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  • Une église locale de Colombie expérimente la paix

    Pourquoi un pays ne parvient-il pas à pardonner ? Pourquoi y a-t-il des gens qui semblent préférer la guerre ? Voilà des questions qui perturbent l’âme et qui nous invitent à chercher des réponses non pas dans les rues froides de la ville mais dans les campagnes oubliées et dans les petits villages de Colombie directement affectés par le conflit armé.

    Le 19 juillet 2017, une équipe de l’organisation Fundación Edupaz s’est rendue à La Esperanza, un village entouré de montagnes verdoyantes et d’un ciel azure immense, à la cherche de réponses à ces questions.

    Compte tenu de sa proximité avec l’océan pacifique, La Esperanza est une zone stratégique pour la production et le transport de la cocaïne. Durant des décennies, plusieurs groupes armés ont exercé un contrôle violent sur la population avec l’usage de mines anti-personnel, avec de nombreux cas de disparition forcée et en combattant la population.

    Paradoxalement, ce fut tout de suite après un incident violent qui eut lieu le 13 avril 2015 que cette communauté de 500 familles a commencé à apercevoir la lumière. (Lire la suite.)

    Misael y Luis Yonda. Installation de la plaque commémorative dans le complexe sportif de La Esperanza. « Le pardon n’est pas pour celui qui le mérite, le cherche ou le demande, mais pour celui qui en a besoin, même s’il n’en est pas conscient. Notre espoir c’est la réconciliation pour tous ! Église des Frères mennonites, Christ le Seul Espoir. 20 juillet 2017. » Photo : Sebastián Navarro Medina

    Edupaz a commencé à travailler avec la communauté à travers l’Église des Frères mennonites en facilitant le processus de guérison et de transformation. En cheminant avec eux, nous avons découvert une église prête à construire des espaces de paix et de réconciliation, en travaillant en groupe et en s’inspirant de la Parole de Dieu.

    Nous savions que nous allions rencontrer des difficultés. Les habitants de La Esperanza ont encore des séquelles dues à la peur causée par 50 années de conflit armé.

    Dans cette situation, de nouvelle questions surgissent : que pouvons nous attendre d’une population qui rejette la guerre ? Quel peut-être le rôle d’une église rurale pour guérir les blessures, partager le pardon et créer des espaces de reconciliation ? Quel exemple cette petite communauté chrétienne peut-elle offrir pour les grandes églises urbaines ?

    Nous voulions accompagner toute la communauté lors d’un événement pour la paix, la mémoire, le pardon et la réconciliation – avec la participation d’ex-guerrilleros des FARC-EP d’une zone de démobilisation connue sous le nom de Carlos Patiño ( les zones « veredales » sont des camps de désarmement et de réinsertion pour ex-guerrilleros).

    C’est ainsi que le 20 juillet 2017, eut lieu cet événement de réconciliation. Les enfants étaient tout sourire et saluèrent le drapeau. Les combattants des FARC marchèrent avec assurance vers un changement de vie. La communauté laissa de coté ses différences politiques, religieuses, sociales et, au travers de chants au Dieu éternel, firent place à la repentance publique et au pardon sincère, pour arriver à la réconciliation entre victimes et persécuteurs.

    Photo : Lina Maria Forero Segura

    Tous se rendirent au complexe sportif du village. On se rappellerait désormais de ce qui avait été le décors de l’infamie non plus comme un endroit où la mort, la terreur et les maux de la guerre se rencontrèrent une nuit pluvieuse d’avril mais comme du lieu où la communauté se réunit pour louer, pardonner et aimer.

    Durant la cérémonie, tout se déroula dans la plus parfaite harmonie. Les enfants donnèrent une représentation de ce que la guerre représentait pour eux. La foule entonna des chants de paix comme des prières lancées vers le ciel. L’église invoqua la présence et le soutient de Dieu. Les leaders sociaux et les représentants de l’État donnèrent des messages d’espérance, un ex-combattant demanda pardon pour ce qui s’était passé dans cet endroit.

    On apposa une plaque commémorative sur laquelle on pouvait lire la devise de la journée : « Le pardon n’est pas pour celui qui le mérite, le cherche ou le demande, mais pour celui qui en a besoin, même s’il n’en est pas conscient. »

    Photo : Lina Maria Forero Segura

    Enfin, sous un ciel illuminé d’étoiles, des centaines d’habitants du village allumèrent une bougie représentant l’étincelle d’espérance qui illumine le pays. Cette nuit-là n’était qu’embrassade, unité et message de réconciliation. Ce fut la première fois que ces fils, filles, et parents qui autrefois prirent part à la guerre purent se rencontrer, parce que ce jour-ci, ils espéraient pouvoir rentrer chez eux pour construire une nouvelle vie et guérir les blessures causées par la violence.

    Aujourd’hui, cette communauté se transforme toujours plus en un endroit où les gens sont souriants et les portes ouvertes. Les gens sont prêts à contribuer à l’établissement d’une paix stable et durable. Fidèle à son nom, La Esperanza s’est convertie en un exemple pour les Colombiens, montrant que le pardon et la guérison sont possible, changeant une image grise et sombre en un ciel bleu d’espoir.

    Ce jour là, dans le stade, avec la présence et la participation de beaucoup, Amour infaillible et Vérité se sont rencontrés, Paix et Justice se sont embrassé. (Psaumes 85, 11).

    Juan David Morales Sánchez, Coordinateur du programme de plaidoyer « Agir par la parole » de la Fundación Edupaz, une organisation à but non-lucratif fondée par l’Église des Frères mennonites en Colombie pour promouvoir la paix et la résolution de conflits au travers de cours et d’accompagnement.

  • Une nouvelle édition de Courrier vous fait découvrir le Kenya. Le Dimanche de la Fraternité Mondiale est l’occasion de raconter les histoires de la migration venues d’Amérique latine. L’Indonésie rejoint le bureau de Bogota.

    La Conférence Mennonite Mondiale met en lien les Églises du monde de manières innovantes :

    • Un planteur d’Églises incurable, des femmes fortes en mission et un objecteur de conscience en Colombie : le numéro d’octobre 2018 de Courrier contient des récits de transformations par le Saint Esprit d’hier et d’aujourd’hui. Vous trouverez dans Courrier des témoignages et des compte-rendu de l’événement du Renouveau 2027 et des réunions du Conseil Général au Kenya.
    • “José, réfugié, poète et homme politique, est arrivé sur le pas de notre porte avec toute sa famille… cette joie s’est transformée en bénédiction qui se répand et qui égaille nos cultes. José possède très peu de choses maté. » —Iglesia Cristiana Menonita de Quito, Ecuador.

    Aujourd’hui, les chrétiens anabaptistes sont appelés à suivre Jésus dans son ministère de recherche de la justice. En Amérique latine, on trouve dans les Églises anabaptistes, des personnes qui ont été migrantes et des personnes qui accueillent les migrants. Mais on peut voir la fidélité de Dieu dans ces histoires de déracinement et de changement.

    Pour l’année 2019, le thème du matériel pour le culte du Dimanche de la Fraternité Mondiale est Justice sur le chemin : migration et histoire anabaptiste-mennonite. Il a été préparé par les représentants régionaux d’Amérique latine.

    Vous trouverez des notes pour la prédication et plus de témoignages comme celui de José dans le matériel pour le culte du DFM.

    Cliquez ici pour plus d’information.

    • Qui se cache derrière notre Facebook : Alexandro Daniel Marthin est notre stagiaire en communication web pour 2018/2019. YAMEN est un programme d’échange pour jeunes adultes commun à la CMM et au MCC. Alex est membre de JKI (Jemaat Kristen Indonesia). Chez lui, en Indonésie, Alex fait des études de communication avec une spécialité en relations publiques. Il aime le cinéma et la musique country.

    • L’équipe organisatrice du deuxième congrès et festival mennonite mondial pour la consolidation de la paix, qui sera tenu du 27 au 30 juin 2019 à Elspeet au Pays-Bas, a lancé un appel de propositions. Cet événement est le résultat d’un dialogue étroit entre le nouveau Réseau Anabaptiste Mondial pour la Paix (GAPN) et la Commission Paix de la Conférence Mennonite Mondiale. Les propositions, explorant la manière dont les mennonites du monde entier marchent dans les voies de la paix et de la consolidation de la paix, peuvent consister en des contributions individuelles, des présentations d’ateliers et des expressions artistiques. Cliquez ici pour plus d’information (anglais).

    Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • La International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, ou Communauté internationale des Frères Mennonites) est formée de 21 communautés d’églises dans 19 pays, avec approximativement 450 000 membres. ICOMB veut faciliter les relations entre les différents ministères, et améliorer le témoignage et le discipulat de ses communautés d’églises membres : connecter, renforcer, répandre.

    « Tous nos membres souhaitent remercier la communauté d’ICOMB qui se joint à nous en prières dans l’espoir de faire changer la situation en assurant la conciliation et la paix. Dieu agit envers et contre tous. L’église est vivante. La mission continue. Au cours du mois d’août, j’ai visité les églises situées dans le sud du pays. Nous avons ordonné quelques pasteurs et donné des formations en gestion. Les membres des églises de paroisse ont assisté à des séminaires pendant trois jours. Nous avons discuté avec des membres qui parlent la langue Yaka dans deux de nos églises, Tambunseke and Panzi et leur avons expliqué le projet de traduction de la Bible. Elle sera traduite en Yaka pour la première fois. La rencontre avec ces gens a été une vraie bénédiction divine (photo plus haut). »

    Gérard Mambakila Kabemba, Président de la Communauté des Églises des Frères Mennonites au Congo (CEFMC)

  • La Asociación Internacional de los Hermanos en Cristo (IBICA, por su sigla en inglés) es la red que articula a todas las conferencias nacionales de la Iglesia de los Hermanos en Cristo y tiene el objetivo de facilitar la comunicación, fomentar la confianza y la cooperación dentro de nuestra comunidad mundial, además, establecer una comprensión conjunta y mutua a través de nuestros valores fundamentales. IBICA, uno de los miembros asociados del CMM, tiene un número estimado de 190.000 asistentes distribuidos en 30 países alrededor del mundo, quienes representan decenas de iglesias nacionales.

    Pour renforcer la relation déjà solide entre l’Église des Frères en Christ du Canada maintenant appelée Be in Christ Church et l’Église Frère en Christ du Nicaragua, Doug Sider (directeur exécutif) et Trevor Main (directeur régional pour l’Amérique centrale / Amérique du Sud) ont rendu visite au président de l’union d’Églises du Nicaragua, German Garcia (Associación Misión Evangélica de los Hermanos en Cristo en Nicaragua) à Managua.

    Depuis avril 2018, le Nicaragua fait face à des manifestations, de la violence et la vie quotidienne est perturbée.

    Le but de la visite était d’écouter les sœurs et les frères du Nicaragua, de les encourager et de leur montrer qu’ils ne sont pas seuls.

    Prions pour

    • que la paix du Christ triomphe de la violence,
    • que le gouvernement fasse preuve de sagesse dans ce moment de troubles,
    • que la voix prophétique de l’Église de Jésus Christ soit entendue, apportant un message de paix et de réconciliation.

    —Doug Sider, directeur exécutif, Be in Christ Church of Canada

  • Kanku Ngalamulume, âgé de dix ans, a fuit sa maison dans le village de Senge, après qu’un groupe armé ait décapité sa mère et son père ainsi que ses frères et sœurs.

    Il fait partie des 1,4 millions de personnes de la région du Kasaï, en République Démocratique du Congo, qui ont été forcées à quitter leur maison lorsque la violence a éclaté entre les milices locales et l’armée congolaise, en août 2016.

    En pleurs, Kanku raconte au représentant du MCC, Mulanda Juma, qu’après la mort de sa famille, il courut vers la brousse avec d’autres villageois. Ils marchèrent durant cinq heures pour atteindre la ville de Tshikapa, où Mama Agnès, elle- aussi déplacée, le prit avec elle.

    En février, Kanku s’est confié à Juma, il était abattu :

    « On ne mange qu’une fois par jour, le soir. Je n’ai plus d’espoir, pour quoi que ce soit. »

    Cela, c’était avant que trois Églises anabaptistes locales commencent à distribuer de la nourriture avec le soutient du Mennonite Central Committee (MCC) et d’autres organisations anabaptistes (voir la liste à la fin du récit). D’avril à juin, les Églises distribuèrent de la farine, des pois, de l’huile et du sel à 830 foyers et des produits d’hygiène personnelle à 1 000 femmes et filles.

    Parmi les Église locales étaient représentées : l’union d’Église membre de la CMM, la Communauté des Églises de Frères Mennonites au Congo (CEFMC) qui travaille à Kikwit ; la Communauté Évangélique Mennonite (CEM) de Kabwela ; et la Communauté Mennonite au Congo (CMCo) de Tshikapa.

    En juillet, Kanku et Kapinga Ntumba, une petite fille de 12 ans qui a fuit le village de Kamonya en avril 2017, racontèrent au coordinateur des programmes du MCC, Matthieu Abwe Luhangela, qu’ils étaient contents de recevoir l’aide alimentaire mais qu’ils auraient besoin de bien plus lors des mois à venir.

    Kapinga est aussi orpheline qui tente de survire après le meurtre de son père et de sa mère par des hommes armés.

    En février, Kapinga se confie à Juma : « Une dame qui s’appelle Mary prend soin de moi. Nous vivons dans une église là bas, à Tshikapa. J’allais à l’école avant. Il faut que j’aille à l’école. »

    Les Églises répondent au besoin d’éducation en payant les frais de scolarité de plus de 500 élèves. Ê la rentrée de septembre, on donnera également aux enfants des uniformes et des fournitures scolaires.

    Ils auront aussi plus à manger car, au mois d’août, les Églises feront don à 1 180 foyers à Kabwela, Kikwit et Tshikapa de 5 mois de denrées alimentaires. L’aide alimentaire, financée par 528 000 dollars prélevés sur le compte du MCC à la Banque Canadienne de Grains, aidera à couvrir les besoins en nourriture, en donnant le temps aux familles ayant des terres, de préparer les champs, de semer et de récolter.

    Aujourd’hui, le nombre de personnes déplacées de la région du Kasaï s’est réduit à environ 900 000 personnes, mais le conflit à occasionné une crise de sécurité alimentaire sévère dans cette région, touchant au moins 3,2 millions de personnes. Selon l’UNICEF, jusqu’à 4000 000 enfants risquent de mourrir de malnutrition.

    Les Églises travaillent avec le MCC pour créer des plans de récupération des moyens d’existence pour soutenir les familles qui sont dans la possibilité de retourner chez-elles et pour celles qui sont restent déplacées. En plus de cela, un plan de construction de paix et de guérison des traumatismes est en cours.

    “Gloire et honneur soient rendus à Dieu pour avoir, par son Esprit -Saint, mis en vous ce sentiment d’amour qui est une expression d’une fraternité agissante. Mes remerciements et toute ma gratitude à tous nos partenaires qui ont délibérément choisi de compatir aux malheurs des congolais en leur apportant l’aide alimentaire,” says Jean Félix Cimbalanga Wa Mpoyi, president of CEM. “Vos prières ont toujours un impact très positif dans la vie de nos églises.”

    Parmi les organisations anabaptistes qui soutiennent l’aide alimentaire et l’aide à l’éducation, on compte Africa Inter-Mennonite Mission ; la Caisse de Secours ; International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, Frères mennonites) ; MB Mission (mission des Frères mennonites) ; Mennonite Church Canada Witness ; Mennonite Mission Network ; la Conférence Mennonite Mondiale ; et Konferenz der Mennoniten der Schweiz/la Conférence Mennonite Suisse.

    Un communiqué de la CMM à partir de documents du MCC

    Cliquez ici pour apporter votre soutient aux secours au Kasaï

  • Témoignage du Renouveau 2027 : Les anabaptistes aujourd’hui

    Renouveau 2027 est une série d’événements étalés sur 10 ans, pour commémorer le 500ème anniversaire des débuts du mouvement anabaptiste. Cette série met en lumière certains personnages historiques et figures contemporaines du mouvement.

    Il est discret et humble, doux et simple dans sa manière d’être. Mais, lorsqu’il s’adresse à l’Église, il a toute son attention. Il chante et danse avec une vigueur et une énergie qui surprend du haut de ses presque 60 ans.

    Laston Bissani Mitambo est un évangéliste qui a planté de nombreuses Églises dans la région de Palombe au Malawi et dans la province du Zambèze au Mozambique.

    Laston est né au Malawi en 1959. Lorsqu’il était à l’école primaire, il aimait regarder les tailleurs coudre des vêtements avec leurs machines. Après ses études secondaires, il a immédiatement suivi une formation de tailleur.

    En 1979, il se marie avec Eniles. Plus tard, la famille déménage à Blantyre où il travaille comme tailleur.

    C’est là qu’il accepte Christ, le 11 janvier 1986, après avoir entendu un prédicateur de rue. Il commence à apprendre ce qu’est l’amour de Jésus, petit à petit, jusqu’à ce qu’il se sente appelé à se repentir et à accepter le salut.

    Son frère qui fréquentait une Église Frères en Christ, y invite Laston. Il y grandit dans la foi et devient trésorier.

    « Mais je voulais aussi partager le message de l’amour de Dieu. Je partageais l’évangile à chaque fois que j’en avais l’occasion. »

    En 1990, la BICC Malawi consacre Laston entant qu’évangéliste national.

    « J’aspire à ce que d’autres connaissent ce même Sauveur qui m’a donné une nouvelle et belle vie. J’éprouve beaucoup de joie à réunir des gens qui ont rencontré le Christ afin qu’ils commencent à louer ensemble. »

    Après ses études au Evangelical Bible College du Malawi, la BIC Malawi envoie ce révérend fraichement consacré au Mozambique en 2003 pour développer l’Église malawienne de la province du Zambèze.

    « Il n’est pas toujours facile de se rendre dans certaines zones » explique Laston, qui a dormi dans la rue ou dans la brousse au cours de ses voyages d’évangélisation. « J’ai perdu certaines de mes affaires aux mains des voleurs. »

    Il voyage seul ou avec un assistant. « Nous passons trois ou quatre jours à faire des visites à domicile, puis nous lançons une campagne. Nous laissons en place un prédicateur et nous revenons et assurons un suivit chaque fois que nous le pouvons. »

    Mais un jour, la BIC Malawi fut à court d’argent et se retrouva dans l’incapacité de soutenir l’implantation d’Églises. Qu’allait faire Laston chez lui ? Son cœur voulait continuer à évangéliser au Mozambique.

    Il se rappela que l’apôtre Paul était fabricant de tente. Utilisant ses compétences de tailleur, Laston pourrait subvenir aux besoins de sa famille tout en continuant le travail que le Seigneur lui avait demandé de faire.

    Laston reçoit maintenant une allocation trimestrielle de la BICWM qui complète ce qu’il gagne avec son entreprise de couture.

    Laston Bissani, sa femme Carlotta et leur famille. Photo : Laston Bissani

    Eniles décéda d’un cancer en 2009. Laston se remaria avec Carlotta, qui travaillait pour la BICC à Beira, en 2010.

    Récemment diplômée en éducation théologique par extension (Theological Education by Extension), Carlotta « a été une épouse et une partenaire formidable dans le ministère ». Laston a eu un fils avec Carlotta ont un fils en plus des huit enfants qu’il a eu avec Eniles.

    Le rêve de Laston est de créer une école biblique dans la région du nord du Mozambique afin de former de nombreux responsables « de manière à pouvoir facilement passer le relais ».

    Actuellement, avec le soutien de l’administrateur de la BICC au Mozambique, Laston forme des responsables d’Église au travers de séminaires à Milange sur le leadership, le salut, le Saint-Esprit, la vie chrétienne, l’évangélisation, l’implantation d’Églises et l’ecclésiologie.

    L’esprit d’évangélisation est un feu qui brûle dans le cœur de Laston. Son visage s’anime lorsqu’il parle de son travail d’évangéliste. Après avoir partagé l’évangile et implanté des Églises pendant 16 ans au Malawi, puis pendant 15 ans au Mozambique, pense-t-il à prendre sa retraite ? « J’arrêterai ce travail quand Dieu me dira : Laston, arrête ! »

    —Un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale écrit par Barbara Nkala. Barbara est la représentante régionale de la CMM dans le Sud de l’Afrique.

    Laston Bissani a aidé à l’implantation d’Églises dans les régions suivantes :

    • Milange
    • Nyasa
    • Moloque
    • Mocuba
    • Province de Zambezia
    • Mulanje
    • Zomba
    • Chikwawa
    • Palombe
  • Chaque année, le dimanche le plus proche du 21 janvier, la Conférence Mennonite Mondiale invite ses 107 églises membres à s’unir dans une célébration du Dimanche de la Fraternité Mondiale.

    Le thème du culte varie d’une année à l’autre, mais la raison du moment de l’événement reste la même : le 21 janvier 1525, un petit groupe de chrétiens de Zurich en Suisse ont participé à un service baptismal qui a lancé le mouvement de renouveau que nous connaissons aujourd’hui comme l’anabaptisme.

    Comme les prémices de tout mouvement de réforme, l’identité du mouvement n’était pas complètement formée en ce jour d’hiver de 1525. Aujourd’hui, les amish, les mennonites, les huttérites et une douzaine d’autres groupes prétendent tous avoir parmi leurs fondateurs les premiers anabaptistes de Suisse.

    Chacun de ces groupes peut également avoir d’autres points de départ pour leur église. Les amish, par exemple, trouvent leurs origines dans un mouvement de renouveau autour de Jacob Amman en 1693. Les huttérites ont pratiqué la communauté de biens pour la première fois en 1528 et ont adopté leur nom d’après Jacob Hutter plusieurs années plus tard. Un groupe s’est vigoureusement opposé à toutes ces commémorations, insistant sur le fait que le seul repère approprié pour marquer les commencements du mouvement anabaptiste-mennonite était le dimanche de Pâques ou, peut-être, la Pentecôte.

    Lorsque nous tournons notre attention sur l’Église mondiale, la question des « commencements » devient encore plus compliquée.

    La tradition anabaptiste-mennonite de Java date-t-elle du temps de l’arrivée de Pieter et Johanna Jansz en 1852 ou de l’indigénisation de l’église sous la direction de Tunggol Wulung une décennie plus tard ?

    Est-ce que l’église Meserete Kristos d’Éthiopie a commencé en 1945 avec les premiers missionnaires mennonites de l’est de la Pennsylvanie ? en 1962 avec un mouvement de renouveau appelé « Heavenly Sunshine » ? ou en 1965 en décidant de définir leur église « Christ le fondement » ?

    Au cours du siècle dernier, la plupart des mennonites d’origine européenne ont considéré la date du 21 janvier 1525 comme presque sacro-sainte ; pourtant la vénération historique de cet événement est relativement récente, soit lorsque les dirigeants mennonites de sept pays se sont rassemblés en Suisse en 1925 pour coordonner les opérations de secours pour les réfugiés mennonites dans le sud de la Russie.

    Au cours de la prochaine décennie, les mennonites du monde entier auront l’occasion de souligner le 500e anniversaire du mouvement anabaptiste.

    En 2015, après des discussions avec les églises membres et des partenaires œcuméniques, le Comité Exécutif de la CMM a approuvé une série d’événements s’étalant sur dix ans intitulée « Renouveau 2027 ». Depuis 2017, la CMM organise une célébration annuelle dans diverses parties du monde soulignant notamment de quelle manière la tradition anabaptiste s’est manifestée dans le contexte où l’événement est tenu.

    Des préparatifs sont également en cours en Europe pour une célébration importante en 2025 (tenue conjointement avec une réunion du Conseil Général et l’Assemblée des églises mennonites européennes) qui intégrera la contribution des partenaires œcuméniques, des sociétés d’histoire mennonite et baptiste et de l’église locale mennonite suisse.

    Ainsi, comme l’affirme publiquement la CMM depuis des décennies lors de son Dimanche de la Fraternité Mondiale, les baptêmes du 21 janvier 1525 constituent un événement important à commémorer.

    Les commémorations de la CMM se termineront lors de son 18e rassemblement mondial probablement quelque part sur le continent africain en 2027. Cela nous rappelle que la tradition mennonite ne s’est pas enfermée dans ses origines européennes du 16e siècle. Nous faisons partie d’un mouvement mondial, constamment renouvelé, à la fois ancré dans le passé – que ce soit à Jérusalem, à Zurich ou à Semarang – et orienté vers l’avenir.

    —Un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale par John Roth, secrétaire de la Commission Foi et Vie. Une version de cet article est d’abord parue dans The Mennonite.


    Célébrez le Dimanche de la Fraternité Mondiale avec la famille anabaptiste mondiale. Cliquez ici pour télécharger le matériel pour le culte.

  • Damaris Guaza Sandoval raconte que durant son année de service à La Ceiba, au Honduras, elle a aidé les jeunes à devenir des ambassadeurs de la paix de Dieu là où la violence est la norme. Damaris Guaza Sandoval de Colombie anime un atelier sur l’estime de soi pour une classe de CM1 à l’école Francisco Morazán, à La Ceiba, Honduras. Photo du MCC / Ilona Paganoni

    La jeune fille de 26 ans, originaire de Cali, en Colombie, travaillait entant qu’assistante sociale avec le Proyecto Paz y Justicia (PPyJ ; Projet Paix et Justice), un ministère de l’Église membre de la CMM et partenaire du Comité Central Mennonite (MCC), Iglesia Evangélica Menonita Hondureña.

    Dans le cadre de son service de 2017 à 2018, Damaris préparait des ateliers pour les enfants sur les thèmes de la construction de la paix et de la prévention de la violence. Elle a également formé les élèves plus âgés pour qu’ils puissent, à leur tour, enseigner ce qu’ils avaient appris. Certains des élèves plus âgés devinrent médiateurs scolaires.

    Damaris insiste sur l’importance des compétences de construction de la paix. « La plupart des enfants avec lesquels nous travaillons viennent de quartiers où le taux de violence est élevé et il est nécessaire de trouver d’autres moyens de résoudre les conflits sans recourir à la violence. »

    Damaris est membre de l’Église membre de la CMM, Iglesias Hermanos Menonitas de Colombia et a servi au sein de YAMEN, un Réseau Anabaptiste Mondial d’Échange du MCC en partenariat avec la Conférence Mennonite Mondiale. YAMEN est un moyen pour les jeunes adultes chrétiens qui ne sont ni du Canada ni des États-Unis, de servir pendant un an et de vivre dans une culture nouvelle tout en servant l’Église.

    Selon Damaris, il est important d’équiper les jeunes avec des outils de résolution pacifique des conflits.

    « Dans beaucoup de nos communautés, nous avons appris à résoudre les conflits agressivement. Par conséquent, en tant qu’ambassadeurs de Dieu, il est essentiel que nous puissions proposer des alternatives aux communautés. »

    L’histoire d’un petit garçon a particulièrement touchée Damaris. Elle raconte que c’était un enfant difficile dont les problèmes d’estime de soi se traduisaient par un comportement violent, et cela jusqu’à ce qu’il commence à assister à PPyJ.

    Damaris Guaza Sandoval de Colombie anime un atelier sur l’estime de soi pour une classe de CM1 à l’école Francisco Morazán, à La Ceiba, Honduras. Photo du MCC / Ilona Paganoni

    « Maintenant, c’est un modèle pour d’autres à l’école, il aide ses camarades de classe et fait fructifier tout ce qu’il a appris », dit-elle à propos du garçon, qui, à présent, est médiateur dans son école.

    Matthieu Dobler Paganoni, représentant du MCC au Honduras avec sa femme, Ilona Paganoni, tous deux membres de la Konvenenz der Mennoniten der Schweiz / Conférence mennonite Suisse, explique que cette initiative est importante pour la région parce que le Honduras a le taux d’homicide le plus élevé dans le monde.

    « Il est important de soutenir des projets de ce type qui contribuent à imaginer une autre forme de société et qui ont le potentiel de créer des changements. »

    Ê la fin de son temps de service avec YAMEN, Damaris décida de rester au Honduras pour une année de plus et de continuer son travail avec PPyJ en tant que membre de l’équipe du MCC. Elle dit que l’expérience de cette année passée lui a donné la sagesse qui l’aidera à mieux accompagner les gens et les processus de la communauté.

    « C’est vraiment un cadeau de Dieu de pouvoir continuer à vivre et à servir dans ce beau pays. J’ai beaucoup appris des personnes que j’ai rencontrées. Je suis pleine d’espoir et d’amour pour poursuivre cette aventure. »

    –Rachel Bergen est rédactrice pour le MCC.

    Communiqué commun de la Conférence Mennonite Mondiale et du Comité Central Mennonite.

  • Témoignage du Renouveau 2027 : Les anabaptistes aujourd’hui

    Renouveau 2027 est une série d’événements étalés sur 10 ans, pour commémorer le 500e anniversaire des débuts du mouvement anabaptiste. Cette série met en lumière certains personnages historiques et figures contemporaines du mouvement.

    « Avec la grâce de Dieu, j’ai échappé à plusieurs morts tout au long de mon parcours en Christ », dit Tigist Alamirew. Née dans une famille orthodoxe à Finote Selam, elle occupe maintenant le poste de directrice de l’éducation à distance au Meserete Kristos College à Debre Zeit en Éthiopie.

    « Ê mon adolescence, une de mes amies m’a témoigné de l’amour de Jésus. Mon cœur était ouvert et j’ai reçu Christ comme mon sauveur personnel », raconte-t-elle.

    Les parents de Tigist, mécontents de la « nouvelle religion » de leur fille, l’ont chassée de la maison. Sa tante a mené une action communautaire pour effrayer le « démon » en elle. Ils l’ont battue avec du caoutchouc et ont brûlé son visage, ses bras et ses jambes.

    « Ê ce moment-là, j’ai eu une vision de la souffrance de Jésus-Christ, et je n’ai pas senti les coups. Quand j’ai vu Jésus sortir de sa tombe, j’ai sauté de joie en disant “Alléluia, Jésus-Christ est ressuscité !” »

    L’Église de Meserete Kristos a amené Tigist à Addis-Abeba pour qu’elle y reçoive des soins médicaux et a aidé à payer les frais. On lui a offert un emploi au bureau de l’église. De généreux donateurs l’ont aidée à aller aux États-Unis où elle a subi une chirurgie plastique pour réparer les séquelles de brûlure sur son visage.

    « Je n’ai jamais pensé à me venger des auteurs des sévices. J’ai jeûné et prié pour eux, espérant qu’ils viennent à connaître l’amour de Jésus-Christ », dit-elle.

    Tigist Alamirew, directrice de l’éducation à distance avec des étudiants en classe au Meserete Kristos College. Photo : Tigist Alamirew.

    C’est le temps

    Nouvelle chrétienne, Tigist s’est consacrée au service de Dieu. Chaque jour, elle a prié et lu les Écritures. « Dieu me parlait : “Mon enfant, j’ai besoin de toi. C’est le temps de te préparer pour le ministère.” En regardant mon emploi du temps chargé, j’ai répondu : “Seigneur, ne sais-tu pas que je te sers ?” »

    Tigist a été mutée au sein du Meserete Kristos College en tant que secrétaire, caissière et bibliothécaire. En parlant avec les étudiants et les enseignants, « la voix du Seigneur s’est à nouveau fait entendre à moi : “Il est temps de se préparer”, puis quelque chose a brûlé en moi », raconte-t-elle.

    Elle a commencé à suivre des cours du soir en théologie. Avec l’aide financière de Jacob et Grace Leichty de l’Ohio, elle a pu prendre une année de congé pour terminer ses études.

    La théologie n’a été qu’un début. « Le ministère devrait être holistique : comme nous servons tout l’être, nous devons nous intéresser à l’humanité dans sa globalité », ajoute-t-elle.

    Tigist a obtenu un deuxième diplôme en développement communautaire.

    Apprentissage inspirant

    Des personnes ont prévenu Tigist que l’étude de la théologie la mènerait à un « cimetière spirituel », mais pour elle, « chaque cours était une dévotion et une édification. »

    « Mes études ne dessèchent pas mon cœur ; elles apportent plutôt de la lumière pour discerner la vérité du mensonge.

    L’éducation a été un cadeau « non seulement pour mon ministère à l’église, mais aussi pour ma vie spirituelle et mon travail » explique Tigist qui est aussi vice-présidente et secrétaire du comité des anciens de son église locale.

    « J’encourage ceux et celles qui vivent et servent Christ à étudier dans l’expectative et avec détermination. Les enseignants doivent équiper les étudiants pour qu’ils soient passionnément engagés à être des serviteurs à l’image de Christ par leur propre vie exemplaire. »

    L’évangile pour la famille

    Bien que membre de la famille de l’Église Meserete Kristos, Tigist n’a pas cessé de prier pour sa famille d’origine et de lui témoigner.

    « Mon but est d’atteindre des parents qui n’ont pas encore entendu l’évangile et de bâtir une église, dit-elle. Il y a 16 ans, j’ai commencé une communauté avec seulement trois membres de la famille qui ont reçu Christ comme leur Sauveur. Maintenant, cette communauté compte plus de 20 membres. »

    « J’exprime ma gratitude à Dieu et à ceux et celles qui ont investi en moi. Que toute la gloire soit rendue au Dieu tout-puissant. »


    Lors de la cérémonie de remise des diplômes en mai, le Collège MK a inauguré un nouveau dortoir pour 258 étudiantes. L’installation moderne comprend des salons, des cuisinettes et une grande salle de réunion. « L’achèvement de ce dortoir pour femmes me procure une grande joie, car plus de femmes exerçant un leadership et un ministère auront la chance d’étudier », conclut Tigist.

    —Karla Braun, Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • Les participants de Nihon Menonaito Kirisuto Kyokai Kyogikai (Union d’Églises chrétiennes mennonites du Japon) répondirent à un quiz sur le christianisme mondial et sur l’anabaptisme (basé sur les statistiques de la CMM) en guise d’introduction à une conversation sur les Convictions Communes des anabaptistes dans le monde.

    Lors de la conférence annuelle du Centre pour la Mission de Paix, les 15 et 16 juillet 2018 au centre mennonite Fukuzumi à Sapporo (Japon), un groupe d’Églises mennonites japonaises s’est appuyé sur les Convictions Communes de la Conférence Mennonite Mondiale pour réfléchir à la foi et à sa pratique dans le contexte de l’anabaptisme mondial.

    Même si cette union d’Églises mennonite située sur l’île d’Hokkaido possède sa propre confession de foi, elle déclare : « nous nous unissons à nos frères et sœurs mennonites en nous adhérant à la déclaration des Convictions Communes, qui exprime la foi qui unie les anabaptistes / mennonites qui marchent dans les pas des disciples dans le monde d’aujourd’hui. »

     « Pour nous, ce fut un grand encouragement de constater que les Convictions Communes sont un outil de réflexion puissant qui permet d’explorer et d’apprendre au sein de notre koinonia mennonite » témoigne Atsuhiro Katano, membre du Conseil Général de la CMM pour le Japon.

    Atsuhiro Katano, qui facilitait l’atelier, utilisa une méthode pédagogique appelée « world café » (café mondial). Les participants se familiarisèrent avec les Convictions Communes de manière ludique en passant tour à tour à sept tables, chacune présentant un article. Ils prenaient alors un temps de réflexion et de questions sur chacun des articles, puis écrivaient leurs impressions sur une grande feuille de papier sur la table correspondante.

     Atsuhiro Katano.

    L’atelier était composé de 7 tours de 15 minutes de sorte que chaque participant puisse voir toutes les tables. Après le world café, les participants partagèrent leurs réflexions en petits groupes.

    La plupart des 23 participants trouvèrent que les Convictions Communes décrivaient bien les différentes caractéristiques de la tradition anabaptiste dont ils sont particulièrement proches, comme le discipulat Christocentré et l’accent sur les actes communautaires de l’Église.

    Certains ont exprimé de l’incompréhension face à la description de la faute, du pêcher humain  et du refus des puissances du mal sans qu’il y ait une mention explicite de l’amour de Dieu.

    D’autres questions furent posées sur les termes employés dans la traduction, sur le manque de dogmes formulés clairement et sur la lisibilité pour les non-chrétiens. Cela mis en évidence les différentes attentes des participants en ce qui concerne la déclaration de foi.

    Le séminaire s’est conclu par un moment de partage durant lequel, les participants, assis en cercle, firent passer un Ryukyu Temari (balle traditionnelle d’Okinawa) en guise de bâton de parole. Des participants exprimèrent que le style de l’atelier leur avait montré qu’il etait possible de créer un espace de confiance qui respecte les différentes opinions et qui se concentre sur un thème en particulier.

    —un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale par Atsuhiro Katano, responsable d’Église à Nihon Menonaito Kirisuto Kyokai Kyogikai

  • C’est la pause-café à la rencontre du Conseil Général, des commissions et des réseaux de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) au Kenya, en avril 2018. Et c’est l’occasion pour Ricardo Esquivia, constructeur de paix et défenseurs des droits humains, de discuter avec une vieille amie de sa vision pour le Réseau Anabaptiste Mondial pour la Paix (GAPN) : construire un réseau qui soutienne les constructeurs de paix sur le terrain et qui communique avec la communauté mennonite au sens large.

    Après des années de planification et de continuation du travail accompli dans le passé, le groupe de travail du nouveau GAPN s’est réuni pour la première fois les 17 et 20 avril 2018 à Limuru, au Kenya.

    Les représentants du groupe de travail viennent d’Asie, d’Afrique, des Amériques et d’Europe et de différentes Églises membres de la CMM. Chaque représentant apporte une richesse de par son expérience de travail pour la paix dans le contexte de son organisation locale / régionale.

     Karla Braun

    Le but du GAPN est de fournir l’infrastructure nécessaire pour mettre en lien les nombreuses initiatives et organisations de paix qui sont le fruit du travail de construction de paix, de non-violence active et de transformation des conflits des Églises de la CMM. Souvent, ces organisations ne se connaissent pas les unes les autres, ce qui entraîne une duplication des efforts et un manque d’échanges mutuellement bénéfiques et transformateurs.

    Les réunions en personne ont permis au groupe de travail d’explorer plus en profondeur la formation du GAPN et sa raison d’être, sa mission, ses actions potentielles et sa structure.

    Aujourd’hui, ils se sont liés à nouveau lors des réunions à Limuru, au Kenya. « Cette fois, il y avait une différence dans notre réunion », explique Wendy, qui parle désormais plus couramment l’espagnol. « Ricardo a partagé avec nous les difficultés récurrentes de son travail. Il a demandé au GAPN d’examiner comment nous pourrions créer des réseaux pour soutenir les constructeurs de paix sur le terrain et alerter la communauté mennonite des difficultés auxquelles sont confrontés les anabaptistes dans leurs communautés et contextes respectifs.

     « Je veux prendre cette demande au sérieux dans le cadre de mon travail au sein de la Commission Paix et du GAPN » déclare Wendy.

    La rencontre entre Wendy et Ricardo illustre la pertinence d’un réseau permettant aux constructeurs de paix de se rencontrer en chair et en os.

    Le GAPN a pour objectif de partager des nouvelles et des sujets de prière, de faciliter les échanges (matériel, personnel, stages, études, etc.) et de créer un espace de relations mutuellement transformatrices, de solidarité et d’aide aux initiatives de plaidoyer politique. Plutôt que de devenir une organisation à part entière, le GAPN créera, favorisera et entretiendra la construction de relations.

    Le groupe de travail prévoit de lancer officiellement le GAPN lors de la deuxième Conférence et Festival Mennonite Mondial de Construction de Paix qui aura lieu à Elspeet, aux Pays-Bas, du 27 au 30 juin 2019.

    —un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale écrit par Andrés Pacheco Lozano, coordinateur du Réseau Anabaptiste Mondial pour la Paix


    Chaque septembre, la Commission Paix invite les Églises à célébrer le dimanche de la paix avec l’Église anabaptiste mondiale.

    Cliquez ici pour accéder au matériel pour le culte du Dimanche de la paix


    Membres du groupe de travail du GAPN :

    • Andrés Pacheco Lozano (Colombie/Pays-Bas), coordinateur du GAPN
    • Andrew Suderman (Canada/USA), secrétaire de la Commission Paix
    • Wendy Kroeker (Canada), membre de la Commission Paix
    • Scott Holland (USA)
    • Pascal Kulungu (RDC)
    • Christina Asheervadam (Inde)
    • Fulco van Hulst (Pays-Bas)
  • Sur un bateau en mer de Galilée, un pêcheur fait une démonstration de l’art ancien de lancer un filet circulaire. Les poids le long du bord extérieur coulent rapidement, tirant le filet autour de tout être se trouvant en dessous. Ê l’époque des premiers disciples, les eaux à côté de Capharnaüm, là où Jésus exerça son ministère, étaient remplies de tilapias, de carpes et de sardines.

    Au premier siècle, la pêche était importante pour l’économie régionale, comme en témoignent les noms des villes voisines : Bethsaïda (« maison de pêche ») était la ville natale de Pierre, André et Philippe ; Tariacheae (« ville de poissons marinés », appelée Magdala en hébreu) ??était probablement la ville d’origine de Marie Madeleine (ou Marie de Magdala). Dans les évangiles, les disciples de Jésus sont représentés réparant leurs filets, pêchant toute la nuit, comptant le poisson, tirant une pièce de la gueule d’un poisson et mangeant un petit-déjeuner de fruits de mer sur la plage avec le Christ ressuscité.

    « Le Royaume des cieux est encore comparable à un filet qu’on jette en mer et qui ramène toutes sortes de poissons. » dit Jésus à ses disciples. « Quand il est plein, on le tire sur le rivage, puis on s’assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon et l’on rejette ce qui ne vaut rien. Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges surviendront et sépareront les mauvais d’avec les justes, et ils les jetteront dans la fournaise de feu ; là seront les pleurs et les grincements de dents. » (Matthieu 13/47–50).

    Ê une époque où certaines dénominations chrétiennes excommunient ou se divisent à cause de sujets polémiques, la parabole sur la pêche est instructive. Les pêcheurs galiléens utilisaient généralement des filets et non pas des hameçons, pour attraper leurs prises. L’évangélisation et la discipline de l’Église, à partir de cette image, sont donc inclusives et ouvertes. Personne n’ait attrapé individuellement par la ruse ou la violence. Au contraire, l’étreinte large d’un filet permet de faire une prise hétéroclite et diversifiée. Ê la fin des temps, ils seront triés – pas par vous et moi, mais par les anges.

    Comme je suis tenté de commencer à trier dès maintenant !

    De jeter les poissons dont la politique m’irrite.

    De jeter ceux qui ne sont pas à mon goût.

    Me débarrasser de ceux dont les points de vue ne me semblent pas bibliques selon ma façon d’interpréter la Bible.

    Mais au lieu de nous impliquer dans le tri, Jésus indique que nous devons lancer un grand filet. « Suivez-moi et je vous ferai pêcheurs d’hommes (au filet) » (Matthieu 4/19).

    D’autres images bibliques suggèrent également que Jésus était pour le rassemblement de tous. Le royaume des cieux est semblable à un champ de blé et des mauvaises herbes, enseigne-t-il. Ceux-ci poussent côte à côte jusqu’à la récolte, au moment où les moissonneurs (les anges ?) les trient et détruisent les plantes sans valeur (Matthieu 13/24-30).

    Dans l’Apocalypse de Jean, c’est le Christ qui peut ôter les chandeliers (Églises), pas les Églises elles-mêmes (Apocalypse 2/5).

    Notre Seigneur ne suggère pas que la foi ou le comportement ne servent pas au salut. Il y a des conséquences pour ceux qui ne sont pas à la hauteur. Lorsque Dieu moissonnera à la fin des temps, les mauvaises herbes seront brûlées et détruites et les mauvais poissons finiront dans la fournaise, « où il y aura des pleurs et des grincements de dents ». Nous faisons bien d’apprendre, de pratiquer et d’enseigner ce que Dieu demande de nous.

    Mais grâce à Dieu, nous pouvons nous concentrer sur le lancer de filet et laisser Dieu faire le tri.

    – Un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale écrit par J. Nelson Kraybill, président de la CMM. Adapté de Holy Land Peace Pilgrim (5 mai, 2018, http://peace-pilgrim.com).