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  • Chants, témoignages et réflexions bibliques pour célébrer le Saint Esprit à Renouveau 2027

    Alors qu’un groupe local jouait « You are the most high God », les invités internationaux de la famille anabaptiste mondiale chantaient et se balançaient lors de l’événement de Renouveau 2027 de cette année « Le Saint Esprit qui nous transforme » dans la salle polyvalente de l’école primaire Nyamasaria à Kisumu, au Kenya, le lieu de rassemblement de l’église mennonite du Kenya (KMC).

    Dix-huit femmes Massaï d’une église mennonite passèrent la nuit sur place pour pouvoir participer à la journée et présenter une danse traditionnelle. Photo : Len Rempel.

    L’événement annuel de la Conférence Mennonite Mondiale pour commémorer le 500ème anniversaire de la Réforme a eu lieu entre les réunions du Comité Exécutif, celles des Commissions et des Réseaux et les réunions des délégués lors du Conseil Général triennal.

    « L’église mennonite mondiale est liée comme la vraie vigne à Jésus-Christ et est dépendante de Dieu, le jardinier », a déclaré Gordon Obado, l’un des maîtres de cérémonie de l’événement, en donnant la bienvenue aux invités internationaux au Kenya.

    Une église née de l’Esprit

    Renforcée par le réveil de l’Afrique de l’Est, Kenya Mennonite Church (KMC) illustre le thème : « Le Saint Esprit qui nous transforme / Roho Mtakatifu Hutubadilisha Maisha » (Swahili).

    Dans les années 30, deux enfants de 12 ans de l’église mennonite de Shirati en Tanzanie, et Rebeka (“Rapide”) Kizinza – une personne dédiée à la paix que son zèle à partager la bonne nouvelle pousse à l’hospitalité et à marcher vite – amenèrent l’évangile dans des régions où il était inconnu, et inspirèrent d’autres qui firent de même.

    « Partout au Kenya, autour des braises de cuisine, les gens se rassemblèrent autour de la Parole de Dieu et se repentirent de leurs péchés » partagea David W. Shenk, un missionnaire de Eastern Mennonite Missions (EMM), aujourd’hui à la retraite.

    David a identifié quatre principes du renouveau : se concentrer sur Jésus tout en rencontrant régulièrement les chrétiens ; confesser les péchés ; être dépendant de Jésus ; et être joyeux.

    Le renouveau continue : « Au fur et à mesure que l’Esprit du Seigneur œuvre dans l’église, nous devenons de plus en plus comme Jésus », a déclaré Francis Ojwang, l’un des maîtres de cérémonie.

    « Dieu appelle les gens des pays du Sud à témoigner de l’évangile », a déclaré Nelson Okanya, originaire du Kenya, aujourd’hui président de l’EMM basée aux Etats-Unis.

    Renouveau 2027 appelle les anabaptistes à « un esprit de repentance et de renouveau et un engagement à se souvenir du passé pour renouveler notre relation ici et maintenant », a déclaré le secrétaire général de la CMM, César García.

    Les enfants kenyans de l’école du dimanche font une représentation de poème, chants et danse lors de Renouveau 2027 à Kisumu, au Kenya. Photo : Len Rempel.

    Un Esprit de puissance

    « Pourquoi est-ce important pour nous que les premiers chrétiens aient été remplis du Saint-Esprit ? », a demandé l’oratrice Elisabeth Kunjam (Commission Diacres, Inde). Ê partir d’Actes 2, elle a observé trois raisons pour lesquelles cet événement vieux de 2 000 ans est significatif aujourd’hui : le Saint-Esprit continue de donner du pouvoir à l’église ; l’église est diverse et inclusive par nature ; l’église montre un avant-goût du royaume de Dieu.

    Les problèmes auxquels notre génération est confrontée appellent l’intervention active de l’église, a déclaré Kunjam. « Le pouvoir du Saint-Esprit … au sein de la famille anabaptiste mondiale est nécessaire pour que l’église élève un standard qui rende témoignage au monde. »

    « Où va le Saint-Esprit ? Le Saint-Esprit va là où les gens attendent », a déclaré l’orateur Alfred Neufeld, (Commission Foi et Vie, Paraguay). Il a présenté un aperçu de la compréhension de l’Esprit dans l’église primitive, chez les premiers anabaptistes et aujourd’hui.

    « Dieu ne nous a pas donné un esprit de faiblesse, mais dunamos, un esprit puissant. Chers amis, profitons de cet [agape – amour qui coûte / amour des ennemis] esprit du Seigneur. »

    Un Esprit de transformation

    « Dans le livre de l’Apocalypse, les témoignages vainquirent les ennemis », a déclaré Barbara Nkala (Représentante régionale, Zimbabwe).

    Barbara, Jürg Bräker (Commission Diacres, Suisse) et Oscar Suárez (Comité YABs, Colombie) partagèrent leurs témoignages de l’Esprit Saint à l’œuvre dans les églises locales : apportant l’unité malgré des opinions diverses en Suisse ; réunifiant une famille brisée et soutenant l’objection de conscience en Colombie ; apportant la guérison physique et l’encouragement à la mission aux femmes au Zimbabwe.

    Des responsables à l’esprit fort

    Philip Okeyo, modérateur et évêque de la KMC, dirigea une cérémonie en l’honneur des responsables retraités de la KMC, dont les corps peuvent être faibles, mais les esprits sont forts.

    Faisant écho aux paroles des autres évêques à la retraite, Musa Adongo a remercié Dieu pour les bénédictions reçues. Joshua Okello a encouragé l’église à continuer le travail de partage de l’évangile.

    En repensant aux dernières réunions du CG, Rebecca Osiro, vice-présidente de la CMM et pasteure ordonnée de la KMC, confessa que la petite union d’églises avait eu du mal à trouver les moyens d’accueillir cet événement international, mais que c’était un grand honneur d’être solidaire avec l’église mondiale au Kenya. « Nous nous sentons encouragés et fortifiés en vivant cette journée comme une réalité aujourd’hui. »

    Les chorales locales ont intercalé les présentations avec des chants et des danses. Un groupe d’enfants de l’école du dimanche âgés de 4 à 14 ans, un ministère de la KMC Women Fellowship à Kisumu, a présenté des chants, des danses et un poème composé spécialement pour l’occasion « Nous sommes ici pour célébrer ».

    En conclusion, le président de la CMM, J. Nelson Kraybill, a déclaré : « Nous ne sommes plus grecs, ni juifs (Galates 3/28), ni Kenyans ni Américains, nous sommes vraiment un en Christ. »

    « Que le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Seigneur vivant, vous donne la force de continuer à répandre l’Évangile du Christ » a déclaré Samson Omondi, secrétaire général de la KMC.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • Comme les quatre cavités du cœur, les quatre commissions de la CMM servent la communauté mondiale des églises anabaptistes dans les domaines suivants : diacres, foi et vie, paix et mission. Les commissions préparent du matériel à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils et proposent des ressources aux églises membres et facilitent le travail des réseaux ou des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun. Ci-dessous, une des commissions communique un message de leur ministère.


    « Si nous voulons être une église de paix, » déclare Garcia Pedro Domingos, « nous devons aussi répondre et offrir des alternatives à ceux qui ont besoin d’emplois et de stabilité financière. »

    Domingos, qui vient d’Angola a fait cette remarque durant la réunion de la Commission Paix. Il nous a partagé les nouvelles des difficultés que connait son pays qui a encore une société très militarisée à cause d’une longue guerre civile qui s’est achevée en 2002. Une des réalités persistantes est le fait que l’armée soit l’une des sources d’emploi les plus stable dans un pays qui souffre d’un fort taux de chômage.

    « Cela affecte aussi le contexte colombien », raconte Jenny Neme, membre de la Commission Paix (2009-2018).

    Alors que Neme racontait une partie de l’histoire de la Colombie et de l’église mennonite colombienne, Domingos s’est montré à la fois surpris et soulagé d’entendre comment d’autres faisaient face aux mêmes difficultés, même sur d’autres continents.

    Malgré la distance et les différences, il y a un lien entre les obstacles qui se mettent au travers de notre désir commun d’œuvrer pour la paix de Dieu.

    Parfois, dans notre contexte local, notre vision de l’église peut nous amener à nous sentir isolés. Peut-être ne savons-nous pas que d’autres mènent des luttes ; luttes qui sont semblables aux nôtres.

    Nos églises peuvent aussi sembler assez homogènes. Nous n’y voyons pas la diversité que nous recherchons. Ceci, bien sûr, est plus vrai dans certains contextes que d’autres.

    Cependant, lorsque nous considérons seulement notre contexte local et nos formes d’églises comme étant le fondement de notre église, nous omettons de voir comment d’autres églises du monde offrent un aperçu de ce que nous pourrions être ensemble – en partageant les difficultés et les fardeaux de chacun ainsi que les dons et les différences.

    De plus, avec une vision locale étroite, nous ne reconnaissons pas la beauté multiculturelle qui a été faite réalité au sein de notre communion mondiale au travers de la Conférence Mennonite Mondiale. Cette perspective plus large donne un aperçu encourageant qui peut nourrir notre volonté pour que les églises locales incarnent, à leur tour, cette mosaïque multiculturelle dans nos propres contextes.

    Cette mosaïque de la diversité propose une réalité pleine de beauté et d’espoir. Elle permet de voir une église réellement mondiale. Des gens de partout dans le monde, représentant différents pays, différentes réalités socio-économiques, de différentes couleurs de peau, ages et sexe, se rassemblent pour devenir une seule famille.

    Cela nous donne l’occasion de partager nos vies les uns avec les autres.

    Pourtant, cela ne veut pas dire que les tensions, les différences et les difficultés ne sont pas présentes. Comme dans n’importe quelle famille, les désaccords font partie de la richesse des relations. Et ils sont l’occasion d’apprendre les uns des autres, de connaitre différentes manières de faire les choses et de devenir plus conscients des difficultés d’autres endroits du monde.

    En élargissant nos perspectives aux réalités de nos frères et sœurs du monde, nous nous rendons compte des difficultés du témoignage de paix.

    Notre monde continue de souffrir à cause des effets d’une addiction à la violence, à la cupidité et à l’égocentrisme qui nous empêche de vivre des relations justes avec les autres, le monde et Dieu. Et pourtant, lorsque nous nous rassemblons pour louer, construire des liens et partager nos difficultés, nous ouvrons nos vies et nos visions du monde à la présence du Saint Esprit qui nous transforme par ces expériences.

    Ces expériences nous donnent de nombreuses occasions de rechercher à cheminer ensemble, en témoignant de la paix de Dieu dans notre monde.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale par Andrew Suderman, secretaire de la Commission Paix de la CMM.

  • « Levez-vous si vous êtes fatigués, usés par les tâches de votre ministère. » Dans un groupe de personnes issues de pays de langue portugaise des deux côtés de l’océan, un pasteur brésilien s’est déplacé pour embrasser un pasteur angolais qui s’était levé en réponse à l’appel fait par la Commission Diacre pendant les temps de prière du soir lors des réunions du Conseil Général de la Conférence Mennonite Mondiale. Ê travers la salle, des petits groupes de délégués entourèrent les responsables d’église, allégeant leurs fardeaux par des prières d’encouragement. 

     Wilhelm Unger.

    La plupart du temps, la mission de la CMM – créer un espace pour la réunion de la famille anabaptiste – se réalise virtuellement, sur les réseaux sociaux ou par e-mail à travers les continents, mais une fois tous les trois ans, elle se tient en personne lorsque le Conseil Général (un à trois délégués de chaque union d’église membre), les commissions et des réseaux (Fraternité Missionnaire Mondiale, Réseau Anabaptiste Mondial d’Entraide) se rencontrent. Des représentants de 107 union d’églises de 58 pays se sont réunis lors de ces réunions triennales du 23 au 26 avril 2018 à Limuru, au Kenya. Ils ont pris des décisions en discernant ensemble, ils ont appris tout en enseignant – et ils ont mangé ensemble et partagé ce qu’ils avaient sur le cœur.

    Les réunions du Conseil général visent à « tisser des liens, rencontrer les sœurs et frères d’ici au Kenya, de toutes les régions d’Afrique, d’Indonésie, du Japon, de Chine et de différentes parties du monde », raconte Juan C. Colón de la Convención de las Iglesias Menonitas de Puerto Rico, Inc. « Apprendre grâce à eux, voir comment ils prient, apprendre de l’humilité qu’ils montrent … – cela a été une expérience enrichissante pour moi. »

    Nous nous rendons compte qu’il n’y pas qu’au Congo que nous avons des problèmes dans la vie de l’église ; les problèmes sont partout, et chaque coin du monde a les siens. J’ai été touché par les difficultés de l’église du Panama qui a été déplacée de sa propre terre. » raconte Alphonse Komuesa de la Communauté Mennonite au Congo. « Parce que nous avons partagé ensemble ces expériences, nous pouvons nous réconforter les uns les autres. »

    « Nous avons l’occasion de nous parler et d’apprendre à nous connaitre », explique Juan.

    Un espace pour partager des prières

    Pendant un temps de prière, Alphonse Komuesa a partagé les difficultés rencontrées en RDC où un groupe militaire violent a déplacé de nombreux membres de l’église mennonite, causant plusieurs morts, des familles séparées et la pauvreté.

    Alexander Neufeld, de l’Arbeitsgemeinschaft Mennonitischer Brüdergemeinden en Allemagne a déclaré que les nombreux réfugiés du Moyen-Orient s’établissant dans le pays lancent un défi à l’église pour qu’elle apprenne et grandisse.

    Les délégués du Nicaragua ont fait part de leurs préoccupations au sujet de la répression par le gouvernement des manifestations dirigées par des étudiants qui se déroulaient au moment même des réunions.

    La petite union d’églises du Népal, qui compte 1 000 membres, a été touchée par les inondations et les tremblements de terre au cours des dernières années et est limitée par les lois anti-conversion, mais elle continue de croître, a déclaré Hanna Soren de l’église des Frères en Christ du Népal.

    Un espace pour apprendre

    Rassemblés dans une tente aux couleurs de l’arc-en-ciel qui était à la fois une métaphore de la diversité du rassemblement et un véritable tabernacle pour le peuple de Dieu, les délégués ont approuvé le plan du programme et les projections financières 2018-2021, ont révisé la Part Équitable 2016-2021, et ont eu des conversations animées à propos des propositions des commissions. Les objectifs stratégiques de cette triennale : vivre l’identité anabaptiste, les relations interdépendantes, la réconciliation et l’espoir.

    « L’unité de l’esprit est la raison pour laquelle nous marchons ensemble, pas le résultat de bien marcher ensemble », a déclaré Thomas Yoder Neufeld, spécialiste de la Bible, nouveau président de la Commission Foi et Vie et conférencier durant les trois sessions plénières.

    « Dieu est responsable de la diversité de notre unité », a-t-il déclaré. « C’est un problème permanent que nous ne voulons pas que Dieu résolve pour nous. »

    L’image de la rupture des frontières montre à quel point la paix est coûteuse, a-t-il dit.

    Un espace pour lutter

    Les délégués ont ressenti de la douleur lorsqu’ils étaient en désaccord sur le sujet de la politique pour répondre aux sujets polémiques proposée par la Commission Foi et Vie.

    Les enseignements de Tom Yoder Neufeld – la patience, la souffrance, le pardon, voir en l’autre le visage de Dieu comme moyens de marcher dans l’unité – ont été mis à l’épreuve. Le Conseil général n’est pas parvenu à un consensus sur l’acceptation du document, ce qui signifie que la CMM n’a toujours pas de processus clair pour discuter des sujets polémiques.

    Deux autres documents des Commission ont reçu l’approbation des délégués : une déclaration de solidarité avec les peuples autochtones et un matériel pédagogique intitulé « Identité et œcuménisme : une théologie de l’hospitalité interconfessionnelle et de l’identité confessionnelle ».

     Karla Braun.

    Les délégués ont ratifié l’adhésion de nouvelles unions d’Églises approuvées par le Comité exécutif depuis le précédent Conseil général et les nouveaux membres en 2018 : La Conférence mennonite de Lancaster (membre) ; et Iglesia Misionera Anabautista, Bolivie (membre associé).

    Henk Stenvers a été élu président pour assumer la présidence de l’Assemblée en Indonésie du 6 au 11 juillet 2021. La vice-présidente en poste, Rebecca Osiro, a été reconduite pour un mandat de six ans.

    Les nouveaux membres des Commission et du Comité exécutif ont été approuvés (voir le tableau).

    Avant le Conseil général, les délégués et représentants des organisations anabaptistes d’entraide et missionnaires se sont rendus dans l’ouest du Kenya pour participer à Renouveau 2027, une journée de célébration du Saint-Esprit dans l’histoire et la vie de l’église anabaptiste vieille de près de 500 ans (voir « Joie dans l’Esprit »). Le lendemain, ils ont participé au culte dans les églises locales de la région de Kisumu.

    Rebecca Osiro a dit que c’était un grand honneur pour l’Église mennonite du Kenya d’accueillir le rassemblement des responsables anabaptistes du monde entier. « Nous nous sentons encouragés et fortifiés parce que ce jour est devenu une réalité », a-t-elle dit. « Là où les routes ne sont pas définies clairement …, vous nous soutenez et vous nous pardonnez. Comme c’est plaisant, agréable et bon de rester ensemble dans l’unité. »

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

     

    Nouveaux Membres :

    Comité Exécutif 

    • Samson Omondi (Kenya)
    • MZ Ichsanudin (Indonesie)
    • Wieteke van der Molen (Pays-Bas)
    • Carlos Martínez García (Mexique)
    • Juan Silverio Verón Aquino (Paraguay)
    • Bill Braun (États-Unis)
     

    Commissions 

    Paix

    • Neal Blough (États-Unis/France)
    • Adriana B. Rodriguez (Honduras)
    • Wendy Kroeker (Canada)
     

    Mission

    • Nelson Okanya (États-Unis/Kenya)
    • Eladio Mondez (Philippines )
    • José Rutilio Rivas Dominguez (Colombie)
     

    Foi & Vie

    • Nzuzi Mukawa (RDC)
    • Lydia Adi Sidharta (Indonésie)
    • Rebecca Gonzales (Mexique)
    • Thomas Yoder Neufeld, Président (Canada)
     

    Diacres

    • Angela Opimi (Bolivie)
    • Ephraim Disi (Malawi)
    • Vikal Pravin Rao (Inde)

     

  • Dans de nombreux endroits de la région qui entoure Kibwezi, au Kenya, je vois du maïs asséché. En se promenant dans les environs, il est difficile de voir du maïs que les gens pourront récolter cette saison.

    En février 2018, le partenaire du MCC, Utooni Development Organisation (UDO), chez qui je suis bénévole, a lancé un projet d’aide alimentaire dans l’une des régions touchées par la sécheresse dans la partie orientale du Kenya près de la ville de Kibwezi. La distribution se fait dans deux villages, Kathyaka et Ngulu et est financée par le compte du MCC à la Banque Canadienne de Grains.

    J’ai participé à la distribution de nourriture en tant que photographe. Et j’ai réalisé à quel point il était facile d’accéder à l’eau potable dans mon pays d’origine, la Corée du Sud, où il y a un système de distribution d’eau fiable.

    Mais ce n’est pas courant dans le Kenya rural. Dans le village où je vis avec ma famille d’accueil, les gens doivent aller chercher l’eau et il n’est pas facile de trouver de l’eau propre. Ê Kibwezi, les gens cultivent, mais le climat sec signifie que la terre est stérile. Ils travaillent dur pour une vie meilleure, mais souffrent malgré leurs efforts.

    UDO a déjà fait trois distributions de nourriture dans ces villages parce que la sécheresse persiste. Les gens ici utilisent les techniques d’agriculture de conservation enseignées par l’UDO, mais la sécheresse a rendu la récolte impossible cette année.

    UDO cherche également à améliorer la sécurité alimentaire et les différents moyens de subsistance durables des petits agriculteurs dans les comtés de Machakos, Mukueni et Kajiado à travers l’agriculture de conservation.

    Lorsque nous sommes arrivés sur les lieux de distribution, beaucoup de personnes étaient déjà rassemblées pour nous attendre.

    Après une brève présentation, nous avons commencé à distribuer l’aide alimentaire.

    Les villageois avaient nommés certains d’entre eux pour superviser chaque groupe, et un autre responsable aidait à s’assurer que tout le monde avait assez et pouvait le ramener chez lui. Parce que le soleil tapait fort, les gens travaillaient lentement, s’aidant les uns les autres à distribuer la nourriture. Chaque bénéficiaire a reçu 30 kilo de maïs, quatre kilo de haricots et un litre et demi d’huile.

    Les gens du village s’entraidèrent pour porter leurs rations chez eux.

    La plupart des gens avaient l’air heureux de recevoir de la nourriture et beaucoup nous ont remerciés pour l’aide apportée.

    Quand je retourne en Corée du Sud, je veux parler de la pauvreté que j’ai vue au Kenya avec mes amis et parler de ce que nous devrions faire à ce sujet.

    —Minyoung “Blee” Jung est une participante Sud-coréen du réseau anabaptiste mennonite d’échange (YAMEN) au Kenya. De 2017 à 2018, elle sert entant que coordinatrice des relations publiques chez Utooni Development Organization (UDO), un partenaire du MCC. YAMEN est un programme commun du Comité Central Mennonite (MCC) et de la Conférence Mennonite Mondiale. Communiqué commun de la Conférence Mennonite Mondiale et du Comité Central Mennonite.

    Communiqué commun de la Conférence Mennonite Mondiale et du Comité Central Mennonite.

  • La International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, ou Communauté internationale des Frères Mennonites) est formée de 21 communautés d’églises dans 19 pays, avec approximativement 450 000 membres. ICOMB veut faciliter les relations entre les différents ministères, et améliorer le témoignage et le discipulat de ses communautés d’églises membres?: connecter, renforcer, répandre.

    Nouvelle vision pour l’Uruguay

    Consejo de las Congregaciones de los Hermanos Menonitas en Uruguay (CCHMU), la conférence uruguayenne FM, a tenu une rencontre le 29 juillet dernier. Le missionnaire André Prins, des leaders de COBIM (conférence brésilienne FM) et Doug Penner de Mission FM/“Multiply” ont rencontré les dirigeants du CCHMU. La rencontre a été une réelle bénédiction, au-delà même des attentes de tous les participants, qui ont pu discerner la direction de Dieu pour leur conférence. Les dirigeants du CCHMU, de COBIM et de Mission FM/“Multiply” ont signé une entente qui permet de débuter l’expansion de la conférence dans le nord/nord-ouest du pays. Dans le nord-ouest, un groupe de 14 villes souhaitent ardemment se joindre à la conférence. Gloire à Dieu pour «?sa fidélité alors qu’Il continue d’écrire l’histoire en Uruguay… des portes s’ouvrent, des ponts sont rebâtis et d’autres construits et le leadership pastoral est plus uni que jamais.?»

    —Rudi Plett, directeur exécutif

  • La International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, ou Communauté internationale des Frères Mennonites) est formée de 21 communautés d’églises dans 19 pays, avec approximativement 450 000 membres. ICOMB veut faciliter les relations entre les différents ministères, et améliorer le témoignage et le discipulat de ses communautés d’églises membres : connecter, renforcer, répandre.

    La retraite des femmes colombiennes du 30 juin au 2 juillet 2018

    La rencontre nationale des femmes chrétiennes FM, qui se tient chaque deux ans, s’est déroulée cette fois à Pradera Villa, situé près de Cali en Colombie. 240 femmes venues de différentes régions de la Colombie, du Panama et du Paraguay se sont réunies pour l’occasion. Parmi les sujets abordés, il y avait “Femme résiliente”, “L’Église et la transformation sociale”, “La réconciliation au cœur de nos responsabilités” et “Femme de paix”.

    Après la rencontre, Stella Villareal a partagé son témoignage : « Parfois Dieu utilise les rêves afin que nous puissions inciter d’autres personnes à les chérir aussi et pour moi c’est devenu un élément de motivation majeure dans ma vie… J’ai pu ainsi me débarrasser d’un grand fardeau dans ma vie… j’étais frustrée parce que je n’avais pas réalisé certains rêves, mais maintenant je comprends beaucoup de choses et je sais ce que Dieu a comme projets pour moi. »

    Réunion des chefs des frères mennonites d’Amérique latine, 26-28 juillet 2018

    “Grandir vers une église missionnaire.”

    Avec cette devise, nous avons développé la première réunion des dirigeants du FM en Amérique latine et inauguré un mouvement régional très intentionnel. 68 dirigeants de 10 pays étaient présents pour écouter et discuter de ce qu’est une église missionnaire mature et comment pouvons-nous travailler ensemble pour que nous nous développions tous dans cette direction. Nous voulons travailler ensemble pour que les dons d’une conférence répondent aux besoins des autres. Les principaux domaines sur lesquels nous avons réfléchi étaient la formation de disciples et l’éducation, la mission et la direction de la conférence. L’intention n’était pas d’avoir des séances d’information, mais plutôt d’établir des relations et de s’engager dans une vision commune plus forte.

    Dans les réunions planifiées et aussi dans les conversations spontanées, des engagements encourageants ont été pris en ce sens, parfois même avec les dates prévues. Nous louons Dieu d’avoir fait cela et nous remercions MB Mission/Multiply et les deux conférences FM au Paraguay pour tout le soutien qui a permis cette réunion.

    —Rudi Plett, directeur exécutif

  • Comme les quatre cavités du cœur, les quatre commissions de la CMM servent la communauté mondiale des églises anabaptistes dans les domaines suivants : diacres, foi et vie, paix et mission. Les commissions préparent du matériel à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils et proposent des ressources aux églises membres et facilitent le travail des réseaux ou des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun. Ci-dessous, une des commissions communique un message de leur ministère.


    Ceux qui servent dans le domaine de l’entraide sont en général des personnes pratiques, bienveillantes, des personnes tournées vers l’action. Bien sûr, ce qui les pousse à servir est le désir de suivre Jésus et ses enseignements : se préocuper pour les faibles, la veuve et l’orphelin, etc. (Jérémie 22/3, Jacques 1/27).

    Ceux qui ont un cœur pour l’évangélisation peuvent être considérés commes des proclamateurs. Ils se soucient de montrer le chemin vers Jésus. Ils obéissent au commandement d’aller vers les nations et de faire des disciples.

    Lorsqu’on les accuse de ne pas se préocuper de l’âme des personnes, le premier groupe aurait tendance à répondre que l’on doit d’abord alimenter les estomacs vides avant de donner des aliments spirituels.

    Et les autres de répliquer, à quoi bon nourrir les gens si nous ne faisons rien pour leurs âmes ?

    Je sais que cette description est simpliste et binaire, mais elle contient une vérité, d’après mon expérience.

    Une tension

    Dans le passé, je sentais une tension entre ces deux groupes : les proclamateurs et les agisseurs. Les deux prétendaient que leur mission était complète. Parfois, des conflits ont surgi. Il y a souvent eu beaucoup de jugement.

    Lorsque nous avons fondé le Réseau Anabaptiste Mondial d’Entraide (GASN) au sein de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM), il a eu de grandes discussions à propos de la commission qui devait l’abriter : Mission ou Diacres. Les arguments pour l’un ou l’autre reflétaient cette tension.

    La décision fut prise de l’intégrer à la Commission Mission. Cette décision fut appuyée par la volonté de surmonter cette brèche entre la proclamation et l’entraide, la parole et l’action.

    Je n’étais pas très contente. Entant que membre du comité de coordination du GASN, j’ai été nommée spécialiste au sein de la Commission Mission. Je ne me sens pas missionnaire. Je suis une servante. Ê présent, il fallait que je m’identifie avec la mission.

    Une transformation

    Au début, j’étais un peu perdue. Mais avec le temps, je me suis rendue compte qu’un changement s’opérait en moi. J’ai commencé à réaliser que mes dons pour l’entraide ont tout autant de valeur que les dons de ceux qui plantent des églises, ceux des évangélistes et des enseignants.

    Dieu veut que nous soyons tous dans sa mission. C’est ensemble que nous pouvons être au complet.

    Depuis, le GASN s’est réuni deux fois. Nous avons eu des réunions communes avec la Fraternité Missionnaire Mondiale (GMF) où nous avons partagé des témoignages et des enseignements en présence des deux groupe et nous avons aussi tenu des sessions séparées.

    En particulier lorsque les groupes se réunirent séparément, je sentis que nous avions encore besoin que l’Esprit nous dise : c’est ensemble que nous sommes appelés à œuvrer à la mission de Dieu selon nos dons, nos convictions et nos points de vue.

    Encouragés par le souffle de Dieu (« esprit » et « souffle » sont tous deux des traductions du mot hébreux ruach), nous verrons le changement et nous verrons Dieu à l’œuvre.

    Durant ces réunions au Kenya, en avril 2018, un signe de cette unité, pour moi, fut la carte de prière (voir la photo). Tous les membres du GMF et du GASN furent invités à prendre un moment pour identifier un pays, déposer une bougie à son endroit et prier pour ce pays, pour son peuple ou pour quelqu’un de là-bas que l’on connaitrait.

    Pendant ce temps de prière silencieuse autour de la grande carte du monde, c’était une évidence : nous sommes un dans l’Esprit.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale par Barbara Hege-Galle, membre de la Commission Mission.Elle servit avec la Christliche Dienste pendant 32 ans et vit à Bammental, en Allemagne. Elle y est aussi au service de l’Église locale.

  • La cour constitutionnelle coréenne a mis fin à 70 ans d’emprisonnement systématique des objecteurs de conscience (OC) lorsque, le 28 juin 2018, elle a jugé qu’il était inconstitutionnel en Corée du Sud de ne pas offrir d’autres options de service aux OC.

    Il existe bien une alternative, mais elle requiert de quatre à six semaines d’entraînement militaire, et les participants qui le terminent sont considérés réservistes de l’armée. Les hommes qui choisissent d’aller en prison plutôt que de servir dans l’armée sont exclus de nombreuses professions telles que les métiers de l’enseignement.

    Les mennonites coréens ont applaudi le jugement. KyongJung Kim, représentant régional de la Conférence Mennonite Mondiale pour l’Asie du Nord-Est, raconte qu’il attendait ce moment depuis qu’il a commencé à prendre au sérieux les implications de l’Évangile de paix.

    « J’ai suivi avec beaucoup d’intérêt le récent processus de paix entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. J’ai l’impression que tout est entrain de se mettre en place, peu à peu. Certes, il reste encore du chemin à parcourir… [mais] nous pouvons déjà voir la lumière au bout du tunnel. »

    Kim a commencé à contribuer à ce changement social en 2001 depuis le Centre Anabaptiste Coréen en Corée du Sud.

    Le Centre Anabaptiste Coréen fourni des ouvrages anabaptistes, des traductions de textes et organise des séminaires pour promouvoir l’évangile de paix au travers du prisme théologique. Les représentants visitent les OC en prison et partagent leurs témoignages pour que d’autres puissent aussi prier pour eux.

    Le journal sud-coréen Hankyoreh rapporte que six des neuf juges approuvèrent la décision d’incorporer une liste d’autres options de service pour les OC dans la Loi du Service Militaire. Le jugement demande la soumission, avant le 31 décembre 2019, d’une nouvelle loi du service militaire révisée et comportant une liste d’options.

    KyongJung Kim pense, qu’alors que l’on voit apparaitre des espaces de conversation sur le thème de l’OC dans la sphère publique, les églises mennonites auront de plus en plus d’occasions de parler de paix et de justice dans la société.

    « La souffrance des OC est peut-être terminée d’une certaine manière, mais il existe beaucoup d’autres difficultés. La vie de l’Église n’est pas sensée être confortable, au contraire, c’est un défi permanent. »

    La peine de prison pour refus de prendre part au service militaire s’élève à 18 mois en Corée du Sud. Ceux qui font appel à des motifs religieux sont en général témoins de Jéhovah ou bouddhistes.

    Le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme estime qu’en 2013, 93 pour cent des OC incarcérés dans le monde sont sud-coréens. Environ 660 personnes sont mises en prison chaque année.

    SangMin Lee serait le seul mennonite sud-coréen à avoir préféré la prison au service militaire. Il est membre de l’église mennonite Grâce et Paix à Séoul, il a été libéré le 30 juillet 2015.

    —Réédition de la Conférence Mennonite Mondiale, écrite par Tim Huber du Mennonite World Review. Utilisée avec autorisation.

  • Le Kenya, depuis plusieurs années, est au centre du conflit entre chrétiens et musulmans en Afrique de l’Est, avec les attaques meurtrières du groupe militant Al-Shabab à Nairobi, Garissa et ailleurs. Lors de chaque incident terroriste, la tension augmente.

    Mais les mennonites du Kenya perçoivent un espoir dans des petits moments de transformation. Une des choses qui participe à la complexité de la situation sont les vagues de réfugiés de Somalie que le Kenya a reçu au cours du dernier quart de siècle. Beaucoup de ces personnes atterrissent dans le plus grand camp de réfugiés du monde (Dadaab) – ou dans le quartier Eastleigh de Nairobi. Là-bas, au Eastleigh Fellowship Centre, un centre communautaire fondé par les mennonites, les chrétiens et les musulmans interagissent de diverses manières.

    Yusuf, un mennonite kényan qui enseigne l’anglais à Eastleigh, a régulièrement des discussions sur la foi avec les jeunes hommes somaliens du quartier. Un jour, l’un de ses interlocuteurs s’est mis en colère et lui a giflé le visage.

    « J’ai prié Dieu pour ne pas me mettre en colère, dit Yusuf, et j’ai juste continué la discussion. »

    Plus tard, les autres jeunes qui avait été présent sont venus me dire qu’ils étaient désolés, et qu’ils étaient surpris que je ne me sois pas battu. Je leur ai dit : « Vous ne savez pas combien le Christ m’a déjà pardonné, il nous a appelés à pardonner. »

    « Pour moi, c’était clair à ce moment-là que la paix est toujours le meilleur témoin. Ê partir de ce moment-là ma relation avec ces hommes a changé. »

    Une femme qui est pasteur d’une église mennonite à Eastleigh confesse combien il est difficile de rester là alors que tant d’autres églises ont quitté la région. Il y a eu une série d’attentats à la bombe en 2014, et le climat est très tendu.

    Mais elle a travaillé pendant de nombreuses années à Eastleigh, donnant des cours au centre communautaire et aidant les jeunes Somaliens avec le processus d’immigration. Maintenant, ces Somaliens ont leurs propres enfants et les amènent au centre, et ils s’adressent toujours à elle en disant « Mama Rebecca ».

    L’espoir de voir ce type de relations transformatrices s’étendre demeure. Même si des incidents violents dominent les nouvelles.

    Parfois, le fruit de ces amitiés d’amour fraternel se manifeste de façon incroyable. Un de ces moments s’est produit lorsque des militants d’al-Shabaab arrêtèrent un bus dans le nord du Kenya et ordonnèrent aux musulmans et aux chrétiens de se séparer. Les passagers refusèrent. Les passagers musulmans protégèrent leurs voisins chrétiens, et un musulman a même perdu la vie durant l’attaque.

    Cette nouvelle compréhension de qui est le prochain, le voisin, reflète le meilleur des deux traditions religieuses : aimer et obéir à Dieu, aimer et protéger son prochain.

    Prophètes migrants

    Ce nouveau paradigme du prochain, qui est en fin de compte une pratique d’accueil de l’étranger – réfugiés, personnes déplacées, migrants – est sans doute l’un des sujets interreligieux les plus importants dans notre monde. Accueillir l’étranger vulnérable est l’un des points communs les plus profonds que partagent les musulmans et les chrétiens.

    Deux prophètes se trouvent au cœur de notre foi – Jésus et Mahomet – qui étaient tous les deux des personnes déplacées. Ê ces deux figures nous pouvons également ajouter le prophète Moïse, qui fut exilé à cause du génocide.

    Nous pouvons noter trois choses sur Jésus et l’accueil de l’étranger.

    D’abord, Jésus est né dans l’alliance qui a été révélée dans le contexte de la migration, en commençant par le prophète Abraham et culminant lors de l’événement central de l’Ancien Testament, l’Exode de l’esclavage.

    Selon la Bible, l’immigration est une alliance entre Dieu et les humains. Cette alliance est un don et une responsabilité ; elle leur a montré la bonté de Dieu, mais les a aussi appelés à traiter les étrangers comme Dieu les a traités durant leur esclavage : « Tu aimeras aussi l’étranger, car tu étais un étranger dans le pays d’Egypte » (Deutéronome 10,19).

    Deuxièmement, Jésus fut lui-même réfugié, fuyant un roi meurtrier en Egypte. Quel renversement par rapport au récit de l’Exode ! Le pays qui a tenu captifs les enfants d’Israël réduits en esclavage pendant 400 ans est devenu le pays qui reçut le réfugié vulnérable, Jésus le Messie.

    Troisièmement, l’expérience de réfugié de Jésus a sûrement influencé sa vision du monde. Cette personne qui a vécu entant qu’étranger et outsider, a passé sa vie à remettre en question les divisions qui excluent certaines personnes.

    Dans sa vie et son ministère, Jésus franchi les barrières de toutes sortes – pure/impure, saints et pécheurs, riches et pauvres. La vie de Jésus fut un appel à devenir une communauté généreuse qui reflète l’amour illimité de Dieu pour tous.

    L’enseignement central de Jésus est exprimé dans Matthieu 25 : “J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger et vous m’avez recueilli, nu et vous m’avez vêtu, malade et vous m’avez visité, en prison, et vous êtes venus à moi. » (v. 35-36). Jésus remplie la vocation originelle du peuple de Dieu, de suivre l’exemple de Dieu entant que libérateurs et pourvoyeur de nos frères et sœurs humains.

    Le prophète Mahomet, un orphelin, a rejoint une longue lignée de prophètes pour qui l’obéissance à Dieu s’est traduite en hijra, la migration en coranique. Il s’identifiait entant que migrant, disant qu’il était comme un voyageur qui ne se repose que pour un bref moment à l’ombre d’un arbre avant de continuer son chemin.

    Le Coran parle à faveur des peuples oprimmés et faibles de cette Terre, « La Terre de Dieu n’est-elle pas assez grande pour que tu ne puisses fuir et y trouver refuge ? » (4,97). C’est à dire, Dieu est le propriétaire de la terre et ceux qui sont en position d’autorité devraient accueillir les réfugiés.

    Durant la sixième année du ministère du prophète Mahomet, il envoya 83 membres de sa communauté à fuir des Meccans et à chercher refuge dans le royaume chrétien d’Abyssinia (aujourd’hui l’Éthiopie). Lorsque les Meccans demandèrent au roi Negus de leur livrer les migrants, le roi protégea les musulmans immigrés. Sa bonté est louée dans plusieurs versets du Coran. Cette histoire est un important exemple de l’amour mutuel entre musulmans et chrétiens. Nos principaux prophètes – Moïse, Jésus et Mahomet – furent des personnes déplacées. Nos Écritures nous racontent la préoccupation spéciale de Dieu pour les personnes qui sont marginalisées. Nous devons reconnaitre que l’accueil de l’immigrant est au cœur de notre vie de foi.

    —Peter Sensenig, et son épouse Christy et leurs deux enfants, travaillent avec le Mennonite Board en Afrique de l’Est dans une zone de Tanzanie majoritairement musulmane où ils enseignent un cours de paix dans un centre universitaire interreligieux. Il a aussi le privilège de participer au dialogue islamo-chrétien dans différents endroits de l’Afrique de l’Est. La réflexion ci-dessus est née de ces dialogues.

    Ce témoignage fait parti du materiel pour le culte du Dimanche de la Paix de 2018. Pour en savoir plus, cliquez ici : www.mwc-cmm.org/dimanchedelapaix

  • Salutations de l’Église Mennonite du Vietnam au monde entier.

    Tout au long de leur histoire, les gens de l’Église mennonite du Vietnam (VMC) n’ont jamais failli à montrer leur résilience et leur engagement à vivre selon la voie pacifique du Christ.

    Établi en 1964 à Saïgon (aujourd’hui Ho Chi Minh-Ville), la VMC a traversé de nombreuses périodes d’espoir, de souffrance et de reconstruction. Et il y a un secret qui explique cette résilience. La VMC a toujours mis l’accent sur le rôle des jeunes dans le développement de l’Église. Les jeunes sont fermes dans leur foi. Ils ont de l’énergie, des compétences et, avec de bonnes directions et conseils, ils ont tellement à apporter.

    Nous encourageons les jeunes à s’engager, à prendre des responsabilités et à montrer la voie. Nous prenons ce verset de la Bible très à cœur :

    Que personne ne méprise ton jeune âge. Tout au contraire, sois pour les fidèles un modèle en parole, en conduite, en amour, en foi, en pureté (1 Timothée 4. 12).

    Nous avons commencé cette pratique lorsque l’Église a été créée, il y a 50 ans, et nous continuons aujourd’hui.

    Lorsque la guerre entre les États-Unis et le Vietnam prit fin en 1975, la communication entre l’Église vietnamienne et la communauté mennonite mondiale fut presque complétement coupée. Pendant quatre décennies, nous étions considérés comme une église clandestine.

    Mais en 2009, la VMC obtint l’autorisation du gouvernement vietnamien et obtint un statut légal. Cette même année, nous devinrent membres de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) lors de l’Assemblée réunie au Paraguay. Nous savions qu’il était temps pour l’Église de renouer avec la communauté mennonite mondiale.

    Une des façons de conserver ce lien est de prendre part aux programmes d’échange de jeunes bénévoles, tels que les programmes du Mennonite Central Committee : IVEP et YAMEN (en partenariat avec la CMM). Nous sélectionnons les meilleurs candidats parmi les jeunes de l’église pour participer à une année de service bénévole à l’étranger.

    Au cours de leur année de service, ces jeunes sont des ambassadeurs de l’église, et à leur retour, ils jouent un rôle central dans la création de liens d’amitié et de collaboration entre la VMC et les autres paroisses membres de la CMM.

    Ces jeunes leaders mettent à bon usage l’expérience qu’ils ont aquise avec le MCC pour aider à fortifier l’église quand ils reviennent. J’aime beaucoup la devise du MCC : secours, développement et paix dans le nom du Christ.

    Rempli de cette vision, je fus le troisième jeune Vietnamien à servir avec le MCC. Nous avons tous terminé notre année de service impatients de partager de belles histoires d’amitié et d’hospitalité reçue, et la façon dont cette expérience a élargi notre vision de la communauté anabaptiste mondiale.

    Pendant la guerre d’Indochine, le MCC s’est rendu au Vietnam pour porter secours et plaider en faveur de la paix entre les Américains et les Vietnamiens. Après la guerre, beaucoup d’ONG partirent en même temps que les troupes américaines, mais le MCC est resté pour continuer le travail de développement et aider le peuple du Vietnam. Le MCC continue de suivre le même modèle en Corée du Nord, en Irak, en Syrie, en République Démocratique du Congo et dans d’autres zones de conflit. Indépendamment du système politique ou de la religion, le MCC travaille avec ceux qui sont disposés à collaborer.

    L’avenir est passionnant et plein d’espoir. De jeunes bénévoles aident l’Église à rester en contact avec la communauté mennonite mondiale, et apportent de nouvelles occasions de participer à l’œuvre de Dieu, au Vietnam et ailleurs.

    Un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale et du Mennonite Central Committee écrit par Thien Phuoc Quang Tran, fils du pasteur de l’Église de Ho Chi Minh-ville, dans le Sud du Vietnam, qui fait partie de l’Église Mennonite du Vietnam (VMC). Il fut le bénévole de la CMM pour IVEP aux Nation Unies à New York, USA, 2017–2018.

    Nous invitons les jeunes adultes des églises membres de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) du Sud qui ont des connaissances en relations internationales et sont solidement engagés dans les thèmes de résolution des conflits et de construction de paix, à postuler au stage d’un an dans les bureaux du Mennonite Central Committee à l’ONU à New York, États-Unis. Les candidats d’Amérique latine / Caraïbes sont particulièrement encouragés à postuler.

    Cliquez ici pour plus d’information.

  • « Nous ne pouvons pas garder notre histoire pour nous. Nous devons partager. » C’est le message que Danang Kristiawan a emporté avec lui après avoir participé à la CME, la Conférence Mennonite Européenne du 10 au 13 mai 2018.

    Ce rassemblement des mennonites européens qui a lieu tous les six ans, fut le plus fréquenté à date avec un total de 2300 personnes lors de certains moments du programme.

    Il y eut des chants en plusieurs langues, un récit multimédia de l’histoire anabaptiste, des témoignages de nombreux pays, des sermons, des expositions d’art et des activités d’aide humanitaire.

    Des représentants de générations variées de neuf unions d’églises ont contribué à l’organisation, et parmi les participants, il y avait des mennonites russes-allemands et des groupes anabaptistes d’Italie, du Royaume-Uni, de Pologne, de Lituanie, d’Ukraine, de Serbie et d’Albanie, ainsi que des églises anabaptistes de France, des Pays-Bas, de Suisse, d’Allemagne, d’Autriche, du Portugal et d’Espagne.

    Selon Vicky van der Linden, une étudiante de Doopsgezinde Gemeente Groningen, qui est passée des études d’histoire aux études de théologie, la CME est l’une des rares opportunités de rencontrer des anabaptistes par-delà des frontières. « Cela me donne l’impression de faire partie d’une famille plus nombreuse qui comprend et respecte le point de vue des autres sur la vie dans l’esprit du Christ. »

    Les mennonites hollandais ont emmené à la conférence quatre jeunes responsables d’église indonésiens en tant qu’invités spéciaux.

    « C’était bon de voir des participants qui ne venaient pas d’Europe », explique van der Linden. « C’est précieux, car ils peuvent partager ce qu’ils ont vu et entendu lorsqu’ils rentrent chez eux. »

    Danang Kristiawan, qui participa à la CME entant qu’invité de l’Église mennonite hollandaise, rencontre le théologien mennonite Fernando Enns. Photo : Danang Kristiawan.

    Et c’est ce que fit Danang. Lors du premier dimanche après son retour, il donna un message sur le thème de la conférence, la transmission, appliqué à l’œuvre du Saint Esprit durant la Pentecôte.

    « La transmission est nécessaire à deux niveaux : à la génération suivante et à d’autres communautés. » Ce message était particulièrement pertinent en Indonésie, où venait d’avoir lieu une attaque à la bombe sur une église, perpétrée par une famille.

    « Si les terroristes transmettent la haine et la violence, en tant que communauté mennonite, nous devons prendre au sérieux la transmission de l’amour et de la paix, en commençant par la famille. »

    Tout au long de la conférence, la CME a transmis l’amour, l’unité dans la diversité et l’apprentissage.

    « La meilleure partie de la CME, fut de voir avec quelle facilité les frères et sœurs de la famille mennonite pouvaient interagir les uns avec les autres et se sentir comme en famille », raconte van der Linden. « Surtout pendant les repas, et dans l’activité de kit scolaire du MCC. »

    Ê partir de son expérience en Indonésie, où les chrétiens sont minoritaires, Danang a pu transmettre une autre perspective lors de la discussion sur l’hospitalité envers les étrangers. « L’Église a également besoin de percevoir son identité d’invité, un invité qui offre et propose la paix à l’hôte. »

    « La transmission de l’Évangile, par l’Église au monde est parfois entravée à cause de notre incapacité à être sensible au contexte dans lequel nous vivons », dit-il. « En tant qu’Église, nous devons incarner l’Évangile dans des contextes variables. »

    Van der Linden fut, elle aussi, inspirée par le thème de la transmission. Elle rentre chez elle curieuse de voir si « partager avec d’autres peut donner à ma foi personnelle un réveil ».

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • Je descends d’un peuple qu’on appelle les Banyamulenges. Nous sommes des éleveurs de bovins et nous vivons dans les hautes montagnes qui surplombent le lac Tanganyika dans l’est du Congo.

    Au fil des ans, mon peuple a été forcé d’aller d’un endroit à l’autre à la recherche de pâturages verts pour notre bétail. Quand les Belges gouvernaient cette partie de l’Afrique, nous vivions dans ce qu’on appelle maintenant le Rwanda. Une terrible famine nous a toutefois forcés à quitter notre terre et nous nous sommes finalement installés sur les pentes de Mulenge en République démocratique du Congo (RDC).

    Après des années de paix, mon peuple a commencé à subir les contrecoups des conflits ethniques et politiques dans la région et nous avons été maltraités en raison de notre origine ethnique. Au cours des 20 dernières années, plusieurs Banyamulenges ont été pris pour cibles et tués. Mon peuple n’est pas aimé ni désiré.

    Dans ma propre maison, mon père était pasteur et je dirigeais la chorale de l’église. J’adorais apprendre aux jeunes à chanter, mais un jour j’ai fait un rêve dans lequel Dieu m’a parlé : « Ton temps dans cette église est terminé. »

    J’ai raconté mon rêve à mon père et il m’a donné l’autorisation de partir. J’ai donc marché jusqu’à la ville la plus proche où j’ai été conduit vers une église mennonite. J’ai immédiatement su que c’était ma nouvelle maison.

    Finalement, j’ai commencé à diriger une chorale et à former des jeunes. C’est parmi ces mennonites que j’ai également appris l’importance du pardon et du travail de paix et de réconciliation.

    Je savais que cela ferait partie de mon futur ministère.

    Pendant ce temps, ce n’était pas facile d’être un Banyamulenge. Ma communauté était maltraitée. Ma propre vie a été menacée très souvent.

    Puis, en 2003, mes parents ont été assassinés alors qu’ils fuyaient leur maison. J’ai décidé qu’il était temps pour moi aussi de partir. J’ai fui au Burundi où j’ai vécu trois ans dans un camp de réfugiés.

    Après cela, je suis retourné au Congo pendant six mois pour voir si l’état d’esprit avait changé à l’égard de ma communauté. C’était encore trop difficile. Cette fois-ci, j’ai fui au Malawi où j’ai de nouveau séjourné dans un camp de réfugiés.

    Au Malawi, le camp de réfugiés était envahi par les conflits et le désespoir. Il y avait beaucoup de divisions et de conflits, même parmi les chrétiens. Les gens de différents groupes ethniques vivaient repliés sur eux-mêmes. La sorcellerie était très répandue.

    J’ai commencé à exercer mon don d’évangéliste parmi ces réfugiés, et les gens ont commencé à répondre.

    Dès ma première année au camp, j’ai démarré une église. Moi et un petit groupe de disciples, nous allions de porte en porte dans le camp, invitant les gens à suivre Jésus.

    Je citais souvent le livre d’Ézéchiel, dans lequel le prophète raconte comment Dieu a chassé son peuple de son pays, l’a dispersé parmi les nations parce qu’il l’avait abandonné, et qu’il lui offrirait aussi le pardon : « Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair » (36/26).

    C’est ainsi que la nouvelle église a été un rassemblement de cœurs doux. Nous avons mis l’accent sur l’enseignement du pardon de Jésus et de l’amour de nos ennemis. Notre message était simple : parce que Dieu nous aime, nous devons nous aimer les uns les autres.

    Pendant ce temps, un homme s’est joint à notre église. Il était également un réfugié du Congo. J’ai reçu cet homme chez moi quand il est arrivé dans notre camp. J’ai appris, après un certain temps, qu’il était celui qui avait assassiné mes parents au Congo.

    Je savais que mon propre enseignement, l’enseignement de Jésus, était mis à l’épreuve. C’était mon désir de faire partie d’une église qui prenait les Écritures au sérieux et qui avait pour fondement la paix et la réconciliation. Si Dieu m’avait pardonné, je devais pardonner aux autres.

    J’ai donc pardonné à cet homme ce qu’il avait fait à ma famille.

    Aujourd’hui, notre église est érigée sur ce fondement de la paix et du pardon du Christ.

    Nous prêchons cet évangile et Dieu nous bénit. Il y a maintenant 11 autres églises dans la région. J’aime ce que Dieu accomplit ici. Mon cœur est dans la joie quand je vois ces églises grandir.

    Ê Dieu soit la gloire !

    —Publié à l’origine par MB Mission dans Witness (Hiver 2017). Utilisé avec permission.

    Ce témoignage fait partie de la ressource de culte du dimanche de la paix pour 2018. Cliquez ici pour en savoir plus :