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  • Elkhart, Indiana, États-Unis – Le feu du Saint Esprit danse dans les yeux de Bercy Mundedi. Il embrase le ministère auquel elle a été appelée – le plus récent étant la direction de l’Institut Biblique de Kalonda, en République Démocratique du Congo.

    Elle fut nommée directrice lors de l’assemblée générale de la Communauté Mennonite au Congo qui se tient tous les deux ans et qui a eut lieu du 29 juin au 3 juillet de 2016. L’institut, situé à environ cinq kilomètres des quartiers généraux de la dénomination à Tshikapa, est un des principaux centres où se forment les pasteurs mennonites au Congo. Il y a 36 étudiants inscrits à Kalonda, parmi eux, 8 femmes.

    « Pasteur Révérend Mundedi est une femme avec des qualités spirituelles, morales et intellectuelles remarquables », dit Adolphe Komuesa Kalunga, président national de la Communauté Mennonite au Congo. « Elle a démontré qu’elle était engagée avec Jesus Christ et dévouée au ministère pastoral. Nous l’avons vu monter de l’enthousiasme à servir dans n’importe quel ministère que l’église lui a assigné. »

    Mundedi a une connaissance profonde de l’IBK puisqu’elle y a enseigné pendant 10 ans. Elle fut l’une des trois premières femmes de la Communauté Mennonite au Congo à être consacrée en 2013 et elle se réjouie de faire partie du travail d’ouverture que Dieu réalise dans sa dénomination.

    « Ma joie déborde » dit Mundedi peu avant son installation entant que directrice de l’IBK. Elle décrit sa vision : que la formation de leaders de l’église conduise à la transformation de la personne entière.

    « Je veux promouvoir le leadership saint dans nos églises » dit Mundedi. « Je veux aussi inspirer d’autres femmes et filles à mettre leurs dons au service de l’église, qu’elles sachent que les dons que le Saint Esprit leur a donné peuvent être utilisés pour construire l’église. »

    Quand elle avait 14 ans, Mundedi prêchait déjà auprès de ses camarades de classe. Des femmes plus âgées remarquèrent sa maturité spirituelle et l’encouragèrent à poursuivre des études de théologie. Mundedi dit qu’elle n’aurait jamais pris cette décision sans leurs encouragements parce que, à cette époque, les femmes ne pouvaient pas enseigner et prêcher dans l’église.

    En 1996, après l’obtention de son diplôme de théologie à Kinshasa, Mundedi retourne dans son village pour enseigner. Ses dons attirent l’attention des leaders mennonites nationaux et ils l’embauchent entant que professeur à l’IBK. L’ironie était frappante : alors que l’église n’autorisait pas Mundedi à être pasteur, elle l’invitait à former les pasteurs.

    Rod Hollinger-Janzen, coordinateur exécutif de Africa Inter-Mennonite Mission, dit que Mundedi est la première femme à diriger une institution de la Communauté Mennonite au Congo depuis Elvina Martens, une docteur missionnaire nord-américaine qui supervisa le travail de santé de la dénomination dans les années 60.

    —Lynda Hollinger-Janzen, Africa Inter-Mennonite Mission et Eastern Mennonite Missions

  • ‘Ceux qui créent la paix autour d’eux sèment dans la paix et la récolte qu’ils obtiennent, c’est une vie juste.’ (Jc 3:18 BFC).

    Dans un monde ravagé par la violence, il n’est pas facile d’être une Église de Paix – une Église engagée à pratiquer le chemin de la paix du Christ. Cela nécessite de la détermination, de la persistance et même des sacrifices. On ne peut être certain que le chemin de la paix du Christ sera efficace. Et pourtant, Jacques nous rappelle que la manière dont nous plantons des graines est importante. Si nous voulons qu’elles portent les fruits de la justice, nous devons semer dans la paix.

    Avec les Amis (Quakers) et l’Église des Frères, les mennonites sont l’une des trois Églises historiquement pacifistes. Tout au long de leur histoire, ces églises ont affirmé que la pratique de la paix est essentielle à l’édification du royaume de Dieu.

    Comment l’identité de votre assemblée locale est-elle enracinée dans la pratique de la paix ?

    Notre communion mondiale spirituelle célèbrera le dimanche de la paix le 18 septembre 2016. Que fera votre église pour favoriser la paix si nécessaire à notre monde ?

    —Andrew Suderman, secrétaire de la Commission Paix de la Conférence Mennonite Mondiale

    Cliquez ici à voir les matériels pour le culte pour le dimanche de la paix 2016

  • Ces trois dernières années, ma famille a pu développer une amitié avec une famille irakienne qui est venue aux USA entant que réfugié et demandeur d’asile. Nous avons partagé des repas dans nos maisons, des picniques, des randonnées, des concerts de la chorale et des temps de cultes.

    Lorsque nous apprenons des événements terribles dans l’actualité, nous nous lamentons ensemble.

    Parfois, lorsque quelqu’un est malade, je suis invité à prier pour la guérison au nom de Jésus le Messie.

    Pourquoi cette famille est-elle tellement ouverte à une amitié avec des chrétiens ?

    Ils se rappellent de leur quartier métissé à Bagdad où leurs ancêtres vécurent en harmonie avec les Chrétiens durant les 600 dernières années. Ils racontent comment ils allaient chez leurs voisins chrétiens pour le baptême des bébés et comment ces chrétiens venaient aux mariages et aux cérémonies de présentation des membres de leur famille.

    Tout cela pris fin en 2003 avec la seconde guerre en Irak et le départ de pratiquement tous les chrétiens de la communauté. Aujourd’hui, la guerre, le terrorisme et les discours haineux nourrissent une tension terrible entre Chrétiens et Musulmans partout dans le monde.

    Comment peut-on atténuer cette tension ?

    Un exemple récent à eu lieu en janvier 2016 : Des leaders musulmans de partout dans le monde se sont rassemblés à Marrakech, au Maroc, pour réfléchir à la responsabilité des Musulmans para rapport aux minorités religieuses qui vivent parmi eux. Ils ont appuyé leur réflexion sur le Traité de Médina (environ 662 ap J-C).

    La Déclaration de Marrakech appelle les Musulmans en politique, dans l’éducation et les arts, a développer une approche plus juste envers ceux qui professent une religion différente. Elle confronte l’extrémisme, affirmant que « il est déraisonnable d’utiliser la religion dans le but d’attaquer les droits des minorités religieuses ».

    Les Anabaptistes et les Chrétiens partout devraient se réjouir de cet effort sincère d’aborder ce grave problème actuel. « La Déclaration de Marrakech a le potentiel d´être un contrepoids pacifique puissant contre l’islam extrémiste violent représenté par des groupes comme ISIS », dit Rick Love, fondateur et leader de Peace Catalyst International, qui a participé à la rencontre de Marrakech.

    En réalité, toutes les communautés humaines sont en deçà de la vision que Dieu a donné à Moïse il y a presque 4000 ans :

    « L’étranger qui habite parmi vous, vous sera comme celui qui est né parmi vous, et vous l’aimerez comme vous-mêmes; car vous avez été étrangers au pays d’Égypte. Je suis l’éternel votre Dieu. » (Lévitique 19/31)

    Et la vision de Jésus d’une communauté saine il y a 2000 ans :

    « Et Jésus lui répondit : le premier de tous les Commandements est : écoute Israël, le Seigneur notre Dieu est le seul Seigneur ; Et tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force. C’est là le premier Commandement. Et le second, qui est semblable au premier, est celui-ci : tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a point d’autre Commandement plus grand que ceux-ci. » (Marc 12/29-31)

    Un hadith du Buhkari décrit une vision similaire : « Sur la nécessité d’aimer le prochain, le prophète Mohammed ( ??? ???? ???? ???? ) dit : « Aucun de vous n’a la foi tant que vous n’aimez votre prochain comme vous même » ( de A Common Word between Us and You ).

    Un des points que les initiatives musulmanes récentes ne parviennent pas à résoudre est la question de la sortie de l’Islam.

    James Schrag, alors le directeur exécutif de Mennonite Church USA, exprime sa préoccupation dans cette réponse formelle à A Common Word between Us and You (une initiative universitaire de la part des Musulmans aux Chrétiens en 2007) :

    « Nous croyons que, dans toute société, l’amour pour le prochain implique de respecter la liberté de cette personne de croire ou de ne pas croire, de choisir sa foi et sa religion. »

    La souveraineté de Jésus sur toutes choses signifie que mon allégeance est d’abord au Royaume des Cieux et donc je rends témoignage fidèlement que toute personne est créée à l’image de Dieu et digne d’être traitée avec honneur. Je désire voir les Musulmans comme les Chrétiens transformés par la vérité que Jésus est le véritable sauveur du Monde.

    Avec mes amis irakiens, nous connaissons la joie de l’amitié, de la communauté et de l’hospitalité lorsque nous pouvons partager librement et ouvertement.

    —Jonathan Bornman est un membre de l’équipe des relations Chrétiens/Musulmans de Eastern Mennonite Missions

    Une voix de la communauté mennonite d’Indonésie :

    La Déclaration de Jakarta est un pas positif vers la paix et la construction de relations entre l’Islam et le Christianisme, en particulier dans un pays majoritairement musulman comme l’Indonésie. J’espère que cela ne reste pas seulement une déclaration mais que cela puisse se concrétiser dans la société. Nous pouvons la considérer comme un engagement pour la paix parmi nos communautés.

    —Danang Kristiawan et pasteur de GITJ Jepara, une assemblée de Sinode Gereja Injili di Tanah Jawa (Église Évangélique de Java Synod).

  • « Il n’y a pas de chemin, pèlerin. Le chemin se fait en marchant. » Cette jolie phrase du poète Anotonio Machado illustre mon parcours de vie, en particulier les deux années que j’ai passées en Colombie.

    L’identité de chacun et chacune est façonnée par le contexte familiale et social, l’histoire personnelle. Pour dire vrai, mon identité, celle de Rut Atarama, une Péruvienne et une Frère Mennonite, a été redéfinie lorsque j’ai servi avec Le Comité Central Mennonite dans leur programme SEED.

    Pendant deux ans, j’ai vécu dans la ville d’Ibagué, la capitale de la région de Tolima, considérée comme le berceau des FARC ( Forces Armées Révolutionnaires Colombiennes ). Mon travail à la Fondation Mencoldes consistait à accompagner les familles déplacées par le conflit armé dans les différentes démarches d’ajustement à une nouvelle vie à Ibagué. Je travaillais aussi avec l’église mennonite d’Ibagué, où j’accompagnais des processus. Cette histoire est à propos de l’église.

    Dans son rôle d’influence positive sur la communauté, l’église travaille dans de nombreux domaines, en particulier avec les enfants et les jeunes des communautés qui ont un indice élevé de consommation de drogues, de délinquance et de pauvreté.

    « Maîtresse, qu’est ce que vous faites quand on commence à tirer ? » Cette question posée par une petite fille de sept ans révèle la réalité quotidienne de ces jeunes personnes vulnérables. « Mon frère et moi, on se cache sous le lit ».

    Devant la complexité d’un contexte tellement violent, il est nécessaire de parler de thèmes comme la prévention de la maltraitance, la construction de la paix et des valeurs avec une perspective locale. Un groupe de femmes courageuses et professionnelles, Fabiola Arango, Rosa Triana, Amanda Valencia et Diana Suérez, a décidé de travailler et de créer des ressources éducatives chrétiennes nouvelles pour les enfants et les jeunes de la communauté avec lesquels l’église mennonite d’Ibagué est en relation.

    Grâce à Dieu j’ai été appelée à participer au travail de ce groupe merveilleux. Une communicatrice sociale, frère-mennonite péruvienne qui travaille aux cotés de femmes mennonites colombiennes, c’est une occasion parfaite pour créer une riche amitié anabaptiste !

    Des leçons structurelles, de longues conversations sur des thèmes clefs, les observations de la communauté, des enquêtes méthodologiques, des révisions et des corrections, parmi tant d’autres, ont marqué nos rencontres pendant plus d’un an. Tout cela reste gravé dans ma mémoire pour toujours. Ma chère amie m’a enseigné ces paroles sages : « Les enfants devraient avoir un espace où ils peuvent être eux-mêmes, libres, heureux, rêveurs… où ils se sentent aimés et valorisés. »

    En décembre de 2015, avec beaucoup de joie, Aguapanela!!![1]: Un Programme d’Étude Chrétien pour Enfants et Adolescents est naît. Ce programme d’étude n’est pas seulement utilisé par l’église à Ibagué mais aussi par d’autres communautés anabaptistes en Colombie.

    Après avoir terminé mon temps de service en Colombie, je suis retourné dans mon pays en emportant avec moi de bonnes expériences, des souvenirs, des histoires et aussi de nouvelles perspectives sur ma foi. J’ai aussi emporté des exemplaires de Aguapanela que j’ai partagé avec ma communauté avec grande joie. Aujourd’hui, le programme des enfants de mon église Hermanos Menonitas de Miraflores (Église Frères Mennonites de Miraflores) utilise ce matériel éducatif.

    Je suis profondément reconnaissante pour ceux qui ont croisé mon chemin en Colombie. Merci à mes amis qui ont travaillé si dur sur Aguapanela. Merci d’avoir partagé vos histoires, votre passion et votre foi incarnée dans des actes d’amour pour Dieu et pour le prochain. Tout cela a solidifié mon identité entant qu’Anabaptiste, Chrétienne et Péruvienne avec des traces de Colombienne.

    –Rut Atarama, membre de l’ Iglesia Cristiana Hermanos Menonitas, Miraflores. Piura, Perou ( église Frères Mennonites du Pérou ).

    Pour en savoir plus sur Aguapanela en espagnol, ecris-nous à menonita_ibg@hotmail.com ou à fabiola.arango@gmail.com

    Aguapanela!!!: Un Programme d’Étude Chrétien pour Enfants et Adolescents


    [1] L’Aguapanela est une boisson faite à base de jagré (sucre dans sa forme la plus brute) qui est souvent servi pendant les réunions ou quand quelqu’un est malade.

  • La International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, ou Communauté internationale des Frères Mennonites) est formée de 21 communautés d’églises dans 19 pays, avec approximativement 450 000 membres. ICOMB veut faciliter les relations entre les différents ministères, et améliorer le témoignage et le discipulat de ses communautés d’églises membres : connecter, renforcer, répandre.

    Rencontre avec Cesar Garcia / CMM
    Après le Sommet de Panama, j’ai rencontré César pour la troisième réunion annuelle entre La Conférence Mennonite Mondiale (MWC) et ICOMB. Nous discutons alors de sujets d’intérêt et d’enjeux communs. Nous considérons MWC comme le « parapluie » de notre famille globale. Nous travaillons toujours en consultation mutuelle afin de trouver des liens communs avec les groupes FM nationaux, surtout quand il y a de problèmes.

    ICOMB est la communauté des Frères Mennonites – une dénomination plus globale. C’est l’aboutissement de la mission. Le service aux autres et la proclamation de l’évangile sont les moyens utilisés pour implanter des églises locales qui deviendront éventuellement des églises nationales des Frères Mennonites – une communauté bien particulière pour servir et proclamer dans leur propre contexte culturel. Comme l’expression de la famille des Frères Mennonites mondiale. Autrement dit, tous ensemble, nous formons une dénomination Mennonite dans une communauté internationale.

    –David Wiebe

  • La consultation Anabaptiste annuelle d’Amérique Centrale, du Mexique et des Caraïbes (CAMCA) a eu lieu du 5 au 9 juillet de 2016 à la Escuela de Capacitación Adventista Salvadoreña, à San Juan Opico, La Libertad, au Salvador. Cinquante neuf participants sont venus du Mexique, de Puerto Rico, du Guatemala, de Belize, du Salvador, du Honduras, du Nicaragua, de Costa Rica, du Panama et d’Argentine. L’événement été organisé par Sandra Campos, membre de l’Asociación Iglesias Cristianas Menonitas de Costa Rica (église mennonite du Costa Rica) et par le Comité Exécutif de la Conférence Mennonite Mondiale et Samuel Martinez, pasteur de l’Iglesia Evangélica Menonita de El Salvador (église mennonite du Salvador).

    Ce fut une véritable bénédiction de recevoir des conseils sur comment exercer un travail pastoral au sein de notre réalité quotidienne. Gilberto Flores était l’orateur principal, avec plus de 40 ans d’expérience pastorale en Amérique Centrale et aux Etats Unis. Le thème général était « Un Ministère Pastoral Sensible aux Défis Contemporains : Re-imaginons l’action pastorale à l’ère postmoderne ».

    Plusieurs présentations étaient au programme. Olga Piedrasanta du Guatemala ainsi que Mary Cano et Ondina Murillo du Honduras coordonnent le travail et le rapport des « Femmes Théologiennes Anabaptistes d’Amérique Latine » tandis qu’Ester Bornes d’Argentine dirigea l’atelier intitulé « Réé(e)s Égaux ».

    Des représentants d’agences ont donné de bref rapports des programmes du Seminario Anabautista Latinoamericano : SEMILLA (Séminaire Anabaptiste d’Amérique Latine), du Central American peace network et du Comité Central Mennonite. Entant que nouveau représentant régional de la Conférence Mennonite Mondiale pour la région d’Amérique Centrale, Willi Hugo Pérez, recteur de SEMILLA, a lui aussi partagé sa vision d’une collaboration entre les églises mennonites et anabaptistes, les organisations et les membres des églises.  Les participants ont posé leur mains sur Pérez et ont dit en forme de prières des paroles de bénédictions et d’envoi pour son important labeur. 

    Nous célébrons le renouvellement de CAMCA et le désir de se retrouver de nouveau en 2018 en Honduras avec l’Église Mennonite du Honduras. 

    Chaque pays a nommé un représentant CAMCA qui est chargé de promouvoir CAMCA dans leur église pour que plus de jeunes, de femmes, de pasteurs et même de familles puissent commencer a projeter d’assister à la prochaine consultation.

    L’église mennonite salvadorienne fut remerciée grandement de nous avoir accueillis avec tant de chaleur et de tendresse. Les participants furent encouragés à faire de leur mieux pour continuer d’assumer leurs responsabilités pastorales. Tout le monde a pu sentir la présence de l’Esprit de notre Dieu aimant au travers des présentations, de l’étude de la Parole, des témoignages, des prières et des chants. Nous sommes retournés vers les paroles de Jesus Christ, l’agneau sacrifié, « Je renouvelle toutes choses » (Apocalypse 21:5).  

    —Jaime Prieto (Costa Rica) et sa femme Silvia de Lima (Brésil) sont les parents de Thomáz Satuyé. Jaime a un doctorat en théologie de l’Université de Hambourg (Allemagne – 1992). Il est membre de l’Église mennonite du Costa Rica depuis 1971, qui fait maintenant partie de l’Asociación de Iglesias Evangélicas mennonitas de Costa Rica (membre de la CMM). 

     

    Participants de CAMCA 2016. Photo : Andrew Boden.

     

     

     

     

     

    Un groupe de participantes des Femmes Théologiennes Anabaptistes d’Amérique Latine. Photo : Andrew Boden.

     

  • Qu’évoque pour vous le mot hospitalité ? Moi, ce mot me rappelle une visite sur un autre continent.

    Je pensais que les Colombiens étaient hospitaliers jusqu’au jour où j’ai été accueilli par une famille dans un autre pays. C’était tout simplement incroyable : la quantité et la qualité des aliments qu’ils m’ont offerts, leurs efforts pour que je me sente bien accueilli, chaque détail de ma chambre, leurs questions, leur respect et leur désir de me donner tout ce dont je pouvais avoir besoin.

    Cependant, plus que toute autre chose, c’est leur attitude qui m’a touché. Avec une grande générosité, ils étaient prêts à tout moment à servir leurs invités.

    L’hospitalité est la capacité de prêter attention à un invité. C’est très difficile parce que nous sommes préoccupés par nos propres besoins. Nos préoccupations nous empêchent de tourner notre attention vers les autres. Si le péché est la focalisation de l’âme sur elle-même, comme le dit Augustin d’Hippone, alors une vie sans péché est une vie tournée vers les autres. En d’autres termes, vivre l’hospitalité c’est vivre sans péché.

    Jésus en est le meilleur exemple. Par sa vie et sa mort sur la croix, Dieu entre dans le monde des humains. Avec compassion, il dirige son attention sur les autres plutôt que sur lui-même. C’est par la souffrance de Jésus que Dieu partage le fait d’être mortel, la fragilité et la vulnérabilité de l’humanité. Et, dans l’Apocalypse, Jésus partage sa gloire avec la multitude de toutes les nations qui viennent l’adorer.

    L’attention que porte Jésus aux autres leur apporte la guérison, qu’ils soient maltraités, qu’ils connaissent la douleur ou la souffrance. Ni l’injustice de ses blessures, ni la réalité de son triomphe final et de sa seigneurie ne le conduisent à se préoccuper de lui-même. Il est là pour réconforter, conseiller et guider les autres. Jésus est venu pour servir, non pour être servi – et ce, même dans sa gloire.

    Aujourd’hui, nous sommes confrontés à la crise des réfugiés dans le monde entier : notre appel à exercer l’hospitalité en tant que corps du Christ nous invite à révéler la présence de Dieu au sein de la souffrance et de la douleur. C’est un appel à apporter espoir, guérison, accompagnement et soins. C’est un appel à tourner notre attention vers ceux qui sont persécutés, malades et sans toit. Même si nous avons des problèmes personnels, l’appel à servir les autres demeure. Indépendamment de notre pauvreté, de notre manque de ressources, de nos désaccords, de nos conflits, de nos projets et de nos plans, l’appel à s’occuper des autres demeure.

    C’est la raison pour laquelle ce numéro de Courier / Correo / Courrier aborde ce sujet.

    Si j’avais été si bien reçu par cette famille, ce n’était pas seulement en raison de leur culture, mais aussi parce que c’est ainsi qu’elle avait compris la vie avec le Christ.

    Que Dieu conduise notre communauté mondiale à répondre aux autres avec la même attitude, faisant l’expérience de Dieu révélé par notre Seigneur Jésus-Christ !

    —César García, secrétaire général de la CMM, travaille à son siège à Bogotá (Colombie).

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2016 de Courier/Correo/Courrier.

  • La International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, ou Communauté internationale des Frères Mennonites) est formée de 21 communautés d’églises dans 19 pays, avec approximativement 450 000 membres. ICOMB veut faciliter les relations entre les différents ministères, et améliorer le témoignage et le discipulat de ses communautés d’églises membres : connecter, renforcer, répandre.

    Visite fraternelle de Plataneres au Panama: 6 au 8 juillet 2016

    Après une escapade en embarcation plutôt mouvementée où la pluie et les vagues nous ont complètement détrempés, un groupe de 11 délégués du sommet ICOMB annuel ont reçu un chaleureux accueil de Hermes et Aleida Barrigon. Maison ultra spacieuse, succulents repas, tout pour favoriser notre union commune avec Christ.

    Nomination d’un directeur associé pour l’Amérique latine

    Rudi Plett, présentement délégué pour Vereinigung der Mennoniten Brüder Gemeinden Paraguays (la conférence frères Mennonites allemande du Paraguay) et président d’ICOMB, deviendra directeur associé à mi-temps sous David Wiebe. Son mandat est de diriger et guider les églises Mennonites nationales en Amérique latine afin de les aider à se rapprocher les unes des autres et se consolider pour leur bénéfice mutuel et leurs œuvres missionnaires. Son 2e mandat à mi-temps est d’agir comme « leader d’équipe régional » pour les Missions Mennonites et de soutenir les missionnaires en Amérique latine. Nous sommes fébriles de voir comment Dieu les utilisera comme Il l’a déjà fait pour Rudi et Ruth, son épouse.

  • Bogota, Colombie – L’Université Conrad Grebel a reçu des universitaires, des professionnels, des artistes et des membres actifs de l’église lors de l’inauguration de la Conférence Mennonite Mondiale de Construction de la Paix et le Festival qui eurent lieu du 9 au 12 juin de 2016. Ê Waterloo en Ontario au Canada, 203 personnes de 20 pays différents (du Canada à la Colombie en passant par le Congo) ont assisté à plus de 30 ateliers simultanés.

    Trois orateurs (parmi eux Fernando Enns d’Allemagne et Paulus Widjaja d’Indonésie, connus pour leur service auprès de la Conférence Mennonite Mondiale), deux orateurs durant le dîner, sept compteurs et six auditeurs ont dirigé enlèvement. En plus des présentations, la conférence exposa sept installations artistiques, un spectacle de photographie et son, un concert, une pièce de théâtre, trois temps de louange et deux sessions de percussion.

    La conférence a abordé différents thèmes en lien avec la paix, comme l’inclusion et l’exclusion dans l’église Mennonite, le développement et les moyens de subsistance, l’Histoire et la théologie, la pratique réflective ainsi que des exemples concrets venant d’Inde, d’Indonésie, du Laos ou encore d’Afrique du Sud.

    La Commission de Paix de la CMM a dirigé un atelier centré sur l’exploration de l’idée d’un Réseau Anabaptiste Mondial pour la Paix (RAMP). Jenny Neme et Robert J. Suderman (tous deux de la Commission Paix) et Noe Gonzalia (membre du Comité-Conseil du RAMP) ont raconté des histoires pour illustrer l’importance et la bénédiction d’être interconnectés et le soutient et la solidarité qui en découle.

    « Il y avait un bon esprit et beaucoup d’intérêt pour l’idée du Réseau Anabaptiste Mondial pour la Paix et le projet présenté. La plupart des questions portaient sur la structure organisationnelle du réseau » , dit le secrétaire de la Commission Paix, Andrew Suderman, qui a dirigé l’atelier et la discussion qui a suivit. « C’est passionnant de voir comme certains ont été inspirés et se sont mis à penser aux façons par lesquelles nous pouvons déjà nous soutenir les uns les autres plus profondément alors que ce réseau commence a prendre forme. »

    La conférence fut ponctuée d’événements créatifs durant les soirées: Le concert public du jeudi soir « Des Voix pour la Paix » et la représentation du samedi de la compagnie Theatre of the Beat « Yellow Bellies: Une Histoire alternative de la Seconde Guerre Mondiale » pour conclure avec le culte du dimanche matin et une conférence finale.

    Le financement de l’événement fut rendu possible par 23 sponsors, parmi eux le Conseil de Recherche en Sciences Humaines du Canada et le Mennonite Savings and Credit Union.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • Bogota, Colombie – Le membre du Comité Exécutif de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM), Steven Mang’ana, et la Représentante Régional (Afrique Centrale et Afrique de l’Ouest), Francisca Ibanda, furent reçus avec des sourires et un accueil chaleureux lors de leur visite à l’Église Mennonite du Burundi (EMB).

    Au mois de mai 2016, Mang’ana et Ibanda visitèrent deux églises mennonites nationales qui ne sont pas membres de la CMM, pour approfondir les liens.

    Ils ont transmis les salutations de la CMM, distribué des exemplaires de Courrier et loué et adoré ensemble à l’EMB à Bujumbura au Burundi. Ibanda et Mang’ana se rendirent aussi à l’assemblée EMB de Gatumba où ils reçurent un accueil chaleureux.

    Une série de mésaventures emperchèrent Mang’ana et Ibanda de rencontrer les responsables de l’église nationale près de Mbuji-Mayi en République Démocratique du Congo.

    Les représentants régionaux de la CMM construisent des relations fraternelles avec les églises dans leur région. Ces bénévoles à temps partiel sont responsables du développement et du soutient des relations avec les églises membres de la CMM, les églises membres associés et les membres potentiels, les assemblées locales et les partenaires et agences en lien avec la CMM.

    Deux nouveaux visages ont rejoint l’équipe des représentants régionaux de la CMM depuis les réunions du Commité Exécutif en février.

    Barbara Nkala, une responsable de l’église des Frères en Christ du Zimbabwe, est la représentante pour le Sud de l’Afrique,. Elle fut une des responsables de la louange lors du Rassemblement de 2003, elle contribua au Volume sur l’Afrique du Projet d’Histoire Mennonite Mondiale et a servit avec le International Bible Society au Zimbabwe et au Malawi.

    Le représentant pour l’Amérique Latine, en particulier pour l’Amérique Centrale est Willi Hugo Pérez, le président de SEMILLA (Séminaire Anabaptiste d’Amérique Latine), au Guatemala. Il a été professeur de théologie et d’études politiques et il fut président de REDPAZ (Réseau Meso-Américain Anabaptiste-Mennonite pour la paix et la Justice) .

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • Rapport sur le thème Porter du Fruit, du Groupe de Travail de la Fédération Luthérienne Mondiale qui fait suite à « l’Action Mennonite » de la onzième assemblée de la FLM en 2010.

    Bogotá (Colombie) – Le processus de réconciliation entre la Fédération Luthérienne Mondiale et le Conférence Mennonite Mondiale a créé un terrain fertile pour la collaboration. Un rapport qui résume l’action FLM-CMM de réconciliation avec les Mennonites à propos des condamnations dans la Confession d’Augsbourg a pour but d’aider les églises membres de la FLM, les pasteurs, les séminaires et les assemblées à « mettre en place l’engagement de la FLM en enseignant différemment l’histoire anabaptiste, en particulier par rapport à la manière dont les anabaptistes sont décrits dans la Confession d’Augsbourg. »

    « Les graines de la réconciliation semées il y a plus de 30 ans et qui ont fleuries durant la célébration de réconciliation à Stuttgart en 2010, portent réellement leur fruit maintenant, » dit John D. Roth, représentant de la CMM, membre du Groupe de Travail du FLM et auteur du document. « Les pasteurs mennonites et luthériens et les responsables d’église trouveront de nombreuses idées pour dialoguer entres eux à un niveau local. »

    Le processus s’inspire des dialogues entamés à l’occasion de la célébration du 450 ème anniversaire de la Confession d’Augsbourg. Ê partir de la constatation que « les différences théologiques historiques ne pouvaient pas être examinées constructivement avant que les blessures du passé ne soit directement nommées, » la FLM commence un processus de réconciliation en 2003. Le travail principal de la commission d’étude consistait à « écrire une histoire commune des relations douloureuses au seizième siècle. » Le processus fut « en lui même un acte œcuménique et donc contribua déjà à la réconciliation. »

    Les deux groupes ont reconnu « un devoir des communautés et des individus de reconnaître lorsqu’ils ont besoin de repentance et de pardon sincère. »

    « La tâche de ce Groupe de Travail fut de répondre aux engagements (l’enseignement des confessions luthériennes, l’exploration de thèmes non-résolus, l’approfondissement des relations au travers de la prière commune et l’étude de la paix) … avec la certitude que ce travail de l’Esprit n’en a pas fini avec nos églises, » dit le rapport.

    Un des « fruits » de ce travail est le dialogue sur le baptême ; lorsque la CMM fut invitée par le Conseil Pontifical pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens, elle suggéra que la FLM soit aussi invitée.

    Porter du Fruit explore une autre différence historique, l’autorité civile et la participation chrétienne à la guerre au travers d’un dialogue honnête et respectueux entre représentants mennonites et luthériens.

    « Un travail dur, parfois même douloureux, de ré-évaluation du passé a ouvert le chemin vers de nouvelles relations, » déclare le rapport. « Des arbres d’espoir ont été plantés. Maintenant, c’est le moment de s’assurer que les fruits continuent d’être nourris et récoltés. »

    Il y a cinq-cent ans, les Anabaptistes et les Luthériens géraient différemment la pression des gouvernements et pouvoirs politiques et ceci permit que des condamnations soit émises de la part de uns sur les autres, dit Alfred Neufeld, président de la Commission Foi et Vie. « Mais c’est de l’histoire ancienne. Aujourd’hui, l’église mondiale du Christ (Mennonites et Luthériens inclus) se rend compte que l’église est appelée a proclamer la vérité face aux pouvoirs. Cette perspective mondiale et transnationale nous libère et nous permet de rester unis. »

    En parlant du processus durant un événement de la FLM en Indiana, aux États-Unis, le président de la CMM, Nelson Kraybill dit : « Maintenant, c’est notre devoir- celui des pasteurs comme vous et moi, des dirigeants à tous les niveaux de nos églises et des groupes régionales- de nous résoudre à nous aimer et à nous respecter les uns les autres et à trouver des manières de collaborer pour la construction de la paix et la proclamation de la bonne nouvelle. »

    Cliquez ici pour voir le rapport intégral de la FLM, Porter du Fruit en anglais.

    Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • Ce qui suit est un bref résumé montrant le lien entre l’évolution historique, le profil et les tendances des communautés anabaptistes multiethniques et des églises mennonites latino-américaines faisant partie de la CMM. Il présente les difficultés rencontrées par les mennonites dans leur travail missionnaire, leur ministère et leur témoignage pour la paix et la justice à la suite de Jésus, dans un continent multiethnique.

    1. Caractère multiethnique des communautés et des églises anabaptistes mennonites

    Argentine. En 1917, le Mennonite Board of Missions and Charities d’Elkhart, Indiana, envoya les missionnaires Josèphe W. et Emma Shank, et Tobias K. et Mae Hershey en Argentine. Ils implantèrent la première église mennonite en Amérique latine dans la ville de Pehuajó en 1919. Ce travail missionnaire permit l’implantation d’églises parmi les Tobas en 1943.

    Mexique. Depuis les premières décennies du siècle passé, la présence mennonite au Mexique a été ethnique en raison de la migration : un exemple est la Old Colony Mennonites, originaire de Russie – après être passée par le Manitoba et le Saskatchewan (Canada). Fondée par environ 6 000 personnes, cette colonie s’installa à San Antonio de los Arenales, de 1922 à 1926.

    Paraguay. 1 763 colons mennonites du Canada émigrèrent au Paraguay entre 1926 et 1927, et établirent la colonie Menno. La colonie Fernheim, également située dans le Chaco paraguayen, était composée de 2 000 migrants en provenance de Molotschna (Russie – 1930-32), de la région de l’Amour, une région proche de Harbin (Chine – 1932), et d’un petit groupe de Pologne. La troisième colonie, Friesland, a été fondée en 1937 en raison d’un démantèlement de la Colonie Fernheim, et s’est installée dans l’est du Paraguay. C’est cette colonie qui a commencé le travail missionnaire parmi les Enhelt en 1937, avec une nouvelle église mennonite indigène à Yalve Sanga (Lago Armadillo).

    Il faut considérer l’histoire mennonite anabaptiste en Amérique latine comme la rencontre entre des frères et sœurs évangéliques envoyés par les sociétés missionnaires nord-américaines, et la population latine et indigène de ce continent. D’autre part, les colons mennonites (avec de nombreuses coutumes ethniques et culturelles héritées de l’Europe du XVIe siècle) se sont installés sur les terres d’indigènes, de métis et de descendants d’africains. La rencontre entre ces peuples de cultures si diverses a eu lieu dans des contextes historiques et des pays très différents. Leurs relations se sont développées par l’entraide, avec des tensions culturelles, ethniques et sociales. Les églises qui en sont nées font aujourd’hui partie de la Conférence Mennonite Mondiale.

    Dans les paroisses mennonites anabaptistes, les conversations comme les prières se font en anglais, français, allemand, espagnol, portugais, créole-anglais, créole-français, mais aussi en qom, guaraní, bribri, enlhet, cabécar, kekchí, tupí, garifuna, quechua, emberá-wounaán et bien d’autres langues autochtones. La dynamique de l’interaction entre les différentes cultures dans la formation des églises et des communautés religieuses a été stimulée dès le début par diverses organisations mennonites, le Comité Central Mennonite, des organisations orientées vers l’éducation, des séminaires et des universités mennonites (en grande partie des États-Unis et du Canada, mais aussi d’Europe). Elles ont apporté une contribution significative à la pratique du discipulat de Jésus. Tout au long de cette histoire de constantes migrations, il y a eu des tensions entre ceux qui privilégient la croissance des communautés et la construction des églises – sans remettre en cause les structures sociales de leur époque – et ceux qui mettent l’accent sur l’engagement pour la paix et la justice comme une priorité de l’Évangile. Ces migrations de groupes mennonites d’origine allemande et de peuples autochtones (migrations internes et externes) ont conduit à l’émergence des communautés et des églises anabaptistes.

    En ce qui concerne le début de ce mouvement en Amérique latine, la présence des églises et des communautés anabaptistes mennonites dans presque tous les pays est caractéristique des dernières décennies (1980–2015). Selon les dernières statistiques fournies par la CMM en comparaison à ceux de 2009, les pays qui affichent la plus forte croissance se trouvent à Cuba (150%), en Haïti (70%) et en Bolivie (80%). Le profil commun des communautés mennonites marquées par la rencontre interculturelle et une même conception du ministère et de l’évangélisation, est lié à leur passé.

    Cuba. Dans les années 1950, les Frères en Christ sont venus à La Havane pour faire de l’évangélisation, avec des Quakers et des Nazaréens, à Cuatro Caminos. En 1954, le Mennonite Board of Missions and Charities de Franconia (États-Unis) a envoyé le missionnaire Henry Paul Yoder et sa famille implanter une église dans la ville de Rancho Veloz, province de Las Villas. La révolution dirigée par Fidel Castro contre la dictature de Fulgencio Batista en 1959 a provoqué l’exode des missionnaires nord-américains, qui ont quitté l’île dans les années suivantes. Pendant la période révolutionnaire, Juana M. García a joué un rôle essentiel dans la survie de l’église Frères en Christ commencée dans la ville de Cuatro Caminos, à La Havane. Le 19 août, 2008, les mennonites de Cuba commencèrent un nouveau travail missionnaire. Auparavant, le pasteur Alexander Reyna Tamayo, avec sa famille, a été pasteur de l’Iglesia Evangélica Misionera. En 2004, il rencontra Janet Brenneman (États-Unis) et Jack Suderman (Canadian Mennonite Church), qui donnaient des cours sur la tradition anabaptiste à la Iglesia Evangélica Libre. En accord avec la Iglesia Evangélica Misionera, Alexander Reyna contacta la Canadian Mennonite Church et forma un nouveau groupe organisé en petites cellules de maisons dans les provinces de Santiago de Cuba, Olguín, Granma, Villa Clara et Cienfuegos. Ê Cuba, cette formidable croissance, en particulier dans la dernière décennie, reflète la nouvelle situation politique sur l’île (qui a récemment renoué des relations diplomatiques avec les États-Unis) et la nouvelle ouverture religieuse.

    Haïti. Haïti est le pays le plus pauvre d’Amérique latine ; sa population est originaire d’Afrique. Elle a subi des crises politiques et économiques ainsi qu’un tremblement de terre dévastateur le 12 janvier 2010. Haïti est un autre exemple qui soulève la question du profil des églises anabaptistes et de leur conception du service, tel qu’il leur a été enseigné par les organisations et les sociétés missionnaires anabaptistes.

    Concernant Cuba et Haïti, il faudrait procéder à une étude détaillée afin d’expliquer leur rapide croissance numérique ainsi que le profil culturel actuel de la vie et de la mission des membres des communautés.

    Bolivie. C’e pays a connu la plus grande migration de mennonites conservateurs d’origine allemande en Amérique latine au cours des deux dernières décennies. De 1980 à 2007, 53 nouvelles colonies ont été établies dans les provinces de Pando, de Beni et de Santa Cruz. Ces colonies sont issues de la division interne de nombreuses autres colonies mennonites de Bolivie et d’autres pays comme le Belize, le Paraguay, le Mexique, l’Argentine et le Canada. En 2007, ces nouvelles colonies avaient une population totale de 30 618 personnes (adultes et enfants).

    La situation de ces pays d’Amérique latine nous permet de conclure qu’apparemment la réforme agraire n’est pas encore parvenue à améliorer la situation des groupes les plus défavorisés, tels que les peuples autochtones ou d’origine africaine.

    Nos questions concernent : a) la relation entre les colonies mennonites et la population indigène environnante ; b) le rôle des sociétés missionnaires et l’implantation d’églises désirant suivre Jésus en prenant en considération leurs propres racines culturelles et ethniques. Compte tenu de la compréhension et/ou des malentendus entre ces diverses communautés, les défis que présente l’Évangile sont tout aussi forts qu’au temps des premières migrations ethniques des mennonites en Amérique latine.

    2. Statistiques concernant les mennonites en Amérique latine

    I. Région mésoaméricaine :

    Pays Nombre de membres
    Mexique 33 881
    Guatemala 9 496
    Honduras 21 175
    Salvador 909
    Nicaragua 11 501
    Costa Rica 3 869
    Panama 820

    II. Région des Caraïbes

    Pays Nombre de membres
    Bahamas 25
    Cuba 8 664
    Jamaïque 733
    Haïti 5 566
    République dominicaine 5 780
    Porto Rico 798
    Belize 5 405
    Grenade 8
    Trinidad & Tobago 300

    III. Région Amérique du Sud

    Pays Nombre de membres
    Venezuela 596
    Colombie 3 664
    Équateur 1 340
    Pérou 1 524
    Brésil 14 748
    Bolivie 26 661
    Chili 1 452
    Paraguay 34 574
    Uruguay 1 464
    Argentine 4 974

    TOTAL : 199 912

    Les statistiques de Conférence Mennonite Mondiale, membres, une Communauté d’Églises anabaptistes, membres, juin 2015.

    3. Difficultés pastorales à la lumière de la réalité multiethnique de l’Amérique latine

    Ces brèves réflexions nous amènent à identifier les difficultés pastorales suivantes à la lumière de la réalité multiethnique de l’Amérique latine.

    Renouveau spirituel. L’expérience du Saint Esprit, comme celle de nos ancêtres au XVIe siècle, devrait nous donner la capacité de recréer notre identité anabaptiste. Elle devrait nous conduire à adopter un point de vue critique sur l’État, une théologie et une pratique pastorale en faveur des pauvres, une herméneutique biblique contextuelle de la non-violence, un engagement pour la paix et la justice, une grande tolérance quant aux diverses manières de comprendre le mystère profond de Dieu dans la multiethnicité des églises et des communautés anabaptistes, et dans la société plus large.

    Mouvement des théologiennes d’Amérique latine. La réunion des théologiennes africaines en 2003 lors du Rassemblement de la CMM à Bulawayo (Zimbabwe), a constitué un défi pour les femmes d’Amérique latine. De cette rencontre est né le ‚ÄòMouvement des théologiennes d’Amérique latine’, qui s’est réuni plusieurs fois en Amérique latine avec le soutien du projet ‚ÄòDons en Commun’ de la CMM.

    Lors du Rassemblement de la CMM en juillet 2009 à Asunción (Paraguay), 120 femmes mennonites d’Amérique latine se sont réunies pour réfléchir sur le thème ‚ÄòLe message libérateur de Jésus pour les femmes d’aujourd’hui’. En 2015, pendant le Rassemblement en Pennsylvanie (États-Unis), le ‚ÄòMouvement des théologiennes d’Amérique latine’ s’est réuni avec des théologiennes du monde entier pour développer un réseau mondial. L’un des principaux défis auquel est confronté ce mouvement est d’intégrer les femmes dans le leadership, de manière à représenter le caractère multiethnique des mennonites latino-américains. Sur la base de cette grande diversité de peuples et de cultures, nos familles, nos églises et nos organisations seront en mesure de témoigner de manière remarquable dans la société et au cœur de la CMM elle-même.

    Témoignage pour la paix. Le témoignage de ceux qui travaillent pour la paix, même au péril de leur vie, nous rappelle les paroles de Jésus : Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu (Mt 5:9). Les témoignages d’organisations mennonites tels que Justapaz en Colombie et le Comité Central Mennonite pendant la révolution en Amérique centrale dans les années 1970 et 1980, nous rappellent qu’il nous est possible de contribuer à la paix. Mais cela nous amène à réfléchir à la manière dont nous pourrions témoigner dans le contexte nouveau de l’Amérique latine, avec la croissance de sa population et la disparition des cultures et des peuples ancestraux, sans compter le racisme, la xénophobie, le chômage des jeunes, la pollution de l’environnement, et les nouvelles formes d’oppression et de violence qui détruisent les peuples et la vie sur notre planète.

    Modèles pastoraux. Il est nécessaire de procéder à une analyse plus détaillée de ce qu’est le témoignage anabaptiste mennonite en Amérique latine. Dans les années 1970, une méthode a été mise au point pour guider le travail pastoral dans de nombreuses communautés. Elle a comme point de départ les mots voir, juger et agir. En d’autres termes, avec l’aide des sciences sociales, il s’agit d’analyser ce qui se passe aujourd’hui chez les peuples latino-américains, de l’évaluer à la lumière de la Parole de Dieu pour suivre Jésus, et enfin d’y répondre par des ministères concrets. Peut-être est-il temps de reconnaître que cette méthode nous invite une fois de plus à revoir nos responsabilités pastorales, non seulement par l’analyse d’une situation d’injustice sur le plan macro-économique et social, mais aussi sur la base des besoins d’un ministère qui soit à l’écoute des nouvelles expressions de la famille, des cris des nouveaux groupes marginalisés de notre société, dont les peuples indigènes, les descendants des Africains et les métis pauvres.

    L’expression afro-caribéenne. Les Caraïbes sont la région de l’Amérique latine qui a eu le plus de difficultés à s’organiser en raison de son histoire, de sa complexité politique et de sa grande diversité de langues. Lors du Rassemblement de la CMM à Asunción (Paraguay), dans le caucus Amérique latine, les représentants des Caraïbes ont exprimé leur besoin d’être également organisés en tant que région. Le soutien des réflexions théologiques, sociales et pastorales des églises anabaptistes et des communautés des Caraïbes devrait être une priorité pour la CMM. Les églises des Caraïbes de descendants africains sont une richesse considérable dans l’aspect multiethnique de la CMM ; elles permettront de renforcer le dialogue entre ces sœurs et frères, les églises afro-brésiliennes et les églises mennonites d’Afrique.

    Grande diversité ethnique et culturelle. Malgré leur pauvreté économique, les communautés mennonites des peuples indigènes et des personnes d’origine africaine sur l’ensemble du continent, partagent avec nous leur patrimoine historique, culturel et spirituel. Par leurs histoires et leurs mythes venant du plus profond de la forêt tropicale, des mers, des rivières, des rochers et des pampas, elles nous demandent de protéger et de prendre soin de la Terre-Mère. Leurs visions et leurs rêves nous aident à percevoir la confusion créée par les systèmes économiques qui protègent les intérêts économiques des multinationales ou ‚Äòfavorisent le développement’ au détriment de la diversité culturelle.

    La visite des frères et sœurs de peuples indigènes tels que les Métis et les Ojibwe (Amérique du Nord), les Quechuas (Pérou), les Kekchíes (Guatemala), les Emberá et les Wounaán (Panama) sur les terres des peuples indigènes du Chaco paraguayen lors du Rassemblement de la CMM au Paraguay (2009), est un magnifique signe d’unité et de fraternité dans la diversité. Gr√¢ce à ce désir d’apprendre et de mettre ses dons au service les uns des autres, cette grande diversité ethnique de mennonites d’Amérique latine peut nourrir la communauté anabaptiste : ‚ÄòNous savons, en effet, que maintenant encore la création entière gémit et souffre comme une femme qui accouche. Mais pas seulement la création : nous qui avons déjà l’Esprit Saint comme première part des dons de Dieu, nous gémissons aussi intérieurement en attendant que Dieu fasse de nous ses enfants et nous accorde une délivrance totale.’ (Ro 8:22–23).

    ‚ÄîJaime Prieto (Costa Rica) et sa femme Silvia de Lima (Brésil) sont les parents de Thomáz Satuyé. Jaime a un doctorat en théologie de l’Université de Hambourg (Allemagne – 1992). Il est membre de l’Église mennonite du Costa Rica depuis 1971, qui fait maintenant partie de l’Asociación de Iglesias Evangélicas mennonitas de Costa Rica (membre de la CMM). Il est l’auteur de Mission et Migrations, le volume sur l’Amérique latine du Projet d’Histoire Mennonite Mondiale, publié par la CMM.

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2016 de Courier/Correo/Courrier