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  • Bogotá, Colombie – Tout au long de l’histoire de l’église chrétienne, les disciples de Jésus ont été transformés et renouvelés par la présence vivante du Saint-Esprit. Nous persévérons et gardons espoir face à des problèmes accablants.

    Aujourd’hui, les églises du Sud sont particulièrement attentives à la présence et à la puissance du Saint-Esprit. Les représentants régionaux de la Conférence mondiale mennonite d’Afrique ont préparé ces documents pour le culte du Dimanche de la Fraternité Mondiale de 2018.

    Le Dimanche de la Fraternité Mondiale (CMM) est l’occasion d’aider les membres de votre assemblée à prendre conscience de ce que signifie appartenir à une communauté spirituelle anabaptiste mondiale. C’est notre culte d’adoration annuel en esprit avec nos frères et sœurs anabaptistes du monde entier.

    « Ce jour-là, nous célébrons qu’en Christ et par le pouvoir de son Esprit, les barrières culturelles et les nationalismes qui jadis nous séparaient, ont étés vaincus par la croix, » dit le secrétaire général de la CMM, César García.

    Les prières, les chants, l’exégèse biblique, les témoignages personnels et les suggestions ‘culturelles’ inclus nous invitent à célébrer le culte dans le style des églises africaines anabaptistes d’aujourd’hui.

    « Le DFM est un jour spécial pour démontrer que nous incarnons une vie nouvelle et une société nouvelle dans laquelle nous nous soutenons mutuellement, nous aidons ceux qui souffrent, nous sommes au service de ce monde, et nous dépendons les uns des autres pour apprendre mutuellement ce que signifie suivre Jésus, » affirme García.

    Téléchargez ces documents et célébrez le Dimanche de la Fraternité Mondiale dans votre assemblée locale avec la famille anabaptiste mondiale en janvier (ou à un autre moment convenant mieux pour votre paroisse). Voir sur mwc-cmm.org/dimanchefraternitemondiale pour télécharger le matériel pour le culte, les images et les vidéos.

    La CMM invite les Églises membres à désigner une offrande spéciale au mouvement de l’Église anabaptiste mondiale le Dimanche de la Fraternité Mondiale. Une façon d’imaginer cette offrande serait d’inviter chaque membre de l’assemblée à contribuer avec un montant équivalent à un déjeuner/dîner dans leur propre communauté? afin d’appuyer les réseaux et les ressources de notre famille mondiale d’Églises anabaptistes. 

    Envoyez des photos et des témoignages de votre célébration à photos@mwc-cmm.org.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • La redécouverte de l’Écriture était tout autant une des racines de la Réforme qu’un de ses fruits ; c’est le mouvement dont est issu l’anabaptisme. Bien sûr, la Bible n’avait pas été perdue, mais elle n’était pas accessible au citoyen ordinaire. Et peu de personnes se considérant comme chrétiennes avaient la conviction que la Bible avait quelque chose à voir avec la façon dont elles vivaient. Les anabaptistes se caractérisent par l’attention qu’ils portent à l’Écriture, à tel point qu’ils ont été surnommés le ‘peuple du Livre’.

    La Conférence Mennonite Mondiale nous appelle à prendre en compte l’anniversaire des 500 ans du début du mouvement qui a donné naissance à l’anabaptisme, et nous a exhorté à examiner l’Écriture pour nous guider dans la vie quotidienne. Il est bon de célébrer la Réforme, mais aussi de reconnaître qu’il y a eu beaucoup de scissions, ce qui est à déplorer. Avec ‘Renouveau 2027’, la CMM commémore cet anniversaire sur une durée de 10 ans.

    La première rencontre de ‘Renouveau 2027’ a eu lieu en février 2017 : ‘Transformés par la Parole : lire la Bible dans une perspective anabaptiste’.

    Ce numéro de Courier reproduit les présentations de la première des dix rencontres annuelles marquant la naissance du mouvement anabaptiste.

    Comment lisons-nous l’Écriture aujourd’hui, 500 ans après la Réforme Radicale ? Nous la lisons peut-être sur notre portable plutôt que sur une page imprimée. Nous avons peut-être plusieurs choix de traductions dans notre propre langue. Certaines choses ont changé, mais les textes restent les mêmes.

    Notre conviction qu’elle est la Parole de Dieu n’est pas ébranlée. Cependant, nos connaissances sur la manière dont elle a été écrite s’est approfondie et donc aussi la manière de la lire.

    Dans ce numéro, Antonio Fernandez Gonzalez, de la Commission Paix, rappelle aux anabaptistes l’incontournable clé d’interprétation : c’est Jésus-Christ, lui-même Parole de Dieu. Dieu incarné. La simplicité de sa rédaction peut nous inciter à tirer des conclusions hâtives, mais Antonio nous encourage à garder à l’esprit que Jésus est le guide. Dieu a inspiré la Bible, mais la Bible n’est pas Dieu.

    Valérie Rempel, de la Commission Foi et Vie, exhorte les anabaptistes à aborder la Bible avec le zèle radical de ces premiers réformateurs que nous admirons. Mais elle nous appelle à le faire en pleine connaissance du monde dans lequel nous vivons. Elle nous invite à vivre notre foi avec le désir de rencontrer d’autres croyants – qui ont parfois une perspective différente de la nôtre – pour explorer, étudier, apprendre les uns des autres, répandre l’amour en servant les autres.

    Dans la partie ‘Perspectives’, les membres du Comité des YABs (Jeunes Anabaptistes) explorent la Parole elle-même. Ces jeunes responsables représentant cinq régions continentales interprètent l’appel missionnaire de Jésus en fonction de leur contexte.

    L’Argentine – premier pays où sont venus des missionnaires anabaptistes en Amérique latine – fête les 100 ans de leur arrivée en 2017. Le responsable d’églises, Mario Snyder, décrit l’histoire de la Iglesia Evangélica Menonita en Argentine dans ‘Profil d’un pays’.

    L’universitaire américaine Phyllis Tickle affirme que tous les 500 ans le christianisme connaît un changement majeur. La Réforme a initié une focalisation sur l’Écriture qui dure depuis 500 ans. Le temps est peut-être venu d’amorcer un nouveau changement ? Certains suggèrent de nous focaliser sur le Saint-Esprit dans les 500 prochaines années. Suivez la rencontre ‘Renouveau 2027’ au Kenya en 2018, où les intervenants aborderont le thème : ‘Le Saint-Esprit nous transforme’.

    —Karla Braun est rédactrice en chef de COURRIER et écrivaine pour la Conférence Mennonite Mondiale. Elle vit à Winnipeg (Canada).

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro octobre 2017 de Courier/Correo/Courrier.

  • En Europe, l’avenir peut sembler un peu sombre. La crise économique, le manque de vision politique et la situation religieuse laissent peu de place à l’espoir. La sécularisation semble avoir prévalu dans les églises, et certains anticipent un avenir où l’islam serait la religion majoritaire en Europe. Parler de l’avenir de l’interprétation biblique peut sembler illusoire.

    On pourrait penser que tout a déjà été dit sur les différentes manières dont on peut interpréter l’Écriture. En outre, la sécularisation tend à considérer la Bible comme négligeable, utile uniquement pour connaître des pratiques religieuses dépassées.

    Ce déclin de l’autorité de l’Écriture n’est pas seulement le fruit de la sécularisation. La dynamique de l’interprétation biblique traditionnelle a contribué à ce processus. Dans la perspective catholique classique, le texte biblique est la base de la construction du dogme par les autorités de l’Église. Au cours des siècles, de nouvelles connaissances ont été ajoutées et elles ont fait autorité à côté du texte original.

    Dans la perspective protestante libérale, le texte biblique ne fait pas autorité, mais il est soumis à la critique historique. Ce sont les constructions culturelles et théoriques qui jugent le texte qui font autorité. Au fil du temps, la pertinence contemporaine déplace le texte [de sa position d’autorité] et, par là même, l’invalide.

    Dans ce contexte, la solution ‘fondamentaliste’ n’offre pas beaucoup d’espoir pour l’avenir. Elle semble exiger un type de sacrifice intellectuel, où les ‘vrais’ croyants doivent rompre avec les connaissances scientifiques. L’alternative fondamentaliste ignore son propre processus d’interprétation biblique. Elle confond la conception de la rédemption d’Anselme, la notion arminienne de la grâce, l’opposition à Darwin du XIXe siècle, ou les spéculations modernes concernant le millénium avec des doctrines qui ont toujours existé dans l’Écriture, indépendamment du contexte dans lequel elles ont été conçues.

    Bien sûr, certaines personnes préfèrent les interprétations proposées par les autorités religieuses plutôt que d’exercer leur responsabilité dans le processus d’interprétation. D’autres, désillusionnés par les abus religieux, rejettent l’autoritarisme, se réconcilient avec la culture dominante, mieux considérée que l’Écriture. Et, il y aura toujours un courant [une ‘niche’] fondamentaliste, car la nature humaine tend à confondre les doctrines humaines temporaires avec ce qu’on voudrait que le texte biblique dise une fois pour toutes.

    Cependant, les ‘niches’ sont exactement cela : des trous creusés dans les murs ou les tombeaux. Ce ne sont pas des endroits où l’interprétation biblique peut ouvrir de nouveaux chemins pour l’avenir…

    Où chercher conseil ? Je pense que certaines des manières dont, à l’origine, les anabaptistes abordaient l’Écriture pourraient constituer des méthodes méritant d’être explorées. Nous pouvons le faire comme si c’étaient de nouvelles méthodes, car bien que souvent recommandées, elles ont rarement été employées.

    Autorité de la Parole

    Il serait bon de nous souvenir que, pour les anabaptistes, l’autorité en matière d’interprétation n’est pas d’abord l’autorité ecclésiale ou celle d’un ‘pape en papier’, comme l’a dit Karl Barth. L’autorité vient de la Parole : la Parole faite chair, Jésus lui-même, le Messie. L’interprétation biblique ne présuppose pas une sorte d’acceptation aveugle, ni une acceptation purement culturelle ou pseudo-scientifique, mais l’autorité de certains textes. L’interprétation biblique présuppose une rencontre entre le croyant et son Seigneur, et la confession que ce Seigneur est Jésus.

    Ceci révèle que le caractère premier de l’Écriture est relatif : l’Écriture est relative au Seigneur Jésus, et non le Seigneur relatif à l’Écriture.

    C’est ce que disaient les premiers anabaptistes au XVIe siècle : l’Écriture est l’outre, pas le vin lui-même. Si l’Écriture n’est pas le vin, elle n’est pas un manuel doctrinal intemporel, et ne doit être remplacée par une autre doctrine intemporelle. Au contraire, toute doctrine exposée dans l’Écriture est en fait une référence au Seigneur, qui est la Parole par excellence, l’autorité qui confère à l’Écriture le caractère de Parole.

    La référence de la Parole

    La référence ou la relativité de l’Écriture concernant le Christ Jésus implique aussi un autre élément essentiel pour l’herméneutique de l’avenir : on peut l’appeler historico-pratique. La rencontre avec le Seigneur ressuscité et la reconnaissance de son autorité montrent que le rôle de l’Écriture est de nous permettre de suivre ce Seigneur. « Vous ne pouvez pas connaître le Seigneur si vous ne le suivez pas dans votre vie », disent les anabaptistes. Avant d’être un livre théologique, l’Écriture est un manuel d’instructions pour suivre le Seigneur. Il ne s’agit pas de nier les dimensions doctrinales ou de vision du monde, mais de reconnaître que ces dimensions sont toujours en relation avec Jésus. Et ceci est un processus pratique, situé historiquement, dans lequel prennent place toutes les interprétations.

    Bien sûr, identifier le caractère pratique de toute interprétation demande l’humilité qui conduit à l’unité du corps du Christ. Lorsque nous suivons Jésus, nos interprétations sont liées à un contexte spécifique. Et ce contexte comporte toujours plusieurs couches de significations. Les textes prennent toujours leur sens par rapport au contexte, que ce soit celui de l’église locale, le contexte culturel plus large ou celui de l’histoire. Reconnaître ce lien contextuel ne signifie pas ignorer les éléments spirituels présents dans le processus d’interprétation. C’est simplement reconnaître que l’Esprit, en nous guidant vers la Vérité, utilise des moyens historiques, par des personnes, des contextes et des situations concrètes. S’il n’en était pas ainsi, nous n’aurions pas besoin de l’Esprit Saint : il suffirait d’avoir un manuel doctrinal éternel, valable pour tous les temps.

    L’Esprit et la Parole

    Bien sûr, l’interprétation biblique est inévitablement un processus spirituel. On l’oublie facilement lorsqu’on confond l’Écriture avec un système doctrinal, ou lorsqu’on l’évalue à partir de doctrines plus ‘modernes’.

    L’Esprit souffle où il veut. Bien sûr, cette liberté ‘spirituelle’ est la même que celle avec laquelle Jésus, Paul et Jean lisaient l’Ancien Testament. Loin de chercher un sens définitif, appartenant au passé, le Saint-Esprit ouvre de nouvelles voies selon nos nouveaux et différents contextes, et transforme le texte mort en une Parole vivante.

    Le processus d’interprétation

    Cela signifie donc que le processus d’interprétation est toujours un processus ouvert. Même dans la perspective catholique, favorable à des interprétations ‘définitives’, celles-ci ont été soumises à un processus de révision nécessaire tout au long de l’histoire. Et même la perspective fondamentaliste qui identifie l’Écriture à des doctrines immuables, il est impossible d’éviter la révision ou l’enrichissement d’interprétations passées. Tout cela signifie donc qu’aucune interprétation ne peut prétendre être définitive.

    ‘Demain, nous y verrons plus clair’, disaient les premiers anabaptistes. Et précisément pour cette raison, il n’est pas possible d’enterrer les Écritures sous une accumulation continue de nouvelles couches de sédiments interprétatifs. √ätre ouvert à toute interprétation relativise les interprétations du passé, puisqu’aucune n’est définitive. Et cette relativité permet une transparence de toute expérience historique, si importante soit-elle, par rapport à un événement original. Cependant, cet événement original ne constitue pas la composition et la compilation des textes formant l’Écriture. L’événement original est le Christ lui-même, la Parole authentique et définitive de Dieu.

    Le critère absolu

    Pour cette raison, l’ouverture du processus d’interprétation ne conduit pas au chaos. Toute interprétation biblique a un critère ‘absolu’ pour le croyant : Jésus lui-même est la Parole définitive de Dieu. L’interprétation biblique ne peut se réduire à une interprétation personnelle. C’est ce même Seigneur que [de tous temps] les croyants ont rencontré. C’est ce même esprit qui guide leur interprétation.

    Le processus d’interprétation biblique est donc un processus communautaire, comme l’ont bien compris les anabaptistes. Il ne peut être délégué à une autorité définitive, ou à des théologiens officiels payés par l’Église du pays ou par l’État (ou à internet !).

    L’idéal communautaire

    Devant toutes ces perspectives, l’idéal anabaptiste d’une interprétation communautaire présente une grande pertinence pour l’avenir. Elle considère que c’est l’église locale qui est l’agent herméneutique premier, ce qui contribue à relativiser toute autorité humaine ou ecclésiale car elle dépend de l’autorité définitive du Messie. L’interprétation communautaire – précisément parce qu’elle est l’interprétation d’une communauté concrète ‚Äì connaît sa propre historicité et sa fragilité, ou tout au moins, elle en sait plus que les papes, les pasteurs et les théologiens. Elle sait que cette connaissance n’est pas définitive, en raison de la nécessité de continuellement apprendre.

    L’interprétation communautaire connaît aussi son propre besoin de l’Esprit, afin de ne pas la transformer en un exercice intellectuel ou une lutte d’influence. Lorsque la communauté recherche ardemment un accord complet, comme cela était le cas au début de l’anabaptisme, les processus d’interprétation sont un chemin ouvert. C’est ce dont l’avenir a désespérément besoin : des processus s’ouvrant sur des horizons plus vastes dans le contexte ≈ìcuménique, mais ne négligeant pas cette vérité : suivre Jésus, c’est marcher humblement avec notre Dieu.

    ‚ÄîAntonio Gonz√°lez Fernandez est membre de la Commission Paix de la CMM, pasteur dans l’église des Frères en Christ d’Espagne et professeur au Centro Teol√≥gico Koinon√≠a.

    Il a parlé à Renouveau 2027 : ‘Transformés par la Parole : Lire les Écritures dans une perspectives anabaptiste’ à Augsbourg (Allemagne), le 12 février 2017. Cet article a été adapté d’après sa présentation.

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro octobre 2017 de Courier/Correo/Courrier.
  • « Allez donc dans le monde entier, faites des disciples parmi tous les peuples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et apprenez-leur à obéir à tout ce que je vous ai prescrit. Et voici : je suis moi-même avec vous chaque jour, jusqu’à la fin du monde. »

    Lors de ‘Renouveau 2027’ : ‘Transformés par la Parole : Lire les Écritures à partir de perspectives anabaptistes’ à Augsbourg (Allemagne) le 12 février 2017, le comité des YABs (Young AnaBaptists) a médité le texte de Matthieu 28/19–20 en partant de leur perspective locale. Les articles de cette section de Perspective sont adaptés de leurs présentations.


    Dieu nous donne de nombreux commandements : il est interdit de voler ou de tuer (Ex 20/15,13), nous devons nous efforcer de ne pas être jaloux (Ex 20/17) et de vivre dans la paix et la vérité (Rm 12/18).

    Beaucoup d’entre eux nous demandent de changer notre mode de vie : agir mieux, être plus généreux, pardonner à ceux qui nous ont offensés.

    D’autres instructions sont tournés vers les autres : prendre soin des pauvres, de ceux qui ont faim ou ont besoin de vêtements (Mt 25/34–36).

    Mais qu’en est-il de la mission que Jésus a donnée à ses disciples dans Mt 28/19–20 : ‘Allez donc dans le monde entier, faites des disciples parmi tous les peuples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et apprenez-leur à obéir à tout ce que je vous ai prescrit.’

    Beaucoup de chrétiens (dont les mennonites) pensent que cette mission est l’une des plus importantes des Écritures. Grâce à ce commandement, les chrétiens sont nombreux dans le monde d’aujourd’hui. Imaginez que les disciples soient retournés dans leurs familles et à leur travail… Peut-être auraient-ils parfois pensé aux bons moments passés avec Jésus, mais les enseignements de Jésus se seraient vraisemblablement perdus peu à peu.

    Au lieu de cela, partout dans le monde, des groupes très nombreux suivent les enseignements du Christ. Nous partageons nos espoirs, notre foi et notre vision d’amour et de paix, et nous avons des occasions de communion fraternelle dans des associations comme la CMM.

    Une société multiculturelle

    Mais, étant néerlandaise, j’ai quelques problèmes pour annoncer l’Évangile. Les Pays-Bas sont une société multiculturelle. Comme dans beaucoup d’autres pays occidentaux, le nombre d’immigrants a progressivement augmenté depuis la Seconde Guerre Mondiale. Cela nous a apporté beaucoup de bonnes choses. Notre culture a été enrichie par la découverte d’autres convictions religieuses.

    Mais, comment comprendre les instructions de Jésus dans une société multiculturelle ?

    Est-ce ma responsabilité d’aller chez mon voisin ou ma voisine musulman(ne) et de lui demander de se convertir à ma propre foi ? De dire à mes amis juifs qu’ils se trompent ? Que je peux leur enseigner ce qui est juste ? Je ne le crois pas.

    J’aime parler de ma foi avec des personnes de tous horizons, cultures et religions. Mais ma foi est aussi personnelle. Il existe de nombreuses différences même chez les mennonites. Quelquefois, j’ai autant de points communs avec un ami musulman qu’avec un autre chrétien. Suis-je censé dire aux autres que c’est moi qui ait raison ?

    Il me semble qu’il vaut mieux suivre l’exemple de Jésus avec la femme samaritaine dans Jn 4. Ils se sont assis, ont bu de l’eau, et tout en conversant, ils ont aussi partagé leur foi. Je crois que c’est un exemple de vie en harmonie entre tous les êtres humains.

    Une société laïque

    Cependant, je vis non seulement dans une société multiculturelle, mais aussi dans une société laïque, où beaucoup pensent que « l’institution » de l’église est obsolète et que la foi n’a plus de sens. Alors je dis à ceux qui veulent l’entendre que je suis prédicatrice laïque dans notre église mennonite. J’invite les gens à venir écouter, pour voir si ma foi les intéresse et s’ils aimeraient aussi devenir chrétiens.

    Surtout, je crois que nos actes sont ce qu’il y a de plus fort pour montrer le sens de la foi : créer un monde meilleur et paisible. Je mets ainsi en pratique les autres dernières paroles de Jésus :

    « Mais vous recevrez de la puissance quand l’Esprit saint viendra sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et en Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » (Ac 1:8).

    En m’occupant de ceux qui sont autour de moi, en agissant avec davantage de bonté que je n’en ressens, et en aidant ceux qui en ont besoin, j’essaie de ‘donner des mains et des pieds’ à cette tâche. Nous le pouvons tous.

    —Jantine Huisman est membre du comité des YABs (Young AnaBaptists). Elle fait partie de Doopsgezinde Kerk Joure (l’église mennonite Joure), une assemblée de la Algemene Doopgezinde Societeit.

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro octobre 2017 de Courier/Correo/Courrier.

  • « Allez donc dans le monde entier, faites des disciples parmi tous les peuples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et apprenez-leur à obéir à tout ce que je vous ai prescrit. Et voici : je suis moi-même avec vous chaque jour, jusqu’à la fin du monde. »

    Lors de ‘Renouveau 2027’ : ‘Transformés par la Parole : Lire les Écritures à partir de perspectives anabaptistes’ à Augsbourg (Allemagne) le 12 février 2017, le comité des YABs (Young AnaBaptists) a médité le texte de Matthieu 28/19–20 en partant de leur perspective locale. Les articles de cette section de Perspective sont adaptés de leurs présentations.


    C’est l’ordre missionnaire de Jésus à ses disciples. Jésus voulait que l’évangile atteigne toutes les nations et, pour cela, il a décidé d’utiliser les êtres humains. Il s’est d’abord servi de ses disciples. Ceux-ci, à leur tour, ont fait d’autres disciples qui ont eu la même responsabilité : ‘aller et faire des disciples’. La mission de l’Église, en tant que groupe de disciples du Christ, était de propager la bonne nouvelle.

    Le mot ‘aller’ est actif. Jésus n’a pas dit : « Attendez que je vous envoie quelqu’un… », mais il a dit : « Allez et faites des disciples ». Par conséquent, si un disciple de Christ veut faire plus de disciples, il doit être proactif. Au lieu d’attendre que les autres viennent à l’église, nous devons aller dans le monde partager la bonne nouvelle avec nos voisins.

    La question est donc : comment partager la bonne nouvelle avec ceux qui m’entourent ?

    Il y a plusieurs méthodes d’évangélisation. Les trois plus connues et utilisées en Amérique du Sud sont le porte-à-porte, l’évangélisation de masse et l’évangélisation par l’amitié. Chacune de ces méthodes présente des avantages et des inconvénients, surtout en ce qui concerne le temps investi et la profondeur du travail. Cependant, toutes sont valides et peuvent être utilisées en fonction du contexte et du besoin.

    En ce qui concerne l’église des frères mennonites du Paraguay, une des méthodes utilisées est ‘l’impact social’. Les membres de l’église se consacrent à l’établissement de foyers pour les enfants dans le besoin, à la construction d’hôpitaux, d’écoles et d’églises, toujours selon les besoins de la région. En outre, l’église a mis en place une station de radio pour transmettre l’évangile et les valeurs chrétiennes.

    Par l’intermédiaire de ces organisations, nous cherchons à offrir un service de base aux personnes qui nous entourent, afin de partager l’évangile avec eux.

    Une autre méthode utilisée dans notre groupe de jeunes et dans d’autres églises au Paraguay est le football. Au Paraguay, vous ne pouvez pas jouer au volleyball, au basketball ou au baseball : il n’y a que le ‘football’ ! Et tout le monde y joue ! C’est pourquoi certaines églises, dont la nôtre, choisissent de jouer au football le samedi et le dimanche soir pour attirer les gens. Le but principal de cet événement n’est pas d’écouter une prédication ou de chanter des chants spirituels, mais de jouer au football et de se faire de nouveaux amis. Nous espérons ainsi les encourager à venir aux réunions de jeunes et à accepter le Christ comme leur Sauveur.

    Lorsque ces personnes se sentent à l’aise dans notre groupe, elles sont invitées aux réunions de jeunes ou à un groupe d’étude biblique. Parfois, elles y viennent aussi par elles-mêmes. Certaines acceptent le Christ comme leur Sauveur par un ami, d’autres pendant un culte ou un camp.

    En Amérique latine, nous croyons que l’évangélisation doit être adaptée à la culture et au contexte dans lesquels se trouve chaque église. Indépendamment de la méthode utilisée, les croyants sont motivés pour transmettre naturellement et activement leur foi personnelle en Christ.

    Pour nous, évangélisation ne signifie pas intolérance. Nous croyons que l’œuvre rédemptrice de Jésus sur la croix est le seul chemin vers le Père et vers le ciel, c’est pourquoi c’est notre devoir de partager ce message de grâce et de salut.

    Dominik Bergen, membre de l’église des frères mennonites du Paraguay, a représenté l’Amérique latine au comité des YABs depuis sa nomination au Sommet mondial de la Jeunesse lors de la 16e Assemblée à Harrisburg (États-Unis), en juillet 2015 jusqu’à la réunion du Comité exécutif à Augsbourg (Allemagne) où il a commencé à assurer la représentation régionale de l’Amérique latine. Oscar Suárez (Colombie) le remplace. Dominik a commencé des études dans un séminaire en Allemagne.

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro octobre 2017 de Courier/Correo/Courrier.

  • « Allez donc dans le monde entier, faites des disciples parmi tous les peuples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et apprenez-leur à obéir à tout ce que je vous ai prescrit. Et voici : je suis moi-même avec vous chaque jour, jusqu’à la fin du monde. »

    Lors de ‘Renouveau 2027’ : ‘Transformés par la Parole : Lire les Écritures à partir de perspectives anabaptistes’ à Augsbourg (Allemagne) le 12 février 2017, le comité des YABs (Young AnaBaptists) a médité le texte de Matthieu 28/19–20 en partant de leur perspective locale. Les articles de cette section de Perspective sont adaptés de leurs présentations.


    J’ai grandi dans un petit village des Philippines, loin des villes, près des montagnes, des lacs et des fermes. Je vis dans une communauté où les gens sont très proches et le mode de vie très simple.

    Nous sommes orientées vers les relations. Nous partageons ce que nous avons avec nos voisins, confiants que lorsque nous aurons besoin d’aide, ils feront de même. Parfois, plusieurs générations vivent sous un même toit. Nous avons tendance à être émotifs : le filipino a des mots pour décrire des sentiments intenses que d’autres langues n’ont pas.

    Dans une communauté pauvre comme la nôtre, lorsque nous avons besoin de certaines choses, nous demandons au Seigneur. Quand un enfant est malade, nous prions pour sa guérison parce que c’est notre seule option. Lorsque l’on n’a rien, des miracles se produisent, et l’on est reconnaissant pour chaque manifestation de la grâce de Dieu, si petite soit-elle.

    Nos pasteurs ont à peine terminé leurs études secondaires, et seuls quelques responsables de notre église ont de l’instruction. Aucun d’entre eux n’est diplômé d’un séminaire mennonite. Je rêve que nos jeunes aient davantage de contacts internationaux, soient bien formés et plus unis théologiquement.

    Cela m’amène à notre texte : les instructions de Jésus à ses disciples à la fin de sa vie sur terre.

    La première étape du discipulat consiste à laisser Christ être le maître : être complètement dépendant de sa volonté comme un bateau sans pagaie ne dépendant que du vent, conserver un cœur prêt à vendre toutes possessions et à les donner aux pauvres, et cela uniquement pour suivre le Christ. C’est le cœur des disciples. Il faut être prêt à mourir pour sa foi, à tout laisser derrière soi pour mener une vie paisible dans d’autres parties du monde comme les premiers mennonites l’ont fait.

    La deuxième étape du discipulat est la formation, le processus d’apprentissage pour suivre le Christ. Le baptême ne fait pas immédiatement de nous un disciple ayant de la maturité.

    Troisièmement, être disciple signifie faire des disciples. C’est la responsabilité de tous les croyants, pas seulement des pasteurs. C’est la vocation des disciples du Christ. Jésus est allé chercher des disciples, leur a demandé de le suivre, les a instruits et a pris soin d’eux ; ensuite il leur a demandé de faire de même et de faire d’autres disciples. Ce n’est pas le don de quelques-uns seulement, c’est la responsabilité de tous.

    La passion de faire des disciples trouve sa source dans une compréhension profonde et une pleine expérience du pouvoir et de la grâce de Dieu.

    Accompagner et instruire les autres devraient se faire de manière systématique.

    Dans notre organisation de jeunesse mennonite aux Philippines, nous avons réalisé que les jeunes s’en allaient, alors nous avons créé une méthode. Ces derniers mois, cela a doublé le nombre des jeunes qui participent et a mis en place de nombreux responsables. Le concept est un cycle d’accompagnement et d’instruction mettant l’accent sur les relations et la responsabilité mutuelle.

    Nous choisissons des jeunes déjà engagés dans un ministère. Nous commençons à les former à être de bons responsables, à savoir enseigner, s’occuper des nouveaux croyants et à gérer un petit groupe. Ê mesure qu’ils sont formés et fortifiés, ils commencent à s’occuper les uns des autres, à inviter des amis, à animer leurs propres études bibliques, à parler à leurs parents, leurs frères et sœurs et leurs amis, faisant de nouveaux disciples du Christ.

    J’espère que notre culture encouragera chacun à accompagner et à être redevables mutuellement. Et je demande à ceux qui sont diplômés du séminaire, qui sont théologiens, qui ont plus d’expérience : voudriez-vous partager vos connaissances ?

    Si nous voulons rester pertinents et être la voix et les ambassadeurs de la paix dans ce monde, nous devons être plus volontaires dans notre approche en obéissant au commandement du Christ ! Nous devons nous imprégner profondément de l’amour du Christ et nous nous passionnerons pour le discipulat. Nous, les Asiatiques, nous nous multiplions en ayant des enfants, mais en tant qu’église, nous nous multiplions par le discipulat.

    —Ebenezer G. Mondez fait partie du Comité YABs (Jeunes anabaptistes). Il est membre de Lumban Mennonite Bible Church, Integrated Mennonite Church Inc., aux Philippines.

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro octobre 2017 de Courier/Correo/Courrier.

  • « Allez donc dans le monde entier, faites des disciples parmi tous les peuples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et apprenez-leur à obéir à tout ce que je vous ai prescrit. Et voici : je suis moi-même avec vous chaque jour, jusqu’à la fin du monde. »
    Lors de ‘Renouveau 2027’ : ‘Transformés par la Parole : Lire les Écritures à partir de perspectives anabaptistes’ à Augsbourg (Allemagne) le 12 février 2017, le comité des YABs (Young AnaBaptists) a médité le texte de Matthieu 28/19–20 en partant de leur perspective locale. Les articles de cette section de Perspective sont adaptés de leurs présentations.

    Alors que nous approchons des 500 ans de l’anabaptisme, il semble approprié d’aborder l’ordre missionnaire de Jésus avec une vision et un zèle renouvelés. Après tout, cet ordre était au cœur de la vie et de la mission des premiers anabaptistes pendant la Réforme. Dès le début, la prédication évangélique était une des forces de l’anabaptisme, ainsi qu’un discipulat pratique et applicable et un accent fort sur la communauté.

    Aux États-Unis, le christianisme s’est endormi et a négligé l’appel du Christ à « faire des disciples de toutes les nations ». Les chrétiens du Sud viennent évangéliser l’Occident, les chrétiens blancs ne sont plus la majorité et, plutôt que les missionnaires aillent dans des régions lointaines, ce sont les peuples qui n’avaient jamais entendu l’évangile qui se rendent dans des régions considérées comme ‘chrétiennes’.

    Aujourd’hui, sans quitter leurs propres villes, tous les croyants peuvent aimer et être au service des immigrants et des étudiants internationaux qui n’ont peut-être jamais entendu l’évangile.

    La foi menacée

    Ê mon avis, deux des plus grandes menaces pour le christianisme américain sont le pluralisme et le matérialisme. Jésus est-il le seul chemin ? Jésus est-il plus précieux que tout ? Vivant dans une société relativement riche, à l’aise, individualiste et matérialiste, j’ai lutté pour trouver des réponses. Mais je pense que plus notre cœur dira « oui », plus nous serons attirés avec joie par la mission.

    Dans une société pluraliste, multiculturelle et laïque, nous sommes devenus plus sensibles au prosélytisme et nous avons tendance à considérer la foi comme personnelle et privée. On pense que les convictions religieuses individuelles peuvent être en même temps justes et différentes, pourvu qu’elles ne portent pas atteinte au bien-être des autres. Le mot ‘mission’ est devenu tabou pour ma génération, et presque synonyme d’impérialisme et de colonisation à l’occidentale.

    Nous avons tous des convictions limitées sur Dieu et sur la manière de vivre une vie sainte. Tout au long de ma vie, mes contacts avec des chrétiens d’autres origines, et aussi avec des musulmans, des hindous et des athées m’ont amenée à remettre en question mon éducation mennonite. Les personnes ayant une autre culture comprennent mieux certaines choses concernant Dieu que nous. Pourtant, malgré nos différences, le message de Jésus reste le même : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi » (Jn 14/6).

    Comment pouvons-nous prétendre connaître la vérité absolue ? La réponse à cette question réside dans notre relation avec une personne, et non dans un système de pensée ou une éthique. Nous devons présenter Jésus humblement sans réduire son message à nos propres conceptions et traditions culturelles.

    Ensemble en chemin

    Ce qui m’a le plus encouragée, c’est la promesse de Jésus de marcher avec nous sur le chemin. Nous ne pouvons répondre à son appel par nous-même. « Nul ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire […]. » (Jn 6/44). Partager l’évangile avec les autres en paroles et en actes en revient à savoir si nous croyons que Jésus est ce qu’il dit qu’il est. Croyons-nous qu’il est le Fils de Dieu, plénitude de vie sur terre et pour l’éternité ? Croyons-nous que le connaître est plus important que tout ?

    C’est l’œuvre du Saint-Esprit d’agir dans les cœurs, de les convaincre et de les attirer vers le Père. Notre tâche, en tant qu’ambassadeurs du Christ, est d’être fidèle à son appel. Notre foi est peut-être devenue superficielle, mais notre Dieu souverain continue à attirer chacun. Prêtons-nous attention au rappel de Paul : « Or, comment l’invoqueraient-ils, sans avoir cru en lui ? Et comment croiraient-ils en lui, sans l’avoir entendu ? Et comment l’entendraient-ils, si personne ne le proclame ? » (Rm 10/13–15)

    Dieu continue à se révéler à ceux qui le cherchent vraiment (Jr 29/13). Dieu n’a pas besoin de nous, mais il œuvre au travers de nous si nous le voulons. Nous pouvons choisir de lui permettre de nous utiliser pour amener les gens dans son royaume glorieux.

    Larissa Swartz est membre du comité YABs (Jeunes anabaptistes). Elle fait partie de la London Christian Fellowship, une union d’églises conservatrice d’Ohio (États-Unis)

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro octobre 2017 de Courier/Correo/Courrier.

  • « Allez donc dans le monde entier, faites des disciples parmi tous les peuples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et apprenez-leur à obéir à tout ce que je vous ai prescrit. Et voici : je suis moi-même avec vous chaque jour, jusqu’à la fin du monde. »
    Lors de ‘Renouveau 2027’ : ‘Transformés par la Parole : Lire les Écritures à partir de perspectives anabaptistes’ à Augsbourg (Allemagne) le 12 février 2017, le comité des YABs (Young AnaBaptists) a médité le texte de Matthieu 28/19–20 en partant de leur perspective locale. Les articles de cette section de Perspective sont adaptés de leurs présentations.

    J’ai grandi au Zimbabwe, en Afrique australe, un pays où le christianisme a été importé en même temps que la civilisation et le commerce. Dans ce contexte, je ne me suis jamais senti obligée de transmettre le message de Christ.

    L’ordre missionnaire de Jésus concernait une élite – ceux qui y étaient « appelés ». En tant que membre du corps du Christ, je devais simplement me débarrasser du péché, lire la Bible, prier et attendre d’aller au ciel. Répandre l’Évangile était le devoir de ceux qui avaient amené le christianisme au Zimbabwe. Un missionnaire était quelqu’un dont la peau était plus claire que la mienne, qui parlait une langue considérée comme supérieure à la mienne parce qu’elle n’avait aucun clic (son produit par la langue) et qui venait d’un endroit lointain. Je n’ai jamais pensé qu’un homme noir ou qu’une femme noire puisse être missionnaire.

    Un commandement à suivre

    Maintenant, je me rends compte que lorsqu’on s’est repenti, on a un devoir à remplir, un commandement à respecter : c’est de parler aux autres de Jésus-Christ.

    Quand nous commençons à suivre Jésus-Christ, nous voulons aimer comme lui, vivre comme lui, et surtout parler du royaume de Dieu comme il l’a fait quand il marchait sur la terre. Notre devoir est d’aider ceux qui sont perdus en leur faisant connaître Jésus, afin qu’il les sauve.

    Pour moi, l’ordre missionnaire de Jésus dans Mt 28/19 s’adresse à tous les disciples de Jésus-Christ. Et ce commandement joue un grand rôle dans l’expansion du royaume de Dieu.

    Faire des disciples

    Faire des disciples nous appelle à sortir de notre routine. Il faut quitter notre zone de confort. Quelquefois, il faut aborder des étrangers et leur parler de Jésus-Christ. Dans mon pays, l’accueil varie. Si l’on essaie une approche individuelle, on peut être pris pour un voleur ou quelqu’un qui n’a rien de mieux à faire. Dans mon contexte, il vaut mieux partager le message du Christ lors de croisades ou de programmes de sensibilisation et la réponse est habituellement positive.

    Faire des disciples, cela veut aussi dire ne pas choisir qui on contacte. L’évangile est pour tous. Il n’y a pas de ségrégation en ce qui concerne le message du Christ, ni envers ceux qui le partagent ni envers ceux qui le reçoivent : Jésus-Christ nous a demandé d’aller faire des disciples de toutes les nations. Peu importe la race, la tribu, la langue, le sexe ou l’âge, on n’est jamais trop jeune ou trop vieux pour parler de Christ.

    Ce n’est pas à nous de juger si les autres sont dignes ou non de recevoir le message du Christ, quelques soient notre perception des autres et notre vision de leur monde. Personne n’est trop bon ou trop mauvais pour recevoir la grâce de Dieu – c’est un don. Le Saint-Esprit transformera chaque personne pendant son cheminement spirituel.

    Vous qui cheminez sur cette terre, suivez-vous les commandements du Christ ? Une fois que l’on comprend que c’est une question de vie éternelle ou de châtiment éternel, on devient désireux de faire des disciples, dans le but de parler à autant de personnes que possible de Jésus-Christ. Si vous êtes sélectif concernant l’annonce du message de Christ, réfléchissez bien et priez, car le royaume de Dieu est ouvert à tous !

    —Makadunyiswe Ngulube est membre du comité YABs (Jeune anabaptistes). Elle vient de l’église des Frères en Christ Mount Pleasant, une assemblée d’Ibandla Labazalwane kuKristu eZimbabwe d’Harare (Zimbabwe).

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro octobre 2017 de Courier/Correo/Courrier.

  • Au XVIe siècle, certains des plus grands esprits théologiques ont commencé à lire la Bible autrement. Le texte lui-même n’avait pas changé, mais en raison de leur expérience dans l’Église catholique romaine, de leur propre étude de l’Écriture et de l’œuvre du Saint-Esprit dans leur vie, ils ont commencé à comprendre différemment la grâce de Dieu et l’offre gratuite du salut.

    Parmi ceux qui se sont engagés à réformer l’Église, certains voulaient une réforme plus radicale de la théologie et de la pratique, et désiraient retourner aux types de communautés décrites dans le Nouveau Testament. Ce sont les hommes et les femmes qui sont devenus anabaptistes. Beaucoup d’entre eux ont perdu la vie en raison de leur témoignage.

    Disciples de Jésus

    Les premiers anabaptistes étaient essentiellement des lecteurs radicaux de la Bible. Ils pensaient que le règne de Dieu devait être centré sur l’Église plutôt que sur l’État, et croyaient que le corps du Christ devait témoigner de manière visible de sa propre citoyenneté. Ils se considéraient comme les disciples de Jésus de leur époque. Ainsi, ils accordaient un poids particulier à l’enseignement de Jésus, à son invitation à être généreux, à son appel à aimer ses ennemis, à son encouragement à participer à l’œuvre de Dieu : la guérison, la justice et l’espoir. Ils formaient des églises de croyants basées sur la confession de foi des personnes adultes. Ils pratiquaient l’entraide et la discipline dans l’église.

    Notre tradition théologique et nos pratiques religieuses, à nous, descendants spirituels de ces premiers radicaux, sont caractérisées par ces idées. Mais, près de 500 ans plus tard, nous vivons dans un contexte très différent. Dans mon contexte américain, la séparation de l’Église et de l’État est passée d’un concept théologique concernant les loyautés appropriées à un concept politique intégré dans une constitution.

    Les anciens ennemis – les Églises qui ont persécuté les premiers anabaptistes – sont maintenant devenues frères et sœurs participant à des entreprises communes telles que la mission, des projets de développement communautaire, des services sociaux, de santé et des programmes éducatifs.

    Nous continuons à être témoins de la disparition de la chrétienté, une réalité politique et culturelle qui avait privilégié le christianisme, mais a également invité – en fait encouragé – les compromis. Ê sa place se sont développées une société de plus en plus sécularisée et une Église de plus en plus sécularisée.

    Relire la Bible dans une perspective radicale

    Néanmoins, le présent nous appelle aussi à la lecture radicale de la Bible dans l’esprit des premiers anabaptistes. Le texte n’a pas changé, mais les temps ont changé. Ils nous appellent à réexaminer la Parole de Dieu et notre propre tradition théologique pour y discerner la sagesse de vivre en tant que chrétiens dans le monde et inviter tous les humains à devenir disciples de Jésus et enfants de Dieu.

    Une imagination active et le courage de prendre des responsabilités

    L’anabaptisme est aussi nécessaire au XXIe siècle qu’il l’était au XVIe siècle. La question de l’allégeance – à Dieu ou à l’État – n’a pas disparu. Pour ceux d’entre nous qui vivent aux États-Unis avec son énorme puissance militaire, la tentation est particulièrement forte de compter sur l’État pour être protégés.

    Nous nous sommes habitués à nos privilèges. Dans mon contexte, nous luttons avec une société de plus en plus sécularisée et son impact sur les églises. Nous sommes à l’aise dans le monde. Il est parfois difficile pour nous de résister à l’attrait d’une société de consommation pour vivre des vies de simplicité et de générosité. Malheureusement, même dans notre propre tradition, nous nous opposons sur des différences théologiques plutôt que de nous unir pour proclamer le message que Jésus sauve vraiment, et que par lui, les personnes et les communautés peuvent être transformées.

    Il nous faut une imagination fertile pour discerner comment nos assemblées pourraient vivent leur appel à être le corps du Christ, et du courage pour être des leaders. La Bible a toujours quelque chose à dire sur ces sujets.

    Décentrer l’anabaptisme

    Quelque chose d’autre a changé. Pendant des siècles, l’anabaptisme en tant que mouvement théologique était principalement le fait des traditions historiques de l’Église mennonite et anabaptiste. Mais aujourd’hui, l’anabaptisme est adopté par un groupe divers de chrétiens liés par des réseaux plutôt que par des dénominations et qui font connaissance par des publications et des sites internet. Des chrétiens du monde entier ont découvert les idées bibliques ayant donné naissance au mouvement anabaptiste, et tentent de les mettre en pratique dans leurs propres communautés de foi.

    Ces néo-anabaptistes – ou ‘anabaptistes nus’ pour reprendre le terme de Stuart Murray – restent souvent dans leurs propres traditions religieuses, mais sont attirés par l’orientation et les pratiques théologiques qui caractérisent depuis longtemps les communautés anabaptistes. Il est passionnant de vivre à un moment où les ‘anciens’ et les ‘nouveaux’ anabaptistes se réunissent pour explorer, étudier, apprendre les uns des autres, répandre l’amour et se mettre au service des autres. Cela me remplit d’espoir pour l’Église et pour le monde.

    Il est important, je pense, de lire la Bible dans l’optique de la pensée et de la pratique anabaptiste, non seulement pour retourner vers le passé ou honorer nos ancêtres spirituels, mais pour que nous puissions vivre fidèlement comme disciples de Jésus au XXIe siècle. Que Dieu nous donne le courage de ces premiers réformateurs radicaux !

    Valerie G. Rempel est professeure à Fresno Pacific Biblical Seminary, Fresno (États-Unis), et membre de College Community Church, Clovis, Californie (États-Unis).

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro octobre 2017 de Courier/Correo/Courrier.
  • Nous, membres de l’Iglesia Evangélica Menonita Argentina (IEMA), célébrons le 100e anniversaire de l’arrivée des premiers missionnaires [des États-Unis], Joseph Shank et sa femme Emma E. Shank ainsi que Tobias Hershey et sa femme, Mae E. Hershey, dont le travail transforma à jamais la vie de nombreuses personnes. La présence de 50 assemblées, totalisant 3 600 membres, dans différentes provinces du pays, est un témoignage vivant de leur travail.

    Iglesia Evangélica Menonita Argentina (1917–2019)

    Les Shank et les Hershey arrivèrent le matin du 11 septembre 1917, au port de Buenos Aires, après un voyage de quatre semaines en bateau. Ils furent accueillis par des représentants méthodistes et baptistes, ainsi que de l’Alliance chrétienne et missionnaire et de la Société biblique argentine. Ces derniers furent les instruments de Dieu pour conseiller et accompagner les missionnaires à leurs débuts et, lorsqu’ils se furent établis pour commencer leur travail dans la ville de Pehuajó, province de Buenos Aires.

    Les 18 premiers mois furent consacrés à apprendre à connaître le pays, sa population et ses coutumes, à apprendre l’espagnol et à faire des visites pour discerner leur lieu de résidence permanent. Joseph et Emma Shank ont puisé leur force dans leur confiance en Dieu et ont relevé le défi d’Apocalypse 3/8 : « J’ai ouvert une porte devant toi, que personne ne peut fermer. »

    Tobias et Mae Hershey ont manifesté le même enthousiasme et la même foi, en montrant la volonté exprimée par l’apôtre Paul dans Romains 1/15 : « C’est pourquoi j’ai ce désir de vous apporter la Bonne Nouvelle. » Dès le début, cette phrase caractérisait les premiers missionnaires, car ils étaient infatigables, avaient une détermination sans faille et ont voyagé à travers tout le pays.

    Ils ont influencé les missionnaires qui sont venus ensuite travailler avec les pasteurs argentins. Les premiers étaient Albano et Querubina Luayza, représentants fidèles des protestants (appelés evangélicos en Argentine) de l’Alliance chrétienne, qui ont courageusement proclamé dans les rues et sur les places que Christ apporte l’espérance d’une vie nouvelle et authentique.

    Tout d’abord, nous sommes reconnaissants à Dieu et aux membres de l’église [mennonite] des États-Unis, et plus tard du Canada, pour leur intérêt envers le travail missionnaire en Amérique du Sud.

    Célébration du 100e anniversaire

    Ainsi, le 16 septembre 2017, une rencontre commémorative a eu lieu à l’extérieur, à l’endroit même où le navire était arrivé (maintenant un quartier magnifique de la capitale, appelé Puerto Madero). Étaient présents le président de la CMM, J. Nelson Kraybill, John Lapp, Madeline Maldonado et Linda Shelly de Mennonite Mission Network, ainsi que des représentants de la Iglesia Evangélica Menonita locale. En outre, il y avait des fonctionnaires du gouvernement de Buenos Aires, des délégués mennonites de pays voisins, des représentants de 18 assemblées, des membres mennonites et les pasteurs qui avaient organisé cet événement.

    Le soir, nous avons partagé un repas commémoratif avec un grand groupe de pasteurs, de visiteurs et de fonctionnaires du pays. Le 17 septembre 2017, en reconnaissance de la présence de représentants de l’église mère, une conférence missionnaire a eu lieu dans les installations modernes mises à disposition par M. Nardini, maire de Malvinas Argentinas. Nous remercions le Seigneur et ces frères pour leur bonté. Ils nous encouragent à continuer à servir le Seigneur avec le même amour, sens du sacrifice et courage qu’avaient les premiers chrétiens et nos ancêtres anabaptistes du XVIe siècle. Nous proclamons l’évangile de l’espérance en Christ et son royaume jusqu’à la seconde venue du Seigneur sur la terre.

    Une réunion d’église à Moron en 1996. Photo : Comité d’anniversaire du centenaire de l’Iglesia Evangélica Menonita Argentina (IEMA)

    Origines du travail à Pehuajó (1919)

    Sur la recommandation de la Société biblique, il fut décidé que le travail devrait commencer dans la ville de Pehuajó ; les évangélistes (avec leur littérature) qui voyageaient dans tout le pays pour répandre la Parole de Dieu, savaient que personne ne faisait d’évangélisation dans l’ouest de la province de Buenos Aires. Les premiers missionnaires sont arrivés le 21 janvier 1919. C’est ainsi que, le 26 janvier 1919, ils ont chanté avec joie et reconnaissance ‘Plus près de toi mon Dieu’ lors du premier culte, comme l’explique Ernesto Suárez dans son livre sur le 50e anniversaire [de l’église mennonite argentine]. Nous signalons avec joie et gratitude que nous connaissons personnellement les premiers convertis. Parmi eux, se trouvent des membres de la famille Cavadore, en particulier Pablo, Anita, María et Santina, et Grandma [Nicolasa] Fattone (membre de notre famille). Ils ont cru et ont continué à être fidèles toute leur vie, en servant le Seigneur de toutes leurs forces.

    Vers les villes de l’ouest

    Plus tard, ils ont porté l’évangile à Trenque Lauquen, Carlos Casares, Tres Lomas, Bragado et beaucoup d’autres petites villes, où des églises constituées de petits groupes de disciples du Christ ont été implantées. Ils ont ouvert des jardins d’enfants ainsi que des centres de premiers secours, un foyer pour enfants et des années plus tard, une imprimerie.

    De plus, une école biblique fut établie à Pehuajó, puis transférée à Bragado. Finalement, elle a été transférée à Montevideo (Uruguay) et a pris le nom de Seminario Evangélico Menonita de Teología. Les étudiants viennent des colonies et des unions d’églises mennonites d’Uruguay, du Brésil et du Paraguay. C’était un gros travail, mené par le missionnaire Nelson Litwiller, notre frère et visionnaire, qui s’occupait aussi de l’installation de ceux qui voulaient échapper [à la Seconde Guerre mondiale en Europe]. Ces colons ont débarqué à Montevideo (Uruguay), pour établir dans le pays voisin trois colonies avec lesquelles nous avons des liens fraternels.

    Le professeur Delbert Erb a rédigé une étude très utile portant sur la synthèse des quatre étapes de l’histoire de l’église mennonite en Argentine, expliquant son développement de la manière suivante :

    Responsables de l’IEMA en 1990 (de gauche à droite): Mario Snyder, Sara Buhlman, David Dutra et Delfin Soto. Photos : Comité d’anniversaire du centenaire de l’Iglesia Evangélica Menonita Argentina (IEMA)

    1. Première étape : la mission et les missionnaires (1919–1954).

    2. Deuxième étape : la transition (1954–1989). Cette période va jusqu’à la fin de la mission [nord-américaine], au cours de laquelle les étrangers et les Argentins travaillaient ensemble. La mission a posé de nouveaux principes :

    (a) autonomie ; b) autofinancement c) évangélisation.

    Ensuite, les projets missionnaires suivants ont été développés :

    (i) en Patagonie dans la région sud de l’Argentine à Choele Choel ; (ii) en Argentine du Nord (PROMINOA) ; (iii) dans la région centrale (VEMZO) ; (iv) l’Église de Córdoba (EMIDOCOR).

    3. Troisième étape : organisation au niveau national.

    Les missionnaires Frank et Anna Byler et leur famille.

    4. Quatrième étape : réorganisation de l’IEMA en quatre régions (1989–2019), chacune avec sa propre organisation, ses responsables, ses réunions et ses activités (voir carte).

    Au cours de l’année passée, nous avons évalué ces changements et ces progrès, en réfléchissant et priant à la manière de mieux faire et d’avancer afin de parvenir ‘aux extrémités de la terre’.

    Qui nous sommes et ce que nous croyons Nous confessons humblement et sincèrement que l’accent des missionnaires et de l’église a toujours été essentiellement ‘évangélique’ : à savoir qu’hommes et femmes sont enfants de Dieu et frères et s≈ìurs. L’église mennonite est présentée ainsi dans les documents officiels, sans caractéristiques anabaptistes, bien qu’elles soient évidentes dans la vie des fidèles qui nous ont devancés. Plutôt que d’établir une autre dénomination, nous nous sommes définis comme chrétiens.

    Mais la confession de foi qui nous guide est anabaptiste et nous devons en renforcer la connaissance et la pratique. Nous avons les mêmes problèmes que toutes les unions d’églises et certains conflits très sérieux doivent être résolus. Par conséquent, nous demandons les prières de notre communauté mondiale.

    ‚ÄîMario O. Snyder, Pablo Snyder, Billy Nuesch et Heriberto Bueno forment le comité d’anniversaire du centenaire pour l’Iglesia Evangélica Menonita Argentina (IEMA), la plus grande union d’églises mennonites en Argentine et la seule qui soit membre de la CMM. Voir le tableau.

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro octobre 2017 de Courier/Correo/Courrier.

    Argentina

    Name Alianza Evangélica Menonita
    Membres baptisés 33
    Paroisse 1
    Président Esteban Alejandro Memetow
    Name Alkolonier Mennonitengemeinde (Colonia Las Delicias, Pampa de los Guanacos, El Algarrobal, Nueva Esperanza)
    Membres baptisés 292 + 376+ 14 + 67= 1354
    Président Omar Onischuk
    Name Eastern Pennsylvania Mennonite Church (Argentina)
    Membres baptisés 7
    Paroisse 1
    Président David Weaver
    Name Iglesia Hermanos en Cristo, Argentina
    Membres baptisés 75
    Paroisse 2
    Contact María Caridad Perdomo
    Name *Iglesia Evangélica Menonita Argentina
    Membres baptisés 3650
    Paroisse 79
    Contact Juan Sieber

    * indique l’adhésion à la CMM

    Sources : Statistiques mondiales du Répertoire 2015

  • Il y a une expression qui dit que l’on ne réalise pas ce que l’on a jusqu’à ce qu’on le perde, et je rajouterais, jusqu’à ce qu’il y ait un risque réel de le perdre.

    Il en est de même de nos ressources naturelles. Pendant longtemps nous avons eu accès à de l’eau propre, nous avons respiré un air pur et avons vécu dans un environnement propre et agréable. Mais quand notre ville à commencé à s’étendre, nous avons commencé à voir apparaitre des déchets autour de nous, notre air est devenu de mauvaise qualité. Tout à coup on nous dit que les rivières et les ravins d’où provient de moins en moins d’eau, sont en danger parce que le pays a vendu la terre de ces sources à des compagnies minières qui extraient de l’or, alors nous commençons à nous inquiéter.

    Notre responsabilité pour l’environnement

    C’est ce qui nous a amené à prendre au sérieux la protection de la nature et à rejoindre dans la lutte un grand nombre de personnes, pas forcément chrétiennes, mais avec un amour profond pour la nature. Nous croyons qu’il est de notre devoir d’impliquer notre église dans la lutte contre l’exploitation minière de l’or programmée dans la région de Cajamarca, avec toutes les graves implications sur l’environnement que cela représente.

    Nous avons donc commencé à participer aux manifestations « marche carnaval » pour la vie, l’eau et le contrôle de nos territoires. En plus des implications sociales et environnementales de ces actions, elles eurent également des répercussions politiques. En effet, cela a amené les régions à promouvoir la consultation populaire, pour décider si les populations veulent des concessions minières qui affectent l’environnement de leurs territoires. Le gouvernement n’a pas respecté la loi qui accorde la propriété de la partie souterraine des territoires à la nation, en octroyant ces terres sans même consulter les habitants.

    Les grandes mobilisations et le refus des communautés exprimé lors des consultations ont permis la suspension du projet et le retrait que nous espérons définitif de la société minière de Cajamarca.

    La sauvegarde de la création dans l’église

    En parallèle, nous nous sommes rendu compte qu’il n’y avait pas vraiment de connaissance ni même de conscience environnementale dans nos communautés ecclésiales. nous avons donc commencé une série d’études à l’école du dimanche des adolescents, des jeunes et des adultes sur le thème de l’environnement que nous avons appelé Eco-théologie. Plusieurs d’entre nous ont partagé une réflexion sur les raisons pour lesquelles Dieu, notre Père Créateur de tout ce qui existe, nous appelle à prendre soin de sa création.

    Le sujet a suscité beaucoup d’intérêt dans notre communauté et nous avons commencé à voir de vrais engagements et initiatives de la part de nos frères et sœurs. Certains de ces efforts pouvaient paraitre inutiles mais en les considérant tous ensemble, lorsque chaque effort s’ajoute aux autres, ils commencent à avoir un effet.

    Par exemple, nous nous sommes rendus compte que nous devons recycler, en commençant dès l’origine des déchets. Cela nous a poussé à acquérir et à installer dans notre église un point écologique de tri des déchets pour faciliter leur recyclage.

    Les gens ont commencé à apporter les bouchons en plastique de leurs bouteilles d’eau ou de soda pour les rassembler et en faire don à une organisation « des bouchons pour guérir » qui les recycle et dont le profit va aux enfants cancéreux.

    Lorsque nous parlons des dommages causés à l’environnement par les piles et batteries de téléphones portables, certains frères commencèrent à apporter leurs piles usagées à l’église; il nous faut donc maintenant nous procurer un réceptacle adapté pour pouvoir ensuite les apporter au lieu approprié.

    Une sœur est de l’avis que si nous utilisons moins de papier dans notre église et que nous utilisons le projecteur au lieu de distribuer une feuille imprimée à chaque personne, nous allons contribuer à sauver quelques arbres.

    Ainsi que peu à peu, avec de petites actions comme ramasser les ordures, marcher, se déplacer à vélo, ne plus utiliser de choses jetables, ces petites choses ont commencé à être importantes pour tout le monde.

    Pendant presque un an nous avons mis l’accent sur la protection de l’environnement dans notre enseignement, et nous croyons qu’aujourd’hui, nous sommes une communauté avec un haut niveau d’engagement et de conscience écologique.

    —Jose Antonio Vaca Bello est membre de l’église mennonite chrétienne d’Ibagué à Tolima en Colombie.

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2018 de Courier/Correo/Courrier.

  • Je m’appelle Eileen. J’ai 22 ans et j’habite en Suisse. Lorsque l’on m’a demandé de partager un court témoignage sur le thème « appelés à être libres… la foi au delà des frontières », je me suis tout de suite rappelé de cette expérience.

    Il y a un peu plus de deux ans, j’ai eu l’occasion d’aller au Cap, en Afrique du Sud et de travailler entant que bénévole pendant 8 mois dans un orphelinat soutenu par la mission mennonite suisse. Je vivais dans un des plus grands townships du Cap, appelé Mitchells Plain. J’ai vécu beaucoup de nouvelles expériences, bonnes, belles et drôles mais aussi des choses plus difficiles et j’ai dû à maintes reprises sortir de ma zone de confort. Une de ces expériences difficiles fut le thème de la sécurité.

    En Suisse, j’ai l’habitude de pouvoir marcher seule partout et à toute heure. En revanche, à Mitchells Plain, on m’a dit que je ne pouvais pas marcher seule à cause du haut taux de criminalité, en particulier étant une jeune femme.

    Au début, ce fut difficile pour moi. Je voulais me déplacer librement dans les rues, et je n’aimais pas marcher en groupe, ne pas pouvoir être dehors après la tombée de la nuit, ne pas pouvoir parler aux inconnus, et devoir cacher mes affaires de valeur.

     Eileen Hofer (Suisse)

    L’orphelinat où je travaillais était composé de plusieurs maisons et chaque bénévole était affecté à l’une d’entres elles. Puisque les maisons étaient séparées les unes des autres, nous ne pouvions pas toujours nous déplacer en groupe. Ainsi, je marchais seule tous les matins jusqu’à la maison où je travaillais. Et tous les matins, je passais devant deux femmes qui discutaient tout en me critiquant du regard. Je ne me sentais pas très à l’aise en passant devant elles, mais je les saluais toujours et continuais mon chemin.

    Un jour, alors que je passais devant elles, elles m’appelèrent. D’abord je ne savais pas trop quoi faire puisque l’on m’avait dit de ne pas parler aux inconnus. J’ai pris mon courage à deux mains et je me suis avancée vers elles. Les deux femmes me regardèrent avec préoccupation, puis me demandèrent : « Mag ons vir u bid? » (Pouvonsnous prier pour toi ?)

    Je m’attendais à beaucoup de choses mais pas à ce qu’elles prient pour moi ! Elles me racontèrent qu’elles étaient de bonne amies – l’une chrétienne et l’autre musulmane- et qu’elle se retrouvaient chaque matin pour prier pour leur quartier et pour tout le township. Elles me dirent qu’elles m’observaient depuis un moment et qu’elles n’approuvaient pas le fait que je marche seule parce que c’était dangereux. Alors, les deux femmes avaient prié pour demander la protection de Dieu sur moi depuis la première fois qu’elles m’avaient vu marcher au travail.

    Après cela, je me suis réunie avec ces femmes tous les jours sur le chemin du travail. Nous prions ensemble et nous avons appris à mieux nous connaitre. J’ai été très touchée par cette expérience qui m’a montré que la foi et la prière peut passer au delà des barrières des langues, de la culture et même de la religion.

    Eileen Hofer, Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

    Ce témoignage fait parti du materiel pour le culte du Semaine de la Fraternité des YABs 2018. Pour en savoir plus, cliquez ici : mwc-cmm.org/semainefraternitedesyabs