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  • Témoignage du Renouveau 2027 : portrait historique

    Renouveau 2027 est une série d’événements étalés sur 10 ans, pour commémorer le 500ème anniversaire des débuts du mouvement anabaptiste. Cette série met en lumière certains personnages historiques et figures contemporaines du mouvement.

    Voici l’histoire de la transformation par le Saint Esprit de Tee Siem Tat (1872 – 1940) et de son épouse, Sie Djoen Nio (1875 – 1962) et de la fondation de Gereja Kristen Muria Indonesia (GKMI).

    Tee Siem Tat était un homme d’affaires prospère à Kudus, dans le centre de Java. Il codirigeait une grande imprimerie appelée Sam Hoo Kongsi. Cette entreprise marchait très bien et fournissait les bureaux du gouvernement, des entreprises et des écoles.

    Guérison

    En 1917, Tee Siem Tat tomba gravement malade. Il alla voir des nécromanciens et se rendit aux klenteng (temples confucéens) et essaya également les médicaments modernes de médecins hollandais. Rien ne fonctionna.

    Tee Siem Tat était désemparé.

    Sie Djoen Nio se souvint des récits qu’elle avait lus dans une Bible en malais qu’elle avait reçue d’une tante à Yogyakarta. Sie Djoen Nio aimait lire la Bible. Elle était bouleversée par Jésus : son sacrifice sur la croix, ses miracles.

     « Jésus peut-il aussi guérir mon mari ? » Sie Djoen Nio s’entretint avec son époux. Ensemble ils décidèrent de demander de l’aide comme dans la Bible. Mais à qui ?

    Ils se souvinrent de leur oncle Oei Biauw An qui connaissait le christianisme. Oei Biauw An leur présenta le lieutenant Tanuhatu, un officier de l’Armée du Salut originaire d’Ambon qui résidait à Rembang. Le lieutenant Tanuhatu se rendit volontiers à plusieurs reprises chez Tee Siem Tat, à Kudus, pour lui parler du christianisme.

    Tee Siem Tat voulait connaître Jésus. Sa foi s’affermit. Et bientôt, ses peurs et sa maladie avaient disparu.

    Tee Siem Tat était guéri !

     GKMI

    Rencontre avec les mennonites

    Tee Siem Tat lisait la Bible avec diligence et sérieux. Il assistait aux cultes à l’église de l’Armée du Salut à Rembang et invita le lieutenant Tanuhatu à venir enseigner la Bible à ses amis.

    Cependant, Tee Siem Tat en vint à s’opposer à la pratique du baptême de l’Église et à son fonctionnement calqué sur les codes militaires. Il fréquenta les adventistes du septième jour, mais était en désaccord avec leur application de la loi de l’Ancien Testament. Tee Siem Tat se rendit alors à la mission Salatiga, mais il n’était pas d’accord avec le baptême des enfants.

    Finalement, Tee Siem Tat visita la mission mennonite à Jepara, Pati et Tayu. Il sentit rapidement que l’enseignement mennonite lui convenait très bien.

    Ainsi, le 6 décembre 1920, Tee Siem Tat organisa une célébration de baptême de 25 nouveaux convertis dans sa maison de Kudus. Leonard Silalily prêcha, Nicolai Thiessen baptisa et Johann Hubert pria pour les enfants. Cela devint la date anniversaire de l’Église chrétienne Muria en Indonésie ou Gereja Kristen Muria Indonesia (GKMI).

    GKMI s’est étendu, des coteaux du mont Muria (Kudus, Jepara, Bangsri, Welahan, etc.) jusqu’au centre de Java et sur tout l’archipel indonésien.

    Aujourd’hui en Indonésie, il y a 61 Églises GKMI établies et des centaines d’Églises GKMI nouvellement implantées.

     GKMI

    Stratégie d’évangélisation

    La stratégie d’évangélisation de Tee Siem Tat est basée sur Actes 1. 8 : « mais vous allez recevoir une puissance, celle du Saint Esprit qui viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem (la famille proche : mari / femme, enfants, beaux-fils / belles-filles, petits-enfants), dans toute la Judée et la Samarie (famille élargie), et jusqu’aux extrémités de la terre (amis, collègues de travail, relations professionnelles et tous ceux qui ne connaissent pas Jésus). »

    Même s’ils étaient de nouveaux convertis, Tee Siem Tat et ses amis avaient un cœur immense pour répandre l’Évangile. Utilisant la langue javanaise-malaise, ils furent acceptés au-delà des barrières ethniques. Ils avaient aussi la réputation d’être de bons hommes d’affaire et de bons exemples dans la vie quotidienne.

     GKMITee Siem Tat s’inspira de Matthieu 10. 8 pour servir les pauvres et les nécessiteux : « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement ».

    Derniers mots

    Sur son lit de mort, Tee Siem Tat appela ses fils, Tee Yan Poen et Tee Yan Siang, et son gendre, Tan King Ien. Pour eux, Tee Siem Tat prononça ses derniers mots : « Djagalah anak kambing koe » (« Prennez soin de mes agneaux », Jean 21. 15 en vieux bahasa). Son petit-fils, le révérend Herman Tan, pense que ses dernières paroles étaient un appel pour ses enfants, son beau-fils / belle-fille, ses petits-enfants et aux générations futures à veiller à ce que GKMI reste fidèle à la perspective (mennonite) de Doopsgezind.

    —Paul Gunawan est écrivain et rédacteur en chef pour la GKMI. Traduction du bahasa indonésien par Mark Ryan.

    Klik di sini untuk versi dalam bahasa Indonesia. 

     

  • « Dans la Déclaration de solidarité avec les peuples autochtones, nous retrouvons une valeur que nous partageons mondialement, la construction de la paix. » Le secrétaire général de la Conférence Mennonite Mondiale, César García explique : « Nous ne pouvons réglementer la manière dont une Église en Corée du Sud ou en Colombie l’exprime et le vit. C’est un sujet que les Églises dans leurs contextes spécifiques doivent soumettre à leur propre discernement. »

    Pour Steve Heinrichs, directeur des relations entre les peuples autochtones et les colons, pour l’Église mennonite du Canada, membre de la CMM, la solidarité avec les peuples autochtones rime avec action.

    Le 20 avril 2018, les leaders autochtones et les anciens de la nation Tsleil Waututh ont invité Steve et d’autres responsables d’Église à participer à une prière publique afin de soutenir leur lutte. Le collectif s’oppose au projet d’élargissement d’un pipeline de transport de pétrole brut et de bitume dilué.

    La construction d’un pipeline de 1 150 km pour l’acheminement du pétrole de la source au terminal d’expédition a soulevé une polémique au Canada. De nombreux groupes autochtones opposés au pipeline dénoncent la dégradation de l’environnement et l’utilisation de terres non cédées.

    Dans l’ensemble de la société canadienne, certains s’opposent au pipeline pour des raisons environnementales, d’autres y sont favorables pour des raisons économiques.

    Ce qui avait commencé par une prière publique s’est soldé par l’arrestation de certains participants. Ils bloquèrent l’entrée du terminal maritime Westridge à Burnaby, en Colombie Britannique, pendant plusieurs heures, jusqu’à l’intervention de la police, dispersant le rassemblement après avoir inculpé de délit pénal certains participants.

    Steve fut arrêté, jugé et condamné. Il passa six jours en prison au mois d’août.

    « J’ai choisi d’agir parce que, au centre de la foi chrétienne, il y a la conviction que le Créateur souffre avec les opprimés ; que Dieu prend parti pour les victimes contre les puissances dominantes ; et que les personnes qui voient le mieux les problèmes de notre époque sont celles qui sont marginalisées sur le plan socio-politique », a déclaré Steve devant le tribunal lors de l’audience de détermination de sa peine.

    Ces mots font écho à la déclaration de solidarité de la CMM, récemment approuvée lors des réunions du Conseil Général au Kenya : « Dans les évangiles, Jésus-Christ, exemple vivant pour l’Église, incarne la présence privilégiée de Dieu auprès du prochain exclu, opprimé, ignoré, rejeté ou traité comme un étranger. »

    « Il y a un consensus mondial pour que nous agissions en faveur des groupes autochtones [voir la déclaration de la CMM ici] », a déclaré le secrétaire général de la CMM, César García. « Voici l’exemple d’une personne qui a agi au nom d’un groupe autochtone local et de l’Église qu’il représente, peu importe la polémique. »

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

    Cliquez ici pour lire l’histoire en anglais.

  • La Conférence Mennonite Mondiale tisse un réseau de relations au sein de la famille mennonite anabaptiste dans le monde entier via le site internet, les courriels, les réseaux sociaux, les publications et les contacts avec d’autres organisations. Voici quelques nouvelles pour rester en lien.

    • José Arrais

      La Commission Mission a nommé José Arrais, du Portugal, à un poste à temps partiel récemment créé pour la coordination des réseaux. Il est le point de contact pour les organisations et les organismes d’église de la Fraternité Missionnaire Mondiale et du Réseau Anabaptiste Mondial d’Entraide et travaille en étroite collaboration avec le secrétaire de la Commission Mission, Rafael Zaracho.

    • Lors de leur réunion annuelle, du 18 au 19 mai 2018 à Kitchener, en Ontario au Canada, le conseil d’administration du Global Anabaptist-Mennonite Encyclopedia (GAMEO) a convenu d’un plan visant à augmenter le nombre d’articles écrits par des auteurs de l’église mondiale. En collaboration avec l’événement annuel de la Conférence Mennonite Mondiale, Renouveau 2027, GAMEO sollicitera 20 nouveaux articles chaque année écrit par des personnes du pays qui accueille l’événement de commémoration. Cette année, Francis Ojwang, co-auteur de Forward in Faith: A Seventy-Year Journey, 1942-2012 (une histoire de l’Église mennonite du Kenya), a accepté d’écrire une série de biographies et de profils des paroisses du Kenya. Les rédacteurs mettront à jour les articles théologiques au cours de l’année à venir, tout en poursuivant les mises à jour ciblées de plusieurs groupes anabaptistes nord-américains.

    • La deuxième conférence « Global Mennonite Peacebuilding Conference and Festival » (GMPC II) aura lieu à Mennorode, Elspeet, aux Pays-Bas, du 27 au 30 juin 2019. Soutenue par la Commission Paix, la conférence inaugurera le Réseau Anabaptiste Mondial pour la Paix (GAPN) de la CMM. Cet événement offre un espace d’interaction entre universitaires, personnes au service de l’église, professionnels, artistes, et d’autres qui travaillent pour la paix avec une perspective anabaptiste. La Algemene Doopsgezinde Sociëteit (Église mennonite des Pays-Bas), le Doopsgezind Seminarium (Séminaire mennonite d’Amsterdam) et la Vrije Universiteit Amsterdam convoquent cette conférence. Cliquez ici pour plus d’information.

    • Du 17 au 19 octobre 2018, le Forum mondial des églises partenaires aura lieu à Rome, en Italie sur le thème de La foi en action pour les enfants déplacés. Le Forum mondial des églises partenaires offrira la possibilité de réunir diverses organisations d’inspiration chrétienne pour qu’elles réfléchissent à leurs contributions respectives à la lutte contre la violence envers les enfants et en particulier envers les enfants en mouvement (réfugiés ou déplacés internes de force). La CMM est l’un de ces 14 partenaires. Cliquez ici pour plus d’information. 

    • Le Réseau francophone, un espace pour les communautés anabaptistes de langue française, publie régulièrement des articles en français sur le site de la CMM. Le dernier article, écrit par Neal Blough, explique comment l’association des églises mennonites de France considère d’adhérer à la Fédération Protestante de France ainsi qu’à la fédération évangélique.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • Entant qu’Indienne vivant au Canada avec le Programme d’échange du MCC, IVEP, j’ai plusieurs fois eu l’occasion de cuisiner le dal (soupe de lentille). Lorsque je l’ai préparé pour la première fois, j’étais un peu anxieuse, mais on m’a demandé de le faire encore et encore et, à chaque fois, pour un plus grand nombre de personnes.

    D’abord, j’ai fait un dal pour ma famille d’accueil. Puis, la mère de ma famille d’accueil m’a encouragé à le préparer pour le personnel du magasin Thrift on Kent (huit personnes) pour notre repas en commun hebdomadaire. Puis, elle m’a demandé de le préparer pour un événement de MB Mission qu’elle organisait. (50-60 personnes).

    Ê chaque fois les réactions se lisaient sur les visages réjouis et les estomacs étaient contents – j’étais très heureuse de pouvoir partager un peu de l’Inde dans un bol (parfois deux) !

    Le dal est un plat quotidien basique en Inde, on le mange souvent avec un pain plat comme le roti ou le chapati ou accompagné de riz (cette combinaison s’appelle le dal bhat).

    Ceci est la recette que j’ai faite pour le repas en commun. C’est ma préférée.

    —Un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale. Ashisha Lal est placée entant que bénévole à Thrift on Kent à Kitchener, en Ontario (Canada). Elle vient de Korba, Chhattisgarh, en Inde. Son église est Katghora Mennonite Church, qui fait partie de l’union d’églises Bharatiya General Conference Mennonite Calisiya

    Recette :

    Palak dal
    Personnes : 4
    Ingrédients :
    _ tasse de tuvar dal (lentilles pois Congo ou d’Angole)
    _ tasse de masoor dal (lentilles roses)Dal. Photo : Ashisha Lal2 tasses de palak (épinards), hachés
    1 tasse de tomates en dé
    1 cuillère à soupe d’ail émincé
    1-2 hari mirch (piments verts), émincés
    3 cm de racine de adrak (gingembre), émincé
    1 cuillère à café de sabut jeera (graines de cumin)
    _ cuillère à café d’asafoetida (hing)
    _ cuillère à café de haldi (poudre de curcuma)
    _ cuillère à café de lal mirch (poudre de piment rouge)
    2–2.5 tasses d’eau, pour la cuisson des lentilles
    _–1 tasse d’eau, à ajouter à la fin
    2–3 cuillère à soupe de ghee ou d’huile
    sel
    coriandre pour le garnissage

    Instructions :

    Laver les lentilles. Dans une cocotte-minute, mettre la poudre de curcuma, les tomates et l’ail émincées. Ajouter 2 à 2,5 tasses d’eau. Cuire à la vapeur durant 5 ou 6 sifflements ou jusqu’à ce que le dal forme une bouillie. Écraser en purée et réserver.

    Dans une poêle, faire chauffer le ghee. Faire revenir le cumin, puis ajouter le gingembre émincé. Faire revenir jusqu’à ce que l’arome du gingembre cru diminue.

    Ajouter le piment émincé. Faire revenir une demi minute.
    Ajouter les épinards hachés. Ajouter la poudre de piment rouge et l’asafoetida
    Faire revenir jusqu’à ce que les épinards soient souples et aient dégorgé.
    Ajouter la purée de lentilles.
    Ajouter l’eau (1/2-1 tasse, jusqu’à atteindre la consistance désirée)
    Ajouter le sel et la coriandre. Faire mijoter 5-6 minutes.

    Servir avec du riz et des légumes ou une salade ou du raita (yahourt indien).

    *Trouvez-vous certains termes de cette recette étranges ? Tapez ces mots dans votre moteur de recherche favori pour en savoir plus sur ces ingrédients nouveaux (pour vous).

  • Une église locale de Colombie expérimente la paix

    Pourquoi un pays ne parvient-il pas à pardonner ? Pourquoi y a-t-il des gens qui semblent préférer la guerre ? Voilà des questions qui perturbent l’âme et qui nous invitent à chercher des réponses non pas dans les rues froides de la ville mais dans les campagnes oubliées et dans les petits villages de Colombie directement affectés par le conflit armé.

    Le 19 juillet 2017, une équipe de l’organisation Fundación Edupaz s’est rendue à La Esperanza, un village entouré de montagnes verdoyantes et d’un ciel azure immense, à la cherche de réponses à ces questions.

    Compte tenu de sa proximité avec l’océan pacifique, La Esperanza est une zone stratégique pour la production et le transport de la cocaïne. Durant des décennies, plusieurs groupes armés ont exercé un contrôle violent sur la population avec l’usage de mines anti-personnel, avec de nombreux cas de disparition forcée et en combattant la population.

    Paradoxalement, ce fut tout de suite après un incident violent qui eut lieu le 13 avril 2015 que cette communauté de 500 familles a commencé à apercevoir la lumière. (Lire la suite.)

    Misael y Luis Yonda. Installation de la plaque commémorative dans le complexe sportif de La Esperanza. « Le pardon n’est pas pour celui qui le mérite, le cherche ou le demande, mais pour celui qui en a besoin, même s’il n’en est pas conscient. Notre espoir c’est la réconciliation pour tous ! Église des Frères mennonites, Christ le Seul Espoir. 20 juillet 2017. » Photo : Sebastián Navarro Medina

    Edupaz a commencé à travailler avec la communauté à travers l’Église des Frères mennonites en facilitant le processus de guérison et de transformation. En cheminant avec eux, nous avons découvert une église prête à construire des espaces de paix et de réconciliation, en travaillant en groupe et en s’inspirant de la Parole de Dieu.

    Nous savions que nous allions rencontrer des difficultés. Les habitants de La Esperanza ont encore des séquelles dues à la peur causée par 50 années de conflit armé.

    Dans cette situation, de nouvelle questions surgissent : que pouvons nous attendre d’une population qui rejette la guerre ? Quel peut-être le rôle d’une église rurale pour guérir les blessures, partager le pardon et créer des espaces de reconciliation ? Quel exemple cette petite communauté chrétienne peut-elle offrir pour les grandes églises urbaines ?

    Nous voulions accompagner toute la communauté lors d’un événement pour la paix, la mémoire, le pardon et la réconciliation – avec la participation d’ex-guerrilleros des FARC-EP d’une zone de démobilisation connue sous le nom de Carlos Patiño ( les zones « veredales » sont des camps de désarmement et de réinsertion pour ex-guerrilleros).

    C’est ainsi que le 20 juillet 2017, eut lieu cet événement de réconciliation. Les enfants étaient tout sourire et saluèrent le drapeau. Les combattants des FARC marchèrent avec assurance vers un changement de vie. La communauté laissa de coté ses différences politiques, religieuses, sociales et, au travers de chants au Dieu éternel, firent place à la repentance publique et au pardon sincère, pour arriver à la réconciliation entre victimes et persécuteurs.

    Photo : Lina Maria Forero Segura

    Tous se rendirent au complexe sportif du village. On se rappellerait désormais de ce qui avait été le décors de l’infamie non plus comme un endroit où la mort, la terreur et les maux de la guerre se rencontrèrent une nuit pluvieuse d’avril mais comme du lieu où la communauté se réunit pour louer, pardonner et aimer.

    Durant la cérémonie, tout se déroula dans la plus parfaite harmonie. Les enfants donnèrent une représentation de ce que la guerre représentait pour eux. La foule entonna des chants de paix comme des prières lancées vers le ciel. L’église invoqua la présence et le soutient de Dieu. Les leaders sociaux et les représentants de l’État donnèrent des messages d’espérance, un ex-combattant demanda pardon pour ce qui s’était passé dans cet endroit.

    On apposa une plaque commémorative sur laquelle on pouvait lire la devise de la journée : « Le pardon n’est pas pour celui qui le mérite, le cherche ou le demande, mais pour celui qui en a besoin, même s’il n’en est pas conscient. »

    Photo : Lina Maria Forero Segura

    Enfin, sous un ciel illuminé d’étoiles, des centaines d’habitants du village allumèrent une bougie représentant l’étincelle d’espérance qui illumine le pays. Cette nuit-là n’était qu’embrassade, unité et message de réconciliation. Ce fut la première fois que ces fils, filles, et parents qui autrefois prirent part à la guerre purent se rencontrer, parce que ce jour-ci, ils espéraient pouvoir rentrer chez eux pour construire une nouvelle vie et guérir les blessures causées par la violence.

    Aujourd’hui, cette communauté se transforme toujours plus en un endroit où les gens sont souriants et les portes ouvertes. Les gens sont prêts à contribuer à l’établissement d’une paix stable et durable. Fidèle à son nom, La Esperanza s’est convertie en un exemple pour les Colombiens, montrant que le pardon et la guérison sont possible, changeant une image grise et sombre en un ciel bleu d’espoir.

    Ce jour là, dans le stade, avec la présence et la participation de beaucoup, Amour infaillible et Vérité se sont rencontrés, Paix et Justice se sont embrassé. (Psaumes 85, 11).

    Juan David Morales Sánchez, Coordinateur du programme de plaidoyer « Agir par la parole » de la Fundación Edupaz, une organisation à but non-lucratif fondée par l’Église des Frères mennonites en Colombie pour promouvoir la paix et la résolution de conflits au travers de cours et d’accompagnement.

  • Une nouvelle édition de Courrier vous fait découvrir le Kenya. Le Dimanche de la Fraternité Mondiale est l’occasion de raconter les histoires de la migration venues d’Amérique latine. L’Indonésie rejoint le bureau de Bogota.

    La Conférence Mennonite Mondiale met en lien les Églises du monde de manières innovantes :

    • Un planteur d’Églises incurable, des femmes fortes en mission et un objecteur de conscience en Colombie : le numéro d’octobre 2018 de Courrier contient des récits de transformations par le Saint Esprit d’hier et d’aujourd’hui. Vous trouverez dans Courrier des témoignages et des compte-rendu de l’événement du Renouveau 2027 et des réunions du Conseil Général au Kenya.
    • “José, réfugié, poète et homme politique, est arrivé sur le pas de notre porte avec toute sa famille… cette joie s’est transformée en bénédiction qui se répand et qui égaille nos cultes. José possède très peu de choses maté. » —Iglesia Cristiana Menonita de Quito, Ecuador.

    Aujourd’hui, les chrétiens anabaptistes sont appelés à suivre Jésus dans son ministère de recherche de la justice. En Amérique latine, on trouve dans les Églises anabaptistes, des personnes qui ont été migrantes et des personnes qui accueillent les migrants. Mais on peut voir la fidélité de Dieu dans ces histoires de déracinement et de changement.

    Pour l’année 2019, le thème du matériel pour le culte du Dimanche de la Fraternité Mondiale est Justice sur le chemin : migration et histoire anabaptiste-mennonite. Il a été préparé par les représentants régionaux d’Amérique latine.

    Vous trouverez des notes pour la prédication et plus de témoignages comme celui de José dans le matériel pour le culte du DFM.

    Cliquez ici pour plus d’information.

    • Qui se cache derrière notre Facebook : Alexandro Daniel Marthin est notre stagiaire en communication web pour 2018/2019. YAMEN est un programme d’échange pour jeunes adultes commun à la CMM et au MCC. Alex est membre de JKI (Jemaat Kristen Indonesia). Chez lui, en Indonésie, Alex fait des études de communication avec une spécialité en relations publiques. Il aime le cinéma et la musique country.

    • L’équipe organisatrice du deuxième congrès et festival mennonite mondial pour la consolidation de la paix, qui sera tenu du 27 au 30 juin 2019 à Elspeet au Pays-Bas, a lancé un appel de propositions. Cet événement est le résultat d’un dialogue étroit entre le nouveau Réseau Anabaptiste Mondial pour la Paix (GAPN) et la Commission Paix de la Conférence Mennonite Mondiale. Les propositions, explorant la manière dont les mennonites du monde entier marchent dans les voies de la paix et de la consolidation de la paix, peuvent consister en des contributions individuelles, des présentations d’ateliers et des expressions artistiques. Cliquez ici pour plus d’information (anglais).

    Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • La International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, ou Communauté internationale des Frères Mennonites) est formée de 21 communautés d’églises dans 19 pays, avec approximativement 450 000 membres. ICOMB veut faciliter les relations entre les différents ministères, et améliorer le témoignage et le discipulat de ses communautés d’églises membres : connecter, renforcer, répandre.

    « Tous nos membres souhaitent remercier la communauté d’ICOMB qui se joint à nous en prières dans l’espoir de faire changer la situation en assurant la conciliation et la paix. Dieu agit envers et contre tous. L’église est vivante. La mission continue. Au cours du mois d’août, j’ai visité les églises situées dans le sud du pays. Nous avons ordonné quelques pasteurs et donné des formations en gestion. Les membres des églises de paroisse ont assisté à des séminaires pendant trois jours. Nous avons discuté avec des membres qui parlent la langue Yaka dans deux de nos églises, Tambunseke and Panzi et leur avons expliqué le projet de traduction de la Bible. Elle sera traduite en Yaka pour la première fois. La rencontre avec ces gens a été une vraie bénédiction divine (photo plus haut). »

    Gérard Mambakila Kabemba, Président de la Communauté des Églises des Frères Mennonites au Congo (CEFMC)

  • La Asociación Internacional de los Hermanos en Cristo (IBICA, por su sigla en inglés) es la red que articula a todas las conferencias nacionales de la Iglesia de los Hermanos en Cristo y tiene el objetivo de facilitar la comunicación, fomentar la confianza y la cooperación dentro de nuestra comunidad mundial, además, establecer una comprensión conjunta y mutua a través de nuestros valores fundamentales. IBICA, uno de los miembros asociados del CMM, tiene un número estimado de 190.000 asistentes distribuidos en 30 países alrededor del mundo, quienes representan decenas de iglesias nacionales.

    Pour renforcer la relation déjà solide entre l’Église des Frères en Christ du Canada maintenant appelée Be in Christ Church et l’Église Frère en Christ du Nicaragua, Doug Sider (directeur exécutif) et Trevor Main (directeur régional pour l’Amérique centrale / Amérique du Sud) ont rendu visite au président de l’union d’Églises du Nicaragua, German Garcia (Associación Misión Evangélica de los Hermanos en Cristo en Nicaragua) à Managua.

    Depuis avril 2018, le Nicaragua fait face à des manifestations, de la violence et la vie quotidienne est perturbée.

    Le but de la visite était d’écouter les sœurs et les frères du Nicaragua, de les encourager et de leur montrer qu’ils ne sont pas seuls.

    Prions pour

    • que la paix du Christ triomphe de la violence,
    • que le gouvernement fasse preuve de sagesse dans ce moment de troubles,
    • que la voix prophétique de l’Église de Jésus Christ soit entendue, apportant un message de paix et de réconciliation.

    —Doug Sider, directeur exécutif, Be in Christ Church of Canada

  • Kanku Ngalamulume, âgé de dix ans, a fuit sa maison dans le village de Senge, après qu’un groupe armé ait décapité sa mère et son père ainsi que ses frères et sœurs.

    Il fait partie des 1,4 millions de personnes de la région du Kasaï, en République Démocratique du Congo, qui ont été forcées à quitter leur maison lorsque la violence a éclaté entre les milices locales et l’armée congolaise, en août 2016.

    En pleurs, Kanku raconte au représentant du MCC, Mulanda Juma, qu’après la mort de sa famille, il courut vers la brousse avec d’autres villageois. Ils marchèrent durant cinq heures pour atteindre la ville de Tshikapa, où Mama Agnès, elle- aussi déplacée, le prit avec elle.

    En février, Kanku s’est confié à Juma, il était abattu :

    « On ne mange qu’une fois par jour, le soir. Je n’ai plus d’espoir, pour quoi que ce soit. »

    Cela, c’était avant que trois Églises anabaptistes locales commencent à distribuer de la nourriture avec le soutient du Mennonite Central Committee (MCC) et d’autres organisations anabaptistes (voir la liste à la fin du récit). D’avril à juin, les Églises distribuèrent de la farine, des pois, de l’huile et du sel à 830 foyers et des produits d’hygiène personnelle à 1 000 femmes et filles.

    Parmi les Église locales étaient représentées : l’union d’Église membre de la CMM, la Communauté des Églises de Frères Mennonites au Congo (CEFMC) qui travaille à Kikwit ; la Communauté Évangélique Mennonite (CEM) de Kabwela ; et la Communauté Mennonite au Congo (CMCo) de Tshikapa.

    En juillet, Kanku et Kapinga Ntumba, une petite fille de 12 ans qui a fuit le village de Kamonya en avril 2017, racontèrent au coordinateur des programmes du MCC, Matthieu Abwe Luhangela, qu’ils étaient contents de recevoir l’aide alimentaire mais qu’ils auraient besoin de bien plus lors des mois à venir.

    Kapinga est aussi orpheline qui tente de survire après le meurtre de son père et de sa mère par des hommes armés.

    En février, Kapinga se confie à Juma : « Une dame qui s’appelle Mary prend soin de moi. Nous vivons dans une église là bas, à Tshikapa. J’allais à l’école avant. Il faut que j’aille à l’école. »

    Les Églises répondent au besoin d’éducation en payant les frais de scolarité de plus de 500 élèves. Ê la rentrée de septembre, on donnera également aux enfants des uniformes et des fournitures scolaires.

    Ils auront aussi plus à manger car, au mois d’août, les Églises feront don à 1 180 foyers à Kabwela, Kikwit et Tshikapa de 5 mois de denrées alimentaires. L’aide alimentaire, financée par 528 000 dollars prélevés sur le compte du MCC à la Banque Canadienne de Grains, aidera à couvrir les besoins en nourriture, en donnant le temps aux familles ayant des terres, de préparer les champs, de semer et de récolter.

    Aujourd’hui, le nombre de personnes déplacées de la région du Kasaï s’est réduit à environ 900 000 personnes, mais le conflit à occasionné une crise de sécurité alimentaire sévère dans cette région, touchant au moins 3,2 millions de personnes. Selon l’UNICEF, jusqu’à 4000 000 enfants risquent de mourrir de malnutrition.

    Les Églises travaillent avec le MCC pour créer des plans de récupération des moyens d’existence pour soutenir les familles qui sont dans la possibilité de retourner chez-elles et pour celles qui sont restent déplacées. En plus de cela, un plan de construction de paix et de guérison des traumatismes est en cours.

    “Gloire et honneur soient rendus à Dieu pour avoir, par son Esprit -Saint, mis en vous ce sentiment d’amour qui est une expression d’une fraternité agissante. Mes remerciements et toute ma gratitude à tous nos partenaires qui ont délibérément choisi de compatir aux malheurs des congolais en leur apportant l’aide alimentaire,” says Jean Félix Cimbalanga Wa Mpoyi, president of CEM. “Vos prières ont toujours un impact très positif dans la vie de nos églises.”

    Parmi les organisations anabaptistes qui soutiennent l’aide alimentaire et l’aide à l’éducation, on compte Africa Inter-Mennonite Mission ; la Caisse de Secours ; International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, Frères mennonites) ; MB Mission (mission des Frères mennonites) ; Mennonite Church Canada Witness ; Mennonite Mission Network ; la Conférence Mennonite Mondiale ; et Konferenz der Mennoniten der Schweiz/la Conférence Mennonite Suisse.

    Un communiqué de la CMM à partir de documents du MCC

    Cliquez ici pour apporter votre soutient aux secours au Kasaï

  • Témoignage du Renouveau 2027 : Les anabaptistes aujourd’hui

    Renouveau 2027 est une série d’événements étalés sur 10 ans, pour commémorer le 500ème anniversaire des débuts du mouvement anabaptiste. Cette série met en lumière certains personnages historiques et figures contemporaines du mouvement.

    Il est discret et humble, doux et simple dans sa manière d’être. Mais, lorsqu’il s’adresse à l’Église, il a toute son attention. Il chante et danse avec une vigueur et une énergie qui surprend du haut de ses presque 60 ans.

    Laston Bissani Mitambo est un évangéliste qui a planté de nombreuses Églises dans la région de Palombe au Malawi et dans la province du Zambèze au Mozambique.

    Laston est né au Malawi en 1959. Lorsqu’il était à l’école primaire, il aimait regarder les tailleurs coudre des vêtements avec leurs machines. Après ses études secondaires, il a immédiatement suivi une formation de tailleur.

    En 1979, il se marie avec Eniles. Plus tard, la famille déménage à Blantyre où il travaille comme tailleur.

    C’est là qu’il accepte Christ, le 11 janvier 1986, après avoir entendu un prédicateur de rue. Il commence à apprendre ce qu’est l’amour de Jésus, petit à petit, jusqu’à ce qu’il se sente appelé à se repentir et à accepter le salut.

    Son frère qui fréquentait une Église Frères en Christ, y invite Laston. Il y grandit dans la foi et devient trésorier.

    « Mais je voulais aussi partager le message de l’amour de Dieu. Je partageais l’évangile à chaque fois que j’en avais l’occasion. »

    En 1990, la BICC Malawi consacre Laston entant qu’évangéliste national.

    « J’aspire à ce que d’autres connaissent ce même Sauveur qui m’a donné une nouvelle et belle vie. J’éprouve beaucoup de joie à réunir des gens qui ont rencontré le Christ afin qu’ils commencent à louer ensemble. »

    Après ses études au Evangelical Bible College du Malawi, la BIC Malawi envoie ce révérend fraichement consacré au Mozambique en 2003 pour développer l’Église malawienne de la province du Zambèze.

    « Il n’est pas toujours facile de se rendre dans certaines zones » explique Laston, qui a dormi dans la rue ou dans la brousse au cours de ses voyages d’évangélisation. « J’ai perdu certaines de mes affaires aux mains des voleurs. »

    Il voyage seul ou avec un assistant. « Nous passons trois ou quatre jours à faire des visites à domicile, puis nous lançons une campagne. Nous laissons en place un prédicateur et nous revenons et assurons un suivit chaque fois que nous le pouvons. »

    Mais un jour, la BIC Malawi fut à court d’argent et se retrouva dans l’incapacité de soutenir l’implantation d’Églises. Qu’allait faire Laston chez lui ? Son cœur voulait continuer à évangéliser au Mozambique.

    Il se rappela que l’apôtre Paul était fabricant de tente. Utilisant ses compétences de tailleur, Laston pourrait subvenir aux besoins de sa famille tout en continuant le travail que le Seigneur lui avait demandé de faire.

    Laston reçoit maintenant une allocation trimestrielle de la BICWM qui complète ce qu’il gagne avec son entreprise de couture.

    Laston Bissani, sa femme Carlotta et leur famille. Photo : Laston Bissani

    Eniles décéda d’un cancer en 2009. Laston se remaria avec Carlotta, qui travaillait pour la BICC à Beira, en 2010.

    Récemment diplômée en éducation théologique par extension (Theological Education by Extension), Carlotta « a été une épouse et une partenaire formidable dans le ministère ». Laston a eu un fils avec Carlotta ont un fils en plus des huit enfants qu’il a eu avec Eniles.

    Le rêve de Laston est de créer une école biblique dans la région du nord du Mozambique afin de former de nombreux responsables « de manière à pouvoir facilement passer le relais ».

    Actuellement, avec le soutien de l’administrateur de la BICC au Mozambique, Laston forme des responsables d’Église au travers de séminaires à Milange sur le leadership, le salut, le Saint-Esprit, la vie chrétienne, l’évangélisation, l’implantation d’Églises et l’ecclésiologie.

    L’esprit d’évangélisation est un feu qui brûle dans le cœur de Laston. Son visage s’anime lorsqu’il parle de son travail d’évangéliste. Après avoir partagé l’évangile et implanté des Églises pendant 16 ans au Malawi, puis pendant 15 ans au Mozambique, pense-t-il à prendre sa retraite ? « J’arrêterai ce travail quand Dieu me dira : Laston, arrête ! »

    —Un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale écrit par Barbara Nkala. Barbara est la représentante régionale de la CMM dans le Sud de l’Afrique.

    Laston Bissani a aidé à l’implantation d’Églises dans les régions suivantes :

    • Milange
    • Nyasa
    • Moloque
    • Mocuba
    • Province de Zambezia
    • Mulanje
    • Zomba
    • Chikwawa
    • Palombe
  • Chaque année, le dimanche le plus proche du 21 janvier, la Conférence Mennonite Mondiale invite ses 107 églises membres à s’unir dans une célébration du Dimanche de la Fraternité Mondiale.

    Le thème du culte varie d’une année à l’autre, mais la raison du moment de l’événement reste la même : le 21 janvier 1525, un petit groupe de chrétiens de Zurich en Suisse ont participé à un service baptismal qui a lancé le mouvement de renouveau que nous connaissons aujourd’hui comme l’anabaptisme.

    Comme les prémices de tout mouvement de réforme, l’identité du mouvement n’était pas complètement formée en ce jour d’hiver de 1525. Aujourd’hui, les amish, les mennonites, les huttérites et une douzaine d’autres groupes prétendent tous avoir parmi leurs fondateurs les premiers anabaptistes de Suisse.

    Chacun de ces groupes peut également avoir d’autres points de départ pour leur église. Les amish, par exemple, trouvent leurs origines dans un mouvement de renouveau autour de Jacob Amman en 1693. Les huttérites ont pratiqué la communauté de biens pour la première fois en 1528 et ont adopté leur nom d’après Jacob Hutter plusieurs années plus tard. Un groupe s’est vigoureusement opposé à toutes ces commémorations, insistant sur le fait que le seul repère approprié pour marquer les commencements du mouvement anabaptiste-mennonite était le dimanche de Pâques ou, peut-être, la Pentecôte.

    Lorsque nous tournons notre attention sur l’Église mondiale, la question des « commencements » devient encore plus compliquée.

    La tradition anabaptiste-mennonite de Java date-t-elle du temps de l’arrivée de Pieter et Johanna Jansz en 1852 ou de l’indigénisation de l’église sous la direction de Tunggol Wulung une décennie plus tard ?

    Est-ce que l’église Meserete Kristos d’Éthiopie a commencé en 1945 avec les premiers missionnaires mennonites de l’est de la Pennsylvanie ? en 1962 avec un mouvement de renouveau appelé « Heavenly Sunshine » ? ou en 1965 en décidant de définir leur église « Christ le fondement » ?

    Au cours du siècle dernier, la plupart des mennonites d’origine européenne ont considéré la date du 21 janvier 1525 comme presque sacro-sainte ; pourtant la vénération historique de cet événement est relativement récente, soit lorsque les dirigeants mennonites de sept pays se sont rassemblés en Suisse en 1925 pour coordonner les opérations de secours pour les réfugiés mennonites dans le sud de la Russie.

    Au cours de la prochaine décennie, les mennonites du monde entier auront l’occasion de souligner le 500e anniversaire du mouvement anabaptiste.

    En 2015, après des discussions avec les églises membres et des partenaires œcuméniques, le Comité Exécutif de la CMM a approuvé une série d’événements s’étalant sur dix ans intitulée « Renouveau 2027 ». Depuis 2017, la CMM organise une célébration annuelle dans diverses parties du monde soulignant notamment de quelle manière la tradition anabaptiste s’est manifestée dans le contexte où l’événement est tenu.

    Des préparatifs sont également en cours en Europe pour une célébration importante en 2025 (tenue conjointement avec une réunion du Conseil Général et l’Assemblée des églises mennonites européennes) qui intégrera la contribution des partenaires œcuméniques, des sociétés d’histoire mennonite et baptiste et de l’église locale mennonite suisse.

    Ainsi, comme l’affirme publiquement la CMM depuis des décennies lors de son Dimanche de la Fraternité Mondiale, les baptêmes du 21 janvier 1525 constituent un événement important à commémorer.

    Les commémorations de la CMM se termineront lors de son 18e rassemblement mondial probablement quelque part sur le continent africain en 2027. Cela nous rappelle que la tradition mennonite ne s’est pas enfermée dans ses origines européennes du 16e siècle. Nous faisons partie d’un mouvement mondial, constamment renouvelé, à la fois ancré dans le passé – que ce soit à Jérusalem, à Zurich ou à Semarang – et orienté vers l’avenir.

    —Un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale par John Roth, secrétaire de la Commission Foi et Vie. Une version de cet article est d’abord parue dans The Mennonite.


    Célébrez le Dimanche de la Fraternité Mondiale avec la famille anabaptiste mondiale. Cliquez ici pour télécharger le matériel pour le culte.

  • Damaris Guaza Sandoval raconte que durant son année de service à La Ceiba, au Honduras, elle a aidé les jeunes à devenir des ambassadeurs de la paix de Dieu là où la violence est la norme. Damaris Guaza Sandoval de Colombie anime un atelier sur l’estime de soi pour une classe de CM1 à l’école Francisco Morazán, à La Ceiba, Honduras. Photo du MCC / Ilona Paganoni

    La jeune fille de 26 ans, originaire de Cali, en Colombie, travaillait entant qu’assistante sociale avec le Proyecto Paz y Justicia (PPyJ ; Projet Paix et Justice), un ministère de l’Église membre de la CMM et partenaire du Comité Central Mennonite (MCC), Iglesia Evangélica Menonita Hondureña.

    Dans le cadre de son service de 2017 à 2018, Damaris préparait des ateliers pour les enfants sur les thèmes de la construction de la paix et de la prévention de la violence. Elle a également formé les élèves plus âgés pour qu’ils puissent, à leur tour, enseigner ce qu’ils avaient appris. Certains des élèves plus âgés devinrent médiateurs scolaires.

    Damaris insiste sur l’importance des compétences de construction de la paix. « La plupart des enfants avec lesquels nous travaillons viennent de quartiers où le taux de violence est élevé et il est nécessaire de trouver d’autres moyens de résoudre les conflits sans recourir à la violence. »

    Damaris est membre de l’Église membre de la CMM, Iglesias Hermanos Menonitas de Colombia et a servi au sein de YAMEN, un Réseau Anabaptiste Mondial d’Échange du MCC en partenariat avec la Conférence Mennonite Mondiale. YAMEN est un moyen pour les jeunes adultes chrétiens qui ne sont ni du Canada ni des États-Unis, de servir pendant un an et de vivre dans une culture nouvelle tout en servant l’Église.

    Selon Damaris, il est important d’équiper les jeunes avec des outils de résolution pacifique des conflits.

    « Dans beaucoup de nos communautés, nous avons appris à résoudre les conflits agressivement. Par conséquent, en tant qu’ambassadeurs de Dieu, il est essentiel que nous puissions proposer des alternatives aux communautés. »

    L’histoire d’un petit garçon a particulièrement touchée Damaris. Elle raconte que c’était un enfant difficile dont les problèmes d’estime de soi se traduisaient par un comportement violent, et cela jusqu’à ce qu’il commence à assister à PPyJ.

    Damaris Guaza Sandoval de Colombie anime un atelier sur l’estime de soi pour une classe de CM1 à l’école Francisco Morazán, à La Ceiba, Honduras. Photo du MCC / Ilona Paganoni

    « Maintenant, c’est un modèle pour d’autres à l’école, il aide ses camarades de classe et fait fructifier tout ce qu’il a appris », dit-elle à propos du garçon, qui, à présent, est médiateur dans son école.

    Matthieu Dobler Paganoni, représentant du MCC au Honduras avec sa femme, Ilona Paganoni, tous deux membres de la Konvenenz der Mennoniten der Schweiz / Conférence mennonite Suisse, explique que cette initiative est importante pour la région parce que le Honduras a le taux d’homicide le plus élevé dans le monde.

    « Il est important de soutenir des projets de ce type qui contribuent à imaginer une autre forme de société et qui ont le potentiel de créer des changements. »

    Ê la fin de son temps de service avec YAMEN, Damaris décida de rester au Honduras pour une année de plus et de continuer son travail avec PPyJ en tant que membre de l’équipe du MCC. Elle dit que l’expérience de cette année passée lui a donné la sagesse qui l’aidera à mieux accompagner les gens et les processus de la communauté.

    « C’est vraiment un cadeau de Dieu de pouvoir continuer à vivre et à servir dans ce beau pays. J’ai beaucoup appris des personnes que j’ai rencontrées. Je suis pleine d’espoir et d’amour pour poursuivre cette aventure. »

    –Rachel Bergen est rédactrice pour le MCC.

    Communiqué commun de la Conférence Mennonite Mondiale et du Comité Central Mennonite.