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  • J’ai grandi dans une paroisse mennonite en Argentine. Je me souviens de la prédication et de l’enseignement sur le pardon et la réconciliation, tant au sein de la famille ecclésiale que dans les relations avec ceux qui ne font pas partie de la communauté spirituelle. 

    Je me souviens aussi de situations de tension, voire de menaces de division. Certains des problèmes venaient des points de vue divergents sur le ‘covering’ porté ou non par les femmes lors du culte, la participation à la politique et la situation des personnes divorcées souhaitant rejoindre ou rester dans la paroisse. 

    Plus récemment, les questions les plus difficiles auxquels nous avons été confrontés, tant au niveau de la paroisse qu’au niveau de l’union d’églises, concernent la question de savoir qui peut devenir pasteur et dans quelle mesure nous devrions être inclusifs dans l’accueil de nouveaux membres et concernant les fonctions de responsabilité. 

    Deux facteurs sont liés et toujours présents dans les situations de conflit comme celles mentionnées ci-dessus : d’une part, ce qui est juste ou vrai, ce qui reflète et favorise la fidélité, et d’autre part, la place de l’amour et de la grâce qui recherchent la paix et favorisent la réconciliation et la construction communautaire. 

    Ces deux facteurs sont présents dans l’appel à « proclamer la vérité avec amour » (Éphésiens 4.15).  

    Un autre élément constant des conflits dans l’Église est la place des Écritures. La fonction de l’interprétation biblique dans la recherche de résolution, de transformation des conflits et la guérison sont indispensables. Il y a des perspectives, des encouragements et des conseils dans les Écritures. 

    Le reste de cet article consiste en une étude de cas tirée de la Bible. Elle est proposée comme modèle lors de réflexions sur les difficultés et les opportunités présentées par les situations de conflit dans nos assemblées aujourd’hui. 

    Le concile de Jérusalem comme prototype (Actes 15.1-35) 

    Depuis le début, l’Église a dû pratiquer le discernement moral et spirituel. Il s’agit d’un processus d’interprétation dans lequel l’expérience humaine est considérée et évaluée dans son contexte socioculturel et à la lumière des Écritures. 

    On trouve dans le récit du concile de Jérusalem un témoignage clair – et précoce – d’une telle pratique (livre des Actes). Examinons-le en gardant à l’esprit la question des conflits au sein de l’église. 

    Les non-juifs deviennent disciples du Christ. Une mission réussie ! Cependant, rapidement, parmi les responsables de la paroisse « des conflits et des discussions assez graves » éclatèrent (2) sur cette question précise. De nouvelles questions émergent quant aux conditions requises pour appartenir à l’Église en tant que peuple de Dieu, et donc concernant le salut lui-même. 

    Les conflits aboutissent souvent à la séparation, voire au schisme et à l’aliénation. Cependant, ceux qui sont impliqués ici choisissent de considérer le don du conflit comme une opportunité pour remettre en question et enrichir leur imagination théologique et spirituelle. 

    Les responsables convoquent une réunion. Paul, Barnabas et d’autres ont l’occasion de donner leur témoignage, tandis que certains pharisiens insistent sur la nécessité pour les hommes païens convertis d’être circoncis et d’observer la loi de Moïse (5). 

    Il nous est dit que c’est la préoccupation et l’affaire de toute l’assemblée (4, 12, 22). 

    Les responsables ont un rôle particulier à jouer : Pierre et Jacques parlent de manière convaincante, et les apôtres et les anciens font des choix importants avec le consentement de toute l’église (6, 22). 

    Ceux qui prennent la parole associent leur témoignage personnel à l’œuvre du Saint-Esprit telle qu’ils la comprennent et aux paroles des prophètes (15-18). 

    Le processus de discernement est en quelque sorte vécu comme dirigé par l’Esprit et aboutit à une décision unanime (25). Le concile réuni enverra deux responsables – Judas et Silas – comme représentants spéciaux « auprès des frères et sœurs d’origine non-juives à Antioche, en Syrie et en Cilicie » (23) avec une lettre donnant leur accord. 

    La lettre clarifie la portée des attentes clés concernant les non-juifs conformément à la loi mosaïque (20, 29) et réaffirme le travail de Paul et Barnabas. Le récit de Luc nous dit aussi que les croyants d’Antioche se réjouirent de l’exhortation et furent encouragés et fortifiés par Judas et Silas (31-32). 

    En résumé, ce texte présente une riche illustration de l’Église primitive faisant de la théologie pratique tout en faisant face à une situation difficile. Il peut être considéré comme un processus herméneutique à plusieurs niveaux en faveur d’un discernement pertinent et véridique et d’une action fidèle. Voici certaines des leçons que l’on peut en tirer. 

    Quelques lignes directrices importantes 

    Le discernement est comme une conversation ayant plusieurs directions : allant des histoires personnels au contexte socioculturel, aux Écritures et au Saint-Esprit en passant par les traditions et les pratiques de l’église. Ces facteurs interagissent, à la fois apportant et renvoyant des perspectives. Réalisé comme une pratique spirituelle nécessaire et continue, c’est un processus sans fin ! 

    Un discernement fidèle face à un conflit demande toujours beaucoup de temps et d’énergie. En outre, toutes les résolutions prises après un discernement attentif ne sont pas définitives ; certaines peuvent être revisitées et même inversées (par exemple la question de la consommation de certaines viandes évoquée dans la lettre). 

    Ceux qui dirigent le processus doivent ‘cultiver des fruits spirituels’ tels que l’humilité, la patience, la générosité, l’espoir, la sagesse et la grâce. Ils doivent démontrer leur connaissance (nécessaire) de la culture, des enseignements de l’Église et des Écritures. Et ils doivent également disposer des compétences nécessaires pour bien suivre les personnes impliquées et le processus lui-même. 

    Conflit entre les responsables (Actes 15.36-41) 

    Suite au récit de la résolution réussie concernant la manière d’accueillir les non-juifs dans l’église, un autre conflit se produit. Paul et Barnabas se séparent à cause de Jean surnommé Marc2. Examinons le contexte de cette situation afin de mieux comprendre la nature du conflit. 

    L’église d’Antioche composée en majorité de non-juifs envoie Paul et Barnabas, accompagnés de Marc, dans ce qui sera appelé le premier voyage missionnaire de Paul (vers 46-48 après JC). 

    Ê leur arrivée à Chypre, le proconsul romain Sergius Paulus devient le premier haut fonctionnaire du gouvernement romain connu à devenir chrétien (Actes 13.4-12). Le peu de détails permet de spéculer sur ses motivations et ses sentiments. En explorant l’histoire ci-dessous, nous prendrons des libertés pour chercher à en tirer des perspectives. 

    De Chypre, ils naviguent vers Perga en Pamphylie (sud de la Turquie) où Marc (Jean) « les quitta à cet endroit et retourna à Jérusalem ». Cette référence (Actes 13.13) est probablement devenue un événement important dans la vie de Paul, Barnabas et Marc. 

    Apparemment, Marc était le jeune cousin de Barnabas, le fils de sa tante Marie, qui était à la tête d’une église de maison à Jérusalem (Actes 12.12). 

    On ne nous le dit pas directement, mais on peut en déduire que Marie avait suggéré à Marc d’accompagner son cousin aîné Barnabas et Paul dans le voyage missionnaire. Barnabas (‘celui qui console’ [Actes 4.36]), ou ‘qui encourage les autres’) a peut-être persuadé Paul de permettre au jeune homme de les accompagner afin de renforcer la foi de Marc et de lui donner une expérience de témoin et de missionnaire. 

    On ne nous dit pas pourquoi Marc décide de rentrer chez lui. Peut-être avait-il le mal du pays ou trouvait-il ce ministère rigoureux trop exigeant. Mais on nous raconte la vive dispute entre Paul et Barnabas, causée par le départ de Marc dans la ville portuaire de Perga, capitale de la Pamphylie : 

    Après un certain temps, Paul dit à Barnabas : « Retournons donc visiter les frères dans chacune des villes où nous avons annoncé la parole du Seigneur [premier voyage missionnaire]. Nous verrons où ils en sont. » Barnabas voulait emmener aussi avec eux Jean appelé Marc. Mais Paul n’était pas d’avis de reprendre comme compagnon un homme qui les avait quittés en Pamphylie et n’avait donc pas partagé leur travail. Leur désaccord s’aggrava tellement qu’ils partirent chacun de leur côté. Barnabas prit Marc avec lui et s’embarqua pour Chypre, tandis que Paul s’adjoignait Silas et s’en allait, remis par les frères à la grâce du Seigneur [second voyage missionnaire – autour 50-52 après JC]. Parcourant la Syrie et la Cilicie, Paul affermissait les églises. (Actes 15.36-41)  

    Leçons à tirer sur le développement du leadership 

    “San Barnaba”, a depiction of Barnabas, “Son of Encouragement” (anonymous Lombard painter).
    « San Barnaba », une représentation de Barnabas (Fils d’Encouragement), d’un peintre lombardi anonyme. Domaine public

    L’espoir que Barnabas avait dans le potentiel du jeune Marc et les encouragements qu’il a donnés à son cousin témoignent d’un esprit de discernement. 

    Au moment de la dispute, Paul n’aurait jamais pu imaginer que ce jeune homme apparemment faible écrirait un jour l’un des quatre Évangiles. De plus, selon la tradition copte, Marc a finalement traversé la Méditerranée et a fondé l’Église copte en Égypte – la plus ancienne église chrétienne du monde. 

    Il est intéressant de relier l’histoire du conflit avec Barnabas au récit de Paul et Silas venus à Lystre, en Turquie : « ‚Ķ Il y avait là un disciple nommé Timothée, fils d’une Juive devenue croyante ‚Ķ Paul désirait l’emmener avec lui ; il le prit donc et le circoncit. (Actes 16.1-3) 

    Se pourrait-il que Paul ait réalisé l’importance d’encourager la foi chez les jeunes hommes et de leur donner l’expérience de communiquer l’Évangile ? Le jeune Timothée, encadré par Paul – tout comme le jeune Marc, encadré par Barnabas – se révélerait être l’un des disciples les plus aimés et les plus fidèles de Paul. 

    Autour de 60 après JC, alors que Paul était en prison à Césarée, il a terminé ainsi sa lettre à l’église de Colosses, près d’Éphèse : « Aristarque, mon compagnon de captivité, te salue, ainsi que Marc, le cousin de Barnabas » (Colossiens 4.10). Il semble qu’au cours des années précédentes, Paul s’était réconcilié avec Marc (on se demande si c’était à l’instigation de Barnabas ?). 

    Il semblerait que plus de dix ans après que Paul et Barnabas aient eu un grave conflit impliquant Marc, Paul peut désormais écrire à son propre disciple Timothée : « Luc seul est avec moi. Emmène Marc avec toi, car il pourra me rendre service dans ma tâche. » (2 Timothée 4.11)  

    Marc pourra me rendre service dans ma tâche. Pouvons-nous supposer que Barnabas, le ‘fils d’encouragement’, ait vécu assez longtemps pour voir le fruit de son ministère avec son jeune cousin Marc ? La confiance de Barnabas en son cousin Marc et l’encouragement qu’il a apporté à Marc et à l’apôtre Paul ont peut-être modifié le cours de l’histoire. 

    Peut-être que ces trois disciples de Jésus représentent la réalisation de la promesse de la seconde chance, de la rédemption, du pardon et de la réconciliation. Cela étant, l’histoire de ces séparations nous invite à en souligner certaines conséquences. 

    • Parfois, la séparation est inévitable, voire conseillée afin d’éviter de nouveaux conflits. Néanmoins, le choix de la séparation, bien qu’amère sur le moment, peut être altéré à l’avenir. 
    • La séparation et la division ne doivent pas nécessairement être permanentes. L’espoir de mieux se comprendre et de se réconcilier à l’avenir peut subsister. 
    • Il est possible que Barnabas soit devenu le mentor de Marc. Quoi qu’il en soit, cela nous rappelle qu’il est nécessaire de s’occuper des jeunes et des futurs responsables d’églises dans ce domaine. Et cela demande toujours un engagement, de la patience, la volonté de prendre des risques et un investissement généreux en temps et en énergie. 
    • L’histoire suggère aussi qu’il existe une place particulière pour le ministère de la médiation. Et bien entendu, un tel ministère dépend de la confiance et de la bonne volonté des parties concernées. Barnabas a pu jouer un rôle de médiateur entre Paul et Marc. (Il est intéressant de noter que la lettre de Paul à Philémon peut également être lue comme documentant le travail de médiation de Paul entre Philémon et Onésime). 
    • Enfin, dans notre lecture imaginative, est-il juste de projeter que la ‘réunion’ de Paul et de Marc ait été possible, non pas parce que l’un d’entre eux a prévalu ayant eu raison, mais parce que tous deux ont continué à mûrir et à tirer des leçons de leurs expériences passées ? 

    Au début de cet article, je souligne que deux facteurs sont liés et toujours présents dans les situations de conflit comme celles évoquées dans notre étude de cas d’Actes 15 : ce qui est juste ou vrai, qui reflète et favorise la fidélité ; et l’amour et la grâce qui recherchent la paix et favorisent la réconciliation et la construction de la communauté. Le Psaume 85.10-11 fait allusion à ce lien indissociable et résume magnifiquement la vision du shalom pour la transformation et la guérison des conflits : « Fidélité et Vérité se sont rencontrées, elles ont embrassé Paix et Justice. La Vérité germe de la terre et la Justice se penche du ciel ». Qu’il en soit ainsi ! 

    ‚ÄîDaniel Schipani est pasteur de Mennonite Church USA et membre de l’assemblée locale mennonite de Belmont à Elkhart, Indiana (États-Unis). Lui et sa femme Margaret ont deux enfants adultes et trois petits-enfants. Titulaire d’un doctorat en psychologie et d’un doctorat en théologie pratique, il est professeur émérite à AMBS (séminaire biblique anabaptiste mennonite) et professeur affilié au séminaire théologique McCormick et au séminaire théologique de San Francisco. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’éducation, la pastorale, l’accompagnement et la théologie pratique. 


    Courrier 38.4

  • Vous êtes invités ! Joignez-vous à nous pour une série de webinaires sur la protection de la création intitulée « Pollinisateur climatique ». Voir ci-dessous. 


    Du temps de la création de l’être humain dans Genèse, « la première mission de l’être humain était… de profiter de la création, mais aussi de la protéger et d’en prendre soin », explique Danang Kristiawan. 

    Danang Kristiawan est pasteur de l’assemblée GITJ (Gereja Injili di Tanah Jawa) à Jepara, en Indonésie, et chargé de cours au séminaire théologique Wiyata Wacana à Pati. Il déplore que dans de nombreuses églises mennonites d’Indonésie, les questions environnementales soient considérées comme n’ayant pas de rapport avec la foi et l’église.  

    Il explique comment cette séparation s’est produite dans une vidéo qu’il a produite pour l’Assemblée de la Conférence Mennonite Mondiale en Indonésie en 2022. 

    « La vision traditionnelle javanaise comprend qu’il existe un lien entre les humains et la nature », dit-il dans la vidéo. « Il existe de nombreuses traditions ou sagesses locales qui respectent positivement la nature. »  

    Mais, explique Danang Kristiawan, lorsque les missionnaires mennonites néerlandais sont arrivés en Indonésie au 19e siècle, ils « étaient très critiques des pratiques culturelles locales. En conséquence, la communauté chrétienne ne veut pas s’impliquer dans les rites et les festivals locaux pour éviter toute idée de syncrétisme. » 

    Danang Kristiawan travaille avec d’autres responsables d’églises javanaises pour intégrer le lien javanais avec la nature dans la théologie de l’église. 

    Lors de la Journée de la paix en septembre 2021, Danang a participé à un rassemblement d’églises mennonites javanaises. « J’ai parlé de respect pour les peuples autochtones et de la valeur de trouver des points de vue différents », a-t-il déclaré. Il a rappelé à l’auditoire que dans la tradition javanaise, « les humains font partie de la nature. »  

    Danang trouve également dans la Bible une base pour l’écothéologie. Colossiens 1,16 dit que toutes les choses ont été créées en Jésus. « Il est, lui, par devant tout ; tout est maintenu en lui » (v.17).  

    « Christ a embrassé la création en lui-même et il a réconcilié toutes choses en lui-même », dit Danang Kristiawan. « Nous devons prendre soin de la création parce que vous pouvez aussi trouver Christ dans la création. » 

    Pour Danang Kristiawan, la théologie dans Colossiens semble familière. « Je pense qu’elle est proche de la culture javanaise, de la vision javanaise du monde, d’une vision asiatique du monde. »  

    Le fait d’avoir ces conversations est un pas dans la bonne direction. Mais Danang Kristiawan constate encore un manque d’initiative lorsqu’il s’agit d’aborder les questions environnementales en tant qu’église. Il a une solution dont il discute avec ses étudiants du séminaire. 

    « Je propose l’écodiscipline. » 

    Dans l’Église, si quelqu’un fait quelque chose de mal, on lui demande de se repentir et on lui impose parfois une discipline de la part de la communauté. Pourquoi ne pas étendre ce principe aux fautes commises à l’encontre du monde naturel ? 

    En conduisant des voitures et des motos, en utilisant un climatiseur et en produisant des déchets plastiques, Danang Kristiawan ajoute : « Nous participons au réchauffement de la planète. Nous devrions nous amender en consacrant de l’argent à la protection de la création. » 

    Il est important de se rappeler, selon Danang, que « la discipline n’est pas seulement individuelle, elle est collective en tant que communauté. Il est de notre responsabilité d’aller donner des conseils et de rappeler aux autres que nous pouvons travailler ensemble et être des disciples de Jésus. » 

    Il se demande si les mennonites ne pourraient pas commencer à se tenir mutuellement responsables des dommages causés à la nature.  

    Ce webinaire est organisé conjointement par le Groupe de travail de la CMM pour la protection de la création et le Collectif anabaptiste pour le climat/Anabaptist Climate Collaborative. 

    Cliquez ici pour accéder aux enregistrements des webinaires précédents : 
    17 octobre 2023 –zoom sur l’Afrique avec Sibonokuhle Ncube 

    —Sierra Ross Richer est membre de la Waterford Mennonite Church, à Goshen, en Indiana (États-Unis). Elle est stagiaire au Collectif anabaptiste pour le climat / Anabaptist Climate Collaborative (ACC). Cette histoire, tirée de la série préparée pour la période du carême Pollinisateur climatique : Histoires anabaptistes mondiales sur le changement climatique est reproduite avec sa permission. 

    Les membres du Groupe de travail de la CMM pour la protection de la création de chaque région animeront une heure de récits et de questions-réponses. Des membres d’églises du monde entier raconteront comment ils sont affectés par le changement climatique et comment ils y répondent par des actions résilientes et l’espoir de l’Évangile.

    Autres articles pour le webinaire « Asie » (en anglais)

    Chaque webinaire aura lieu le mardi à 14h UTC (cliquez ici pour trouver l’heure dans votre région). Inscrivez-vous ici :

  • Avant de commencer son aventure bolivienne, Esther Aguilar a demandé à Dieu une chose : lui faire approfondir le commandement où Jésus dit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. […] Un second est aussi important : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Matthieu 22,37, 39). 

    Bien qu’elle ait grandi en entendant ce verset couramment utilisé, Esther Aguilar était prête à être mise au défi de comprendre ce que cela signifiait d’aimer les autres d’une culture différente et de rencontrer Jésus dans une nouvelle partie du monde. 

    Grâce à YAMEN (Réseau Anabaptiste Mondial d’Échange de Jeunes), un programme conjoint du Comité central mennonite et de la Conférence Mennonite Mondiale, Dieu l’a placée à Samuelito, une crèche en Bolivie. 

    Avant de travailler à Samuelito, Esther Aguilar n’avait jamais travaillé avec des enfants. Elle se souvient de ses premiers jours en tant qu’assistante d’éducation et de soins, essayant de s’adapter aux cris des enfants venant de plusieurs directions et apprenant à changer une couche pour la première fois. « Je me rappelle la première fois où je l’ai mise à l’envers ! ». Mais au lieu de se renfermer, elle s’est souvenue du verset par lequel elle demandait à être transformée. Elle s’est dit : « Comment devrais-je mieux réagir à ce moment-là et que puis-je faire pour y remédier ? » 

    Bien qu’Esther Aguilar soit originaire du Honduras, un autre pays hispanophone, elle a constaté que l’adaptation de sa langue était essentielle pour entrer en relation avec les enfants vulnérables et s’en occuper. 

    « Nous sommes tous des latinos et nous partageons un minimum de culture », explique-t-elle. « Mais j’ai dû adapter mon langage, même ici. J’ai dû adapter ma façon de parler à des enfants d’âges différents, par exemple en attirant leur attention ou en corrigeant leur façon de s’exprimer. Comprendre et communiquer avec chaque enfant différemment est une façon de faire preuve d’empathie à son égard. » 

    Pendant son engagement avec YAMEN (d’août 2022 à juillet 2023), Esther Aguilar a appris à aimer chaque enfant en tant qu’individu. La patience a été mise à rude épreuve, mais elle s’est efforcée de créer un environnement rassurant où les enfants pouvaient exprimer librement toute la gamme de leurs émotions au cours d’une même journée. 

    Esther Aguilar joue avec des enfants à Samuelito, une crèche gérée par les églises mennonites de Bolivie et soutenue par le Comité central mennonite dans le cadre du programme YAMEN. 

    Elle a également pratiqué l’amour du prochain en s’intégrant à une nouvelle communauté mennonite, Iglesia Evangélica Menonita Boliviana – Sinai. 

    Au début, elle avait peur de s’engager dans une nouvelle église. Elle se souvient s’être sentie hors de sa zone de confort et vulnérable en participant pour la première fois seule à des rencontres d’église. Mais avec le recul, elle se réjouit de cette partie de son expérience, car elle lui a appris que le royaume de Dieu s’étend bien au-delà de son église d’origine, Iglesia Evangélica Menonita Santa Rosa de Copan, au Honduras. 

    Le nouveau lieu de travail d’Esther Aguilar, sa maison et sa communauté d’église lui ont permis d’approfondir ses liens culturels et de s’exercer à vivre au quotidien l’amour de ses nouveaux prochains, avec les cris des enfants et tout le reste.  

    « Lorsque j’ai commencé à accueillir cette culture, je me suis sentie un peu plus concernée et j’ai commencé à comprendre ce que c’est que d’être à la place des autres dans le contexte de la Bolivie », dit-elle. 

    « J’ai appris à aimer le Seigneur dans une autre église, dans une autre maison et j’ai appris à m’aimer moi-même. » 

    —Un communiqué commun de la Conférence Mennonite Mondiale et du Comité Central Mennonite par Rachel Watson, facilitateur de la communication et du soutien aux programmes pour le Comité Central Mennonite en Bolivie. 


    Le Réseau Anabaptiste Mondial d’Échange de Jeunes (YAMEN) est un programme conjoint du Comité central mennonite et de la Conférence Mennonite Mondiale. Il a pour objectif de promouvoir la communion entre les églises de la tradition anabaptiste et de former de jeunes dirigeants partout dans le monde. Les participants vivent une année dans un contexte interculturel, à compter du mois d’août jusqu’au mois de juillet de l’année suivante. 

    Participants de YAMEN 2022-2023 

    Nom Pays d’origine Pays de service Membre de l’église 
    *union d’églises membre de la CMM 
    Anita Ekka  Inde Nigéria Gilgal Mennonite Church – Hadmor* 
    Arni Paidjo  Indonésie  Bolivie  Gereja Kristen Muria Indonesia / GKMI Salatiga* 
    Brian Adeti  Le Ghana  Cambodge  Mennonite Church of Ghana* 
    Dinna Ngungi  Tanzanie Cambodge  Mennonite Church – Mwanza*
    Eldrhat Mugisa  Ouganda  Burundi St. Paul’s Cathedral Church – South Rwenzori Diocese 
    Emmaculate Pulei  Kenya Cambodge  The Holy Revival Harvest Church 
    Hector Calix Dueñas  Honduras Colombia Iglesia Evangelica Menonita* 
    Holi Deo  Bangladesh  Kenya St. Stephen’s Church, Boruajani
    Jesús Cobilla Otero  Colombie  Honduras Iglesia Cristiana Encuentro de Renovacion Pan de Vida – Comunidad Menonita* 
    Karen Saenger Echeverria  Paraguay Kenya Shalom Christian Church* 
    Kim Pam  Nigéria Rwanda  Church of Christ in Nations LCC 
    Kunthea Thith   Cambodge  Bolivie  Lighthouse Christian Assembly  
    Leslie Meja   Kenya Bangladesh  Presbyterian Church of East Africa Kimuka Church 
    Luyando Munangobe   Zambia  Inde Ndola Main Brethren in Christ Church* 
    Martinho Muchanga  Mozambique  Tchad  Mozambique Christian United Church 
    Mary Matute Castro  Honduras Irlande  Iglesia Menonita Manantial de Vida* 
    Mathias Wiebe  Paraguay Bolivie  Iglesia Hermanos Menonita Neuland* 
    Michel Moreno Avila  Bolivie  Guatemala Principe de Paz Evangelical Mennonite Church* 
    Nelson Wani  Sud Soudan  Cambodge  Christ Embassy Mia Sabah – Juba 
    Pintu Majhi  Inde Ouganda  Brethren in Christ Church – Judabali* 
    Pola Halder  Bangladesh  Tchad  Christ the King Church 
    Prantosh Boidya  Bangladesh  Inde Saint Joseph Church 
    Shady Palencia Olivares  Colombie  Honduras Menonite Church Celebra* 
    Tabita Cazatinova  Indonésie  Nigéria GITJ Tompomulyo*
  • « De belles amitiés ! et une meilleure compréhension de l’anabaptisme ». Lois Friesen de Towanda, Kansas, USA, n’a aucun doute sur ce qu’elle reçoit en étant connectée à la famille mondiale. 

    « En tant qu’anabaptistes, nous croyons en la communauté. Vous avez besoin de gens qui vous encouragent, de gens qui vous soutiennent ; vous devez pouvoir compter sur l’épaule de quelqu’un pour pleurer », dit-elle. « Si vous n’êtes pas soutenu, la communauté s’effondre. Nous devons nous retrouver tous ensemble ». 

    Un tissu de relations 

    Ses expériences de vie ont fait de Lois Friesen une rassembleuse et une donneuse, interconnectée avec la famille mondiale. Des assemblées passées aux expériences de service et aux voyages, son tissu de relations relie l’Europe, l’Asie du Sud – et même le Canada – à son assemblée locale, Zion Mennonite Church à Elbing, Kansas, États-Unis. 

    Diplômée du Goshen College dans les années 1960, elle a travaillé à la restauration d’une ferme endommagée par la guerre en France, qui allait devenir un orphelinat. 

    En tant qu’agent de service du MCC à Akron (Pennsylvanie, États-Unis), elle et son nouveau mari rassemblèrent leur famille, leurs amis et un proche étranger pour assister à l’édition 1962 de l’Assemblée de la CMM à Kitchener (Ontario, Canada). 

    Lorsque l’Assemblée s’est déroulée « dans son jardin » à Wichita (Kansas, État-Unis) en 1978, elle a aidé à l’accueil des artistes et a hébergé des proches qui campaient sur sa propriété. Les hôtes et les invités partaient dans de nombreuses directions différentes pendant l’Assemblée, « nous avions donc une ‘conférence’ après la conférence pour rattraper le temps perdu », dit-elle. 

    Pour l’Assemblée au Paraguay en 2009, elle n’a pas voyagé. Sous la direction de Bert Lobe, alors secrétaire de la Commission Diacres, elle a participé à un comité local qui a accueilli Cynthia Peacock (Inde) et d’autres responsables de la CMM lors d’une tournée de conférences aux États-Unis. 

    « Cynthia Peacock m’a vraiment fait comprendre la grande responsabilité des diacres mondiaux de la CMM », dit Lois Friesen. « Quand je l’ai entendue parler de ses devoirs et malgré ça gérer son foyer… Tout ce que j’ai pu dire, c’est qu’il n’y a aucune raison de ne pas soutenir la CMM. Regardez les activités et le soutien que les diacres offrent pour que nous restions en contact, pour que le centre de l’anabaptisme reste vivant. » 

    Avant l’Assemblée de Harrisburg en 2015, elle a facilité les voyages d’Arli Klassen, alors responsable du développement de la CMM, dans la région du Kansas. 

    Part of being the church 

    Pour Lois Friesen, le don fait appel à tous ses dons – financiers et relationnels. « Je pense qu’il faut être prêt à parler aux gens, à les accueillir, à voyager si nécessaire. Les gens ont toutes sortes de compétences à offrir. Pensez-y et donnez ce que vous pouvez ». 

    Le fait d’avoir vu son père donner la dîme lui a donné des leçons de générosité dès le plus jeune âge. « Mon père n’en parlait pas beaucoup, mais nous savions que cela faisait partie de l’Église. » 

    L’église a également encouragé les enfants à cultiver une parcelle dans le cadre d’un projet missionnaire. « On nous a rappelé la nécessité de donner. » 

    Les histoires de réfugiés motivent également Lois Friesen à donner. L’appel des Écritures à prendre soin des orphelins et des veuves a un lien personnel. Son mari Joachim (Joe) est arrivé d’Allemagne aux États-Unis avec sa mère, ses sœurs et sa grand-mère, toutes veuves, après six années de déplacement pendant et après la Seconde Guerre mondiale. « Vous êtes appelés à offrir du réconfort – physique et spirituel – à ceux qui en ont besoin ». 

    En soutenant la famille de la CMM, Lois Friesen est guidée par Michée 6,8 « On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est bien, ce que le SEIGNEUR exige de toi : Rien d’autre que respecter le droit, aimer la fidélité et t’appliquer à marcher avec ton Dieu. ». « Où que cela vous mène », dit-elle. 

    *Arli Klassen est actuellement coordinatrice des représentants régionaux de la CMM. Cynthia Peacock est actuellement représentante régionale pour l’Asie du Sud. 


    Sharing Gifts in the Global Family of Faith

     

  • Octobre 2023 

    Alors que les affrontements sanglants entre Israéliens et Palestiniens se multiplient et que la tension monte entre les nations du Moyen-Orient et d’ailleurs, les responsables de la Conférence mennonite mondiale appellent urgemment : 

    1. les Églises membres de la Conférence Mennonite Mondiale à prier et agir pour faire cesser le cycle de la violence et de l’injustice1 au Moyen-Orient, reconnaissant que favoriser une nation ou une ethnie au détriment d’une autre nuit à l’Évangile2 et à l’humanité ; 
    2. les militants palestiniens à cesser leurs attaques contre les Israéliens, à libérer les otages et à rechercher des moyens non violents de répondre à leurs justes préoccupations ;  
    3. le gouvernement israélien à mettre fin à ses attaques actuelles contre Gaza et la Cisjordanie et à commencer à réparer les décennies d’occupation et de privations perpétuées sur le peuple palestinien. 

    Prendre soin des Israéliens et des Palestiniens 

    En tant que chrétiens, nous sommes la « branche d’olivier sauvage » greffée sur une racine juive (Romains 11.17). Ainsi, nous honorons le judaïsme et respectons la nation moderne d’Israël lorsqu’elle gouverne avec justice et traite tous les peuples de manière égale. De même, nous manifestons notre solidarité avec le peuple palestinien qui a besoin de vivre en sécurité et dans la dignité sur sa propre terre. Nous déplorons et protestons contre le massacre d’Israéliens commis récemment par le Hamas. Nous déplorons et protestons également contre les souffrances et les humiliations constantes subies par les Palestiniens au cours des soixante-quinze dernières années d’occupation israélienne. 

    Nous appelons les chrétiens, par la puissance de l’Esprit Saint, à incarner l’hospitalité de l’Évangile (Matthieu 28.19, 20) dans lequel « il n’y a plus ni Juif ni païen » (Galates 3.28). Les promesses de territoire que Dieu a faites aux patriarches bibliques ont été accomplies depuis longtemps (Josué 21.43-45). L’Évangile n’est plus une bonne nouvelle s’il signifie que les Palestiniens doivent sacrifier leur vie et leurs espoirs pour le bien-être des Juifs qui les déplacent. 

    L’Israël moderne et les anciennes promesses 

    Nous condamnons l’antisémitisme et soutenons la nécessité pour le peuple juif de vivre en sécurité aujourd’hui. Cependant, nous soulignons qu’il est inapproprié de considérer l’État moderne d’Israël comme une simple continuation de l’ancien Israël. L’amour de Dieu 

    révélé en Jésus-Christ s’adresse aussi bien aux Juifs qu’aux Palestiniens. Les chrétiens placent leur espoir en l’avenir dans la nouvelle Jérusalem mondiale (Apocalypse 21.22), et non dans une séquence d’événements eschatologiques centrés spécifiquement sur le Moyen-Orient. 

    Nous rappelons aux chrétiens qui considèrent l’État moderne comme la continuation de l’Israël biblique que les promesses divines sur la terre sont assorties d’une condition : le peuple de Dieu doit obéir à l’alliance (Lévitique 18.26-29 ; Deutéronome 28.15). Se souvenant de leurs propres souffrances en Égypte, les Israélites devaient traiter équitablement les personnes vulnérables (Deutéronome 24.16-22). Les dernières paroles de Jésus avant l’Ascension étaient une mise en garde contre les spéculations de ses disciples sur l’avenir d’Israël à la fin des temps (Actes 1.7, 8 ; voir aussi Marc 13.32). Au lieu de cela, Jésus a dit : « Proclamez l’Évangile à tous les peuples de la terre ».  

    Bien qu’il s’agisse aujourd’hui d’une petite minorité, il existe en Palestine une présence chrétienne dont les racines remontent à l’Église apostolique. Ces chrétiens souffrent lorsque leurs coreligionnaires, ailleurs dans le monde, soutiennent Israël sans réserve.3 

    Jésus porte la vision d’une justice globale 

    Lorsque Jésus s’est approché de Jérusalem la semaine de sa Passion, il a pleuré sur la ville en disant : « Si seulement tu comprenais toi aussi, en ce jour, comment trouver la paix ! » (Luc 19.42). Jésus a également agi : il est entré dans les cours du pouvoir religieux et politique pour confronter ceux qui abusaient de leur pouvoir. Dieu a voulu que le temple soit une « maison de prière pour tous les peuples » (Marc 11.17). Jésus a incarné la prophétie d’Ésaïe selon laquelle toutes les nations afflueraient à Jérusalem, que les peuples du monde briseraient leurs épées pour en faire des socs de charrue et n’apprendraient plus la guerre (Ésaïe 2.2-4). Aujourd’hui, nous restons attachés à cette vision de réconciliation pour les Israéliens et les Palestiniens, et pour les peuples en conflit partout dans le monde. 

    Nous nous adresserons aux gouvernements et aux chefs religieux du monde entier, les exhortant à rechercher la justice pour les Palestiniens et les Israéliens et à ne pas se contenter de soutenir l’un ou l’autre camp. Nous demandons aux nations du monde de cesser de fournir des armes aux belligérants et de travailler avec la communauté des nations à la recherche d’une paix juste. 

    En fin de compte, c’est Dieu qui apportera la guérison aux nations. Nous vivons de cette espérance en priant « que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » – et en suivant la voie non violente de Jésus, le Prince de la paix. 

    En attendant, nous crions « Dieu, aie pitié ! » 

    Henk Stenvers, Président
    César García , Secrétaire Général


    1 Some scholars speak about three forms of violence that perpetuate the “spiral of violence”: Systemic Violence (Violence #1), Revolt (Violence #2), and Repression (Violence #3).

    2 “Gospel” refers to a holistic, all-encompassing, liberating message of God’s peaceable (and, therefore, justice-filled) kingdom made known and visible in the world. This message overturns the logic of death and its different manifestations, including violence, oppression, injustice, and death itself, into that of life in abundance.

    3 See “A Call for Repentance: An Open Letter from Palestinian Christians to Western Church Leaders and Theologians”

  • « La manière de lutter contre les inégalités est de traiter les gens différemment – pas de la même manière », dit Arli Klassen, coordinatrice des représentants régionaux de la CMM. 

    La Conférence Mennonite Mondiale est une organisation constituée de membres. Cependant, leurs ressources financières varient considérablement à l’échelle mondiale. Le concept de ‘Part équitable’ est le moyen utilisé par la CMM pour que toutes les églises membres contribuent en fonction de leurs possibilités et de leurs besoins. 

    « Lorsque vous faites partie de la CMM, vous faites partie de ceux qui donnent, pas seulement de ceux qui reçoivent » dit Cynthia Peacock, représentante régionale de la CMM pour l’Asie du Sud. 

    « Même quand vous avez peu, vous partagez ce peu » dit-elle. « Et, quand nous sommes dans le besoin, ce sont les autres qui partagent avec nous. » 

    En 1984, le secrétaire exécutif a suggéré de passer du montant standard par membre à un montant négocié. Les indicateurs économiques nationaux feraient partie de la nouvelle formule de financement. Ce mode de financement de la Part équitable a été approuvé par le Conseil général en 2000. 

    Tous les trois ans, les représentants régionaux s’adressent aux délégués du Conseil général pour discuter de leur contribution en tant que membres et signer la ‘Convention sur les Attentes mutuelles’. 

    « La Part équitable de la CMM constate la relativité des moyens financiers (lors d’une évaluation). Grâce à la négociation, elle reconnaît qu’il existe plus de diversité que ne le reflètent les chiffres. Cette démarche permet des conversations basées sur le principe selon lequel chaque église membre peut contribuer au corps mondial du Christ », dit Arli Klassen. 

    Négociation 

    « Parce que je suis l’un d’entre eux [un responsable d’église d’Afrique australe], je connais les besoins », dit Danisa Ndlovu, représentant régional de la CMM pour l’Afrique australe.  

    « Mais nous avons tous quelque chose à apporter au corps du Christ. En fin de compte, c’est le corps entier qui en profite. » 

    Cynthia Peacock souligne que les églises peuvent recevoir des subventions du Fonds de Partage de l’Église Mondiale. « Les responsables comprennent que les unions d’églises en bénéficient, non seulement sur le plan financier, mais aussi sur d’autres plans. » 

    Un panier pour donner et recevoir 

    En Afrique australe, « l’impression qu’on a reçue, c’est qu’on peut toujours emporter un panier pour recevoir », dit Danisa Ndlovu. Il encourage les responsables à comprendre que « nous sommes tous dans le besoin et nous avons tous besoin d’aide. » 

    « Même dans nos difficultés, il nous faut aussi comprendre que Dieu nous bénit d’une manière ou d’une autre. Il est important pour nous d’être aussi une bénédiction pour le reste du corps – et pour nous-mêmes en tant que partie du corps », explique Danisa Ndlovu. 

    Le représentant régional souhaite que le message pénètre même dans les paroisses où des langues différentes sont parlées. Cynthia Peacock traduit des articles de la CMM, des ressources pour les cultes, des vidéos et les ‘Attentes mutuelles’ ‘en hindi, bengali, odiya et tamoul pour les rendre largement accessibles. 

    « Une fois que les responsables sont convaincus par ce que je leur dis, ils m’invitent à leur rendre visite à nouveau pour en connaître davantage, être en contact avec l’Église mondiale et se sentir soutenus » dit Cynthia Peacock. 

    ‘Un Déjeuner’ 

    Les cultes particuliers (Dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale, Dimanche de la Paix) offrent l’occasion d’offrir ‘Un Déjeuner’. Si chaque membre baptisé des assemblées locales donnait l’équivalent d’un déjeuner par an, le montant de la Part équitable serait atteint. 

    « Parfois, les membres dépensent 100 roupies indiennes ou plus par mois pour recharger leur portable, par conséquent, donner 20 roupies par an pour la Part équitable n’est pas impossible », dit Cynthia Peacock. 

    Danisa Ndlovu précise que le concept d’‘Un Déjeuner’ est plus complexe en Afrique rurale, où certaines personnes ne prennent qu’un seul repas par jour. 

    Pourtant « Dieu ne nous appelle pas à donner ce que nous n’avons pas, mais de partager le peu que nous avons », dit-il. « Et Dieu nous appelle à le faire joyeusement. » (2 Corinthiens 9,7) 

    Difficultés 

    « Sur chaque continent, des églises membres disent qu’elles ne peuvent pas donner la totalité du montant prévu, c’est pourquoi nous entamons des discussions », dit Arli Klassen. « Les différences culturelles ressortent clairement lorsque la Part équitable est négociée partout dans le monde. » 

    « La responsabilité de contribuer au bien commun est bien comprise en Afrique », dit Arli Klassen. « Dans la plupart des pays du Sud, les responsables sont prêts à discuter sur les montants en disant ‘nous avons besoin d’aide’ ». 

    En Europe, l’engagement de payer des impôts pour aider l’ensemble de la communauté est bien compris. Là, le montant évalué est pris très au sérieux. En Amérique du Nord, les gens sont réticents à négocier.  

    « Nous voulons que les églises membres fassent une proposition concernant ce qui est juste pour elles. Mon objectif personnel est que les relations se renforcent. L’engagement financier reflète l’engagement envers la communion anabaptiste mondiale », dit Arli Klassen. « Chaque église peut apporter quelque chose. Cela fait partie de ce que signifie être membre. » 

    « Pour la nouvelle génération, un rappel et à la fois un défi est que grâce aux efforts de nombreux missionnaires, nous avons beaucoup reçu. Les responsables se sont efforcés de maintenir la vision de départ lors de la création des églises », dit Cynthia Peacock. 

    « Maintenant, nous possédons beaucoup en termes de maisons, de voitures et de bons emplois. Par conséquent, avec un cœur reconnaissant, il est temps de donner davantage à aux assemblées locales et mondiales pour rendre nos églises fortes de manière holistique » dit-elle. « Pour cela, nous devons développer des relations saines pour nous écouter les uns les autres et vivre l’unité en tant que disciples du Christ. » 


     nous avons tous quelque chose à apporter à la famille de foi anabaptiste-mennonite mondiale.

     

  • Peace— Paix — Amani— Mirembe : les enfants d’une église mennonite d’Ouganda ont écrit « Paix » en plusieurs langues (anglais, français, swahili, luganda). (Voir photo ci-dessous)

    Chaque année, la Commission Paix prépare des ressources pour le Dimanche de la Paix. Organisé autour d’un autre thème chaque année, le dossier comprend un focus sur la Bible, des prières, une activité et une ressource pédagogique.  

    Les assemblées du monde entier en sélectionnent des parties qu’elles adaptent à leurs propres célébrations. 

    Les assemblées de la CEM du district de Mbujimayi se sont réunies à la paroisse de Sangilayi pour un culte commun de réconciliation. « La joie a été à son comble d’autant plus que les membres de la CEM vivent allègrement, depuis un certain temps, la paix du Seigneur après une longue période de conflits de leadership », déclare Jean Felix Cimbalanga, président de la CEM (Communauté Évangélique Mennonite). 

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    En petits groupes, les membres de l’église Hermanos Menonitas de Soacha, en Colombie, ont intercédé pour chacun des points de prière figurant dans le matériel de louange. 

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    (Le révérend pasteur Jean-Pierre Muya, secrétaire général et représentant légal de la Communauté Mennonite au Congo [CMCo], Robert Irundu, secrétaire administratif et financier de la CMCo [costume bleu], et Mozart Muzembe, chantre de l’église, ont planté un manguier sur le terrain de l’église. « C’est un symbole de paix et d’unité, car nous faisons tous partie de la famille de Dieu », explique Simon Kashal Tshiey. « Cet arbre unira bientôt tout le monde par ses fruits et son ombre  » 

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    « La célébration du Dimanche de la Paix nous a encouragés à devenir des témoins de la paix de Dieu dans notre vie quotidienne », dit Ashish Milap, pasteur de Bethel Mennonite Church, Balogdogan [Inde]. 

    Les volontaires internationaux du Comité Central Mennonite, Elizabeth Joy Nalliyah des Etats-Unis [SALT] et Luyando Munangobe de Zambie [YAMEN], étaient les invités spéciaux du culte à Bethel. « Cela nous a vraiment unis et encouragés à réaliser que nous formons une grande famille », a déclaré Ashish Milap. 

    M. Amos Ganjboir, Rajendra Masih, Shoshanna et quelques jeunes de l’église ont travaillé sur une affiche représentant un arbre pour le culte. En attachant leurs feuilles aux branches, les fidèles comprennent que « tous les membres de cette famille sont importants et liés les uns aux autres. Et leur famille est plus grande qu’ils ne le pensent », explique Ashish Milap. 

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    Wincy Wan, de Hong Kong Mennonite, raconta comment, lors de la Conférence Mennonite Mondiale sur le Travail pour la Paix, « notre père juste utilise la CMM pour transformer les injustices ». Membre de la Commission Paix, elle lança un défi à l’assemblée : « Comment partager la paix et l’amour avec nos voisins ? Pouvons-nous être attentifs aux traumatismes qui nous entourent ? Pouvons-nous accompagner les personnes qui souffrent ? » 

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    Lors de la Journée de la Paix 2023, le révérend Maira Benjamin Migire, pasteur de Kanisa la Mennonite Tanzanie, a participé à un dialogue sur la paix avec des responsables chrétiens et musulmans à Zanzibar, en Tanzanie.  

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    Les assemblées BIC au Népal ont célébré le Dimanche de la Paix lors de leur culte habituel le samedi. Elles ont fait une offrande spéciale et prié pour la paix dans la famille, l’église, le quartier, la communauté au sens large, la nation et la communauté anabaptiste mondiale, en particulier pour l’Ukraine et le Myanmar. 

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    Peace— Paix — Amani— Mirembe : les enfants d’une église mennonite d’Ouganda ont écrit « Paix » en plusieurs langues.  

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    Ê Maytalang Mennonite Bible Church, aux Philippines, « Nanay » [mère] Juana, la participante la plus âgée [83 ans] et Aya, la plus jeune [1 an], ont collé une feuille d’or sur l’arbre de la paix et des liens familiaux. 

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    Dieu créateur, Frère Jésus, Esprit de réconciliation, enseigne-nous à construire la paix chaque jour. Aide-nous à voir ton image dans chaque personne que nous rencontrons — y compris nos ennemis. Aide-nous à reconnaître notre interdépendance. Donne-nous le courage de défendre les autres en reconnaissant notre interconnexion. 

    Grâce à votre soutien, nous pouvons rassembler des histoires, des enseignements et des activités sur la paix à partager avec nos églises par le biais des ressources de culte du dimanche de la paix.

     

  • Idées pour le temps des enfants Les mosaïques sont de magnifiques images réalisées à partir de carreaux colorés de différentes formes et tailles. Aidez les enfants à réaliser une œuvre d’art inspirante qu’ils pourront partager avec leur famille et leurs amis grâce à cette activité. 

    Expliquez la signification de cette mosaïque aux enfants au début et à la fin de l’activité : 

    Ce cœur est fait de nombreux petits morceaux différents, et il est comme notre Église. Il y a beaucoup de gens différents, qui ont tous une apparence différente, qui agissent différemment et qui pensent différemment, et pourtant, ensemble, nous formons une seule Église où l’amour de Dieu est partagé par tous.  

    Matériel : 

    • Un crayon ou feutre pour dessiner le cœur
    • Différents types de papiers colorés (par exemple : papier cartonné, emballage cadeau, vieille carte de vœux, magazine, tissus, etc.)
    • Ciseaux
    • Colle 

    1. Demandez à chaque enfant de dessiner un grand cœur sur une feuille de papier de couleur unie. Vous pouvez également fournir à chaque enfant des feuilles de papier sur lesquelles les cœurs sont déjà dessinés. 

    2. Fournissez du papier coloré que les enfants découperont en petits morceaux. Ils peuvent tous être de la même taille, de la même forme et de la même couleur, mais s’ils sont de tailles, de formes et de couleurs différentes, cela permettra d’illustrer la diversité de la CMM. Aidez les enfants à planifier ou à dessiner ce qu’ils mettront dans le cœur. 

    3. Demandez aux enfants de mettre de la colle au dos de chaque petit morceau de papier et de les coller sur le cœur et sur toute la feuille, selon le dessin souhaité par l’enfant. 

    4. Lisez Galates 3/28 et montrez une carte du monde ou la carte de la CMM (interactive: mwc-cmm.org/map OU Anabaptistes du monde entier 2022).  

    a. Parlez ensemble des différents types de personnes dans le monde et à la CMM. Quelles sont les particularités de chacun ? 

    b. Parlez ensemble de ce qui se passerait si le monde n’était composé que d’enfants ou que d’adultes. Connaissez-vous des personnes différentes de vous ? Pourquoi est-il parfois difficile de s’entendre avec des personnes qui ont des façons de faire ou des idées différentes des vôtres ? Vous êtes-vous déjà senti exclu ? Qu’avez-vous ressenti ? Avez-vous déjà tendu la main à quelqu’un qui était seul ou qui ne participait pas ? 

    c. Expliquez ce que signifie le verset de Galates lorsqu’il dit que nous sommes tous un en Christ. Expliquez ce qu’est la CMM et comment elle rassemble des gens très différents pour qu’ils adorent Dieu et apprennent ensemble à suivre Jésus.   

    Dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale 2024

  • Le temps des offrandes est aussi important que la prédication. Souvent, quelqu’un présente un témoignage et une Écriture sur le thème du don. 

    Le pasteur demande souvent à l’un des responsables de prier, de bénir les donateurs et aussi que ceux qui ne donnent pas soient bénis pour pouvoir le faire.

    Parfois, les responsables font circuler les paniers, et d’autres fois, les membres viennent à l’avant pour mettre leur offrande dans un panier. Dans de nombreux endroits, les gens chantent et dansent car le don est accompagné de beaucoup de joie. 

    En ce dimanche de la fraternité anabaptiste mondiale, la CMM invite les églises à collecter une offrande spéciale pour notre communauté anabaptiste mondiale. L’idée est d’inviter chaque membre à donner l’équivalent du coût d’un repas local pour soutenir les réseaux et les ressources de notre famille spirituelle mondiale de la CMM. Sacrifier un repas, c’est notre humble manière de remercier Dieu et d’apporter un soutien aux ministères de la CMM pour le Seigneur.

    Ce don « d’un repas » par personne une fois par an est quelque chose que tous les membres de la CMM peuvent faire. Certaines personnes ont les moyens de donner beaucoup plus que cela, et devraient être encouragées à le faire. D’autres, dont les ressources sont plus limitées, pourraient être encouragées par le fait que le Comité Exécutif de la Conférence Mennonite Mondiale, composé de membres de tous les continents, est convaincu que la plupart des adultes du monde entier peuvent donner l’équivalent d’un repas par an pour soutenir le travail de l’Église mondiale.

    Voici quelques suggestions pour préparer le temps de l’offrande dans votre assemblée : 

    • Prévoyez que les offrandes « d’un repas » soient déposées dans un panier spécial à l’avant, ou dans des contenants culturellement appropriés et en lien avec les repas lors du culte.
    • Prévoyez un repas communautaire partagé ensemble avant ou après le culte du dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale  
      • Ça pourrait être une « auberge espagnole » où chaque famille amène de grands plats à partager, avec un panier réservé pour l’offrande pour la CMM présente au repas.  
      • Chaque famille pourrait ramener un repas tout préparé. Ces repas préparés sont alors mis aux enchères, vendus ou offerts avec participation libre pour être ramenés à la maison et être mangés en famille après le culte.  
    • Prévoyez un temps de jeûne et de prière pour l’Église mondiale pendant un repas avant ou après le culte du dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale, et faites une offrande pour la CMM pendant ce temps, représentant au moins la valeur du repas qui n’est pas consommé.

    Les fonds recueillis par cette offrande spéciale dans chaque assemblée peuvent être envoyés directement à la Conférence Mennonite Mondiale (trouver des moyens de donner sur mwc-cmm.org/fr/faire-un-don). Vous pouvez également envoyer ces fonds au bureau de votre union d’église nationale, en les désignant clairement comme destinés à la Conférence mennonite mondiale et en indiquant qu’il s’agit de l’offrande du dimanche de la Fraternité anabaptiste mondiale. Vous pouvez demander qu’ils transmettent alors les fonds à la CMM.

    Dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale 2024

    • Les Églises anabaptistes d’Amérique latine célèbrent leurs cultes en plusieurs langues : espagnol, allemand, portugais et plusieurs langues indigènes. Chaque groupe linguistique a son propre style de culte. 
    • De nombreuses congrégations latinoaméricaines ont un style de culte informel et flexible, avec beaucoup de chants, du temps pour les témoignages et les prières, et du temps pour discuter après le culte. 
    • Les églises hispanophones chantent souvent avec un accompagnement de guitares, de percussions et de claviers électriques ; avec « gusto » ; plus souvent à l’unisson qu’en parties ; et en projetant les paroles au lieu d’utiliser un livre de cantiques. 
    Des jeunes se rassemblent pour le culte et le partage à Iglesia Menonita Concordia à Asuncion, au Paraguay. Photo : Iglesia Menonita Concordia

    Dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale 2024

  • Une perspective mennonite sur la liberté religieuse en 3 parties 

    « Nous, nosotros, nous avons sauvé la Colombie de la main des communistes ! » Tels sont les mots prononcés par un pasteur célèbre d’une mega-church colombienne, devant une foule en liesse en Californie. Ce pasteur faisait référence au récent succès de la campagne du « non » lors du référendum populaire qui s’est prononcé contre la mise en œuvre d’un accord de paix dans mon pays. Le gouvernement et le groupe rebelle insurgé, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), ont signé cet accord en 2016. 1

    Quelques années avant ce référendum, un prêtre catholique m’a dit : « Il est très intéressant de voir tous ces pasteurs évangéliques chercher à obtenir plus de pouvoir politique et de privilèges religieux, alors que certains d’entre nous, en tant que catholiques, cherchent à se distancer des relations étroites qu’ils entretiennent avec le gouvernement colombien et de tous les dommages et la corruption que cela a entraînés pour notre Église. » 

    La recherche du pouvoir politique et des privilèges augmente parmi les évangéliques d’Amérique latine. Le lien étroit entre certains pasteurs et la politique partisane inquiète certains d’entre nous en tant que mennonites, en particulier lorsque des responsables religieux chrétiens tentent d’imposer leurs valeurs à d’autres. 

    La façon dont la tradition mennonite est apparue peut nous aider à comprendre nos préoccupations. 

    Les débuts du mennonitisme. 

    Ê l’ombre de la cathédrale Grossmünster, la principale église catholique de Zurich, un groupe de jeunes gens s’est réuni dans une maison pour commettre un acte de subversion : un baptême d’adultes. 

    Leur étude de la Bible les avait conduits à une compréhension différente de celle de l’Église d’État. Pour eux, le baptême symbolisait leur décision consciente de se soumettre à la souveraineté de Jésus-Christ et de suivre son exemple dans la vie – un engagement que seul un adulte pouvait prendre. Cette décision remettait en cause la pratique millénaire de l’Église catholique de baptiser les enfants. 

    Cet acte radical de janvier 1525 a marqué le début symbolique de ce qui allait être connu sous le nom de mouvement anabaptiste (« re-baptiseur »). Des années plus tard, nombre d’entre eux seront connus sous le nom de mennonites. 

    Pour les mennonites du XVIe siècle, la réponse de la foi conduisait immédiatement à la communion avec une communauté de croyants par le baptême. Les mennonites manifestaient leur décision volontaire et libre de suivre le Christ par le baptême, qui était en même temps le point d’entrée dans l’Église. Cela impliquait bien sûr que l’Eglise était composée de croyants qui avaient décidé volontairement de former une nouvelle communauté. 

    Cette façon de comprendre la foi chrétienne et l’Église exige la liberté de choisir – votre confession de foi, vos valeurs, l’éthique qui caractérisera votre vie, l’éducation que vous souhaitez pour vos enfants et votre style de vie en tant que chrétien. 

    Cela implique aussi qu’il y aura des gens qui choisiront différemment de ceux qui décident de suivre le Christ. Et même ceux qui suivent le Christ peuvent choisir de le faire différemment les uns des autres. 

    Pour garantir l’existence d’une Église volontaire, il faut qu’il y ait une liberté et la possibilité de dire « non » à la foi chrétienne, aux valeurs chrétiennes et au style de vie chrétien. Sans liberté et sans garantie de pouvoir vivre librement les décisions relatives à la religion et à l’éthique, il n’y aura pas de véritable Église. 

    Comme le dit l’historien William Estep : « Les anabaptistes n’étaient pas intéressés par la construction d’une Église par la coercition, que ce soit par le baptême des enfants ou par le pouvoir du magistrat… Ils étaient préoccupés par le rassemblement d’une Église de croyants qui avaient répondu librement à la proclamation de l’Évangile » . 2

    Cette façon de penser rejette l’idée de dépendre des gouvernements humains pour promouvoir la foi chrétienne, ses valeurs ou son mode de vie. En effet, chercher à obtenir des privilèges légaux et religieux par rapport à d’autres religions est fondamentalement incompatible avec cette perspective. 

    Alors, comment les mennonites comprennent-ils l’Etat et leur relation avec lui ? 

    Le prochain article de cette série paraîtra le mois prochain. 

    —Cet article en trois parties est adapté d’un discours que César García, secrétaire général de la CMM, a prononcé lors du 9e Congrès mondial de l’International Religious Liberty Association (IRLA, Association Internationale pour la Liberté Religieuse). 

    Footnotes:
    1) Rebecca Bartel. “Underestimating the force of the New Evangelicals in the Public Sphere: Lessons from Colombia, South America.” The Immanent Frame, November 15, 2016, (accessed December 4, 2016). http://blogs.ssrc.org/tif/2016/11/15/underestimating-the-force-of-the-new-evangelicals-in-the- public-sphere-lessons-from-colombia-south-america/ 
    2)  William Roscoe Estep, The Anabaptist Story: An Introduction to Sixteenth-Century Anabaptism, 3rd ed. (Grand Rapids, Mich.: William B. Eerdmans Pub., 1996), 245. 

  • Sœurs et frères bien-aimés :

    Le week-end dernier, le monde a été ébranlé par l’attaque sans précédent du Hamas contre la population israélienne. Cette crise s’est rapidement aggravée avec des raids aériens, des batailles terrestres, des massacres, des enlèvements et de la propagande de guerre de part et d’autre.

    Personne n’est plus affecté par cette escalade que les civils, qui souhaitent simplement mener une existence normale sans craindre pour leur vie et leurs biens. Cette vie paisible et tranquille est une réalité que beaucoup d’entre nous considèrent comme acquise, mais elle reste un rêve lointain pour eux.

    Bien que la communauté anabaptiste-mennonite n’ait pas de présence ecclésiale sur les territoires israéliens et palestiniens, il s’agit d’une terre qui rend hommage à de multiples religions : Judaïsme, Christianisme et Islam. En tant que disciples du Prince de la paix, en tant que personnes qui ne placent pas leur confiance dans des dirigeants terrestres, nous pleurons avec ceux qui souffrent et refusons de prendre parti selon des intérêts politiques.

    Dans un conflit qui semble interminable, dans un lieu qui a des liens tissés avec de nombreuses personnes de foi, je veux appeler la communion mondiale anabaptiste-mennonite à se souvenir :

    Alors Jésus lui dit [à Pierre] : « Remets ton épée à sa place, car tous ceux qui prennent l’épée périront par l’épée. » (Matthieu 26,52 TOB)

    Il sera juge entre les nations, l’arbitre de peuples nombreux. Martelant leurs épées, ils en feront des socs, de leurs lances, ils feront des serpes. On ne brandira plus l’épée nation contre nation, on n’apprendra plus à se battre. (Esaïe 2,4 TOB)

    Nous demandons aux Églises et aux individus de prier pour que la violence cesse et que la conciliation puisse commencer.

    • Prions pour que les otages rentrent sains et saufs chez eux et dans leurs familles.
    • Prions pour que les personnes en deuil soient entourées de leurs proches dans leur chagrin.
    • Et priez pour que les artisans de la paix, les négociateurs et les membres du gouvernement fassent passer la vie des gens et l’humanité avant les gains politiques ou militaires.

    Seigneur, entends notre appel à l’aide et aie pitié. 
    Dans le nom de Jésus,  amen.

    Henk Stenvers, président