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  • Bogotá, Colombie – La CMM a nommé trois représentants régionaux pour développer les relations avec les églises membres et membres associés en Asie et dans le Pacifique. Leur travail doit commencer le 1er septembre.

    L’annonce a été faite par le secrétaire général de la CMM, César García : « Avoir de telles personnes pour aider les églises membres à être en contact dans cette région très vaste, contribuera à développer davantage l’identité et l’interdépendance des anabaptistes ».

    Le Caucus Asie de la CMM a proposé de nommer trois représentants à temps partiel, ce qui a été approuvé par le Comité Exécutif lors de sa réunion de mai 2013.

    Les trois représentants sont : Timothius Adhi Dharma (Indonésie), Cynthia Peacock (Inde) et Kyong-Jung Kim (Corée du Sud).

    Adhi Dharma est secrétaire général de la Persatuan Gereja-Gereja Kristen Muria Indonesia (GKMI – Église chrétienne Muria d’Indonésie). Il est l’un des auteurs du volume d’Histoire Mennonite Mondiale. Il représentera l’Asie du Sud-Est et sera responsable des relations avec les églises d’Indonésie, d’Australie/Nouvelle-Zélande, du Myanmar, de Singapour, des Philippines, du Vietnam et de Thaïlande.

    Cynthia Peacock a travaillé dans le domaine social avec le Comité Central Mennonite pendant 38 ans avant de prendre sa retraite en 2006. Elle préside la Commission Diacres. Représentante de l’Asie du Sud, elle sera responsable des relations avec les églises d’Inde et du Népal.

    Kyong-Jung Kim travaille au Centre anabaptiste de Corée depuis 11 ans et est un des responsables de l’Église Jesus Village. Représentant en Asie du Nord-Est, il sera responsable des relations avec les églises du Japon, de Corée, de Taiwan et de Hong Kong/Chine.

    Communiqué de presse de la CMM

    Foto: Adhi Dharma

    Foto: Cynthia Peacock

    Foto: Kyong-Jung Kim

  • Mobilité et flexibilité sont nécessaires dans le monde aujourd’hui pour beaucoup de jeunes : Université dans une autre ville, rencontres interculturelles au cours de voyages, élargissement de ses propres horizons. Et quelque part entre tout cela, il y a ce « mennoniteness » (« Mennonitisme ») qui forme en partie qui vous êtes.

    Ces expériences décrivent parfaitement ma réalité. Venant d’une petite ville et une encore plus petite église mennonite en Allemagne, j’ai saisi toutes les occasions possibles de voir quelque chose du monde. Cela m’a amenée dans plusieurs pays d’Europe, en Israël/Palestine, en Syrie, en Jordanie et aux Etats-Unis. Lorsque j’ai été invitée à me rendre en Corée du Sud, j’ai été totalement enthousiasmé, mais quelle était la raison de ce voyage ? C’était pour la 10ème Assemblée générale du Conseil Œcuménique des Eglises (COE) du 30 octobre au 8 novembre 2013.

    Par le biais de quelques recherches, j’ai appris que j’allais être une déléguée pour l’église mennonite d’Allemagne lors d’un méga rassemblement de chrétiens du monde entier qui a lieu tous les sept ans pour discuter des problèmes d’actualité théologiques et laïques. Défi accepté !

    Dans le processus de préparation, j’ai réalisé que c’était plus difficile que prévu pour moi personnellement de découvrir comment, la jeune mennonite d’Allemagne que je suis, pourrais contribuer au mouvement œcuménique mondial. J’ai découvert que ce qui avait façonné ma foi était un ensemble coloré d’influences, issu d’un éventail de traditions religieuses et d’églises. Lors de l’Assemblée du COE, il y avait de la sensibilité pour les différentes confessions et dénominations, leurs spécialités et leurs traditions, ce qui fut une expérience très nouvelle pour moi. Dans ce contexte et avec d’autres mennonites, il est devenu plus clair pour moi que l’engagement théologique à la non-violence et les conséquences réelles qui en ressortent est ce qui nous définit comme une église de la paix.

    Les mennonites ont amorcé le dernier grand focus programmatique du COE, qui était la décennie pour vaincre la violence entre 2001 et 2010. Certains Mennonites, qui sont impliqués dans le mouvement œcuménique depuis plus longtemps, ont partagé avec moi leur expérience d’être consultés par des collègues pour leurs points de vue sur plusieurs questions. J’ai eu l’impression que tout en ayant peu de membres, la tradition mennonite est très appréciée par le COE et les particuliers. Le fait que la paix et la justice soient maintenant des questions au cœur du COE montre que ce qui a historiquement toujours été des sujets d’intérêt pour les mennonites, sont désormais (et l’ont également été avant!) au cœur du monde du christianisme. Cela a aussi été démontré lorsqu’ils se sont réunis et ont prié la prière thème de l’Assemblée: «Dieu de la vie, mène-nous à la justice et à la paix. »

    Un des moments qui m’a le plus émue et impressionnée fut quand un jeune homme de Corée du Sud s’est joint à une des réunions de nos Eglises pour la paix (avec des participants des Quakers et de l’Eglise des Frères). Il allait bientôt être un objecteur de conscience au service militaire en Corée du Sud de par sa foi dans la non-violence. Ce qui est devenu normal en Allemagne, objecter par conscience, est toujours puni par une peine de prison de 18 mois et par des discriminations à vie en Corée du Sud. Malgré ces conséquences, ce jeune coréen s’élevait parmi nous pour nous parler de sa vie et de son engagement à vivre selon sa conviction, demandant nos prières et notre soutien. Malheureusement, ce jeune homme n’a pas été entendu par tout le rassemblement ni par certaines églises, y compris celles en Corée, qui ne voient pas la nécessité de changer le statu quo. Néanmoins, nous pouvons prier pour ceux qui souffrent pour leur foi et luttent ainsi pour la paix et la justice.

    Maintenant ce méga-événement semble déjà loin, et ceux d’entre vous qui lisez ceci pourraient vous demander en quoi cela vous concerne. L’issue de l’assemblée du COE va guider le travail programmatique du COE pendant les 8 prochaines années : nous, les croyants, faisons un pèlerinage de la justice et de la paix ! Cela inclut les croyants dans le monde, ceux qui font partie du COE et ceux qui ne le sont pas. Donc, peu importe ce qui vous a amené à lire ce blog, soyez encouragés à rencontrer des gens dans votre contexte et à discuter avec eux de votre rôle dans la fraternité chrétienne mondiale, et de comment vous pouvez contribuer à un monde pacifique et plus juste.

    Quand je suis arrivée à l’assemblée du COE je la regardais avec la question à l’esprit, « qu’est-ce que la COE peut faire pour moi? » Au lieu de cela, j’ai découvert que ce n’est pas la COE qui fait quelque chose pour moi, mais chacun d’entre nous, membres de la famille de Dieu qui forment l’église mondiale et qui ensembles avons un impact. Il me tarde d’avancer avec vous sur ce chemin de pèlerinage.

    Par Lydia Funck

    * Les opinions exprimées dans la section témoignages expriment les convictions de foi et les expériences des auteurs et ne reflètent pas nécessairement les vues de la Conférence Mennonite Mondiale.

  • Les dernières semaines d’août ont été bien remplies à la CMM ! Nous avons produit des centaines de documents concernant des demandes de visa pour des membres. Notre Commission Diacres a organisé la visite d’une délégation des cinq régions continentales aux églises d’Angola. Les membres du Comité Exécutif ont planifié leur réunion au Zimbabwe et moi, en tant que secrétaire général, j’ai préparé la visite de nos églises au Malawi. Un peu plus tard, nous avons aussi envoyé des demandes de visa aux ambassades du Japon, de Corée, d’Indonésie, des Pays-Bas et de Suisse !

    Malgré l’énorme travail de nombreuses personnes, certains visas n’ont pas été accordes. La frustration était grande pour ceux qui ont passé des heures à préparer les documents, envoyer d’innombrables courriels et téléphoner aux ambassades… En outre, tout cela a un coût. Comment se reposer en Dieu quand nous rencontrons tellement d’obstacles en tant qu’Église, de la part des gouvernements laïcs ?

    Au sein de cette frustration, je me suis rappelé une récente conversation. “Nous devrions refaire cela !’, m’a dit un pasteur, collègue de Bogotá, après la célébration du Dimanche de la Fraternité Mondiale en janvier de cette année. Cette célébration a réuni – pour la première fois ! – toutes les assemblées Frères mennonites, Frères en Christ et mennonites de Bogotá. Toutes les communautés avaient annulé leur culte et fermé leur bâtiment.

    Des centaines de personnes des trois groupes anabaptistes de Bogotá, ainsi que des représentants des organisations anabaptistes missionnaires, travaillant pour la paix, le développement communautaire, la santé et l’éducation participaient à cette rencontre.

    Chaque église et ses responsables ont participé à une célébration commune. Tous ont apporté leurs dons et leur unique personnalité. Ce fut une bénédiction extraordinaire !

    Pourquoi est-il si important de célébrer le Dimanche de la Fraternité Mondiale ? Quel est le rapport avec la question des visas mentionnée ci-dessus ?

    Je crois que le culte particulier que nous commémorons le dimanche du mois le plus proche de la date du premier baptême à Zurich (21 janvier 1525), ne peut être comparé qu’aux rassemblements mondiaux de la CMM tous les six ans. Lors de ces réunions, nous nous tournons vers Dieu pour exprimer notre gratitude pour son action au sein de notre communauté mondiale.

    Nous sommes reconnaissants pour les dons de notre famille spirituelle : les missionnaires qui ont donné leur vie pour témoigner du Christ, les frères et sœurs désireux de servir les démunis, les enseignants qui forment des disciples à travers leur vie et leur caractère, les pasteurs qui s’occupent des paroisses, les personnes généreuses qui financent l’œuvre du Christ, les pacifistes qui enseignent a gérer les confits comme Jésus. Notre communauté mondiale est richement bénie ! Le Dimanche de la Fraternité Mondiale nous donne l’occasion de reconnaître et d’exprimer notre gratitude à Dieu.

    Le Dimanche de la Fraternité Mondiale envoie un message clair pour surmonter les obstacles qui entravent le travail de l’Église – y compris les problèmes de visa. Lorsque nous nous réunissons, nous nous rappelons que nous sommes un en Christ et qu’il est vainqueur sur la croix des différences administratives, théologiques, culturelles, géographiques, nationales, politiques, sexuelles, raciales et économiques. Il a fait de nous un seul corps, et par son Esprit, le miracle de l’unité est devenu possible !

    Lors des cultes où se rassemblent des assemblées locales de différentes unions d’églises anabaptistes – surmontant les différences ethniques et sociales – nous proclamons que le Christ a détruit les murs qui autrefois nous séparaient. Nous proclamons que la nouvelle création est déjà une réalité dans nos vies. Et lorsque nous faisons des offrandes pour l’Église mondiale, nous nous rendons compte que notre raison d’être va bien au-delà du besoin personnel ou local. Nous sommes réunis pour bénir les peuples de toute la terre !

    Grâce à tout ce qui précède, nous découvrons Jésus d’une manière spéciale le Dimanche de la Fraternité Mondiale. Nous découvrons que nous-mêmes sommes transformés de bien des manières.

    Quel réconfort je ressens en me souvenant de tout cela ! Et quel réconfort je trouverai en y repensant, la prochaine fois que je serai frustré par les procédures de demande de visa ! Comme il est bon pour des frères et sœurs de vivre ensemble dans l’unité !

    Cesar Garcia, secrétaire general de la CMM 

     

  • Il y a quelques années, une femme à l’accent étranger – une amie – a frappé à la porte de l’une de nos églises de Bogotá. Le pasteur de cette église – un ami aussi – a ouvert. La femme évangélisait le quartier et a commencé à parler à mon ami sans savoir qu’il était chrétien. Il l’a laissée parler, pensant témoigner à cette missionnaire étrangère qui avait peut-être une religion bizarre.

    Ils ont parlé quelques minutes avant de découvrir leur foi commune. La surprise a été encore plus grande quand ils ont réalisé qu’ils appartenaient tous deux à la même tradition (l’anabaptisme) et qu’ils étaient membres de la même dénomination mennonite ! C’était pour elle un choc d’apprendre qu’il y a environ 12 églises anabaptistes à Bogotá. Cette femme, européenne, avait été placée dans cette ville par son église mennonite depuis plusieurs années, pour y être missionnaire, sans avoir de contact avec les mennonites colombiens.

    J’aimerais écrire que l’histoire de mon ami pasteur et de sa visiteuse européenne n’est qu’un cas isolé. Mais de telles histoires se reproduisent très souvent à travers le monde là où des églises et des organisations anabaptistes travaillent sans savoir ce que les autres membres de notre communion mondiale font au même endroit. La présence anabaptiste manque de puissance et d’impact lorsque la communication ne passe pas entre ses membres et institutions à travers le monde. C’est l’une des raisons pour lesquelles la CMM a revu et modifié sa stratégie de communication. Ce numéro de Courier/Correo/Courrier décrit cette nouvelle stratégie, qui utilise les nouveaux médias et investit prudemment nos ressources là où elles sont les plus nécessaires. Nous espérons qu’il en résultera une meilleure communication entre nos membres.

    Le mot ‘communication’ a la même racine que d’autres mots importants pour la mission et la vision de la CMM : la communion et la communauté. Il n’est pas possible d’avoir une réelle communion avec des personnes avec qui on ne communique pas. Il est impossible de construire une communauté mondiale si nous ne nous parlons pas régulièrement. Il n’est pas possible de se réjouir avec ceux qui se réjouissent et de pleurer avec ceux qui pleurent (Ro 12/15), si nous ne connaissons pas leurs joies et leurs souffrances.

    Une bonne communication permet le partage des ressources, des expériences, des dons et des faiblesses d’une manière qui fortifie notre service et notre témoignage. Une bonne communication permet de former des réseaux de travail en équipe plus efficaces dans l’implantation d’églises, le travail pour la paix, le développement social et l’éducation. Que se passerait-il si ce travail était fait de manière multiculturelle comme l’expression de l’Église du Christ ? Que se passerait-il si nous considérions notre famille mondiale comme un corps interconnecté, plutôt qu’un réseau d’institutions ? Que se passerait-il si nous évitions la répétition du travail, tout en célébrant les différences et la diversité ?

    Il y a quelques semaines je suis allé à une réunion de pasteurs mennonites à Bogotá. Mes deux amis y étaient : le pasteur et la missionnaire européenne. Ces deux responsables avaient appris à communiquer et à travailler ensemble. En conséquence, l’Église a grandi sous divers aspects. Pourrait-on imiter leur exemple ? Pouvons-nous continuer à construire notre communauté mondiale grâce à une meilleure communication ? Soyons unis, afin que le monde croie que Jésus a été envoyé par notre Père (Jn 17/21).

    César García, secrétaire général, travaille au bureau central de la CMM à Bogotá (Colombie).

  • Allemagne – Judy DaSilva, une femme de la Première Nation de Grassy Narrows en Ontario. Canada a reçu le prix de la paix Michael Sattler par le Comité Mennonite Allemand pour la Paix.

    « Nous souhaitons remettre le prix à Judy DaSilva afin d’honorer la résistance non-violente de la Première Nation de Grassy Narrows contre la destruction de la nature et pour la préservation de leur culture indigène, » a dit Dr James Jakob Fehr du Comité Mennonite Allemand pour la Paix.

    DaSilva est mère de cinq enfants et a organisé d’innombrables rassemblements de jeunes et de femmes, des protestations, des tournées de conférences et a aussi participé à des barricades en défense de la justice et d’un environnement sain. Sa mobilisation humble, passionnée et sans relâche a abouti à la suspension de l’exploitation du bois sur le territoire de Grassy Narrows depuis bientôt cinq ans.

    Pendant son séjour en Allemagne, Judy s’est exprimée à travers le pays afin de promouvoir le boycott par la communauté de Grassy Narrow de Weyerhaeuser Corporation – la seule compagnie multinationale d’exploitation forestière de la région à refuser de respecter le droit de Grassy Narrows à dire non à l’abattage des arbres.

    La cérémonie de remise du prix a eu lieu le 20 mai dans le resplendissant et rococo Princes’Hall de l’Abbaye St Pierre près de Freiburg, dans la Forêt Noire. Le prix, nommé après un dirigeant anabaptiste du 16ème siècle, reconnait les groupes ou individus qui travaillent pour la paix, pour le travail de réconciliation, ou pour le dialogue entre les religions. Les membres allemands du Comité pour la Paix ont d’abord entendu parler de ces problèmes lors d’une délégation à Grassy Narrows qui étaient co-organisées avec les Christian Peacemaker Teams.

    « Je suis ravi que Judy DaSilva et Grassy Narrows aient été reconnus pour leur leadership courageux et dévoué, »a dit Peter Haresnape des Christians Peacemaker Teams du Canada. « Merci, Judy, de défendre continuellement votre territoire et votre peuple et d’accepter l’aide d’autrui dans ce travail. »

    Nous, le Chef et Conseil de Grassy Narrows, sommes très heureux d’apprendre que Judy DaSilva ait été choisie par l’Allemagne pour recevoir le prix de la paix Michael Sattler. Judy dévoue son temps libre et sa vie à vivre selon ses valeurs de protectrice de notre environnement naturel »a dit Lucille McKenzie, une élue au Conseil de la Première Nation de Grassy Narrows.

    « Grassy Narrows est actuellement en train de faire appel auprès de la cour Suprême du Canada afin d’entendre le dossier Keewatin, aussi connu sous le nom de litige des trappeurs, qui affirme les droits inhérents de notre peuple sur la terre pour chasser et piéger. Le dossier Keewatin a par ailleurs été un précurseur dans l’amélioration des standards de la province pour consulter et accommoder notre peuple »a dit McKenzie.

    Les gouvernements du Canada et de l’Ontario ont longtemps ignoré les droits des habitants de Grassy Narrows sur leur terre natale traditionnelle, imposant l’extraction industrielle qui a causé l’empoisonnement au mercure et la perte de culture. Les gouvernements ne reconnaissent la juridiction de Grassy Narrows que sur la petite réserve qui n’inclut qu’une petite partie du territoire.

    Article soumis par le Dr. James Jakob Fehr, directeur du Deutsches Mennonitisches Friedenskomitee (Comité Mennonite Allemand pour la Paix).

  • Angola – la délégation de la CMM a reçu un accueil enthousiaste et joyeux, elle a aussi dû écouter une longue liste de besoins, lors d’une visite aux églises membres d’Angola, la première semaine de septembre 2013 (faisant suite à la visite d’une délégation plus tôt en avril – voir article sur cette visite).

    Henk Stenvers (Pays-Bas), secrétaire de la Commission Diacres, précise que le but de la visite était d’écouter, d’encourager et d’assurer les membres de l’Église qu’ils constituent une partie importante de la communion mondiale que s’efforce d’être la CMM.

    Parmi les autres membres de la délégation, se trouvaient Janet Plenert (Canada), vice-présidente de la CMM, et Enock Shamapani (Zambie), membre de la Commission Diacres, qui ont dirigé un séminaire sur le rôle des diacres. Deux personnes qui devaient se joindre au groupe (Samuel Martínez Leal du Salvador et Shant Kunjam d’Inde) n’ont pu obtenir de visas.

    Ê l’aéroport de Luanda, les visiteurs ont été accueillis par des responsables et une chorale des églises mennonites. Les chants et les danses étaient encore plus intenses le lendemain matin lors d’un long culte lorsque cinq chorales se sont levées et ont chanté en s’avançant vers l’avant de l’église.

    « De nombreuses réunions ont été très encourageantes », dit Henk Stenvers. « J’ai beaucoup reçu des membres des paroisses, de la joie évidente qu’ils tirent de leur foi et de la manière dont ils continuent à aller de l’avant alors qu’ils sont visiblement très pauvres. L’histoire d’un étudiant de l’école biblique qui se lève tous les matins à 4 h 00 pour vendre du savon, des gants de toilette, du dentifrice, etc. près de la station de bus pour payer ses cours était très émouvante ».

    Après avoir rencontré quelques-uns des responsables des églises, Janet Plenert a déclaré : « Nous avons été impressionnés par la vision des responsables, le dévouement des enseignants et le fait qu’ils portent plus d’attention à ce qu’ils ont qu’à ce qu’ils n’ont pas ».

    Cependant, les membres de la délégation se sont sentis dépassés et troublés par certaines demandes d’aide qui semblaient signifier que toutes les réponses à leurs besoins viendraient de l’extérieur du pays.

    Lors d’un culte, au début de leur visite, les membres de la délégation ont souligné qu’ils étaient venus en frères et sœurs, non en mère ou père pour les églises angolaises. Plus tard dans la semaine, dit Janet, « un responsable des jeunes a déclaré publiquement que, en dépit de ce que nous avions prêché le dimanche … nous étions leur mère et leur père, que cela nous plaise ou non, car l’église mennonite est (initialement) une église blanche européenne et nord-américaine. Il a dit que nous connaissions notre histoire et étions responsables de la leur enseigner, et de répondre à leurs besoins parce que nous leur avions apporté cette église ».

    Le commentaire était douloureux, dit Janet. En réponse, elle a parlé de l’Église comme « d’un corps composé de nombreux membres, non une hiérarchie avec une propriété historique ». Elle a mentionné sa propre expérience, s’étant jointe à l’Église mennonite sans avoir été élevée dans une famille mennonite : « Nous sommes tous adoptés, tous des étrangers qui, par grâce, font partie du peuple de Dieu ».

    La délégation a rencontré des responsables des groupes visités en avril dernier. En outre, Henk Stenvers, Janet Plenert et Enock Shamapani ont eu l’occasion de rencontrer le responsable mécontent de l’Igreja Evangélica Menonita em Angola (AISE) et d’encourager le rétablissement de la communion avec les autres groupes mennonites.

    Communiqué de presse, Ron Rempel

  • Explorer nos engagements communs

    Un des engagements de notre communion mondiale d’églises anabaptistes est de se retrouver régulièrement pour le culte. Cependant, de par notre immense diversité, cet engagement se manifeste de manières très différentes. Dans le numéro d’octobre 2013, des responsables de notre communion décrivent différentes formes de culte anabaptistes : aspects visuel et sonore, difficultés et bénédictions.

    Intégrer tous les domaines de la vie

    Implanter une nouvelle église ? Oui, mais… quel style de culte allons-nous adopter ? C’était la question posée par plusieurs personnes il y a douze ans, lorsque nous avons démarré l’assemblée mennonite de Quito. Ces personnes venaient de différentes traditions, aussi la question exigeait une véritable réflexion.

    Y répondre était difficile pour plusieurs raisons. La première est que, en Équateur, comme dans le reste de l’Amérique latine, le culte typique des églises évangéliques reflète l’influence du ‘mouvement du culte de louange’ introduit par les Nord-Américains durant les années 1980. Certains aspects de ce culte comprennent des musiciens professionnels, des instruments classiques, des chants qui commencent sur la note qui finissait le précédent, et des chants ‘guerriers’, entre autres. Nous ne voulions pas reproduire complètement ce genre de culte, car certains de ses aspects ne sont pas compatibles avec nos principes anabaptistes.

    Une deuxième difficulté, c’est que les églises historiques (catholique, luthérienne, anglicane et presbytérienne) suivent une liturgie peu flexible.

    Les personnes venues à la nouvelle paroisse de Quito appréciaient la tradition anabaptiste et, bien que de différentes origines, souhaitaient que l’identité latino-américaine soit reflétée dans le culte.

    Pour toutes ces raisons, l’église de Quito a préservé les rythmes latino-américains, y compris les son cubano (Cuba), chamame et tango (Argentine), sanjuanitos et pasillos (Équateur) et guabinas et cumbias (Colombie). Ces rythmes sont accompagnés par des instruments locaux : guitare acoustique, charango, bombo (gros tambour), maracas et bâtons de pluie. Bien sûr, la musique n’est pas tout, il est important que les paroles des chants ne contredisent pas l’évangile.

    Les symboles ont une place importante dans le culte, et nous y avons pensé en démarrant notre église. Pour les peuples d’Amérique latine, la croix vide est à la fois l’identification a ceux qui souffrent et un symbole d’espoir. Dans notre église, la croix est placée dans un endroit bien visible. Elle est un rappel de la confrontation de Jésus avec les puissances, et aussi un rappel que Christ est au centre de notre vie.

    Les couleurs liturgiques sont aussi symboliques ; elles proviennent de tissus indigènes équatoriens. Ces étoffes sont placées sur une table, afin de méditer sur la valeur et la beauté de la diversité dans un monde dominé par l’homogénéisation des modèles impérialistes. La bougie de la paix nous rappelle que nous sommes la lumière et que nous nous engageons à vivre la paix du Christ. Les chaises sont placées en demi-cercle et il n’y a pas d’estrade ; cela reflète l’intention délibérée d’aller à contrecourant d’un contexte religieux qui place la sainteté le plus près possible de la chaire.

    Un autre aspect du culte est l’examen de la vie des personnes présentes, en d’autres termes, la confession. Ê Quito, la confession est inspirée de textes bibliques qui correspondent au calendrier liturgique. La confession nous permet de savoir que nous marchons sur les traces de notre Maître. La confession n’est pas la récitation d’une prière ou un mea culpa, c’est une confrontation avec l’Évangile de paix. Cette partie du culte se termine par un cantique de paix et un moment pendant lequel les participants se saluent.

    La lecture de passages de l’Ancien et du Nouveau Testament fait partie du culte à Quito. Nous suivons ainsi le principe anabaptiste de l’interprétation de l’Écriture par elle-même. En utilisant ces textes, nous encourageons la personne qui prêche à présenter un message qui ne tombe pas dans des discours personnalisés. Cette partie du culte se termine par l’herméneutique communautaire, où d’autres interprétations et des expériences de vie sont partagées.

    A la fin du service, nous nous bénissons les uns les autres en nous engageant à annoncer l’Évangile de la paix et à servir là où nous vivons. Cela peut sembler rigide, mais il y a cependant place pour la prière spontanée, frapper des mains en chan- tant et écouter une musique particulière quand quelqu’un souhaite partager de cette manière.

    Pour la paroisse mennonite de Quito, le culte intègre tous les domaines de la vie ; ils sont présentés à Dieu et à nos proches, surtout ceux qui ont des besoins.

    César Moya et sa femme, Patricia Urueña sont co-pasteurs de l’assemblée mennonite de Quito (Équateur). Ils sont également co-fondateurs de ProPaz (Pour-la paix), un séminaire mennonite à Quito.

  • La communauté mennonite d’Indonésie est variée et dynamique ! Ses origines et son développement sont peu connus, en particulier des mennonites du Nord : Comment l’anabaptisme s’est-il implanté en Indonésie ? Comment l’Indonésie est-elle devenue le cinquième plus grand centre mennonite du monde ? Et comment des noms comme Dharma, Widjaja, Pasrah, Arum ou Sutrisno en sont venus à être ‘mennonites’ alors qu’on était plutôt habitués à Yoder, Roth, Neufeld ou Rempel ?

    Tout comme d’autres pays de l’hémisphère Sud, l’Indonésie a son histoire, qui est essentielle pour comprendre la croissance explosive de l’anabaptisme hors de ses ‘lieux d’origine’ comme l’Europe et l’Amérique du Nord. Mais cette histoire reflète aussi les difficultés et les opportunités rencontrées par les chrétiens du monde entier.

    Une mosaïque de cultures et de religions

    Afin de bien comprendre la communauté mennonite indonésienne, il faut étudier la culture, l’histoire et l’évolution religieuse de notre pays.

    L’Indonésie est un archipel de plus de 17 000 îles disséminées sur une surface de 1 911 000 km2 en Asie du Sud-Est. Au cours de sa longue histoire, elle est devenue un ‘melting-pot’ de différentes cultures, traditions, langues et religions. Les commerçants chinois ont apporté des éléments de leur culture du Ier au VIe siècle. Du Ve au XVe siècle, l’hindouisme a dominé. Dès le XIIIe siècle, l’islam a eu une influence majeure dans la région, et est aujourd’hui la religion majoritaire.

    Le christianisme est arrivé en Indonésie en 1522, lorsque les colons portugais ont construit un port sur l’île de Ternate, dans les îles Moluques à l’est de l’Indonésie. Il était étroitement associé à la culture européenne moderne, qui a fortement influencé l’Indonésie pendant la période coloniale (du XVIe au début du XXe siècle). Pendant la plus grande partie de cette période, l’Indonésie était contrôlée par les Hollandais, qui ont apporté l’anabaptisme, parmi d’autres traditions.

    Les mennonites indonésiens aujourd’hui

    Aujourd’hui, environ 108 000 mennonites vivent en Indonésie. Il sont répartis dans plus de 350 paroisses mennonites affiliées à l’une des trois unions d’églises ou synodes :

    Gereja Injili di Tanah Jawa (Église évangélique javanaise, ou GITJ) ; Gereja Kristen Muria Indonesia (Église chrétienne Muria d’Indonésie, ou GKMI) et Jemaat Kristen Indonesia (Assemblée chrétienne d’Indonésie, ou JKI).

    De l’Église missionnaire au Synode indépendant : l’histoire de la GITJ

    L’anabaptisme est arrivé en Indonésie au cours de la seconde moitié de l’époque coloniale néerlandaise, grâce à Pieter Jansz. Envoyé par le Doopsgezinde Zending Vereniging (DVZ – comité de mission néerlandais) en 1851, il a débarqué sur l’île de Java, et s’est installé près du mont Muria. Au début, il n’a pas eu beaucoup de succès, car il a rencontré trois grands obstacles. D’abord, la région autour du mont Muria n’était pas un terrain fertile pour l’évangélisation. Ensuite, il y a eu un conflit avec le gouvernement des Indes néerlandaises. Et finalement, les luttes anticoloniales grandissaient. Il n’était pas facile de travailler dans de telles conditions culturelles et politiques, et Pieter Jansz a finalement réalisé que le travail missionnaire ne pouvait pas être fait par des étrangers. L’évangélisation et le travail de l’église devaient venir des autochtones.

    Malheureusement, ses efforts pour impliquer les autochtones dans son ministère n’ont pas eu beaucoup de résultats, car il continuait à travailler à la manière occidentale, qui ne cadrait pas avec la culture javanaise. Ceci peut expliquer le conflit que Pieter Jansz a eu avec le missionnaire indigène javanais Tunggul Wulung, dont le caractère mystique (lié à son contexte culturel javanais) lui paraissait excessif. Ni les efforts de Pieter Jansz ni ceux de Tunggul Wulung n’ont entraîné une croissance significative.

    La politique a également contribué au peu de croissance des efforts missionnaires mennonites. Contrairement à d’autres organisations missionnaires présentes dans le pays à cette époque, les mennonites refusaient de se servir des autorités politiques pour répandre le christianisme. Or, elles ont longtemps joué un rôle clé dans la croissance et la propagation de certaines religions, notamment du christianisme. Les convictions des mennonites concernant la séparation Église-État, ne les incitaient pas à s’allier au pouvoir politique, mais plutôt à s’appuyer sur des projets éducatifs et médicaux pour répandre l’évangile en Indonésie.

    La croissance de l’église mennonite en Indonésie a vraiment commencé après la création du synode GITJ en 1925. La question de l’autonomie et des autochtones en position de responsabilité était un point de tension depuis de nombreuses années. Dans les années 1920, les assemblées GITJ étaient devenues plus matures, et certains ont souligné leur dépendance au conseil missionnaire, notamment en termes de finances et de leadership. Peu à peu, les chrétiens indigènes ont décidé que l’autonomie était le seul moyen de sortir de cette dépendance. En outre, la crise politique provoquée par la Seconde Guerre mondiale a convaincu le comité de mission qu’il était nécessaire de transférer le leadership aux responsables des paroisses locales.

    L’autonomie renforça la GITJ. Un rapport de 1957 mentionne 11 assemblées comptant 2 410 membres adultes et 2 850 enfants. Une croissance de cette ampleur a continué jusque dans les années 1980.

    Cependant, la croissance a entraîné des problèmes. Être indépendant du comité de mission n’a pas été facile, car les églises avaient l’habitude de compter sur lui spirituellement et financièrement. Malgré beaucoup de travail, les conflits financiers et entre responsables ont culminé dans les années 1980. Le synode ne parvenait pas à trouver de responsable pour guider ses églises ni à développer des sources de revenus pour remplacer celles du conseil d’administration de la mission. Aujourd’hui encore, l’Église continue à se débattre avec ces questions. En même temps, elle connaît une grande vitalité : en 2012, le synode comptait 43 250 membres dans 104 paroisses.

    Une église indigène dès le départ : l’histoire de la GKMI

    Au début du XXe siècle, pendant que la GITJ progressait vers l’autonomie, un autre groupe mennonite indonésien, la GKMI, naissait. Contrairement à la GITJ, créée par un comité de mission occidental, la GKMI est née des efforts d’un entrepreneur chinois, Tee Siem Tat, de Kudus, au centre de Java. Avant sa conversion, Tee Siem Tat était un adepte de la religion confucéenne. Il rencontra le Christ alors que malade, il a été “guéri corps et âme” précise t-il. Tee Siem Tat décida de parler de l’évangile à sa famille et à ses amis chinois de Kudus et des environs du mont Muria.

    Trois ans après sa conversion, en 1920, Tee Siem Tat et 24 de ses amis furent baptisés par Nicolai Thiessen, un missionnaire mennonite néerlandais, chez Tee Siem Tat. Après leur baptême, ils continuèrent à parler de l’évangile à leurs amis.

    Tee Siem Tat décida de se joindre aux mennonites en raison de leurs valeurs, et commença à travailler avec les missionnaires du mont Muria. Mais dès le départ, le fruit de son ministère, le synode GKMI, a été indépendant financièrement théologiquement et administrativement du comité de mission mennonite.

    Reconnaissant l’appel de Dieu à évangéliser tous les peuples, Tee Siem Tat et ses amis étendirent leur ministère au peuple javanais vivant dans leur région. En 1958, ils changèrent le nom de leur église qui était ‘Église chrétienne mennonite chinoise’ en ‘Église chrétienne Muria d’Indonésie’. Ils choisirent un pasteur javanais, Soedarsohadi Notodihardjo, en tant que secrétaire général du synode.

    Aujourd’hui, le ministère de la GKMI s’étend à sept îles indonésiennes, et ses membres viennent de différentes tribus. Le synode a encore des difficultés pour définir une identité mennonite claire, avoir une structure appropriée et former des responsables fiables.

    Sensibiliser les jeunes : l’histoire de la JKI

    La plus jeune communauté mennonite d’Indonésie est la JKI. En l’espace de moins de 40 ans, elle a implanté plus de 50 assemblées, et compte aujourd’hui 45 000 membres et 189 assemblées. Les paroisses sont regroupées dans les villes proches du Mont Muria, dans l’est et l’ouest de Java, et quelques-unes à l’étranger.

    Ce synode a commencé grâce à un groupe de jeunes de GKMI Keluarga Sangkakala (‘famille trompette’), qui a lancé plusieurs projets créatifs. Ce groupe associe des cultes de réveil, un ministère social et l’utilisation des médias pour diffuser le message de l’Évangile. Le groupe a grandi, et il a fallu former une église indépendante. Le 4 mars 1979, à Ungaran (Centre de Java), le baptême de plusieurs nouveaux croyants a conduit à la création officielle de l’église JKI.

    La JKI continue d’avoir une forte croissance, en particulier chez les jeunes. La plupart des assemblées rurales sont petites, mais  il y a de grandes assemblées dans les villes. En fait, les quatre plus grandes paroisses du synode sont urbaines : Jakarta Praise Community Church dans la capitale compte 10 000 membres ; JKI Injil Kerajaan à Semarang, 15 000 membres ; JKI Bukit Sion à Surabaya, 5 000 membres, et JKI Maranatha à Ungaran-Semarang, 1 800 membres.

    Difficultés et opportunités

    Ces trois communautés mennonites sont confrontées à des difficultés similaires, dont quatre méritent d’être mentionnées ici :

    1. L’anabaptisme n’a pas de racines profondes dans la culture, la société et la politique indonésienne.

    La plupart des Indonésiens associent le christianisme au colonialisme occidental. Cette religion a donc souvent une connotation négative. Contrairement à d’autres religions qui ont été mieux intégrées dans les cultures locales, le christianisme est perçu comme un ‘intrus’. Par conséquent, formuler l’histoire ‘sombre’ du colonialisme tout en introduisant la vision mennonite est un grand défi pour nos communautés.

    2. Les églises ressentent une ‘rivalité’ avec les autres dénominations chrétiennes.

    Nous ne pouvons pas le nier. En outre, dans les villes, de nombreuses paroisses ont tendance à orienter leur ministère vers des groupes interconfessionnels, plutôt que de développer des projets dans leurs communautés locales. Au fil du temps, ces groupes parallèles aux églises forment leurs propres paroisses, éclipsant davantage les paroisses locales. Aussi, le renforcement des églises locales est devenu un enjeu majeur pour les mennonites indonésiens.

    3. Les ministères ont tendance à mettre l’accent sur le pragmatisme, le rituel (divertissement) et la réponse aux besoins immédiats.

    De nombreuses églises contemporaines s’efforcent de répondre aux besoins immédiats : désir de se divertir et d’être pris en charge. Bien s√ªr, ce n’est pas mauvais, pour autant que les valeurs chrétiennes soient maintenues. Nous, mennonites, sommes mis au défi de garder notre accent communautaire tout en donnant aux gens ce qu’ils attendent.

    4. Les politiciens voient la religion comme un produit.

    Suite à la démission du président Suharto en 1998, des réformes ont transformé le paysage politique de l’Indonésie. Le développement de la démocratie a favorisé la formation de nouveaux groupes sociaux et politiques. Les nouveaux groupes politiques, en particulier, ont cherché à créer des réseaux politiques de masse, et ont courtisé les groupes religieux. Les églises, notamment mennonites, doivent en être conscientes et résister à la tentation de faire de la religion un produit politique.

    Il existe de nombreuses possibilités de renouveau pour la communauté mennonite d’Indonésie. L’une d’elles est un retour aux quatre piliers de l’Église : l’histoire, la théologie, l’ecclésiologie et la missiologie. Nous devons étudier l’histoire et les valeurs de nos précurseurs mennonites. Cela nous aidera à faire face aux défis d’aujourd’hui.

    Il est aussi nécessaire de renforcer notre identité mennonite, ce qui a commencé avec la traduction et la publication de livres sur l’histoire mennonite et la théologie. Mais nous devons aussi penser à contextualiser les valeurs mennonites. Ce n’est pas une tâche facile, mais nous savons que rien n’est impossible avec notre Dieu.

    Une autre opportunité saisie par la communauté mennonite indonésienne a trait à la famille mondiale de la foi. Les trois synodes mennonites indonésiens sont membres de la CMM. Nous nous réjouissons du soutien de nos frères et s≈ìurs à travers le monde, et nous espérons aussi les soutenir en nous impliquant de plus en plus dans le travail de la CMM.

    Beaucoup de visages, une même mission

    La communauté mennonite indonésienne a trois ‘visages’ : la GITJ, la GKMI et la JKI. Chaque ‘visage’ reflète une origine et des expériences différentes. Cependant, les difficultés et les opportunités auxquelles font face ces trois groupes sont, à certains égards, les mêmes que celles des communautés mennonites du monde entier. Dans ce monde moderne, nous avons tous nos luttes : pour contextualiser la foi chrétienne par des moyens appropriés, pour développer des ministères locaux sans attiser l’esprit de rivalité, pour surmonter  les changements culturels et les attentes personnelles et pour dire la vérité aux autorités, que ce soit dans la pauvreté ou dans l’abondance. Nos églises anabaptistes dans le monde vont-elle s’entraider ? Si cela se fait, non seulement nous lutterons ensemble, mais nous apprendrons et servirons ensemble.

    Adhi Dharma est le secrétaire général du Synode de la GKMI.

     

  • Je suis le coordinateur de la Branche Argentine du Réseau Interreligieux des Jeunes d’Amérique Latine du Religiones por la Paz. (Religions pour la Paix) depuis quatre ans (poste que je quitterai à la fin de l’année pour partir en retraite.)

    Notre communauté (Iglesia Anabautista Menonita de Buenos Aires) fait partie du réseau ci-dessus.

    Nous comprenons qu’en tant qu’église historique pour la paix, nous sommes appelés à une coopération et à un dialogue interreligieux.

    Le vendredi 9 août, nous étions invités à participer à la célébration d’Id Fitr Al Mubarak, le petit-déjeuner festif à l’apogée du Mois Saint du Ramadan qui était organisé par le Centre Islamique d’Argentine (CIRA en espagnol).

    Nous avons profité de l’occasion pour inviter le jeune Cristian Vidal aussi présent et membre actif d’Iglesia Anabautista Menonita Puerta del Rebaño (Concepción -Chili) qui se trouve actuellement en Argentine avec sa femme Danitza à des fins d’études, à joindre la délégation qui a été formée par les dirigeants du Mouvement des Focolari, de la YMCA, de la Commission Nationale de la Pastorale des Jeunes de la Conférence Episcopale d’Argentine, et du Conseil Juif d’Amérique Latine.

    Le Secrétaire Général, Omar Ahmed Kabbara, nous a accueillis chaleureusement. Etaient aussi présents des officiers du Gouvernement National de la Ville Autonome de Buenos Aires, les diplomates de plusieurs pays islamiques, des politiciens, des fonctionnaires et des représentants religieux de différentes communautés de foi.

    Paix,

    Luis Ma. Alman Bornes

  • Mbuji Mayi, RD Congo Un pasteur de la Communauté Évangélique Mennonite au Congo a initié un ministère de compassion pour alléger la souffrance des détenus en R. D. Congo.

    Jean-Richard Muteba Wa Mbuyi passe beaucoup de temps dans la Prison Centrale de Mbuji Mayi. Son ministère a commencé en mars 2013, lorsque, marchant le long de la prison, des bribes de chant attirèrent son attention : « Nous mourons de soif / Pas d’eau depuis des jours… ».

    Jean-Richard Muteba a mis de côté ses autres responsabilités et a franchi les portes de la prison. On lui a rapidement accordé l’accès aux salles où environ 800 personnes étaient détenues en attendant leur procès. Tous avaient désespérément besoin d’eau.

    Au Congo, les personnes accusées d’un délit sont déclarées coupables jusqu’à preuve du contraire. Plusieurs années peuvent passer avant qu’un juge n’examine leur cas. Pendant ce temps, les prisonniers essaient de survivre dans des conditions terribles.

    Bien que les familles des détenus soient censées leur apporter de la nourriture, la prison doit normalement leur fournir suffisamment d’eau pour qu’ils restent en vie… sauf quand il y a pénurie d’eau dans la ville.

    Jean-Richard Muteba, qui fait partie de l’équipe pastorale de l’église évangélique mennonite de Sangilayi, parla de cette situation. Les responsables décidèrent de financer le transport d’eau pour les prisonniers assoiffés.

    Avec ces fonds, Jean-Richard a organisé la livraison de plusieurs chargements d’eau à la prison. Le système de distribution est constitué d’hommes et de jeunes hommes qui se rendent à la rivière, six bidons de 200 litres attachés à leurs bicyclettes.

    En outre, Jean-Richard va à la prison chaque semaine pour un accompagnement pastoral aux prisonniers. Il a d’abord surtout prêché. Mais, lors de ses études de théologie à l’université protestante, il a appris que l’écoute avait une grande puissance de guérison.

    Des détenus lui confient qu’ils sont enfermés depuis des années sur la base de fausses accusations, et d’autres qu’ils meurent de faim parce qu’ils n’ont pas de famille à Mbuji Mayi pour leur apporter de la nourriture. Certains détenus ont été acquittés lors d’un procès longtemps attendu, mais ils restent en prison parce qu’ils n’ont pas d’argent pour payer les frais de sortie.

    Parfois, l’église de Sangilayi paie la taxe de sortie. Beaucoup de ces prisonniers se joignent à la paroisse quand ils sont libérés. L’un d’eux, Daniel Kasongo, fait maintenant partie de l’équipe pastorale.

    Jean-Richard Muteba dit que ses visites sont une source d’espoir pour les prisonniers. Chaque fois qu’il arrive dans la prison, il entend des remerciements pour l’eau que son église a apportée quand ils étaient désespérés – une eau qui arrose les graines d’évangile qu’il a plantées.

    D’après un communiqué de presse de Mennonite Mission Network

  • Goshen, Indiana – Près de 30 personnes de 18 pays se sont réunies à Goshen College du 29 juillet au 2 août pour lancer le ‘Profil Anabaptiste Mondial’. Ce projet de la CMM, organisé et financé par l’Institute of the Study of Global Anabaptism à Goshen College, constituera la première étude systématique de la manière dont les ‘Convictions Communes’ de la CMM se vivent parmi les 25 groupes participant à l’étude.

    Le projet permettra également d’apporter une nouvelle lumière sur la démographie de la famille anabaptiste mondiale en croissance rapide, et de créer une bibliothèque numérique de témoignages de pasteurs et de laïcs des assemblées mennonites et Frères en Christ à travers le monde.

    « La taille de la communauté mondiale anabaptiste-mennonite a presque triplée au cours des trois dernières décennies », a déclaré John D. Roth, directeur de l’Institut et secrétaire de la Commission Foi et Vie de la CMM, « et cette croissance se produit hors de l’Europe et de l’Amérique du Nord. Pourtant, nous ne savons pas grand-chose des expériences vécues (convictions, pratiques et problèmes) par notre corps mondial. Nous espérons que ce projet nous permettra de mieux comprendre qui nous sommes en tant que famille mondiale et d’approfondir notre sens d’identité commune ».

    John D. Roth précise que ce projet mûrit depuis près de trois ans. « En 2010, j’ai participé à une réunion de responsables d’Églises internationales de 12 unions d’églises dont le but était d’interpréter les résultats du ‘Profil Anabaptiste Multi-Nations’, une étude menée par Eastern Mennonite Missions. Quand j’ai vu l’enthousiasme généré par ces conversations, j’ai été convaincu que la CMM pourrait bénéficier d’un projet similaire qui serait plus représentatif de ses églises membres et se focaliserait sur ses Convictions Communes ».

    John a vite trouvé des alliés en Conrad Kanagy, professeur de sociologie à Elizabethtown College, qui avait dirigé l’enquête anabaptiste Multi-Nations, et en César García, nouveau secrétaire général de la CMM.

    En 2011, John a aidé à établir l’Institute of the Study of Global Anabaptism à Goshen College, et a entamé une série d’entretiens avec la CMM, le Comité Central Mennonite, et les agences missionnaires de diverses unions d’églises mennonites concernant une enquête mondiale. Après l’approbation du projet par le Comité Exécutif de la CMM et le Conseil général en 2012, il a établi un partenariat avec Conrad Kanagy, qui a une vaste expérience de profils similaires d’églises. Conrad est le co-directeur du projet.

    Les 25 églises membres de la CMM qui participent au ‘Profil Anabaptiste Mondial’ ont été choisies au hasard, et représentent proportionnellement les cinq continents de la CMM. Au printemps de 2013, les responsables d’églises de chaque groupe ont nommé des assistants de recherche pour mener à bien le projet dans leur pays. Lors de la récente consultation à Goshen, les assistants de recherche se sont réunis pendant quatre jours pour revoir l’enquête, affiner des questions supplémentaires spécifiques à leur union d’églises, et recevoir une formation de base sur les méthodes de recherche en sciences sociales. Ils ont aussi participé à des moments de culte quotidiens, de partage, de chants et de prière.

    Les participants à la consultation ont exprimé un grand enthousiasme pour ce projet. Tigist Tesfaye Gelagle, représentant l’Église Meserete Kristos d’Éthiopie, a déclaré : « La tâche est énorme, mais je suis sûre que le projet aidera mon église à mieux comprendre où nous en sommes, où nous allons et comment nous nous situons dans l’église mondiale – le Corps plus grand du Christ ». Francis Kamoto, des l’Église Frères en Christ du Malawi, a fait écho à ces paroles, et a ajouté que le projet « va nous aider à être connus d’autres unions d’églises qui y participent également ».

    « La recherche sera faite par notre Église», a déclaré M.Z. Ichsanudin de l’Église GITJ d’Indonésie, « de sorte qu’elle aura des données qui pourront l’aider dans ses décisions. C’est un pont entre les églises mennonites du monde entier ».

    John D. Roth reconnaît la complexité du projet, et en particulier les différences culturelles de compréhension des termes théologiques, les difficultés logistiques auxquelles certains assistants de recherche seront confrontés pour joindre des paroisses éloignées, le défi de l’analphabétisme dans certains contextes, et le fait que les résultats de l’enquête ne pourront jamais entièrement saisir toute la réalité des convictions et des pratiques.

    « En fin de compte, l’enquête est davantage une radiographie qu’une photographie », a commenté John Roth. « Mais nous espérons qu’elle nous donnera une meilleure compréhension des tendances de fond et des orientations de notre famille mondiale, et que les entretiens pourront compléter les données quantitatives par des témoignages individuels qui fourniront davantage de nuances. »

    Le projet a reçu des subventions du Comité Central Mennonite et de la Fondation Schowalter, mais le soutien financier le plus important provient de dons personnels. Les organisateurs espèrent que le ‘Profil Anabaptiste Mondial’ sera terminé à temps pour Pennsylvanie 2015, le rassemblement de la CMM qui se tiendra à Harrisburg, Pennsylvanie, en juillet 2015.

    En quittant la consultation, Jethro Dube, assistant de recherche pour l’Église Frères en Christ du Zimbabwe a résumé ses espoirs : « C’était merveilleux de se rappeler que nous ne sommes plus des étrangers, que nous faisons partie de la famille de Dieu, citoyens et peuple de Dieu partout où nous sommes, dans tous les coins du monde. Et aussi que nous avons la responsabilité de nous soutenir mutuellement et de maintenir notre unité en tant que famille. Le projet met l’accent sur notre interdépendance en tant qu’enfants de Dieu. Il révélera aux membres du corps des coins les plus reculés de mon pays qu’ils font aussi partie de la grande famille, de la famille universelle du Corps du Christ. »

    Communiqué de presse de la CMM