Étiquette : mission

  • Comme les quatre cavités du cœur, les quatre commissions de la CMM servent la communauté mondiale des églises anabaptistes dans les domaines suivants : diacres, foi et vie, paix et mission. Les commissions préparent du matériel à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils et proposent des ressources aux églises membres et facilitent le travail des réseaux ou des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun.

    Commission Mission

    Faites connaissance avec un membre d’une des Commissions : Nelson Okanya

    Comment la Commission est-elle ensemble en Christ ? 

    Vivre ensemble mais séparés, c’est la nouvelle réalité de ce monde depuis la Covid.  

    Dans la Commission, nous nous accompagnons mutuellement, nous partageons notre quotidien, nous prions les uns pour les autres et nous partageons nos sources d’inspiration. 

    En novembre 2020, nous avons réuni la Commission sur Zoom pour nous actualiser, discuter de nos réactions face à la Covid et raconter ce que font nos églises.  

    Donnez-nous un exemple de cette façon d’être ensemble à la Commission ?

    J’ai vécu en Amérique du Nord la moitié de ma vie maintenant et, pour la première fois, lorsque j’ai appelé ma mère en Afrique, les problématiques étaient les mêmes là-bas qu’à Lancaster, Pennsylvanie, États-Unis : les masques, l’approvisionnement des supermarchés, la distanciation sociale…  

    Lors de notre réunion, on nous a fait écho du même genre de situation au Portugal, en Colombie en Indonésie, au Kenya et en Amérique du Nord. 

    C’était un moment incroyable. Nous avons pris le temps de prier pour l’intervention de Dieu, pour la paix et pour l’espoir. 

    Pourquoi aimez-vous servir au sein de cette Commission ?

    Je prends l’appel missionnaire très au sérieux. La mission de Dieu est de restaurer toutes choses et d’établir le shalom, l’intégrité de la création.  

    Quiconque se réclame du Christ est appelé à être en mission avec Dieu.  

    people talking
    MWC meetings in the Netherlands, 2019. Photo: Barbara Hege-Galle

    Quel est le nom de votre paroisse ? 

    James Street Mennonite Church, Lancaster City, Pennsylvanie, États-Unis. (Mon épouse y est pasteur.) 

    Comment servez-vous l’Église mennonite dans votre vie quotidienne en dehors de votre engagement auprès de la Commission ?  

    J’offre des formations et du coaching pour les responsables. Nous travaillons principalement avec des entreprises et des organisations mais je ressens un fort appel à servir l’Église. Actuellement, je mets sur pied une formation pour pasteurs et missionnaires mennonites. 

    De quelle façon sentez-vous que vous êtes ensemble en Christ dans votre vie quotidienne ? 

    Lorsque nous communions, j’ai le sentiment que nous sommes ensemble, que nous partageons l’histoire de Dieu et de Jésus. Le corps du Christ et moi-même nous en trouvons affermis.  

    Je partage des documents, des lectures, j’écris des articles de blog et j’enseigne et je fais de l’accompagnement spirituel (que je donne et que je reçois). 

    Faire partie de la CMM, qu’est-ce que ça change pour votre paroisse ? 

    L’année dernière, lors du dimanche pour la mission, notre pasteur m’a demandé de parler de mon rôle au sein de la Commission Mission et de la CMM en général. Nous avons passé une vidéo de l’Assemblée réunie. 

    La paroisse est très impliquée dans la CMM. Les membres aiment sentir qu’ils appartiennent à la grande communion mennonite, au corps mondial du Christ. 

    —Nelson Okanya est président de la Fraternité Missionnaire Mondiale (GMF) au sein de la Commission Mission.

    #ensembleenChrist

  • Comme les quatre cavités du cœur, les quatre commissions de la CMM servent la communauté mondiale des églises anabaptistes dans les domaines suivants : diacres, foi et vie, paix et mission. Les commissions préparent du matériel à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils et proposent des ressources aux églises membres et facilitent le travail des réseaux ou des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun. Ci-dessous, une des commissions communique un message de leur ministère.


    Aujourd’hui, la planète est entrée en panique à cause d’une maladie nouvelle, le COVID-19. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), dans son évaluation, a décrété que l’épidémie de COVID-19 était une pandémie. Cette maladie se transmet et tue les êtres humains peu importe leur ethnie, leur langue ou leur classe sociale.

    Le bilan du COVID-19 lui-même est très lourd mais, en plus de cela, selon Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur de l’OMS, les conséquences de cette pandémie sur les autres besoins en soin de santé, en particulier pour les enfants sont extrêmement préoccupantes.

    Selon Alicia Bárcena, secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL), la crise du COVID-19 est l’une des pires crises que le monde ait connues. Alicia Bárcena explique que cette maladie pose un risque un bien public essentiel : la santé humaine. Elle aura également des répercussions sur une économie mondiale déjà bien affaiblie.

    Désespoir et impuissance

    Les scientifiques cherchent avec ardeur des réponses pour redonner espoir aux êtres humains, mais à cause de la complexité du virus, les bonnes nouvelles tardent à arriver.

    Cette étrange maladie nous a obligé à nous enfermer chez nous de par le confinement obligatoire décrété par certains États.

    Dans de nombreux pays, beaucoup d’hôpitaux sont débordés par la quantité de patients atteints du coronavirus. Les soignants sont eux-mêmes infectés et beaucoup meurent, dans certains cas parce qu’ils n’ont pas accès aux équipements de protection nécessaires.

    Dans certains pays, les cimetières ne suffisent plus pour accueillir tous les morts qui sont parfois enterrés dans des fosses communes, dans le jardin de leur maison ou laissés à la merci des intempéries.
    Plus de 4 millions de personnes ont été infectées et près de 1.5 million se sont rétablies. Mais le plus douloureux de cette tragédie, c’est que plus de 200 000 personnes nous ont malheureusement quitté. La douleur, le désespoir et l’impuissance se sont emparés de l’humanité.

    De nombreuses églises, malgré les efforts qu’elles déploient pour continuer d’encourager l’humanité avec l’Évangile de Jésus-Christ et de se mettre à son service lors de cette crise, ont dû fermer leurs portes pour respecter les mesures préventives de distanciation sociale. Beaucoup ont été ébranlés dans leur foi, d’autant plus lorsqu’ils ont vu mourir des proches, amis, pasteurs sans rien pouvoir faire, sans même pouvoir les enterrer.

    Une réponse

    Il semblerait que le monde ait perdu espoir. Mais l’humanité trouve une réponse dans la Bible aujourd’hui :

    « Je lève les yeux vers les monts : d’où le secours me viendra-t-il ? Mon secours vient de l’Éternel qui a fait le ciel et la terre. » (Psaumes 121/1-2)

    Cette prière contenue dans le chant du Psaume 121, très certainement déclamée par le roi David, nous donne de l’espoir dans les moments d’angoisse où il semble que tout va mal, qu’il n’y a pas de solutions, que personne ne peut nous aider à sortir de la crise.

    C’est une prière qui nous pousse à croire qu’il y a encore de l’espoir, que Dieu utilisera sa sagesse pour apporter l’aide nécessaire en son temps. Que même lorsque les êtres humains, par leurs propres efforts, ne parviennent pas à transformer la dure réalité comme ils le voudraient, le Dieu de la vie, le Tout-Puissant, nous aide à comprendre ce qu’il se passe, souvent sans nous en épargner la souffrance.

    Comprendre la situation nous donne de l’espoir et nourrit notre foi pour que nous puissions venir en aide aux autres.

    Dieu seul

    En réalité, Dieu seul, par son intervention souveraine, peut donner la sagesse aux scientifiques pour qu’ils trouvent le plus rapidement possible un vaccin contre le virus ou que par d’autres moyens miraculeux et simples ils puissent sauver des vies en luttant contre ce virus mortel.

    Le Psaume 91, de manière poétique, proclame l’espoir d’être libéré de la peste destructrice. Dieu agit comme un père ou une mère qui enveloppe de son amour protecteur ses enfants pour les protéger du froid ou du danger. Ce que le psalmiste exprime provient très certainement d’expériences personnelles ou collectives de situations similaires ou pires encore que le coronavirus, à un moment donné de l’histoire de l’humanité.

    « C’est lui qui te délivre du filet |de l’oiseleur, et de la peste qui fait des ravages. Il te couvre sous son plumage, tu es en sécurité sous son aile, sa fidélité te protège |comme un grand bouclier. »
    (Psaume 91 :3-4, BDS)

    Jésus va à la rencontre de l’humanité

    Jésus-Christ devrait être notre seul espoir dans des moments comme celui-ci. Dans des situations où il ne semble pas y avoir de réponse, Jésus va à la rencontre de l’humanité, apportant de l’espoir, réconfortant ceux qui pleurent, guérissant les blessures de ceux qui souffrent de tout ce mal auquel sont confronté les sociétés aujourd’hui. Il faut nous rappeler que lorsque l’humanité était plongée et empêtrée dans le péché, Jésus a apporté le salut à tous par sa mort sur la croix.

    Dans ce contexte mondial, nous pouvons citer la prière des disciples de Jésus alors qu’ils étaient menacés par les puissances de leur époque. Ces puissances menaçaient la liberté de la communauté chrétienne, lui empêchant de prêcher le message de Jésus. Leur propre vie était en danger.

    « Maintenant, Seigneur, vois comme ils nous menacent, et donne à tes serviteurs la force d’annoncer ta Parole avec une pleine assurance. Etends ta main pour qu’il se produise des guérisons, des miracles et d’autres signes au nom de ton saint serviteur Jésus. » (Actes 4/29-30, BDS)

    Ainsi, dans cette période difficile pour la communauté anabaptiste mondiale, peut être que, en demandant à Dieu la confiance et le courage de vivre cette nouvelle réalité, nous apportons aussi de l’espoir à l’humanité en Jésus-Christ alors que nous cherchons à apporter de l’aide, de l’amour et que nous prions pour la guérison de ceux qui souffrent sans espoir.

    —Un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale écrit par José Rutilio Rivas Domínguez, un pasteur-théologien de Istmina, Colombie, et un membre de la Commission Mission de la CMM.

  • Comme les quatre cavités du cœur, les quatre commissions de la CMM servent la communauté mondiale des églises anabaptistes dans les domaines suivants : diacres, foi et vie, paix et mission. Les commissions préparent du matériel à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils et proposent des ressources aux églises membres et facilitent le travail des réseaux ou des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun. Ci-dessous, une des commissions communique un message de leur ministère.

    Genèse chapitre 1 à 11 est considéré comme étant le prologue de toutes les écritures hébraïques et chrétiennes. Dans ce prologue, un thème central émerge : Dieu veut que les humains se multiplient et se dispersent sur la surface de la terre entière.

    « Ayez des enfants, devenez nombreux, peuplez toute la terre et dominez-la » (Genèse 1/28). Cet ordre se répète dans Genèse 8/15–17 ; 9/1,7. Cette idée se reflète aussi dans ce qu’on a appelé « la table des nations » dans Genèse 10 qui met à l’honneur la diversité des cultures et des nations de la progéniture de Noé (Genèse 10/5,20,31).

    La célébration de la diversité des cultures et des nations fait écho à la déclaration de Dieu à la fin de la création « c’était très bon » (Genèse 1/31).

    Mais cette diversité peut aussi devenir une frontière.

    La cultura es el modo en que las personas dan sentido al mundo. Es “creado y contaminado por los seres humanos”, señala Sherwood Lingenfelter. “La cultura busca mantener el control social a través de las reglas, normas y sanciones para el comportamiento y por ende limita cierto tipo de comportamiento pecaminoso o desviado. Sin embargo, las reglas de la cultura reflejan un conocimiento natural de Dios (Romanos 2:14–15) que sirve para exponer el pecado en lugar de llevar a las personas a la justicia”.

    La culture c’est la façon dont les êtres humains comprennent le monde. Elle est « créée et contaminée par les humains, » écrit Sherwood Lingenfelter. « La culture cherche à conserver un contrôle social par des règles, des normes et des sanctions appliquées à des comportements. En faisant cela elle limite certains types de péchés et de comportements déviants. Pourtant, les règles de la culture impliquent une connaissance naturelle de Dieu (Romains 2/14-15) qui sert à mettre en évidence le péché plutôt qu’à amener le pécheur à la droiture. »

    Nous voyons le monde au travers du prisme de la culture.

    L’anthropologue Paul Hiebert définit la vision du monde comme étant « les suppositions fondamentales, cognitives, affectives et évaluatives sur la nature de la réalité, établies par un groupe de personnes, pour organiser leur vie. » Il écrit également : « La vision biblique du monde par rapport aux autres, à l’altérité, proclame l’humanité commune de tous les peuples… Les autres n’existent pas – il n’y a que nous … nous sommes une seule humanité. »

    Ce graphique a été théorisé par Dr. Betsy Glanville, du séminaire de théologie de Fuller

    En tant que peuple de Dieu en mission dans le monde, nous devons prendre le temps d’étudier, de comprendre les autres et de construire des relations avec eux pour développer une compréhension réciproque et traverser les frontières culturelles pour incarner la bonne nouvelle de réconciliation et de shalom de Dieu.

    La Commission Mission de la Conférence Mennonite Mondiale rassemble le Réseau Anabaptiste Mondial d’Entraide (GASN) et la Fraternité Missionnaire Mondiale (GMF) pour permettre un dialogue sur des sujets d’actualité et offrir des opportunités de service et de témoignage international.

    Lorsque nous faisons cela nous suivons l’exemple de Jésus et nous lui obéissons car il a traversé maintes frontières culturelles durant son ministère, voir l’illustration ci-dessous (fig. 1). Lors de la culmination de son ministère, Jésus envoi les disciples comme le père l’avait lui-même envoyé (Jean 20/21).

    D’après mon expérience, manger ensemble avec des personnes de différentes cultures est un excellent moyen de traverser les frontières culturelles. Cependant, dans la mission transculturelle, pour pouvoir manger ensemble authentiquement, ceux des cultures dominantes qui ont tendance à pratiquer une théologie de l’hôte (qui vient de l’argent, du pouvoir et du privilège) doivent apprendre à adopter une théologie de l’invité (normalement la théologie de ceux qui sont visés par la mission). En faisant cela, nous pourrons peut-être avoir une approche de la mission avec plutôt qu’une approche de la mission envers, cette dernière ayant été privilégiée dans toutes les missions transculturelles modernes depuis plus de 200 ans.

    Pour repenser la mission transculturelle au 21ème siècle il faudra entamer un dialogue sur différents aspects des frontières à traverser comme l’ethnicité, le pouvoir, l’éthique, la doctrine, le leadership, les relations de parenté, le patrimoine, les rituels, etc. La Fraternité Missionnaire Mondiale, par le biais de ses 72 partenaires dans le monde, se réjouie de faciliter un tel dialogue.

    Exercice :

    1. Où se trouve votre culture d’origine ?

    2. Quelles frontières avez-vous besoin de traverser ?

    3. De quelle façon la GMF peut-elle ressourcer et soutenir votre travail transculturel ?

    —un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale par Nelson Okanya, président de la Fraternité Missionnaire Mondiale et membre de la Commission Mission.

     

    Références (en anglais) :

    Hiebert, Paul G. 2008. Transforming Worldviews: An Anthropological Understanding of How People Change. Grand Rapids, Mich.: Baker Academic. http://catdir.loc.gov/catdir/toc/ecip085/2007048743.html.

    ____. 2009. The Gospel in Human Contexts: Anthropological Explorations for Contemporary Missions. Grand Rapids, MI: Baker Academic.

    Lingenfelter, Sherwood G. 1998. Transforming Culture: A Challenge for Christian Mission. Grand Rapids, Mich.: Baker Books.

  • Frontières missionnaires : notre objectif est de partager chaque année une frontière missionnaire avec les membres des réseaux GMF et GASN. Les idées sont d’informer, d’apprendre et d’inspirer sur le travail et les défis que les églises anabaptistes et les organisations sont confrontées dans un pays particulier.


    Brève description du pays

    L’Église Mennonite du Kenya (KMC) est une union d’églises inscrite légalement en République du Kenya. Le Kenya a une superficie totale de 581 309km2dont seulement9,5% est cultivable. La population s’élève à 48 millions de personnes avec une croissance de 2,3%. Les femmes représentent 52% de la population et 75% de la population a moins de 30 anssoit8 millions de personnes âgées entre 15 et 24 ans. L’espérance de vie est de 50 ans. Kiswahili est la langue nationale et l’anglais est la langue officielle mais il existe 43 autres dialectes et langues urbaines. Le taux d’alphabétisme chez l’adulte est de 78%,alors que le taux de femmes alphabètes est de 42,7%.

    Le Kenya est un état laïc. Cependant, le christianisme reste la religion dominante; les protestants et les catholiques représentent respectivement environ 45% et 33%de la population. L’islam représente11%, tandis que les spiritualités autochtones représentent 9% et 2%de la population confesse d’autres religions minoritaires. La constitution K2010 garantit la pleine liberté religieuse. Il y a vingt-deux groupes de personnes que l’Évangile n’a pas atteint (UPG de leur sigle en anglais).

    L’économie du pays repose principalement sur la production agricole ainsi que sur quelques industries. Le Kenya est aussi une puissance touristique. Près de 50% de la population survit avec moins d’un dollar par jour alors que 40% de la population active est au chômage. La croissance du PIB réel est de 4-5%, le taux d’inflation étant de5% en janvier 2018.

    L’histoire de la KMC et son modèle missionnaire

    La KMC trouve ses débuts dans l’Église Mennonite de Tanzanie (KMT). Des évangélistes inspirés par la KMT plantèrent les premières églises pionnières au Kenya le 6 décembre 1942. Jusqu’en 1977, lorsque l’association d’églises fut inscrite en vertu de la loi sur les associations du Kenya (Societies Act), les responsables de la KMT supervisent les paroisses. La raison d’être de la KMC est d’obéir au grand commandement (Mathieu 22/36-40) et à la grande commission (Mathieu 28/18-20). La vision de l’Église est une dynamique intégrale qui permet l’émancipation et la multiplication d’églises missionnaires qui témoignent du Shalom de Dieu dans un monde transformé.

    Par la mission, nous évangélisons, formons des disciples et équipons les personnes pour qu’elles soient des témoins de la paix et de la compassion centrées sur le Christ dans leurs familles, au-delà des cultures et dans les espaces publics. Notre appel de ralliement est «Tout le monde est missionnaire où qu’il soit».

    Pour ce qui est de sa structure, l’Église est organisée hiérarchiquement en sept diocèses délimités géographiquement. L’autorité globale de la KMC vient des membres des paroisses qui votent lors de la conférence générale annuelle. Les participants à la conférence sont les délégués des diocèses, les équipes pastorales et des responsables laïques. Les organes de l’Église comprennent: Mission Field Cell Fellowship (MFCF), les paroisses, les conseils d’églises et de diocèses. Le Conseil Exécutif National (NEC) est l’organe supérieur d’administration de la mission et gère les affaires de l’union d’églises.

    Défis historiques et actuels de la mission

    La KMC accueille les contradictions manifestes dans la plupart des églises chrétiennes postmodernes:  des périodes de croissance dynamique, de stagnation, de déclin et de renouveau. L’Église a enregistré une croissance impressionnante pendant des décennies. Le nombre de membres a atteint le chiffre de 35 000à un moment donné. Cette croissance exponentielle a vu des paroisses s’établirent au-delà de la région rurale géographique de Nyanza. Cependant, cette croissance a rencontré des difficultés :

    Pauvreté et marginalisation:

    Les membres des paroisses sont principalement des femmes de milieux ruraux, avec un très haut taux d’analphabétisme, de pauvreté et de maladie. Malgré le fait que les femmes représentent les deux tiers des membres, les traditions patriarcales continuent à marginaliser leur accès aux postes à responsabilité. Les groupes minoritaires tels que les réfugiés sont également négligés. Ces conditions fragiles diminuent la capacité de l’Église à gérer adéquatement le travail missionnaire.

    Formation théologique anabaptiste et formation de responsables inadéquates :

    Historiquement, la KMC s’est épanouie sous une direction évangéliste à la fois de la mission et de la paroisse. La place de la théologie, des universitaires, des structures et des systèmes continue de générer de la suspicion, du doute et du mépris. Les fonctions coordination de la paroisse du pasteur ont réduit la mission à un thème non prioritaire.

    Ethnicité nocive, clanisme et inégalités:

    La politique séculière et la politique ecclésiale partagent une histoire d’altérité négative gratifiante, de tribalisme et de clanisme. Ces facteurs ont une influence sur qui s’assoit sur les bancs de l’église mais aussi sur qui se tient sur la chaire. Les paroisses ont tendance à se former comme des alternatives à la sécurité sociale ethnique et clanique et comptent de nombreux chrétiens baptisés mais non-convertis et sécularisés.

    Changements sociétaux, idolâtrie et exode des jeunes:

    La classe ouvrière et les étudiants ont tendance à aimer les idoles, l’auto satisfaction et les réponses instantanées aux défis des différentes étapes de vie. Ce groupe méprise la promesse de la foi et le «Royaume de Jésus». Au lieu de cela, ils ont adopté l’anti-intellectualisme, le syncrétisme, le légalisme et la logique d’absolutisme des droits humains. La tendance qui en résulte est la déchristianisation et leur sortie de l’Église.

    Concurrence entre dénominations, conflit et violence:

    Le Kenya est confronté au double défi de la propagation agressive de l’islam et de la menace d’insécurité que représentent les extrémistes islamiques d’Al-Shabaab. Le groupe terroriste forme et arme de jeunes musulmans pour tuer les chrétiens et détruire les églises. L’évangélisation et le travail missionnaire dans les régions à prédominance musulmane est une entreprise à haut risque que peu de chrétiens osent tenter.

    Un record d’espoir et de pratiques qui portent des fruits

    La KMC célèbre plusieurs modèles de mission en réaffirmant que la mission est l’activité principale de l’Église. L’Église a établi une agence missionnaire nommée Ministère KMC-SPAN (Sending Peace to All Nations ou Envoi de Paix à Toutes les Nations). L’Église confesse que Jésus est la Paix indispensable pour pouvoir témoigner dans un contexte missionnaire encore violent. SPAN entreprend la planification et la mise en œuvre des programmes sous la direction du secrétariat du NEC. Les résultats du renouveau sont à la fois un produit de prières fidèles et d’une vision stratégique, planifiée et d’exécutée.

    Les points à souligner sont :

    Partenariat pour la synergie et le partage des dons dans le Corps du Christ:

    La KMC a établi avec succès des missions interculturelles en Ouganda et au Kenya parmi les personnes non-atteintes(UPG). Au travers d’initiatives propres et de partenariats, l’Église dirige plusieurs missions communautaires et interreligieuses uniques.

    Tout le monde est missionnaire:

    Nous exploitons les facteurs de déplacements pour recherche d’emploi et d’éducation qui déterminent les tendances des flux migratoires comme une moyen pour l’évangélisation. Les membres partagent l’Évangile et favorisent la création de nouvelles églises MFCF dans leur nouveau lieu de vie.

    Paix interreligieuse et contextualisation:

    Les relations entre chrétiens et musulmans sont une priorité pour la mission de l’Église. Nous menons des ministères de mission interculturels, con√ßus par le Eastleigh Fellowship Centre (EFC) et le Centre for Peace & Nationhood (CPN), spécialement axés sur les communautés et les écoles dans les quartiers à prédominance musulmane du comté de Nairobi. Ces programmes missionnaires promeuvent le coaching, le discipulat et le témoignage individuel par le biais de formations, de sports pour les jeunes, d’aide à l’entrepreneuriat commercial, de bien-être communautaire, de clubs de paix dans les écoles, de dialogues interreligieux, de santé communautaire et de nutrition.

    Recensement, envoi et développement de relations :

    Nous priorisons les implantations d’églises selon ce qu’indiquent les enquêtes missionnaires ainsi que nos contacts. Plus précisément, nous apportons l’Évangile dans les régions où des groupes de personnes n’ont jamais été en contact avec la parole en parrainant directement des missionnaires qui évangélisent et plantent des églises dans les communautés multiculturelles identifiées comme étant prioritaires.

    Conclusion

    Malgré les difficultés décourageantes auxquelles fait face la KMC, notre confiance repose sur les paroles de l’apôtre Paul (Phil 4, 13). Tout en sachant que l’Église prie, nous avons priorisé deux domaines thématiques d’intervention. Le premier est une mission interculturelle dans le comté de Turkana auprès de Sud-Soudanais. Le deuxième, est la formation de femmes et de jeunes responsables anabaptistes. Ce qui les équipera et améliorera leur accès aux rôles de leaders missionnaires rendant possible un ministère complet intégré dans un monde en évolution rapide.

    Écrit par le Rev. Patrick J. Obonde (Contact de la mission KMC-SPAN)

     

  • Comme les quatre cavités du cœur, les quatre commissions de la CMM servent la communauté mondiale des églises anabaptistes dans les domaines suivants : diacres, foi et vie, paix et mission. Les commissions préparent du matériel à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils et proposent des ressources aux églises membres et facilitent le travail des réseaux ou des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun. Ci-dessous, une des commissions communique un message de leur ministère.


    Ceux qui servent dans le domaine de l’entraide sont en général des personnes pratiques, bienveillantes, des personnes tournées vers l’action. Bien sûr, ce qui les pousse à servir est le désir de suivre Jésus et ses enseignements : se préocuper pour les faibles, la veuve et l’orphelin, etc. (Jérémie 22/3, Jacques 1/27).

    Ceux qui ont un cœur pour l’évangélisation peuvent être considérés commes des proclamateurs. Ils se soucient de montrer le chemin vers Jésus. Ils obéissent au commandement d’aller vers les nations et de faire des disciples.

    Lorsqu’on les accuse de ne pas se préocuper de l’âme des personnes, le premier groupe aurait tendance à répondre que l’on doit d’abord alimenter les estomacs vides avant de donner des aliments spirituels.

    Et les autres de répliquer, à quoi bon nourrir les gens si nous ne faisons rien pour leurs âmes ?

    Je sais que cette description est simpliste et binaire, mais elle contient une vérité, d’après mon expérience.

    Une tension

    Dans le passé, je sentais une tension entre ces deux groupes : les proclamateurs et les agisseurs. Les deux prétendaient que leur mission était complète. Parfois, des conflits ont surgi. Il y a souvent eu beaucoup de jugement.

    Lorsque nous avons fondé le Réseau Anabaptiste Mondial d’Entraide (GASN) au sein de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM), il a eu de grandes discussions à propos de la commission qui devait l’abriter : Mission ou Diacres. Les arguments pour l’un ou l’autre reflétaient cette tension.

    La décision fut prise de l’intégrer à la Commission Mission. Cette décision fut appuyée par la volonté de surmonter cette brèche entre la proclamation et l’entraide, la parole et l’action.

    Je n’étais pas très contente. Entant que membre du comité de coordination du GASN, j’ai été nommée spécialiste au sein de la Commission Mission. Je ne me sens pas missionnaire. Je suis une servante. Ê présent, il fallait que je m’identifie avec la mission.

    Une transformation

    Au début, j’étais un peu perdue. Mais avec le temps, je me suis rendue compte qu’un changement s’opérait en moi. J’ai commencé à réaliser que mes dons pour l’entraide ont tout autant de valeur que les dons de ceux qui plantent des églises, ceux des évangélistes et des enseignants.

    Dieu veut que nous soyons tous dans sa mission. C’est ensemble que nous pouvons être au complet.

    Depuis, le GASN s’est réuni deux fois. Nous avons eu des réunions communes avec la Fraternité Missionnaire Mondiale (GMF) où nous avons partagé des témoignages et des enseignements en présence des deux groupe et nous avons aussi tenu des sessions séparées.

    En particulier lorsque les groupes se réunirent séparément, je sentis que nous avions encore besoin que l’Esprit nous dise : c’est ensemble que nous sommes appelés à œuvrer à la mission de Dieu selon nos dons, nos convictions et nos points de vue.

    Encouragés par le souffle de Dieu (« esprit » et « souffle » sont tous deux des traductions du mot hébreux ruach), nous verrons le changement et nous verrons Dieu à l’œuvre.

    Durant ces réunions au Kenya, en avril 2018, un signe de cette unité, pour moi, fut la carte de prière (voir la photo). Tous les membres du GMF et du GASN furent invités à prendre un moment pour identifier un pays, déposer une bougie à son endroit et prier pour ce pays, pour son peuple ou pour quelqu’un de là-bas que l’on connaitrait.

    Pendant ce temps de prière silencieuse autour de la grande carte du monde, c’était une évidence : nous sommes un dans l’Esprit.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale par Barbara Hege-Galle, membre de la Commission Mission.Elle servit avec la Christliche Dienste pendant 32 ans et vit à Bammental, en Allemagne. Elle y est aussi au service de l’Église locale.

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    Comme les quatre cavités du cœur, les quatre commissions de la CMM servent la communauté mondiale des Églises anabaptistes dans les domaines suivants : diaconie, foi et vie, paix et mission. Les commissions préparent du matériel à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils, proposent des ressources aux Églises membres et facilitent le travail des réseaux ou des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun. Ci-dessous, une des commissions communique un message au sujet de l’objectif de son travail.


    Ces derniers temps, les aspects retenus comme signes distinctifs des anabaptistes ont été : le travail pour la paix, la liberté de choisir, la simplicité de vie, la communauté et la vie de disciple. Nous croyons cependant qu’une caractéristique-clé du mouvement anabaptiste à ses débuts était sa passion pour la mission.

    Nous continuons à souligner le discipulat, mais nous avons mis en sourdine l’engagement  passionné allant jusqu’au sacrifice dont faisaient preuve les premiers anabaptistes s’agissant de l’évangélisation. Depuis un demi siècle, on assiste à un renoncement inquiétant à l’appel missionnaire, surtout dans les pays du Nord.

    Dans ce contexte, la commission Mission (CM) de la CMM a eu l’idée de publier un livre : « Le peuple de Dieu en mission  un point de vue anabaptiste ». 

    Le noyau central des convictions théologiques/missiologiques partagées de manière informelle par les membres de la commission Mission a abouti à l’idée d’élaborer un catalogue des convictions qui sous-tendent les bases et les approches de notre mission et les influencent. Le 24 mars 2014, après avoir aspiré pendant des années à pouvoir formuler une déclaration exhaustive de nos convictions communes concernant la mission, la CM a adopté la déclaration « Le peuple de Dieu dans la mission » à Dopersduin, Schoorl, aux Pays-Bas. Il s’agit d’une compilation de 10 convictions missiologiques qui articulent ce que nous croyons ensemble au sujet de la mission dans la communauté anabaptiste mondiale.

    Nous croyons que si nous examinons ces convictions de manière plus approfondie dans un livre, nous pourrons réfléchir plus sérieusement à notre identité en tant que peuple de Dieu missionnaire. C’est une nécessité urgente.

    Nous espérons que les réflexions de chaque chapitre encourageront les discussions qui s’imposent et nous aideront à nous mettre en accord avec le dessein de Dieu en vue de la réconciliation de toute l’humanité et de la restauration de l’ordre de la Création. De plus, nous aspirons, par ces échanges, à être redynamisés par l’Esprit de Dieu pour la mission qui a envoyé Jésus à notre monde.

    La CM souhaite que « le peuple de Dieu en mission, un point de vue anabaptiste » puisse se faire l’écho de plusieurs voix et de plusieurs expériences issues des divers contextes de la famille mondiale de la CMM. Plusieurs manuscrits ont été écrits dans les langues parlées par les membres de la CMM. Souhaitant rendre le livre largement accessible, nous espérons pouvoir le diffuser à terme dans les trois langues officielles de la CMM (anglais, espagnol et français).

    Un autre objectif est de publier le livre en plusieurs langues parlées par les membres de la CMM. Nous travaillons à terminer le livre avant la prochaine rencontre qui aura lieu au Kenya en 2018.

    Le public auquel le livre s’adresse en priorité est la famille mondiale de la CMM, mais nous croyons que les fondements bibliques théologiques et les réflexions contextuelles pourront être utiles à un public plus large. Nous espérons qu’il pourra servir à des groupes divers comme base pour l’étude et comme référence dans le cadre d’ateliers, de formations, de classes d’école du dimanche et de séminaires et qu’il créera et encouragera le dialogue, la réflexion et l’engagement.

    Nous croyons que toutes les parties de la communion de la CMM doivent redécouvrir la conviction que l’Église est par nature missionnaire. Nous concluons du texte biblique que le dessein de Dieu trouve son essence et sa signification dans la mission de Jésus et que l’œuvre du Saint-Esprit est de faire avancer cette mission au travers de l’Église. Dieu aspire à ce que tous fassent l’expérience du salut et l’Église est donc appelée à la mission sur tous les continents jusqu’à ce que Jésus revienne. Nous prions que chaque Église-membre de la CMM soit transformée en vue du dessein missionnaire de Dieu.

    Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale de Stanley W. Green et Rafael Zaracho, président et secretaire de la Commission Mission de la CMM

     

    Depuis quelques années, pour promouvoir l’unité au sein de la famille anabaptiste mondiale, le rayon de littérature anabaptiste mennonite mondiale aborde les questions touchant à l’identité, la paix, le service, etc. Cet ouvrage sera le huitième de cette série.

     

  • Frontières missionnaires : notre objectif est de partager chaque année une frontière missionnaire avec les membres des réseaux GMF et GASN. Les idées sont d’informer, d’apprendre et d’inspirer sur le travail et les défis que les églises anabaptistes et les organisations sont confrontées dans un pays particulier.


    L’Uruguay a une superficie de 176.215 km_. Au nord, il borde le Brésil, à l’ouest,le fleuve Uruguay est sa frontière naturelle avec l’Argentine et au sud se trouve le Rio de la Plata et l’océan Atlantique.

    En 2010, le pays comptait 3 500 000 habitants, dont la moitié vit dans la capitale de Montevideo.

    Deux centres d’intérêt principaux chez la population sont le football et la politique. On dit que tous les enfants uruguayens naissent avec un ballon sous le bras. Les élections nationales sont obligatoires, ce qui fait que les gens participent en masse à l’élection de leurs dirigeants.

    Parce que c’est un petit pays,les gens conservent un style traditionnel et conservateur dans leur comportement social. Ils sont calmes et aiment la vie de quartier. Ils sont très accueillants et de bons hôtes pour l’étranger, c’est pourquoi il y a beaucoup de colonies et de populations étrangères dans le pays. En Uruguay, il n’y a plus de population autochtone.

    De plus en plus de foyers sont monoparentaux, un cinquième des foyers sont dirigés par une femme seule.

    Depuis 1916, il y a une séparation entre l’État et l’Église. La liberté de culte est inscrite dans la Constitution. 60% de la population se considère chrétienne, 24% se considère non-religieuse ou athée, 12% de spiritualité autochtone, 1,8% juive. Parmi ceux qui se considèrent chrétiens, 47% se considèrent comme catholiques et 6,5% évangéliques. Au moins la moitié de ceux qui se considèrent chrétiens ne sont pas actifs dans une église(les statistiques varient considérablement). En raison de la nature laïque de l’État uruguayen, les festivités chrétiennes ont d’autres noms officiels, la semaine sainte devient a semaine du tourisme, Noël,la fête de la famille. Beaucoup croient en Dieu «à leur manière». Ils vivent leur foisans s’identifier avec une confession, ce qui en fait des victimes faciles du relativisme moral et de l’inversion des valeurs. Ils se méfient des institutions religieuses. La fusion de religions syncrétiques avec les religions africaines prend une importance croissante.

    Cela donne à l’Uruguay un contexte religieux très différent du reste du continent. Plusieurs fois, l’Uruguay a été nommé le cimetière des missionnaires, car il est difficile de planter une église, une œuvre pour laquelle il faut prévoirau moins 5 ans, mais généralement plus.

    Les premiers contacts évangéliques dans le pays sont arrivés avec l’occupation anglaise en 1806, c’est-à-dire avec l’arrivée de l’église anglicane. En 1839, il y eut une première tentative des méthodistes, qui a porté ses fruits seulement dans les années 1860. Ê partir de 1857, les Vaudois ont commencé à arriver. Au même moment, plus de luthériens ont également commencé à venir. En 1911, la première église baptiste et la première église de l’assemblée des Frères furent fondées. En 1926, celle de l’église évangélique arménienne. Les premiers mennonites arrivèrent d’Allemagne en 1948 en tant que réfugiés de la seconde guerre mondiale et, quelques années plus tard, le travail missionnaire commença parmi les Uruguayens. Après cela, des immigrants et des missionnaires de nombreux autres groupes arrivèrent.

    Au cours des dernières décennies, des groupes appelés évangéliques sont également arrivés en Uruguay,mais en réalité, leur intention est de collecter de l’argent. Ils demandent de l’argent contre des prières pour les malades ou d’autres situations de vie, rassemblant des fortunes et laissant un témoignage terrible pour le monde évangélique.

    Bien que des efforts spécifiques aient été faits pour faire croître et implanter plus d’églises, il y a encore des régions dans le pays qui ont très peu ou pas d’église évangélique, comme la côte de Río de la Plata qui va de Montevideo à Punta del Este et quelques villes moyennes à l’intérieur du pays. Peu à peu le mouvement évangélique du pays est laissé entre les mains des locaux.

    En tant que mennonites, nous avons eu plusieurs commissions missionnaires pour promouvoir la plantation d’églises, et nous avons pu grandir en nombre de membres et en paroisses, mais nous avons encore des difficultés à maintenir notre identité anabaptiste et à être unis dans l’effort d’expansion.

    Au début du siècle, il y eut un grand effort interconfessionnel pour planter des églises, ce qui eut un grand succès, mais ensuite beaucoup de points conquis furent à nouveau perdus.

    Les missionnaires qui viennent au pays doivent avoir du temps, à la fois pour les églises qui les envoient et pour eux-mêmes. Certains ont pris une année pour collaborer avec une organisation para-ecclésiastique pour en apprendre davantage sur le monde uruguayen, à la fois évangélique et laïc. Une autre recommandation est qu’ils sachent déjà l’espagnol ou qu’ils l’apprennent ici dans le pays, ce qui les aidera beaucoup dans leur intégration, puisque l’Uruguay a ses propres expressions. Les discussions sur la politique et le football peuvent être très intenses, il est donc bon d’être prudent en les abordant.

    Le monde évangélique en Uruguay est divisé entre les libéraux et les conservateurs et il existe une grande tension entre eux.

    Nous sommes un pays avec un faible pourcentage d’évangéliques et il nous est difficile d’atteindre une croissance ferme.C’est pourquoi nous vous demandons de prier pour nous et pour notre pays, l’Uruguay, afin que le témoignage évangélique puisse grandir.

    Hermann Woelke

  • Frontières missionnaires : notre objectif est de partager chaque année une frontière missionnaire avec les membres des réseaux GMF et GASN. Les idées sont d’informer, d’apprendre et d’inspirer sur le travail et les défis que les églises anabaptistes et les organisations sont confrontées dans un pays particulier.


    Contexte

    La République Démocratique du Congo est un pays situé en Afrique centrale, peuplé de près de 80 millions de personnes, appartenant à 500 tribus et vivant sur une surface de 2 345 410 kilomètres carrés. Le pays a connu deux vagues d’évangélisation. La première évangélisation a eu lieu au cours du 15ème par les premiers explorateurs européens. Cette évangélisation n’a pas produit de résultats positifs. Les causes principales de cet échec furent la collaboration des missionnaires avec les colonisateurs en ce qui concerne l’esclavage, le manque d’évangiles dans les langues locales, les guerres entre les tribus et les religions traditionnelles. Quant à la deuxième évangélisation, elle fait référence à l’ère des organisations missionnaires. La American Baptist Mission(ABMFS) a été la première organisation à lancer son ministère en 1878 au Congo central, dans l’ouest du pays.

    Parmi les organisations missionnaires qui ont suivi, on peut citer la Congo Inland Mission(CIM), une mission fondée par les mennonites américains. L’œuvre menée par la CIM au Congo au XIXe siècle a abouti à l’apparition de quelque 250 000 mennonites congolais appartenant à trois dénominations différentes: la Communauté des Églises des Frères Mennonites au Congo (CEFMC), la Communauté Évangélique Mennonite (CEM) et la Communauté Mennonite au Congo (CMCo).

    Initiatives mennonites congolaises

    Les églises anabaptistes-mennonites en RDC prêchent un évangile holistique. C’est pourquoi, partout où ils sont établis, ils construisent des chapelles, mais aussi des écoles, des cliniques ou des hôpitaux, des universités. Ils participent également à des initiatives de construction de la paix et de réconciliation avec le soutien du Mennonite Central Committee (MCC) et de la Mennonite Brethren Missions.

    En outre, les mennonites congolais sont actuellement actifs au travers de l’évangélisation interculturelle. Leur témoignage va au-delà des frontières, en particulier en Angola, au Congo Brazzaville et en Afrique du Sud. Et en RDC, les mennonites continuent de semer des églises dans d’autres provinces en atteignant même des peuples cachées ou en résistance comme les Pygmées Batwa dans la forêt équatoriale. Quatre Pygmées Batwa ont déjà été formés dans un institut biblique et trois d’entre eux ont été ordonnés pasteurs. Trente-deux églises locales ont été établies et sont dirigées par eux. En fait, le département des missions est en charge de cet important ministère dans les conférences mennonites. En outre, un programme visant à atteindre les citoyens chinois et / ou les hommes d’affaires étrangers est déjà en action au travers de la prière, de la distribution de littératures chrétiennes et de prises de contact.

    Difficultés principales

    Malgré le dynamisme des églises congolaises mennonites locales et les diverses ressources naturelles du pays, les populations sont confrontées à la pauvreté et la majorité d’entre elles, même mennonite, vit en milieu rural, en dessous du seuil de pauvreté. L’instabilité politique, les guerres, la corruption et l’activisme des religions non chrétiennes sont les principales difficultés auxquelles sont confrontés les ministères chrétiens et les églises en RDC.

    Mvwala C. Katshinga et John S. Fumana


  • Comme les quatre cavités du cœur, les quatre commissions de la CMM servent la communauté mondiale des églises anabaptistes dans les domaines suivants : diacres, foi et vie, paix et mission. Les commissions préparent du matériel à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils et proposent des ressources aux églises membres et facilitent le travail des réseaux ou des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun. Ci-dessous, une des commissions communique un message de leur ministère.


    Commission Mission

    Le but de la Commission Mission de la CMM est de créer et de construire un nouveau partenariat international de la mission au sein d’un corps du Christ qui s’étend sur tous les continents. Nous voulons un partenariat qui soit enraciné dans l’amour mutuel, basé sur la soumission mutuelle et qui participe au partage économique tout en refusant le paternalisme ou la dépendance malsaine.

    Et nous recherchons cela non seulement comme une démonstration de notre unité en Christ, mais aussi pour le bien de la mission de Dieu dans le monde entier.

    L’histoire est un guide

    La Bible relate les actes d’amour de Dieu envers la création et le rôle rédempteur de Dieu au travers de l’histoire. En conséquence de la rébellion et du péché humain, le monde que Dieu a voulu bon est déformé et détruit. La peur, l’orgueil, l’avarice et l’ambition égoïste ont amené à la séparation d’avec Dieu et à l’isolement entre les hommes. Les conséquences de cet isolement sont la haine, la violence, la guerre, l’oppression et l’injustice.

    Le dessin de Dieu, révélé au travers de Jésus, est de mettre un terme à la haine et à la peur, à la pauvreté et à l’injustice et de créer une nouvelle famille formée de toutes les cultures, de toutes les langues, et de toutes les ethnicités.

    Après l’ascension du Christ, l’église fut constituée par l’Esprit de Dieu pour proclamer et incarner la bonne nouvelle que, par la vie, la mort et la résurrection de Jésus, Dieu est réconcilié avec toute l’humanité et que toute la création est restaurée. La diversité, c’est la richesse que Dieu nous offre en cadeau.

    La source inépuisable de notre mission

    La promesse de Dieu de bénir toutes les nations sur la terre est la source de notre mission. L’intention de Dieu est de créer un peuple formé de chaque tribu et nation et qui reflète la gloire de Dieu par son unité. En suivant Dieu, nous rejetons le démon du racisme et de la fierté ethnocentrique.

    La mission de l’église de Jésus Christ demande que nous agissions avec justice et grâce, et que nous traitions avec respect, dignité et compassion toute personne et tout groupe à cause de la valeur qu’ils ont aux yeux de Dieu. Cela nous engage aussi à dénoncer et à résister contre chaque système et chaque acte qui exploite ceux qui sont pauvres, faibles et vulnérables.

    Nous croyons que l’unité est un don de l’Esprit, elle ne vient pas de nous. En même temps, nous voyons la préservation de notre unité visible comme une expression concrète de l’amour et donc

    comme une dimension primordiale de notre mission. Lorsque Jésus prie pour l’unité de ses disciples et leur ordonne de s’aimer les uns les autres, c’est pour le bien de la mission de Dieu (« et qu’ainsi le monde puisse connaître que c’est toi [le Père] qui m’as envoyé » [Jean 17:23]).

    Il n’y a pas de demonstration plus puissante de l’authenticité de la bonne nouvelle que lorsque les disciples de Jésus se réconcilient et sont unis dans l’amour au delà des barrières des ethnies, de la couleur de peau, du sexe, des classes sociales, des statuts économiques, des appartenances politiques ou du pays d’origine. De la même façon, il y a peu de choses qui détruisent notre crédibilité et notre témoignage autant que lorsque, nous chrétiens, nous nous isolons les uns des autres et nous tolérons ou intensifions les divisions entre nous.

    Le défi de la différence

    Un des défis que l’on rencontre dans la communauté mondiale est celui de gérer nos différences. Le canon biblique nous donne des pistes pour savoir comment garder un équilibre entre unité et diversité. Un des aspects essentiels de notre Bible est le mélange de genres littéraires et, tout à la fois, le maintient d’une unité et d’une cohérence. Elle contient des documents légaux, des généalogies, des notes historiques, des récits de voyages, etc., ainsi qu’une diversité d’auteurs, de sujets, de styles et d’époques.

    Notre Bible permet cette diversité au sein de l’unité. La compilation du canon biblique est la démonstration que, guidée par l’Esprit Saint, l’église primitive a choisit de garder les quatre évangiles, chacun avec un ton distinct et particulier.

    L’image du diapason est une autre métaphore de la diversité. Cet instrument sert à harmoniser l’orchestre (une variété d’instruments, de sons et de timbres) à une note spécifique. La présence du diapason n’efface pas les différences des instruments de musique, mais elle accorde les notes pour que ces instruments disparates puissent jouer ensemble un air magnifique.

    Entant que communautés de foi, notre devoir est de partager l’amour rédempteur de notre Dieu. Le Christ est notre diapason. Lorsque nous nous accordons sur le Christ, il est plus facile de distinguer les choses non-essentielles qui nous divisent. Ainsi, nous construisons le royaume de Dieu au milieu de la diversité.

    Atteindre notre objectif requiert un engagement inébranlable à être honnête et solidaire. Dans un esprit d’amour et de pardon, nous devons parler honnêtement les uns avec les autres des obstacles à la communauté authentique. L’amour mutuel demande aussi une solidarité des uns envers les autres. Nous devons être prêts à partager les luttes et la souffrance des uns et des autres, et désireux d’offrir notre soutient, nos prières et notre accompagnement dans les défis que nous affrontons alors que nous vivons l’évangile.

    Alors, pourquoi le travail de la Commission Mission est-il important ?

    Il est important parce que, entant que corps du Christ, l’église est la bonne nouvelle de Dieu dans un monde brisé et en souffrance. Dans son livre, The Gospel in a Pluralist Society*, Lesslie Newbigin décrit l’église comme un « signe, un instrument et un avant-gout » du royaume de Dieu. Devant un monde qui nous regarde, nous sommes appelés, au travers de notre unité, de notre amour et de notre partage, à être le reflet de la réconciliation que Dieu a accompli en Jesus Christ. Nous ne vivons plus pour nous-même, mais pour le monde que Dieu aime et cherche à bénir à travers nous (Genèse 12 :3).

    ‚ÄîStanley W. Green et Rafael Zaracho, présidente et secretaire de la Commission Mission de la CMM

    *(Eerdmans, 1989, p. 233)

     

    Rafael Zaracho

    Stanley W. Green