Inspiration et réflexion
Perspectives
- De la division à l’union
- Faire face aux différences
- Prière pour l’unité
- Un pot d’argile entre les mains de Dieu
- Le désir de renouveau conduit à la rupture
Profil d’un pays
Ressources
- Dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale 2024
- Communiqué de nos responsables
- « On commence avec ce qu’on a »
- Des anabaptistes dans les rues de Zurich
- Un nouveau slogan renforce les déclarations sur la vision et la mission de la CMM
Secrétaire Général
Le mot de la rédactrice
Consacrer de l’espace et du temps aux conflits
Nous n’aimons pas en parler
Notre tradition en tant que mennonites artisans de paix résulte d’une scission avec les Églises institutionnelles, et notre pluralité actuelle – avec ses forces et ses faiblesses – est le résultat, dans de nombreux cas, d’un désaccord qui n’a pas été résolu. Nos histoires personnelles peuvent aussi contenir des souvenirs de conflits mal gérés : relations brisées, responsables ostracisés, paroisses divisées.
Ce numéro du Courrier se propose de les aborder.
Dans notre article de fond, Daniel Schipani explore l’histoire du concile de Jérusalem dans Actes 15. Il s’agit d’un contexte multiculturel propice à un désaccord sur des questions d’importance spirituelle. Il ne s’agissait pas seulement de savoir s’il fallait chanter les anciens hymnes ou les nouveaux !
Mais il y a eu un dialogue.
Dans les premiers temps de l’Église, face à une question d’une importance cruciale, les différents partis ont parlé de leurs peurs et ont travaillé au discernement collectif. L’unité de l’Église a pu persister malgré la diversité parce qu’elle est un don de Dieu.
« L’unité en Christ que Dieu est en train de créer s’étend jusqu’aux limites de l’espace et du temps et au-delà – et nous inclut tous, même lorsque nous ne nous incluons pas les uns les autres ! » dit Larry Miller, ancien secrétaire général de la CMM.
Dans son discours devant le Conseil général de la CMM, Larry Miller a proposé trois pratiques qui pourraient nous aider à aborder les conflits dans l’Église et à se sentir unis à la fin sans pour autant être arrivés aux mêmes conclusions.
- a. Reconnaître Christ les uns dans les autres. Même lorsque l’autre semble avoir tort sur des points de théologie et de pratique, pouvons-nous reconnaître l’amour de l’autre pour le Christ et son désir de le suivre ?
- b. Apprendre les uns des autres de manière réceptive. Tout comme nous pensons avoir quelque chose à vous apprendre sur ce que Jésus voulait vraiment dire, vous pouvez aussi avoir quelque chose à nous apprendre sur la fidélité.
- c. S’unir en tant qu’assemblée locale. Dans certains cas, c’est là que réside le conflit ! Mais pouvons-nous nous rappeler – même en cas de conflit – que personne ne sait tout, mais que chacun sait quelque chose ? Le théologien mennonite suisse Hanspeter Jecker déclare : « Reconnaître cela exige que les dons de chacun contribuent au bien-être de l’ensemble…. Les encouragements mutuels et les exhortations sont les fondements pour… devenir une communauté qui pardonne, ainsi qu’une communauté pardonnée. »
Ce ne sera pas facile, ni rapide, et demandera du courage. Mais plutôt que de fuir les conflits, pourrions-nous utiliser ces principes pour se tourner vers les conflits avec le don de l’unité, afin que la justice et la paix s’embrassent ?
—Karla Braun est rédactrice en chef de COURRIER pour la Conférence Mennonite Mondiale. Elle vit à Winnipeg (Canada).