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  • Frontières missionnaires : notre objectif est de partager chaque année une frontière missionnaire avec les membres des réseaux GMF et GASN. Les idées sont d’informer, d’apprendre et d’inspirer sur le travail et les défis que les églises anabaptistes et les organisations sont confrontées dans un pays particulier.


    Contexte

    La République Démocratique du Congo est un pays situé en Afrique centrale, peuplé de près de 80 millions de personnes, appartenant à 500 tribus et vivant sur une surface de 2 345 410 kilomètres carrés. Le pays a connu deux vagues d’évangélisation. La première évangélisation a eu lieu au cours du 15ème par les premiers explorateurs européens. Cette évangélisation n’a pas produit de résultats positifs. Les causes principales de cet échec furent la collaboration des missionnaires avec les colonisateurs en ce qui concerne l’esclavage, le manque d’évangiles dans les langues locales, les guerres entre les tribus et les religions traditionnelles. Quant à la deuxième évangélisation, elle fait référence à l’ère des organisations missionnaires. La American Baptist Mission(ABMFS) a été la première organisation à lancer son ministère en 1878 au Congo central, dans l’ouest du pays.

    Parmi les organisations missionnaires qui ont suivi, on peut citer la Congo Inland Mission(CIM), une mission fondée par les mennonites américains. L’œuvre menée par la CIM au Congo au XIXe siècle a abouti à l’apparition de quelque 250 000 mennonites congolais appartenant à trois dénominations différentes: la Communauté des Églises des Frères Mennonites au Congo (CEFMC), la Communauté Évangélique Mennonite (CEM) et la Communauté Mennonite au Congo (CMCo).

    Initiatives mennonites congolaises

    Les églises anabaptistes-mennonites en RDC prêchent un évangile holistique. C’est pourquoi, partout où ils sont établis, ils construisent des chapelles, mais aussi des écoles, des cliniques ou des hôpitaux, des universités. Ils participent également à des initiatives de construction de la paix et de réconciliation avec le soutien du Mennonite Central Committee (MCC) et de la Mennonite Brethren Missions.

    En outre, les mennonites congolais sont actuellement actifs au travers de l’évangélisation interculturelle. Leur témoignage va au-delà des frontières, en particulier en Angola, au Congo Brazzaville et en Afrique du Sud. Et en RDC, les mennonites continuent de semer des églises dans d’autres provinces en atteignant même des peuples cachées ou en résistance comme les Pygmées Batwa dans la forêt équatoriale. Quatre Pygmées Batwa ont déjà été formés dans un institut biblique et trois d’entre eux ont été ordonnés pasteurs. Trente-deux églises locales ont été établies et sont dirigées par eux. En fait, le département des missions est en charge de cet important ministère dans les conférences mennonites. En outre, un programme visant à atteindre les citoyens chinois et / ou les hommes d’affaires étrangers est déjà en action au travers de la prière, de la distribution de littératures chrétiennes et de prises de contact.

    Difficultés principales

    Malgré le dynamisme des églises congolaises mennonites locales et les diverses ressources naturelles du pays, les populations sont confrontées à la pauvreté et la majorité d’entre elles, même mennonite, vit en milieu rural, en dessous du seuil de pauvreté. L’instabilité politique, les guerres, la corruption et l’activisme des religions non chrétiennes sont les principales difficultés auxquelles sont confrontés les ministères chrétiens et les églises en RDC.

    Mvwala C. Katshinga et John S. Fumana

  • Savez-vous qu’il y a davantage de mennonites en Haïti qu’en France ?

    Le Réseau mennonite francophone (RMF) est en contact avec un groupe d’églises en Haïti. Interview pour faire connaissance après le passage de l’ouragan Matthew à la fin du mois de septembre 2016

    RMF : Haïti a connu une nouvelle catastrophe naturelle, l’ouragan Matthew. Comment décrivezvous ce que vous-mêmes, votre famille et les personnes de votre entourage ont vécu durant ces heures où l’ouragan s’est abattu sur votre île et comment elles ont réagi à un tel fléau ?

    Lesly Bertrand : Dans le département de l’ouest du pays, nous n’avons pas été frappés directement par l’ouragan qui s’est abattu sur le département du sud d’Haïti. Mais étant donné que nous sommes une seule famille d’églises, indirectement nous sommes aussi affectés par le fléau parce que nos églises là-bas, les maisons de nos membres et celles de la population sont détruites. Tout est endommagé y compris leurs champs et leurs cocotiers. Ils sont dépourvus de tout, levant jour après jour leurs regards vers le ciel, sans espoir. En plus de tant de morts causés par l’ouragan, d’autres personnes sont en train de mourir de faim et de soif, car elles n’ont pas reçu rapidement de l’aide du gouvernement ou d’autres organismes parce qu’elles habitent les endroits les plus reculés, les voies de pénétration restant longtemps inaccessibles. Peu de temps après le passage de l’ouragan, la pluie est tombée pendant quatre jours : même sous les décombres, ces personnes ont connu de terribles inondations. Nous avons reçu alors des appels téléphoniques jour et nuit et nous ne savions que faire.

    Pouvez-vous nous présenter les différents groupes d’églises de Haïti qui se réclament d’une identité anabaptiste ?

    Lesly Bertrand : Il existe plusieurs groupes d’églises de type anabaptiste à Haïti qui regroupent environ 5 800 membres répartis en 65 églises locales. La majorité de ces groupes est de type conservateur, tels les Beachy Amish ou les Conservatives Mennonites.

    Pouvez- vous nous présenter le groupe des églises de la Grâce ?

    Lesly Bertrand : Le groupe des Assemblées de la Grâce comporte 24 églises locales. Ces églises n’ont pas été fondées par des missions américaines, mais par un évêque haïtien, le pasteur Lesly Bertrand. Notre groupe d’églises est attaché à la foi anabaptiste-mennonite. Ces églises sont réparties à travers tout le territoire. Le Mennonite Central Committee (MCC) est présent à Haïti.

    Pouvez-vous nous expliquer quelles sont les activités du MCC en Haïti ?

    Lesly Bertrand : MCC travaille en Haïti depuis 1958. Mais ce n’est qu’après le tremblement de terre du 12 janvier 2010 que nous avons commencé à travailler en partenariat avec le MCC. Par exemple lorsque MCC accueille des visiteurs étrangers, ils peuvent venir adorer dans notre église mère à Bellanton dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. MCC a son bureau central à Delmas 75 (Port-au-Prince) dans le département de l’ouest, tout près de nous. Sa sphère d’action est dans le département de l’Artibonite qui se situe au nord de Portau-Prince, la capitale, où il a un projet agricole dans une localité dénommée Désarmes. Dans le domaine de l’éducation, beaucoup se fait dans la Cité Soleil, à Pétionville, à Carrefour, à Delmas et à la Croix-des-Bouquets, aux alentours de Port-au-Prince. Actuellement, l’aide est concentrée sur la région touchée par le passage de l’ouragan Matthew.

    Quel message souhaitez-vous transmettre à vos frères et sœurs de France ?

    Lesly Bertrand : Notre message va d’abord à nos frères et sœurs anabaptistes : la population haïtienne, particulièrement celle de l’église, a énormément besoin d’aide. Elle souffrait déjà avant le tremblement de terre du 12 janvier 2010. Elle a continué de souffrir après et elle souffre beaucoup depuis le passage de l’ouragan. Nous aimerions venir en aide à la population souffrante, mais malheureusement les moyens nous manquent. Votre amitié et votre amour fraternel, vos prières et votre soutien seront bienvenus en une circonstance aussi exceptionnelle.

    Lesly Bertrand, pasteur, Assemblées de la Grâce, Haïti

    Propos recueillis par Jean-Paul Pelsy

  • Robert Beutler sait bien ce que cela signifie d’être tenace. Après avoir entendu parler de l’arrivée d’une famille syrienne réfugiée dans sa ville natale d’Enkenbach-Alsenborn, il a tenu à prendre contact avec la famille pour leur souhaiter la bienvenue. C’est seulement après la troisième tentative que Robert Beutler a finalement pu joindre toute la famille à la maison.

    « Ces réfugiés arrivent dans un monde complètement étranger, et nous nous attendons à ce qu’ils s’intègrent », dit Robert Beutler. « Il est nécessaire pour eux de s’implanter, et cela requiert l’entraide et le soutien mutuel. »

    Parfois, ce soutien se traduit simplement en s’assurant que la boîte aux lettres est étiquetée avec le nom de la nouvelle famille ou en les aidant à sortir la poubelle le bon jour de la semaine, en les aidant à remplir la paperasse compliquée et en les accompagnant à des rendez-vous.

    Robert Beutler est membre de l’Église mennonite à Enkenbach-Alsenborn. Lorsque le conseil de l’église a entendu parler de la vague de réfugiés arrivant en Allemagne, il a organisé une rencontre avec les églises, les clubs et les politiciens de la place. De cette rencontre est née une initiative citoyenne.

    « Lorsqu’un bon nombre de réfugiés et de demandeurs d’asile ont atteint notre porte, les pouvoirs publics ont été confrontés à une tâche énorme, presque insurmontable. Il était d’autant plus important que nous, en tant que communauté d’église, nous nous engagions à aider là où nous pouvions », dit Rainer Burkart, pasteur de l’Église mennonite d’Enkenbach-Alsenborn. « Dès le début, nous avons travaillé en étroite collaboration avec les Églises catholiques et protestantes, et avec les autorités municipales. »

    Ce groupe se nomme « Begegnungen in Enkenbach-Alseborn: Menschen helfen Menschen ». Le nom énonce clairement son objectif : « Rencontre – des personnes aidant des personnes ». Parmi leurs activités, il y a des visites régulières afin de s’assurer que les besoins de base tels que la nourriture et le vêtement sont comblés, une course hebdomadaire de 10 km et des cours d’allemand gratuits.

    Une occasion particulière pour renforcer les relations est la fréquentation du Begegnungscafé, un café-rencontre pour les jeunes, les vieux et tous les âges entre les deux. Chaque mardi après-midi, le foyer d’une église du voisinage résonne l’arabe, le persan, l’ourdou ou l’albanais, mélangé avec l’anglais et l’allemand. Tout le monde est invité – quel que soit le statut officiel de résidence, de nationalité, de langue ou de religion – pour manger du gâteau et boire du thé ou du café, pour rire ensemble des tentatives de parler une langue commune et pour découvrir des cultures nouvelles et intéressantes.

    Au café, Robert Beutler rencontre encore les individus et les familles qu’il avait visités dans leur nouvelle maison. Ceux-ci sont habituellement réservés au début, incertains des intentions de Robert Beutler. « Mais leurs yeux s’illuminent quand ils me voient à nouveau. Ils finissent par montrer suffisamment de confiance et d’ouverture », raconte Beutler.

    Comme tout travail auprès des personnes, l’aide aux réfugiés peut être un travail très exigeant et décevant, surtout quand les différences culturelles semblent insurmontables. L’un peut se sentir exploité ou frustré à cause de perceptions erronées sur la vie en Allemagne. Converser avec les autres dans la collectivité et la communauté de l’Église peut être une façon positive d’affronter ces difficultés.

    Cet aspect du développement communautaire apporte beaucoup de joie à Robert Beutler. « Le travail avec les réfugiés a quelque chose de satisfaisant et de rassurant. Mais c’est l’effet général qui me rend le plus heureux. Plusieurs personnes de notre Église et de la communauté sont vraiment engagées. Il y a quelque chose de chaleureux et de familier dans nos interactions les uns avec les autres. C’est bien. »

    Par Dora Schmidt, membre de Mennonitengemeinde Enkenbach (Église mennonite) à Enkenbach-Alsenborn en Allemagne.

    Ce témoignage fait parti du materiel pour le culte du Dimanche de la Fraternité Mennonite Mondiale de 2017. Pour en savoir plus, cliquez ici : www.mwc-cmm.org/dimanchefraternitemondiale

  • Winnipeg, Manitoba, Canada – Une averse de pluie a précédé une pluie de fleurs alors que les femmes défilèrent en dansant et en battant le tambour vers la shamiana (la tente) qui abriterait la Conférence des Femmes Mennonites de l’Inde (AIMWC) du 6 au 9 octobre 2016. L’église Mennonite Bihar Mandli (BMM) a accueilli près de 400 femmes représentant neuf églises nationales de l’Inde et du Népal qui sont venues en bus, en train et à pied pour assister à l’AIMWC au centre de mission à Chandwa, Jharkhand, en Inde.

    « Les femmes ne se sont pas découragées, mais se sont réunies dans leur plus belle tenue sous la shamiana, en chantant des chants de louange et en remerciant Dieu d’avoir permis à toutes les déléguées d’arriver en sécurité en ce lieu », explique Ranjana Nath, membre du comité exécutif de l’AIMWC.

    L’oratrice principale était la vice-présidente de la Conférence Mennonite Mondiale, Rebecca Osiro, du Kenya. Elle a parlé de la nourriture spirituelle et de la persévérance à partir du texte d’Hébreux 12. Osiro fut si claire dans ses explications que « tout le monde a pu comprendre » en dépit des différences linguistiques et culturelles, affirme Peacock.

    « [Osiro] nous a montré comment reconnaître la différence entre les choses qui gênent notre marche et les choses qui nous retiennent et nous empêchent d’aller de l’avant dans la vie », raconte Krista Vanderhout, stagiaire avec le programme SALT du Mennonite Central Committee.

    La conférence nourrie la croissance spirituelle au travers de chants, de sermons, de sketches, de danses et d’études bibliques en petits groupes, et offre également des ateliers sur des questions pratiques comme la santé féminine. Beaucoup des participantes n’avaient pas eu d’autres occasions de s’informer sur des sujets comme le cancer du sein ou la ménopause.

    « Au cours de ces trois dernières années, lors de tous mes déplacements dans les églises, en plus de parler de la CMM, j’encourageais les femmes à venir à cette conférence », raconte Cynthia Peacock, représentante régionale de la CMM en Asie du sud.

    « C’était tellement gratifiant de voir le grand nombre de participantes », dit Peacock, reconnaissante pour les « femmes très compétentes » qui siègent au comité. « Nous remercions Dieu pour la façon dont nous avons été capables de surmonter de nombreux obstacles. »

    « Les membres de la conférence BMM et les jeunes ont joué un rôle très important pour que cette conférence ait lieu », déclare Nath. Lors de cette manifestation, les onze anciennes responsables du bureau depuis le début de l’AIMWC en 1977, ont été reconnues pour leur contribution à l’association.

    Des représentantes des partenaires financeurs, la CMM, le Mennonite Central Committee de l’Inde et Mennonite Christian Service Fellowship of India (MCSFI) ont transmis leurs salutations et présenté leur travail.

    « Grâce à l’aide financière du MCC, de la CMM et du MCSFI, ainsi que des donateurs, cette conférence fut un grand succès », affirme Nath.

    Ce fut un temps pour adorer et prier ensemble, « déguster de délicieux repas et du thé chai … et pour parler des divers chemins qui nous ont amenées à être toutes réunies. L’ [AIMWC] fut un grand encouragement », dit Vanderhout.

     —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale par Karla Braun, d’après les témoignages de Ranjana Nath, Cynthia Peacock et Krista Vanderhout.

     

     

  • La International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, ou Communauté internationale des Frères Mennonites) est formée de 21 communautés d’églises dans 19 pays, avec approximativement 450 000 membres. ICOMB veut faciliter les relations entre les différents ministères, et améliorer le témoignage et le discipulat de ses communautés d’églises membres : connecter, renforcer, répandre.

    En Uruguay, la Consejo de las Congregaciones de los Hermanos Menonitas a récemment tenu sa rencontre annuelle. Gabriel Figueroa, leur secrétaire, a annoncé que le nombre de membres a augmenté de 3 % l’an dernier, atteignant 187 dans 7 églises. Ils ont décidé de structurer leur contribution annuelle à ICOMB, c’est-à-dire partager dans l’amour un certain montant d’argent par membre. Pour eux, il s’agit d’un sacrifice et nous leur en sommes reconnaissants.

    —David Wiebe, directeur exécutif

  • Comment créer l’unité entre les différentes nations ou communautés ? Depuis la Tour de Babel, de nombreuses méthodes ont été essayées. Dans cette histoire biblique, les peuples tentent de réaliser l’unité avec une vision commune et en travaillant pour un même but, et, comme nous le savons, l’entreprise échoue.

    Avoir une histoire commune est une autre stratégie pour créer l’unité. Une histoire unifiée décrivant une origine commune positive peut se révéler un élément de cohésion. Cependant, il est très difficile de trouver un récit stimulant impliquant des peuples ou des cultures différentes.

    Une alternative – parfois tentée en politique et en religion – est d’éliminer toutes les différences et de promouvoir une seule manière de voir la vie, anéantissant ainsi la diversité. L’histoire a souvent montré l’échec cette alternative.

    Les églises essaient parfois de rédiger une confession de foi à laquelle un groupe de personnes doit adhérer afin de déterminer clairement qui appartient au groupe ou qui est à l’extérieur. Malheureusement, les confessions de foi ont parfois été utilisées dans ce sens.

    Lorsque l’on considère les résultats des recherches du ‘Profil anabaptiste mondial’ (GAP), nous pouvons nous poser la question : Comment faciliter l’unité entre les groupes si divers de la CMM ?

    Depuis plusieurs années, les églises membres de la CMM ont été impliquées dans un processus de recherche destiné à définir leur identité aujourd’hui en tant qu’anabaptistes. Dans ce numéro du Courrier, sont présentées des conclusions de cette enquête. Comme l’un des articles le suggère, cette diversité au sein de notre famille mondiale devient une occasion unique de plus grande unité.

    Pourtant, comment cette unité est-elle possible ?

    Ce ne sont pas nos ‘Convictions communes’, qui ont émergé ces dernières années exprimant notre expérience de la suivance de Jésus dans chaque contexte, car les églises membres de la CMM marchent dans l’unité depuis plus de 75 ans sans ce texte.

    Ce n’est pas non plus une histoire commune. Bien que les églises anabaptistes s’identifient à la Réforme radicale du XVIe siècle, la complexité des origines de notre foi est aussi étonnante que notre diversité actuelle.

    Selon les Écritures, il n’y a qu’une explication possible. L’unité de notre communauté mondiale n’est pas le résultat des efforts humains. C’est le don de Dieu dont nous pouvons profiter aujourd’hui grâce à l’œuvre du Saint-Esprit parmi nous. La vraie communion n’est pas le fruit de lois ou de formalités institutionnelles, mais de l’œuvre du Christ sur la croix, lorsque Dieu a créé un nouveau peuple composé de nombreuses races, tribus, langues et cultures.

    Aujourd’hui, il n’est possible de s’asseoir à la même table de communion et d’apprécier la beauté de notre diversité que si nous le faisons autour de l’Agneau de Dieu, le centre de notre foi et le fondement de notre unité.

    Venez célébrer avec nous le miracle de l’unité et la beauté de notre diversité !

    César García, secrétaire général de la CMM, travaille au siège social à Bogotá (Colombie).

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2016 de Courier/Correo/Courrier.

  • La International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, ou Communauté internationale des Frères Mennonites) est formée de 21 communautés d’églises dans 19 pays, avec approximativement 450 000 membres. ICOMB veut faciliter les relations entre les différents ministères, et améliorer le témoignage et le discipulat de ses communautés d’églises membres : connecter, renforcer, répandre.

    Pasteur Fujii dirige des églises FM japonaises à Fresno et Sacramento en Californie. Récemment, il s’est rendu en Inde et au Sri Lanka pour renouveler ses liens avec les leaders d’églises qu’il avait rencontrés lors d’une conférence missionnaire. Dieu l’a utilisé ainsi que son épouse pour la conversion et la guérison de plusieurs personnes. Au Sri Lanka, il a également prêché sur la confession de Foi d’ICOMB International. Le pasteur Anura, qui y a implanté au moins une douzaine d’églises, a affirmé : « Je veux me joindre au Frères Mennonites ! » Et plusieurs pasteurs ont fait comme lui. On garde le contact avec pasteur Fujii.

    —David Wiebe, directeur exécutif

  • Tulio Pedraza : persécuté de 1949 à 1964 en Colombie

    Quand les missionnaires sont arrivés en Colombie pour établir la première église mennonite du pays, Tulio Pedraza et son épouse Sofia ont été parmi les premiers à se convertir. Ils ont été baptisés en juin 1949, soit un an seulement après l’assassinat du candidat politique libéral Jorge Eliécer Gaitán; sa mort a déclenché une guerre civile qui a duré dix ans. Parce que le protestantisme était perçu comme une autre menace à l’unité fragile de la Colombie, les protestants colombiens se sont heurtés à une opposition acharnée de la part des autorités municipales, des prêtres catholiques et de leurs propres voisins.

    Tulio était un fabricant de cercueil dans la petite ville d’Anolaima. Il était également aveugle, mais cela n’a pas empêché sa petite entreprise d’être suffisamment rentable pour faire vivre sa famille. Il était le seul fabricant de cercueil dans la ville. Mais quand le prêtre catholique eut vent du baptême de Tulio, il a commencé à rendre la vie difficile à la famille Pedraza.

    D’abord, le prêtre a déclaré les cercueils « protestants » de Tulio impropres à l’enterrement des catholiques. De la chaire, il a dit aux paroissiens qu’il ne célèbrerait aucune cérémonie funéraire avec un cercueil acheté des mennonites. L’entreprise a périclité; Tulio ne pouvait vendre des cercueils qu’à des amis proches et à des personnes qui ignoraient les déclarations du prêtre. Ces rares clients devaient aussi se rendre dans les villes avoisinantes pour célébrer les funérailles car le prêtre refusait de le faire.

    Puis le prêtre a pris des mesures pour mettre un terme à ces quelques ventes. Il est allé rencontrer un menuisier dans une autre petite ville; il l’a aidé à se procurer une maison et des outils et l’a convaincu de déménager à Anolaima et de démarrer une entreprise concurrentielle de fabrication de cercueil. Après l’arrivée de ce nouveau compétiteur, Tulio n’a plus été capable de payer ses fournisseurs et il a été forcé de fermer sa petite entreprise.

    Bien qu’incertain quant à l’avenir, Tulio n’a jamais abandonné les valeurs de l’amour et du respect de la personne qu’il avait appris en imitant son Seigneur. Au lieu de garder rancune au fabricant de cercueil compétiteur, il lui tendit la main avec amitié. Quand l’entreprise de l’homme aveugle a dépéri, celui-ci a vendu ses outils à son compétiteur. Par ce geste de générosité, Tulio contribuait à l’entreprise de l’homme dont la présence mettait un terme à la sienne.

    Tulio et son épouse ont tout fait pour survivre. Ils ont essayé de démarrer une boulangerie, un élevage de poulets et de fabriquer des bougies, mais ils ont eu peu de succès. L’expertise de Tulio, c’était la fabrication de cercueil. Aucune de ces nouvelles initiatives n’a pu générer suffisamment de revenus pour faire vivre la famille. Tulio était découragé à la suite de ces échecs, mais sa foi lui a donné la force de persévérer.

    D’autres actes de persécution ont exacerbé leurs difficultés. Gerard Stucky, missionnaire mennonite dans cette région, a écrit peu après que Tulio ait perdu son entreprise de cercueil : « La persécution se poursuit. Les enfants de Tulio sont persécutés à l’école publique parce qu’ils sont protestants. La propriété et la vie de cette famille sont continuellement menacées. Les personnes qui étaient ses amis refusent de lui parler sur la rue; les magasins ne lui accordent pas le droit d’acheter; il est traité en paria pour la cause du Christ. En dépit de cela, Tulio tient ferme dans la foi, et fait confiance au Seigneur jour après jour. Il ne nourrit aucune méchanceté envers les personnes qui lui ont fait du mal. Il continue de témoigner de la lumière qu’il a trouvée en Christ. Tulio est un témoignage vivant de la puissance de l’évangile à vaincre le mal par le bien. »

    Ê plus d’une occasion, l’épouse de Tulio a été menacée pour des motifs religieux. Après une rencontre particulièrement effrayante, Tulio et son épouse ont passé la nuit dans un refuge de l’école mennonite dan la ville avoisinante de Cachipay.

    Tulio est décédé paisiblement en 1964. Le menuisier concurrent qui avait été amené dans la ville pour faire échouer l’entreprise des Pedraza a donné un cercueil pour l’enterrement de Tulio. Le menuisier a assisté aux funérailles en dépit de la cérémonie mennonite des funérailles, mettant en danger sa propre réputation dans la communauté, afin d’honorer un homme qui lui avait montré un amour inhabituel, issu d’une foi profonde.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale. Bearing Witness Stories Project (Projet récits et témoignages)(www.martyrstories.com) permet aux communautés anabaptistes dans le monde de raconter leurs histoires du discipulat coûteux de manière à inspirer une plus grande fidélité envers Jésus-Christ et à renforcer l’unité de l’église. Des histoires (comme celle de Tulio) du site Web de Bearing Witness et d’autres qui se rattachent à une période historique ont été publiées sous forme d’un livre en 2016. Extrait de Bearing Witness: Stories of Martyrdom and Costly Discipleship. © 2016 Plough Publishing House. Utilisé avec autorisation.

  • Winnipeg, Manitoba, Canada – L’Indonésie est située sur une faille – géographique et social. L’archipel, situé à la convergence de 3 plaques tectoniques, est prône aux tremblements de terre, aux tsunamis et aux éruptions volcaniques. Son peuple, éparpillé sur plus de 100 iles, parle environs 700 langues, et l’État reconnait six religions (l’islam, le christianisme – protestants et catholiques, l’hindouisme, le bouddhisme et le confucianisme).

    Dans ce contexte d’instabilité, Gereja Kristen Muria Indonesia, une conférence mennonite indonésienne, construit la paix par le biais de l’aide humanitaire et du développement communautaire.

    « La diversité est une richesse incroyable pour les Indonésiens, mais si ce n’est pas géré de la bonne façon, les conflits peut mettre en danger l’intégrité du pays, » affirme le directeur du Mennonite Diakonal Service, Paulus Hartono.

    Mennonite Diakonal Service  (MDS Service Diaconal Mennonite) concentre ses efforts humanitaires et de construction de la paix sur trois axes de mission : l’intervention d’urgence, la transformation de conflit et la préservation de l’environnement. Des projets d’autonomisation comme le développement économique communautaire soutiennent l’agriculture biologique, des bourses d’étude et des initiatives de santé.

    MDS collabore avec d’autres organisations non-gouvernementales pour les interventions lors de catastrophes (comme les tremblements de terre) à l’intérieur des frontières de l’Indonésie et aussi plus loin, comme lors de l’envoie de consultants en thérapie du traumatisme aux Philippines après le passage du typhon Haiyan.

    Le travail du MDS ne se concentre pas seulement sur les infrastructures et le paysage mais aussi sur les relations inter-religieuses et il veut aussi s’adresser au cœur des personnes.

    En accord avec l’objectif du GKMI de travailler « pour la gloire de Dieu et pour une société bienveillante et pacifique », les églises ont uni leurs forces (comme lors du FKPI, le Forum Indonésien pour l’Humanité et les Peuples) pour former MDS en 2006.

    Le MDS, encore tout neuf, était au milieu d’une session de formation en 2006 lorsque la nouvelle du tremblement de terre de Yogyarta est tombée. Les séances ont été annulées et les membres se plongèrent dans l’action. En apprenant que les secours avaient du mal à passer en raison des pillages et des émeutes, Hartono demanda au commandant du Hezbollah d’envoyer du personnel pour accompagner les vivres. (Le Hezbollah est une organisation de jeunes militants nationalistes).

    Une fois l’urgence passée, MDS invita le commandant à mobiliser ses troupes pour les efforts de reconstruction. Hébergés sous tente dans la cour de l’église, chrétiens et musulmans ont travaillé, dormi, cuit, mangé et joué de la guitare « dans une seule langue: l’humanité », affirme le directeur du MDS Paulus Hartono. « Le langage religieux a été remplacé par des actions montrant l’amour des uns envers les autres. »

    Co-écrit avec le leader musulman Agus Susanto, le livre de Hartono sur la rencontre islamo-chrétienne pour la paix en Indonésie, est appelé Laskar dan Mennonite (Paramilitaire et Mennonite).

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale par Karla Braun

    Photos fournies par Paulus Hartono

    Jeunes chrétiens et musulmans travaillent ensemble à la reconstruction.

     

    (d) Paulus Hartono, directeur de MDS en Indonésie, et le commandant du Hizbullah, Yani Rusmanto.

     

     

     

     

  • Bogota, en Colombie – « Comment l’église va-t-elle répondre aux différents besoins dont nous entendons parler et que nous voyons autour de nous ? » C’est la question que les églises mennonites européennes se sont posée, en particulier par rapport à la crise des réfugiés, lorsqu’elles ont préparé les ressources pour le culte pour le Dimanche de la Fraternité Mondiale (DFM) de la Conférence Mennonite Mondiale, prévu le 22 Janvier de 2017.

    « Mon cris a été entendu » est le thème du matériel de 2017, reformulé dans un format plus engageant. Il contient des prières pour la famille de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) et des liturgies pour le culte, des suggestions de chants, des notes pour la préparation du message, des histoires de l’accueil radical des réfugiés par les églises mennonites européennes, et des recettes.

    « Le Dimanche de la Fraternité Mondiale est l’occasion de rappeler à nos communautés que nous appartenons les uns aux autres comme des frères et sœurs dans la maison de Dieu », dit le secrétaire général de la CMM, César García. « Chaque congrégation locale appartient à une communauté mondiale de foi qui transcende la langue, la nationalité et la culture. Nous sommes ici pour nous soutenir les uns les autres, défendre ceux qui souffrent et sont persécutés et apprendre les uns des autres ».

    Le dimanche le plus proche du 21 janvier est désigné comme le DFM pour rappeler le premier baptême anabaptiste en 1525 ; cependant, les congrégations sont invitées à célébrer la famille anabaptiste mondiale à la date qui convient à leur calendrier. Cliquez ici à voir les matériels pour le culte pour le Dimanche de la Fraternité Mondiale 2017.

    La CMM favorise les relations au sein de la famille anabaptiste toute l’année au travers de son département de communication et des représentants régionaux qui sont des bénévoles à temps partiel chargés de développer et de soutenir des relations avec les membres de la CMM, les membres-associés et les églises membres-potentiels, les congrégations locales et les agences en lien avec la CMM et les partenaires.

    En Septembre 2016, Pablo Stucky a rejoint l’équipe en tant que représentant régional pour la région andine de l’Amérique latine (Colombie, Equateur, Pérou, Venezuela). Stucky vit à Bogota, en Colombie, où il sert en tant que directeur du CEAS (Coordinación para la Acción ecclésial Psicosocial), un ministère des Mennonites, des Frères Mennonites et des Frères en Christ de la Colombie. CEAS sollicite les membres des congrégations locales pour participer au ministère du soutient émotionnel, social et spirituel aux victimes du conflit armé et d’autres expressions de la violence en Colombie, et favorise les possibilités de transformation et de réconciliation entre les églises et les auteurs des violences.

    Le coordinateur, Arli Klassen, est reconnaissant pour le travail des 10 représentants régionaux, et espère obtenir une représentation pour les régions des Caraïbes et de l’Asie du Sud-Est.

    Danielle Gonzales est la nouvelle coordonnatrice de la communication Web pour la CMM, depuis Bogota, en Colombie, en tant que participante du programme du MCC, Serving And Learning Together (SALT). Née de parents binationaux, sa mère du Mexique et de son père des Etats-Unis, Gonzales a grandi entre deux cultures à Los Angeles, en Californie. Elle a étudié la théologie avec une spécialité en droits de l’homme et en questions relatives aux femmes. Sa passion pour la justice lui a donné l’occasion de travailler avec des migrants en provenance du Mexique et d’Amérique centrale à la frontière des États-Unis et du Mexique ainsi que dans sa propre ville. Grâce à SALT, elle réalise son rêve de vivre en Amérique du Sud, d’apprendre l’espagnol et d’approfondir sa compréhension des droits de l’homme dans le contexte latino-américain.

    Pablo Stucky et Danielle Gonzales

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • KyongJung Kim, représentant régional de la CMM, rend visite aux églises anabaptistes/mennonites du Japon, 1-18 juillet 2016

    Ce fut un grand privilège, entant que représentant régional de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM), de pouvoir rendre visite aux églises membres du Nord-Est de l’Asie. Alors que je prévoyais d’aller au Japon, je priais pour que cela se fasse si telle était le désir de Dieu. En peu de temps, les églises japonaises ouvrèrent leurs portes une à une. (Au Japon, il y a 73 assemblées et 2801 membres).

    Le but de ma visite était de présenter la CMM et sa relation avec les églises membres. Le thème général était « Nous avons besoin les uns des autres pour grandir ensemble dans le corps du Christ. »

    Le 3 juillet de 2016, à Minami Mennonite à Miyazaki, j’ai remarqué que la fleur nationale coréenne figurait sur la première page du programme du culte ce dimanche là. La Corée a vécu une époque douloureuse avec la colonisation japonaise (1940-1945). C’était comme si notre relation avait été transformée en amitié dans le Seigneur.

    Après le culte, la sœur du pasteur Syozo Satou m’a dit qu’elle avait été à l’assemblée de la CMM de Winnipeg (1990), et qu’ainsi elle se sentait faire partie de la famille de la CMM. Elle demanda pardon pour ce que ses ancêtres japonnais avaient fait aux Coréens durant la colonisation japonaise. J’ai apprécié son partage sincère et nous sommes passé d’un temps de culte à un temps de communion fraternelle.

    Le 9 juillet, j’ai assisté à la conférence des leaders à Hokkaido où nous avons parlé de la CMM et de sa relation avec les églises membres. Tout au long de la réunion, j’ai pu voir un grand potentiel parmi les jeunes. Certains des jeunes adultes avaient participé à l’assemblée en Pennsylvanie l’année passée ; ils étaient très intéressés par les programmes d’échanges.

    Le 10 juillet, j’ai assisté à un culte et à un moment de communion fraternelle à Bethel Mennonite, une petite église de maison dans le cente-ville de Sapporo. Au Japon, il semble que beaucoup d’églises sont trop petites pour soutenir financièrement leur pasteur. Les membres sont encouragés à participer à la vie d’église et au travail de l’assemblée autant que possible. (C’est pareil dans mon église à ChunCheon, en Corée du Sud.) Chacun a un ministère et fait ce qu’il peut en fonction de ses dons.

    Il est bon que les leaders d’église (ou les membres actifs) rendent visite à d’autres églises pour partager des histoires et se donner des idées les uns aux autres. La vie d’une assemblée locale devrait être partagée avec d’autres autant que possible pour fortifier nos églises et les encourager à grandir ensemble. Les relations d’église à église nous aideraient aussi à trouver de meilleures ressources pour nos générations futures.

    Du 11 au 13 juillet, je me suis rendu à Osaka où il y a de nombreuses églises Frères Mennonite et un séminaire. Les Frères Mennonites du Japon sont le plus grand groupe anabaptiste au Japon (63 pour cent), mais ils ne sont pas membres de la CMM. Un pasteur me demanda quelle était la situation para rapport à l’objection de conscience au service militaire dans les églises coréennes. J’ai répondu que tous dans mon église n’étaient pas d’accord avec la posture de paix de l’église. Nous avons des faiblesses tout autant que nous avons des forces. C’est pour cela que nous avons besoin les uns des autres. J’ai encouragé les églises frères mennonite à interagir avec les autres groupes anabaptistes/mennonites du Japon d’abord et de construire des liens avec d’autres ensuite.

    Du 14 au 17 juillet, j’ai rencontré des frères et des sœurs dans la région de Tokyo. Comme dans d’autres conférences, ils étaient très ouverts à tisser des liens avec d’autres églises.

    Qu’est ce qui rendrait le tissage de ces liens possible ? Nous avons parlé d’un certain nombre de choses, entre autres de YAMEN, un programme commun du Comité Central Mennonite et de la CMM. J’étais content qu’ils soient disposés à considérer cette possibilité. Recevoir et envoyer des bénévoles c’est l’occasion d’apprendre et de croître au travers du partage d’expériences de vie et la possibilité de s’impliquer dans l’œuvre du corps du Christ au sens large.

    Comme d’autres églises dans le monde, les églises japonaises font face à de nombreuses difficultés. C’est notre devoir et notre responsabilité de marcher avec Dieu, non pas tout seul, mais ensemble, avec nos frères et sœurs partout dans le monde.

    Sur le chemin du retour, je méditais sur ce que j’avais appris ; l’essentiel c’est la relation en Christ. Merci Seigneur de renouveler nos relations au travers du Christ !

    —KyongJung Kim, Représentant regional, Asie du Nord-Est, Conférence Mennonite Mondiale


  • Comme les quatre cavités du cœur, les quatre commissions de la CMM servent la communauté mondiale des églises anabaptistes dans les domaines suivants : diacres, foi et vie, paix et mission. Les commissions préparent du matériel à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils et proposent des ressources aux églises membres et facilitent le travail des réseaux ou des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun. Ci-dessous, une des commissions communique un message de leur ministère.


    Commission Mission

    Le but de la Commission Mission de la CMM est de créer et de construire un nouveau partenariat international de la mission au sein d’un corps du Christ qui s’étend sur tous les continents. Nous voulons un partenariat qui soit enraciné dans l’amour mutuel, basé sur la soumission mutuelle et qui participe au partage économique tout en refusant le paternalisme ou la dépendance malsaine.

    Et nous recherchons cela non seulement comme une démonstration de notre unité en Christ, mais aussi pour le bien de la mission de Dieu dans le monde entier.

    L’histoire est un guide

    La Bible relate les actes d’amour de Dieu envers la création et le rôle rédempteur de Dieu au travers de l’histoire. En conséquence de la rébellion et du péché humain, le monde que Dieu a voulu bon est déformé et détruit. La peur, l’orgueil, l’avarice et l’ambition égoïste ont amené à la séparation d’avec Dieu et à l’isolement entre les hommes. Les conséquences de cet isolement sont la haine, la violence, la guerre, l’oppression et l’injustice.

    Le dessin de Dieu, révélé au travers de Jésus, est de mettre un terme à la haine et à la peur, à la pauvreté et à l’injustice et de créer une nouvelle famille formée de toutes les cultures, de toutes les langues, et de toutes les ethnicités.

    Après l’ascension du Christ, l’église fut constituée par l’Esprit de Dieu pour proclamer et incarner la bonne nouvelle que, par la vie, la mort et la résurrection de Jésus, Dieu est réconcilié avec toute l’humanité et que toute la création est restaurée. La diversité, c’est la richesse que Dieu nous offre en cadeau.

    La source inépuisable de notre mission

    La promesse de Dieu de bénir toutes les nations sur la terre est la source de notre mission. L’intention de Dieu est de créer un peuple formé de chaque tribu et nation et qui reflète la gloire de Dieu par son unité. En suivant Dieu, nous rejetons le démon du racisme et de la fierté ethnocentrique.

    La mission de l’église de Jésus Christ demande que nous agissions avec justice et grâce, et que nous traitions avec respect, dignité et compassion toute personne et tout groupe à cause de la valeur qu’ils ont aux yeux de Dieu. Cela nous engage aussi à dénoncer et à résister contre chaque système et chaque acte qui exploite ceux qui sont pauvres, faibles et vulnérables.

    Nous croyons que l’unité est un don de l’Esprit, elle ne vient pas de nous. En même temps, nous voyons la préservation de notre unité visible comme une expression concrète de l’amour et donc

    comme une dimension primordiale de notre mission. Lorsque Jésus prie pour l’unité de ses disciples et leur ordonne de s’aimer les uns les autres, c’est pour le bien de la mission de Dieu (« et qu’ainsi le monde puisse connaître que c’est toi [le Père] qui m’as envoyé » [Jean 17:23]).

    Il n’y a pas de demonstration plus puissante de l’authenticité de la bonne nouvelle que lorsque les disciples de Jésus se réconcilient et sont unis dans l’amour au delà des barrières des ethnies, de la couleur de peau, du sexe, des classes sociales, des statuts économiques, des appartenances politiques ou du pays d’origine. De la même façon, il y a peu de choses qui détruisent notre crédibilité et notre témoignage autant que lorsque, nous chrétiens, nous nous isolons les uns des autres et nous tolérons ou intensifions les divisions entre nous.

    Le défi de la différence

    Un des défis que l’on rencontre dans la communauté mondiale est celui de gérer nos différences. Le canon biblique nous donne des pistes pour savoir comment garder un équilibre entre unité et diversité. Un des aspects essentiels de notre Bible est le mélange de genres littéraires et, tout à la fois, le maintient d’une unité et d’une cohérence. Elle contient des documents légaux, des généalogies, des notes historiques, des récits de voyages, etc., ainsi qu’une diversité d’auteurs, de sujets, de styles et d’époques.

    Notre Bible permet cette diversité au sein de l’unité. La compilation du canon biblique est la démonstration que, guidée par l’Esprit Saint, l’église primitive a choisit de garder les quatre évangiles, chacun avec un ton distinct et particulier.

    L’image du diapason est une autre métaphore de la diversité. Cet instrument sert à harmoniser l’orchestre (une variété d’instruments, de sons et de timbres) à une note spécifique. La présence du diapason n’efface pas les différences des instruments de musique, mais elle accorde les notes pour que ces instruments disparates puissent jouer ensemble un air magnifique.

    Entant que communautés de foi, notre devoir est de partager l’amour rédempteur de notre Dieu. Le Christ est notre diapason. Lorsque nous nous accordons sur le Christ, il est plus facile de distinguer les choses non-essentielles qui nous divisent. Ainsi, nous construisons le royaume de Dieu au milieu de la diversité.

    Atteindre notre objectif requiert un engagement inébranlable à être honnête et solidaire. Dans un esprit d’amour et de pardon, nous devons parler honnêtement les uns avec les autres des obstacles à la communauté authentique. L’amour mutuel demande aussi une solidarité des uns envers les autres. Nous devons être prêts à partager les luttes et la souffrance des uns et des autres, et désireux d’offrir notre soutient, nos prières et notre accompagnement dans les défis que nous affrontons alors que nous vivons l’évangile.

    Alors, pourquoi le travail de la Commission Mission est-il important ?

    Il est important parce que, entant que corps du Christ, l’église est la bonne nouvelle de Dieu dans un monde brisé et en souffrance. Dans son livre, The Gospel in a Pluralist Society*, Lesslie Newbigin décrit l’église comme un « signe, un instrument et un avant-gout » du royaume de Dieu. Devant un monde qui nous regarde, nous sommes appelés, au travers de notre unité, de notre amour et de notre partage, à être le reflet de la réconciliation que Dieu a accompli en Jesus Christ. Nous ne vivons plus pour nous-même, mais pour le monde que Dieu aime et cherche à bénir à travers nous (Genèse 12 :3).

    ‚ÄîStanley W. Green et Rafael Zaracho, présidente et secretaire de la Commission Mission de la CMM

    *(Eerdmans, 1989, p. 233)

     

    Rafael Zaracho

    Stanley W. Green