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  • New York (É.-U.) – Juan Sebastián Pacheco Lozano est particulièrement qualifié pour le poste de International Volunteer Exchange Program (IVEP) cette année comme stagiaire de la Conférence Mennonite Mondiale au bureau du Comité central mennonite (MCC) à l’ONU.

    De 2011 à 2013, Juan Sebastián Pacheco Lozano a appris à aborder les questions de la violence, de la pauvreté et de l’oppression lorsqu’il était un des dix participants nationaux et internationaux du programme du MCC, Seed, en Colombie.

    Âgé de 36 ans, Juan Sebastián Pacheco Lozano, membre de l’Église mennonite Teusaquillo à Bogotá, a travaillé en partenariat avec les Églises des frères mennonites en Colombie et avec des organisations locales à but non lucratif.

    Juan Sebastián Pacheco Lozano dit que le programme Seed lui a donné la possibilité d’apprendre de personnes d’horizons divers sur les plans politique, théologique et culturel et de collaborer avec elles. Ces personnes lui ont enseigné comment les églises locales peuvent être des forces positives pour le changement dans leur collectivité.

    Il apporte maintenant toute cette expérience locale sur la scène mondiale.

    Ê l’ONU, Juan Sebastián Pacheco Lozano travaille sur des questions qui ont un impact direct sur ses concitoyens colombiens, notamment la sécurité dans les mines, la qualité de l’eau et le système sanitaire, et sur des questions qui reflètent les priorités des partenaires mondiaux du MCC dans d’autres régions du monde.

    « Nos participants du programme IVEP font entendre la voix du Sud dans notre travail à l’ONU », dit Doug Hostetter, directeur du bureau du MCC à l’ONU. « Ils ont la passion du travail pour la paix et la justice dans leurs contextes locaux. »

    Les stagiaires au bureau de l’ONU sont sélectionnés au sein des églises membres de la CMM en Amérique latine, en Afrique et en Asie. Le MCC accepte actuellement les candidatures pour un stagiaire en provenance d’Asie pour la période de 2017-2018.

    Pacheco Lozano dit que le moment fort de son travail à l’ONU, jusqu’à maintenant, fut le privilège d’entendre le président colombien Juan Manuel Santos parler des pourparlers de paix entre le gouvernement et le groupe rebelle Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) lors de l’Assemblée générale en septembre 2015.

    Juan Sebastián Pacheco Lozano écoutait avec un sentiment d’espoir renouvelé pendant que le président de son pays décrivait les nouvelles avancées du processus et qu’il déclarait « La Colombie est sur le chemin de la paix. »

    Quant à Tigist Tesfaye Gelagle, participante d’IVEP (2008–2009), son service au bureau du

    MCC à l’ONU a façonné sa carrière et l’a encouragée à occuper des postes de direction au sein de la communauté de la CMM.

    Ê son retour au pays, en Éthiopie, elle a servi avec des organisations internationales à but non lucratif dont Mennonite Economic Development Associates (MEDA). Inspirée par son expérience à l’ONU, elle a étudié et obtenu une maîtrise en développement économique en 2013; elle poursuit maintenant des études supérieures en études bibliques et en théologie.

    Elle a servi comme représentante africaine au Comité des Jeunes Anabaptistes de la CMM (2011-2015) et est aujourd’hui mentor pour le présent comité. Elle a été une des conférencières des Jeunes Anabaptistes à Pennsylvania 2015.

    Article par Rachel Sommer, MCC

    Un communiqué de presse commun de la Conférence Mennonite Mondiale et du Comité central mennonite.

  • Réflexions d’Alfred Neufeld, président de la Commission Foi et Vie de la CMM, sur l’état de la communauté mennonite mondiale

    Alfred Neufeld, théologien, historien et philosophe généralement perspicace, a deux lectures ces jours-ci : les comptes-rendus des rassemblements mennonites mondiaux passés et les réseaux sociaux.

    Alfred, d’Asuncion (Paraguay) passe son année sabbatique (il est président de l’Universidad Evangélica del Paraguay) à Regensburg (Allemagne).

    Il lit les ‘gros livres des Délibérations’, publiés après les 10 premiers rassemblements de la Conférence Mennonite Mondiale (entre 1925 et 1978) pour découvrir quelles grandes questions ont été débattues lors de chacun d’eux.

    Et il lit attentivement aussi ce qui est posté sur les réseaux sociaux, en particulier les exposés théologiques des ‘prédicateurs néo-calvinistes’, comme il les appelle, qui influencent beaucoup de jeunes mennonites actuellement.

    Lors du Conseil Général de la CMM à Harrisburg, Alfred, qui préside la Commission Foi et Vie, a traité du sujet ‘Comment avons-nous géré les conflits dans le passé ?’. Selon lui, cette question présente un grand intérêt pour les mennonites, qui se demandent si la division et la fragmentation continueront à faire partie de leur avenir.

    « J’étudie l’histoire de notre fraternité anabaptiste et j’admire la vie des mères et pères fondateurs de la CMM. Je découvre beaucoup de sagesse dans leur façon d’aborder les conflits et de maintenir la famille unie » dit Alfred.

    « Même si aucun des conflits majeurs ou des tensions historiques n’a disparu complètement, je suis encouragé. La famille mondiale d’aujourd’hui est probablement plus unie que jamais, même si c’est un défi beaucoup plus grand (avec une centaine de cultures mennonites) qu’il ne l’était avec un groupe assez homogène, il y a 90 ans.»

    Difficultés actuelles de la famille mondiale

    Et pourtant, Alfred remarque que les membres de la famille mondiale ont des raisons de rester vigilants et de ne pas relâcher leur soutien mutuel. « Voici ce qui semble nécessiter notre attention :

    Les actes barbares récents du terrorisme islamique constituent un test crucial pour la qualité des convictions pacifistes mennonites fondées sur l’évangile.

    Qui doivent être nos responsables et qui va formuler notre théologie ?

    Au Paraguay, en Allemagne et dans certaines régions du Canada (les endroits du monde que je connais le mieux), 60 % de nos jeunes élaborent leur théologie d’après des nord-américains néo-calvinistes, très présents dans les réseaux sociaux.

    Ces jeunes gens motivés ne cherchent pas une théologie à bon marché ou de droite. Ils cherchent une sagesse biblique honnête et sans compromis. Mais ceux qu’ils écoutent sont fortement opposés au ministère féminin et pensent que l’éthique spirituelle de la non-résistance est un compromis.

    Non seulement cela entraîne une sérieuse confusion pour nos jeunes, mais cela peut également saper le ministère de nos femmes pasteures dans les pays où elles ont peu de soutien institutionnel.

    Cette théologie menace nos caractéristiques identitaires anabaptistes et il faut y prêter attention avec sagesse et adopter une bonne stratégie. »

    Quelles priorités déterminent l’utilisation de notre argent?

    « Certains veulent que tous nos dons aillent aux missions et à l’implantation d’églises.

    Les paroisses devraient-elles accepter de l’argent du gouvernement pour faire leur travail ? Si oui, combien, ou quel pourcentage du prix de revient d’un projet particulier ?

    Ceux qui sont intéressés par la mission demandent parfois s’il est bon que nos organisations et réseaux humanitaires ou nos écoles, acceptent cet argent ‘facile’ alors que les missions ne reçoivent pas ce genre de financement.

    En tant qu’Église, nous avons renoncé au soutien de l’État il y a 500 ans. C’était le cœur de l’anabaptisme. Comment gérons-nous cela aujourd’hui ?

    En lisant les comptes-rendus de la CMM depuis le début de ses réunions, j’ai vu qu’une question semblable s’est posée au cours de la période nazie, quand les nazis ont offert d’aider à faire sortir les mennonites de Russie.

    De toute évidence, pendant ces premiers rassemblements ‘mondiaux’ les mennonites abordaient leurs questions avec une certaine honnêteté. »

    Le passé nous donne des raisons d’espérer

    Alors, pourquoi Alfred pense t-il que la famille mennonite mondiale a grandi en nombre, en force et en solidarité ?

    « Certainement [par] la grâce de Dieu, la seigneurie de Jésus et le ‘lien miraculeux’ de l’Esprit Saint présent dans toutes nos paroisses. »

    « Et il y a peut-être au moins trois autres secrets :

    • Tout au long, Dieu nous a donné des responsables clairvoyants et compétents.
    • Les missions et la croissance des jeunes églises dans le Sud.
    • La communion centrée sur le Christ nous a aidés à porter notre attention sur nos points communs, à renforcer nos convictions communes et à être tolérants et patients avec les autres. »

    Quelques conseils pour les églises du Sud

    Ce théologien / historien / philosophe de l’hémisphère Sud a quelques suggestions pour ses frères et sœurs du Sud concernant leur fonction et leur place dans la famille mondiale spirituelle :

    1. « Les églises du Nord ont besoin de notre soutien et de notre compréhension. Pas de notre arrogance.
    2. Ce n’est pas le moment pour les églises du Sud de chercher à marquer des points contre les églises du Nord.
    3. Les missions sont ‘une route à deux voies’, avec nos vieilles églises se trouvant maintenant en position de recevoir – position dans laquelle nos églises du Sud ont été pendant une centaine d’années. Soyons attentifs et humbles.

    Observations d’Alfred sur les structures et les comportements mennonites

    1. C’est peut-être l’un des miracles de la grâce de Dieu aujourd’hui que notre communauté mondiale, mais pluraliste, ait été en mesure de trouver les moyens de rester unie pendant si longtemps. Notre théologie et notre structure ne nous aident pas. Nous n’avons pas de centre mondial de décision, puisque chaque union d’églises est autonome. Nous n’avons pas de confession de foi historique ou actuelle unifiée.
    2. Il y a eu des moments dans le passé où les personnes âgées et les ‘anciens’ détenaient une grande autorité et étaient considérés comme porteurs d’identité. Aujourd’hui, nous sommes tous conscients que si nous ne sommes pas en mesure d’articuler notre théologie et notre identité d’une manière pertinente pour la nouvelle génération ‘numérisée’, il n’y aura pas d’avenir pour la CMM. Ni pour ses églises membres.
    3. Chaque fois que la persécution et la marginalisation ont pris fin, les mennonites se sont identifiés assez fortement à la culture nationale environnante. La séparation du monde est immédiatement devenue un sujet compliqué. »

    Dissection des conflits du passé

    Il discerne quatre problèmes de fond, qui auraient chacun pu faire échouer la communion anabaptiste plusieurs fois au cours des 90 dernières années (depuis le premier rassemblement en 1925) :

    1. La lutte pour être soit une église ethnique, soit une église missionnaire.
    2. La guerre et la paix.
    3. La transition entre la nouvelle et l’ancienne génération.
    4. Le revivalisme piétiste opposé au libéralisme des Lumières.

    Phyllis Pellman Good est écrivaine et rédactrice pour la CMM.

  • Rebecca Osiro, de Nairobi (Kenya), la nouvelle vice-présidente de la Conférence Mennonite Mondiale, a une vie remplie d’expériences qui ont éprouvé sa foi et enseigné la sagesse.

    Rebecca a été la première femme à être ordonnée dans l’Église Mennonite du Kenya (en août 2008), mais son intérêt pour l’église remonte à l’enfance.

    Son père était responsable d’une paroisse mennonite, et Rebecca se souvient d’avoir aidé à transporter la nourriture pour des événements communautaires et de l’avoir accompagné quand il rendait visite à des membres de l’assemblée locale ou à des voisins. « La paroisse principale était anglicane, mais la plupart des familles de notre région étaient incapables de payer leur dîme. Alors, quand il y avait un décès dans ces familles, l’église ne voulait pas célébrer les obsèques.

    Comme mon père faisait beaucoup de visites pastorales, les familles lui demandaient souvent de présider la cérémonie et l’enterrement. J’aimais l’accompagner, réconforter les gens, chanter et faire du thé bien fort.

    La simplicité d’une visite, l’écoute, l’accueil et l’ouverture attiraient les gens dans notre paroisse. Et c’est aussi ce qui m’a attirée. Pendant ma troisième et ma quatrième année d’école secondaire, je passais mes samedi après-midi à faire de l’évangélisation en plein air et à faire connaissance avec tous ceux qui venaient.

    La mère de Rebecca a apporté beaucoup de soins à son instruction concernant la Bible et les cantiques de la paroisse. Rebecca ne s’explique toujours pas ce qui lui a valu une telle attention.

    « J’étais sa troisième fille, et pas la dernière de ses 10 enfants. Mais elle m’a dit qu’elle m’avait consacrée à Dieu, ‘comme une dîme’ avant ma naissance. Quand j’ai appris à lire, elle m’a donné une Bible. Elle me racontait des histoires bibliques pendant que nous travaillions ensemble, ou elle me suggérait un passage à lire. Puis elle choisissait un cantique correspondant. Elle m’a intégrée dans l’église – ainsi que mes frères et sœurs ».

    Rebecca a reçu une éducation solide de ses deux parents, mais quand elle a été prête à se marier, elle a insisté sur son indépendance. « Les mariages arrangés (souvent par une tante) étaient à l’ordre du jour. Mais j’ai choisi mon propre conjoint. Son église et la mienne étaient souvent en concurrence informelle pour le chant et la collecte de fonds ! »

    Rebecca et Joash J. Osiro se sont mariés en 1981. Ils ont cinq enfants adultes. Joash est évêque dans l’Église mennonite du Kenya (KMC).

    Être ordonnée ou pas ?

    Rebecca n’a pas fait de campagne pour être ordonnée. Mais cela faisait longtemps qu’elle se posait la question.

    « En grandissant, je me suis rendue compte que certaines femmes étaient fortes. Elles disaient à mon père : ‘Nous avons besoin d’une paroisse’. Alors une paroisse démarrait, et bientôt il fallait trouver un responsable. On cherchait donc un homme. Ils ordonnaient quelqu’un qui n’avait pas de vision – et la nouvelle assemblée périssait !

    Quand j’étais à l’école secondaire, j’ai demandé à mon père : « Que dit l’Église mennonite au sujet les femmes pasteures ? »

    « Mon père a toujours soutenu l’ordination des femmes et a été le premier évêque du Kenya à ordonner une femme (en 1994), ce qui a créé beaucoup de controverses. Heureusement, il était toujours vivant quand j’ai été ordonnée, à l’âge de 49 ans. Cela a été une grande bénédiction d’avoir son soutien. »

    « Ê un certain moment, j’ai pensé qu’il me fallait peut-être abandonner l’idée d’ordination à cause des remous que cela créait. Je n’en ressentais pas fortement le besoin, mais je savais qu’il était important pour les autres femmes responsables de voir leur autorité reconnue. »

    Aujourd’hui, Rebecca est pasteure de l’assemblée locale de Eastleigh à Nairobi. « Nous avons de 40 à 70 participants à nos cultes hebdomadaires dans une salle appartenant à la KMC, que nous pouvons utiliser de 10 h 00 à 14 h 00 le dimanche. La population de notre quartier appartient à la classe moyenne inférieure, de différentes nationalités et en voie d’enrichissement. Il y a une forte majorité de musulmans radicaux.

    Les participants sont kenyans, et beaucoup travaillent pour les commerçants locaux qui, souvent, ne leur accordent pas de temps libre pour assister aux cultes. »

    La chorale, expression de solidarité

    La paroisse de Eastleigh s’était préparée à envoyer les membres de la chorale de la KMC à PA 2015 pour s’y produire. Mais quand seulement cinq membres de la chorale ont obtenu leur visa (y compris Rebecca et son fils, mais pas sa fille), c’était une grande déception.

    « Nous nous réunissions dans notre maison pour répéter, parce que nous n’avions pas accès aux locaux de notre église en dehors de nos heures de culte. Les membres venaient directement de leur travail, et certains devaient passer la nuit avec nous parce qu’ils n’avaient pas d’autre endroit où loger.

    Lorsque la répétition de la chorale se prolongeait en soirée, certaines femmes de notre paroisse trouvaient leur porte fermée à clé (par leur mari), et ne pouvaient plus rentrer chez elle. Mais elles voulaient continuer à y participer, car le chant était pour elle une manière d’exprimer leur solidarité.

    Quand nous avons su que la plupart des visas avaient été refusés, j’ai d’abord pensé que je devrais rester chez moi par solidarité. Mais je me suis rendue compte que je devais saisir cette occasion et y aller. »

    Travail pour la paix

    Rebecca donne des conférences sur l’islam dans un séminaire jésuite, deux fois par semaine. Elle a une maîtrise en études islamiques de l’Université Saint-Paul du Kenya et a participé aux recherches concernant les Débats sur la Charia, organisés par l’Université de Bayreuth.

    Rebecca aide aussi les survivantes de mutilation génitale. « C’est une petite organisation, et nous faisons notre travail pacifiquement. » Comme cette pratique est profondément ancrée dans la tradition, les hommes qui infligent ces mutilations sont souvent mal préparés à l’horreur du mal qu’ils font.

    « Lorsque nous rencontrons les agresseurs qui avouent y avoir participé, ils reconnaissent souvent qu’ils ne pourront jamais le faire de nouveau. Nous travaillons tranquillement. Nous voulons participer à leur guérison, donc nous développons des relations. »

    « Ma vie est remplie d’échecs ! »

    Comment gère t-elle sa vie avec tant de responsabilités ?

    « Ma vie est remplie d’échecs ! » dit Rebecca en riant et en levant les mains en l’air. « Un de nos petit-fils vit avec nous, et des membres de la famille élargie logent chez nous pour des durées variables ».

    Les responsables de la CMM dans la file d’attente pour déjeuner !

    Rebecca a été membre de la Commission Foi et Vie, fonction qu’elle quitte en devenant vice-présidente de la CMM. Elle est convaincue de la valeur et de la nécessité de former un corps mondial.

    « Le génie de la CMM est la communion et le réseautage. Nous parlons de notre vécu. Nous nous réunissons et nous découvrons que nous sommes unis.

    Nous trouvons la force de dépasser notre classe et notre statut social. La CMM me donne du courage. Je sens que je suis à ma place. Ici, au Rassemblement, quand je vois les responsables de la CMM, des pasteurs et des responsables d’églises dans la file d’attente avec tout le monde pour déjeuner, je suis très touchée. Dans beaucoup d’endroits, ils auraient amené leur repas plutôt que de devoir se mettre dans une file d’attente !

    Quand je rentre chez moi et que des femmes vivant dans des maisons de carton, souvent sur des égouts, me font du thé fort (probablement après avoir emprunté de l’argent pour acheter le thé), je suis profondément émue.

    Parfois, je me sens faible. Suis-je vraiment sur la bonne voie ? Mais rien de ce que je fais, je ne le fais par moi-même.

    Je me souviens que ma mère disait : ‘Aimez vos ennemis’. Je pense que c’est l’œuvre de Dieu en moi. Je ne suis pas parfaite. Je m’irrite souvent.

    Mais je découvre qu’avec le temps, les paroles dures qui ont été dites, les oppositions dans l’église qui semblaient importantes, se résolvent – ou au moins ne semblent plus nous diviser. »

    Cette femme a beaucoup à apporter à la direction de la CMM.

    Phyllis Pellman Good est écrivaine, et écrit pour la CMM.

     

     

     

     

     

     

     

     

    Être un ‘responsable serviteur’ signifie attendre son tour pour s’inscrire et pour les repas, ce qui
    est une occasion de rencontre avec des amis anciens ou nouveaux. Photo : Jonathan Charles

     

     

     

     

     

     

     

    Seuls cinq membres de la Chorale mennonite du Kenya ont pu obtenir un visa pour venir aux États-Unis. Rebecca Osiro est la deuxième à droite. Photo : Ray Dirks

    ¬†Cliquez sur las photos pour obtenir une version en haute résolution

     


  • Comme les quatre cavités du cœur, les quatre commissions de la CMM servent la communauté mondiale des églises anabaptistes dans les domaines suivants : diacres, foi et vie, paix et mission. Les commissions préparent du matériel à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils et proposent des ressources aux églises membres et facilitent le travail des réseaux ou des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun. Ci-dessous, une des commissions communique un message de leur ministère.


    Il existe un terme sud-africain qui fut déterminant dans le parcours difficile de ce peuple à la recherche de réconciliation : ubuntu. Les langues occidentales n’ont pas d’équivalent pour ubuntu, un mot qui exprime l’essence de l’humanité et son interdépendance. Ce terme est devenu, en quelque sorte, une façon abrégée d’exprimer le proverbe zoulou umuntu ngumuntu ngabantu, traduit approximativement par « une personne est une personne à cause des autres personnes ». Ce qui affecte l’un affecte l’autre, et c’est important car notre humanité – notre être – dépend de l’autre.

    Ces notions vont à l’encontre de l’individualisme occidental. Elles permettent d’imaginer différemment le comment vivre et le comment interagir avec l’autre. Si nous voyons les autres au-delà de nous-mêmes, nous pouvons explorer des manières de parler, de marcher l’un avec l’autre dans notre quête commune d’humanité et de dignité.

    Nos sœurs et nos frères autochtones australiens nous le rappellent bien : « Si vous venez ici pour m’aider, vous perdez votre temps. Si vous venez parce que votre libération dépend de la mienne, travaillons ensemble. »

    Comme anabaptistes, nous avons une préoccupation historique et permanente à l’égard de la paix (shalom), qui est étroitement liée à des questions de justice. En tant que disciples du Christ qui voient la paix comme évangile, nous avons un lourd fardeau quoique nécessaire : nous devons marcher les uns avec les autres quand nous témoignons ensemble du Royaume de paix de Dieu sur terre. En effet, comme la citation ci-dessus le souligne, notre quête de paix et de justice dans notre monde dépend de notre marche avec l’autre, de l’autre côté de la rue jusqu’à l’autre bout du monde. Aimer notre prochain comme nous-mêmes comme Jésus l’a enseigné est le fondement sur lequel on construit une perspective ubuntu.

    Malheureusement, la réalité actuelle en Afrique du Sud nous enseigne aussi ce qui se passe quand nous ne réussissons pas à reconnaître ensemble notre humanité commune et interdépendante. La cupidité, l’abus de pouvoir, le racisme et l’égoïsme commencent à ronger et à dissoudre la communauté. Les personnes qui sont privilégiées et à l’aise ont tendance à oublier les personnes qui souffrent. Puis rapidement, comme Caïn, nous oublions d’être le gardien de notre frère (et de notre sœur!) (Genèse 4,9).

    Si nous sommes sérieusement intéressés à rechercher la justice et à incarner la paix dans notre monde, alors nous sommes chargés en tant qu’Église, peuple « appelé », à rechercher le Royaume de paix de Dieu et à marcher avec les autres dans cette poursuite. Comme nous le rappellent nos sœurs et nos frères sud-africains, c’est la façon de mieux comprendre notre identité et notre être profond.

    Souvenons-nous de cela quand nous marchons avec Dieu et avec les autres.

    —Andrew Suderman, secrétaire de la Commission Paix de la Conférence Mennonite Mondiale

  • Des représentants régionaux et le nouveau trésorier sont présentés aux réunions en Indonésie

    Bogotá (Colombie) – Quand une église souffre dans une partie du monde éloignée ou sensible sur le plan politique, c’est le représentant régional qui transmet les nouvelles à la famille anabaptiste mondiale. Ces serviteurs communiquent les joies et les peines et relient leur région aux ressources de la Conférence Mennonite Mondiale. Douze personnes occupent ce poste au sein de la CMM pour faciliter les relations entre les églises locales et la communion mondiale.

    Les représentants régionaux de la CMM sont du personnel bénévole à temps partiel; ils sont chargés de développer et de soutenir des relations avec les églises membres, membres associés ou membres potentiels de la CMM, les églises locales, les partenaires et les agences de la CMM.

    Dans le « corps » de la CMM, les membres du Comité Exécutif des régions représentent la tête, ils exercent leur discernement et prennent des décisions avec les responsables de la CMM; tandis que les représentants régionaux sont les mains et les pieds qui rendent visite aux églises et qui prennent personnellement contact avec les responsables dans leur région. « Il s’agit d’établir des relations plus étroites entre la CMM et les églises membres et leurs assemblées », dit Arli Klassen.

    De nouveaux représentants régionaux se sont joints à l’équipe lors des réunions du Comité Exécutif en février 2016, à Semarang en Indonésie. Il s’agit de Tesfatsion Dalellew de l’Éthiopie (Afrique de l’Est) et de Peter et Gladys Siemens du Brésil (Amérique latine – cône Sud).

    Arli Klassen coordonne le travail de l’équipe des représentants régionaux qui comprend également Francisca Ibanda (Afrique centrale et Afrique de l’Ouest), Kyong-Jung Kim (Asie du Nord-Est), Cynthia Peacock (Asie du Sud), Henk Stenvers (Europe), et Lynn Roth (Amérique du Nord).

    La CMM recherche présentement des représentants pour l’Afrique du Sud, l’Asie du Sud-Est et les trois régions de l’Amérique latine (Andes, Amérique centrale et Caraïbes).

    De plus, le Comité Exécutif a nommé Sunoko Lin à titre de nouveau trésorier. Ce changement s’est opéré à la réunion du comité suivant le Rassemblement afin de garantir une transition harmonieuse.

    Sunoko Lin, qui a grandi en Indonésie, a déménagé aux États-Unis pour étudier la comptabilité et plus tard la théologie. Il est pasteur à Maranatha Christian Fellowship à Northridge en Californie depuis 2006. Il a aussi travaillé comme directeur des finances et détient le titre de comptable professionnel agréé (CPA) et de comptable en management accrédité (CMA).

    Ernst Bergen a terminé son mandat de trésorier (2009–2016) qu’il avait débuté en 2009 aux réunions du Conseil Général lors du 15e Rassemblement à Asunción au Paraguay. Homme d’affaires du Paraguay, Ernst Bergen a été ministre de l’Industrie et des Finances dans le Cabinet du gouvernement Duarte 2005-2007. Il fut le premier trésorier de la CMM en provenance de l’hémisphère Sud.

    « Ces leaders d’église qui donnent leur temps comme responsables au sein de la CMM nous permettent de servir les anabaptistes dans le monde avec un petit budget », dit le secrétaire général César García. « Nous sommes reconnaissants pour leur travail; un grand merci, en particulier à Ernst qui a offert ses compétences considérables au service d’un ministère exigeant. »

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • Bogotá (Colombie) – Des membres de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) réagissent aux séismes survenus en avril en Équateur. Un tremblement de terre d’une magnitude de 7,8 a frappé la côte pacifique dans le nord de l’Équateur le 16 avril 2016; il a été suivi d’un autre tremblement de terre le 20 avril et de nombreuses répliques pendant plusieurs jours. Au moins 570 personnes ont perdu la vie et plus de 7 000 personnes sont blessées.

    Plusieurs assemblées de l’Iglesia Evangélica Menonita Ecuatoriana (IEME) sont situées dans la province de Manabi, une région durement touchée par les tremblements de terre.

    Rosedale Mennonite Missions (associé à IEME) a envoyé un soutien aux activités d’intervention initiale et le Comité central mennonite (MCC) a envoyé David Shenk, de Harrisonburg en Virginie (É.-U.), coordonnateur d’intervention en cas de catastrophe, pour aider IEME à évaluer les besoins et à planifier l’intervention.

    Des Églises membres de la CMM, Iglesia Cristiana Menonita de Colombie et Iglesias Hermanos Menonitas de Colombie (Églises mennonites et des frères mennonites), qui avaient déjà collaboré avec les Églises mennonites de l’Équateur sur des questions relatives à la paix et à l’immigration, travaillent également à une intervention par le biais du bureau régional du MCC.

    IEME demande la prière : les dégâts infligés aux infrastructures rendent difficile l’acheminement des secours et soulèvent des inquiétudes au sujet de la propagation des maladies, les nombreuses répliques causent d’autres dommages aux bâtiments et beaucoup d’émotion.

    « Nous croyons que Dieu nous aidera à nous relever », dit Angel Castro Leon, vice-président de IEME. « Nous apprécions grandement vos prières et votre aide ».

    Cliquez ici pour soutenir l’intervention du MCC en vue de venir en aide à IEME.

    Cliquez ici pour une prière.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale, avec dossier du Comité central mennonite.

  • Bogotá (Colombie) – Du 12 au 19 février 2017, les anabaptistes mennonites de partout dans le monde se réuniront à Augsbourg en Allemagne pour participer à la cérémonie d’ouverture de Renouveau 2027, conjointement avec les réunions du Comité Exécutif de la Conférence Mennonite Mondiale. Renouveau 2027 consiste en une série d’événements qui s’échelonneront sur dix ans (culminant en 2027) pour commémorer le 500e anniversaire des débuts du mouvement anabaptiste. Les représentants de la CMM en Europe ont planifié une conférence ouverte au public le 12 février 2017 ayant pour thème : « Transformé par la Parole : lire la Bible selon les perspectives anabaptistes. »

    Cinq cent ans après la célèbre affirmation de Luther qui a lancé la Réforme, sola scriptura (l’Écriture seule), la conférence examinera comment les anabaptistes mennonites dans le monde ont employé l’Écriture dans le passé… et comment l’Écriture continue d’être pertinente aujourd’hui.

    « Après 500 ans », dit Alfred Neufeld, président de la Commission Foi et Vie, « il est temps que nous nous posions les questions difficiles : Avons-nous encore quelque chose en commun avec les mères et les pères fondateurs de l’Église anabaptiste? Devrions-nous? Pouvons-nous? »

    Alfred Neufeld préside le comité de planification de l’événement 2017 constitué de Henk Stenvers, Rainer Burkart, Jantine Huisman, Arli Klassen, Liesa Unger et John D. Roth.

    La conférence, qui durera de 9 h 30 à 16 h 30, comprendra un culte, des chants, des exemples d’interprétation biblique par l’Église mondiale, des points de vue des partenaires œcuméniques et une occasion pour tous de participer à l’interprétation biblique.

    Surveillez l’information qui paraîtra au cours de l’année sur les conférenciers, l’horaire et l’inscription en ligne. Les places seront limitées!

    – Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • Bogotá (Colombie) – Les églises mennonites en Europe réagissent à la violence et au déplacement de la population du Moyen-Orient qui ont une incidence sur leur société.

    Arbeitsgemeinschaft Mennonitischer Gemeiden (AMG – Église mennonite en Allemagne) et Algemene Doopsgezind Societeit (ADS – Communauté mennonite néerlandaise) ont toutes les deux écrit une lettre à leur gouvernement les exhortant à poursuivre la paix.

    AMG reconnaît la contrainte de son pays à répondre au terrorisme par l’action, l’obligation de faire preuve de solidarité avec la France à la suite des attaques du mois de novembre et le désir d’utiliser le pouvoir de l’État pour protéger ses citoyens et les personnes vulnérables.

    « De notre point de vue, cependant, l’action militaire en Syrie n’est pas la réponse appropriée à l’ensemble de ces motivations », écrit Doris Hege, présidente du conseil d’administration d’AMG.

    « Nous sommes nullement convaincus que l’action militaire permettra d’atteindre une plus grande sécurité », écrit Doris Hege. La préparation d’un avenir politique pour les populations des régions touchées « impliquerait de bâtir un avenir pour la région qui soit économiquement juste, de fournir un soutien adéquat, d’abord par le biais des organisations de secours et, à long terme, dans le développement de structures civiques et sociales démocratiques. »

    De la même façon, ADS recommande vivement que « l’aide apportée aux victimes de cette tragédie, le soutien aux organisations qui accomplissent cet effort et la promotion du dialogue entre les parties soient au cœur des politiques. »

    « La communauté mennonite… ne considère pas la violence comme un moyen pour aborder les conflits, encore moins comme un moyen pour les résoudre », écrivent Frans Dukers et Henk Stenvers, président et secrétaire d’ADS.

    Quant aux actions militaires de leur gouvernement respectif, ADS et AMG déclarent : « Pas en mon nom. »

    —Communiqué de la CMM

    Addenda : En février 2016, le gouvernement du Canada a cessé de participer directement à la mission des frappes aériennes en Irak et en Syrie. Don Peters, le directeur général du Comité central mennonite du Canada a écrit au premier ministre « pour affirmer les importantes mesures prises par le Canada. » Cependant, il exprime aussi ses préoccupations à propos du soutien continu du Canada sur le terrain pour les frappes aériennes et de son rôle accru dans la formation militaire dans la région. « Il est impératif que la communauté internationale continue d’accroître ses efforts diplomatiques en faveur d’une solution politique négociée pour la guerre civile en Syrie et d’une plus grande coopération politique entre les partis en Irak », écrit Don Peters.

    Cliquez ici pour accéder à la lettre d’AMG au gouvernement allemand (anglais et allemand).

    Cliquez ici pour accéder à la lettre d’ADS au gouvernement néerlandais (anglais et néerlandais).

    Cliquez ici pour accéder à la lettre du MCC Canada au gouvernement canadien (anglais).

    Don Peters. Photo: LIFE TV (Indonesia)

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  • Le nouveau Comité Exécutif se rencontre en Indonésie

    Bogotá (Colombie) – Il y avait de l’excitation dans l’air à l’égard du Rassemblement 2021 de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) à la rencontre annuelle du Comité Exécutif de la CMM du 12 au 19 février 2016 à Semarang en Indonésie.

    Gereja Kristen Muria Indonesia (GKMI), Gereja Injili di Tanah Jawa (GITJ) et Jemaat Kristen Indonesia (JKI), les trois Églises membres de la CMM (communément appelées des synodes en Indonésie), étaient les hôtes du Comité Exécutif de la CMM et du Comité Jeunes Anabaptistes (YABs).

    Les responsables indonésiens ont raconté comment ils ont été inspirés par la communion fraternelle avec les uns et les autres au Rassemblement de la CMM au Paraguay en 2009. Depuis ce temps, ils se sont rencontrés régulièrement en tant qu’« Indo-Menno-Leaders ». C’est d’ailleurs au sein de ce groupe qu’est né le désir d’inviter la communauté mondiale des anabaptistes à tenir le prochain rassemblement de la CMM de 2021 en Indonésie.

    Le Comité Exécutif a entendu et approuvé les rapports du personnel et des commissions sur les projets en cours, les demandes d’adhésion à la CMM et le budget de la CMM. Ils ont remercié Ernst Bergen (Paraguay) pour ses années de service en tant que trésorier de la CMM et ont souhaité la bienvenue à Sunoko Lin (Indonésie/É.-U.) à titre de nouveau trésorier. La Commission Paix a donné des nouvelles du document de travail « Déclaration sur la solidarité avec les peuples autochtones ». La Commission Foi et Vie a dressé les grandes lignes des stratégies pour mettre en contact les établissements d’enseignement anabaptiste en lien avec la CMM.

    Renouveau 2027, la célébration de 2017-2027 commémorant le 500e anniversaire de la Réforme et des débuts du mouvement anabaptiste, a également été approuvée par le Comité Exécutif. Cette commémoration comprendra des célébrations régionales dans le monde et culminera au Rassemblement de la CMM en 2027.

    Le Comité Exécutif a approuvé les dates de la prochaine réunion du Conseil Général de la CMM. En 2018, du 9 au 19 avril, les rencontres triennales du Conseil Général auront lieu avec celles du Comité Exécutif, des Commissions, du Comité YABs et des réseaux dont le Réseau Anabaptiste Mondial d’Entraide et la Fraternité Missionnaire.

    C’était la première rencontre du Comité Exécutif depuis la mise en œuvre de l’échelonnement des mandats. En juillet 2015, aux réunions du Conseil Général de la CMM, le mandat de quelques membres du Comité Exécutif a été prolongé de trois ans afin que ces derniers puissent servir aux côtés des nouveaux membres débutant un mandat de six ans et assurer ainsi la continuité du travail de la CMM.

    Le nouveau comité YABs a tenu sa première réunion avec les représentants continentaux nommés après GYS 2015 et a lancé la nouvelle initiative du Dimanche de la Fraternité des YABs. Cette célébration annuelle rassemblera les jeunes anabaptistes dans l’adoration autour d’un thème commun et aura lieu en juin 2016; consultez le site Web et le réseau social de la CMM et des YABs pour plus d’information.

    Avant leurs réunions, les membres du Comité Exécutif, le Comité YABs et le personnel de la

    CMM ont visité un certain nombre d’églises locales. Liesa Unger, responsable des événements internationaux de la CMM dit : « Les Églises d’ici sont enthousiastes et impatientes d’accueillir notre famille anabaptiste mondiale en 2021. Grâce à cette visite en Indonésie, les responsables et le personnel de la CMM seront en mesure de mieux collaborer aux préparatifs en vue d’inviter toute notre famille à venir ici dans cinq ans. »

    —Communiqué de la CMM

    Le Comité Exécutif, le Comité Jeunes Anabaptistes, le personnel de la CMM et des bénévoles aux réunions de 2016 en Indonésie. Photo : LIFE TV (Indonésie).

    De la gauche : Les représentants régionaux Cynthia Peacock (Asie du Sud), Henk Stenvers (Europe) et Francisca Ibanda (Afrique centrale et Afrique de l’Ouest) présentent leur rapport au Comité Exécutif. Photo : LIFE TV (Indonésie).

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  • La jeunesse mennonite sud-américaine cultive des amitiés hors des frontières

    Carthagène (Chili) – Quand on parle des problèmes maritimes et frontaliers entre le Chili et la Bolivie, il est fréquent d’entendre des commentaires désobligeants et xénophobes qui reflètent des idées patriotiques et qui font appel à des conflits qui existent depuis plus de cent ans. Les conséquences de la Guerre du Pacifique au 19e siècle ont rendu la Bolivie une nation enclavée ayant perdu son port de mer au profit du Chili.

    Cette situation est également entretenue par l’attitude des gouvernements qui, loin d’encourager la paix, l’utilisent à des fins politiques. En conséquence, nous voyons émerger un sentiment de haine à l’égard des Boliviens. Cette haine est en train de dominer les relations qu’entretiennent les gens au Chili, un pays qui reçoit un nombre croissant d’immigrants.

    Quand les responsables des jeunes mennonites chiliens ont raconté leurs rencontres avec d’autres mennonites au Rassemblement de la Conférence Mennonite Mondiale au Paraguay et aux réunions du Cône Sud en Bolivie, l’idée est venue d’organiser un camp qui donnerait l’occasion aux jeunes du Paraguay et de la Bolivie de voir la mer pour la première fois de leur vie. Le Paraguay et la Bolivie sont deux pays enclavés, sans accès à la mer. Avec cette idée dans leur cœur et leur esprit, les gens ont commencé à travailler de différentes manières, pendant plus d’une année, pour atteindre leur but qu’ils ont intitulé Projecto A-Mar; le mot en espagnol « amar » signifie « aimer », et « a mar » signifie « à la mer ». Ce double sens a été respecté en tenant la retraite près de la mer et en mettant l’accent sur l’amour. Comme une expression tangible de leur amour, les jeunes Chiliens ont collecté des fonds pour payer une partie des coûts des participants internationaux.

    L’organisateur Fabián Díaz, pasteur jeunesse à l’Iglesia Evangélica Menonita de Chile (Église mennonite évangélique du Chili), a été invité à participer au Sommet Mondial de la Jeunesse (GYS) en juillet 2015. Ce qu’il a communiqué a motivé les participants de la Colombie à se joindre aussi au projet. Chaque soir, les jeunes de divers pays parlaient de leur église et de leur culture de façon créative.

    « Grâce aux récits de nos expériences vécues, nous avons eu l’occasion de cultiver des amitiés avec des jeunes adultes de pays différents », dit Fabián Díaz. « Nous avons tellement des réalités différentes même si nous provenons de pays voisins; c’est pourquoi nous avons décidé de voyager et de se rencontrer dans un lieu. »

    Proyecto A-Mar (Projet Océans d’amour) a finalement vu le jour à l’école Lyon à Carthagènes au Chili, du 25 au 31 janvier 2016, en présence de jeunes mennonites provenant de la Bolivie, du

    Paraguay et de la Colombie ainsi que de Linda Shelly de Mennonite Mission Network et de Jorge Vallejos, pasteur canado-chilien qui apporte son aide à l’Église au Chili.

    Proyecto A-Mar fut une expérience agréable et inoubliable pour les participants, non seulement parce qu’ils ont atteint le but qu’ils avaient fixé, mais également parce que l’amour, le thème principal tout au long du camp, s’est reflété dans l’environnement multiculturel et les amitiés créées par les participants, ainsi que dans l’empathie montrée à l’égard des différentes expériences et réalités de chaque personne.

    « Nous avons fait l’expérience de l’amour que nous avons pour le Chili et pour la Bolivie, et ce fut une des meilleures expériences que nous avons vécues » dit Gabriela Hurtado, une participante de Bolivie, « et réaliser qu’aucun de nous n’avait de frontières ou de limites pour l’amour de Dieu. »

    Après s’être vus comme des frères et des sœurs en dépit des frontières qui les divisent artificiellement, après s’être pardonnés les uns les autres pour le mal produit dans leur cœur par une guerre qui remonte à plus de cent ans, ces jeunes mennonites ont été capables d’adorer Dieu et de fraterniser les uns avec les autres comme une seule nation. Les jeunes qui ont participé à cette retraite de réconciliation proviennent de ces Églises membres de la CMM :

    • Iglesia Evangélica Menonita de Chile (Église mennonite évangélique du Chili)
    • Iglesia Evangélica Menonita Boliviana (Église mennonite évangélique de Bolivie)
    • Iglesia Cristiana Menonita de Colombia (Église chrétienne mennonite de Colombie)
    • Convención Evangélica Menonita Paraguaya (Association mennonite évangélique du Paraguay)
    • Convención Evangélica de Iglesias Paraguayas Hermanos Menonitas (Association des Églises évangéliques des frères mennonites du Paraguay)

    Apprendre à aimer de la façon dont Dieu s’attend de nous fut l’enseignement et le défi déposés dans les cœurs à Proyecto A-Mar 2016.

    Mes bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, car l’amour vient de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et parvient à la connaissance de Dieu. (1 Jean 4,7 TOB)

    Daniela Solis est une jeune adulte de l’Église mennonite évangélique du Chili qui a participé à la retraite Proyecto A-Mar pour cultiver des relations entre les jeunes des pays de l’Amérique du Sud qui ont une histoire d’hostilités politiques. Un communiqué commun de Mennonite Mission Network et de la Conférence Mennonite Mondiale.

    Vivre l’expérience de la mer sur un bateau. Photo : Einar Cavero, Bolivie. Photo : Linda Shelly

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  • Goshen, Indiana (É.-U.) – Le 30 janvier 2016, près de 100 personnes se sont réunies au centre-ville de Séoul en Corée du Sud pour participer à la première conférence anabaptiste coréenne. D’après Bock Ki Kim, directeur du Centre anabaptiste coréen et organisateur de l’événement, le but de la rencontre était « de présenter la théologie et les valeurs anabaptistes dans un cadre public et académique » et « de se laisser interpeler en tant qu’anabaptistes coréens en examinant qui nous sommes et ce que nous avons à faire en Corée du Sud. »

    Les participants ont écouté les présentations de cinq orateurs sur le thème « Qu’est-ce que l’anabaptisme et pourquoi est-ce nécessaire en Corée? », et y ont répondu. Les orateurs étaient John D. Roth, secrétaire de la Commission Foi et Vie de la CMM et directeur de l’Institute for the Study of Global Anabaptism au Goshen College; Byung Doo Nahm, historien de l’Église du Séminaire baptiste; Sang Kyu Lee du Presbyterian Kosin Theological Seminary; Ki Hyun Kim, organisateur de conférences et professeur baptiste; et Won Bum Jung du Daejeon Theological Seminary.

    La question de la non-résistance a été l’objet des échanges les plus vigoureux. Au cours des 60 dernières années, les Sud-Coréens ont vécu à l’ombre de la puissance nucléaire au nord. Par conséquent, le service militaire occupe une partie importante de l’identité culturelle coréenne, notamment chez les jeunes hommes. L’emprisonnement demeure la seule alternative pour les objecteurs de conscience, un choix récemment effectué par Sang Min Lee de l’Église mennonite Grâce et Paix à Séoul, mais qui reste toutefois un sujet très controversé parmi les anabaptistes coréens.

    Aujourd’hui, la Corée du Sud abrite l’une des expressions les plus créatives et dynamiques de l’anabaptisme contemporain dans le monde, ayant le potentiel d’une croissance fulgurante dans l’avenir. Il est possible de retracer les multiples sources de l’origine de l’anabaptisme coréen. Pendant les décennies qui ont suivi la Guerre de Corée (1950-1953), le Comité central mennonite a eu une présence modeste dans le pays. Dans les années 1980, plusieurs leaders coréens importants, au contact du personnel du MCC, ont débuté des études théologiques indépendantes sur la tradition anabaptiste. Plusieurs d’entre eux ont poursuivi leurs études dans des séminaires mennonites en Amérique du Nord. En 2001, une relation plus officielle avec Mennonite Church Canada Witness, associée au leadership énergique de Jesus Village Church, a mené à la création du Centre anabaptiste coréen qui depuis lors constitue une importante ressource pour le mouvement en plein essor.

    Dae Jang Gan Press a supervisé la traduction et la publication en coréen de près de 100 livres anabaptistes-mennonites. D’ailleurs, avant que la conférence débute, des responsables d’églises et d’autres personnes ont célébré le lancement de la traduction en coréen du livre de John D. Roth : Beliefs: Mennonite Faith and Practice.

    Grâce à cette conférence anabaptiste coréenne, divers groupes anabaptistes se sont réunis pour offrir une seule voix dans le contexte chrétien coréen plus général.

    « Les gens souhaitent voir une église saine et biblique, une justice sur la place publique et une communauté réelle enracinée dans le mouvement anabaptiste », dit Bock Ki Kim. « Nous espérons que la conférence ait un rôle catalyseur pour l’avenir du mouvement et que les participants se sentent invités à suivre Jésus dans leur vie de tous les jours. »

    – Communiqué de la CMM par l’Institute for the Study of Global Anabaptism

    La célébration du Dimanche de la Fraternité Mondiale à Jesus Village Church, une des plus anciennes églises anabaptistes en Corée du Sud. Photo: Bock Ki Kim.

    Un participant formule un commentaire à la toute première conférence anabaptiste coréenne en janvier 2016. Photo: Austin Headrick.

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  • Sang-Min Lee a été libéré après 15 mois de prison pour avoir refusé de faire son service militaire

    Harrisburg, PA, USA – Sang-Min Lee – un objecteur de conscience mennonite sud-coréen (OC) a été libéré de prison. Lee avait été condamné à 18 mois de prison pour avoir refusé, en raison de sa foi, d’accomplir le service militaire obligatoire.

    Dans son rapport, Kyong-Jung Kim écrit que Lee a été libéré le 30 juillet 2015, après avoir purgé seulement 15 mois de sa peine. Kim est le représentant d’Asie du Nord de la CMM, et dirige le Centre Anabaptiste de Corée, qui dépend des églises anabaptistes de Corée du Sud.

    « C’est la puissance de nos prières qui a permis à Sang-Min Lee d’endurer la vie en prison », a déclaré Kyong-Jung Kim dans un courriel annonçant la libération de Lee.

    Kyong-Jung Kim a expliqué que Lee a été libéré trois mois plus tôt en raison des services qu’il rendait en prison. « Il a travaillé comme coiffeur. Il a été relativement bien traité par les autres en raison de son travail, mais, surtout, il était constamment dans nos prières ».

    Robert (Jack) Suderman, secrétaire de la Commission Paix de la CMM, a exprimé sa reconnaissance pour le témoignage fidèle de Lee dans une situation très difficile. « Son histoire a provoqué admiration et encouragement lors du Rassemblement de la CMM cette année », a déclaré Suderman.

    Cela a été particulièrement vrai pour les participants au Sommet Mondial de la Jeunesse, qui ont rempli un livre de paroles d’encouragement pour Lee.

    Kim précise que, bien que Lee ne soit plus emprisonné, son refus de faire son service militaire aura des conséquences à long terme. Il a maintenant un casier judiciaire, ce qui l’empêchera de trouver un emploi dans de nombreuses entreprises et dans les bureaux du gouvernement.

    En outre, il est rejeté par ceux qui ne soutiennent pas l’objection de conscience, ce qui est le cas de nombreux chrétiens coréens, qui ne considèrent pas le service militaire comme incompatible avec leur foi.

    En raison de l’application stricte de la loi concernant le service militaire obligatoire, sans alternative pour les objecteurs de conscience, la Corée du Sud a le taux d’incarcération le plus élevé d’OC dans le monde. En 2013, le Conseil des Droits humains des Nations Unies a rapporté que 92,5 % des objecteurs emprisonnés dans le monde se trouvent en Corée du Sud.

    Dans ce pays, la plupart d’entre eux sont Témoins de Jéhovah ; Lee y est le premier OC mennonite.

    « N’oubliez pas les autres objecteurs encore en prison », a exhorté Kim, « et priez pour la participation active des églises coréennes dans les mouvements non-violents et pacifistes. »

    —Devin Manzullo-Thomas

    Sang Min Lee