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  • La Ceiba, Honduras – Après des décennies de malentendus et peu de collaboration, l’Organización Cristiana Amor Viviente et l’Iglesia Evangelica Menonita Hondureña (IEMH), les deux plus grands groupes anabaptistes du Honduras, se sont publiquement réconciliés et ont décidé d’améliorer leurs relations. Elles sont toutes deux membres de la CMM.

    En août 2013, les responsables des deux groupes se sont rencontrés avec d’autres responsables d’églises du monde entier lors de la Conférence sur le Saint-Esprit dans la Mission à Changi Cove (Singapour). Elle était organisée par l’International Missions Association (IMA), qui compte environ 21 missions anabaptistes engagées dans la prière, le soutien mutuel et le partenariat. Beaucoup sont membres de la CMM.

    Lorsque les participants s’assemblèrent pour partager la Cène, Carlos Marín Montoya, président de Amor Viviente, demanda publiquement pardon à Adalid Romero, président de l’IEMH, pour « tous les torts que nous vous avons causés dans le passé ».

    « Frère, tu es pardonné », a répondu Adalid Romero, et les deux groupes ont décidé d’agir dans le sens du pardon et du soutien mutuels, de la fraternité et de la collaboration.

    Ê partir de là, les relations se sont intensifiées, et les responsables des deux groupes prennent des mesures concrètes pour encourager la communion à tous les niveaux dans l’Église. En juillet 2014, Carlos Marín Montoya a accepté l’invitation à assister à l’assemblée annuelle de l’IEMH à La Ceiba.

    « J’ai été invité à donner une série de conférences pour des pasteurs et des responsables du pays », a déclaré Carlos Marín. « Adalid et moi avons parlé de ce qui s’était passé à Singapour, et notre témoignage les a impressionnés. Ils nous aideront à marcher ensemble et à oublier le passé. »

    Bien que les deux églises n’aient jamais eu de gros conflits, des tensions existaient depuis les années 1970.

    L’IEMH a été créée en 1950 grâce au travail de missionnaires envoyés par Eastern Mennonite Missions (EMM), une mission de la Lancaster Conference of Mennonite Church USA, membre de la CMM. L’IEMH a commencé dans la ville de Trujillo, un port maritime à deux ou trois heures de la ville la plus proche, La Ceiba, et a travaillé principalement pour aider les paysans pauvres de la région.

    Amor Viviente a été créé dans les années 1970 par les missionnaires de EMM, Ed et Gloria King, qui se sont surtout tournés vers jeunes drogués et alcooliques. C’est devenu un mouvement charismatique faisant rapidement des disciples, qui s’est propagé dans tout le Honduras.

    – Chris Fretz, adapté d’un communiqué de presse de l’EMM

  • Pimpimso, Ghana – Une réconciliation a eu lieu dans l’Église Mennonite du Ghana (GMC) lors de sa 49e conférence annuelle, les 10 et 11 octobre 2014, à l’église de Pimpimso, une paroisse nouvellement implantée par la GMC dans le district de Somanya.

    Le rapprochement s’est produit entre les églises du nord du Ghana et le reste de la GMC. Les églises du nord s’étaient retirés de la GMC il y a quelques années, et avaient récemment exprimé leur désir de s’y joindre à nouveau.

    La réconciliation a eu lieu le 11 octobre, lorsque le comité exécutif de la GMC a rencontré les représentants des assemblées du nord. Comme celles-ci souhaitaient rejoindre la GMC et que la GMC le désirait aussi, la réunion a été brève et la discussion a surtout porté sur le processus. Il a été convenu que les paroisses du nord écriraient une lettre demandant le rattachement à la GMC. Une fois la lettre reçue, une réunion formaliserait la nouvelle situation.

    Une des difficultés qui subsistent est de clarifier le nombre d’assemblées faisant partie du groupe nord. Lorsque ce groupe s’est séparé de la GMC, il était constitué d’environ neuf assemblées. Mais certaines d’entre elles ont récemment quitté l’Église mennonite en raison de l’influence d’un prophète de la région. Selon l’estimation actuelle il reste entre 4 et 6 paroisses [mennonites] dans le nord.

    La GMC est constituée de 28 paroisses d’environ 5 000 membres baptisés. La GMC est membre de la CMM.

    – D’après un rapport de Wes Bergen

  • Bogotá (Colombie) – « Nous voulons nous unir à nos frères et sœurs en Occident et en Ukraine pour demander un accord diplomatique et négocié pour le conflit dans l’est de l’Ukraine. »

    « Ce conflit ne peut pas se résoudre par la violence. L’OTAN et la Russie sont tous deux trop puissants pour être défaits par des moyens militaires. En d’autres mots, une “solution” militaire comporte un prix à payer beaucoup trop élevé pour les deux côtés. »

    Cet appel a été lancé le 5 février 2015 par l’Union des chrétiens évangéliques baptistes russes aux « chers amis en Christ, principalement de l’Amérique du Nord ».

    La lettre exprime une préoccupation particulière à l’égard de la « Loi sur le soutien à la liberté de l’Ukraine » signée le 18 décembre par les États-Unis qui peut entraîner « une importante escalade militaire. »

    « La société russe est loin d’être parfaite » spécifie la lettre. « Priez pour nous. »

    La Conférence Mennonite Mondiale a envoyé à l’Église russe l’assurance de nos prières et de notre solidarité.

    La CMM envoie également une lettre à ses 102 Églises membres, leur demandant de prier pour l’Église en Russie et de saisir toutes les occasions qui se présentent pour demander aux dirigeants politiques de considérer d’autres options que celle militaire en Ukraine.

    Communiqué de la CMM

  • Musoma, Tanzanie – Joram Mbeba, évêque mennonite de Kanisa la Mennonite Tanzania (Église mennonite de Tanzanie), est décédé le 22 novembre 2014 à 84 ans.

    Après avoir achevé des études de premier et de deuxième cycle aux États-Unis, il est retourné en Tanzanie pour travailler dans l’enseignement et dans l’administration scolaire jusqu’à sa retraite en 1985. De 1985 à 1990, il a été secrétaire général dans le diocèse du Mara Sud de l’Église mennonite de Tanzanie et a été consacré évêque en 1990. Il a pris sa retraite en 1999.

    De 1990 à 2003, il a fait partie du Comité Exécutif de la CMM en tant que représentant de l’Afrique anglophone.

    Il laisse son épouse, Ludia Mbeba, deux filles et plusieurs petits-enfants.

  • Hokkaido, Japon/Elkhart, États-Unis – Les mennonites japonais ont publié une déclaration réaffirmant leur position contre la guerre, en réaction à une proposition de modification de l’interdiction de faire la guerre à l’extérieur des frontières du Japon.

    La protestation, publiée en septembre 2014, est une réponse à la décision de juillet du Cabinet du Gouvernement japonais de réinterpréter sa constitution de 1947 concernant le pacifisme d’après-guerre, qui limite l’utilisation de la force à la défense du Japon, et qui lui permettrait d’entreprendre une action offensive à l’extérieur de ses frontières pour défendre des alliés ‘proches’.

    Une déclaration envoyée par le Centre missionnaire pour la Paix de la Nihon Menonaito Kirisuto Kyokai Kyogikai (l’union d’églises mennonites de Hokkaido – Japon) s’élève contre ce changement. Adressée à l’administration du Premier ministre japonais Shinzo Abe, elle présente la position chrétienne sur la paix et exhorte le gouvernement à reconsidérer sa récente décision. Le gouvernement n’a pas répondu.

    En mai 2013, quatorze responsables mennonites et Frères en Christ du Japon avaient déjà lancé un appel contre cette proposition.

    Les mennonites d’Hokkaido font connaître leurs convictions dans les milieux chrétiens et les autres, et encouragent chacun à faire de même. Yukari Kaga, le pasteur de l’assemblée mennonite d’Obihiro, membre du conseil du Centre missionnaire pour la Paix, a déclaré que, contrairement aux grandes dénominations, leur petite association est unie par la conviction que « la paix de Jésus est un élément fondamental de la foi ».

    Ê la suite de la controverse à propos de la guerre, les jeunes aussi s’expriment et prennent position, devenant conscients des questions de liberté d’expression et de libre échange des idées. « Ils écrivent pour le journal de l’école à propos de ce qu’ils perçoivent comme étrange, et leurs commentaires sont lus par l’ensemble des étudiants », a déclaré Yasuko Momono, professeur de lycée, membre de l’église mennonite Furano Nozomi et du conseil du Centre pour la Paix.

    La position antérieure du gouvernement japonais était née de sa décision, après la Seconde Guerre mondiale, de ne plus déclarer de guerre et de ne soutenir que des opérations militaires nationales limitées. Certains politiciens et citoyens japonais veulent que ces restrictions soient levées, ayant peur de l’agression de pays voisins d’Asie du Nord.

    – Adapté d’un communiqué de presse de Mennonite Mission Network rédigé par Wil LaVeist

  • Akron, Pennsylvanie États-Unis – Quand des milliers d’anabaptistes de partout dans le monde arriveront à Harrisburg en Pennsylvanie en juillet prochain, ils recevront chacun un sac fait à la main à partir de tissus recyclés, confectionnés par le Centre des ressources matérielles (MRC) du Comité central mennonite (MCC). Comme l’enthousiasme pour ces sacs croît, les tissus proviennent d’endroits plutôt surprenants.

    Après avoir assisté au Rassemblement de 2009 au Paraguay, le personnel du Centre des ressources matérielles a proposé de confectionner les sacs-événement de Pennsylvania 2015. Les sacs sont faits à partir de tissus et de cravates donnés selon le modèle qu’utilise le MCC pour les trousses scolaires qui sont distribuées partout dans le monde à des enfants réfugiés.

    Ê Krefeld en Allemagne, ville où des tisserands de soie mennonites se sont installés il y a des siècles, des enfants ont utilisé des cravates de soie pour des activités à la convention des églises mennonites allemandes. Or, il y plusieurs générations, des immigrants de Krefeld ont été parmi les premiers colons en Pennsylvanie. Aussitôt que le rapport s’est fait, les organisateurs de la convention ont spontanément décidé de donner les 250 cravates pour la confection des sacs du Rassemblement.

    Le ministre Koo Jin Joo, un diplomate sud-coréen à l’ONU, a visité le Centre des ressources matérielles (MRC) lors d’un voyage dans le comté de Lancaster en Pennsylvanie. Il a été impressionné par leur créativité dans le recyclage des articles. Ê son retour à la maison, il a parlé de la salle de couture du MRC aux membres de son personnel : « Il y avait une grand-mère au Centre qui a dit qu’elle avait besoin de milliers de cravates pour faire les bandoulières des sacs qu’ils sont en train de coudre [pour la Conférence Mennonite Mondiale] l’été prochain. » Il a demandé aux diplomates et au personnel d’aider. En quelques semaines, il recueillait 34 cravates pour ce projet.

    Les bénévoles du MRC ont travaillé fort. Ê la première semaine de janvier, 8 000 sacs étaient confectionnés et les bénévoles s’enlignaient pour terminer le reste dans quelques mois. Non seulement les sacs sont faits à partir de matériau recyclé, rapporte Liesa Unger, organisatrice de PA 2015, mais ils auront aussi un autre usage après le Rassemblement. Les participants pourront rendre leur sac au MCC pour de futures trousses scolaires, permettant ainsi d’en faire un sac entièrement recyclé et recyclable.

    Emily Ralph

    Le ministre Koo offre des cravates à Doug Hostetter, directeur du bureau du MCC à l’ONU. Photo par JeaHyun Nham

    Liesa Unger avec Mary Martin, bénévole au Centre des ressources matérielles.

  • Bogotá (Colombie) – « Priez, priez avec ferveur que Dieu nous accorde sa faveur et que mon cas devienne une porte que plusieurs jeunes pourront aussi emprunter. » Reinaldo Aguirre, Colombien, a imploré l’église tout au long des trois années d’impasses administratives. Objecteur de conscience qui refuse d’accomplir le service militaire obligatoire de la Colombie, ce jeune homme de la banlieue de Bogota a décidé qu’en tant que chrétien, il ne peut pas tuer.

    Reinaldo s’est déclaré lui-même objecteur de conscience auprès de la base militaire de sa région où on lui a répondu qu’ils n’étaient pas outillés pour traiter sa demande. Sans son carnet militaire comme attestation ou exemption de service, il était impossible pour Reinaldo d’obtenir un travail ou un diplôme universitaire. Chaque jour, il faisait face au risque d’être détenu arbitrairement par l’armée colombienne. Après sept revendications du statut d’objecteur de conscience et trois années sans réponse, Reinaldo a finalement décidé de plaider sa cause au tribunal.

    Ce jeune homme de 20 ans, qui fréquente une église pentecôtiste, a entendu parler de l’objection de conscience dans une série d’ateliers avec l’église mennonite. Reinaldo maintient que « dans la tradition chrétienne, on s’oppose au service militaire ou armé parce que c’est incompatible avec les enseignements et la vie de Jésus-Christ. Nous, qui avons accepté la seigneurie de Jésus-Christ dans nos vies, devons être d’une loyauté absolue non pas envers une nation ou un gouvernement, mais envers le Fils de Dieu qui nous a enseigné d’aimer nos ennemis, de faire du bien à ceux qui nous haïssent et de prier pour ceux qui nous maltraitent. »

    Ê la fin de janvier 2015, la porte s’est ouverte pour Reinaldo. Dans un règlement historique, le tribunal constitutionnel colombien a ordonné à l’armée de délivrer le carnet de Reinaldo dans les 48 heures, affirmant que ses droits au travail, à l’éducation et à la foi avaient été violés par l’absence de réponse à sa demande de statut d’objecteur de conscience.

    Ê propos de cette décision historique, Jenny Neme, directrice de Justapaz, commente : « Cette décision du tribunal contient également des éléments nouveaux et importants pour les objecteurs de conscience. Le tribunal a ordonné à l’armée d’assigner la responsabilité du traitement des demandes d’objection de conscience à ceux qui sont en charge du recrutement, et l’interdiction de refuser des demandes d’exemption. Il a établi également un calendrier strict pour traiter lesdites demandes. »

    Ê chaque étape du parcours de Reinaldo, Justapaz était là, prodiguant des conseils juridiques et laissant savoir au jeune homme qu’il n’était pas seul. Cet accompagnement est désormais une deuxième nature de l’organisation. Selon Jack Suderman, secrétaire de la Commission Paix de la Conférence Mennonite Mondiale, « ce jugement du tribunal est le fruit de 26 années d’efforts institutionnels soutenus, planifiés, budgétisés, acharnés et tenaces de l’Église mennonite colombienne et de ses institutions. »

    « Il est nécessaire, cependant, de continuer à défendre ces droits », dit Jenny Neme, exprimant ainsi le soutien indéfectible de Justapaz à l’objection de conscience. « Le fait que l’armée soit responsable de traiter les demandes d’objection de conscience doit être révisé. Sur le plan éthique, un organe militaire ne peut pas approuver ou désapprouver la décision d’une personne qui, suivant sa conscience, n’adhère pas à la logique militaire. Nous devons continuer d’insister pour que le Congrès de la République légifère ces droits et élimine tous les obstacles à leur reconnaissance. Finalement, l’État colombien doit réviser la pertinence de sa structure militaire dans un pays qui est presque rendu à la phase post-conflit. »

    Quant à Reinaldo, il est optimiste. « Je veux remercier Dieu pour cette décision favorable du tribunal, pas seulement pour moi, mais pour tous les jeunes hommes en Colombie qui croient en la paix et au droit à l’objection de conscience. C’est une porte qui s’ouvre pour plusieurs. Nous allons la franchir, nous la franchissons déjà. »

    Article par Anna Vogt

  • Kingston, Jamaïque – Une consultation s’est tenue à Kingston du 8 au10 janvier avec des représentants de six églises, de différentes traditions, qui pratiquent le baptême des croyants. Ils ont communiqué leurs compréhensions et leurs pratiques du baptême et ils ont examiné l’évolution de leur pensée à la lumière de la convergence théologique émergente sur le baptême et des rencontres œcuméniques qui se développent depuis les 30 dernières années.

    C’est la première fois qu’une telle rencontre avait lieu. Elle représente par le fait même un moment historique dans la vie de ces églises.

    Les baptistes, l’Église des Frères, les Églises du Christ, l’Église des disciples du Christ, les mennonites et les pentecôtistes figuraient parmi les traditions représentées. Les 18 participants provenaient de la Jamaïque, du Kenya, de l’Allemagne, du Paraguay, de la Suisse, du Royaume-Uni et des États-Unis.

    Fernando Enns de l’Allemagne, Alfred Neufeld du Paraguay et Rebecca Osiro du Kenya étaient les représentants mennonites. Cliquez ici pour la liste complète des participants.

    L’initiative de cette consultation est le fruit de la rencontre annuelle des secrétaires des communions chrétiennes mondiales de 2012, lors de laquelle il y avait eu une réflexion nouvelle et des ententes officielles sur la reconnaissance mutuelle du baptême entre les Églises qui pratiquent le « baptême des enfants » et celles qui pratiquent le « baptême des croyants ».

    Ê l’ordre du jour de la consultation, il y avait des présentations de chaque tradition sur l’enseignement et les pratiques du baptême du passé et d’aujourd’hui avec une attention toute particulière sur l’évolution de leur compréhension. Un représentant de la Commission de foi et constitution du Conseil œcuménique des Églises (COE) était également présent pour apporter une perspective plus large de la question du baptême au sein du mouvement œcuménique.

    Les temps forts de la consultation, selon un rapport de la rencontre, ont été :

    • la gratitude pour l’occasion d’avoir une réflexion ouverte et honnête entre les participants sur le sens, la pratique et les compréhensions communes du baptême;
    • de nommer le potentiel trouvé dans la métaphore « être en chemin » pour illustrer la vie chrétienne avec différentes formes et expressions d’initiation et de confession, mais avec un appel similaire au discipulat;
    • l’importance de comprendre le Saint Esprit comme source aussi bien de notre diversité que de notre unité en Christ;
    • le besoin de réexaminer le langage du sacrement, de l’ordonnance, du signe et du symbole en tant que moyens de reconnaître Dieu comme le principal acteur du baptême;
    • le besoin de reconnaître la continuité entre l’accueil œcuménique des autres traditions comme église et les pratiques qui caractérisent chaque tradition comme une expression exceptionnelle du corps de Christ.

    Le texte intégral du rapport de la rencontre sera échangé à la fois avec la conférence des secrétaires des communions chrétiennes mondiales et avec la Commission de foi et constitution du COE avec l’espoir qu’il contribuera à l’avancement de la reconnaissance mutuelle du baptême et de l’unité chrétienne.

  • Almere, Pays-Bas – Il y a environ 30 ans, la Comité de mission mennonite des Pays-Bas (DZR) qui était exclusivement orienté vers des pays outre-mer, a mis sur pied un projet missionnaire sur son propre territoire. Une prise de conscience de la sécularisation croissante de la société néerlandaise est à l’origine de cette décision

    Le projet a débuté dans une nouvelle ville nommée Almere, construite à l’origine pour répondre aux problèmes de logement dans Amsterdam et les environs. Le DZR a fondé une maison d’accueil dans un quartier près du centre en développement d’Almere. Ce centre de jour, appelé Inloophuis de Ruimte, avait l’objectif d’être un centre accueillant aux portes grand ouvertes.

    Ce devait être un endroit où les gens pouvaient aisément et véritablement se rencontrer – pas une tâche aisée dans un ville comme Almere où tout le monde est relativement un nouvel « immigrant ». Ê Inloophuis de Ruimte, ces simples moments de rencontre sont élevés au statut d’espaces sacrés où l’Esprit travaille.

    Le DZR a intentionnellement choisi d’ouvrir un centre de jour au lieu de poursuivre un programme d’évangélisation avec des méthodes plus traditionnelles. D’une part, le centre est un programme de sensibilisation, d’autre part, il est une expérience d’apprentissage pour les mennonites néerlandais afin d’outiller les assemblées mennonites pour être en relation avec le « monde » qui les entoure.

    Au mois de novembre 2014, ce joyeux anniversaire a été commémoré par une conférence qui voulait jeter un regard à la fois reconnaissant et critique sur les 25 dernières années, et regarder vers l’avant avec espoir.

    Il n’y avait pas que des mennonites néerlandais à la conférence, mais également des travailleurs de centres de mission urbaine et d’agences locales de santé et de services sociaux ainsi que des membres d’églises d’autres confessions.

    Dans une première présentation, Stuart Murray, théologien anabaptiste du Royaume-Uni, a esquissé la position évolutive des églises dans la société – changer la position d’être en marge plutôt qu’au centre. Il a encouragé les églises à faire preuve d’une plus grande volonté à s’associer avec les autres au lieu d’agir indépendamment ou d’essayer de tout contrôler.

    Les églises doivent également avoir une idée claire de leur motivation : un engagement social valable en lui-même et non une couverture pour essayer de convertir les gens. Finalement, les églises devraient être davantage explicites à propos de leur fondement chrétien et des convictions qui sous-tendent leurs activités.

    Il a encouragé les agences et les conseils locaux à se débarrasser de leurs suspicions et d’accueillir les églises comme des partenaires d’initiatives qui rencontrent des besoins sociaux et qui s’engagent efficacement dans la collectivité.

    Les partenaires séculiers, dit-il, devraient accepter que les chrétiens soient motivés par leur foi et qu’ils n’aient pas à la cacher ou s’en excuser, cependant cela ne signifie pas que les chrétiens utiliseront leurs activités comme un prétexte pour faire du prosélytisme.

    Dans la seconde présentation, Andries Baart a insisté sur l’approche « être une présence » pratiquée dans le travail de mission urbaine aux Pays-Bas. Avec cette approche, dit-il, l’accent est mis sur l’importance de cultiver des relations bienveillantes et non sur la résolution de problème. « Essayez de rester près des gens, concentrez-vous toujours sur les personnes et ne les écartez jamais », a-t-il maintenu.

    Baart a aussi invoqué l’apparente vulnérabilité des femmes et des hommes dans la société. Il a proposé que le système de santé agisse d’une manière adaptée et relationnelle en tout temps pendant que les intervenants et les bénéficiaires maintiennent le dialogue sur leurs soins.

    La conférence a attiré principalement deux groupes de visiteurs : des personnes affiliées et non affiliées à une église telles que des travailleurs sociaux et des travailleurs en soins de santé.

    D’un article par Gerrit Jan Romeijn