Catégorie : Non classifié(e)

  • Au XVIe siècle, certains des plus grands esprits théologiques ont commencé à lire la Bible autrement. Le texte lui-même n’avait pas changé, mais en raison de leur expérience dans l’Église catholique romaine, de leur propre étude de l’Écriture et de l’œuvre du Saint-Esprit dans leur vie, ils ont commencé à comprendre différemment la grâce de Dieu et l’offre gratuite du salut.

    Parmi ceux qui se sont engagés à réformer l’Église, certains voulaient une réforme plus radicale de la théologie et de la pratique, et désiraient retourner aux types de communautés décrites dans le Nouveau Testament. Ce sont les hommes et les femmes qui sont devenus anabaptistes. Beaucoup d’entre eux ont perdu la vie en raison de leur témoignage.

    Disciples de Jésus

    Les premiers anabaptistes étaient essentiellement des lecteurs radicaux de la Bible. Ils pensaient que le règne de Dieu devait être centré sur l’Église plutôt que sur l’État, et croyaient que le corps du Christ devait témoigner de manière visible de sa propre citoyenneté. Ils se considéraient comme les disciples de Jésus de leur époque. Ainsi, ils accordaient un poids particulier à l’enseignement de Jésus, à son invitation à être généreux, à son appel à aimer ses ennemis, à son encouragement à participer à l’œuvre de Dieu : la guérison, la justice et l’espoir. Ils formaient des églises de croyants basées sur la confession de foi des personnes adultes. Ils pratiquaient l’entraide et la discipline dans l’église.

    Notre tradition théologique et nos pratiques religieuses, à nous, descendants spirituels de ces premiers radicaux, sont caractérisées par ces idées. Mais, près de 500 ans plus tard, nous vivons dans un contexte très différent. Dans mon contexte américain, la séparation de l’Église et de l’État est passée d’un concept théologique concernant les loyautés appropriées à un concept politique intégré dans une constitution.

    Les anciens ennemis – les Églises qui ont persécuté les premiers anabaptistes – sont maintenant devenues frères et sœurs participant à des entreprises communes telles que la mission, des projets de développement communautaire, des services sociaux, de santé et des programmes éducatifs.

    Nous continuons à être témoins de la disparition de la chrétienté, une réalité politique et culturelle qui avait privilégié le christianisme, mais a également invité – en fait encouragé – les compromis. Ê sa place se sont développées une société de plus en plus sécularisée et une Église de plus en plus sécularisée.

    Relire la Bible dans une perspective radicale

    Néanmoins, le présent nous appelle aussi à la lecture radicale de la Bible dans l’esprit des premiers anabaptistes. Le texte n’a pas changé, mais les temps ont changé. Ils nous appellent à réexaminer la Parole de Dieu et notre propre tradition théologique pour y discerner la sagesse de vivre en tant que chrétiens dans le monde et inviter tous les humains à devenir disciples de Jésus et enfants de Dieu.

    Une imagination active et le courage de prendre des responsabilités

    L’anabaptisme est aussi nécessaire au XXIe siècle qu’il l’était au XVIe siècle. La question de l’allégeance – à Dieu ou à l’État – n’a pas disparu. Pour ceux d’entre nous qui vivent aux États-Unis avec son énorme puissance militaire, la tentation est particulièrement forte de compter sur l’État pour être protégés.

    Nous nous sommes habitués à nos privilèges. Dans mon contexte, nous luttons avec une société de plus en plus sécularisée et son impact sur les églises. Nous sommes à l’aise dans le monde. Il est parfois difficile pour nous de résister à l’attrait d’une société de consommation pour vivre des vies de simplicité et de générosité. Malheureusement, même dans notre propre tradition, nous nous opposons sur des différences théologiques plutôt que de nous unir pour proclamer le message que Jésus sauve vraiment, et que par lui, les personnes et les communautés peuvent être transformées.

    Il nous faut une imagination fertile pour discerner comment nos assemblées pourraient vivent leur appel à être le corps du Christ, et du courage pour être des leaders. La Bible a toujours quelque chose à dire sur ces sujets.

    Décentrer l’anabaptisme

    Quelque chose d’autre a changé. Pendant des siècles, l’anabaptisme en tant que mouvement théologique était principalement le fait des traditions historiques de l’Église mennonite et anabaptiste. Mais aujourd’hui, l’anabaptisme est adopté par un groupe divers de chrétiens liés par des réseaux plutôt que par des dénominations et qui font connaissance par des publications et des sites internet. Des chrétiens du monde entier ont découvert les idées bibliques ayant donné naissance au mouvement anabaptiste, et tentent de les mettre en pratique dans leurs propres communautés de foi.

    Ces néo-anabaptistes – ou ‘anabaptistes nus’ pour reprendre le terme de Stuart Murray – restent souvent dans leurs propres traditions religieuses, mais sont attirés par l’orientation et les pratiques théologiques qui caractérisent depuis longtemps les communautés anabaptistes. Il est passionnant de vivre à un moment où les ‘anciens’ et les ‘nouveaux’ anabaptistes se réunissent pour explorer, étudier, apprendre les uns des autres, répandre l’amour et se mettre au service des autres. Cela me remplit d’espoir pour l’Église et pour le monde.

    Il est important, je pense, de lire la Bible dans l’optique de la pensée et de la pratique anabaptiste, non seulement pour retourner vers le passé ou honorer nos ancêtres spirituels, mais pour que nous puissions vivre fidèlement comme disciples de Jésus au XXIe siècle. Que Dieu nous donne le courage de ces premiers réformateurs radicaux !

    Valerie G. Rempel est professeure à Fresno Pacific Biblical Seminary, Fresno (États-Unis), et membre de College Community Church, Clovis, Californie (États-Unis).

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro octobre 2017 de Courier/Correo/Courrier.
  • Nous, membres de l’Iglesia Evangélica Menonita Argentina (IEMA), célébrons le 100e anniversaire de l’arrivée des premiers missionnaires [des États-Unis], Joseph Shank et sa femme Emma E. Shank ainsi que Tobias Hershey et sa femme, Mae E. Hershey, dont le travail transforma à jamais la vie de nombreuses personnes. La présence de 50 assemblées, totalisant 3 600 membres, dans différentes provinces du pays, est un témoignage vivant de leur travail.

    Iglesia Evangélica Menonita Argentina (1917–2019)

    Les Shank et les Hershey arrivèrent le matin du 11 septembre 1917, au port de Buenos Aires, après un voyage de quatre semaines en bateau. Ils furent accueillis par des représentants méthodistes et baptistes, ainsi que de l’Alliance chrétienne et missionnaire et de la Société biblique argentine. Ces derniers furent les instruments de Dieu pour conseiller et accompagner les missionnaires à leurs débuts et, lorsqu’ils se furent établis pour commencer leur travail dans la ville de Pehuajó, province de Buenos Aires.

    Les 18 premiers mois furent consacrés à apprendre à connaître le pays, sa population et ses coutumes, à apprendre l’espagnol et à faire des visites pour discerner leur lieu de résidence permanent. Joseph et Emma Shank ont puisé leur force dans leur confiance en Dieu et ont relevé le défi d’Apocalypse 3/8 : « J’ai ouvert une porte devant toi, que personne ne peut fermer. »

    Tobias et Mae Hershey ont manifesté le même enthousiasme et la même foi, en montrant la volonté exprimée par l’apôtre Paul dans Romains 1/15 : « C’est pourquoi j’ai ce désir de vous apporter la Bonne Nouvelle. » Dès le début, cette phrase caractérisait les premiers missionnaires, car ils étaient infatigables, avaient une détermination sans faille et ont voyagé à travers tout le pays.

    Ils ont influencé les missionnaires qui sont venus ensuite travailler avec les pasteurs argentins. Les premiers étaient Albano et Querubina Luayza, représentants fidèles des protestants (appelés evangélicos en Argentine) de l’Alliance chrétienne, qui ont courageusement proclamé dans les rues et sur les places que Christ apporte l’espérance d’une vie nouvelle et authentique.

    Tout d’abord, nous sommes reconnaissants à Dieu et aux membres de l’église [mennonite] des États-Unis, et plus tard du Canada, pour leur intérêt envers le travail missionnaire en Amérique du Sud.

    Célébration du 100e anniversaire

    Ainsi, le 16 septembre 2017, une rencontre commémorative a eu lieu à l’extérieur, à l’endroit même où le navire était arrivé (maintenant un quartier magnifique de la capitale, appelé Puerto Madero). Étaient présents le président de la CMM, J. Nelson Kraybill, John Lapp, Madeline Maldonado et Linda Shelly de Mennonite Mission Network, ainsi que des représentants de la Iglesia Evangélica Menonita locale. En outre, il y avait des fonctionnaires du gouvernement de Buenos Aires, des délégués mennonites de pays voisins, des représentants de 18 assemblées, des membres mennonites et les pasteurs qui avaient organisé cet événement.

    Le soir, nous avons partagé un repas commémoratif avec un grand groupe de pasteurs, de visiteurs et de fonctionnaires du pays. Le 17 septembre 2017, en reconnaissance de la présence de représentants de l’église mère, une conférence missionnaire a eu lieu dans les installations modernes mises à disposition par M. Nardini, maire de Malvinas Argentinas. Nous remercions le Seigneur et ces frères pour leur bonté. Ils nous encouragent à continuer à servir le Seigneur avec le même amour, sens du sacrifice et courage qu’avaient les premiers chrétiens et nos ancêtres anabaptistes du XVIe siècle. Nous proclamons l’évangile de l’espérance en Christ et son royaume jusqu’à la seconde venue du Seigneur sur la terre.

    Une réunion d’église à Moron en 1996. Photo : Comité d’anniversaire du centenaire de l’Iglesia Evangélica Menonita Argentina (IEMA)

    Origines du travail à Pehuajó (1919)

    Sur la recommandation de la Société biblique, il fut décidé que le travail devrait commencer dans la ville de Pehuajó ; les évangélistes (avec leur littérature) qui voyageaient dans tout le pays pour répandre la Parole de Dieu, savaient que personne ne faisait d’évangélisation dans l’ouest de la province de Buenos Aires. Les premiers missionnaires sont arrivés le 21 janvier 1919. C’est ainsi que, le 26 janvier 1919, ils ont chanté avec joie et reconnaissance ‘Plus près de toi mon Dieu’ lors du premier culte, comme l’explique Ernesto Suárez dans son livre sur le 50e anniversaire [de l’église mennonite argentine]. Nous signalons avec joie et gratitude que nous connaissons personnellement les premiers convertis. Parmi eux, se trouvent des membres de la famille Cavadore, en particulier Pablo, Anita, María et Santina, et Grandma [Nicolasa] Fattone (membre de notre famille). Ils ont cru et ont continué à être fidèles toute leur vie, en servant le Seigneur de toutes leurs forces.

    Vers les villes de l’ouest

    Plus tard, ils ont porté l’évangile à Trenque Lauquen, Carlos Casares, Tres Lomas, Bragado et beaucoup d’autres petites villes, où des églises constituées de petits groupes de disciples du Christ ont été implantées. Ils ont ouvert des jardins d’enfants ainsi que des centres de premiers secours, un foyer pour enfants et des années plus tard, une imprimerie.

    De plus, une école biblique fut établie à Pehuajó, puis transférée à Bragado. Finalement, elle a été transférée à Montevideo (Uruguay) et a pris le nom de Seminario Evangélico Menonita de Teología. Les étudiants viennent des colonies et des unions d’églises mennonites d’Uruguay, du Brésil et du Paraguay. C’était un gros travail, mené par le missionnaire Nelson Litwiller, notre frère et visionnaire, qui s’occupait aussi de l’installation de ceux qui voulaient échapper [à la Seconde Guerre mondiale en Europe]. Ces colons ont débarqué à Montevideo (Uruguay), pour établir dans le pays voisin trois colonies avec lesquelles nous avons des liens fraternels.

    Le professeur Delbert Erb a rédigé une étude très utile portant sur la synthèse des quatre étapes de l’histoire de l’église mennonite en Argentine, expliquant son développement de la manière suivante :

    Responsables de l’IEMA en 1990 (de gauche à droite): Mario Snyder, Sara Buhlman, David Dutra et Delfin Soto. Photos : Comité d’anniversaire du centenaire de l’Iglesia Evangélica Menonita Argentina (IEMA)

    1. Première étape : la mission et les missionnaires (1919–1954).

    2. Deuxième étape : la transition (1954–1989). Cette période va jusqu’à la fin de la mission [nord-américaine], au cours de laquelle les étrangers et les Argentins travaillaient ensemble. La mission a posé de nouveaux principes :

    (a) autonomie ; b) autofinancement c) évangélisation.

    Ensuite, les projets missionnaires suivants ont été développés :

    (i) en Patagonie dans la région sud de l’Argentine à Choele Choel ; (ii) en Argentine du Nord (PROMINOA) ; (iii) dans la région centrale (VEMZO) ; (iv) l’Église de Córdoba (EMIDOCOR).

    3. Troisième étape : organisation au niveau national.

    Les missionnaires Frank et Anna Byler et leur famille.

    4. Quatrième étape : réorganisation de l’IEMA en quatre régions (1989–2019), chacune avec sa propre organisation, ses responsables, ses réunions et ses activités (voir carte).

    Au cours de l’année passée, nous avons évalué ces changements et ces progrès, en réfléchissant et priant à la manière de mieux faire et d’avancer afin de parvenir ‘aux extrémités de la terre’.

    Qui nous sommes et ce que nous croyons Nous confessons humblement et sincèrement que l’accent des missionnaires et de l’église a toujours été essentiellement ‘évangélique’ : à savoir qu’hommes et femmes sont enfants de Dieu et frères et s≈ìurs. L’église mennonite est présentée ainsi dans les documents officiels, sans caractéristiques anabaptistes, bien qu’elles soient évidentes dans la vie des fidèles qui nous ont devancés. Plutôt que d’établir une autre dénomination, nous nous sommes définis comme chrétiens.

    Mais la confession de foi qui nous guide est anabaptiste et nous devons en renforcer la connaissance et la pratique. Nous avons les mêmes problèmes que toutes les unions d’églises et certains conflits très sérieux doivent être résolus. Par conséquent, nous demandons les prières de notre communauté mondiale.

    ‚ÄîMario O. Snyder, Pablo Snyder, Billy Nuesch et Heriberto Bueno forment le comité d’anniversaire du centenaire pour l’Iglesia Evangélica Menonita Argentina (IEMA), la plus grande union d’églises mennonites en Argentine et la seule qui soit membre de la CMM. Voir le tableau.

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro octobre 2017 de Courier/Correo/Courrier.

    Argentina

    Name Alianza Evangélica Menonita
    Membres baptisés 33
    Paroisse 1
    Président Esteban Alejandro Memetow
    Name Alkolonier Mennonitengemeinde (Colonia Las Delicias, Pampa de los Guanacos, El Algarrobal, Nueva Esperanza)
    Membres baptisés 292 + 376+ 14 + 67= 1354
    Président Omar Onischuk
    Name Eastern Pennsylvania Mennonite Church (Argentina)
    Membres baptisés 7
    Paroisse 1
    Président David Weaver
    Name Iglesia Hermanos en Cristo, Argentina
    Membres baptisés 75
    Paroisse 2
    Contact María Caridad Perdomo
    Name *Iglesia Evangélica Menonita Argentina
    Membres baptisés 3650
    Paroisse 79
    Contact Juan Sieber

    * indique l’adhésion à la CMM

    Sources : Statistiques mondiales du Répertoire 2015

  • Il y a une expression qui dit que l’on ne réalise pas ce que l’on a jusqu’à ce qu’on le perde, et je rajouterais, jusqu’à ce qu’il y ait un risque réel de le perdre.

    Il en est de même de nos ressources naturelles. Pendant longtemps nous avons eu accès à de l’eau propre, nous avons respiré un air pur et avons vécu dans un environnement propre et agréable. Mais quand notre ville à commencé à s’étendre, nous avons commencé à voir apparaitre des déchets autour de nous, notre air est devenu de mauvaise qualité. Tout à coup on nous dit que les rivières et les ravins d’où provient de moins en moins d’eau, sont en danger parce que le pays a vendu la terre de ces sources à des compagnies minières qui extraient de l’or, alors nous commençons à nous inquiéter.

    Notre responsabilité pour l’environnement

    C’est ce qui nous a amené à prendre au sérieux la protection de la nature et à rejoindre dans la lutte un grand nombre de personnes, pas forcément chrétiennes, mais avec un amour profond pour la nature. Nous croyons qu’il est de notre devoir d’impliquer notre église dans la lutte contre l’exploitation minière de l’or programmée dans la région de Cajamarca, avec toutes les graves implications sur l’environnement que cela représente.

    Nous avons donc commencé à participer aux manifestations « marche carnaval » pour la vie, l’eau et le contrôle de nos territoires. En plus des implications sociales et environnementales de ces actions, elles eurent également des répercussions politiques. En effet, cela a amené les régions à promouvoir la consultation populaire, pour décider si les populations veulent des concessions minières qui affectent l’environnement de leurs territoires. Le gouvernement n’a pas respecté la loi qui accorde la propriété de la partie souterraine des territoires à la nation, en octroyant ces terres sans même consulter les habitants.

    Les grandes mobilisations et le refus des communautés exprimé lors des consultations ont permis la suspension du projet et le retrait que nous espérons définitif de la société minière de Cajamarca.

    La sauvegarde de la création dans l’église

    En parallèle, nous nous sommes rendu compte qu’il n’y avait pas vraiment de connaissance ni même de conscience environnementale dans nos communautés ecclésiales. nous avons donc commencé une série d’études à l’école du dimanche des adolescents, des jeunes et des adultes sur le thème de l’environnement que nous avons appelé Eco-théologie. Plusieurs d’entre nous ont partagé une réflexion sur les raisons pour lesquelles Dieu, notre Père Créateur de tout ce qui existe, nous appelle à prendre soin de sa création.

    Le sujet a suscité beaucoup d’intérêt dans notre communauté et nous avons commencé à voir de vrais engagements et initiatives de la part de nos frères et sœurs. Certains de ces efforts pouvaient paraitre inutiles mais en les considérant tous ensemble, lorsque chaque effort s’ajoute aux autres, ils commencent à avoir un effet.

    Par exemple, nous nous sommes rendus compte que nous devons recycler, en commençant dès l’origine des déchets. Cela nous a poussé à acquérir et à installer dans notre église un point écologique de tri des déchets pour faciliter leur recyclage.

    Les gens ont commencé à apporter les bouchons en plastique de leurs bouteilles d’eau ou de soda pour les rassembler et en faire don à une organisation « des bouchons pour guérir » qui les recycle et dont le profit va aux enfants cancéreux.

    Lorsque nous parlons des dommages causés à l’environnement par les piles et batteries de téléphones portables, certains frères commencèrent à apporter leurs piles usagées à l’église; il nous faut donc maintenant nous procurer un réceptacle adapté pour pouvoir ensuite les apporter au lieu approprié.

    Une sœur est de l’avis que si nous utilisons moins de papier dans notre église et que nous utilisons le projecteur au lieu de distribuer une feuille imprimée à chaque personne, nous allons contribuer à sauver quelques arbres.

    Ainsi que peu à peu, avec de petites actions comme ramasser les ordures, marcher, se déplacer à vélo, ne plus utiliser de choses jetables, ces petites choses ont commencé à être importantes pour tout le monde.

    Pendant presque un an nous avons mis l’accent sur la protection de l’environnement dans notre enseignement, et nous croyons qu’aujourd’hui, nous sommes une communauté avec un haut niveau d’engagement et de conscience écologique.

    —Jose Antonio Vaca Bello est membre de l’église mennonite chrétienne d’Ibagué à Tolima en Colombie.

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2018 de Courier/Correo/Courrier.

  • Je m’appelle Eileen. J’ai 22 ans et j’habite en Suisse. Lorsque l’on m’a demandé de partager un court témoignage sur le thème « appelés à être libres… la foi au delà des frontières », je me suis tout de suite rappelé de cette expérience.

    Il y a un peu plus de deux ans, j’ai eu l’occasion d’aller au Cap, en Afrique du Sud et de travailler entant que bénévole pendant 8 mois dans un orphelinat soutenu par la mission mennonite suisse. Je vivais dans un des plus grands townships du Cap, appelé Mitchells Plain. J’ai vécu beaucoup de nouvelles expériences, bonnes, belles et drôles mais aussi des choses plus difficiles et j’ai dû à maintes reprises sortir de ma zone de confort. Une de ces expériences difficiles fut le thème de la sécurité.

    En Suisse, j’ai l’habitude de pouvoir marcher seule partout et à toute heure. En revanche, à Mitchells Plain, on m’a dit que je ne pouvais pas marcher seule à cause du haut taux de criminalité, en particulier étant une jeune femme.

    Au début, ce fut difficile pour moi. Je voulais me déplacer librement dans les rues, et je n’aimais pas marcher en groupe, ne pas pouvoir être dehors après la tombée de la nuit, ne pas pouvoir parler aux inconnus, et devoir cacher mes affaires de valeur.

     Eileen Hofer (Suisse)

    L’orphelinat où je travaillais était composé de plusieurs maisons et chaque bénévole était affecté à l’une d’entres elles. Puisque les maisons étaient séparées les unes des autres, nous ne pouvions pas toujours nous déplacer en groupe. Ainsi, je marchais seule tous les matins jusqu’à la maison où je travaillais. Et tous les matins, je passais devant deux femmes qui discutaient tout en me critiquant du regard. Je ne me sentais pas très à l’aise en passant devant elles, mais je les saluais toujours et continuais mon chemin.

    Un jour, alors que je passais devant elles, elles m’appelèrent. D’abord je ne savais pas trop quoi faire puisque l’on m’avait dit de ne pas parler aux inconnus. J’ai pris mon courage à deux mains et je me suis avancée vers elles. Les deux femmes me regardèrent avec préoccupation, puis me demandèrent : « Mag ons vir u bid? » (Pouvonsnous prier pour toi ?)

    Je m’attendais à beaucoup de choses mais pas à ce qu’elles prient pour moi ! Elles me racontèrent qu’elles étaient de bonne amies – l’une chrétienne et l’autre musulmane- et qu’elle se retrouvaient chaque matin pour prier pour leur quartier et pour tout le township. Elles me dirent qu’elles m’observaient depuis un moment et qu’elles n’approuvaient pas le fait que je marche seule parce que c’était dangereux. Alors, les deux femmes avaient prié pour demander la protection de Dieu sur moi depuis la première fois qu’elles m’avaient vu marcher au travail.

    Après cela, je me suis réunie avec ces femmes tous les jours sur le chemin du travail. Nous prions ensemble et nous avons appris à mieux nous connaitre. J’ai été très touchée par cette expérience qui m’a montré que la foi et la prière peut passer au delà des barrières des langues, de la culture et même de la religion.

    Eileen Hofer, Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

    Ce témoignage fait parti du materiel pour le culte du Semaine de la Fraternité des YABs 2018. Pour en savoir plus, cliquez ici : mwc-cmm.org/semainefraternitedesyabs

  • Témoignage du Renouveau 2027 : portrait historique

    Renouveau 2027 est une série d’événements étalés sur 10 ans, pour commémorer le 500ème anniversaire des débuts du mouvement anabaptiste. Cette série met en lumière certains personnages historiques et figures contemporaines du mouvement.


    Plus de la moitié des églises rurales de l’association d’églises Frères en Christ (BIC) du Zimbabwe sont dirigées par des femmes pasteurs. Beaucoup de femmes qui implantent des églises BIC le font parce qu’elles s’installent dans un endroit où elles ne trouvent pas de paroisse qui soit à leur goût et elles ont soif de vivre la fraternité avec d’autres croyants. Elles commencent à organiser un groupe d’église de maison. Parfois, une femme est discernée pour sa maturité spirituelle et sa connaissance de la Parole. Beaucoup de prédicatrices BICC sont des femmes qui sont très respectées dans leur communauté.

    Une des premières femmes des Frères en Christ (BIC) au Zimbabwe qui, depuis le début, a participé au travail de plantation d’églises et à la prédication de l’Evangile fut Sitshokuphi Sibanda.

    Elle était déjà adolescente lorsque les premiers missionnaires se sont installés à Matopo, au Zimbabwe, en 1898.

    Elle a été l’une des premières personnes à se convertir et a ensuite reçu une éducation formelle de part de la mission. C’est là que Sitshokuphi donna sa vie à Dieu et elle ne l’a jamais remis en question.

    Chez-elle, Sitshokuphi faisait face à d’immenses difficultés venant des villageois hostiles qui tenaient en grande estime les croyances traditionnelles et étaient imprégnés de la spiritualité ancestrale.

    Elle a même dû faire face à l’opposition et à la moquerie de sa famille, de ses voisins et de ses amis. Qu’est-ce qu’elle croyait faire en essayant de détourner les gens du travail dans les champs ?

    Une fois, elle provoqua la colère de toute sa communauté en accompagnant des missionnaires à un sanctuaire où se déroulaient les cérémonies de la pluie.

    C’était une entreprise risquée car tout le monde n’était pas autorisé à visiter le sanctuaire. Lorsque la pluie ne tomba plus pendant des années après les faits, le blâme lui fut attribué. Mais cela ne l’empêcha pas d’évangéliser.

    Vers la fin de sa vie, elle vécut longtemps à l’hôpital de Mtshabezi.

    Être âgée et incapable de voyager ne diminuait pas la force de son appel. L’hôpital devint un nouveau champ de mission pour elle.

    Le 4 novembre 1971, Sitshokuphi rendit l’âme. Elle avait fait une belle course, laissant un merveilleux héritage de foi en Dieu.

    Une déclaration poignante sur le travail de Sitshokuphi est sa déclaration : « Il est bon de travailler à temps plein pour le Seigneur, mais il n’est pas bon de travailler à temps plein pour l’église. »

    Sitshokuphi fut enterrée à la Mission Matopo, dans un endroit réservé aux serviteurs de Dieu les plus honorables.

    —Un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale écrit par Barbara Nkala, inspiré par Silent Labourers de Doris Dube. Barbara est la représentante régionale de la CMM dans le Sud de l’Afrique. Elle fit une présentation sur les femmes prédicatrices contemporaines chez les frères en Christ (1960-2010) lors de Crossing the Line: Women of Anabaptist Traditions Encounter Borders and Boundaries une conférence à l’Université Eastern Mennonite, à Harrisburg, Virginie aux Etats-Unis.

  • « Je souhaite que [pendant notre réunion], nous rencontrions Dieu dans la plénitude de son Esprit, dans la communion de son peuple et dans le don de l’unité au sein de la diversité théologique et culturelle de notre église mondiale », dit le secrétaire général César García. Les réunions triennales du Conseil Général de la CMM (délégués envoyés par chaque église membre d’un pays) se dérouleront du 23 au 26 avril 2018 à Nairobi (Kenya), précédées des réunions des comités et des réseaux de la CMM. En outre, les délégués et les mennonites locaux célébreront ‘Renouveau 2027 – Le Saint-Esprit nous transforme’ à Kisumu (Kenya), le 21 avril 2018.

    Ce sera, pour le Comité des Jeunes Anabaptistes (YABs), le Réseau Anabaptiste Mondial d’Entraide, la Fraternité Missionnaire Mondiale, le comité de travail du Réseau anabaptiste mondial pour la Paix, ainsi que pour les Représentants Régionaux l’occasion de se rencontrer face à face.

    Le personnel, les Commissions et les Réseaux feront des rapports sur leur travail. Le Conseil Général (GC) décidera du plan de programme de la CMM et de ses objectifs stratégiques (identité anabaptiste, relations interdépendantes, réconciliation et espoir) pour 2018–2021 et il examinera les finances (y compris les contributions à la part équitable pour 2018–2021). De nouveaux membres seront nommés au Comité Exécutif et aux Commissions, ainsi qu’aux postes de président et vice-président.

    Les Commissions présenteront trois déclarations à l’intention du Conseil Général : ‘Réponses aux Questions controversées’, ‘Solidarité avec les peuples indigènes’, ‘Identité et Œcuménicité : une Théologie de l’Hospitalité interconfessionnelle et de l’identité religieuse’.

    « J’apprécie les réunions du Conseil Général parce que nous pouvons exprimer des points de vue divergents », a déclaré le représentant du Comité Exécutif pour l’Afrique, Thuma Hamukang’andu. « Le processus de prise de décision permet de nous entraider à approfondir notre foi ».

    Comme lors des réunions du GC en 2015, les délégués auront l’occasion d’assister à des ateliers de formation de responsables d’églises sur des thèmes tels que la croissance de l’église, les conflits, le leadership spirituel et la planification stratégique.

    « Cette réunion est indispensable, non seulement en raison des décisions à prendre, mais aussi en raison de ce qu’apprend l’ensemble du corps », déclare le représentant du Comité Exécutif pour l’Europe, Rainer Burkart.

    « Le Conseil Général représente l’Église mondiale visible de la manière la plus stimulante. »

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • Les parents chrétiens ont depuis toujours encouragé leurs enfants à trouver un partenaire dans les activités d’église. Ils ont aussi encouragés les jeunes adultes à connaitre l’église mondiale au travers d’expériences internationales. Parfois ces deux situations se combinent.

    Tous deux étudiant en théologie, Benni et Rianna Isaak-Krauss célèbreront leur premier anniversaire de mariage cet été, trois ans après le Sommet Mondial de la Jeunesse (GYS) et l’Assemblée de la Conférence Mennonite Mondiale où ils se sont rencontré.

    Intervention cruciale de Dieu

    « J’avais l’intuition que ça allait être une expérience géniale », raconte Rianna Isaak, citoyenne canadienne et américaine, mais entant que directrice d’un ministère de camps d’été, assister à une conférence au milieu du mois de juillet semblait impossible.

    De façon providentielle, elle reçu la permission de partir moins d’un mois avant la date. Elle pu remplir le poste vacant de déléguée Frère mennonite pour le Canada et fit rapidement un sondage auprès des jeunes de son union d’églises.

    « Obtenir ces deux semaines de vacance fut une partie cruciale de la manière dont Dieu a fait bouger les choses. »

    Une expérience transformatrice de l’église

    L’allemand Benni Krauss, sélectionné deux ans à l’avance pour représenter son union d’églises, a co-organisé un groupe de 12 participants supplémentaires venus d’Allemagne et de Suisse pour assister au GYS.

    C’était sa deuxième fois au GYS. Il avait passé six mois au Paraguay pour étudier, apprendre l’espagnol et pour s’immerger dans le contexte du pays pour comprendre les aspects internationaux et locaux de l’Assemblée mondiale à Asuncion en 2009.

    « Le Paraguay m’a transformé. »

    Avec son co-responsable, en 2015, il organisa un programme pour le groupe dans le but de « donner du contexte à l’expérience » pour les jeunes de langue allemande. Ils passèrent du temps aux États-Unis avant la CMM pour apprendre et comprendre les difficultés qui menacent de diviser MC USA en se coupant de la jeunesse. Ils visitèrent des églises qui accueillent la diversité et des églises qui s’y opposent.

    Benni recommande que les participants commencent à s’organiser bien avant l’évènement. « Faites de l’espace pour tisser des amitiés. »

    Les délégués se responsabilisent

    Le rôle des délégués au GYS n’est pas strictement défini, explique Benni, mais la plupart d’entre eux prennent différentes responsabilités à leur manière. « Cela pousse les gens à prendre plus de responsabilités et à se rendre compte de l’étendue de l’église. »

    En tant que jeune, Rianna raconte que le fait d’être sélectionnée comme déléguée est un message de la part de l’église : « Nous avons besoin de toi ; tu es important ».

    « Je me suis senti reconnu comme un responsable et un contributeur, pas seulement comme un destinataire », explique Benni.

    Ê mi-chemin entre les Assemblées, cette évaluation est toujours vraie : les délégués GYS nord-américains de 2015 poursuivent des études supérieures en théologie (y compris Rianna au Anabaptist Mennonite Biblical Seminary, Elkhart, Indiana, USA), ou servent l’église en tant que pasteurs et président du comité des YABs.

    Il y a un air de colonie de vacance au GYS, raconte Benni. « C’est amusant, c’est participatif, … [mais] les délégués sont également conscients des problèmes et s’en soucient. »

    Par exemple, un délégué d’Amérique latine a approché Rianna pour discuter de leurs visions de la sexualité. La conversation respectueuse qu’ils ont échangée créé « un espace sacré de curiosité et de préoccupation », raconte Rianna. « Et nous avons pu ramener la conversation à nos groupes continentaux. Ce fut une expérience qui m’a rendue plus humble et m’a façonnée. »

    Le GYS et l’Assemblée sont bien sûr le rassemblement de l’église mondiale. « Il y a un amour profond pour l’église, pas seulement pour mon propre projet, même si cela fonctionne vraiment bien », dit Benni. Les participants réalisent que « l’église mondiale n’est pas juste un rêve ».

    Il est rentré avec de nouvelles expériences et plus de questions. « Comment réalisons-nous notre diversité et commençons-nous à construire des relations ? »

    Impact personnel

    Sur le plan personnel, Benni et Rianna ont bâti leur propre relation malgré leurs origines diverses. L’étincelle d’intérêt qui s’est allumée entre les deux anabaptistes non-conformistes à l’Assemblée s’est transformée en flammes d’amour au cours de l’année suivante. Benni a rendu visite à la communauté de Rianna au Canada après l’Assemblée ; Rianna a été vivre dans la communauté des parents de Benni en Allemagne pendant plusieurs mois.

    Cela lui a permis d’appliquer une autre leçon de l’Assemblée : apprendre une nouvelle langue.

    « Parler une seule langue peut nous marginaliser », dit-elle, reconnaissant que ne comprendre aucune langue autre que l’anglais pouvait l’exclure de conversations. Mais cela comporte aussi le risque opposé : « Cela fait pencher le pouvoir d’une manière malsaine. »

    Pourtant, tout le monde au GYS a deux choses en commun, explique Benni : des identités personnelles uniques et contextualisées et une identité anabaptiste commune. Ê partir de là, l’amitié, le partenariat, le mentorat (peut-être même un peu de romance) peuvent se développer.

    « Il y a ce que l’on peut faire, mais après, il faut s’appuyer sur le Saint Esprit. »

    un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale écrit par Karla Braun

  • Cette année, nous célébrerons la troisième édition de la semaine de la fraternité des YABs du 17 au 24 juin. Le thème est « appelés à la liberté », centré sur Galates 5/13–15. Nous vous encourageons à choisir et à adapter, parmi ces ressources, ce qui sera utile selon votre contexte, à les traduire si c’est nécessaire, à les copier et à les distribuer dans toutes les églises locales.

    Nous attendons avec impatience un moment de camaraderie mondiale virtuelle et de camaraderie physique locale alors que nous nous réunissons pour commémorer et célébrer notre famille internationale !

    Des ressources pour la célébration du DFM seront disponibles ici: www.mwc-cmm.org/semainefraternitedesyabs.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale écrit par le comité YABs (Jeunes anabaptistes)

  • Ces slogans : ‘Justice pour le climat maintenant !’ ‘Le pouvoir au peuple !’ ‘Laissez le pétrole dans le sol !’ résonnaient dans les couloirs alors que je traversais la ‘Zone bleue’ – lieu où 197 États membres de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (UNFCCC) étaient réunis en décembre 2015 pour décider de l’avenir de notre climat. C’était la première fois que j’assistais à ces négociations sur le climat, et elles se sont avérées historiques : l’Accord de Paris (un accord mondial pour sauvegarder / protéger le climat et les personnes vivant sur cette planète) a été adopté !

    C’était aussi la première fois que j’entrais en contact avec tant de communautés religieuses prônant un environnement durable et la résilience aux changements climatiques, aux côtés des communautés et des personnes les plus vulnérables. Invitées en tant qu’observatrices officielles, les communautés religieuses ont eu la possibilité, non seulement d’approcher les négociateurs à un niveau individuel pour le difficile travail de plaidoyer, mais elles ont aussi eu un créneau pour faire entendre leur voix devant un public de ministres et de chefs d’États lors d’un ‘dialogue de haut niveau’.

    Le changement climatique, ce n’est pas une ‘fake news’ (fausse nouvelle), mais une dure réalité dans le monde, ressentie surtout par nos frères et sœurs des pays du Sud. La destruction de l’environnement et les changements climatiques, intensifiés par le mode de vie des pays du Nord, sont des facteurs clés de la pauvreté. La pression continue sur nos ressources communes prive les plus pauvres et les plus vulnérables de moyens de subsistance durables et dignes – souvent à l’origine de conflits.

    La crise climatique actuelle montre clairement qu’un environnement durable, la dignité humaine et l’amélioration de la résilience des communautés les plus vulnérables sont étroitement liées et interdépendantes. Nous, mennonites et chrétiens d’Allemagne, nous nous sommes donc engagés à agir pour un [développement] durable afin de protéger la création de Dieu pour les générations futures et les moyens de subsistance de millions de personnes aujourd’hui.

    Cela commence à petite échelle, dans certaines de nos assemblées qui ont des panneaux solaires sur les toits pour réduire la consommation d’énergie fossile.

    Cela continue avec certains de nos membres qui refusent de posséder une voiture, parce que ce n’est tout simplement pas nécessaire dans les zones urbaines.

    Beaucoup de nos paroisses sont engagées dans des activités de quartier pour renforcer les communautés locales et soutenir les moins privilégiés.

    Toutes ces initiatives découlent de l’engagement à prendre soin de la merveilleuse création qui nous a été confiée.

    Cependant, il fallait que ces questions préoccupent encore davantage nos églises – énergie 100% renouvelable, consommation responsable, éducation théologique sur le développement durable et travail de sensibilisation et de mobilisation sur le plan local. En outre, être actif et impliqué dans la famille œcuménique peut élargir cet engagement local et le porter au niveau mondial. Grâce à des activités ciblées sur la scène politique pour influencer les directives et les décisions, nous pouvons protéger tout enfant de Dieu, qui n’est pas notre voisin au sens strict, mais qui est membre de la famille mondiale de Dieu.

    Revenons aux négociations sur le climat : En tant que communauté œcuménique mondiale d’églises, le Conseil œcuménique des Églises (COE) joue un rôle de premier plan parmi les communautés religieuses lors des négociations sur le climat. En 2013, l’AMG (notre union d’églises) et d’autres unions mennonites, membres du COE se sont jointes au ‘Pèlerinage Justice et Paix’, qui est proche des valeurs anabaptistes. Dans le contexte climatique, cela est devenu ‘Pèlerinage Justice et Paix climatiques’. Il s’agit de sensibiliser à la nécessité de ne pas oublier la justice climatique et de faire entendre la voix des plus faibles et des plus vulnérables dans notre communauté mondiale.

    « Nous avons besoin de la sagesse de la création », a déclaré Olav Fykse Tveit, secrétaire général du COE, lors d’un office pour la justice climatique pendant les négociations climatiques récemment à Bonn : « une sagesse qui voit la réalité et qui comprend et reconnaît l’époque dans laquelle nous vivons. Une sagesse qui […] a le courage d’agir et d’innover afin que nous puissions préparer ensemble l’avenir. »

    Notre amour pour Dieu et pour le peuple de Dieu nous incite à élever la voix, à nous tenir aux côtés des personnes vulnérables, à être politiquement actifs et à œuvrer pour un monde juste sur le plan climatique. C’est pour ces raisons que nous nous joignons au mouvement œcuménique et que nous prions tout en continuant ce pèlerinage : « Dieu de la vie, conduis-nous à la justice et à la paix ».

    –Rebecca Froese est membre d’AMG – Arbeitsgemeinschaft Mennonitischer Gemeinden in Deutschland, une union d’églises mennonites en Allemagne.


    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2018 de Courier/Correo/Courrier.


    Le groupe de travail pour la protection de la création collaborera avec les églises de la CMM pour 

    a) accroître la prise de conscience de la crise climatique.

    b) proposer des façons concrètes de vivre plus écologiquement.

    c) étudier les impacts de la crise climatique sur les pays représentés.

    d) encourager le développement de capacités bibliques et théologiques en lien avec la crise climatique.

    e) élaborer un plan stratégique pour la CMM, détaillant des objectifs concrets immédiats, à moyen-terme et à long-terme.

    En savoir plus

  • Depuis une quinzaine d’années, les mennonites de France réfléchissent à adhérer à une entité fédérative ou inter-dénominationnelle. Le processus est à l’arrêt actuellement. Explications.

    Comment les mennonites français peuvent-ils se situer dans l’ensemble du protestantisme français ? Nous sommes une petite minorité au sein de la minorité protestante française, elle-même composée de familles nombreuses. Ces familles ont leurs origines – directement ou indirectement – dans la Réforme protestante. Depuis, les protestants ont continué à se diviser et comptent aujourd’hui plusieurs milliers de dénominations dans le monde.

    Nés dans les premières années de la Réforme, les mennonites ont connu le rejet et la persécution, ce qui a fait d’eux des marginaux, souvent obligés à l’émigration. Pendant longtemps, à cause de cette histoire, les liens avec les protestants luthériens et réformés n’étaient pas évidents. Vers la fin du 17e siècle est apparu un mouvement de renouveau au sein du luthéranisme appelé le piétisme. Ce mouvement s’est beaucoup répandu et a eu une influence importante sur les mennonites français et européens. Beaucoup d’Eglises évangéliques d’aujourd’hui ont leurs racines dans le piétisme et les réveils qui en sont issus. C’est un milieu dans lequel les mennonites français se sentent à l’aise.

    FPF

    Mais que faire malgré tout en réponse au fractionnement protestant ? En 1905, la Fédération Protestante de France (FPF) est née, avec l’intention de créer une plate-forme où les protestants pouvaient collaborer, et dialoguer avec la société environnante. Essentiellement composée de réformés et de luthériens, il y a cependant eu des membres évangéliques dans cette fédération depuis ses origines, ce qui est encore le cas aujourd’hui.

    Plusieurs assemblées mennonites ont une histoire de collaboration avec les protestants, notamment par le partage de lieux de cultes (Toul, Saint-Genis, Bar-le-Duc, Châtenay-Malabry, Pontarlier). Les œuvres sociales mennonites sont membres de la Fédération de l’Entraide Protestante qui, elle, fait partie de la FPF.

    Ainsi, une discussion a été lancée au sein des assemblées mennonites de France pour savoir si elles voulaient adhérer à la FPF. En 2007, une réponse négative a été donnée à la question. Néanmoins, le bureau de l’Association des Eglises Evangéliques Mennonites de France (AEEMF) d’alors a constaté qu’une majorité significative (voir ci-dessous) avait voté en faveur de l’adhésion ; il a fait savoir que ce fait ne pouvait être négligé et que la question serait un jour reposée.

    CNEF

    Entretemps est né le Conseil National des Evangéliques de France (CNEF) en 2010, composé d’un nombre important des Eglises évangéliques. Parmi ces Eglises, certaines ne veulent pas être associées à la FPF, à leurs yeux trop « libérale », tandis que d’autres sont membres des deux (CNEF et FPF). Comment les mennonites de France se positionnent-ils dans cette configuration nouvelle ?

     

    Double adhésion ?

    Pour répondre à cette question, un groupe de travail, composé de membres du bureau de l’AEEMF et de la commission Foi et Vie, collaborant avec des représentants des assemblées qui voulaient discuter de la question, a proposé une adhésion aux deux entités en 2012. Quelles étaient les raisons derrière cette proposition ?

    • Le constat que 66 % des membres des assemblées et 65 % des assemblées avaient exprimé le désir d’appartenance à la FPF et que les racines historiques des mennonites remontent à la Réforme protestante.
    • L’enracinement évident des mennonites dans le milieu évangélique et les nombreuses collaborations déjà existantes
    • Dans un contexte où l’entente entre protestants de différentes tendances (luthéro-réformés et évangéliques) n’est pas toujours facile, l’accent mennonite sur l’appel à être « artisans de paix » pourrait être exprimé par une double adhésion, ouvrant la possibilité d’être un « pont » entre les deux mondes.
    • L’importance pour les assemblées mennonites de réfléchir au bien de l’ensemble de l’union d’Eglises et pas seulement à partir du contexte local. Pourquoi priver les uns ou les autres de pouvoir approfondir des liens et des collaborations déjà existants ?

    Cette proposition de double adhésion n’a pas fait l’unanimité.  La décision récente de l’Eglise protestante unie de France (EPUdF) de laisser aux pasteurs le choix de bénir des couples d’homosexuels a compliqué le débat. L’EPUdF est l’un des membres de la FPF, ses paroisses ne sont pas toutes d’accord sur cette décision et les membres évangéliques de la FPF s’y opposent.

    En réponse, certaines assemblées mennonites ont proposé de pouvoir se décider séparément pour l’une ou l’autre entité (FPF ou CNEF), proposition qui n’a pas remporté une majorité. Ainsi, la procédure s’est ralentie pour laisser la place à un temps de réflexion et de discussion, ce qui est la situation actuelle.

    Les enjeux sont importants, car les mennonites ne peuvent pas se contenter d’exister seuls, sans lien avec les autres protestants, luthéro-réformés et évangéliques. La difficulté semble être la manière de se positionner face aux questions pour lesquelles il y a des avis différents au sein des mennonites français.

    Pour ou contre

    En ce qui concerne la FPF, pour les uns, face à la théologie libérale, il n’y a pas de possibilité de lien. Pour les autres, il s’agit de représenter notre position en discussion avec les autres, sachant qu’au sein de la FPF, il y a des Eglises qui souhaiteraient l’arrivée des mennonites pour se sentir renforcées. Les membres de la FPF signent une charte de collaboration, mais chaque Eglise garde sa confession de foi et ses pratiques. Aucune obligation de changer de théologie.

    Quant au CNEF, le choix semble plus facile pour beaucoup. Ne sommes-nous pas des évangéliques ? Certains répondront qu’il y a aussi des débats importants au sein du monde évangélique :  il y en a qui baptisent les enfants, la plupart ne partagent pas notre positionnement concernant la non-violence, et on constate les dérives politiques possibles chez les évangéliques d’autres pays comme aux USA.

    Nous avons beaucoup d’amis et de choses communes dans les deux mondes protestants. La question de base semble être : que faire devant les désaccords entre chrétiens ? Y aller pour témoigner et discuter ou refuser d’être présent là où l’on ne se sent pas à l’aise.

    Neil Blough—Neal Blough, Eglise de Châtenay-Malabry, directeur du Centre Mennonite de Paris, professeur d’histoire de l’Eglise à la Faculté libre de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine

  • Les membres de la Conférence mennonite mondiale (CMM) du monde entier agissent au niveau de leurs communautés locales, de leurs Églises à l’échelle nationale et des ministères qui s’y rattachent sur la base de leur conviction que « L’Esprit de Jésus nous rend capables de (devenir) artisans de paix, renonçant à la violence, aimant nos ennemis, recherchant la justice et partageant nos biens avec ceux qui sont dans le besoin« . (Convictions communes, §5).

    Le secrétaire de la Commission Paix de la CMM, Andrew Suderman, souligne : « Les 105 Églises-membres qui constituent la CMM ont produit beaucoup de « fruit ». Les organismes de paix anabaptistes ont cherché des moyens de communiquer, de s’encourager mutuellement et d’être solidaires les unes avec les autres dans leurs efforts communs en vue de la paix. Ceci a contribué à la naissance d’un réseau anabaptiste mondial pour la paix (GAPN). »

    Deux subsides accordés pour plusieurs années assurent le financement de départ de ce réseau naissant. Le fonds « Kindred Charitable Fund » de la banque « Kindred Credit Union », de Kitchener, Ontario, au Canada, a alloué au GAPN $7,500 pour 2017, $5000 pour 2018 et $2500 pour 2019. La Fondation d’inspiration anabaptiste « United Service » a elle aussi prévu une subvention conséquente pour trois ans afin de soutenir l’établissement de ce réseau pour la paix.

    Ces subsides ont servi au financement des premières démarches du réseau : La nomination en octobre 2017 d’Andrés Pacheco-Lozano (travailleur pour la paix colombien qui étudie actuellement aux Pays-Bas) en tant que coordinateur du réseau et l’organisation d’une réunion du nouveau groupe de pilotage du GAPN lors des réunions du Conseil général de la CMM qui auront lieu au Kenya en avril 2018.

    La commission paix espère pouvoir lancer officiellement le réseau lors de la Conférence mennonite mondiale et du Festival pour la paix qui auront lieu à Amsterdam en 2019.

    Une proposition formulée en 2016 entrevoit quatre tâches potentielles pour le GAPN : partager des demandes de prière et de soutien, partager des nouvelles, des informations et des récits concernant le travail pour la paix, constituer un répertoire des membres et créer un espace – électronique et physique – « où ceux qui font parie du réseau puissent se rencontrer, se contacter et construire des relations mutuelles porteuses de transformation. » (Andrew Suderman).

    Selon Arli Klassen, responsable du développement, « il faut de la patience et de l’engagement pour que le GAPN devienne véritablement mondial. Nous sommes reconnaissants aux donateurs – aux personnes individuelles et aux organismes tels que Kindred et la fondation familiale – qui ont accordé une subvention pour plusieurs années et qui partagent cette vision. »

    Ce réseau sera relié à la structure de la CMM par le biais de la Comission Paix de la CMM. Andrew Suderman explique : « Le travail de la Commission Paix consiste à soutenir nos Églises membres de la CMM. Celui du GAPN sera de créer un réseau entre ces organisations de paix, leurs programmes et leur personnel. Nous poursuivons ainsi la route ensemble et nous soutenons mutuellement dans notre recherche du royaume de la paix de Dieu.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • Comme les quatre cavités du cœur, les quatre commissions de la CMM servent la communauté mondiale des Églises anabaptistes dans les domaines suivants : diaconie, foi et vie, paix et mission. Les commissions préparent du matériel à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils, proposent des ressources aux Églises membres et facilitent le travail des réseaux ou des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun. Ci-dessous, une des commissions communique un message au sujet de l’objectif de son travail.


    « Mais le Saint-Esprit descendra sur vous : vous recevrez sa puissance et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’au bout du monde » (Actes 1/8).

    Vers le milieu des années 60, dans toute l’Éthiopie, il y eut un mouvement chez les jeunes dans les lycées et les campus universitaires. Les croyants qui étaient engagés par la prière basée sur la Bible, commencèrent à témoigner dans les écoles, les bureaux, et dans la rue.

    Dans la prière, ils demandaient avant tout, d’être remplis du Saint Esprit – la promesse de Dieu le Père, comme le dit la Bible. Ces jeunes gens avaient aussi une grande passion pour les âmes perdues. Notre Dieu fidèle a répondu à ces prières et a déversé son Esprit sur beaucoup de croyants.

    Meserete Christos Church (MKC), une des plus grandes églises mennonites, comptait un peu plus de 5 000 membres lorsqu’elle dut passer à la clandestinité durant la période de persécution du gouvernement militaire marxiste. C’est durant ce temps de persécution que l’église a prospéré et a commencé à grandir de façon spectaculaire

    Les croyants, transformés par la puissance du Saint Esprit, eurent le courage de rendre témoignage de Jésus Christ, de partager leur foi et de vivre une vie sainte qui condamne le pécher et appelle les pêcheurs à la repentance.

    Malgré les restrictions imposées aux chrétiens par le gouvernement marxiste, la bonne nouvelle de Jésus Christ n’a pu être stoppée. Beaucoup de croyants, y compris les responsables de l’église MKC, furent mis en prison. Les statistiques de la MKC montrent qu’après 17 ans de persécution, le nombre de membres avait décuplé.

    Comme au temps où les Israélites étaient opprimés par le Pharaon, plus les chrétiens étaient opprimés, plus ils se multipliaient et se répandaient. De jeunes croyants engagés et remplis de la puissance transformatrice du Saint Esprit plantèrent de nouvelles églises. On forma de nombreux groupes de maison pour tenir des études bibliques et des réunions de prière. Cette croissance continue. Aujourd’hui, par la grâce de Dieu, MKC s’agrandit et il y a plus de 20 000 nouveaux membres baptisés chaque année.

    Dans le livre des Actes, les disciples de Jésus, remplis de la puissance du Saint Esprit, « soulèvent le monde entier avec leurs enseignements ». Transformés par le Saint Esprit, ils répandent la parole sans peur et beaucoup se convertissent au christianisme. Le Saint Esprit a transformé ces personnes et en a fait des témoins.

    Le mot témoin vient du mot grec qui signifie « martyr ». Même si aujourd’hui on utilise ce mot pour désigner ceux qui sont morts parce qu’ils confessaient une foi en Christ, « martyr », à l’origine, désignait un témoin.

    Lorsque nous pensons à la transformation par l’Esprit, nous parlons d’une vie transformée pour l’évangile, pour qu’elle devienne un instrument pour l’œuvre du royaume de Dieu. Un martyr vit pour son maitre, pas pour lui-même ou elle-même ni même pour l’intérêt d’un groupe.

    Nous sommes transformés par le Saint Esprit pour servir Dieu en proclamant l’œuvre de Dieu et la bonne nouvelle de Jésus Christ pour sa gloire.

    « Mais vous, vous êtes un peuple élu, une communauté de rois-prêtres, une nation sainte, un peuple que Dieu a pris pour sien, pour que vous célébriez bien haut les œuvres merveilleuses de celui qui vous a appelés à passer des ténèbres à son admirable lumière » (1 Pierre 2/9).

    Un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale écrit par Tewodros Beyene (Ethiopie), membre de la Commission Foi et Vie.