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  • Comment répond-on à cette question, selon que l’on vit dans le Nord ou le Sud du globe ? Points de vue suisse et congolais.

    Point de vue Suisse

    Dans la vie communautaire des mennonites suisses romands ou francophones, certaines questions se posent par rapport au baptême. Elles sont révélatrices des changements intervenus au sein des communautés ces dernières années. L’époque où les communautés étaient formées de groupes de familles aux noms typiquement mennonites, où l’on allait dans la même école, où l’on se mariait entre membres de la même communauté, est bien révolue.

    Cheminement

    La question du baptême d’adulte sur son principe n’a jamais été remise en cause, elle est bien vécue. La question en titre donne l’impression d’une sorte d’examen de passage que l’on va réussir ou rater ; « remplir les conditions » ou ne pas les remplir. L’expérience montre qu’il faudrait plutôt parler de « cheminement » avec les candidats au baptême d’arrière-plans souvent très différents.

    La majeure partie des personnes qui demandent le baptême sont des jeunes gens et jeunes filles qui ont passé par un temps de catéchisme. Si tous les jeunes qui ont été instruits demandent le baptême, certains membres de l’Église pensent que l’on assiste à une dynamique de groupe et que les demandes ne sont pas toutes sincères. Si au contraire, aucun jeune ne souhaite être baptisé, l’on s’interroge sur la qualité de l’enseignement. Cette tension entre ces deux extrêmes est saine. Elle nous rappelle que chaque démarche devrait être personnelle, que chaque « je crois en Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit » est unique, est une grâce.

    Confession de foi

    Les personnes qui demandent le baptême rédigent en général une confession de foi et sont invitées par un ou une responsable spirituelle pour en discuter de manière plus approfondie. La pastorale de l’Église prend connaissance et approuve ces démarches. La forme du baptême est laissée au choix des futurs baptisés : aspersion, immersion dans un baptistère ou dans un milieu naturel, rivière, étang, etc.

    Pour les jeunes, l’implication dans la communauté n’est pas facile ; elle coïncide souvent avec le temps où ils quittent la maison pour se lancer dans des études ou la vie professionnelle. Les personnes déjà baptisées dans leur jeune âge peuvent devenir membres des communautés sans être rebaptisées. Un rebaptême est possible suite à un cheminement entre les candidats et les responsables spirituels ; il est une réponse au souhait de la personne qui le demande et en aucun cas imposé par la communauté.

    La communauté reste un groupe qui a choisi en pleine conscience de se mettre à la suite du Christ et de constituer un signe du Royaume de Dieu.

    —Michel Ummel, Eglise évangélique mennonite du Sonnenberg, Suisse, ancien

    Point de vue congolais

    L’église primitive étant notre modèle, voyons dans les Ecritures comment les choses se sont déroulées.

    Jean, le précurseur du Fils de Dieu, a prêché la bonne nouvelle annonçant au peuple de Dieu de se repentir et de se convertir en vue du royaume de Dieu. Il préparait le peuple à la venue du Messie pour le sauver. Quiconque écoutait et prenait la décision de se conformer à son message était baptisé. Il n’y avait pas d’autres conditions administratives ou protocolaires. C’était un fait spontané. Personne n’était poussé ni forcé au baptême, mais c’était le fruit d’une foi provoquée par la prédication de la repentance. Le baptême était le résultat de la réponse individuelle du croyant au message de Jean-Baptiste, selon le processus : prédication (évangile), foi, repentance, baptême.

    Avant son ascension, le Seigneur a donné l’ordre aux apôtres d’aller prêcher la bonne nouvelle partout, pour que celui qui croit soit baptisé (Mc 16.15-16). Nous voyons que le schéma est le même : prédication, foi, repentance, baptême. Voilà le cheminement biblique que toute église chrétienne devrait suivre. Nous le faisons au sein de la Communauté évangélique Mennonite (CEM) de la République Démocratique du Congo.

    La vraie instruction, en vue du baptême, reste la prédication de l’évangile, sous la forme de la prédication ou du catéchisme donné lors de rencontres spéciales en cours de semaine. Cet enseignement est suivi d’un appel de la part du pasteur. Les personnes qui se sont repenties manifestent verbalement ou par lettre motivée leur désir d’être baptisées.

    Vérification du témoignage

    Il n’y a pas un moment favori. C’est possible dès l’âge de 12 à 15 ans, mais il est rare que des jeunes de cet âge manifestent le désir d’être baptisés. Parfois, ce sont les parents qui encouragent leurs enfants à demander le baptême. Le baptême est précédé d’un temps de cure d’âme et de confession.

    Enfin, l’église doit vérifier le témoignage de ses aspirants au baptême, pour que leur baptême ne soit pas une simple formalité, mais qu’il soit réellement l’engagement d’une bonne conscience envers Dieu. La repentance, suivie des « fruits dignes de la repentance », sont les signes qui permettent à l’église de vérifier le témoignage de ces personnes…

    En l’absence de ces « fruits », l’église peut reporter ou ajourner le baptême. Suivront alors un bon enseignement et un bon accompagnement en vue d’une bonne compréhension du baptême, pour parvenir à une vraie repentance produite par la Parole de Dieu. Les personnes d’autres dénominations rejoignant les paroisses de la CEM et n’ayant pas été baptisées par immersion reçoivent le baptême sous cette forme après avoir reçu un enseignement spécifique et avoir, elles aussi, manifesté les fruits de la repentance.

    La seule condition matérielle, c’est l’eau dans laquelle les baptisés seront immergés.

    —Nathalie Yowa, Communauté évangélique mennonite, République démocratique du Congo, étudiante en théologie, avec la collaboration de Mimie Kanku, pasteur


    Ces articles en provenance du Réseau mennonite francophone sont publiés sur plusieurs supports (Perspective (CH), Courrier Congo, site de la Conférence Mennonite mondiale, Christ Seul…). Coordination : Jean-Paul Pelsy

  • Taipei, Taiwan – Les 25 et 26 octobre 2014, plus de 1 100 mennonites taïwanais ont assisté à une soirée de gala à l’occasion du 60e anniversaire de la Fellowship of Mennonite Churches in Taiwan (FOMCIT). La FOMCIT est une Église membre de la CMM.

    Ces deux jours de fête, qui avaient lieu dans le Centre chinois d’activités pour la jeunesse à Taipei, avaient pour thème ‘Tradition, Renouvellement, Expansion’. Le programme a débuté par une procession de pasteurs et responsables des 22 églises, au son de deux trompettes et de 12 cornes de bélier, accompagnée d’une danse avec une bannière ‘Feu du renouveau’. 72 photos sont imprimées sur la bannière, qui fera le tour des églises. (Cliquez ici pour voir les photos)

    Le premier jour, la fête était centrée sur la louange et la reconnaissance ; il y avait un sketch sur la réconciliation et des spectacles musicaux, dont l’hymne ‘Joyful, Joyful, We adore Thee’, interprété par un ensemble de cloches à main du New Dawn Educare Centre, une institution pour handicapés mentaux de la FOMCIT.

    L’église de Taiwan a la réputation de mettre l’accent sur la louange, comme celle de Corée sur la prière, et l’église du Japon sur l’étude.

    Le deuxième jour, il y avait un culte, qui a duré deux heures, avec des témoignages, des chants, et un sermon de Titus Liao, président du conseil d’administration de la FOMCIT. « Le seul espoir pour Taiwan est dans l’Église », a t-il affirmé. « Nous ne voulons pas d’une méga-église, mais, comme les magasins de proximité ‘7-11’ de Taiwan, nous avons plutôt besoin d’une église à chaque coin de rue ».

    L’offrande s’est montée à 64 502 USD. Après avoir payé toutes les dépenses, ce qui restait a été assigné aux missions. La célébration s’est terminée par un banquet, 95 tables rondes pouvaient accueillir jusqu’à 12 personnes chacune.

    Repensant à la célébration de l’anniversaire, le secrétaire général de la FOMCIT, Robert Chang a déclaré : « J’ai l’impression profonde que nous avons foi dans un Seigneur qui entend la prière. Grâce à votre intercession, nous travaillons ensemble pour accomplir une mission qui ne peut être réalisée par nous-mêmes […] Que le Seigneur soit glorifié, et nous accorde sa puissance […] Avec la grâce de Dieu, ensemble, nous pouvons changer le monde. »

    Extrait d’un rapport de Sheldon Sawatzky de Harrisburg, Pennsylvanie, ancien missionnaire à Taiwan. Photos : Sheldon Sawatzky

  • Cercles d’amitié et activités

    Il y a eu tellement de belles choses à la Conférence Mennonite Mondiale [Rassemblement PA 2015]. C’était la première fois que j’y allais et j’ai vraiment aimé les cultes d’adoration, en particulier leur diversité (je n’avais aucune idée de ce qu’avait l’air un culte japonais!). Mais peut-être la raison la plus importante pour laquelle je voulais aller à PA 2015 était de rencontrer et d’échanger avec des mennonites de partout dans le monde. Les cercles d’amitié et les activités ont été les deux meilleurs endroits pour avoir des conversations.

    Chaque jour, après le culte d’ouverture, nous étions invités à nous joindre à un cercle d’amitié. Au début, la conversation n’était pas aisée car nous apprenions à nous connaître les uns les autres. On nous a donné des questions à discuter, cela a aidé. Ê la fin de la semaine, les questions nous ont incités à réfléchir sur un sujet controversé. Après les cultes extraordinaires de la semaine, j’étais curieux de voir comment notre cercle (quatre Canadiens et un Philippin) allait traiter le sujet. J’ai été déçu. On pouvait presque voir les barrières relationnelles, qui avaient pourtant été si soigneusement abolies, le groupe a fait un pas en arrière se fractionnant lui-même dans divers camps théologiques.

    Il était clair que ce problème théologique n’allait pas se résoudre en 30 minutes, mais cela n’a pas empêché des personnes de faire valoir leur verset biblique et leur théologie de choix dont tous les participants avaient évidemment déjà entendu parler. Ce qui aurait pu être l’occasion de réaffirmer nos points communs et notre volonté de rester en communion tout en conservant nos convictions particulières s’est plutôt réduit en bouillie « j’accepte le désaccord ».

    Cependant, les cercles d’amitié n’ont été qu’un moment dans la journée. Au premier jour complet du rassemblement, j’ai participé à une randonnée dans une portion du sentier des Appalaches. La plupart d’entre nous ne nous connaissions pas; nous étions tellement concentrés sur la marche que c’est seulement à la moitié de la randonnée que je me suis aperçu que personne ne parlait réellement. Durant une pause, j’ai finalement engagé une conversation avec une femme du Royaume-Uni qui travaille avec le Réseau Anabaptiste. C’était formidable de parler avec elle d’autant plus que j’avais lu The Naked Anabaptist (Radicalement chrétien) il y a quelques années. Nous avons parlé de plusieurs choses, notamment des façons différentes que nos pays se souviennent des vétérans et des diverses réponses que les églises de paix ont apportées.

    Sur le chemin du retour, j’ai eu une conversation avec un étudiant d’un Séminaire aux États-Unis. Comme moi, il s’est converti tardivement à la tradition anabaptiste; nous avons parlé de nos expériences. Il venait d’un arrière-plan pentecôtiste et manquait parfois l’accent mis sur le Saint-Esprit. Bien que je ne provienne pas d’un milieu pentecôtiste, je comprenais ce sentiment. Il m’a aussi recommandé la lecture d’un auteur que je lirai. Ce fut deux moments édifiants de conversation et de solidarité sur la montagne.

    Dans mon cercle d’amitié et pendant les activités, j’ai expérimenté deux types de conversation : guidée et naturelle. Les deux sont pertinentes, mais les conversations engagées pendant que nous faisons des choses ensemble naturellement (dans le bus de retour à l’hôtel, autour de la table à manger ou sur la montagne) ont été celles où des relations et une compréhension mutuelle se sont bâties. Pour moi, c’est tout l’intérêt d’aller à la Conférence Mennonite Mondiale [Rassemblement].

    Cette réflexion fait partie du numéro de septembre 2015 de Lendrum Grace Notes, « Mennonites: A Global Family ». Cliquez ici pour voir tout le magazine en anglais.

    *Joignez-vous à la famille anabaptiste mondiale, le Dimanche de la Fraternité Mondiale en janvier 2016, pour célébrer le thème de PA 2015 En marche avec Dieu. Cliquez ici pour l’accès à des ressources pour votre église.

  • Une église mennonite néerlandaise accueille des toxicomanes et des sans-abris grâce à sa distribution de repas

    La vie ne s’est pas déroulée comme prévu pour Max Tauran, client de Doperse Dis (une initiative de distribution de repas, depuis trois ans, dans une ville du nord des Pays-Bas). Lors d’un dîner de financement, il a dit à l’auditoire que « [La vie] est allée comme elle est venue… [y inclus] le chaos, les erreurs, la souffrance et le chagrin. » Pendant six années et demie, il a été un sans-abri.

    Doperse Dis, c’est un repas mensuel préparé par Doopsgezinde Gemeente Groningen (Église mennonite Groningen) au Pays-Bas pour les sans-abris. « Un repas chaud, une maison chaude, un accueil chaleureux » est le slogan de l’initiative.

    Tous les troisièmes jeudis du mois, quelque vingt bénévoles préparent un repas trois services (soupe, entrée, dessert) pour 80 personnes. Un bénévole sert une table de 5 à 6 invités. « L’aspect social est aussi important que la nourriture » dit l’organisateur Pijke Vossestein.

    « La conversation et l’attention des bénévoles ne sont pas tout, dit Max Tauran, c’est la combinaison d’amour, de considération et de chaleur que l’on éprouve en tant que personne sans-abri qui nous donne l’occasion d’être humain et de se sentir ainsi. »

    Officiellement, il y a plus de 800 sans-abris à Groningen, une ville qui compte 200 000 habitants. Les organismes sociaux de la région rapportent que les distributions régulières de repas pour les sans-abris sont rares. Doperse Dis est né du désir de Pijke Vossestein « d’accomplir quelque chose à cause de ma foi… d’aller de l’avant. »

    Pijke Vossestein et ses coéquipiers Annie et Anton van Til cuisinaient déjà le repas communautaire Mennomaaltij une fois par mois, si bien que servir un dîner aux plus démunis leur a semblé un service naturel pour répondre aux besoins.

    « On ne devrait pas avoir peur de faire le travail de Dieu, même quand ça signifie d’accueillir des toxicomanes », dit Pijke Vossestein. « Mettez-vous à l’œuvre, ayez confiance en les personnes avec qui vous travaillez et Dieu vous montrera le chemin. »

    Doperse Dis reçoit des dons privés et des contributions de quelques églises. Chaque année, des politiciens locaux, des professeurs d’université et des membres d’églises assistent au luxueux dîner de financement qui aide à financer ce ministère. Des bénéficiaires comme Max Taulan y racontent leur histoire.

    « Un peu d’amour à une fleur flétrie peut lui donner la force de se redresser », raconte Max Tauran au groupe. Les bénévoles à Doperse Dis « m’ont donné la force et le courage de suivre un meilleur chemin. »

    « J’ai appris que si vous traitez les gens avec gentillesse et que vous les voyez réellement comme des enfants de Dieu, presque tous, sauf quelques exceptions, se comporteront en conséquence », dit Pijke Vossestein.


    Sint Pannekoek

    Un jour de fête fictive a migré d’une bande dessinée d’un journal jusque dans les rues de Rotterdam, et récemment, de Groningen, une ville du nord des Pays-Bas. Sint Pannekoek (jour de la Saint Pancake), est un jour férié, le 29 novembre, qui propage de la chaleur, remplit l’estomac et fait de l’étranger un voisin.

    Inspiré du personnage du grand-père qui demande des crêpes dans la bande dessinée intitulée Jan, Jans en de kinderen, les étudiants et les citoyens de Rotterdam célèbrent ce festival inventé en faisant, en offrant et en mangeant les traditionnelles crêpes néerlandaises.

    L’idée a récemment été adoptée à Groningen. L’année dernière, Jacob Kikkert de l’église mennonite et le chef Pijke Vossestein du programme à caractère social de l’église, Doperse Dis, ont bravé le temps froid du mois de novembre et ont cuit et distribué des crêpes aux passants de la rue. Des clients de Doperse Dis ont aussi pris part à l’événement que ce soit pour recevoir ou donner.

    Jacob Kikkert et Pijke Vossestein se préparent pour l’événement encore cette année.


    Prières de Doopsgezinde Gemeente Groningen

    Nous prions pour le bien-être des personnes sans domicile fixe dans les refuges, sous les porches et dans la rue; perdues, invisibles, négligées, affamées et blessées sur le plan affectif. Ê Groningen, près de 1 500 personnes sont enregistrées dans des refuges comme sans-abri. Merci pour le ministère de Doperse Dis qui fournit un repas chaud et l’amitié à ceux et celles qui n’ont pas de réseau de soutien sur lequel ils peuvent compter. Ê l’approche de l’hiver, nous avons besoin de gants, de chaussettes et de chapeaux. En raison de notre condition humaine, nous avons besoin de guérison et de communauté. Seigneur, équipe ton église pour rencontrer les besoins de nos concitoyens.

    Nous déplorons la violence et la crise au Moyen-Orient, en Afrique et en Europe. Nous prions pour tous les réfugiés, les personnes qui ont perdu leur maison, qui souffrent et qui ne savent pas vers qui se tourner. Nous sommes profondément préoccupés par la situation des personnes qui demandent l’asile aux Pays-Bas. Nos gouvernements ont tendance à fermer les frontières et à arrêter le flux grandissant de réfugiés. Nous sentons que notre responsabilité morale nous appelle à agir : éviter le fardeau et la peine associés à l’accueil des réfugiés signifie le refus de regarder la violence et l’injustice comme une problème commun. Notre foi en Dieu qui veut l’unité pour l’humanité nous pousse à rejeter l’inaction et à se ranger du côté des réfugiés. Nous prions pour le courage et la sagesse afin d’encourager les collectivités locales à faire face à leurs responsabilités. Nous louons Dieu pour la capacité des communautés de foi à offrir le soutien, les prières, l’amitié et l’accueil provenant de nos convictions.

  • Winnipeg (Canada) – Convoqués par le Forum chrétien mondial, des représentants des grands courants du christianisme mondial se sont rencontrés à Tirana en Albanie du 1er au 5 novembre 2015 pour une consultation, sous le titre « Discrimination, Persécution et Martyre : Suivre ensemble le Christ. »

    Ensemble, ces 145 responsables chrétiens ont constaté la persécution constante des chrétiens, se sont repentis d’avoir persécuté d’autres communautés de foi dans l’histoire et ont appelé les gouvernements et les églises du monde entier « à respecter et à protéger la liberté religieuse » comme étant un droit humain fondamental.

    Le secrétaire général de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) César García, la directrice régionale du Comité central mennonite (MCC) pour l’Europe et le Moyen-Orient Amela Puljek-Shank, et un responsable d’église de l’Érythrée (nom omis pour des raisons de sécurité) ont représenté la CMM.

    La consultation a produit un document dans lequel les responsables se sont engagés « à écouter davantage…, à prier davantage…, à parler davantage…, et à agir davantage dans la concertation pour trouver des moyens efficaces de solidarité et de soutien. »

    Le document appelle aussi les églises, les persécuteurs, les gouvernements, les médias et tous les hommes et les femmes de bonne volonté à agir avec respect et justice envers toute personne.

    « C’était inspirant de voir des responsables d’églises catholiques, protestantes, pentecôtistes, évangéliques et orthodoxes, rassemblés pour trouver ensemble une réponse, à l’exemple de Jésus, aux réalités de la persécution, de la discrimination et du martyre auxquelles l’Église chrétienne fait face aujourd’hui dans certains milieux », dit César García. « Nous prions pour que ces chrétiens qui souffrent à cause de leurs convictions religieuses puissent trouver dans l’église du Crucifié le soutien et l’accompagnement pour répondre avec amour et surmonter l’épreuve avec espoir. »

    Cette rencontre historique a montré la persistance du christianisme en dépit de l’adversité : l’Albanie, pays déclaré en 1967 par sa constitution « État athée », jouit aujourd’hui de la liberté religieuse et les églises y sont florissantes bien que certaines discriminations demeurent.

    Cliquez ici pour voir le message de la consultation dans son intégralité.

    – Communiqué de la CMM par Karla Braun

    Photo téléchargée du http://resources.globalchristianforum.org/pages/themes.php

  • Correspondants invraisemblables, une enseignante à la retraite et des détenus ont échangé des milliers de lettres à Curitiba au cours des dix dernières années.

    Tout a commencé quand un détenu a réagi à un court texte de Dona Maria Martins, 76 ans, paru dans un magazine de dévotion en 2006. Elle a répondu à la lettre envoyée à l’adresse de son église, et s’est vite retrouvée à répondre chaque semaine à des douzaines de lettres en provenance de détenus qui recherchaient des soins pastoraux.

    « Souvent ces hommes sont abandonnés par leur famille », dit Dona Maria. « Je suis devenue un mère spirituelle pour eux. » Ses lettres parlent de Jésus et contiennent habituellement des illustrations découpées dans des magazines.

    Aujourd’hui, un petit cercle de femmes d’Igreja Evangélica Menonita Água Verde (Église mennonite L’Eau Verte) se joignent à Dona Maria plusieurs fois par semaine pour lire les lettres et y répondre. Les détenus demandent souvent des bibles, de sorte que les mennonites de Curitiba ont conçu un cours biblique par correspondance. Des centaines de détenus l’ont suivi.

    « Dieu est amour, déclare Dona Maria, et les lettres sont ma façon d’annoncer cette bonne nouvelle. »

    —J. Nelson Kraybill, président de la CMM

  • Collaboration de Zacharie Leclair, Muriel et Claude Queval, Richard Lougheed et Danielle Lajeunesse

    L’idée avait germé à Montréal, autour d’une table lors d’un repas pris en compagnie de Neal Blough, directeur du Centre mennonite de Paris et l’un des initiateurs du Réseau mennonite francophone mondial (Rfm), de Marc Paré, directeur du Centre mennonite de Montréal, et de Muriel et Claude Queval, directeurs de MCC Québec. Nous discutions de la solitude des mennonites francophones d’Amérique du Nord, du Québec, environnés par une culture ecclésiastique majoritairement anglophone et germanophone.

    Et puis… à la fin de novembre 2015, une petite délégation québécoise, invitée par le Comité du réseau mennonite francophone* (CERF), et merveilleusement organisé par Max Wiedmer, s’est rendue en France. Le groupe était formé de Claude et de Muriel Queval, de Richard Lougheed et de Zacharie Leclair, deux membres de la Société d’histoire mennonite du Québec et de Danielle Lajeunesse, rédactrice de la publication des frères mennonites du Québec Le Lien. L’occasion était d’amorcer des relations avec des mennonites francophones de France et de Suisse et de tisser des liens avec d’autres chrétiens anabaptistes d’expression française de l’autre côté de l’Atlantique et d’y gagner un aperçu du monde évangélique français.

    Dès notre arrivée, le 21 novembre, nous avons visité le Centre mennonite de Paris. Le lendemain, le dimanche, nous visitions une Église mennonite à Paris où douze baptêmes étaient célébrés. Une célébration inoubliable! Les deux journées suivantes se tenaient au Centre Évangélique de Paris un ralliement avec au menu conférences, louange, et visite de stands d’information. Nous sommes ensuite partis vers l’Alsace, étant reçus trois jours dans la maison de Max et Astrid Wiedmer, à Altkirch. Max nous a ensuite fait visiter divers lieux anabaptistes de Suisse et d’Alsace, dont l’école biblique du Bienenberg en Suisse, et rencontrer de nombreux mennonites de la région. Puis, nous sommes allés au Rimlishof, appartenant à la Ligue pour la lecture de la Bible, où avait lieu le rassemblement annuel des Centres mennonites d’Europe. Après deux nuits, nous sommes allés à Strasbourg pour assister au culte d’une Église mennonite, et des chrétiens nous ont hébergés et fait visiter cette magnifique et ancienne ville. C’estlà que nous avons participé à la réunion du CERF, chapeauté par Max. En soirée, nous assistions à une formation en église donnée par des professeurs du Bienenberg. Après deux jours à Strasbourg, la fin du voyage approchait et il était déjà temps de retourner à la maison.

    Et Claude de dire : Nous avons savouré chaque goutte, jusqu’à la dernière, avec reconnaissance. « J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire; j’étais étranger et vous m’avez accueilli ». C’est ce que vous avez fait pour nous, chers frères et sœurs. Merci!

    Nous sommes revenus charmés par la gentillesse et l’accueil des mennonites que nous avons rencontrés. Aussi, nous avons découvert un monde, une communauté d’Églises mennonites dynamiques, composées de personnes chrétiennes depuis plusieurs générations, ayant duré et cultivé la foi pendant la persécution, fortement attachés à l’Évangile de même qu’à leur héritage anabaptiste, et capables de générer une relève et de se rendre pertinents dans la société contemporaine.

    Commencement ou fin? L’Europe mennonite a reçu le Québec mennonite. A quand la réciproque? Tant de choses à partager… Une collaboration à suivre…

  • Comment t’es-tu intéressé à la vie de l’Église ?

    J’ai grandi à Lancaster (Pennsylvanie, États-Unis), et ma famille était très engagée dans l’assemblée locale. Mes parents se sont donnés sans relâche pour la paroisse, de l’école du dimanche au travail de concierges.

    Mon oncle Nevin a été missionnaire dans l’actuelle Tanzanie. Les histoires qu’il racontait quand il rentrait ont été mon introduction à l’Église mondiale. C’est de là que vient mon intérêt pour le corps du Christ du monde entier.

    Peux-tu décrire ton appel au ministère ?

    Mon appel principal est le ministère pastoral. Mais au fil des années, j’ai combiné le ministère pastoral avec le travail d’éducation théologique et le milieu universitaire. Cela a été enrichissant.

    Quelles ont été tes responsabilités ?

    J’ai fait mes études à Goshen College (Indiana), puis au Princeton Theological Seminary (New Jersey) et à Union Theological Seminary à Richmond, (Virginie).

    J’ai donné des cours bibliques à Sommit Hills Mennonite Academy à San Juan (Puerto Rico), des séminaires de résolution des conflits au London Mennonite Centre (Grande-Bretagne), et été président du Anabaptist Mennonite biblical Seminary à Elkhart (Indiana). J’ai aussi été pasteur d’une petite paroisse dans le Vermont.

    Quel est ton ministère actuel ?

    Après m’être retiré de la présidence du séminaire, je suis retourné au ministère pastoral, dans ma propre paroisse, Prairie Street Mennonite, une assemblée multiraciale d’Elkhart.

    C’est une bonne expérience pour moi : être berger, et apprendre à vivre dans une communauté stable. Je suis très heureux de cette fonction dans ce contexte.

    Quel engagement as-tu eu dans la CMM jusque là ?

    En 2003, Mennonite Church USA m’a demandé de représenter l’Amérique du Nord dans le comité de la CMM chargé de produire ce qui est devenu nos sept Convictions Communes. Je suis allé au Zimbabwe pour travailler avec un groupe d’universitaires et de pasteurs pour lire et analyser 34 confessions de foi de divers groupes de la CMM. Nous avons regroupé les idées essentielles qui forment l’identité de notre famille spirituelle mondiale.

    Comment es-tu devenu président de la CMM ?

    Il y a quelques années, le comité de recherche chargé de trouver un successeur à Danisa Ndlovu (Zimbabwe) m’a demandé si j’acceptais d’être candidat.

    Au début, j’ai résisté. Comme nous l’avions fait auparavant, ma femme Ellen et moi avons consulté un groupe de chrétiens qui nous connaissaient et savaient que nous nous intéressions à l’église locale comme à l’église mondiale. Nous leur avons demandé de prier avec nous et de nous aider

    dans le processus de discernement. Ils m’ont encouragé à être candidat, sentant que cette nouvelle orientation était la volonté de Dieu.

    Que fait le président de la CMM ?

    Mon rôle n’est pas la gestion, mais la gouvernance. Nous avons un secrétaire général, très compétent, César García. Je suis bénévole, je préside le Comité Exécutif de la CMM et le Conseil Général, deux groupes qui nous aident à travailler pour l’Église mondiale.

    Je rencontre les autres cadres de la CMM – la vice-présidente et le trésorier –tous les mois (via Skype) et face-à-face deux ou trois fois par an.

    Ce que je préfère, c’est visiter les églises membres de la CMM dans le monde entier. J’ai l’intention de me rendre dans les assemblées locales de divers pays, d’apprendre à connaître les responsables et de les écouter.

    Je vois mon rôle avec la CMM en tant que pasteur : avoir les oreilles et les yeux ouverts pour l’Église mondiale et contribuer à développer sa vision.

    Et quelle est ta vision pour la CMM ?

    Le cœur de notre ministère est la réconciliation. Je veux que nous soyons réconciliés avec Dieu en Jésus-Christ. Je veux que nous connaissions mieux la puissance de sa résurrection, et que nous sachions que notre énergie pour les rassemblements mondiaux émane de cette réalité fondamentale.

    Mais la réconciliation avec Dieu par le Christ n’est qu’une partie de l’équation de la réconciliation. Notre mission est de faire un travail de réconciliation qui comprenne à la fois la dimension d’appeler les personnes à la foi – au salut, au repentir, au pardon et à la régénération par la puissance du Saint-Esprit – et celle de restaurer les relations au sein de l’Église, en dehors de l’Église et dans le cadre de l’écologie mondiale.

    La vision biblique de Dieu est de réunir toutes choses en Christ. En tant qu’anabaptistes, nous ne devons pas séparer la conversion individuelle et le travail pour la paix et la justice. Si nous perdons l’un de ces aspects, nous perdons notre raison d’être.

    L’ancien rédacteur en chef de Courrier, Devin Manzullo-Thomas a interviewé le nouveau président la CMM, J. Nelson Kraybill, sur son appel au ministère, les fonctions qu’il a exercées dans son pays et dans le monde, et sa vision concernant l’œuvre de réconciliation de la CMM.

  • Winnipeg, Canada Les événements de masse peuvent laisser derrière eux une montagne de déchets. Mais au 16e Rassemblement de la Conférence Mennonite Mondiale, du 21 au 26 juillet 2015, la gestion des déchets fut en quelque sorte une forme d’adoration à Dieu le Créateur.

    Les organisateurs du Rassemblement « ont décidé très tôt qu’ils feraient tout leur possible pour organiser un événement respectueux de l’environnement dans la mesure où c’était économiquement possible », dit le coordonnateur national Howard Good,

    De l’air frais
    L’emplacement choisi, le Complexe du Champ de Foire, dispose d’un vaste plan de recyclage, d’une éolienne de 1,8 kW, d’un système de production d’énergie solaire photovoltaïque de 125 kW et d’un réservoir de récupération d’eau de pluie de 30 000 gallons qui capte l’eau de la toiture.

    La responsable des événements internationaux de la CMM, Liesa Unger, a travaillé avec l’équipe d’ingénierie de la climatisation « pour créer un environnement où des personnes de différents continents puissent se sentir bien. » Soucieux des invités qui quittaient un bâtiment frais puis entraient dans l’air chaud de la Pennsylvanie, on a réduit de moitié le nombre de ventilateurs et on a fait monter la température intérieure de plusieurs degrés.

    Des navettes ont transporté les invités entre les lieux d’hébergement et des événements de la convention pour réduire l’usage d’automobiles privées.

    Chaque personne inscrite a reçu une bouteille d’eau en aluminium portant le logo de la CMM et pouvant être remplie à une des 125 fontaines d’eau potable accessibles dans le bâtiment afin de remplacer les bouteilles d’eau jetables.

    Mais Howard Good et son équipe sont allés encore plus loin.

    Pas de gaspillage de déchets alimentaires
    Avec les encouragements du Mennonite Creation Care Network (MCCN- Réseau mennonite pour la protection de la Création), le comité organisateur a fait une dépense supplémentaire afin d’assurer que tous les couverts, les assiettes, les serviettes, les tasses ainsi que les restes de nourriture des 39 000 repas soient entièrement compostables à un coût approximatif de 0,60 $ par repas.

    Même les coupes pour la célébration du repas du Seigneur le vendredi étaient compostables.

    « Répartie sur 39 000 repas, la dépense n’était pas si importante », dit Howard Good. Des économies dans d’autres domaines ont permis d’atténuer la hausse des coûts encourus par les mesures de durabilité. Trente bénévoles le midi et 40 bénévoles le soir ont grossi les rangs du personnel du restaurateur Centerplate. Et des agriculteurs mennonites de la région ont donné de la nourriture à l’entreprise de restauration ou en ont vendu à prix réduits.

    Au cours de la semaine, au Complexe du Champ de Foire, la Société de récupération environnementale a transporté presque que 4,25 tonnes de déchets jusqu’à Oregon Dairy Organics, une société sœur de Lancaster County Farm and Supermarket. Ê cet endroit, les déchets ont été déchiquetés et mélangés à du fumier, puis régulièrement retournés. Après trois mois, le compost a été mélangé à de la terre pour un usage en aménagement paysager et pour le contrôle de l’érosion.

    On a rencontré quelques difficultés pendant le processus. « Nous avons découvert que les personnes mélangeaient les déchets réguliers avec les déchets compostables beaucoup plus facilement que nous l’avions imaginé », dit Howard Good. Des déchets recyclables ont aussi été trouvé dans les réceptacles à compost. Un conteneur, refusé en raison de sa teneur trop élevée en matières non compostables, a dû être incinéré.

    Éduquer les convives
    « Au départ, le tri n’a pas été aisé pour les convives », raconte Marlisa Yoder Bontrager. Elle et cinq membres de sa famille se sont portés bénévoles à des stations de collecte des déchets pendant les repas du Rassemblement pour aider les convives à trier leurs ordures et les éléments compostables.

    L’équipe du Rassemblement a aussi produit davantage de panneaux de signalisation et une vidéo explicative pour aider les convives à déterminer quels éléments étaient recyclables, compostables ou simplement jetables.

    « Une fois qu’ils ont compris le processus, plusieurs ont exprimé du soulagement et de l’appréciation parce que leurs déchets n’allaient pas se retrouver dans un site d’enfouissement », dit Marlisa Yoder Bontrager.

    Coopération
    La coopération de la direction du Complexe du Champ de Foire a été la clé du succès de l’ambitieux projet de réduction des déchets, dit Howard Good.

    Sharon Altland, directrice générale du Complexe du Champ de Foire, dit qu’ils font de leur mieux pour répondre aux demandes de leurs clients. Centerplate, l’entreprise de restauration du Complexe a eu recours à son vaste réseau de services alimentaires pour trouver un fournisseur fiable capable de répondre aux besoins de la CMM.

    Le Complexe donnait déjà la priorité aux initiatives vertes, mais « travailler avec la Conférence Mennonite Mondiale a ouvert la porte à d’autres conversations », dit Sharon Altland. « Nous travaillons à prendre des mesures pour réduire les déchets alimentaires et nous sommes en conversation avec les fournisseurs de services alimentaires pour la 100e foire agricole afin qu’ils collectent les déchets de préparation. »

    « Le fait que 4,25 tonnes de déchets alimentaires ne soient pas allées dans l’incinérateur est un immense accomplissement », dit Sharon Altland.

    « [Les organisateurs du Rassemblement] ont été prêts à s’attaquer au fossé qui existe parfois entre les meilleurs pratiques environnementales et la commodité – puis ont rendu les choses possibles pour un grand rassemblement », dit Marlisa Yoder Bontrager qui est également membre du conseil d’administration du MCCN. « Ils ont mis en pratique un engagement important : honorer notre promesse de prendre soin de la création de Dieu comme un élément essentiel de la bonne nouvelle de Jésus-Christ. »

    « Même si le choix d’être responsable peut signifier des coûts plus élevés, une bonne planification dans d’autres domaines peut le rendre accessible », conclut Howard Good.

    —Communiqué de presse de la CMM par Karla Braun

  • Pietermaritzburg, Afrique du Sud – La Journée internationale de la paix est observée le 21 septembre partout dans le monde dans l’espoir que les citoyens du monde renouvellent leur désir de travailler pour la paix. La Conférence Mennonite Mondiale et ses églises membres ont participé à cette journée internationale d’engagement pour la paix en célébrant le Dimanche de la Paix le 21 septembre 2015.

    Au moment où nous tournions nos regards vers la paix, nous n’étions pas tout à fait détachés des images choquantes qui nous ont convaincus que le monde a toujours et désespérément besoin du shalom.

    Plus tôt en septembre, les photos du corps sans vie d’Aylan Kurdi (3) rejeté sur une plage de la Turquie ont frappé le monde. Nous avons été confronté aux ramifications de plusieurs années de guerre civile en Syrie et aux bombardements incessants des puissances étrangères.   

    Nous avons vu le prix que l’humanité a payé pour la perpétuation de la guerre et de la violence.

    Bien que le flot de personnes quittant la Syrie et d’autres pays, comme l’Afghanistan et l’Irak, ait été décrit comme une crise de réfugiés, nous savons qu’il est un symptôme d’un problème beaucoup plus vaste. L’Europe a été le point de mire pour la façon dont les pays ont réagi (ou non) à l’afflux des réfugiés et des demandeurs d’asile qui traversent leurs frontières.

    Mais il ne s’agit pas d’un problème régional. Depuis des décennies, la Colombie et la République démocratique du Congo ont également vu un grand nombre de personnes fuir ou être déplacées à cause des conflits.

    C’est un problème humain avec des causes profondes.

    Dans le livre de Jacques, on lit que « le fruit de la justice est semé dans la paix par les artisans de paix » (Jacques 3/18 NBS). L’auteur nous rappelle que la manière que nous semons a de l’importance. Nos gouvernements continuent de prétendre que l’on peut parvenir à la paix et à la justice par le moyen de la violence. Il n’est pas étonnant que la poursuite de la paix par les armes et les bombes reste inatteignable.

    Et la spirale de la violence coûte des vies humaines.

    En tant que personnes qui recherchent la paix dans la paix, nous aimerions vous raconter des histoires sur la (les) façon(s) que nos églises répondent à la crise des réfugiés en Europe et au Moyen-Orient ou au climat de violence qui sévit dans nos propres collectivités et régions.

    Églises membres en Europe, comment répondez-vous au flux de réfugiés qui arrivent dans l’UE? Comment les églises dans le monde peuvent-elles soutenir vos efforts?

    Églises membres d’ailleurs dans le monde, comment répondez-vous à la crise en Europe et au Moyen-Orient? Comment travaillez-vous comme artisans de paix au milieu de la violence et de l’injustice dans votre collectivité et votre région?

    Cliquez ici pour raconter la réponse de votre église.  

    Cliquez ci-dessous pour soutenir les agences membres du Réseau Anabaptiste Mondiale d’Entraide qui travaillent auprès des réfugiés et à la poursuite de la paix :  

    —Andrew Suderman, secrétaire de la Commission Paix de la CMM

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    Photo : Caisse de secours (http://caissedesecours.menno.fr/)

     

  • Pietermaritzburg (Afrique du Sud) – Quand les églises membres de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) ont célébré le Dimanche de la Paix le 20 septembre 2015, ils ont aussi souligné les moyens par lesquels on poursuit la paix dans leurs collectivités.

    En Colombie, les églises mennonites et frères mennonites ainsi que les agences du Réseau Anabaptiste Mondial d’Entraide, Justapaz et Mencoldes, ont réfléchi à la signification de la paix en tant qu’évangile. Ils ont célébré le Dimanche de la Paix de concert avec l’événement national Pan y Paz (Pain et Paix) lors duquel plusieurs assemblées ont partagé du pain et échangé des bénédictions dans leur voisinage. Pan y Paz invitait les églises locales à réfléchir sur la relation entre la justice économique et la paix et appuyait les pourparlers de paix en Colombie avec le thème « Cesser la guerre : agir pour la paix. »

    En Amérique centrale, l’Iglesia Evangelica Menonita Hondureña, une église membre de la CMM au Honduras, avec Casa Horeb, une assemblée mennonite au Guatemala, ont formulé des déclarations le Dimanche de la Paix sur les défis et les injustices auxquels ils sont présentement confrontés.

    Iglesia Evangelica Menonita Hondureña nous rappelle que dans la mesure où certaines personnes vivent dans la pauvreté tandis que d’autres ne se préoccupent pas de leur cupidité, leur pays sera toujours en besoin de paix. Ils observent que les autorités au pouvoir incarnent des valeurs différentes de celles du Royaume de Dieu.

    « Nous faisons remarquer l’incapacité de la classe dirigeante dans sa responsabilité de rendre la justice, et l’application de processus inégalitaires, rigides et malveillantes. Ê ce jour, la militarisation d’une société comme une alternative pour assurer la sécurité ne répond pas aux attentes de la population, et les décès que l’on continue de compter sur une base quotidienne sont des conséquences directes. Au lieu de chercher des solutions réelles à la crise économique, on offre des actions populistes qui ne sont pas une réponse aux immenses besoins de la majorité. »

    Et pourtant, nos frères et sœurs honduriens continuent de travailler pour une paix holistique en cherchant à participer au Royaume de Dieu et à se laisser guider par ses valeurs.

    « Sur le plan historique, nous sommes une église de paix et de non-violence, fondée sur les valeurs du Royaume de Dieu telles que l’amour, la justice, la paix, le pardon et la réconciliation. Nous croyons à la transformation des conflits par un dialogue sincère et juste, et à la promotion du respect des droits de la personne. »

    Casa Horeb a aussi formulé une déclaration sur le besoin de rendre le Royaume de Dieu apparent, à la fois dans le monde et dans le contexte guatémaltèque. « C’est humblement que nous exprimons notre appel, fondé sur les revendications radicales du Royaume de Dieu, en particulier dans ce pays qui se considère comme chrétien: l’amour qui nous fait voir les uns les autres comme des voisins, la justice qui exige que nous soyons des bâtisseurs du bien-être, et la paix qui nous pousse à vivre une vie de service (non pour un avantage égoïste, pour s’en prendre au patrimoine de tout un chacun ou avoir recours au cynisme pour se justifier). »

    La paix s’accomplit quand nous faisons des efforts délibérés pour vivre en bonne relation avec l’autre, avec Dieu et avec la création. Nos sœurs et frères de la Colombie, du Honduras et du Guatemala nous rappellent cependant qu’aussi longtemps que les gens continueront de souffrir, que l’injustice se produira, que la corruption volera ceux et celles dans le besoin et que les gens continueront de croire que la violence apportera le shalom dont le monde a désespérément besoin, nous serons toujours en manque de bonnes relations.

    Par conséquent, nos sœurs et nos frères du Honduras nous appellent à l’action : « Ê tous les membres de l’Iglesia Evangélica Menonita Hondureña, à tous nos frères et sœurs mennonites dans le monde, à toutes nos églises sœurs avec qui nous partageons l’honneur, la soumission et l’obéissance au nom de Jésus-Christ, de déclarer un jour de jeûne et de prière pour notre pays, et demander à notre Seigneur de nous guider vers une véritable transformation sociale, de libérer notre peuple de l’injustice sociale, de la corruption et de l’impunité. »

    Notre mission d’être des artisans de paix et d’accomplir la paix de Dieu se poursuit. Puissions-nous tenir compte de l’appel de nos sœurs et de nos frères.

    —Andrew Suderman, secrétaire de la Commission Paix de la CMM

    Pour voir la déclaration intégrale de l’Iglesia Evangélica Menonita Hondureña, cliquez ici pour la version anglaise, et ici pour la version espagnole

    Pour voir la déclaration intégrale de Casa Horeb, une assemblée mennonite du Guatemala, cliquez ici pour la version anglaise, et ici pour la version espagnole.

    Pour voir une vidéo de Pan y Paz en Colombie, cliquez ici.

  • L’église mennonite de l’Ukraine raconte ses difficultés au Sommet Mondial de la Jeunesse

    Il y a plus d’un an, la Crimée, une province russophone du sud de l’Ukraine, a réintégré la Russie au terme d’actions militaires et d’un référendum. Le conflit s’est depuis étendu dans d’autres parties de l’est de l’Ukraine où plus de 6 000 personnes ont été tuées après un an de combats.

    L’église mennonite de Molochansk, une des églises anabaptistes en Ukraine, est située à seulement trois heures de route de la région des combats. Quatre membres de cette église étaient à Harrisburg (É.-U.) pour assiter au 16e Rassemblement de la Conférence Mennonite Mondiale.

    L’église mennonite de Molochansk a fait ce qu’elle a pu pour soulager les fardeaux de la population affectée. Régulièrement, elle a envoyé de la nourriture aux personnes près des champs de bataille et a offert des services d’aide aux personnes traumatisées par la violence.

    Cependant, bien que les mennonites soient maintenant en sécurité, ce conflit a divisé la nation où les russophones et ukrainophones avaient l’habitude de vivre en harmonie.

    « Nous avons vu des églises où des membres pro-russes et anti-russes ne voulaient pas partager le repas du Seigneur ensemble », dit Utkin. « Les pasteurs sont confrontés à des défis dans leur ministère auprès de leurs membres divisés. »

    « Ce fut incroyable de voir en direct le soutien que nous recevons de la communauté mondiale, représentée au Sommet Mondial de la Jeunesse. Veuillez prier pour notre pays. Pour nous, vivre, c’est établir le Royaume de Dieu, et nous accordons beaucoup d’importance à vos prières », déclare Alexey Makaiov, pasteur de l’église mennonite de Molochansk.

    Comment prier pour l’Ukraine :

    • Priez pour qu’une sagesse inspirée de Dieu habite les pasteurs ukrainiens afin qu’ils puissent continuer à proclamer la vérité et la paix.
    • Priez pour la protection des personnes déplacées à cause du conflit.
    • Priez pour la sécurité et la guérison des communautés affectées par la violence.
    • Priez pour l’unité parmi les chrétiens, pour que les chrétiens continuent d’être le sel et la lumière peu importe les défis auxquels ils sont confrontés.

    Elina Ciptadi-Perkins

    Dernières nouvelles :

    Les églises mennonites ukrainiennes prient pour continuer de servir selon l’évangile. « En dépit des difficultés, nos frères et sœurs mennonites n’arrêtent pas. En novembre, nous planifions d’ouvrir une église dans la ville de Berdiansk [non loin de la zone des conflits] », écrit par courriel Alexey Makaiov. Il indique que l’église New Hope à Zaporizhia continue de développer des possibilités de formation professionnelle.

    « Nous prions pour que la famille mennonite en Ukraine se multiplie. »

    Ê l’approche de l’hiver, les huit églises mennonites se préparent à offrir une « Église chaude » pour une deuxième année, en décembre et en janvier. Les coupures de courant et les pénuries de combustible laissent les maisons et les écoles dans le froid pendant les pires jours de l’hiver. Avec le soutien de MB Mission (agence missionnaire des frères mennonites), les églises chauffent leurs bâtiments chaque jour. Ils invitent la communauté à venir s’y réfugier et offrent de la nourriture, des activités et l’espérance de l’évangile. MB Mission a aussi acheté une fourgonnette pour les responsables de l’église qui effectuent des visites régulières aux soldats et apportent des fournitures de secours aux citoyens de la région de Donbass où sévit le conflit.

    « Nous continuons de prier pour l’Ukraine – et pour le monde – pour la repentance et l’humilité des hommes et des femmes devant Dieu », dit Alexey Makaiov.—Karla Braun