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  • Canada

    Début janvier, j’ai emmené mes enfants patiner à notre patinoire intérieure locale. L’endroit était bondé et les gens étaient frustrés. Assez vite, nous avons été chassés de la patinoire pour laisser place à un match de hockey ayant lieu l’après-midi. La patinoire publique était ouverte seulement une heure [dans la journée] et ce n’était manifestement pas suffisant pour répondre aux besoins de la communauté. Ce n’est que lorsque nous sommes rentrés à la maison que nous avons réalisé que la patinoire était bondée parce que personne ne pouvait patiner à l’extérieur.  

    Dans notre partie du monde [Canada], il n’est pas rare qu’un parc soit recouvert d’une couche de glace, que des familles inondent une partie de leur cour, ou que les étangs gelés soient utilisés comme patinoires de hockey. 

    Cette année, nous n’avons rien eu de tout cela. Il n’a tout simplement pas fait assez froid. Maintenant, nous comptons sur la réfrigération. 

    Lorsqu’une rivière déborde alors que cela n’arrive qu’exceptionnellement, lorsqu’une forêt brûle plus violemment ou plus rapidement qu’elle ne le devrait, lorsqu’une tempête apporte davantage de vent et de pluie que d’habitude, lorsqu’une sécheresse ne semble pas se terminer, lorsque les étangs ne gèlent pas, nous nous demandons : « Est-ce le changement climatique ? » Et inévitablement, les météorologues hésitent et balbutient et essaient d’expliquer des concepts trop difficiles pour le temps dont ils disposent à l’antenne. 

    Les météorologues savent qu’une réponse définitive est attendue, même s’il n’est pas possible d’attribuer un événement météorologique particulier au changement climatique. Les gens veulent une réponse parce qu’ils veulent davantage de soutien pour leur politique. L’histoire du changement climatique en Amérique du Nord anglophone est une histoire de désaccord et de partisanerie. 

    Katharine Hayhoe, une climatologue canadienne vivant au Texas, explique souvent l’impact du changement climatique sur le temps en disant que c’est comme de jouer avec des dés truqués. Dans le jeu de société de la météorologie et de la vie, il nous arrivera plus souvent de tomber sur des mauvais numéros. 

    Le site en ligne Carbon Brief, basé au Royaume-Uni, propose une carte utile qui, dans le monde entier, lie les phénomènes météorologiques violents à des études formelles explorant la relation entre ces événements et le changement climatique. Zoomez sur l’Amérique du Nord et vous verrez des références connectant les inondations en Colombie-Britannique en 2021, les pluies torrentielles dues à la tempête tropicale Imelda en 2019, les incendies de forêt en Alberta en 2016, les très nombreux incendies de forêt en Californie au cours des dernières décennies, la diminution relativement récente du débit du fleuve Colorado, l’ouragan Katrina en 2005 et bien d’autres phénomènes météorologiques catastrophiques. 

    Lorsque vous rapprochez tout cela, il est clair que les dés ne roulent pas comme ils le faisaient autrefois. La météo d’Amérique du Nord montre davantage d’extrêmes. Nous perdons plus de traditions que le patinage à l’extérieur. 

    Il y a quelques années, j’ai interviewé plus d’une douzaine de responsables chrétiens pour découvrir quels obstacles empêchaient leur communauté de faire plus pour la sauvegarde de la création de Dieu. Quelques-uns ont déclaré que leur communauté ne voyait pas le lien entre prendre soin des êtres humains et prendre soin de leur environnement naturel. Quelques-uns ont dit qu’avec la baisse de la participation dans les églises, ils n’avaient ni l’énergie ni les ressources nécessaires pour entreprendre quoi que ce soit de nouveau. Ce qu’ils ont presque tous dit, cependant, c’est que la sauvegarde de la création était considéré comme une question politique controversée et un facteur de divisions.

    Le changement climatique a un impact sur notre monde, mais de nombreux responsables hésitent à s’engager. 

    Une partie de la raison pour laquelle la protection de la création, y compris la réponse au changement climatique, est si controversée est que de nombreux Nord-Américains essaient toujours de se réconcilier avec leur histoire. Un article récent publié dans The Lancet Public Health postule que le l’hémisphère Nord est responsable de 92% des émissions excédentaires de CO2 dans le monde. Il est difficile pour nous de savoir comment répondre à une telle accusation, et donc nous la nions, nous la contestons et nous brouillons les pistes. 

    Pourtant, c’est là, devant l’injustice et la complaisance, que notre théologie et nos pratiques anabaptistes nous incitent à nous engager.

    Les anabaptistes et d’autres chrétiens sont convaincus que l’histoire de la création implique que le rôle des créatures humaines est de prendre soin et de sauvegarder la création de Dieu. Notre théologie anabaptiste nous pousse à l’action face aux souffrances causées par la richesse et la consommation galopante de notre nation. Nous prions aussi pour que l’action de l’Esprit de Dieu mette en évidence les ruses de division du Malin et appelle nos communautés à la repentance, à se détourner de la cupidité destructrice pour se tourner vers une forme de shalom orientée vers la sauvegarde de la création.

    —Anthony Siegrist est un ancien pasteur mennonite qui travaille maintenant pour A Rocha Canada, et fait partie d’un groupe mondial d’organisations environnementales chrétiennes. 


  • J’ai le corps usé, le cœur aussi ;
    mais le soutien de mon cœur, mon patrimoine,
    c’est Dieu pour toujours. (Psaume 73/26)

    Sœurs et frères bien-aimés :

    Une église membre de la CMM dans un pays africain n’est pas reconnue par le gouvernement et fonctionne donc dans des conditions difficiles. Récemment, la BBC a rapporté qu’un pasteur de cette église membre de la CMM était décédé chez lui après une longue période d’emprisonnement. Dans un premier temps, la famille n’a pas été autorisée à enterrer leur proche.

    En tant que famille de foi à travers le monde, nous partageons le chagrin des proches de ce pasteur décédé.

    Nous ne connaissons pas les difficultés auxquelles nos frères et sœurs sont confrontés quotidiennement alors qu’ils suivent Jésus avec foi et espoir. Nous ne connaissons ni leurs noms ni leurs visages. Pourtant, nous savons que nous ne faisons qu’un dans le corps du Christ. En ces temps de lutte, nous sommes solidaires. En ce temps de deuil, nous élevons nos prières pour tous les chrétiens anabaptistes-mennonites de cette région qui sont en danger à cause de leur foi.

    Dieu de miséricorde, Jésus notre frère, Saint-Esprit notre consolateur.

    Accorde à ces frères et sœurs

    La foi dans les épreuves de tous les jours

    L’espérance face aux défis et aux dangers,

    La paix malgré la violence,

    et l’encouragement de la solidarité de la famille mondiale pour persévérer dans la fidélité.

    Nous prions pour toutes les personnes de foi de cette région qui sont persécutées pour leurs croyances.

    Nous te remercions, Dieu, pour les serviteurs que tu as équipés et que tu équipes en tant que serviteurs de l’Evangile.
    Puisses-tu multiplier les semences et accroître la récolte (2 Corinthiens 9/10).

    Kyrie eleison. Seigneur, entends notre appel à l’aide et aie pitié.

    Dans le nom de Jésus, notre paix,

    Henk Stenvers, président, Conférence Mennonite Mondiale

  • Entourés par la beauté de la création de Dieu, le Comité exécutif (CE) de la Conférence Mennonite Mondiale, les représentants régionaux, le Comité YABs (Jeunes Anabaptistes), les responsables et les volontaires du développement se sont réunis au Camp Squeah en Colombie-Britannique, au Canada, pour les délibérations annuelles sur la gouvernance.

    La joie de se retrouver en personne après les années de pandémie et les réunions Zoom a été tempérée par la tristesse de voir des membres du Comité exécutif et des représentants régionaux absents. Des problèmes de visa ont empêché la venue de tous les invités d’Afrique et d’Asie, à l’exception de l’un d’entre eux pour chaque continent.

    « Il était très décourageant de voir tant de visas retardés ou refusés par le gouvernement canadien », a déclaré David Martin, consultant bénévole pour le développement. « Il est difficile pour nous de fonctionner comme une communion mondiale de foi quand on ne retrouve pas à la table des décisions la population d’anabaptistes la plus nombreuse de la CMM. La CMM devra trouver des moyens créatifs pour relever ces défis afin de pouvoir réellement fonctionner comme une communion de foi mondiale. »

    Des mots pour la vision 

    La modératrice Betty Pries (PDG de Credence & Co.) a animé des sessions de brainstorming autour d’un nouveau slogan pour la CMM. « Betty nous a aidés à trouver des mots nouveaux pour notre vision. Ce processus a complété la discussion sur le changement de nom de la CMM », dit César García. Le CE présentera une recommandation de changement de nom au Conseil Général en 2025.

    Nombre de membres

    Les églises membres de la CMM sont maintenant au nombre de 108. Le CE a approuvé la recommandation de faire passer deux églises nationales en statut inactif, faute d’engagement (Concilio Nacional Menonita Faro Divino en République Dominicaine ; Liga de Iglesias Anabautistas de Bolivia). Mennonite Church Burundi (Église mennonite du Burundi) a été acceptée comme membre à part entière. (Voir ‘Comment rejoindre notre famille’ pour en savoir plus sur le processus d’adhésion à la CMM)

    Une plus grande implication des jeunes

    Le nouveau Comité YABs a proposé une plus grande implication des jeunes. Leur cahier des charges révisé suggère des délégués jeunesse (18-30 ans) au Conseil Général, et l’intégration du Sommet Mondial de la Jeunesse au sein de l’Assemblée principale. Après l’acceptation du Comité Exécutif, la décision sera soumise au Conseil Général en 2025.

    Le Comité Exécutif a également approuvé les comptes audités et le rapport financier pour 2022 ainsi que le budget pour 2023, et les cahiers des charges pour les réseaux émergents.

    L’engagement de nouveaux visages

    De nombreux serviteurs mettent leur énergie et leurs talents au service de l’Église mondiale par l’intermédiaire de la CMM.

    Les commissions ont été complétées par la nomination de Reinhard Kummer (Mennonitische Freikirche Österreich, Autriche) aux Diacres et de Kari Traoré (Église Évangélique Mennonite du Burkina Faso) à la Paix, tous deux représentants du Conseil Général.

    Le protocole d’accord entre la CMM et le Mennonite Central Committee (Comité Central Mennonite) a été mis à jour et renouvelé pour cinq ans. Le délégué Werner Franz (Vereinigung der Mennonitengemeinden von Paraguay) a terminé son mandat de représentant de la CMM au Conseil Conjoint des Ministères, remplacé par Danisa Ndlovu (Brethren In Christ, Zimbabwe). 

    Reinhard Kummer, Kari Traoré, Danisa Ndlovu
    Anicka Fast, J Ron Byler, Pilar Aguirre

    John D Roth a reçu un cadeau et des mots de remerciement. Il a été secrétaire de la Commission Foi et Vie depuis ses débuts en 2009, et a ensuite assumé le rôle de coordinateur des secrétaires de la Commission, jusqu’à la fin mars 2023. Il continue à organiser les événements du Renouveau, y compris les commémorations des débuts anabaptistes en 2025, et à être le secrétaire du dialogue œcuménique de la CMM avec la Communion Mondiale des Églises Réformées. Anicka Fast a pris ses fonctions de secrétaire de Foi et Vie en avril 2023. J Ron Byler prend le rôle de coordinateur des secrétaires des commissions.

    Pilar Aguirre, de Kitchener (Ontario, Canada), a pris ses fonctions de responsable du développement en mars. « Elle complète notre équipe de développement alors que nous continuons à travailler pour atteindre notre objectif de construire ensemble l’Église mondiale », a déclaré Bruce Campbell-Janz. Parlant couramment l’espagnol et l’anglais, elle a une grande expérience des organisations à but non lucratif, ayant plus récemment travaillé avec ShareWord Global en tant que chef de projet pour l’Amérique latine et le Moyen-Orient.

    Le comité exécutif a soutenu à l’unanimité l’offre d’un mandat à durée indéterminée à César García pour qu’il poursuive son travail de secrétaire général. « Nous pensons que la capacité de César à laisser une place généreuse aux diverses opinions, son engagement profond dans sa foi en Jésus-Christ, ses valeurs anabaptistes et sa forte croyance en l’unité de cette communion mondiale font de lui le meilleur responsable pour guider notre famille mondiale de foi », dit Lisa Carr-Pries, vice-présidente de la CMM.

    César García a accepté l’appel. Lisa Carr-Pries déclare : « Nous sommes reconnaissants pour son engagement, sa présence douce et pastorale et son service continu à l’Église. »

    « Lors des réunions du CE, les affaires sont menées de manière collégiale, tous les membres disposant d’une possibilité égale de s’exprimer, sans être gênés par les connexions Internet. C’est une immense bénédiction de pouvoir être ensemble lors de ces réunions », dit Henk Stenvers, président de la CMM. « Nous reconnaissons qu’il y a un coût environnemental et financier à faire venir des gens du monde entier. Cependant, notre diversité trouve son unité lorsque nous pouvons nous connaître en tant qu’amis partageant des repas ensemble. »Contempler l’Église mondiale


    Pour en savoir plus sur l’événement 2023 Renouveau à Abbotsford et les visites d’églises du lendemain :

    Contempler l’Église mondiale

  • Cet article est né d’une conversation au sein du Groupe de travail pour la Protection de la Création de la CMM sur la question de savoir si un guide sur l’utilisation de l’énergie solaire pour les assemblées locales produit par le Mennonite Creation Care Network (Réseau mennonite Nord-Américain pour la protection de la création) pour le contexte de l’Amérique du Nord serait approprié pour un public mondial. 

    Comment l’énergie solaire améliore la vie dans les pays du Sud 

    L’anxiété climatique est peut-être un nouveau terme inventé dans les pays du Nord, mais ce n’est pas une nouvelle expérience pour les communautés qui dépendent des précipitations pour leur agriculture de subsistance. J’ai commencé à m’inquiéter du temps, ainsi que le font les adultes de ma famille, quand j’avais 8 ans. 

    Dans les communautés agricoles, parler du temps n’est pas bavarder – c’est essentiel. La météo est un facteur important dans la qualité de la vie : il affecte la sécurité hydrique, alimentaire et énergétique. Quand la saison des plantations arrive en retard, nous sommes anxieux. Dans mon enfance, chaque jour [sans pluie] après le 25 novembre était annonciateur de malheur : le potentiel de la récolte de maïs diminuait considérablement jour après jour. 

    Quand j’étais jeune, j’étais attirée par les complexités de la sécheresse et de ses implications pour le bien-être et la survie de mes proches et de leurs communautés dans le Matabeleland rural. D’autres peurs ont aussi hanté ma jeunesse. J’avais peur de la prolifération des meurtres génocidaires et du discours traumatisant dans les communautés urbaines envers les migrants climatiques. Bon nombre de membres de ma famille ont été déplacés à la fois à cause de la sécheresse et menaces de mort. 

    Tout cela était inextricablement lié. 

    Quand j’étais enfant, je voulais être assez puissante pour contribuer à apporter une solution aux problèmes complexes que je voyais. Par conséquent, plus tard, j’ai étudié la planification rurale et urbaine, et j’ai travaillé et fait des recherches sur le développement rural et urbain depuis 1996. J’ai beaucoup réfléchi à ce à quoi ressembleraient la durabilité et la résilience authentiques dans mon contexte. Je pense que ces principes peuvent également être adaptés à d’autres régions. 

    Ma vision de l’Afrique Australe comporte trois éléments interdépendants: un accès général à des solutions innovantes comme l’énergie solaire ; l’autonomisation et le respect des femmes et des filles dans les sites locaux travaillant sur la paix et le développement ; et le ré-équipement et l’agrarisation pour atténuer les impacts négatifs de l’émigration des communautés rurales. 

    Dans cet article, je voudrais montrer ce qui lie ces trois problèmes et ce que cela impliquerait pour les communautés rurales du Zimbabwe si elles pouvaient accéder à des panneaux solaires et aux compétences nécessaires pour les entretenir. 

    Aux États-Unis, une église de la classe moyenne qui passe au solaire a la satisfaction de savoir qu’elle n’ajoute pas de carbone à l’atmosphère. Une fois que les panneaux sont payés, elles ont davantage de fonds pour leurs ministères ; mais l’utilisation d’énergie renouvelable ne modifiera pas le niveau de vie des membres ou n’affectera pas leurs opportunités d’emploi et d’éducation. 

    Au Zimbabwe, près de la moitié de la population n’a pas accès à l’électricité.1 Pourtant, avec plus de 320 jours de soleil par an, c’est une solution hors réseau évidente. L’accès aux énergies renouvelables peut autonomiser les femmes, transformer la vie de tous, développer l’accès à l’éducation, relancer le développement et protéger la terre. 

    L’énergie solaire peut aider les communautés rurales à protéger leurs écologies locales et leurs bassins hydrographiques. Les panneaux solaires ne sont pas parfaits, mais à ce stade, ils constituent la forme d’énergie la plus propre et la moins destructrice que nous connaissions. Une église alimentée par l’énergie solaire témoigne du désir de Dieu de shalom pour tous. Les vies sont améliorées par l’énergie produite à moindre coût environnemental, à une échelle qui invite à vivre dans les limites des dons gratuits de Dieu.    

    Le solaire concerne les femmes 

    En Afrique australe, pendant la période coloniale, les travailleurs, principalement des hommes, ont été recrutés comme main-d’œuvre pour l’exploitation minière et le travail urbain rémunéré. La guerre de brousse et plus tard, le nettoyage tribal affectant les Midlands et la région occidentale du pays ont forcé davantage d’hommes à fuir pour se réfugier dans les pays voisins. Selon les normes culturelles patriarcales, les femmes restaient à la maison pour occuper leur terre et s’en occuper. 

    Au Zimbabwe, près de 70% de la population est rurale et la plupart de cette population est composée de femmes et de filles. Il leur incombe alors de faire le gros du travail de production alimentaire, de trouver du bois de chauffage, de transporter de l’eau et de se procurer leur nourriture. Toutes ces tâches peuvent prendre des heures et nécessiter de parcourir de grandes distances. 

    Cela fait de la transformation énergétique une question qui concerne les femmes et qui nécessite leur implication.

    Le solaire ouvre la voie à l’éducation et au développement  

    Lorsque les femmes et les filles des communautés rurales peuvent accéder à l’énergie, cela libère du temps pour d’autres tâches. Avec une pompe et un puit pour avoir de l’eau potable propre, d’autres types de développement d’infrastructures comme l’irrigation deviennent aussi plus faciles.  

    Que pourraient faire les femmes et les filles avec davantage de temps ? Il peut être réapproprié. L’éclairage électrique peut permettre d’avoir davantage de temps pour étudier une fois les corvées terminées. Les femmes et les filles seront en meilleure santé lorsque les feux des cuisines enfumées seront remplacés par de l’énergie propre. L’accès à l’énergie peut attirer des enseignants vers les écoles rurales qui manquent d’énergie et d’eau. Cet accès permettra aussi aux centres de santé de mieux fonctionner. 

    L’énergie solaire réduit la déforestation et les émissions de carbone 

    Les femmes sont responsables en partie de la déforestation due au peu de bois de chauffage pour cuisiner. Elles ont besoin d’aide pour se détacher des sources de carburant non durables.

    L’électrification rurale est un programme stratégique en cours du gouvernement du Zimbabwe depuis 2002 ; cependant, cela n’a pas été aussi rapide que prévu. La déforestation galopante menace à la fois les zones rurales et urbaines. Les solutions hors réseau telles que les projets solaires sont une option plus rapide pour combler le déficit énergétique qui perdure en raison de la dépendance excessive au bois de chauffage à usage domestique. 

    Le solaire peut permettre le établissement de la relation entre la terre et ses habitants

    Je crois que nous devons accompagner les communautés rurales dans l’entretien de leur espace et de leur sol, et dans la guérison des relations interpersonelles et intergroupes. Nous devons les aider à se soutenir mutuellement et à protéger la terre. J’aimerais que nos communautés continuent de réfléchir à ce que nous pouvons faire avec les ressources disponibles localement. L’herbe n’est pas forcément plus verte ailleurs ; le changement climatique frappe le monde entier. Les solutions hors réseau peuvent réorienter la production et ouvrir une voie à l’innovation avec ce que nous avons déjà. 

    Les voies d’accès à l’énergie solaire 

    Les femmes doivent s’engager dans la solution  

    Les églises doivent beaucoup à la participation des femmes. Les structures gouvernementales sont majoritairement dirigées par des hommes et semblent marginaliser les femmes. Cependant, les programmes sur le terrain dépendent beaucoup de l’engagement des femmes, composant la majeure partie de la population sur place. 

    Donner aux femmes l’accès à l’exploitation de l’énergie solaire est un moyen très direct de réhumaniser et de rendre leur dignité aux femmes et aux filles en tant que partenaires égales et respectées du développement. Le pouvoir collaboratif entra√Ænant un accès responsable aux moyens de production contribuera probablement beaucoup à connecter les femmes à leur économie locale et à sa monétisation. 

    Ce pouvoir collaboratif pourrait recevoir un coup de pouce en favorisant l’accès aux responsabilités des femmes et des filles audelà des barrières qui enferme la conception de leur r√¥le et de leur participation. Les filles scolarisées et non scolarisées ont besoin d’entendre que nous avons besoin qu’elles soient fortes et soutenues lorsqu’elles prennent leur place de productrices, de nourricières et de consommatrices dans les communautés locales et au-delà. 

    Un pouvoir réel sur la production devrait être accessible aux femmes et aux filles en tant que productrices de biens et de services marchands. J’aimerais voir des femmes et les filles devenir ingénieures solaires, créer différents outils, et apporter des solutions hors réseau. Je veux qu’elles aient la capacité d’entretenir un barrage et des stations de pompage ou de faire fonctionner un système d’irrigation. Elles doivent être des partenaires à part égale dans la contribution à la subsistance des ménages.   

    Les églises et les écoles doivent s’engager dans la solution

    Les églises ont un pouvoir de longue date au niveau de la base. Si la solarisation des églises pouvait commencer, cela renforcerait le travail des clubs de femmes, des groupes d’épargne et de prêt et d’autres projets communautaires importants qui ont lieu dans les espaces sûrs des structures des paroisses. 

    D’autres structures communautaires pourraient aussi être de bons partenaires. Les écoles locales, y compris les écoles bibliques et les séminaires, peuvent fonctionner de manière plus durable en produisant leur propre alimentation. Cela diversifierait les sources de revenus, réduirait les frais de scolarité et encouragerait le personnel à  rester à long terme. La solarisation peut se développer en même temps que le reboisement intensif et d’autres interventions de recouvrement des bassins versants. 

    Des réseaux de soutien

    Des réseaux dynamiques qui partagent des informations et des témoignages concernant leur contexte, qui forment des partenariats pour aider leurs communautés à accéder aux ressources pour exploiter l’énergie solaire sont un facteur essentiel de l’organisation pour la durabilité. Grâce à des représentants régionaux et à des connexions mondiales, la CMM offre ces ponts et ces canaux de soutien. 

    J’aimerais démarrer une telle collaboration entre les organisations anabaptistes, dans le cadre de stratégies destinées à soutenir la prise en charge holistique de la création dans tout le continent africain. Les églises, les écoles, les agences anabaptistes et les communautés associées sont libres de me contacter à okuhlen@icloud.com pour créer un mouvement vers une meilleure fa√ßon de répandre l’Évangile en ayant la protection de la création à cœur. 

    ‚Äî‚ÄØSibonokuhle Ncube, de Bulawayo (Zimbabwe), est membre du groupe de travail pour la Protection de la Création de la Conférence Mennonite Mondiale et co-directrice régionale de Mennonite Mission Network en Afrique et en Europe.   

    1 Données de 2019, www.macrotrends.net/ countries/ZWE/zimbabwe/electricity-accessstatistics 


  • ‘Éloigne de moi fausseté et mensonge, ne me donne ni indigence ni richesse ; dispense-moi seulement ma part de nourriture, car, trop bien nourri, je pourrais te renier en disant : « Qui est le SEIGNEUR ? » ou, dans la misère, je pourrais voler, profanant ainsi le nom de mon Dieu.’  (Proverbes 30/8-9, TOB) 

    Quand que j’ai commencé à écrire, le cyclone Freddy faisait des ravages au Malawi et au Mozambique. En pensant à nos paroisses là-bas, je me suis souvenu des paroles que j’ai entendues prononcées par un participant à notre dernière Assemblée : « La protection de la création est un sujet d’intérêt pour les églises du Nord. Nous sommes plus intéressés par les questions spirituelles. » C’est ainsi qu’un responsable de l’une de nos églises membres a exprimé son désaccord avec la façon dont la Conférence Mennonite Mondiale a inclus la protection de la création comme thème principal de l’Assemblée mondiale de 2022. 

    Compte tenu de la réalité du changement climatique, et des crises qu’il a provoquées ces dernières années, une telle déclaration m’a surpris. Les enjeux climatiques sont devenus un autre enjeu de polarisation politique dans nos sociétés. Sur fond de peur et de culpabilité, de faits avérés et de fausses nouvelles, est-il possible que ce monde divisé trouve l’espoir et la guérison ? Pouvons-nous parler de notre appel à protéger la création comme d’un enjeu profondément spirituel qui va au-delà de la crise climatique actuelle ? 

    Suivant les enseignements de l’Écriture, les disciplines spirituelles de vie simple et de contentement font partie de la spiritualité anabaptiste depuis de nombreuses années. On peut rappeler ici les concepts bibliques de vivre avec le nécessaire (cf. Luc 11/3), d’arrêter de travailler pour se reposer (cf. Exode 20/10), d’éviter l’accumulation (cf. Luc 12/15-21), de ne pas s’inquiéter de nos besoins économiques (cf. Luc 12/22-31) et de pratiquer la générosité (cf. Luc 18/22-25). Ces enseignements bibliques et d’autres ont façonné les disciplines chrétiennes de vie simple et de contentement pendant des siècles. Elles vont directement à l’encontre des valeurs d’une société qui gaspille et consomme à outrance, qui encourage la recherche du bonheur dans le matériel et l’accumulation égocentrique de richesses comme moyen d’accéder à la sécurité. La crise climatique qui menace aujourd’hui de détruire notre planète est avant tout le résultat de notre appétit vorace qui consomme sans être assouvi et ne prête pas attention aux conséquences de vivre en ayant toujours besoin de plus dans la vaine recherche de satisfaction, d’identité et d’affirmation. 

    Dans notre tradition anabaptiste, la manière dont nous vivons notre vie quotidienne est une question profondément spirituelle. Les décisions que nous prenons concernant notre style de vie sont profondément spirituelles. Parler de la manière dont elles affectent l’environnement, en tenant compte de l’invitation divine à prendre soin et à gérer la création (cf. Genèse 2/15) n’est pas seulement spirituel ; c’est un impératif urgent face aux calamités climatiques croissantes qui affectent les communautés les plus vulnérables du monde, là où, soit dit en passant, se trouvent aujourd’hui la plupart de nos assemblées locales. 

    Ce sont quelques-unes des raisons pour lesquelles la Conférence Mennonite Mondiale a établi un comité mondial et multiculturel (le Groupe de Travail pour la Protection de la Création) pour guider notre Communion sur cette question. C’est pourquoi ce numéro de Courrier aborde des sujets liés à la protection de la création à partir de différentes perspectives culturelles et théologiques. C’est pourquoi nous célébrons la création de ressources et d’initiatives telles que celles présentées dans la vidéo Transmission Latin America (mwc-cmm.org/fr/resources/transmission-2022-amerique-latine), où des paroisses de différentes parties du monde expliquent l’impact de leur foi sur leur relation avec la nature. 

    Je prie pour que notre communauté mondiale s’intéresse de plus en plus à la protection de la création, et que je puisse développer davantage les disciplines de vie simple et de contentement car, comme l’a dit Gandhi, nous devons « vivre simplement pour que les autres puissent simplement vivre ». 

    — César García, secrétaire général de la CMM, originaire de Colombie, vit à Kitchener, Ontario (Canada).  


  • « Mon cœur bat la chamade depuis les témoignages de hier soir », a déclaré Joanne Lang, membre du comité de mission de Arnold Community Church, en Colombie-Britannique, Canada. Sa congrégation était l’une des 29 à accueillir des invités de la Conférence Mennonite Mondiale pour le culte du dimanche. La veille avait lieu l’événement du Renouveau 2028, une série d’événements commencée en 2017 pour commémorer les débuts du mouvement anabaptiste. Cinq invités internationaux et un orateur local ont témoigné de Jésus Christ, notre espoir, à l’église South Abbotsford le 25 mars 2023. 

    « Chère Conférence Mennonite Mondiale, vous êtes les anges envoyés par Dieu au Myanmar », a déclaré Amos Chin. « Quand nous sommes abattus, vous nous réconfortez; vous nous donnez à manger quand nous avons faim; vous nous aidez quand nous sommes réfugiés, vous nous apportez une lueur d’espoir quand nous sommes désespérés; le monde nous oublie, mais vous vous souvenez de nous ». C’est John Roth, l’organisateur de l’événement, qui a prononcé le discours d’Amos Chin sur les conditions difficiles au Myanmar, car celui-ci n’a pas reçu l’autorisation d’entrer au Canada. « Au bout du compte, Jésus-Christ est toujours notre espoir. » 

    « Vivre dans un pays où les problèmes sont comme l’air que l’on respire, ce n’est pas facile… mais nous vivons », a déclaré Tigist Tesfaye d’Éthiopie. Elle a prononcé son discours par vidéoconférence car son visa pour le Canada avait été refusé. Elle en a assez de demander des prières encore et encore, a-t-elle dit, « mais nous avons un Sauveur qui est notre espoir. » 

    « L’espoir n’a jamais été perdu », a déclaré José Arrais du Portugal. Les églises mennonites en Europe se sont rassemblées pour répondre aux besoins créés par la guerre en Ukraine. 

    « Pour parler d’espoir, je dois commencer par le désespoir », a déclaré Kkot-Ip Bae de Corée du Sud où le service militaire est obligatoire. Pour elle, la déclaration de la Conférence Mennonite Mondiale sur l’objection de conscience est un signe d’espoir pour les mennonites. 

    « Je ne peux pas dire quel est le secret pour trouver l’espoir, mais je pense que l’apôtre Paul avait compris quelque chose quand il nous a encouragés à ne pas abandonner », dit Cynthia Dück du Paraguay. 

    « Je suis très reconnaissante de voir de l’espoir à de nombreux endroits », a déclaré Ashley Rempel de Chilliwack, en Colombie-Britannique, Canada, membre de l’église mennonite Eden. Elle a parlé de la façon dont les jeunes qu’elle encadre lui montrent l’espoir en suivant Jésus. 

    En raison de la lenteur de traitement des visas ou de leur refus, non seulement deux orateurs manquaient à l’événement, mais aussi quatre représentants d’Afrique et un d’Amérique latine. Ils avaient été invités pour les visites d’église et les réunions du Comité exécutif de la semaine suivante au Camp Squeah.

    « Nous sommes unis dans notre espérance que c’est le Christ qui nous tend la main et nous dit ‘suis-moi’ », a déclaré Henk Stenvers des Pays-Bas, président de la CMM. « La CMM est le témoin vivant de cette espérance, et rassemble les gens dans une grande communion au-delà des frontières de nationalité, de couleur de peau, de langue, des circonstances économiques et de la culture. » 


    Recherchez les témoignages complets publiés dans le numéro de juillet exclusivement en ligne de Courrier. Cliquez ici pour vous abonner.  

    2023 Renewal: Abbotsford, BC, Canada

  • Pendant des décennies de violence entre l’État, les paramilitaires et les guérilléros, l’Église mennonite de Colombie a travaillé dans les régions touchées en accompagnant les victimes, dénonçant la violence et appelant à la paix. Aujourd’hui, un mennonite a été nommé pour représenter le Conseil œcuménique des Églises (COE) dans les pourparlers de paix du gouvernement. 

    Le processus de paix signé en 2016 continue de progresser. Le nouveau président Gustavo Petro a élaboré une politique de « paix totale » visant à mettre fin au conflit armé, à améliorer la sécurité publique dans les campagnes et à accroître le développement rural. Ses réformes comprennent plusieurs tables rondes de dialogue entre le gouvernement et l’Ejército de Liberación Nacional (l’armée de libération nationale). 

    Le Conseil œcuménique des Églises a été invité à participer à ce processus (en tant qu’observateur). Le COE a nommé Fernando Enns, théologien mennonite du Brésil et d’Allemagne, comme l’un de ses représentants. 

    « Bien que les mennonites d’Allemagne et des Pays-Bas soient parmi les plus petites églises membres en termes de nombre, la communauté internationale des églises honore notre solide témoignage de ‘paix et de justice’ rendu au cours des décennies », dit Fernando Enns. « Les mennonites représentent un engagement impartial en faveur de la consolidation de la paix et de la réconciliation par la non-violence. Nous avons une grande responsabilité à cet égard. »

    Fernando Enns

    « Il est important pour nous que le COE participe au processus de « paix totale » proposé par le gouvernement colombien. Le COE a l’expérience de ces accords d’unité, de justice et de paix. C’est un privilège pour notre pays et pour nous, en tant qu’églises de contribuer à cette paix », déclare Carlos Moreno, président des Églises mennonites colombiennes (IMCOL). « Et il est très encourageant qu’un anabaptiste ait été invité à participer à ce processus. »

    « Fernando Enns est un mennonite spécialiste de la paix. Sa nomination comme représentant du COE est une reconnaissance des dons théologiques et pratiques en matière de paix que les anabaptistes-mennonites apportent à l’Église mondiale et une reconnaissance de l’énorme impact qu’a eu le ministère de Fernando Enns au sein du COE pendant plusieurs années », déclare César García, secrétaire général de la CMM. 

    « Je prie pour que les observateurs internationaux désignés par le COE (et les Nations Unies) soient en mesure de renforcer et de soutenir l’engagement en faveur de la ‘paix pour tous’ en Colombie. Puissions-nous être en mesure de suivre d’un œil critique le chemin de la justice vers une paix durable, afin que le processus ne dégénère pas en une réconciliation bon marché. Puissions-nous rester concentrés sur les plus vulnérables, les pauvres, les marginalisés, les défavorisés », déclare Fernando Enns.

  • Alors que la guerre en Ukraine entre dans sa deuxième année, les anabaptistes et d’autres chrétiens continuent de prier et de travailler pour la paix. Pendant le Carême, des églises du monde entier se sont réunies en ligne pour un deuxième service de prière œcuménique afin de prier pour la guerre en Ukraine et dans d’autres lieux de conflit. Des responsables d’églises, dont le secrétaire général de la CMM, César García, ont proposé des prières et des réflexions. 

    César García a été interrogé sur la question du pacifisme par Simon Rindlisbacher, rédacteur en chef de la Newsletter mennonite suisse. Reproduit avec l’autorisation de la Konferenz der Mennoniten Der Schweiz/Conference Mennonite Suisse. 

    Quelle est la force de ce thème dans les pays que tu as visités durant cette période en tant que secrétaire général de la CMM ? 

    La guerre est un sujet d’inquiétude en de nombreux endroits. Après tout, elle a aussi des répercussions globales. On s’inquiète de la menace d’une guerre nucléaire et on est touché par l’inflation que la guerre a provoquée. Dans les pays d’Afrique ou d’Amérique du Sud, celle-ci est devenue un fardeau supplémentaire en plus de la pandémie. Ensuite, j’ai aussi parlé avec des gens qui ont dit : La guerre est bien sûr terrible, mais ce n’est pas la seule dans le monde. D’autres conflits tout aussi terribles ne reçoivent pas ou plus la même attention en Europe en ce moment. Je pense par exemple à la situation au Myanmar, au Congo ou en Érythrée. Mais aussi à la Colombie ou à l’Amérique du Sud au général. Ces pays sont parfois impliqués dans des conflits depuis des années. Les gens et les églises y souffrent. Je pense qu’il est important de ne pas les oublier à cause de la guerre en Ukraine. 

    Depuis le début de la guerre, ceux qui s’engagent pour le pacifisme et la non-violence doivent soudain se justifier. Pour les mennonites, en tant qu’Église historique de paix, c’est une situation difficile. Face à une guerre comme celle qui se déroule en Ukraine, est-il opportun de continuer à s’accrocher au pacifisme et à la non-violence ? 

    Cette question se pose dans tout conflit violent et il est plus facile d’y réfléchir quand on n’est pas directement concerné. Je pense qu’en matière de pacifisme, il est important que nous restions entièrement nous-mêmes. Nous ne pouvons pas exiger une attitude pacifiste des autres, mais seulement de nous-mêmes. Nous pouvons toujours nous demander : qu’est-ce que je fais si je suis violemment agressé ? Bien sûr, la réponse est difficile à donner si je n’ai jamais été dans cette situation, et peut-être que je réagirais par la violence. Ce n’est que trop humain. Néanmoins, je peux m’en tenir à l’idée que, pour moi, la voie non-violente est fondamentalement la bonne. 

    Et c’est ce que nous devrions faire ? 

    En tant que chrétiens, le pacifisme et une attitude pacifiste sont notre vocation. De mon point de vue, être un chrétien partisan de la guerre est une contradiction dans les termes. Mais même si nous sommes appelés au pacifisme, nous ne pouvons finalement pas donner une réponse pacifiste par nos propres moyens. Si nous voulons construire la paix, comme Jésus l’a fait, nous sommes dépendants du soutien d’une communauté ecclésiale et de la force du Saint-Esprit. Lorsque la paix est établie, c’est toujours un miracle. Nous pouvons permettre à Dieu d’agir à travers nous et de nous aider à réagir comme Jésus, sans violence. 

    De ton point de vue, comment devrions-nous, en tant que mennonites et Eglises de paix en Europe, réagir à la guerre en Ukraine ? 

    Il n’y a pas de réponse universelle à cette question. Chaque conflit est différent et se déroule à chaque fois dans un contexte différent. Mais ce que les Églises peuvent toujours faire lorsqu’elles sont confrontées à la violence, c’est développer des moyens créatifs pour y faire face dans le cadre d’un processus collectif. Le pacifisme ne consiste pas à se contenter d’observer. Être pacifiste, c’est se défendre et faire quelque chose contre la violence. Tout simplement avec des moyens et des outils non sanglants. L’histoire montre que cette forme de résistance non violente fonctionne. 

    A laquelle penses-tu ? 

    Pensons à Martin Luther King Jr. ou au pasteur André Trocmé qui, avec sa communauté, a caché des juifs pour les protéger des persécutions nazies. Ces personnes ont trouvé des moyens non violents, créatifs et efficaces de s’opposer à la violence. Parfois, je me demande : que se serait-il passé si les gens en Ukraine avaient décidé de ne pas s’opposer par les armes ? S’ils avaient dit : « Tenez, prenez notre pays sans verser de sang », mais qu’ils s’étaient ensuite opposés à la puissance occupante par la désobéissance civile. Cela aurait-il été pire que ce que les gens vivent actuellement en Ukraine ? Tous ces morts, cette destruction ? Je ne sais pas. La violence armée et la guerre sont toujours une réponse simple. La non-violence est bien plus compliquée et demande beaucoup de créativité. Mais elle est possible. 

    Tu viens de Colombie, un pays où les conflits armés font tristement partie du quotidien. Comment les Eglises, et en particulier les mennonites en tant qu’Eglises de paix, font-elles face à cette réalité ? Que pouvons-nous apprendre en Europe des mennonites de Colombie ? 

    César García

    Tout d’abord, il est important de comprendre que le travail pour la paix est un travail de génération. Tu peux certes t’engager en tant que personne individuelle, mais tu ne verras peut-être plus les fruits de ton engagement. La Colombie a connu beaucoup de violence au cours des 250 dernières années. Les Eglises mennonites ont commencé à travailler pour la paix il y a 70 ans et ce travail n’est toujours pas terminé aujourd’hui. Notre attitude est la suivante : nous ne sommes pas pacifistes à cause de ce que notre engagement produit, mais parce que c’est notre vocation en tant que chrétiens ; à cause de ce que Dieu fait en nous et à travers nous et parce que nous sommes poussés par l’espoir chrétien qu’un monde de paix est possible. 

    Comment se présente concrètement votre travail pour la paix ? 

    Elle est très diversifiée. En principe, l’objectif est de promouvoir une culture de la paix en Colombie et d’y ancrer un style de vie pacifiste. Pour ce faire, certaines églises mennonites collaborent par exemple avec des écoles et leur montrent comment apprendre aux enfants à résoudre les conflits de manière pacifique et saine. D’autres églises forment des cadres dans les entreprises. Elles leur montrent comment gérer les conflits sur le lieu de travail. En Colombie, la violence au sein des familles est également un grand problème. C’est pourquoi d’autres églises mennonites travaillent avec les familles et leur montrent comment régler les conflits sans violence. De cette manière, nous apportons des idées sur la manière d’instaurer la paix dans la vie quotidienne des gens. 

    Vous engagez-vous au niveau politique ? 

    Oui. Par exemple, nous nous engageons pour que l’on ne soit pas obligé d’effectuer un service militaire si l’on ne le souhaite pas pour des raisons de conscience. Nous avons fait des propositions au gouvernement sur ce que pourrait être un service civil de remplacement. Cela n’a pas vraiment plu à l’armée. Mais l’Eglise a maintenu la pression malgré les vents contraires. Nous avons aussi déjà participé à des manifestations, contre l’utilisation de la violence, les propositions et les lois qui font obstacle à la paix. Et il y a aussi des églises qui ont refusé de payer des impôts destinés à financer des mesures violentes du gouvernement. 

    Vous adressez-vous aussi directement aux différentes parties armées en conflit, comme les armées illégales ou les gangs de la drogue ? 

    Nous l’avons déjà fait, même si c’est très risqué. A plusieurs reprises, des responsables d’églises mennonites ont tenté de discuter de leurs différends avec les parties en conflit. L’objectif était à chaque fois de leur montrer des moyens de régler leurs conflits de manière pacifique. Des activistes de la paix ont déjà perdu la vie dans ce contexte. Car dès que l’on parle avec une partie au conflit, l’autre peut nous considérer comme un ennemi. Mais nous avons aussi fait de très bonnes expériences et accompagné les parties en conflit vers une manière de vivre plus pacifique. Il est d’ailleurs important que nous ne nous concentrions pas uniquement sur la prévention de la violence, mais que nous nous occupions également des victimes de la violence. 

    César García est secrétaire général de la Conférence mennonite mondiale (CMM). Originaire de Bogot√°, en Colombie, il a été fondateur d’églises, pasteur et enseignant de la Bible et de la théologie. Avant son élection au poste de secrétaire général, César était président des Iglesias Hermanos Menonitas de Colombia (Eglises de Frères mennonites en Colombie) et secrétaire de la commission missionnaire de la CMM. 

    Que faites-vous pour les victimes ? 

    Pour les victimes de violence, nous proposons des conseils et des programmes de guérison des traumatismes. Par exemple, si elles ont perdu des proches ou leurs biens. Nous soutenons les personnes qui fuient la violence. Il s’agit de plusieurs milliers de personnes. Nous les aidons à quitter le pays si c’est la meilleure solution. Et s’ils peuvent rester, nous les soutenons en leur donnant de l’argent, un logement, un travail et bien d’autres choses encore. Ce travail contribue également à long terme à une culture de la paix. 

    D’après toi, qu’est-ce qui est le plus susceptible d’être mis en œuvre en Europe parmi tous ces exemples ? 

    De mon point de vue, le pacifisme et la non-violence doivent être un mode de vie. Les conflits existent aussi dans la vie de tous les jours, dans la famille, dans les études, dans le travail. La question est de savoir comment nous les gérons. Ici aussi, il faut une approche pacifiste, dans la vie quotidienne aussi, il faut être capable de gérer les conflits de manière saine et pacifique. A mon avis, c’est l’une des t√¢ches des églises de s’y exercer et de faire ainsi du pacifisme un mode de vie. Si tu y parviens, tu sauras mieux comment réagir de manière créative et non violente à une guerre. Si l’on ne pense aux possibilités de résolution pacifique des conflits qu’au moment où la guerre éclate, il est beaucoup plus difficile d’envisager de telles possibilités. 

    ‚ÄîArticle publié originellement dans la Newsletter mennonite suisse

  • Quel est le point commun entre la cuisine et le graphisme ? Pour Adi Nugroho, il n’a jamais été question d’être un expert dans l’un ou l’autre de ces domaines. Le savoir-faire est tout simplement une base pour le développement d’outils émotionnels et la création d’un espace permettant d’établir des liens, même au-delà des frontières culturelles. 

    Lorsqu’on a demandé à Angela Opimi, la mère d’accueil d’Adi, si elle souhaitait ouvrir sa maison à un participant du programme YAMEN (Réseau Anabaptiste Mondial d’Echange de Jeunes), elle s’est d’abord montrée réticente. Angela est liée à l’Église mennonite depuis des années, elle est aujourd’hui vice-présidente de Iglesia Evangélica Menonita Boliviana (IEMB) et membre de la Commission Diacres de la Conférence Mennonite Mondiale. Mais malgré ces liens étroits avec l’église, c’était un grand pas à franchir que d’accueillir quelqu’un dans sa maison. Sa plus grande crainte en matière d’accueil ? Préparer la nourriture.  

    Elle se souvient d’avoir parlé à Adi Nugroho de ses craintes concernant la cuisine lorsqu’il est arrivé. Il lui a assuré que « tant qu’il y a du riz à cuisiner, tout ira bien ».  

    Ê la surprise d’Angela Opimi, la cuisine est devenue un lieu où ils ont construit une amitié, partagé des plaisanteries et, pour Adi Nugruho, appris une nouvelle langue. Au début, il ne connaissait pas l’espagnol et les mots dont ils disposaient pour communiquer étaient donc limités. Mais dans la cuisine, sa relation avec sa mère d’accueil et son aisance avec l’espagnol se sont développées. 

    Lorsqu’Adi Nugroho a entendu parler de YAMEN, un programme de service d’un an pour les jeunes adultes en dehors du Canada et des États-Unis qui leur offre la possibilité d’apprendre, de servir et de grandir dans un autre pays, il savait que la Bolivie serait différente de son pays d’origine, l’Indonésie. 

    Le Réseau Anabaptiste Mondial d’Échange de Jeunes (YAMEN) est un programme conjoint du Comité Central Mennonite et de la Conférence Mennonite Mondiale. 

    Adi Nugroho est arrivé en Bolivie avec la volonté de voir comment son expérience en graphisme pourrait être utilisée à Talita Cumi, un foyer pour enfants et jeunes en difficulté et orphelins. Talita Cumi est soutenu par deux églises, Restoration Church et Trinity Church, qui apportent un soutien spirituel et organisent des activités pour les enfants. 

    Pour des jeunes qui ont subi des traumatismes, la gestion du temps, la patience et le travail d’équipe ont souvent été relégués au second plan par rapport à d’autres priorités familiales. Après quelques mois passés à établir des relations avec les enfants, Adi s’est rendu compte que bien qu’il soit amusant d’enseigner une compétence difficile comme la conception graphique, cela pouvait aussi être l’occasion d’enseigner le développement émotionnel d’une manière indirecte. 

    Adi Nugroho utilise l’exemple du développement de la confiance en soi ; il explique que de nombreux enfants n’ont pas confiance en leurs capacités. Les enfants peuvent dessiner quelque chose dans sa classe, mais ils s’empressent de gribouiller par-dessus si quelqu’un le regarde. Mais lorsqu’ils voient leurs propres affiches accrochées dans les couloirs de Talita Cumi, ils se disent « wow, c’est mon projet ! ». Cela leur donne confiance en eux. Ils peuvent se dire « oh, peut-être que je peux faire plus ». Ils peuvent s’imaginer un avenir qu’ils ne pouvaient pas imaginer auparavant. 

    Son expérience avec YAMEN a poussé Adi Nugroho à mettre en pratique les compétences émotionnelles qu’il enseigne. 

    « Lorsque je suis arrivé ici, tout était difficile, il était difficile de s’adapter à la culture et la langue rendait les choses encore plus difficiles. » Le riz, aliment de base en Indonésie, est préparé différemment en Bolivie. Mais après une longue journée, Adi Nugroho et Angela Opimi se retrouvaient dans la cuisine pour préparer un repas simple. Il partageait certaines de ses recettes préférées d’Indonésie et elle partageait des plats boliviens faciles à préparer. 

    Tout en développant ses compétences en cuisinant avec Angela Opimi, Adi Nugroho élargit ses idées sur la façon dont les aliments peuvent être préparés et noue une relation au passage. 

    Angela Opimi déclare : « J’aime passer du temps avec lui dans la cuisine parce qu’il ne se contente pas d’attendre que la nourriture apparaisse. Il dit ‘faisons-le ensemble et nous pourrons le faire plus vite’. Je suis restée une personne indépendante, mais il n’est pas un étranger chez moi, c’est une sorte de neveu ». 

    Peut-être qu’Adi Nugroho et Angela Opimi ne deviendront pas des maîtres cuisiniers. Les enfants de Talita Cumi ne voudront peut-être pas poursuivre une carrière dans le graphisme. Mais les outils émotionnels qu’ils emportent avec eux lorsqu’ils interagissent avec d’autres personnes et d’autres cultures dureront toute leur vie. 

    —Un communiqué commun de la Conférence Mennonite Mondiale et du Comité Central Mennonite par Rachel Watson, facilitateur de la communication et du soutien aux programmes pour le Comité Central Mennonite en Bolivie. 


    Participantes de YAMEN 2022-2023 

    Nom Pays d’origine Pays de service Membre de l’église  
    *union d’églises membre de la CMM 
    Emilia Macono Guzman  Bolivie Mexique Sinai Evangelical Mennonite Church (IEMB) *
    Uziel Zambrana Hurtado  Bolivie  Colombie Smyrna Evangelical Mennonite Church*
    Sina Dy Cambodge Kenya  Community of Changed Hearts Church 
    Sokvoleak Chum  Cambodge Ouganda Tumnup Tek Khmer Evangelical Church 
    Sovanich Chhoun  Cambodge Nicaragua  Nation Church Phnom Penh 
    Lilibeth Guzman Macea  Colombie  Honduras Communidad Menonita Nueva Vida en Cristo Jesus 
    Nidia Marleny Linares Martinez  El Salvador  Mexique Mennonite Evangelical Church of El Salvador* 
    Esther Abigail Aguilar Velasquez  Honduras  Bolivie Iglesia Evangélica Menonita de Santa Rosa de Copan 
    Eve Franklin  Inde Kenya  Mennonite Church Durg (MCI, Dhamtari)* 
    Mahima Tandi  Inde Ouganda Bethlehem Mennonite Church Memra Pithora (BGCMC)* 
    Shepher Sona  Inde Cambodge Hebron Mennonite Church (BGCMC)* 
    Cahya Putri Wulansari  Indonésie Rwanda  GITJ Kelet* 
    Johana Christianti  Indonésie Burkina Faso  GKMI Bogor* 
    Setyawan ‚ÄúAdi‚Äù Nugroho  Indonésie Bolivie GKMI Kudus*
    Rael Kiptoo  Kenya  Ouganda Shalom Mennonite Church 
    Sarah Pariken  Kenya  Cambodge Dominion Chapel International Ministries 
    Febe Daniella Madirgal Salgado  Nicaragua  Guatemala  Fuente de Vida (Convenci√≥n de Iglesias Menonitas)* 
    Melania Elizabeth Chaparro  Paraguay  Honduras  Dulce Refugio 
    Monika Warkentin  Allemagne/Paraguay  Palestine et Isra√´l Iglesia Hermanos Menonitas Concordia (AHM)* 
    Denise Dushime  Rwanda  Inde Gatenga Evangelical Friends Church 
    Yejin Kim Corée du Sud Bolivie Jesus Heart Church 
    Sondobi ‚ÄúDaniel‚Äù Chacha Sondobi  Tanzanie Cambodge KMT Bukiroba*  
    Ladia Zulu  Zambie Cambodge Baptist Community Church 
    Le Réseau Anabaptiste Mondial d’Échange de Jeunes (YAMEN) est un programme conjoint du Comité central mennonite et de la Conférence Mennonite Mondiale. Il a pour objectif de promouvoir la communion entre les églises de la tradition anabaptiste et de former de jeunes dirigeants partout dans le monde. Les participants vivent une année dans un contexte interculturel, à compter du mois d’ao√ªt jusqu’au mois de juillet de l’année suivante. 
  • Une nouvelle encourageante concernant la protection de la création est qu’il existe un nombre croissant d’organisations sérieuses et de sites en ligne offrant d’excellentes ressources. 

    Le Groupe de travail pour la Protection de la Création de la CMM recommande les sites suivants comme particulièrement utiles : 

    Le Mennonite Creation Care Network et l’Anabaptist Climate Collaborative sont basés en Amérique du Nord, mais disposent de ressources pertinentes pour le monde entier. 

    Mennonite Creation Care Network

    Anabaptist Climate Collaborative

    Pour des organisations plus larges concernant la sauvegarde de la création d’un point de vue religieux, voir le creation care network of The Lausanne Movement, A Rocha International, et Faith for Earth.

    Lausanne Movement

    A Rocha

    Faith for Earth

    De bonnes sources pour une variété de solutions pratiques en matière de climat et de durabilité sont le Drawdown Project, et le Project Regeneration.

    Drawdown Project

    Project Regeneration

    Scannez ici pour trouver des liens vers ces sites 

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  • Dès que les justes appellent au secours, le Seigneur entend, il les délivre de toutes leurs détresses. Le Seigneur est proche de ceux qui ont le cœur brisé, il sauve ceux qui ont l’esprit abattu. (Psaume 34/18-19) 

    Seigneur, dans ta miséricorde, écoute notre prière ! 

    Le 30 mars 2023, le bombardement militaire d’un village de l’État Chin, au Myanmar, a tué une douzaine de villageois, dont plusieurs membres de la Bible Missionary Church, une Église membre de la CMM et les deux filles du pasteur. De nombreux villageois ont été gravement blessés, y compris le pasteur local. Merci de prier pour que les victimes soient réconfortées. 

    L’Esprit de Jésus nous rend capables de faire confiance à Dieu dans tous les domaines de la vie, de sorte que nous devenons artisans de paix renonçant à la violence, en aimant nos ennemis, en recherchant la justice et en partageant nos biens avec ceux qui sont dans le besoin. —Conviction commune 5 


    Lettre pastorale à l’Église en Myanmar

     

  • France

    « Heureux l’invité que tu choisis, il demeurera dans tes parvis. » (Psaume 65/5 TOB)

    La halte de prière de l’assemblée mennonite de ChâtenayMalabry, Paris (France) a vu le jour dans le cadre du cheminement vers Pâques en mars/avril 2021 en pleine pandémie du COVID-19. Initiée par notre ancien pasteur, Silvie Hege, sous la forme d’un rendezvous hebdomadaire d’une heure pendant la pause déjeuner, de 12h 30 à 13h 30, à distance sur la plateforme Zoom, ce temps de prière devait avoir lieu tous les vendredis du début du carême jusqu’à Pâque.

    Marquer une pause

    Ce temps était l’occasion de marquer une pause dans notre journée, dans notre semaine, pour venir nous ressourcer auprès du Père, cheminer avec Jésus. Temps associé au jeûne pour ceux qui le souhaitaient, temps de mise à part, temps de partage, la halte de prière nous a vraiment permis de nous sentir proches de Jésus en cette période, et proches les uns des autres, unis par le sacrifice de Jésus-Christ à la croix.

    Quand Pâques 2021 est passé, il nous a été impossible d’arrêter ce rendez-vous divin, cette rencontre hebdomadaire avec le Père qui nous fait tant de bien.

    J’ai alors pris la responsabilité de prendre en charge la conduite de ce temps de prière. Nous continuons jusqu’à ce jour, même pendant les vacances, en nous relayant si besoin pour l’animer.

    Bien que le jour a été changé, passant du vendredi au mercredi pour des raisons de commodité, nous avons gardé le principe de départ : prendre une pause-déjeuner d’une heure quinze minutes en moyenne avec notre Seigneur, nous reposer dans Sa sainte présence et nous tenir sur la brèche.1

    Louer, adorer et rendre grâce

    Pendant nos rencontres, la lecture d’au moins un passage biblique nous permet de contempler notre Dieu et de prier sur la base de Sa parole. Nous pouvons alors Le louer et L’adorer, Lui rendre grâce et intercéder pour le monde, pour les sujets de prière partagés au sein de notre église à Châtenay-Malabry et au sein de cette cellule de prière.

    Chaque membre de la paroisse est le bienvenu, le lien de connexion est rappelé et partagé chaque semaine via les différents canaux de communication de la paroisse. Le nombre de participants n’est pas grand, mais les bienfaits de Dieu sont tellement grands, nous avons vu beaucoup de prières exaucées.

    Il y a un petit nombre de fidèles aux rencontres, ce qui en fait aussi un lieu privilégié où une confiance est établie, nous permettant de partager des sujets de prière qu’on ne peut pas toujours exprimer devant toute l’assemblée le dimanche.

    Nous avons quelquefois la joie de la présence inattendue d’une personne que le Saint-Esprit conduit à se connecter, parfois de manière très particulière.

    Cette halte nous a permis de voir tellement d’exaucements et tellement de signes de la part de Dieu que cela nous a bien conforté dans l’idée qu’il était bien présent avec nous dans ce temps.

    Chaque rencontre est un vrai moment de ressourcement ; qu’il y ait 2, 4 ou 6 personnes connectées, nous nous sentons privilégiés de pouvoir participer à ce temps de prière, selon ce qui est écrit dans le psaume 65/4.

    Une contrainte qui avère être un atout

    The idea of this prayer time, meeting via L’idée de ce temps de prière à distance via Zoom n’aurait très probablement pas vu le jour sans le COVID-19. Ce mode de rencontre que nous aurions pu considérer au départ comme une contrainte, comme un frein, s’est avéré être un vrai atout car nous pouvons ainsi participer quel que soit l’endroit où nous nous trouvons : depuis la maison, le bureau, notre lieu de vacances…avec la seule condition d’avoir une connexion internet. Dieu fait vraiment concourir toutes choses au bien de ceux qui l’aiment.

    La halte de prière est dans notre assemblée locale la seule rencontre hebdomadaire en dehors du culte ; nous rendons vraiment gloire à Dieu pour ce rendez-vous supplémentaire dans la communion fraternelle et pour tout ce que nous avons vécu pendant ces temps bénis depuis le début.

    Les difficultés sont grandes, nous voulons continuer de nous tenir sur la brèche pour que le Seigneur agisse dans les nations, dans nos vies, dans toutes les situations que nous traversons, afin que nous puissions voir la gloire de Dieu se manifester.

    —Nicole Djuissi est membre de l’équipe pastorale, responsable de la réunion de prière en ligne et elle est également responsable d’un groupe de maison. Elle est employée comme chef de projet numérique, et est mère de deux enfants de 13 et 17 ans.

    1Psaume 106/23; Ézéquiel 22/30, Ésaïe 11-12


    Courrier Février 2023