faire avancer leur travail. 

    « Nous voulons écouter ceux qui, au sein de la CMM, travaillent dans des établissements d’enseignement, éditent des journaux, organisent des événements et des conférences en rapport avec la recherche anabaptiste. N’hésitez pas à nous contacter ! Nous voulons tisser des liens avec vous. »  

    AMSN organise un atelier pour la 17ème Assemblée réunie en Indonésie.  

    Cliquez ici pour en savoir plus sur AMSN 

     


    Cliquez ici pour vous inscrire à la 17ème Assemblée réunie.  

  • « Durant la pandémie, le sentiment de partage et de communion entre les différentes communautés religieuses, les églises et les institutions anabaptistes s’est accru », affirme Willi Hugo Perez, représentant régional de la Conférence Mennonite Mondiale pour l’Amérique latine.  

    Ê l’aube de cette troisième année de pandémie, la fatigue des deuils accumulés se fait sentir, mais les églises continuent leur mission malgré les difficultés nouvelles et anciennes. 

    Sur le conseil du nouveau Réseau Anabaptiste Mondial de Santé, la Conférence Mennonite Mondiale a appelé les églises et les individus à apporter leur soutien à l’initiative de l’UNICEF pour la distribution de vaccins contre la COVID-19 aux pays à faible revenus.  

    La CMM collecte des fonds pour l’UNICEF, partenaire clé du programme COVAX pour un accès équitable aux vaccins contre la COVID-19 dans le monde. 

    Love My Neighbour (Aime ton prochain) 

    Pour distribuer les vaccins partout dans le monde, Love My Neighbour (LMN), une organisation à but non-lucratif, a rassemblé 12 groupes religieux du Canada, dont la CMM. Jusqu’à aujourd’hui, les anabaptistes-mennonites canadiens ont donné 44 400 dollars canadiens au nom de la CMM.  

    Ê date du 30 septembre 2021, UNICEF Canada avait collecté 9,6 millions de dollars canadiens dont 536 000 venant des donateurs de Love My Neighbour. Le don a été complété à part égale par le gouvernement canadien pour atteindre un total de 19 millions de dollars pour la distribution de vaccins par l’UNICEF dans les pays à faible revenu.  

    Love My Neighbour a reçu la distinction « Fondation ou Groupe Philanthropique d’excellence » pour cette initiative. Ce prix philanthropique leurs a été discerné par le chapitre AFP de la métropole de Toronto en décembre 2021.   

    « Nous avons une responsabilité énorme, » déclare Sarah Hildebrandt, fondatrice de LMN. Près de 80 pourcents des Canadiens ont reçu au moins une dose de vaccin mais dans les pays à faible revenu ce chiffre s’élève seulement à 8 pourcents. « Nous voulons renforcer la force d’action de l’UNICEF… Alors que nous voyons comment chacun montre son amour pour son prochain, nous voulons aussi faire perdurer notre amour pour le prochain. »    

    « Comme Aaron et Hur ont aidé Moïse en soutenant son bras lorsqu’il commençait à fatiguer (Exode 17/12-14), les membres de notre famille d’églises anabaptistes-mennonites se soutiennent mutuellement grâce à la campagne ‘Aime ton prochain, partage les vaccins’ de la CMM au Canada et partout dans le monde. Nous sommes reconnaissants. » Arli Klassen, coordinatrice des représentants régionaux.  

    Au nom de la CMM, les donateurs américains ont apporté 24 535 dollars américains à la campagne interconfessionnelle de l’UNICEF.  

    Pertes et difficultés  

    Du Zimbabwe au Guatemala en passant par l’Indonésie, les responsables d’églises nous font part de difficultés économiques, allant de la perte d’emploi aux décès de pasteurs des suites de la COVID-19. 

    Au Guatemala, Willi Hugo Perez nous raconte qu’une femme a perdu ses deux sœurs à deux jours d’écart. « Il y a beaucoup de désespoir, d’angoisse et de tristesse à cause des morts et de la situation économique. » 

    Les désaccords dans les modes de gestions de l’épidémie n’ont fait qu’aggraver les divisions au sein des communautés. En Inde, selon Cynthia Peacock, représentante régionale pour l’Asie du Sud, la résistance des groupes religieux non hindous a engendré des actes de vandalisme contre des églises et des mosquées, ainsi que des actes violents contre des responsables religieux et des fausses accusations de prosélytisme. 

    Et pourtant, plus que jamais, il y a un besoin d’accompagnement pastoral. « Il y a de belles actions de solidarité envers les plus vulnérables, les pauvres et les nécessiteux. C’est le fruit de l’amour qui propage la foi, l’inspiration et l’espoir dans la réalité actuelle. »  Willi Hugo Perez  

    « Nous continuons de croire et d’espérer en notre Seigneur. » 


    En savoir plus  

    Aime ton prochain : partage les vaccins

    Faites un don : 

    Trouvez un lien Internet pour faire un don dans votre pays. Si possible, sélectionnez la CMM comme votre organisation de rattachement. 


    Avez-vous faites un don ?

    Envoyez un courriel à Henk Stenvers, secrétaire des diacres de la CMM, à l’adresse vaccines@mwc-cmm.org pour faire savoir à la CMM que vous soutenez ainsi notre famille mondiale.

  • Autriche

    Mennonitischen Freikirche Österreich (MFÖ) / Église mennonite libre d’Autriche

    L’église mennonite libre de Vienne est la communauté dans laquelle j’ai eu le privilège de grandir. Notre assemblée est petite, vraiment familiale et centrée autour de Jésus-Christ, le Fils de Dieu.

    Je m’identifie facilement aux mennonites car ils se considèrent envoyés par Dieu pour apporter la paix, se réunir et aller vers leur prochain dans l’amour

    Concrètement, cela signifie qu’en tant que ‘communauté vivante’, nous sommes constamment confrontés à des défis et à diverses difficultés. Néanmoins, nous avons la volonté de grandir ensemble grâce à ces obstacles, et assez d’amour pour vouloir les surmonter dans l’unanimité. Cependant, l’unanimité ne signifie pas que nous ayons toujours un seul et même avis, mais que nous soyons prêts à nous soumettre à la décision prise ensemble en communauté réunie dans la paix.

    Lorsque j’ai été baptisée dans la foi en septembre 2011, j’ai pris la décision de servir dans cette paroisse et j’ai donc demandé à en devenir membre. Depuis que j’ai franchi ce pas, je peux dire que suivre le Christ dans la grande famille de Dieu m’a apporté d’incroyables bénédictions.

    J’ai été encouragée très souvent par d’autres membres à servir Dieu avec mes dons personnels (la louange et le travail avec les enfants). J’ai beaucoup appris, j’ai connu des hauts et des bas, et on m’a aidée à surmonter des difficultés. Mon caractère s’est formé. Je peux affirmer avec gratitude que j’ai un Seigneur patient – qui est patient avec moi – même lorsque je suis devant le même problème pour la troisième fois.

    – Franziska, membre de MFWien, assemblée mennonite de Vienne (Autriche).

    Mennonitischen Freikirche Österreich (MFÖ) / Église mennonite libre d’Autriche

    En Autriche, depuis que les mennonites se sont structurés, nous avons participé à la Conférence Mennonite Mondiale avec les Frères mennonites allemands : Arbeitsgemeinschaft Mennonitischer Brüdergemeinden in Deutschland (AMBD) et la Vereinigung der Menoniten Brudergemein von Bavaria (VMBB). Après que l’AMBD ait été acceptée en tant que membre de la CMM, la MFÖ a été représenté par son propre délégué.

    La MFÖ est composée de 6 paroisses comptant 385 membres. Le nombre de membres a lentement diminué pendant près de deux décennies en raison de la fermeture de deux assemblées locales et de l’échec de quatre tentatives d’implantation de nouvelles assemblées, puis a connu une augmentation en 2019. Malheureusement ‘l’année COVID-19’ en 2020 a arrêté cette croissance timide du MFÖ.

    Histoire

    L’anabaptisme, né en Suisse, s’est répandu très rapidement dans les terres héréditaires des Habsbourg. On estime qu’environ un tiers de la population étaient anabaptistes, et le reste catholiques et luthériens. Cependant, les rois de la lignée des Habsbourg se considéraient comme les défenseurs de l’église catholique romaine et s’opposaient donc à la Réforme. De nombreux luthériens et anabaptistes furent expulsés d’Autriche. Bien que des ‘protestants clandestins’ aient pu survivre dans les régions montagneuses reculées, les anabaptistes ont disparu.

    Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que les mennonites sont revenus en Autriche pour aider les réfugiés mennonites d’Europe de l’Est. Des communautés ont émergé grâce au travail des réfugiés en HauteAutriche et à Vienne. Des missionnaires Frères mennonites sont allés en HauteAutriche. Une communauté a été fondée à Vienne, en collaboration avec le MCC et la Sonnenberggemeinde en Suisse.

    Les assemblées locales mennonites, comme les autres assemblées des Églises libres, n’étaient pas reconnues comme Églises en Autriche, ce qui présentait un certain nombre d’inconvénients. Afin d’y remédier, l’Église catholique romaine, l’Église luthérienne et l’Église réformée, l’Institut de Philosophie juridique de l’Université de Vienne et le mouvement œcuménique ‘Chemins de réconciliation – la Table ronde’ se sont efforcés, en collaboration avec les Églises libres, à obtenir leur reconnaissance par l’État. Cela s’est produit en 2013 grâce à la fusion des associations des Églises libres baptistes, évangéliques, pentecôtistes et charismatiques, de la communauté chrétienne Elaia et de l’Église mennonite libre d’Autriche (MFÖ).

    En 2019, les Bruderhof ont été accepté par le MFÖ en tant que Paroisse des Bruderhof d’Autriche.

    Aujourd’hui, la MFÖ se compose de six paroisses à Gmunden, Linz, Retz, Steyr, Wels et Vienne, et compte 385 membres baptisés.

    Nos communautés sont composées principalement d’Autrichiens et de membres de pays européens et non européens. Les réfugiés de divers pays, dont le Moyen-Orient, trouvent un bon accueil dans nos communautés. Par conséquent, la composition des assemblées locales est très internationale, surtout dans les grandes villes, bien sûr.

    Beaucoup de nos membres sont issus du catholicisme, et certains des églises évangéliques. En raison de la courte histoire des Églises libres en Autriche, il n’y a que quelques chrétiens de deuxième génération et presque pas de troisième génération.

    Récemment, les paroisses ont envoyé des missionnaires au Bangladesh et au Kirghizistan ; elles les soutiennent financièrement et par la prière.

    Difficultés

    Les assemblées mennonites sont petites. La plus grande communauté est à Wels, avec environ 100 membres. Trois paroisses emploient des pasteurs à temps partiel. Deux sont dirigées par des personnes qui assurent un leadership spirituel et pratique pour leurs communautés en plus de leur emploi à plein temps. Dans un avenir proche, les responsables âgés et éprouvés depuis de nombreuses années devront être remplacés par des collègues plus jeunes – qui eux, sont occupés par leurs responsabilités professionnelles et familiales.

    Dans les assemblées, il y a aussi des jeunes familles et des collaborateurs dont la plus grande préoccupation est d’implanter des églises. Dans ces domaines aussi, la pandémie a été et reste un obstacle important.

    Nos membres apportent différents concepts théologiques, fruits de leurs histoires personnelles et de leurs origines religieuses. On constate l’influence claire du Mouvement des Frères apportée par la littérature et les évangéliques nordaméricains. Ce qui est typiquement ‘mennonite’ est moins bien compris ; c’est un peu comme une histoire plus ou moins intéressante. Nos pasteurs ne sont pas d’origine mennonite, si bien qu’ils ne prêtent pas attention à ce qui est particulier à l’anabaptisme. Il faut espérer que grâce à leur participation à des événements mennonites internationaux, nos pasteurs et collaborateurs découvriront ces caractéristiques.

    Opportunités

    Un repas fraternel en plein air à la paroisse de Steyr (Autriche). Photo avec l’aimable autorisation de MFO

    La population autrichienne est très traditionnelle et apprécient que les décisions soient prises par les autorités. C’est peut-être une conséquence de la monarchie qui a duré si longtemps en Autriche.

    Grâce à l’accréditation de l’État, Nous avons constaté – avec étonnement – que les Églises libres ont été bien mieux acceptées par la population et, surtout, par les autorités. Même si la diversité des Églises libres représente encore un problème de compréhension considérable, elles rencontrent de plus en plus d’intérêt. Le FKÖ a donc la possibilité de se joindre à des conseils d’administration qui discutent de sujets d’une grande importance pour la société. Il aussi la chance d’aider à orienter ces conseils dans les domaines ecclésiastique et politique. Le dialogue avec d’autres Églises et sociétés religieuses est également plus facile maintenant.

    Après 500 ans d’histoire anabaptiste mennonite, la société autrichienne redécouvre les racines européennes des Églises libres, ainsi que leur permanence, leur cohérence et aussi leur fiabilité – bons signes d’une ancienne tradition.

    Dans le passé, il y avait parfois des controverses et de l’animosité entre les traditions anabaptistes et les autres Églises libres, mais maintenant la collaboration a conduit à une unité beaucoup plus respectueuse.

    Au sein du FKÖ, les mennonites ont pu aider à maintenir une position équilibrée entre des convictions très différentes, comme en ont parfois les charismatiques et les évangéliques. Il semble que le comportement pacifique des mennonites soit apprécié.

    Les cinq unions d’églises au sein de l’Église libre d’Autriche (FKÖ) ont l’occasion de faire leurs preuves lors de leur interaction quotidienne et de montrer ainsi qu’il est possible de vivre dans l’unité sans avoir à renoncer à sa propre identité. Basé sur les convictions religieuses de l’Alliance évangélique, le FKÖ s’est doté d’un cadre théologique et travaille dans l’harmonie sur les questions juridiques et sociales. Pourtant, les unions d’églises et leurs paroisses restent autonomes. De cette fa√ßon, la société autrichienne peut constater à la fois la diversité et l’unité des cinq différentes traditions lors de nos interventions publiques.

    Ces principes, ou des principes similaires, pourraient également servir d’exemples au-delà des frontières de l’Autriche.


     

    Reinhard Kummer, est le président de la Mennonitischen Freikirche Österreich (MFÖ) / Église mennonite libre d’Autriche
    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2021 de Courier/Correo/Courrier.
  • Offrons ensemble nos prières et notre gratitude pour un responsable d’église nationale qui a aussi servi la famille mondiale à travers la CMM. 

    Joren Basumata de BJCPM Inde est décédé le 15 octobre 2021 à 73 ans.  

    Il a servi l’église locale en tant que pasteur d’Emmanuel Chapel Bengali et de Tollygunge Christian Fellowship ; l’église nationale en tant que président ; et l’église anabaptiste-mennonite mondiale en tant que membre du Conseil Général de Bharatiya Jukta Christa Prachar Mandali de 2003 à 2018 et membre du Comité Exécutif (2003-2009). 

    Son épouse Ira l’a précédé dans la mort et il laisse derrière lui une fille, un gendre et un petit-fils. 

    « Joren Basumata était un prédicateur/enseignant respecté, aimé et fidèle jusqu’à la fin », dit Cynthia Peacock, représentante régionale de la CMM pour l’Asie du Sud. 

    Actualisé 14 janvier 2022