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  • Elkhart, Indiana, États-Unis/Burkina Faso – Récemment, de nombreux baptêmes ont fait augmenter le nombre des membres de l’Église Évangélique Mennonite du Burkina Faso de 34 %, selon de récents rapports de Mennonite Mission Network et de Siaka Traoré, président de cette Église.

    « Je ne peux expliquer [cette vague d’intérêt, sauf pour dire] que je crois que Dieu veut faire grandir l’Église », a déclaré Siaka.

    En juillet 2013, l’Église comptait 420 membres. Fin avril 2014, le nombre de ses membres était de 563. Parmi les nouveaux membres, 44 ont été baptisés dans les semaines précédant Noël, et 63 aux environs de Pâques (dans cinq paroisses différentes).

    « Je suis époustouflé par cette explosion des baptêmes », a déclaré Rod Hollinger-Janzen, coordinateur exécutif de l’Africa Inter-Mennonite Mission, qui travaille avec l’Église Évangélique Mennonite du Burkina Faso à travers un conseil de partenariat. « Je ressens une grande joie parce que ces baptêmes témoignent de la fidélité des mennonites du Burkina Faso, qui, jour après jour, agissent avec bonté et témoignent d’une manière convaincante, envers leurs voisins de sorte qu’ils disent : ‘Je veux ce qu’ils ont.’ »

    Selon le recensement le plus récent (2006), plus de 60 % de la population pratiquent l’islam et 4 % appartiennent à une confession protestante.

    Dans un contexte où les musulmans représentent la majorité de la population, la décision de se faire baptiser ne se prend pas à la légère, car elle peut entraîner le mépris et même la persécution. Siaka dit qu’il se réjouit quand les gens réalisent cela et veulent malgré tout être baptisés dans l’Église mennonite.

    « [Ceux qui choisissent le baptême] sont parfaitement conscients de ce qu’ils font et de ce qu’ils veulent », dit encore Siaka. « Louez le Seigneur pour le témoignage fidèle au fil des ans dans chacun des lieux où ces décisions pour Christ ont pu être prises. »

    La préparation au baptême se déroule généralement sur trois mois avec un enseignement de base sur la Bible, la vie de l’église, l’évangélisation, l’éthique, les aspects pratiques de la vie chrétienne et l’histoire mennonite. L’Église prépare un programme d’enseignement commun pour tous les candidats au baptême.

    Adapté d’un communiqué de presse de MMN (Mennonite Mission Network), avec des ajouts de Siaka Traoré

  • Changi Cove, Singapour- Le président Nelson Okanya et d’autres personnes des Eastern Mennonite Missions (EMM) se sont retrouvés pour célébrer la croissance des missions partenaires du Sud et apprendre d’elles, lors du colloque annuel de International Missions Association (IMA) ,un ensemble de 22 groupes de missions anabaptistes, qui s’est tenu à Singapour du 26 août au 2 septembre.

    Cette année, Asia Pacific Mission (APM), basé à Singapour, était l’hôte du rassemblement de l’IMA, qui a duré toute une semaine. « Le niveau d’engagement jusqu’au sacrifice de l’APM pour diffuser lÉvangile était source d’inspiration » a dit Antonio Ulla, le responsable de la revitalisation des’églises des EMM. « Dr Tan Kok Beng, responsable exécutif de l’APM et président de l’Église Mennonite de Singapour, est déterminé à envoyer des missionnaires dans la fenêtre 10/40 (une zone géographique qui s’étend de l’Afrique de l’Ouest à l’Asie de l’Est, entre 10 et 40 degrés au Nord de l’Équateur). »

    « Il enseigne que « l’envoi en mission » ne prend pas fin avec la conversion. Elle demande de faire des disciples pour qu’ils deviennent de vrais fidèles du Christ qui observent tout ce qu’il a enseigné, y compris comment faire d’autres disciples. »

    Au cours de la semaine, Darrel Hostetter, le directeur des Ressources Humaines des EMM, a interviewé 12 partenaires de l’IMA sur la manière dont ils s’occupent des missionnaires qu’ils ont envoyés. « Certains partenaires ont incorporé la prise en charge de leurs membres au plus profond de leur ADN. Ils ont su connecter leurs collaborateurs avec les églises locales » a dit Darrel Hostetter. « Amor Viviente (du Honduras), par exemple, demande qu’un membre de l’église qui envoie rende visite au collaborateur sur le terrain pendant son premier trimestre. »

    « Je me suis senti très encouragé par la disposition de certains groupes à faire les choses d’une manière différente de la nôtre » a dit Darrel Hostetter. « Ils donnent moins d’importance à l’argent et plus à ce que Dieu leur demande de faire. Si Dieu leur demande quelque chose, ils le feront ! C’était vraiment une grande joie que d’apprendre de ceux qui ont trouvé la foi à travers le travail des EMM dans le passé. »

    Des moments-clés sont soulignés par les membres du Global South IMA : Amor Viviente rapporte que trois missionnaires travaillent avec des collaborateurs des EMM en Asie, qu’ils ont fondé cinq églises au Costa Rica et en Espagne, et qu’ils prévoient d’aller en Italie. Ils prévoient aussi d’envoyer quelqu’un au Kenya en collaboration avec les EMM.

    Un des groupes mennonites d’Indonésie a fait part de sa vision grandissante de développer des contacts avec leurs voisins musulmans. L’année dernière, un nouveau croyant de leur cercle d’églises a été tué à cause de sa foi. Depuis, de nombreux jeunes gens prient et suivent Jésus plus sérieusement.

    Henry Mulandi de African Christian Mission International (Kenya) a rapporté qu’un membre de son réseau kenyan a implanté une église à Reading en Angleterre.

    Le ministère des EMM à Phnom Penh (Cambodge) fournit des dortoirs pour témoigner aux étudiants des zones rurales vivant en ville. Sokly Chin, un nouveau croyant logeant dans ce dortoir et qui étudie la pisciculture, prévoit de retourner chez lui en campagne, lorsqu’il aura terminé ses études. Comme il n’y a pas d’église dans le village de Chin, Amos Stolzfus le mettra en contact avec Steve Hyde de Asia for Jesus dont il a fait la connaissance au colloque de l’IMA.

    « Steve Hyde a formé des centaines de personnes à faire des disciples et a une forme de ministère holistique et intégré, » dit Amos Stolzfus. « Nous prévoyons d’entrer en contact avec lui et apprendre de lui. Une synergie se crée lorsque nous travaillons ensemble. Au lieu de rester chacun dans son coin, nous créons un partenariat et nous devenons plus forts. »

    « Nous nous réjouissons parce que Dieu nous inclut tous dans Son travail pour faire germer la justice et la louange devant toutes les nations, » dit Nelson Okanya. « Travailler ensemble en mission nous donne un avant-goût du festin que nous ferons ensemble dans la nouvelle création de Dieu. »

    L’IMA a été créée en 1997 par les EMM, Amor Viviente (Honduras), Meserete Kristos Church (Éthiopie) et PIPKA (Indonésie). Ses membres sont partenaires par la prière, le soutien mutuel et les équipes missionnaires internationales.

    Des 22 groupes missionnaires qui font maintenant partie de l’IMA, sept viennent d’Afrique, six d’Asie, cinq d’Amérique du Nord et quatre d’Amérique Latine. Certaines sont des églises membres de la CMM mais pas toutes.

    Communiquéde pressse de Linda Moffett, Eastern Mennonite Missions

  • Philippines – comme les journaux d’informations, les vents et la pluie qui sont venus avec le Super typhon Haiyan se sont calmés. Mais les dommages causés par la tempête qui s’est abattue sur plusieurs régions des Philippines le 8 novembre 2013 restent en première page sur le plan mental et émotionnel pour les survivants.

    Une des tempêtes tropicales les plus intenses enregistrées, Haiyan était large de 483 km lorsqu’elle a touché terre. Des vents ont été enregistrés jusqu’à 313km/h et l’eau est montée à 9 mètres au-dessus du niveau de mer le long des côtes. Selon des rapports publiés, le nombre de décès est au moins de 6 000, et on estime que plus de 11 millions de personnes ont été touchées par la tempête.

    Selon Regina Mondez, les églises locales d’Integrated Mennonite Church des Philippines (IMC) envoient des dons et des bénévoles à Peacebuilders community Inc. (PCBI), qui travaille en étroite collaboration avec le conseil philippin des églises évangéliques.

    « Nous croyons fermement que cette unité entre les églises évangéliques à travers le pays est un moyen plus efficace de témoigner à nos voisins dans les zones affectées par la catastrophe» a écrit Mondez, coordonnatrice nationale de l’IMC, une église membre de Conférence Mennonite Mondiale. PCBI est dirigé par Dann et Joji Pantoja, qui travaillent pour Mennonite Church Canada.

    Le Comité Central Mennonite (CCM) s’est associé avec PBCI pour envoyer du secours à la ville d’Ormoc, sur l’île de Leyte. Ormoc est une ville voisine de Tacloban dans la région le plus durement frappée. Des colis alimentaires et des produits non alimentaires, tels que savon, détergent, serviettes et seaux pour transporter l’eau et améliorer l’assainissement et l’hygiène seront distribués dans les communautés au sud de Tacloban.

    CCM est également en partenariat avec Church World Service (CWS) pour construire des abris pour les nombreuses personnes vivant dans des tentes ou avec des membres de leur famille.

    Les partenaires de CWS travailleront en étroite collaboration avec les dirigeants de la communauté afin de choisir les destinataires qui sont particulièrement vulnérables, comme les familles monoparentales, celles qui ont un membre de la famille handicapé ou beaucoup d’enfants.

    La construction se fera, en partie, en tant que projet « rémunération contre travail » par les gens de la communauté qui ne reçoivent pas d’abris mais n’ont aucun revenu stable. Le travail sera dirigé par des travailleurs qualifiés, formés en construction résistant aux catastrophes.

    Les donateurs du CMM ont donné plus de 4,2 millions $ (canadien) en réponse à la catastrophe. Bien que le CMM n’ait plus de personnel à long terme aux Philippines depuis 2005, un travailleur y sera placé pour l’année qui vient afin de superviser la réponse du CMM.

    Communiqué de la CMM, avec des communiqués de Mennonite Church Canada et du Comité Central Mennonite

    Dann Pantoja, deuxième à gauche et son équipe prient pour le pasteur d’une église locale. « Sa maison a été totalement détruite. Sa femme et ses enfants avaient faim quand nous sommes arrivés. Beaucoup de ses voisins sont morts. Il ne peut pas localiser les familles appartenant à son église. » Photo par Daniel Byron « Bee » Pantoja, du site web de Peacebuilders Community Inc.

    Un homme est abasourdi par l’ampleur du désastre créé par le Super typhon Haiyan aux Philippines. Photo par John Chau, utilisée avec permission.

  • Soacha, Colombie – les larmes coulaient à flot alors qu’une délégation de visiteurs internationaux de la Conférence Mennonite Mondiale échangeait des histoires et des bénédictions avec les membres d’Iglesia Menonita de la resurrección (église mennonite de la résurrection) à Soacha en Colombie, le 18 mai 2014.

    La délégation, composée de membres venant d’environ 18 pays, partait d’un centre de retraite catholique à Fusagasugá, où elle s’était rencontrée pendant cinq jours et se dirigeait vers Bogota. Les réunions ont inclus le Comité exécutif, le Comité des YABs (jeunes anabaptistes), un représentant de chaque commission et certains membres du personnel de la CMM.

    Des membres de l’église locale de Soacha ont raconté des histoires à propos de leur ministère aux personnes déplacées par la violence dans leurs communautés. Ils ont chanté. Ils ont dansé. Ils ont partagé de la nourriture avec la délégation dans leur local situé au niveau de la rue et qui s’appelle Comedor pan y vida (littéralement, salle-à-manger ou cafétéria pain et vie).

    Ils ont étendu leurs mains pour bénir les visiteurs internationaux qui ont à leur tour raconté leurs histoires résonnant avec celles qu’ils avaient entendues. Rainer Burkhart d’Allemagne a demandé aux membres de la délégation de tendre leurs mains à leur tour dans un geste de bénédiction pendant qu’il priait en allemand, et qu’il était traduit en anglais puis en espagnol.

    « Merci beaucoup d’être venus, » s’est exclamé Adaia Bernal, chef de la congrégation de Soacha. « Ne perdez pas le contact avec le cordon ombilical reliant aux communautés de base et qui composent l’église. »

    Défi de la mise en réseau

    Le perpétuel défi qui consiste à relier les communautés anabaptistes du monde entier était prioritaire sur l’ordre du jour de la réunion du Comité Exécutif. Pour augmenter sa propre capacité à établir des relations à l’échelle mondiale, le Comité a commencé ses réunions avec une séance de formation sur les compétences interculturelles.

    Le Comité a accepté deux églises nationales en tant que nouveaux membres de la CMM, l’église des frères en Christ d’Afrique du Sud et l’Arbeitsgemeinschaft Mennonitischer Brüdergemeinden in Deutschland (Association des Eglises des Frères en Christ Mennonites en Allemagne).

    Une fois que cette décision sera confirmée par le Conseil Général de la CMM, le nombre total d’adhérents à la CMM sera de 103 églises nationales dans 57 pays avec environ 1,3 millions de membres baptisés.

    L’excitation au sujet du Rassemblement mondiale de 2015 a imprégné les réunions. Le personnel a indiqué que les préparatifs du Rassemblement du 21-26 juillet à Harrisburg en Pennsylvanie avancent bien, et que la participation attendue est de 7 000 à 10 000 personnes. Les inscriptions débuteront mi-août 2014.

    Le secrétaire général de la CMM, César García, reflétait son enthousiasme pour le thème du Rassemblement de 2015 « en marche avec Dieu » (espagnol : caminemos con Dios; Anglais : walking with God) en annonçant que ce thème ainsi que l’histoire de route d’Emmaüs dans Luc 24 serviraient de cadre général pour planification du programme de la CMM pour les six années qui suivront le Rassemblement.

    García a déclaré que le thème met l’accent sur le fait que la marche chrétienne est un voyage. « Nous ne sommes pas arrivés au but. Nous sommes dans le processus. Nous n’avons pas encore terminé notre connaissance de Dieu. Nous devons sans cesse être transformés. »

    García a également souligné, « nous marchons en communauté. Nous avons besoin les uns des autres pour découvrir la vérité. Nous résistons à la tendance de nous éloigner les uns des autres lorsque nous sommes en désaccord. »

    Dimanche de la Fraternité Mondiale et l’opération déjeuner

    Pour aider à financer le réseau de son ministère, la CMM demande une contribution « équitable» de la part des églises membres sur chaque continent. Chaque église membre contribue en fonction de sa capacité à donner, celle-ci étant basée sur sa richesse relative et sa taille relative ; cependant, toutes les contributions sont appréciées.

    Pour aider les églises membres à atteindre leurs objectifs en matière de « part équitable », la direction de la CMM promeut l’idée d’inviter les membres des congrégations à donner chaque année l’équivalent de ce que coûterait un déjeuner dans leur contexte.

    La CMM fait déjà la promotion du Dimanche de la Fraternité Mondiale chaque année en janvier, une invitation pour les églises anabaptistes du monde entier à célébrer la communion mondiale des anabaptistes. Certaines congrégations font déjà un don à la CMM pour le Dimanche de la Fraternité Mondiale.

    Qu’il s’agisse de jeûner, de manger ou d’offrir ensemble, le don de la valeur locale d’un déjeuner par chaque membre le jour du Dimanche de la Fraternité Mondiale est une façon simple pour la communauté mondiale de partager ses responsabilités pour sa vie commune.

    Communiqué de la CMM par Ron Rempel

  • Kinshasa, RD Congo – En juillet 2012, Sidonie Swana Falanga a reçu des nouvelles qui lui ont paru trop belles pour être vraies : la Communauté Mennonite au Congo (CMCo), qui fêtait ses 100 ans, avait approuvé l’ordination des femmes !

    « Je me suis demandé : est-ce une invention, un mensonge, un rêve ou un souhait ? » a-t-elle déclaré dans un entretien récent.

    Comme tout confirmait que, lors de leur rencontre bisannuelle, les responsables de l’Église avaient en effet décidé d’autoriser le sacrement de l’ordination des femmes, Sidonie Swana dit que ses doutes se sont transformés en « une petite joie et une petite tristesse, parce que cela avait pris trop longtemps ».

    Selon un responsable, la question a été mise au vote lors de sept rencontres avant de passer.

    Finalement, lors de la célébration de sa propre ordination un an plus tard, Swana dit que sa joie est devenue « grande et complète ».

    Ce sentiment était partagé par de nombreuses personnes, parmi le millier de mennonites congolais réunis à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, le 22 septembre 2013, pour fêter les premières femmes à être ordonnées à la CMCo : Sidonie Swana et Fabienne Ngombe Kidinda.

    Deux hommes ont également été ordonnés à cette occasion.

    « C’est un jour très spécial pour l’Église mennonite », a dit le président de la CMCo, Adolphe Komuesa Kalunga, dans son discours.

    « La porte vous est grande ouverte, » a-t-il dit aux femmes, « les barrières sont tombées ».

    Eric Mukambu N’yamwisi, un pasteur de Kinshasa, a déclaré que les ordinations étaient une immense joie : « J’ai commencé à plaider pour l’ordination des femmes quand j’avais 25 ans, et j’en ai maintenant 52. Il a fallu du temps pour convaincre l’Église. »

    Une troisième femme de cette union d’églises, Bercy Mundedi, a été ordonnée à Kalonda (province du Kasaï occidental), le 6 octobre, en même temps que quatre hommes.

    Ê Kinshasa et à Kalonda, pendant le culte qui a duré cinq heures, de nombreuses chorales ont chanté, les candidats et leurs paroisses ont reçu des enseignements, des cadeaux et il y a eu beaucoup de danses. Les sermons et les témoignages ont porté sur les bases bibliques et sociales du leadership des femmes.

    Réponses à l’ordination des femmes

    Les responsables de la CMCo et au-delà ont exprimé à la fois un fort soutien et des regrets quant à la décision de l’Église d’ordonner des femmes.

    « Nous avons pratiqué une discrimination sexuelle. Ce n’est pas bon pour l’Église », a déclaré Paul Kadima, un pasteur de Kinshasa. « Maintenant, nous mettons en pratique Galates 3/28. Dans l’Église, nous sommes tous égaux. »

    Robert Irundu, président de la jeunesse de la CMCo, a dit que l’Église avait eu besoin de temps pour approuver l’ordination des femmes, « parce la CMCo voulait étudier la déclaration de Paul demandant aux femmes de se taire dans l’assemblée. Mais la Bible dit aussi qu’il n’y a pas de distinction entre hommes et femmes ».

    D’autres étaient plus directs. « Beaucoup de nos pasteurs sont très conservateurs », a déclaré François Shopo lors de la rencontre à Kinshasa.

    Anastasie Tshimbila, enseignante à l’Institut Biblique de Kalonda, a déclaré que la décision de 2012 avait suscité une controverse dans la région du Kasaï, où la CMCo a son siège, parce que « certaines traditions tribales oppriment les femmes ». Elle a ajouté : « Certains programmes radiophoniques appelaient à s’opposer [à l’ordination des femmes]. Mais beaucoup d’autres ont appuyé cette décision. Les femmes s’en sont félicitées ».

    Lors de la cérémonie à Kinshasa, Madeleine Musaga, une mennonite, députée nationale qui représente Gungu dans la province du Bandundu, a déclaré : « Voir des femmes honorées est un jour sacré pour moi. Les femmes doivent garder la tête haute et les hommes doivent les soutenir. Nous, les femmes nous nous battons pour avoir des postes de responsabilité dans le monde politique, et nous devons aussi le faire dans l’Église. »

    Charlotte Djimbo Ndjoko, une femme Frères mennonites vivant à Kinshasa, a déclaré que les femmes nouvellement ordonnées « ont lutté aux côtés des hommes pendant des années et des années pour cette ordination. Les hommes avaient du ressentiment. Nous rendons grâce à Dieu parce que ces hommes ont reconnu que les femmes ont un ministère pastoral et d’évangélisation. Nous sommes très heureuses. En tant que sœurs mennonites, nous les soutiendrons. Et nous invitons les autres femmes et jeunes filles à se joindre à eux. »

    Vers l’ordination des femmes

    La CMCo est la dernière des trois communautés mennonites au Congo à ordonner les femmes. La Communauté des Églises de Frères Mennonites au Congo le fait depuis 2000. La Communauté Évangélique Mennonite a ordonné une femme pour la première fois en juillet 2012, lors des célébrations du cinquantième anniversaire de l’Église.

    Sidonie Swana, 59 ans, a obtenu un diplôme de théologie en 1995 et a longtemps eu un rôle pastoral aux côtés de son mari, le pasteur Léonard Falanga. Elle a eu un rôle clé pour organiser de femmes qui étudient la théologie, dans l’enseignement sur ??ce sujet et pour persuader les responsables des églises et les pasteurs que l’ordination des femmes se fonde sur de solides principes bibliques.

    Fabienne Ngombe, 63 ans, a obtenu son diplôme en théologie en 1998 et est pasteure adjointe dans plusieurs églises de Kinshasa depuis 2005.

    Ces trois femmes ont étudié à l’Université protestante de Kinshasa, aujourd’hui Université chrétienne de Kinshasa. Bercy Mundedi, 47 ans, a obtenu son diplômé en 1996.

    Bercy Mundedi dit que les femmes de sa paroisse d’origine (mennonite) à Nyanga, Kasaï Occidental, l’ont poussée à étudier la théologie. « J’ai commencé à prêcher à l’école quand j’avais 14 ans ! », dit-elle. Après ses études théologiques, elle est revenue à Nyanga pour enseigner et travailler comme aumônier à l’école, « en signe de gratitude envers ceux qui m’ont appelé. »

    Elle a commencé à enseigner à l’Institut Biblique de Kalonda en 2005 ; elle, Anastasie Tshimbila et cinq hommes forment le corps enseignant. Quatre femmes sont inscrites comme étudiantes à Kalonda, un institut d’études supérieures qui forme de nombreux pasteurs de la CMCo en trois ans.

    Six femmes mennonites d’Amérique du Nord (dont trois sont ordonnées, Sandy Miller et Paula Killough de Mennonite Mission Network, Elkhart – États-Unis, et Amanda Rempel, Newton – États-Unis) ont assisté aux ordinations à Kinshasa et à Kalonda sur l’invitation de responsables d’églises congolaises.

    « La présence de cette délégation est signe de l’amour qui existe entre les mennonites », a déclaré Sidonie Swana.

    Les trois américaines ont été invités à se joindre aux pasteurs de la CMCo pour imposer les mains et prier pour les femmes et les hommes qui étaient ordonnés.

    Bien que la lutte pour l’ordination des femmes ait été longue et parfois épuisante, Sidonie Swana dit : « Nous reconnaissons que chaque chose a son temps, ainsi que le dit Ecclésiaste 3 ».

    En novembre, deux autres femmes de la CMCo, Mubi Mutemba et Mundombila, seront ordonnées à Kananga, dans le Kasaï occidental.

    Nancy Myers, journaliste indépendante, pour Africa Inter-Mennonite Mission, et Charlie Malembe, journaliste mennonite de Kinshasa.

    Bercy Mundedi prononce la bénédiction après son ordination à Kalonda. Photo : Charlie Malembe

    Fablienne Ngombe Kidinda reçoit un col clérical du président de la CMCo, Adolphe Komuesa, lors de son ordination à Kinshasa. Photo : Nancy Myers

  • Je m’appelle Rut Arsari Christy et je viens de l’Indonésie. Dans mon pays d’origine, je fréquente une église mennonite appelée GITJ Kelet. Elle fait partie de l’église Gereja Injili di Tanah Jawa, membre de la Conférence Mennonite Mondiale. Ê cause de la colonisation par les Pays-Bas, l’influence de la religion et de la culture néerlandaises est assez importante en Indonésie. Plusieurs édifices ont été construits par les Néerlandais : des maisons, des hôpitaux et des églises. Mon église est une des églises construites par les Néerlandais. De plus, à cause des Néerlandais, il y a plusieurs églises mennonites en Indonésie.

    Je suis présentement en Colombie, en service avec le programme YAMEN!. Je travaille avec l’église mennonite Teusaquillo à Bogotá. Dans mon église de GITJ Kelet, j’avais l’habitude de dire « selamat pagi » (qui veut dire bonjour) quand je rencontrais des personnes. Maintenant c’est bien différent, je dois dire « buenos días » et étreindre les personnes chaque fois que je les rencontre à l’église. Au début c’était un peu difficile, mais j’ai l’habitude de le faire maintenant.

    Le choc culturel est presque inévitable. Il y a une grande différence entre mon église d’origine et l’église de Teusaquillo. Il y a des traditions de mon église que je ne trouve pas dans l’église de Teusaquillo. La célébration du Dimanche de la Fraternité Mondiale en est un exemple. Dans mon église, nous célébrons le Dimanche de la Fraternité Mondiale en apportant des articles tels que des aliments, des boissons, des fruits, des légumes, des appareils électroniques, etc. D’abord nous avons un culte du dimanche normal, puis nous tenons une vente aux enchères des articles apportés par les personnes. L’argent recueilli est désigné aux besoins de l’église.

    2014 est la première année où j’ai célébré le Dimanche de la Fraternité Mondiale avec les membres de l’église mennonite de Teusaquillo en Colombie. J’ai été plutôt surprise car il n’y avait rien de particulier, pas d’activités spéciales. Ils ont eu un culte du dimanche habituel et le pasteur a informé l’église que c’était le Dimanche de la Fraternité Mondiale. C’était vraiment différent de mon église. En Indonésie, ma mère confectionne des gâteaux et des biscuits pour la vente aux enchères. Ma mère et moi avions l’habitude d’être très occupées à préparer les gâteaux la veille de la vente aux enchères.

    Cette année, j’aillais même oublier que nous étions la veille du Dimanche de la Fraternité Mondiale jusqu’à ce que le pasteur de l’église, qui est mon père d’accueil, me demande de lire un texte le lendemain pendant le culte. J’ai compris que c’était un article sur « Undhuh-undhuh », qui est le nom de la vente aux enchères que nous tenons le Dimanche de la Fraternité Mondiale dans mon église. J’ai lu l’article sur Undhuh-undhuh lors de deux cultes à l’église de Teusaquillo.

    J’étais nerveuse car c’était la première fois que je parlais devant l’assemblée. J’étais d’autant plus nerveuse parce que l’article était en espagnol. Ê l’époque je croyais encore que mon espagnol était loin d’être bon. Cependant, quand j’ai terminé la lecture de l’article, plusieurs personnes sont venues me dire que j’avais bien fait. Ils m’ont dit qu’ils avaient bien compris, que je parlais clairement et que mon accent était bon. J’étais tellement heureuse de leur faire connaître la culture de mon église en Indonésie.

    J’espère que j’aurai une autre occasion de parler de la culture de mon église devant l’église mennonite de Teusaquillo. Je serai à nouveau nerveuse, mais je suis heureuse de donner de l’information sur mon église GITJ Kelet.

    Par Rut Arsari

  • États-Unis – Ce qui a commencé comme un séminaire pour femmes aux Etats-Unis a maintenant été partagé en Asie et en Amérique Latine avec d’autres invitations reçues du Kenya et de Trinidad.

    Sister Care est un programme sponsorisé par Mennonite Women USA (MW USA- Femmes Mennonites Etats-Unis) qui équipe les femmes à poursuivre leur propre parcours vers la guérison, à identifier la grâce de Dieu dans leurs vies, et à cheminer avec autrui dans la compassion afin de transcender la perte et le deuil.

    Le manuel de Sister Care a été développé par Carolyn Heggen, psychothérapeute et enseignante, ainsi que par Rhoda Keener et Ruth Lapp Guengerich, co-directrices de Mennonite Women USA. Le manuel est disponible en anglais et en espagnol. Environ 2500 femmes ont assisté aux ateliers dont 500 venant d’autres pays que des États-Unis.

    Heggen dit: « C’est en grande humilité que nous offrons de partager Sister Care avec nos sœurs internationales. Elles nous ont tellement appris en termes de courage et de persévérance, de vivre avec espoir et dignité face à des difficultés que nombre d’entre nous ne peuvent qu’imaginer. Mais nous avons les ressources en éducation, en temps libre pour créer et écrire, et en technologie que beaucoup de femmes n’ont pas. »

    Kenner ajoute: “MW USA a été profondément touché par les requêtes de nos sœurs du monde entier pour la ressource de formation en leadership Sister Care. Nous invitons les femmes à prendre ce qui est utile, à le contextualiser et à le reproduire encore plus pour leurs églises et leurs communautés.

    Pendant l’année qui vient de s’écouler, le séminaire Sister Care a été partagé dans les endroits suivants : La conférence All India Mennonite Women (Femmes Mennonites deToutel’ Inde) à Orissa en Inde ; à Tanser et Kathmandou au Nepal ; à Guatemala City ; à Chihuahua au Mexique ; et à Bogota en Colombie. Un atelier est prévu pour Novembre à Santa Cruz en Bolivie.

    D’après Cynthia Peacock d’Inde, « l’impact de l’atelier Sister Care dirigé par Rhoda et Carolyn a été énorme. Je vois des changements dans la façon de penser, dans l’attitude et des avancées courageuses par des femmes qui doivent être vues comme des créations précieuses de Dieu, qui doivent être respectées, qui doivent utiliser leurs dons et être traitées avec dignité à la maison et au travail. Un exemple est celui des femmes qui prudemment mais intentionnellement trouvent les moyens de partager leurs histoires de souffrances et de douleurs, voulant que l’Eglise soit avertie et fasse quelque chose. D’avantage de femmes se perçoivent d’une manière nouvelle et comprennent que Dieu les aime autant que les hommes et veut une vie épanouie et heureuse pour tous. »

    Olga Piedrasanta du Guatemala reflète, « un des problèmes majeurs pour les femmes dans les églises est le contexte de leur vie qui inclut la violence domestique, la pauvreté et la violence urbaine qui affectent la famille, l’Eglise et les emplois. Les femmes doivent s’entraider à devenir plus fortes plutôt que de côtoyer ces difficultés. La formation de Sister Care inclut l’enseignement des compétences utiles pour s’aider mutuellement de manière constructive en tant que sœurs chrétiennes. »

    Ofelia Garcia de Mexico et Piedrasanta ont reçu une formation au Guatemala pour animer l’atelier à Chihuahua avec des femmes de plusieurs conférences et cultures y compris hispaniques, Germaniques et indigènes Tarahumara.

    L’atelier à Chihuahua a eu lieu cinq mois après l’assassinat du pasteur Josefina (Chepina) Rempening Diaz à Cuauhtémoc au Mexique et a aidé à atténuer la douleur. Les sessions au sujet de la perte ont profondément touché les femmes. Elles ont non seulement souffert de la perte de leur pasteur mais aussi de la perte de leur sens de sécurité. Depuis la mort de Chepina, je n’avais pas pleuré ou parlé comme je l’ai fait aujourd’hui. Merci. Ça m’a beaucoup aidée » a commenté une des participantes.

    Les animateurs de l’atelier de Chihuahua ont commencé un nouvel exercice mettant l’accent sur comment Jésus a aidé la femme Samaritain à retirer son masque. En groupes, les femmes ont répondu aux questions quel est le masque que je porte et qu’est-ce-que je cache derrière ? Ensuite, une après l’autre, chaque femme a retiré son masque et a été affirmée par les autres femmes.

    Cet exercice a été répété en Colombie avec Heggen et Elizabeth Soto Albrecht des États-Unis comme animatrices de l’atelier. Martha Lucía Gómez et Olga Beatriz Londoño de Colombie témoignent avec du recul: “ la dynamique des masques nous a aidées à rencontrer notre intérieur et à faire face à la réalité que nous renions souvent. Nous avons été mises au défi de guérir au lieu de camoufler notre douleur et de vivre nos vies et nos relations en transparence. »

    Suite aux ateliers au Guatemala et en Colombie, les participantes de 12 pays ont rapporté 1,500 manuels à leurs églises locales et communautés et animent maintenant des ateliers. Phyllis Groff, missionnaire de l’Eastern Mennonite Missions (Missions Mennonites de l’Est) au Guatemala est en train de traduire le manuel en Kekchi.

    Linda Shelly, Mennonite Mission Network (Réseau Mission Mennonite), a assisté MW USA dans leur collaboration avec le mouvement des Théologiennes Anabaptistes d’Amérique Latine, le groupe d’accueil des ateliers d’Amérique Centrale et d’Amérique du Sud. Olga Piedrasanta s’est occupée de la coordination au Guatemala, Ofelia Garcia de celle du Mexique, Alix Lozano de la Colombie, et Lizette Miranda est en train de planifier celui en Bolivie. Manjula Raul a présidé le comité d’accueil en Inde. Au Népal, la coordination des séminaires a été effectuée par Tansen Mission Hospital (sHôpital Mission de Tansen) et United Mission to Nepal (Mission Unie pour le Népal). Les dépenses de MW USA ont été financées par des dons spécialement affectés et des subventions.

    Des idées, une énergie et de l’amour ont fleuri d’un pays à l’autre. Heggen dit : « Nous savons que partager et apprendre ensemble nous rend plus fortes. »

    Mennonite Women USA

  • Le 18 janvier 2014, notre sœur Leonor de Méndez s’est éteinte dans la paix du Seigneur. Cette dirigeante latino-américaine du Guatemala a servi au sein du Comité Exécutif de la Conférence Mennonite Mondiale dans les années 1990. Dans l’article ci-dessous, elle nous laisse quelques récits de son expérience avec la Conférence Mennonite Mondiale. Notre prière est que Dieu continue de mobiliser des femmes latino-américaines pour servir la communauté mondiale et ainsi perpétuer son héritage. – César García

    « C’est ici que vous allez prêcher », a dit la dame qui était venue nous chercher, Mario et moi, à l’aéroport. Elle pointait du doigt le stade de Winnipeg.

    Quand j’ai reçu l’invitation de prêcher au Rassemblement de la Conférence Mennonite Mondiale en 1990, je n’avais aucune idée de l’ampleur de l’événement. Je pensais qu’il y aurait environ 300 personnes. Mon expérience pastorale ne m’avait pas préparée pour un auditoire de 10 000 personnes. Cependant, j’ai été remplie de confiance à la pensée que ces personnes, quoique de cultures, de races et de langues différentes, étaient unies avec nous par la foi et l’amour pour Jésus.

    Linda Shelly a fait une traduction formidable de mon sermon de l’espagnol à l’anglais. Je ne sais pas comment j’ai fait. Ce que je sais, c’est que je n’ai pas seulement prêché, mais j’ai aussi parlé de ma vie. J’ai en effet ressenti le besoin de m’ouvrir à tous ces gens pour lesquels j’avais prié sans jamais les connaître. C’était ma première rencontre avec l’Église mennonite mondiale, une grande foule avec laquelle nous partagions Christ. La foule écoutait attentivement.

    Je garde aussi dans mes souvenirs et mes prières Jack et Irene Suderman qui nous ont accueillis dans leur maison de Steinbach et nous ont témoigné leur chaleureuse affection mennonite. Je transmets à tous mon amour sans fin et mes encouragements.

    « On se reverra en Inde » est la formule que j’ai entendu souvent.

    Le 12e rassemblement en 1990 s’est terminé avec le repas du Seigneur. Il y a eu un moment durant ce culte où j’ai senti le Saint-Esprit à l’œuvre pour nous unir parfaitement dans notre diversité. J’ai eu aussi la conviction que notre communauté mennonite au Guatemala n’était pas seule dans son travail pour Dieu, que nous faisions partie de quelque chose, de quelqu’Un. Ce sentiment d’appartenance subsiste encore en nous.

    Un Rassemblement est une grande rencontre après laquelle nous retournons tous à la maison pour poursuivre notre mission, mais nous continuons à espérer que nous nous rencontrerons à nouveau pour ressourcer la vision et la communion.

    Mon expérience suivante a eu lieu à Porto Rico où j’ai eu l’honneur d’être élue membre du Comité Exécutif de la Conférence Mennonite Mondiale. Cette nomination était importante pour les femmes de l’Amérique centrale. C’était la première fois qu’une femme centraméricaine allait représenter l’Amérique latine au sein du Comité Exécutif de la CMM. Pouvons-nous considérer ma participation au 12e Rassemblement comme un signe que les fonctions sacerdotales et pastorales s’ouvraient aux femmes?

    Des contrastes déchirants. Avant le 13e Rassemblement en Inde, le programme comprenait un voyage en Afrique avec des arrêts aux États-Unis, en Europe et au Brésil. Ê cette époque, au moment où je visitais une ville européenne, j’ai été confrontée au grand contraste économique entre les villes européennes et la ville de Calcutta et quelques villes de l’Amérique centrale. Je ne comprends toujours pas le mystère de la souffrance humaine. Pourquoi les êtres humains ne peuvent-ils pas tous vivre dans l’égalité et la dignité?

    Une chose est certaine. Ceux et celles qui vivent dans l’abondance comme ceux et celles qui vivent dans l’adversité sont appelés à suivre fidèlement Christ par le Saint-Esprit et de mettre en pratique, de manière extraordinaire, notre vocation en tant qu’Église de Jésus-Christ.

    Quand j’ai quitté le Guatemala pour aller au Canada, en Europe, en Afrique et en Inde, j’avais en tête l’image de ma petite communauté mennonite et de mon rôle dans le ministère. L’Église de notre Seigneur transcende ce que nos yeux voient et ce que nos mains touchent. Elle transcende les frontières de la race, de la langue et de la culture. Dieu construit le corps de Christ dans toutes les nations et nous faisons partie du plan divin.

    Leonor de Méndez, Guatemala

    Leonor de Méndez et Milka Rindzinski Gulla. Leonor aimait dire que Milka était sa voix et ses oreilles aux réunions de la CMM. Leonor ne parlait ni ne comprenait l’anglais, elles s’assoyaient donc toujours l’une à côté de l’autre.

  • L’inégalité économique : Explorer notre engagement commun pour le shalom

    Un des engagements de notre communion mondiale d’églises anabaptistes consiste à travailler au shalom. Nous croyons à l’engagement pour la justice et au partage de nos ressources, qu’elles soient matérielles, financières ou spirituelles. Pourtant, à cause de notre immense diversité, notre engagement prend différentes formes. Dans le numéro d’avril 2014, les responsables de notre communion analysent la manière dont les anabaptistes abordent la question de l’inégalité économique, et comment nous, en tant que disciples du Christ en quête du shalom, essayons de réduire les écarts de richesse dans nos communautés.

    Une mission modelée sur le Christ

    L’encyclopédie définit ‘l’inégalité économique’ comme la différence entre individus et populations dans la distribution de leurs possessions, leur richesse ou leur revenu. Le terme se réfère généralement à l’inégalité entre individus et groupes au sein d’une société. Cependant, on peut affirmer que l’inégalité économique n’est pas un hasard. En fait, elle est le résultat de la cupidité et de l’égoïsme humains.

    Quelles que soient ses origines, l’inégalité économique est réelle. En Inde, cette inégalité est fortement enracinée dans la société, et une grande partie de la population en souffre profondément.

    Il n’y a pas de réponse facile à la question de savoir pourquoi la majorité souffre de l’inégalité économique. Nous n’avons que quelques théories. Bien sûr, les facteurs varient selon le lieu, l’époque et le pays. Un facteur peut être déterminant à un endroit et pas ailleurs.

    Néanmoins, la réalité est qu’aujourd’hui, à cause de l’inégalité économique, beaucoup de personnes sont dans une situation désespérée : pas de logement, faim et pauvreté, pas d’accès à l’éducation et aux soins médicaux. Ceux qui sont dans ces situations n’ont pas les mêmes privilèges que les plus aisés, mais souvent les plus riches ne les remarquent même pas. Les riches deviennent plus riches, les pauvres deviennent plus pauvres. L’écart se creuse à un rythme alarmant.

    La Bible mentionne très souvent l’inégalité économique et l’écart entre les riches et les pauvres. Dans l’Ancien Testament, Dieu crée un monde parfait et dit aux êtres humains de maintenir une société équilibrée et juste dans ce monde (Gn 1/10, 12, 18, 21, 25). Pourtant, ils se rebellent contre Dieu et sa volonté, et le péché est entré dans le monde (Gn 3/13-19). Le meurtre de Caïn dans Genèse 4 montre comment le péché introduit misère et injustice dans l’histoire humaine, misère et injustice qui se transmettent de génération en génération jusqu’à ce jour.

    La pauvreté dresse son hideuse tête dans l’Ancien Testament. Comme il y aura toujours des pauvres (Dt 5/11), Dieu ordonne à son peuple d’être généreux. L’A.T. nous rappelle que Dieu se préoccupe du sort des pauvres. Ne pas suivre ses commandements concernant les pauvres, déclenche sa colère sur nous (Ez 16/48-50 ; Es 1/16-25).

    Le Nouveau Testament souligne que Dieu se soucie des inégalités et commande de prendre soin des pauvres et des opprimés. Jésus lui-même s’est identifié à eux quand il a dit : « Le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête » (Mt 8/20). Il a choisi d’exercer son ministère envers les gens ordinaires, pauvres, opprimés, malades (Lc 4/18-19). Il a dit au jeune homme [riche] de le suivre en renonçant à ses biens en faveur des pauvres (Mt 19/21 ). Il a chassé les changeurs du temple et a condamné leur cupidité et leur hypocrisie (Mc 11/15-17). Les exemples abondent. De toute évidence, le ministère terrestre de Christ a consisté en partie à contester les normes de la société et à souligner ses injustices.

    L’Église primitive fournit peut-être le meilleur exemple de ce genre de pratique : une vie dévouée à la justice et à l’égalité entre les personnes. Dans Actes 2/42-47, l’Église primitive est décrite comme un lieu où les biens et les ressources sont partagés équitablement, où les repas sont des occasions de communion fraternelle et de compassion, et où la croissance spirituelle n’avait d’égale que la satisfaction des besoins matériels.

    Notre patrimoine anabaptiste nous conduit (Frères en Christ ou mennonites) à nous sentir responsables d’aider les pauvres et les démunis. Au début du mouvement anabaptiste, les croyants pratiquaient l’obéissance dans le domaine financier. Au XIXe siècle, H.B. Musser, responsable Frères en Christ a déclaré : « Je pense qu’il est de notre (l’Église) devoir de nous soutenir mutuellement lorsque nous subissons des pertes […] Je pense que c’est notre devoir, car l’Écriture dit : ‘Portez le fardeau les uns des autres’ ». Notre héritage anabaptiste nous enseigne clairement – en accord avec l’Écriture – que l’Église a un rôle vital à jouer pour réduire l’écart entre les riches et les pauvres et qu’elle doit travailler à la justice et à l’égalité dans la société.

    Quel est ce rôle ? La Bible nous dit que l’Église devrait être le sel de la terre et la lumière du monde (Mt 5/13-16). Elle doit prendre soin des veuves et des orphelins (Jq 1/27). Elle devrait chercher la transformation, non seulement des personnes, mais des structures injustes et oppressives de la société elle-même. En fait, comme l’Église nourrit la foi des croyants, les croyants à leur tour travaillent à la justice dans leurs propres vies, leurs familles et la société en général. Bien qu’elle rencontre des difficultés, l’Église doit toujours être cette voix qui rappelle à la société que Dieu se préoccupe de la justice et de l’honnêteté.

    Les Frères en Christ d’Odisha (Inde), tentent de contribuer à la justice et à l’égalité de deux manières. D’abord, nous enseignons la Parole de Dieu. Ensuite, nous entreprenons des projets dans des domaines tels que l’éducation, la création de revenus, la santé et l’hygiène, l’amélioration de l’agriculture, l’aide d’urgence et la réhabilitation. Notre objectif à long terme est d’améliorer les conditions socio- économiques dans notre région.

    Nous avons un projet spécifique parmi les castes et tribus répertoriées (intouchables et tribus aborigènes) dans les huit districts de l’État d’Odisha. Ces deux groupes sont les plus pauvres de la société indienne, et l’ont toujours été. Beaucoup d’entre eux vivent au jour le jour. Ils ont de faibles revenus, ils ne peuvent souvent prendre qu’un repas par jour. Nous encourageons les membres de notre communauté à partager le fardeau de ces personnes. Bien sûr, ce n’est pas facile de contribuer à l’équilibre, à l’égalité et à la justice ; c’est un long processus. Pourtant, nous persévérons, nous confiant en l’Esprit pour nous donner force et puissance.

    Notre mission est de refléter celle de notre Seigneur Jésus-Christ : les pauvres ont très peu de biens, mais ils sont riches en esprit, en foi, en œuvres et en actes (Jq 2/5). Le Christ lui-même a donné l’exemple de servir les autres et de rechercher la justice, lui qui, malgré ses richesses est devenu pauvre pour nous faire riches. (2 Co 8/09).

    Bijoy K. Roul est coordinateur de l’Asie du Sud pour les Frères en Christ d’Odisha (Inde).