Catégorie : Non classifié(e)

  • Comment l’Église devrait-elle réfléchir à la santé mentale ?

    Notre état mental est lié à notre corps et à notre esprit, et, comme eux, peut être en mauvaise santé. Dans la partie ‘Perspectives’ de ce numéro, des responsables et des praticiens de la santé d’églises anabaptistes du monde entier traitent du rôle des églises dans la prise en charge de la santé mentale de leurs fidèles.

    Les églises, communautés de guérison

    Depuis le milieu des années 1960, la Colombie a été engagée dans un conflit armé forçant environ 7 millions d’hommes, de femmes et d’enfants à quitter leur foyer et entraînant la disparition de plus de 60 000 personnes et la mort de près de 600 000 civils. Certaines de ces personnes, fuyant vers les grandes villes, sont venues dans nos églises. Elles sont arrivées avec les forces et les ressources que la vie leur avait données, mais aussi chargées du poids de tristesse de la perte de leur communauté. Elles se demandaient aussi souvent comment un Dieu aimant pouvait-il permettre que cela leur arrive. Elles désiraient la justice, et elles avaient peur – une peur souvent justifiée – que la menace qu’elles fuyaient ressurgisse dans la ville où elles se trouvaient.

    Nos églises anabaptistes et nos organisations colombiennes ont réalisé qu’il est ‘important de répondre aux besoins spirituels, psychologiques et sociaux des personnes qui venaient vers elles. En collaboration avec le MCC, ces églises ont commencé à réfléchir à la façon de procéder. Les membres ont reçu une bonne formation avec le programme STAR de Eastern Mennonite University, et du matériel de guérison du stress et des traumatismes fournis par le MCC.

    Nous avons choisi l’assemblée locale comme centre de notre action, considérant qu’elle a le potentiel de devenir lieu de guérison. Nous avons uni nos efforts (Frères en Christ, Frères Mennonites et Églises mennonites) et créé la Coordination des Églises pour une Action Psychosociale (CEAS) : une ressource pour que les paroisses puissent accueillir les victimes qui se présentent.

    Comment être un lieu de guérison

    En 2012, le CEAS a entrepris d’interroger des personnes déplacées participant activement à une assemblée anabaptiste. Ces entretiens visaient à définir les qualités des églises permettant de connaître la guérison (spirituelle, psychologique, sociale et même physique) et ce, même dans une situation de déplacement forcé. Ils permettaient également à voir ce que les paroisses pourraient faire de plus.

    Les réponses montrent qu’il est incroyablement simple pour les assemblées locales d’être un lieu de guérison. Les membres permettent à la présence de Dieu de guérir les personnes traumatisées et de retrouver un sens à la vie en les accueillant et en leur manifestant un intérêt sincère, en leur offrant un lieu sécurisé, en écoutant leur peine et leur souffrance et en les encourageant à reconstruire leur vie. C’est par la paroisse qu’elles rencontrent le Christ et peuvent renforcer leur relation avec Dieu.

    Les témoignages reflètent ce qui a été identifié par la psychiatre Judith Herman et la thérapeute Carolyn Yoder de STAR, qui soulignent que la sécurité, le fait de reconnaître ce qui s’est passé et la reconnexion sociale sont des éléments clés du processus de guérison. Quand le sens qu’une personne donnait à sa vie est ébranlé, vivre au sein d’une assemblée spirituelle acceptante aide à le retrouver ou en construire un autre, et à avancer vers la guérison.

    Lorsqu’on lit la Bible à partir de la perspective du traumatisme et de la résilience, on discerne l’angoisse et le désir de Dieu des Israélites chassés de leur foyer (Lm 3, Ps 79, 137) et de Job quand il a tout perdu (Jb 2, 19), la foi et la résilience des Psaumes (Ps 23, 91), l’espérance contenue dans

    les messages des prophètes (Mi 4/1–4) et de Jésus incarnant l’amour de Dieu (Jn 1/1–14, Ep 2/17–19). Nous comprenons que les églises sont chargées de poursuivre cette œuvre d’amour et de réconciliation (Ep 1/23, 2 Co 5/18–20).

    Retrouver sa dignité transforme

    Andres (nom changé) est arrivé à l’église mennonite de Teusaquillo à Bogota, rempli de colère et de crainte, redoutant qu’à tout moment ceux qui ont tué son frère et son père surgissent dans les rues de Bogota. Se sentant bien accueilli, et accepté tel qu’il était, Andres a commencé à s’ouvrir à la communauté. La possibilité d’explorer de nouvelles options lui a permis de surmonter sa haine et il a retrouvé la dignité dans la reconstruction de sa propre vie. Le témoignage d’Andres montre quelle importance peut avoir une église accueillante, prête à écouter les témoignages et à offrir un lieu où grandir dans la communauté et dans la foi.

    Le projet d’entrevue a abouti à un guide d’étude destiné à aider les assemblées à devenir des communautés de guérison. Il commence à être utilisé par les églises mennonites et Frères Mennonites de Colombie. Ce livret s’avère utile non seulement pour les victimes de traumatismes, mais aussi pour tous ceux qui font l’expérience de la souffrance, du rejet et de la perte pour connaître la transformation vers une plénitude de vie. Les témoignages, les textes bibliques et les exercices contenus dans la brochure sont applicables à tous.

    La Colombie a commencé à mettre en œuvre des accords de paix. Les paroisses doivent maintenant relever le défi d’intégrer les ex-combattants et d’avancer vers la réconciliation. Les victimes veulent la vérité et la justice. De nouvelles formes de violence armée apparaissent. Dans ce contexte, les assemblées locales, communautés de guérison, peuvent contribuer de manière significative à la consolidation de la paix. Offrir les conditions favorables au pardon et à la repentance peut aider à briser le cycle de la violence. La guérison des traumatismes peut mettre fin à l’intériorisation de la souffrance subie et à la victimisation. L’acceptation favorise le lien social et aide à construire la communauté.

    Les assemblées locales avec un message de salut ont longtemps été des lieux de guérison et d’espoir. Ce projet documente des expériences spécifiques de paroisses, identifie des apprentissages qui servent d’outils pédagogiques pour renforcer la capacité des assemblées à favoriser la communauté et la guérison.

    —Nathan Toews et Paul Stucky collaborent en Colombie avec la Coordination des Églises pour une Action Psychosociale (CEAS), financée par le MCC. Nathan travaille avec le MCC en Amérique latine et Paul coordonne le CEAS tout en étant le représentant régional des Andes auprès de la CMM.

    PDF de « Iglesia Acogedora y Sanadora » guide d’e?tude en espagnol

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro avril 2017 de Courier/Correo/Courrier

  • Comment l’Église devrait-elle réfléchir à la santé mentale ?

    Notre état mental est lié à notre corps et à notre esprit, et, comme eux, peut être en mauvaise santé. Dans la partie ‘Perspectives’ de ce numéro, des responsables et des praticiens de la santé d’églises anabaptistes du monde entier traitent du rôle des églises dans la prise en charge de la santé mentale de leurs fidèles.

    Églises et psychiatrie : « C’est compliqué »

    Une des choses qui me surprends le plus depuis que je travaille en psychiatrie est le nombre élevé de croyants hospitalisés dans nos services. Plus précisément, le nombre de chrétiens.

    « Certes, les patients parlent de ce qu’ils croient et espèrent plus que dans les autres spécialités ». Mais si on utilise un marqueur objectif, tel que la présence d’une Bible au chevet des patients, l’intuition semble se confirmer : les services de psychiatrie sont envahis de chrétiens. La légende voudrait même que des mennonites y aient déjà été hospitalisés.

    La peur de perdre le contrôle

    Il est difficile d’accepter qu’un chrétien souffre d’une maladie psychiatrique. Nous comprenons qu’une démence d’Alzheimer s’installe, ou qu’une confusion mentale survienne suite à une infection, car nous avons une explication à ces événements. En revanche, les troubles psychiques ne s’expliquent pas par une causalité directe. Cela nous effraie, parce que nous n’en sommes pas à l’abri. Si l’origine est méconnue, pourquoi pas moi ? Et qui sait ce que je pourrais dire dans un moment de délire ? Sans compter que même le plus non-violent des anabaptistes pourrait être menaçant, s’il était soumis à un sentiment de persécution intense. Nous nous sentons dépassés et cherchons des réponses.

    D’où des questions : « Est-ce que tu ne penses pas que les malades mentaux sont souvent/parfois/toujours possédés? ». Il est difficile d’accepter que les troubles psychiatriques soient une conséquence de la Chute. Il faut bien avoir fait quelque chose de mal pour perdre ainsi le contrôle de ses pensées, de ses paroles, de ses comportements. Nous essayons de nous rassurer en assignant la responsabilité de la maladie à celui qui en souffre.

    D’après une étude réalisée auprès des internes en 2013 par l’Association Française Fédérative des Étudiants en Psychiatrie, le nombre de croyants est significativement plus faible parmi les psychiatres par rapport aux internes d’autres spécialités.

    Pourtant, nos patients nous parlent de leur foi, plus que dans les autres services de l’hôpital. Nos patients prient. Nos patients vont à la messe.

    Et les médecins s’interrogent : est-ce que ces personnes vulnérables ne risquent pas d’être entraînées dans des dérives sectaires ? Devons-nous les en préserver, comment ? Quelle est la limite entre foi et délire mystique ?

    La place de la foi dans la maladie

    Lorsqu’on entre dans l’hôpital psychiatrique où je travaille, on débouche assez vite sur une petite place où se trouve une chapelle. Pas une simple pièce rebaptisée chapelle, mais une vraie église, avec des services religieux, et des aumôniers. Récemment, un psychanalyste disait aux internes que les curés excellent à diagnostiquer les délires mystiques, justement parce que l’expérience de la foi offre un autre regard.

    Les églises ont-elles un rôle à jouer auprès des personnes en situation de handicap psychique ? Eh bien, pourquoi n’en auraient-elles pas ? Toutes les églises accueillent des patients schizophrènes, bipolaires, dépressifs chroniques, etc. J’ose prétendre que si votre église accueille plus d’une centaine de personnes et qu’aucun membre ne présente des troubles psychiatriques, soit vous méconnaissez les membres de votre église, soit sa capacité d’accueil est à interroger.

    L’église est concernée, qu’elle le veuille ou non. On estime que 0,8% de la population souffre de schizophrénie, soit environ 600 000 personnes en France. Faites le calcul : combien devrait-il y avoir de schizophrènes dans votre église? Combien sont-ils en réalité? Il ne s’agit pas de blâmer l’église de ne pas réussir à accueillir ces personnes. L’évolution de la maladie entraîne dans la majorité des cas un repli sur soi-même et une résistance au contact social. Quel défi pour nos églises !

    Et puis il y a l’anxiété, qui est un dénominateur commun à presque tous les troubles psychiques : l’église offre un cadre rassurant qui peut contribuer à ancrer ces personnes dans la réalité, que ce soit par la régularité et la liturgie du culte, en retrouvant des personnes-ressource chaque semaine, en appartenant à une famille qui n’abandonne pas.

    Comme psychiatre dans un pays laïc, mon travail consiste à aider les gens à se sentir mieux, à être en mesure de communiquer avec les autres, à être présents au monde, à mener ‘une vie normale’.

    Le travail de l’église auprès de ces personnes, c’est d’être un lieu où les relations sont saines, sécurisantes, où chacun trouve une place adaptée, où on est prêt à accueillir et à accompagner. Notre rôle, c’est de regarder le malade psychique comme un être créé, aimé, capable de recevoir la grâce par la foi en Christ. Ne négligeons pas l’impact de relations bienveillantes… et dénuées de peur. Parvenir à intégrer durablement ces personnes dans les assemblées est à la fois possible et extraordinaire. Je suis convaincue que c’est exactement le type de personnes que Christ allait trouver lorsqu’il était parmi les hommes. Alors, au travail !

    —Alexina Yoder est membre de l’église mennonite de Strasbourg en France depuis quelques années, originaire de la région de Belfort-Montbéliard (assemblée de Delle, qui était auparavant chapelle de Florimont).

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro avril 2017 de Courier/Correo/Courrier

  • Comment l’Église devrait-elle réfléchir à la santé mentale ?

    Notre état mental est lié à notre corps et à notre esprit, et, comme eux, peut être en mauvaise santé. Dans la partie ‘Perspectives’ de ce numéro, des responsables et des praticiens de la santé d’églises anabaptistes du monde entier traitent du rôle des églises dans la prise en charge de la santé mentale de leurs fidèles.

    Gérer le stress pour être en bonne santé mentale

    Le stress est un problème majeur au Japon. Quand quelqu’un tombe malade, physiquement ou mentalement, au Japon nous disons souvent que c’est à cause du stress. Nos relations sont souvent source de stress, que ce soit avec les collègues de travail, les membres de la famille ou même les membres de l’église. Ces tensions nous font perdre notre paix intérieure. Par conséquent, la ‘gestion du stress’ est importante.

    Le stress provoque non seulement la maladie mentale, mais aussi la maladie physique, parce que nos corps et nos esprits sont liés. De même, si nous sommes physiquement malades, notre état mental peut s’affaiblir.

    Les liens entre l’esprit et le corps

    Il est donc important de se rappeler que le corps et l’esprit ne sont pas séparés. Bien que l’on considère habituellement que le stress agit sur notre état mental, c’est notre corps qui y réagit d’abord.

    Imaginez que vous vous sentiez stressé. Les muscles de certaines parties de votre corps ressentent votre tension et se raidissent. Il faut donc savoir comment se détendre. Je voudrais d’abord aborder les émotions et les ‘limites dans les relations’ pour relâcher les tensions par deux approches du corps et de l’esprit.

    D’abord, les ‘sentiments’, c’est-à-dire les émotions, en particulier les émotions négatives, sont cruciales. Quand nous avons un conflit, nous ressentons probablement une tension et des sentiments négatifs envers quelqu’un. Et nous nous sentons malheureux ou même coupables, parce que nous sommes censés être gentils et doux, surtout en tant que chrétiens. Nous perdons la paix intérieure.

    Il nous faut contrôler ou renoncer à ces sentiments négatifs d’une manière ou d’une autre. C’est difficile, et cela peut prendre beaucoup de temps. D’abord nous devons en être conscients et les admettre. Ensuite, nous devons apprendre à y faire face.

    La méditation et les mouvements (l’exercice, la danse, la marche etc.) sont des façons de se distancer de nos sentiments. Mon mari et moi-même pratiquons l’aiki. Cet art martial japonais a été conçu pour l’autodéfense ; cependant, nous le pratiquons pour notre formation mentale. Il est plus facile pour moi de méditer tout en bougeant, comme en pratiquant l’aiki ou en marchant. Pratiquant la chiropraxie, je suis convaincue qu’il est utile de prendre soin de son corps. Lorsque notre corps est détendu, notre esprit est également détendu. Le corps influence l’esprit.

    La puissance de la confession

    Il est difficile pour les chrétiens de travailler sur leurs sentiments négatifs car ils admettent difficilement en avoir. Pourtant, ces émotions les empêchent d’être en paix avec eux-mêmes ou avec les autres. Les relations ‘d’amitié spirituelle’ (rencontres régulières pour partager et prier ensemble), sont une excellente manière de travailler à ces sentiments et de réduire les tensions.

    Nos communautés chrétiennes devraient créer des lieux sécurisés pour confesser nos sentiments négatifs et les porter devant Dieu. J’aimerais que mon assemblée ait un temps de retraite silencieuse pour faire son propre examen, puis partager et prier.

    Les relations sont l’autre élément fondamental. Nous devons apprendre à poser des limites saines. Il n’est pas facile pour les Japonais de dire ‘Non’. C’est une tension. Voulant rester en paix ou en harmonie avec les autres, nous hésitons à dire ‘Non’. Je constate souvent les problèmes que créent dans les paroisses ces limites mal définies.

    Je suis dans un groupe qui travaille sur la question des limites. Nous utilisons le livre des Dr. Henry Cloud et John Townsend : Boundaries: When to Say Yes, When to Say No To Take Control of Your Life (Les limites : Quand dire Oui, quand dire Non pour contrôler sa vie). Il est utile de savoir que dans la Bible, Dieu a posé des limites. Notre groupe étudie des récits bibliques en se focalisant sur l’aspect des limites.

    Pour moi, l’aiki est aussi un moyen d’explorer les limites. Maai, l’espace et le temps avec les autres, est important dans les arts martiaux japonais. Nous comprenons ce qu’est le maai en le pratiquant. Ai, dans aiki, signifie synchronisation et connexion ; ki est une forme d’énergie corporelle. Nous devons être en contact avec l’adversaire par le ki. L’adversaire n’est pas un ennemi mais devient une partie de nous-même. Il nous faut être connectés et devenir un pour pouvoir mettre à terre notre adversaire. Ce sens du moment, de l’espace et de la connexion peut être utile dans notre relation avec les autres.

    Il est utile d’apprendre comment faire face au stress pour créer la paix intérieure nécessaire à la santé mentale. La méditation et l’exercice pour travailler sur mes sentiments négatifs, ainsi que continuer à apprendre à poser des limites, m’aident beaucoup.

    —Miwako Katanois est membre de l’église mennonite de Sapporo (Japon).

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro avril 2017 de Courier/Correo/Courrier

  • Comment l’Église devrait-elle réfléchir à la santé mentale ?

    Notre état mental est lié à notre corps et à notre esprit, et il peut être aussi en mauvaise santé. Dans la partie ‘Perspectives’ de ce numéro, des responsables et des praticiens de la santé d’églises anabaptistes du monde entier traitent du rôle des églises dans la prise en charge de la santé mentale de leurs fidèles.

    La santé de la personne tout entière

    Beaucoup de chrétiens pensent que les problèmes émotionnels ou psychologiques indiquent un manque de foi. Ce n’est pas le cas. D’une part, il est clair que la foi en Jésus améliore notre vie émotionnelle, comme tous les autres aspects de notre vie. D’autre part, j’ai travaillé avec de nombreuses personnes ayant une foi étonnamment profonde et forte qui cependant souffraient de graves troubles émotionnels.

    Il est difficile de savoir comment réagir lorsque surgissent des problèmes émotionnels, mais dire que les problèmes sont dus seulement à un manque de foi peut en fait aggraver ces problèmes.

    La vision biblique de l’humanité

    Pour comprendre les problèmes émotionnels, il nous faut comprendre l’être humain ; tout au long de l’Écriture, il est décrit comme un tout.

    Dans Genèse 2, nous voyons que Dieu a formé Adam de la poussière (élément physique) et lui a donné son propre souffle ou l’esprit de vie (élément spirituel). Adam pense (il nomme les animaux) et il éprouve des sentiments (de la joie quand il voit la femme). Il est également clair qu’il a été fait pour être en relation avec d’autres personnes et, surtout, avec Dieu.

    Adam est décrit comme ayant un esprit, un corps et une âme interconnectés. Cette interdépendance implique que tout comme les problèmes physiques tels que la douleur chronique peuvent (mais pas forcément) bloquer la croissance spirituelle, les problèmes psychologiques tels que la dépression peuvent (mais pas forcément) bloquer la croissance spirituelle. Cela implique également que la croissance spirituelle peut aider à la croissance physique et émotionnelle.

    L’histoire d’Élie, dans 1 Rois 19, en est une excellente illustration.

    La dépression d’Élie

    Au début de 1 R 19, Élie est épuisé émotionnellement. L’exaltation provoquée par sa victoire au Mont Carmel retombe et il éprouve un découragement normal. En outre, il est physiquement épuisé après avoir couru aux côtés du char du roi pour retourner à Jizréel. Pour couronner le tout, au lieu d’être acclamé comme un héros spirituel, il apprend que la reine a ordonné sa mort !

    Élie manifeste des symptômes du trouble psychologique appelé ‘dépression majeure’. Il est craintif et triste, et il ne veut plus avoir de contacts avec les autres. Il n’a plus aucun espoir et il veut mourir. Ses pensées sont confuses. Il pense être le seul à croire encore en Dieu, ce qui est faux et peut refléter un trouble de la pensée. Sa dépression affecte aussi sa foi, comme en témoigne son manque de confiance en la protection Dieu.

    Élie sait que Dieu est son unique espérance ; il va donc au désert pour chercher Dieu. Bien qu’il soit découragé, déprimé et que sa foi soit faible, Dieu répond avec amour.

    Il est important de remarquer que la réponse de Dieu s’adresse à la personne tout entière. Dieu prend soin d’Élie physiquement, émotionnellement, cognitivement, spirituellement, et dans ses relations. Dieu ne commence pas en parlant à Élie. Il sait ce dont il a besoin et donc, avant de répondre spirituellement et émotionnellement, il répond à ses besoins physiques. Il envoie un ange

    pour le nourrir et l’aider à dormir. Puis Dieu demande à Élie d’aller au mont Horeb. Ce n’est qu’après son arrivée à Horeb reposé, nourri et physiquement fortifié que Dieu lui parle.

    Quand Dieu lui parle enfin, il questionne directement le comportement et les pensées qui ont contribué à sa dépression. Il répond à l’isolement d’Élie en lui ordonnant de se joindre à d’autres croyants fidèles (Élisée et Jéhu), et il met en question sa conviction inexacte qu’il est le seul à continuer à servir le Seigneur, en déclarant : « Mais je laisserai survivre sept mille hommes du peuple d’Israël, à savoir tous ceux qui ne se seront pas mis à genoux devant le dieu Baal… » (v 18). Et, par sa présence, Dieu restaure la foi d’Élie.

    Ce que nous pouvons faire

    Alors, que peut-on faire pour aider à résoudre les problèmes émotionnels ou relationnels auxquels nous sommes confrontés, comme la dépression, les crises d’anxiété, les troubles de l’alimentation ou les problèmes conjugaux ? Un chrétien peut :

    – Prier : Jésus est le Seigneur et la source de toute guérison.

    – Lire l’Écriture : elle aborde souvent ces questions.

    – Rechercher le soutien et les encouragements d’amis.

    – Demander conseil à son pasteur, à ses aînés ou à d’autres croyants mûrs.

    – Lire des livres qui présentent des informations fiables.

    – Et, Dieu peut utiliser les psychologues.

    Il arrive un moment où il est irresponsable de ne pas utiliser tout ce que Dieu met à notre disposition pour atteindre ses objectifs.

    C’est une erreur d’expliquer tous les problèmes émotionnels et relationnels par une désobéissance à Dieu. C’est aussi une erreur de dire à Dieu ce qu’il doit faire pour nous aider à faire face. Comme l’a expliqué un professeur il y a des années : « Jésus ne nous évite pas les problèmes de tout le monde ; ce qu’il fait, c’est de nous aider à faire face à ces problèmes ».

    —David Bruce Rose est professeur de thérapie familiale à Fresno Pacific Biblical Seminary, une université des Frères Mennonites. Une version de cet article est parue pour la première fois dans le MB Herald.

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro avril 2017 de Courier/Correo/Courrier

  • La vie renait dans un cimetière ! 

    Des expressions anabaptistes variées poussent dans le sol dur de la Thaïlande 

    « La Thaïlande : cimetière de la mission » : cette expression a résonné aux oreilles des missionnaires en route vers la Thaïlande pendant des décennies… Heureusement, Dieu voit les choses autrement ! Une vision différente émerge enfin – et les anabaptistes y ont une place ! 

    Premières graines  

    Il y a 201 ans, Ann Judson (l’épouse d’Adoniram Judson) avait appris suffisamment leur langue pour parler de l’évangile aux prisonniers siamois (thaï) en Birmanie. Douze ans plus tard, en 1828, les premiers missionnaires protestants sont arrivés en Thaïlande, 260 ans après les premiers prêtres catholiques. 

    Pour les catholiques comme pour les protestants, les années 1800 sont des années de dévouement et de persévérance incroyables. Les missionnaires se heurtent à une cohésion sociale presque impénétrable, bâtie sur un mélange de bouddhisme et de brahmanisme, ainsi que des racines profondes d’animisme qui rajoutent une raison de craindre le changement (ce qui est toujours le cas). De même que le peuple thaïlandais a démontré une capacité inégalée à résister à la colonisation grâce à une diplomatie impeccable, il s’est montré résolument attaché à sa déclaration d’identité implicite : « Être thaïlandais c’est être bouddhiste ». 

    En 1880, Dieu a de nouveau utilisé les bases établies en Birmanie pour bénir la Thaïlande. Trois évangélistes de la tribu Karen (en Birmanie) furent accompagnés par un vieux missionnaire jusque dans un village en Thaïlande où ils rencontrèrent un homme qui avait rêvé la nuit précédente que trois enseignants apporteraient la Parole de Dieu. Il avait attendu toute la journée. Cinq cents Karens se repentirent et crurent. 

    Les années 1900 ont apporté les nouveaux défis du libéralisme d’un côté et d’un évangile tronqué de l’autre. Des associations d’églises ont émergé, dont la plus importante est l’Église du Christ en Thaïlande (CCT), fruit d’un siècle de travail des presbytériens. Les missionnaires ont construit des écoles. Le climat social est resté hostile au témoignage évangélique. La seconde moitié du XXe siècle a vu se déployer une nouvelle énergie et une vision holistique : un afflux de missionnaires de Overseas Missionary Fellowship expulsés de Chine, a permis au Nord de la Thaïlande de devenir un centre de travail fructueux parmi les ‘tribus des montagnes’. Puis les influences pentecôtistes ont commencé à faire leur chemin en Thaïlande. Dans les années 1980, le centre de la Thaïlande a vu pour la première fois une église indigène croître très rapidement. 

    Les premiers témoignages anabaptistes 

    En 1960, c’est le MCC qui a apporté le premier témoignage anabaptiste avec un contact modeste en Thaïlande. Au cours des 15 années suivantes, le MCC a placé des volontaires PAX (objecteurs de conscience américains accomplissant un service alternatif à l’étranger) et il a acheté des produits artisanaux locaux pour les vendre aux États-Unis. 

    Le MCC s’est de plus en plus engagé dans la région pendant ce que les Vietnamiens appellent ‘la guerre américaine’. En 1975, en partenariat avec l’Église du Christ en Thaïlande, le MCC a commencé à apporter des secours aux réfugiés, à explorer les possibilités de placement d’enseignants et à s’occuper de développement agricole. Il devait aussi aider le CCT à discerner le rôle de l’Église dans la société thaïlandaise à propos de la défense des droits de l’homme, car jusque là ce n’était pas tant la préoccupation de l’Église. La présence du MCC en Thaïlande a été sporadique au cours des années suivantes. Bien qu’un génocide massif ait eu lieu au Cambodge en 1977, un rapport du MCC indiquait seulement que « ce qui se passe … n’est pas toujours vérifiable ». En 1979, toute l’étendue de l’horreur a été révélée et le nombre de réfugiés arrivant en Thaïlande s’est accru de façon dramatique. Le MCC a eu un rôle clé dans les camps et dans le processus de retour des réfugiés laotiens, hmongs, cambodgiens et vietnamiens. 

    Selon un ancien missionnaire de cette époque, ce furent des années de renouveau. ‘Les paroles et les actes allaient de pair, et Dieu faisait ses merveilles. L’enthousiasme pour le témoignage holistique de beaucoup de responsables thaïlandais d’aujourd’hui est né dans ces camps. Outre le travail d’éducation à la paix et le plaidoyer en faveur des droits de l’homme liés aux événements de Birmanie, ce travail dans les camps a continué jusqu’à ce que le MCC ferme son bureau en 1995. 

    Pendant ce temps, d’autres missions anabaptistes commençaient à s’intéresser à la Thaïlande. Des membres de Brethren in Christ World Missions firent un voyage exploratoire en 1986, suivi par l’envoi d’un couple missionnaire en 1987. Ce couple put obtenir un emploi dans un institut technique à la périphérie de Bangkok, et donc être financièrement indépendants. Leur travail était de développer des relations interculturelles pour partager l’Évangile et encourager la formation de responsables autochtones par le biais du discipulat. 

    En 1990, La Eastern Mennonite Mission envoya un missionnaire pour explorer la situation. Une équipe se forma en 1992 et le couple Tobin s’engagea pour 10 ans. En 1995, il était prêt à vivre parmi les Isaan parlant lao, dans l’une des provinces les plus reculées de la Thaïlande rurale. L’église Life Enrichment très inculturée, avec ses cultes dans des petits groupes et ses responsables locaux autonomes, est née et continue à grandir dans de nouveaux villages. 

    Mennonite Brethren Missions / Services International (maintenant Mission MB) fit aussi un voyage exploratoire en 1991. Les pionniers qu’ils envoyèrent prirent la décision de s’installer dans la province de Nan dans le nord de la Thaïlande pour travailler avec les Khmus. Le couple Schmidt et leurs collègues exercèrent un ministère centré sur l’évangélisation, l’éducation et le développement agricole dans les villages. Le long de la frontière Thaï-Lao, de nombreuses personnes vinrent à Christ parmi les Khmu.  

    Le travail s’enracine 

    Finalement, aucune de ces nouvelles organisations anabaptistes ne s’associa au CCT, malgré les bonnes relations que le MCC avait entretenues au fil des ans. Chaque mission fit son propre chemin avec de nouveaux partenaires et sa politique personnelle d’obtention de visas. La Evangelical Fellowship of Thailand s’est révélée une alliée encourageant l’implantation d’églises à travers le pays. Le responsable des Eastern Mennonite Missions Global Ministries, David Shenk, a encouragé les travailleurs de l’EMM à prioriser les relations avec les anabaptistes pour souligner la valeur de la ‘communauté’. Ainsi, les responsables des équipes ont fait de nombreux voyages pour prier et s’encourager mutuellement. Un modèle de retraites régulières a ouvert la voie à l’accueil des nouveaux collaborateurs. 

    En 1998, la General Conference Mennonite Church (COM) envoya le couple Houmphan (lao/canadien), pour travailler avec l’équipe de l’EMM. Ê la fin de leur premier mandat, ils commencèrent leur propre implantation d’église ailleurs à Isaan avec le MC Canada Witness. 

    En janvier 2001, Team 2000 arriva. Ces trois couples Frères Mennonites s’engagèrent à travailler ensemble pendant 10 ans et ouvrirent un orphelinat et une église au sud de Bangkok. Ils ont eu la vision que 28 missionnaires viendraient les rejoindre ; ceux-ci ont maintenant des relations avec plusieurs responsables locaux et les communautés émergentes dans différentes régions du pays. 

    Vers la même époque, le couple Myer, les nouveaux responsables BIC, arrivèrent. Invités et encouragés par l’EMM, ils commencèrent à travailler dans la capitale provinciale d’Ubon Ratchathani, à seulement 50 kilomètres de l’équipe de l’EMM. Ils développèrent des conceptions de ministère très compatibles, et cette proximité s’avéra providentielle, permettant aux équipes de se soutenir mutuellement dans des moments terribles. 

    Pendant ce temps, le Mennonite Mission Network avait envoyé des missionnaires à un autre endroit d’Isaan, et la Rosedale Mennonite Mission (RMM) renforça sa présence à Bangkok avec des responsables de deuxième génération, fruits de l’engagement de longue date de la RMM en Amérique centrale. Virginia Mennonite Missions était récemment devenue partenaire de l’église Life Enrichment pour former un avant-poste missionnaire parmi les Isaan à Bangkok. Un groupe d’anabaptistes conservateurs avait construit une école de formation missionnaire anabaptiste – l’Institute of Global opportunities (IGo) – à Chiang Mai. Ainsi, au moins à Chiang Mai, les anabaptistes sont connus pour leur ‘head covering’ (coiffe) et leurs familles nombreuses, sans parler de leur zèle pour l’évangile. 

    Tous ces groupes mettent l’accent sur le discipulat ; ils ont tous des expériences très riches de la puissance du Saint-Esprit manifestée par la guérison et la délivrance de l’oppression démoniaque. 

    Relations entre les groupes 

    Bien qu’il y ait périodiquement des conversations sur une organisation anabaptiste commune, la décision de se lier à une structure qui pourrait être ressentie comme lourde ou artificielle n’a pas encore été prise. La plupart des groupes s’engagèrent plutôt à simplement rester en relation. 

    Outre des réunions deux fois par an des responsables d’équipe (Conseil de Référence anabaptiste), il y eu trois rassemblements animés de croyants anabaptistes thaïlandais et lao. Au fil des générations, des relations chaleureuses se sont construites au-delà des divisions culturelles et socio-économiques de longue date, ainsi que des différences de ‘culture d’église’ entre mennonites et anabaptistes. Ces rencontres ont débouché sur la traduction de ressources anabaptistes en thaïlandais : la Confession de Foi Mennonite, et ‘Qu’est-ce qu’un chrétien anabaptiste ?’ de Palmer Becker. La confession de foi des International Mennonite Brethren (ICOMB) a également été traduite en thaï. Plus récemment, le livre de Richard Showalter contenant les récits des premières initiatives missionnaires en Asie ainsi que les histoires des premiers martyrs anabaptistes a été traduit en thaï. 

    Dans un contexte où l’évangile de la prospérité gagne du terrain, cette compréhension de la foi anabaptiste est d’une grande valeur. 

    Identité anabaptiste 

    Pour nourrir l’identité anabaptiste, de bonnes relations et ressources à long terme sont importantes, cependant l’identité est surtout le fruit de l’expérience. 

    Lorsque l’église Life Enrichment au sud d’Ubon Ratchathaniétait ébranlée par l’accident qui a co√ªté la vie à John Hertzler, responsable de l’équipe de l’EMM, l’église a été amenée à vivre une profonde démarche de pardon. Elle passa des mois à partager l’évangile avec le chauffeur dont l’imprudence avait causé l’accident. L’événement le plus marquant fut la présence des parents de John le jour du baptême du chauffeur. L’église vit ces croyants fidèles accueillir avec bonté cet homme dans la famille spirituelle. 

    Plus tard, l’église se réunit pour entendre Truman Hertzler enseigner l’histoire anabaptiste. Il parla des échecs de ses prédécesseurs qui perdirent des opportunités d’évangéliser en raison de leur légalisme et de leur léthargie. Pourtant, souligna t-il, la persévérance dans les difficultés et les yeux tournés vers Jésus-Christ, le seul fondement, (1 Co 3/11) conduit toujours vers une vision renouvelée et à l’obéissance à l’appel de Dieu. Dans la salle, un à un, les chrétiens se sont levés : « Nous le sommes aussi ! Peu importe ce nous aurons à souffrir ou combien de fois nous faiblirons et échouerons, si c’est cela être anabaptistes, alors nous sommes anabaptistes ! » De cette tombe est sortie la vie ! 

    Outre les communautés qui naissent du travail des missionnaires sur place, un autre courant de témoignage anabaptiste autochtone en Thaïlande provient des anciens réfugiés Hmong qui s’étaient installé aux États-Unis. Beaucoup se sont affiliés à MC USA. Ils ont formé leur propre Hmong Mennonite Churches Mission et attendent avec enthousiasme le jour où les Hmong, dont les villages sont dispersés sur les montagnes du Nord-Ouest de la Thaïlande, pourront revendiquer une identité anabaptiste. 

    Ê partir de 2005, cette impulsion a été renforcée par des visites d’enseignement de pasteurs nord-américains et de collaborateurs du Mennonite Mission Network ainsi que de l’aide à des projets de construction. Ainsi, ces chrétiens hmong, qui ont longtemps fait partie du CCT, ont commencé à réaliser que leur propre théologie a de fortes affinités avec l’anabaptisme. 2016 s’est avéré être une année significative car un nouveau ‘Hmong district 20’ s’est maintenant joint à la CMM, comme district de la CCT. Ils ont recherché cette affiliation parce que, selon Nelson Kraybill, « Ils veulent revendiquer explicitement la compréhension anabaptiste de l’Église et la développer, y compris la non-violence ». 

    Ceux qui ont observé ces églises remarquent la variété des pratiques qui font de leur présence un don au sein de la CMM : le travail pour la paix dans le cadre de l’évangélisation, l’hospitalité, la gestion financière, la générosité, la passion pour l’enseignement de la Bible et la formation des responsables. Des représentants de la CMM et du MMN seront présents en Thaïlande lorsque leur participation sera officialisée en avril 2017. 

    Bien que les chrétiens ne constituent encore que 1,2 pour cent de la population en Thaïlande, nous nous attendons à être bénis dans les années à venir par ces divers courants de témoignage anabaptiste s’entrecroisent et s’enrichissent mutuellement. Que Que Dieu continue à permettre à sa beauté et à la vie de la résurrection de sortir de ce ‘cimetière’ ! 

    ‚ÄîCarol Tobin et son mari Skip ont travaillé en Thaïlande de 1989 à 2009 pour implanter des églises et faire un travail administratif régional avec l’EMM. Résidant maintenant à Harrisonburg (États-Unis), Carol continue d’avoir une relation étroite avec la Thaïlande en tant que directrice régionale de l’Asie avec Virginia Mennonite Missions. 


    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’ Courier/Correo/Courrier April 2017


    Nom:  Hmong 7e District de l’Église du Christ en Thaïlande * 
    Membres:  1 733 
    Paroisses:  23 
    Président:  Pornchai Banchasawan 
    Nom:  Mission Khmu  
    Membres:  39 250 
    Paroisses:  430 
    Président : Phone Keo Keovilay 
    Nom:  Église Life Enrichment  
    Membres:  199 
    Paroisses:  16 
    Président: Pasteur Somchai Phanta 
    Nom:  Thaïlande Mennonite Brethren Foundation 
    Membres:  1 600 
    Paroisses:  20 
    Président : Ricky Sanchez 
    *Vote du Comité exécutif lors des réunions de février 2017 pour l’admission en tant que membre. Données de la carte du monde de la CMM, 6 février 2017. 
    Source: Répertoire de la CMM 2015 
     
     
     
     
     
  • La International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, ou Communauté internationale des Frères Mennonites) est formée de 21 communautés d’églises dans 19 pays, avec approximativement 450 000 membres. ICOMB veut faciliter les relations entre les différents ministères, et améliorer le témoignage et le discipulat de ses communautés d’églises membres : connecter, renforcer, répandre.

    Assemblée Générale de l’IEIMA

    Jose Arrais (Portugal), représentait ICOMB en Angola lors de la rencontre de l’église FM. Emerson Cardoso (Brésil), a également représenté ICOMB pour un projet à venir : Convenção Brasileira das Igrejas Evangélicas Irmãos Menonitas (COBIM – La conférence brésilienne FM) prépare un nouveau couple missionnaire pour les projets agricoles et la formation en théologie. Emerson a formé 200 pasteurs. Nous avons prié pour que l’Assemblée puisse régler certains conflits et assurer l’avenir de l’équipe de direction. Priez pour Jean-Claude Ambeke, récemment élu président.

    —David Wiebe, directeur exécutif

  • Bogotá, Colombie – Ce fut une coïncidence providentielle que le représentant régional pour les Andes de la Conférence Mennonite Mondiale, Pablo Stucky, eut prévu de visiter le Pérou au début d’avril. Ses réunions avec des responsables d’église étaient prévues peu de temps après que les pluies aient inondé la région désertique occupée par les églises, tuant environ 100 personnes et laissant plus de 100 000 maisons complètement détruites ainsi que 900 000 affectées par des dommages matériels. Alors qu’il était venu avec l’intention d’informer les dirigeants de 11 paroisses des Frères mennonites sur la Conférence Mennonite Mondiale (CMM), Stucky eut aussi l’occasion de donner un accompagnement pastoral.

    « La date de cette visite m’a permis de les accompagner aussi dans ce moment de douleur et de les aider à porter ce grand fardeau. Les pertes de chacun continuent de générer beaucoup de souffrance. Cela fait parti de la mission de CEAS, » explique Stucky. Quelques 370 familles en lien avec 13 paroisses ont été affectées. Le représentant régional de la CMM est également coordinateur de CEAS (un service des églises anabaptistes de Colombie), spécialisé en réponse au choc traumatique.

    Le 1er avril 2017, Stucky a rencontré 21 pasteurs et responsables de la Conferencia Peruana Hermanos Menonitas, certains avaient voyagé plus de trois heures. Stucky parla et répondit aux questions sur la CMM, et anima également un temps de partage sur les conséquences des inondations. Ils prièrent les uns pour les autres.

    La région a vécu des épisodes d’inondations catastrophiques dans le passé (le travail des Frères mennonites au Pérou commença en réponse aux inondations de 1983), mais les responsables racontent que cette fois, les eaux dévastèrent des zones qui n’avaient pas été affectées avant. « Ce fut une expérience difficile, » raconte un responsable qui a vu des personnes happées par le courant. « Nos voisins étaient en pleurs. Nous avons sauvé des gens, essayé d’aider autant que possible. »

    « Je n’ai pas peur, » dit une responsable d’église à ses amis qui étaient inquiets qu’elle sorte pendant l’orage. « Eli pria et la pluie s’arrêta. J’ai du traverser avec l’eau jusqu’au genoux pour aller aider à la naissance d’un bébé. La petite fille est née en bonne santé. »

    Alors qu’elle devait allait chercher des médicaments pour ses petits-enfants, elle raconte : « J’ai vu que l’eau aller arriver jusqu’à ma maison. » Elle se mit à prier : « Dieu, tu es l’ange qui campe autour de nous, » et sortit sans inquiétude. « Je dois montrer à mes petits-enfants le courage que Dieu nous donne. »

    « Nous avons appris que par notre faiblesse nous pouvons aider les autres, » affirme un pasteur. Tous les membres de sa petite paroisse perdirent leurs fermes « et pourtant nous apportons de la nourriture aux personnes dans le besoin. Nous sommes heureux parce que nous pouvons aider. »

    Malgré le fait qu’ils aient eux mêmes des pertes, les membres de la paroisse aident leurs voisins, hébergent des personnes dans les bâtiments de l’église et dans la maison des missionnaires.

    « Une semaine plus tard, l’impact des eaux était encore évident et dramatique : de grandes quantités de boue ; les murs d’adobe dissouts par la rivière ; meubles, matelas et animaux perdus, » raconte Stucky. « La faim et le désespoir régnaient. »

    Il y a un besoin des denrées de survie ainsi que de fournitures pour le long terme afin de remplacer les récoltes détruites. Les moustiques qui transmettent des maladie prolifèrent dans la boue et dans l’eau stagnante. Les gens ont aussi besoin d’attention psychologique pour surmonter le choc traumatique. Stucky compte y retourner en mai pour donner une formation et un accompagnement sur le soin de soi en temps de crise.

    « Merci d’être venu et d’être avec nous, » dirent les responsables à Stucky. « Nous ne sommes pas seuls ; Dieu est avec nous. Aujourd’hui la catastrophe nous a touchée. Nous pouvons aussi nous unir aux autres églises qui souffrent ailleurs. »

    Cliquez ici pour soutenir le travail des représentants régionaux de la CMM qui établissent des liens avec nos églises dans le besoin. Les représentants régionaux de la CMM sont des bénévoles à temps partiel. La CMM paye leurs frais de déplacement pour aller à la rencontre de responsables d’églises de leur région.

    Cliquez ici pour soutenir l’intervention du MB Mission en vue de venir en aide à Conferencia Peruana Hermanos Menonitas. [Écrit « Pérou » dans les commentaires]

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • Alors que l’ouragan Matthew s’abattait sur Haïti, en octobre 2016, les contractions s’intensifiaient pour Seurette, la femme du Pasteur Jean Mario Marelin. Sans l’aide d’une sage-femme, elle mit au monde un bébé en bonne santé malgré les dommages subit par la maison durant l’accouchement.

    Pasteur Bertrand, responsable de l’Assemblée de la Grâce un partenaire de la Franconia Mennonite Conference, a pris des nouvelles de la famille quelques mois plus tard.

    Je les ai vu dernièrement. La petite avait la grippe, mais la maman va bien. Ils ont partiellement reconstruit leur maison. Seurette et Jean Mario Marelin habitent une petite maison avec leurs sept enfants. Cette maison est vraiment trop petite pour cette famille nombreuse. Mais ils n’ont pas les moyens pour l’agrandir. Ils sont reconnaissants pour toute aide. Louons Dieu parce qu’Il a pris soin de cette famille.

  • Bogota, Colombie – « La Bible nous invite à nous rappeler que le peuple d’Israël fut aussi étranger, captif et déportés, » raconte Carlos Martínez de la Conferencia de Iglesias Evangélicas Anabautistas Menonitas de México. « Les premiers anabaptistes furent aussi discriminés. Et nous voyons cette histoire vivante en nos frères et sœurs de Chihuahua. »

    Martínez fait partie des 21 responsables anabaptistes venant de différentes parties du Mexique réunis à l’occasion d’une conférence des églises mennonites et frères mennonites du Mexique, les 23 et 24 mars 2017. L’objectif était de penser une réponse biblique pour le soin des plus vulnérables parmi nous : les migrants. Les textes de Matthieu 1:16-23 et 1 Pierre 1:1;2 9-10 furent utilisé pour la réflexion.   Dan González Ortega dirigeant une étude biblique sur la migration.

    Les conversations ont abordé la discrimination et les conditions difficiles des migrants lors de leur traversée. La ville de Mexico est un lieu de passage des migrants qui se dirigent vers la frontière des Etats-Unis ainsi que pour ceux qui sont déportés des Etats-Unis. Beaucoup de migrants sont agressés par les agents de la patrouille frontalière des deux pays, souffrent de violence sexuelle, de perte d’emploi, d’exploitation de la part des cartels de drogue, de discrimination et doivent traverser des terrains peu praticables lors du trajet.

    « Il y a plusieurs groupes de migrants mais celui qui connait la croissance la plus rapide est celui des migrants autochtones. Dans l’état de Oaxaca, le gouvernement veut les rendre invisibles, » explique Leslie Ocampo, Iglesia Cristiana de Paz de México A.R.

    Touchées par les besoins des migrants, les églises anabaptistes convoquèrent cette conférence avec le Mennonite Central Committee pour apprendre à savoir comment répondre de manière efficace et en partenariat les uns avec les autres.

    « Ê Matamoros, l’église n’a pas l’infrastructure nécessaire pour donner du travail aux migrants. » affirme Jesus Garza de la Conferencia Cristiana Anabautista Menonita. « Il y a beaucoup d’églises mais il n’y a rien de fait dans cette région. C’est très triste parce qu’il n’y a pas de coordination pour venir en aide aux migrants. »

    Déterminés à trouver des moyens d’offrir une réponse biblique, les participants mirent en commun leurs questions pour trouver des idées d’actions. « Les enfants doivent abandonner l’école pour travailler dans la rue. Nous offrons des programmes d’alphabétisation pour les enfants migrants. » raconte Sandra Plett, Iglesia Cristiana de Paz en México A.R.

    « Puebla est une ville de passage des migrants. Nous pensons fonder une maison d’hôte et peut être créer des emplois temporaires, » confie Mario López du Ministerio Integral de Iglesias Anabautistas de Puebla.

    Plusieurs participants attirèrent l’attention sur les causes profondes de la migration. « Être informés est crucial. Nous devons prendre connaissances des causes, » explique Martínez. « Un outil d’enseignement possible pourrait être la création d’une formation pour des délégués des différentes églises et fédérations d’églises. »

    De la Genèse à l’Apocalypse, des histoires mettant en scène des personnes migrant et trouvant un nouveau foyer « nous appellent, entant qu’église, à répondre à l’injustice malgré la peur de soulever une controverse », conclue un des participants dans un document de clôture. « Les écritures nous demandent d’obéir à une loi au-dessus des lois des gouvernements humains. Nous sommes appelés à obéir à la loi de l’amour, à la lumière de la vie du Christ. L’église est-elle prête à payer le prix de l’amour ? »

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale par Danielle Gonzales

    Participants :

    • Conferencia Cristiana Anabautista Menonita : Juan Jesús Garza Ruiz
    • Conferencia de Iglesias Evangélicas Anabautistas Menonitas de México : Ruhama Pedroza et Carlos Martínez
    • Conferencia Evangélica Anabautista “Misión y Esperanza” (Veracruz) : John Wall et María De Jesús Gómez Aguila
    • Conferencia Evangélica Misionera de México (Chihuahua) : Adrián Ramos et Juan Carlos Véjar Gómez
    • Conferencia Menonita de México (Chihuahua) : Ruben Dyck et Johan Klassen
    • Conferencia Menonita de México (Iglesia Anabautista Menonita Unida de México) : Isaak Bergen Thiessen
    • Conferencia Misionera Evangélica (Chihuahua) : Leonard Plett et Heinrich Rempel
    • Iglesia Cristiana de Paz en México A.R. : Sandra Plett et Leslie Ocampo (Fréres Mennonites)
    • Mennonite Central Committee : Erica VanEssendelft, Fernando Sandoval, et Oscar Benavides Calvachi
    • Mennonite Missions Network : Fernando Pérez Ventura et Rebeca González Torres
    • Ministerio Integral de Iglesias Anabautistas de Puebla : Mario López et Leticia Hernández
    • Mujeres por la Paz : Helena Sánchez
    • Rector de la Comunidad Teológica de México : Dan González
     

     

  • Bogotá, Colombie – La célébration d’un quinzième anniversaire dans leur église, Casa de Oracion, fut la raison pour laquelle Ignacio, Liliana et leur famille sortirent de chez eux, à Manta, en Equateur, plus tôt que d’habitude ce 16 avril 2016, juste avant que le tremblement de terre ait lieu. Ce tremblement de terre de magnitude 7,8 sur l’échelle de Richter fit environ 700 morts et détruisit plus de 6 500 foyers, y compris celui d’Ignacio et Liliana qui durent emménager chez leurs parents après que le mur de la maison des voisins soit tombé sur la leur.

    D’habitude, Ignacio, responsable de la sonorisation de l’église, part avant sa femme et leurs deux enfants, mais puisque le culte commençait plus tôt ce samedi soir là, la famille parti toute ensemble.

    Ils étaient dans la rue lorsque cela commença à trembler. Le plus jeune fils d’Ignacio tomba sous la voiture et les roues manquèrent de peu de lui écraser les jambes. Les secousses durèrent à peu près une minute.

     Oscar Suárez

    Plusieurs familles comme celle d’Ignacio et Liliana se retrouvèrent à la rue, mais elles purent voir la main de Dieu à l’oeuvre au travers de l’aide apportée par les Fonds Diacres, le MCC, la mission Rosedale Mennonite et d’autres.

    Envoyés par la Commission Diacre de la Conférence Mennonite Mondiale, Henks Stenvers (secrétaire de la Commission Diacre de la CMM) des Pays-Bas, Ephraim Disi Mbewe (Révérend Frère en Christ) du Malawi et Oscar Suárez (représentant des YABs pour l’Amérique Latine) de Colombie visitèrent les villes de Manta et Portoviejo dans les régions les plus affectées, du 25 au 29 janvier 2017, pour écouter des témoignages comme celui d’Ignacio et Liliana et pour encourager les membres de l’Iglesia Evangélica Menonita Ecuatoriana.

    La Commission Diacre est responsable du bien-être de la communion mondiale ; elle accompagne les églises membres lors de temps durs, qu’ils soient causés par des catastrophes naturelles ou par des gouvernements oppressifs. La Commission Diacre organise une visite pour « mette la main sur l’épaule des membres et leur dire : “ Nous sommes avec vous durant ces moments difficiles. ” »      

    En Equateur, la réponse de l’église mennonite fut à la fois spirituelle et pratique. Des membres de l’église de Guayaquil aidèrent à la recherche de victimes. Les membres de l’église de Manta et de Portoviejo formèrent des cercles d’espoir en donnant de la nourriture et de l’eau aux familles dans le plus grand besoin.

    Le pasteur Juan Altamirano à Portoviejo décrit le camp de fortune qui accueille les 2 800 personnes alors que 200 autres personnes sont toujours en attente d’un abris. Beaucoup sont reconnaissants que la catastrophe ait eu lieu un weekend lorsqu’il n’y avait presque personne dans les tours de bureaux, raconte Altamirano.

    « Il y a beaucoup de travail pour tout réparer et l’ampleur des dégâts est telle que cela prendra beaucoup de temps pour que tout revienne à la normale » explique Stenvers. « Il est évident que la communauté de l’église a joué un rôle important dans la réponse à la catastrophe, [en offrant] un espace pour se lamenter et pour se soutenir mutuellement. »

    « Ces familles purent commencer à surmonter les difficultés et à voir la main de Dieu qui les soutient à chaque instant » raconte Stenvers.

    « Ils ont perdu leurs maisons, » dit Suárez, « mais avec le soutient de la famille anabaptiste mondiale qui leur apporte une aide économique, psychologique et spirituelle, ils se remettent de cette tragédie. »

    « Nous pouvons compter sur notre famille élargie et sur la main de Dieu qui nous utilise lorsqu’il y a des problèmes. »

    Durant la visite des diacres de la CMM en Amérique Latine, Stenvers et Suárez assistèrent également aux réunions dans le Cono Sur. Des membres d’églises mennonites d’Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Paraguay et Uruguay se rencontrèrent du 21 au 25 janvier 2017 à Buenos Aires. Certains des thèmes abordés : l’identité anabaptiste, la formation des responsables d’église, le rôle des femmes et des jeunes dans l’église, la célébration des 100 ans de la présence anabaptiste en Argentine et des présentations d’organisations.

    « Les rencontres étaient parfois pleines de rires et de joies, parfois émues, raconte Stenvers. Il y avait un fort sentiment de communauté. »

    « Partager dans la simplicité, dans l’abondance, dans le rire, dans la tristesse fut une expérience qui a enrichie ma vision de ma famille élargie dans le monde, » raconte Suárez.

    En Equateur, les encouragements et l’accompagnement spirituel de la famille anabaptiste mondiale aident l’église à « ramasser les morceaux, sachant que rien ne peut les séparer de l’amour de Dieu en Christ, » constate Disi.

    Et Ignacio ? Il a finit de reconstruire sa maison, elle est plus grande et plus fonctionnelle qu’avant le tremblement de terre.

    « Un membre souffre-t-il ? Tous les autres souffrent avec lui. Un membre est-il à l’honneur ? Tous les autres partagent sa joie » (1 Corinthiens 12/26).

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

     

  • Bogota, Colombie – Lorsque quelqu’un prononce ou écrit mal votre nom, est-ce que vous avez l’impression qu’il ne s’adresse pas vraiment à vous ? Nous choisissons les prénoms avec soin – parfois pour honorer quelqu’un ou pour une caractéristique que l’on espère voir chez la personne nommée ; le prénom fait partie de la perception de notre identité.

    Changer de nom n’est pas une démarche faite à la légère : il y a des étapes légales et nos amis et nos connaissances doivent apprendre à utiliser notre nouveau nom. Mais surtout, le changement de nom change votre l’identité : ou quelque chose de significatif a changé ou bien le nouveau nom est une meilleure description de ce que vous aviez toujours été.

    Durant les trente dernières années, les responsables de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) ont parlé de la possibilité de changer de nom. En 2016, le comité exécutif a chargé la Commission Foi et Vie de mener la tâche d’élaborer une recommandation pour le Conseil General en 2018 afin de prendre une décision en 2021. Les représentants régionaux animeront la conversation et synthétiseront les différents retours.

    Une demande formelle de la part des responsables de l’église des Frères en Christ des Etats-Unis qui se sentent exclus est ce qui a motivé la remise en question actuelle. Ils ont observé que lorsque l’assemblée de la CMM eut lieu en Pennsylvanie, aux Etats-Unis, la presse fit référence à l’évènement presqu’uniquement en utilisant le mot « mennonite » malgré le fait qu’un grand nombre d’églises des Frères en Christ soient représentées.

    L’identité d’une organisation peut changer avec le temps. Au début, la CMM fut une série de conférences organisées par les responsables d’églises européens en 1925, 1930 et 1936 pour aborder des problèmes spécifiques, en particulier la crise des réfugiés mennonites en Russie. Ê partir de 1948, une structure officielle se forme sous le nom de la Conférence Mennonite Mondiale. En 2003, le nom officiel devient : « Conférence Mennonite Mondiale : Une Communauté d’Églises Anabaptistes. »

    Faire en sorte qu’une organisation soit reconnue au travers le monde nécessite du temps et de l’énergie. La CMM (MWC en anglais) est largement connue par son acronyme ; un changement de nom devrait donc tenir compte des conséquences linguistiques dans ses trois langues officielles (anglais, espagnol, français).

    Les modifications possibles du nom de la CMM vont principalement dans deux directions : remplacer « mennonite » par « anabaptiste » et remplacer « conférence » par « communion », « communauté » ou « alliance ».

    « Mennonite »

    Historiquement et dans le contexte de l’Église mondiale, le mot « anabaptiste » comprend un large éventail de groupes qui sont engagés envers le baptême des croyants, avec une vision de l’église entant que communauté visible et avec un désir sincère de suivre les enseignements de Jésus dans la vie quotidienne. Théologiquement, « anabaptiste » est souvent utilisé pour désigner un idéal ou un standard, une tradition de croyance séparée des liens culturels attachés parfois au terme « mennonite ».

    Des 105 églises nationales membres de la CMM, 76 utilisent le terme Mennonite, 13 sont Frères en Christ, et 11 utilisent le terme anabaptiste dans son nom, souvent en plus du terme mennonite. Plutôt que d’utiliser un dérivé de mennonite dans son nom, quelques églises nationales prennent

    pour nom un concept (Meserete Kristos [Christ comme fondement] en Ethiopie) ou une association (Gereja Kristen Muria [églises chrétiennes Muria] en Indonésie).

    Le « Global Anabaptist Profile research project » a découvert que les églises Nord-Américaines préféraient le mot « anabaptiste » pour se décrire (58%), contre 41 pour cent en Europe, 38 pour cent en Afrique, 23 pour cent en Asie et 21 pour cent en Amérique Latine. Pour « mennonite » les chiffres sont les suivant : 62 pour cent en Europe, 60 pour cent en Asie, 55 pour cent en Afrique, 33 pour cent en Amérique Latine et 31 pour cent en Amérique du Nord. (remarque, les groupes pouvaient choisir plusieurs termes).

    Un inconvénient du mot « anabaptiste » est qu’il est à la fois trop large et trop limitant : ce terme descriptif est approprié par un groupe beaucoup plus large que seulement ceux qui s’associent avec la CMM ; Mais il se concentre également sur le baptême des croyants entant que marqueur de l’identité mennonite à l’exclusion d’autres approches théologiques importantes comme le discipulat et la mission de réconciliation.

    « Conférence »

    Pratiquement 100 ans après sa première réunion, la CMM est mieux connue pour son assemblée tous les six ans. Aujourd’hui, cependant, l’organisation fonctionne toute l’année pour solidifier les relations et le soutient entre les différents membres de la famille anabaptiste.

    En 2012, le Conseil Général a ratifié un document de la Commission Foi et Vie qui fournit une réflexion théologique approfondie sur le concept grec de koinonia en tant que terme descriptif de la CMM. Il souligne la centralité de « l’identité partagée et de la vie partagée en tant que “corps du Christ” », écrit Thomas Yoder Neufeld. Koinonia est « à la fois la réalité qui sous-tend notre vie ensemble, et … un but vers lequel nous allons … à la fois une réalité et une vision ».

    Le mot qui exprime le plus clairement ce concept est « la communion », utilisée dans la constitution de la CMM et dans d’autres documents. La « communion » suggère un corps engagé dans des relations d’amour sacrificiel, de co-responsabilité et d’entraide dans le but de la fraternité, de la glorification de Dieu, du service et de la mission.

    Alternativement, la « communauté » ou la « fraternité » suggèrent un rassemblement d’intérêts, d’objectifs et d’activités partagées, tandis qu’ « alliance » ou « fédération » suggèrent un organe législatif composé de groupes indépendants qui se réunissent pour atteindre des objectifs communs.

    Une dernière option consiste simplement à conserver le nom. La Conférence Mennonite Mondiale reste un symbole fort, et bien qu’il ne transmette pas pleinement tous les aspects de l’identité de la famille, d’autres noms seraient également des descriptions partielles.

    Quel que soit le résultat de la conversation, la CMM continuera à servir la famille des communautés d’églises anabaptistes dans le monde entier par la prière, le soutien et la soumission mutuelle en suivant l’exemple du Christ de vivre et de partager la bonne nouvelle au monde.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

    Quels commentaires, affirmations ou inquiétudes aimeriez-vous partager avec la CMM ? Envoyez un courriel à : info@mwc-cmm.org.

  • 7 façons de soutenir la CMM dans votre paroisse

    C’est une bénédiction de pouvoir, au travers des médias internationaux, avoir des informations de partout dans le monde. Mais il peut devenir décourageant d’entendre tellement d’histoires difficiles et nous nous sentons incapables de changer quoi que ce soit. En soutenant la Conférence Mennonite Mondiale (CMM), vous pouvez faire changer les choses au travers de frères et sœurs de notre famille anabaptiste mondiale qui sont des agents du shalom de Dieu dans beaucoup d’endroits.

    Voici quelques manières de soutenir financièrement le travail d’encouragement et d’information de la CMM envers l’église mondiale :

    1. L’offrande d’un repas – Le dimanche de la fraternité mondiale, lors de la pentecôte, le dimanche pour la paix – ou à n’importe quel autre moment – faites un repas simple avec votre paroisse ou ayez un temps de jeune et prière. Encouragez les participants à donner l’équivalent du coût d’un repas.
    2. Un festival international de chants – Organisez une soirée de musique internationale et de chants avec votre paroisse ou un groupe d’églises. Chantez des chants des Assemblées précédentes et invitez les personnes de diverses origines (personnes d’autres églises, les bénévoles internationaux ou des étudiants étrangers) à vous enseigner des chants de leurs traditions. Au travers de l’internet, connectez-vous avec vos amis au loin durant l’événement. Faites une offrande spéciale pour la CMM.
    3. Un festival international de cuisine – Célébrez la culture et la foi au travers de la cuisine et récoltez de l’argent. Faites un repas en commun international ou organisez un marché international avec les contributions de groupes locaux d’origines culturelles étrangères. Posez des questions sur les traditions associées aux plats. Partagez les bénéfices de l’événement avec la CMM.
    4. Mini Assemblée Dispersée ou Village de l’Église Mondiale – Apprenez-en plus sur les traditions et l’histoire d’autres églises anabaptistes dans votre région et dans le monde. Organisez un culte, une louange, ou des activités de découverte sur les différents contextes linguistiques et culturels des anabaptistes d’aujourd’hui. Passez une offrande pour la CMM.
    5. Vente aux enchères ou service. Organisez une vente d’affaires usagées ainsi que de nourriture et des activités dont les bénéfices iront à la CMM. Participez à un projet de service dont les contributions soutiennent le travail de la CMM. Ou bien, si votre église a un projet de construction de bâtiment et lève des fonds pour cela, vous pouvez désigner un pourcentage de cette somme pour soutenir l’église mondiale au travers de la CMM.
    6. Cheminez avec l’église mondiale – Prenez ce thème au pied de la lettre et organisez une marche (ou une ballade à vélo, un marathon, etc.) pour lever des fonds pour la CMM. Invitez toutes les églises anabaptistes de votre communauté à vous joindre pour cet événement, et priez en marchant.
    7. Préparez-vous pour Indonésie 2021 – Commencez à préparer l’Assemblée dès maintenant. Renseignez-vous sur l’histoire et le ministère actuel de l’église mennonite en Indonésie. Sélectionnez les membres qui vous représenteront à Indonésie 2021 et commencez une levée de fonds annuelle pour payer les frais de voyage et d’inscription.

    Mettez à part un pourcentage de la somme totale pour soutenir les programmes permanents de la CMM.

    Enfin, soutenez la CMM par la prière. « C’est une grand encouragement de savoir que vous priez pour nous » – La Conférence Mennonite Mondiale reçoit souvent ce genre de commentaire de la part de nos églises partout dans le monde. Vous pouvez recevoir les sujets de prières de la famille de la CMM en vous abonnant au courriel du réseau de prière envoyé chaque mois, vous abonner à Info (lettre de nouvelles mensuelle), visiter la page des prières sur notre site internet et nous suivre sur les réseaux sociaux.

    « Nous sommes heureux de savoir que nous pouvons participer aux projets des autres dans notre église mondiale », confie Richard Ratzlaff, dont l’église mennonite de Toronto a donné un dixième du coût de la construction de leur bâtiment aux Fonds de Partage de l’Église Mondiale de la CMM.

    Jon Carlson, dont l’église de Pennsylvanie a organisé un festival international de chants raconte, « [Nous étions] très reconnaissant d’avoir pu accueillir cet événement qui nous a rappelé nos liens avec nos frères et sœurs partout dans le monde. »

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale