L’Église Évangélique Mennonite du Burkina Faso (EEMBF) a soufflé ses 40 bougies les 23, 24 et 25 novembre 2018 à Orodara, dans la province du Kénédougou. Récit haut en couleur !
Cette célébration est intervenue dans un contexte sécuritaire difficile pour le Burkina Faso. Un appel à la prière avait été lancé à toutes les églises. Nous avons fait appel aux forces de sécurité nationale, mais nous avons fait confiance à l’éternel qui combattra pour nous (Exode 14/14).
Au matin du 23 novembre 2018, l’ambiance est inhabituelle. Le nouveau temple se dresse fièrement, paré de ses plus belles robes de décoration multicolores, l’œuvre des femmes mennonites. Les jeunes volontaires s’affairent pour les derniers réglages. Partout, on observe de la propreté, des arbres peints en blanc, des fleurs ! Tout est beau ce matin.
À 9 h, le maître de cérémonie, Paul Ouédraogo, annonce le programme dans une église archi-comble.
Puis, le président de l’EEMBF, le pasteur Abdias Coulibaly, précise le sens et les objectifs du quarantenaire avec ses quatre temps forts : la cérémonie d’ouverture ; la marche à travers la ville d’Orodara ; les conférences ; la cérémonie de clôture.
Séance inaugurale
L’exécution de l’hymne du quarantenaire est un moment de grande émotion qui a contribué au succès du quarantenaire. Tel un symbole d’unité,l’ensemble des représentants des 19 églises locales mennonites du Burkina Faso, réunis en un seul lieu, entonnent ce cantique avec solennité en l’honneur du Seigneur Jésus-Christ !
Personne n’avait imaginé un tel scénario 40 ans auparavant ! « L’Éternel a fait pour nous de grandes choses, nous sommes dans la joie ! » (Psaume 126/3).
La marche à travers la ville
Une marche en tenue d’apparat en plein jour de marché d’Orodara à la manière de l’Armée du Salut : du jamais vu à Orodara !
Environ 600 personnes défilent au son de la fanfare venue spécialement de Ouagadougou. Chaque église locale avait délégué 30 participants.
Au-delà du spectacle festif, cette marche constituait un témoignage public qui a dissipé la peur au regard du contexte d’insécurité. La marche terminée sans incident est la preuve de l’exaucement de la prière adressée au Seigneur par son peuple. Cette assurance de l’exaucement a galvanisé l’ardeur et la ferveur des organisateurs.
Les conférences
Rod Hollinger-Janzen présente un exposé sur l’histoire et la doctrine mennonites. Rod rappelle :« Les mennonites sont une branche sur le grand arbre de l’église universelle. »
Il conclut :« Nous célébrons ce week-end l’arrivée au Burkina Faso de l’Église mennonite anabaptiste et son enracinement dans le sol burkinabé. Vous faites partie de cette branche de l’arbre, et vous portez des fruits, beaucoup de fruits, parce que vous êtes enracinés en Dieu, en Jésus-Christ, et en l’Esprit Saint, et c’est dans votre nature d’en porter. »
Siaka Traoré rappelle ensuite que, de 1978 à 2018, ce sont 50 missionnaires qui ont investi le Kénédougou pour annoncer l’Évangile parmi les peuples senoufo, siamu, samogho, etc. Ils ont concentré leurs efforts sur la traduction en langues locales. L’orateur souligne l’importance du rôle de la femme et des jeunes au sein de l’EEMBF.Il conclut par un appel lancé à la jeunesse : soyez meilleurs que vos prédécesseurs1 !
La cérémonie de clôture
Le succès de l’événement dépendait de deux choses essentielles : l’accueil et la restauration. La commission restauration était présidée par la très dynamique sœur Dakuo Justine. On s’attendait à une abondante nourriture servie dans de grandes marmites, autour desquelles plusieurs personnes œuvreraient pour se régaler à l’africaine.
Mais Justine et son équipe surprennent tous les invités en nous servant un repas dans des kits individuels ! Plus de 1 000 kits sont servis ! L’équipe de Justine passe même la nuit à la cuisine, afin d’offrir des repas de qualité aux convives.
Lorsque l’ordre est donné de servir les convives, Justine et ses amazones demandent à chacun de rester à sa place. Elles font manger tout le monde, et il en restera dans des corbeilles, à la manière de Jésus (Matthieu 15/37).
Ce dîner offert par Justine et son équipe préfigure les noces de l’Agneau. Alors félicitations à la commission restauration avec sa tête, Maman Justine Dakuo ! Salut les amazones du quarantenaire !
Cette prouesse a été observée par un des photographes qui nous a fait cette remarque :« Votre service était propre, pas de distinction entre les grands et les petits. Tous ont mangé la même quantité et qualité de nourriture. Chez vous, il y a de l’amour. »
—Paul Ouédraogo, cofondateur et ancien de l’Église mennonite d’Orodara, Burkina Faso
Note 1. Un article paru dans Christ Seul, février 2019, p. 14–15, a donné plus de détails sur l’histoire et les activités des Églises mennonites du Burkina Faso
Cet article et le Réseau mennonite francophone Cet article est publié dans le cadre du Réseau mennonite francophone et paraît aussi dans Le Lien (Québec) et sur le site de la Conférence Mennonite Mondiale (www.mwc-cmm.org). Coordination de la publication des articles : Jean-Paul Pelsy.