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  • De toute évidence, le 16e Rassemblement de la Conférence Mennonite Mondiale du 21 au 26 juillet 2015 à Harrisburg en Pennsylvanie fut un franc succès. Le souvenir des cultes d’adoration avec plus de 8 000 personnes de 65 pays; les rencontres inattendues avec de vieux et nouveaux amis; la belle profusion d’images et de sons d’une église véritablement mondiale; les ateliers portant sur des sujets stimulants et des formes innovantes du témoignage; et les bribes de la musique transportant l’âme qui persiste encore dans ma mémoire – tout ceci, et plus encore, ont fait de ce rassemblement une expérience tout à fait joyeuse.

    Curieusement peut-être, le temps fort du rassemblement pour moi ne fut pas quelque chose préparée par les participants mennonites et Frères en Christ du monde, mais plutôt les salutations œcuméniques apportées par Martin Junge, le secrétaire général chilien de la Fédération luthérienne mondiale.

    Dans sa brève présentation, Martin Junge a loué « la réconciliation et le pardon » qui ont pris place entre les mennonites et les luthériens en 2010 au rassemblement de la Fédération luthérienne mondiale, à Stuttgart en Allemagne. Mais Martin Junge a aussi fait valoir que la réconciliation entre les membres du corps de Christ ne peut jamais être une fin en soi. « La réconciliation a trouvé pleinement son sens, dit-il, en devenant un témoignage des bonnes intentions de Dieu à l’égard du monde entier. »

    Il a souligné une importante contribution financière que les mennonites ont récemment fait pour soutenir les besoins de quelque 500 000 Somaliens temporairement hébergés dans un camp de réfugiés géré par la Fédération luthérienne mondiale. Ce partage des coûts des services aux réfugiés « nous a aidés à descendre de la montagne où nous, mennonites et luthériens, profitions de la présence du Christ, …à se rendre compte que la gloire du Christ qui brillait sur nous devait soutenir les personnes dans les vallées, avec leurs luttes, leurs souffrances, leur douleur et leurs souffrances. Ce n’est qu’ainsi que la réconciliation s’accomplit de façon complète. »

    « Plus que jamais, continue Martin Junge, je deviens conscient que la constance dans le Christ signifie d’offrir l’unité comme un témoignage prophétique à notre monde fragmenté et blessé. »

    Pourquoi ces brèves paroles, dites dans un contexte de merveilleux événements, ont-elles eu autant d’effet sur moi?

    Tout d’abord, dans le cadre d’une réunion de famille où l’on peut facilement devenir absorbé dans la célébration de nos dons distinctifs comme organisation anabaptiste-mennonite, les mots de Junge nous ont rappelé que nous faisons aussi partie d’un corps beaucoup plus grand de croyants chrétiens. Bien que plusieurs personnes de notre milieu demeurent profondément sceptiques envers « l’œcuménisme », le corps du Christ s’étend néanmoins bien au-delà de notre appartenance à la CMM. Notre témoignage au monde est incomplet si nous restons chacun de notre côté; nous avons besoin des dons de chaque membre du corps de Christ.

    La brève présentation de Martin Junge a aussi été un rappel important aux mennonites que nous ne sommes pas emprisonnés par notre passé – l’histoire n’est pas une destinée. Par exemple, l’ombre de l’héritage de la persécution au XVIe siècle n’a pas simplement disparu avec le culte de réconciliation entre les mennonites et les luthériens en 2010, mais l’histoire de notre réconciliation constitue autant un fait historique aujourd’hui que les récits familiers des martyrs Anneken Jans et Dirk Willems.

    Notre engagement envers la réconciliation annonce au monde que le changement est possible; que les anciens ennemis peuvent devenir des amis; que les souvenirs douloureux peuvent être recadrés; que la transformation en direction du shalom de Dieu est possible.

    Enfin, je reviens toujours aux paroles de Martin Junge parce que je sais que notre foi et notre sort en tant qu’anabaptistes mennonites sont inextricablement liés à la question de l’unité dans le corps du Christ.

    Il y a tellement de raisons pour diviser. Souvent, notre premier réflexe est de penser qu’il existe une tension entre la fidélité au Christ et l’objectif de l’unité, comme si la fidélité et l’unité étaient à des extrémités opposées sur une certaine échelle spirituelle. Mais que faire si la fidélité chrétienne – comme Jésus l’a suggéré dans Jean 17 – était en fait impossible sans l’unité?

    Dans sa présentation en séance plénière, Wieteke van der Molen, une pasteure mennonite des Pays-Bas, a invité les membres de la CMM à considérer l’espace entre nous comme « un espace sacré » – un espace qui peut être comblé seulement par la présence vivante de l’Esprit. Pourquoi ne verrions-nous pas nos différences non pas comme une source de crainte et d’anxiété, mais comme des espaces sacrés que Dieu seul peut remplir?

    – John D. Roth, secrétaire de la Commission Foi et Vie de la CMM

    La version intégrale de cet article paraît dans The Mennonite. Ê l’origine, publié dans https://themennonite.org/opinion/is-christian-faithfulness-possible-without-unity/ le 27 août 2015.

  • Être indépendant tout en vivant ensemble ?

    Au début, l’homme était seul. Bien que Dieu ait créé tous les animaux et qu’il ait demandé à l’homme de les nommer, l’homme était seul. Et cela ne lui convenait pas du tout. Dieu le vit. Il souffla sur l’homme un profond, profond sommeil. Pendant qu’il dormait, Dieu prit une de ses côtes, et créa l’autre partie de l’homme : la femme.

    Depuis ce premier jour, l’humanité est une communauté.

    Depuis le jour de notre naissance, nous faisons partie d’une communauté. Que ce soit une famille, une tribu, un orphelinat ou une école, nous ne sommes jamais seuls. La communauté nous nourrit, nous lave, nous enseigne à reconnaître le bien du mal et nous élève.

    Elle nous rend plus forts, parce que nous sommes plus qu’une personne. Nous sommes plusieurs. Elle nous rend plus faibles, parce que nous devons plier notre volonté aux règles de la communauté et renoncer à notre autonomie.

    Dans la communauté, nous ne pouvons être seul. L’intérêt du groupe entre en conflit avec celui de l’individu. Et cela provoque des frictions, des souffrances et des frustrations. Mais il n’y a pas d’autre voie. Être humain, c’est faire partie d’une communauté. Nous ne pouvons pas survivre par nous-mêmes.

    Pourtant, chacun de nous désire l’autonomie. En grandissant, nous testons les règles et les limites de nos communautés. On le voit bien chez les bambins, qui disent « non ! » pour savoir jusqu’où ils peuvent aller. On le voit chez les jeunes qui se rebellent et qui décident de leur propre chemin dans la vie, faisant leurs propres choix. Et oui, ‘être autonome’ signifie littéralement ‘définir ses propres règles’. Mais l’interprétation moderne a davantage le sens de tailler son propre chemin dans la vie et d’être indépendant.

    Nous voulons désespérément avoir notre mot à dire dans tout ce qui nous concerne, nous voulons prendre nos décisions, faire de notre mieux. Aujourd’hui, nous sommes fiers d’être indépendant, d’être en mesure de nous débrouiller seuls, de vivre selon nos règles et de les défendre.

    La lutte contre la communauté

    Mais être autonome n’est pas une partie de plaisir. En fait, c’est une lutte constante. Et cela a toujours été le cas, même dans l’Ancien Testament, par exemple dans l’histoire bien connue de Jacob, fils d’Isaac, fils d’Abraham.

    Même avant sa naissance, Jacob vit en communauté. Et déjà, dans le ventre de sa mère, il ne prend pas trop bien/cela se passe mal. Lui et son frère jumeau se battent si farouchement à l’intérieur de l’utérus que leur mère Rebecca se demande comment elle est toujours vivante ! Ê sa naissance, Jacob tient le talon de son frère aîné.

    Pour Jacob, Jacob vient en premier. Toujours. Il n’y a pas d’autres règles que les siennes. Et il plie la communauté à ses règles.

    Facilement, sans rien d’autre qu’un repas chaud, il ravit son droit d’aînesse à son frère Esaü. Ensuite, Jacob trompe son père. Isaac, rendu aveugle par la vieillesse, est sur son lit de mort, et attend Esaü pour lui donner sa bénédiction. Jacob arrive, prétendant être son frère aîné. Il vole sans scrupule la bénédiction patriarcale.

    Jacob possède maintenant tout ce qui devrait revenir de droit à Esaü. Il a tout gagné, et en même temps, il a tout perdu. Car il ne peut pas rester dans la communauté qu’il a tant méprisée. Il doit fuir pour avoir la vie sauve.

    Vivre par ses propres règles et vivre dans une communauté ne s’accordent pas bien.

    Être son propre chef

    En fuyant la scène du crime, Jacob quitte tout. C’est en tout cas ce qu’il pense. Mais juste avant qu’il ne pénètre dans une terre inconnue, il a un rêve. Et dans ce rêve, Dieu promet d’aller avec lui partout où il ira. Dieu le protègera, Dieu le ramènera, Dieu ne laissera pas Jacob jusqu’à ce sa promesse soit accomplie.

    Mais, fidèle à lui-même, Jacob n’en est pas sûr. Il appelle l’endroit Beth-el, ‘la Maison de Dieu’, mais il commence immédiatement à négocier. Si Dieu est vraiment avec moi, si Dieu me protège vraiment, si Dieu s’occupe vraiment de moi, alors, oui, dans ce cas, Dieu sera mon Dieu.

    Jacob ne se rend pas facilement. Oh non ! Si Dieu veut rester avec lui, très bien. Mais c’est Jacob qui fait la loi. C’est cela l’autonomie, n’est-ce pas ?

    Et l’histoire continue. L’amour de Jacob pour sa Rachel est célèbre. En essayant de l’épouser avant que sa sœur aînée Léa ne soit mariée, Jacob essaie de nouveau de faire plier la communauté. Mais il n’est pas de taille devant la duplicité de Laban, et il finira par avoir quatre femmes !

    Après quelques 20 années de travaux forcés, Dieu rappelle Jacob à Canaan. Jacob prend ses femmes, ses enfants (11 garçons et une fille à ce moment) et ses troupeaux et il file en douce pendant que Laban est occupé à tondre ses moutons.

    Encore une fois, Jacob prend une décision sans tenir compte des conséquences pour les autres. En vivant selon ses règles, ses peurs, ses a-priori. Et en s’en allant de cette manière, avec femmes et enfants, il néglige le fait qu’elles et leurs enfants font aussi partie de la vie de Laban : ce sont ses filles, ses petits-enfants, son avenir.

    Bien sûr, c’est son droit en tant que personne autonome. Il est son propre chef. Il n’a de considération pour aucune communauté.

    Renoncer à tout

    Sur le point de rentrer chez lui, un changement étonnant se produit chez Jacob. Il se rend compte qu’Esaü pourrait ne pas être très heureux de l’accueillir, compte tenu de la façon dont il l’a trompé. Jacob essaie de faire la paix, en envoyant des messagers. Mais ils reviennent en disant qu’Esaü est en chemin avec au moins 400 hommes. Jacob –impressionné, inquiet, effrayé – est maintenant confronté aux conséquences de ses choix antérieurs : et si Esaü lui prenait tout : femmes, enfants, troupeaux, richesses ? Et s’il voulait se dédommager et se venger ?

    Et si la communauté lui faisait payer son autonomie ?

    Jacob prend donc une décision audacieuse : il offre tout ce qu’il a à Esaü, volontairement. Ce faisant, il tente de faire amende honorable pour ce qu’il a fait. Il reconnaît sa faute, et les conséquences de ses choix sur la vie d’Esaü.

    En offrant tout ce qu’il a acquis grâce à son indépendance, c’est en fait son indépendance même que Jacob offre à Esaü.

    Nous assistons à cette scène épique, où Jacob emmène ses épouses et leurs enfants, et tout ce qu’il possède, de l’autre côté de la rivière, puis il revient. Maintenant, il est totalement et vraiment seul. Il ne lui reste plus rien. Pas même son autonomie.

    Et puis quelqu’un arrive et lutte avec lui. Toute la nuit. Quelqu’un. Sans nom. Sans identification, sinon le sinistre « Pourquoi me demandes-tu mon nom » (32:29). Est-ce Dieu lui-même ? Un de ses messagers ? Ou devons-nous comprendre cela de manière plus métaphorique : Jacob est en fait aux prises avec lui-même ?

    Peut-être. Après tout, la vie de Jacob est une longue lutte, avec ceux qui l’entourent et leurs règles et leurs attentes, avec lui-même et ses propres choix, son propre chemin dans la vie. Peut-être, finalement, se bat-il avec Dieu. Ou avec lui-même. Ou une autre personne métaphorique. Cela n’a pas d’importance.

    Ce qui importe, c’est qu’il en sort gagnant. Avec une nouvelle bénédiction. Avec un nouveau nom. Il ne s’appelle plus Jacob (talon/usurpateur), mais Israël (celui qui lutte avec Dieu).

    Jacob ne cherche plus à s’enrichir en ‘saisissant le talon des autres’, en les faisant tomber et échouer. Au lieu de cela, pour le restant de sa vie, il se bat avec ceux qui vivent autour de lui, avec Dieu, et surtout … avec lui-même.

    Et savez-vous ? La plupart du temps, il en sort gagnant. Boitant légèrement, mais gagnant quand même. Et quand il traverse la rivière, une nouvelle aube se lève. Un patriarche est né.

    Quelle histoire !

    Une leçon sur les conséquences de ses actes

    Mais la chose vraiment étonnante au sujet de l’histoire de Jacob est que ni lui-même, ni ses actes ne sont explicitement condamnés. Nulle part dans l’histoire, Dieu ne désapprouve explicitement ce que fait Jacob.

    On a le sentiment que dans cette histoire, tout n’est pas bon, mais elle n’en dit rien. Elle montre simplement les conséquences, les résultats, des actions de Jacob : il doit fuir et tout laisser derrière lui. Il vit dans une peur constante‚Ķ d’Esaü, de Laban, d’Esaü encore. Il doit tout recommencer, de nombreuses fois.

    L’histoire nous dit tout cela. Mais elle ne nous dit jamais que Jacob a eu tort.

    Nous pouvons le lire entre les lignes, mais c’est notre imagination, finalement. L’histoire elle-même ne le précise jamais.

    Et c’est ce qui rend cette histoire fascinante. Jacob n’est ni saint, ni parfait, ni pieux. C’est un excellent exemple parce qu’il n’est pas exemplaire du tout. Il est juste comme chacun d’entre nous. Si bien que dans nos têtes et nos cœurs, nous remplissons facilement les blancs. Nous sentons à quel point certaines de ses décisions sont mauvaises, comme si c’étaient les nôtres. Nous tremblons en pensant aux conséquences. Nous attendons avec inquiétude que l’histoire tourne mal.

    Mais elle ne tourne jamais mal ! Malgré le fait qu’il ait vécu selon ses propres règles et n’a jamais reconnu les droits des autres, Jacob n’est pas jugé, sauf par lui-même. c’est fondamentalement, le sujet de cette histoire. L’autonomie. Vivre selon ses règles. Être son propre chef.

    Car être autonome ne signifie pas seulement décider et vivre selon ses propres règles. Cela signifie aussi qu’il faut se juger soi-même. Il n’y a personne d’autre pour le faire. Pas même Dieu, selon cette histoire. Il faut comprendre par soi-même. Dieu marche simplement avec nous, quel que soit le résultat. C’est Jacob qui impose ses exigences et pose ses conditions, pas Dieu.

    Et c’est une leçon de l’Ancien Testament, pour nous tous, hommes et femmes modernes, avides d’indépendance.

    Être autonome, c’est aussi savoir que ceux qui vivent autour de nous (notre communauté) limitent notre liberté. Au sens moderne, l’autonomie, ce n’est pas vivre selon ses propres règles (quelles qu’elles soient), mais réaliser, reconnaître et accepter l’existence des autres dans sa vie. Il s’agit de choisir de les respecter sans arrière-pensée, parce que, ensemble, nous formons une communauté.

    La question est donc : sommes-nous capables, suis-je capable, de vivre ma vie dans le cadre de ces limites ? Puis-je vivre libre et indépendant-e (autonome) dans le cadre d’une communauté ?

    Suis-je assez mature pour reconnaître le fait que je ne peux pas totalement prendre ma vie en charge ? Puis-je accepter d’être lié-e par les gens que j’aime, par la communauté qui m’entoure, et par Dieu qui marche avec moi où que j’aille ?

    Et, dans un sens plus large, serait-il possible aux différentes églises de garder leur autonomie au sein de la communauté anabaptiste mondiale ? Sommes-nous prêts à nous battre pour cela ?

    L’histoire de Jacob nous enseigne qu’il n’est pas mauvais de suivre son propre chemin dans la vie. Il n’est pas mauvais d’essayer de tester ses forces et de lutter pour son autonomie. Il ne s’agit pas d’avoir tort ou d’avoir raison. Il s’agit de prendre ses propres décisions tout en reconnaissant l’existence de sa communauté. Il s’agit de reconnaître les blessures et les souffrances des deux côtés. Il s’agit d’assumer ses responsabilités. Pour ses propres actions, pour celles de la communauté. Pour soi. Et, si nécessaire, réparer les torts.

    Ce genre d’autonomie, l’autonomie adulte, moderne, ne va pas de soi. Grandir n’est pas facile. Garder une certaine autonomie au sein de sa communauté, c’est comme lutter constamment avec les autres, avec Dieu et surtout avec soi-même.

    Et même quand nous gagnons, nous restons un peu boiteux.

    Wieteke van der Molen (Pays-Bas) est intervenue vendredi soir, le 24 juillet 2015, lors du 16e Rassemblement. Wieteke est pasteur d’une petite paroisse mennonite rurale au nord d’Amsterdam, elle aime lire et raconter des histoires.

     

  • Bogotá, Colombie – « La marche avec Dieu trouve tout son sens dans la fraternité, dans la fraction du pain, dans le service et dans la rencontre des besoins des autres », dit César García, secrétaire général de la Conférence Mennonite Mondiale. « Cela ne signifie pas l’absence de défis, mais que nous sommes assurés de la victoire avec et par Dieu. »

    Le Dimanche de la Fraternité Mondiale, le 24 janvier 2016, invite les anabaptistes à cette marche. Pendant six jours au mois de juillet 2015, plus de 8 000 anabaptistes ont fait un séjour ensemble au Rassemblement en Pennsylvanie; lors du Dimanche de la Fraternité Mondiale, malgré les différents fuseaux horaires et continents, César García invite toutes les églises membres de la CMM à se réunir en esprit dans leurs églises locales.

    Le Dimanche de la Fraternité Mondiale, les croyants mennonites et Frères en Christ se souviennent du premier baptême anabaptiste célébré en Suisse en 1525. « Cet acte d’obéissance et de courage éclaire encore notre compréhension de ce que signifie être disciple du Christ aujourd’hui », ajoute César García.

    Le Dimanche de la Fraternité Mondiale nous rappelle « que nous appartenons les uns aux autres comme frères et sœurs dans la maison de Dieu. Nous nous soutenons mutuellement, nous épaulons ceux et celles qui souffrent et qui sont persécutés, et nous apprenons les uns des autres », dit César García.

    Le matériel pour le culte, téléchargeable à partir de mwc-cmm.org, comprend des textes pour la prédication, des suggestions de musique dans le recueil de chants de PA 2015, des requêtes de prière et des ressources pour la prédication du Dimanche de la Fraternité Mondiale. Le numéro d’octobre de Courier/Correo/Courrier est aussi un bon outil avec sa série des discours sur le thème « En marche avec Dieu » des séances plénières du 16e Rassemblement en Pennsylvanie.

    César García invite également les églises à prendre une offrande spéciale ce dimanche de janvier pour soutenir la communion anabaptiste mondiale. Cette offrande sera prise en compte comme une contribution de la Part Équitable des églises membres.

    Chaque membre peut contribuer l’équivalent du prix d’un déjeuner. Les assemblées peuvent terminer le culte par un repas communautaire ou par un temps de prière et de jeûne.

    Au cours des dernières années, les églises locales anabaptistes de Bogotá en Colombie ont tenu un culte commun lors du Dimanche de la Fraternité Mondiale. « Ce fut une bénédiction de voir comment nous pouvons outrepasser nos différences lorsque nous recherchons la présence de l’Agneau au centre de nos rencontres », dit César García. « Nous reconnaissons le travail de Dieu dans nos frères et nos sœurs et notre besoin des uns et des autres pour atteindre ensemble la maturité dans notre foi. »

    —Communiqué de la CMM

  • Les délégués réélisent David Wiebe et discutent la question des « anciens mondiaux »

    Mechanicsburg, Pennsylvanie (É.-U.) — Des représentants de 21 conférences nationales des frères mennonites de partout dans le monde se sont rencontrés au Sommet annuel de la Communauté internationale des frères mennonites (ICOMB) du 26 au 29 juillet au Messiah College à Mechanicsburg en Pennsylvanie.

    Le sommet de 2015 a souligné les 25 ans de l’organisation et les progrès réalisés. En plus d’être une fraternité, l’organisation fournit désormais des conseils et rend compte à ses conférences membres.

    Les rapports nationaux ont marqué chaque session et demeurent les temps forts du sommet. Le soutien mutuel des leaders était visible quand ils se blottissaient les uns contre les autres pour prier après le récit des souffrances du ministère en Ukraine, pays déchiré par la guerre, ou de l’enthousiasme suscité par la transformation d’une maison de débauche en centre d’évangélisation pour d’anciennes prostituées au Brésil.

    Pour plusieurs délégués, le point culminant fut le culte de clôture avec notamment le lavement des pieds, la prière et la cène.

    David Wiebe réélu, des anciens mondiaux envisagés

    Les représentants d’ICOMB ont voté à l’unanimité en faveur de la réélection du Canadien David Wiebe (premier directeur général d’ICOMB à plein temps) pour un deuxième mandat de trois ans. Les représentants ont vivement confirmé le leadership de David Wiebe, l’avertissant seulement de ne pas trop travailler.

    Les délégués ont discuté la possibilité d’établir des « anciens mondiaux » qui prodigueraient une direction spirituelle, théologique et pratique au sein des conférences membres. Une conversation à ce sujet a débuté en 2013. Ils ont suggéré qu’ICOMB serve de médiateur plutôt que de figure d’autorité en période de conflit et que l’organisation suive un modèle biblique quant au partage de l’autorité et à la résolution des conflits.

    Test d’autorité

    Les conférences d’ICOMB en Angola, en Inde et au Mexique sont présentement aux prises avec des conflits internes. David Wiebe a dit qu’ICOMB teste des façons de soutenir et de guider les conférences nationales qui cherchent à résoudre des différends.

    « La mission ne peut pas nous tenir entièrement ensemble », dit Wiebe. « La communauté et l’identité sont aussi très importantes, ICOMB se fait parfois prier d’avoir une voix plus puissante. »

    ICOMB a fait entendre cette voix pendant le sommet de 2015. Le comité exécutif a résolu que, en dépit des efforts de réconciliation, les leaders actuels d’Igreja Evangélica dos Irmos Menonitas en Angola (l’Église des frères mennonites en Angola) n’étaient plus en bons termes avec ICOMB. David Wiebe a précisé qu’il y a un problème avec des dirigeants spécifiques, mais pas avec la conférence angolaise.

    Encore l’éducation

    Riche de l’expérience d’avoir tenu des consultations sur l’éducation en République démocratique du Congo en 2009 et à l’échelle internationale en 2007 et 2011, ICOMB a aidé à organiser une conférence mondiale sur l’éducation avant le Rassemblement de la CMM.

    Le sommet d’ICOMB a débuté avec un culte fréquenté par les participants frères mennonites inscrits au Rassemblement de la CMM dont certains sont restés pour assister aux réunions à titre d’invités.

    Le secrétaire général de la CMM, César García, un frère mennonite de Bogotá en Colombie, s’est joint à ICOMB pour le souper du lundi et a répondu aux questions pendant la session de la soirée.

    Le comité exécutif a recommandé aux membres d’ICOMB qui ne sont pas membres de la Conférence Mennonite Mondiale de « considérer une adhésion à la CMM en fonction de ses mérites propres. »

    Connie Faber est la rédactrice du Christian Leader, la publication des frères mennonites des États-Unis

    Cliquez ici pour en savoir plus sur la situation au Panama

  • Le Réseau Anabaptiste Mondial de la Santé imaginé par les participants du sommet

    Harrisburg, Pennsylvanie (É.-U.) – Plus de 90 dirigeants en services de santé, provenant de 18 pays, se sont rencontrés les 19 et 20 juillet 2015 avant le Rassemblement PA 2015. Ils se sont réunis pour adorer, apprendre les uns des autres et réfléchir avec créativité de quelle manière les organisations anabaptistes en services de santé et les personnes qui travaillent dans ce domaine pourraient mieux collaborer à l’avenir.

    Le sommet a mis l’accent sur l’examen d’un document provisoire faisant la promotion de la création d’un Réseau Anabaptiste Mondial de la Santé. L’ébauche a été préparée par un groupe bénéficiant d’un solide appui de la Conférence Mennonite Mondiale, notamment de César Garcia et d’autres.

    Rick Stiffney, un contributeur au document, a dirigé l’examen du document provisoire. Rick Stiffney est président et directeur général de MHS Alliance, une organisation sans but lucratif qui soutient dans leur leadership et leur direction stratégique les fournisseurs mennonites et anabaptistes de services sociaux et de santé.

    Pakisa Tshimika, ancien secrétaire général associé de la Conférence Mennonite Mondiale et fondateur de la Maison de l’Espoir Mama Makeba, défend cette idée depuis longtemps.

    « Depuis des décennies, je rêve d’un espace où les professionnels anabaptistes de la santé et les institutions de partout dans le monde pourront se rencontrer et échanger sur des sujets d’intérêt commun », dit-il.

    « Manifestement, il y a un intérêt parmi nous pour de nouvelles sortes de connexions », dit Rick Stiffney. « Les participants ont une volonté commune de s’engager dans des ministères de la santé modelés selon une perspective chrétienne anabaptiste. »

    Un groupe de coordination représentant l’ensemble de la Conférence Mennonite Mondiale fera progresser les idées du sommet au cours des trois prochaines années. Ils créeront une base de données, faciliteront les échanges entre pairs et jetteront les bases d’un deuxième sommet pour les leaders de la santé.

    Pakisa Tshimika espère que c’est une première étape vers la création d’un espace où le Nord, le Sud, l’Est et l’Ouest se rencontreront sur une base régulière.

    La présidente du sommet Karen Baillie, directrice générale de Menno Place, un centre de soins communautaires à Abbotsford, en Colombie Britannique (Canada) dit que le sommet a réaffirmé la mission de servir en tant qu’anabaptistes qui préconisent l’amour du prochain, la paix et la justice. « Notre décision de s’engager les uns envers les autres et de créer un réseau mondial renforcit notre vision de la communauté et permet de mieux servir l’autre », dit elle.

    « On a beaucoup de chemin à parcourir », dit Pakisa Tshimika. Cependant, il est heureux de ce que l’avenir réserve pour le Réseau Anabaptiste Mondial de la Santé.

    Larry Guengerich vit à East Petersburg en Pennsylvanie (É.-U.) et est directrice des communications et des relations avec les églises pour Landis Communities.

  • Le Profil Anabaptiste Mondial fait l’étude de la Conférence Mennonite Mondiale et en dresse la carte

    GOSHEN, Indiana (É.-U.) — Les études sociologiques sont peut-être un outil d’évangélisation peu commun, mais lors de la consultation révélant les conclusions du projet Profil Anabaptiste Mondial (GAP pour Global Anabaptist Profile), Damien Pelende a déclaré que l’étude a attiré de nouvelles personnes à son église. GAP, une initiative conjointe de Institute for the Study of Global Anabaptism (ISGA-Goshen College) et de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM), est un projet de deux ans qui dresse le profil de la démographie, des convictions et des pratiques de 24 conférences d’églises de la CMM.

    Damien Pelende, associé de recherche qui a mis en œuvre l’étude du GAP dans la Communauté des Églises de frères mennonites au Congo, a dit qu’au fur et à mesure que la nouvelle de l’étude se répandait, des spectateurs curieux venaient au culte. Ê une occasion, plus de 20 observateurs se sont donnés à Christ; une autre fois, un visiteur catholique est devenu mennonite après avoir pris connaissance de l’étude.

    Ê la consultation, animée par le Young Center for Anabaptist and Pietist Studies (Centre d’études anabaptistes et piétistes Young) au Elizabethtown College en Pennsylvanie du 26 au 30 juillet 2015, les associés de recherche et des responsables d’églises de 21 églises membres de la CMM, représentant 18 pays différents, ont analysé les données et raconté des histoires qui ont donné un contexte révélateur aux chiffres.

    La consultation couronnait deux années de collectes de données dirigées par John D. Roth, directeur de ISGA et Conrad Kanagy, professeur de sociologie au Elisabethtown College.

    En 2013, le groupe s’était rencontré au Goshen College en Indiana (É.-U.) pour déterminer le contenu final du questionnaire, structuré autour des « Convictions communes » de la CMM, et pour recevoir une formation sur la méthodologie de l’étude.

    Le questionnaire a été traduit en 26 langues. Les associés de recherche ont réalisé l’étude avec des assemblées choisies aléatoirement au sein de leur conférence d’église. Conrad Kanagy a traité et formaté les données avant la consultation.

    Un profil d’église novateur

    L’envergure du projet est sans précédent pour une organisation ecclésiale; il concerne les conférences d’églises de plusieurs pays, du Paraguay à l’Éthiopie, des Philippines au Canada.

    Financé et dirigé par ISGA, le Profil Anabaptiste Mondial (GAP) est la première tentative systématique de collecte de données quantitatives sur les groupes anabaptistes affiliés à la CMM dont l’effectif a plus que triplé au cours des trois dernières décennies.

    « Les données démographiques se basaient en grande partie sur des estimations » a écrit John D. Roth aux associés de recherche dans un rapport. « Et nous en savons encore moins sur les convictions théologiques, les pratiques du culte, les obligations éthiques et les formes de témoignage de plusieurs groupes anabaptistes-mennonites. » Bien que le processus d’interprétation des résultats ne fait que commencer, les données recueillies chez les groupes qui ont rempli le questionnaire dépeint une image complexe de ce que les églises membres de la CMM ont en commun et ce qui les différencie les unes des autres.

    La consultation contextualise les résultats de l’étude

    Les présentations des associés de recherche à la consultation ont joué un rôle crucial en fournissant un contexte aux données de l’étude. « Les associés de recherches sont de véritables experts dans la reconnaissance du sens réel des résultats dans leurs églises », dit Conrad Kanagy.

    Dans certaines conférences, par exemple, les résultats révèlent une forte opposition à la participation politique, ce que les associés de recherche interprètent comme une réaction à la corruption au sein de leurs régimes politiques.

    Marcos Orozco, de Convención de Iglesias Evangélicas Menonitas de Nicaragua (Conférence des églises mennonites évangéliques du Nicaragua), a fait référence à l’expérience de son église durant la révolution sandiniste, ce qui explique pourquoi les résultats de la CIEMN expriment une si forte opposition au service militaire. « Nous étions conscients que nous tuerions d’autres frères dans l’église », dit Marcos Orozco. « C’était clair que nous ne pouvions pas faire cela. »

    Les participants de la consultation ont noté d’intéressantes différences dans les pratiques et les présuppositions relatives aux dons du Saint-Esprit, aux attitudes à l’égard de la dîme, aux compréhensions des agences d’église, aux visions de l’évangélisation et du rôle de la femme dans la direction de l’église.

    Les associés de recherche examinent les défis

    La consultation a aussi servi de forum où les associés de recherche ont fait part de leurs défis. Delbert Erb, de Iglesia Evangélica Menonita Argentina a recueilli des données des églises participantes sur une distance de 2 000 km. En République démocratique du Congo et aux Philippines, l’accès à certaines des assemblées les plus isolées en milieu rural nécessitaient des voyages en montagne et la traversée de rivières.

    Le format écrit du questionnaire a constitué un défi dans les milieux avec un taux élevé d’analphabétisme. « Quand les personnes entendaient toutes les options, elles répondaient “Je ne sais pas” », dit Jethro Dube de l’Église des Frères en Christ du Zimbabwe.

    Plusieurs associés de recherche ont trouvé un taux inférieur de réponse parmi les femmes – qui sont plus susceptibles que les hommes d’être analphabètes. « Nous savons qu’il y a plus de femmes [dans nos églises] que d’hommes, dit Damien Pelende, mais elles sont sous-représentées dans cette étude. »

    Le Profil semble indiquer l’unité malgré les différences

    Même si les données n’ont pas encore été entièrement analysées, les conversations à la consultation semblent indiquer que les résultats seront significatifs pour les assemblées, les conférences les organismes de l’Église mondiale.

    « Cela nous aide à voir nos besoins, en particulier dans les domaines de l’enseignement », dit Reynaldo Vallecillo de Amor Viviente au Honduras.

    En général, on trouve plus de points communs au sein des églises du Sud (Amérique latine, Asie et Afrique) et celles du Nord (Amérique du Nord et Europe) qu’entre ces deux groupes.

    Regina Mondez, d’Integrated Mennonite Church aux Philippines, dit : « Malgré nos langues et nos cultures différentes, les chiffres communiquent [une unité] de part et d’autre des cultures d’une manière que les mot ne pourraient pas. »

    John D. Roth et Conrad Kanagy attendent encore les données de deux autres conférences d’églises affiliées. Quand toutes les données seront réunies, ils publieront un sommaire de l’ensemble des résultats et des comparaisons régionales. Le Comité Exécutif de la CMM aura également accès à toutes les données.

    « Ce projet n’est qu’une étape vers une compréhension plus approfondie de qui nous sommes comme communion mondiale et comment nos églises mettent l’Évangile en pratique », dit John D. Roth. « Ma prière est que le Profil Anabaptiste Mondial nous rende capable de parler plus librement de nos faiblesses, d’échanger nos dons avec plus d’assurance et qu’il inspire le renouveau dans notre foi et notre vie chrétienne peu importe notre milieu. »

    – Elizabeth Miller est adjointe administrative pour l’Institute for the Study of Global Anabaptism.

    Latin American regional caucus (photo provided).

    Caucus régional de l’Amérique latine (photo mise à disposition) Des membres de la consultation du GAP écoutent une

    présentation au Elizabethtown College (photo mise à disposition)

    César Montenegro dirige une réunion (photo mise à disposition)

  • Des éducateurs anabaptistes du monde entier se réunissent pour une conférence mondiale sur l’éducation

    Lansdale, Pennsylvanie (É.-U.) — Comme un arbre planté : spiritualité anabaptiste en éducation, la conférence mondiale sur l’éducation de la CMM a attiré plus de 100 éducateurs et leaders anabaptistes de 13 pays du monde.

    La spiritualité anabaptiste est une « pédagogie de transformation », a dit John D. Roth, directeur de l’Institute for the Study of Global Anabaptism. « Nous avons été créés pour l’intimité et le shalom. La peur et la méfiance conduisent au péché et aux relations brisées, et comme des exilés de l’Éden, nous continuons d’être l’objet du patient travail de restauration de Dieu. »

    La spiritualité anabaptiste, c’est « ce que nous faisons avec ce qui est de Dieu en nous », dit Hippolyto Tshimanga, directeur des ministères Afrique, Europe et Amérique latine de Mennonite Church Canada. Les pratiques de la vigilance, de la prière, de la communauté, de la lectio devina et des chants sont toutes des exercices transformateurs qui approfondissent notre dépendance de Dieu. « Nous devons être conscients de nos valeurs et pratiques spirituelles qui nous ouvrent à l’Esprit de Dieu », ajouta-t-il.

    Paulus Widjaja, professeur de théologie à Duta Wacana Christianity University à Yogyakarta en Indonésie, appelle les éducateurs à « voir la formation du caractère comme une éducation de paix. Nous devons intentionnellement et délibérément acquérir certaines vertus pour avoir le caractère d’un artisan de paix. »

    Sara Wenger Shenk, présidente du Anabaptist Mennonite Bible Seminary, dit que « l’éducation concerne essentiellement le renforcement de la capacité des personnes à choisir une “vision globale du bien”. Toute éducation véritablement anabaptiste sera façonnée par des visions scripturaires créatives et étonnantes du shalom de Dieu. »

    Le vendredi, les participants de la conférence ont visité des écoles mennonites de la région et des sites historiques et culturels.

    Pendant les quatre jours de la conférence, des ateliers ont traité plusieurs sujets dont la discipline réparatrice, la sécurité de l’enfant, le développement d’un programme d’études, la pédagogie anabaptiste et la formation en ligne.

    « Nous sommes reconnaissants pour toute l’information reçue pour le bénéfice de l’éducation de nos enfants et de nos jeunes », dit Elaine Moyer, directrice principale de l’agence d’éducation mennonite de Mennonite Church USA. Nous avons hâte de voir les échanges entre professeurs et étudiants qui émergeront probablement de ce réseau de responsables. »

    Florente Muaku Kinana, représentant l’Église des frères mennonites du Congo, dit : « Ce fut un temps extraordinaire. J’ai l’intention de raconter mon expérience dans mon école à mon retour à la maison. »

    Georgiana Giddie dit : « Gloire à Dieu pour cette occasion exceptionnelle de prendre part à cette conférence. Je vais retourner en Inde et mettre en pratique quelques-uns des enseignements que j’ai reçus. »

    Le sommet a eu lieu du 16 au 19 juillet 2015 à l’École secondaire mennonite Christopher Dock à Lansdale en Pennsylvanie (É.-U.). Ê cause des difficultés associées à l’obtention d’un visa, plusieurs personnes n’ont pas pu y assister. Tout au long de la conférence, on s’est rappelé ces personnes par la prière et le rappel visuel d’une table et de chaises vides.

    La centaine de participants ont formé un réseau de leaders anabaptistes en éducation et espèrent continuer de travailler ensemble.

    Krista Allen est directrice des communications pour Mennonite Education Agency.

  • Nous pleurons avec ceux et celles dont les terres ont été ravagées par la guerre.

    Nous pleurons avec ceux et celles qui, à cause de la guerre et de la violence, ont déjà perdu leur maison.

    Nous pleurons avec ceux et celles qui laissent derrière eux ce qui est familier, à la recherche d’une vie meilleure pour leurs enfants et leur famille.

    Nous pleurons avec Abdullah, le père d’Aylan et de Galip Kurdi, au moment où il doit faire face à la vie sans ses magnifiques enfants et sa compagne de vie.

    Nous pleurons devant la vie si tragiquement courte d’Aylan et de son frère Galip.

    Nous pleurons Rehan, leur mère, qui souhaitait une vie meilleure pour ses enfants.

    Nous pleurons les milliers d’enfants, de femmes et d’hommes qui ont déjà perdu la vie à la recherche d’espoir.

    Nous pleurons aussi à cause de notre complicité causant et alimentant le conflit en cours qui a déplacé des milliers de personnes dans le monde.

    Nous pleurons à cause de notre complicité quand nous continuons à nous leurrer en pensant que plus de violence apportera la paix.

    Nous pleurons à cause de notre complicité lorsque nous fermons les yeux, ignorons la souffrance et les difficultés de nos frères et sœurs.

    Nous pleurons à cause de notre complicité avec les régimes et les puissances de ce monde qui continuent d’oppresser et de déshumaniser les uns pour le privilège et le confort des autres.

    Nous pleurons à cause de notre complicité en n’accueillant pas l’étranger quand il est en besoin.

    Nous pleurons à cause de notre complicité quand nous n’écoutons pas les pleurs de l’autre.

    Nous pleurons à cause de l’impuissance que nous ressentons en n’étant pas capable d’arrêter les conflits qui persistent et dont les résultats sont des personnes déplacées.

    Nous pleurons à cause de l’impuissance que nous ressentons en n’étant pas capable de sauver les personnes qui tombent à la mer.

    Nous pleurons à cause de l’impuissance que nous ressentons quand nous voyons la souffrance des autres.

    Nous pleurons parce que nous savons que ce n’est pas de cette manière que Dieu veut que nous nous traitions les uns les autres.

    Nous pleurons parce que nous savons que ce n’est pas le rêve que Dieu a pour le monde.

    Nous pleurons parce que nous ne savons pas quoi faire d’autre.

    Dieu, sois avec Aylan, Galip et leur mère Rehan.

    Dieu, sois avec Abdullah, leur père.

    Dieu, sois avec les milliers d’autres personnes qui sont mortes en quête de paix et d’un asile.

    Dieu, sois avec nous au moment où nous cessons notre complicité pour que nous puissions incarner la chaleur, l’hospitalité et l’amour des autres que tu nous as déjà montrés.

    Dieu, sois avec nous pendant que nous recherchons ta paix dans la paix.

    Dieu, sois avec nous tous.

    par Andrew Suderman, secrétaire de la Commission Paix de la CMM

  • Harrisburg, Pennsylvanie – La première Coupe du Monde anabaptiste sera disputée les 22, 23, 24 et 25 juillet en après-midi à titre d’événement récréatif optionnel à PA 2015, le Rassemblement de la Conférence Mennonite Mondiale.

    Les matchs auront lieu au Logan Field, un terrain de football communautaire près de Dillsburg (PA), à environ 25 minutes en voiture du Champ de foire d’Harrisburg où se tiendra PA 2015.

    « Les équipes seront formées pour représenter la diversité en termes d’âge, de pays, de sexe », explique Howard Good, le coordonnateur national de PA 2015. Aucune qualification n’est requise sur le formulaire d’inscription et aucune question n’est posée sur l’expérience du jeu.

    « Le but est de s’amuser en jouant au football, dit-il en souriant, c’est plus important que de gagner ou de perdre. Partout dans le monde, le football est une force unificatrice. C’est notre souhait pour la Coupe du Monde anabaptiste! »

    Pour jouer ou être spectateur, il faut être inscrit à temps plein à PA 2015. Chaque équipe jouera soit le mercredi et le vendredi, ou le jeudi et le samedi. « Nous ne voulons pas que le football soit un événement trop prenant et qu’il éloigne les personnes inscrites des séminaires, des excursions ou du Village de l’Église Mondiale », souligne Howard.

    Chaque après-midi, le premier match durera une heure, suivi d’une pause de 15 minutes, puis d’un second match d’une heure.

    Le calendrier pourra accueillir 16 ou 24 équipes, chacune composée de 15 à 18 joueurs, selon le nombre de personnes inscrites.

    Des points seront attribués à chaque match. L’équipe qui aura accumulé le plus de points sera déclarée vainqueur.

    « Nous allons travailler fort pour garder le tournoi amusant et pas trop intense », fait-il remarquer. C’est aussi un pari. Il n’y aura pas de pratiques, juste un peu de temps pour se réchauffer et botter le ballon avant chaque match. Nous aurons un ou deux arbitres sur chaque terrain pour surveiller le jeu et assurer la fluidité du jeu. »

    « Nous allons produire une courte vidéo sur le règlement de la Coupe du Monde anabaptiste que les joueurs et les joueuses pourront visionner pendant leur trajet en bus. Nous jouerons pour le plaisir, mais en général nous suivrons les règles de la FIFA.

    Andrew Good et Nick Miller Good, deux fils d’Howard Good et joueurs de football de longue date vivant maintenant à Philadelphie, organiseront les équipes et le calendrier.

    « Chaque équipe aura un entraîneur. Son travail consistera à établir le rôle des joueurs. Ces matchs ne seront pas professionnels. Ils sont à la portée de tous, mais nous voulons du bon jeu énergique.

    Les personnes qui ne sont pas en grande forme peuvent jouer dans les zones du terrain où il y a moins d’activité, et elles peuvent jouer pour des périodes de temps plus courtes.

    Quand des joueurs de plus de 50 cultures jouent avec des styles différents et ont diverses compréhensions du succès, il y a de fortes possibilités qu’il y ait des malentendus, mais les organisateurs sont déterminés à faire de la Coupe un véritable succès.

    Si cette première Coupe du Monde anabaptiste fonctionne bien, je suis certain qu’il y en aura une deuxième. César García, le secrétaire général de la CMM, n’est pas un grand fan de football, mais Liesa Unger, responsable des événements internationaux de la CMM, l’est et fera tout son possible pour qu’il y en ait une autre! » dit Howard Good.

    Les spectateurs sont bienvenus. Même si le terrain n’a pas de gradins, il y a beaucoup de gazon et quelques arbres.

    Oh – et chaque joueur et spectateur reçoit un tee-shirt de la Coupe du Monde anabaptiste en souvenir.

    Article par Phyllis Pellman Good, auteure et rédactrice pour la Conférence Mennonite Mondiale.

  • Harrisburg, Pennsylvanie, USA – Récemment, les organisateurs de l’Assemblée de la Conférence Mennonite Mondiale du 21 au 26 juillet, ont annoncé que les inscriptions resteront ouvertes jusqu’à la date de l’Assemblée. Cependant, seules les options suivantes sont disponibles en lignes au-delà du 1er juillet : les inscriptions au séjour partiel pour tous et pour les groupes 1 et 2, les inscriptions au séjour complet et inscriptions partagées sans plan repas.

    Pour laisser assez de temps au processus d’obtention de VISA, les inscriptions en ligne pour les groupes 3, 4 et 5 ne seront plus disponibles après le 1er juillet. (Les groupes de pays réfèrent à différentes zones géographiques, voir https://www.eiseverywhere.com//ereg/newreg.php?eventid=96239&&language=fre ) Les informations relatives au voyage sont nécessaires. Nous vous prions de la renseigner par mail à  l’adresse registrations@mwc-cmm.org

    De façon à favoriser l’organisation pour l’équipe de la CMM, les inscriptions ne pourront être modifiées après le 1er juillet. L’ensemble des options impayées seront supprimée. Si l’addition d’option est toujours possible pendant l’Assemblée, les tickets seront vendus au stand d’enregistrement le mercredi 22 juillet.

    Si un chèque n’arrive pas à temps, l’inscrit se verra demander l’émission d’un autre chèque. Les factures se doivent d’être réglées avant le 1er juillet. Ê compter de cette date, le paiement par chèque ne sera plus possible, puisqu’il risque de ne pas arriver à temps.

    Pour les personnes n’ayant pas réglé leur facture avant le 1er juillet ou souhaitant s’inscrire après cette date, il vous sera demandé de faire la queue pour vous enregistrer au début de l’Assemblée.

    Les personnes ne participant qu’à la soirée sont invitées à se joindre au service de culte si l’espace le permet. Le site web de la CMM indiquera en temps réel s’il reste des places pour chaque soirée. Par soirée, le coût est de 35USD pour les adultes et de 15USD pour les enfants/jeunes (4-17 ans). Les familles nombreuses ne payent pas pour plus de deux enfants. L’inscription en avance pour les soirées est impossible, la seule possibilité est de se présenter à l’entrée et de payer en liquide ou par chèque. Le programme de l’Assemblée se trouve ici : https://www.mwc-cmm.org/article/programme?language=fr

     

  • Harrisburg, Pennsylvanie – La nécessité pour plusieurs d’obtenir des visas de visiteurs aux États-Unis pour assister à Pennsylvania 2015, le Rassemblement de la CMM à Harrisburg, a longtemps été une préoccupation pour de nombreux planificateurs et participants. Depuis plus d’un an, le groupe de travail de la CMM pour les visas a accompli de nombreux préparatifs.

    Maintenant que nous sommes en avril 2015 et qu’il ne reste que quelques mois avant le Rassemblement de juillet, nous pouvons dire que les obstacles et les difficultés existent vraiment, mais qu’il y en a moins que prévu. Nous attendons une bonne assistance au Rassemblement.

    Nous savions depuis le début qu’environ 1 000 personnes, en provenance de 44 pays, auraient besoin d’un visa de visiteur et qu’elles auraient à travailler fort pour venir à Pennsylvania 2015. Nous avons discerné trois secteurs problématiques dès le début : Y aura-t-il assez de personnes prêtes à dépenser de l’argent et de l’énergie pour demander un visa et prendre les dispositions nécessaires pour le voyage? Est-ce que le soutien financier et logistique de la CMM sera en mesure de rendre cela possible? Est-ce que les systèmes publics de délivrance de passeports nationaux et de visas américains seront collaboratifs?

    Sur chacun de ces fronts, nous avons été souvent surpris et bénis. Des personnes de plusieurs pays se sont annoncées : très tôt, plus de 200 du Zimbabwe, près de 300 de l’Inde, plus de 100 du Congo, un nombre toujours croissant de l’Indonésie, de l’Éthiopie, de l’Amérique centrale et du Sud, de l’Ukraine, etc.

    Plusieurs autres personnes planifient de venir de l’Europe, du Japon, de la Corée du Sud et d’autres pays pour lesquels un visa de visiteur n’est pas requis. Ce fut réellement une leçon d’humilité de voir autant de personnes faire de grands efforts pour assister à Pennsylvania 2015!

    L’aide supplémentaire dont nous avions besoin de la part des conférences d’églises du Canada et des États-Unis a aussi été importante. Des personnes vivant près d’Harrisburg ont ouvert leurs maisons pour accueillir les visiteurs. Plusieurs donnent du temps, de la nourriture et de l’argent pour soutenir Pennsylvania 2015. Nous découvrons qu’effectivement les gens de la région veulent être de bons hôtes et ils travaillent fort pour le montrer.

    Et enfin, le souci constant à propos du soutien des ambassades des États-Unis qui octroient les visas de visiteurs. Dès le début, nous avons été encouragés par les réponses que nous avons reçues des fonctionnaires. Ils ont communiqué un soutien réel et une ouverture à prodiguer des conseils sur ce qui est demandé et pourquoi c’est demandé. Plusieurs autres gouvernements qui délivrent des passeports aux personnes qui souhaitent voyager ont aussi été aidants.

    Nous sommes conscients que dans ces trois secteurs (capacité des gens à venir, soutien financier et logistique et les autorisations/documents de voyage), il existe encore toutes sortes de besoins et de demandes. Pennsylvania 2015 demeure tout un défi. Nous savons que ce ne sera pas tous ceux et celles qui veulent venir qui pourront le faire. Nous savons que les systèmes de soutien au sein de nos propres églises se révèleront parfois difficiles.

    Et nous savons que ce ne sera pas tous ceux et celles qui demandent des documents de voyage et des visas qui auront du succès. Dans certains cas, les agents consulaires américains auront des doutes et des questions, ce qui signifie que certaines personnes verront leur demande de visa refusée. Dans chacun de ces cas, il y aura des frustrations et de nombreuses possibilités de malentendus

    Mais au bout du compte, nous nous attendons à avoir un grand rassemblement à Harrisburg en juillet. Il y aura une bonne représentation de sœurs et de frères de partout dans le monde qui raconteront l’histoire de leurs efforts pour faire ce voyage. Nous attendons avec impatience ce moment important avec l’Église mondiale et nous espérons que vous planifiez aussi de venir.

    Article par Bob Herr et Judy Zimmerman Herr, coordonnateurs du groupe de travail de la CMM pour les visas

    Histoires entendues en cours de route

    Quand nous avons demandé des exemples d’histoires vécues par les personnes qui cherchent à obtenir un visa, les auteurs ont répondu : « Ce ne sont que quelques histoires. Nous n’avons pas examiné tous les aspects du pourquoi certaines demandes de visa ont été refusées, car il est très difficile de comprendre toutes les raisons en ce moment alors que nous sommes en plein milieu des procédures de demande de visa. Et les agents consulaires ne donnent pas souvent les raisons, de sorte que nous nous retrouvons avec les spéculations des personnes. »

    • Quand une dame âgée africaine a appris que sa demande de visa était refusée, elle n’a pas voulu aller chercher son passeport à l’ambassade. Elle a dit : « Non, j’ai seulement besoin d’un passeport s’il y a un visa à l’intérieur pour assister à Pennsylvania 2015, je n’irai pas le chercher. » Après d’autres délibérations, le visa lui a été octroyé et elle est allée chercher son passeport. (Nous ne suggérons pas aux personnes d’agir ainsi – seulement ceux ou celles qui ont une attitude et un esprit de grand-mère convaincante.)
    • Quelques refus de visas sont le résultat d’information inconsistante dans le dossier du demandeur, par exemple, demander un visa dont les dates ne correspondent pas aux dates du Rassemblement de la CMM. Cela peut sembler un détail du point de vue du demandeur, mais c’est perçu différemment par les fonctionnaires qui connaissent peu la personne à part ce qui est présenté dans la demande.
    • Les catégories de demandeurs de visa les plus à risque sont les jeunes qui peuvent être perçus comme des personnes voulant demeurer aux États-Unis pour des raisons économiques, et les personnes plus âgées à la retraite qui pourraient avoir de la famille chez qui rester après le Rassemblement. Nous encourageons ces personnes à se préparer à répondre à des questions relatives à ces inquiétudes. Les personnes ayant les meilleures chances d’obtenir un visa sont celles qui ont un dossier de voyage ou qui sont bien enracinées dans une entreprise ou une profession.
    • Une personne (un pharmacien) s’est faite poser la question suivante lors de l’entretien à l’ambassade : « Pourquoi les mennonites ont-ils besoin d’un pharmacien au Rassemblement? » Sa réponse a été convaincante et sa demande de visa approuvée.
    • Dans un autre cas, on a refusé d’octroyer un visa à un couple pastoral parce que l’agent consulaire estimait qu’ils n’avaient pas les ressources suffisantes pour effectuer le voyage au Rassemblement. Ce couple a déposé une nouvelle demande avec une lettre de leur église attestant que l’église finançait leur voyage. Ils espèrent que cela fera une différence.