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  • Témoignage du Renouveau 2027 : Les anabaptistes aujourd’hui

    Renouveau 2027 est une série d’événements étalés sur 10 ans, pour commémorer le 500e anniversaire des débuts du mouvement anabaptiste. Cette série met en lumière certains personnages historiques et figures contemporaines du mouvement.

    « Avec la grâce de Dieu, j’ai échappé à plusieurs morts tout au long de mon parcours en Christ », dit Tigist Alamirew. Née dans une famille orthodoxe à Finote Selam, elle occupe maintenant le poste de directrice de l’éducation à distance au Meserete Kristos College à Debre Zeit en Éthiopie.

    « Ê mon adolescence, une de mes amies m’a témoigné de l’amour de Jésus. Mon cœur était ouvert et j’ai reçu Christ comme mon sauveur personnel », raconte-t-elle.

    Les parents de Tigist, mécontents de la « nouvelle religion » de leur fille, l’ont chassée de la maison. Sa tante a mené une action communautaire pour effrayer le « démon » en elle. Ils l’ont battue avec du caoutchouc et ont brûlé son visage, ses bras et ses jambes.

    « Ê ce moment-là, j’ai eu une vision de la souffrance de Jésus-Christ, et je n’ai pas senti les coups. Quand j’ai vu Jésus sortir de sa tombe, j’ai sauté de joie en disant “Alléluia, Jésus-Christ est ressuscité !” »

    L’Église de Meserete Kristos a amené Tigist à Addis-Abeba pour qu’elle y reçoive des soins médicaux et a aidé à payer les frais. On lui a offert un emploi au bureau de l’église. De généreux donateurs l’ont aidée à aller aux États-Unis où elle a subi une chirurgie plastique pour réparer les séquelles de brûlure sur son visage.

    « Je n’ai jamais pensé à me venger des auteurs des sévices. J’ai jeûné et prié pour eux, espérant qu’ils viennent à connaître l’amour de Jésus-Christ », dit-elle.

    Tigist Alamirew, directrice de l’éducation à distance avec des étudiants en classe au Meserete Kristos College. Photo : Tigist Alamirew.

    C’est le temps

    Nouvelle chrétienne, Tigist s’est consacrée au service de Dieu. Chaque jour, elle a prié et lu les Écritures. « Dieu me parlait : “Mon enfant, j’ai besoin de toi. C’est le temps de te préparer pour le ministère.” En regardant mon emploi du temps chargé, j’ai répondu : “Seigneur, ne sais-tu pas que je te sers ?” »

    Tigist a été mutée au sein du Meserete Kristos College en tant que secrétaire, caissière et bibliothécaire. En parlant avec les étudiants et les enseignants, « la voix du Seigneur s’est à nouveau fait entendre à moi : “Il est temps de se préparer”, puis quelque chose a brûlé en moi », raconte-t-elle.

    Elle a commencé à suivre des cours du soir en théologie. Avec l’aide financière de Jacob et Grace Leichty de l’Ohio, elle a pu prendre une année de congé pour terminer ses études.

    La théologie n’a été qu’un début. « Le ministère devrait être holistique : comme nous servons tout l’être, nous devons nous intéresser à l’humanité dans sa globalité », ajoute-t-elle.

    Tigist a obtenu un deuxième diplôme en développement communautaire.

    Apprentissage inspirant

    Des personnes ont prévenu Tigist que l’étude de la théologie la mènerait à un « cimetière spirituel », mais pour elle, « chaque cours était une dévotion et une édification. »

    « Mes études ne dessèchent pas mon cœur ; elles apportent plutôt de la lumière pour discerner la vérité du mensonge.

    L’éducation a été un cadeau « non seulement pour mon ministère à l’église, mais aussi pour ma vie spirituelle et mon travail » explique Tigist qui est aussi vice-présidente et secrétaire du comité des anciens de son église locale.

    « J’encourage ceux et celles qui vivent et servent Christ à étudier dans l’expectative et avec détermination. Les enseignants doivent équiper les étudiants pour qu’ils soient passionnément engagés à être des serviteurs à l’image de Christ par leur propre vie exemplaire. »

    L’évangile pour la famille

    Bien que membre de la famille de l’Église Meserete Kristos, Tigist n’a pas cessé de prier pour sa famille d’origine et de lui témoigner.

    « Mon but est d’atteindre des parents qui n’ont pas encore entendu l’évangile et de bâtir une église, dit-elle. Il y a 16 ans, j’ai commencé une communauté avec seulement trois membres de la famille qui ont reçu Christ comme leur Sauveur. Maintenant, cette communauté compte plus de 20 membres. »

    « J’exprime ma gratitude à Dieu et à ceux et celles qui ont investi en moi. Que toute la gloire soit rendue au Dieu tout-puissant. »


    Lors de la cérémonie de remise des diplômes en mai, le Collège MK a inauguré un nouveau dortoir pour 258 étudiantes. L’installation moderne comprend des salons, des cuisinettes et une grande salle de réunion. « L’achèvement de ce dortoir pour femmes me procure une grande joie, car plus de femmes exerçant un leadership et un ministère auront la chance d’étudier », conclut Tigist.

    —Karla Braun, Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • Les participants de Nihon Menonaito Kirisuto Kyokai Kyogikai (Union d’Églises chrétiennes mennonites du Japon) répondirent à un quiz sur le christianisme mondial et sur l’anabaptisme (basé sur les statistiques de la CMM) en guise d’introduction à une conversation sur les Convictions Communes des anabaptistes dans le monde.

    Lors de la conférence annuelle du Centre pour la Mission de Paix, les 15 et 16 juillet 2018 au centre mennonite Fukuzumi à Sapporo (Japon), un groupe d’Églises mennonites japonaises s’est appuyé sur les Convictions Communes de la Conférence Mennonite Mondiale pour réfléchir à la foi et à sa pratique dans le contexte de l’anabaptisme mondial.

    Même si cette union d’Églises mennonite située sur l’île d’Hokkaido possède sa propre confession de foi, elle déclare : « nous nous unissons à nos frères et sœurs mennonites en nous adhérant à la déclaration des Convictions Communes, qui exprime la foi qui unie les anabaptistes / mennonites qui marchent dans les pas des disciples dans le monde d’aujourd’hui. »

     « Pour nous, ce fut un grand encouragement de constater que les Convictions Communes sont un outil de réflexion puissant qui permet d’explorer et d’apprendre au sein de notre koinonia mennonite » témoigne Atsuhiro Katano, membre du Conseil Général de la CMM pour le Japon.

    Atsuhiro Katano, qui facilitait l’atelier, utilisa une méthode pédagogique appelée « world café » (café mondial). Les participants se familiarisèrent avec les Convictions Communes de manière ludique en passant tour à tour à sept tables, chacune présentant un article. Ils prenaient alors un temps de réflexion et de questions sur chacun des articles, puis écrivaient leurs impressions sur une grande feuille de papier sur la table correspondante.

     Atsuhiro Katano.

    L’atelier était composé de 7 tours de 15 minutes de sorte que chaque participant puisse voir toutes les tables. Après le world café, les participants partagèrent leurs réflexions en petits groupes.

    La plupart des 23 participants trouvèrent que les Convictions Communes décrivaient bien les différentes caractéristiques de la tradition anabaptiste dont ils sont particulièrement proches, comme le discipulat Christocentré et l’accent sur les actes communautaires de l’Église.

    Certains ont exprimé de l’incompréhension face à la description de la faute, du pêcher humain  et du refus des puissances du mal sans qu’il y ait une mention explicite de l’amour de Dieu.

    D’autres questions furent posées sur les termes employés dans la traduction, sur le manque de dogmes formulés clairement et sur la lisibilité pour les non-chrétiens. Cela mis en évidence les différentes attentes des participants en ce qui concerne la déclaration de foi.

    Le séminaire s’est conclu par un moment de partage durant lequel, les participants, assis en cercle, firent passer un Ryukyu Temari (balle traditionnelle d’Okinawa) en guise de bâton de parole. Des participants exprimèrent que le style de l’atelier leur avait montré qu’il etait possible de créer un espace de confiance qui respecte les différentes opinions et qui se concentre sur un thème en particulier.

    —un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale par Atsuhiro Katano, responsable d’Église à Nihon Menonaito Kirisuto Kyokai Kyogikai

  • C’est la pause-café à la rencontre du Conseil Général, des commissions et des réseaux de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) au Kenya, en avril 2018. Et c’est l’occasion pour Ricardo Esquivia, constructeur de paix et défenseurs des droits humains, de discuter avec une vieille amie de sa vision pour le Réseau Anabaptiste Mondial pour la Paix (GAPN) : construire un réseau qui soutienne les constructeurs de paix sur le terrain et qui communique avec la communauté mennonite au sens large.

    Après des années de planification et de continuation du travail accompli dans le passé, le groupe de travail du nouveau GAPN s’est réuni pour la première fois les 17 et 20 avril 2018 à Limuru, au Kenya.

    Les représentants du groupe de travail viennent d’Asie, d’Afrique, des Amériques et d’Europe et de différentes Églises membres de la CMM. Chaque représentant apporte une richesse de par son expérience de travail pour la paix dans le contexte de son organisation locale / régionale.

     Karla Braun

    Le but du GAPN est de fournir l’infrastructure nécessaire pour mettre en lien les nombreuses initiatives et organisations de paix qui sont le fruit du travail de construction de paix, de non-violence active et de transformation des conflits des Églises de la CMM. Souvent, ces organisations ne se connaissent pas les unes les autres, ce qui entraîne une duplication des efforts et un manque d’échanges mutuellement bénéfiques et transformateurs.

    Les réunions en personne ont permis au groupe de travail d’explorer plus en profondeur la formation du GAPN et sa raison d’être, sa mission, ses actions potentielles et sa structure.

    Aujourd’hui, ils se sont liés à nouveau lors des réunions à Limuru, au Kenya. « Cette fois, il y avait une différence dans notre réunion », explique Wendy, qui parle désormais plus couramment l’espagnol. « Ricardo a partagé avec nous les difficultés récurrentes de son travail. Il a demandé au GAPN d’examiner comment nous pourrions créer des réseaux pour soutenir les constructeurs de paix sur le terrain et alerter la communauté mennonite des difficultés auxquelles sont confrontés les anabaptistes dans leurs communautés et contextes respectifs.

     « Je veux prendre cette demande au sérieux dans le cadre de mon travail au sein de la Commission Paix et du GAPN » déclare Wendy.

    La rencontre entre Wendy et Ricardo illustre la pertinence d’un réseau permettant aux constructeurs de paix de se rencontrer en chair et en os.

    Le GAPN a pour objectif de partager des nouvelles et des sujets de prière, de faciliter les échanges (matériel, personnel, stages, études, etc.) et de créer un espace de relations mutuellement transformatrices, de solidarité et d’aide aux initiatives de plaidoyer politique. Plutôt que de devenir une organisation à part entière, le GAPN créera, favorisera et entretiendra la construction de relations.

    Le groupe de travail prévoit de lancer officiellement le GAPN lors de la deuxième Conférence et Festival Mennonite Mondial de Construction de Paix qui aura lieu à Elspeet, aux Pays-Bas, du 27 au 30 juin 2019.

    —un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale écrit par Andrés Pacheco Lozano, coordinateur du Réseau Anabaptiste Mondial pour la Paix


    Chaque septembre, la Commission Paix invite les Églises à célébrer le dimanche de la paix avec l’Église anabaptiste mondiale.

    Cliquez ici pour accéder au matériel pour le culte du Dimanche de la paix


    Membres du groupe de travail du GAPN :

    • Andrés Pacheco Lozano (Colombie/Pays-Bas), coordinateur du GAPN
    • Andrew Suderman (Canada/USA), secrétaire de la Commission Paix
    • Wendy Kroeker (Canada), membre de la Commission Paix
    • Scott Holland (USA)
    • Pascal Kulungu (RDC)
    • Christina Asheervadam (Inde)
    • Fulco van Hulst (Pays-Bas)
  • Sur un bateau en mer de Galilée, un pêcheur fait une démonstration de l’art ancien de lancer un filet circulaire. Les poids le long du bord extérieur coulent rapidement, tirant le filet autour de tout être se trouvant en dessous. Ê l’époque des premiers disciples, les eaux à côté de Capharnaüm, là où Jésus exerça son ministère, étaient remplies de tilapias, de carpes et de sardines.

    Au premier siècle, la pêche était importante pour l’économie régionale, comme en témoignent les noms des villes voisines : Bethsaïda (« maison de pêche ») était la ville natale de Pierre, André et Philippe ; Tariacheae (« ville de poissons marinés », appelée Magdala en hébreu) ??était probablement la ville d’origine de Marie Madeleine (ou Marie de Magdala). Dans les évangiles, les disciples de Jésus sont représentés réparant leurs filets, pêchant toute la nuit, comptant le poisson, tirant une pièce de la gueule d’un poisson et mangeant un petit-déjeuner de fruits de mer sur la plage avec le Christ ressuscité.

    « Le Royaume des cieux est encore comparable à un filet qu’on jette en mer et qui ramène toutes sortes de poissons. » dit Jésus à ses disciples. « Quand il est plein, on le tire sur le rivage, puis on s’assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon et l’on rejette ce qui ne vaut rien. Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges surviendront et sépareront les mauvais d’avec les justes, et ils les jetteront dans la fournaise de feu ; là seront les pleurs et les grincements de dents. » (Matthieu 13/47–50).

    Ê une époque où certaines dénominations chrétiennes excommunient ou se divisent à cause de sujets polémiques, la parabole sur la pêche est instructive. Les pêcheurs galiléens utilisaient généralement des filets et non pas des hameçons, pour attraper leurs prises. L’évangélisation et la discipline de l’Église, à partir de cette image, sont donc inclusives et ouvertes. Personne n’ait attrapé individuellement par la ruse ou la violence. Au contraire, l’étreinte large d’un filet permet de faire une prise hétéroclite et diversifiée. Ê la fin des temps, ils seront triés – pas par vous et moi, mais par les anges.

    Comme je suis tenté de commencer à trier dès maintenant !

    De jeter les poissons dont la politique m’irrite.

    De jeter ceux qui ne sont pas à mon goût.

    Me débarrasser de ceux dont les points de vue ne me semblent pas bibliques selon ma façon d’interpréter la Bible.

    Mais au lieu de nous impliquer dans le tri, Jésus indique que nous devons lancer un grand filet. « Suivez-moi et je vous ferai pêcheurs d’hommes (au filet) » (Matthieu 4/19).

    D’autres images bibliques suggèrent également que Jésus était pour le rassemblement de tous. Le royaume des cieux est semblable à un champ de blé et des mauvaises herbes, enseigne-t-il. Ceux-ci poussent côte à côte jusqu’à la récolte, au moment où les moissonneurs (les anges ?) les trient et détruisent les plantes sans valeur (Matthieu 13/24-30).

    Dans l’Apocalypse de Jean, c’est le Christ qui peut ôter les chandeliers (Églises), pas les Églises elles-mêmes (Apocalypse 2/5).

    Notre Seigneur ne suggère pas que la foi ou le comportement ne servent pas au salut. Il y a des conséquences pour ceux qui ne sont pas à la hauteur. Lorsque Dieu moissonnera à la fin des temps, les mauvaises herbes seront brûlées et détruites et les mauvais poissons finiront dans la fournaise, « où il y aura des pleurs et des grincements de dents ». Nous faisons bien d’apprendre, de pratiquer et d’enseigner ce que Dieu demande de nous.

    Mais grâce à Dieu, nous pouvons nous concentrer sur le lancer de filet et laisser Dieu faire le tri.

    – Un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale écrit par J. Nelson Kraybill, président de la CMM. Adapté de Holy Land Peace Pilgrim (5 mai, 2018, http://peace-pilgrim.com).

  • Le comité de pilotage du projet de formation théologique anabaptiste en ligne s’est rencontré à Abidjan, Côte D’Ivoire, les 14–15 septembre 2018. Le point sur l’état d’avancement du projet.

    Ce programme a pour but de développer et de mettre à disposition des formations en ligne liées à la théologie anabaptiste, et particulièrement aux thèmes de la paix, de la justice et de la réconciliation.

    La mise en place et le suivi du programme sont assurés par le comité de pilotage qui vient de se réunir en septembre 2018. Il est constitué par Roger N’dri, théologien et informaticien, responsable du Département de Développement Holistique de la Faculté évangélique de l’Alliance Chrétienne (FATEAC) à Abidjan, John Masebi du Centre Universitaire de Missiologie (Kinshasa, RDC), Matthew Krabill, de la Faculté de Théologie Fuller (Californie, Etats-Unis) et bientôt au Centre Mennonite de Paris (France), et par l’auteur de ces lignes. Avec sa femme Toni, Matthew Krabill possède une expérience de la mise en place de programmes en ligne à Fuller. Toni Krabill et Martine Audéoud, professeur à la FATEAC, pourront jouer un rôle de conseil technique à côté de l’expertise de Roger N’dri.

    Un programme hébergé à Abidjan

    En raison d’une panne d’avion, John Masebi n’a malheureusement pas pu être présent à la rencontre, mais la communication via Skype et téléphone a été possible. L’aspect le plus marquant de cette rencontre a été l’examen du programme en ligne du Département de Développement Holistique de la FATEAC à Abidjan, et la découverte d’une vingtaine de cours qui pourront facilement entrer dans le projet envisagé : par exemple, « Partenariat et réseaux », « Culture, Ethnicité et Diversité », « Gestion des conflits », « Analyse de situation », « Église, Shalom et résilience des populations vulnérables », « Leadership, paix et réconciliation ».

    La FATEAC, en voie de devenir une université, propose ces cours en ligne aux niveaux master et doctorat. Ils ont été développés en grande partie par Martine Audéoud. Celle-ci, qui vient de rentrer en Alsace avec sa famille, a travaillé à la FATEAC en lien avec Mennonite Mission Network et elle continuera son engagement en Côte d’Ivoire avec plusieurs visites par an.

    L’ensemble des partenaires concernés (voir encadré ci-dessous) mettra en place le « Centre de formation à la justice et à la paix » qui sera hébergé à la FATEAC à Abidjan, faculté qui a des liens avec les mennonites depuis un certain temps déjà. Le Centre de formation à la justice et à la paix entrera donc dans le département de développement holistique qui, par la FATEAC, bénéficie d’une accréditation universitaire valable sur les trois continents concernés.

    Différents niveaux d’études

    Chaque école partenaire créera des cours qui pourront entrer dans le curriculum qui vise d’abord le niveau master et ensuite le niveau doctorat, sans oublier des cours de base en théologie et histoire anabaptistes. Les crédits pour les cours suivis pourront être ensuite reconnus par l’école où se trouve inscrit l’étudiant en question.

    Le défi est grand, car il faudra à l’avenir trouver des ressources, créer des cours et un curriculum cohérent. Cependant, le modèle et l’expérience du Département de Développement Holistique à Abidjan (qui compte plusieurs centaines d’étudiants des pays africains), ainsi que les cours déjà construits, ont été un signe concret que le projet pourra se réaliser.

    Interculturalité

    Lors de la première rencontre de 2017, Jean-Claude Girondin, pasteur de l’Église mennonite de Villeneuve-le-Comte, a insisté auprès des participants sur l’importance d’une véritable « interculturalité » du projet et sur le respect mutuel nécessaire entre les partenaires. Travailler ensemble entre partenaires de trois continents, sachant que la grande majorité des mennonites francophones se trouvent en Afrique, voilà un enjeu de taille.

    —Neal Blough, directeur du Centre Mennonite de Paris, Église de Châtenay-Malabry


    Historique

    En septembre 2017, à Abidjan, des représentants de neuf écoles bibliques ou théologiques et six institutions partenaires ont signé une convention de collaboration pour créer un « Consortium des institutions offrant des formations théologiques et bibliques anabaptistes ». 

    Ces écoles et partenaires viennent de trois continents et de neuf pays francophones et cherchent à réaliser un souhait qui s’exprime depuis un certain temps au sein du Réseau mennonite francophone. S’y trouvent évidemment des membres de ce Réseau représentant la France, la Suisse, la République Démocratique du Congo (RDC), le Burkina Faso et le Québec, ainsi que des agences missionnaires ayant des liens avec ces Églises et écoles. En même temps, étant donné les liens existant depuis longtemps entre les mennonites et d’autres Églises en Afrique et l’intérêt de ces Églises pour le projet, des écoles non mennonites, plutôt interdénominationnelles, ont aussi signé la convention. Celles-ci se trouvent au Bénin, en Côte d’Ivoire, en RDC et au Tchad.

    [Sidebar : Alex, can you put this in a box ? Or use an <h2> subhead ?]

    Cet article et le Réseau mennonite francophone

    Cet article paraît aussi dans Perspective (journal mennonite suisse), Le Lien (journal des mennonites québecois) et sur le site de la Conférence Mennonite Mondiale (www.mwc-cmm.org). Il est publié sous les auspices du Réseau mennonite francophone. Coordination des articles : Jean-Paul Pelsy.

  • Chants, témoignages et réflexions bibliques pour célébrer le Saint Esprit à Renouveau 2027

    Alors qu’un groupe local jouait « You are the most high God », les invités internationaux de la famille anabaptiste mondiale chantaient et se balançaient lors de l’événement de Renouveau 2027 de cette année « Le Saint Esprit qui nous transforme » dans la salle polyvalente de l’école primaire Nyamasaria à Kisumu, au Kenya, le lieu de rassemblement de l’église mennonite du Kenya (KMC).

    Dix-huit femmes Massaï d’une église mennonite passèrent la nuit sur place pour pouvoir participer à la journée et présenter une danse traditionnelle. Photo : Len Rempel.

    L’événement annuel de la Conférence Mennonite Mondiale pour commémorer le 500ème anniversaire de la Réforme a eu lieu entre les réunions du Comité Exécutif, celles des Commissions et des Réseaux et les réunions des délégués lors du Conseil Général triennal.

    « L’église mennonite mondiale est liée comme la vraie vigne à Jésus-Christ et est dépendante de Dieu, le jardinier », a déclaré Gordon Obado, l’un des maîtres de cérémonie de l’événement, en donnant la bienvenue aux invités internationaux au Kenya.

    Une église née de l’Esprit

    Renforcée par le réveil de l’Afrique de l’Est, Kenya Mennonite Church (KMC) illustre le thème : « Le Saint Esprit qui nous transforme / Roho Mtakatifu Hutubadilisha Maisha » (Swahili).

    Dans les années 30, deux enfants de 12 ans de l’église mennonite de Shirati en Tanzanie, et Rebeka (“Rapide”) Kizinza – une personne dédiée à la paix que son zèle à partager la bonne nouvelle pousse à l’hospitalité et à marcher vite – amenèrent l’évangile dans des régions où il était inconnu, et inspirèrent d’autres qui firent de même.

    « Partout au Kenya, autour des braises de cuisine, les gens se rassemblèrent autour de la Parole de Dieu et se repentirent de leurs péchés » partagea David W. Shenk, un missionnaire de Eastern Mennonite Missions (EMM), aujourd’hui à la retraite.

    David a identifié quatre principes du renouveau : se concentrer sur Jésus tout en rencontrant régulièrement les chrétiens ; confesser les péchés ; être dépendant de Jésus ; et être joyeux.

    Le renouveau continue : « Au fur et à mesure que l’Esprit du Seigneur œuvre dans l’église, nous devenons de plus en plus comme Jésus », a déclaré Francis Ojwang, l’un des maîtres de cérémonie.

    « Dieu appelle les gens des pays du Sud à témoigner de l’évangile », a déclaré Nelson Okanya, originaire du Kenya, aujourd’hui président de l’EMM basée aux Etats-Unis.

    Renouveau 2027 appelle les anabaptistes à « un esprit de repentance et de renouveau et un engagement à se souvenir du passé pour renouveler notre relation ici et maintenant », a déclaré le secrétaire général de la CMM, César García.

    Les enfants kenyans de l’école du dimanche font une représentation de poème, chants et danse lors de Renouveau 2027 à Kisumu, au Kenya. Photo : Len Rempel.

    Un Esprit de puissance

    « Pourquoi est-ce important pour nous que les premiers chrétiens aient été remplis du Saint-Esprit ? », a demandé l’oratrice Elisabeth Kunjam (Commission Diacres, Inde). Ê partir d’Actes 2, elle a observé trois raisons pour lesquelles cet événement vieux de 2 000 ans est significatif aujourd’hui : le Saint-Esprit continue de donner du pouvoir à l’église ; l’église est diverse et inclusive par nature ; l’église montre un avant-goût du royaume de Dieu.

    Les problèmes auxquels notre génération est confrontée appellent l’intervention active de l’église, a déclaré Kunjam. « Le pouvoir du Saint-Esprit … au sein de la famille anabaptiste mondiale est nécessaire pour que l’église élève un standard qui rende témoignage au monde. »

    « Où va le Saint-Esprit ? Le Saint-Esprit va là où les gens attendent », a déclaré l’orateur Alfred Neufeld, (Commission Foi et Vie, Paraguay). Il a présenté un aperçu de la compréhension de l’Esprit dans l’église primitive, chez les premiers anabaptistes et aujourd’hui.

    « Dieu ne nous a pas donné un esprit de faiblesse, mais dunamos, un esprit puissant. Chers amis, profitons de cet [agape – amour qui coûte / amour des ennemis] esprit du Seigneur. »

    Un Esprit de transformation

    « Dans le livre de l’Apocalypse, les témoignages vainquirent les ennemis », a déclaré Barbara Nkala (Représentante régionale, Zimbabwe).

    Barbara, Jürg Bräker (Commission Diacres, Suisse) et Oscar Suárez (Comité YABs, Colombie) partagèrent leurs témoignages de l’Esprit Saint à l’œuvre dans les églises locales : apportant l’unité malgré des opinions diverses en Suisse ; réunifiant une famille brisée et soutenant l’objection de conscience en Colombie ; apportant la guérison physique et l’encouragement à la mission aux femmes au Zimbabwe.

    Des responsables à l’esprit fort

    Philip Okeyo, modérateur et évêque de la KMC, dirigea une cérémonie en l’honneur des responsables retraités de la KMC, dont les corps peuvent être faibles, mais les esprits sont forts.

    Faisant écho aux paroles des autres évêques à la retraite, Musa Adongo a remercié Dieu pour les bénédictions reçues. Joshua Okello a encouragé l’église à continuer le travail de partage de l’évangile.

    En repensant aux dernières réunions du CG, Rebecca Osiro, vice-présidente de la CMM et pasteure ordonnée de la KMC, confessa que la petite union d’églises avait eu du mal à trouver les moyens d’accueillir cet événement international, mais que c’était un grand honneur d’être solidaire avec l’église mondiale au Kenya. « Nous nous sentons encouragés et fortifiés en vivant cette journée comme une réalité aujourd’hui. »

    Les chorales locales ont intercalé les présentations avec des chants et des danses. Un groupe d’enfants de l’école du dimanche âgés de 4 à 14 ans, un ministère de la KMC Women Fellowship à Kisumu, a présenté des chants, des danses et un poème composé spécialement pour l’occasion « Nous sommes ici pour célébrer ».

    En conclusion, le président de la CMM, J. Nelson Kraybill, a déclaré : « Nous ne sommes plus grecs, ni juifs (Galates 3/28), ni Kenyans ni Américains, nous sommes vraiment un en Christ. »

    « Que le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Seigneur vivant, vous donne la force de continuer à répandre l’Évangile du Christ » a déclaré Samson Omondi, secrétaire général de la KMC.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • Comme les quatre cavités du cœur, les quatre commissions de la CMM servent la communauté mondiale des églises anabaptistes dans les domaines suivants : diacres, foi et vie, paix et mission. Les commissions préparent du matériel à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils et proposent des ressources aux églises membres et facilitent le travail des réseaux ou des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun. Ci-dessous, une des commissions communique un message de leur ministère.


    « Si nous voulons être une église de paix, » déclare Garcia Pedro Domingos, « nous devons aussi répondre et offrir des alternatives à ceux qui ont besoin d’emplois et de stabilité financière. »

    Domingos, qui vient d’Angola a fait cette remarque durant la réunion de la Commission Paix. Il nous a partagé les nouvelles des difficultés que connait son pays qui a encore une société très militarisée à cause d’une longue guerre civile qui s’est achevée en 2002. Une des réalités persistantes est le fait que l’armée soit l’une des sources d’emploi les plus stable dans un pays qui souffre d’un fort taux de chômage.

    « Cela affecte aussi le contexte colombien », raconte Jenny Neme, membre de la Commission Paix (2009-2018).

    Alors que Neme racontait une partie de l’histoire de la Colombie et de l’église mennonite colombienne, Domingos s’est montré à la fois surpris et soulagé d’entendre comment d’autres faisaient face aux mêmes difficultés, même sur d’autres continents.

    Malgré la distance et les différences, il y a un lien entre les obstacles qui se mettent au travers de notre désir commun d’œuvrer pour la paix de Dieu.

    Parfois, dans notre contexte local, notre vision de l’église peut nous amener à nous sentir isolés. Peut-être ne savons-nous pas que d’autres mènent des luttes ; luttes qui sont semblables aux nôtres.

    Nos églises peuvent aussi sembler assez homogènes. Nous n’y voyons pas la diversité que nous recherchons. Ceci, bien sûr, est plus vrai dans certains contextes que d’autres.

    Cependant, lorsque nous considérons seulement notre contexte local et nos formes d’églises comme étant le fondement de notre église, nous omettons de voir comment d’autres églises du monde offrent un aperçu de ce que nous pourrions être ensemble – en partageant les difficultés et les fardeaux de chacun ainsi que les dons et les différences.

    De plus, avec une vision locale étroite, nous ne reconnaissons pas la beauté multiculturelle qui a été faite réalité au sein de notre communion mondiale au travers de la Conférence Mennonite Mondiale. Cette perspective plus large donne un aperçu encourageant qui peut nourrir notre volonté pour que les églises locales incarnent, à leur tour, cette mosaïque multiculturelle dans nos propres contextes.

    Cette mosaïque de la diversité propose une réalité pleine de beauté et d’espoir. Elle permet de voir une église réellement mondiale. Des gens de partout dans le monde, représentant différents pays, différentes réalités socio-économiques, de différentes couleurs de peau, ages et sexe, se rassemblent pour devenir une seule famille.

    Cela nous donne l’occasion de partager nos vies les uns avec les autres.

    Pourtant, cela ne veut pas dire que les tensions, les différences et les difficultés ne sont pas présentes. Comme dans n’importe quelle famille, les désaccords font partie de la richesse des relations. Et ils sont l’occasion d’apprendre les uns des autres, de connaitre différentes manières de faire les choses et de devenir plus conscients des difficultés d’autres endroits du monde.

    En élargissant nos perspectives aux réalités de nos frères et sœurs du monde, nous nous rendons compte des difficultés du témoignage de paix.

    Notre monde continue de souffrir à cause des effets d’une addiction à la violence, à la cupidité et à l’égocentrisme qui nous empêche de vivre des relations justes avec les autres, le monde et Dieu. Et pourtant, lorsque nous nous rassemblons pour louer, construire des liens et partager nos difficultés, nous ouvrons nos vies et nos visions du monde à la présence du Saint Esprit qui nous transforme par ces expériences.

    Ces expériences nous donnent de nombreuses occasions de rechercher à cheminer ensemble, en témoignant de la paix de Dieu dans notre monde.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale par Andrew Suderman, secretaire de la Commission Paix de la CMM.

  • « Levez-vous si vous êtes fatigués, usés par les tâches de votre ministère. » Dans un groupe de personnes issues de pays de langue portugaise des deux côtés de l’océan, un pasteur brésilien s’est déplacé pour embrasser un pasteur angolais qui s’était levé en réponse à l’appel fait par la Commission Diacre pendant les temps de prière du soir lors des réunions du Conseil Général de la Conférence Mennonite Mondiale. Ê travers la salle, des petits groupes de délégués entourèrent les responsables d’église, allégeant leurs fardeaux par des prières d’encouragement. 

     Wilhelm Unger.

    La plupart du temps, la mission de la CMM – créer un espace pour la réunion de la famille anabaptiste – se réalise virtuellement, sur les réseaux sociaux ou par e-mail à travers les continents, mais une fois tous les trois ans, elle se tient en personne lorsque le Conseil Général (un à trois délégués de chaque union d’église membre), les commissions et des réseaux (Fraternité Missionnaire Mondiale, Réseau Anabaptiste Mondial d’Entraide) se rencontrent. Des représentants de 107 union d’églises de 58 pays se sont réunis lors de ces réunions triennales du 23 au 26 avril 2018 à Limuru, au Kenya. Ils ont pris des décisions en discernant ensemble, ils ont appris tout en enseignant – et ils ont mangé ensemble et partagé ce qu’ils avaient sur le cœur.

    Les réunions du Conseil général visent à « tisser des liens, rencontrer les sœurs et frères d’ici au Kenya, de toutes les régions d’Afrique, d’Indonésie, du Japon, de Chine et de différentes parties du monde », raconte Juan C. Colón de la Convención de las Iglesias Menonitas de Puerto Rico, Inc. « Apprendre grâce à eux, voir comment ils prient, apprendre de l’humilité qu’ils montrent … – cela a été une expérience enrichissante pour moi. »

    Nous nous rendons compte qu’il n’y pas qu’au Congo que nous avons des problèmes dans la vie de l’église ; les problèmes sont partout, et chaque coin du monde a les siens. J’ai été touché par les difficultés de l’église du Panama qui a été déplacée de sa propre terre. » raconte Alphonse Komuesa de la Communauté Mennonite au Congo. « Parce que nous avons partagé ensemble ces expériences, nous pouvons nous réconforter les uns les autres. »

    « Nous avons l’occasion de nous parler et d’apprendre à nous connaitre », explique Juan.

    Un espace pour partager des prières

    Pendant un temps de prière, Alphonse Komuesa a partagé les difficultés rencontrées en RDC où un groupe militaire violent a déplacé de nombreux membres de l’église mennonite, causant plusieurs morts, des familles séparées et la pauvreté.

    Alexander Neufeld, de l’Arbeitsgemeinschaft Mennonitischer Brüdergemeinden en Allemagne a déclaré que les nombreux réfugiés du Moyen-Orient s’établissant dans le pays lancent un défi à l’église pour qu’elle apprenne et grandisse.

    Les délégués du Nicaragua ont fait part de leurs préoccupations au sujet de la répression par le gouvernement des manifestations dirigées par des étudiants qui se déroulaient au moment même des réunions.

    La petite union d’églises du Népal, qui compte 1 000 membres, a été touchée par les inondations et les tremblements de terre au cours des dernières années et est limitée par les lois anti-conversion, mais elle continue de croître, a déclaré Hanna Soren de l’église des Frères en Christ du Népal.

    Un espace pour apprendre

    Rassemblés dans une tente aux couleurs de l’arc-en-ciel qui était à la fois une métaphore de la diversité du rassemblement et un véritable tabernacle pour le peuple de Dieu, les délégués ont approuvé le plan du programme et les projections financières 2018-2021, ont révisé la Part Équitable 2016-2021, et ont eu des conversations animées à propos des propositions des commissions. Les objectifs stratégiques de cette triennale : vivre l’identité anabaptiste, les relations interdépendantes, la réconciliation et l’espoir.

    « L’unité de l’esprit est la raison pour laquelle nous marchons ensemble, pas le résultat de bien marcher ensemble », a déclaré Thomas Yoder Neufeld, spécialiste de la Bible, nouveau président de la Commission Foi et Vie et conférencier durant les trois sessions plénières.

    « Dieu est responsable de la diversité de notre unité », a-t-il déclaré. « C’est un problème permanent que nous ne voulons pas que Dieu résolve pour nous. »

    L’image de la rupture des frontières montre à quel point la paix est coûteuse, a-t-il dit.

    Un espace pour lutter

    Les délégués ont ressenti de la douleur lorsqu’ils étaient en désaccord sur le sujet de la politique pour répondre aux sujets polémiques proposée par la Commission Foi et Vie.

    Les enseignements de Tom Yoder Neufeld – la patience, la souffrance, le pardon, voir en l’autre le visage de Dieu comme moyens de marcher dans l’unité – ont été mis à l’épreuve. Le Conseil général n’est pas parvenu à un consensus sur l’acceptation du document, ce qui signifie que la CMM n’a toujours pas de processus clair pour discuter des sujets polémiques.

    Deux autres documents des Commission ont reçu l’approbation des délégués : une déclaration de solidarité avec les peuples autochtones et un matériel pédagogique intitulé « Identité et œcuménisme : une théologie de l’hospitalité interconfessionnelle et de l’identité confessionnelle ».

     Karla Braun.

    Les délégués ont ratifié l’adhésion de nouvelles unions d’Églises approuvées par le Comité exécutif depuis le précédent Conseil général et les nouveaux membres en 2018 : La Conférence mennonite de Lancaster (membre) ; et Iglesia Misionera Anabautista, Bolivie (membre associé).

    Henk Stenvers a été élu président pour assumer la présidence de l’Assemblée en Indonésie du 6 au 11 juillet 2021. La vice-présidente en poste, Rebecca Osiro, a été reconduite pour un mandat de six ans.

    Les nouveaux membres des Commission et du Comité exécutif ont été approuvés (voir le tableau).

    Avant le Conseil général, les délégués et représentants des organisations anabaptistes d’entraide et missionnaires se sont rendus dans l’ouest du Kenya pour participer à Renouveau 2027, une journée de célébration du Saint-Esprit dans l’histoire et la vie de l’église anabaptiste vieille de près de 500 ans (voir « Joie dans l’Esprit »). Le lendemain, ils ont participé au culte dans les églises locales de la région de Kisumu.

    Rebecca Osiro a dit que c’était un grand honneur pour l’Église mennonite du Kenya d’accueillir le rassemblement des responsables anabaptistes du monde entier. « Nous nous sentons encouragés et fortifiés parce que ce jour est devenu une réalité », a-t-elle dit. « Là où les routes ne sont pas définies clairement …, vous nous soutenez et vous nous pardonnez. Comme c’est plaisant, agréable et bon de rester ensemble dans l’unité. »

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

     

    Nouveaux Membres :

    Comité Exécutif 

    • Samson Omondi (Kenya)
    • MZ Ichsanudin (Indonesie)
    • Wieteke van der Molen (Pays-Bas)
    • Carlos Martínez García (Mexique)
    • Juan Silverio Verón Aquino (Paraguay)
    • Bill Braun (États-Unis)
     

    Commissions 

    Paix

    • Neal Blough (États-Unis/France)
    • Adriana B. Rodriguez (Honduras)
    • Wendy Kroeker (Canada)
     

    Mission

    • Nelson Okanya (États-Unis/Kenya)
    • Eladio Mondez (Philippines )
    • José Rutilio Rivas Dominguez (Colombie)
     

    Foi & Vie

    • Nzuzi Mukawa (RDC)
    • Lydia Adi Sidharta (Indonésie)
    • Rebecca Gonzales (Mexique)
    • Thomas Yoder Neufeld, Président (Canada)
     

    Diacres

    • Angela Opimi (Bolivie)
    • Ephraim Disi (Malawi)
    • Vikal Pravin Rao (Inde)

     

  • Dans de nombreux endroits de la région qui entoure Kibwezi, au Kenya, je vois du maïs asséché. En se promenant dans les environs, il est difficile de voir du maïs que les gens pourront récolter cette saison.

    En février 2018, le partenaire du MCC, Utooni Development Organisation (UDO), chez qui je suis bénévole, a lancé un projet d’aide alimentaire dans l’une des régions touchées par la sécheresse dans la partie orientale du Kenya près de la ville de Kibwezi. La distribution se fait dans deux villages, Kathyaka et Ngulu et est financée par le compte du MCC à la Banque Canadienne de Grains.

    J’ai participé à la distribution de nourriture en tant que photographe. Et j’ai réalisé à quel point il était facile d’accéder à l’eau potable dans mon pays d’origine, la Corée du Sud, où il y a un système de distribution d’eau fiable.

    Mais ce n’est pas courant dans le Kenya rural. Dans le village où je vis avec ma famille d’accueil, les gens doivent aller chercher l’eau et il n’est pas facile de trouver de l’eau propre. Ê Kibwezi, les gens cultivent, mais le climat sec signifie que la terre est stérile. Ils travaillent dur pour une vie meilleure, mais souffrent malgré leurs efforts.

    UDO a déjà fait trois distributions de nourriture dans ces villages parce que la sécheresse persiste. Les gens ici utilisent les techniques d’agriculture de conservation enseignées par l’UDO, mais la sécheresse a rendu la récolte impossible cette année.

    UDO cherche également à améliorer la sécurité alimentaire et les différents moyens de subsistance durables des petits agriculteurs dans les comtés de Machakos, Mukueni et Kajiado à travers l’agriculture de conservation.

    Lorsque nous sommes arrivés sur les lieux de distribution, beaucoup de personnes étaient déjà rassemblées pour nous attendre.

    Après une brève présentation, nous avons commencé à distribuer l’aide alimentaire.

    Les villageois avaient nommés certains d’entre eux pour superviser chaque groupe, et un autre responsable aidait à s’assurer que tout le monde avait assez et pouvait le ramener chez lui. Parce que le soleil tapait fort, les gens travaillaient lentement, s’aidant les uns les autres à distribuer la nourriture. Chaque bénéficiaire a reçu 30 kilo de maïs, quatre kilo de haricots et un litre et demi d’huile.

    Les gens du village s’entraidèrent pour porter leurs rations chez eux.

    La plupart des gens avaient l’air heureux de recevoir de la nourriture et beaucoup nous ont remerciés pour l’aide apportée.

    Quand je retourne en Corée du Sud, je veux parler de la pauvreté que j’ai vue au Kenya avec mes amis et parler de ce que nous devrions faire à ce sujet.

    —Minyoung “Blee” Jung est une participante Sud-coréen du réseau anabaptiste mennonite d’échange (YAMEN) au Kenya. De 2017 à 2018, elle sert entant que coordinatrice des relations publiques chez Utooni Development Organization (UDO), un partenaire du MCC. YAMEN est un programme commun du Comité Central Mennonite (MCC) et de la Conférence Mennonite Mondiale. Communiqué commun de la Conférence Mennonite Mondiale et du Comité Central Mennonite.

    Communiqué commun de la Conférence Mennonite Mondiale et du Comité Central Mennonite.

  • La International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, ou Communauté internationale des Frères Mennonites) est formée de 21 communautés d’églises dans 19 pays, avec approximativement 450 000 membres. ICOMB veut faciliter les relations entre les différents ministères, et améliorer le témoignage et le discipulat de ses communautés d’églises membres?: connecter, renforcer, répandre.

    Nouvelle vision pour l’Uruguay

    Consejo de las Congregaciones de los Hermanos Menonitas en Uruguay (CCHMU), la conférence uruguayenne FM, a tenu une rencontre le 29 juillet dernier. Le missionnaire André Prins, des leaders de COBIM (conférence brésilienne FM) et Doug Penner de Mission FM/“Multiply” ont rencontré les dirigeants du CCHMU. La rencontre a été une réelle bénédiction, au-delà même des attentes de tous les participants, qui ont pu discerner la direction de Dieu pour leur conférence. Les dirigeants du CCHMU, de COBIM et de Mission FM/“Multiply” ont signé une entente qui permet de débuter l’expansion de la conférence dans le nord/nord-ouest du pays. Dans le nord-ouest, un groupe de 14 villes souhaitent ardemment se joindre à la conférence. Gloire à Dieu pour «?sa fidélité alors qu’Il continue d’écrire l’histoire en Uruguay… des portes s’ouvrent, des ponts sont rebâtis et d’autres construits et le leadership pastoral est plus uni que jamais.?»

    —Rudi Plett, directeur exécutif

  • La International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, ou Communauté internationale des Frères Mennonites) est formée de 21 communautés d’églises dans 19 pays, avec approximativement 450 000 membres. ICOMB veut faciliter les relations entre les différents ministères, et améliorer le témoignage et le discipulat de ses communautés d’églises membres : connecter, renforcer, répandre.

    La retraite des femmes colombiennes du 30 juin au 2 juillet 2018

    La rencontre nationale des femmes chrétiennes FM, qui se tient chaque deux ans, s’est déroulée cette fois à Pradera Villa, situé près de Cali en Colombie. 240 femmes venues de différentes régions de la Colombie, du Panama et du Paraguay se sont réunies pour l’occasion. Parmi les sujets abordés, il y avait “Femme résiliente”, “L’Église et la transformation sociale”, “La réconciliation au cœur de nos responsabilités” et “Femme de paix”.

    Après la rencontre, Stella Villareal a partagé son témoignage : « Parfois Dieu utilise les rêves afin que nous puissions inciter d’autres personnes à les chérir aussi et pour moi c’est devenu un élément de motivation majeure dans ma vie… J’ai pu ainsi me débarrasser d’un grand fardeau dans ma vie… j’étais frustrée parce que je n’avais pas réalisé certains rêves, mais maintenant je comprends beaucoup de choses et je sais ce que Dieu a comme projets pour moi. »

    Réunion des chefs des frères mennonites d’Amérique latine, 26-28 juillet 2018

    “Grandir vers une église missionnaire.”

    Avec cette devise, nous avons développé la première réunion des dirigeants du FM en Amérique latine et inauguré un mouvement régional très intentionnel. 68 dirigeants de 10 pays étaient présents pour écouter et discuter de ce qu’est une église missionnaire mature et comment pouvons-nous travailler ensemble pour que nous nous développions tous dans cette direction. Nous voulons travailler ensemble pour que les dons d’une conférence répondent aux besoins des autres. Les principaux domaines sur lesquels nous avons réfléchi étaient la formation de disciples et l’éducation, la mission et la direction de la conférence. L’intention n’était pas d’avoir des séances d’information, mais plutôt d’établir des relations et de s’engager dans une vision commune plus forte.

    Dans les réunions planifiées et aussi dans les conversations spontanées, des engagements encourageants ont été pris en ce sens, parfois même avec les dates prévues. Nous louons Dieu d’avoir fait cela et nous remercions MB Mission/Multiply et les deux conférences FM au Paraguay pour tout le soutien qui a permis cette réunion.

    —Rudi Plett, directeur exécutif

  • Comme les quatre cavités du cœur, les quatre commissions de la CMM servent la communauté mondiale des églises anabaptistes dans les domaines suivants : diacres, foi et vie, paix et mission. Les commissions préparent du matériel à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils et proposent des ressources aux églises membres et facilitent le travail des réseaux ou des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun. Ci-dessous, une des commissions communique un message de leur ministère.


    Ceux qui servent dans le domaine de l’entraide sont en général des personnes pratiques, bienveillantes, des personnes tournées vers l’action. Bien sûr, ce qui les pousse à servir est le désir de suivre Jésus et ses enseignements : se préocuper pour les faibles, la veuve et l’orphelin, etc. (Jérémie 22/3, Jacques 1/27).

    Ceux qui ont un cœur pour l’évangélisation peuvent être considérés commes des proclamateurs. Ils se soucient de montrer le chemin vers Jésus. Ils obéissent au commandement d’aller vers les nations et de faire des disciples.

    Lorsqu’on les accuse de ne pas se préocuper de l’âme des personnes, le premier groupe aurait tendance à répondre que l’on doit d’abord alimenter les estomacs vides avant de donner des aliments spirituels.

    Et les autres de répliquer, à quoi bon nourrir les gens si nous ne faisons rien pour leurs âmes ?

    Je sais que cette description est simpliste et binaire, mais elle contient une vérité, d’après mon expérience.

    Une tension

    Dans le passé, je sentais une tension entre ces deux groupes : les proclamateurs et les agisseurs. Les deux prétendaient que leur mission était complète. Parfois, des conflits ont surgi. Il y a souvent eu beaucoup de jugement.

    Lorsque nous avons fondé le Réseau Anabaptiste Mondial d’Entraide (GASN) au sein de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM), il a eu de grandes discussions à propos de la commission qui devait l’abriter : Mission ou Diacres. Les arguments pour l’un ou l’autre reflétaient cette tension.

    La décision fut prise de l’intégrer à la Commission Mission. Cette décision fut appuyée par la volonté de surmonter cette brèche entre la proclamation et l’entraide, la parole et l’action.

    Je n’étais pas très contente. Entant que membre du comité de coordination du GASN, j’ai été nommée spécialiste au sein de la Commission Mission. Je ne me sens pas missionnaire. Je suis une servante. Ê présent, il fallait que je m’identifie avec la mission.

    Une transformation

    Au début, j’étais un peu perdue. Mais avec le temps, je me suis rendue compte qu’un changement s’opérait en moi. J’ai commencé à réaliser que mes dons pour l’entraide ont tout autant de valeur que les dons de ceux qui plantent des églises, ceux des évangélistes et des enseignants.

    Dieu veut que nous soyons tous dans sa mission. C’est ensemble que nous pouvons être au complet.

    Depuis, le GASN s’est réuni deux fois. Nous avons eu des réunions communes avec la Fraternité Missionnaire Mondiale (GMF) où nous avons partagé des témoignages et des enseignements en présence des deux groupe et nous avons aussi tenu des sessions séparées.

    En particulier lorsque les groupes se réunirent séparément, je sentis que nous avions encore besoin que l’Esprit nous dise : c’est ensemble que nous sommes appelés à œuvrer à la mission de Dieu selon nos dons, nos convictions et nos points de vue.

    Encouragés par le souffle de Dieu (« esprit » et « souffle » sont tous deux des traductions du mot hébreux ruach), nous verrons le changement et nous verrons Dieu à l’œuvre.

    Durant ces réunions au Kenya, en avril 2018, un signe de cette unité, pour moi, fut la carte de prière (voir la photo). Tous les membres du GMF et du GASN furent invités à prendre un moment pour identifier un pays, déposer une bougie à son endroit et prier pour ce pays, pour son peuple ou pour quelqu’un de là-bas que l’on connaitrait.

    Pendant ce temps de prière silencieuse autour de la grande carte du monde, c’était une évidence : nous sommes un dans l’Esprit.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale par Barbara Hege-Galle, membre de la Commission Mission.Elle servit avec la Christliche Dienste pendant 32 ans et vit à Bammental, en Allemagne. Elle y est aussi au service de l’Église locale.