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  • Depuis la Conférence Mondiale des missions à Bangkok, qui a eu lieu fin 1972—début 1973, en Thaïlande, il y a un sentiment de malaise au sujet de la ‘mission’ dans les églises du monde occidental. Ê Bangkok, les représentants des pays nouvellement décolonisés ont accusé les missionnaires occidentaux d’avoir lié la proclamation de l’Évangile à la propagation de la civilisation occidentale et ainsi d’avoir détruit les cultures autochtones au nom de l’évangélisation. Afin que les assemblées locales d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et du Pacifique puissent définir leurs propres priorités dans le domaine de la mission, la proposition a été faite d’un ‘moratoire’ temporaire concernant l’envoi d’argent et de missionnaires du Nord. Les délégués à la conférence ont reconnu le rôle de la culture dans le développement des théologies contextualisées. C’est aussi à Bangkok que les délégués ont mis l’accent sur le fait que l’Évangile doit être proclamé en termes holistiques et de manière équilibrée dans les domaines spirituels, socio-économiques et politiques.

    43 ans après Bangkok, on pourrait penser que le débat sur la mission est définitivement derrière nous, mais la vérité est que ce n’est pas le cas. Les remous et l’inquiétude que suscite la mission perturbent toujours l’Église.

    C’est certainement le cas dans ma propre église, Mennonite Church Canada. De temps à autres, je suis invité à parler de mon travail dans nos paroisses. Parfois, on me demande pourquoi nous avons toujours des activités missionnaires dans des pays étrangers. D’autres fois, on me pose la question du respect des cultures et des religions étrangères. Certains mennonites se demandent « Qui sommes-nous pour évangéliser les autres ? » Ce qui rend ces questions encore plus douloureuses et difficiles à aborder est notre propre histoire : le traitement des peuples autochtones canadiens par notre gouvernement dominé par les Blancs et les églises chrétiennes.

    Une autre difficulté est liée au concept même de mission. La principale question posée est : « Que devrions-nous faire : ‘évangéliser ou faire un travail social ? » Cette controverse, née à la suite de la Conférence de Bangkok, avec le missiologue hollandais Johannes Christiaan Hoekendijk, divise encore les ‘évangéliques’ et les ‘œcuméniques’.

    Les membres de nos églises mennonites d’Amérique du Nord sont généralement ouverts et soutiennent le secours, le service et le développement au nom du Christ. Mais ‘évangéliser’ et ‘‘implanter des églises’ sont considérés comme imposer et contrôler. Un de mes amis, responsable d’une assemblée mennonite, nous a récemment dit qu’il est allergique à des mots comme ‘implantation d’église’ etc. Lors des réunions de délégués de Mennonite Church USA, il y a quatre ans, André Gingrich Stoner a fait remarquer que « les mennonites aiment le concept de service, flirtent avec celui de la paix et sont allergiques à l’évangélisation ».

    Quand je rencontre une opposition au témoignage de notre foi, clair et enthousiaste, je suis troublé. Cependant, je ne peux m’empêcher de penser aux conseils donnés dans la première lettre de Pierre : Soyez toujours prêts à vous défendre face à tous ceux qui vous demandent de justifier l’espérance qui est en vous. Mais faites-le avec douceur et respect. (1 Pi 3:15, BFC). Et je ne trouve pas de meilleure réponse que de me tourner vers Jésus, le fondateur de l’Église, concernant cette institution dont je fais partie. Quelle était son intention quand il envoya les Douze vers les brebis perdues de la maison d’Israël ? Que veut vraiment dire Jésus quand il a donné son ordre missionnaire aux disciples?

    Les récits du Nouveau Testament témoignent du fait que Jésus s’est d’abord présenté en disant : ’L’Esprit du Seigneur est sur moi, il m’a consacré pour apporter la Bonne Nouvelle aux pauvres. Il m’a envoyé pour proclamer la délivrance aux prisonniers et le don de la vue aux aveugles, pour libérer les opprimés, pour annoncer l’année où le Seigneur manifestera sa faveur.’ (Lc 4:18–19). Les Évangiles utilisent le mot grec ????????ov. Le préfixe grec ?? pourrait être rendu par ‘bon’ et la racine ??????ov par ‘message’. Quelle que soit la manière dont nous traduisons ces mots, nous devrions toujours nous rappeler que, non seulement c’est Dieu qui parle, mais aussi, que Dieu nous adresse un message bon pour nous. L’Évangile de Jésus le Messie est une bonne nouvelle apportant une grande joie, tout comme l’était l’annonce de sa naissance par les anges : ‘Mais l’ange leur dit : « N’ayez pas peur, car je vous apporte une bonne nouvelle qui réjouira beaucoup tout le peuple : cette nuit, dans la ville de David, est né, pour vous, un Sauveur ; c’est le Christ, le Seigneur »‘ (Lc 2:10–11). En fait, ‘joie’ est le mot clé. Avec la proclamation de la Bonne Nouvelle de Jésus, c’est une grande joie que nous offre Dieu, celle d’avoir part à son Royaume.

    L’évangile de Matthieu nous dit que, après la tentation, quand il apprit que Jean avait été arrêté, Jésus était retourné en Galilée et s’était installé à Capharnaüm. C’est à partir de là qu’il a commencé à proclamer son message ‘Changez de comportement, disait-il, car le Royaume des cieux s’est approché !’ (Mt 4:17). Dans l’évangile de Marc, Jésus dit que la bonne nouvelle – ????????ov – du Royaume de Dieu est la raison de sa venue dans ce monde : ‘car c’est pour cela que je suis venu’. (Mc 1:38) L’évangile de Luc souligne ‘Je dois annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu aux autres villes aussi, car c’est pour cela que Dieu m’a envoyé.’ (Luc 4:43).

    Selon les récits du Nouveau Testament, Jésus n’a pas proclamé seul le Royaume ; il a réuni un groupe d’amis et il les a invités à participer à cette mission. Les auteurs du Nouveau Testament nous disent qu’il les a appelés en utilisant des expressions telles que ‘Venez avec moi’ ou ‘Suis-moi !’ comme dans Mt 4:19; 9:9 ; ‘Venez avec moi et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes’. Le verbe ???????? (suivre) apparaît 56 fois dans les synoptiques et 14 fois dans l’évangile de Jean. Dans la plupart des cas, il est associé à la notion de faire des disciples (???????). Pour devenir disciple, il faut suivre un maître, s’asseoir à ses pieds et apprendre de lui afin de mettre en pratique tout ce que l’on apprend.

    Ce n’est pas par hasard que l’évangile de Matthieu décrit le ministère de Jésus en commençant par la tentation dans le désert, où Jésus affirme la royauté de Dieu et de Dieu seul. Après la tentation, cet évangile présente les enseignements sur l’éthique du Royaume dans le Sermon sur la montagne et les Béatitudes (Mt 3–7). Pour Matthieu, il est clair que Jésus faisait des disciples. L’Évangile dit :’Quand Jésus vit ces foules, il monta sur une montagne et s’assit. Ses disciples vinrent auprès de lui et il se mit à leur donner cet enseignement. (Mt 5:1)

    Jésus a commencé sa proclamation en disant : ‘Repentez-vous’ ou ‘Changez de comportement’ [selon les traductions], en grec : metanoei/te ! Cette ???????? implique un changement d’allégeance pour retourner à Dieu comme centre de toutes nos valeurs. Même aujourd’hui, nous aussi, en tant qu’Église de Jésus, nous devons ????????, nous devons changer, afin que nous puissions voir ce monde comme Jésus, le fondateur de l’Église l’a vu. Les auteurs des évangiles témoignent que Jésus a regardé le monde avec compassion (rachamim). Ê l’image du Dieu de compassion (Ha’ Rachaman) qui l’a envoyé, Jésus a nourri les affamés (Mt 15:32) ; cette même compassion l’a conduit à proclamer la Bonne Nouvelle à la foule, à faire des disciples à qui il a confié une mission : ‘La moisson à faire est grande, mais il y a peu d’ouvriers pour cela. Priez donc le propriétaire de la moisson d’envoyer davantage d’ouvriers pour la faire.’ (Mt 9:37–38). C’est par compassion qu’il a envoyé son Église faire des disciples de toutes les nations. Et il a promis de l’accompagner dans cette t√¢che jusqu’à la fin des temps (Mt 28:18–20).

    La mission était dans l’ADN de Jésus, et la mission est dans l’ADN de l’Église. Il n’y a pas d’Église sans mission. Nous devons nous engager dans la mission, et nous devons le faire à la manière de Jésus, en obéissant à Dieu et à Dieu seul, et en dénonçant toute principauté ou pouvoir menaçant les vies humaines.

    Frères et sœurs, ne prenez pas à la légère l’ordre missionnaire de Jésus. Ne diluez pas le commandement de Jésus, et ne remplacez pas son dernier commandement à son Église par vos penchants théologiques individuels. Ê l’exemple de notre Seigneur et Maître Jésus de Nazareth, prêchons la bonne nouvelle du Royaume de Dieu pleinement en annonçant la parole et en servant le monde tout à la fois.

    Si nous ne nous enthousiasmons pas pour l’ordre missionnaire de Jésus, dans son double sens d’évangélisation et de service, nous cesserons peut-être d’être Église. L’Église ne peut pas choisir de faire ou non la mission ; l’église est missionnaire par nature.

    Conclusion

    L’offre de Jésus de prendre part à son Royaume est un don à accueillir avec gratitude. Et la gratitude (« hakarat ha’tov » selon la traduction hébraïque) évoque le fait de reconnaître tout ce qui nous a été donné, et à en rendre gr√¢ce. Soyons reconnaissants à Dieu pour l’offre de son Royaume, car la reconnaissance est contagieuse. Soyons reconnaissants à Dieu, comme l’est l’enseignant juif hassidique, le rabbin Nahman de Breslov, qui dit « La reconnaissance se réjouit avec sa sœur la joie, elle est toujours prête à allumer une bougie et à faire la fête. »

    —Hippolyto Tshimanga est responsable de différents projets missionnaires en Afrique, en Europe et en Amérique latine pour Mennonite Church Canada.

  • Les jeunes anabaptistes du monde entier apprennent et partagent

    Les trois jours du Sommet mondial de la Jeunesse (GYS) de la CMM au Messiah College (Mechanicsburg, Pennsylvanie), ont pris fin dimanche 19 juillet 2015, avec le profond désir d’avoir un impact dans le monde par le partage des dons.

    Le thème ‘Appelés au partage : ‘Mes dons, Nos dons’ a rassemblé 42 délégués et plus de 400 participants qui ont discuté de ce qu’ils voulaient offrir à l’Église mondiale. Pendant trois jours, ils ont fait don (parmi beaucoup d’autres) de leur présence, de leur service, de leur solidarité, de leur créativité, de leurs connaissances, de leur sens des responsabilités, et de leur capacité à accepter des opinions différentes et à savoir utiliser la technologie. Ils ont passé un temps considérable à discuter de la meilleure manière d’utiliser ces dons pour le Royaume de Dieu.

    « Les délégués du GYS font déjà du bon travail dans leurs paroisses et leurs communautés respectives », a déclaré Rodrigo Pedroza (Amérique latine), représentant et président du Comité des Jeunes Anabaptistes (YABs). Après trois jours d’interactions et d’explorations interculturelles des textes bibliques sur les dons et la vocation, leur confiance et leur compréhension du partage a grandi.

    « Maintenant, leur tâche est de partager ce message avec enthousiasme », dit Rodrigo.

    « Nous espérons que les responsables d’églises les aideront à développer leurs capacités spirituelles et leurs dons de leadership. La pratique des dons des différentes générations sera un témoignage puissant pour le Royaume de Dieu ».

    Cette offre de dons à l’Église a été très appréciée par la délégation Koinonia de la CMM, composée du nouveau président, Nelson Kraybill, du trésorier, Ernst Bergen, et du secrétaire général, César García. « Ces dons, remis entre les mains de Dieu, transformeront le monde. »

    « N’oubliez jamais que, bien que vous ayez besoin de la sagesse de ceux qui sont plus âgés et plus expérimentés que vous, la révolution commence avec des jeunes !» a déclaré César García. « Jésus était jeune. Ainsi que ses disciples. Et ils ont renversé le monde. »

    Un temps pour renouer avec les enseignements anabaptistes

    Pendant que les délégués étudiaient la meilleure manière d’utiliser leurs dons pour l’Église mondiale, de nombreuses activités donnaient aux participants l’occasion d’en apprendre davantage sur leurs racines anabaptistes et sur l’Église mondiale.

    « Nous voulons que le GYS soit un lieu où les participants développent leur spiritualité, en particulier une meilleure compréhension des enseignements anabaptistes et de l’Église mondiale », a déclaré Lani Prunés, représentant nord-américain du comité YABs.

    « Nous faisons cela en donnant aux participants de nombreuses occasions d’entendre et de discuter de la façon dont ils vivent leur foi dans le monde ».

    Les thèmes des ateliers allaient de l’engagement interreligieux et interculturel, à l’utilisation des réseaux sociaux sans oublier les relations authentiques et les programmes d’échange, aux études de cas sur la pratique de la paix et de la justice dans différentes parties du monde.

    Concerts, sport et jeux, projets artistiques collaboratifs, cercles de percussions et de dance, et aussi des projections de film, ont renforcé cette expérience interculturelle.

    Les Jeunes Anabaptistes ont organisé un stand au Village de l’Église Mondiale où ils donnaient aux participants au Rassemblement davantage d’informations sur le vécu du GYS.

    Points forts du GYS

    Wycliff Ochieng Otieno, délégué GYS (Kenya)

    Le point fort du GYS était de rencontrer des jeunes de partout dans le monde et d’apprendre en tant que groupe, ce qui est mieux qu’apprendre en tant qu’individus. Je vais utiliser ce que j’ai appris sur le thème ‘Appelés au partage : Mes dons, Nos dons’, avec les jeunes de mon assemblée afin qu’ils se rendent compte qu’ils ont des dons uniques et qu’ils peuvent les utiliser pour construire le royaume de Dieu, en partageant ce qu’ils ont avec toute la communauté.

    Marisabel Castillo, participante au GYS (Costa Rica)

    Ce que j’ai aimé le plus au GYS était de louer un seul Dieu tous ensemble dans des langues différentes, mais dans un seul esprit, comme Jésus nous a appelés à le faire dans Luc 10:27 : l’aimer de tout notre cœur, de toute nôtre âme, de toute notre force et de toute notre intelligence. Une autre chose importante était d’apprendre qu’ensemble en réponse à l’amour de Dieu, nous pouvons faire beaucoup, et non pas juste un peu, dans notre paroisse et notre communauté.

    Kelvin Jimenez, participant au GYS (Porto Rico)

    Pendant le GYS, je me souviens d’un atelier dans lequel nous avons partagé les difficultés auxquelles sont confrontés nos pays respectifs. C’était frappant de découvrir la diversité de nos situations et de nos luttes. Pourtant, nous cherchions tous des instructions et de la sagesse de la même source, notre Dieu. Nous avons tous notre espérance en Jésus et son message, afin d’être lumières au sein des ténèbres, communautés au sein de la ségrégation, et amour au sein de la souffrance de notre monde.

    Jantine Huisman, déléguée GYS (Pays-Bas)

    Mon souvenir le plus mémorable du GYS, ce sont les conversations dans la salle à manger, où il était possible de s’asseoir n’importe où et de rencontrer des gens de partout. Quelquefois, ces conversations, au départ assez superficielles, se transformaient en discussions profondes et ouvertes sur des sujets comme le divorce, l’homosexualité, le remariage, les femmes pasteurs et les problèmes dans nos assemblées. Bien que nous ne soyons pas toujours d’accord, on sentait toujours le respect et la compréhension. Je reviens chez moi avec le sentiment que nous avons les mêmes problèmes, que chacun d’entre nous n’est pas le seul jeune mennonite dans le monde, et qu’un avenir lumineux attend les assemblées mennonites partout. Le GYS m’a permis de mieux comprendre les autres et leurs convictions. J’en ai plus appris en trois jours que parfois en un mois dans ma vie quotidienne de Néerlandaise. J’attends déjà avec impatience la prochaine rencontre dans six ans !

    Nita Purwidaningsih, déléguée GYS (Indonésie)

    Non seulement notre communion était fantastique, mais j’ai découvert un sentiment d’appartenance à la famille mondiale grâce à la prière pour les autres continents et au soutien pour les objecteurs de conscience de Corée du Sud. Le GYS est pour moi un appel à prendre soin des autres, et lorsque nous ne pouvons pas aller vers eux directement, nos prières les atteindront.

    Venant du pays hôte du prochain Rassemblement, qu’as-tu à nous dire sur Indonésie 2021 ?

    L’Indonésie est un archipel très riche culturellement, qui a trois unions d’églises mennonites, chacune louant Dieu à sa manière. À Indonésie 2021, vous pourrez voir l’œuvre magnifique de Dieu dans la nature et dans la culture, et ce sera aussi une grande bénédiction pour la communauté anabaptiste d’Indonésie de vous conna√Ætre !

    Elina Ciptadi-Perkins est rédactrice et consultante en communication. Mennonite indonésienne, elle vit à Singapour avec sa famille.

     

  • Paulus Hartono (Indonésie)

    Être mêlé à la foule présente à PA 2015 a fait réfléchir Paulus Hartono (Indonésie) sur les débuts de sa vie et sur le peu de chances qu’il avait de se trouver à Harrisburg…

    Élevé dans une famille bouddhiste, Paulus est maintenant pasteur mennonite et il est très engagé pour la paix à Solo, Surakarta, au centre de Java (Indonésie), où la communauté musulmane est importante.

    « Ê l’école primaire, on m’a enseigné l’islam. Mes amis allaient à la mosquée, alors j’y suis aussi allé, et finalement je suis devenu imam. Je me rends compte maintenant que je ressentais l’appel à être pasteur, mais je ne connaissais pas Jésus.

    Quand je suis devenu chrétien et que j’ai été baptisé en 1984, j’ai pris le nom de Paulus. »

    Engagement pour la paix

    Dès ses débuts en tant que pasteur, l’engagement de Paulus a été clair : « Notre assemblée a démarré en 1994 avec 40 membres et la vision d’être une église de paix ».

    Des organisations mennonites nord-américaines lui ont donné des idées pour mettre sa vision en pratique. « En 1997, j’ai découvert le travail de secours, d’aide et de développement du Mennonite Central Committee. En même temps, j’ai été influencé par le témoignage et la mission mondiale de Eastern Mennonite Missions.

    J’ai appris l’existence de Mennonite Disaster Service en 2002. Et en 2005, peu de temps après que le tsunami ait frappé l’Indonésie, notre église a commencé Indonesia MDS, Mennonite Diakonia Service. Nous associons témoignage, secours, développement et transformation des conflits.

    En 2007, j’ai suivi la formation sur la transformation des conflits et la guérison des traumatismes, proposée par l’Eastern Mennonite University. Nous avons adapté ces idées pour l’Indonésie et nous les associons à notre travail de témoignage et de développement ».

    Écrire l’évangile avec nos vies

    « Maintenant, en 2015, il y a deux paroisses mennonites à Solo, 400 membres en tout. Nos églises mennonites travaillent activement à la réconciliation entre musulmans et chrétiens. Nous avons beaucoup de relations avec nos voisins musulmans, dont un groupe musulman radical, qui participe à un cours que nous proposons sur la transformation des conflits et le secours aux sinistrés.

    Le président de l’Indonésie cherche actuellement la réconciliation avec la Papouasie, une partie de notre pays où les mennonites ont mis en place un programme de transformation des conflits et de guérison des traumatismes. Il nous a demandé de l’aider à travailler sur ce dossier de manière pacifique.

    Je pense que l’Église doit développer des relations avec les musulmans afin qu’ils puissent lire l’évangile dans nos vies.

    Paulus a animé deux ateliers à PA 2015 : ‘’Marcher’ dans la Tragédie : l’Église mondiale répond aux catastrophes naturelles’ et ‘Pratiques et Dialogue interreligieux sur la Paix en Indonésie’.

    Être ici, rencontrer de nombreux pasteurs dans une atmosphère spirituelle, m’a donné beaucoup de courage » dit Paulus tranquillement.

    Barbara Hege-Galle, Allemagne

    La première fois que Barbara Hege-Galle, de Bammental (Allemagne), a assisté à un Rassemblement de la CMM, c’était en 1984 à Strasbourg (France), où elle a dirigé le programme des enfants. Mais elle était si prise par ses responsabilités qu’elle n’a eu qu’une petite idée de la partie concernant les adultes.

    « J’ai décidé d’aller au Rassemblement suivant, en 1990 à Winnipeg (Manitoba, Canada), pour participer, et après cela, j’ai su que ce ne serait pas mon dernier Rassemblement ! »

    Depuis lors, Barbara a participé à la CMM de plusieurs façons : en tant que membre du Conseil Général, de la Commission Diacres, du comité de coordination du Réseau Anabaptiste Mondial d’Entraide, et maintenant en tant que membre de la Commission Mission.

    Barbara est directrice exécutive de Christliche Dienste, un programme mennonite d’entraide, parrainé par les églises mennonites d’Allemagne. Elle fait aussi partie de l’équipe de direction de l’assemblée mennonite de Bammental, où elle a été ordonnée prédicatrice.

    Au-delà des assemblées locales

    Pourquoi ne veut-elle pas manquer un Rassemblement de la CMM ? « Parce que ce rendez-vous mondial nous permet de dépasser notre vision de l’assemblée locale. Cette rencontre me motive.

    Cette fois-ci, j’ai été vraiment encouragée à me concentrer sur nos spécificités anabaptistes ; non parce que c’est notre tradition particulière, mais parce que c’est ce que nous croyons. En Jésus nous avons la paix. S’il peut donner force et courage à quelqu’un comme Paulus Hartono, nous pouvons tous faire plus que simplement être tranquillement membre d’une paroisse qui ne fait pas de bruit.

    Dans mon travail, j’ai maintenant des partenaires dans d’autres pays – et je les rencontre ici. En Allemagne, nous travaillons avec ces frères et sœurs quand je place des jeunes de 18 à 20 ans pour faire un travail bénévole dans leurs pays. »

    Spiritualité communautaire

    Que ramène Barbara chez elle ? « Quand j’aurai un sermon à faire, j’intégrerai certaines de mes expériences. Je ne sais pas encore comment. Les classes bibliques de notre paroisse pourront aussi en bénéficier.

    Un de nos responsables est très attaché à la pratique et à l’enseignement de la méditation, en particulier concernant ce que Dieu dit à chacun. Mais certains disent que c’est une approche trop individualiste et que nous avons besoin de quelque chose de plus communautaire.

    Ici, à PA 2015, je commence à entrevoir ce dont nous pourrions avoir besoin. Ce n’est qu’une idée à ce point. J’aime cette place donnée à la méditation, mais ce n’est pas la seule forme de spiritualité. Je m’en suis souvenue ici. »

    Mthokozisi Ncube et Morgen Moyo (Zimbabwe)

    C’était la première fois que ces deux administrateurs d’écoles secondaires du Zimbabwe (frères en Christ) participaient à un Rassemblement de la CMM.

    Mthokozisi Ncube, de l’École biblique Eiluphileni, est venu pour « la communion fraternelle et pour découvrir ce que font les autres. Je ne suis pas seulement zimbabwéen, je suis anabaptiste et je fais partie d’une famille internationale. Je voulais m’asseoir avec mes frères et sœurs et connaître leurs expériences et la manière dont Dieu agit dans leur vie. »

    Les Groupes d’Amitié [qui se réunissaient tous les jours après le culte du matin] sont un bon moyen pour apprendre à connaître les autres. Nous nous sommes fait des amis. Nous avons échangé nos adresses électroniques. Nous espérons développer cette communion.

    J’ai été encouragé à m’engager davantage dans la mission, et à être en paix avec moi-même et ma famille, ceux avec qui je vis. Voilà ce que je ramène chez moi.

    Oh, et j’ai entendu que douter n’est pas toujours mauvais ! Cela peut être utile ». (‘En marche avec des doutes et des convictions’ était le thème du 22 juillet.)

    Interagir et apprendre

    Morgen Moyo est le principal de l’école secondaire de Mtshabezi. Ê PA 2015, il a été vraiment béni par les chants. « Je désirais savoir comment les autres louent [Dieu]. Je voulais apprendre d’eux. J’en ai eu l’occasion ici, dans notre Groupe d’Amitié. J’ai participé et appris ».

    Mthokozisi rajoute « Et j’ai vraiment apprécié les jeunes intervenants lors des cultes. C’est une idée que je ramènerai chez nous. »

    Unité d’esprit

    J’ai découvert quelque chose d’autre : quand nous nous promenions dans les rues de Harrisburg, personne ne nous saluait. Mais chaque fois que nous entrions dans la salle à manger de PA 2015, on nous regardait, nous souriait et nous accueillait. Toujours. Je ne me sentais pas différent. Nous étions unis.

    En fait, une chose que je n’ai pas aimée, c’était, en entrant dans les toilettes du b√¢timent, de me voir dans les grands miroirs. Alors, je voyais que j’étais différent. Je ne le sentais pas le reste du temps ! »

    Célébrer les différences

    Morgen a une suggestion pour les futurs Rassemblements. « Pourquoi ne pas offrir des repas de différentes cultures pendant la semaine ? La journée de l’Afrique, on pourrait avoir de la nourriture africaine, et ainsi de suite. C’est peut-être être difficile à faire, mais pourquoi pas ?!

    La planification et l’organisation de cet événement étaient très bonnes. Nous avons tout particulièrement apprécié qu’il n’y ait pas de ‘glamour’. »

    Mais pour Mthokozisi, les inégalités dans le monde ont refait surface en pensant à son retour chez lui. « Chez nous, les courriels n’arrivent pas souvent, ni les appels téléphoniques. Ê la campagne, c’est difficile de recevoir des messages. Nous espérons que nos nouvelles amitiés et connexions dureront quand même ».

    Todd Friesen, États-Unis

    Todd Friesen est pasteur de l’assemblée mennonite de East Chestnut Street à Lancaster, (Pennsylvanie, États-Unis). Un mois après PA 2015, il réfléchit sur l’expérience d’assister au Rassemblement pendant toute une semaine.

    « Que seraient nos paroisses – et nos jeunes – sans ces aperçus du corps mondial du Christ, et sans l’expérience de faire partie de quelque chose de beaucoup plus grand que notre assemblée locale ?

    Une semaine comme celle-ci fait éclater notre provincialisme et notre sentiment américain d’exceptionnalisme. Cet événement est une sorte de vaccination contre ces comportements, même si nous n’y sommes pas toujours sensibles. »

    Impact sur les jeunes

    « Nous ne pouvons pas minimiser l’énorme impact formateur de ces Rassemblements sur nos jeunes. J’ai assisté au Rassemblement à Strasbourg en 1984 quand j’avais 20 ans. Le chant et la louange m’ont fait une impression profonde. Je suis tellement reconnaissant que notre paroisse ait permis [financièrement] à notre groupe de jeunes de participer à PA 2015. Cela a été une expérience fantastique pour eux !

    Se frotter aux réalités éternelles

    « J’aime la façon dont nous avons voyagé d’un continent à l’autre pendant les cultes matin et soir. Les cieux seront plus riches et plus diversifiés que nous ne l’imaginons. Par cette expérience de l’Église mondiale, nous nous sommes frottés aux réalités éternelles.

    Certains d’entre nous sont allés à Kansas City [lieu de la rencontre de Mennonite Church USA 2015] : pourquoi PA 2015 semble si différent ? Ê PA 2015, l’accent était mis sur l’adoration, nos témoignages, la communion fraternelle et le service. Nous étions là tout simplement pour être ensemble autour du Christ, le centre.

    Et j’ai appris que dans notre grande diversité, il est probablement préférable de commencer par louer Dieu ensemble, servir les autres et parler de son vécu, plut√¥t que de se focaliser sur nos différences ou de débattre sur nos points de désaccord ».

    Ce qui fait encore écho en moi

    « Les voix des jeunes orateurs lors des cultes du matin ne me quitteront pas.

    J’ai entendu des idées nouvelles, et riches, sur certains passages de l’Écriture.

    Nous étions si heureux d’accueillir des personnes d’autres pays dans notre assemblée, dimanche, le dernier jour du PA 2015. De cette manière, nous pouvions tous – y compris ceux qui n’avaient pas assisté à l’Assemblée Réunie – nous rendre compte que chaque croyant a quelque chose de précieux à partager et que nous avions tous des préjugés profondément ancrés à surmonter ».

    Un don durable

    « Ma communion avec ces croyants d’ailleurs a fait d’eux mes interlocuteurs spirituels et émotionnels, même si je ne continue pas à parler avec eux. J’ai souvent en tête ce qu’ils pensent, ce qu’ils diraient ou feraient, et je peux m’en inspirer ».

    Phyllis Pellman Good est écrivaine et consultante pour la CMM.

    Photos de Paulus, Barbara, Mthokozisi et Morgen de Merle Good. Photo de Todd Friesen de Marilyn High.

     

     

  • Les YABs prennent la parole à PA 2015 et font des projets pour leur avenir

    Ils ont une histoire relativement courte, mais leurs voix à PA 2015 étaient saisissantes et incisives.

    En fait, les présentations des Jeunes Anabaptistes pendant le culte du matin au Rassemblement ont provoqué certaines des conversation les plus animées, et elles ont été postées et discutées largement sur les médias sociaux et au-delà.

    Sous le nom de ‘YABs’ (jeunes anabaptistes), ces représentants des jeunes des Églises membres à la CMM ont dit la vérité sans ambiguïté. Ils ont posé des questions percutantes. Leurs convictions ont fait réfléchir.

    Ce n’était pas par hasard. Les membres du Comité YABs, responsables de la mission et des activités des YABs, sont disciplinés et très matures. Moyenne d’âge : 28 ans et demi.

    Ce groupe a vu le jour en 2003, juste avant le Rassemblement de la CMM à Bulawayo (Zimbabwe). Plus de 220 jeunes (18-30 ans et +) de 28 pays se sont réunis pour le premier Sommet Mondial de la Jeunesse (GYS) pour développer des relations entre eux.

    La rencontre a rencontré un tel succès que les jeunes responsables ont demandé qu’un deuxième GYS soit organisé.

    Elina Ciptadi-Perkins (Indonésie) dit : « Lorsque nous étions ensemble à Bulawayo, nous avons demandé à être représentés de façon permanente au sein de la CMM. Nous voulions créer un groupe directeur de cinq jeunes pour y être actifs, composé d’un représentant d’Amérique latine, d’Asie, d’Afrique, d’Europe et d’Amérique du Nord.

    Elina, déléguée de l’union d’églises mennonites de la GKMI (Indonésie) en 2003, a été nommée responsable du groupe, qui s’appelait alors ‘Amigos’.

    Le troisième GYS, auquel plus de 400 jeunes ont participé, a eu lieu au Messiah College à Grantham, Pennsylvanie, du 17 au 19 juillet 2015, juste avant le Rassemblement à Harrisburg. Elina, toujours fervente partisane des YABs, et deux membres actuels du comité YABs, Rodrigo Pedroza (Mexique) et Marc Pasques (Espagne et Australie), parlent des YABs aujourd’hui.

    « Nous étions mieux préparés que jamais pour le GYS 2015. Nous avions interrogé des jeunes de chaque pays. Leurs requêtes et leurs souhaits ont guidé nos cultes, nos séminaires, nos jeux et tout le temps que vous avons passé ensemble » dit Rodrigo.

    Mais les YABs étaient bien préparés aussi pour le Rassemblement qui a suivi. « Au Zimbabwe, en 2003, les jeunes avaient un verset à lire pendant les sessions principales. Dans le passé, on nous considérait comme ‘créatifs’ et ‘remplis d’énergie’… ‘Peut-être pourraient-ils faire un peu de musique ?’… Mais à PA 2015, les YABs ont eu un rôle clé chaque matin » précise Elina.

    « On voit maintenant que nous avons le don de discernement et l’esprit critique. Nous voulons travailler avec nos frères et sœurs plus âgés. Maintenant, nous dialoguons ».

    Dans certains pays, les YABs ont des responsabilités majeures dans leurs paroisses. « La moitié des pasteurs du Mexique sont des jeunes », dit Rodrigo, président du Comité YABs et l’un des intervenants du matin à PA 2015. « Les assemblées mennonites mexicaines ont abandonné la bureaucratie, aussi les jeunes sont très engagés.

    Dans mon pays, les idéaux anabaptistes ont été perdus de génération en génération. On ne les a pas enseignés à nos anciens responsables, préférant une approche charismatique et pentecôtiste. Nous aidons à mettre en pratique l’anabaptisme et à redécouvrir sa fraîcheur ».

    Marc Pasques a été invité à être délégué YABs au deuxième GYS au Paraguay en 2009. « L’union d’églises de Marc est devenue membre de la CMM juste avant le Rassemblement au Paraguay », se souvient Elina. « Outre les compétences évidentes de Marc, nous l’avons invité pour encourager son union d’églises à être immédiatement connectée à l’Église mondiale. »

    Le Comité YABs est formé d’un représentant de chacun des cinq continents, plus un mentor, travaillant pour la CMM. Les membres qui ont achevé leur mandat à PA 2015 sont Rodrigo Pedroza (Mexique) Tigist Tesfaye Gelagle (Éthiopie), Soumana Basumata (Inde), Marc Pasques (Espagne/Australie) Lani Prunés (États-Unis) et Ayub Omondi (Kenya), à titre de mentor.

    Dès le début, le Comité YABs a eu une vision inhabituelle. « Le premier groupe a ‘semé les premières graines’ sur la façon dont nous, les jeunes, pourrions contribuer à la CMM » dit Elina.

    « Notre deuxième équipe a rencontré les différents groupes de la CMM ; nous avons expliqué qui nous étions et quels étaient nos dons, et nous avons demandé à collaborer davantage. C’était l’étape d’infiltration : nous voulions aller plus loin qu’une participation symbolique. Depuis le Paraguay, nous avons rédigé notre projet

    Nous avons toujours désiré développer des relations et créer des réseaux. Beaucoup d’entre nous avaient accès au courrier électronique, mais à l’époque, dans le Sud, peu de jeunes avaient un accès régulier. Cette réalité est en train de changer. »

    Rodrigo continue « Maintenant, ces intérêts relationnels sont un élément clé de notre plan. »

    « Nos projets concernent les jeunes que nous représentons, mais aussi les adolescents qui veulent être connectés. Dans les petites paroisses à travers le monde, les distinctions d’âge ne sont pas aussi importantes », dit Tigist Gelagle. « Nous concevons des activités spécifiques pour eux, et en même temps, nous les exposons aux réalités des autres. Et c’est comme un rappel : ‘Tu appartiens à une grande famille. Tu n’es pas seul’.

    Nous préparons du matériel didactique sur le livre des Actes. Ce sera une étude biblique, dans laquelle figureront des explications sur l’anabaptisme. Elle montrera comment intégrer les interprétations anabaptistes de la Bible dans sa propre culture.

    « Le Comité YABs a été particulièrement attentif à son propre développement en tant que groupe responsable, » dit Elina. « Quand nous avons commencé, nous avions besoin d’une vision. Nous n’avions jamais fait partie d’un groupe multiculturel. Il y a eu entre nous des tensions qui auraient pu être évitées si nous avions eu plus d’expérience. Des responsables de la CMM nous ont aidés, mais aucun n’avait été spécifiquement nommé pour nous donner des conseils.

    Donc, après le GYS au Paraguay, nous avons décidé d’inviter deux membres du comité précédent dans la nouvelle équipe pour parler des différents mode de communication interpersonnelle et pour nous aider à mieux nous comprendre et éviter de gaspiller du temps et de l’énergie en conflits.

    Nous avons également nommé un mentor, membre du précédent comité YABs, pour nous aider à organiser notre travail ; ce rôle de mentor est très important. »

    « Nous ne voulons pas être l’avenir de l’Église », dit Rodrigo catégoriquement. « Nous voulons être le présent de l’Église. On croit enfin en nous. On nous fait confiance. Nous devons utiliser cette opportunité pour être écoutés – à bon escient.

    Nous devons continuer à être respectueux les uns des autres. Nous sommes différents. Nous pensons différemment. Mais nous avons besoin les uns des autres. Par exemple, nous devons garder nos convictions sur la paix, surtout quand nous sommes chacun chez nous. »

    « Ma prière », dit Elina, « c’est que les jeunes ne pensent pas ‘qu’ils sont arrivés’. Les choses pourraient sembler faciles maintenant, car nous avons été pris au sérieux à PA 2015. J’espère que cela n’ira pas de soi sans travail ni effort. »

    – Phyllis Pellman Good est écrivaine et éditrice à Lancaster (États-Unis).

    Lors du Rassemblement, les futurs anabaptistes avaient leur propre programme pour explorer le thème ‘En marche avec Dieu’ lors des sessions pour les enfants et les adolescents. Photo : Jonathan Charles

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  • Piring Bukan Beling: l’hospitalité, pas l’hostilité

    Les Indonésiens sont réputés pour leur hospitalité. Si vous allez chez eux, ils vous offriront à manger et à boire. Dans les villages, la maîtresse de maison préparera le seul poulet de la famille pour un visiteur.

    Mes parents m’ont appris l’hospitalité. J’ai grandi dans une famille de neuf enfants, dans une petite maison qui n’avait que trois petites chambres. Nous n’étions pas riches, mais notre famille aidait les cousins et les amis qui avaient besoin d’un toit et de repas. Ils logeaient souvent chez nous pour pouvoir continuer leurs études. Notre petite maison était une oasis pour tous ceux qui avaient besoin d’amour et d’attention. Mon père et ma mère étaient les parents de tous.

    Ma mère et mon père nous ont appris à aimer, à nous occuper les uns des autres, à nous comprendre, nous aider et nous soutenir. Nous partagions ce que nous avions avec les autres, et nous ne pensions pas seulement à nous-mêmes. Mes parents nous ont appris aussi à respecter chacun, quel que soit son statut social, sa foi ou sa tribu. Par exemple, mon cousin est bouddhiste, l’ami de mon frère (d’origine arabe) est musulman, parmi les amis de ma sœur il y a un chrétien catholique de Java et un croyant hindou de Bali. Tous ont été chaleureusement accueillis chez nous. Mes parents nous ont aussi enseigné l’égalité et le respect. Notre employée de maison est devenue un membre de notre famille, elle s’asseyait avec nous et mangeait à notre table.

    Après un séjour aux États-Unis (1995–2001), je suis revenue en Indonésie, où la situation avait complètement changé. Je fus surprise de voir des femmes musulmanes portant de longues robes, des blouses à manches longues et le hijab. Avant, leurs vêtements n’étaient pas différents des autres. Des ecclésiastiques enseignaient qu’il était haram (interdit) à un musulman de saluer un chrétien en lui souhaitant « Joyeux Noël ! » et à un musulman de se rendre dans un lieu de culte chrétien. Cela m’a rendu très triste. Je me souvenais du temps où nous avions de bonnes relations et nous nous respections les uns les autres. Nous allions voir nos voisins musulmans pour Idul Fitri (Aïd al-Fitur, la fin du Ramadan) avec de la nourriture, et nos voisins musulmans venaient chez nous à Noël. La tradition de se rendre visite et de se réjouir ensemble a disparu. Ê Moluku et Poso, Sulawesi, les chrétiens et les musulmans vivaient jadis côte à côte en paix, et j’ai été bouleversée d’apprendre qu’ils s’étaient battus et même entretués.

    Dans de nombreuses régions du monde, il y a des personnes déplacées et des réfugiés à cause de la violence des conflits. Notre communion anabaptiste mondiale veut réfléchir à ce que signifie accueillir les étrangers, en particulier lorsque ces étrangers ont une croyance religieuse différente de la nôtre. Que devrions nous faire ?

    Méditons sur ces trois histoires.

    Elie et la veuve de Sarepta (1 Rois 17:8-16)

    Elie fuit Jézabel qui cherche à le tuer. Le ruisseau est à sec, mais Dieu a promis de répondre aux besoins d’Elie. ‘Alors le Seigneur adressa la parole à Élie : « En route, lui dit-il, va dans la ville de Sarepta, proche de Sidon, pour y habiter. J’ai commandé à une veuve de là-bas de te donner à manger’. » (BFC).

    Élie reste où il est jusqu’à ce que Dieu communique avec lui. Il attend jusqu’à ce que le Seigneur lui dise : ‘Va à Sarepta’. Le mot hébreu halak, utilisé ici pour ‘va’ a le sens de voyager ou de traverser des difficultés et des dangers, ‘En route’ celui de se réveiller.

    Il est intéressant de noter qu’Élie se rend à Sarepta, qui se trouve sur les terres de Jézabel qui veut le tuer. Dieu répond aux besoins d’Élie par l’intermédiaire d’une femme païenne, une femme qui ne fait pas partie du peuple de Dieu. Cette femme veuve est pauvre, sans ressources, déprimée et sur le point de mourir de faim.

    Et pourtant, cette veuve est prête à offrir le seul repas qui lui reste. Elle est prête à partager ses ressources/sa nourriture bien qu’elle ait si peu. Elle ouvre la porte à Élie et lui permet de rester chez elle. Grâce à Élie, elle découvre Dieu.

    Le Hezbollah et les mennonites (Yogyakarta)

    Le tremblement de terre de Yogyakarta de 2006 (aussi appelé tremblement de terre de Bantul), d’une magnitude de 6,3 sur l’échelle de Richter et d’une intensité maximale de IX (destructif) sur l’échelle de Medvedev-Sponheuer-Karnik a eu lieu à 5 h 54, le 27 mai 2006. La secousse s’est produite sur la côte sud de Java, près de la ville indonésienne de Yogyakarta, et a fait plus de 5 700 morts et 37 000 blessés. Son coût financier est évalué à 29,1 milliards de roupies indonésiennes (3,1 milliards USD).

    Le tremblement de terre a démoli tous les bâtiments et toutes les maisons. Presque tous les foyers des membres de notre église mennonite de Pundong (GKMI Yogyakarta Cabang Pundong) ont été détruits.

    Quel pouvaient faire les mennonites ? Nous avons monté des tentes, construit une cuisine communautaire, une salle de bainnourr communautaire et une clinique. Avec l’aide du Comité Central Mennonite et d’autres ONG, nous avons aidé tous ceux qui souffraient, quelle que soit leur religion. Nous avons partagé notre électricité avec la communauté.

    Des volontaires de différentes origines et confessions ont collaboré avec nous. Des soldats du Hezbollah (division de Sunan Bonang) ont surveillé notre camion chargé de matériel (tout était rare, il y avait beaucoup de vols). Les mennonites et le charpentier du Hezbollah ont travaillé ensemble pour construire des maisons. Une fois que toutes les maisons étaient reconstruites, nous avons construit un bâtiment pour l’église et la communauté.

    Un déferlement d’aide

    Le Mont Merapi au centre de Java (Indonésie) est entré en activité : des éruptions de plus en plus violentes se sont produites de fin octobre à novembre 2010. L’activité sismique autour du volcan a augmenté à partir de mi-septembre, avec des jaillissements répétés de lave et de cendres. L’éruption a causé de nombreuses coulées pyroclastiques sur les pentes très peuplées du volcan. Les autorités ont déclaré que c’était la plus importante éruption du Merapi depuis les années 1870.

    Plus de 350 000 personnes ont été évacuées de la zone touchée. Cependant, beaucoup d’entre elles sont restées en arrière ou sont rentrées chez elles, pendant que les éruptions se poursuivaient ; 353 personnes ont été tuées. Les panaches de cendres du volcan ont provoqué de graves perturbations dans le trafic aérien de Java. Le 3 décembre 2010, l’activité volcanique s’est ralentie et le niveau d’alerte a été réduit de 4 à 3.

    L’église a souffert de l’éruption du mont Merapi. Plus de 350 000 personnes ont été évacuées et installés dans le stade, l’école, l’église et la cour du village. Elles étaient affamées.

    Quel devions-nous faire ? Notre assemblée mennonite est petite, de 100 à 150 membres, et la plupart sont pauvres. Mais nous voulions faire quelque chose. Nous avons demandé que Dieu nous bénisse. Nous avons recueilli 3 millions de roupies (environ 300 USD) et nous avons fait une cuisine communautaire dans l’église. Nous avons cuisiné et envoyé 1 500 repas chaque jour sur le lieu des secours.

    Dieu est bon ! Il a envoyé des personnes (dont certaines que nous ne connaissions pas du tout) pour nous aider. Comme la veuve de Sarepta, nous avons eu des provisions jusqu’à la fin. Lorsque nous étions trop fatigués, Dieu envoyait des gens pour nous aider. Nous avons donc pu nous reposer et continuer notre ministère jusqu’à la fin.

    De la nourriture, pas des miettes

    Piring Bukan Beling. C’est une illustration javanaise des relations. (Piring = assiette, beling = du verre cassé). Beling peut être une bouteille dont le fond a été cassé pour blesser quelqu’un dans une bataille entre hommes ivres. Ce sont aussi les tessons de bouteilles qui sont parfois cimentés sur les murs pour empêcher son escalade. Donc Piring beling bukan veut dire : il est inutile de construire un haut mur ; vous n’êtes toujours pas en sécurité car le mur vous sépare de votre voisin. Ne manifestez pas d’hostilité envers les autres et ne les attaquez pas. C’est mieux d’être hospitalier ; offrez ‘piring’ : une assiette pleine à votre voisin. Alors, votre ennemi deviendra peut-être votre ami. Vous pouvez travailler ensemble et vous entraider. Offrez l’hospitalité, pas l’hostilité.

    Ce qui nous arrive est utilisé par Dieu. Les événements qui nous éprouvent deviennent souvent un moyen par lequel Dieu nous forme à un ministère. En d’autres termes, nos épreuves peuvent devenir des occasions d’exercer un ministère, d’incarner la vie de Jésus-Christ, la puissance et l’amour de Dieu. Les besoins d’Élie sont devenus un moyen de répondre aux besoins de la veuve et de son fils, et de la même manière, nos besoins peuvent devenir des moyens de répondre aux besoins des autres.

    Ê travers les catastrophes qui nous arrivent, Dieu nous rappelle que nous ne sommes pas sur terre pour nous-mêmes, même lorsque nous souffrons et avons de grands besoins. Dieu prend soin de nous et nous ne sommes pas seuls. Dieu se soucie des autres aussi et il aide souvent ceux qui nous entourent par les changements qu’il apporte par notre propre souffrance ou nos besoins.

    Vivre l’hospitalité signifie que même dans des contextes de souffrance et de pénurie, il nous faut penser aux autres et les aider. Cela va à l’encontre de nos sociétés égocentriques dans lesquelles on cherche ce qui est le mieux pour soi sans se préoccuper des conséquences pour les autres.

    L’hospitalité, c’est ouvrir sa porte et être prêt à partager ce que l’on a, même si c’est tout ce qui nous reste.

    Il ne faut jamais s’arrêter à notre situation. Il faut regarder au-delà, vers la vraie source : le Seigneur. Ne jugez pas ou ne mesurez pas les bénédictions de Dieu par ce que nous en voyons. Dieu fait infiniment plus que tout ce que nous pouvons demander ou penser – comme l’aide qu’a re√ßue l’église mennonite lorsque le mont Merapi est entré en éruption.

    Il nous faut marcher par la foi et non par la vue. Ne comptons pas seulement notre argent, mais comptons aussi nos bénédictions. Travaillons pour Dieu avec amour et compassion. Commen√ßons avec ce que nous avons, n’attendons pas d’être sûrs d’avoir assez. Nous savons qu’en partageant nos bénédictions, nous ne manquerons de rien.

    L’hospitalité c’est ouvrir sa porte (accueillir), être ouvert, pour que l’autre apprenne à nous connaître et à connaître notre Dieu. Nous devons même ouvrir la porte à un ennemi et lui offrir de la nourriture et gentillesse. C’est aussi entrer en relation avec les autres, être assez humbles pour recevoir leur amour, même celui de quelqu’un qui nous semble plus faible que nous. Nous devons ouvrir les yeux, choisir de vivre côte à côte et apprendre à nous comprendre mutuellement.

    L’hospitalité, c’est traiter les autres comme des égaux, quelle que soit leur foi, leur famille, leur tribu, leur organisation ou leur église. N’ayons pas de préjugés. Traitons les autres comme des amis ou des membres de notre famille. Respectons-les. Rappelons-nous que nous appartenons tous à la communauté mondiale. Nous sommes la création de Dieu.

    L’hospitalité c’est être ouvert à la manière de faire de Dieu. Nous devons lui demander de nous donner compassion et amour pour aller vers les autres avec sa puissance et son amour.

    Quand un étranger viendra s’installer dans votre pays, ne l’exploitez pas ; au contraire, traitez-le comme s’il était l’un de vos compatriotes : vous devez l’aimer comme vous-mêmes. Rappelez-vous que vous avez aussi été des étrangers en Égypte. Je suis le Seigneur votre Dieu,’ (Lév 19:33–34, BFC) .

    ‚ÄîJanti Diredja Widjaja est pasteure de l’une des unions d’églises mennonites, Gereja Kristen Muria Indonesia (GKMI) à Yogyakarta (Indonésie). Elle a fait partie de la Commission Foi et Vie de la CMM (2009-2015) et étudie la psychologie à l’Université Gajah Mada à Yogyakarta.

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2016 de Courier/Correo/Courrier

    Lors du 16e Rassemblement de la CMM en Pennsylvanie, des familles ouvrent leur maison à des participants venus du monde entier. Photo : Liesa Unger.

    Le Dimanche de la Paix, des églises men-nonites colombiennes partagent l’amour du Christ avec ‘Pan y Paz’, en offrant du pain à des inconnus dans la rue. Photo : Iglesia Cristiana Menonita de Ciudad Berna, Bogot√°, Colombia.

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  • New York (É.-U.) – Juan Sebastián Pacheco Lozano est particulièrement qualifié pour le poste de International Volunteer Exchange Program (IVEP) cette année comme stagiaire de la Conférence Mennonite Mondiale au bureau du Comité central mennonite (MCC) à l’ONU.

    De 2011 à 2013, Juan Sebastián Pacheco Lozano a appris à aborder les questions de la violence, de la pauvreté et de l’oppression lorsqu’il était un des dix participants nationaux et internationaux du programme du MCC, Seed, en Colombie.

    Âgé de 36 ans, Juan Sebastián Pacheco Lozano, membre de l’Église mennonite Teusaquillo à Bogotá, a travaillé en partenariat avec les Églises des frères mennonites en Colombie et avec des organisations locales à but non lucratif.

    Juan Sebastián Pacheco Lozano dit que le programme Seed lui a donné la possibilité d’apprendre de personnes d’horizons divers sur les plans politique, théologique et culturel et de collaborer avec elles. Ces personnes lui ont enseigné comment les églises locales peuvent être des forces positives pour le changement dans leur collectivité.

    Il apporte maintenant toute cette expérience locale sur la scène mondiale.

    Ê l’ONU, Juan Sebastián Pacheco Lozano travaille sur des questions qui ont un impact direct sur ses concitoyens colombiens, notamment la sécurité dans les mines, la qualité de l’eau et le système sanitaire, et sur des questions qui reflètent les priorités des partenaires mondiaux du MCC dans d’autres régions du monde.

    « Nos participants du programme IVEP font entendre la voix du Sud dans notre travail à l’ONU », dit Doug Hostetter, directeur du bureau du MCC à l’ONU. « Ils ont la passion du travail pour la paix et la justice dans leurs contextes locaux. »

    Les stagiaires au bureau de l’ONU sont sélectionnés au sein des églises membres de la CMM en Amérique latine, en Afrique et en Asie. Le MCC accepte actuellement les candidatures pour un stagiaire en provenance d’Asie pour la période de 2017-2018.

    Pacheco Lozano dit que le moment fort de son travail à l’ONU, jusqu’à maintenant, fut le privilège d’entendre le président colombien Juan Manuel Santos parler des pourparlers de paix entre le gouvernement et le groupe rebelle Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) lors de l’Assemblée générale en septembre 2015.

    Juan Sebastián Pacheco Lozano écoutait avec un sentiment d’espoir renouvelé pendant que le président de son pays décrivait les nouvelles avancées du processus et qu’il déclarait « La Colombie est sur le chemin de la paix. »

    Quant à Tigist Tesfaye Gelagle, participante d’IVEP (2008–2009), son service au bureau du

    MCC à l’ONU a façonné sa carrière et l’a encouragée à occuper des postes de direction au sein de la communauté de la CMM.

    Ê son retour au pays, en Éthiopie, elle a servi avec des organisations internationales à but non lucratif dont Mennonite Economic Development Associates (MEDA). Inspirée par son expérience à l’ONU, elle a étudié et obtenu une maîtrise en développement économique en 2013; elle poursuit maintenant des études supérieures en études bibliques et en théologie.

    Elle a servi comme représentante africaine au Comité des Jeunes Anabaptistes de la CMM (2011-2015) et est aujourd’hui mentor pour le présent comité. Elle a été une des conférencières des Jeunes Anabaptistes à Pennsylvania 2015.

    Article par Rachel Sommer, MCC

    Un communiqué de presse commun de la Conférence Mennonite Mondiale et du Comité central mennonite.

  • Réflexions d’Alfred Neufeld, président de la Commission Foi et Vie de la CMM, sur l’état de la communauté mennonite mondiale

    Alfred Neufeld, théologien, historien et philosophe généralement perspicace, a deux lectures ces jours-ci : les comptes-rendus des rassemblements mennonites mondiaux passés et les réseaux sociaux.

    Alfred, d’Asuncion (Paraguay) passe son année sabbatique (il est président de l’Universidad Evangélica del Paraguay) à Regensburg (Allemagne).

    Il lit les ‘gros livres des Délibérations’, publiés après les 10 premiers rassemblements de la Conférence Mennonite Mondiale (entre 1925 et 1978) pour découvrir quelles grandes questions ont été débattues lors de chacun d’eux.

    Et il lit attentivement aussi ce qui est posté sur les réseaux sociaux, en particulier les exposés théologiques des ‘prédicateurs néo-calvinistes’, comme il les appelle, qui influencent beaucoup de jeunes mennonites actuellement.

    Lors du Conseil Général de la CMM à Harrisburg, Alfred, qui préside la Commission Foi et Vie, a traité du sujet ‘Comment avons-nous géré les conflits dans le passé ?’. Selon lui, cette question présente un grand intérêt pour les mennonites, qui se demandent si la division et la fragmentation continueront à faire partie de leur avenir.

    « J’étudie l’histoire de notre fraternité anabaptiste et j’admire la vie des mères et pères fondateurs de la CMM. Je découvre beaucoup de sagesse dans leur façon d’aborder les conflits et de maintenir la famille unie » dit Alfred.

    « Même si aucun des conflits majeurs ou des tensions historiques n’a disparu complètement, je suis encouragé. La famille mondiale d’aujourd’hui est probablement plus unie que jamais, même si c’est un défi beaucoup plus grand (avec une centaine de cultures mennonites) qu’il ne l’était avec un groupe assez homogène, il y a 90 ans.»

    Difficultés actuelles de la famille mondiale

    Et pourtant, Alfred remarque que les membres de la famille mondiale ont des raisons de rester vigilants et de ne pas relâcher leur soutien mutuel. « Voici ce qui semble nécessiter notre attention :

    Les actes barbares récents du terrorisme islamique constituent un test crucial pour la qualité des convictions pacifistes mennonites fondées sur l’évangile.

    Qui doivent être nos responsables et qui va formuler notre théologie ?

    Au Paraguay, en Allemagne et dans certaines régions du Canada (les endroits du monde que je connais le mieux), 60 % de nos jeunes élaborent leur théologie d’après des nord-américains néo-calvinistes, très présents dans les réseaux sociaux.

    Ces jeunes gens motivés ne cherchent pas une théologie à bon marché ou de droite. Ils cherchent une sagesse biblique honnête et sans compromis. Mais ceux qu’ils écoutent sont fortement opposés au ministère féminin et pensent que l’éthique spirituelle de la non-résistance est un compromis.

    Non seulement cela entraîne une sérieuse confusion pour nos jeunes, mais cela peut également saper le ministère de nos femmes pasteures dans les pays où elles ont peu de soutien institutionnel.

    Cette théologie menace nos caractéristiques identitaires anabaptistes et il faut y prêter attention avec sagesse et adopter une bonne stratégie. »

    Quelles priorités déterminent l’utilisation de notre argent?

    « Certains veulent que tous nos dons aillent aux missions et à l’implantation d’églises.

    Les paroisses devraient-elles accepter de l’argent du gouvernement pour faire leur travail ? Si oui, combien, ou quel pourcentage du prix de revient d’un projet particulier ?

    Ceux qui sont intéressés par la mission demandent parfois s’il est bon que nos organisations et réseaux humanitaires ou nos écoles, acceptent cet argent ‘facile’ alors que les missions ne reçoivent pas ce genre de financement.

    En tant qu’Église, nous avons renoncé au soutien de l’État il y a 500 ans. C’était le cœur de l’anabaptisme. Comment gérons-nous cela aujourd’hui ?

    En lisant les comptes-rendus de la CMM depuis le début de ses réunions, j’ai vu qu’une question semblable s’est posée au cours de la période nazie, quand les nazis ont offert d’aider à faire sortir les mennonites de Russie.

    De toute évidence, pendant ces premiers rassemblements ‘mondiaux’ les mennonites abordaient leurs questions avec une certaine honnêteté. »

    Le passé nous donne des raisons d’espérer

    Alors, pourquoi Alfred pense t-il que la famille mennonite mondiale a grandi en nombre, en force et en solidarité ?

    « Certainement [par] la grâce de Dieu, la seigneurie de Jésus et le ‘lien miraculeux’ de l’Esprit Saint présent dans toutes nos paroisses. »

    « Et il y a peut-être au moins trois autres secrets :

    • Tout au long, Dieu nous a donné des responsables clairvoyants et compétents.
    • Les missions et la croissance des jeunes églises dans le Sud.
    • La communion centrée sur le Christ nous a aidés à porter notre attention sur nos points communs, à renforcer nos convictions communes et à être tolérants et patients avec les autres. »

    Quelques conseils pour les églises du Sud

    Ce théologien / historien / philosophe de l’hémisphère Sud a quelques suggestions pour ses frères et sœurs du Sud concernant leur fonction et leur place dans la famille mondiale spirituelle :

    1. « Les églises du Nord ont besoin de notre soutien et de notre compréhension. Pas de notre arrogance.
    2. Ce n’est pas le moment pour les églises du Sud de chercher à marquer des points contre les églises du Nord.
    3. Les missions sont ‘une route à deux voies’, avec nos vieilles églises se trouvant maintenant en position de recevoir – position dans laquelle nos églises du Sud ont été pendant une centaine d’années. Soyons attentifs et humbles.

    Observations d’Alfred sur les structures et les comportements mennonites

    1. C’est peut-être l’un des miracles de la grâce de Dieu aujourd’hui que notre communauté mondiale, mais pluraliste, ait été en mesure de trouver les moyens de rester unie pendant si longtemps. Notre théologie et notre structure ne nous aident pas. Nous n’avons pas de centre mondial de décision, puisque chaque union d’églises est autonome. Nous n’avons pas de confession de foi historique ou actuelle unifiée.
    2. Il y a eu des moments dans le passé où les personnes âgées et les ‘anciens’ détenaient une grande autorité et étaient considérés comme porteurs d’identité. Aujourd’hui, nous sommes tous conscients que si nous ne sommes pas en mesure d’articuler notre théologie et notre identité d’une manière pertinente pour la nouvelle génération ‘numérisée’, il n’y aura pas d’avenir pour la CMM. Ni pour ses églises membres.
    3. Chaque fois que la persécution et la marginalisation ont pris fin, les mennonites se sont identifiés assez fortement à la culture nationale environnante. La séparation du monde est immédiatement devenue un sujet compliqué. »

    Dissection des conflits du passé

    Il discerne quatre problèmes de fond, qui auraient chacun pu faire échouer la communion anabaptiste plusieurs fois au cours des 90 dernières années (depuis le premier rassemblement en 1925) :

    1. La lutte pour être soit une église ethnique, soit une église missionnaire.
    2. La guerre et la paix.
    3. La transition entre la nouvelle et l’ancienne génération.
    4. Le revivalisme piétiste opposé au libéralisme des Lumières.

    Phyllis Pellman Good est écrivaine et rédactrice pour la CMM.

  • Rebecca Osiro, de Nairobi (Kenya), la nouvelle vice-présidente de la Conférence Mennonite Mondiale, a une vie remplie d’expériences qui ont éprouvé sa foi et enseigné la sagesse.

    Rebecca a été la première femme à être ordonnée dans l’Église Mennonite du Kenya (en août 2008), mais son intérêt pour l’église remonte à l’enfance.

    Son père était responsable d’une paroisse mennonite, et Rebecca se souvient d’avoir aidé à transporter la nourriture pour des événements communautaires et de l’avoir accompagné quand il rendait visite à des membres de l’assemblée locale ou à des voisins. « La paroisse principale était anglicane, mais la plupart des familles de notre région étaient incapables de payer leur dîme. Alors, quand il y avait un décès dans ces familles, l’église ne voulait pas célébrer les obsèques.

    Comme mon père faisait beaucoup de visites pastorales, les familles lui demandaient souvent de présider la cérémonie et l’enterrement. J’aimais l’accompagner, réconforter les gens, chanter et faire du thé bien fort.

    La simplicité d’une visite, l’écoute, l’accueil et l’ouverture attiraient les gens dans notre paroisse. Et c’est aussi ce qui m’a attirée. Pendant ma troisième et ma quatrième année d’école secondaire, je passais mes samedi après-midi à faire de l’évangélisation en plein air et à faire connaissance avec tous ceux qui venaient.

    La mère de Rebecca a apporté beaucoup de soins à son instruction concernant la Bible et les cantiques de la paroisse. Rebecca ne s’explique toujours pas ce qui lui a valu une telle attention.

    « J’étais sa troisième fille, et pas la dernière de ses 10 enfants. Mais elle m’a dit qu’elle m’avait consacrée à Dieu, ‘comme une dîme’ avant ma naissance. Quand j’ai appris à lire, elle m’a donné une Bible. Elle me racontait des histoires bibliques pendant que nous travaillions ensemble, ou elle me suggérait un passage à lire. Puis elle choisissait un cantique correspondant. Elle m’a intégrée dans l’église – ainsi que mes frères et sœurs ».

    Rebecca a reçu une éducation solide de ses deux parents, mais quand elle a été prête à se marier, elle a insisté sur son indépendance. « Les mariages arrangés (souvent par une tante) étaient à l’ordre du jour. Mais j’ai choisi mon propre conjoint. Son église et la mienne étaient souvent en concurrence informelle pour le chant et la collecte de fonds ! »

    Rebecca et Joash J. Osiro se sont mariés en 1981. Ils ont cinq enfants adultes. Joash est évêque dans l’Église mennonite du Kenya (KMC).

    Être ordonnée ou pas ?

    Rebecca n’a pas fait de campagne pour être ordonnée. Mais cela faisait longtemps qu’elle se posait la question.

    « En grandissant, je me suis rendue compte que certaines femmes étaient fortes. Elles disaient à mon père : ‘Nous avons besoin d’une paroisse’. Alors une paroisse démarrait, et bientôt il fallait trouver un responsable. On cherchait donc un homme. Ils ordonnaient quelqu’un qui n’avait pas de vision – et la nouvelle assemblée périssait !

    Quand j’étais à l’école secondaire, j’ai demandé à mon père : « Que dit l’Église mennonite au sujet les femmes pasteures ? »

    « Mon père a toujours soutenu l’ordination des femmes et a été le premier évêque du Kenya à ordonner une femme (en 1994), ce qui a créé beaucoup de controverses. Heureusement, il était toujours vivant quand j’ai été ordonnée, à l’âge de 49 ans. Cela a été une grande bénédiction d’avoir son soutien. »

    « Ê un certain moment, j’ai pensé qu’il me fallait peut-être abandonner l’idée d’ordination à cause des remous que cela créait. Je n’en ressentais pas fortement le besoin, mais je savais qu’il était important pour les autres femmes responsables de voir leur autorité reconnue. »

    Aujourd’hui, Rebecca est pasteure de l’assemblée locale de Eastleigh à Nairobi. « Nous avons de 40 à 70 participants à nos cultes hebdomadaires dans une salle appartenant à la KMC, que nous pouvons utiliser de 10 h 00 à 14 h 00 le dimanche. La population de notre quartier appartient à la classe moyenne inférieure, de différentes nationalités et en voie d’enrichissement. Il y a une forte majorité de musulmans radicaux.

    Les participants sont kenyans, et beaucoup travaillent pour les commerçants locaux qui, souvent, ne leur accordent pas de temps libre pour assister aux cultes. »

    La chorale, expression de solidarité

    La paroisse de Eastleigh s’était préparée à envoyer les membres de la chorale de la KMC à PA 2015 pour s’y produire. Mais quand seulement cinq membres de la chorale ont obtenu leur visa (y compris Rebecca et son fils, mais pas sa fille), c’était une grande déception.

    « Nous nous réunissions dans notre maison pour répéter, parce que nous n’avions pas accès aux locaux de notre église en dehors de nos heures de culte. Les membres venaient directement de leur travail, et certains devaient passer la nuit avec nous parce qu’ils n’avaient pas d’autre endroit où loger.

    Lorsque la répétition de la chorale se prolongeait en soirée, certaines femmes de notre paroisse trouvaient leur porte fermée à clé (par leur mari), et ne pouvaient plus rentrer chez elle. Mais elles voulaient continuer à y participer, car le chant était pour elle une manière d’exprimer leur solidarité.

    Quand nous avons su que la plupart des visas avaient été refusés, j’ai d’abord pensé que je devrais rester chez moi par solidarité. Mais je me suis rendue compte que je devais saisir cette occasion et y aller. »

    Travail pour la paix

    Rebecca donne des conférences sur l’islam dans un séminaire jésuite, deux fois par semaine. Elle a une maîtrise en études islamiques de l’Université Saint-Paul du Kenya et a participé aux recherches concernant les Débats sur la Charia, organisés par l’Université de Bayreuth.

    Rebecca aide aussi les survivantes de mutilation génitale. « C’est une petite organisation, et nous faisons notre travail pacifiquement. » Comme cette pratique est profondément ancrée dans la tradition, les hommes qui infligent ces mutilations sont souvent mal préparés à l’horreur du mal qu’ils font.

    « Lorsque nous rencontrons les agresseurs qui avouent y avoir participé, ils reconnaissent souvent qu’ils ne pourront jamais le faire de nouveau. Nous travaillons tranquillement. Nous voulons participer à leur guérison, donc nous développons des relations. »

    « Ma vie est remplie d’échecs ! »

    Comment gère t-elle sa vie avec tant de responsabilités ?

    « Ma vie est remplie d’échecs ! » dit Rebecca en riant et en levant les mains en l’air. « Un de nos petit-fils vit avec nous, et des membres de la famille élargie logent chez nous pour des durées variables ».

    Les responsables de la CMM dans la file d’attente pour déjeuner !

    Rebecca a été membre de la Commission Foi et Vie, fonction qu’elle quitte en devenant vice-présidente de la CMM. Elle est convaincue de la valeur et de la nécessité de former un corps mondial.

    « Le génie de la CMM est la communion et le réseautage. Nous parlons de notre vécu. Nous nous réunissons et nous découvrons que nous sommes unis.

    Nous trouvons la force de dépasser notre classe et notre statut social. La CMM me donne du courage. Je sens que je suis à ma place. Ici, au Rassemblement, quand je vois les responsables de la CMM, des pasteurs et des responsables d’églises dans la file d’attente avec tout le monde pour déjeuner, je suis très touchée. Dans beaucoup d’endroits, ils auraient amené leur repas plutôt que de devoir se mettre dans une file d’attente !

    Quand je rentre chez moi et que des femmes vivant dans des maisons de carton, souvent sur des égouts, me font du thé fort (probablement après avoir emprunté de l’argent pour acheter le thé), je suis profondément émue.

    Parfois, je me sens faible. Suis-je vraiment sur la bonne voie ? Mais rien de ce que je fais, je ne le fais par moi-même.

    Je me souviens que ma mère disait : ‘Aimez vos ennemis’. Je pense que c’est l’œuvre de Dieu en moi. Je ne suis pas parfaite. Je m’irrite souvent.

    Mais je découvre qu’avec le temps, les paroles dures qui ont été dites, les oppositions dans l’église qui semblaient importantes, se résolvent – ou au moins ne semblent plus nous diviser. »

    Cette femme a beaucoup à apporter à la direction de la CMM.

    Phyllis Pellman Good est écrivaine, et écrit pour la CMM.

     

     

     

     

     

     

     

     

    Être un ‘responsable serviteur’ signifie attendre son tour pour s’inscrire et pour les repas, ce qui
    est une occasion de rencontre avec des amis anciens ou nouveaux. Photo : Jonathan Charles

     

     

     

     

     

     

     

    Seuls cinq membres de la Chorale mennonite du Kenya ont pu obtenir un visa pour venir aux États-Unis. Rebecca Osiro est la deuxième à droite. Photo : Ray Dirks

    ¬†Cliquez sur las photos pour obtenir une version en haute résolution

     


  • Comme les quatre cavités du cœur, les quatre commissions de la CMM servent la communauté mondiale des églises anabaptistes dans les domaines suivants : diacres, foi et vie, paix et mission. Les commissions préparent du matériel à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils et proposent des ressources aux églises membres et facilitent le travail des réseaux ou des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun. Ci-dessous, une des commissions communique un message de leur ministère.


    Il existe un terme sud-africain qui fut déterminant dans le parcours difficile de ce peuple à la recherche de réconciliation : ubuntu. Les langues occidentales n’ont pas d’équivalent pour ubuntu, un mot qui exprime l’essence de l’humanité et son interdépendance. Ce terme est devenu, en quelque sorte, une façon abrégée d’exprimer le proverbe zoulou umuntu ngumuntu ngabantu, traduit approximativement par « une personne est une personne à cause des autres personnes ». Ce qui affecte l’un affecte l’autre, et c’est important car notre humanité – notre être – dépend de l’autre.

    Ces notions vont à l’encontre de l’individualisme occidental. Elles permettent d’imaginer différemment le comment vivre et le comment interagir avec l’autre. Si nous voyons les autres au-delà de nous-mêmes, nous pouvons explorer des manières de parler, de marcher l’un avec l’autre dans notre quête commune d’humanité et de dignité.

    Nos sœurs et nos frères autochtones australiens nous le rappellent bien : « Si vous venez ici pour m’aider, vous perdez votre temps. Si vous venez parce que votre libération dépend de la mienne, travaillons ensemble. »

    Comme anabaptistes, nous avons une préoccupation historique et permanente à l’égard de la paix (shalom), qui est étroitement liée à des questions de justice. En tant que disciples du Christ qui voient la paix comme évangile, nous avons un lourd fardeau quoique nécessaire : nous devons marcher les uns avec les autres quand nous témoignons ensemble du Royaume de paix de Dieu sur terre. En effet, comme la citation ci-dessus le souligne, notre quête de paix et de justice dans notre monde dépend de notre marche avec l’autre, de l’autre côté de la rue jusqu’à l’autre bout du monde. Aimer notre prochain comme nous-mêmes comme Jésus l’a enseigné est le fondement sur lequel on construit une perspective ubuntu.

    Malheureusement, la réalité actuelle en Afrique du Sud nous enseigne aussi ce qui se passe quand nous ne réussissons pas à reconnaître ensemble notre humanité commune et interdépendante. La cupidité, l’abus de pouvoir, le racisme et l’égoïsme commencent à ronger et à dissoudre la communauté. Les personnes qui sont privilégiées et à l’aise ont tendance à oublier les personnes qui souffrent. Puis rapidement, comme Caïn, nous oublions d’être le gardien de notre frère (et de notre sœur!) (Genèse 4,9).

    Si nous sommes sérieusement intéressés à rechercher la justice et à incarner la paix dans notre monde, alors nous sommes chargés en tant qu’Église, peuple « appelé », à rechercher le Royaume de paix de Dieu et à marcher avec les autres dans cette poursuite. Comme nous le rappellent nos sœurs et nos frères sud-africains, c’est la façon de mieux comprendre notre identité et notre être profond.

    Souvenons-nous de cela quand nous marchons avec Dieu et avec les autres.

    —Andrew Suderman, secrétaire de la Commission Paix de la Conférence Mennonite Mondiale

  • Des représentants régionaux et le nouveau trésorier sont présentés aux réunions en Indonésie

    Bogotá (Colombie) – Quand une église souffre dans une partie du monde éloignée ou sensible sur le plan politique, c’est le représentant régional qui transmet les nouvelles à la famille anabaptiste mondiale. Ces serviteurs communiquent les joies et les peines et relient leur région aux ressources de la Conférence Mennonite Mondiale. Douze personnes occupent ce poste au sein de la CMM pour faciliter les relations entre les églises locales et la communion mondiale.

    Les représentants régionaux de la CMM sont du personnel bénévole à temps partiel; ils sont chargés de développer et de soutenir des relations avec les églises membres, membres associés ou membres potentiels de la CMM, les églises locales, les partenaires et les agences de la CMM.

    Dans le « corps » de la CMM, les membres du Comité Exécutif des régions représentent la tête, ils exercent leur discernement et prennent des décisions avec les responsables de la CMM; tandis que les représentants régionaux sont les mains et les pieds qui rendent visite aux églises et qui prennent personnellement contact avec les responsables dans leur région. « Il s’agit d’établir des relations plus étroites entre la CMM et les églises membres et leurs assemblées », dit Arli Klassen.

    De nouveaux représentants régionaux se sont joints à l’équipe lors des réunions du Comité Exécutif en février 2016, à Semarang en Indonésie. Il s’agit de Tesfatsion Dalellew de l’Éthiopie (Afrique de l’Est) et de Peter et Gladys Siemens du Brésil (Amérique latine – cône Sud).

    Arli Klassen coordonne le travail de l’équipe des représentants régionaux qui comprend également Francisca Ibanda (Afrique centrale et Afrique de l’Ouest), Kyong-Jung Kim (Asie du Nord-Est), Cynthia Peacock (Asie du Sud), Henk Stenvers (Europe), et Lynn Roth (Amérique du Nord).

    La CMM recherche présentement des représentants pour l’Afrique du Sud, l’Asie du Sud-Est et les trois régions de l’Amérique latine (Andes, Amérique centrale et Caraïbes).

    De plus, le Comité Exécutif a nommé Sunoko Lin à titre de nouveau trésorier. Ce changement s’est opéré à la réunion du comité suivant le Rassemblement afin de garantir une transition harmonieuse.

    Sunoko Lin, qui a grandi en Indonésie, a déménagé aux États-Unis pour étudier la comptabilité et plus tard la théologie. Il est pasteur à Maranatha Christian Fellowship à Northridge en Californie depuis 2006. Il a aussi travaillé comme directeur des finances et détient le titre de comptable professionnel agréé (CPA) et de comptable en management accrédité (CMA).

    Ernst Bergen a terminé son mandat de trésorier (2009–2016) qu’il avait débuté en 2009 aux réunions du Conseil Général lors du 15e Rassemblement à Asunción au Paraguay. Homme d’affaires du Paraguay, Ernst Bergen a été ministre de l’Industrie et des Finances dans le Cabinet du gouvernement Duarte 2005-2007. Il fut le premier trésorier de la CMM en provenance de l’hémisphère Sud.

    « Ces leaders d’église qui donnent leur temps comme responsables au sein de la CMM nous permettent de servir les anabaptistes dans le monde avec un petit budget », dit le secrétaire général César García. « Nous sommes reconnaissants pour leur travail; un grand merci, en particulier à Ernst qui a offert ses compétences considérables au service d’un ministère exigeant. »

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • Bogotá (Colombie) – Des membres de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) réagissent aux séismes survenus en avril en Équateur. Un tremblement de terre d’une magnitude de 7,8 a frappé la côte pacifique dans le nord de l’Équateur le 16 avril 2016; il a été suivi d’un autre tremblement de terre le 20 avril et de nombreuses répliques pendant plusieurs jours. Au moins 570 personnes ont perdu la vie et plus de 7 000 personnes sont blessées.

    Plusieurs assemblées de l’Iglesia Evangélica Menonita Ecuatoriana (IEME) sont situées dans la province de Manabi, une région durement touchée par les tremblements de terre.

    Rosedale Mennonite Missions (associé à IEME) a envoyé un soutien aux activités d’intervention initiale et le Comité central mennonite (MCC) a envoyé David Shenk, de Harrisonburg en Virginie (É.-U.), coordonnateur d’intervention en cas de catastrophe, pour aider IEME à évaluer les besoins et à planifier l’intervention.

    Des Églises membres de la CMM, Iglesia Cristiana Menonita de Colombie et Iglesias Hermanos Menonitas de Colombie (Églises mennonites et des frères mennonites), qui avaient déjà collaboré avec les Églises mennonites de l’Équateur sur des questions relatives à la paix et à l’immigration, travaillent également à une intervention par le biais du bureau régional du MCC.

    IEME demande la prière : les dégâts infligés aux infrastructures rendent difficile l’acheminement des secours et soulèvent des inquiétudes au sujet de la propagation des maladies, les nombreuses répliques causent d’autres dommages aux bâtiments et beaucoup d’émotion.

    « Nous croyons que Dieu nous aidera à nous relever », dit Angel Castro Leon, vice-président de IEME. « Nous apprécions grandement vos prières et votre aide ».

    Cliquez ici pour soutenir l’intervention du MCC en vue de venir en aide à IEME.

    Cliquez ici pour une prière.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale, avec dossier du Comité central mennonite.

  • Bogotá (Colombie) – Du 12 au 19 février 2017, les anabaptistes mennonites de partout dans le monde se réuniront à Augsbourg en Allemagne pour participer à la cérémonie d’ouverture de Renouveau 2027, conjointement avec les réunions du Comité Exécutif de la Conférence Mennonite Mondiale. Renouveau 2027 consiste en une série d’événements qui s’échelonneront sur dix ans (culminant en 2027) pour commémorer le 500e anniversaire des débuts du mouvement anabaptiste. Les représentants de la CMM en Europe ont planifié une conférence ouverte au public le 12 février 2017 ayant pour thème : « Transformé par la Parole : lire la Bible selon les perspectives anabaptistes. »

    Cinq cent ans après la célèbre affirmation de Luther qui a lancé la Réforme, sola scriptura (l’Écriture seule), la conférence examinera comment les anabaptistes mennonites dans le monde ont employé l’Écriture dans le passé… et comment l’Écriture continue d’être pertinente aujourd’hui.

    « Après 500 ans », dit Alfred Neufeld, président de la Commission Foi et Vie, « il est temps que nous nous posions les questions difficiles : Avons-nous encore quelque chose en commun avec les mères et les pères fondateurs de l’Église anabaptiste? Devrions-nous? Pouvons-nous? »

    Alfred Neufeld préside le comité de planification de l’événement 2017 constitué de Henk Stenvers, Rainer Burkart, Jantine Huisman, Arli Klassen, Liesa Unger et John D. Roth.

    La conférence, qui durera de 9 h 30 à 16 h 30, comprendra un culte, des chants, des exemples d’interprétation biblique par l’Église mondiale, des points de vue des partenaires œcuméniques et une occasion pour tous de participer à l’interprétation biblique.

    Surveillez l’information qui paraîtra au cours de l’année sur les conférenciers, l’horaire et l’inscription en ligne. Les places seront limitées!

    – Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale