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  • Vendredi matin

    Dieu a vu tout ce qu’il avait fait, et en effet, c’était très bon. C’est ce que nous dit la Genèse lorsque Dieu créa le ciel et la terre.

    Dieu célèbre l’abondance de toute la création.

    Est-ce toujours vrai ? Est-ce que ce « très bon » est encore vrai en ces temps difficiles ? Où est-ce vrai quand une mère doit regarder avec horreur ses enfants être tués par des soldats ?

    Quand les femmes sont violées, quand les terroristes attaquent les villages ? Parfois, ce « très bon » semble s’effacer et disparaître dans un puits sans fonds.

    Je fais partie des diacres [Commission Diacres] pour la Conférence Mennonite Mondiale. Nous rendons visite aux membres pour les encourager et qu’ils voient que le corps mondial de l’Église est ici avec eux. Nous visitons les endroits où les paroisses célèbrent dans la joie, comme lors de l’inauguration d’un nouveau bâtiment. Nous rendons visite à des personnes qui souffrent, comme en RD Congo et au Burkina Faso. Et voilà ce que j’ai découvert : Oui, la beauté de Dieu est toujours là, demeurant ici parmi nous en ces heures sombres.

    En RD Congo, une délégation de diacres de la CMM a rendu visite à des membres de certaines paroisses qui ont ouvert leur maison aux personnes déplacées fuyant les zones de guerre à l’est. Les visiteurs ont écouté des récits d’une horreur inimaginable, des femmes qui avaient été forcées de voir leurs maris et leurs enfants tués devant leurs yeux, des femmes qui avaient été violées et avaient à peine survécu. Beaucoup d’entre elles restaient silencieuses, incapables de dire ce qui leur était arrivé.

    Quand vous êtes un visiteur, quels mots trouver pour réconforter ? Les visiteurs restaient souvent assis, pleuraient, impuissants, sans rien dire.

    Et ce sont ces femmes qui ont trouvé la force et les mots pour réconforter leurs visiteurs restés sans voix face à ces horreurs. Ces femmes se tenaient près de nous, réconfortant ceux qui venaient les réconforter. Je vois la beauté de Dieu le Créateur en elles dans cette étreinte profonde. Le ‘très bon’ de Dieu jaillit hors de ces ténèbres.

    Nous nous rendons visite les uns aux autres comme les amis de Job sont venus le voir dans sa souffrance. Ils vinrent et s’assirent en silence avec lui pendant sept jours et sept nuits. S’assirent avec lui dans ses ténèbres. S’assirent avec Job qui luttait pour trouver la justice de Dieu, luttait pour trouver un Dieu qu’il puisse aimer.

    Le mot ‘diacre’ signifie à l’origine ‘agir à la place de celui qui vous envoie’. Un diacre est la présence de celui qui l’envoie. Près de ces envoyés spéciaux se trouvent des anges qui apportent avec eux la présence de Dieu, mettant en lumière le ‘très bon’ de la création. Oui, il y avait des anges présents dans ces visites au Congo. J’espère que parfois ils entraient avec les diacres. Mais dans ces moments de larmes où nous étions sans voix, alors que celles qui avaient subi de terribles violences réconfortaient leurs visiteurs – ces femmes étaient les anges. Sur leurs visages, j’ai vu la bonté de Dieu briller dans les ténèbres. Nous avions visité des maisons d’anges.

    Alors entrons dans ces maisons d’anges dans ce monde brisé, asseyons-nous avec eux dans la douleur, en silence, parfois avec des larmes, et puis, peut-être bien plus tard, même avec des cris de joie.

    Célébrons la bonté de Dieu qui nous rend visite.

    —Jürg Bräker est secrétaire général de la Konferenz der Mennoniten der Schweiz/Conférence Mennonite Suisse, ancien et théologien de la Mennoniten Gemeinde Bern (Alttäufer). Il fait partie de la Commission Diacres de la CMM.


    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’Octobre 2022 de Courier/Correo/Courrier.
  • « Je crois au pouvoir illimité de la prière », écrit le responsable d’une Église membre de la Conférence mennonite mondiale au Myanmar. Il devait être l’invité spécial de l’Heure de prière virtuelle en janvier 2023. Cependant, il n’a pas pu parler de la situation de son Église en raison d’une panne d’internet dans tout le pays. Son nom n’est pas divulgué pour des raisons de sécurité. 

    Le responsable d’église demande de prier pour le Myanmar. 

    « Les gens souffrent de la faim et même de la mort à cause de la guerre. Les jeunes sont amers ; ils sont tentés de prendre les armes. 

    « Pourtant, par la grâce de Dieu, notre église vit l’Évangile. Le corps du Christ grandit. » 

    L’Heure de prière en ligne est une réunion de prière bimensuelle d’une heure sur Zoom pour intercéder ensemble, ouverte à tous les anabaptistes-mennonites. Après une brève méditation sur les Écritures et la présentation des sujets de prière, les participants rejoignent des petits groupes par langue (anglais, espagnol, français, hindi, indonésien). Ê la fin, les différents animateurs partagent les sujets évoqués dans leurs groupes. 

    Lors de la réunion de janvier, les animateurs de groupes ont appelé à prier… 

    • pour que l’Église marche aux côtés de ceux qui sont marginalisés et recherchent la justice ; pour la réconciliation avec les peuples indigènes au Canada et aux États-Unis, et pour les Églises du Mexique à qui l’on demande d’accueillir des migrants ; 
    • pour une désescalade de la polarisation politique, pour les inégalités de revenus, pour les sans-abri et pour la sécurité alimentaire ; 
    • pour la désescalade de la violence politique en Bolivie, au Pérou, au Brésil et en Colombie ; pour les personnes touchées par la guerre, notamment en Ukraine, au Burkina Faso et en Éthiopie ; pour que les Églises agissent avec sagesse dans un esprit de paix en période de violence ;
    • pour les élections en Indonésie en 2024 ; 
    • pour les chrétiens indiens : ceux qui ont été attaqués par la foule à Chhattisgarh, en Inde, ceux de l’association de l’hôpital Emmanuel à Fatehpur qui a été vandalisé, et pour les organisations qui peinent à fonctionner sans autorisation FCRA ;
    • pour les proches et les étudiants des responsables d’églises morts dans un accident d’avion au Népal ; 
    • pour des mesures d’assainissement et des soins de santé au Malawi où une épidémie de choléra est en hausse ; 
    • pour des ressources permettant de montrer l’amour de Dieu et pour les efforts missionnaires de l’église mennonite du Kenya en Somalie ; 
    • pour l’unité dans la diversité, particulièrement pour ceux qui font partie des minorités. 

    L’heure de prière se termine par un joyeux tumulte où les amis du monde entier se saluent d’écran en écran dans de nombreuses langues. 

  • « L’unité de la conférence était plus importante que chaque position », déclare Paul Duck, responsable de l’église membre de la CMM Convenção das Igrejas Irmãos Menonitas (COBIM) au Brésil. « Nous nous sommes mis d’accord pour créer un chemin ou une autoroute, pas trop étroite mais pas non plus trop large, où les deux groupes pourraient vivre en paix. » 

    Lors des sessions de ressourcement en ligne du Conseil Général avec l’ancien secrétaire général de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) Larry Miller, Paul Duck a raconté comment l’église des Frères mennonites du Brésil a appris à être unie.  

    Chaque 109 église membre de la CMM a 1 à 3 représentants au Conseil Général (en fonction de la taille de l’église). Leurs réunions en Indonésie ont été écourtées à cause d’infections au COVID-19 parmi les participants. Les délégués du Conseil Général se sont donc réunis sur Zoom pour s’équiper et partager les 1 et 2 décembre 2022.  

    « Notre prise de décision par consensus n’est pas pratique avec un grand groupe sur un support tel que Zoom », explique César García. « Cependant, nous pouvons utiliser Zoom pour apprendre et prier ensemble, afin de continuer à cultiver notre communion mondiale. » 

    Larry Miller a dispensé des sessions d’enseignement intitulées « CMM et Communion » et « CMM et Leadership ». Les deux peuvent être visionnées sur le site Internet de la CMM.  

    Pour illustrer « l’écoute réceptive », Paul Duck a raconté une histoire vécue par son église.  

    Certaines assemblées COBIM étaient historiquement anabaptistes et à prédominance germanique. D’autres étaient brésiliennes et fortement influencées par le pentecôtisme. Les différences marquées entre les groupes semblaient mener à une scission.  

    Cependant, des représentants des deux groupes ont accepté de discuter ensemble. Pendant plusieurs jours, ils ont convenu de « reconnaître le Christ les uns dans les autres » (l’un des points de Larry Miller). 

    « Nous avons commencé par définir ce que la Bible enseigne sur le sujet. Chaque groupe a eu l’occasion de partager sur sa compréhension et sa pratique des sujets expliqués », explique Paul Duck.  

    Ils se sont engagés dans le processus que Larry Miller appelle « apprendre les uns des autres de manière réceptive ». 

    Ê la suite de ces conversations, « les membres du groupe traditionnel ont accepté d’être plus ouverts aux manifestations de l’Esprit, tandis que les membres du groupe charismatique ont convenu qu’ils pouvaient se consacrer davantage à la Parole », explique Paul Duck.  

    L’unité au sein de l’église a été maintenue pacifiquement, avec la volonté de revoir continuellement les compréhensions.  

    « Il faut souligner que la Parole de Dieu doit être la référence pour l’unité », dit Paul Duck.  

    « Selon [l’apôtre] Paul, le plan d’unité de Dieu est infiniment plus grand que le plan que nous pouvons avoir à l’esprit », dit Larry Miller. 

  • Du nouveau personnel rejoint la CMM 

    « L’anabaptisme est un mouvement mondial. Mais comment créer des canaux pour les relations au sein d’un corps mondial, et comment permettre à la diversité de ce corps de façonner la compréhension de l’identité et de la théologie ‘anabaptistes’ », demande Anicka Fast

    Une nouvelle ère commence pour la Commission Foi et Vie en 2023 avec Anicka Fast comme secrétaire à partir d’avril. 

    Elle est détachée auprès de Mennonite Mission Network en tant que Spécialiste en histoire de l’Église et en missiologie pour l’Afrique francophone. A ce titre, elle donne des cours d’histoire de l’Église dans des institutions théologiques francophones d’Afrique de l’Ouest et en Afrique Centrale, et encadre et forme des historiens mennonites africains. Actuellement co-représentante du MCC au Burkina Faso, elle sera détachée à la CMM à partir d’avril, tout en restant membre du MCC. 

    Elle est titulaire d’un doctorat en théologie (avec un accent sur l’histoire de la mission) de l’université de Boston (USA) et est chercheuse invitée au Boston University Center for Global Christianity and Mission et chercheuse associée à l’Institute for the Study of Global Anabaptism au Goshen College

    De nationalité canadienne et néerlandaise, elle vit au Burkina Faso avec son mari et ses deux filles. 

    « La Commission Foi et Vie offre un espace pour écouter des témoignages concernant la manière dont les anabaptistes du monde entier ont contribué à la mission de l’Église et ont résolu des questions de théologie et de pratique dans leurs contextes », déclare Anicka Fast. « Avec les autres membres de la Commission, je me réjouis d’explorer comment ces récits puissants peuvent transformer notre identité et nous renouveler dans nos relations les uns avec les autres et avec l’église universelle. » 

    John Roth a démissionné de son poste de secrétaire de la Commission Foi et Vie pour servir le projet « Anabaptism at 500 », même s’il continuera à co-organiser des événements pour Renouveau 2028.  

    Ashisha Lal rejoint le bureau de Kitchener en tant que comptable et assistante de développement après avoir obtenu un certificat de troisième cycle en gestion des affaires internationales au Conestoga College. Originaire de Katghora Mennonite Church, BGCMC, en Inde, elle a d’abord vécu à Kitchener-Waterloo, en Ontario, au Canada, dans le cadre du programme d’échange international de volontaires (International Volunteer Exchange Program, IVEP) du Comité Central Mennonite (MCC) pour servir à Thrift on Kent (2017-2018). 

    « J’ai toujours voulu participer à la diffusion et au don de l’amour et de la paix, en aidant les personnes à apercevoir l’espoir au travers du Christ. Travailler avec la CMM me donne la chance de le faire au sein de la communauté mondiale », dit Ashisha Lal.  

    En tant que coordinatrice de réseau et liaison logistique (GAPN, GAEN, GASN, GMF*), Magali Moreno revient à la CMM en décembre 2022. Rebekah Doerksen a démissionné de son poste de coordinatrice GASN, GMF et GAEN en novembre, et Andres Pacheco Lozano a démissionné du GAPN pour devenir président de la Commission pour la Paix. Originaire du Paraguay, Magali Moreno a d’abord travaillé à la CMM en tant que chef de bureau au bureau d’Asuncion avant l’Assemblée de 2009, puis pendant un an au bureau de Strasbourg dans un rôle administratif, et elle a aidé à la transition du secrétariat général de Strasbourg, en France, à Bogota, en Colombie. Elle a été responsable des inscriptions pour PA 2015.  

    « Par le passé, j’ai eu la chance, à bien des égards, d’être en contact avec ma grande famille de foi, et renouer avec elle est tout simplement un privilège », déclare Magali Moreno.  

    « Les changements apportent de nouvelles opportunités. Nous nous réjouissons des dons considérables que ces femmes apportent à notre équipe », dit César García, secrétaire général de la CMM. « John Roth a consacré de nombreuses années à la famille mondiale par le biais de la CMM. Nous savons que nous continuerons à apprendre de lui grâce au projet ‘Anabaptism at 500’. Et nous sommes reconnaissants de pouvoir continuer à travailler avec Andres dans ses nouvelles fonctions de président de la Commission pour la Paix. »  

    GAEN  Réseaux anabaptistes mondiaux pour l’éducation 
    GAHN  Réseau Anabaptiste Mondial de Santé 
    GAHEN Réseau anabaptiste mondial pour l’éducation supérieure 
    GAPN  Réseau Anabaptiste Mondial pour la Paix 
    GAPSEN  Réseau anabaptiste mondial pour l’éducation primaire et secondaire 
    GASN  Réseau Anabaptiste Mondial d’Entraide 
    GMF  Fraternité Missionnaire Mondiale 
  • « Nous espérons que c’est une joie de servir la famille anabaptiste mondiale, mais nous reconnaissons que cela demande des efforts. Nous sommes reconnaissants envers les membres du bureau, du Comité Exécutif et des Commissions qui consacrent bénévolement du temps et de l’attention à ce travail », dit César García, secrétaire général de la CMM.  

    « Merci à J. Nelson Kraybill et Rebecca Osiro qui ont terminé leurs mandats de président et de vice-président. Merci aux membres sortants du Comité Exécutif (Alexander Neufeld, Juan Veron Aquino, Paul Phinehas) et aux présidents des commissions Joji Pantoja (Paix), Siaka Traoré (Diacres) et Stanley Green (Mission) qui ont terminé leur service. » 

    Après plusieurs années de réunion par Zoom, le Comité Exécutif (CE) s’est réuni en personne du 12 au 14 décembre 2022 à Schoorl, aux Pays-Bas, permettant aux nouveaux et anciens membres de se rencontrer en chair et en os.  

    En raison de réunions écourtées en Indonésie (voir « Le Conseil Général s’instruit sur l’unité »), le Comité exécutif a pris des décisions sur les points restés en suspens à l’ordre du jour du Conseil Général.  

    Le Comité Exécutif a approuvé les projections financières et les propositions de Part Équitable pour 2022-2025. 

    Ils ont approuvé la déclaration de la Commission de la Paix « Déclaration sur l’objection de conscience ». 

    Des réseaux émergents fonctionnent depuis plusieurs années, cependant, le CE a maintenant approuvé leur placement au sein de la structure de la CMM : 

    • Réseaux Anabaptistes Mondiaux pour l’Éducation (Global Anabaptist Education Network (GAEN)) sous l’égide de la Commission Foi & Vie. 
    • Réseau Anabaptiste Mondial de Santé (Global Anabaptist Health Network (GAHN)) sous l’égide de la Commission Mission 
    • Réseau Anabaptiste Mondial pour la Paix (Global Anabaptist Peace Network (GAPN)) sous l’égide de la Commission Paix.  

    Le CE a confirmé les nouveaux représentants du Conseil Général dans les Commissions et Andrés Pacheco Lozano comme président de la Commission Paix. Anciennement coordinateur du GAPN, Andrés Pacheco Lozano est assistant de recherche à la Chaire de théologie de la paix et d’éthique de l’Université VU d’Amsterdam et chargé de cours au Doopsgezind Seminarium (séminaire mennonite néerlandais). Andrés Pacheco Lozano est co-directeur au Centre d’études sur la Religion, la Paix et la Justice d’Amsterdam et chercheur post-doctoral au Centre de théologie de l’église de paix de l’Université de Hambourg (Allemagne). Membre de l’Iglesia Menonita de Colombie, il vit aux Pays-Bas.    

    Nouveaux membres des Commissions :  

    Diacres  

    • Clemens Rahn (Asociación Hermanos Menonitas, Paraguay) 
    • Sue Park-Hur (Mennonite Church, États-Unis) 
    Clemens Rahn, Sue Park-Hur, Atsuhiro Katano, Desalegn Abebe, Francis Kamoto

    Foi & Vie  

    • Atsuhiro Katano (Nihon Menonaito Kirisuto Kyokai Kyogikai, Japon) 
    • Desalegn Abebe (Meserete Kristos Church, Éthiopie)) 
    • Francis Kamoto (Brethren In Christ, Malawi)

    Mission 

    • Felo Gracia (Communauté Evangélique de Frères Mennonites en Congo, République Démocratique du Congo)
    • Hyacinth Stevens (LMC, États-Unis)  
    • Simon Okoth (Mennonite Church, Ouganda)
    Felo Gracia, Hyacinth Stevens, Simon Okoth, Jorge Morales

    Paix

    • Jorge Morales (Iglesias Hermanos Menonitas de Colombie)  

    Le personnel de la CMM continue de contacter des candidats pour compléter les Commissions Diacres et Paix. Le Comité Exécutif décidera par e-mail des candidats définitifs. 

    Les membres suivants ont été confirmés dans leur mandat au sein du Comité  YABs (Jeunes Anabaptistes):

    • Asie: Kkot-Ip Bae (Mennonite Church South Korea) 
    • Afrique: Isaac Nii Torgbor Gborbitey (Ghana Mennonite Church) 
    • Europe: Gaëlle Oesch (Association des Églises Évangéliques Mennonites de France) 
    • Amérique Latine: Valentina Kunze (Konferenz der Mennonitengemeinden, Uruguay) 
    • Amérique du Nord: Felix Diener Perez (MC, États-Unis) 

    Ebenezer Mondez est le mentor (2022-2028). 

    Kkot-Ip Bae, Isaac Nii Torgbor Gborbitey, Gaëlle Oesch, Valentina Kunze, Felix Diener Perez

     

  • Présentation de la famille mondiale : 

    Conseil des Congrégations des Frères mennonites en Uruguay  

    Conférence d’ICOMB et église membre de la CMM 

    Au cours de l’année 2022, nous avons soutenu les activités des églises à l’occasion de leurs anniversaires, reçu de nouveaux membres et procédé à des baptêmes ; pour cela, nous rendons gloire à Dieu.  

    Dans tous ces cas, nous cherchons à encourager l’unité entre les membres et à soutenir les responsables.  

    Nous terminons l’année avec gratitude envers Dieu en préparant les activités des camps pour enfants, jeunes et dames qui auront lieu en janvier-février 2023 à Villa Maranatha. 

    Comme défi pour l’année à venir, nous voyons avec joie et espoir l’achèvement du groupe « Projet Timothée » , qui en est déjà à sa troisième année de formation des responsables. Le désir d’ouvrir une nouvelle œuvre à Villa Maranatha est également un motif de prière, compte tenu de la croissance de la station balnéaire avec une population stable et du manque d’églises dans la région. Nous vous demandons de vous souvenir de nous dans la prière pour ces objectifs. 

    —Amelia Consentino, Nouvelles d’ICOMB 


    ICOMB
    La Communauté internationale des Frères Mennonites (ICOMB) est composée de 22 églises nationales dans 19 pays. L’ICOMB compte également des membres associés dans plus de 20 pays, tous à des stades différents sur la voie de l’adhésion à part entière. L’ICOMB existe pour faciliter les relations et les ministères afin d’améliorer le témoignage et le discipulat de ses églises nationales membres – connecter, renforcer et élargir la famille mondiale de l’ICOMB.  
  • Vendredi soir

    «Venez à moi vous tous qui êtes fatigués de porter un lourd fardeau et je vous donnerai le repos. Prenez sur vous mon joug et laissez-moi vous instruire, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour tout votre être. Le joug que je vous invite à prendre est bienfaisant et le fardeau que je vous propose est léger. » (Matthieu 11/28-30).

    Le message de Jésus dans ce passage est vraiment pertinent et nécessaire car, d’une manière ou d’une autre, nous souffrons tous : douleur, mort ou découragement. Ce message de notre Seigneur est vrai et généreux pour nous tous qui avons du chagrin, des douleurs, de l’anxiété, de la peur, de la culpabilité et tant d’autres souffrances.

    Aujourd’hui plus que jamais, les circonstances de la vie nous épuisent car elles pèsent sur nos cœurs et nous empêchent de vivre la vie abondante que le Christ nous offre dans sa Parole. C’est une promesse universelle de repos, pleine de grâce, et ouverte à tous ceux qui s’approchent de ce puit qu’est JésusChrist, lui qui est capable de nous libérer de situations insupportables. Le repos que Jésus offre est caché aux sages et aux intelligents, et révélé aux enfants, selon le verset 25, et à tous ceux qui sont comme des enfants, capables d’espérer, innocents et vulnérables. C’est pour ceux qui ont compris la Bonne Nouvelle, la rédemption, la réconciliation avec Dieu (nous-mêmes et les autres). Il nous est demandé de partager avec les autres ce don de repos : réconfort, restauration et renouveau, en signe de la protection de Dieu.

    Ce passage nous invite à revêtir le joug du Christ, une barre transversale qui nous unit à Jésus mais aussi à ceux qui ont besoin de soutien, pour rendre leur fardeau léger et facile à porter. Ce joug nous unit dans un amour sans fauxsemblant, montrant un véritable intérêt, de l’empathie et la volonté de partager avec les autres, et incarnant ainsi Dieu.

    Recevoir la guérison et le repos

    En tant qu’églises, nous sommes appelés à présenter devant le Seigneur ceux qui connaissent la peur, la culpabilité et la honte afin qu’ils puissent recevoir la guérison et le repos. Nous ne devons pas être comme ceux qui, remplis de rage, et ont amené la femme pécheresse devant Jésus afin qu’il la condamne à mort par lapidation, acte auquel ils prévoyaient de participer allègrement (Jean 8/1-11). Jésus les met devant leur propre péché et leur rappelle leur nature humaine déchue ; ils se retirent, déconfits.

    Aujourd’hui, nous ne sommes plus comme des informateurs qui jugent et excluent ; mais nous devrions être des thérapeutes qui apportent repos et délivrance à ceux qui sont enfermés dans des prisons spirituelles, nous rappelant les moments de notre propre vie où nous avons traversé la vallée de l’ombre de la mort, piégés par les jougs de divers types d’esclavages destructeurs. Cependant, Jésus s’est tenu devant nous, nous a regardés dans les yeux avec compréhension, s’est penché et a enlevé notre honte, nous libérant ainsi pour être sauvés.

    Ce salut historique qui nous est offert à ce moment précis est ce salut qui commence ici avec la Parole et l’Esprit de Jésus. Cette présence est bien vivante parmi nous, et en tous ceux qui font partie du corps de Christ, comme un signe tangible du royaume de Dieu et du shalom de Dieu.

    Après deux années de pandémie, émaillées de guerres, de conflits ethniques et raciaux dans divers pays, de migrations massives et de manifestations, il y a de nombreux survivants – certains moins blessés que d’autres – mais beaucoup ont perdu presque tous leurs biens matériels dans la lutte pour leur survie. Ils continuent à vivre dans le deuil de leur père, mère, frères et sœurs ou enfants. Ils ont perdu leur équilibre – mental, émotionnel et même spirituel. Des villes entières ont été rasées et détruites. La cupidité humaine anéantit tout, semant le désespoir partout où elle sévit.

    L’Église aussi a été profondément ébranlée, tirée de sa torpeur qui la maintenait à distance de bien des vérités tristes et douloureuses. Elle a été obligée de redéfinir sa mission, de relire la Parole de Dieu avec des yeux nouveaux et de s’engager plus loin.

    Briser les modèles qui accusent

    C’est maintenant l’occasion parfaite de briser les modèles qui accusent, qui construisent des murs et nous séparent. Puissions-nous permettre au Dieu de patience et de consolation de nous donner ce même sentiment qui était en Christ afin que nous puissions unanimement rendre gloire à Dieu (Romains 15/5-13) sachant que cela ne signifie rien de plus et rien de moins que d’aimer nos frères et sœurs, de les recevoir comme Christ nous a reçus.

    Par l’amitié, l’hospitalité, c’est en appliquant un baume sur les plaies et en déplaçant la pierre tombale où gisait autrefois la mort, et en déliant les bandages, que nous pouvons stabiliser et soutenir tous ceux que nous devrions recevoir à bras ouverts remplis de l’espoir et des promesses d’autrefois qui sont toujours actuelles ici et maintenant à travers les hommes et les femmes qui font la volonté de Dieu.

    Puissions-nous nous réjouir avec des louanges, chanter le nom de Dieu avec les personnes présentes, afin d’être remplis de joie et de paix en attendant.

    Soyons revêtus d’une nouvelle énergie

    Cindy Alpízar

    Oui, c’est le moment de penser au repos. Nous devons proclamer cela aujourd’hui malgré ce que nous voyons et vivons, car depuis longtemps nous ne marchons plus par la vue (2 Corinthiens 5/7), mais par la foi en ce que Jésus, notre sabbat, a proclamé. Jésus nous appelle à nous arrêter, à lui remettre notre anxiété et notre souffrance, sachant qu’il est capable de prendre soin de nous.

    Ne continuons pas péniblement, mais soyons revêtus d’une nouvelle énergie afin que nous puissions aussi offrir un secours à ceux qui ne savent pas comment continuer. Prions pour que la paix du Seigneur règne dans notre cœur (Colossiens 3/15-17), étant un seul corps reconnaissant pour la présence de Jésus. Puissions-nous ne pas abandonner les plus petits, les plus vulnérables, ceux qui ont été laissés sur le bord du chemin. Oh Seigneur, que ta Parole demeure abondamment en nous, afin que nous désirions prendre soin les uns des autres avec sagesse, tout en rendant grâce, parce que nous pouvons dire « Ebenezer, tu nous as aidés »

    Dans ce beau pays, pendant cette rencontre avec des frères et sœurs d’horizons si différents, célébrons la vie, notre foi, nos traditions anabaptistes et mennonites, en n’oubliant pas l’enjeu de cette rencontre : l’altérité. Cela signifie aller à la rencontre des autres, découvrir qui ils sont, et les rencontrer dans leur altérité avec amour, tout comme le Père qui a attendu plein d’espoir, jour et nuit, que son fils revienne à la maison dans quelque état que ce soit.

    Pour conclure, Pendant cette Assemblée, plus que jamais, marquons un arrêt et examinons notre foi et notre façon de vivre. Que Dieu nous aide à promouvoir la vie, la justice, la miséricorde avec beaucoup de compassion. Que nos communautés de foi, nos ministères et nos propres vies offrent un repos à ceux qui sont fatigués et chargés afin que leurs fardeaux soient légers et supportables. Amen.

    — Cindy Alpízar est pasteure et administratrice de Discípulos de Jesús los Lagos, Heredia, Costa Rica, et de l’union d’églises du Costa Rica (Asociación de Iglesias Cristianas Menonitas). Sa vocation est de venir en aide aux personnes qui vivent dans la rue.


    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’Octobre 2022 de Courier/Correo/Courrier.
  • Samedi matin

    Quand nous pensons aux générations plus âgées, nous pensons à ceux qui nous ont précédés, ceux sur lesquels nous comptons. Cependant, quand on pense à être solidaire de ces générations, il semble y avoir un manque.

    Les relations intergénérationnelles sont de la plus haute importance. Transmettre la sagesse d’une génération à l’autre a une grande valeur. Nous pouvons apprendre des erreurs de ceux qui nous ont précédés, mais cela ne peut se produire que si nous choisissons de rester en lien. Une relation solide débouche sur le mentorat, les conseils et la direction. Les personnes âgées ont vécu des expériences et des circonstances que les jeunes n’ont pas vécues. C’est le plus sûr moyen de partager la sagesse entre tous.

    Combler le fossé entre générations est aussi un moyen essentiel de préserver les valeurs fondamentales de l’Église et de passer le relais à la génération suivante.

    Dans la Bible, la solidarité intergénérationnelle apporte des bénédictions ou des malédictions. Dans Deutéronome 28, on trouve une liste de bénédictions et de malédictions.

    « Si tu écoutes vraiment la voix du Seigneur ton Dieu en veillant à mettre en pratique tous ses commandements que je te donne aujourd’hui, alors le Seigneur ton Dieu te rendra supérieur à toutes les nations du pays ; et voici toutes les bénédictions qui viendront sur toi et qui t’atteindront, puisque tu auras écouté la voix du Seigneur ton Dieu : Béni seras-tu dans la ville, béni seras-tu dans les champs. Bénis seront les fruits de ton sein, de ton sol et de tes bêtes ainsi que tes vaches pleines et tes brebis mères. Bénis seront ton panier et ta huche. Béni seras-tu dans tes allées et venues. » (Deutéronome 28/1-6, TOB) Mais si tu n’écoutes pas la voix du Seigneur ton Dieu en veillant à mettre en pratique tous ses commandements et ses lois que je te donne aujourd’hui, voici les malédictions qui viendront sur toi et qui t’atteindront … Le Seigneur t’enverra disgrâce, panique et menaces dans tout ce que tu entreprendras de faire, jusqu’à ce que tu sois exterminé, et jusqu’à ce que tu disparaisses promptement, à cause du mal que tu auras fait en m’abandonnant. » (Deutéronome 28/15, 20) « Toutes ces malédictions viendront sur toi, te poursuivront et t’atteindront jusqu’à ce que tu sois exterminé, puisque tu n’auras pas écouté la voix du Seigneur ton Dieu en gardant ses commandements et ses lois, qu’il t’a donnés. Cela t’arrivera comme signe et comme prodige, à toi et à ta descendance pour toujours. Parce que tu n’auras pas servi le Seigneur ton Dieu dans la joie et l’allégresse de ton cœur quand tu avais de tout en abondance, tu serviras les ennemis que le Seigneur t’enverra, dans la faim, la soif, la nudité et la privation de toute chose. Il te mettra un joug de fer sur le cou, jusqu’à ce qu’il t’extermine. » (Deutéronome 28/45-48)

    Dans Deutéronome 28, nous voyons que ces bénédictions et ces malédictions peuvent être transmises d’une génération à l’autre. Aujourd’hui, par exemple, il y a les vestiges du colonialisme, le racisme, les injustices, les guerres, la violence, les massacres impitoyables de groupes minoritaires ou de personnes innocentes, et la jalousie.

    Nous voyons les impacts négatifs que tous ces actes ont eu sur différentes générations et différentes races. Tous ces péchés entraînent des malédictions qui peuvent mettre en danger les relations intergénérationnelles.

    Une génération peut demander à une autre : « Pourquoi n’avez-vous pas défendu ce qui est juste ? Quand des hommes ou des femmes noirs ont été tués, pourquoi êtes-vous restés silencieux ? Ê l’époque de l’holocauste, pourquoi n’avez-vous pas défendu ce qui est juste ? Quand la guerre a éclaté, pourquoi n’avez-vous rien dit ? »

    Aujourd’hui, ma question aux générations plus âgées concernant les injustices du passé est toujours : « Pourquoi n’avezvous pas défendu ce qui est juste ? »

    Comment pouvons-nous être sûrs que Dieu nous bénira et bénira ceux qui viendront après nous ? En vivant la vie d’obéissance à laquelle Dieu nous a appelés.

    Quelles actions pouvons-nous entreprendre pour créer, entretenir ou réparer les relations intergénérationnelles ?

    1. Se repentir

    Nous pouvons demander à Dieu de pardonner à nos ancêtres les péchés qu’ils ont commis sciemment ou inconsciemment, des péchés qui ont attiré des malédictions sur leur génération et les générations futures.

    Selon 1 Jean 1/9 « Si nous confessons nos péchés, fidèle et juste comme il est, il nous pardonnera nos péchés et nous purifiera de toute iniquité. » Nous devons confesser nos péchés et cela signifie confesser aussi les péchés des générations qui nous ont précédés.

    Dieu enverra une bénédiction sur nos vies et sur les générations futures. C’est une chose de demander pardon, mais il faut aussi ne pas continuer dans ces anciennes voies ou à vivre dans le péché. Si nous avons choisi de suivre la voie du Christ, alors il n’y a pas de place pour la méchanceté, la violence, le racisme ou les injustices.

    2. Prier

    Nous pouvons chercher le visage de Dieu concernant l’avenir de l’Église. Nous pouvons prier pour que Dieu comble le fossé entre les générations et pour que des relations profondes soient créées. Nous pouvons également prier pour que Dieu nous révèle sa volonté et son but divin pour nos vies. La Bible nous encourage à « prier continuellement » (1Thessaloniciens 5/17).

    3. Agir

    Nous pourrions créer des espaces permettant aux différentes générations et groupes d’âge d’interagir. Nous pourrions trouver des moyens de construire des relations intergénérationnelles entre nos familles, notre paroisse et nos communautés. Nous pourrions aussi créer des programmes de mentorat entre les jeunes et les personnes âgées. « En effet, de même que, sans souffle, le corps est mort, de même aussi, sans œuvres, la foi est morte. » (Jacques 2/26).

    La solidarité intergénérationnelle peut aussi renforcer notre relation avec Dieu. « D’une génération à l’autre on vantera tes œuvres, on proclamera tes prouesses. Je répéterai le récit de tes miracles, la gloire éclatante de ta splendeur. On dira la puissance de tes prodiges et je raconterai tes hauts faits. On célébrera le souvenir de tes immenses bienfaits, on acclamera ta justice. » (Psaumes 145/4-7)

    La foi peut se transmettre d’une génération à l’autre. Lorsque nous réfléchissons aux merveilleuses interventions de Dieu dans nos vies, nous pouvons remonter jusqu’aux générations qui nous ont précédés. Nous ne pouvons avoir une bonne appréciation de l’œuvre de Dieu que lorsqu’il y a de bonnes relations entre les générations. Partager nos expériences les uns avec les autres peut renforcer notre foi en Dieu.

    — Makadunyiswe Doublejoy Ngulube est la représentante pour l’Afrique du Comité YABs (2015-2022) et est membre de l’Église Frères en Christ du Zimbabwe. Elle vit actuellement au Canada où elle fait des recherches sur les sciences de l’environnement, et la sensibilisation au don de Dieu de manière responsable pour bien gérer les ressources de la terre.


    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’Octobre 2022 de Courier/Correo/Courrier.
  • Vendredi matin

    ‘David, et tous les Israélites, exprimaient leur joie devant le Seigneur en jouant de toutes sortes d’instruments en bois de pin, tels que des lyres et des harpes, avec un accompagnement de tambourins, de sistres et de cymbales.’ (2 Samuel 6/5 TOB)

    Même si je n’ai eu que peu de temps pour me préparer, j’avais depuis très longtemps à cœur d’explorer ce thème.

    Je suis fatiguée de la guerre, des conflits, de la faim, de la pauvreté, de la division, de la haine, de la violence armée, de la différence de classe entre noirs et blancs, de l’oppression des femmes, du massacre des enfants et des femmes, des fausses nouvelles, des menteurs et des autorités et des dirigeants injustes et tant, tant de problèmes que vous connaissez tous.

    COVID-19… pendant son point culminant dans l’actualité, nous surveillions les chiffres et quand le nombre diminuait, nous en étions heureux. Pourtant, nous oubliions que ce n’était pas seulement des chiffres, mais des personnes, des humains, créés à l’image de Dieu. C’est triste !

    Au sein de toutes ces souffrances, tout autour de moi, dans le monde entier, comment me réjouir et célébrer ? Quand on me dit que je ne peux pas traverser [une frontière] parce que je suis noire et vient d’un pays pauvre ? Quand je suis interrogée comme une criminelle dans la plupart des bureaux d’immigrations ? Quand je suis traitée comme un fardeau et un problème ? Quand je suis traitée de terroriste ? Mon unicité est considérée comme une menace, mes choix sont rejetés : quand je suis à la merci de mes supérieurs, comment puis-je me réjouir ?! Là où il n’y a pas d’espoir, pourquoi et comment dois-je célébrer ! Comment puis-je me réjouir ?

    J’ai fait une pause et je me suis demandée ce que nous voulons dire quand nous utilisons le mot ‘célébrer’ ? Alors, j’ai décidé de consulter mon dictionnaire. 

    ‘Célébrer’ : dans l’une des définitions, il s’agit d’une reconnaissance par une réunion d’amis ou une activité agréable, une journée ou un événement important ou heureux.

    D’accord ! Ainsi, la célébration est une forme de reconnaissance !

    C’est être ensemble.

    C’est reconnaître l’importance des autres.

    Si je ne compte pas pour toi et que tu ne comptes pas pour moi, on ne peut pas célébrer l’unité.

    Reconnaître l’importance des autres, c’est dépasser des frontières. Cela nous aide, toi et moi, à célébrer notre unité, quoi qu’il arrive.

    Je peux oublier ma souffrance si je compte pour toi.

    Je peux surmonter les tempêtes si je compte pour toi.

    J’abandonne mon sentiment de supériorité si je compte pour toi.

    J’apprends de mes erreurs si je compte pour toi.

    Que je sois riche ou pauvre, ce ne sera plus un obstacle si je compte pour toi.

    Si je compte pour toi et toi pour moi, je peux célébrer à tout moment et en tout lieu.

    Comme David a célébré devant le Seigneur avec des chants et des cris de joie, célébrons notre unité dans un moment comme celui-ci. Alors que nous célébrons notre unité… faisons-le en comprenant que nous comptons les uns pour les autres, avec une exubérance venue du cœur, en le faisant dans un véritable acte de célébration, sans exhibitionnisme ni mépris.

    L’une des nombreuses façons dont nous pourrons toujours célébrer notre unité dans la CMM est par le travail de la Commission Diacre.

    — Tigist Tesfaye est une des responsables des jeunes à Debub Meserete Kristos Church en Éthiopie. Elle a terminé son mandat de membre des YABs (2015- 2022) et est maintenant secrétaire de la Commission Diacres.


    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’Octobre 2022 de Courier/Correo/Courrier.
  • Vendredi matin

    Une fois que les lois sont devenues progressivement plus flexibles pendant le confinement que nous avons tous vécu en 2020, j’ai pu faire du vélo à travers les montagnes de ma ville natale. Même si nous n’étions pas autorisés à flâner dans la rue, nous avions le droit de sortir et de faire du sport pendant quelques heures d’affilée.

    Pendant la pandémie qui a si radicalement changé nos vies, la meilleure chose que je pouvais faire pour garder les pieds sur terre était de faire du vélo. J’ai apprécié chaque sortie, non seulement pour l’activité physique, mais aussi pour l’occasion de profiter du paysage magnifique qui se cache dans les montagnes de la belle ville où je suis né, Ibagué, en Colombie.

    Chaque matin, même si j’avais encore envie de dormir, je me préparais à partir, me réjouissant de découvrir davantage l’œuvre merveilleuse de notre Créateur. Je recherchais un nouvel endroit à photographier, une nouvelle vue du haut des montagnes, et bien sûr, un nouveau défi physique. Et je découvrais de simples familles paysannes qui me faisaient signe et m’encourageaient le long du parcours. J’ai réalisé que, plus que l’exercice physique, c’était comme une thérapie, qui m’apportait la paix.

    Chaque sortie me confirmait ce que souligne l’adjectif de Genèse 1/31 : « Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et en effet, cela était très bon ». La création de Dieu est parfaite ! Il a donné une place à chaque chose, y compris à nous, les êtres humains. Ce verset est inclus dans le récit du sixième jour quand Dieu a créé l’humanité.

    Les paysages que j’ai pu admirer, la végétation, les animaux mais aussi les humains font tous partie de la création de Dieu. Tout est inclus dans l’adjectif utilisé seulement à la fin du sixième jour « Dieu vit que cela était bon ».

    Après avoir vu ces grandes merveilles, je me suis demandé : Pourquoi voulonsnous détruire l’œuvre parfaite de Dieu ? Pourquoi, nous, êtres humains, faisonsnous tant d’efforts pour la détruire ? Est-ce le reflet de notre nature pécheresse ?

    Je suis convaincu qu’une grande partie des ravages est due aux ambitions de gens puissants. Et, oui, c’est l’ambition et l’envie qui les poussent à mépriser les autres, et la création elle-même, sans tenir compte des dégâts causés pour profiter à quelques-uns.

    Je vous ai déjà dit que ma ville est entourée de montagnes majestueuses qui offrent un panorama magnifique et une fantastique diversité naturelle. Enfin presque, mais pas tout à fait : en plus des paysans, des communautés indigènes et des cyclistes, une multinationale a découvert les richesses cachées sous le sol.

    Elle a demandé une licence pour explorer, puis exploiter des mines d’or à ciel ouvert. Ce lieu spectaculaire – débordant de diversité naturelle – est une source de vie non seulement à cause de l’eau qui y jaillit, mais aussi parce qu’il produit une grande quantité de nourriture pour la région. Cela est mis en danger, et pour de l’or.

    Naturellement, les communautés paysannes, indigènes et de la société civile se sont unies pour mettre un terme à cet écocide sans précédent dans la région. Ma communauté chrétienne n’est pas restée les bras croisés face à ce problème. La paroisse mennonite d’Ibagué a rejoint le mouvement qui s’est lentement, mais sûrement, transformé en un symbole de résistance et d’amour pour la Création. Dans le cadre de notre engagement pour la protéger, nous nous sommes joints à d’autres mouvements et communautés spirituelles qui divergent des nôtres. Nous nous y sommes joints à cause de notre amour de la beauté naturelle et de la vie elle-même.

    Dans son livre, ‘Qu’est-ce qu’un Chrétien anabaptiste ?’, Palmer Becker nous rappelle trois valeurs fondamentales qui, selon lui, nous définissent en tant qu’anabaptistes. Nous les connaissons probablement toutes.

    Pouvez-vous vous en rappeler ?

    1. Jésus est au centre de notre foi.
    2. La communauté est au centre de nos vies.
    3. La réconciliation est au centre de notre mission.

    Ces trois valeurs sont reflétées dans l’expérience de l’assemblée mennonite d’Ibagué dont je viens de vous parler

    Jésus est au centre de notre foi, nous guidant dans l’amour les uns pour les autres et pour la Création.

    La communauté est au centre de nos vies, manifestée par notre amour les uns pour les autres et par l’aide que nous apportons pour défendre notre terre.

    Et, la réconciliation est au centre de notre mission, nous rassemblant autour d’un problème commun malgré la divergence de convictions.

    Au-delà, cependant, nous avons la tâche non seulement de nous réconcilier avec Dieu et notre prochain, mais aussi avec la Nature, notre sœur, et l’œuvre de notre Père, pacha mama (Mère Terre) ; la source de la vie.

    Grâce à Dieu, et à notre unité, une consultation publique a réussi à stopper l’exploration et l’exploitation de l’or dans nos montagnes. Les promoteurs du projet ont essayé de vendre l’idée de développement pour la région, mais les gens se sont prononcés du côté de l’eau et de la vie plutôt que de l’or.

    Je suis conscient que cela ne compense pas toute la souffrance de notre planète en ce moment, mais c’est un exemple du changement qui peut être réalisé lorsque nous travaillons ensemble en tant que communauté, pour prendre soin de la Création. Bien sûr, les petits gestes ont aussi de la valeur et comptent, et encore davantage si chacun d’entre nous s’engage personnellement pour l’environnement.

    Alors, je voudrais conclure par une question. Si nous avons tous entendu qu’il fallait réduire, réutiliser, recycler, que faisons-nous pour laisser une petite marque pour l’amélioration de notre environnement ? Quels changements apportons-nous dans nos communautés ? Nos valeurs anabaptistes de réconciliation avec Dieu, nos voisins et la nature, avec beaucoup d’amour ontelles une influence sur nos contextes ?

    —Oscar Suárez est le représentant du comité YABs (Jeunes AnaBaptistes) pour l’Amérique latine et les Caraïbes (2015-2022). Il est professeur au Colegio Americano Menno (école mennonite en Colombie) et responsable de la jeunesse pour Iglesia Menonita de Teusaquillo à Bogotá. Il est membre de Iglesia Menonita de Ibague, Colombie.


    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’Octobre 2022 de Courier/Correo/Courrier.
  • Vendredi matin

    Éphésiens 2/14-17 « Oui, c’est lui qui est notre paix, lui qui a fait de ceux qui sont Juifs et de ceux qui ne le sont pas un seul peuple. En donnant son corps, il a abattu le mur qui les séparait et qui en faisait des ennemis. Il a annulé la Loi avec ses commandements et ses règlements, pour former avec les uns et les autres, un seul peuple nouveau dans l’union avec lui ; c’est ainsi qu’il a établi la paix. Par sa mort sur la croix, le Christ les a tous réunis en un seul corps et il les a réconciliés avec Dieu ; par la croix, il a détruit la haine. Le Christ est venu annoncer la bonne nouvelle de la paix, la paix pour vous qui étiez loin et la paix pour ceux qui étaient proches. C’est en effet par le Christ que nous tous, ceux qui sont Juifs et ceux qui ne le sont pas, nous avons libre accès auprès de Dieu, le Père, grâce au même Esprit saint. »

    Les différents contextes mondiaux de clivages idéologiques, culturels, ethniques, religieux, technologiques et économiques, imposés par les structures de pouvoir aux sociétés entraînent les guerres et toutes sortes de violations des droits des plus faibles. Ils étouffent l’espoir de construire des sociétés plus justes, créant des barrières d’inégalités, rendant plus difficile la réconciliation des personnes avec Dieu, la nature et elles-mêmes. On remarque, dans toutes les réalités des êtres humains, un profond ressentiment au quotidien.

    Cette réalité exige que l’Église anabaptiste et les différentes confessions et expressions religieuses repensent de toute urgence, à partir de la nature transcendante de l’évangile de Jésus-Christ, des stratégies de réconciliation pour construire la paix à partir des territoires locaux, qui traversent les frontières ethniques, économiques, technologiques, religieuses et culturelles, rendant possible l’établissement du royaume de Dieu dans ces contextes.

    L’apôtre Paul a très bien compris la vision du monde judéo-chrétienne, par rapport au ministère de Jésus, le fils de Dieu et à la réalité socio-politico-religieuse entre les juifs, et les autres sociétés du premier siècle. Il a abattu le mur intermédiaire de séparation, abolissant de par son humanité les inimitiés entre les deux sociétés… il a apporté la paix.

    Le dialogue social est un outil essentiel pour la transformation d’une société qui, pendant de nombreuses décennies, a été soumise à des guerres qu’elle n’a pas comprises et qu’elle a dû subir. Car pendant cette guerre, consciemment et inconsciemment, la société a été exposée à la détérioration de son tissu social et, dans une égale mesure, au danger de la perte de son identité ethnique et culturelle, suite à l’ethnocide culturel et faunistique que la guerre a laissé dans les territoires peuplés principalement par les communautés les plus vulnérables.

    En Colombie, par exemple, les communautés noires et autochtones des territoires ethniques et collectifs ont été confrontées à la plupart des conflits violents et ont dû renoncer par la force à une relation amicale avec l’environnement et leur milieu social. Par conséquent, les comportements conflictuels ont entraîné des changements radicaux pour résoudre les différends, faisant de l’utilisation des armes le seul instrument utile pour régler les conflits. Ce contexte a obligé les différents secteurs sociaux à s’articuler à travers le dialogue social et la vision collective de la construction de la paix, à chercher des terrains d’entente, sans entrer dans des discussions idéologiques et religieuses.

    Ce qui nous permettent de trouver des solutions pratiques pour une coexistence pacifique, avec l’idée de construire l’humanité dans la réciprocité avec l’autre, en observant de près le mot des langues bantoues de l’Afrique australe, popularisé par Nelson Mandela et Desmond Tutu : « ubuntu » : « Je suis parce que nous sommes ». Nous existons grâce à la communauté.

    En Colombie, nous avons conçu une stratégie qui vise à répondre à ces défis. Nous proposons un travail interethnique et œcuménique. Par œcuménisme nous ne parlons pas d’une position théologique-religieuse, mais d’une vision du monde du travail collectif interethnique et interreligieux, où nous rencontrons différents processus territoriaux, à partir de leur travail et de leurs capacités, dans le cadre du respect de l’autonomie. Nous travaillons pour faire bouger les choses.

    Nous voulons servir d’espace d’articulation et de renforcement des organisations interethniques et des églises, en soutenant la construction et en rendant visibles leurs plans de vie pour la paix territoriale.

    Nous concentrons notre travail sur le renforcement des processus de réconciliation, d’ethno-développement et de paix territoriale par le biais d’alliances stratégiques avec les églises, les institutions publiques, le secteur privé, les plateformes de paix territoriale et la coopération internationale.

    Stratégie principale

    Travailler à l’élaboration de modèles durables d’ethno-développement holistiques avec les communautés ethniques-territoriales qui permettent des dialogues régionaux avec les organisations sur le terrain et un dialogue avec les programmes de paix, visant à résoudre les conflits dans les territoires.

    Voici nos axes de travail :

    1. Droits des victimes : Vie, dignité et justice. Réparation intégrale pour les victimes du conflit armé (vérité, justice, réparation, nonrépétition), la pleine jouissance de leurs droits, le retour en toute sécurité sur leurs territoires dans des conditions d’hygiène et de sécurité satisfaisantes et dans des conditions dignes (éducation, santé, logement, sécurité).
    2. Pédagogie pour la paix : Spiritualités, cultures et territoire. Formation à la citoyenneté, aux droits de l’homme, à l’identité culturelle et à la participation démocratique, construction de visions partagées de la région, transformation sociale et politique des conflits sans recourir à la violence.
    3. Garanties pour la participation citoyenne : Autonomie territoriale et gouvernance propre. Renforcement de l’approche directe, participative et la démocratie représentative ; consolider les pactes citoyens multisectoriels et passer le pas vers une culture politique inclusive qui respecte la diversité ethnique, sociale et culturelle de la Nation.
    4. Productivité : Ethnodéveloppement et protection de l’environnement. L’objectif est de garantir la souveraineté et la sécurité alimentaires, d’un point de vue ethnique et environnemental.
    5. Réconciliation : Esprit de dialogue et concertation sociale. Construire des accords fondés sur la justice et l’inclusion sociales, ouvrir une voie vers l’avenir en reconstruisant de nouveaux réseaux de relations et de confiance entre les différents acteurs sociaux, le secteur privé et les institutions publiques. La justice, la paix, le développement et la réconciliation nécessitent des espaces pour transformer les conflits par le dialogue, la participation et la concertation sociale sur les politiques visant le bien-être de la population.
    6. Communication pour la paix. L’idée est de renforcer le réseau de communicateurs populaires, afin de partager, de construire et de renforcer les processus et les compétences de communication des communautés afro, autochtones et métisses présentes dans les sous-régions, rendant ainsi visibles les actions liées à la construction de la paix, à la mémoire, à la résistance, au pardon, à la réconciliation, à la défense du territoire et au développement régional.

    — José Rutiliio Rivas est un pasteur de l’église Frères mennonites, théologien, entrepreneur d’entreprises sociales et artisan de la paix en Colombie, et membre de la Commission Mission de la CMM (2018-2025).


    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’Octobre 2022 de Courier/Correo/Courrier.
  • Noël à travers le monde

    Chaque année, le 24 décembre, ma famille assiste à la veillée de Noël à l’église mennonite de Park View (Harrisonburg, Virginie). Il s’agit d’un culte traditionnel « enseignements et chants de Noël », au cours duquel nous lisons l’histoire de Noël selon Luc et chantons des cantiques correspondants tout en parcourant le texte. 

    L’ensemble du culte est agréable, mais la partie la plus marquante se situe à la fin. De petites bougies (cachées dans le placard de rangement toute l’année) sont distribuées et allumées pendant que nous chantons « Silent Night » (Voici Noël, ô douce nuit).  

    Je suis toujours émue de voir la flamme – issue d’abord de la bougie du Christ située à l’avant de la salle – se propager de main en main, de rang en rang. Cette célébration de la lumière de Jésus venant dans le monde est un beau rappel que, bien que Jésus soit la source de lumière pour tous, nous ne pouvons pas porter cette lumière seuls, et nous ne la recevons pas directement de Dieu : nous la recevons les uns des autres et nous sommes chargés de partager la lumière de la bonne nouvelle avec ceux qui nous entourent. 

    « La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point comprise » (Jean 1/5). 

    Pour moi, c’est ça la bonne nouvelle de Noël.  

    —Caleb Schrock-Horst, Harrisonburg, Virginia, États-Unis

    Noël à travers le monde

    De la joie et de l’amour : veillée nocturne au Kenya

    Cette tradition me rappelle toujours la joie et l’amour que nous avons les uns pour les autres en tant que communauté. Le meilleur moment est généralement celui où l’on se réunit pour partager des repas et raconter des histoires, mais le plus étonnant et le plus merveilleux est celui de la veillée nocturne, où l’on se connecte à Jésus par la louange et l’adoration, ce qui donne un sentiment d’appartenance et redonne l’espoir de recommencer à zéro avec la naissance du Christ.

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    Partager l’amour, avec des petits gâteaux, en Allemagne

    Cette tradition me rappelle le message d’espoir, de paix, de joie et d’amour de Noël, car vous pouvez profiter d’un moment paisible avec vos proches et vous pouvez même partager cet amour en offrant des biscuits de Noël aux autres.

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    Une célébration d’un mois pour Charni Daan

    En Inde, Noël est célébré avec beaucoup d’enthousiasme de la mi-novembre au Nouvel An. Noël est d’autant plus spécial que nous avons la chance de rencontrer notre famille et nos amis.

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    Tous ensemble, toutes les voix louent Jésus en Uruguay

    J’aime beaucoup la simplicité de nos fêtes de Noël où nous nous retrouvons pour profiter de la compagnie des autres et nous souvenir de celui qui nous unit.

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