Catégorie : Non classifié(e)

  • La International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, ou Communauté internationale des Frères Mennonites) est formée de 21 communautés d’églises dans 19 pays, avec approximativement 450 000 membres. ICOMB veut faciliter les relations entre les différents ministères, et améliorer le témoignage et le discipulat de ses communautés d’églises membres : connecter, renforcer, répandre.

    Le rassemblement mondial des Frères mennonites passionne : Consultation sur la mission et la prière de l’ICOMB, Thaïlande 2017

    « L’important c’est l’amour. » Voilà le message de PK, responsable de la Khmu Mission, lors de la dernière soirée de Thaïlande 2017, une consultation de l’ICOMB en partenariat avec MB Mission. Ê Chonburi, en Thaïlande, 240 délégués de 36 pays se sont rassemblés du 7 au 12 mars 2017 pour parler de la mission et prier.

    Les participants étaient des responsables de mission ou des coordinateurs de plantation d’églises de 21 conférences des frères mennonites et 17 nouvelles associations de la MB Mission.

    « La mission ce n’est pas principalement notre action ou notre initiative mais c’est le peuple de Dieu qui participe au projet de Dieu pour le salut de la création, » affirme Arthur Dück (Brésil), un des orateurs.

    Johann Matthies d’Allemagne peint un tableau du monde en mouvement – 244 millions de personnes sont migrantes, réfugiées ou apatrides – représentant une opportunité sans précédent pour partager la bonne nouvelle de manière concrète à un grand nombre de personnes.

    Randy Friesen de MB Mission parle d’une mission « venant de partout, allant partout ». Les centres géographiques du christianisme étant en Afrique de l’Est et un tendance à s’étendre vers le Sud-Est, la question est : comment la mission MB et ses stratégies répondent à cette réalité.

    Chaque matin, un groupe représentant un continent different présenta une étude biblique tirée d’Éphésiens.

    « Reconnait l’appel de Dieu dans ta vie, garde le cap sur la vision et avance peu importe ce qui arrive, » encouragea Nahtanong Silachotboriboon de Thaïlande (Eph 3).

    Pasteur Mvwala Katshinga de la République Démocratique du Congo proclama l’existence d’un seul Esprit (Éphésiens 4) et souligna l’implication des femmes. « Est-ce qu’il y a un Esprit Saint pour les hommes et un autre Esprit Saint pour les femmes ? Non ! Et l’Esprit nous appelle à la mission ensemble. »

    Pasteur Ada De Mencia (Paraguay) encouragea à s’ouvrir au Saint Esprit (Éphésiens 5). Un évangéliste de Turquie appela les Frères mennonites à s’armer pour la bataille spirituelle (Éphésiens 6).

    La prière, le thème parallèle de la journée, fut un exemple de comment complémenter les enseignements par la pratique. Des salles de prière et des ateliers offrirent des occasions concrètes pour prier et pour apprendre de la prière.

    L’atmosphère d’amour et d’unité prédomina malgré les inévitables malentendus d’une rencontre multi-culturelle. « Le sentiment d’appartenance était palpable. » raconte le directeur exécutif de l’ICOMB, David Wiebe.

    Le comité d’écoute (qui comptait parmi ses membres César Garcia, le secrétaire général) synthétisa un certain nombre d’actions découlant de la consultation : prendre le temps de prier et d’intercéder, donner plus de pouvoir aux femmes, rendre visibles d’autres églises anabaptistes et se compromettre à nouveau à être une église en mission en « imitant radicalement Jésus [au travers] du pardon et de l’amour. »

    Sommet

    Le sommet annuel de responsables de conférences de l’ICOMB se déroula après la consultation les 13 et 14 mars 2017. Rudi Plett fut consacré directeur associé pour le service en Amérique latine.

    —rapport de l’ICOMB

  • Le profil anabaptiste Mondial recueille des données sur la famille de la CMM du monde entier

    Les résultats du récent Profil Anabaptiste Mondial (GAP), une vaste enquête de trois ans portant sur 24 unions d’églises membres de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM), sont une source de joie : l’Église grandit et l’Évangile se répand ! Et les églises du Sud en sont les principaux témoins. Bien que l’enquête confirme ce que beaucoup d’entre nous savions déjà – que la croissance de la CMM se produit essentiellement en Amérique latine, en Afrique et en Asie – l’ampleur sans précédent du GAP apporte de nouvelles informations et données démographiques sur l’identité et les pratiques, offrant un niveau d’analyse qui sera utile aux églises du Nord tout autant qu’à celles du Sud pendant très longtemps.

    Les unions d’églises qui ont participé au GAP bénéficient déjà des résultats de l’enquête grâce à ces nouveaux outils et à ces nouvelles idées utiles à leurs ministères. « Beaucoup de ces informations sont très précieuses pour nous », a déclaré un assistant de recherche, Reynaldo Vallecillo de Amor Viviente (Honduras). « Elles nous aident à voir nos besoins, en particulier dans le domaine de l’enseignement. »

    Tigist Gelagle de Kristos Meserete Church, assistante de recherche en Éthiopie, est d’accord : « Le contexte culturel est important, mais notre contexte comprend également nos racines anabaptistes. C’est cela que nous voulons dire à nos églises ».

    Parrainé par l’Institute for the Study of Global Anabaptism, le GAP donne aux responsables d’églises la description la plus complète des églises membres de la CMM à ce jour. 24 unions d’églises membres de la CMM des cinq continents ont été sélectionnées pour participer au profil. Dans chacune d’elles, les responsables ont nommé un assistant de recherche pour mener l’enquête. 

    En 2013, ces assistants ont rencontré les directeurs du GAP, John D. Roth (Goshen College, Indiana) et Conrad Kanagy (Elizabethtown College, Pennsylvanie) pour définir leur méthode de recherche. Ils ont élaboré une grande partie du questionnaire, organisé autour des sept Convictions Communes de la CMM, avec des questions supplémentaires sur la démographie, ainsi que sur les croyances et les pratiques spécifiques. Le questionnaire final a ensuite été traduit de l’anglais en 26 langues, puis retraduit en anglais à des fins de comparaison et de précision.

    Les assistants de recherche ont commencé leur travail en 2013, en se rendant généralement eux-mêmes dans les paroisses sélectionnées pour expliquer en quoi consiste le GAP, organiser l’enquête et mener les entretiens. Parfois les assemblées locales étaient relativement proches les unes des autres, ou pouvaient être atteintes par courriel. Mais quelquefois, comme avec la Communauté Mennonite au Congo et la Communauté des Églises des Frères Mennonites au Congo, il fallait traverser des rivières à gué et passer de longues périodes loin de chez soi.

    Ils se sont retrouvés de nouveau en 2015 pour partager leurs expériences et les premiers résultats. Pendant l’année écoulée, Conrad Kanagy (qui a une vaste expérience de réalisation d’autres profils d’églises) a fait une analyse des données composites de toutes les unions d’églises participantes. Le profil résultant est basé sur 18 299 personnes représentant 403 paroisses.

    « [Le GAP] est un travail énorme », a déclaré Conrad Kanagy. «  C’est grâce à Dieu et aux efforts fantastiques de beaucoup que ce travail a pu être réalisé en trois ans.»

    Qui sont les églises membres de la CMM ?

    Les conclusions du GAP, qui seront publiés à la fin de l’année, identifient des points communs importants de l’église mondiale, tout en soulignant des différences majeures. Dans l’ensemble, l’enquête a révélé que les différences entre les églises du Nord (Amérique du Nord et Europe) et celles du Sud (Amérique latine, Afrique et Asie) sont plus importantes que les différences liées à l’appartenance confessionnelle.

    •  L’âge moyen d’un répondant à l’enquête du GAP est de 46 ans. Il y a cependant des variations importantes entre continents ; les membres d’assemblées locales d’Amérique du Nord et d’Europe ont en moyenne près de 10 ans de plus que ceux d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique latine. En outre, 54 % des membres des pays du Sud ont entre 18 et 45 ans. Le nombre de membres dans cette tranche d’âge permet d’envisager une croissance future de l’église, puisque c’est l’âge où les gens ont des enfants. Dans les pays du Nord, seulement 34 % des membres sont en âge de procréer.
    • Ê l’échelle mondiale, un nombre égal d’hommes et de femmes ont répondu ; ce sont plus souvent des femmes en Amérique latine et en Europe, et plus souvent des hommes en Afrique et en Asie. En Afrique, cependant, ces taux sont probablement affectés par le taux d’analphabétisme plus élevé chez les femmes. Malgré les efforts déployés par les assistants de recherche pour faire participer les membres d’église qui ne savent pas lire, les femmes analphabètes étaient rarement capables de remplir le questionnaire.
    •  62 % des répondants au GAP vivent en zone rurale. Cependant, les différences par continent sont importantes aussi. Près de 90 % des répondants asiatiques et près des deux tiers des Africains vivent dans des communautés rurales, alors qu’en Europe et en Amérique latine, les membres d’église vivent le plus souvent en zones urbaines.
    •  Il existe des disparités frappantes dans le domaine de la formation entre les groupes interrogés, un facteur qui souligne la disparité sociale et économique au sein de l’église mondiale. Dans le Sud, les niveaux d’éducation sont demeurés relativement stables, entre 46 et 58 % des membres d’église finissant l’école secondaire. Dans le Nord, cette fourchette passe de 78 à 93 %.
    •  L’âge moyen de la conversion des répondants au GAP est de 19 ans. En Amérique du Nord, la conversion peut avoir lieu à partir de 14 ans, alors qu’en Amérique latine, l’âge le plus élevé est 23 ans. Les différences d’âge reflètent probablement l’évangélisation : les nouvelles églises ont tendance à être plus actives pour attirer des membres adultes, ce qui augmente l’âge moyen. Les paroisses plus anciennes comptent plus souvent sur les conversions des enfants et des jeunes élevés dans l’église, faisant ainsi baisser l’âge moyen. [Voir ‘L’âge moyen de la conversion’]
    •  La plupart des répondants sont des chrétiens relativement nouveaux, l’Amérique latine se trouvant à l’épicentre de cette croissance. 65 % des répondants d’Amérique latine se sont convertis depuis 1991. En Afrique, 54 % des membres sont devenus chrétiens les 25 dernières années. Cependant, en Amérique du Nord, seulement 22 % des répondants se sont convertis depuis 1991. Ces constatations permettent d’expliquer la croissance remarquable des unions d’églises du Sud au cours des 25 dernières années, en particulier en Amérique latine et en Afrique. [Voir ‘Année moyenne de conversion par continent’]

    Quelles sont leurs croyances et leurs pratiques ?

    Certaines croyances et pratiques (la plupart des convictions chrétiennes anabaptistes fondamentales) sont communes à tous les répondants du GAP. Par exemple, 94 % d’entre eux affirment qu’il est très important d’être né de nouveau, et 91 % que Jésus est le seul chemin vers Dieu. De même, la grande majorité des répondants considèrent la Bible comme la Parole de Dieu.

    La méfiance en ce qui concerne le service militaire est notable. Pour 76 % des répondants, si le service militaire était obligatoire, ils refuseraient de le faire ou choisiraient un service militaire non-combattant. Dans le Nord et le Sud, un pourcentage presque identique – 61,9 % et 62 % respectivement – choisiraient l’objection de conscience.

    Mais l’enquête révèle aussi des différences majeures. Dans l’ensemble, les différences sont surtout marquées entre le Nord et le Sud, mais des différences d’ordre confessionnel et continental existent également. Par exemple, ceux qui connaissent la CMM (qui met en relation ces unions d’églises) se répartissent le long de deux lignes régionales et dénominationelles. 55 % des habitants du Sud connaissent la CMM, alors que le pourcentage est de 75 % dans le Nord ; par affiliation dénominationnelle, elle est connue de 66 % des Frères en Christ, 76 % des Frères mennonites et 46 % des mennonites.

    Si on y regarde de plus près, on trouve des nuances dans certaines des croyances et des pratiques communes. Par exemple, bien que la majorité des répondants affirment que la Bible est la Parole de Dieu, 55 % des répondants d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine ajoutent que la Bible doit être interprétée littéralement. Seulement 20 % des répondants nord-américains ou européens partagent ce point de vue (74 % des personnes interrogées dans le Nord ont favorisé ‘l’interprétation contextuelle de la Bible’). En outre, certaines régions attachent plus d’importance à certaines parties de l’Écriture. Les Européens et les Nord-Américains considèrent que le Nouveau Testament est plus pertinent pour eux, contre 28 % des Asiatiques, des Africains et des Latino-Américains. Les répondants du Sud considèrent que l’Ancien et le Nouveau Testaments sont aussi pertinents l’un que l’autre.

    Les dons charismatiques sont également plus fréquents dans le Sud parmi les personnes interrogées ; 84 % des répondants d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine prophétisent, parlent en langues, sont guéris miraculeusement ou libérés d’oppression démoniaque, pour seulement 31 % des répondants d’Europe et d’Amérique du Nord.

    Cependant, le Nord et le Sud ne doivent pas être considérés comme des ensembles homogènes, car il y a aussi des différences régionales importantes. Les Africains et les Asiatiques, par exemple, font plus souvent l’expérience de la libération d’oppression démoniaque, tandis que 56 % des Latino-Américains sont miraculeusement guéris d’une blessure ou d’une maladie.

    L’évangélisation personnelle, une caractéristique prédominante des premiers anabaptistes, varie de fa√ßon similaire. Alors que 51 % des répondants africains parlent de leur foi au moins une fois par semaine à des gens qui ne font pas partie de leur cercle familial ou de la paroisse, seulement 13 % des Européens font de même. 33 % des Asiatiques et 26 % des Latino-Américains invitent des amis non-chrétiens dans leur assemblée locale toutes les semaines, alors que seulement 9 % des Nord-Américains le font.

    Le GAP tend à montrer que l’évangélisation personnelle est une pratique régulière dans le Sud, mais un exercice relativement rare dans le Nord.

    Que nous apprennent ces données ?

    Comment expliquer ces différences ? Nous lisons tous la même Bible, mais nous l’interprétons différemment et nous n’accordons pas le même degré de pertinence à toutes ses parties. Nous croyons tous en la présence du Saint-Esprit parmi nous, mais l’expérience des manifestations de ce même Esprit varie beaucoup. Nous avons tous adhéré à la tradition de l’Église de paix, mais certains tolèrent le service militaire ou le r√¥le de la police alors que d’autres y résistent. Nous avons tous re√ßu la bonne nouvelle, mais certains font plus d’évangélisation que d’autres.

    Certains assistants de recherche ont fourni des explications particulières aux différences des résultats du GAP. Dans les pays qui ont connu la guerre civile, comme par exemple le Nicaragua, la Convenci√≥n de Iglesias Evangélicas Menonitas de Nicaragua a adopté une position ferme (qui est toujours la sienne) contre le service militaire. « Nous sommes conscient que nous tuerions des frères », déclare Marcos Orozco. « Il est évident que nous ne pouvons pas le faire.» Les assistants africains et asiatiques témoignent de la réalité du culte des ancêtres dans leurs contextes comme étant influencé par leur intérêt pour des passages de l’Ancien Testament décrivant des pratiques similaires.

    Pourtant, la dynamique particulière du contexte de chaque union d’églises n’explique pas complètement pourquoi de si nombreuses différences significatives révélées par les données du GAP sont divisées par une ligne Nord – Sud.

    Dans notre monde, les implications socio-économiques et politiques destructrices de cette fracture sont graves, et elles se reflètent parfois dans l’Église. En ce sens, les données de l’enquête du GAP nous appellent à la repentance. Mais elles sont également une invitation à l’émerveillement et à la louange pour les différentes fa√ßons dont l’évangile est inculturé dans chaque contexte. Et en fait, c’est une occasion unique de plus grande unité au sein de la Conférence Mennonite Mondiale.

    Les assistants de recherches ont exprimé à plusieurs reprises leur appréciation pour le sentiment d’unité acquis grâce à leur participation au GAP. Regina Mondez, des Integrated Mennonite Churches of the Philippines, dit « Malgré nos différentes langues et cultures, les chiffres communiquent [une unité] transcendant les cultures que les mots sont impuissants à communiquer ».

    Marcos Orozco est d’accord et résume les six points de la déclaration du GAP en une phrase succincte : « Nous devons apprendre des expériences des frères et s≈ìurs de la famille de l’église mondiale, en reconnaissant que nous avons tous des points forts et des points faibles qu’il nous faut renforcer ou améliorer ».

    ‚ÄîElizabeth Miller est responsable du projet et de la communication à l’Institute for the Study of Global Anabaptism. Elle vit à Goshen (États-Unis), et est membre d’une assemblée faisant partie de Mennonite Church USA.

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro octobre 2016 de Courier/Correo/Courrier 


    Unions d’églises ayant participé au GAP

    • Argentine (Iglesia Evangélica Menonita Argentina)
    • Brésil (Alian√ßa Evangélica Menonita)
    • Canada (Brethren in Christ General Conference)
    • Canada (Evangelical Mennonite Conference)
    • Colombie (Iglesias Hermanos Menonitas de Colombia)
    • Congo (Communauté Mennonite au Congo)
    • Congo (Communauté des Églises de Frères Mennonites au Congo)
    • Éthiopie (Meserete Kristos Church)
    • Allemagne (Arbeitsgemeinschaft Mennonitischer Br√ºdergemeinden)
    • Allemagne (Arbeitsgemeinschaft Mennonitischer Gemeinden in Deutschland)
    • Guatemala (Iglesia Evangélica Menonita de Guatemala)
    • Honduras (Organizaci√≥n Cristiana Amor Viviente)
    • Inde (Bihar Mennonite Mandli)
    • Inde (Conference of the MB Churches in India)
    • Indonésie (Gereja Injili di Tanah Jawa)
    • Malawi (BiC Mpingo Wa Abale Mwa Kristu)
    • Nicaragua (Convenci√≥n de Iglesias Evangélicas Menonitas)
    • Paraguay (Convenci√≥n Evangélica Hermanos Menonitas Enlhet)
    • Paraguay (Vereinigung der Mennoniten Br√ºder Gemeinden Paraguays)
    • Philippines (The Integrated Mennonite Church of the Philippines)
    • Afrique du Sud (Grace Community Church)
    • États-Unis (Brethren in Christ General Board)
    • États-Unis (U.S. Conference of Mennonite Brethren Churches)
    • Zimbabwe (BiC Ibandla Labazalwane kuKristu eZimbabwe)

    Le GAP a été traduit en 25 langues :

    •  afrikaans (Afrique du Sud)
    •  amharique (Éthiopie)
    •  bahasa d’Indonésie
    •  chichewa (Malawi)
    •  shona (Zimbabwe)
    •  dorze (Éthiopie)
    •  anglais
    •  enlhet (Paraguay)
    •  fran√ßais
    •  allemand
    •  hindi (Inde)
    •  javanais (Indonésie)
    •  kikongo (RD Congo)
    •  lingala (RD Congo)
    •  oromo (Éthiopie)
    •  portugais (Brésil)
    •  russe
    •  sindebele (Zimbabwe)
    •  espanol
    •  swahili (RD Congo)
    •  tagalog (Philippines)
    •  telugu (Inde)
    •  tshiluba (RD Congo)
    •  tumbuka (Malawi)
    •  xhosa (Afrique du Sud)
    •  yao (Malawi)

    Objectifs du GAP :

    • Développer une compréhension plus profonde de l’anabaptisme mondial.
    • Fournir des informations pour guider la mission et définir les priorités.
    • Renforcer les relations entre les églises de la CMM.
    • Guider l’élaboration des priorités de la CMM.
    • Établir une base de référence qui permettra de mesurer les changements futurs.
    • Former les responsables à mener de futurs profils d’église.

    Année moyenne de conversion par continent :

    • Amérique du Nord – 1975
    • Europe – 1982
    • Asie – 1984
    • Afrique – 1991
    • Amérique latine – 1995

    Âge moyen de la conversion par continent

    • Amérique du Nord – 13,6
    • Europe – 17,3
    • Asie – 16,3
    • Afrique – 20,7
    • Amérique latine – 23,2
  • Comment, dans notre communion mondiale, les ‘Convictions communion’ de la CMM s’expriment-elles localement dans leur magnifique variété ?

    L’édition d’octobre 2016 de Courier/Correo/Courrier explore les raisons pour lesquelles les communautés anabaptistes du monde entier se réunissent pour former la CMM. Dans les articles qui suivent, les auteurs réfléchissent à la question : Comment l’amour du Christ nous motive t-il et nous guide t-il pour aller vers les étrangers dans notre contexte local ?

    Une approche holistique à Semarang : sollicitude pour la personne tout entière

    En Indonésie, le plus grand pays à majorité musulmane au monde, l’église mennonite répond aux besoins de la communauté audelà des religions et des classes sociales par une sollicitude pour toute la personne ; elle est soutenue par les institutions gouvernementales locales et les institutions religieuses. L’église témoigne de l’amour et de la grâce de Dieu en accueillant ses frères et sœurs musulmans et tous les membres d’autres religions. « Ce ne sont pas des ennemis ; ce sont ceux qui ont besoin de l’amour et de l’aide de Dieu, tout comme nous », dit Victor Purnomo. Il est pasteur de Jemaat Kristen Indonesia Injil Kerajaan (Évangile de l’Église du Royaume, communauté [mennonite] chrétienne indonésienne). « Sans les murs de la haine ou de la colère, l’église est en mesure de travailler de manière créative pour répondre aux besoins de la ville et, finalement, toucher le cœur de ses habitants. » Les Églises comme JKI Injil Kerajaan basent leur ministère sur de bonnes relations avec les citoyens locaux. JKI Injil Kerajaan s’adresse aux catégories sociales qui ont le plus de besoins. Elle a découvert que cette population répond rapidement, ouvertement et avec reconnaissance.

    Une approche holistique

    L’approche holistique de l’église consiste à proposer des bourses d’études pour les enfants par le biais de Sekolah Terang Bangsa (École Lumière des Nations) et à organiser une école primaire et secondaire. Ce ministère a ouvert le cœur de nombreux parents : « Si vous pouvez aimer les enfants, les parents seront très fiers parce que leurs enfants sont bien traités et valorisés », dit le pasteur Victor. La paroisse est aussi en contact avec ses voisins par le biais de ministères sociaux comme le secours aux sinistrés. « Elle doit surtout être sensible aux besoins de sa ville, et nous y répondons », dit Victor. « Quand il y a un incendie, nous sommes les premiers à apporter de la nourriture. Cela les touche vraiment. Lorsque quelqu’un n’a plus rien, nous sommes là. »

    Ces actions renforcent aussi les relations avec le gouvernement. Les fonctionnaires nous ont demandé notre aide, tout particulièrement à cause de nos installations. Lors de récentes inondations, les paroisses ont envoyé des volontaires sur des radeaux chargés de vivres et de denrées. Des membres d’autres religions [que chrétiennes] disent : « L’église est étonnante. Nos propres membres ne se soucient pas autant de nous ; l’église est la première à nous aider !»

    Prières de guérison

    Nous exerçons d’autres ministères sociaux sur les marchés de plein air où le riz, les légumes, l’huile, les vêtements et d’autres denrées sont vendus en dessous du prix courant. Des chrétiens partagent l’Évangile sur place et prient pour la guérison. Ce n’est pas une croisade, il s’agit plutôt de mettre l’accent sur le partage des valeurs bibliques. Les chrétiens chantent des chants séculaires ayant des valeurs positives ou célébrant la fierté nationale, ainsi que des chants chrétiens qui ne nomment pas explicitement le Christ. Il y a un temps de prière pour les malades, et enfin les gens découvrent que c’est le Seigneur Jésus qui les guérit.

    Dans les moments d’épreuve, ils ne se demandent pas qui accomplit la guérison pourvu qu’ils soient guéris. Des milliers de personnes ont donné leur vie au Christ sur le marché. L’église soutient ouvertement les ministères sociaux comme la distribution de nourriture les soirs de Ramadan (mois de jeûne musulman). La paroisse satellite de Permata Hijau (quartier de Green Diamond de Semarang) nourrit plus d’un millier de personnes chaque soir pendant quatre semaines par an ; elle a ouvert ses portes à des réunions, des jeux avec des prix et des histoires tirées de la Parole de Dieu. Les malades sont guéris, et les miracles amènent les gens à Christ. Constatant les fruits de ce ministère, des donateurs le soutiennent par des fonds et des provisions venant de leurs propres entreprises.

    Une réputation de respect

    Ê Pondok Pesantren (internats islamiques), des bénévoles de l’église viennent la tête couverte pour montrer qu’ils respectent leur prochain. Ils discutent de valeurs comme la vocation, l’amour et le pardon. Ê leur tour, les internats islamiques ont demandé à assister aux fêtes de Noël de l’assemblée locale. Après avoir prié selon leur propre tradition spirituelle, ces musulmans s’assoient pour écouter les programmes de Noël. Les étudiants ont remarqué que leurs amis chrétiens étaient tolérants et ne les poussaient pas à devenir chrétiens ; ils peuvent apprendre d’eux des valeurs positives.

    Cela a piqué leur intérêt. Quand les écoles fêtent des événements dans l’église, nous parlons librement de Jésus. Même les policiers soutiennent ouvertement l’église. Lorsque des extrémistes religieux ont menacé la paroisse de Semarang, ils ont été les premiers à informer ses responsables et à envoyer de l’aide. Lorsque des églises comme JKI Injil Kerajaan ont été accusées de ‘christianisation’ (prosélytisme), elles ont répondu qu’elles aidaient les plus pauvres. Une communication pacifique a été maintenue. D’autres ont ajouté que les chrétiens ne s’imposaient pas.

    La police les a défendus. Des réseaux et des relations solides entre les assemblées locales et les autres institutions sont essentielles. L’église doit faire plus qu’organiser des cultes au sein de la communauté chrétienne. Elle a un potentiel pour exercer un ministère de service holistique et construire des ponts afin que les habitants de la ville puissent connaître le Christ. L’appel missionnaire de Jésus (Mt 28:18-20) est de partager l’évangile avec le monde dans l’amour pour Dieu et pour le prochain (Mt 22:35-40). Il ne s’agit pas de discuter pour savoir quel est le plus grand commandement, mais d’associer ces deux commandements.

    — Lydia C. Adi est représentante des relations internationales pour la Jemaat Kristen Indonesia Synod. Elle a une maîtrise en études interculturelles (Séminaire théologique de Fuller, ÉtatsUnis) et d’Anglais Langue Étrangère (Université de Biola, États-Unis). Avec son mari Anton K. Sidharta, pasteur à JKI Maranatha à Ungaran, ils ont fondé le Unlimited Fire JKI Youth Network et entretiennent des relations entre confessions chrétiennes de divers pays. Anton et Lydia vivent à Ungaran (Indonésie) avec leur fils, Caleb.

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro octobre 2016 de Courier/Correo/Courrier

  • Kinshasa, RD Congo – « Notre Dieu a contredit les manœuvres humaines. Gloire à Dieu » affirme Pascal Kulungu, enseignant du Centre pour la Construction de la Paix, Leadership et Bonne Gouvernance (CPLB), et membre de la Communauté des Églises des Frères Mennonites au Congo (CEFMC).

    Fin 2016, les responsables d’églises mennonites de la RDC ont demandé à la Conférence Mennonite Mondiale que l’on prie pour les élections présidentielles qui ont été reportées, exacerbant les tensions entre les citoyens et le gouvernement. Il y a eu des incidents violents avant la date prévue des élections mais les dégâts furent moindres que ce à quoi on s’attendait.

    Les participants du cours sur les valeurs mennonites et la non-violence en RDC.

    « Nous sommes en sécurité… parce que Dieu a parlé au travers de vos prières », explique Kulungu. « Ici, à Kinshasa, nous autres Congolais, pouvons voir et sentir le résultat de vos prières ».

    Les mennonites congolais ont non seulement prié, ils ont aussi travaillé. Le centre pour la construction de la paix (CPLB) organise des cours sur le comportement non-violent avec une perspective mennonite.

    Malgré un barrage de police le 19 novembre 2016, vingt-cinq personnes assistèrent au cours pour femme de pasteur. « Je suis contente de pouvoir apprendre ce que sont les valeurs et l’identité anabaptiste mennonite » raconte l’une des participantes.

    Grâce à ce cours sur le comportement non-violent, « je pourrai aider beaucoup d’autres femmes alors que nous avions de nombreux malentendus mes collègues et moi ». Une autre femme nous raconte que malgré les 25 années durant lesquelles son mari pasteur lui a enseigné ces valeurs et cette identité mennonite, le cours fut « une découverte ». Elle espère que cette formation sur le comportement non-violent puisse se diffuser dans beaucoup d’endroits.

    En décembre, il y a eu une formation pour les jeunes à Maluku, une zone où la violence entre jeunes et très élevée. En janvier 2017, les pasteurs du CEFMC participèrent à une formation sur le leadership de service à Kinshasa, et Kulungu fut invité à une session d’une semaine de la commission électorale indépendante pour former les responsables d’églises pour les élection à venir.

    La date des élections est toujours incertaine. « Merci de nous porter dans vos cœurs » dit Kulungu, « S’il vous plait continuez de prier pour nous. »

    Qui est Pascal Tshisola Kulungu, formateur de la paix ?

    Né en République Démocratique du Congo, aîné d’une famille de trois garçons, Pascal a grandi dans la culture des Frères mennonites, dans sa famille ainsi qu’à l’école élémentaire et secondaire.

    En 1994, Pascal qui est déjà un enseignant reconnu, directeur et administrateur d’un hôpital, est envoyé à la Fresno Pacific University pour y poursuivre ses études. Il avait déjà obtenu plusieurs diplômes en enseignement au Congo, et à présent il allait étudier une seconde licence en administration. Il obtint sa licence en 1997 puis, en 1998, un master en leadership organisationnel, spécialisé en construction de la paix et en étude de conflits. Lorsqu’il retourne au Congo, il prend le poste de directeur du département de santé de l’église des Frères mennonites du Congo (1998-2001), puis le rôle de directeur financier et de professeur à l’Université Chrétienne de Kinshasa (2001- 2009), une école d’études supérieures dans la capitale, co-financée par les mennonites congolais et les églises baptistes.

    Pascal décida de faire fructifier les apprentissages reçus à Fresno Pacific et, en 2005, il créé le Centre pour la Construction de la Paix, Leadership et Bonne Gouvernance à Kinshasa, combinant les deux spécialités de ses études en leadership et en construction de paix en lien avec le besoin crucial de bonne gouvernance au Congo. Pascal a formé des centaines d’étudiants, de pasteurs et de responsables d’églises, et de membres de la société civil au Congo et ailleurs. Dans le cadre de la préparation des premières élections libres au Congo depuis l’indépendance, il a siégé au comité du « projet urgent de paix » du Comité Central Mennonite en 2006 qui a formé plus de 200 000 Congolais sur les dynamiques des élections et de la démocratie. Pascal est toujours directeur et enseignant du Centre pour la Construction de la Paix à Kinshasa.

    Récemment, il a pour objectif d’unifier les communautés mennonites congolaises en enseignant les valeurs mennonites et la culture non-violente.

    Pascal et sa femme Thérèse Saki Kulungu ont quatre garçons et deux filles.

    —Communication de la CMM avec des documents de Pascal Tshisola Kulungu

  • Bogota, Colombie – De la musique de différentes cultures, la lecture des Écritures sur un thème commun, des repas de nourriture et des offrandes spéciales caractérisent le Dimanche de la Fraternité Mondiale, une fête de la famille anabaptiste des Églises Mennonites et Frères en Christ, célébrée le 22 janvier 2017.

    En 2017, le thème ‘Mon cri est entendu’ traitait de la fidélité de Dieu au milieu des difficultés provoquées par la crise des personnes déplacées dans le monde et des problèmes personnels (Ps 40/1–10, Gn 11/1–9, Ac 2/1–18). Il est possible de télécharger ces ressources – préparées pour le culte – sur www.mwc-cmm.org/dimanchefraternitemondiale ; elles peuvent aussi être utilisées n’importe quel dimanche de l’année pour aider les églises à célébrer la communion anabaptiste mondiale.

    « Nous nous souvenons qu’il y a 500 ans, des femmes et des hommes courageux, motivés par les enseignements de Jésus, ont décidé de le suivre, même au prix de leur vie », dit Oscar Suarez, membre de l’Iglesia Menonita de Ibagué (Colombie).

    Les églises mennonites de Groningen et de Drenthe (Pays-Bas), ont célébré le Dimanche de la Fraternité Mondiale à Doopsgezind Gemeente Haren.       Photo par Jacob H Kikkert.

    « Cela nous rappelle que rompre le pain signifie servir et répondre aux besoins des autres. Cela ne signifie pas qu’il n’y ait pas de problèmes, mais que nous savons que nous sommes assurés de la victoire avec, et par, Dieu », dit Manjula Roul de L’église Bethel BIC, Cuttack, Odisha (Inde).

    La pasteure Ofelia García de Pedroza, de Chihuahua (Mexique) déclare que le but du Dimanche de la Fraternité Mondiale est « d’encourager et d’exhorter les frères à prendre des décisions qui créent une brèche dans les murs que d’autres voudraient bâtir ».

    Pour la petite assemblée locale de Francfort (Allemagne), la célébration met en avant la joie de faire partie de la communauté anabaptiste mondiale. « Nous avons porté dans la prière les préoccupations de notre famille mondiale spirituelle, ceux qui sont persécutés et ceux qui sont découragés par les événements politiques », dit Andrea Lange de Arbeitsgemeinschaft Mennonitischer Gemeinden.

    « C’était une bonne chose de parler de la réalité des réfugiés », dit le pasteur Siaka Traoré de l’église mennonite de Bobo-Dioulasso (Burkina Faso), qui accueille ceux qui fuient le Mali. La célébration de ce dimanche 29 janvier 2017 a aussi vu l’inauguration d’un nouveau bâtiment. « Notre joie a été d’autant plus grande que notre nouvelle église a accueilli sept nouvelles personnes qui sont devenues membres de notre communauté.

    Le Dimanche de la Fraternité Mondiale est « un événement important, car il rappelle que l’enseignement de Jésus constitue l’autorité finale sur le mode de vie des chrétiens », dit Marvin Dyck, pasteur de Crossroads Mennonite Brethren Church à Winnipeg, (Canada). « L’important n’est pas ce que le gouvernement ou la culture nous dit de faire, mais de suivre l’enseignement et l’exemple de Jésus ».

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

    Cliquez ici pour voir la galerie de photos de le Dimanche de la Fraternité Mondiale 2017 : Chansons, sermons et assiettes

  • Nous sommes reconnaissants pour le flux constant des contributions à la CMM, qu’elles viennent de nos églises membres, des paroisses ou des personnes. Au cours de la première partie de l’année, nous avons reçu un soutien important pour nos activités de base ; cependant, nous comptons toujours sur les contributions de fin d’année pour respecter nos engagements financiers. Il est difficile pour nous d’anticiper combien nous recevrons, quand tant de dons sont faits en décembre.

    En outre, la CMM a désigné des fonds utilisés pour mener à bien des ministères spécifiques. Nous vous encourageons à les soutenir en même temps que les principaux ministères de la CMM.

    Pensez maintenant à la manière dont vous pourriez continuer à soutenir le ministère et la présence de la CMM, surtout entre les rassemblements mondiaux.

    Voir www.mwc-cmm.org/donner

    —Len Rempel, responsable des opérations

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro octobre 2017 de Courier/Correo/Courrier.

  • Comment, dans notre communion mondiale, les ‘Convictions communion’ de la CMM s’expriment-elles localement dans leur magnifique variété ?

    L’édition d’octobre 2016 de Courier/Correo/Courrier explore les raisons pour lesquelles les communautés anabaptistes du monde entier se réunissent pour former la CMM. Dans les articles qui suivent, les auteurs réfléchissent à la question : Comment l’amour du Christ nous motive t-il et nous guide t-il pour aller vers les étrangers dans notre contexte local ?

    Notre mission et nos Convictions communes

    Notre mission en tant que chrétiens anabaptistes-mennonites est étroitement liée à notre identité. Aussi, ‘Lo que Juntos Creemos’ * présente l’essentiel pour parler avec les communautés religieuses de notre identité et de la mission que le Seigneur nous a confiée.

    Les injustices sociales, économiques et culturelles ont augmenté au Mexique. La violence fait chaque jour de nouvelles victimes. Témoigner de Jésus dans ce contexte exige de bien savoir qui nous sommes, par qui nous avons été appelés, et pour quel objectif. Il me semble que  ‘Lo que Juntos Creemos’,  répond clairement à ces questions, en particulier le point 7: Nous sommes une communauté mondiale de foi et de vie : nous dépassons les frontières de nationalité, de race, de classe, de sexe et de langue. Nous cherchons à vivre dans le monde sans nous conformer aux puissances du mal, à témoigner de la grâce de Dieu en servant les autres, à prendre soin de la création et à inviter tout être humain à connaître Jésus comme Sauveur et Seigneur.

    Dans mon église au Mexique (Conferencia de Iglesias Evangélicas Anabautistas Menonitas de México, CIEAMM), nous croyons que chaque assemblée locale et chaque communauté spirituelle est la graine et le fruit du Royaume de Jésus-Christ. Par conséquent, nous cherchons à comprendre et à vivre l’Évangile de la paix, de la justice et de la réconciliation proclamé par Jésus d’une manière (complète) intégrale. Ainsi, quand il est allé de villes en villages proclamant la Bonne Nouvelle du Royaume, il a guéri toutes les maladies (Mt 9:35).

    Nous aussi, nous devons être des agents de guérison holistique dans tous les domaines de la vie communautaire et sociale. Notre mission doit s’incarner dans le monde, tout comme celle de Jésus ; il nous rappelle chaque jour que, comme le Père l’a envoyé, il nous envoie (Jn 20:21).

    La CIEAMM est consciente que chaque paroisse est soutenue par le Saint-Esprit, une vérité bien affirmée dans ‘Lo que Juntos Creemos’. Le Saint-Esprit est l’esprit du Christ qui nous appelle et nous donne la force d’exercer un ministère de compassion. Jésus a ressenti la douleur, la souffrance et a vécu dans les mêmes conditions que ses contemporains, et il a été ému de compassion. La compassion, ce n’est pas ressentir une souffrance momentanée ; c’est s’identifier aux personnes en détresse, être poussé à agir pour soulager les souffrances des êtres humains.

    Jésus était compatissant et sa profonde identification avec ceux qui souffrent l’a poussé à agir (Mt 9:36, 14:14, Mc 6:34, Mt 15:32–37, Lc 7:12–15). Si nous disons que nous suivons Jésus, nous devons aussi faire preuve de compassion.

    Nous avons fait la promotion du livret imprimé et de sa version numérique. Les paroisses affiliées à la CIEAMM ont étudié ce livret de différentes manières. Parfois, chaque chapitre a fait l’objet une leçon d’école du dimanche ; d’autres fois, les sept Convictions ont été présentées individuellement lors de prédications. Nous avons également encouragé les groupes d’étude. Notre objectif est de donner un exemplaire du livret à tout nouveau membre de l’église comme guide d’étude.

    Il y a peu de matériel en espagnol (imprimé ou numérique) sur l’identité anabaptiste et la mission. C’est pourquoi la CIEAMM considère ce livret comme un bon résumé des différentes convictions de la famille mondiale dont nous faisons partie, en particulier parce que la plupart de nos membres ont un niveau de scolarité faible ou moyen, et lisent peu.

    C’est une bénédiction, pour les membres de la CIEAMM de savoir qu’ils font partie d’une communauté mondiale, dont l’identité est centrée sur le Christ, et qui est composée de ‘saints de toutes tribus, langues, peuples et nations’ (Ap 5:9). Ce principe est fondamental pour construire des communautés de réconciliation et chercher à mettre en pratique l’Évangile de paix enseigné par Jésus-Christ.

    La vision des communautés religieuses qui composent la CIEAMM est « d’être une famille spirituelle qui reconnaît l’autorité de la Parole de Dieu, qui forme des disciples en suivant l’exemple de Jésus, guidés par le Saint-Esprit pour s’ancrer dans notre réalité ».

    Notre mission est de « servir et de refléter l’évangile de la paix suivant l’exemple de Jésus ». ‘Lo que Juntos Creemos’, est la base biblique et théologique sur laquelle nous avons développé la vision et la mission de la CIEAMM. Pour nous, anabaptistes, ce document est un outil de réflexion et d’action dans le contexte social, économique et religieux du Mexique.

    —Carlos Martínez García est journaliste et pasteur au Mexique. Il est le modérateur de la Conferencia de Iglesias Evangélicas Anabautistas Menonitas de México (CIEAMM).


    Vous aimez ce que vous lisez ? Saviez-vous que vous pouvez aider la CMM à écrire et diffuser ces histoires venant d’anabaptistes partout dans le monde ? Cliquez ici pour faire un don.

  • Comment, dans notre communion mondiale, les ‘Convictions communion’ de la CMM s’expriment-elles localement dans leur magnifique variété ?

    L’édition d’octobre 2016 de Courier/Correo/Courrier explore les raisons pour lesquelles les communautés anabaptistes du monde entier se réunissent pour former la CMM. Dans les articles qui suivent, les auteurs réfléchissent à la question : Comment l’amour du Christ nous motive t-il et nous guide t-il pour aller vers les étrangers dans notre contexte local ?
     

    Chants de la Trinité et du shalom

     
    Nous, Église Frères en Christ du Zimbabwe, partageons les convictions et les pratiques de la famille anabaptiste mondiale. Nos cantiques reflètent nos convictions, nos pensées et notre théologie. Pendant la plupart des cultes, dans les paroisses rurales et urbaines, on chante le n° 75 de notre recueil de chants en Zulu Amagama okuhlabelela: “Sinomhlobo onguJesu unothando” (Jésus est un merveilleux ami).
     
    Pendant les mois de mai et juin 2016, une enquête rapide a montré que, non seulement c’est le cantique choisi lors des réunions du conseil de district, mais que la plupart des paroissiens mentionnent qu’il revient très souvent pendant les cultes de cette période. Il est même chanté lors des veillées funèbres. Il exprime notre foi en Jésus. Ce cantique décrit le lien direct de Jésus avec Dieu : Jésus ne ressemble pas à nos autres amis ; il n’entretient pas de ressentiment ; il nous aide réellement. Il revient choisir son propre peuple. Jésus ne déçoit jamais. Il revient appeler son peuple par amour. Ceux qui le cherchent sont appelés à venir à Jésus car il les éloignera de leurs péchés.
     
    La dernière strophe appelle les croyants à marcher dans l’amour de Jésus comptant sur sa promesse d’être vainqueurs. Le cantique n° 4 du recueil Zulu est souvent utilisé par les Frères en Christ. Voici un autre chant qui décrit nos convictions concernant Dieu.
     

    Nous croyons au shalom

     
    Le shalom est une des convictions qui nous identifient à la famille anabaptiste du monde entier. Cette conviction s’exprime de diverses manières. D’abord, c’est l’absence de guerre et de
    conflits au niveau communautaire et national. Le Zimbabwe a connu de telles périodes. Feu l’évêque Steven Ndlovu était à la tête de notre église pendant les troubles au Matabeleland dans les années 1980.
     
    Il a mobilisé les responsables nationaux des dénominations [chrétiennes] pour rencontrer Joshua Nkomo et Robert Mugabe, ce qui a débouché sur la cessation du conflit
    sanglant entre les dissidents soutenant Nkomo et la Cinquième Brigade des forces de défense du Zimbabwe. (Ce récit est rapporté dans The Gender of Piety de Wendy Urban-Mead.) Les responsables de l’église n’ont pas pris parti dans le conflit, mais se sont exprimés en faveur du shalom du Seigneur.
     
    Mme Madlela a vécu le shalom à un niveau personnel. Elle a échappé miraculeusement à un incendie dans sa maison.Quand elle a vu l’incendiaire entre les mains
    de la police, elle a dit : « Mon fils, pourquoi essaies-tu de me tuer quand je ne t’ai pas fait de tort ? Je ne t’en tiens pas rancune. 
     
    Je prie simplement que le Seigneur touche ton cœur et que tu connaisses sa puissance salvatrice. » Les hymnes de l’Église Frères en Christ affirment que nous croyons en un Dieu trinitaire. Nous les chantons avec ferveur. Lorsque nous chantons, nous affirmons ce que nous croyons ensemble en tant qu’anabaptistes pour suivre Jésus et vivre le shalom.
     
    Bekithemba Dube est conférencier à l’institut Biblique de Ekuphileni à la mission de Mtshabezi, une des plus grandes stations missionnaires des Frères en Christ du Zimbabwe. Il a enseigné au Government Teachers’ College ; il a coordonné les programme VIH / SIDA de la BICC au Zimbabwe ; et pendant de nombreuses années, il a traduit les sermons en anglais ou ndebele. Lui et sa femme ont un fils adulte qui enseigne dans l’une des écoles de la mission.
     
    Zoulou :
    Woza Thixo Wethu
     
    1. Woza Thixo Wethu
    Onga Mandla
    ethu usisize;
    Baba obusayo
    Wena onqobayo,
    Wena osizayo,
    Usibheke.
     
    2. JesuMbusu Wethu
    Nqobizithazethu,
    Uzahlule;
    Vez ‘Amandla Akho
    abakho Ukuhleng ‘
    Inhliziyo yabo
    Ime kuwe.
     
    3. Moya oyingcwele
    Woza usihole,
    Sibusise;
    Uzihlanzisise
    ‘Zinhliziyo Zethu;
    Ube phezu kwethu
    Silungise.
     
    4. Nkulunkulu wedwa,
    Abathathu ‘Munye,
    Mananjalo!
    Ubukhosi bonke
    Naw ‘Amandla Onke,
    Nal ‘udumolonke,
    Kungo kwakho.
     
     
     
    Français :
    Viens à nous, notre Dieu
     
    1. Viens à nous, notre Dieu, toi qui es notre
    force,
    Viens à notre aide maintenant.
    Toi le Père, notre seigneur,
    Toi qui es vainqueur,
    Toi qui es notre aide,
    Porte tes regards sur nous.
     
    2. Jésus notre seigneur,
    défais nos ennemis ;
    Vaincs les tous,
    manifeste ta puissance,
    La rédemption pour tous les tiens,
    Que leur cœur reste ferme en toi.
     
    3. Saint-Esprit, viens
    et conduis-nous,
    Viens et bénis nous,
    Purifie notre cœur,
    Descends sur nous.
    Rends-nous justes.
     
    4. Dieu trinitaire.
    Tiens ferme à jamais.
    Ê toi est le royaume,
    La puissance et la gloire.
     
     
     
     
     
     
     
     

     

     

  • Comment, dans notre communion mondiale, les ‘Convictions communion’ de la CMM s’expriment-elles localement dans leur magnifique variété ?

    L’édition d’octobre 2016 de Courier/Correo/Courrier explore les raisons pour lesquelles les communautés anabaptistes du monde entier se réunissent pour former la CMM. Dans les articles qui suivent, les auteurs réfléchissent à la question : Comment l’amour du Christ nous motive t-il et nous guide t-il pour aller vers les étrangers dans notre contexte local ?

    Jésus au centre dans une époque  en perpétuel changement

    L’Église d’Amérique du Nord connaît une évolution rapide. Beaucoup disent que ces changements sont aussi importants que ceux de la Réforme du XVIe siècle.Les convictions traditionnelles sont remises en question. Les anciennes structures ne fonctionnent plus. De nouvelles formesm d’église émergent. En période de changement, les convictions de base donnent du courage, de la stabilité et une base pour développer de nouvelles directions. Les sept ‘Convictions communes’ des anabaptistes contribuent à cette sorte de fondement.

    Jésus est Seigneur

    Dans certaines de nos églises, on met un accent nouveau (central pour cette nouvelle réforme) sur Jésus comme Seigneur. Tout comme nos ancêtres anabaptistes ont redécouvert un Jésus vivant après avoir été figé pendant des siècles dans le mystère et les rituels, aujourd’hui l’accent est mis davantage suivance au quotidien d’un Jésus vivant.

    Souvent Jésus Seigneur est souligné plus encore que Jésus Sauveur ; c’est bien [de la tentation] de suivre d’autres seigneurs dont nous avons besoin d’être sauvés ! La déclaration « Jésus est le Fils de Dieu » de la Conviction commune n° 2 est souvent mal comprise, surtout par mes amis musulmans. Il y a environ 13 000 croyants musulmans dans la communauté canadienne où je vis.

    Ils ont tendance à comprendre ‘Fils de Dieu’ en termes de biologie et de procréation plutôt qu’en termes de proximité relationnelle. Je préfère dire « Jésus, le Messie, est le meilleur chemin pour comprendre Dieu ». Mes amis musulmans peuvent comprendre et reconnaître Jésus comme un être humain qui a été rempli de l’Esprit de Dieu. Cela peut faciliter un dialogue concernant la façon dont nous ouvrons nos vies à un Dieu source de vie abondante et de force, en Jésus-Christ.

    Jésus est paix

    En Amérique du Nord, nous avons des désaccords et divisions, nombreux,probablement liés à des approches différentes d’interprétation de l’Écriture. Certaines églises et certains membres ont une approche plutôt littérale et ‘plate’ de la Bible. Ils ont tendance à considérer les enseignements de l’Ancien Testament et des épîtres comme de même importance que les enseignements de Jésus. La Conviction commune n° 4 est utile pour nous encourager à interpréter les Écritures à la lumière de Jésus-Christ. Nous sommes consternés par la culture des armes à feu qui s’est développée aux États-Unis et qui débouche sur la violence.

    La Conviction commune n° 5, qui met l’accent sur la paix, la justice et le partage des ressources, doit être soulignée toujours et encore. Pendant la guerre du Vietnam, le district de l’Ouest de la General Conference Mennonite Church (États-Unis) a organisé des camps d’entraînement pré-conscription, invitant tous les jeunes de 17 ans de la région à y assister. Ces sessions ont enseigné clairement l’origine des conflits et la base biblique de la paix. La plupart des participants ont choisi des alternatives à l’engagement dans la guerre. Nous avons besoin de moyens nouveaux et créatifs aujourd’hui pour que jeunes et plus âgés apprennent les uns aux autres les chemins de la paix.

    Jésus est enseignant

    Une question constante en Amérique du Nord (et probablement dans le monde) est : « Comment renforcer notre compréhension anabaptiste spécifique de la foi chrétienne tout en insistant aussi sur l’unité avec les autres chrétiens ? Comment devenir plus forts dans notre foi sans développer un esprit de compétition et de critique à l’égard de membres d’autres confessions ou d’autres religions ? » Parallèlement aux Convictions communes de la CMM, trois valeurs fondamentales ont été identifiées : ‘Jésus est au centre de notre foi’, ‘la communauté est au centre de notre vie’ et ‘La réconciliation est au centre de notre mission’.

    Ces trois valeurs fondamentales, qui l’étaient aussi pour le mouvement anabaptiste et l’Église primitive, ont pris une importance renouvelée grâce au livret : ‘Qu’est-ce qu’un chrétien anabaptiste ?’, publié par le Mennonite Mission Network en 2008, et traduit en plus de 20 langues. Mennonite Church USA a utilisé ces trois valeurs comme base de son ‘Plan déterminé’ à long terme. De nombreuses paroisses les ont utilisées dans leurs brochures pour définir leur identité. Les pasteurs ont prêché sur ces thèmes et les groupes d’étude ont trouvé que le livret était utile pour expliquer ce que signifie être chrétien.

    Dann Pantoja, de PeaceBuilders Community Inc. (Philippines), dit : « Nous les avons adoptés comme notre vision du monde ». Après un atelier en Thaïlande, les participants ont dit : « Maintenant, nous savons enfin ce que signifie être un chrétien mennonite ! » Tout en enseignant les Convictions communes et les trois valeurs fondamentales, je crois qu’il est impératif d’admettre qu’aucun d’entre nous n’a toute la vérité. Nous devons apprendre les uns des autres. En approfondissant ensemble ce que nous croyons, nous devenons plus forts. 

    Les Convictions communes des anabaptistes dans le monde définissent clairement ce que nous croyons. Elles nous aident à déterminer nos relations avec Dieu, les uns avec les autres, et avec toute la terre. Ê leur tour, ces relations nous aident à orienter nos actions. Les premiers chrétiens et les premiers anabaptistes vivaient leurs convictions avec courage, même si cela signifiait la persécution et la mort. Que ces convictions nous aident aussi à nous remplir de l’amour et du courage dont nous avons besoin pour suivre Jésus dans ces temps de changement.

    Palmer Becker été au service de l’Église toute sa vie, en tant que pasteur, missionnaire, secrétaire exécutif d’union d’églises et éducateur. Il est l’auteur de ‘Qu’est-ce qu’un chrétien anabaptiste ?’ et ‘Anabaptist Essentials : Ten signs of a unique Christian Faith’ (à paraître). Palmer et son épouse Ardys vivent à Kitchener, Ontario (Canada). Ils ont quatre enfants adultes.


  • Comme les quatre cavités du cœur, les quatre commissions de la CMM servent la communauté mondiale des églises anabaptistes dans les domaines suivants : diacres, foi et vie, paix et mission. Les commissions préparent du matériel à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils et proposent des ressources aux églises membres et facilitent le travail des réseaux ou des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun. Ci-dessous, une des commissions communique un message de leur ministère.


    Renouveau 2027 est une série d’événements étalés sur 10 ans impulsée par la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) pour marquer le 500ème anniversaire des débuts de l’anabaptisme.

    « Transformé par la Parole : Lire la Bible dans une perspective anabaptiste » (l’événement inaugural du 12 février 2017 à Augsbourg en Allemagne) contribue à la mission de la commission Foi et Vie de la CMM qui consiste à aider les églises membres à « comprendre et décrire la foi et la pratique anabaptiste-mennonite ».

    Alors qu’ont lieu de nombreuses commémorations de la Réforme, en particulier en Europe, il est important de se rappeler que les anabaptistes, eux aussi, sont issus du contexte de la Réforme et ont été grandement influencés par sa redécouverte de la Bible entant qu’autorité dans la vie et la foi chrétienne.

    Peu avant les premiers baptêmes d’adultes en janvier 1525, un membre d’un groupe d’étude biblique au cœur du mouvement anabaptiste naissant, illustra ceci de manière très claire :

    « Cependant, après que nous ayons nous aussi lu la Bible et étudié tous les sens possibles, nous sommes mieux informés. »

    La lettre continue en décrivant comment ils en sont arrivés à une compréhension plus profonde des Écritures.

    Cinq thèmes centraux – présents dans la citation ci-dessus – marquent l’éloignement para rapport aux réformateurs vers une position d’opposition :

    • Les Écritures sont le point clef de départ du renouveau apporté par la Réforme.
    • Il est primordial d’apprendre non pas uniquement par le biais d’un tiers mais par la lecture personnelle des Écritures.
    • Le groupe d’étude biblique lit en étant dans une disposition d’attente. Ils « étudient tous les sens possibles », posent des questions sur le texte et reçoivent des réponses.
    • Ils se réorientent à partir de ces nouvelles découvertes. De cette manière, ils étaient « mieux informés » par rapport aux enseignements de l’église catholique mais aussi par rapport à Zwingli et autres réformateurs.

    Être « mieux informés ». A priori, cette déclaration est plutôt positive. Mais elle renferme aussi de la douleur. En effet, elle suggère que nous étions dans l’erreur ; elle implique une disposition à abandonner les vieilles compréhensions que l’on aimait tant. C’est souvent difficile.

    La question cruciale qui est soulevée ici est : Permettrons-nous que la parole biblique (et Dieu qui veut nous parler) questionne nos convictions pour que nous puissions « être mieux informés » ? Ou est-ce que la recommandation d’« examine[r] toutes choses, reten[ir] ce qui est bon » (1 Thessaloniciens 5:21) ne s’applique qu’aux autres ?

    Jusqu’ici tous ces thèmes pourraient être considérés comme des principes protestants. Mais le cinquième point est le principe plus spécifiquement anabaptiste :

    • Le « nous » dans la citation est crucial : non seulement l’étude biblique se fait en communauté ; mais les nouvelles compréhensions des Écritures sont aussi rendues possibles en collectivité.

    Personne n’est obligé de faire partie d’une assemblée anabaptiste – la foi et la décision de devenir membre sont toujours volontaires. Une personne seule ne détient pas toute la compréhension ou tous les dons ; mais tout le monde en a une partie. Ainsi donc, il est primordial de créer un type d’étude biblique qui permette à tous de contribuer à une meilleure compréhension du texte biblique : jeunes et vieux, hommes et femmes, universitaires et cultivateurs. C’est précisément pour cette raison que le « nous » dans notre texte est si important !

    Mais plusieurs risques sont mis en évidence dans cette même citation.

    Nous permettre d’être « mieux informés » est plutôt séduisant, mais est-on à l’abris des divisions notoires de l’église qui ont eu lieu si fréquemment tout au long de l’Histoire anabaptiste ? Comment peut-on s’assurer que nous laissons la place à l’idée que toutes nos interprétations sont incomplètes et ont besoin de perceptions supplémentaires ? Et comment s’assure-t-on que cette « quête de vérité » ne se fait pas au dépend de la « quête d’unité » ?

    Si « le renouveau de la foi et de la vie » et « la transformation par la Parole » vont avoir lieu lors de la Conférence Mennonite Mondiale, il est essentiel que cela soit sous la forme de membres du Nord et du Sud, de l’Est et de l’Ouest, marchant ensemble les uns à côté des autres comme un « nous ».

    Hanspeter Jecker est membre de la commission Foi et Vie de la CMM, il est aussi professeur de théologie historique et d’éthique au Séminaire Théologique du Bienenberg, en Suisse.