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  • Comment t’es-tu intéressé à la vie de l’Église ?

    J’ai grandi à Lancaster (Pennsylvanie, États-Unis), et ma famille était très engagée dans l’assemblée locale. Mes parents se sont donnés sans relâche pour la paroisse, de l’école du dimanche au travail de concierges.

    Mon oncle Nevin a été missionnaire dans l’actuelle Tanzanie. Les histoires qu’il racontait quand il rentrait ont été mon introduction à l’Église mondiale. C’est de là que vient mon intérêt pour le corps du Christ du monde entier.

    Peux-tu décrire ton appel au ministère ?

    Mon appel principal est le ministère pastoral. Mais au fil des années, j’ai combiné le ministère pastoral avec le travail d’éducation théologique et le milieu universitaire. Cela a été enrichissant.

    Quelles ont été tes responsabilités ?

    J’ai fait mes études à Goshen College (Indiana), puis au Princeton Theological Seminary (New Jersey) et à Union Theological Seminary à Richmond, (Virginie).

    J’ai donné des cours bibliques à Sommit Hills Mennonite Academy à San Juan (Puerto Rico), des séminaires de résolution des conflits au London Mennonite Centre (Grande-Bretagne), et été président du Anabaptist Mennonite biblical Seminary à Elkhart (Indiana). J’ai aussi été pasteur d’une petite paroisse dans le Vermont.

    Quel est ton ministère actuel ?

    Après m’être retiré de la présidence du séminaire, je suis retourné au ministère pastoral, dans ma propre paroisse, Prairie Street Mennonite, une assemblée multiraciale d’Elkhart.

    C’est une bonne expérience pour moi : être berger, et apprendre à vivre dans une communauté stable. Je suis très heureux de cette fonction dans ce contexte.

    Quel engagement as-tu eu dans la CMM jusque là ?

    En 2003, Mennonite Church USA m’a demandé de représenter l’Amérique du Nord dans le comité de la CMM chargé de produire ce qui est devenu nos sept Convictions Communes. Je suis allé au Zimbabwe pour travailler avec un groupe d’universitaires et de pasteurs pour lire et analyser 34 confessions de foi de divers groupes de la CMM. Nous avons regroupé les idées essentielles qui forment l’identité de notre famille spirituelle mondiale.

    Comment es-tu devenu président de la CMM ?

    Il y a quelques années, le comité de recherche chargé de trouver un successeur à Danisa Ndlovu (Zimbabwe) m’a demandé si j’acceptais d’être candidat.

    Au début, j’ai résisté. Comme nous l’avions fait auparavant, ma femme Ellen et moi avons consulté un groupe de chrétiens qui nous connaissaient et savaient que nous nous intéressions à l’église locale comme à l’église mondiale. Nous leur avons demandé de prier avec nous et de nous aider

    dans le processus de discernement. Ils m’ont encouragé à être candidat, sentant que cette nouvelle orientation était la volonté de Dieu.

    Que fait le président de la CMM ?

    Mon rôle n’est pas la gestion, mais la gouvernance. Nous avons un secrétaire général, très compétent, César García. Je suis bénévole, je préside le Comité Exécutif de la CMM et le Conseil Général, deux groupes qui nous aident à travailler pour l’Église mondiale.

    Je rencontre les autres cadres de la CMM – la vice-présidente et le trésorier –tous les mois (via Skype) et face-à-face deux ou trois fois par an.

    Ce que je préfère, c’est visiter les églises membres de la CMM dans le monde entier. J’ai l’intention de me rendre dans les assemblées locales de divers pays, d’apprendre à connaître les responsables et de les écouter.

    Je vois mon rôle avec la CMM en tant que pasteur : avoir les oreilles et les yeux ouverts pour l’Église mondiale et contribuer à développer sa vision.

    Et quelle est ta vision pour la CMM ?

    Le cœur de notre ministère est la réconciliation. Je veux que nous soyons réconciliés avec Dieu en Jésus-Christ. Je veux que nous connaissions mieux la puissance de sa résurrection, et que nous sachions que notre énergie pour les rassemblements mondiaux émane de cette réalité fondamentale.

    Mais la réconciliation avec Dieu par le Christ n’est qu’une partie de l’équation de la réconciliation. Notre mission est de faire un travail de réconciliation qui comprenne à la fois la dimension d’appeler les personnes à la foi – au salut, au repentir, au pardon et à la régénération par la puissance du Saint-Esprit – et celle de restaurer les relations au sein de l’Église, en dehors de l’Église et dans le cadre de l’écologie mondiale.

    La vision biblique de Dieu est de réunir toutes choses en Christ. En tant qu’anabaptistes, nous ne devons pas séparer la conversion individuelle et le travail pour la paix et la justice. Si nous perdons l’un de ces aspects, nous perdons notre raison d’être.

    L’ancien rédacteur en chef de Courrier, Devin Manzullo-Thomas a interviewé le nouveau président la CMM, J. Nelson Kraybill, sur son appel au ministère, les fonctions qu’il a exercées dans son pays et dans le monde, et sa vision concernant l’œuvre de réconciliation de la CMM.

  • Winnipeg, Canada Les événements de masse peuvent laisser derrière eux une montagne de déchets. Mais au 16e Rassemblement de la Conférence Mennonite Mondiale, du 21 au 26 juillet 2015, la gestion des déchets fut en quelque sorte une forme d’adoration à Dieu le Créateur.

    Les organisateurs du Rassemblement « ont décidé très tôt qu’ils feraient tout leur possible pour organiser un événement respectueux de l’environnement dans la mesure où c’était économiquement possible », dit le coordonnateur national Howard Good,

    De l’air frais
    L’emplacement choisi, le Complexe du Champ de Foire, dispose d’un vaste plan de recyclage, d’une éolienne de 1,8 kW, d’un système de production d’énergie solaire photovoltaïque de 125 kW et d’un réservoir de récupération d’eau de pluie de 30 000 gallons qui capte l’eau de la toiture.

    La responsable des événements internationaux de la CMM, Liesa Unger, a travaillé avec l’équipe d’ingénierie de la climatisation « pour créer un environnement où des personnes de différents continents puissent se sentir bien. » Soucieux des invités qui quittaient un bâtiment frais puis entraient dans l’air chaud de la Pennsylvanie, on a réduit de moitié le nombre de ventilateurs et on a fait monter la température intérieure de plusieurs degrés.

    Des navettes ont transporté les invités entre les lieux d’hébergement et des événements de la convention pour réduire l’usage d’automobiles privées.

    Chaque personne inscrite a reçu une bouteille d’eau en aluminium portant le logo de la CMM et pouvant être remplie à une des 125 fontaines d’eau potable accessibles dans le bâtiment afin de remplacer les bouteilles d’eau jetables.

    Mais Howard Good et son équipe sont allés encore plus loin.

    Pas de gaspillage de déchets alimentaires
    Avec les encouragements du Mennonite Creation Care Network (MCCN- Réseau mennonite pour la protection de la Création), le comité organisateur a fait une dépense supplémentaire afin d’assurer que tous les couverts, les assiettes, les serviettes, les tasses ainsi que les restes de nourriture des 39 000 repas soient entièrement compostables à un coût approximatif de 0,60 $ par repas.

    Même les coupes pour la célébration du repas du Seigneur le vendredi étaient compostables.

    « Répartie sur 39 000 repas, la dépense n’était pas si importante », dit Howard Good. Des économies dans d’autres domaines ont permis d’atténuer la hausse des coûts encourus par les mesures de durabilité. Trente bénévoles le midi et 40 bénévoles le soir ont grossi les rangs du personnel du restaurateur Centerplate. Et des agriculteurs mennonites de la région ont donné de la nourriture à l’entreprise de restauration ou en ont vendu à prix réduits.

    Au cours de la semaine, au Complexe du Champ de Foire, la Société de récupération environnementale a transporté presque que 4,25 tonnes de déchets jusqu’à Oregon Dairy Organics, une société sœur de Lancaster County Farm and Supermarket. Ê cet endroit, les déchets ont été déchiquetés et mélangés à du fumier, puis régulièrement retournés. Après trois mois, le compost a été mélangé à de la terre pour un usage en aménagement paysager et pour le contrôle de l’érosion.

    On a rencontré quelques difficultés pendant le processus. « Nous avons découvert que les personnes mélangeaient les déchets réguliers avec les déchets compostables beaucoup plus facilement que nous l’avions imaginé », dit Howard Good. Des déchets recyclables ont aussi été trouvé dans les réceptacles à compost. Un conteneur, refusé en raison de sa teneur trop élevée en matières non compostables, a dû être incinéré.

    Éduquer les convives
    « Au départ, le tri n’a pas été aisé pour les convives », raconte Marlisa Yoder Bontrager. Elle et cinq membres de sa famille se sont portés bénévoles à des stations de collecte des déchets pendant les repas du Rassemblement pour aider les convives à trier leurs ordures et les éléments compostables.

    L’équipe du Rassemblement a aussi produit davantage de panneaux de signalisation et une vidéo explicative pour aider les convives à déterminer quels éléments étaient recyclables, compostables ou simplement jetables.

    « Une fois qu’ils ont compris le processus, plusieurs ont exprimé du soulagement et de l’appréciation parce que leurs déchets n’allaient pas se retrouver dans un site d’enfouissement », dit Marlisa Yoder Bontrager.

    Coopération
    La coopération de la direction du Complexe du Champ de Foire a été la clé du succès de l’ambitieux projet de réduction des déchets, dit Howard Good.

    Sharon Altland, directrice générale du Complexe du Champ de Foire, dit qu’ils font de leur mieux pour répondre aux demandes de leurs clients. Centerplate, l’entreprise de restauration du Complexe a eu recours à son vaste réseau de services alimentaires pour trouver un fournisseur fiable capable de répondre aux besoins de la CMM.

    Le Complexe donnait déjà la priorité aux initiatives vertes, mais « travailler avec la Conférence Mennonite Mondiale a ouvert la porte à d’autres conversations », dit Sharon Altland. « Nous travaillons à prendre des mesures pour réduire les déchets alimentaires et nous sommes en conversation avec les fournisseurs de services alimentaires pour la 100e foire agricole afin qu’ils collectent les déchets de préparation. »

    « Le fait que 4,25 tonnes de déchets alimentaires ne soient pas allées dans l’incinérateur est un immense accomplissement », dit Sharon Altland.

    « [Les organisateurs du Rassemblement] ont été prêts à s’attaquer au fossé qui existe parfois entre les meilleurs pratiques environnementales et la commodité – puis ont rendu les choses possibles pour un grand rassemblement », dit Marlisa Yoder Bontrager qui est également membre du conseil d’administration du MCCN. « Ils ont mis en pratique un engagement important : honorer notre promesse de prendre soin de la création de Dieu comme un élément essentiel de la bonne nouvelle de Jésus-Christ. »

    « Même si le choix d’être responsable peut signifier des coûts plus élevés, une bonne planification dans d’autres domaines peut le rendre accessible », conclut Howard Good.

    —Communiqué de presse de la CMM par Karla Braun

  • Pietermaritzburg, Afrique du Sud – La Journée internationale de la paix est observée le 21 septembre partout dans le monde dans l’espoir que les citoyens du monde renouvellent leur désir de travailler pour la paix. La Conférence Mennonite Mondiale et ses églises membres ont participé à cette journée internationale d’engagement pour la paix en célébrant le Dimanche de la Paix le 21 septembre 2015.

    Au moment où nous tournions nos regards vers la paix, nous n’étions pas tout à fait détachés des images choquantes qui nous ont convaincus que le monde a toujours et désespérément besoin du shalom.

    Plus tôt en septembre, les photos du corps sans vie d’Aylan Kurdi (3) rejeté sur une plage de la Turquie ont frappé le monde. Nous avons été confronté aux ramifications de plusieurs années de guerre civile en Syrie et aux bombardements incessants des puissances étrangères.   

    Nous avons vu le prix que l’humanité a payé pour la perpétuation de la guerre et de la violence.

    Bien que le flot de personnes quittant la Syrie et d’autres pays, comme l’Afghanistan et l’Irak, ait été décrit comme une crise de réfugiés, nous savons qu’il est un symptôme d’un problème beaucoup plus vaste. L’Europe a été le point de mire pour la façon dont les pays ont réagi (ou non) à l’afflux des réfugiés et des demandeurs d’asile qui traversent leurs frontières.

    Mais il ne s’agit pas d’un problème régional. Depuis des décennies, la Colombie et la République démocratique du Congo ont également vu un grand nombre de personnes fuir ou être déplacées à cause des conflits.

    C’est un problème humain avec des causes profondes.

    Dans le livre de Jacques, on lit que « le fruit de la justice est semé dans la paix par les artisans de paix » (Jacques 3/18 NBS). L’auteur nous rappelle que la manière que nous semons a de l’importance. Nos gouvernements continuent de prétendre que l’on peut parvenir à la paix et à la justice par le moyen de la violence. Il n’est pas étonnant que la poursuite de la paix par les armes et les bombes reste inatteignable.

    Et la spirale de la violence coûte des vies humaines.

    En tant que personnes qui recherchent la paix dans la paix, nous aimerions vous raconter des histoires sur la (les) façon(s) que nos églises répondent à la crise des réfugiés en Europe et au Moyen-Orient ou au climat de violence qui sévit dans nos propres collectivités et régions.

    Églises membres en Europe, comment répondez-vous au flux de réfugiés qui arrivent dans l’UE? Comment les églises dans le monde peuvent-elles soutenir vos efforts?

    Églises membres d’ailleurs dans le monde, comment répondez-vous à la crise en Europe et au Moyen-Orient? Comment travaillez-vous comme artisans de paix au milieu de la violence et de l’injustice dans votre collectivité et votre région?

    Cliquez ici pour raconter la réponse de votre église.  

    Cliquez ci-dessous pour soutenir les agences membres du Réseau Anabaptiste Mondiale d’Entraide qui travaillent auprès des réfugiés et à la poursuite de la paix :  

    —Andrew Suderman, secrétaire de la Commission Paix de la CMM

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    Photo : Caisse de secours (http://caissedesecours.menno.fr/)

     

  • Pietermaritzburg (Afrique du Sud) – Quand les églises membres de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) ont célébré le Dimanche de la Paix le 20 septembre 2015, ils ont aussi souligné les moyens par lesquels on poursuit la paix dans leurs collectivités.

    En Colombie, les églises mennonites et frères mennonites ainsi que les agences du Réseau Anabaptiste Mondial d’Entraide, Justapaz et Mencoldes, ont réfléchi à la signification de la paix en tant qu’évangile. Ils ont célébré le Dimanche de la Paix de concert avec l’événement national Pan y Paz (Pain et Paix) lors duquel plusieurs assemblées ont partagé du pain et échangé des bénédictions dans leur voisinage. Pan y Paz invitait les églises locales à réfléchir sur la relation entre la justice économique et la paix et appuyait les pourparlers de paix en Colombie avec le thème « Cesser la guerre : agir pour la paix. »

    En Amérique centrale, l’Iglesia Evangelica Menonita Hondureña, une église membre de la CMM au Honduras, avec Casa Horeb, une assemblée mennonite au Guatemala, ont formulé des déclarations le Dimanche de la Paix sur les défis et les injustices auxquels ils sont présentement confrontés.

    Iglesia Evangelica Menonita Hondureña nous rappelle que dans la mesure où certaines personnes vivent dans la pauvreté tandis que d’autres ne se préoccupent pas de leur cupidité, leur pays sera toujours en besoin de paix. Ils observent que les autorités au pouvoir incarnent des valeurs différentes de celles du Royaume de Dieu.

    « Nous faisons remarquer l’incapacité de la classe dirigeante dans sa responsabilité de rendre la justice, et l’application de processus inégalitaires, rigides et malveillantes. Ê ce jour, la militarisation d’une société comme une alternative pour assurer la sécurité ne répond pas aux attentes de la population, et les décès que l’on continue de compter sur une base quotidienne sont des conséquences directes. Au lieu de chercher des solutions réelles à la crise économique, on offre des actions populistes qui ne sont pas une réponse aux immenses besoins de la majorité. »

    Et pourtant, nos frères et sœurs honduriens continuent de travailler pour une paix holistique en cherchant à participer au Royaume de Dieu et à se laisser guider par ses valeurs.

    « Sur le plan historique, nous sommes une église de paix et de non-violence, fondée sur les valeurs du Royaume de Dieu telles que l’amour, la justice, la paix, le pardon et la réconciliation. Nous croyons à la transformation des conflits par un dialogue sincère et juste, et à la promotion du respect des droits de la personne. »

    Casa Horeb a aussi formulé une déclaration sur le besoin de rendre le Royaume de Dieu apparent, à la fois dans le monde et dans le contexte guatémaltèque. « C’est humblement que nous exprimons notre appel, fondé sur les revendications radicales du Royaume de Dieu, en particulier dans ce pays qui se considère comme chrétien: l’amour qui nous fait voir les uns les autres comme des voisins, la justice qui exige que nous soyons des bâtisseurs du bien-être, et la paix qui nous pousse à vivre une vie de service (non pour un avantage égoïste, pour s’en prendre au patrimoine de tout un chacun ou avoir recours au cynisme pour se justifier). »

    La paix s’accomplit quand nous faisons des efforts délibérés pour vivre en bonne relation avec l’autre, avec Dieu et avec la création. Nos sœurs et frères de la Colombie, du Honduras et du Guatemala nous rappellent cependant qu’aussi longtemps que les gens continueront de souffrir, que l’injustice se produira, que la corruption volera ceux et celles dans le besoin et que les gens continueront de croire que la violence apportera le shalom dont le monde a désespérément besoin, nous serons toujours en manque de bonnes relations.

    Par conséquent, nos sœurs et nos frères du Honduras nous appellent à l’action : « Ê tous les membres de l’Iglesia Evangélica Menonita Hondureña, à tous nos frères et sœurs mennonites dans le monde, à toutes nos églises sœurs avec qui nous partageons l’honneur, la soumission et l’obéissance au nom de Jésus-Christ, de déclarer un jour de jeûne et de prière pour notre pays, et demander à notre Seigneur de nous guider vers une véritable transformation sociale, de libérer notre peuple de l’injustice sociale, de la corruption et de l’impunité. »

    Notre mission d’être des artisans de paix et d’accomplir la paix de Dieu se poursuit. Puissions-nous tenir compte de l’appel de nos sœurs et de nos frères.

    —Andrew Suderman, secrétaire de la Commission Paix de la CMM

    Pour voir la déclaration intégrale de l’Iglesia Evangélica Menonita Hondureña, cliquez ici pour la version anglaise, et ici pour la version espagnole

    Pour voir la déclaration intégrale de Casa Horeb, une assemblée mennonite du Guatemala, cliquez ici pour la version anglaise, et ici pour la version espagnole.

    Pour voir une vidéo de Pan y Paz en Colombie, cliquez ici.

  • L’église mennonite de l’Ukraine raconte ses difficultés au Sommet Mondial de la Jeunesse

    Il y a plus d’un an, la Crimée, une province russophone du sud de l’Ukraine, a réintégré la Russie au terme d’actions militaires et d’un référendum. Le conflit s’est depuis étendu dans d’autres parties de l’est de l’Ukraine où plus de 6 000 personnes ont été tuées après un an de combats.

    L’église mennonite de Molochansk, une des églises anabaptistes en Ukraine, est située à seulement trois heures de route de la région des combats. Quatre membres de cette église étaient à Harrisburg (É.-U.) pour assiter au 16e Rassemblement de la Conférence Mennonite Mondiale.

    L’église mennonite de Molochansk a fait ce qu’elle a pu pour soulager les fardeaux de la population affectée. Régulièrement, elle a envoyé de la nourriture aux personnes près des champs de bataille et a offert des services d’aide aux personnes traumatisées par la violence.

    Cependant, bien que les mennonites soient maintenant en sécurité, ce conflit a divisé la nation où les russophones et ukrainophones avaient l’habitude de vivre en harmonie.

    « Nous avons vu des églises où des membres pro-russes et anti-russes ne voulaient pas partager le repas du Seigneur ensemble », dit Utkin. « Les pasteurs sont confrontés à des défis dans leur ministère auprès de leurs membres divisés. »

    « Ce fut incroyable de voir en direct le soutien que nous recevons de la communauté mondiale, représentée au Sommet Mondial de la Jeunesse. Veuillez prier pour notre pays. Pour nous, vivre, c’est établir le Royaume de Dieu, et nous accordons beaucoup d’importance à vos prières », déclare Alexey Makaiov, pasteur de l’église mennonite de Molochansk.

    Comment prier pour l’Ukraine :

    • Priez pour qu’une sagesse inspirée de Dieu habite les pasteurs ukrainiens afin qu’ils puissent continuer à proclamer la vérité et la paix.
    • Priez pour la protection des personnes déplacées à cause du conflit.
    • Priez pour la sécurité et la guérison des communautés affectées par la violence.
    • Priez pour l’unité parmi les chrétiens, pour que les chrétiens continuent d’être le sel et la lumière peu importe les défis auxquels ils sont confrontés.

    Elina Ciptadi-Perkins

    Dernières nouvelles :

    Les églises mennonites ukrainiennes prient pour continuer de servir selon l’évangile. « En dépit des difficultés, nos frères et sœurs mennonites n’arrêtent pas. En novembre, nous planifions d’ouvrir une église dans la ville de Berdiansk [non loin de la zone des conflits] », écrit par courriel Alexey Makaiov. Il indique que l’église New Hope à Zaporizhia continue de développer des possibilités de formation professionnelle.

    « Nous prions pour que la famille mennonite en Ukraine se multiplie. »

    Ê l’approche de l’hiver, les huit églises mennonites se préparent à offrir une « Église chaude » pour une deuxième année, en décembre et en janvier. Les coupures de courant et les pénuries de combustible laissent les maisons et les écoles dans le froid pendant les pires jours de l’hiver. Avec le soutien de MB Mission (agence missionnaire des frères mennonites), les églises chauffent leurs bâtiments chaque jour. Ils invitent la communauté à venir s’y réfugier et offrent de la nourriture, des activités et l’espérance de l’évangile. MB Mission a aussi acheté une fourgonnette pour les responsables de l’église qui effectuent des visites régulières aux soldats et apportent des fournitures de secours aux citoyens de la région de Donbass où sévit le conflit.

    « Nous continuons de prier pour l’Ukraine – et pour le monde – pour la repentance et l’humilité des hommes et des femmes devant Dieu », dit Alexey Makaiov.—Karla Braun

  • De toute évidence, le 16e Rassemblement de la Conférence Mennonite Mondiale du 21 au 26 juillet 2015 à Harrisburg en Pennsylvanie fut un franc succès. Le souvenir des cultes d’adoration avec plus de 8 000 personnes de 65 pays; les rencontres inattendues avec de vieux et nouveaux amis; la belle profusion d’images et de sons d’une église véritablement mondiale; les ateliers portant sur des sujets stimulants et des formes innovantes du témoignage; et les bribes de la musique transportant l’âme qui persiste encore dans ma mémoire – tout ceci, et plus encore, ont fait de ce rassemblement une expérience tout à fait joyeuse.

    Curieusement peut-être, le temps fort du rassemblement pour moi ne fut pas quelque chose préparée par les participants mennonites et Frères en Christ du monde, mais plutôt les salutations œcuméniques apportées par Martin Junge, le secrétaire général chilien de la Fédération luthérienne mondiale.

    Dans sa brève présentation, Martin Junge a loué « la réconciliation et le pardon » qui ont pris place entre les mennonites et les luthériens en 2010 au rassemblement de la Fédération luthérienne mondiale, à Stuttgart en Allemagne. Mais Martin Junge a aussi fait valoir que la réconciliation entre les membres du corps de Christ ne peut jamais être une fin en soi. « La réconciliation a trouvé pleinement son sens, dit-il, en devenant un témoignage des bonnes intentions de Dieu à l’égard du monde entier. »

    Il a souligné une importante contribution financière que les mennonites ont récemment fait pour soutenir les besoins de quelque 500 000 Somaliens temporairement hébergés dans un camp de réfugiés géré par la Fédération luthérienne mondiale. Ce partage des coûts des services aux réfugiés « nous a aidés à descendre de la montagne où nous, mennonites et luthériens, profitions de la présence du Christ, …à se rendre compte que la gloire du Christ qui brillait sur nous devait soutenir les personnes dans les vallées, avec leurs luttes, leurs souffrances, leur douleur et leurs souffrances. Ce n’est qu’ainsi que la réconciliation s’accomplit de façon complète. »

    « Plus que jamais, continue Martin Junge, je deviens conscient que la constance dans le Christ signifie d’offrir l’unité comme un témoignage prophétique à notre monde fragmenté et blessé. »

    Pourquoi ces brèves paroles, dites dans un contexte de merveilleux événements, ont-elles eu autant d’effet sur moi?

    Tout d’abord, dans le cadre d’une réunion de famille où l’on peut facilement devenir absorbé dans la célébration de nos dons distinctifs comme organisation anabaptiste-mennonite, les mots de Junge nous ont rappelé que nous faisons aussi partie d’un corps beaucoup plus grand de croyants chrétiens. Bien que plusieurs personnes de notre milieu demeurent profondément sceptiques envers « l’œcuménisme », le corps du Christ s’étend néanmoins bien au-delà de notre appartenance à la CMM. Notre témoignage au monde est incomplet si nous restons chacun de notre côté; nous avons besoin des dons de chaque membre du corps de Christ.

    La brève présentation de Martin Junge a aussi été un rappel important aux mennonites que nous ne sommes pas emprisonnés par notre passé – l’histoire n’est pas une destinée. Par exemple, l’ombre de l’héritage de la persécution au XVIe siècle n’a pas simplement disparu avec le culte de réconciliation entre les mennonites et les luthériens en 2010, mais l’histoire de notre réconciliation constitue autant un fait historique aujourd’hui que les récits familiers des martyrs Anneken Jans et Dirk Willems.

    Notre engagement envers la réconciliation annonce au monde que le changement est possible; que les anciens ennemis peuvent devenir des amis; que les souvenirs douloureux peuvent être recadrés; que la transformation en direction du shalom de Dieu est possible.

    Enfin, je reviens toujours aux paroles de Martin Junge parce que je sais que notre foi et notre sort en tant qu’anabaptistes mennonites sont inextricablement liés à la question de l’unité dans le corps du Christ.

    Il y a tellement de raisons pour diviser. Souvent, notre premier réflexe est de penser qu’il existe une tension entre la fidélité au Christ et l’objectif de l’unité, comme si la fidélité et l’unité étaient à des extrémités opposées sur une certaine échelle spirituelle. Mais que faire si la fidélité chrétienne – comme Jésus l’a suggéré dans Jean 17 – était en fait impossible sans l’unité?

    Dans sa présentation en séance plénière, Wieteke van der Molen, une pasteure mennonite des Pays-Bas, a invité les membres de la CMM à considérer l’espace entre nous comme « un espace sacré » – un espace qui peut être comblé seulement par la présence vivante de l’Esprit. Pourquoi ne verrions-nous pas nos différences non pas comme une source de crainte et d’anxiété, mais comme des espaces sacrés que Dieu seul peut remplir?

    – John D. Roth, secrétaire de la Commission Foi et Vie de la CMM

    La version intégrale de cet article paraît dans The Mennonite. Ê l’origine, publié dans https://themennonite.org/opinion/is-christian-faithfulness-possible-without-unity/ le 27 août 2015.

  • Être indépendant tout en vivant ensemble ?

    Au début, l’homme était seul. Bien que Dieu ait créé tous les animaux et qu’il ait demandé à l’homme de les nommer, l’homme était seul. Et cela ne lui convenait pas du tout. Dieu le vit. Il souffla sur l’homme un profond, profond sommeil. Pendant qu’il dormait, Dieu prit une de ses côtes, et créa l’autre partie de l’homme : la femme.

    Depuis ce premier jour, l’humanité est une communauté.

    Depuis le jour de notre naissance, nous faisons partie d’une communauté. Que ce soit une famille, une tribu, un orphelinat ou une école, nous ne sommes jamais seuls. La communauté nous nourrit, nous lave, nous enseigne à reconnaître le bien du mal et nous élève.

    Elle nous rend plus forts, parce que nous sommes plus qu’une personne. Nous sommes plusieurs. Elle nous rend plus faibles, parce que nous devons plier notre volonté aux règles de la communauté et renoncer à notre autonomie.

    Dans la communauté, nous ne pouvons être seul. L’intérêt du groupe entre en conflit avec celui de l’individu. Et cela provoque des frictions, des souffrances et des frustrations. Mais il n’y a pas d’autre voie. Être humain, c’est faire partie d’une communauté. Nous ne pouvons pas survivre par nous-mêmes.

    Pourtant, chacun de nous désire l’autonomie. En grandissant, nous testons les règles et les limites de nos communautés. On le voit bien chez les bambins, qui disent « non ! » pour savoir jusqu’où ils peuvent aller. On le voit chez les jeunes qui se rebellent et qui décident de leur propre chemin dans la vie, faisant leurs propres choix. Et oui, ‘être autonome’ signifie littéralement ‘définir ses propres règles’. Mais l’interprétation moderne a davantage le sens de tailler son propre chemin dans la vie et d’être indépendant.

    Nous voulons désespérément avoir notre mot à dire dans tout ce qui nous concerne, nous voulons prendre nos décisions, faire de notre mieux. Aujourd’hui, nous sommes fiers d’être indépendant, d’être en mesure de nous débrouiller seuls, de vivre selon nos règles et de les défendre.

    La lutte contre la communauté

    Mais être autonome n’est pas une partie de plaisir. En fait, c’est une lutte constante. Et cela a toujours été le cas, même dans l’Ancien Testament, par exemple dans l’histoire bien connue de Jacob, fils d’Isaac, fils d’Abraham.

    Même avant sa naissance, Jacob vit en communauté. Et déjà, dans le ventre de sa mère, il ne prend pas trop bien/cela se passe mal. Lui et son frère jumeau se battent si farouchement à l’intérieur de l’utérus que leur mère Rebecca se demande comment elle est toujours vivante ! Ê sa naissance, Jacob tient le talon de son frère aîné.

    Pour Jacob, Jacob vient en premier. Toujours. Il n’y a pas d’autres règles que les siennes. Et il plie la communauté à ses règles.

    Facilement, sans rien d’autre qu’un repas chaud, il ravit son droit d’aînesse à son frère Esaü. Ensuite, Jacob trompe son père. Isaac, rendu aveugle par la vieillesse, est sur son lit de mort, et attend Esaü pour lui donner sa bénédiction. Jacob arrive, prétendant être son frère aîné. Il vole sans scrupule la bénédiction patriarcale.

    Jacob possède maintenant tout ce qui devrait revenir de droit à Esaü. Il a tout gagné, et en même temps, il a tout perdu. Car il ne peut pas rester dans la communauté qu’il a tant méprisée. Il doit fuir pour avoir la vie sauve.

    Vivre par ses propres règles et vivre dans une communauté ne s’accordent pas bien.

    Être son propre chef

    En fuyant la scène du crime, Jacob quitte tout. C’est en tout cas ce qu’il pense. Mais juste avant qu’il ne pénètre dans une terre inconnue, il a un rêve. Et dans ce rêve, Dieu promet d’aller avec lui partout où il ira. Dieu le protègera, Dieu le ramènera, Dieu ne laissera pas Jacob jusqu’à ce sa promesse soit accomplie.

    Mais, fidèle à lui-même, Jacob n’en est pas sûr. Il appelle l’endroit Beth-el, ‘la Maison de Dieu’, mais il commence immédiatement à négocier. Si Dieu est vraiment avec moi, si Dieu me protège vraiment, si Dieu s’occupe vraiment de moi, alors, oui, dans ce cas, Dieu sera mon Dieu.

    Jacob ne se rend pas facilement. Oh non ! Si Dieu veut rester avec lui, très bien. Mais c’est Jacob qui fait la loi. C’est cela l’autonomie, n’est-ce pas ?

    Et l’histoire continue. L’amour de Jacob pour sa Rachel est célèbre. En essayant de l’épouser avant que sa sœur aînée Léa ne soit mariée, Jacob essaie de nouveau de faire plier la communauté. Mais il n’est pas de taille devant la duplicité de Laban, et il finira par avoir quatre femmes !

    Après quelques 20 années de travaux forcés, Dieu rappelle Jacob à Canaan. Jacob prend ses femmes, ses enfants (11 garçons et une fille à ce moment) et ses troupeaux et il file en douce pendant que Laban est occupé à tondre ses moutons.

    Encore une fois, Jacob prend une décision sans tenir compte des conséquences pour les autres. En vivant selon ses règles, ses peurs, ses a-priori. Et en s’en allant de cette manière, avec femmes et enfants, il néglige le fait qu’elles et leurs enfants font aussi partie de la vie de Laban : ce sont ses filles, ses petits-enfants, son avenir.

    Bien sûr, c’est son droit en tant que personne autonome. Il est son propre chef. Il n’a de considération pour aucune communauté.

    Renoncer à tout

    Sur le point de rentrer chez lui, un changement étonnant se produit chez Jacob. Il se rend compte qu’Esaü pourrait ne pas être très heureux de l’accueillir, compte tenu de la façon dont il l’a trompé. Jacob essaie de faire la paix, en envoyant des messagers. Mais ils reviennent en disant qu’Esaü est en chemin avec au moins 400 hommes. Jacob –impressionné, inquiet, effrayé – est maintenant confronté aux conséquences de ses choix antérieurs : et si Esaü lui prenait tout : femmes, enfants, troupeaux, richesses ? Et s’il voulait se dédommager et se venger ?

    Et si la communauté lui faisait payer son autonomie ?

    Jacob prend donc une décision audacieuse : il offre tout ce qu’il a à Esaü, volontairement. Ce faisant, il tente de faire amende honorable pour ce qu’il a fait. Il reconnaît sa faute, et les conséquences de ses choix sur la vie d’Esaü.

    En offrant tout ce qu’il a acquis grâce à son indépendance, c’est en fait son indépendance même que Jacob offre à Esaü.

    Nous assistons à cette scène épique, où Jacob emmène ses épouses et leurs enfants, et tout ce qu’il possède, de l’autre côté de la rivière, puis il revient. Maintenant, il est totalement et vraiment seul. Il ne lui reste plus rien. Pas même son autonomie.

    Et puis quelqu’un arrive et lutte avec lui. Toute la nuit. Quelqu’un. Sans nom. Sans identification, sinon le sinistre « Pourquoi me demandes-tu mon nom » (32:29). Est-ce Dieu lui-même ? Un de ses messagers ? Ou devons-nous comprendre cela de manière plus métaphorique : Jacob est en fait aux prises avec lui-même ?

    Peut-être. Après tout, la vie de Jacob est une longue lutte, avec ceux qui l’entourent et leurs règles et leurs attentes, avec lui-même et ses propres choix, son propre chemin dans la vie. Peut-être, finalement, se bat-il avec Dieu. Ou avec lui-même. Ou une autre personne métaphorique. Cela n’a pas d’importance.

    Ce qui importe, c’est qu’il en sort gagnant. Avec une nouvelle bénédiction. Avec un nouveau nom. Il ne s’appelle plus Jacob (talon/usurpateur), mais Israël (celui qui lutte avec Dieu).

    Jacob ne cherche plus à s’enrichir en ‘saisissant le talon des autres’, en les faisant tomber et échouer. Au lieu de cela, pour le restant de sa vie, il se bat avec ceux qui vivent autour de lui, avec Dieu, et surtout … avec lui-même.

    Et savez-vous ? La plupart du temps, il en sort gagnant. Boitant légèrement, mais gagnant quand même. Et quand il traverse la rivière, une nouvelle aube se lève. Un patriarche est né.

    Quelle histoire !

    Une leçon sur les conséquences de ses actes

    Mais la chose vraiment étonnante au sujet de l’histoire de Jacob est que ni lui-même, ni ses actes ne sont explicitement condamnés. Nulle part dans l’histoire, Dieu ne désapprouve explicitement ce que fait Jacob.

    On a le sentiment que dans cette histoire, tout n’est pas bon, mais elle n’en dit rien. Elle montre simplement les conséquences, les résultats, des actions de Jacob : il doit fuir et tout laisser derrière lui. Il vit dans une peur constante‚Ķ d’Esaü, de Laban, d’Esaü encore. Il doit tout recommencer, de nombreuses fois.

    L’histoire nous dit tout cela. Mais elle ne nous dit jamais que Jacob a eu tort.

    Nous pouvons le lire entre les lignes, mais c’est notre imagination, finalement. L’histoire elle-même ne le précise jamais.

    Et c’est ce qui rend cette histoire fascinante. Jacob n’est ni saint, ni parfait, ni pieux. C’est un excellent exemple parce qu’il n’est pas exemplaire du tout. Il est juste comme chacun d’entre nous. Si bien que dans nos têtes et nos cœurs, nous remplissons facilement les blancs. Nous sentons à quel point certaines de ses décisions sont mauvaises, comme si c’étaient les nôtres. Nous tremblons en pensant aux conséquences. Nous attendons avec inquiétude que l’histoire tourne mal.

    Mais elle ne tourne jamais mal ! Malgré le fait qu’il ait vécu selon ses propres règles et n’a jamais reconnu les droits des autres, Jacob n’est pas jugé, sauf par lui-même. c’est fondamentalement, le sujet de cette histoire. L’autonomie. Vivre selon ses règles. Être son propre chef.

    Car être autonome ne signifie pas seulement décider et vivre selon ses propres règles. Cela signifie aussi qu’il faut se juger soi-même. Il n’y a personne d’autre pour le faire. Pas même Dieu, selon cette histoire. Il faut comprendre par soi-même. Dieu marche simplement avec nous, quel que soit le résultat. C’est Jacob qui impose ses exigences et pose ses conditions, pas Dieu.

    Et c’est une leçon de l’Ancien Testament, pour nous tous, hommes et femmes modernes, avides d’indépendance.

    Être autonome, c’est aussi savoir que ceux qui vivent autour de nous (notre communauté) limitent notre liberté. Au sens moderne, l’autonomie, ce n’est pas vivre selon ses propres règles (quelles qu’elles soient), mais réaliser, reconnaître et accepter l’existence des autres dans sa vie. Il s’agit de choisir de les respecter sans arrière-pensée, parce que, ensemble, nous formons une communauté.

    La question est donc : sommes-nous capables, suis-je capable, de vivre ma vie dans le cadre de ces limites ? Puis-je vivre libre et indépendant-e (autonome) dans le cadre d’une communauté ?

    Suis-je assez mature pour reconnaître le fait que je ne peux pas totalement prendre ma vie en charge ? Puis-je accepter d’être lié-e par les gens que j’aime, par la communauté qui m’entoure, et par Dieu qui marche avec moi où que j’aille ?

    Et, dans un sens plus large, serait-il possible aux différentes églises de garder leur autonomie au sein de la communauté anabaptiste mondiale ? Sommes-nous prêts à nous battre pour cela ?

    L’histoire de Jacob nous enseigne qu’il n’est pas mauvais de suivre son propre chemin dans la vie. Il n’est pas mauvais d’essayer de tester ses forces et de lutter pour son autonomie. Il ne s’agit pas d’avoir tort ou d’avoir raison. Il s’agit de prendre ses propres décisions tout en reconnaissant l’existence de sa communauté. Il s’agit de reconnaître les blessures et les souffrances des deux côtés. Il s’agit d’assumer ses responsabilités. Pour ses propres actions, pour celles de la communauté. Pour soi. Et, si nécessaire, réparer les torts.

    Ce genre d’autonomie, l’autonomie adulte, moderne, ne va pas de soi. Grandir n’est pas facile. Garder une certaine autonomie au sein de sa communauté, c’est comme lutter constamment avec les autres, avec Dieu et surtout avec soi-même.

    Et même quand nous gagnons, nous restons un peu boiteux.

    Wieteke van der Molen (Pays-Bas) est intervenue vendredi soir, le 24 juillet 2015, lors du 16e Rassemblement. Wieteke est pasteur d’une petite paroisse mennonite rurale au nord d’Amsterdam, elle aime lire et raconter des histoires.

     

  • Bogotá, Colombie – « La marche avec Dieu trouve tout son sens dans la fraternité, dans la fraction du pain, dans le service et dans la rencontre des besoins des autres », dit César García, secrétaire général de la Conférence Mennonite Mondiale. « Cela ne signifie pas l’absence de défis, mais que nous sommes assurés de la victoire avec et par Dieu. »

    Le Dimanche de la Fraternité Mondiale, le 24 janvier 2016, invite les anabaptistes à cette marche. Pendant six jours au mois de juillet 2015, plus de 8 000 anabaptistes ont fait un séjour ensemble au Rassemblement en Pennsylvanie; lors du Dimanche de la Fraternité Mondiale, malgré les différents fuseaux horaires et continents, César García invite toutes les églises membres de la CMM à se réunir en esprit dans leurs églises locales.

    Le Dimanche de la Fraternité Mondiale, les croyants mennonites et Frères en Christ se souviennent du premier baptême anabaptiste célébré en Suisse en 1525. « Cet acte d’obéissance et de courage éclaire encore notre compréhension de ce que signifie être disciple du Christ aujourd’hui », ajoute César García.

    Le Dimanche de la Fraternité Mondiale nous rappelle « que nous appartenons les uns aux autres comme frères et sœurs dans la maison de Dieu. Nous nous soutenons mutuellement, nous épaulons ceux et celles qui souffrent et qui sont persécutés, et nous apprenons les uns des autres », dit César García.

    Le matériel pour le culte, téléchargeable à partir de mwc-cmm.org, comprend des textes pour la prédication, des suggestions de musique dans le recueil de chants de PA 2015, des requêtes de prière et des ressources pour la prédication du Dimanche de la Fraternité Mondiale. Le numéro d’octobre de Courier/Correo/Courrier est aussi un bon outil avec sa série des discours sur le thème « En marche avec Dieu » des séances plénières du 16e Rassemblement en Pennsylvanie.

    César García invite également les églises à prendre une offrande spéciale ce dimanche de janvier pour soutenir la communion anabaptiste mondiale. Cette offrande sera prise en compte comme une contribution de la Part Équitable des églises membres.

    Chaque membre peut contribuer l’équivalent du prix d’un déjeuner. Les assemblées peuvent terminer le culte par un repas communautaire ou par un temps de prière et de jeûne.

    Au cours des dernières années, les églises locales anabaptistes de Bogotá en Colombie ont tenu un culte commun lors du Dimanche de la Fraternité Mondiale. « Ce fut une bénédiction de voir comment nous pouvons outrepasser nos différences lorsque nous recherchons la présence de l’Agneau au centre de nos rencontres », dit César García. « Nous reconnaissons le travail de Dieu dans nos frères et nos sœurs et notre besoin des uns et des autres pour atteindre ensemble la maturité dans notre foi. »

    —Communiqué de la CMM

  • Les délégués réélisent David Wiebe et discutent la question des « anciens mondiaux »

    Mechanicsburg, Pennsylvanie (É.-U.) — Des représentants de 21 conférences nationales des frères mennonites de partout dans le monde se sont rencontrés au Sommet annuel de la Communauté internationale des frères mennonites (ICOMB) du 26 au 29 juillet au Messiah College à Mechanicsburg en Pennsylvanie.

    Le sommet de 2015 a souligné les 25 ans de l’organisation et les progrès réalisés. En plus d’être une fraternité, l’organisation fournit désormais des conseils et rend compte à ses conférences membres.

    Les rapports nationaux ont marqué chaque session et demeurent les temps forts du sommet. Le soutien mutuel des leaders était visible quand ils se blottissaient les uns contre les autres pour prier après le récit des souffrances du ministère en Ukraine, pays déchiré par la guerre, ou de l’enthousiasme suscité par la transformation d’une maison de débauche en centre d’évangélisation pour d’anciennes prostituées au Brésil.

    Pour plusieurs délégués, le point culminant fut le culte de clôture avec notamment le lavement des pieds, la prière et la cène.

    David Wiebe réélu, des anciens mondiaux envisagés

    Les représentants d’ICOMB ont voté à l’unanimité en faveur de la réélection du Canadien David Wiebe (premier directeur général d’ICOMB à plein temps) pour un deuxième mandat de trois ans. Les représentants ont vivement confirmé le leadership de David Wiebe, l’avertissant seulement de ne pas trop travailler.

    Les délégués ont discuté la possibilité d’établir des « anciens mondiaux » qui prodigueraient une direction spirituelle, théologique et pratique au sein des conférences membres. Une conversation à ce sujet a débuté en 2013. Ils ont suggéré qu’ICOMB serve de médiateur plutôt que de figure d’autorité en période de conflit et que l’organisation suive un modèle biblique quant au partage de l’autorité et à la résolution des conflits.

    Test d’autorité

    Les conférences d’ICOMB en Angola, en Inde et au Mexique sont présentement aux prises avec des conflits internes. David Wiebe a dit qu’ICOMB teste des façons de soutenir et de guider les conférences nationales qui cherchent à résoudre des différends.

    « La mission ne peut pas nous tenir entièrement ensemble », dit Wiebe. « La communauté et l’identité sont aussi très importantes, ICOMB se fait parfois prier d’avoir une voix plus puissante. »

    ICOMB a fait entendre cette voix pendant le sommet de 2015. Le comité exécutif a résolu que, en dépit des efforts de réconciliation, les leaders actuels d’Igreja Evangélica dos Irmos Menonitas en Angola (l’Église des frères mennonites en Angola) n’étaient plus en bons termes avec ICOMB. David Wiebe a précisé qu’il y a un problème avec des dirigeants spécifiques, mais pas avec la conférence angolaise.

    Encore l’éducation

    Riche de l’expérience d’avoir tenu des consultations sur l’éducation en République démocratique du Congo en 2009 et à l’échelle internationale en 2007 et 2011, ICOMB a aidé à organiser une conférence mondiale sur l’éducation avant le Rassemblement de la CMM.

    Le sommet d’ICOMB a débuté avec un culte fréquenté par les participants frères mennonites inscrits au Rassemblement de la CMM dont certains sont restés pour assister aux réunions à titre d’invités.

    Le secrétaire général de la CMM, César García, un frère mennonite de Bogotá en Colombie, s’est joint à ICOMB pour le souper du lundi et a répondu aux questions pendant la session de la soirée.

    Le comité exécutif a recommandé aux membres d’ICOMB qui ne sont pas membres de la Conférence Mennonite Mondiale de « considérer une adhésion à la CMM en fonction de ses mérites propres. »

    Connie Faber est la rédactrice du Christian Leader, la publication des frères mennonites des États-Unis

    Cliquez ici pour en savoir plus sur la situation au Panama

  • Le Réseau Anabaptiste Mondial de la Santé imaginé par les participants du sommet

    Harrisburg, Pennsylvanie (É.-U.) – Plus de 90 dirigeants en services de santé, provenant de 18 pays, se sont rencontrés les 19 et 20 juillet 2015 avant le Rassemblement PA 2015. Ils se sont réunis pour adorer, apprendre les uns des autres et réfléchir avec créativité de quelle manière les organisations anabaptistes en services de santé et les personnes qui travaillent dans ce domaine pourraient mieux collaborer à l’avenir.

    Le sommet a mis l’accent sur l’examen d’un document provisoire faisant la promotion de la création d’un Réseau Anabaptiste Mondial de la Santé. L’ébauche a été préparée par un groupe bénéficiant d’un solide appui de la Conférence Mennonite Mondiale, notamment de César Garcia et d’autres.

    Rick Stiffney, un contributeur au document, a dirigé l’examen du document provisoire. Rick Stiffney est président et directeur général de MHS Alliance, une organisation sans but lucratif qui soutient dans leur leadership et leur direction stratégique les fournisseurs mennonites et anabaptistes de services sociaux et de santé.

    Pakisa Tshimika, ancien secrétaire général associé de la Conférence Mennonite Mondiale et fondateur de la Maison de l’Espoir Mama Makeba, défend cette idée depuis longtemps.

    « Depuis des décennies, je rêve d’un espace où les professionnels anabaptistes de la santé et les institutions de partout dans le monde pourront se rencontrer et échanger sur des sujets d’intérêt commun », dit-il.

    « Manifestement, il y a un intérêt parmi nous pour de nouvelles sortes de connexions », dit Rick Stiffney. « Les participants ont une volonté commune de s’engager dans des ministères de la santé modelés selon une perspective chrétienne anabaptiste. »

    Un groupe de coordination représentant l’ensemble de la Conférence Mennonite Mondiale fera progresser les idées du sommet au cours des trois prochaines années. Ils créeront une base de données, faciliteront les échanges entre pairs et jetteront les bases d’un deuxième sommet pour les leaders de la santé.

    Pakisa Tshimika espère que c’est une première étape vers la création d’un espace où le Nord, le Sud, l’Est et l’Ouest se rencontreront sur une base régulière.

    La présidente du sommet Karen Baillie, directrice générale de Menno Place, un centre de soins communautaires à Abbotsford, en Colombie Britannique (Canada) dit que le sommet a réaffirmé la mission de servir en tant qu’anabaptistes qui préconisent l’amour du prochain, la paix et la justice. « Notre décision de s’engager les uns envers les autres et de créer un réseau mondial renforcit notre vision de la communauté et permet de mieux servir l’autre », dit elle.

    « On a beaucoup de chemin à parcourir », dit Pakisa Tshimika. Cependant, il est heureux de ce que l’avenir réserve pour le Réseau Anabaptiste Mondial de la Santé.

    Larry Guengerich vit à East Petersburg en Pennsylvanie (É.-U.) et est directrice des communications et des relations avec les églises pour Landis Communities.

  • Le Profil Anabaptiste Mondial fait l’étude de la Conférence Mennonite Mondiale et en dresse la carte

    GOSHEN, Indiana (É.-U.) — Les études sociologiques sont peut-être un outil d’évangélisation peu commun, mais lors de la consultation révélant les conclusions du projet Profil Anabaptiste Mondial (GAP pour Global Anabaptist Profile), Damien Pelende a déclaré que l’étude a attiré de nouvelles personnes à son église. GAP, une initiative conjointe de Institute for the Study of Global Anabaptism (ISGA-Goshen College) et de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM), est un projet de deux ans qui dresse le profil de la démographie, des convictions et des pratiques de 24 conférences d’églises de la CMM.

    Damien Pelende, associé de recherche qui a mis en œuvre l’étude du GAP dans la Communauté des Églises de frères mennonites au Congo, a dit qu’au fur et à mesure que la nouvelle de l’étude se répandait, des spectateurs curieux venaient au culte. Ê une occasion, plus de 20 observateurs se sont donnés à Christ; une autre fois, un visiteur catholique est devenu mennonite après avoir pris connaissance de l’étude.

    Ê la consultation, animée par le Young Center for Anabaptist and Pietist Studies (Centre d’études anabaptistes et piétistes Young) au Elizabethtown College en Pennsylvanie du 26 au 30 juillet 2015, les associés de recherche et des responsables d’églises de 21 églises membres de la CMM, représentant 18 pays différents, ont analysé les données et raconté des histoires qui ont donné un contexte révélateur aux chiffres.

    La consultation couronnait deux années de collectes de données dirigées par John D. Roth, directeur de ISGA et Conrad Kanagy, professeur de sociologie au Elisabethtown College.

    En 2013, le groupe s’était rencontré au Goshen College en Indiana (É.-U.) pour déterminer le contenu final du questionnaire, structuré autour des « Convictions communes » de la CMM, et pour recevoir une formation sur la méthodologie de l’étude.

    Le questionnaire a été traduit en 26 langues. Les associés de recherche ont réalisé l’étude avec des assemblées choisies aléatoirement au sein de leur conférence d’église. Conrad Kanagy a traité et formaté les données avant la consultation.

    Un profil d’église novateur

    L’envergure du projet est sans précédent pour une organisation ecclésiale; il concerne les conférences d’églises de plusieurs pays, du Paraguay à l’Éthiopie, des Philippines au Canada.

    Financé et dirigé par ISGA, le Profil Anabaptiste Mondial (GAP) est la première tentative systématique de collecte de données quantitatives sur les groupes anabaptistes affiliés à la CMM dont l’effectif a plus que triplé au cours des trois dernières décennies.

    « Les données démographiques se basaient en grande partie sur des estimations » a écrit John D. Roth aux associés de recherche dans un rapport. « Et nous en savons encore moins sur les convictions théologiques, les pratiques du culte, les obligations éthiques et les formes de témoignage de plusieurs groupes anabaptistes-mennonites. » Bien que le processus d’interprétation des résultats ne fait que commencer, les données recueillies chez les groupes qui ont rempli le questionnaire dépeint une image complexe de ce que les églises membres de la CMM ont en commun et ce qui les différencie les unes des autres.

    La consultation contextualise les résultats de l’étude

    Les présentations des associés de recherche à la consultation ont joué un rôle crucial en fournissant un contexte aux données de l’étude. « Les associés de recherches sont de véritables experts dans la reconnaissance du sens réel des résultats dans leurs églises », dit Conrad Kanagy.

    Dans certaines conférences, par exemple, les résultats révèlent une forte opposition à la participation politique, ce que les associés de recherche interprètent comme une réaction à la corruption au sein de leurs régimes politiques.

    Marcos Orozco, de Convención de Iglesias Evangélicas Menonitas de Nicaragua (Conférence des églises mennonites évangéliques du Nicaragua), a fait référence à l’expérience de son église durant la révolution sandiniste, ce qui explique pourquoi les résultats de la CIEMN expriment une si forte opposition au service militaire. « Nous étions conscients que nous tuerions d’autres frères dans l’église », dit Marcos Orozco. « C’était clair que nous ne pouvions pas faire cela. »

    Les participants de la consultation ont noté d’intéressantes différences dans les pratiques et les présuppositions relatives aux dons du Saint-Esprit, aux attitudes à l’égard de la dîme, aux compréhensions des agences d’église, aux visions de l’évangélisation et du rôle de la femme dans la direction de l’église.

    Les associés de recherche examinent les défis

    La consultation a aussi servi de forum où les associés de recherche ont fait part de leurs défis. Delbert Erb, de Iglesia Evangélica Menonita Argentina a recueilli des données des églises participantes sur une distance de 2 000 km. En République démocratique du Congo et aux Philippines, l’accès à certaines des assemblées les plus isolées en milieu rural nécessitaient des voyages en montagne et la traversée de rivières.

    Le format écrit du questionnaire a constitué un défi dans les milieux avec un taux élevé d’analphabétisme. « Quand les personnes entendaient toutes les options, elles répondaient “Je ne sais pas” », dit Jethro Dube de l’Église des Frères en Christ du Zimbabwe.

    Plusieurs associés de recherche ont trouvé un taux inférieur de réponse parmi les femmes – qui sont plus susceptibles que les hommes d’être analphabètes. « Nous savons qu’il y a plus de femmes [dans nos églises] que d’hommes, dit Damien Pelende, mais elles sont sous-représentées dans cette étude. »

    Le Profil semble indiquer l’unité malgré les différences

    Même si les données n’ont pas encore été entièrement analysées, les conversations à la consultation semblent indiquer que les résultats seront significatifs pour les assemblées, les conférences les organismes de l’Église mondiale.

    « Cela nous aide à voir nos besoins, en particulier dans les domaines de l’enseignement », dit Reynaldo Vallecillo de Amor Viviente au Honduras.

    En général, on trouve plus de points communs au sein des églises du Sud (Amérique latine, Asie et Afrique) et celles du Nord (Amérique du Nord et Europe) qu’entre ces deux groupes.

    Regina Mondez, d’Integrated Mennonite Church aux Philippines, dit : « Malgré nos langues et nos cultures différentes, les chiffres communiquent [une unité] de part et d’autre des cultures d’une manière que les mot ne pourraient pas. »

    John D. Roth et Conrad Kanagy attendent encore les données de deux autres conférences d’églises affiliées. Quand toutes les données seront réunies, ils publieront un sommaire de l’ensemble des résultats et des comparaisons régionales. Le Comité Exécutif de la CMM aura également accès à toutes les données.

    « Ce projet n’est qu’une étape vers une compréhension plus approfondie de qui nous sommes comme communion mondiale et comment nos églises mettent l’Évangile en pratique », dit John D. Roth. « Ma prière est que le Profil Anabaptiste Mondial nous rende capable de parler plus librement de nos faiblesses, d’échanger nos dons avec plus d’assurance et qu’il inspire le renouveau dans notre foi et notre vie chrétienne peu importe notre milieu. »

    – Elizabeth Miller est adjointe administrative pour l’Institute for the Study of Global Anabaptism.

    Latin American regional caucus (photo provided).

    Caucus régional de l’Amérique latine (photo mise à disposition) Des membres de la consultation du GAP écoutent une

    présentation au Elizabethtown College (photo mise à disposition)

    César Montenegro dirige une réunion (photo mise à disposition)

  • Des éducateurs anabaptistes du monde entier se réunissent pour une conférence mondiale sur l’éducation

    Lansdale, Pennsylvanie (É.-U.) — Comme un arbre planté : spiritualité anabaptiste en éducation, la conférence mondiale sur l’éducation de la CMM a attiré plus de 100 éducateurs et leaders anabaptistes de 13 pays du monde.

    La spiritualité anabaptiste est une « pédagogie de transformation », a dit John D. Roth, directeur de l’Institute for the Study of Global Anabaptism. « Nous avons été créés pour l’intimité et le shalom. La peur et la méfiance conduisent au péché et aux relations brisées, et comme des exilés de l’Éden, nous continuons d’être l’objet du patient travail de restauration de Dieu. »

    La spiritualité anabaptiste, c’est « ce que nous faisons avec ce qui est de Dieu en nous », dit Hippolyto Tshimanga, directeur des ministères Afrique, Europe et Amérique latine de Mennonite Church Canada. Les pratiques de la vigilance, de la prière, de la communauté, de la lectio devina et des chants sont toutes des exercices transformateurs qui approfondissent notre dépendance de Dieu. « Nous devons être conscients de nos valeurs et pratiques spirituelles qui nous ouvrent à l’Esprit de Dieu », ajouta-t-il.

    Paulus Widjaja, professeur de théologie à Duta Wacana Christianity University à Yogyakarta en Indonésie, appelle les éducateurs à « voir la formation du caractère comme une éducation de paix. Nous devons intentionnellement et délibérément acquérir certaines vertus pour avoir le caractère d’un artisan de paix. »

    Sara Wenger Shenk, présidente du Anabaptist Mennonite Bible Seminary, dit que « l’éducation concerne essentiellement le renforcement de la capacité des personnes à choisir une “vision globale du bien”. Toute éducation véritablement anabaptiste sera façonnée par des visions scripturaires créatives et étonnantes du shalom de Dieu. »

    Le vendredi, les participants de la conférence ont visité des écoles mennonites de la région et des sites historiques et culturels.

    Pendant les quatre jours de la conférence, des ateliers ont traité plusieurs sujets dont la discipline réparatrice, la sécurité de l’enfant, le développement d’un programme d’études, la pédagogie anabaptiste et la formation en ligne.

    « Nous sommes reconnaissants pour toute l’information reçue pour le bénéfice de l’éducation de nos enfants et de nos jeunes », dit Elaine Moyer, directrice principale de l’agence d’éducation mennonite de Mennonite Church USA. Nous avons hâte de voir les échanges entre professeurs et étudiants qui émergeront probablement de ce réseau de responsables. »

    Florente Muaku Kinana, représentant l’Église des frères mennonites du Congo, dit : « Ce fut un temps extraordinaire. J’ai l’intention de raconter mon expérience dans mon école à mon retour à la maison. »

    Georgiana Giddie dit : « Gloire à Dieu pour cette occasion exceptionnelle de prendre part à cette conférence. Je vais retourner en Inde et mettre en pratique quelques-uns des enseignements que j’ai reçus. »

    Le sommet a eu lieu du 16 au 19 juillet 2015 à l’École secondaire mennonite Christopher Dock à Lansdale en Pennsylvanie (É.-U.). Ê cause des difficultés associées à l’obtention d’un visa, plusieurs personnes n’ont pas pu y assister. Tout au long de la conférence, on s’est rappelé ces personnes par la prière et le rappel visuel d’une table et de chaises vides.

    La centaine de participants ont formé un réseau de leaders anabaptistes en éducation et espèrent continuer de travailler ensemble.

    Krista Allen est directrice des communications pour Mennonite Education Agency.