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  • Aimer les gens généreux de la République Démocratique du Congo (RDC) n’est pas difficile, mais le mal présent dans la région rurale du Kasaï de ce pays verdoyant, est difficile à comprendre.

    En décembre 2017, les survivants de la guerre civile racontèrent à une délégation de la Commission Diacres de la Conférence Mennonite Mondiale les attaques surprises de leurs villages par la milice en maraude. Avec des armes à feu ou des couteaux, ces groupes massacrèrent les hommes et les garçons et tout ceux qui étaient en lien d’une manière ou d’une autre avec le gouvernement.

    Les victimes agonisèrent devant leur propre famille, devant des femmes et des enfants qui pouvaient eux-mêmes être agressés ou tués. Les villages sont en ruines ; des milliers de personnes ont fui à pied. Les survivants traumatisés ont tout perdu – leurs biens et leurs terres, leur famille, leur communauté. Certains ont des cicatrices à cause de la torture. La plupart ne retourneront jamais sur leur lieu de naissance.

    Je faisais partie de la délégation qui s’est rendue sur place en visite pastorale, et je suis rentré chez moi rempli de gratitude pour les mennonites de la RDC qui nous ont recus avec tant de générosité et d’amour malgré leurs souffrances.

    Dans un pays aux dificultés économiques et politiques écrasantes, les mennonites remplissent les lieux de culte avec des chants vibrants et un message d’espoir et de réconciliation. Nous avons vu des mennonites dans les villes de Kikwit et de Kinshasa s’occuper de personnes déplacées de n’importe quelle tribu dans un pays où il est courant de ne s’occuper que de ses propres parents ou des membre de sa propre tribu.

    Un groupe de survivants traumatisés a rencontré notre délégation à l’ Église Frères Mennonites Nouvelle Jerusalem à Kikwit. Les histoires d’agonie qu’ils m’ont racontées m’ont donné envie de voir l’accomplissement de la vision de Jean : « Lui sera le Dieu qui est avec eux. Il essuiera toute larme de leurs yeux. La mort ne sera plus. » (Apocalypse 21).

    Les causes du chaos dans certaines parties de la RDC sont due à la lutte pour le contrôle des mines de diamants et d’or, aux rivalités entre tribus, aux rébellions politiques, aux interventions étrangères et aux activités criminelles. Les personnes fuyant les soulèvements doivent endurer des semaines voire des mois de danger en parcourant des centaines de kilomètres jusqu’à Kikwit ou d’autres villes. Les femmes accouchent pendant ce trajet dangereux vers la sécurité.

    Lors de notre visite, j’ai souvent pensé à Michael J. Sharp, un jeune mennonite de ma communauté d’origine aux États-Unis, qui a été assassiné dans la région du Kasaï l’an dernier lors d’une mission de paix des Nations Unies. La mort de Michael m’a touché profondément, moi et beaucoup d’autres personnes de la CMM. Que doivent sentirent nos frères et sœurs de la RDC qui subissent eux-mêmes d’innombrables pertes ?

    Le Mennonite Central Committee et d’autres organisations anabaptistes réagissent à la crise en RDC, et la CMM a aidé à coordonner la communication entre les différentes agences. Dans un projet appelé Opération Bon Samaritain, les mennonites de Kikwit qui ont peu d’argent pour apporter des secours ont ouvert leurs maisons pour accueillir des survivants qu’ils ne connaissent même pas.

    Nous avons rencontré un médecin congolais mennonite épuisé qui soigne des personnes déplacées à Kikwit et qui nous a raconté combien il était difficile ou impossible d’obtenir des médicaments de première nécessité.

    Il y a plus de 400 tribus en RDC, ce qui crée des tensions même chez certains anabaptistes. Mais l’amour pour tous que nous avons vu à Kikwit est un modèle pour l’église mondiale. Francisca Ibanda, de Kinshasa, représentante régionale de la CMM pour l’Afrique de l’Ouest, a déclaré : « Ce n’est pas un problème d’avoir des tribus, parce que dans le Christ, les tribus peuvent travailler ensemble. Nous pouvons aimer même les personnes qui sont de tribus censées être ennemies. »

    un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale écrit par le président J. Nelson Kraybill

  • La Conférence Mennonite Mondiale tisse un réseau de relations au sein de la famille mennonite anabaptiste dans le monde entier via le site internet, les courriels, les réseaux sociaux, les publications et les contacts avec d’autres organisations. Voici quelques nouvelles pour rester en lien.

    Gerald Hildebrand

    • Les représentants régionaux sont le premier point de contact des églises nationales avec la CMM. Gerald Hildebrand, pasteur expérimenté et ancien directeur de département de la MB Mission, membre de l’église frère mennonite River East à Winnipeg, au Canada, est devenu représentant régional pour l’Amérique du Nord en avril 2018 lorsque Lynn Roth termina son mandat. « Nous sommes reconnaissant à Lynn pour son service de mise en contact de la CMM avec les églises d’Amérique du Nord depuis 2013 » exprime Arli Klassen, coordinateur des représentants régionaux. « Son réseau de contacts et ses compétences furent de grands atouts, en particulier durant la préparation de l’Assemblée réunie de Pennsylvanie 2015. »
    • Un nouveau livre édité par la Commission Mission, Le Peuple de Dieu en Mission : Un point de vue anabaptiste réunit différentes voix et expériences issues des divers contextes de la famille mondiale de la CMM. Plusieurs manuscrits ont été écrits dans les langues parlées par les membres de la CMM. Le Peuple de Dieu en Mission est sorti au Kenya lors des réunions du Conseil Général.
    • Les réunions triennales du Conseil Général de la CMM (délégués envoyés par chaque église membre d’un pays) se dérouleront du 23 au 26 avril 2018 à Nairobi (Kenya), précédées des réunions des comités et des réseaux de la CMM. En outre, les délégués et les mennonites locaux célébrèrent ‘Renouveau 2027 – Le Saint-Esprit nous transforme’ à Kisumu (Kenya), le 21 avril 2018. Nous vous en dirons plus sur ces réunions le mois prochain.

    Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • En ce début de troisième millénaire, l’humanité fait face à de sérieux problèmes écologiques qui menacent la vie de l’homme et de toute la création. Les conséquences du réchauffement climatique sont perceptibles dans tous les pays du monde : la pollution de l’air et de l’eau, les fortes inondations et les grandes chaleurs, etc.

    En Afrique, principalement dans les pays au sud du Sahara, les populations sont exposées à de multiples maladies à cause de la dégradation de la création et des conditions de vie. Les autres créatures, telles que les poissons, les animaux, tant domestiques que sauvages, les oiseaux, les arbres et rivières, ne sont pas épargnées. Elles sont victimes de la cupidité et de la folie humaines. Or, de même que le Seigneur nous garde, nous devons garder la création de Dieu, en prenant soin de la terre et de ses habitants ; telle est la volonté du créateur.

    1. La Bible et la sauvegarde de la création

    La Bible n’est pas muette concernant la responsabilité de l’homme à l’égard de la création. Elle est riche de leçons dans ce domaine au point que plusieurs ont été amenés à considérer la parole de Dieu comme une sorte de livre d’écologie, un manuel qui aide les chrétiens à vivre correctement sur la terre, un manuel qui nous indique « comment vivre sur la terre pour n’être pas désorientés en arrivant au ciel » (Dewitt).

    1. Fondement vétérotestamentaire

    L’Ancien Testament contient plusieurs passages bibliques qui nous renseignent sur notre responsabilité à l’égard de la création. Toutefois, le passage le plus éloquent, est celui de Gn 2/15 « l’Éternel prit l’homme, et le plaça dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le garder ». Ce verset pose le fondement biblique de la protection de la création. Il souligne le mandat culturel de la mission de Dieu confiée à l’homme dans le jardin d’Eden. Ce double mandat missionnaire consiste à cultiver et garder. Parlons-en succinctement :

    Cultiver – àvàd

    C’est la main même du Créateur qui a façonné les merveilles photographiées par Esther Martens autour de chez elle, au Saskatchewan. Bien que la paroisse mennonite près d’elle ait fermée, elle reste en contact avec la famille anabaptiste mondiale. Photo : Esther Martens

    Étymologiquement, ce mot tire son origine de la racine àvàd qui signifie cultiver, servir, travailler. Dans tout l’Ancien Testament àvàd n’a que ces deux significations qui reviennent au même : honorer et glorifier Dieu.

    Dans le premier cas, il s’agit de rendre un culte à Dieu, d’accomplir certains services dans l’adoration. Le second a trait au travail manuel de l’homme pour subvenir à ses besoins ou pour le compte de leur maître, dans le cas des esclaves. C’est aussi un service que l’on rend aux rois (Ex 20/9, 30/16, Lv 25/39, Dt 28/23, Ps 128/2, 24/1-2, Ac 20/35, 1 Co 16/58, 2 Th 3/8–9,11).

    Dans cette perspective, l’homme n’est pas créé pour ne rien faire. Le travail est une nécessité de sa nature, qui ne peut se développer que par le moyen de l’activité. C’est le travail qui développe l’intelligence, l’ingéniosité, toutes les forces de l’énergie et de la volonté, aussi bien que celles du corps (Rochedieu). L’homme est d’abord appelé au travail, puisque c’est la condition sine qua none de tout développement. L’homme continue l’œuvre de Dieu par le travail. L’homme et la femme vit pour travailler, car Dieu veut qu’ils soient prospéres. L’apôtre Paul dit même que « celui qui ne travaille pas ne mange pas non plus » (2 Th 3/10).

    Il sied de souligner qu’au début, le travail manuel n’est ni une malédiction ni la conséquence du péché. Il est une institution divine. Le travail vient de Dieu, car, lui-même a travaillé et travaille encore.

    Le terme àvàd, compris comme service à rendre, renvoie aussi au culte que l’homme doit rendre à Dieu. Or le véritable culte consiste à se mettre au service des autres pour le bien (Es 58/6-7 ; Jc 1/27) ; cultiver signifie obéir à la volonté et aux prescriptions de Dieu. Rochedieu estime à ce sujet « qu’il y a dans ce cas une étroite analogie entre cultiver, culte et culture. Le bon usage de la mission conduit nécessairement au service à rendre à Dieu pour sa gloire et son honneur et pour le bien-être et l’intégrité de toutes les créatures, il demande à Dieu son pain tout en se mettant au travail pour l’obtenir » .

    Dieu a placé l’homme dans le jardin, non seulement pour le cultiver, mais aussi pour le garder.

    Jepara (Indonésie) est célèbre pour ses sculptures. Yanto Bengadi fait de nombreuses sculptures décoratives, principalement sur des thèmes floraux. « Je suis convaincu qu’il faut préserver la création de Dieu pour notre propre génération » dit-il. (Il est membre de l’église mennonite GITJ de Sukodono). Photo : Yanto Bengadi

    Garder – shamar

    Ce verbe signifie : garder, surveiller, veiller sur, protéger, conserver, retenir, conserver le souvenir, observer, remarquer, tenir. Ce verbe est utilisé 126 fois dans le pentateuque, 128 fois dans les prophètes et 165 fois dans les Écritures. Dans le passage de Gn 2/15, shamar prend le sens de surveiller, préserver, prendre soin.

    De ce point de vue, la tâche de l’homme consiste à garder le jardin contre un ennemi d’une toute autre nature, qui aspire à s’en rendre maître et qui ne tardera pas à apparaitre. Cette tâche d’Adam qui ne se rapportait qu’au jardin, laisse entrevoir celle de l’humanité à l’égard de la terre.

    Le mot garder shamar se réfère tant aux bergers qui veillent sur le troupeau (1 S 17/20) qu’au fermier qui prend soin du jardin comme dans Gn 1/28 et 2/15, « l’humanité a été responsabilisée » (Roop).

    « La mission confiée par Dieu ne s’accomplit pas dans l’exploitation et la destruction de la flore et de la faune, » ecrit professeur d’ethique Jochem Douma. « Bien au contraire, l’homme n’a pas seulement affaire à des ‘ choses’ qu’il peut manipuler et déformer selon son bon plaisir pour s’enrichir, il a reçu l’administration d’une fonction déterminée par Dieu. Il s’ensuit que l’homme doit se comporter avec les autres créatures en tenant compte des caractéristiques que Dieu a accordées à chacun. »

    En tant qu’administrateur de grands biens, l’homme ne saurait prétendre passer devant pour être le propriétaire. Le monde est une création de Dieu et non de l’homme. Il est seulement le gérant d’une création qui reste la propriété de Dieu. Elle doit être gérée selon les normes de la justice divine et non selon celles que l’homme forge dans son désir de puissance.

    De nos jours, la création connait une dégradation à grande échelle qui ne doit pas laisser indifférents ceux qui s’appellent disciples de Jésus-Christ, car la survie de l’humanité actuelle et celle des générations à venir en dépend.

    Quatre tableaux (acrylique) représentent la région de Waddenzee dans la partie nord des Pays-Bas; « L’une des dernières régions désertes et naturelles de ce pays surpeuplé », explique l’artiste AnnaMarjan Bosma, membre de Doopsgezind Gemeente Leeuwarden – assemblée mennonite de Leewarden (Pays-Bas). « C’est près de chez moi et c’est un endroit magnifique pour prier. Je sens que Dieu est très près de nous ». Photos : AnnaMarjan Bosma

    Fondement néotestamentaire

    Plusieurs passages du Nouveau Testament parlent de la dimension cosmique de l’Évangile. Nous n’examinerons cependant que les textes des épitres de Paul aux Colossiens (1/15-23) et aux Romains (8/18-22).

    Le passage Col 1/15-23 affirme clairement qu’en Christ, tout (panta en grec) subsiste, parce que « tout a été créé par et pour lui » . Il décrit le lien qui existe entre le Christ de la création et le Christ de la croix. Il est celui en qui toutes choses sont réconciliées et retrouvent l’harmonie. Paul déclare hardiment que les bénéficiaires de cette harmonie retrouvée ne sont pas seulement les hommes, mais toutes choses. Cela est un acquis présent et futur.

    Dans Rm 8/18-22, Paul écrit que toute la création souffre (les êtres humains et les autres créatures), et elle attend le jour de la rédemption des fils de Dieu. Cette souffrance vient de la rébellion de l’homme contre la loi de Dieu. Car Dieu a créé un jardin luxuriant, productif, sans mauvaises herbes, un lieu de pleine santé et de vie, mais le péché a amené la maladie, la mort, les épines et les chardons. L’homme doit travailler dur pour gagner son pain car la terre nourricière est maudite. En l’espace de deux siècles (depuis le début de l’ère industrielle), l’espèce humaine a mis en question les fondements de la vie.

    Nous devons essayer d’aimer tout le monde, mais surtout rapprocher chaque enfant de Jésus, car ils peuvent apporter un grand changement dans ce monde, même si nous ne faisons que d’y passer. Bryan Diaz est membre de l’assemblée Cruising for Jésus à Cali (Colombie). Photo : Bryan Diaz, Iglesia Cruising for Jesus, Cali, Colombia.

    La création souffre et soupire les douleurs de l’enfantement à cause de l’activité humaine : la destruction des espaces naturelles et l’urbanisation, l’extinction des espèces, la détérioration des sols, la transformation des ressources naturelles, les déchets et les produits dangereux, la pollution à grande échelle, l’altération de l’équilibre planétaire, la dégradation humaine et culturelle, le réchauffement climatique, l’insalubrité dans les grandes villes des pays en voie de développement etc. Ce sont de graves maux dont souffre la création.

    Or, le mandat que Dieu a confié à l’être humain consiste à cultiver et garder le jardin. Mais en réalité l’homme ne fait que cultiver et exploiter la terre sans se préoccuper du second volet du mandat culturel de garder le don de Dieu sachant que le vrai propriétaire du cosmos est Dieu qui a créé toutes choses pour sa gloire. Et s’il nous a donné les bienfaits de la création pour que nous en jouissions de manière responsable, nous devons veiller à ne pas porter atteinte à sa fécondité.

    En revanche, si nous agissons selon l’enseignement biblique à ce sujet, nous vivrons heureux et nous offrirons aux générations futures un avenir radieux.

    1. Les avantages de suivre l’enseignement biblique sur la sauvegarde de la création

    L’enseignement biblique sur la sauvegarde de la création a plusieurs avantages. Il nous permet de :

    • Bannir l’ignorance face à notre responsabilité par rapport à la protection de la création. Plus nous sommes renseignés sur les dégradations et les destructions infligées à la terre de notre Seigneur, plus nous sommes obligées de revoir notre responsabilité comme gérants et administrateurs de notre planète et de ses habitants. Nous comprenons que Dieu est le créateur de tout l’univers (Gn 1/1), qui lui rend un témoignage éloquent (Ps 19) ; toute la création appartient à Dieu (Dt 10/14 ; Ps 24/1 ; 1 Co 10/26) qui l’aime et en prend soin, donnant eau et nourriture à toutes les créatures Ps 104 ; Ac 14/17), comme il a donné aussi le Christ Jésus (Jn 3/16). Nous sommes assurés que le seigneur nous bénit et nous garde (Ps 104 ; Nb 6/24–26).
    • Accorder à nous-mêmes et au sol un repos sabbatique c’est-à-dire le temps du rétablissement et de la jouissance des fruits de la création de Dieu (Ex 20/23, Lv 25/26). Tout comme Dieu pourvoit aux besoins de ses créatures, nous devons le faire également, en leur permettant d’être fécondes et de se multiplier Gn 1/22 ; 28/17 ; 9/1–7), et ne pas ajouter ‘maison sur maison’ (Es 5/8).
    • Participer aux efforts consentis par les uns et les autres pour arrêter les dégradations rapides de la création qui menacent le monde. Car les conséquences de ces dégradations sont dramatiques tant pour l’espèce humaine que les autres espèces.
    • Ouvrer dans la perspective du développement durable, d’être appelés à travailler pour notre développement, sans compromettre celui des générations futures.

    La Iglesia Menonita Fuente de Vida de Jac√≥ (Costa Rica), propose des ateliers gratuits o√π les enfants et les adultes font de l’artisanat à partir de matériaux recyclés. « Grâce à ces ateliers, nous essayons de sensibiliser le public à la protection de l’environnement dans le cadre de notre responsabilité [de chrétien] », dit la pasteure Sandra Campos. Photos : Sandra Campos

    1. Les co√ªts de la sauvegarde de la création

    √Ä l’échelle planétaire, les gouvernements mondiaux sont divisés sur les questions liées à la protection de l’environnement. Les pays capitalistes et les pays les plus industrialisés du monde sont les plus grands pollueurs. Ils ne parlent pas le même langage quant à la question du réchauffement climatique, qui pourtant est une véritable menace pour l’avenir du monde. L’année passée (2017), les États-Unis, l’un des pays les plus industrialisés du monde, se sont retiré des accords de Paris sur le réchauffement climatique.

    Les États les plus industrialisés doivent mettre de côté leur égo, changer leur vision du monde pour espérer changer la face du monde. C’est à ce prix que les moyens financiers peuvent être mobilisés pour arrêter les dégradations de la création dont les conséquences sont globales. Chaque État doit être conscient des sérieux problèmes écologiques qui menacent l’existence de la création.

    En République Démocratique du Congo (RDC), la situation écologique est dramatique. En effet, depuis le génocide au Rwanda en 1994, l’est du pays a accueilli des milliers de réfugiés armés, qui ont saccagé la faune et la flore du pays. Les guerres successives ont contribué à la dégradation de l’environnement. Les parcs nationaux de Virunga et de Garamba sont devenus les repaires des groupes armés locaux et étrangers qui continuent à tuer les gorilles des montagnes, les okapis, les hippopotames, etc.

    Dans les villes comme Kinshasa, la situation environnementale est dramatique : Kinshasa, appelée autrefois ‘Kin la belle’ est qualifiée par les Kinois eux-mêmes de ‘Kin la poubelle’ (Nzuzi). L’insalubrité règne partout. Les bouteilles en plastiques sont jetées partout, dans les caniveaux, les ruisseaux et les rivières. L’érosion a déjà emporté certaines parties des quartiers de la ville.

    Cette insalubrité est à la base de maladies mortelles comme la typho√Øde, le paludisme, le choléra etc. Au moment o√π j’écrit, une épidémie de choléra sévit dans l’un des quartiers les plus défavorisés et peuplés de la ville de Kinshasa, le quartier Camp-Luka situé dans les communes de Ngaliema et Kintambo.

    Face à cette situation, l’État congolais en général et le gouvernement provincial de Kinshasa en particulier, sont impuissants. Selon le gouverneur de la ville, le gouvernement provincial n’a pas les moyens financiers et matériels d’assurer l’assainissement quotidien de la ville. Les efforts consentis par le gouvernement et les personnes de bonne volonté sont une goutte d’eau dans l’océan.

    Le co√ªt de la protection de la création exige à la fois des moyens financiers importants et le changement de mentalité des populations.Près du village de Wamba, à l’est de Kinshasa (République Démocratique du Congo), une ferme sert à pour financer un nouveau bâtiment pour la paroisse Frères mennonite du village. Ici, trois cultures – ma√Øs, manioc et arachide – poussent ensemble dans le même champ, mais sont récoltées à des périodes différents. Des femmes mennonites de Kinshasa passent deux semaines de temps en temps pour y travailler et rester avec d’autres chrétiens du village. Photo : J. Nelson Kraybill

    1. La contribution des églises mennonites à la protection de la création en République Démocratique du Congo.

    Les dégradations de la création en RDC sont étroitement liées aux cultures et aux besoins alimentaires et économiques des populations de chaque province. Par exemple, dans les régions du Kasa√Ø et du Sud-Ouest du Kwango, l’exploitation artisanale du diamant a complètement modifié la flore et l’hydrographie et certaines espèces animales sauvages ont complètement disparu.

    Dans un tel environnement, les efforts des responsables mennonites consistent à conscientiser les membres et les populations locales au changement de mentalité et de la perception du monde vis-à-vis de la création, à la lumière de l’enseignement biblique.

    Grâce au programme ‘Évangélisation et Santé communautaire’, les pasteurs et les membres des églises locales sont sensibilisés à travailler pour leur propre développement, mais aussi à la protection de la création et à la lutte contre l’insalubrité. Par exemple nous avons demandé à tous les pasteurs de Kinshasa d’assainir régulièrement la cour et l’environnement immédiat de leurs paroisses, de construire des installations hygiéniques dignes de ce nom et de planter des arbres dans la cour lorsque l’espace le permet. Après quelques visites effectuées dans différentes paroisses, ce travail est déjà efficace.

    En outre, les jeunes mennonites s’associent à d’autres jeunes pour lutter contre l’insalubrité et les érosions de Kinshasa. Ce travail se fait avec les moyens du bord : sacs, bèches etc. Les années passées, grâce aux efforts de nos jeunes, les paroisses de Lonzo dans le quartier Camp-Luka, la commune de Ngaliema et la paroisse Mfila situées dans le quartier Delvaux de la même commune ont pu être sauvées des gigantesques érosions qui les menaçaient de disparition.

    Conclusion

    « Cette photo me rappelle le Psaume 46:11 : ‘Arrêtez [cessez-immobilisez-vous], et reconnaissez que je suis Dieu’ », dit Shena Yoder, membre de la First Mennonite Church à Middlebury, (Indiana, États-Unis), originaire des Philippines. Elle aime prendre des photos de plantes qui sont généralement négligées. Photo : Shena Yoder

    Dans le contexte de la RDC, les églises chrétiennes en générale et les mennonites en particulier, ont une lourde responsabilité par rapport à la protection de la création. Les responsables chrétiens et les fidèles des églises locales doivent être davantage enseignées sur le thème de la sauvegarde de la création. Ils doivent aussi mener des actions concrètes allant dans le sens de sa protection. Les responsables ecclésiastiques doivent jouer leur rôle prophétique en interpellant les dirigeants politiques concernant les dégradations de l’environnement.

    Le contexte de nos frères et sœurs du Nord est différent de celui du Sud. Toutefois, la lutte contre les dégradations de la création est une affaire commune. Car ses conséquences sont, non seulement locales, mais mondiales. C’est pourquoi, les expériences des frères du Nord peuvent servir aux frères du Sud qui sont les plus exposés aux méfaits de la détérioration de la création de Dieu.

    Historiquement, les mennonites sont attachés au travail de la terre (cultiver et garder) ; les expériences des uns et des autres dans ce domaine peuvent renforcer nos liens de fraternité et de partage. Je souhaite qu’une commission dénommée ‘Développement et Sauvegarde de la Création’ soit créée au sein de la CMM pour mettre à jamais notre empreinte en tant que communauté de foi attachée aux enseignements du Christ.

    ‚ÄîKukedikila Ndunzi Muller est représentant provincial de la Communauté des Églises des Frères Mennonites à Kinshasa, enseignant au Centre Universitaire de Missiologie (Kinshasa), et doctorant en développement holistique.

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2018 de Courier/Correo/Courrier.

    Bibliographie sommaire

    Dewitt, C.B., L’environnement et le chrétien (Quebec :Ed. la clairière). 1995

    Douma, J., Bible et écologie (France : kerygma). 1991

    RocheDieu, C., Les trésors de la Genèse (Geneve : Emma√ºs)

    Roop, E.,F, Genesis, Believers church Bible commentary (Scottdale : Herald Press) 1987

    Nzuzi, Lelo Kinshasa, ville et environnement (paris: harmattan). 2009

    Katalamu, Mobi ’ protection durable de l’environnement’ (Kinshasa : CUM). 2016

    Harimenshi, P.,B., ’ Mission et écologie’ (Kinshasa : CUM). 2002

  • Le témoignage de la représentante régionale Cynthia Peacock

    Les limites, les barrières, les obstacles mais aussi les ponts et l’émancipation sont des choses très concrètes pour moi. Au fil des années, j’ai appris à faire face aux difficultés et à grandir dans la foi et dans l’esprit.

    La communauté chrétienne indienne a joué un rôle important en offrant aux femmes la possibilité de s’instruire et de se libérer de la croyance que les femmes n’ont pas leur propre identité.

    Mais les églises anabaptistes ont beaucoup de travail à faire pour aider les hommes et les femmes à travailler conjointement à étendre le Royaume de Dieu parmi tous les peuples, en utilisant tout leur potentiel pour contribuer à la société, à la famille et à l’église.

    Au cours des neuf dernières années, j’ai travaillé avec la CMM, d’abord à la Commission Diacres et maintenant en tant que représentante régionale. Je parle de la CMM partout pour que toutes nos églises, surtout celles des régions éloignées qui se sentent souvent abandonnées et seules, sachent qu’elles font partie d’un organisme mondial qui se soucie d’elles, prie pour elles et les aime.

    Ce rôle m’amène à travailler avec des responsables hommes. Ce fut tout un parcours semé d’embuches que de réussir à les convaincre que je ne suis pas une menace mais une sœur en Christ.

    Construire une relation de confiance requiert du temps, des efforts et de la patience afin de surmonter les obstacles. Dans certains cas, j’ai l’impression d’avoir échoué, mais je continue de chercher des occasions de dialoguer. Je garde la foi et j’espère voir un changement.

    Durant les 38 ans durant lesquels j’ai servit avec le MCC, je me suis investie dans les églises anabaptistes et j’ai pu interagir avec des femmes qui luttent pour pouvoir mettre leurs dons et leurs talents au service de l’église.

    Quelques femmes courageuses ont créé la Conférence des femmes mennonites de l’Inde au début des années 1970. Nous sommes aussi entrain de mettre en place le réseau Theologically Trained Anabaptist Women of India (femmes anabaptistes théologiennes de l’Inde) pour les femmes formées qui ne sont pas assez appréciées dans leurs églises.

    Nous persévérons – malgré les obstacles à l’obtention d’un soutien moral et financier – et confions qu’un jour notre travail portera ses fruits.

    J’ai vu les femmes de Tollygunge Christian Fellowship, ma propre paroisse, être porteuses du changement.

    Les femmes dans cette église ont eu un impact spirituel et social tout en grandissant dans leur compréhension de comment servir en tant que femme. Ce fut une femme qui commença l’école du dimanche avec une poignée d’enfants; aujourd’hui plus de 100 enfants y assistent. Les femmes ont commencé à prêcher la Parole dans une culture encore très dominée par les hommes. Les femmes président le culte et toutes les grandes décisions de l’église sont prises avec les femmes.

    Finalement, je partage ma propre histoire. Mon mariage a commencé à s’effondrer seulement 10 jours après la cérémonie. Ê cause de l’enseignement de ma pieuse mère qui dit que les promesses faites à l’église entre mari et femme doivent être honorées, je me suis humblement soumise durant cinq longues années d’abus.

    Une nuit, alors que je frôlais la mort et celle de mes enfants, j’ai fais fi de toute la supposée condamnation et je suis parti avec seulement un vêtement de rechange et du lait pour mon fils et ma fille sur le point de naître.

    Après de nombreuses difficultés, grâce au soutien de ma famille proche et des gens du MCC qui m’ont soutenue sans me juger, j’ai commencé à reprendre des forces et à comprendre ce que signifie être chrétien et aller de l’avant. Ils m’ont appris à surmonter les obstacles et à construire des ponts d’amour et de compréhension. J’ai pu croître et devenir forte et tenace, mais aussi patiente lorsque j’utilise mes dons.

    J’ai été capable de surmonter la peur, la timidité et le manque d’estime de soi. J’ai raconté mon histoire sans peine quand on me l’a demandé, mais avec précaution car je ne voulais pas compromettre mon travail avec les églises. « En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15, 5) et « Je peux tout en celui qui me rend fort » (Philippiens 4,13) sont ancrés en moi alors que je fais face à des obstacles.

    Merci à Dieu et à tous ceux qui m’ont donné du courage, du soutien, des conseils, qui m’ont inspirée et qui m’ont soutenue dans les moments les plus sombres. J’ai maintenant la responsabilité de faire de même à chaque fois que je le peux.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale par Cynthia Peacock


    Ê la 16ème Assemblée réunie à Harrisburg, Pennsylvanie, États-Unis, les représentants de l’organisation Anne Zernike Fund, qui soutient les femmes étudiantes en théologie ont rendu hommage à Cynthia Peacock pour son service précurseur. Cynthia Peacock a été « une source d’inspiration pour beaucoup de gens », ont-ils déclaré sur leur site internet. Cliquez ici pour lire cette histoire.

  • « La montée du nationalisme se ressent dans de nombreuses parties du monde » selon Jürg Bräker, le secrétaire général de la Conférence mennonite suisse. « Les mennonites, en raison de leur conception de la relation entre l’Église et l’État, devraient être à même de mettre en évidence les dangers du nationalisme. »

    Le 18 novembre 2017, l’Église mennonite suisse a organisé un forum publique pour permettre aux participants de mieux comprendre cette question complexe dans la perspective d’une modification prochaine de la loi. On propose en effet de supprimer de la constitution suisse une référence contraignante à la Déclaration européenne des droits humains.

    C’est le Forum anabaptiste pour la justice et la paix qui a organisé cet événement. Ce groupe de travail de la Conférence mennonite suisse a invité des orateurs issus des communautés mennonites suisses, de l’Église réformée et de l’Église catholique ainsi que de mouvements politiques luttant contre cette initiative législative d’autodétermination nationale. Les six orateurs ont abordé les aspects historiques, éthiques, théologiques et politiques de la question des droits humains.

    Ils ont examiné « La relation entre la foi chrétienne et les droits humains comme fondement commun de l’orientation éthique pour toute l’humanité, » rapporte Jürg Bräker.

    Environ cinquante personnes ont participé, dont la moitié venaient de communautés mennonites et les autres d’organismes chrétiens ou politiques.

    Dorothée Loosli, théologienne et médiatrice, a souligné le rôle crucial joué par les mennonites dans l’évolution des processus touchant aux droits humains. Leur engagement en faveur de la liberté religieuse remonte à un traîté sur les droits humains rédigé en 1647 par Richard Overton, qui avait des liens avec les mennonites néerlandais.

    Pierre Buhler, professeur à l’université de Zurich, a souligné que l’importance des droits réside dans le fait qu’ils ne sont pas choisis ou définis mais inhérents. C’est ce que dit la théologie chrétienne lorsqu’elle considère les humains comme des êtres créés, définis par Dieu. Par conséquent, aucune idéologie, aucun groupe ne peuvent limiter ces droits de manière absolue.

    Les chrétiens suisses qui résistent au mouvement d’auto-détermination nationale constatent avec inquiétude que celui-ci ne reconnait pas une« une transcendance ultime (Dieu) à laquelle la vie, dans ses dimensions politiques, légales et sociales, se réfère et qui donc fixe des limites à l’autodétermination. »

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • Recette : Ugali

    « L’ugali est une sorte de pain de farine de maïs que l’on mange comme accompagnement du poulet, du ragoût de bœuf, du chou kenyan ou parfois d’œufs aux oignons et aux tomates. Les seuls ingrédients dont vous avez besoin pour le préparer sont l’eau et la farine, bien que certaines personnes ajoutent du sel pour lui donner plus de goût. Il est consommé par presque tout le monde au Kenya : nous l’appelons la nourriture qui donne de l’énergie. »

    Wyclif Ochieng du Kenya a participé au programme IVEP du Mennonite Central Committee à Telford, Pennsylvanie aux États-Unis de 2016 à 2017. Lorsqu’il prépara ce plat pour sa famille d’accueil, il découvrit qu’il ressemblait beaucoup aux « grits » que mangeait sa mère d’accueil dans son enfance en Géorgie, un état du Sud.

    « L’ugali est mou, mais – contrairement aux grits- vous pouvez le saisir avec les doigts et le pétrir dans vos mains pour en faire une sorte de cuillère qui sert à manger le ragout ou la sauce. Ma famille d’accueil a adoré. Après avoir mangé l’ugali pour le diner, vous vous sentez très rassasié et allez directement vous coucher ; ce sont les meilleures soirées. »

    Pour le faire :

    Verser dans une casserole une tasse d’eau par personne qui mangera

    Faire chauffer jusqu’à ébullition.

    Ajouter la farine petit à petit dans l’eau bouillante et mélanger pour obtenir une consistance semblable à de la bouillie.

    Pour un bon résultat, faire chauffer à feu doux.

    Selon si vous voulez qu’il soit dur ou liquide, ajoutez plus ou moins de farine.

    Laisser cuire environ 10 minutes.

    Maintenant, votre ugali est prêt. Avec votre pouce, faites un trou dans votre boule de ugali (nous l’appelons othonje) pour former la cuillère.

    Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale. Wyclif Ochieng est membre du diocese de l’Est Kisumu, Songhor de l’église mennonite du Kenya. Il fut le délégué de l’église mennonite du Kenya lors du Sommet Mondiale de la Jeunesse en 2015 et continue de soutenir le travail du comité YABs de la CMM.

  • « Il nous faut nous mettre à l’école de Jésus » dit Erwin Cornelsen. Ce pasteur a presque 100 ans. Il lit la Bible tous les jours :« J’apprends encore ce que Jésus veut m’enseigner. »

    La Conférence mennonite mondiale (CMM) lui a toujours permis de découvrir le reste du monde. Il vit à Abbotsford en Colombie britannique au Canada et, bien qu’il soit très âgé, les lettres de nouvelles sont pour lui aujourd’hui encore une ouverture sur le monde extérieur.

    Il a passé son enfance en Prusse occidentale (aujourd’hui la Pologne) et se souvient de l’enthousiasme qui a entouré les débuts du MCC et de la CMM dans les années 20 et 30, époque où ces deux organismes ont répondu aux difficultés que connaissait l’Ukraine. « Des mennonites venus de l’autre bout de la planète (d’Amérique) arrivaient ! »

    « C’est à cette époque que j’ai pris conscience de la dimension mondiale de l’Église mennonite. »

    Plus tard, dit-il, « Dieu, la communauté, les mennonites sont devenus l’essentiel de ma vie » Pourtant, il s’est porté volontaire dans les forces aériennes allemandes. L’enseignement des communautés mennonites au sujet de la paix était ambivalent ; pour un garçon pauvre de la campagne, la perspective d’une formation gratuite après 12 ans de service l’emportait sur la crainte de devoir participer à la guerre. »

    Pendant son service au cours de la seconde guerre mondiale, il dit n’avoir jamais eu à tuer qui que ce soit. Il travaillait avec la croix rouge et sa mission était de sauver les gens.« Nous portions secours à tous sans distinction. En tant que chrétien, je me sentais bien dans ce service »

    Sa mère aurait aimé qu’il devienne missionnaire. L’homme qui devint son beau-père, un pasteur de l’Église confessante, décida qu’Erwin Cornelsen enseignerait la Bible et le fit prêcher dans les bars juste après la guerre.

    Il émigra au Canada et eut la possibilité de suivre quelques cours dans les instituts bibliques mennonites de Winnipeg et de Vancouver tout en travaillant comme pasteur de l’Eglise mennonite de Sherbrook à Vancouver. « Je me suis efforcé d’apprendre le plus possible » dit-il, « tout en prenant soin du troupeau ».

    Ayant participé à quatre assemblées de la CMM et recevant les nouvelles écrites de la CMM, il se réjouit de « faire connaissance avec des frères et sœurs de différents pays qui adhèrent à la vision anabaptiste » et il ajoute : « Nous ne devrions pas avoir honte de ce que nous sommes. »

    Il se souvient avec émotion que, lors de l’assemblée de Strasbourg, sa mère avait embrassé deux femmes japonaises, signe de la foi et de l’amour qui les unissait, malgré la barrière de la langue. »

    Son dernier grand voyage pour la CMM l’a conduit au Zimbabwe. « Je voulais vivre avec les gens. » C’est pourquoi il choisit de loger dans une famille. « Je corresponds avec eux aujourd’hui encore. »

    Erwin n’est plus en mesure de faire de long voyage en raison de son âge mais il dit avoir beaucoup regretté de ne pouvoir participer à l’assemblée de 2016. »

    « J’aime à penser que tous les mennonites soient unis. Cela nécessitera beaucoup de travail, beaucoup de patience, beaucoup de compréhension pour les autres cultures. » dit l’ancien pasteur. « il faut que nous apprenions à nous entendre avec des gens qui pensent différemment. »

    Il prie chaque jour. « Je ne pense pas seulement à ma communauté, mais aux problèmes du monde entier. Jésus n’attendait pas de ses disciples qu’ils soient efficaces mais qu’ils soient des témoins fidèles et qu’ils s’en remettent à Dieu pour le reste. »

    « Où que je sois, je veux être exactement comme Jésus. »

    Karla Braun, Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • Lorsque j’avais 12 ans, on m’a donné la responsabilité d’être le secrétaire du groupe de jeune de mon église. Depuis ce jour, j’ai toujours été au service de l’église, au niveau local, national et international.

    Mon engagement avec la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) a façonné le genre de responsable d’église, de mari et de père que je suis devenu. C’est pourquoi je partage mon histoire pour encourager les jeunes d’aujourd’hui.

    « Je répandrai mon esprit sur toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront, vos vieillards auront des songes, et vos jeunes gens des visions. » (Joël 2,28).

    Le prophète décrit un travail d’équipe pour le développement spirituel et physique des églises. J’encourage les jeunes à apporter leur force pour aider à construire l’église. Ê leur tour, les églises peuvent incorporer des activités interactives pour que les jeunes restent motivés par l’église.

    Lorsque j’ai été élu secrétaire national des jeunes de l’union d’églises mennonites du Kenya (KMC), j’ai fait mon premier voyage pour la CMM, au Paraguay en 2009, pour le deuxième Sommet Mondial de la Jeunesse (GYS) où j’ai représenté les jeunes adultes de la KMC.

    Grâce à ces engagements, j’ai appris à écouter. J’ai appris à offrir des conseils, une compétence qui m’a permis de jouer un rôle de médiateur dans plusieurs débuts de relations entre jeunes.

    Responsable des événements internationaux Liesa Unger avec Ayub Omondi. Photo : Liesa Unger.

    Au GYS, j’ai été désigné pour représenter l’Afrique au sein du groupe de travail de la jeunesse créé par la CMM pour penser le Réseau des Jeunes Anabaptistes (YABs). Nous avons travaillé ensemble pour créer un plan pour ce mouvement mondial des jeunes anabaptistes. Cela m’a amené à voyager pour me rendre à des réunions qui ont vraiment amélioré mes compétences en relations publiques et ma capacité à travailler avec d’autres personnes d’horizons différents.

    J’ai beaucoup appris en écoutant les idées des autres – une leçon qui a été très importante par la suite dans mes activités d’église et communautaires.

    Le défi suivant fut ma nomination en tant que premier mentor du premier comité des YABs. Mon rôle consistait à mettre en lien les YABs avec le reste de la famille de la CMM. Cela a parfois été difficile, car j’ai dû apprendre à tenir compte des points de vue de tous afin d’assurer des séances de réunion harmonieuses et productives. Cependant, la fraternité dans les rassemblements de la CMM est saine : on dirait une réunion de famille qui comble le fossé entre les jeunes et les vieux.

    Tout au long de mon engagement auprès des YABs et de la famille élargie de la CMM, j’ai appris que les jeunes font pratiquement face aux mêmes difficultés sur tous les continents. Nous avons besoin d’un forum pour le partage et l’apprentissage horizontal. La CMM crée cet espace d’interaction. Elle est encore un élément important de mon travail à l’église avec les jeunes.

    Une autre compétence cruciale que j’ai acquise en servant est l’organisation d’événements. Actuellement, je suis responsable dans mon diocèse de la planification de divers événements. Grâce aux compétences acquises, j’ai été en mesure de coordonner la logistique pour l’événement de la CMM, Renouveau 2027 au Kenya, le 21 avril 2018.

    Les jeunes, je vous encourage à partager vos dons. Cela vous aidera à développer vos talents dans la maison du Seigneur. Nous devons porter les fardeaux les uns des autres et ainsi accomplir la loi du Christ (Galates 6, 2).

    —Ayub Omondi Awich est membre de l’église Boya de Ahero, qui fait partie de l’union d’églises mennonites du Kenya. Il est marié avec Dorothy Achieng Omondi depuis 10 ans. Ils ont été bénis avec deux garçons (Moses Adongo, John Terry) et attendent un troisième enfant.

  • Recette : Huevos pericos (œufs brouillés colombiens)

    Même si je ne suis pas très douée pour la cuisine, j’ai préparé un petit déjeuner colombien typique pour ma famille d’accueil. Ê l’aide de recettes envoyées de Colombie par mes parents, j’ai découvert que les choses faites avec amour sont délicieuses !

    Ma famille d’accueil a adoré ce repas simple fait d’œufs pericos (œufs brouillés avec des oignons, et des tomates en dé – le plat favori de ma mère d’accueil), de pancakes épaisses selon la recette secrète de mon père (un succès auprès de mes frères et sœurs d’accueil), et d’arepas (faites avec de la farine de blé, beurre et sel). Un chocolat chaud venu directement de Colombie accompagnait ce petit déjeuner qui nous a transporté dans le sud.

    C’était la matinée idéale pour faire découvrir la musique colombienne tout en mangeant, pour comparer nos recettes de pancake respectives ma mère d’accueil et moi, et surtout pour manger en famille et profiter de la conversation des uns et des autres.

    Un petit morceau de la Colombie nous a rendu visite alors que nous mangions en pyjama, mettant en évidence la confiance qui existe lorsque l’on est en famille.

    un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale. Natalia Vaca est membre de Iglesia Menonita Ibagué en Colombie. Elle participe au programme du MCC, International Volunteer Exchange Program à Winnipeg, Manitoba, au Canada, 2017–2018.

    Huevos Pericos (6 personnes) :

    12 œufs (2 par personnes)

    2 oignons moyens

    2 grosses tomates

    1 cuillère à soupe d’huile

    1 petite cuillère de sel

    1. Mettre les oignons et les tomates dans un robot jusqu’à ce qu’ils soient finement émincés.

    2. Dans une grande poêle, faire chauffer l’huile et commencer à faire revenir la purée de tomates et d’oignons.

    3. Dans un autre récipient, battre les œufs et le sel pour qu’ils soient bien mélangés.

    4. Lorsque la purée est chaude, verser les œufs dans la même poêle et remuer jusqu’à ce qu’ils soient cuits.

    5. Servir chaud pour une meilleure dégustation.

  • Depuis 2013, Ernest Geiser est intercesseur au Palais fédéral à Berne. Que regroupe cette fonction. Il a répondu aux questions de PERSPECTIVE.

    En quoi consiste le travail d’un intercesseur fédéral ?

    Je suis à Berne durant les quatre sessions du Parlement de trois semaines chacune, soit douze semaines par année. L’intention est de cultiver « sur place » la prière en faveur des personnes élues. J’ai la possibilité de les saluer et d’échanger quelques mots, exprimer de la reconnaissance pour leur engagement, parfois écouter une difficulté ou évoquer la complexité des enjeux. Les choix des autorités politiques ont une influence directe sur les développements d’une nation. Paul écrit à Timothée : « Il faut prier pour les rois et ceux qui détiennent l’autorité, afin que nous puissions mener une vie tranquille, paisible, respectable, dans un parfait attachement à Dieu » (1 Timothée 2/2).

    Durant les sessions, beaucoup de personnes se trouvent au Palais, celles liées aux services de sécurité, des médias et des services parlementaires, sans parler des nombreux visiteurs. Comme je bénéficie d’une accréditation, j’ai l’occasion de me rendre dans la salle des pas perdus et les salles de travail des députés qui sont les endroits privilégiés pour les rencontres spontanées et les échanges informels. J’ai également accès aux tribunes des deux Chambres et aux espaces publics du bâtiment.

    En dehors des sessions je réponds à des invitations pour parler de cet engagement à des Églises, des groupes de jeunes ou d’ainés. C’est l’occasion d’encourager les personnes qui ont une vocation dans le domaine politique et de rappeler l’importance de la prière pour les autorités.

    Ton travail te permet-il de rencontrer des personnes de toutes les confessions ?

    Oui, je rencontre les personnes des différentes confessions, également celles sans confession. Notre présence est à la fois réelle et discrète, il n’est pas indiqué de s’imposer ! Sur le plan formel, nous les trois intercesseurs dépendons d’élus, membres du Groupe parlementaire « Politique chrétienne ». Ce groupe est formé par des personnes appartenant aux différentes formations politiques.

    Certains parlementaires abordent très volontiers des thèmes liés à la foi chrétienne, d’autres tout en appréciant notre présence souhaitent rester plus discrets. Nous prions également pour les personnes qui restent plus distantes par rapport à notre travail, elles sont appelées à exercer des responsabilités comme leurs collègues.

    Comment es-tu arrivé dans ce ministère ? Quel est ton parcours ?

    Trois éléments ont été déterminants pour répondre à cet appel.

    • Le premier remonte à mon enfance. Durant l’époque où mon père assurait un mandat politique sur le plan communal, à sa prière il intégrait des questions sociétales en demandant la sagesse à Dieu.
    • Le second est lié aux réconciliations vécues entre les anabaptistes et les autres Églises, parfois avec les autorités politiques. Ces démarches m’ont rendu attentif à notre héritage qui véhiculait une vision pessimiste du rôle de l’État. Alors que son rôle est nécessaire pour le bien commun, sa mission doit rester contenue. Jésus a évoqué cet enjeu : « Payez à l’empereur ce qui lui appartient, et à Dieu ce qui lui appartient » (Matthieu 22/21).
    • Avant le début de ma collaboration en 2013, j’ai été encouragé par la prophétie de différentes personnes. Leurs paroles orientaient mon attention vers ce service.

    Quelles sont les joies et les satisfactions ?

    Les échanges personnels sont passionnants. Les conversations traduisent souvent la recherche de meilleures solutions, avec des approches très variées ! Sur les tribunes j’apprécie assister aux débats qui s’orientent vers la recherche de consensus. Régulièrement je reçois des encouragements de personnes qui me remercient d’être intercesseur à Berne, souvent elles m’assurent de leur prière.

    Quels sont les difficultés et les défis ?

    Je ne connais pas de difficultés particulières. Parfois je dois rappeler aux chrétiens déçus par les choix politiques que le Parlement n’est pas une Église. Mais c’est bien le lieu où des hommes et des femmes de foi peuvent s’engager !

    —Ernest Geiser, intercesseur au Palais fédéral, ancien à l’Église évangélique mennonite de Tavannes
    Cet article vient de Suisse et s’inscrit dans le cadre des articles du Réseau francophone. Trois par an, les journaux mennonites PERSPECTIVE (Suisse), Christ Seul (France), Le Lien (Canada) et le site de la Conférence mennonite mondiale proposent un article commun.
  • ‘Renouveau 2027’ est le nom que la CMM a choisi pour désigner la décennie de rencontres qui commémoreront les cinq siècles d’existence de notre communauté spirituelle. Pendant ces 10 années, nous aimerions mettre l’accent sur les perspectives mondiales, œcuméniques et transculturelles de notre histoire.

    Nous nous souviendrons du passé afin de regarder vers l’avenir. Comme l’a souligné l’auteur colombien Gabriel García Márquez : « Ce qui importe dans la vie, ce n’est pas ce qui vous arrive, mais ce dont vous vous souvenez et la manière dont vous vous en souvenez ». Nous voulons souligner l’importance de nos racines afin de remercier Dieu pour l’héritage spirituel que nous avons reçu. En même temps, nous souhaitons nous approcher de notre Seigneur dans un esprit de repentance et de renouveau, apprenant du passé afin de grandir dans notre relation avec Dieu ici et maintenant, et dans les années à venir.

    Lors de la première rencontre, ‘Transformés par la Parole : Lire les Écritures dans une perspectives anabaptiste’, nous avons exploré le rôle qu’ont joué l’affirmation de Martin Luther, sola-scriptura, les idéaux monastiques d’imitation du Christ dans notre propre tradition, et comment les Écritures sacrées continuent à être pertinentes pour notre communauté spirituelle mondiale aujourd’hui.

    Pendant cette journée à Augsbourg (Allemagne), j’ai gardé à l’esprit une œuvre artistique que j’avais vue dans une des assemblées mennonites d’Amsterdam (voir la couverture). Sur la chaire au centre du sanctuaire, il y a une Bible ouverte et en mouvement. Les pages sortent et entrent dans la Bible, et volent tout autour de la pièce.

    Cette œuvre montre l’Écriture comme un texte vivant qui intègre nos propres histoires par l’œuvre de l’Esprit Saint. C’est ainsi qu’est rapportée l’histoire des premiers disciples dans les Actes. L’accent anabaptiste sur l’imitation du Christ nous invite à voir l’Écriture comme un scénario pour notre propre vie, ou une pièce de théâtre à vivre et à mettre en pratique quotidiennement.

    Cependant la Bible n’a pas toujours été vue ainsi dans notre histoire anabaptiste.

    Le plus souvent, nous avons utilisé le texte sacré comme un outil pour mesurer l’orthodoxie doctrinale des autres, provoquant ainsi la division et la fragmentation au sein du corps du Christ. Cela s’est produit trop souvent dans nos églises chaque fois que nous constations que nos perspectives sur les Écritures ne coïncidaient pas.

    Nous avons souvent ignoré les passages nous invitant à vivre le don de l’unité au sein de la diversité. Nous avons négligé le don de la communion en dépit de, et grâce à, la diversité. Nous en sommes malheureusement venus à croire que nos divergences éthiques ou doctrinales étaient une raison suffisante pour briser le corps du Christ.

    Aujourd’hui, tout en remerciant Dieu de l’accent mis sur l’interprétation communautaire et centrée sur le Christ, et la mise en pratique de l’Écriture, nous devons garder une attitude repentante envers les divisions qui existent parmi nous, en raison d’une approche inadéquate de la lecture des Écritures. Cherchons le renouvellement qui vient d’un cœur contrit, capable de reconnaître notre péché et son impact sur l’unité dans l’église.

    Ma prière est qu’aujourd’hui, notre compréhension de la Bible soit renouvelée par le texte vivant qui parle maintenant ; que nous puissions voir que notre division est un péché qui doit être éradiqué. Que notre désir de vivre et de mettre en pratique la Bible aujourd’hui nous unisse dans un esprit d’interdépendance.

    Puissions-nous être transformés par la Parole !

    —César García, secrétaire général de la CMM, travaille au siège social de Bogotá (Colombie).

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro octobre 2017 de Courier/Correo/Courrier.
  • Les chrétiens partout dans le monde célèbrent Noël en même temps, mais chaque culture observe ses propres traditions. Ici, des frères et sœurs anabaptistes de différents endroits du monde racontent comment ils célèbrent cette fête.

     

    Lumière

    Les Pays-Bas

    Noël est mon moment préféré de l’année. Je l’associe à la musique de Noël, à la lumière des bougies et aux bons moments passés en famille et entre amis. Mais plus encore, Noël est un moment où je me souviens de la lumière que Jésus a apportée au monde.

    Aux Pays-Bas, en Belgique, au Luxembourg et dans le nord de la France, nous célébrons le jour de la Saint Nicolas (le 6 décembre) en faisant des cadeaux. La plupart des familles avec des jeunes enfants célèbrent Sinterklaas. Nous donnons les cadeaux un autre jour que Noël, car Noël c’est célébrer le cadeau de Dieu : la naissance de Jésus. Séparer les deux nous permet de prendre le temps pour nous concentrer sur le message de Noël, tout en partageant des cadeaux avec la famille et les amis un soir différent.

    Jantine Huisman, enfant avec des décorations de Noël. Photo par Jantine Huisman

    —Jantine Huisman, membre du comité YABs, représentante de l’Europe

    Ugahari

    Indonésie

    En Indonésie, Noël est synonyme de moussons, la saison la plus humide de l’année. Mais il fait chaud ! Notre tradition à Gereja Kristen Muria Indonesia / GKMI (Église Chrétienne Muria d’Indonésie), une des églises mennonites d’Indonésie, est de faire des activités sociales : nous rendons visite à des orphelinats ou des maisons de retraite, partageons du riz enveloppé de feuilles de bananier avec des sans-abri, et nous présentons des histoires de la Bible au travers du wayang kulit (marionnettes d’ombre) ou du wayang orang (danse théâtrale).

    Notre tradition spéciale est de fabriquer des sapins de Noël à partir de matériaux recyclés comme des bouteilles en plastique, des CD, des parapluies, des sacs en plastique, de vieux journaux ou des fruits et des légumes. Ces activités sont des symboles de « ugahari », ce qui signifie simplicité, frugalité et humilité, ainsi que la plénitude de la création. De cette façon, nous marchons dans les pas du Seigneur à Noël.

    Mark Ryan, éditeur du magazine « berita GKMI », à Java Centrale

     

    La raison

    Ethiopie

    En Ethiopie, nous fêtons Noël le 6 janvier, parce que nous utilisons le calendrier julien et aussi à cause de l’influence de l’église orthodoxe sur notre culture. Noël est l’une des plus grandes célébrations tout comme Pâques.

    Dans la plupart des églises anabaptistes en Éthiopie, traditionnelement à Noël, les enfants présentent une pièce de théâtre et une chanson de Noël et les adolescents présentent aussi une pièce de théâtre qui nous rappelle quelle vie nous devons vivre ce qui est précisément la raison pour laquelle le Christ est né. Ensuite, les enfants et les adolescents servent un goûter, des bonbons et ce genre de choses, à l’assemblée. Dans ma paroisse (Gurd Shola Meserete Kristos Church), le programme a lieu le dernier dimanche avant Noël.

    —Tigist Tesfaye Gelagle, mentor de l’équipe YABs

     

    L’histoire du marché

    Canada

    Nous avons la tradition de présenter une « crêche vivante » à Noël, où des personnes en costume de Marie et Jospeh font partie d’une représentation grandeur nature de la « scène de la mangeoire ». Mais certaines églises canadiennes vont encore plus loin. Elles créent une ville de Bethléem miniature et invitent les gens à vivre une reconstitution du premier siècle. Les volontaires dans les rôles du commerçant ou du berger partagent l’histoire de la naissance du Christ pendant que les visiteurs se promènent dans la « ville ».

    « Nous avons pris plaisir à monter « Une nuit à Bethléem », comme nous l’avons appelé, depuis deux ans maintenant », explique le pasteur Greg Bright de Gateway Community Church, une paroisse des Frères mennonites à Canora, Saskatchewan, Canada. « Nous avons reçu une réponse positive de la communauté et une bonne couverture médiatique par notre journal local. »

    —Karla Braun, rédactrice pour la CMM

     

    Le Royaume de Dieu

    Mexique

    Que faisons-nous à Noël dans l’église Comunidad Anabautista Dios con Nosotros ? Pour résumer, nous prenons les éléments de notre culture mexicaine et de la tradition chrétienne qui sont dédiés à la célébration de l’avènement de Jésus sur la terre : la couronne de l’Avent ; nous faisons des posadas (fêtes très traditionnelles que les franciscains organisaient avec les autochtones pour les évangéliser. De cette tradition est née la piñata) durant lesquelles nous buvons du ponche, offrons des bonbons et nous partageons aussi notre foi avec nos voisins ; les cultes se concluent avec un repas en commun et cette année nous voulons organiser un « troc solidaire » au lieu d’offrir des cadeaux, pour alléger les dépenses de nos frères et soeurs. C’est ainsi que nous apprenons tous ensemble ce que Noël signifie : le Seigneur est né, et Il nous a apporté la paix ! Mais aussi la justice, et Il continue d’annoncer le Royaume de Dieu à travers son église.

    Dans ma famille, nous chantons des hymnes et célébrons Jésus en le remerciant pour son amour avant le dîner du 24 décembre à minuit. Nos célébrations se terminent le 6 janvier.

    —Rodrigo Pedroza, pasteur, Iglesia Dios con Nosotros

     

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale