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  • « En partageant l’histoire de l’Église mondiale, nous pouvons élargir le concept de communauté. En cherchant un environnement centré sur Jésus, et non sur le ‘moi’, nous pouvons faire tomber les murs », explique Kkhot-Ip Bae.

    Ce chrétien mennonite de Corée du Sud est le représentant de l’Asie au sein du Comité YABs (Jeunes Anabaptistes)

    Rejoignez-nous en personne ou via une retransmission en direct depuis l’église de South Abbotsford, B.C., Canada, pour écouter ces histoires de l’église mondiale le 25 mars 2023 à 18h30, heure du Pacifique (1h30 le 26 mars UTC).

    ‘Renouveau 2028’ est une série de rencontres à l’occasion de la commémoration du 500e anniversaire des débuts du mouvement anabaptiste.

    Cette année, l’événement local se déroule uniquement en anglais.

    En savoir plus

    Regarder la retransmission:

    Timezone chart 

     

  • « La CMM rassemble dans un même panier des personnes d’origines culturelles différentes », dit l’évêque Simon Okoth de l’Église mennonite d’Ouganda.

    Une rencontre fortuite à l’aéroport a permis à Simon Okoth de faire profiter les assemblées mennonites de son pays de ce mélange culturel.

    En quittant Semarang après l’Assemblée, Rashard Allen reconnut Simon Okoth grâce à son badge. Simon Okoth a reconnu Rashard Allan, directeur de la musique et de la louange de l’église mennonite de Neffsville en Pennsylvanie (USA), qui faisait partie de l’ensemble international de la 17e Assemblée. 

    « J’ai été touché par la façon dont il chantait et par la façon dont le chœur international interprétait ses chants », dit Simon Okoth, qui a reconnu Rashard Allen depuis la scène.

    Leur conversation dans la salle d’embarquement s’est terminée par une invitation en Ouganda. 

    Sur WhatsApp, le responsable de l’église ougandaise et le directeur de culte américain ont planifié leur voyage. En janvier 2023, Rashard Allen (docteur en études de louange du Robert E. Webber Institute for Worship Studies) a animé deux séminaires de trois jours pour des assemblées mennonites de l’Ouganda rural.

    « La louange est une conversation sacrée », dit Rashard Allen. Son objectif était d’aider les participants à « élaborer un plan de culte pour que nous puissions mieux comprendre la louange et que les assemblées puissent la pratiquer avec plus d’intention ».

    « Les gens étaient fiers, en tant que mennonites, de voir un mennonite venu d’un pays lointain se joindre à eux pour adorer, fraterniser et les guider dans la compréhension de la louange », dit Simon Okoth.

    « J’ai été frappé par la foi des gens…. Et par leur talent en termes de ministère et de musicalité », déclare Rashard Allen. Avec quelques consignes, les participants se sont séparés en groupes pour composer un chant à partir d’un psaume. « Les cantiques qu’ils ont composés étaient remarquables : il s’agissait de chansons qu’ils pouvaient commencer à utiliser immédiatement dans leurs églises. C’était une merveilleuse bénédiction pour moi ».

    Il a également donné des concerts de musique sacrée afro-américaine. « Pouvoir partager cette contribution de la diaspora africaine a été une grande bénédiction. »

    En Ouganda, les chants peuvent durer plus d’une heure au début du culte et une autre période à la fin. « C’est le moment où nous nous rencontrons », explique Simon Okoth, « c’est le chant qui accorde nos pensées, qui nous fait ressentir la présence de Dieu ».

    Dans l’une des congrégations, les gens accompagnent leurs chants d’une musique de fond provenant d’un téléphone portable branché sur un haut-parleur. Dans une autre, un préadolescent talentueux fournit une batterie, une mélodie et une ligne de basse à partir d’un clavier, « comme s’il était là depuis 20 ans », explique Rashard Allen. Une autre congrégation chante acapella avec l’accompagnement de trois gros tambours. 

    « Le sentiment de joie qu’ils dégagent lorsqu’ils chantent et dansent est assez frappant pour moi », déclare Rashard Allen. « Ils chantent en trois ou quatre langues différentes : ils connaissent les morceaux, ils en connaissent le sens, et ils chantent avec enthousiasme ».

    « La CMM fait du bon travail en nous réunissant », dit Simon Okoth, « nous pouvons ainsi étudier la culture, établir des contacts et nouer des liens en toute liberté ».

    « Nous sommes imprégnés de l’image de Dieu de manière unique. Pour vivre la plénitude du royaume de Dieu, nous devons nous connaître les uns les autres autant que nous le pouvons », dit Rashard Allen. 

    « J’aime que la CMM considère tout le monde comme des égaux : il n’y a pas de hiérarchie, pas de paternalisme ni de condescendance », ajoute-t-il. La CMM met les gens en contact, ce qui permet de créer des opportunités « d’échanges interculturels, de chanter les cantiques des uns et des autres, et pas seulement d’exporter les chansons d’une culture, de partager les uns avec les autres ».

    Chanter le répertoire international en 15 langues différentes lors de l’Assemblée est « un fragment de ce que doit être le paradis. Nous comprenons mieux les cultures de nos prochains…. ce qui est important pour eux dans leur foi… ce qu’ils vivent à travers leurs chants », dit Rashard Allen. 

    Rencontrer des mennonites du monde entier lors des événements de la CMM « nous fait penser à l’unité de la création, malgré le fait que nous vivions dans des lieux géographiques différents, que nous parlions des dialectes ou des langues différentes, Dieu est toujours unique », dit Simon Okoth. « Le fait que la CMM nous réunisse est une façon de confirmer que nous sommes une bonne création de Dieu ». 

  • Après cela je vis : C’était une foule immense que nul ne pouvait dénombrer, de toutes nations, tribus, peuples et langues. Ils se tenaient debout devant le trône et devant l’agneau, vêtus de robes blanches et des palmes à la main. (Apocalypse 7/9)

    La première fois que j’ai vu un film d’horreur, c’était un soir dans une église. J’avais environ huit ans lorsque ma mère m’a emmené à la première d’un film chrétien sur le livre de l’Apocalypse. Cette nuit-là, j’ai pu à peine dormir. J’ai rêvé que Christ était venu pour chercher son Église et que j’étais resté pour souffrir ce qui serait la Grande Tribulation.

    Il y a différentes manières de lire l’Apocalypse. Certaines d’entre elles, assez terrifiantes, font peur aux gens. D’autres, par la voix de certains prédicateurs, utilisent ce livre comme une boule de cristal pour découvrir l’avenir et expliquer les événements concernant la fin de l’humanité. D’innombrables films et livres ont puisé dans différentes interprétations de ce type de littérature.

    Une autre option consiste à considérer le livre de l’Apocalypse comme la vision de Dieu pour la création. En tant que tel, il montre la volonté de Dieu pour l’humanité et nous invite à vivre notre présent selon cette volonté. Ê travers le livre de l’Apocalypse, il nous est demandé, nous sommes appelés à être un signe du Royaume de Dieu ici et maintenant.

    Concernant la vision de Dieu, l’invitation de Dieu, la Déclaration de Vision de la CMM

    La Conférence Mennonite Mondiale est appelé à être une communion (Koinonia) d’églises affiliées aux anabaptistes et liés les unes aux autres dans une communauté spirituelle mondiale pour entretenir des relations fraternelles, adorer le Seigneur, servir et témoigner.

    Selon la vision de la CMM, le culte est l’un des objectifs de notre unité, de notre vie communautaire au niveau spirituel et mondial, de notre communion mondiale. C’est aussi l’accent mis par le livre de l’Apocalypse sur le culte dans un cadre multiculturel : l’expression « de toutes nations, de toutes tribus, de tous peuples et de toutes langues » apparaît plusieurs fois dans l’Apocalypse dans le contexte du culte. La CMM veut être un avant-goût de l’avenir avec Dieu en étant – ici et maintenant – une communion mondiale qui célèbre Dieu au sein de la diversité culturelle et linguistique.

    Dans une communauté aussi diverse, ce genre de culte doit être centré sur Jésus. Cela permet de valoriser la diversité multiculturelle sans privilégier une culture spécifique, mais en donnant la même valeur à toutes les cultures et toutes les langues. Ce type de culte ne supprime ni n’ignore les différences. Il célèbre la diversité multiculturelle. Cela a été et continue d’être notre expérience, notre appel et notre défi au sein de la CMM.

    Le culte étant un thème si important dans le cercle de la CMM, ce premier numéro uniquement électronique de Courrier l’aborde sous différents angles. Il traite en particulier des difficultés et des perspectives diverses des membres de notre communion mondiale lorsque le COVID-19 a poussé leurs paroisses à réimaginer le culte communautaire, une expérience à laquelle nous avons aussi été confrontés à l’échelle mondiale devant l’impossibilité de célébrer des rencontres mondiales en personne.

    Le culte en ligne remplace-t-il les liturgies sur place ? Cette question et d’autres, qui ont émergé à cause de la pandémie, peuvent nous aider à poursuivre notre conversation pour répondre à l’appel de Dieu à l’adorer de manière multiculturelle et, ce faisant, témoigner au monde d’un Dieu qui célèbre et rend possible la diversité culturelle.

    —César García, secrétaire général de la CMM, originaire de Colombie, vit à Kitchener, Ontario (Canada). 


    Courrier Février 2023

  • Nous n’aurions jamais imaginé que la pandémie et ses conséquences auraient autant d’impact sur nos vies et celle de nos institutions. L’Église n’a pas échappé aux difficultés qui sont encore aujourd’hui bien présentes dans notre nouveau quotidien. L’Église, tout comme la société, doit apprendre à réinterpréter sa réalité pour commencer à penser avec créativité afin de répondre aux demandes de nos familles, de nos paroisses et de la société. Nous avons beaucoup appris mais nous avons aussi connu beaucoup de pertes et de doutes.

    Une réponse créative face à la pandémie

    Nous avons arrêté de nous réunir pendant un moment et notre communion s’est renforcée parce que nous avons su la vivre de façon créative.

    Ê présent, nous commençons à découvrir le pouvoir des moyens de communication virtuels, grâce notamment à l’aide de jeunes bien formés, à la foi solide, qui nous ont permis d’imaginer ce qui nous semblait impossible au début.

    Tous n’ont pas pu le faire, mais certains ont osé rendre des visites en personne ; d’autre ont maintenu le contact par téléphone, etc. Les pasteurs mennonites ont emprunté les chemins des campagnes pour rendre visite à des membres éloignés pour prier et lire la Parole avec eux, tout en maintenant une distance raisonnable.

    L’improvisation créative et l’amour pour le Seigneur ont aidé les uns et les autres à résoudre les problèmes et à rendre possible la louange dans toute la communauté. Alléluia !

    Ê quoi ressemble le culte anabaptiste après la pandémie ?

    Il me semble que c’est la liturgie qui a été la plus affectée parce que la plupart des gens participaient au culte sur un écran, ce qui crée des distances. Maintenant, il faut réfléchir à nouveau pour trouver les moyens de renforcer nos relations par la communion spirituelle.

    Rappelons-nous que la pandémie et ses séquelles ont eu des conséquences sur la partie présentielle du culte. La pandémie nous a touchée et a causé des souffrances, mais elle ne nous a pas vaincus. Nous avons découvert que l’Église peut continuer à être le corps du Christ résilient.

    La communion des saints

    Nous avons appris qu’au-delà de nos structures ecclésiales, le corps du Christ vit dans la communion des saints. Il est vrai que la pandémie nous a éloignés, que nos relations naturelles ont cessé, et que le culte était davantage observé de loin que vécu de près. Les assemblées locales qui avaient attaché beaucoup d’importance à la vie communautaire quelques soient les circonstances ont eu un meilleur fondement pour maintenir leur communion.

    Le culte est le fruit de l’Esprit de Dieu, actif lorsque se conjuguent notre espérance, notre foi et notre présence, donnant vie à la communion qui transcende le temps, la distance et le lieu. L’adoration transcende les barrières, car elle ne dépend pas de nos forces, mais de la puissance, de la grâce et de l’amour de Dieu qui favorise la communion des saints, la communauté de l’Esprit.

    Même si l’on ne pouvait pas être rassemblés physiquement, nous savions que nous n’étions pas seuls car l’intercession, les prières et les supplications étaient abondantes, portées par l’amour de la communauté. Guidés par l’Esprit, nous avons pu développer un sentiment de communauté à distance. Ces circonstances, avec l’importance de la solidarité communautaire et l’expérience de suivre Jésus dans des conditions très difficiles, nous ont porté à réfléchir et à être plus créatifs.

    Le culte : une expression liturgique et prophétique 

    Le révérend Donald Munachoonga de Chilenje, Église Frères en Christ (Zambie). Photo : Donald Munachoonga-Chilenje BIC

    Le culte anabaptiste a toujours été caractérisé par la conjonction de la foi et de la vie. Il a toujours été important qu’il soit ce lieu de rencontre entre le Dieu de la vie et son peuple. Le culte a toujours nourri l’espoir et la spiritualité d’un peuple souffrant. C’est pourquoi, comme l’affirme le professeur Amos López : « Le culte doit toujours être une expérience d’adoration en esprit et en vérité. ‘Mais l’heure vient, et elle est même déjà là, où les vrais adorateurs adoreront le Père en Esprit et en vérité’… » (Jean 4/23).

    L’adoration en esprit et en vérité est l’essence d’une spiritualité liturgique qui se sait prophétique. Amos Lopez affirme que l’Être humain n’est pas une dualité mais une unité, qu’il ‘n’a pas’ de corps ni d’esprit, mais qu’il ‘est’ corps/esprit et que c’est à partir de sa totalité qu’il s’exprime et se réalise, par des mots et des actions. Par conséquent, notre culte ne doit pas s’adresser à ’l’âme’ de la personne. Concevoir un culte sans qu’il soit porteur de vie est une expérience subjective qui rompt avec sa vision prophétique.

    L’exemple le plus clair c’est le Seigneur Jésus lui-même. La résurrection a eu lieu dans son corps, mais aussi dans son esprit, ce qui lui a donné un contenu libérateur transformant la réalité, aussi difficile soit-elle, et nous guidant sur de nouveaux chemins et horizons pour une vie de dignité et d’abondance. C’est pourquoi la force de nos relations passe par la communion en tant que ministère de l’Esprit et non par l’habitude.

    Maintenant que nous revenons au face-à-face, les paroisses ont l’opportunité de réimaginer leur action liturgique et prophétique. Aujourd’hui, le culte doit être un espace de guérison, un espace qui donne la vie, un espace qui unit, un espace qui nourrit, un espace qui engendre de l’espoir. Par conséquent, le culte ne doit jamais perdre sa dimension liturgicoprophétique ; ce sont ces éléments qui donnent une cohérence et un sens au culte. Il est prophétique parce qu’il vise toujours, par son contenu liturgique, à faire connaître la volonté de Dieu à travers sa Parole, par les chants, etc, et parce qu’il vise toujours à faire connaître le dessein de Dieu dans toutes les circonstances. Le peuple d’Israël en est le paradigme.

    Le culte : une expression de l’amour engagé et solidaire

    Nous sommes des êtres créés pour aimer, ainsi notre potentiel doit donc être orienté vers la pratique de l’amour, de la miséricorde et de la justice. C’est pourquoi le professeur Jaci Maraschin estime que le plus beau don est le corps lui-même, car c’est seulement par lui que nous pouvons aimer. L’apôtre Paul, pour sa part, soutient que le plus grand don auquel nous devrions aspirer est l’amour, et cette affirmation est au centre de son discours sur les dons spirituels dans sa première lettre à l’église de Corinthe. Il y présente cette unité indissoluble du geste, du sens théologique et du style de vie que ce geste provoque. C’est donc un culte qui témoigne de la vie, et de la vie en abondance. Si la présence physique est limitée, l’amour transcende cette dimension de manière créative. Nous avons perdu beaucoup : vies, emplois, ressources, et cela a affecté la vie de la communauté. Mais il est bon, aussi, d’entendre la voix de quelqu’un, de recevoir un cadeau, de partager un repas à distance, comme une expression de l’amour de Dieu.

    Qu’entend-on par le mot ‘culte’ ?

    Nous savons qu’il existe de nombreuses approches du culte. Pour nous, nous suivons les traces du Professeur Nelson Kirst qui nous dit simplement ce qu’est le culte : une rencontre de la communauté de foi avec le Dieu éternel de la vie. Bien sûr, cette rencontre est possible non pas parce que la communauté le veut, mais parce que Dieu, dans sa grâce et son amour, le permet. C’est pourquoi nous ne devons pas concevoir le culte comme une routine religieuse établie. Le culte en tant que rencontre doit être préparé, désiré, souhaité et apprécié par une communauté qui sait qu’elle rencontrera le Dieu de la vie, et que ce Dieu rencontrera la communauté. C’est pourquoi nous établissons des temps, des rythmes et des espaces pour la rencontre. En outre, la communauté rencontre la communauté.

    Cette rencontre est significative et porteuse de sens, non pas parce que Dieu est assis là-haut et nous attend lorsque nous ouvrons les portes du temple, mais parce que chacun des participants apporte avec lui la présence de l’Esprit du Christ. La rencontre avec l’Esprit permet d’être présent, de bénir, de guérir, de pardonner et de transformer. En d’autres termes, le culte commence à la maison.

    Nous sommes responsables de la préparation de la rencontre avec Dieu, avec tout notre c≈ìur, toute notre créativité, toute notre volonté et tous les dons qu’il nous a donnés pour nous mettre au service des autres. Le culte appartient à la communauté de foi. C’est pourquoi cette rencontre n’est pas seulement la responsabilité du pasteur, ou des musiciens, ou des responsables, c’est la responsabilité de toute la communauté de foi. Le culte est une partie essentielle de nos vies et il influence notre façon de percevoir notre quotidien.

    Les caractéristiques spécifiques

    Danses liturgiques de la JKI lors de la 17e Assemblée en Indonésie. Photo : Tiz Brotosudarmo

    Chaque culte a ses propres caractéristiques.

    Les lectures bibliques proposées pour le culte sont l’axe de la forme liturgique, car c’est la Parole de Dieu qui oriente son contenu.

    Dans les cultes d’aujourd’hui, le chant et la musique représentent 65 % du contenu. En outre, nous avons déjà vu que la musique et le chant sont au service de la nature du culte, par conséquent, les musiciens, et les responsables de la louange (ou ministres de la louange), doivent savoir que le culte ne leur appartient pas, mais qu’il appartient à l’assemblée en tant que communauté de foi, et qu’ils sont au service des besoins réels et ressentis de la communauté. Ils doivent se rappeler que les chants sont la théologie mise en musique, et que, par conséquent, ces chants affirment des vérités, des principes qui sous-tendent la foi.

    Le culte doit être une source d’inspiration pour servir, d’où l’importance de choisir une direction, en terminant le culte sur une note qui nous est propre, comme « Oui, envoiemoi ». Ainsi, nous sommes tous prêts à servir l’église du Seigneur dans la solidarité.

    Finalement, le culte devrait nous aider à être de meilleures personnes pour ressembler davantage à Jésus, qui est venu pour servir et non pour être servi.

    Conclusion

    Tout ce que nous avons vécu pendant la pandémie nous a enseigné des leçons particulièrement précieuses. La pandémie fut une sorte de leçon eschatologique pour les églises qui étaient devenues des lieux trés confortables.

    C’est à travers la pandémie que nous avons appris à comprendre que les églises doivent être attentives, conscientes et disposées à s’adapter aux signes des temps et à sortir de ses zones de confort, pour pouvoir répondre à un peuple qui, depuis longtemps, souffre, espère, fait confiance et résiste au nom de Jésus. Et ainsi elle pourra continuer à encourager la vie dans la communauté.

    L’Église a appris qu’elle est vulnérable, et que nous avons toujours besoin de la grâce, de l’amour et de la bénédiction de Dieu, que nos attitudes doivent toujours être remplies d’humilité, ce qui s’oppose à l’orgueil de penser que nous sommes superpuissants. Au contraire, L’Église doit toujours être consciente qu’elle n’est soutenue que par la grâce et l’amour de Dieu.

    Nous avons également appris à être très créatifs et à improviser quand il le fallait. Par conséquent, cela nous a appris que les modèles fixes ou rigides à un moment donné doivent céder la place lorsque les circonstances l’exigent.

    Que Dieu continue à guider nos pas, et que sa grâce et son amour ne nous fassent jamais défaut.

    ‚ÄîJosé Rafael Escobar Rosal

    Notes bibliographiques sur les auteurs mentionnés dans l’article :

    • Amós López Rubio est titulaire d’un doctorat en théologie de l’Instituto Universitario ISEDET de Buenos Aires et est pasteur de la Fraternidad de Iglesias Bautistas de Cuba (FIBAC).
    • Nelson Kirst est docteur en théologie et auteur du livre Culto Cristiano : Historia, teolog√≠a y formas (Le culte chrétien : Histoire, Théologie et Formes). Série ‘Colmenas’.
    • Jaci C. Maracshin était professeur émérite de l’université méthodiste de St. Paul et auteur du livre A Beleza de Santidade (La beauté de la sainteté).
    • César A. Henr√≠quez est titulaire d’une maîtrise en théologie du Seminario Evangélico Asociado et d’une licence en Bible de l’Universidad B√≠blica Latinoamericana. Il est pasteur ordonné de l’Église évangélique libre du Venezuela.

    Courrier Février 2023

  • En 2023, nous vous offrirons davantage d’occasions de nouer des relations avec les églises anabaptistes du monde entier qui forment notre famille mondiale spirituelle. 

    Courrier vous parviendra quatre fois en 2023 : 

    Les lecteurs recevront les numéros d’avril et d’octobre sous forme imprimée ou par courriel, selon leur préférence d’abonnement. 

    Cependant, les numéros de février et de juillet ne seront disponibles qu’en version électronique. 

    Rendez-vous sur mwc-cmm.org/publicationselectroniques pour vous assurer d’être averti lorsque les numéros électroniques seront disponibles. 

    Tous les numéros du Courrier peuvent également être consultés sur notre site Web : mwc-cmm.org/courrier 


    Courrier Février 2023

  • Martelant leurs épées, ils en feront des socs, de leurs lances, ils feront des serpes. On ne brandira plus l’épée nation contre nation, on n’apprendra plus à se battre. (Ésaïe 2/4) 

    Les chrétiens sont appelés à prier et à plaider pour la paix. Dans un contexte mondial où la guerre et la violence abondent, il est devenu encore plus urgent de pratiquer la paix. 

    La guerre en Ukraine est entrée dans sa deuxième année ; il y a parallèlement une escalade de la violence en Palestine ; la poursuite des exercices militaires menace la paix dans la péninsule coréenne ; la violence d’Etat en Birmanie ; une situation fragile en Ethiopie ; et la guerre dans plusieurs autres parties du monde.  

    Les communions chrétiennes mondiales – dont la Conférence Mennonite Mondiale – organisent une prière mondiale pour la paix le 22 mars 2023 à 14h00 UTC.  

    « En tant qu’anabaptistes, le travail pour la paix est l’une de nos convictions fondamentales. Nous nous joignons avec reconnaissance à cet événement œcuménique pour prier le Prince de la Paix de nous donner le courage de répondre à la violence par le shalom », déclare César García, secrétaire général de la CMM. 

    L’interprétation est disponible en espagnol, français, allemand, indonésien, coréen, portugais et ukrainien.  

    L’année dernière, la Conférence des Églises européennes, l’Alliance Baptiste Mondiale, la Fédération Luthérienne Mondiale, la Conférence Mennonite Mondiale, le Conseil Méthodiste Mondial et la Communion Mondiale des Églises Réformées ont organisé une prière pour la paix mondiale en ligne le 2 mars 2022. Plus de 5 000 personnes de quelque 150 pays y ont participé. 

    Cliquez ci-dessous pour vous inscrire

     

    Lisez le compte rendu du temps de prière de l’année dernière 

     

    Find the start time in your local time zone 


    Prayer on the occasion of the 1st anniversary of the Russian government’s war of aggression against the people of Ukraine

    God of just peace,

    we pray for all those who, in the midst of war courageously witness and walk the path of nonviolence.

    Strengthen them and protect them – and let us help where we can.

    “Deliver us from evil.”

    —Submitted by The Board of the Association of Mennonite Congregations in Germany on the eve of the 2023 anniversary of the outbreak of war.

    Click here to read more

     

    L’Esprit de Jésus nous rend capables de faire confiance à Dieu dans tous les domaines de la vie, de sorte que nous devenons artisans de paix renonçant à la violence, en aimant nos ennemis, en recherchant la justice et en partageant nos biens avec ceux qui sont dans le besoin. 

    Conviction commune no5

  • Prière

    à l’occasion du 1er anniversaire de la guerre d’agression du gouvernement russe contre le peuple d’Ukraine

    24 février 2023

    La guerre entraîne des souffrances perpétuelles. 

    Ê l’échelle locale, où les populations subissent la violence des armes, les viols, la mort et les migrations forcées ; 

    Ê l’échelle régionale, où l’utilisation de mines, d’équipements lourds et les attaques contre des usines polluent les habitats des générations futures ; 

    Et à l’échelle mondiale, où l’inflation et la hausse des prix des denrées alimentaires viennent s’ajouter aux difficultés des personnes touchées par d’autres conflits, guerres et changements climatiques. 

    En mémoire de tous ceux qui sont directement et indirectement affectés par cette guerre, qui est contraire au droit international, nous prions : 

    « Délivre-nous du mal » 

    « Revenez, revenez de votre méchante conduite : pourquoi faudrait-il que vous mouriez ? » (Ezéchiel 33/11) 

    « Délivre-nous du mal » (Matthieu 6/13) 

    Dieu de la paix juste, 

    Nous nous réfugions auprès de toi avec nos inquiétudes, nos peurs et notre impuissance face à la destruction, aux migrations forcées, aux viols, aux meurtres en Ukraine.  

    « Délivre-nous du mal » 

    Dieu de la paix juste, 

    Nous prions pour tous les habitants de l’Ukraine et de la Russie, y compris ceux qui fuient la guerre. Qu’ils ne désespèrent pas – et que nous les aidions là où nous le pouvons.  

    « Délivre-nous du mal » 

    Dieu de la paix juste, 

    Nous prions pour toutes les communautés chrétiennes d’Ukraine et de Russie. 

    Fais d’elles des messagers et des instruments de ta paix, et non de la guerre ! 

    Que leur lumière et leur témoignage brillent dans les ténèbres. 

    « Délivre-nous du mal » 

    Dieu de la paix juste, 

    Nous prions pour tous ceux qui, au cœur de la guerre, témoignent avec courage et suivent le chemin de la non-violence. 

    Renforce-les et protège-les – et que nous les aidions là où nous le pouvons. 

    « Délivre-nous du mal » 

    Dieu de la paix juste, 

    Nous prions pour tous ceux qui refusent de faire la guerre. 

    Qu’ils trouvent refuge – et que nous les aidions là où nous le pouvons. 

    « Délivre-nous du mal » 

    Dieu de la paix juste, 

    Nous prions pour tous ceux qui se sentent contraints de combattre par les armes – de gré ou de force, tentés ou même sans le savoir. 

    Sois près d’eux dans leurs craintes et dans leur mort ou leur retour, blessés dans leur corps et dans leur âme. 

    « Délivre-nous du mal » 

    Dieu de la paix juste, 

    nous prions pour ceux qui sont au pouvoir en Ukraine et en Russie. 

    Qu’ils cherchent et trouvent des moyens non-violents de faire taire les armes. – Et que nous les aidions là où nous le pouvons. 

    « Délivre-nous du mal » 

    Dieu de la paix juste, nous prions pour ceux qui gouvernent ici et dans tous les pays. 

    Qu’ils cherchent et trouvent des moyens non-violents de faire taire les armes. – Et que nous les aidions là où nous le pouvons. 

    « Délivre-nous du mal » 

    Dieu de la paix juste, 

    Nous prions pour nous-mêmes. 

    Fais que nous ne nous égarions pas en nous inscrivant dans une logique de haine et de violence, « Ne nous laisse pas entrer en tentation », mais « Délivre-nous du mal ». 

    Nous le demandons au nom de Jésus, que nous suivons sur le chemin de la paix juste. 

    Amen. 

    —Rédigé par le conseil d’administration de l’Association des Assemblées Mennonites en Allemagne à la veille de l’anniversaire de 2023. 

    Participez à la prière œcuménique mondiale pour la paix le 22 mars 2023 à 14 heures UTC. 

    Cliquez ici pour en savoir plus et vous inscrire à la prière mondiale pour la paix. 

     

  • La colonne des responsables de la CMM 

    Le Comité Exécutif est élu au sein du Conseil Général, et se réunit annuellement. Deux membres de chaque région continentale sont élus au sein du Conseil ; un président et un vice-président sont également élus par le Conseil. Le trésorier et le secrétaire général sont membres du Comité Exécutif. 

    Rencontrez le trésorier, Sunoko Lin, nommé en 2018. 

    Que signifie être une ‘communion’ d’églises pour la CMM ? 

    La CMM est un lieu de rassemblement qui permet aux églises membres de s’encourager et de se soutenir mutuellement en partageant leurs ressources les unes avec les autres.

    Qu’espères-tu que la CMM accomplira ou deviendra dans les années à venir ? 

    Nos églises membres ont connu une croissance constante en tant que communautés ayant une théologie anabaptiste et des pratiques de non-violence, de service et de solidarité. J’espère que la CMM pourra s’étendre au-delà des églises traditionnelles mennonites et Frères. 

    J’espère aussi que le Sommet mondial de la Jeunesse de la CMM jouera un rôle plus actif dans le recrutement de jeunes responsables et dans le développement d’initiatives qui répondent aux défis actuels, comme la justice économique, le racisme et la durabilité climatique. Je souhaite que la CMM crée un espace leur permettant de collaborer à l’élaboration de stratégies et de plans d’action. 

    Quelles idées qui intéresseraient la famille mondiale trouves-tu dans tes lectures ? 

    Je suis convaincu par cette déclaration faite dans une enquête réalisée par une société de conseil, EY : « Les jeunes de la génération Z veulent apporter des changements pour leurs familles, leurs amis et leurs communautés – pas seulement pour aujourd’hui, mais pour les générations à venir. » 

    Nous disons souvent : « Les jeunes sont l’avenir de l’Église ». Cela doit changer. 

    Nous devons écouter attentivement le cri de nos jeunes. Ils veulent faire une différence dans le monde aujourd’hui. Travaillons côte à côte. 

    Quelle est ton rôle dans ton assemblée locale ? 

    Je suis pasteur principal bénévole à la Maranatha Christian Fellowship à Reseda, une banlieue de Los Angeles, Californie (États-Unis). 

    Outre mon engagement dans l’assemblée, je travaille en tant que directeur financier d’une compagnie d’aviation. Cela me permet de partager ma foi avec des non-chrétiens. Le message de l’évangile est de plus en plus pertinent dans ce monde en pleine décadence morale. 

    Quelle est ta formation professionnelle ? 

    Je suis expert-comptable agréé. J’ai aussi une formation théologique, ayant étudié au Fuller Theological Seminary. 

    Comment pries-tu pour l’Église mondiale ? 

    Info, la Lettre de Nouvelles mensuelle de la CMM et le magazine Courrier sont de bonnes ressources pour me tenir informé sur notre famille mondiale. J’inclus ces informations dans ma prière du matin. 

    Nous, les responsables, recevons souvent des demandes de prière immédiates. Si cela se produit lors de nos réunions, nous les incluons dans nos prières. Nous nous préoccupons de nos membres. 

    Comme l’enseigne l’apôtre Paul dans 1 Corinthiens 12/26 : Si un membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance. 


    Courrier Février 2023

  • Mercredi, 1er mars 2023

    Webinaire

    08:00–10:00 CST (Winnipeg)
    15:00–17:00 CET (Amsterdam)
    22:00–00:00 PhST (Manila)

    Que devons-nous savoir et comment pouvons-nous nous engager dans un travail de justice climatique ?

    Nous vous invitons à rejoindre le Réseau Anabaptiste Mondial pour la Paix pour un autre webinaire. Ici, Rebecca Froese nous aidera à approfondir notre compréhension des questions climatiques et Sandy Plett nous guidera pour trouver des moyens de parler de la justice climatique dans nos paroisses et organisations.

    Rebecca Froese est une experte en « recherche socio-écologique sur la paix et les conflits » – le sujet de son doctorat. Elle occupe un poste post-doctoral au Centre de recherche interdisciplinaire sur la durabilité de l’Université de Münster, en Allemagne.

    Sandy Plett est la nouvelle coordinatrice de l’action climatique de l’Église mennonite du Canada.

    Enregistrez ici pour recevoir le lien de zoom pour le webinaire.

  • « C’est magnifique d’écouter les histoires de l’Église mondiale », déclare José Arrais. « Nous sommes tous si différents, avec des parcours si complexes, avec des dynamiques si particulières entre les régions, que chaque histoire est une source d’inspiration originale dont nous pouvons tous tirer des enseignements. » 

    Les personnes vivant près de la vallée du Fraser, en Colombie-Britannique, au Canada – et toutes celles et ceux qui, dans le monde entier, disposent d’une connexion Internet – pourront se nourrir de ces histoires le 25 mars 2023 lors de Renouveau 2023. 

    ‘Renouveau 2028’ est une série de rencontres à l’occasion de la commémoration du 500e anniversaire des débuts du mouvement anabaptiste. Cette année, la Colombie-Britannique accueillera l’événement du samedi soir à l’église de South Abbotsford à 18 h 30 (HAP). Le thème est « Jésus-Christ, Notre Espoir ». 

    « Venez en apprendre davantage sur la Conférence mennonite mondiale, chanter des chants de l’église mondiale, entendre des témoignages d’espoir de différents pays et vous joindre à la prière pour les frères et sœurs dans la foi du monde entier », déclare John Roth, secrétaire de la Commission Foi et Vie et coorganisateur de l’événement. 

    José Arrais

    José Arrais est l’un des orateurs. Spécialiste des ventes et de la communication commerciale internationale, il a été président de l’Associação dos Irmãos Menonitas de Portugal (l’Église des Frères mennonites au Portugal) de 2013 à 2020. En 2021, il a été élu coordinateur européen des Conférences mennonites et, parallèlement à ce rôle, il est représentant régional de la Conférence mennonite mondiale pour l’Europe. 

    « Étant originaire d’Europe, où le mouvement anabaptiste a débuté il y a 500 ans, j’ai la conviction que cette histoire riche a inspiré la société à plusieurs niveaux », explique-t-il. Avec la guerre en Ukraine, « il n’a jamais été aussi pertinent de voir les effets du mouvement anabaptiste tout autour de nous… : solidarité avec ceux qui souffrent (dans d’autres zones de conflit aussi), défense des minorités, dialogue fructueux entre les autres confessions de foi », dit José Arrais. 

    « Garder à l’esprit que la Bible est la fondation de la vérité, nous permet de laver nos doctrines des impuretés qui viennent des idéologies du monde, et cela nous aide à revenir à nos origines », a déclaré Tigist Tesfaye, une autre oratrice de l’événement.  

    Tigist Tesfaye

    Mentor et coach de jeunes dans l’église (mennonite) Meserete Kristos d’Addis-Abeba, en Éthiopie, elle dirige The Spark Valley, une organisation qui donne aux jeunes les moyens de s’engager de manière significative dans les sphères civiques, sociales et culturelles. 

    « C’est une grande opportunité pour notre renouveau en tant qu’église et en tant que corps du Christ, alors que nous nous réunissons pour célébrer et nous rappeler de notre fondation », déclare Tigist Tesfaye. 

    Il est également prévu qu’Amos Chin, de la Bible Missionary Church au Myanmar, Cynthia Dück, de Asociación Hermanos Menonitas (union d’églises des Frères mennonites) au Paraguay, (en attente de l’approbation des visas) et Ashley Rempel, de Mennonite Church Canada, prennent la parole. 

    Le lendemain, les invités de la Conférence mennonite mondiale venus du monde entier prêcheront dans des assemblées locales dans tout le Lower Mainland, avant de participer à une semaine de réunions avec le Comité exécutif. 

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  • Présentation de la famille mondiale : 

    Vereinigung der Menoniten Brudergemein von Bavaria (VMBB) 

    Conférence d’ICOMB  

    L’église de Burghausen, Bavière (VMBB). 

    L’église se porte bien. Elle profite d’une période de tranquillité et de croissance. Depuis le début de la guerre en Ukraine, de nombreux réfugiés sont arrivés en Allemagne. Nous avons pu nous occuper de certains d’entre eux, et environ 20-25 réfugiés se joignent à nous lors des services d’église. 

    Nous sommes en mesure de traduire le culte dans leur langue grâce à des Ukrainiens qui vivent en Allemagne depuis plusieurs années déjà. Certains d’entre eux ont accepté le Christ et souhaitent être baptisés cette année. 

    Ê l’automne 2022, nous commençons également un groupe de maison avec eux. Nous voulons commencer une classe de formation de disciples au baptême au printemps. Veuillez prier pour ces personnes. 

    Nous avons maintenant un certain nombre d’enfants de différentes cultures dans l’église (Ukraine, Erythrée, Nigeria, Ethiopie et Brésil). Priez pour qu’il y ait davantage de moniteurs d’école du dimanche et pour que nous puissions répondre à leurs besoins. 

    Nous prévoyons un camp pour enfants, et un camp pour jeunes cet été. 

    Priez pour que les jeunes responsables soient bien préparés et formés. Priez aussi pour tous les enfants qui participeront à ces camps. 

    Andreas Isaak, Nouvelles d’ICOMB


    ICOMB
    La Communauté internationale des Frères Mennonites (ICOMB) est composée de 22 églises nationales dans 19 pays. L’ICOMB compte également des membres associés dans plus de 20 pays, tous à des stades différents sur la voie de l’adhésion à part entière. L’ICOMB existe pour faciliter les relations et les ministères afin d’améliorer le témoignage et le discipulat de ses églises nationales membres – connecter, renforcer et élargir la famille mondiale de l’ICOMB.  
  • Dimanche matin

    Ruth est le seul livre du canon biblique dont le titre est le nom d’une femme étrangère. Le livre est centré sur Ruth, une Moabite, et sa belle-mère, Naomi, qui retournent au pays de Juda. Différentes calamités, le déplacement forcé, la stérilité, la mort et la survie figurent dans les cinq premiers versets de ce livre. Il s’ouvre sur la famine à Bethléem, crise qui oblige Naomi, son mari Elimélek et leurs fils à migrer vers Moab. Ensuite, les fils de Naomi prennent des femmes moabites. Selon le récit, les trois hommes de la famille meurent dans ce pays étranger. Trois femmes survivent : une mère israélite et deux belles-filles moabites.

    Aujourd’hui, notre famille anabaptiste mondiale est aussi confrontée à ces difficultés. La pandémie de COVID-19 nous a obligés à reporter l’Assemblée indonésienne de la CMM. Ces deux dernières années, nous avons été témoins de l’horreur de tous ces morts à cause du virus qui fait rage, une horreur dont nous ne voyons pas la fin à ce jour. Chaque jour, on nous annonçait davantage de morts au plus fort de la pandémie. Bien sûr, nous avons de bons vaccins, mais le problème n’est pas résolu. De nouvelles épidémies se produisent encore dans différents pays, et celles-ci ont entraîné des pénuries de nourriture, et les besoins quotidiens ne sont plus satisfaits. Le virus nous a séparés de nos proches et nous a isolés les uns des autres.

    Dans le livre de Ruth, trois femmes vulnérables et privées de leurs droits arrivent à la frontière de terres étrangères, entre Moab et Israël. Moab est toujours une terre étrangère pour Naomi, et elle décide donc de rentrer chez elle à Bethléem. Mais le pays de Juda est un pays étranger pour Orpa et Ruth. Ces veuves sans enfants ne peuvent pas savoir si elles trouveront un lieu sûr ou un foyer dans un nouveau pays.

    Naomi exhorte ses belles-filles à ne pas la suivre à Bethléem. Elles doivent retourner dans leur patrie pour trouver des maris. Orpah cède à Naomi et dit au revoir à sa belle-mère. Mais Ruth persiste à vouloir suivre Naomi partout où elle ira.

    Naomi, Orpa et Ruth, c’est nous. Aujourd’hui, de nombreuses personnes vivent comme ces veuves vulnérables. Ce livre est riche en descriptions des problèmes que connaît notre famille anabaptiste : les femmes et les enfants qui vivent avec le traumatisme de la violence domestique, les effets désastreux du changement climatique, les hostilités envers les immigrants, l’injustice envers les personnes handicapées et les minorités de genre et les conséquences du colonialisme. Alors que nous concluons l’Assemblée Indonésie 2022, nous nous préparons à quitter l’île de Java. Mais où retournerons-nous ?

    Le retour de Naomi avec sa belle-fille Ruth n’est pas seulement le récit de la survie de deux femmes sans importance. En effet, C’est sans doute l’une des plus belles histoires de réconciliation de l’histoire humaine. Dans la Bible, l’histoire de Moab et des Moabites est pleine de scandales et de tromperies. Pour les Israélites, les Moabites étaient des païens hostiles et il leur était donc interdit de participer aux rassemblements religieux d’Israël, même pour la dixième génération. Dans les livres d’Esdras et de Néhémie, on voit que des épouses étrangères pouvaient être expulsées du peuple israélite.

    Le livre de Ruth narre cependant une histoire différente. La bibliste Eunny P. Lee est d’avis que ce livre offre ‘une vision alternative d’une communauté bienveillante’. Moab est ainsi ‘un espace théologiquement évocateur, la frontière de la terre promise’, un espace liminal où ‘se déroulent les négociations culturelles et la (re)construction identitaire’. Pour Naomi, retourner dans son lieu d’origine est une négociation d’identité et de destin. Avec sa belle-fille Ruth, une veuve stérile de Moab, le défi est plus difficile. L’engagement de Ruth à suivre Naomi montre un profond courage pour briser les frontières de l’ethnicité et de la race, de la nationalité, de la religion et de l’âge. On ne peut se réconcilier si l’on ne s’engage pas à franchir des frontières.

    L’engagement de Ruth envers sa bellemère est dépeint de manière étonnante : Ruth s’attache à Naomi (1:15). Le verbe hébreu (dâvaq) exprime le très profond attachement de Ruth. Le même mot peut être trouvé dans Genèse 2:24 pour décrire l’union d’un homme avec une femme dans le mariage. En quittant son père et sa mère, le mari s’attache à sa femme et les deux deviennent une seule chair. Ruth choisit ainsi d’être « une seule chair » avec sa bellemère plutôt qu’avec sa famille d’origine. En s’aventurant sur une terre étrangère et auprès d’un peuple inconnu, Ruth refuse le statut de femme sans importance fondé sur la définition patriarcale hétérosexiste de la famille et de la procréation.

    Mais il y a plus dans cette histoire. Ce lien non conventionnel entre deux femmes lie une belle-mère et une belle-fille, une relation souvent chargée de tension et de rivalité dans de nombreuses cultures. Dans certaines cultures asiatiques, cette relation peut être tout-à-fait oppressante. Les premiers mots de Ruth démontrent son caractère indépendant : une femme marginalisée qui fait preuve de fidélité et de solidarité avec une autre femme. Si nous pratiquons la fidélité et la solidarité entre nous, la graine de la réconciliation a été plantée.

    Alors que nous touchons à la fin de notre Assemblée Indonésie 2022, quelle direction notre famille anabaptiste mondiale va-t-elle prendre ?

    Oui, nous devons suivre Jésus au-delà des barrières créées par les structures humaines qui nous séparent de notre prochain. Je me souviens d’un événement lorsque j’étais adolescent, quand j’ai été appelé au ministère de la Parole. En 1993, David W. Shenk de Eastern Mennonite Mission a visité mon assemblée locale GKMI de Kudus et il a dit que dans le passé, le christianisme s’est répandu d’Ouest en Est. Aujourd’hui, la mission a changé de direction. L’Occident, a déclaré David Shenk, a également besoin de missionnaires venant de l’Est, brisant ainsi les barrières entre l’Ouest et l’Est.

    L’ancien paradigme de la mission chrétienne, centré sur l’évangélisation et l’implantation d’églises, ne peut suffire. Répandre l’évangile ne doit pas simplement signifier offrir la bonne nouvelle aux/pour les non-croyants. Le but de la mission chrétienne doit être de vivre pleinement dans une nouvelle famille, une parenté dans laquelle la présence aimante de Dieu peut être expérimentée en son sein, parmi tous et avec tous. Dans les évangiles, cela s’appelle le Royaume de Dieu. En effet, en Christ, nous trouvons de nouveaux frères et sœurs dans le monde entier. Nous sommes tous aimés du Seigneur et, comme le dit le pasteur Saptojo Adi de la GITJ dans un hymne : nous nous réunissons « que nous venions de l’Ouest ou de l’Est ». Ainsi, vivre dans une nouvelle famille doit nous encourager à réexaminer notre ministère. Le ministère doit consister à s’engager à vivre la Bonne Nouvelle avec ceux qui sont en marge du pouvoir.

    Aujourd’hui, nous ne sommes pas seulement appelés à célébrer notre foi ensemble, mais à démanteler les profonces répercussions du colonialisme occidental, résultant de la doctrine de la découverte des Amériques, de l’imposition de l’esclavage aux peuples d’Afrique et des génocides des peuples autochtones. Aujourd’hui, dans de nombreuses régions du monde la migration vers des terres étrangères persiste à cause du changement climatique, de la guerre et de la pauvreté. Ces immigrants sont vulnérables dans leur nouvel environnement. Ils sont souvent confrontés à l’intolérance et à une hostilité révoltante de la part du pays d’accueil, alors qu’ils tentent de s’assimiler à de nouveaux contextes et cultures. Aujourd’hui, nous sommes interpellés par des jeunes qui se donnent la main pour sensibiliser le monde à la crise climatique. Au Kenya, dit la vice-présidente de la CMM, Rebecca Osiro, les jeunes des assemblées locales savent que la sauvegarde de la création doit commencer par eux.

    Les femmes vivent encore de nos jours dans une société fortement patriarcale et sexiste. Alors que de vaillantes survivantes d’abus sexuels dénoncent la duplicité des chefs religieux, des stars du divertissement, des héros sportifs et des politiciens, nous sommes mis au défi d’élever la voix avec ces survivants. Nous devons revisiter notre condition de disciple au moyen de la ‘sagesse des femmes’ dans leur lutte quotidienne – ‘en la lucha’ (en luttant) comme le dit Elizabeth Soto Albrecht. « √Ä travers les yeux des femmes », écrit le théologien Darryl W. Stephens, « on nous rappelle que ce qui est personnel est politique, que la paix concerne aussi bien le foyer que la guerre, et que la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ ne proclame pas la souffrance et la docilité, mais la libération et la justice.

    Frères et sœurs en Christ, Tout en attendant avec impatience la prochaine Assemblée Mondiale en √âthiopie en 2027, continuons à suivre Jésus ensemble. Proclamons l’évangile de la paix libératrice, brisant les barrières et franchissant les frontières établies par les puissances injustes pour nous isoler les uns des autres. Puissions-nous trouver un foyer où que nous conduise la lumière du Christ, un toit à partager avec ceux que le monde considère comme sans valeur. Amen.

    ‚ÄîNindyo Sasongko est chargé de cours à l’Université Fordham, théologien en résidence à la Manhattan Mennonite Fellowship et membre du groupe de travail de la CMM Creation Care. Originaire d’Indonésie, il a été pasteur à Gereja Muria Kristen Indonesia (GKMI).‚ÄØ


    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’Octobre 2022 de Courier/Correo/Courrier.