Étiquette : paix

  • Nathan Mudiji Makumbi, pasteur mennonite et enseignant en religion et informatique à l’école FATEB Kinshasa Academy, s’engage pour transformer les relations conflictuelles entre Bantu et Pygmées dans le territoire de Kiri, en République Démocratique du Congo.


    Nathan Mudiji with a group of children
    Le pasteur Nathan avec le bébé d’une fille pygmée qui était abusée sexuellement par un Bantu

    Un constat alarmant : discriminations et violences

    En RDC, les Pygmées, peuple autochtone principalement établi dans les provinces de l’Équateur et de Mai-Ndombe, subissent des discriminations et des traitements inhumains de la part des Bantu, majoritaires. Ces abus prennent diverses formes : expropriations massives de terres, marginalisation sociale, exploitation économique et même violences dans les lieux censés offrir protection et égalité.

    Nathan Mudiji, pasteur des Églises des Frères mennonites au Congo (CEFMC) et directeur du Département de Mission au niveau national, témoigne de cas qui illustrent cette dure réalité : une femme pygmée morte faute de soins dans un hôpital où les médecins bantu ont refusé de l’assister, ou encore une jeune fille renvoyée de l’école pour avoir surpassé ses camarades bantu. Dans les Églises dirigées par des Bantu, les Pygmées sont souvent contraints de s’asseoir à même le sol, après être entrés en dernier. Ces exclusions, ignorées ou tolérées par les institutions locales, alimentent un sentiment d’injustice et exacerbent les conflits entre les deux communautés.

    Les Espaces Conviviaux pour la Paix : un lieu de transformation

    Face à cette situation critique, Nathan Mudiji a créé des Espaces Conviviaux pour la Paix (ECP), un projet original visant à transformer les relations entre Bantu et Pygmées. Soutenu par les Églises des Frères mennonites, ce programme repose sur la conviction que la paix et la justice sont possibles lorsque les deux communautés apprennent à se respecter mutuellement.

    Les ECP sont conçus comme des lieux accueillants et égalitaires, où jeunes et vieux, Pygmées et Bantu, peuvent se rencontrer, dialoguer et participer à des activités communes. Parmi les initiatives prévues figurent :

    • un centre d’écoute et d’information pour la transformation des conflits ;
    • des formations en activités génératrices de revenus (AGR) ;
    • la facilitation de dialogues intergénérationnels ;
    • des espaces ludiques.

    Ces actions visent à restaurer la dignité des Pygmées, souvent marginalisés, tout en sensibilisant les Bantu aux préjudices qu’engendrent leurs comportements discriminatoires.

    Une vision de paix et de réconciliation pour la RDC

    « Nous comprenons que Dieu ne fait pas de discrimination, dit Nathan Mudiji, mais que devant lui, tout le monde doit reconnaître son péché et faire de son mieux pour réparer la relation brisée à cause du péché, et ceci concerne les Bantu comme les Pygmées. » La démarche de Nathan s’enracine dans son espérance dans le plan de paix parfait de Dieu, à la fois pour les Bantu et les Pygmées. S’appuyant sur Ésaïe 65 et Apocalypse 21, Nathan rappelle que le Royaume de Dieu est un monde sans pleurs ni douleur, où Pygmées et Bantu, Noirs et Blancs, peuvent vivre ensemble dans la présence de Dieu. « Nous attestons que la vision de Dieu pour les Pygmées et les Bantu est de les voir vivre ensemble sans discrimination des uns envers les autres. »

    Une mission renforcée par le programme MASTC

    En tant qu’étudiant du programme Master en Transformation des Conflits (MASTC), Nathan Mudiji approfondit sa compréhension des outils nécessaires pour répondre aux défis sociaux et religieux. Ce programme lui permet d’intégrer des approches concrètes et des valeurs mennonites pour renforcer son engagement auprès des communautés pygmée et bantu. « Le MASTC m’aide à me rendre compte de ma double identité, à la fois nationale (congolaise) et céleste (disciple du Christ), et me donne les outils pour aider Pygmées et Bantu à vivre en harmonie et rechercher le bien-être des uns et des autres », explique-t-il.

    Un modèle pour la RDC et au-delà

    Pour Nathan, l’intérêt des Espaces Conviviaux pour la Paix ne se limite pas au territoire de Kiri. Avec le temps, il espère voir ce modèle se déployer dans d’autres régions de la RDC et même à l’échelle continentale. Son ambition est d’offrir une solution durable aux conflits communautaires, en favorisant la justice sociale et le respect mutuel.

    Nathan Mudiji Makumbi

    Porté par l’Université de l’Alliance Chrétienne d’Abidjan (UACA) dans le cadre du Centre de Formation à la Justice et à la Paix (CFJP), le Master en Transformation des Conflits a été créé en 2023 avec la vision de former des artisans de paix, de justice et de réconciliation. Axé sur l’Afrique, il est ouvert aux étudiants des autres continents.

    le Réseau mennonite francophone  

    Les articles dans le cadre du Réseau mennonite francophone (RMF) peuvent paraître dans Christ Seul (France), Le Lien entre nous (AEFMQ – Québec, Canada), sur le site de la Conférence Mennonite Suisse (www.menno.ch) et sur celui de la Conférence Mennonite Mondiale (mwc-cmm.org). 

  • Sœurs et frères bien-aimés : 

    L’état de « conflit armé interne » a été déclaré en Équateur depuis janvier 2024. Le gouvernement continue de lutter contre la violence des groupes criminels organisés. Les trois unions d’églises mennonites d’Équateur – Iglesia Evangélica Menonita Ecuatoriana (IEME – église membre de la CMM), Iglesia Cristiana Anabautista Menonita de Ecuador (ICAME), Iglesia Cristiana Menonita (ICME) – appellent notre famille anabaptiste mondiale à la prière. 

    Chers frères et sœurs en Christ, chaleureuses salutations depuis les montagnes et la côte de l’Équateur. 

    Nous appelons à la prière, car nous savons que Dieu désire le shalom et le bien-être pour le peuple équatorien et nos églises mennonites. 

    Nous sommes quotidiennement en proie aux ténèbres ; notre pays est passé du statut d’« île de paix » à celui d’un puits de désolation. Chaque jour, on nous rapporte des histoires de massacres et d’horreur. Aujourd’hui, nos églises sont confrontées à des dilemmes impensables, par exemple s’il convient d’affecter une partie de l’offrande aux barons de la drogue qui contrôlent nos quartiers. Cela les apaiserait et permettrait à nos assemblées de continuer à prier ensemble le dimanche. 

    Nous savons que Dieu a un autre projet pour nous. 

    En tant que communauté de responsables engagés dans la non-violence, les trois conférences anabaptistes d’Équateur se sont unies pour travailler à la paix dans notre pays.

    Cependant, nous savons que nous ne pouvons pas faire ce travail seuls. C’est pourquoi nous demandons à nos chers frères et sœurs de se joindre à nous dans l’intercession de sorte que le corps du Christ ne fasse qu’un avec l’Équateur.

    Nous vous demandons également de prier pour les groupes criminels afin que les personnes agressées et agressives puissent connaître le shalom qui mène à la paix. 

    Que notre travail commun pour unir les différentes églises et nos différentes manières d’être Église soit un phare de paix en ces temps troublés et de division. 

    Joignez-vous à nos frères et sœurs anabaptistes pour prier pour l’Équateur. 

    En Jésus-Christ, notre paix 

    Henk Stenvers,
    président 

    Andrés Pacheco Lozano,
    Président de la Commission Paix

    praying group
  • Alarming situation: discrimination and violence 

    “We understand that God doesn’t discriminate,” says Nathan Mudiji, “but that before God, everyone must acknowledge their sin and do their best to repair the relationship broken because of sin.” 

    In the DRC, the Batwa (an indigenous people mainly settled in the Equateur and Mai-Ndombe provinces), suffer discrimination and inhumane treatment at the hands of the Bantu majority. 

    These abuses take many forms: massive expropriation of land, social marginalization, economic exploitation and even violence in places that are supposed to offer protection and equality. 

    Nathan Mudiji, pastor with the Mennonite Brethren church in Congo (CEFMC) and director of the Mission Department at the national level, bears witness to cases that illustrate this harsh reality: a Batwa woman who died for lack of care in a hospital where Bantu doctors refused to assist her, or a young girl expelled from school for outperforming her Bantu classmates. In Bantu-run churches, Batwa are often forced to sit on the floor after entering last. 

    These exclusions, ignored or tolerated by local institutions, fuel a sense of injustice and exacerbate conflicts between the two communities. 

    Espaces Conviviaux pour la Paix: a place of transformation 

    Amid this challenging situation, Nathan Mudiji created Espaces Conviviaux pour la Paix (ECP – friendly spaces for peace), an original project aimed at transforming relations between Bantu and Batwa. Supported by CEFMC, this program is based on the conviction that peace and justice are possible when both communities learn to respect each other. 

    ECPs are designed as welcoming, egalitarian places where young and old, Batwa and Bantu, can meet, dialogue and take part in joint activities.  

    Their activities include the following: 

    • a listening and information centre for conflict transformation; 
    • training in income-generating activities (IGA); 
    • facilitating intergenerational dialogue; 
    • play areas. 

    These aim to restore the dignity of the Batwa, who are often marginalized, while raising awareness of the prejudices and discriminatory behaviour of the Bantu.

    Nathan Mudiji baptizes a Batwa girl. At this event, 229 people were baptized.
    Nathan Mudiji baptizes a Batwa girl. At this event, 229 people were baptized.

    A vision of peace and reconciliation for the DRC 

    “Relationship repair applies to Bantu and Batwa alike,” says Nathan Madiji.  

    His approach is rooted in his hope in God’s perfect peace plan for all. Drawing on Isaiah 65 and Revelation 21, he reminds us that the kingdom of God is a world without tears or pain, where all can live together in God’s presence.  

    “We testify that God’s vision for Batwa and Bantu is for them to live together without discrimination against each other.” 

    A model for the DRC and beyond 

    For Nathan Mudiji, the interest in Espaces Conviviaux pour la Paix is not limited to the territory of Kiri. Over time, he hopes to see this model deployed in other regions of the DRC, and even on a continental scale. His ambition is to promote social justice and mutual respect to offer a lasting solution to community conflicts. 

    In the DRC, the Batwa (an indigenous people mainly settled in the Equateur and Mai-Ndombe provinces), suffer discrimination and inhumane treatment at the hands of the Bantu majority.

    —Nathan Mudiji Makumbi is a Mennonite pastor and teacher of religion and information technology at FATEB Kinshasa Academy. He is committed to transforming the conflict-filled relations between Bantu and Batwa in the Kiri territory of the Democratic Republic of Congo. 


    This article was produced and circulated by the French Mennonite Network (Réseau Mennonite Francophone – RMF)

    Articles from the French-speaking Mennonite Network (RMF) may appear in Christ Seul (France), Le Lien entre nous (AEFMQ – Quebec, Canada), on the Swiss Mennonite Conference website (www.menno.ch) and on the Mennonite World Conference website (mwc-cmm.org).


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    Nathan Mudiji with a group of children
  • Courrier : Perspectives

    Amérique latine : Paraguay

    La mission de l’ASCIM (Association de Services de Coopération Indigène-Mennonite ; Associacion De Servicios De Cooperacion Indigena – Ménonita) est de promouvoir la croissance socio-économique des communautés indigènes par le biais de partenariats dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’économie et d’une aide socio-spirituelle, en vue d’une coexistence interculturelle harmonieuse. L’ASCIM est née des efforts d’évangélisation et de coopération de trois colonies mennonites allemandes et de leurs voisins Enhlet et Nivaclé à Yalve Sanga dans le Chaco, à l’ouest du Paraguay. Elle a été officiellement fondée en 1978. L’ASCIM est membre du Réseau Anabaptiste Mondial d’Entraide (GASN). 

    La population du Chaco central du Paraguay étant multiculturelle, il est évident que la paix dans cette région ne peut être maintenue que par la coopération. Si le fossé entre ceux qui sont économiquement plus faibles et ceux qui sont économiquement plus forts se creuse trop, il est prévisible que des conflits sociaux surgissent. C’est pourquoi l’ASCIM, fondée sur la foi chrétienne, s’engage à faire en sorte que les habitants de cette région vivent dans une coexistence coopérative.  

    Car si Dieu a donné à chacun la dignité, personne ne doit donc être laissé pour compte ; les besoins fondamentaux de chacun doivent être satisfaits afin d’assurer une coexistence harmonieuse. 

    L’ASCIM propose des programmes de partenariat dans les domaines de l’éducation, de la santé, des affaires et d’une aide socio-spirituelle. En travaillant ensemble en tant que partenaires dans les différents domaines de la vie, les gens se découvrent, apprennent à se connaître et à s’apprécier, discutent et planifient ensemble. Il ne s’agit pas de petits projets temporaires, mais d’une coopération à long terme au service de la paix. 

    Un accident révèle une maladie 

    Si vous aviez vu cette femme de 50 ans, de la communauté Nivaclé de Nicha Toyisch, vous auriez pu penser qu’elle avait 70 ans. Cette femme, appelons-la Lisa, conduisait une moto. Son gros orteil gauche s’est coincé entre la chaîne et la roue dentée alors qu’elle conduisait, et l’orteil a été complètement arraché de son pied.  

    Le gros orteil n’est pas seulement le plus gros des orteils, c’est aussi le plus important pour la marche.  

    Lisa a été transportée à l’hôpital par camioneta (petit camion), mais n’a pas pu payer une opération dans un hôpital privé. Elle est arrivée à Yalve Sanga à 18 heures, avec une hémorragie et de fortes douleurs. Il y avait une plaie ouverte à l’endroit où aurait dû se trouver le gros orteil. 

    Nous nous sommes mis au travail avec les moyens du bord. Nous lui avons administré une anesthésie locale, pendant laquelle les infirmières lui ont posé une intraveineuse, par laquelle elle a également reçu des analgésiques. Dans un calme relatif, nous avons ensuite pu laver la plaie, déjà moins douloureuse, à l’aide d’un désinfectant, pour éviter tout risque d’infection. Nous avons ensuite arrêté l’hémorragie. Nous avons tiré la peau restante sur la plaie ouverte autant que possible et l’avons recousue pour qu’elle ne saigne plus et qu’elle puisse cicatriser (même si cela peut prendre beaucoup de temps) et mis un pansement.  

    Lisa a été hospitalisée et a reçu des antibiotiques, des analgésiques et des vaccins contre le tétanos. Son fils adulte, qui vit toujours chez elle, était très inquiet. Il l’a accompagnée tout au long de la procédure.  

    Cependant, nous avons remarqué que Lisa avait peut-être d’autres problèmes de santé. Normalement, les patients plus âgés profitent de l’hospitalisation pour manger plus sainement. Dans le cas de Lisa, le personnel soignant a remarqué qu’elle laissait beaucoup de nourriture dans son assiette. 

    En outre, elle présentait une toux persistante que les infirmières ont trouvée suspecte. Les expectorations ont été examinées à la recherche de tuberculose, et il s’est avéré que le plus grand ennemi de Lisa était le bacille de la tuberculose, et non l’orteil amputé. 

    Nous avons donc commencé à traiter la tuberculose. Lisa a continué à recevoir des soins quotidiens pour sa plaie, et le régime riche en protéines a commencé à avoir meilleur goût. 

    Au bout de dix jours, elle s’était suffisamment rétablie pour pouvoir sortir de l’hôpital. La plaie avait encore besoin d’un peu de temps pour guérir, mais elle était capable de se déplacer à la maison à l’aide d’une canne. L’agent de santé communautaire de Nicha Toyisch, formé par l’ASCIM, et l’infirmière qui se rend chaque semaine dans le campement se sont chargés de changer régulièrement les pansements. 

    Au bout de deux mois environ, le pied était guéri et au bout de six mois, le traitement contre la tuberculose était terminé. 

    (écrit par le Dr Richard Wiens, médecin en chef du Sanatorium ASCIM) 

    Cette histoire montre notre impact sur la vie de quelqu’un dans le cadre de notre travail pratique à long terme. 

    Dans le domaine de l’éducation, nous proposons des formations pour les enseignants. Dans le secteur de la santé, nous assurons la formation et l’accompagnement du personnel de santé, ainsi que les soins préventifs, les consultations et, si nécessaire, les transferts de patients. Nous collaborons avec les conseils d’administration des colonies pour l’estimation des coûts, nous donnons des conseils en matière d’élevage et d’agriculture et nous proposons des formations en comptabilité. Nous proposons une formation socio-spirituelle aux femmes. Nous fournissons du matériel pédagogique pour les jardins d’enfants et formons des enseignants indigènes. Des services volontaires sont disponibles sur recommandation de l’église d’origine.  

    Dans l’ensemble, nous croyons que notre travail est holistique et qu’il contribue à la paix. 

    Gloire à Dieu ! 

    – Heinrich Dyck Harder est le vice-directeur de l’ASCIM (Associacion De Servicios De Cooperacion Indigena – Menonita) à Yalve Sanga, au Paraguay.  

    Site web : ASCIM.org 

    Meeting of CEA graduates
  • « Nous vivons dans un monde compliqué. L’érosion de la confiance et la détérioration des relations sont trop fréquentes. La bonne nouvelle, c’est que si les conflits sont nombreux, l’engagement des communautés anabaptistes mennonites du monde entier à répondre à l’appel de Jésus pour œuvrer en faveur de la justice et de la paix l’est tout autant », affirme Max Wiedmer, producteur de Transmission. 

    Transmission est une série de cinq films de 10 minutes de la société de production multimédia Affox. Les films présentent la pensée anabaptiste pour encourager une vie de foi. 

    « Nous donnons un aperçu des cheminements que nous poursuivons en tant que disciples de Jésus dans différentes parties du monde », dit Max Wiedmer.  

    La cinquième vidéo a été publiée en anglais, en espagnol et en français. L’allemand et le néerlandais seront bientôt disponibles. 

    « En tant que producteurs, nous avons été confrontés aux complexités de la construction de la paix », déclare Max Wiedmer. Le film explore « ce que signifie être fidèle à l’appel de Jésus à aimer notre prochain et à aimer nos ennemis » au moyen de quatre histoires : 

    1. Vivre en paix en Ukraine  
    2. Entendre la voix de Dieu en Irlande du Nord 
    3. Instaurer la justice au Burundi, au Rwanda et en République démocratique du Congo 
    4. Trouver l’espoir dans le travail de réconciliation au Canada. 

    Chaque film est accompagné d’un guide d’étude contenant des informations sur le sujet et le lieu, ainsi que des questions à discuter au sein d’un petit groupe, d’un groupe de jeunes ou d’une classe d’école du dimanche.  

    « Nous espérons également renforcer notre appartenance à une identité commune au milieu de toute la diversité présente dans le corps anabaptiste », dit Max Wiedmer. 

    Transmission peace and justice 2024
  • Sœurs et frères bien-aimés :

    Nous vous appelons à prier pour nos frères et sœurs aux États-Unis qui intentent une action en justice visant à rétablir le droit des personnes de confession religieuse à se réunir, à pratiquer leur culte et à servir sans ingérence du gouvernement. L’Église mennonite des États-Unis se joint à plus de 20 communautés chrétiennes et juives dans cette action.

    L’administration présidentielle actuelle des États-Unis a supprimé les restrictions imposées à l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) pour mener des descentes d’inspection, des arrestations et d’autres mesures d’intervention dans les lieux de culte. Aujourd’hui, ceux qui sont visés par ces changements sont décrits comme des « demandeurs d’asile » ou des « migrants » ; dans la Bible, ils sont appelés « étrangers/émigrés » (Lévitique 19. 33-34) ou « l’un de ces plus petits » (Matthieu 25. 40). Il était régulièrement rappelé au peuple de Dieu d’accueillir et de prendre soin des personnes vulnérables (Exode 23. 9, Deutéronome 10. 19, Hébreux 13. 2). Aujourd’hui, une partie de ce travail se fait dans des lieux de culte qui ne sont plus en sécurité en raison de ces changements de politique.

    « Nous croyons qu’en raison de l’appel du Christ de prendre soin de ceux qui ont faim, soif, sont étrangers, nus, malades ou emprisonnés (Matthieu 25. 31-36), nous devons nous joindre aux premiers disciples de Jésus en choisissant d’obéir à Dieu plutôt qu’à toute autorité humaine (Actes 5. 29) », écrit Jon Carlson, modérateur de MC USA, dans une lettre adressée à la famille anabaptiste-chrétienne mondiale.

    « Je reconnais que l’engagement des anabaptistes auprès des autorités séculières est un sujet compliqué… Malgré cela, les anabaptistes ont, à différents moments de l’histoire, utilisé des moyens légaux pour empêcher l’État d’empiéter sur la pratique religieuse et pour protéger le libre exercice de notre foi… », écrit Jon Carlson.

    « Nous savons que beaucoup de nos frères et sœurs à travers le monde ont enduré des persécutions bien plus dures et des intrusions gouvernementales dans leurs communautés », déclare Jon Carlson. Il invite la communauté mondiale à prier pour MC USA, « en portant les fardeaux les uns des autres et en accomplissant la loi du Christ (Galates 6. 2). Nous vous invitons également à partager votre sagesse et vos idées sur la manière dont nous restons fidèles face à la pression gouvernementale. Veuillez continuer à prier pour les disciples de Jésus aux États-Unis, comme nous le faisons pour vous. »

    Prions avec nous

    La Conférence Mennonite Mondiale appelle ses membres du monde entier à prier pour les partenaires impliqués dans cette action en justice, ainsi que pour tous ses membres aux États-Unis.

    • Nous prions pour que l’Esprit de Dieu encourage les gens à témoigner publiquement et à agir pour protéger les personnes vulnérables.
    • Nous remercions Dieu pour le courage de s’opposer à des actions injustes, même de la part de son propre gouvernement.
    • Nous remercions Dieu pour les partenaires d’autres communautés religieuses, pour la solidarité dans la protection des libertés religieuses pour tous et des droits des personnes vulnérables.

    Nous demandons de prier pour que tous les Nord-Américains trouvent le courage d’aimer au milieu de l’incertitude politique et des craintes économiques actuelles. Au Canada, au Mexique et aux États-Unis, que nos frères et sœurs anabaptistes voient l’image de Dieu en tous les peuples de tous les pays. Puissions-nous avoir la grâce de mettre de côté la peur, les idéologies politiques et les différences. Que l’Église de Jésus-Christ réponde aux menaces et aux divisions par des actes créatifs de compassion et d’amour.

    Seigneur, dans ta miséricorde, écoute notre prière.
    Au nom de Jésus, Prince de la Paix, amen.

    Henk Stenvers
    président
    Conférence mondiale mennonite

    headshot: César García

    César García
    secrétaire général,
    Conférence Mennonite Mondiale


    Prières urgentes et lettres pastorales

  • Le prix Menno Simons de la prédication a été créé en 2008 par Annelie Kümpers-Greve (Dr h.c. ; 1946-2017), anciennement membre de la paroisse mennonite de Hambourg-Altona, en Allemagne. Le prix est né de son attachement profond à la Parole énoncée. Chaque année, le Centre de Théologie Ecclésiale de Paix, au sein de l’université de Hambourg, en Allemagne, en collaboration avec la paroisse de Hambourg-Altona, attribut un prix de 2 000 ‚Ǩ à un discours sur la paix.

    « Le prix Menno Simons, récompense et honnore les prédications qui explorent le témoignage biblique à travers le prisme de la tradition anabaptiste-mennonite, qui diffusent la perspective des églises de paix dans des contextes œcuméniques plus larges, qui communiquent efficacement, de manière à convaincre et à affermir la spiritualité des auditeurs, » explique Fernando Enns, professeur émérite au Centre.

    La moitié de la somme est offerte au prédicateur ; la deuxième moitié est remise à la paroisse du prédicateur pour encourager l’étude avancée de la Bible au sein de la paroisse.

    Les propositions de sermons pour le prix 2021 seront acceptées jusqu’au 1er décembre 2020. Les pasteurs et prédicateurs-trices laïcs du monde entier peuvent soumettre leurs textes en allemand, anglais néerlandais, français ou espagnol. Le sermon doit avoir été prêché avant sa soumission.   

    Pour Andrea Schneider, louer Dieu le Créateur et préserver la création divine sont des éléments importants de l’appel, pour les chrétiens, à être le sel de la terre. Cette responsable de la radiodiffusion pour l’Association des Églises Évangéliques Libres d’Allemagne (VEF) a reçu le prix 2020 pour sa prédication sur Matthieu 5/13.

    Vous pourrez écouter la prédication lauréate lors du culte du 1er novembre 2020 à l’église mennonite de Hambourg-Altona. La cérémonie publique de remise de prix aura lieu immédiatement après le culte.  

    Selon Markus Hentschel, pasteur de l’église hôte, « prêcher, ce n’est pas simplement informer, mais c’est le début d’un processus de transformation ». Un sermon sur la paix éclaire les conflits sociaux ou politiques actuels à la lumière de la paix de Dieu et de la capacité à agir de l’église.  

    « C’est également l’occasion d’écouter une voix venant d’une autre paroisse, ce qui nous rappelle que la paix, c’est aussi être en lien les uns avec les autres, » ajoute Hentschel.

    La prédication de 2012, apportée par Lydia Penner, expatriée canadienne aux Pays-Bas, continue de l’inspirer. « Le grand rêve de paix… ne se réalise pas par la politique du pouvoir ou par la violence, mais il émerge d’actions individuelles en apparence insignifiantes. »

    Le comité de sélection est composé de Fernando Enns, Hans-Martin Gutmann, Lukas Amstutz, Christina Duhoux, Birgit Foth, Christiane Karrer, Heinrich Wiens.

     

    Précédant lauréats

    2024 Riki Neufeld, pasteur de Evangelical Mennonite Congregation Schänzli in Muttenz (Switzerland)
    2023 Joachim Lebrerecht, pasteur de Lydia-Congregation Herzogenrath, Protestant Church in the Rhineland (EKiR), Aachen, Germany
    2022 Peter Stucky, pasteur de l’assemblée mennonite de Teusaquillo à Bogotá (Colombie)
    2021 Daniel Kaiser, animateur de radio NDR 90.3, Hamburg (Allemagne)
    2020 Andrea Schneider, Broadcasting Officer of the Association of Evangelical Free Churches (VEF) (Allegmagne)
    2019 Dr. Jochen Wagner, président, Conseil des Églises, Rheinland-Pfalz et Saarland (Allemagne)
    2018 Rainer W. Burkart, pasteur, église mennonite, Enkenbach et Neudorferhof (Allemagne)
    2017 Betty Pries, Waterloo North Mennonite Church (Canada)
    2016 Marie-Noëlle von der Recke, église Mennonite, Weierhof in der Pfalz (Allemagne)
    2015 Dr. Pieter Post, pasteur, église Mennonite, Ijmond (Pays-bas)
    2014 Carmen Rossol, pasteur, église Mennonite, Weierhof in der Pfalz (Allemagne)
    2013 Andrea Lange, théologienne, église Mennonite, Mainz (Allemagne)
    2012 Lydia Penner, pasteur, église Mennonite Den Haag (Pays-bas)
    2011 Lukas Amstutz, théologien, Bienenberg (Suisse)
    2010 Jürg Bräker, théologien, église Mennonite, Heidelberg-Bammental (Allemagne)
    2009 Ernst Chrsitian Driedger, église Mennonite, Limburgerhof-Kohlhof (Allemagne)

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    https://www.theologie.uni-hamburg.de/einrichtungen/arbeitsstellen/friedenskirche/menno-simons-predigtpreis.html

    Actualisé 20 mars 2021

  • Je descends d’un peuple qu’on appelle les Banyamulenges. Nous sommes des éleveurs de bovins et nous vivons dans les hautes montagnes qui surplombent le lac Tanganyika dans l’est du Congo.

    Au fil des ans, mon peuple a été forcé d’aller d’un endroit à l’autre à la recherche de pâturages verts pour notre bétail. Quand les Belges gouvernaient cette partie de l’Afrique, nous vivions dans ce qu’on appelle maintenant le Rwanda. Une terrible famine nous a toutefois forcés à quitter notre terre et nous nous sommes finalement installés sur les pentes de Mulenge en République démocratique du Congo (RDC).

    Après des années de paix, mon peuple a commencé à subir les contrecoups des conflits ethniques et politiques dans la région et nous avons été maltraités en raison de notre origine ethnique. Au cours des 20 dernières années, plusieurs Banyamulenges ont été pris pour cibles et tués. Mon peuple n’est pas aimé ni désiré.

    Dans ma propre maison, mon père était pasteur et je dirigeais la chorale de l’église. J’adorais apprendre aux jeunes à chanter, mais un jour j’ai fait un rêve dans lequel Dieu m’a parlé : « Ton temps dans cette église est terminé. »

    J’ai raconté mon rêve à mon père et il m’a donné l’autorisation de partir. J’ai donc marché jusqu’à la ville la plus proche où j’ai été conduit vers une église mennonite. J’ai immédiatement su que c’était ma nouvelle maison.

    Finalement, j’ai commencé à diriger une chorale et à former des jeunes. C’est parmi ces mennonites que j’ai également appris l’importance du pardon et du travail de paix et de réconciliation.

    Je savais que cela ferait partie de mon futur ministère.

    Pendant ce temps, ce n’était pas facile d’être un Banyamulenge. Ma communauté était maltraitée. Ma propre vie a été menacée très souvent.

    Puis, en 2003, mes parents ont été assassinés alors qu’ils fuyaient leur maison. J’ai décidé qu’il était temps pour moi aussi de partir. J’ai fui au Burundi où j’ai vécu trois ans dans un camp de réfugiés.

    Après cela, je suis retourné au Congo pendant six mois pour voir si l’état d’esprit avait changé à l’égard de ma communauté. C’était encore trop difficile. Cette fois-ci, j’ai fui au Malawi où j’ai de nouveau séjourné dans un camp de réfugiés.

    Au Malawi, le camp de réfugiés était envahi par les conflits et le désespoir. Il y avait beaucoup de divisions et de conflits, même parmi les chrétiens. Les gens de différents groupes ethniques vivaient repliés sur eux-mêmes. La sorcellerie était très répandue.

    J’ai commencé à exercer mon don d’évangéliste parmi ces réfugiés, et les gens ont commencé à répondre.

    Dès ma première année au camp, j’ai démarré une église. Moi et un petit groupe de disciples, nous allions de porte en porte dans le camp, invitant les gens à suivre Jésus.

    Je citais souvent le livre d’Ézéchiel, dans lequel le prophète raconte comment Dieu a chassé son peuple de son pays, l’a dispersé parmi les nations parce qu’il l’avait abandonné, et qu’il lui offrirait aussi le pardon : « Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair » (36/26).

    C’est ainsi que la nouvelle église a été un rassemblement de cœurs doux. Nous avons mis l’accent sur l’enseignement du pardon de Jésus et de l’amour de nos ennemis. Notre message était simple : parce que Dieu nous aime, nous devons nous aimer les uns les autres.

    Pendant ce temps, un homme s’est joint à notre église. Il était également un réfugié du Congo. J’ai reçu cet homme chez moi quand il est arrivé dans notre camp. J’ai appris, après un certain temps, qu’il était celui qui avait assassiné mes parents au Congo.

    Je savais que mon propre enseignement, l’enseignement de Jésus, était mis à l’épreuve. C’était mon désir de faire partie d’une église qui prenait les Écritures au sérieux et qui avait pour fondement la paix et la réconciliation. Si Dieu m’avait pardonné, je devais pardonner aux autres.

    J’ai donc pardonné à cet homme ce qu’il avait fait à ma famille.

    Aujourd’hui, notre église est érigée sur ce fondement de la paix et du pardon du Christ.

    Nous prêchons cet évangile et Dieu nous bénit. Il y a maintenant 11 autres églises dans la région. J’aime ce que Dieu accomplit ici. Mon cœur est dans la joie quand je vois ces églises grandir.

    Ê Dieu soit la gloire !

    —Publié à l’origine par MB Mission dans Witness (Hiver 2017). Utilisé avec permission.

    Ce témoignage fait partie de la ressource de culte du dimanche de la paix pour 2018. Cliquez ici pour en savoir plus :

  • Bogota, Colombie – En réponse aux urgents appels du Conseil suprême de la communauté évangélique en Syrie et au Liban et du Conseil des Églises du Moyen-Orient, la Conférence mennonite Mondiale a fait appel à ses Églises membres pour une « pluie de prières, de solidarité et de bénédictions ».

    Dans un communiqué à « toutes les Églises et organisations évangéliques et protestantes dans le monde », le Conseil suprême a déclaré l’état d’urgence afin de « préserver ce qui reste de la présence des chrétiens et des non-chrétiens modérés dans l’Est, et d’empêcher sa disparition complète. »

    Le Conseil décèle aussi « la possibilité de l’annihilation de la présence chrétienne au Moyen-Orient » et est préoccupé par « la souffrance humaine et les difficultés politiques » auxquelles ces pays sont confrontés.

    La CMM a aussi reçu une déclaration du Conseil des Églises du Moyen-Orient basé au Liban qui appelle la communauté internationale à « adopter des initiatives audacieuses et de prendre position contre les violentes attaques envers les chrétiens de l’Irak qui demeurent fermes dans le pays de leurs pères et de leurs ancêtres, berceau du christianisme. »

    « Nous sommes poussés à prier », écrivent les responsables de la CMM en réponse au Conseil suprême. « Nous voulons vous assurer des prières de la CMM. Nous avons distribué votre déclaration à chacune des 102 unions d’Églises qui constituent l’effectif de la CMM dans 57 pays. » La CMM a répondu de manière semblable au Conseil des Églises du Moyen-Orient.

    Ensuite, dans une lettre aux Églises membres, le secrétaire général de la CMM, César García, et le secrétaire de la Commission Paix, Robert J. Suderman ont vivement recommandé aux Églises d’écrire personnellement et directement une lettre au Conseil suprême et au Conseil des Églises du Moyen-Orient « qui les assure de vos prières et qui explique les actions particulières que vous menez en réponse à leur appel. »

    « Nous croyons qu’ils apprécieront un telle “pluie de prières, de solidarité et de bénédictions”, écrivent César García and Robert J. Suderman. Ils seront fortifiés de savoir que les Églises dans le monde prient pour eux et mènent des actions en leur faveur. »

    La lettre aux Églises membres de la CMM a été diffusée le dimanche 21 septembre, Journée internationale de la paix décrétée par les Nations Unies et le Dimanche de la Paix de la CMM.

    Communiqué de la CMM