L’ancien président de la CMM, Danisa Ndlovu, (2003-2015) raconte l’organisation de l’Assemblée réunie de 2003 au Zimbabwe, son pays d’origine. Cet entretien a été édité.
« Les circonstances vont souvent à l’encontre de nos attentes. On ne choisit pas ce qu’il nous arrive dans la vie. Et pourtant, nous sommes toujours une Église. »
« L’Église du Zimbabwe a été profondément touchée par la venue de personnes du monde entier, rassemblées en un endroit pour louer Dieu ensemble malgré tout. Les gens ici font référence à cette conférence et se la remémorent constamment. »
« L’Assemblée réunie de la Conférence Mennonite Mondiale a non seulement eu un impact sur l’Église des Frères en Christ mais sur toute l’Église en général. Encore aujourd’hui, on parle de cette conférence : elle relève du miracle. Nous avons pu voir comment être l’Église malgré toutes les difficultés. »
Les trois difficultés principales lors de l’Assemblée réunie au Zimbabwe :
L’hyperinflation au Zimbabwe.
La communauté internationale considérait que le président occupait illégitimement le pouvoir.
L’épidémie de SRAS dans certaines régions d’Asie et d’Amérique du nord.
L’hyperinflation
« On avait sur nous des liasses de papier inutiles. Un rouleau de papier toilette valait plus que les billets de banque en notre procession. »
Seuls ceux qui ont vécu en Allemagne dans les années 20 ont connu une situation similaire.
« Nous devions aider les autres à comprendre notre contexte de vie. Il a donc été bon d’accueillir nos frères et sœurs du monde entier pour qu’ils puissent voir et vivre une fraction de notre quotidien au Zimbabwe. »
Le plan B était de nous réunir en Afrique du Sud, mais « ce n’était pas dans nos cœurs et nos esprits ».
« Il était bon que l’Église mondiale vienne voir et vienne goûter notre réalité. Afin que lorsque nous parlons de souffrance, nos frères et sœurs puissent s’y identifier. »
La politique
« J’ai écrit une lettre aux églises [inquiètes] de soutenir le pouvoir du gouvernement en place [en venant]. Non, leurs ai-je dit : elles ont été invitées par l’Église du Zimbabwe – par leurs frères et sœurs – à marcher aux côtés de l’Église qui souffrait à ce moment-là. »
« La lettre a été très bien accueillie. »
L’épidémie
« En ce qui concerne le SRAS, nous avons décidé d’attendre et d’en surveiller l’évolution. Finalement, cela n’a pas été un problème. »
Les défis actuels
« Le réchauffement climatique est là… mais même si c’est une difficulté, nous pouvons trouver des moyens de montrer que nous sommes conscients des implications. Je ne crois pas que nous pouvons arrêter de voyager : c’est une partie intégrante des interactions humaines.
De plus, en réfléchissant à la mission qui nous a été confiée (Matthieu 28/19) – nous devons apporter l’évangile avec nous. Dieu savait que nous serions amenés à nous déplacer partout. »
« Nous devons trouver des solutions à la crise climatique. Cependant, nous ne devons pas cesser de nous réunir. Ce ne serait pas sage. »
Les inégalités
« Nous pouvons nous dire que nous allons organiser la conférence à tel endroit ; mais nous ne maitrisons pas les aléas. »
Lors des réunions du Comité Exécutif de 2006 à Pasadena, l’épouse de Danisa Ndlovu, Trezia s’est vue refuser son visa.
« C’est notre réalité. Il y a des difficultés, des sujets de prière, des sujets de plaidoyer. Cela ne nous empêche pas de nous rassembler. »
Réunions virtuelles
« Nous ressentons tous la douleur de ne pas être ensemble. Nous aimons nous réunir. Rien ne remplace les réunions en personne. Rien ne remplace une embrassade. Rien ne remplace ce genre d’interactions. »
« Nous devons accepter les circonstances, tout en cherchant ce qui apportera de la joie dans nos cœurs, ce qui nous permet de rester en lien. »
« Lors d’un appel vidéo, je peux voir votre sourire ; je reçois une consolation en vous parlant. Je crois que c’est la meilleure interaction possible aujourd’hui.
Parlons, partageons, prenons des nouvelles de comment vont les uns les autres. Ces nouvelles sont importantes pour nous tous. »
« Les difficultés ne nous détruisent pas, elles font ressortir le meilleur de nous-mêmes.
Au travers de cette pandémie, Dieu nous fait croitre et murir. Nous devons écouter ce que Dieu nous dit et nous placer au centre de sa volonté. »
« Continuons de nous réjouir ensemble dans le Seigneur malgré les difficultés. »
« Je vois une seule famille avec beaucoup de membres, qui adorent le même Père », dit Natacha Kyendrebeogo du Burkina Faso.
Elle est l’une des quatre jeunes qui œuvrent dans le cadre de YAMEN au sein de l’équipe de l’Assemblée de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) en Indonésie. YAMEN (Réseau Anabaptiste Mondial d’Echange de Jeunes ) est un programme qui a pour objectif de promouvoir la communion entre les églises de tradition anabaptiste, et de former de jeunes dirigeants partout dans le monde.
Les quatre membres de l’équipe de l’Assemblée travaillent sur ce rassemblement mondial de la CMM qui dure cinq jours. L’Assemblée a lieu tous les six ans, et les membres de YAMEN qui font partie de l’équipe de planification se réjouissent de participer à la rencontre en Indonésie des communautés anabaptistes-mennonites du monde entier.
« Le Village de l’Église mondiale, les programmes, les ateliers : J’ai l’image d’une foule tellement joyeuse, qui accomplit des choses ensemble », dit Loyce Twongirwe d’Ouganda. Cinéaste, elle fait partie du service de communication de l’Assemblée.
« J’ai hâte de créer des amitiés durables : apprendre à connaître chaque pays, comment les gens vivent, comment ils sont en tant qu’église », déclare Sunil Kadmaset, originaire d’Inde.
Alors qu’ils attendaient leurs visas pour l’Indonésie, Sunil Kadmaset et Ananda Mohan Murmu ont commencé à faire connaissance avec la grande famille anabaptiste en servant au sein de la Mennonite Christian Service Fellowship of India (MCSFI).
Sunil Kadmaset (des Frères en Christ de Cuttack, Odisha) et Ananda Mohan Murmu (d’une assemblée Bharatiya Jukta Christa Prachar Mandali (BJCPM) de Balarampur, Bengale occidental) vivaient parmi les membres de l’Église mennonite indienne au Chhattisgarh. Ils ont collaboré avec des organisations anabaptistes-mennonites de huit unions d’églises nationales en Inde et au Népal.
Ananda Mohan Murmu a été attiré par YAMEN après avoir entendu parler de ses amis qui ont participé au programme d’échange de volontaires internationaux (IVEP) du MCC et de l’impact que ce programme a eu sur leur perspective. Aux côtés du directeur du MCSFI, Benjamin Nand, il s’est occupé de projets de jardinage et pour la paix et il a visité des églises avec la représentante régionale de la CMM, Cynthia Peacock. « Le bonheur des gens me procure ma plus grande joie », dit-il.
« Nous venons d’états différents, de castes différentes, [pourtant] nous sommes toujours frères et sœurs », dit Sunil Kadmaset. Avec le MCSFI, il a rencontré des personnes qui souffraient du COVID-19, et pourtant, avec l’aide de la famille mennonite et les encouragements de l’Esprit, elles ont persévéré. « Se connaître à travers les huit unions d’église – voilà de quoi me satisfaire ».
Natacha Kyendrebeogo a également goûté à la fraternité de la famille mondiale avant même de quitter son pays. Après un coup d’État militaire au Burkina Faso, « j’ai reçu beaucoup de courriers d’encouragement de la part de personnes qui ne me connaissent pas. Ils prient pour mon pays, ils prient pour cette situation. Je ne pouvais pas imaginer cette fraternité. J’apprécie cet amour, ces encouragements », dit-elle.
Dans l’accomplissement de leurs tâches, les YAMENers sont stimulés par leurs espoirs pour l’Assemblée.
Loyce Twongirwe, qui a commencé son travail dans un bureau en Ouganda, fait maintenant partie de l’équipe en Indonésie : « Nous préparons des vidéos : comment s’inscrire, comment réserver des hôtels. Ainsi, lorsque les gens arrivent à l’événement, ils ne se sentent pas perdus, confus, exclus », dit-elle. « C’est une grande responsabilité pour nous de nous assurer que tout se passe parfaitement comme nous l’imaginons. »
« Quand je ferme les yeux, je vois beaucoup de gens autour de moi, … avec des gens d’Afrique, des États-Unis, du Canada, nous sommes ensemble, nous louons Dieu. Avec eux, je suis dans ce moment, dans cet endroit, et cela me rend vraiment très joyeuse », dit Ananda Mohan Murmu.
Participants de YAMEN
Équipe de l’Assemblée
Nom
Pays d’origine
Natacha Kyendrebeogo
Burkina Faso
Sunil Kadmaset
Inde
Ananda Mohan Murmu
Inde
Loyce Twongirwe
Ouganda
Autres YAMENers
Nom
Pays d’origine
Pays de service
Membre de l’eglise
* unión d’eglises membre de la CMM
(Yolanda) Abigail Arevalo Tabora
Honduras
Santa Cruz, Bolivia
Iglesia Evangélica Menonita*
Ananda Murmu
India
Semarang, Central Java,Indonesia
United Missionary Church Balarampur (Bharatiya Jukta Christa Prachar Mandali)*
Anupama Mandi
India
Olepolos, Kenya
United Missionary Church Balarampur (Bharatiya Jukta Christa Prachar Mandali)*
Beatriz Guaza Sandoval
Colombia
San Pedro Sula, Honduras
Iglesia Cristiana Filipos (Asociación de Iglesias Hermanos Menonitas de Colombia)*
Charity Dralega
Uganda
Beit Sahour, Palestine and Israel
St Joseph’s Church of Uganda
Disha Masih
India
Prey Veng, Cambodia
Nazareth Mennonite Church
Elda Antonio Garcia
Mexico
San Pedro Sula, Honduras
Centro Internacional Monte de Sión (Iglesia Cristiana de Paz en México) *
‚ÄîCommuniqué commun de la Conférence Mennonite Mondiale et du Comité Central Mennonite par Karla Braun, rédacteur pour la Conférence Mennonite Mondiale. Elle vit à Winnipeg.
Le Réseau Anabaptiste Mondial d’Échange de Jeunes (YAMEN) est un programme conjoint du Comité central mennonite et de la Conférence Mennonite Mondiale. Il a pour objectif de promouvoir la communion entre les églises de la tradition anabaptiste et de former de jeunes dirigeants partout dans le monde. Les participants vivent une année dans un contexte interculturel, à compter du mois d’août jusqu’au mois de juillet de l’année suivante.
Transformé par l’Esprit
Le fait que l’Esprit de Dieu remplisse nos vies se reflète à la fois dans le processus continu de maturation par l’Esprit pour refléter le caractère de Dieu et dans le processus de plénitude de l’Esprit qui se traduit par l’audace de proclamer Jésus-Christ et la puissance d’agir. Jésus a vécu sa vie remplit de l’Esprit (Luc 4/1) et tous les croyants ont reçu l’ordre d’être remplis de l’Esprit (Ephésiens 5/18).
Le Nouveau Testament dresse le portrait de personnes sans Dieu, qui sont motivées par leurs propres désirs et passions, subissent les conséquences du péché, sont incapables de percevoir Dieu et ne peuvent comprendre ses voies. Ceux qui ont placé leur foi en Christ sont toujours confrontés à la tension de vivre selon la chair ou de vivre selon l’Esprit (Rom 7/14-20). Nous avons tous besoin d’être transformés par l’Esprit de Dieu. La transformation est un processus continu dans lequel nous sommes appelés à nous présenter à Dieu comme ceux qui ont été amenés de la mort à la vie (Romains 6/11-14 ; 12/1-2). L’Esprit transforme les croyants à la ressemblance de leur Créateur, reflétée dans l’image du Christ (2 Corinthiens 3/17-18 ; Colossiens 3/9-11).
Notre réponse est de marcher avec l’Esprit, ce qui correspond à l’invitation de Jésus à ses disciples à demeurer en lui et à le suivre. Marcher avec l’Esprit exige d’être conscient de sa présence dans nos vies et de centrer nos pensées ou notre attention sur lui (Romains 8/5-9). Lorsque nous marchons avec l’Esprit, nous devons être prêts à nous soumettre à sa direction et à ses conseils dans nos vies (Galates 5/16-18).
Le fruit de l’Esprit est le résultat de la vie par l’Esprit (Galates 5/22-25). Ces « fruits » s’expriment principalement dans nos relations, dans lesquelles nous veillons aux intérêts des autres (Philippiens 2/1-5), nous revêtons le caractère du Christ (Colossiens 3/12-17) et nous cherchons à maintenir l’unité de l’Esprit (Ephésiens 4/1-3). Lorsque nous pensons à « porter du fruit », ce qui nous vient à l’esprit est peut-être ce que nous faisons pour Dieu. Cependant, le fruit de l’Esprit concerne principalement ce que nous sommes en tant qu’enfants de Dieu.
L’Écriture nous avertit de ne pas attrister l’Esprit de Dieu en rejetant son œuvre dans nos vies (Éphesiens 4/26-31). L’Esprit de Dieu est la « puissance divine » qu’il nous a donnée, nous fournissant tout ce dont nous avons besoin pour la vie et la piété (2 Pierre 1/3-8).
Comment pouvez-vous « fixer votre attention » sur les choses de l’Esprit aujourd’hui ?
—Doug Heidebrecht
La Communauté internationale des Frères Mennonites (ICOMB) est composée de 22 églises nationales dans 19 pays. L’ICOMB compte également des membres associés dans plus de 20 pays, tous à des stades différents sur la voie de l’adhésion à part entière. L’ICOMB existe pour faciliter les relations et les ministères afin d’améliorer le témoignage et le discipulat de ses églises nationales membres – connecter, renforcer et élargir la famille mondiale de l’ICOMB.
Une série de formations virtuelles explore la théologie de la paix
Ê la fin de la première soirée de formation virtuelle, « Du chaos au shalom : Explorer ensemble la théologie de la paix », Andios Santoso et Joe Sawatzky ont eu du mal à conclure la session Zoom. La prière de conclusion avait été prononcée. L’heure de fin prévue, à savoir 21 heures, était passée. Aucun des près de 100 participants ne semblait prêt à partir.
Cette série de webinaires du 25 au 27 janvier 2022 était la première du genre : une collaboration entre Anabaptist Mennonite Biblical Seminary (AMBS), Mennonite Mission Network (MMN), la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) et les trois synodes anabaptistes d’Indonésie—Gereja Injili di Tanah Jawa (GITJ), Gereja Kristen Muria Indonesia (GKMI) et Jemaat Kristen Indonesia (JKI).
Chacun des webinaires a bénéficié de la contribution de deux théologiens : l’un lié à AMBS et l’autre à l’un des synodes anabaptistes indonésiens. Chaque soirée était consacrée à un aspect de la théologie de la paix à travers le regard des deux théologiens.
Chialis Thuan, qui assurait l’interprétation entre l’anglais et l’indonésien pour les webinaires, a été « émerveillée » par le taux de participation. « Les participants n’avaient pas eu l’occasion de se réunir en communauté internationale depuis le début de la pandémie. »
Chialis Thuan et son mari, Andios Santoso, font partie du synode GKMI. Ils vivent actuellement à Elkhart, Indiana, États-Unis, pendant qu’Andios Santoso étudie à AMBS.
L’Assemblée de la CMM devait initialement se tenir en Indonésie en juillet 2021. La pandémie a repoussé ce rassemblement international d’un an.
La nature collaborative de la série de webinaires — entre les organisations (AMBS, CMM, MMN), les synodes (GITJ, GKMI, JKI) et les nations (États-Unis, Indonésie) — était décidée dès la première réunion de réflexion, qui a eu lieu à l’extérieur sur le campus d’AMBS en mai 2021.
« Il s’agissait vraiment d’un projet commun », explique Joe Sawatzky, chargé de liaison pour l’éducation internationale dans le cadre d’un partenariat entre AMBS et MMN.
Au départ, l’idée était d’organiser l’événement en personne en Indonésie, réparti sur deux ou trois week-ends dans les mois précédant l’Assemblée.
Au lieu de cela, comme beaucoup de choses avec la pandémie, l’événement s’est adapté. Tranposé en ligne, l’événement est devenu moins formel mais plus facile à suivre.
Chaque soir, après la session avec les théologiens d’AMBS et d’Indonésie, les participants discutaient du thème de la soirée en petits groupes. Ensuite, l’ensemble du groupe se retrouvait pour poser ses questions aux théologiens et aux autres participants.
« Les responsables d’églises de chaque région de la Conférence mennonite mondiale ont déclaré que le besoin le plus urgent était de renforcer l’identité anabaptiste des assemblées et des pasteurs », déclare David Boshart, président d’AMBS. « En collaborant ensemble,… nous pouvons vraiment intensifier et approfondir notre collaboration avec les membres de la CMM dans le monde entier. »
« Grâce à cet événement, [les participants au webinaire] ont eu le sentiment qu’ils ne sont pas seulement une petite assemblée en Indonésie, mais qu’ils ont des frères et sœurs dans le monde entier », dit Chialis Thuan.
« Quand les gens viendront en Indonésie, [les participants au webinaire] seront encore plus enthousiastes car ils connaissaient déjà certaines personnes de Zoom. »
—Un article de la CMM par Mennonite Mission Network
L’Heure de prière en ligne ne se termine pas à l’heure dite. Non seulement les participants à la réunion de prière bimestrielle de la Conférence Mennonite Mondiale continuent-ils pendant encore 15 minutes – en se saluant mutuellement dans un parfait chaos en différentes langues – mais ils transmettent également les prières à leurs assemblées locales.
Le 18 mars 2022, les participants dans les salles de sous-groupe ont prié en anglais, espagnol, français, hindi et indonésien.
Les participants du Canada, des États-Unis et des Philippines ont prié pour une ouverture à l’Évangile. Depuis les États-Unis, l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Inde, ils ont prié pour la sécurité au moment où les restrictions liées à la pandémie s’allègent.
Plusieurs ont prié au sujet du conflit en Ukraine : son impact sur la sécurité alimentaire en Afrique ; les difficultés d’ordre linguistique des réfugiés de langue ukrainienne au moment de trouver un endroit sûr ; la guérison des traumatismes autant pour les Ukrainiens que pour les Russes.
Vikal Rao a prié pour la Mennonite Christian Service Fellowship en Inde. Le gouvernement a retiré l’enregistrement de l’association des organisations de mission et de secours anabaptistes-mennonites à huit unions d’églises en Inde et à une au Népal.
Madhur Lakra a prié pour obtenir la sagesse de ne pas tomber dans le piège de la désinformation et des faux enseignements qui se répandent facilement sur Internet.
Afonso Alexander a prié pour les réfugiés du Myanmar, dont certains sont arrivés en Indonésie.
Sarah Yetty a prié pour une bonne transition au moment où les églises passent des rassemblements en mode virtuel à présentiel.
Barbara Nkala a prié pour un prochain rassemblement de masse en Ouganda.
Tri Gunanto a prié pour que les dirigeants de la CMM aient de la sagesse et de la force, en particulier pendant les préparatifs de l’Assemblée.
« L’esprit de joie est tellement palpable : la joie d’être réuni avec des disciples du Christ du monde entier ; l’émerveillement d’être simplement ensemble », dit Hedy Sawadsky, membre de la First Mennonite Church à Vineland en Ontario (Canada). Militante de longue date pour la paix, aujourd’hui au début de ses 90 ans, elle était heureuse de rencontrer des disciples fidèles dans leur propre région du monde.
« Il n’y avait pas de murs divisant ce pour quoi nous priions ; il y avait une approche vraiment universelle des sujets de prière. »
Participez à la prochaine heure de prière virtuelle le 20 mai 2022.
Cette série d’articles sur l’enquête sur la protection de la création a révélé l’importance de sujets comme le changement climatique dans la vie des anabaptistes du monde entier. Nous en arrivons maintenant à la dernière question : que devrait faire la Conférence Mennonite Mondiale pour y répondre ?
Le Groupe de travail pour la protection de la création s’inspire de vos réponses pour élaborer des activités qui aideront au mieux les assemblées à s’engager dans les questions de protection de la création.
1. La demande la plus courante était d’en savoir plus sur la sauvegarde de la création.
Les réponses les plus courantes ont exprimé le même thème de différentes manières : le besoin de mieux connaître les questions environnementales. Souvent, il s’agissait d’une demande d’aide pour apprendre comment prendre soin de la création, soit par une formation, soit par des ressources.
Cette demande était la plus fréquente dans les réponses d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine.
« Tous les êtres humains aspirent à … vivre en sécurité sur la planète. Alors, nous suggérons à la Conférence Mennonite Mondiale d’organiser des conférences en ligne, de fournir des documentations qui parlent de la création et de la protection de l’environnement. Cela permettra à nos membres d’avoir une connaissance sur l’environnement et les aidera de vivre de manière durable en harmonie avec l’environnement. » — Cristiano Mafuta M. Ngoma, Igreja da Comunidade Menonita em Angola (Eglise Mennonite en Angola)
Les participants d’Amérique du Nord et d’Europe ont exprimé ce thème différemment. De nombreuses demandes concernent des récits sur les actions et les conséquences de la protection de la création, en particulier pour les personnes les plus touchées par le changement climatique.
Dans toutes les régions, les personnes interrogées ont exprimé leur désir que l’église soit plus sensibilisée à la protection de la création au niveau institutionnel. Ils souhaitent que la Conférence Mennonite Mondiale et les églises membres adoptent la protection de la création de manière à ce qu’elle fasse partie intégrante des activités des églises.
« Nous avons besoin d’appels à l’action qui correspondent au niveau de la crise que nous traversons : une ‘urgence climatique’. Si nous ne voyons pas plus grand et plus loin, cela peut au contraire conduire à plus de désespoir. » — Steve Heinrichs, Hope Mennonite Church, Winnipeg, Manitoba, Canada.
2. Certains ont demandé des idées d’actions pertinentes pour leurs communautés.
Mia Handoyo
Les participants ont suggéré que la protection de la création dépend des contextes locaux et que la collaboration est nécessaire. Les solutions peuvent différer selon l’endroit. Nous devrions reconnaître la diversité des contributions qui proviennent d’une variété de communautés et d’organisations.
« Travaillons avec les communautés anabaptistes mondiales. L’Afrique peut apporter une contribution importante à la lutte contre le changement climatique. » — Desalegn Abebe, président, Meserete Kristos Church, Ethiopie.
« Collaborer avec les églises pour identifier les différents problèmes et les ressources disponibles, puis intégrer la communauté locale dans la résolution des problèmes. » — Delphin Kapay, Communauté des Eglises des Frères Mennonites au Congo.
« Peut-être qu’un Groupe de travail local pour la protection de la création serait utile. Les recommandations des modes de vie plus simples et durables sont souvent basées sur ce qui se passe dans les pays occidentaux – pas très accessibles ou réalisables dans d’autres régions. » —Mia Handoyo, GKMI Semarang, Indonésie.
La plupart des demandes de conseils portaient sur des actions individuelles, telles que la plantation d’arbres ou l’installation de panneaux solaires.
« Nous devons encourager les membres de l’église à passer du stade de l’action individuelle à celui de l’action au niveau des ménages et des communautés. Rien ne changera si l’on se contente de parler. » —Durga Sunchiuri, coordinateur de programme du MCC au Népal depuis sept ans.
Durga Sunchiuri
« Le plus utile serait d’avoir des astuces sur la façon de rendre votre vie et votre église plus « vertes ». Des choses pratiques qui ne prennent pas beaucoup de temps ou d’argent, mais qui feraient une différence si toutes les églises et les familles le faisaient. » — Jantine Brouwer-Huisman, Algemene Doopsgezind Societeit, Pays-Bas.
En plus des actions individuelles, de nombreuses personnes interrogées ont demandé des actions structurelles, telles que le plaidoyer en faveur de meilleures règles gouvernementales. Parmi les autres sujets mentionnés régulièrement figurent la formation des responsables et l’aide financière.
« Je veux que mon église et notre dénomination prennent des risques pour ‘dire la vérité aux autorités’. Je veux que nous puissions mieux respirer parce que nous avons pris des mesures significatives et systémiques, au lieu d’être paralysés par la culpabilité. Je veux que nous nous unissions aux humains de toutes les religions et de toutes les visions du monde et que nous fassions des efforts sérieux pour soutenir la création non-humaine et les prochaines générations d’humains, qui courent un risque grave. » — Lisa Martens, Hope Mennonite Church, Winnipeg, Manitoba, Canada.
3. Il y a eu moins de commentaires sur d’autres stratégies d’engagement importantes
Dans une grande partie du monde, le plus grand obstacle à l’action climatique est la politisation de la question. De nombreuses personnes interrogées ont demandé à la Conférence Mennonite Mondiale de présenter une base biblique et globale pour notre discussion, afin de dépasser les clivages politiques et de toucher des personnes d’horizons divers.
« Le changement climatique est une question morale qui devrait concerner tout le monde, pas une question politique destinée à opposer les ‘écologistes’ à ceux qui vivent de la terre. » — Sarah Werner, Columbus Mennonite Church, Ohio, Etats-Unis.
Sarah Werner
« La mise en relation d’assemblées américaines avec des églises anabaptistes dans des contextes non occidentaux touchés par le changement climatique pourrait permettre de dépasser la polarisation. » —Rodney Martin, Lititz Mennonite Church, Pennsylvanie, Etats-Unis.
Les organisations qui travaillent sur les questions environnementales ont appris des stratégies qui poussent efficacement les groupes à agir. Par exemple, l’engagement sur les réseaux sociaux, la responsabilisation des jeunes et le développement d’un consensus fort sont autant de stratégies efficaces pour pousser à l’action sur le changement climatique. Étonnamment, ces stratégies n’ont pas été mentionnées fréquemment. De même, relativement peu ont demandé de l’aide pour articuler une perspective anabaptiste distincte sur la protection de la création.
« Aider l’Eglise mennonite et les ‘silencieux dans le pays’ à retrouver une voix pour s’exprimer et agir sur le changement climatique. C’est un problème qui concerne l’église. » —Heather Wolfe, Taftsville Chapel Mennonite Fellowship, Woodstock, Vermont, Etats-Unis.
Bien que les personnes interrogées aient rarement mentionné des stratégies, cela ne signifie pas qu’elles soient sans importance.
Elles peuvent au contraire représenter des domaines d’opportunité : des méthodes de mobilisation pour étendre notre impact.
Des membres de Hope Mennonite se sont rassemblés devant le bureau d’un ministre fédéral pour demander la justice en matière de transition énergétique.
Photo : Carolyn Regehr
Réponse
Le Groupe de travail pour la protection de la création est reconnaissant envers les plus de 350 personnes qui ont exprimé leurs histoires, leurs sentiments et leurs idées sur la façon dont nous pouvons répondre fidèlement en tant que communauté au défi de la protection de la création. Ne manquez pas les autres histoires, les événements et les ressources à venir. Le Groupe de travail répondra à cet appel collectif à changer la façon dont nous pensons et agissons sur le changement climatique et d’autres questions environnementales.
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Rejoignez-nous à l’occasion de la 17ème Assemblée en Indonésie, o√π la protection de la création est intégrée dans une variété de sessions et d’activités. Le Groupe de travail pour la protection de la création vous invite à découvrir les résultats de l’enquête et les projets de la CMM en matière de protection de la création, lors des sessions suivantes :
« La protection de la création et la CMM : une réponse de l’église mondiale »
Comment la Conférence Mennonite Mondiale doit-elle répondre aux crises climatiques et environnementales qui ont un impact sur les communautés du monde entier ? Cet atelier présente les apprentissages et les histoires qui proviennent de notre enquête récente sur la protection de la création. Les membres du Groupe de travail pour la protection de la création animeront une conversation sur la manière dont la CMM devrait répondre aux crises environnementales.
« Des étapes pratiques pour la sauvegarde de la création de la part de l’Église mondiale »
Un panel représentant des églises du monde entier partagera les moyens pratiques, du jardinage aux actions de plaidoyer, qu’ils utilisent pour s’engager dans la protection de la création. Il y aura un temps pour les questions et le partage entre les participants et le public. Ce panel fait partie d’une série d’ateliers du Groupe de travail pour la protection de la création.
Ceci est une série de publications sur les problèmes environnementaux et l’Église mondiale.
Ces témoignages mettent en lumière :
a) l’impact des dégradations environnementales sur les anabaptistes-mennonites,
b) ce que les anabaptistes-mennonites pensent des problèmes environnementaux,
c) ce que font les anabaptiste-mennonites en réponse.
En Indonésie, le recyclage et le traitement des déchets n’est pas habituel. Alors, comment faire en sorte que l’Assemblée soit respectueuse de l’environnement ?
En 2019, Bangun P. Nugroho, membre de Jemaat Kristen Indonesia (église JKI) au Holy Stadium à Semarang, Java centrale, s’est rendu compte que les décharges se remplissaient trop vite d’un mélange de déchets organiques et inorganique. Ê cause du manque de recyclage et de traitement des déchets, la puanteur se répand vers les villages environnants. L’entreprise pour laquelle Bangun travaille, PT ALTSA, a réalisé une étude sur la gestion des déchets, a obtenu les permis nécessaires et, en mars 202, a commencé à collecter les déchets alimentaires et biodégradables de l’université publique de Semarang pour les traiter.
« Tous les jours, l’université produit des tonnes de déchets mixtes, y compris du plastique, du papier, des déchets biodégradables et alimentaires. Tout cela terminait à la décharge. »
PT ALTSA a commencé à trier les déchets, pour en transformer les déchets issus de la taille des arbres et de la tonte du gazon en compost. Les déchets alimentaires et organiques alimentent les vers. Ces larves de mouche mangent les déchets alimentaires, ce qui en réduit la puanteur et le volume. Les déchets organiques traités sont ensuite tamisés et vendus en tant qu’engrais.
De plus, parce que les déchets organiques sont un environnement favorable à la reproduction des vers, le surplus de larves peut être vendu aux éleveurs de volaille ou de poisson comme un aliments riche en protéines et sans antibiotiques.
« C’est une solution complète. Les déchets organiques sont transformés en engrais pour les cultures et en aliments pour les vers. Les vers sont à leur tour un excellent aliment pour les poulets et les poissons que nous mangeons. Et nos restes alimentaires sont donnés aux vers. La boucle est bouclée. »
En plus du traitement des déchets de l’université, PT ALTSA a d’autres clients comme des restaurants, des cafétérias et des hôtels. La Conférence Mennonite Mondiale fera appel à eux pour que tous les déchets générés par l’Assemblée réunie soient recyclés et traités et qu’ils participent d’un écosystème durable.
« Tout ce que je veux, c’est que les choses que les gens jettent retournent dans la nature en la respectant, » déclare Bangun P. Nugroho.
Les soirées d’études bibliques ne sont pas toujours fréquentée par des foules… Pourquoi ? Que faire pour les rendre attractives ? Une prise de conscience de l’importance d’étudier ensemble la Bible serait-elle à promouvoir ? Point de vue français et congolais dans le cadre d’articles publiés par le Réseau mennonite francophone sur plusieurs supports (Courrier Congo, Perspective, Christ Seul, Le Lien, site de la Conférence Mennonite Mondiale).
Point de vue français
Nous constatons depuis un certain temps que ces soirées d’études bibliques n’attirent plus grand monde. La participation de plus en plus faible et même les critiques concernant ces réunions indiquent que la formule ne correspond peut-être plus aux attentes des uns et des autres.
Pourquoi cette désaffection et ces critiques ? Les chrétiens ne souhaitent-ils plus recevoir un enseignement biblique en dehors des cultes ? Il est vrai qu’un enseignement « frontal » durant lequel les participants ne sont que des auditeurs ressemble tant aux journées des élèves et des étudiants. C’est également un exercice difficile pour ceux qui ont quitté les bancs de l’école, surtout le soir après une journée chargée ; et puis, notre temps est de plus en plus compté…
Café biblique
Alors un jour, notre pasteur nous a proposé de participer à une nouvelle activité : les Cafés bibliques. Rien que l’intitulé m’a interpellée : café = convivial, biblique = étude de la Bible. Il s’agit en fait d’étudier un personnage de la Bible en six séances à raison d’une soirée toutes les deux semaines. La durée de chaque séance est fixée à une heure trente (de 20 h à 21 h 30). Nous nous retrouvons par groupes de cinq à six personnes autour d’une table. Sur chaque table se trouve une thermos d’eau chaude, des tasses et des tisanes.
Comment ça se passe ?
Trois prédicateurs se partagent l’apport théologique et la direction de ces soirées (Geneviève Toilliez, Fritz Goldschmidt et Denis Kennel).
Après une introduction par la prière, ils nous exposent le contexte, puis nous faisons une lecture à haute voix d’un ou de plusieurs chapitres de la Bible. Cette lecture est interactive, puisque chaque participant est invité librement à prendre le rôle d’un personnage ou du narrateur. A la suite de cette lecture, chaque groupe reçoit une série de questions auxquelles il doit répondre, avec des expressions à relever dans le texte, des comparaisons à faire… pendant environ dix minutes. Nous faisons ensuite un retour collectif noté sur un tableau. Ce temps d’échange est très attractif et nous apporte beaucoup, puisque nous avons un éclairage théologique basé sur des principes d’interprétation anabaptiste (centralité du Christ, différence entre Ancien et Nouveau Testament…) et en même temps, chacun vient avec ses questions, ses incompréhensions, ses façons de voir et de comprendre le texte. C’est ensemble que nous découvrons ce que nous n’avions pas forcément compris en lisant ces mêmes passages tout seul. C’est ensemble également que nous approfondissons nos connaissances bibliques. C’est un temps privilégié de communion et de partage dans la joie et la bonne humeur, avec aussi des moments de franche rigolade !
Christine Herrgott, Eglise de La Ruche, Saint-Loui
Point de vue congolais
L’étude biblique est une autre façon de prêcher et d’évangéliser nos communautés.Cependant, dans le contexte africain, la tenue d’études bibliques présente certaines difficultés d’ordre social et d’organisation.
Difficultés
1. Le bon horaire qui convient au plus grand nombre. Le manque d’intérêt des participants. Le manque de régularité, car l’étude biblique exige beaucoup de sacrifices par rapport aux autres occupations.
2. La question du manque d’éclairage pour la tenue des études bibliques en soirée. L’achat d’un groupe électrogène entraînerait beaucoup des frais.
3. Réaliser la cohésion d’un groupe d’études bibliques du fait que nous provenons de religions traditionnelles différentes et de plusieurs ethnies aux cultures différentes,
4. Le niveau d’étude différent de chacun. Les plus instruits comprennent plus facilement que ceux qui possèdent un niveau très bas.
5. L’animateur n’a souvent pas les moyens financiers pour faire face à certains besoins matériels et logistiques.
Avantages
Cependant, pour intéresser les personnes, nous essayons de faire comprendre que l’étude biblique présente beaucoup d’avantages pour la compréhension et l’étude de la parole de Dieu. Nous citerons les raisons suivantes.
1. Les participants peuvent se réunir dans un cadre ou environnement flexible : dans une salle ouverte ou fermée, en plein air, dans une maison ou dans une église.
2. Par ce moyen, des personnes de différents niveaux d’instruction, ayant des différences linguistiques, ethniques et culturelles peuvent apprendre à partager entre elles et à étudier la Bible ensemble. L’étude biblique donne aussi l’opportunité de discuter dans la langue de son choix.
3. L’étude biblique offre davantage de temps pour comprendre profondément la Bible. En effet, pendant les prédications, c’est le prédicateur seul qui parle et qui indique les versets à lire. L’étude biblique donne l’opportunité à tout le monde de lire et de poser des questions.
4. L’étude biblique offre des opportunités aux jeunes, aux adultes et aux personnes de sexe opposé de discuter ensemble. En effet, chaque âge, sexe et profession a ses expériences, lacunes et compétences. Par l’échange d’idées jailli la lumière. L’étude biblique devient ainsi un moyen pour grandir spirituellement.
5. Par l’étude des histoires de l’Ancien et du Nouveau Testament, elle nous aide aussi à mieux connaître la Bible en général, depuis la création de l’univers. C’est aussi l’occasion d’apprendre comment s’est constituée la Bible elle-même et de faire connaissance avec l’expérience de nos pères spirituels.
Pascal Tshisola Kulungu, Communauté des Eglises des Frères mennonites au Congo, Kinshasa
Ces paroles de Jésus (Marc 16/16), répétées à la Pentecôte par l’apôtre Pierre (Actes 2/38) sont une source d’inspiration pour nous anabaptistes, et nous poussent à l’action. Le mot ‘baptême’ se retrouve dans notre nom (anabaptistes) – et cette pratique est un moment déterminant dans notre formation de disciples du Christ.
Mais quelle est notre pratique ? par affusion, aspersion ou immersion ?
Quand une personne est-elle assez âgée pour prendre la décision personnelle de suivre Jésus ?
Quelles sont les conséquences du baptême ? Est-ce une déclaration personnelle de foi ou un rite d’adhésion pour devenir officiellement membre d’une assemblée locale ?
Ce sont des questions difficiles pour les églises anabaptistes-mennonites du monde entier et elles y donnent des réponses différentes selon leur contexte.
Le retour aux textes bibliques nous montre qu’il y existe aussi une diversité : nous trouvons à la fois le baptême spontané de l’eunuque éthiopien après avoir entendu Philippe et un baptême intergénérationnel en grand groupe dans la maison de Corneille. L’Église primitive a continué à développer des pratiques et des symboles du baptême audelà du livre des Actes.
La Conférence Mennonite Mondiale encourage ses paroisses membres à se souvenir des premiers baptêmes qui ont déclenché notre mouvement spirituel : chaque année, nous célébrons le dimanche de la Fraternité anabaptiste mondiale autour du 21 janvier, rappelant l’acte de foi courageux de Conrad Grebel, Felix Manz et Georg Blaurock qui se sont faits re-baptisés à Zurich à cette date en 1525.
Ce numéro du Courrier publie les présentations des webinaires de Renouveau 2021 en ligne, qui ont eu lieu en juin 2021. Ces sessions ont étudié l’histoire des anabaptistes et ce que nous apprenons aujourd’hui des autres traditions concernant le baptême – et même des catholiques et des luthériens avec lesquels nos ancêtres spirituels étaient si fortement en désaccord en 1525.
Pour ces premiers croyants, le baptême n’était pas seulement un acte de foi personnel, mais aussi une révolte contre les pouvoirs politiques de l’époque. Cherchant à refléter la foi et la ferveur de nos ancêtres spirituels, comment pouvons-nous aujourd’hui nous engager de manière audacieuse ?
Comment notre baptême nous enseigne-t-il à mettre de côté notre intérêt personnel et à chercher le bien de la communauté par amour pour les autres ?
Comment notre baptême nous aide-t-il à résister à l’attirance de la cupidité et de la domination, et à vivre les valeurs alternatives de paix et de réconciliation dans la fraternité du Royaume de Dieu « déjà présent mais pas tout-à-fait » ?
Karla Braun est rédactrice en chef de Courrier et écrivaine pour la Mennonite World Conference. Elle vit à Winnipeg, Canada.
Nous exhortons l’Église à l’échelle œcuménique, confessionnelle et mondiale, à rejeter les interprétations erronées de la Bible qui justifient les mauvais traitements infligés aux peuples autochtones. Nous renouvelons notre engagement à incarner l’esprit de Jésus comme indiqué dans le Sermon sur la montagne : « Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés enfants de Dieu » (Matthieu 5/9).
Le 29 mai 2025, dans trois ans, des membres du Conseil Général de la CMM, des invités œcuméniques et une foule d’amis du monde entier se réuniront à Zurich, en Suisse, pour une journée de commémoration du 500e anniversaire des premiers baptêmes qui ont marqué le début du mouvement anabaptiste-mennonite.
La Commission Foi et Vie de la CMM se réjouit de cet événement qui aura lieu en Suisse. Mais nous savons bien que les célébrations historiques sont compliquées.
Il est évident que le monde anabaptiste est très différent aujourd’hui de ce qu’il était il y a 500 ans. La majorité des anabaptistes vivent hors d’Europe aujourd’hui : en Asie, en Afrique et en Amérique latine, dans des contextes culturels très différents de ceux du XVIe siècle.
Se focaliser sur l’histoire peut facilement devenir une forme d’idéalisation transformant nos ancêtres en héros, plutôt que de se focaliser sur Jésus, « initiateur de la foi et qui la mène à son accomplissement » (Hébreux 12/2). Préserver les souvenirs historiques peut devenir une sorte de nostalgie, ou une justification de la lourdeur de la tradition et du statu quo.
Il y a quelques années, la Commission Foi et Vie a demandé à l’un de nos membres, Hanspeter Jecker, un historien mennonite suisse, de réfléchir à la place que la Conférence Mennonite Mondiale en tant que communion mondiale, donne à l’histoire. Ce document : La ‘Tradition’ anabaptiste : Retrouver ses Dons tout en étant conscient de ses Faiblesses fait maintenant partie d’une large collection de ressources pédagogiques disponibles dans les trois langues officielles sur le site de la CMM.
Ce court document commence par un bref aperçu historique du mouvement anabaptiste et de son évolution vers une église mondiale. Il définie ensuite sept thèmes théologiques qui forment le cœur de la ‘tradition anabaptiste’ que vous pourrez probablement trouver dans toutes nos églises membres, bien qu’avec des accents différents et avec des expressions culturelles variées.
Enfin – et c’est important ! – ce document cite également plusieurs ‘faiblesses et manquements’ de la tradition anabaptiste, reconnaissant que nos forces ont aussi leur part d’ombres qui doit être reconnue et confessée.
La “Tradition” anabaptiste : Retrouver ses Dons tout en étant conscient de ses Faiblesses est un guide utile pour la CMM alors que nous nous préparons à célébrer les débuts du mouvement anabaptiste en 2025. Cette célébration sera l’occasion de réaffirmer les convictions théologiques distinctives qui nous unissent. Mais ce sera aussi une occasion de confession et de transformation tout en suivant et renouvelant continuellement notre tradition.
—John D. Roth est secrétaire de la Commission Foi et Vie. Il vit à Goshen, Indiana (États-Unis), et est membre de la Berkevy Avenue Mennonite Fellowship.
Comme les quatre cavités du cœur, les quatre Commissions de la ConférenceMennoniteMondiale sont au service de la communauté mondiale des églises anabaptistes dans les domaines suivants : diaconie, foi et vie, paix et mission. Les Commissions préparent des documents à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils, proposent des ressources aux églises membres et facilitent le travail des réseaux et des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun. Ci-dessous le communiqué d’une des commissions..
Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2022 de Courier/Correo/Courrier.
« Je ne peux pas tolérer ça ! » Il y avait un problème de calcul pour Sara Hildebrand. Le plan COVAX qui visait à apporter 1 milliard de doses de vaccin aux populations du monde en développement ne toucherait que moins de 20 % des personnes les plus pauvres du monde en 2021. « Le monde a besoin de croyants qui élèvent collectivement la voix », a estimé la fondatrice de Millennium Kids, une organisation qui promeut les objectifs de développement durable de l’ONU.
Une campagne canadienne intitulée «Love My Neighbour» (LMN, « Aime mon prochain ») est née. Sara Hildebrand et ses collaborateurs ont rassemblé des responsables religieux de toutes les traditions – et des enfants – pour récolter des fonds afin d’augmenter le nombre de doses destinées aux personnes les plus pauvres du monde.
Au nom de la Conférence Mennonite Mondiale, les membres ont donné 56 470 dollars canadiens à la campagne «Love My Neighbour», et 26 189,30 dollars américains à la campagne « USA Interfaith Movement to End the Pandemic » (« Mouvement œcuménique états-unien pour arrêter la pandémie ») que LMN a inspirée – tous ces dons soutenant la campagne de vaccination COVID-19 de l’UNICEF.
Ces fonds feront plus que favoriser la vaccination. Lors d’une conférence de presse avec Sara Hildebrand et le ministre canadien du développement international Harjit Sajjan, le Dr Aboubacar Kampo, directeur des programmes de santé de l’UNICEF, explique que l’organisation renforce les systèmes de santé et les rend plus résilients.
Les dons de doses affluent en 2022 : COVAX prévoit d’apporter 4,1 milliards de doses aux populations des pays en développement et ainsi toucher près de 70 % de la population mondiale. Le don recommandé de 25 dollars canadiens à la campagne « Love My Neighbour » de l’UNICEF finance désormais le circuit logistique et l’injection de 20 doses de vaccin : des équipements de protection individuelle (EPI), l’entreposage réfrigéré, le transport et même la formation pour les systèmes de santé fragiles.
La campagne « Love My Neighbour » se poursuit. Les objectifs n’ont pas encore été atteints.
« C’est une occasion en or pour renforcer tous les systèmes de santé », déclare le Dr Aboubacar Kampo. Mais développer « la confiance pour recevoir les vaccins » reste un défi permanent.
« Nous devons utiliser les réseaux de la société civile pour atteindre le cœur de la communauté », dit-il. Les responsables d’église peuvent partager des informations fiables et aider les membres à raisonner intelligemment et à évaluer avec soin.
Le ministère de la Santé du Zimbabwe exhorte : « Le COVID-19 est réel : faites-vous vacciner, portez un masque, continuez à vous laver les mains, à maintenir une distance sociale et à utiliser des désinfectants ! ». Pour ce pays de plus de 14 millions d’habitants, COVAX a expédié un peu moins de 4 millions de doses à l’heure où nous écrivions ces lignes.
« Il y a maintenant des vaccins pour ceux qui en ont besoin », déclare Barbara Nkala, représentante régionale de la CMM pour l’Afrique australe. Il y a eu de nombreux décès en juin-septembre 2021, avant que les vaccins ne soient largement disponibles. Certaines personnes restent réticentes.
De nombreux responsables d’église plaident pour la vaccination, dit-elle, « mais on ne peut pas forcer les gens. »
Ê un endroit où surgissent des sources dans le désert, à l’est du Jourdain, un guide explique que c’est là que Jean a baptisé Jésus, à « Béthanie au-delà du Jourdain » (Jean 1). Des bâtiments modernes en bois se dressent là où les premiers chrétiens construisaient autrefois des églises.
Ici, Jean a appelé les foules à la repentance pour le pardon des péchés.
Se repentir impliquait de changer de vie : ceux qui avait abondance de nourriture et de vêtements devaient partager, les collecteurs d’impôts devaient être honnêtes, les soldats ne devaient pas abuser de leur pouvoir (Luc 3).
Jésus n’avait pas besoin du baptême pour signifier le pardon des péchés. Mais « se repentir » c’est aussi opérer un virage dans la vie. Avec la puissance reçue lors de son baptême par l’Esprit, Jésus a laissé derrière lui sa vie privée pour embrasser pleinement l’appel de Dieu à proclamer le règne de Dieu.
Il a traversé le Jourdain là où les Israélites étaient entrés dans le pays que Dieu avait promis.
Là, Jésus a fait face à la tentation dans le désert, au rejet à Nazareth, au harcèlement des chefs religieux et politiques, et finalement à la croix.
Tout au long de son chemin, il a appelé des disciples, guéri, pardonné, festoyé, enseigné, aimé et prié.
Le coût du baptême a été élevé pour Jésus, et c’est aussi le cas pour nous. Heureusement, peu d’entre nous connaîtront une fin violente aux mains d’adversaires. Mais le changement de vie qui suit le baptême nous conduit à abandonner une vie centrée sur notre ego pour pratiquer la discipline de suivre Jésus. Ce sont les choix quotidiens d’obéissance à Dieu qui donnent du sens à notre une vie : « Jésus, renonçant à la joie qui lui revenait endura la croix [….] » (Hébreux 12).
Les premiers anabaptistes parlaient d’un triple baptême : d’eau, d’Esprit et de sang.
Connaissez-vous quelqu’un à qui il a coûté beaucoup de tenir les promesses de son baptême ?
Quelles traits égocentriques êtes-vous prêt à abandonner dans les eaux du baptême pour suivre Jésus dans la joie et la puissance de la résurrection ?
J. Nelson Kraybill est président de la CMM (2015-2022). Il vit en Indiana (ÉtatsUnis).