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  • Canada

    Torsque nous lisons les Écritures avec le ciel au-dessus de nos têtes, elles prennent une nouvelle vie.

    Des phrases comme Les cieux racontent la gloire de Dieu (Psaume 19/1), Tous les arbres des champs battront des mains (Ésaïe 55/12) et Que la justice coule comme de l’eau (Amos 5/24) prennent une signification plus profonde lorsque nous réfléchissons à la création en tant que participante à la louange et annonciatrice de la sagesse de Dieu.

    Jésus enseignait dehors. Il a souvent puisé dans le monde naturel (eau, vignes, rochers, oiseaux, fleurs, etc.) pour parler de son ministère et du Royaume de Dieu.

    L’Esprit de Dieu est actif continuellement dans le monde qui nous entoure. Dieu se cache tout en étant visible par tous, et dans la paroisse de Burning Bush Forest (Forêt du Buisson Ardent), nous affinons nos sens pour devenir plus pleinement conscients de la présence vivante de Dieu parmi nous.

    Rassemblés et enracinés

    La paroisse de Burning Bush Forest a commencé avec une épiphanie inattendue à la fin de 2014. Une graine d’inspiration a été reçue, plantée, laissée en sommeil pendant un certain temps, puis a germé et a pris racine lors de notre premier rassemblement officiel pour le culte en mars 2016. Notre concept de base, c’est que toute l’année nous nous réunissons dehors, non seulement dans la création, mais avec la création ! Nous faisons de la terre de Dieu notre lieu de culte, une extension de notre communauté et une inspiration pour le culte.

    Cette forme de culte – inviter les gens à se retrouver dehors pour être proches du Créateur et de la création – semble trouver un écho favorable auprès de nombreuses personnes en cette époque de multiples crises environnementales.

    Nos rassemblements sont généralement petits et intimes (entre 10 et 30 personnes).

    Tout notre corps y participe et nous nous enracinons avec l’aide de nos sens dans l’endroit particulier où nous sommes rassemblés.

    Nous lisons l’Écriture et prions mais n’avons pas un sermon traditionnel. Les participants ont le temps de ‘se promener et de s’émerveiller’ (habituellement 30 minutes) pour prêter attention à Dieu qui ‘parle’ de diverses manières.

    Nous prenons le temps de partager les uns avec les autres autour de notre cercle.

    Les enfants sont libres d’explorer et de vaquer, guidés par leur curiosité, ou de participer avec leurs parents et toute la communauté. Leurs idées sont les bienvenues et elles sont souvent profondes.

    Surtout, tenir notre culte à l’extérieur nous aide à nous sentir plus profondément appartenir à la ‘communauté de la création’ de Dieu. Au fil des ans, nous nous sommes réunis dans différents parcs publics de notre ville, puis nous avons choisi un lieu près d’un ruisseau et d’une zone forestière, comme emplacement principal. Revenant régulièrement au même endroit, nous avons appris à connaître les noms et les caractéristiques des arbres, des plantes, des oiseaux, des animaux et des insectes qui nous entourent. Nous sommes immergés dans les rythmes des saisons au fur et à mesure qu’elles se déroulent. Nous avons été témoins de leçons de lâcherprise, d’abondance, d’interdépendance, de mort, de renouveau et de résurrection, toutes inscrites dans la création afin que nous puissions les voir.

    Notre pratique

    Comme nous avions déjà l’habitude de nous rassembler intentionnellement à l’extérieur pendant plusieurs années avant que la pandémie de COVID-19 ne frappe, nous n’avons pas ressenti les restrictions aussi dramatiquement que d’autres assemblées locales, qui ont dû fermer les portes de leurs bâtiments pendant un certain temps.

    Nous avons pu continuer nos cultes avec seulement quelques ajustements mineurs tels que l’utilisation d’un outil d’inscription en ligne (Eventbrite) pour demander aux participants de se préinscrire. Cela nous a permis de limiter le nombre de participants et d’avoir des informations pour contacter des personnes si cela s’avérait nécessaire. Nous avons également amélioré notre lettre de nouvelles électronique en ajoutant davantage de ressources pour s’engager personnellement et grandir spirituellement chez soi.

    Ê l’assemblée de Burning Bush, nous n’avons pas décidé d’expérimenter cette forme de culte simplement pour vivre quelque chose de nouveau et de différent, ou pour comprendre comment naviguer dans un nouveau contexte. Nous suivons la direction de Dieu pour revenir à une manière de joindre le cœur, l’esprit et l’âme à la communauté bien-aimée de la création. C’est à la fois ancien et nouveau. C’est un parcours de renouveau et de transformation, qui nous enracine dans la grande vision du shalom de Dieu pour toute la création.

    —Wendy Janzen est pasteure de l’église de Burning Bush Forest et éco-pasteure de Mennonite Church Eastern Canada. Elle vit à Kitchener, Ontario (Canada).


    Courrier Février 2023

  • République Démocratique du Congo

    Gloire soit rendue au nom de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ pour ses bienfaits. Par la grâce de Dieu, au Congo la pandémie a été moins cruelle qu’elle ne l’a été sous d’autres cieux. Donc, à part la leçon d’hygiène régulièrement donnée à la population d’une manière générale par les autorités politico-administratives et sanitaires du pays, rien qui ne soit lié directement au culte n’a été apporté par la pandémie.

    Au regard de la sévérité des mesures sanitaires, aucun rassemblement n’était possible. Cependant, les chrétiens étaient invités à se réunir dans leur maison. Toutefois, certains responsables rendaient visite aux fidèles et priaient avec eux.

    Lors de la pandémie il a été demandé de raccourcir le temps de culte pour éviter les contaminations. Cette pratique continue toujours.

    Pendant nos cultes, lors de l’accueil des visiteurs, nous avions l’habitude de les embrasser, mais avec la pandémie cette pratique a été supprimée. On n’embrasse plus les visiteurs. Ê la fin du culte nous avions habitude de se serrer les mains entre frères et sœurs, mais cela ne se fait presque plus. Ce sont pas des améliorations, seulement des différences.

    Avec les mesures sanitaires édictées par le gouvernement, notamment la fermeture des églises et l’interdiction des rassemblements, les contacts entre les enfants étaient inexistants. Cela a beaucoup affecté les relations entre fidèles et a réduit la communion fraternelle (cette situation, c’est bien de le préciser, n’a duré que quelques 5 ou 6 mois.)

    Ces aspects des rassemblement des enfants de Dieu, absence du partage spirituel, matériel et impossibilité de l’offrande à Dieu, ont manqué profondément à nos cultes pendant la pandémie.

    La CEM a célébré avec faste le Dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale, au cours d’un grand culte dominical qui avait regroupé 13 paroisses du district de Mbujimayi. Photo : Jean Felix Cimbalanga

    Toutes les activités des membres ayant été bouleversées, la seule chose qui était possible pour les fidèles était l’intercession. En effet, les enfants de Dieu qui avaient pris l’habitude de se réunir pour la prière en famille, priaient pour les autres et pour la fin de la pandémie. Ê la levée des mesures barrière, toutes les activités de la paroisse ont repris normalement.

    Il importe de noter que quoi que la pandémie ait été dangereuse et sévère, notre communauté n’a pas été affectée ni secouée au point d’impacter négativement son organisation cultuelle. Nous remercions la CMM pour avoir, à travers l’AIMM, donné à nos communautés la possibilité d’informer ses membres concernant la Covid-19 et les attitudes à adopter pour l’éviter.

    Pendant nos louanges, la pandémie nous a aidé à mieux comprendre la vulnérabilité de l’homme et à toujours nous confier en Dieu. Et, bien que nous le faisions déjà avant la pandémie, nous sommes plus conscients maintenant de l’importance de prier pour les autres et pour leur guérison.

    Grâce et paix du Seigneur.

    — Le pasteur Jean Félix Cimbalanga est président de la Communauté Evangélique Mennonite (CEM). Félo Gracia est membre du Conseil Général (CG) pour la Communauté des Églises Frères Mennonites du Congo.


    Courrier Février 2023

  • Corée du Sud

    La Corée du Sud a très bien répondu à la pandémie, en particulier au début. Le virus a été contenu et le taux de mortalité a été faible, bien que le gouvernement se soit abstenu de prendre des mesures drastiques telles que le confinement ou les fermetures d’entreprises.

    Cependant, la communauté protestante a été fortement critiquée en Corée pour son comportement au début de la pandémie. Traditionnellement, une assemblée sudcoréenne organise en moyenne 10 cultes par semaine. Les paroisses coréennes accordent beaucoup d’importance au culte en présentiel, ainsi cela a rendu la pandémie de COVID-19 particulièrement difficile à vivre. De nombreuses réunions en présentiel se sont poursuivies ouvertement ou en secret. Des vidéos de chrétiens violant les codes de santé publique et ignorant les faits scientifiques au nom de la ‘foi’ sont devenues virales. Les paroisses sud-coréennes avaient déjà été jugées égoïstes et ultraconservatrices par le public au cours de la dernière décennie, et cela les a conduit à être considérées comme néfastes pour la société.

    Les méga-églises ont été capables de bien se préparer aux services en ligne. Leurs ressources abondantes leur ont permis de produire des formes de culte en ligne encore mieux organisées que les cultes en présentiel, et elles ont atteint davantage de personnes qu’auparavant. Mais dans les petites et moyennes paroisses, qui comptent sur leurs réunions en présentiel, une grande partie de leurs membres ne sont pas retournées dans les églises.

    L’assemblée mennonite ‘Paix et Joie’ (Peace and Joy)

    Notre paroisse se trouve en campagne dans une petite ville appelée Nonsan, au centre de la Corée du Sud. L’emplacement est quelque peu isolé et la plupart des fidèles vivent dans les locaux de l’église ou dans les villages voisins.

    Notre culte du dimanche s’est déroulé en ligne pendant quelques mois au début de la pandémie, puis nous nous sommes rassemblés avec quelques limitations (pas de repas communautaire, port du masque, sièges à distance, etc.) en respectant les réglementations gouvernementales. Les frères et sœurs vivant dans le même local devaient travailler et manger ensemble, même en semaine. Ils se rassemblaient donc toujours, mais prenaient des mesures pour limiter au maximum les contacts avec le monde extérieur.

    Entrant dans le ‘nouveau normal’ après la pandémie, la plupart des assemblées coréennes appellent à un ‘renouveau du culte en commun’. Dans la paroisse mennonite Paix et Joie, nous avons tous un sentiment d’appartenance et de solidarité, peu importe où nous sommes. La question de savoir si le culte en présentiel est une ‘vraie’ forme de culte n’est pas un grand problème pour nous. Lorsque nous avons dû passer en ligne en raison des circonstances, nous avons simplement discuté de la manière dont nous pourrions venir en aide à ceux qui en auraient besoin.

    Par exemple, lorsque nous avons eu des cas confirmés de COVID-19 parmi nous ou dans notre village, nous avons déposé des produits de première nécessité et de la nourriture aux portes des maisons des personnes mises en quarantaine. Nous avons aussi commencé à enregistrer les cultes et à les télécharger sur le groupe SNS (Service de réseaux sociaux) de la paroisse. Nous voulions que nos frères et sœurs incapables d’assister au service puissent continuer à participer à la vie de l’assemblée et à entendre la Parole. Lors des réunions hebdomadaires de tous les membres, les questions relatives à la vie de l’assemble locale sont discutées et décidées en ligne pendant la semaine.

    La vraie adoration

    Même lorsque vous êtes complètement coupé du monde, vous pouvez toujours adorer Dieu seul. Les rencontres les plus significatives d’Abraham et de Jacob avec Dieu ont eu lieu alors qu’ils étaient tous les deux seuls.

    L’Église mennonite manifeste sa foi en Dieu par les relations qu’elle entretient avec ses frères et sœurs et ses voisins ; c’est pourquoi la communauté ecclésiale est de la plus haute importance. Cependant, le COVID-19 n’est pas un phénomène ponctuel. La cupidité humaine grandit et toute la création en souffrira.

    Mais même dans ce cas, il n’y a pas de raison d’avoir peur ou de désespérer. Nous ne devons pas essayer d’abandonner les temps de louange ou de nous détacher de la corde à trois brins avec laquelle nous sommes attachés par Jésus, quelles que soient les circonstances. Si les dimanches ne sont plus disponibles pour les cultes, nous nous retrouverons simplement un autre jour. Nous ne cherchons pas d’excuses pour ne plus louer Dieu, mais nous cherchons différentes manières de le faire.

    L’assemblée mennonite Paix et Joie essaie de s’assurer que la voix de chacun est entendue lors de notre service religieux. Plutôt qu’un sermon, l’animateur (choisi à tour rôle parmi les membres) invite chacun à dire ce qu’il pense sur la Parole de Dieu. Versets bibliques, questions et commentaires relatifs au texte sont échangés au cours de la semaine afin que les frères et sœurs participant au culte puissent préparer leur réflexion et leur interprétation. Le culte est plein de vie, et des personnes de plus en plus nombreuses entreprennent les étapes nécessaires pour devenir membres à part entière de l’assemblée. Il ne serait pas surprenant que tous aident à mettre Jésus au centre de la paix et de la réconciliation, d’une manière moins autoritaire et plus communautaire.

    Nous n’assistons pas au culte parce que c’est le moment et le lieu où nous rencontrons Dieu : nous y assistons parce que nous pouvons écouter les témoignages de la manière dont nos frères et sœurs rencontrent Dieu dans leur vie. Quelle joie de voir le visage des autres s’illuminer alors que nous partageons nos témoignages de reconnaissance ! Quelle joie lorsque nous pouvons chanter d’une seule voix des hymnes de louange ! Quelle joie lorsque tous participent à la prière commune qui reflète notre foi commune ! Grâce à Dieu, nous avons nos frères et sœurs dans la foi !

    Les pandémies sont enracinées dans la cupidité humaine et peuvent donc revenir à tout moment et sous n’importe quelle forme. Nous ne savons pas quelle destruction les désirs incontrôlés de l’humanité peuvent apporter, mais l’assemblée mennonite Paix et Joie continuera à être une communauté de paix, un lieu où nous aimons nos frères et sœurs et mettons Jésus au centre.

    Les mêmes questions posées dans Jean 4/20-23 se font entendre aujourd’hui dans l’Église : « Nos pères ont adoré ici, mais vous dites… » . Le lieu et le forme ne sont pas importants. Les réponses de Jésus sont les mêmes, à cette époque et encore aujourd’hui : « Les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité » .

    — Yongha Bae est secrétaire général de l’union d’Églises Mennonite de Corée du Sud. Cet article a été traduit du coréen en anglais par Hakjoon (Joe) Ko.


    Courrier Février 2023

  • Prière d’urgence 

    « Dieu est pour nous un refuge et un fort, un secours toujours offert dans la détresse. » (Psaume 46/2) 

    Prions pour les membres des églises anabaptistes-mennonites du Malawi et du Mozambique touchés par le cyclone Freddy, une tempête tropicale d’une durée exceptionnelle qui a frappé la région pendant plus de cinq semaines avec des pluies diluviennes et des vents violents.  

    Au Malawi, l’eau a emporté des maisons, des routes, des poteaux électriques et des ponts. Les membres de l’église des Frères en Christ des districts de Blantyre, Phalombe et Mulanje ont dû se réfugier ailleurs : la promiscuité, le manque de nourriture et l’absence d’installations sanitaires menacent d’aggraver l’épidémie de choléra.  

    Au Mozambique, l’effondrement de maisons oblige les habitants de Milange, Tete et Mocuba à s’abriter dans les bâtiments de l’église des Frères en Christ ou dans les écoles locales.  

    Des bâtiments d’église se sont effondrés à Tete et Alto Mulocoe et la maison du pasteur du district s’est effondrée dans le district de Sena.  

    « Nous vous demandons de continuer à prier pour nous. Dieu tient nos vies entre ses mains », déclare Mubecane Filipe Manharage, évêque national de l’Igreja Irmãos em Cristo em Moçambique. 

     L’Esprit de Jésus nous rend capables de faire confiance à Dieu dans tous les domaines de la vie, de sorte que nous devenons artisans de paix renonçant à la violence, en aimant nos ennemis, en recherchant la justice et en partageant nos biens avec ceux qui sont dans le besoin. —Conviction commune 5 

     

  • Équateur

    Aujourd’hui, il existe trois unions d’églises mennonites en Équateur, dont l’une est membre de la Conférence Mennonite Mondiale. Elles forment un groupe restreint mais interconnecté d’assemblées locales vivant la foi anabaptiste dans un pays majoritairement catholique.

    La passion de partager la bonne nouvelle

    Dans les années 1980, la CMC, également connue sous le nom de Rosedale (alors appelée Église conservatrice mennonite), a envoyé des missionnaires pour partager l’Évangile en Équateur.

    Ce travail a commencé dans la deuxième plus grande ville d’Équateur, Guayaquil. Elam et Doris Stauffer ont invité des voisins chez eux, des relations se sont développées et un service dominical a commencé. La première assemblée locale Iglesia Evangélica Menonita Ecuatoriana (IEME) a été établie à Guayaquil vers 1983. Cette paroisse appelée Jesús el Buen Pastor (Jésus, le Bon Pasteur) est une présence évangélique importante dans le pays.

    Ê peu près au même moment, un glissement de terrain a emporté plusieurs communautés près de la ville côtière de Manta. Des mennonites canadiens et américains ont offert leur aide. Robert et Mirella Miller ont supervisé la reconstruction de quelques 150 à 200 maisons pour les familles relocalisées. Cet exemple de ‘vrais anabaptistes aidant leurs voisins’ a fait une forte impression sur la population locale. De nouvelles assemblées locales se sont formées à Manta, Guayaquil et Portoviejo.

    Le fruit du travail d’un évangéliste

    « Notre église est le fruit du travail de Henry Klassen », dit Manuel Aguagallo de l’Iglesia Cristiana Menonita de Ecuador (ICME). Henry Klassen de Gospel Missionary Union (maintenant dénommé ‘Avant’), a exercé son ministère parmi les Quechua (peuples indigènes) à Riobamba et à Guayaquil dans les années 1990. Ê pied, en voiture ou même à cheval, il est allé de communauté en communauté, prêchant et enseignant. Il avait l’habitude de transporter un projecteur pour montrer des films d’évangélisation.

    Aujourd’hui, Monte Horeb (le Mont Horeb) et El Pilar de la Verdad (le Pilier de la Vérité) à Riobamba, Estrella del Sol (l’Étoile du soleil) à Guayaquil et Camino de Salvación (le Chemin du salut) à Quito, forment une petite association. Les années 2010 à 2017 ont été une période de consolidation et de relations continues avec des partenaires mennonites. En 2017, ces paroisses ont adopté une confession de foi mennonite. Une période de croissance a suivi.

    Une église de refuge

    Dans les années 1980, la Fédération des Églises évangéliques indigènes d’Équateur (FEINE) a commencé à chercher à former ses pasteurs en théologie. Ainsi, ce qui est maintenant le Mennonite Mission Network a envoyé des missionnaires pour nouer des relations et apporter une formation théologique. D’abord, c’est Mauricio et Sara Chenlo, argentins formés à AMBS (Anabaptist Mennonite Biblical Seminary) qui sont venus. Ensuite des mennonites colombiens, Cesar Moya et Patricia Ureña, ont apporté un enseignement anabaptiste. Ce qui est maintenant Iglesia Cristiana Anabautista Menonita de Ecuador (ICAME) a commencé en organisant des études bibliques à domicile à Quito, la capitale de l’Équateur.

    Les yeux et le cœur ouverts sur leur quartier, les membres de l’assemblée aident les personnes qui cherchent un refuge après avoir émigré d’autres pays. L’évangélisation des enfants constitue une grande partie du travail de l’église. Elle a un style de leadership radical avec une équipe pastorale composée de quatre femmes.

    Liens avec d’autres groupes anabaptistes

    Le projet ICAME pour les réfugiés et les migrants de Ia paroisse mennonite de Quito aide les personnes déplacées. Photo gracieuseté de Iglesia Menonita de Quito

    Les liens avec la famille anabaptiste au sens large sont tangibles grâce à l’aide matérielle du Comité Central Mennonite, à l’aide financière reçue et aux missionnaires du Mennonite Mission Network et de la Central Plains Mennonite Conference, ainsi qu’au mentorat d’IMCOL en Colombie.

    Pendant la pandémie « nous avons pu partager ce que nous avons reçu du MCC (conserves de dinde, quilts, kits scolaires) », dit Doris Espinoza (ICAME).

    Les responsables de l’ICAME ont demandé aux autres paroisses de préciser leurs besoins et ont partagé généreusement l’aide qu’ils avaient reçue. « Ainsi nous nous réunissons pour partager et formons une communauté, un exemple du Royaume de Dieu sur terre », dit Doris Espinoza.

    L’ICME a préparé de petits kits à distribuer aux personnes qui traversent des moments difficiles. L’église a distribué 700 kits pour les personnes qui n’avaient même pas une livre de riz ou de pommes de terre.

    En mai 2022, les trois groupes anabaptistes ont organisé une retraite.

    C’était l’occasion de savoir qu’il y a beaucoup plus de mennonites dans notre pays [que nous le pensions] », dit Fabian Buenaventura (IEME).

    « Nous savons qu’il y a des différences, », dit Doris Espinoza « mais se focaliser sur ce qu’elles ont en commun permet aux trois églises d’apprendre les unes des autres. Ce faisant, elles sont mieux préparées pour apporter le message du Royaume de Dieu aux autres. »

    Les membres des églises attendent avec impatience d’autres occasions de tisser des liens entre frères et sœurs anabaptistes-mennonites.

    « C’est une grande bénédiction », déclare Fabian Buenaventura.

    Vivre l’identité anabaptiste

    Dans un pays catholique, les mennonites sont différents car le baptême vient après la confession de foi en Jésus.

    En tant que disciples de Jésus, les mennonites « ne sont pas seulement des personnes qui vont à l’église. Nous obéissons à la Parole du Seigneur », dit Vilma Cuji (ICME).

    « Suivre Jésus n’est pas une déclaration écrite mais une pratique, un mode de vie », déclare Fabian Buenaventura (IEME). « C’est l’identité de nos communautés. Nous devons incarner la mission. Si nous ne la mettons pas en pratique, nous ne sommes qu’une dénomination de plus.

    « Nous sommes des artisans de paix », déclare Vilma Cuji. « Nous pensons qu’il vaut mieux résoudre les problèmes. Notre foi en Jésus prime sur nos autres identités. »

    Les églises mennonites cherchent à répondre de manière holistique. Non seulement avec les paroles de l’Évangile, mais aussi par le moyen de soupes populaires, de garderies et d’écoles, et aussi d’une fondation pour les filles qui ont grandi dans la rue. « Nous reflétons Jésus dans nos vies, dans nos actions. Nous sommes les mains et les pieds de Jésus pour un monde qui a un besoin urgent d’entendre un message d’espoir », dit Ángel Castro León (IEME).

    L’une des manières dont l’ICME met en pratique ses convictions pour la paix a été de distribuer des rafraîchissements et des repas pendant une grève nationale à ceux qui arrivaient à Quito depuis les provinces.

    L’anabaptisme touche aux structures et aide à transformer la société pour qu’elle soit plus solidaire, moins inégalitaire.

    « Nous sommes une Église de paix, mais il est impossible de parler de paix quand il n’y a pas de justice, quand il y a violence, pauvreté, inégalité. Jésus a prêché un royaume où tous les humains pourraient avoir une meilleure vie », dit Alexandra Meneses Andrade (ICAME).

    « Nous insistons sur le fait d’être une communauté, pas une église fermée », dit Doris Espinoza (ICAME).

    Pour les églises, l’Évangile a un message holistique : non seulement sauver les âmes mais apporter du bien-être à la personne dans toutes ses dimensions.

    « On ne peut pas parler de suivre Jésus si on est dans les nuages, si on n’est pas inséré dans la réalité de la société », dit Doris Espinoza.

    Défis et opportunités

    Les responsables des églises déplorent que la société équatorienne soit devenue violente et corrompue. Beaucoup de gens sont désespérés.

    Avoir une identité de paix peut amener les paroisses à se taire, à s’occuper de ses propres affaires. Mais le défi de l’Église est d’être présente dans la société et de répondre à la violence avec un message de réconciliation et d’unité entre les paroisses, déclare Alexandra Meneses Andrade (ICAME).

    « Mettons tout ce que nous avons appris au service de la société afin que nous puissions contribuer à une paix holistique en Équateur », dit-elle.

    « Partout où il y a une assemblée locale, nous pouvons annoncer que Jésus-Christ est Seigneur ‚Äì non pas une religion, mais le Dieu de l’espérance, un Dieu qui transforme les vies, un Dieu qui donne de nouvelles opportunités, un Dieu qui nous dit que rien n’est impossible pour Lui », dit Fabian Buenaventura (IEME).

    Église Évangélique de la Paix, Manta, Équateur. Photo : Henk Stenvers

     

    Église Jésus le bon berger, Guayaquil, Équateur. Photo : Henk Stenvers

    Contributeurs : Ángel Castro León, pasteur de Dios Viviente (Dieu Vivant) à Guayaquil ; Fabian Buenaventura Garcia, président de la Iglesia Evangelica Menonita Ecuatoriana (IEME) ; Manuel Aguagallo, pasteur et représentant de la Iglesia Cristiana Menonita de Ecuador (ICME) ; Vilma Cuji, de Caminos de Salvación (ICME) ; Doris Espinoza, représentante légale de la Iglesia Cristiana Anabautista Menonita de Ecuador (ICAME); Alexandra Meneses Andrade, secrétaire générale de la Iglesia Cristiana Anabautista Menonita de Ecuador (ICAME).


    Courrier Février 2023

  • « En partageant l’histoire de l’Église mondiale, nous pouvons élargir le concept de communauté. En cherchant un environnement centré sur Jésus, et non sur le ‘moi’, nous pouvons faire tomber les murs », explique Kkhot-Ip Bae.

    Ce chrétien mennonite de Corée du Sud est le représentant de l’Asie au sein du Comité YABs (Jeunes Anabaptistes)

    Rejoignez-nous en personne ou via une retransmission en direct depuis l’église de South Abbotsford, B.C., Canada, pour écouter ces histoires de l’église mondiale le 25 mars 2023 à 18h30, heure du Pacifique (1h30 le 26 mars UTC).

    ‘Renouveau 2028’ est une série de rencontres à l’occasion de la commémoration du 500e anniversaire des débuts du mouvement anabaptiste.

    Cette année, l’événement local se déroule uniquement en anglais.

    En savoir plus

    Regarder la retransmission:

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  • « La CMM rassemble dans un même panier des personnes d’origines culturelles différentes », dit l’évêque Simon Okoth de l’Église mennonite d’Ouganda.

    Une rencontre fortuite à l’aéroport a permis à Simon Okoth de faire profiter les assemblées mennonites de son pays de ce mélange culturel.

    En quittant Semarang après l’Assemblée, Rashard Allen reconnut Simon Okoth grâce à son badge. Simon Okoth a reconnu Rashard Allan, directeur de la musique et de la louange de l’église mennonite de Neffsville en Pennsylvanie (USA), qui faisait partie de l’ensemble international de la 17e Assemblée. 

    « J’ai été touché par la façon dont il chantait et par la façon dont le chœur international interprétait ses chants », dit Simon Okoth, qui a reconnu Rashard Allen depuis la scène.

    Leur conversation dans la salle d’embarquement s’est terminée par une invitation en Ouganda. 

    Sur WhatsApp, le responsable de l’église ougandaise et le directeur de culte américain ont planifié leur voyage. En janvier 2023, Rashard Allen (docteur en études de louange du Robert E. Webber Institute for Worship Studies) a animé deux séminaires de trois jours pour des assemblées mennonites de l’Ouganda rural.

    « La louange est une conversation sacrée », dit Rashard Allen. Son objectif était d’aider les participants à « élaborer un plan de culte pour que nous puissions mieux comprendre la louange et que les assemblées puissent la pratiquer avec plus d’intention ».

    « Les gens étaient fiers, en tant que mennonites, de voir un mennonite venu d’un pays lointain se joindre à eux pour adorer, fraterniser et les guider dans la compréhension de la louange », dit Simon Okoth.

    « J’ai été frappé par la foi des gens…. Et par leur talent en termes de ministère et de musicalité », déclare Rashard Allen. Avec quelques consignes, les participants se sont séparés en groupes pour composer un chant à partir d’un psaume. « Les cantiques qu’ils ont composés étaient remarquables : il s’agissait de chansons qu’ils pouvaient commencer à utiliser immédiatement dans leurs églises. C’était une merveilleuse bénédiction pour moi ».

    Il a également donné des concerts de musique sacrée afro-américaine. « Pouvoir partager cette contribution de la diaspora africaine a été une grande bénédiction. »

    En Ouganda, les chants peuvent durer plus d’une heure au début du culte et une autre période à la fin. « C’est le moment où nous nous rencontrons », explique Simon Okoth, « c’est le chant qui accorde nos pensées, qui nous fait ressentir la présence de Dieu ».

    Dans l’une des congrégations, les gens accompagnent leurs chants d’une musique de fond provenant d’un téléphone portable branché sur un haut-parleur. Dans une autre, un préadolescent talentueux fournit une batterie, une mélodie et une ligne de basse à partir d’un clavier, « comme s’il était là depuis 20 ans », explique Rashard Allen. Une autre congrégation chante acapella avec l’accompagnement de trois gros tambours. 

    « Le sentiment de joie qu’ils dégagent lorsqu’ils chantent et dansent est assez frappant pour moi », déclare Rashard Allen. « Ils chantent en trois ou quatre langues différentes : ils connaissent les morceaux, ils en connaissent le sens, et ils chantent avec enthousiasme ».

    « La CMM fait du bon travail en nous réunissant », dit Simon Okoth, « nous pouvons ainsi étudier la culture, établir des contacts et nouer des liens en toute liberté ».

    « Nous sommes imprégnés de l’image de Dieu de manière unique. Pour vivre la plénitude du royaume de Dieu, nous devons nous connaître les uns les autres autant que nous le pouvons », dit Rashard Allen. 

    « J’aime que la CMM considère tout le monde comme des égaux : il n’y a pas de hiérarchie, pas de paternalisme ni de condescendance », ajoute-t-il. La CMM met les gens en contact, ce qui permet de créer des opportunités « d’échanges interculturels, de chanter les cantiques des uns et des autres, et pas seulement d’exporter les chansons d’une culture, de partager les uns avec les autres ».

    Chanter le répertoire international en 15 langues différentes lors de l’Assemblée est « un fragment de ce que doit être le paradis. Nous comprenons mieux les cultures de nos prochains…. ce qui est important pour eux dans leur foi… ce qu’ils vivent à travers leurs chants », dit Rashard Allen. 

    Rencontrer des mennonites du monde entier lors des événements de la CMM « nous fait penser à l’unité de la création, malgré le fait que nous vivions dans des lieux géographiques différents, que nous parlions des dialectes ou des langues différentes, Dieu est toujours unique », dit Simon Okoth. « Le fait que la CMM nous réunisse est une façon de confirmer que nous sommes une bonne création de Dieu ». 

  • Après cela je vis : C’était une foule immense que nul ne pouvait dénombrer, de toutes nations, tribus, peuples et langues. Ils se tenaient debout devant le trône et devant l’agneau, vêtus de robes blanches et des palmes à la main. (Apocalypse 7/9)

    La première fois que j’ai vu un film d’horreur, c’était un soir dans une église. J’avais environ huit ans lorsque ma mère m’a emmené à la première d’un film chrétien sur le livre de l’Apocalypse. Cette nuit-là, j’ai pu à peine dormir. J’ai rêvé que Christ était venu pour chercher son Église et que j’étais resté pour souffrir ce qui serait la Grande Tribulation.

    Il y a différentes manières de lire l’Apocalypse. Certaines d’entre elles, assez terrifiantes, font peur aux gens. D’autres, par la voix de certains prédicateurs, utilisent ce livre comme une boule de cristal pour découvrir l’avenir et expliquer les événements concernant la fin de l’humanité. D’innombrables films et livres ont puisé dans différentes interprétations de ce type de littérature.

    Une autre option consiste à considérer le livre de l’Apocalypse comme la vision de Dieu pour la création. En tant que tel, il montre la volonté de Dieu pour l’humanité et nous invite à vivre notre présent selon cette volonté. Ê travers le livre de l’Apocalypse, il nous est demandé, nous sommes appelés à être un signe du Royaume de Dieu ici et maintenant.

    Concernant la vision de Dieu, l’invitation de Dieu, la Déclaration de Vision de la CMM

    La Conférence Mennonite Mondiale est appelé à être une communion (Koinonia) d’églises affiliées aux anabaptistes et liés les unes aux autres dans une communauté spirituelle mondiale pour entretenir des relations fraternelles, adorer le Seigneur, servir et témoigner.

    Selon la vision de la CMM, le culte est l’un des objectifs de notre unité, de notre vie communautaire au niveau spirituel et mondial, de notre communion mondiale. C’est aussi l’accent mis par le livre de l’Apocalypse sur le culte dans un cadre multiculturel : l’expression « de toutes nations, de toutes tribus, de tous peuples et de toutes langues » apparaît plusieurs fois dans l’Apocalypse dans le contexte du culte. La CMM veut être un avant-goût de l’avenir avec Dieu en étant – ici et maintenant – une communion mondiale qui célèbre Dieu au sein de la diversité culturelle et linguistique.

    Dans une communauté aussi diverse, ce genre de culte doit être centré sur Jésus. Cela permet de valoriser la diversité multiculturelle sans privilégier une culture spécifique, mais en donnant la même valeur à toutes les cultures et toutes les langues. Ce type de culte ne supprime ni n’ignore les différences. Il célèbre la diversité multiculturelle. Cela a été et continue d’être notre expérience, notre appel et notre défi au sein de la CMM.

    Le culte étant un thème si important dans le cercle de la CMM, ce premier numéro uniquement électronique de Courrier l’aborde sous différents angles. Il traite en particulier des difficultés et des perspectives diverses des membres de notre communion mondiale lorsque le COVID-19 a poussé leurs paroisses à réimaginer le culte communautaire, une expérience à laquelle nous avons aussi été confrontés à l’échelle mondiale devant l’impossibilité de célébrer des rencontres mondiales en personne.

    Le culte en ligne remplace-t-il les liturgies sur place ? Cette question et d’autres, qui ont émergé à cause de la pandémie, peuvent nous aider à poursuivre notre conversation pour répondre à l’appel de Dieu à l’adorer de manière multiculturelle et, ce faisant, témoigner au monde d’un Dieu qui célèbre et rend possible la diversité culturelle.

    —César García, secrétaire général de la CMM, originaire de Colombie, vit à Kitchener, Ontario (Canada). 


    Courrier Février 2023

  • Nous n’aurions jamais imaginé que la pandémie et ses conséquences auraient autant d’impact sur nos vies et celle de nos institutions. L’Église n’a pas échappé aux difficultés qui sont encore aujourd’hui bien présentes dans notre nouveau quotidien. L’Église, tout comme la société, doit apprendre à réinterpréter sa réalité pour commencer à penser avec créativité afin de répondre aux demandes de nos familles, de nos paroisses et de la société. Nous avons beaucoup appris mais nous avons aussi connu beaucoup de pertes et de doutes.

    Une réponse créative face à la pandémie

    Nous avons arrêté de nous réunir pendant un moment et notre communion s’est renforcée parce que nous avons su la vivre de façon créative.

    Ê présent, nous commençons à découvrir le pouvoir des moyens de communication virtuels, grâce notamment à l’aide de jeunes bien formés, à la foi solide, qui nous ont permis d’imaginer ce qui nous semblait impossible au début.

    Tous n’ont pas pu le faire, mais certains ont osé rendre des visites en personne ; d’autre ont maintenu le contact par téléphone, etc. Les pasteurs mennonites ont emprunté les chemins des campagnes pour rendre visite à des membres éloignés pour prier et lire la Parole avec eux, tout en maintenant une distance raisonnable.

    L’improvisation créative et l’amour pour le Seigneur ont aidé les uns et les autres à résoudre les problèmes et à rendre possible la louange dans toute la communauté. Alléluia !

    Ê quoi ressemble le culte anabaptiste après la pandémie ?

    Il me semble que c’est la liturgie qui a été la plus affectée parce que la plupart des gens participaient au culte sur un écran, ce qui crée des distances. Maintenant, il faut réfléchir à nouveau pour trouver les moyens de renforcer nos relations par la communion spirituelle.

    Rappelons-nous que la pandémie et ses séquelles ont eu des conséquences sur la partie présentielle du culte. La pandémie nous a touchée et a causé des souffrances, mais elle ne nous a pas vaincus. Nous avons découvert que l’Église peut continuer à être le corps du Christ résilient.

    La communion des saints

    Nous avons appris qu’au-delà de nos structures ecclésiales, le corps du Christ vit dans la communion des saints. Il est vrai que la pandémie nous a éloignés, que nos relations naturelles ont cessé, et que le culte était davantage observé de loin que vécu de près. Les assemblées locales qui avaient attaché beaucoup d’importance à la vie communautaire quelques soient les circonstances ont eu un meilleur fondement pour maintenir leur communion.

    Le culte est le fruit de l’Esprit de Dieu, actif lorsque se conjuguent notre espérance, notre foi et notre présence, donnant vie à la communion qui transcende le temps, la distance et le lieu. L’adoration transcende les barrières, car elle ne dépend pas de nos forces, mais de la puissance, de la grâce et de l’amour de Dieu qui favorise la communion des saints, la communauté de l’Esprit.

    Même si l’on ne pouvait pas être rassemblés physiquement, nous savions que nous n’étions pas seuls car l’intercession, les prières et les supplications étaient abondantes, portées par l’amour de la communauté. Guidés par l’Esprit, nous avons pu développer un sentiment de communauté à distance. Ces circonstances, avec l’importance de la solidarité communautaire et l’expérience de suivre Jésus dans des conditions très difficiles, nous ont porté à réfléchir et à être plus créatifs.

    Le culte : une expression liturgique et prophétique 

    Le révérend Donald Munachoonga de Chilenje, Église Frères en Christ (Zambie). Photo : Donald Munachoonga-Chilenje BIC

    Le culte anabaptiste a toujours été caractérisé par la conjonction de la foi et de la vie. Il a toujours été important qu’il soit ce lieu de rencontre entre le Dieu de la vie et son peuple. Le culte a toujours nourri l’espoir et la spiritualité d’un peuple souffrant. C’est pourquoi, comme l’affirme le professeur Amos López : « Le culte doit toujours être une expérience d’adoration en esprit et en vérité. ‘Mais l’heure vient, et elle est même déjà là, où les vrais adorateurs adoreront le Père en Esprit et en vérité’… » (Jean 4/23).

    L’adoration en esprit et en vérité est l’essence d’une spiritualité liturgique qui se sait prophétique. Amos Lopez affirme que l’Être humain n’est pas une dualité mais une unité, qu’il ‘n’a pas’ de corps ni d’esprit, mais qu’il ‘est’ corps/esprit et que c’est à partir de sa totalité qu’il s’exprime et se réalise, par des mots et des actions. Par conséquent, notre culte ne doit pas s’adresser à ’l’âme’ de la personne. Concevoir un culte sans qu’il soit porteur de vie est une expérience subjective qui rompt avec sa vision prophétique.

    L’exemple le plus clair c’est le Seigneur Jésus lui-même. La résurrection a eu lieu dans son corps, mais aussi dans son esprit, ce qui lui a donné un contenu libérateur transformant la réalité, aussi difficile soit-elle, et nous guidant sur de nouveaux chemins et horizons pour une vie de dignité et d’abondance. C’est pourquoi la force de nos relations passe par la communion en tant que ministère de l’Esprit et non par l’habitude.

    Maintenant que nous revenons au face-à-face, les paroisses ont l’opportunité de réimaginer leur action liturgique et prophétique. Aujourd’hui, le culte doit être un espace de guérison, un espace qui donne la vie, un espace qui unit, un espace qui nourrit, un espace qui engendre de l’espoir. Par conséquent, le culte ne doit jamais perdre sa dimension liturgicoprophétique ; ce sont ces éléments qui donnent une cohérence et un sens au culte. Il est prophétique parce qu’il vise toujours, par son contenu liturgique, à faire connaître la volonté de Dieu à travers sa Parole, par les chants, etc, et parce qu’il vise toujours à faire connaître le dessein de Dieu dans toutes les circonstances. Le peuple d’Israël en est le paradigme.

    Le culte : une expression de l’amour engagé et solidaire

    Nous sommes des êtres créés pour aimer, ainsi notre potentiel doit donc être orienté vers la pratique de l’amour, de la miséricorde et de la justice. C’est pourquoi le professeur Jaci Maraschin estime que le plus beau don est le corps lui-même, car c’est seulement par lui que nous pouvons aimer. L’apôtre Paul, pour sa part, soutient que le plus grand don auquel nous devrions aspirer est l’amour, et cette affirmation est au centre de son discours sur les dons spirituels dans sa première lettre à l’église de Corinthe. Il y présente cette unité indissoluble du geste, du sens théologique et du style de vie que ce geste provoque. C’est donc un culte qui témoigne de la vie, et de la vie en abondance. Si la présence physique est limitée, l’amour transcende cette dimension de manière créative. Nous avons perdu beaucoup : vies, emplois, ressources, et cela a affecté la vie de la communauté. Mais il est bon, aussi, d’entendre la voix de quelqu’un, de recevoir un cadeau, de partager un repas à distance, comme une expression de l’amour de Dieu.

    Qu’entend-on par le mot ‘culte’ ?

    Nous savons qu’il existe de nombreuses approches du culte. Pour nous, nous suivons les traces du Professeur Nelson Kirst qui nous dit simplement ce qu’est le culte : une rencontre de la communauté de foi avec le Dieu éternel de la vie. Bien sûr, cette rencontre est possible non pas parce que la communauté le veut, mais parce que Dieu, dans sa grâce et son amour, le permet. C’est pourquoi nous ne devons pas concevoir le culte comme une routine religieuse établie. Le culte en tant que rencontre doit être préparé, désiré, souhaité et apprécié par une communauté qui sait qu’elle rencontrera le Dieu de la vie, et que ce Dieu rencontrera la communauté. C’est pourquoi nous établissons des temps, des rythmes et des espaces pour la rencontre. En outre, la communauté rencontre la communauté.

    Cette rencontre est significative et porteuse de sens, non pas parce que Dieu est assis là-haut et nous attend lorsque nous ouvrons les portes du temple, mais parce que chacun des participants apporte avec lui la présence de l’Esprit du Christ. La rencontre avec l’Esprit permet d’être présent, de bénir, de guérir, de pardonner et de transformer. En d’autres termes, le culte commence à la maison.

    Nous sommes responsables de la préparation de la rencontre avec Dieu, avec tout notre c≈ìur, toute notre créativité, toute notre volonté et tous les dons qu’il nous a donnés pour nous mettre au service des autres. Le culte appartient à la communauté de foi. C’est pourquoi cette rencontre n’est pas seulement la responsabilité du pasteur, ou des musiciens, ou des responsables, c’est la responsabilité de toute la communauté de foi. Le culte est une partie essentielle de nos vies et il influence notre façon de percevoir notre quotidien.

    Les caractéristiques spécifiques

    Danses liturgiques de la JKI lors de la 17e Assemblée en Indonésie. Photo : Tiz Brotosudarmo

    Chaque culte a ses propres caractéristiques.

    Les lectures bibliques proposées pour le culte sont l’axe de la forme liturgique, car c’est la Parole de Dieu qui oriente son contenu.

    Dans les cultes d’aujourd’hui, le chant et la musique représentent 65 % du contenu. En outre, nous avons déjà vu que la musique et le chant sont au service de la nature du culte, par conséquent, les musiciens, et les responsables de la louange (ou ministres de la louange), doivent savoir que le culte ne leur appartient pas, mais qu’il appartient à l’assemblée en tant que communauté de foi, et qu’ils sont au service des besoins réels et ressentis de la communauté. Ils doivent se rappeler que les chants sont la théologie mise en musique, et que, par conséquent, ces chants affirment des vérités, des principes qui sous-tendent la foi.

    Le culte doit être une source d’inspiration pour servir, d’où l’importance de choisir une direction, en terminant le culte sur une note qui nous est propre, comme « Oui, envoiemoi ». Ainsi, nous sommes tous prêts à servir l’église du Seigneur dans la solidarité.

    Finalement, le culte devrait nous aider à être de meilleures personnes pour ressembler davantage à Jésus, qui est venu pour servir et non pour être servi.

    Conclusion

    Tout ce que nous avons vécu pendant la pandémie nous a enseigné des leçons particulièrement précieuses. La pandémie fut une sorte de leçon eschatologique pour les églises qui étaient devenues des lieux trés confortables.

    C’est à travers la pandémie que nous avons appris à comprendre que les églises doivent être attentives, conscientes et disposées à s’adapter aux signes des temps et à sortir de ses zones de confort, pour pouvoir répondre à un peuple qui, depuis longtemps, souffre, espère, fait confiance et résiste au nom de Jésus. Et ainsi elle pourra continuer à encourager la vie dans la communauté.

    L’Église a appris qu’elle est vulnérable, et que nous avons toujours besoin de la grâce, de l’amour et de la bénédiction de Dieu, que nos attitudes doivent toujours être remplies d’humilité, ce qui s’oppose à l’orgueil de penser que nous sommes superpuissants. Au contraire, L’Église doit toujours être consciente qu’elle n’est soutenue que par la grâce et l’amour de Dieu.

    Nous avons également appris à être très créatifs et à improviser quand il le fallait. Par conséquent, cela nous a appris que les modèles fixes ou rigides à un moment donné doivent céder la place lorsque les circonstances l’exigent.

    Que Dieu continue à guider nos pas, et que sa grâce et son amour ne nous fassent jamais défaut.

    ‚ÄîJosé Rafael Escobar Rosal

    Notes bibliographiques sur les auteurs mentionnés dans l’article :

    • Amós López Rubio est titulaire d’un doctorat en théologie de l’Instituto Universitario ISEDET de Buenos Aires et est pasteur de la Fraternidad de Iglesias Bautistas de Cuba (FIBAC).
    • Nelson Kirst est docteur en théologie et auteur du livre Culto Cristiano : Historia, teolog√≠a y formas (Le culte chrétien : Histoire, Théologie et Formes). Série ‘Colmenas’.
    • Jaci C. Maracshin était professeur émérite de l’université méthodiste de St. Paul et auteur du livre A Beleza de Santidade (La beauté de la sainteté).
    • César A. Henr√≠quez est titulaire d’une maîtrise en théologie du Seminario Evangélico Asociado et d’une licence en Bible de l’Universidad B√≠blica Latinoamericana. Il est pasteur ordonné de l’Église évangélique libre du Venezuela.

    Courrier Février 2023

  • En 2023, nous vous offrirons davantage d’occasions de nouer des relations avec les églises anabaptistes du monde entier qui forment notre famille mondiale spirituelle. 

    Courrier vous parviendra quatre fois en 2023 : 

    Les lecteurs recevront les numéros d’avril et d’octobre sous forme imprimée ou par courriel, selon leur préférence d’abonnement. 

    Cependant, les numéros de février et de juillet ne seront disponibles qu’en version électronique. 

    Rendez-vous sur mwc-cmm.org/publicationselectroniques pour vous assurer d’être averti lorsque les numéros électroniques seront disponibles. 

    Tous les numéros du Courrier peuvent également être consultés sur notre site Web : mwc-cmm.org/courrier 


    Courrier Février 2023

  • Martelant leurs épées, ils en feront des socs, de leurs lances, ils feront des serpes. On ne brandira plus l’épée nation contre nation, on n’apprendra plus à se battre. (Ésaïe 2/4) 

    Les chrétiens sont appelés à prier et à plaider pour la paix. Dans un contexte mondial où la guerre et la violence abondent, il est devenu encore plus urgent de pratiquer la paix. 

    La guerre en Ukraine est entrée dans sa deuxième année ; il y a parallèlement une escalade de la violence en Palestine ; la poursuite des exercices militaires menace la paix dans la péninsule coréenne ; la violence d’Etat en Birmanie ; une situation fragile en Ethiopie ; et la guerre dans plusieurs autres parties du monde.  

    Les communions chrétiennes mondiales – dont la Conférence Mennonite Mondiale – organisent une prière mondiale pour la paix le 22 mars 2023 à 14h00 UTC.  

    « En tant qu’anabaptistes, le travail pour la paix est l’une de nos convictions fondamentales. Nous nous joignons avec reconnaissance à cet événement œcuménique pour prier le Prince de la Paix de nous donner le courage de répondre à la violence par le shalom », déclare César García, secrétaire général de la CMM. 

    L’interprétation est disponible en espagnol, français, allemand, indonésien, coréen, portugais et ukrainien.  

    L’année dernière, la Conférence des Églises européennes, l’Alliance Baptiste Mondiale, la Fédération Luthérienne Mondiale, la Conférence Mennonite Mondiale, le Conseil Méthodiste Mondial et la Communion Mondiale des Églises Réformées ont organisé une prière pour la paix mondiale en ligne le 2 mars 2022. Plus de 5 000 personnes de quelque 150 pays y ont participé. 

    Cliquez ci-dessous pour vous inscrire

     

    Lisez le compte rendu du temps de prière de l’année dernière 

     

    Find the start time in your local time zone 


    Prayer on the occasion of the 1st anniversary of the Russian government’s war of aggression against the people of Ukraine

    God of just peace,

    we pray for all those who, in the midst of war courageously witness and walk the path of nonviolence.

    Strengthen them and protect them – and let us help where we can.

    “Deliver us from evil.”

    —Submitted by The Board of the Association of Mennonite Congregations in Germany on the eve of the 2023 anniversary of the outbreak of war.

    Click here to read more

     

    L’Esprit de Jésus nous rend capables de faire confiance à Dieu dans tous les domaines de la vie, de sorte que nous devenons artisans de paix renonçant à la violence, en aimant nos ennemis, en recherchant la justice et en partageant nos biens avec ceux qui sont dans le besoin. 

    Conviction commune no5

  • Prière

    à l’occasion du 1er anniversaire de la guerre d’agression du gouvernement russe contre le peuple d’Ukraine

    24 février 2023

    La guerre entraîne des souffrances perpétuelles. 

    Ê l’échelle locale, où les populations subissent la violence des armes, les viols, la mort et les migrations forcées ; 

    Ê l’échelle régionale, où l’utilisation de mines, d’équipements lourds et les attaques contre des usines polluent les habitats des générations futures ; 

    Et à l’échelle mondiale, où l’inflation et la hausse des prix des denrées alimentaires viennent s’ajouter aux difficultés des personnes touchées par d’autres conflits, guerres et changements climatiques. 

    En mémoire de tous ceux qui sont directement et indirectement affectés par cette guerre, qui est contraire au droit international, nous prions : 

    « Délivre-nous du mal » 

    « Revenez, revenez de votre méchante conduite : pourquoi faudrait-il que vous mouriez ? » (Ezéchiel 33/11) 

    « Délivre-nous du mal » (Matthieu 6/13) 

    Dieu de la paix juste, 

    Nous nous réfugions auprès de toi avec nos inquiétudes, nos peurs et notre impuissance face à la destruction, aux migrations forcées, aux viols, aux meurtres en Ukraine.  

    « Délivre-nous du mal » 

    Dieu de la paix juste, 

    Nous prions pour tous les habitants de l’Ukraine et de la Russie, y compris ceux qui fuient la guerre. Qu’ils ne désespèrent pas – et que nous les aidions là où nous le pouvons.  

    « Délivre-nous du mal » 

    Dieu de la paix juste, 

    Nous prions pour toutes les communautés chrétiennes d’Ukraine et de Russie. 

    Fais d’elles des messagers et des instruments de ta paix, et non de la guerre ! 

    Que leur lumière et leur témoignage brillent dans les ténèbres. 

    « Délivre-nous du mal » 

    Dieu de la paix juste, 

    Nous prions pour tous ceux qui, au cœur de la guerre, témoignent avec courage et suivent le chemin de la non-violence. 

    Renforce-les et protège-les – et que nous les aidions là où nous le pouvons. 

    « Délivre-nous du mal » 

    Dieu de la paix juste, 

    Nous prions pour tous ceux qui refusent de faire la guerre. 

    Qu’ils trouvent refuge – et que nous les aidions là où nous le pouvons. 

    « Délivre-nous du mal » 

    Dieu de la paix juste, 

    Nous prions pour tous ceux qui se sentent contraints de combattre par les armes – de gré ou de force, tentés ou même sans le savoir. 

    Sois près d’eux dans leurs craintes et dans leur mort ou leur retour, blessés dans leur corps et dans leur âme. 

    « Délivre-nous du mal » 

    Dieu de la paix juste, 

    nous prions pour ceux qui sont au pouvoir en Ukraine et en Russie. 

    Qu’ils cherchent et trouvent des moyens non-violents de faire taire les armes. – Et que nous les aidions là où nous le pouvons. 

    « Délivre-nous du mal » 

    Dieu de la paix juste, nous prions pour ceux qui gouvernent ici et dans tous les pays. 

    Qu’ils cherchent et trouvent des moyens non-violents de faire taire les armes. – Et que nous les aidions là où nous le pouvons. 

    « Délivre-nous du mal » 

    Dieu de la paix juste, 

    Nous prions pour nous-mêmes. 

    Fais que nous ne nous égarions pas en nous inscrivant dans une logique de haine et de violence, « Ne nous laisse pas entrer en tentation », mais « Délivre-nous du mal ». 

    Nous le demandons au nom de Jésus, que nous suivons sur le chemin de la paix juste. 

    Amen. 

    —Rédigé par le conseil d’administration de l’Association des Assemblées Mennonites en Allemagne à la veille de l’anniversaire de 2023. 

    Participez à la prière œcuménique mondiale pour la paix le 22 mars 2023 à 14 heures UTC. 

    Cliquez ici pour en savoir plus et vous inscrire à la prière mondiale pour la paix.