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  • « C’est ce qui nous a permis, avec l’aide de l’Esprit de Dieu, à ouvrir et à libérer nos cœurs des blocages ou de situations qui nous empêchent d’être des femmes épanouies sur tous les plans. » témoigne Gladis Velasqez Maldonado.

    Gladis Velasqez Maldonado fait partie d’un nouveau réseau mondial de femmes théologiennes anabaptistes dont l’idée remonte à l’Assemblée de la Conférence Mennonite Mondiale de Bulawayo, Zimbabwe en 2003. Les responsables d’Amérique latine ont créé MTAL Movimiento de Mujeres Anabautistas haciendo teología desde América Latina (Mouvement de femmes anabaptistes pratiquant la théologie depuis l’Amérique latine), un groupe continental de femmes théologiennes.

    Gladis Velasqez Maldonado a pu sentir cette sororité solidaire lors du rassemblement des MTAL d’Amérique centrale du 13 au 15 aout au lac Yojoa, au Honduras. Les trente-six femmes des Églises mennonites d’Amérique centrale qui se réunirent, provenaient du Costa Rica, du Nicaragua, du Honduras, du Salvador, du Guatemala, de Belize, du Mexique, de Porto Rico, de Colombie et des États-Unis.

    Les réunions furent jalonnées de médiations, d’ateliers, de présentations et d’activités participatives.

    « Je suis témoin des progrès que le Seigneur nous a permis de faire en 15 ans depuis que le mouvement a commencé » raconte Ofelia García de Pedroza, participante et exposante. « Nous avons dû faire des ajustements aux objectifs initiaux, mais c’est un grand apprentissage de voir que l’Esprit de Dieu nous fait bouger comme il le veut et nous amène à réaliser sa volonté. »

    Ê cause de la violence culturelle et structurelle présente dans beaucoup de leurs pays d’origine, les femmes souffrent d’atteintes à leur santé physique, émotionnelle et spirituelle qui les empêchent de développer leurs dons et de construire des communautés saines.

    Les réunions ont permis aux femmes de guérir une partie de leurs traumatismes dans un cadre rassurant.

    « J’ai pu partager des choses dont je n’avais jamais parlé à personne… Me sentir écoutée et pouvoir recevoir des conseils et des idées venant des sœurs sur les manières de faire face à de telles situations a été libérateur. » Raconte Gladis Velasqez Maldonado.

    En rencontrant des femmes qui exercent un même ministère dans des pays différents, « nous comprenions très bien les mots qui venaient du cœur, nous pouvions nous exprimer en toute confiance, » raconte Ofelia García Pedroza. « Être là-bas nous a permis de vivre la miséricorde de Dieu, son amour débordant, sa compassion sans limites et sa paix complète. »

    MTAL donne l’occasion aux femmes responsables comme Ofelia García de Perdoza de « parler de ce que [son] cœur ressentait comme un fardeau, de [se] laisser chérir et de permettre que d’autres s’occupe [d’elle], d’être encouragée par une embrassade, d’être vulnérable et de profiter de la compagnie, de la nature, de la nourriture, des rires, du lac, du café, des soirées pluvieuses. »

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • Les problèmes au Venezuela touchent l’économie, les relations, les services de santé, la criminalité, l’insécurité, les services publics, la corruption, la politique, la malnutrition et l’inflation. Nous avons décidé d’aller en Colombie pour améliorer la condition de vie de nos familles, pour trouver de nouvelles opportunités et un changement dans nos vies. En arrivant, nous avons reçu un grand choc en voyant d’autres Vénézuéliens vivre de la mendicité. Il était difficile de comparer l’économie de la Colombie à celle du Venezuela : nous nous sommes sentis très tristes en voyant la quantité de nourriture dans les supermarchés, les magasins, les marchés et les entrepôts, ces aliments qui sont introuvables juste de l’autre côté de la frontière, dans notre pays.

    Nous sommes très reconnaissants aux personnes qui nous ont accueillis dans leur pays. Nous n’avons reçu aucune aide de l’état. Nous n’avons pas intentionnellement décidé d’aller à cette Église. Nous croyons plutôt que c’est Dieu qui nous a amenés ici, car nous ne savions pas que l’Église mennonite existait. Maintenant, Carlos a été baptisé et il est membre de l’Église. Nous avons connu Dieu ici dans cette Église. Tous les jours, nous recevons une parole par le pasteur ou par le ministère des enfants. Nous avons reçu un soutien inconditionnel, beaucoup d’amour et d’accompagnement de la part de l’Église mennonite de Riohacha

    L’Église mennonite de l’île Margarita, au Venezuela, distribue des arepas (galettes de maïs) aux habitants d’un bidonville. Photo : Red de Misiones Menonita de Venezuela.Dans cette Église, nous avons appris à écouter la Parole de Dieu par les prédications, l’école du dimanche et durant les veillées de prière. Nous avons appris à vivre en communauté, à nous entraider. Nous avons appris à accepter notre changement de vie. Nous avons appris à apprécier les gens, notre famille, nos amis, ceux qui nous aident tous les jours. Nous remercions d’abord Dieu pour tout le soutien reçu dans ce lieu, pour le pasteur qui enseigne la Parole, pour le moniteur de l’école du dimanche qui nous a permis de participer aux activités et de travailler avec les enfants. Nous avons appris à prendre soin des personnes âgées, ce qui est le ministère de l’Église mennonite de Riohacha. Nous avons appris ce que sont la fraternité et l’unité. Nous avons appris à aimer Dieu. Pour cette raison, nous remercions l’Église mennonite de nous avoir accueillis et de nous permettre de continuer à grandir spirituellement.

    —Migrants vénézuéliens accueillis par la Iglesia Menonita de Riohacha, Colombie

    Inviter l’étranger à faire partie de la famille

    Parfois, certaines personnes sont exclues et marginalisées, elles sont, en somme, des étrangers dans leur propre pays. La société fabrique ses étrangers, certains sont mis à part, considérés commes des étrangers qui n’obéissent pas aux normes sociales établies. L’Église va vers ces gens et les invite à participer. L’évangile invite l’Église à les traiter avec dignité, à leur offrir l’hospitalité et de l’attention. La marginalisation les efface. L’Église leur redonne leur dignité et reconnait leur identité entant qu’êtres aimés. L’Église les invite à faire partie de la communauté du royaume de Dieu. Ils ne sont plus dans un endroit étranger, ils sont arrivés chez-eux.

    — Comunidad Cristiana Menonita El Paraíso, Caracas, Venezuela

    Ce témoignage fait parti du materiel pour le culte du Dimanche de la Fraternité Mondiale 2019. Pour en savoir plus, cliquez ici : www.mwc-cmm.org/dimanchefraternitemondiale

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  • Depuis plus de 20 ans, les gangs s’affrontent dans le quartier de Chamelecón, à San Pedro Sula, au Honduras. La rue principale représente une frontière invisible, délimitant le territoire des deux gangs dominants. Même pour ceux qui n’appartiennent pas aux gangs, il est dangereux de traverser cette rue.

    Au cœur de ce quartier, se trouve l’église mennonite Vida en Abudancia. En 2008, la paroisse s’est sentie appelée à créer une école primaire pour protéger les enfants de l’influence des gangs. Cependant, la violence continuait. La police et les gangs se battaient en face de l’école et même parfois à l’intérieur de l’école avant le début des cours. En 2013, les risques d’atteinte à la sécurité des enseignants et des élèves étaient si élevés que l’école dû fermer. L’Église accompagna ses 38 élèves dans la transition vers une autre école en dehors de la communauté.

    Malgré la peur qui régnait dans la communauté et le nombre réduit de ses membres, l’Église était déterminée à répandre l’espoir. Ne pouvant plus agir au travers de l’école, les membres restant s’aventurèrent en dehors des murs protecteurs du bâtiment de l’église pour offrir des activités aux quatre coins du quartier, couvrant le son des armes par la « musique de Dieu » .

    Le chef du gang qui contrôlait ce territoire entendit le chant et chercha à voir le pasteur. Avec une certaine inquiétude, le pasteur José Fernández se présenta devant le chef de gang. « Personne ne touche à ce pasteur » furent les instructions données par le caïd à ses hommes.

    Cet incident renforça la détermination de l’Église. Petit à petit, les jeunes commencèrent à se rendre à l’église, fuyant l’horreur de ce monde de violence et de rancœur.

    L’espoir commença à croître à nouveau. Les gens commençaient à revenir. L’année dernière, l’école a pu réouvrir. Les adolescents qui grandirent grâce aux programmes missionnaires sont à présent impliqués dans la communauté.

    Cette petite Église qui a tenu bon malgré les épreuves, s’épanouie, faisant sonner un chant d’espoir qui couvre le son de la violence. —Propos recueillis par Oscar Suárez, membre du comité YABs pour l’Amérique latine

    —Propos recueillis par Oscar Suárez, membre du comité YABs pour l’Amérique latine

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    Ce témoignage fait parti du materiel pour le culte du Dimanche de la Fraternité Mondiale 2019. Pour en savoir plus, cliquez ici : www.mwc-cmm.org/dimanchefraternitemondiale

  • Des anabaptistes, venus en groupe ou individuellement, se sont réunis du 8 au 12 octobre 2018 à la Sammuk Christian Academy de Chonburi en Thaïlande à l’occasion du quatrième Rassemblement anabaptiste de Thaïlande (Thailand Anabaptist Gathering – TAG).

    Les dirigeants des frères mennonites thaïlandais et les missionnaires de MB Mission ont planifié et organisé le rassemblement biennal auquel ont assisté près de 160 personnes. Les participants représentaient les Frères en Christ, Eastern Mennonite Missions, Rosedale Mennonite Church, Mennonite Church USA et Canada, les mennonites hmong du 9e district, et des groupes des frères mennonites en Thaïlande.

    « Ce fut une joie de voir tout le monde créer de nouvelles amitiés et de vivre des moments inoubliables ensemble », dit Karen Huebert-Sanchez, directrice d’Abundant Life Home et organisatrice de la conférence. Ce fut une rencontre riche avec de l’adoration entraînante, des danses liturgiques originales et de l’enseignement interactif. »

    Deux frères mennonites cambodgiens de Poi Pet se sont joints au rassemblement ainsi que deux demandeurs d’asile pakistanais de Bangkok et un groupe du Laos.

    Des groupes ont voyagé jusqu’à 14 heures en transport collectif pour se rendre à la ville de Chonburi. Les participants ont dormi sur de simples matelas dans les grands dortoirs ouverts du pensionnat baptiste.

    L’orateur invité, César García de la CMM, dirige des sessions d’enseignement interactif. Photo : Karen Huebert-Sanchez

    Les orateurs, César García, secrétaire général de la Conférence Mennonite Mondiale, sa conjointe et adjointe à la direction Sandra Báez, Victor Wiens d’International Community of Mennonite Brethren (ICOMB) et de MB Mission, ont parlé de la théologie anabaptiste (Jésus est le centre de notre foi ; la communauté est le centre de notre vie ; la réconciliation est le centre de notre travail) en s’appuyant sur le Saint-Esprit. Ils ont aussi abordé les points de convergence et de divergence entre l’anabaptisme et le calvinisme.

    Pasteure Nantanong, pasteure principale de la Conférence thaïlandaise des Églises des frères mennonites, a dit : « Je comprends maintenant… pourquoi les anabaptistes encouragent tout un chacun à montrer le chemin et à apporter sa contribution. C’est une belle image du corps de Christ. » Elle est enthousiaste à l’idée d’utiliser ce concept dans son propre enseignement et sa vie de disciple.

    Un soir, lors d’un jour férié, les participants se sont rendus près de la plage bien fréquentée de Bang Saen où dix anabaptistes de l’Asie du Sud-Est ont donné publiquement leur témoignage sous les palmiers. « Ils ont courageusement expliqué comment ils s’étaient détournés du péché et de l’idolâtrie pour suivre Jésus », a raconté Karen Huebert-Sanchez.

    Chaque personne qui avait donné son témoignage a été baptisée par un membre de sa propre église, pendant que des centaines de Thaïlandais en congé regardaient avec curiosité.

    Les participants du TAG ont applaudi depuis le rivage et ont chanté en thaï « J’ai décidé de suivre Jésus ». Ê l’ombre, ils ont célébré le repas du Seigneur avec du riz collant et un jus thaïlandais. Certains ont distribué des tracts et ont témoigné à des personnes intéressées sur la plage.

    Chaque journée débutait par une prière collective intercédant pour des préoccupations personnelles et pour la région afin que la population se tourne massivement vers Jésus.

    « Cat Band », un ministère de Campus pour le Christ en Thaïlande, conduit par « Boat » de l’équipe d’adoration des frères mennonites, a chanté chaque jour.

    « Chaque session, le chant et le témoignage apportés par un des groupes anabaptistes constituaient un temps fort », raconte Karen Huebert-Sanchez. La foule embarquait avec des danses traditionnelles thaïes. Les témoignages racontaient leur libération du trafic de drogue ou parlaient de persécution à cause de l’Évangile.

    Les dons de la CMM, d’Eastern Mennonite Missions, du Fonds de dotation mennonite et de deux fondations thaïlandaises des frères mennonites à Chonburi (TMBF et Abundant Life Foundation) ont couvert les dépenses nécessaires pour payer les orateurs, la traduction du matériel anabaptiste et la location du lieu de rassemblement.

    « C’était encourageant de voir ces groupes de personnes manifester un vif intérêt pour l’anabaptisme », déclare César García. Seul le groupe hmong est actuellement une église membre de la CMM.

    « Veuillez continuer à prier pour nos églises et les croyants en Thaïlande et dans les pays environnants. Nous sommes reconnaissants pour l’unité des cœurs et les solides liens d’amitié qui se sont tissés pendant le rassemblement. Que Dieu utilise cela pour sa gloire et pour attirer de nombreuses personnes à la foi en Jésus-Christ », dit Karen Huebert-Sanchez.

    —Communiqué du Rassemblement anabaptiste de Thaïlande

    Cliquez ici pour accéder aux Convictions Communes de la CMM en thaï et autres langues.

  • Dans une région de l’Ukraine que des milliers de mennonites avaient quittée il y a plusieurs générations, une vingtaine de responsables d’Églises mennonites de toute l’Europe se sont réunis pendant trois jours en octobre 2018. Les Églises Frères mennonites ukrainiennes ont accueilli l’évènement dans la ville de Zaporizhzhia. Il a réuni des participants du Portugal, d’Espagne, de France, des Pays-Bas, d’Allemagne, de Suisse, d’Autriche, de Lituanie et d’Ukraine.

    De nos jours en Ukraine, il reste peu de descendants des mennonites germanophones qui jadis y avaient établi plus de 400 villages.

    Les mennonites quittèrent la Prusse pour s’installer en Ukraine à partir de 1789 à l’invitation de Catherine II. Ces anabaptistes germanophones y établirent des fermes et des entreprises prospères. Ils commencèrent à partir dans les années 1870 parce que le gouvernement russe avait éliminé le statut d’objecteur de conscience et des terres agricoles étaient devenues disponibles en Amérique du Nord.

    Au 20ème siècle, ceux qui étaient restés en Ukraine firent face à de grandes difficultés : des violences contre les propriétaires terriens pendant la révolution bolchevique, jusqu’aux confiscation de terres, aux exécutions par le gouvernement stalinien et aux déportations en Sibérie.

    Aujourd’hui, de nombreux villages établis par les mennonites sont peu peuplés, pauvres et délabrés. Les habitants ignorent souvent qui les a construits.

    Pendant ce temps, en Europe occidentale et en Amérique du Nord, les descendants de réfugiés mennonites d’Ukraine réévaluent leur propre histoire. L’histoire mennonite révèle qu’il y eut à la fois un témoignage héroïque et pacifique face au mal et, dans certains cas, des mauvais traitements infligés aux employés ukrainiens. De plus, certains villages mennonites prirent les armes pour résister aux pilleurs pendant le chaos qui suivit la révolution.

    Johann Matthies, directeur de MB Mission Europe, s’est tenu devant le plus ancien bâtiment d’Église Frère mennonite au monde (converti en entrepôt aujourd’hui) pour expliquer que le partage de l’Évangile avec d’autres Ukrainiens était interdit à cette époque. Un mennonite qui avait acheté des Bibles pour les distribuer avait été excommunié, raconte Matthies.

    Au meilleur moment de leur histoire, les mennonites d’Ukraine construisirent des hôpitaux et des écoles dont beaucoup purent bénéficier et apportèrent des pratiques agricoles modernes à la région.

    Sept femmes de 16 à 22 ans ont reçu le baptême dans une piscine du quartier lors de la visite des responsables européens. Photo : J. Nelson Kraybill

    Depuis 2007, MB Mission travaille avec les Ukrainiens pour établir de nouvelles Églises anabaptistes. Ê l’Église Cœur du Christ MB, située dans la ville portuaire de Berdyansk, plusieurs mennonites européens en visite assistèrent au culte dominical. Cette paroisse constituée de 60 Ukrainiens est jeune.

    La ligne de démarcation des provinces ukrainiennes de Crimée et de Donetsk occupées par la Russie se trouve à moins de 160 kilomètres à l’est. Toutes les semaines, le pasteur Alexey Yuditsenko fait équipe avec le pasteur pentecôtiste Albert Xomiak pour y apporter de la nourriture, des vêtements et des Bibles, et montrer l’amour de Jésus. Ils racontent que l’économie est détruite et qu’il y a de nombreux problèmes de pauvreté, d’alcoolisme, de dépression et de chômage.

    Yuditsenko et son Église ont une vision pour que des milliers de personnes soient amenées à connaître le Christ. Sur le mur de l’espace qu’ils louent pour se réunir, ils ont accroché des reproductions de tableaux illustrant des histoires bibliques. Les membres de l’Église se rendent dans les parcs de la ville avec ces affiches et invitent les passants à parler de ce qui, selon eux, se passe sur l’image. C’est un moyen de partager l’évangile.

    Même au beau milieu de la guerre et d’une crise économique, Dieu permet à nouveau un témoignage anabaptiste en Ukraine. Là où des milliers de mennonites de langue allemande se sont par le passé installés avant de fuir, des descendants spirituels ukrainiens et russes guident l’Église vers une renaissance.

    —Un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale écrit par J. Nelson Kraybill, président de la CMM.

  • L’Eglise de Samoghohiri au Burkina Faso a vécu la joie de la consécration de Fabé Traoré et de Kari Traoré au ministère pastoral.

    Le 1er mai 2016, deux pasteurs ont été consacrés à Samoghohiri, dans la province du Kénédougou dont le chef-lieu est Orodara. Cela fait plus d’un quart de siècle que des missionnaires mennonites se sont installés dans ce village pour traduire les Saintes Ecritures dans la langue Dzùùn et annoncer la Bonne Nouvelle au peuple samogho. C’est la première consécration de pasteurs originaires de ce peuple. Elle concerne deux grandes familles de l’Eglise de Samogohiri : celle de Fabé Traoré et son épouse Abibata et celle de Kari Traoré et son épouse Biba.

    Fabé et Abibata ont 15 années de vie de couple et le Seigneur les a bénis avec deux filles et un garçon. Ils exercent leur ministère à Samoghohiri, après leur formation à la Faculté de théologie à Abidjan et un stage pratique dans l’Eglise à Orodara. Le second couple, plus jeune, a deux enfants, un garçon et une fille. Ils se sont également engagés dans la traduction de la Bible en Dùùngoo après l’obtention d’une licence dans un institut biblique au Togo. Ils exercent leur ministère dans un village voisin, Saraba, où des missionnaires ont travaillé pendant environ 20 ans.

    Ces deux couples veulent, par leur vie d’obéissance à la Parole de Dieu et par leur dévouement, être des instruments utiles entre les mains du Seigneur.

    FOULE DES GRANDS JOURS

    Petit à petit, le hangar dressé pour la circonstance a connu une telle affluence qu’il a fallu refuser du monde. De toutes les zones et régions, les frères et sœurs avaient mis à part ce jour pour venir manifester leur soutien à l’Église de Samoghohiri et aux deux couples consacrés. La cérémonie s’est déroulée comme un culte d’adoration du dimanche avec cependant quelques spécificités, notamment les cantiques de louange et d’adoration, de joie et de consécration au Seigneur.

    PAS UN GRADE !

    Lors de la prédication, le pasteur Abdias Coulibaly a insisté sur les implications de la consécration dans la vie et dans le ministère des pasteurs. Le chrétien est appelé à se donner dans sa totalité, comme l’apôtre Paul le mentionne dans son épître aux Romains : « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. » (Rm 12.1). La consécration ne doit pas être perçue comme une simple cérémonie, mais comme un acte de renoncement à soi-même, un engagement pris de façon libre et consciente de ne vivre que pour le Seigneur Jésus-Christ. C’est ce que signifie la vie de disciple du Seigneur Jésus-Christ qui, lui-même, est le modèle de serviteur par excellence. La consécration, c’est d’avoir pour priorité l’obéissance personnelle au Seigneur et de servir les autres et non soi-même. Selon ce que le Maître disait : « Car le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs. » D’aucuns pensent que la consécration est un grade que l’on obtient dans le ministère et qui aurait des privilèges d’ordre matériel ou financier. Loin de là ! C’est un engagement à une vie de disciple de Jésus-Christ dans tous les domaines de la vie. Pour être consacré, le pasteur doit remplir trois conditions : avoir accompli au moins trois ans de ministère après sa formation pastorale ; être recommandé par son Église locale ; être approuvé par l’Église nationale.

    ENGAGEMENTS COMME PERE, EPOUX, SERVITEUR

    Pour le temps de consécration, le pasteur Siaka Traoré a exprimé sa reconnaissance au Seigneur, félicité la communauté pour sa grande mobilisation et brièvement rappelé les circonstances de la présente cérémonie. Par des questions suivies de réponses, chaque pasteur s’est engagé à être d’abord un bon père de famille et un bon époux avant d’être un serviteur fidèle à l’image du Seigneur Jésus-Christ. Enfin, les responsables de l’Église nationale ont prié et ont imposé les mains aux deux couples pour les accompagner dans leur engagement à être des témoins de Christ dans leur vie de famille et dans le service de la communauté mennonite et leur communauté d’origine : les Dzùùn. Pendant la cérémonie de consécration, le nouveau pasteur Fabé Traoré a eu l’opportunité de présenter au Seigneur les enfants de son collaborateur Kari Traoré. C’était son baptême de feu !

    Nous voulons féliciter les deux nouveaux couples pastoraux et les encourager. Leur engagement est digne, louable et honorable. C’est ce que le Seigneur demande à tous ses disciples, qu’ils soient engagés dans un ministère ou non. A nous tous qui traînons les pieds dans notre marche avec le Seigneur : il nous veut engagés, à quelque niveau que ce soit. Nous sommes appelés à être des disciples et des faiseurs de disciples.

    —Othniel Dakouo Sabere, Eglise d’Orodara, Burkina Faso, étudiant en théologie, coordinateur du programme mennonite de prévention du Sida


    Cet article et le Réseau mennonite francophone

    Cet article paraît dans le cadre d’articles publiés par le Réseau mennonite francophone de la Conférence Mennonite Mondiale, et il relie les Eglises du Burkina Faso, de la République démocratique du Congo, du Québec, de la Suisse et de la France. Coordination : Jean-Paul Pelsy.

  • « L’Ouganda est mûr pour l’évangélisation et l’Église grandit », déclare l’évêque Simon Okoth, coordinateur national de l’Église Mennonite Ougandaise. La nouvelle union d’Églises membre de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) – validé par le Comité Exécutif en 2017 – est passée de 7 paroisses avec un total de 310 membres en 2015 à 18 paroisses réunissant 553 membres en 2018.

    Tous les trois ans, la CMM recueille des informations auprès de ses membres afin de les publier et de montrer la croissance du nombre de paroisses des unions d’Églises membre de chaque pays dans le monde, ainsi que du nombre d’Églises qui ne sont pas encore membre ou qui sont en voie de devenir membre comme c’est le cas des mennonites d’Ouganda. Vous trouverez ici les statistiques, une carte du monde reprenant les statistiques les plus récentes des Églises anabaptistes de chaque pays et une grande carte murale.

    Une association internationale (IBICA) et 107 unions d’Églises nationales sont membres de la CMM ; cela représente 69% de la famille spirituelle anabaptiste-mennonite.

    Dans l’ensemble, le nombre d’anabaptistes dans le monde a augmenté : 2 131 000 membres baptisés dans 86 pays.

    On trouve la croissance des paroisses anabaptistes-mennonites la plus importante dans les pays du Sud, dans les unions d’Églises comme celle d’Ouganda qui apparaissent dans des zones périurbaines (l’arrière-pays autour des villes). Les paroisses de l’Église mennonite ougandaise, dont le nombre ne cesse de croître, se heurtent à de nombreuses difficultés : des bâtiments à peine recouverts d’un toit et aucune fenêtre, le manque de chaises pour que les membres puissent s’assoir durant le culte, des pasteurs sans formation reconnue et parfois sans salaire.

    Les Églises membres de la CMM en Afrique déclaraient 701 814 membres baptisés en 2015. Ce nombre a augmenté de 5% pour atteindre 738 315 membres baptisés en 2018.

    Le nombre de membres baptisés en Asie et dans le Pacifique a augmenté de 2%, bien que le nombre total de membres baptisés dans la Conférence Mennonite Mondiale ait légèrement diminué. Plus de précision dans les chiffres déclarés explique certaines des diminutions dans des pays tels que l’Indonésie et le Vietnam. Bharatiya Jukta Christa Prachar Mandli, une Église anabaptiste basée à Calcutta, en Inde, affiche l’augmentation la plus importante : 36%, passant de 2 725 membres baptisés en 2015 à 4 260 en 2018.

    Le nombre de membres baptisés des Églises membres de la CMM en Amérique latine a augmenté de 6%, passant de 102 377 en 2015 à 109 177 en 2018.

    Deux unions d’Églises nationales en Amérique latine ont augmenté de plus de trente pour cent. Le nouveau membre de la CMM, l’Église des Frères mennonites au Brésil, COBIM, est passé de 6 960 membres baptisés en 2015 à 10 400 en 2018. Conferencia Peruana Hermanos Menonitas est passée de 664 membres en 2015 à 1 000 en 2018.

    Au Venezuela, où l’effondrement économique a rendu la vie quotidienne difficile, l’Église membre associé de la CMM, Casa de Restauracion y Vida Shalom, a vu le nombre de ses membres chuter de plus de la moitié, passant de 250 en 2015 à 120 en 2018.

    L’Europe, berceau de la foi anabaptiste, connait des pertes dans des régions historiques, comme les Pays-Bas, où l’Algemene Doopsgezind Societeit est passée de 7 650 membres en 2015 à 5 725 en 2018. Toutefois, de nouvelles expressions de l’anabaptisme se développent en Albanie et en Espagne. En Albanie, le nombre de membres a augmenté de manière exponentielle, passant de 30 membres baptisés en 2015 à 120 en 2018, tandis que le nombre d’Anabautistas, Menonitas y Hermanos en Cristo en Espagne est passé de 376 à 501, grâce au travail missionnaire d’Amor Viviente originaire du Honduras.

    En Amérique du Nord, Mennonite Church USA a annoncé une diminution de 33% du nombre de membres baptisés, la Conférence mennonite de Lancaster quittant l’association pour former une conférence distincte. Plusieurs autres unions d’Églises font état de légères baisses, tandis que Conservative Mennonite Conference in USA présente une croissance de 2%. L’Église Be in Christ du Canada (anciennement Frères en Christ) ne cesse de croître, répertoriant environ 17 000 personnes en 2018 (le chiffre de 4 080 membres déclaré en 2015 provenait d’une mesure plus stricte du nombre de membres).

    Dans l’ensemble, le nombre d’Églises membres de la Conférence Mennonite Mondiale a augmenté de 2% depuis 2015, tandis que le nombre d’anabaptistes recensés dans le monde a augmenté de 1%. Ê l’échelle mondiale, les deux tiers des anabaptistes se trouvent dans les pays du Sud.

    Si l’on considère uniquement les Églises membres de la CMM, la proportion d’anabaptistes résidant dans les pays du Sud, dans des endroits comme l’Ouganda, passe à 81%.

    « L’Église Mennonite d’Ouganda est très heureuse et honorée d’être membre de la famille mondiale de la CMM », a déclaré l’évêque Okoth. « Que Dieu nous garde ensemble. »

    Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • Comme les quatre cavités du cœur, les quatre commissions de la CMM servent la communauté mondiale des églises anabaptistes dans les domaines suivants : diacres, foi et vie, paix et mission. Les commissions préparent du matériel à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils et proposent des ressources aux églises membres et facilitent le travail des réseaux ou des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun. Ci-dessous, une des commissions communique un message de leur ministère.


    La souffrance est une réalité partout dans le monde. Tôt ou tard, tous sont affectés. Pourtant, depuis toujours, les hommes ont essayé de trouver des réponses acceptables à cette souffrance.

    Il est réconfortant de constater que la Bible n’est pas éloignée de la souffrance humaine, mais qu’elle la confronte directement. (Par exemple, dans le livre de Job, Lamentations et dans Romains 8/18-28).

    Dans Romains 8/18-28, nous lisons que des gémissements d’espoir émergent du néant et de la souffrance vécues par tous et toutes.

    1. Fraternité dans le néant et dans la souffrance

    Comme mentionné dans Genèse 3, tous les êtres humains partagent le même destin, celui de la chute. L’apôtre Paul dit que toute la création est soumise au « néant » (Romains 8/20). Ce néant atteint aussi bien les êtres vivants que les êtres non vivants.

    En fin de compte, tous les êtres vivants, y compris les humains, périssent. Paul compare la corruption et la destruction de ce néant dans la création aux « douleurs de l’enfantement » (Romains 8/22). Et, à l’instar des douleurs d’une femme qui accouche, cette corruption et cette destruction ne cessent d’augmenter en fréquence et en intensité.

    Nous pouvons voir cela se produire dans la nature – tremblements de terre, ouragans, tsunamis, inondations et sécheresses – ainsi que dans les comportements humains : l’intolérance, l’érosion des principes de civilité, de dignité humaine et d’éthique biblique.

    Mais les croyants peuvent être réconfortés par le fait que Dieu assume la responsabilité de ce néant et révèle sa détermination à nous éviter le sombre destin de la chute.

    2. Fraternité dans les gémissements

    La création (v 22), les croyants (v 23) et le Saint-Esprit (v 26) gémissent à cause de la soumission de la création au néant.

    La personnification de la création en gémissements révèle le fait que le Dieu Créateur est préoccupé par ce qu’il a fait. Et dans le cadre de cette préoccupation, le Créateur fait en sorte que ses enfants voient les souffrances et le néant dans le monde, en particulier dans la vie des croyants, au travers de leurs propres souffrances.

    Les croyants ne sont pas seulement désolés pour ceux qui souffrent, mais ils partagent avec eux leurs afflictions (voir 1 Corinthiens 12/26). C’est ainsi que nous entrons dans la fraternité de gémissement avec nos congénères.

    Mais plus que nous, c’est Dieu qui est atteint par les souffrances de son peuple. Le Saint-Esprit gémit au nom du peuple de Dieu (v 26).

    Il est réconfortant pour les croyants de savoir que lorsqu’ils souffrent, ils ne sont pas seuls. Des frères et des sœurs en Christ du monde entier sont avec eux, vivent leurs souffrances et se soucient de leur bien-être.

    3. Fraternité dans l’espoir

    Paul mentionne quatre faits qui peuvent nous réconforter et nous redonner l’espoir lorsque nous souffrons :

    1. (v 21). Le néant de la création a un but : la réalisation de la glorieuse liberté des enfants de Dieu. Lorsque ce but sera réalisé, Dieu délivrera la création elle-même totalement.
    2. (v 23). Nous communions fraternellement dans les souffrances et les douleurs de la création. Mais Dieu a un plan pour que les croyants fassent pleinement l’expérience d’être adoptés par Dieu en tant que ses fils et ses filles en Jésus-Christ. C’est notre espoir glorieux.
    3. (v 26). Nous ne sommes pas seuls. Même si nous sommes physiquement seuls, le Saint-Esprit est avec nous. Jésus, Emmanuel, est Dieu avec nous. Le Saint-Esprit intercède pour nous en priant selon la volonté de Dieu.
    4. (v 28). Les corruptions, le néant, les douleurs et les souffrances dans ce monde profitent aux croyants. (« rien ne pourra jamais nous séparer de l’amour que Dieu nous a manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur. » v 39). C’est-à-dire que rien ne peut nuire à notre statut d’enfants de Dieu en Jésus-Christ notre Seigneur.

    Ces faits rassurants renforcent notre espoir en Dieu. Cet espoir est commun à tous les croyants et par conséquent, nous vivons la fraternité par l’espoir également.

    La Conférence Mennonite Mondiale (CMM) fait partie de cette communauté fraternelle de souffrance et de douleurs, de gémissements et d’espoir. Les membres de la Commission Diacre de la CMM se rendent notamment dans les Églises qui souffrent. Si Dieu est pour nous, présent sous la forme de nos frères croyants et du Saint-Esprit, qui sera contre nous ? (v 31).

    Nous pouvons donc crier : « Mais en tout cela nous remportons la plus complète victoire par celui qui nous a aimés. » (v 37).

    Elisabeth Kunjam est membre de l’Église Frères Mennonites de l’Inde. Elle servait au sein de la Commission Diacres (2015-2018). Cet article est inspiré par sa participation à la visite diaconale aux Églises Frères mennonites touchées par les inondations au Pérou en 2017.

  • La International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, ou Communauté internationale des Frères Mennonites) est formée de 21 communautés d’églises dans 19 pays, avec approximativement 450 000 membres. ICOMB veut faciliter les relations entre les différents ministères, et améliorer le témoignage et le discipulat de ses communautés d’églises membres : connecter, renforcer, répandre.

    Victor Wiens, coordonnateur d’équipes pour ICOMB, est allé en Asie en octobre dernier. Voici un compte-rendu de trois conférences FM émergentes là-bas.

    • Myanmar: Une nouvelle conférence de 10 églises FM est en train de se développer dans ce pays. Ê leur tête, on retrouve comme dirigeants birmans Isaiah et Moe Aung, supervisés par Louise et Dave Sinclair-Peters (on les aperçoit sur la photo ci-dessus en compagnie de Victor Wiens face à une carte géographique du Myanmar).
    • Thaïlande: Un autre baptême de 10 nouveaux croyants a eu lieu sur le bord de la plage de Chonburi le 10 octobre dernier. La cérémonie s’est déroulée lors du rassemblement anabaptiste thaïlandais. Après le baptême, les participants ont pris la Cène avec du riz collant et du jus de couleur rouge au même endroit. Quelle belle façon de témoigner de leur nouvelle naissance en Christ.
    • Philippines: Après avoir enseigné le module de formation #1 sur le leadership missionnaire d’ICOMB aux ouvriers philippins d’une église, Victor et Bob Davis ont participé à un festival de louange donné par des jeunes. L’évènement, appelé Louange d’octobre était organisé par la conférence FM et avait lieu à Baguio. Des centaines de jeunes ont pu louer Dieu avec des chants pendant toute la soirée, une alternative chrétienne pour contrer l’Oktoberfest qui se déroule au même moment. Sur la photo, on aperçoit l’ancien FM Sam Arcano qui dirigeait le déroulement du festival.

    —Victor Wiens, coordinador de preparación, ICOMB

  • Trois raisons pour lesquelles le Saint-Esprit est pertinent pour l’Église aujourd’hui

    Cinquante jours après la Pâque, la communauté juive s’était réunie à Jérusalem pour la fête des Tabernacles. Au même moment, les disciples de Jésus étaient rassemblés pour attendre la promesse du Saint-Esprit.

    Alors qu’ils attendaient : « Tout à coup il y eut un bruit qui venait du ciel comme le souffle d’un violent coup de vent : la maison où ils se tenaient en fut toute remplie ; ils furent tous remplis d’Esprit Saint et se mirent à parler d’autres langues, comme l’Esprit leur donnait de s’exprimer » (Ac 2/2,4). De manière miraculeuse, les disciples de Jésus commencèrent à parler des langues qu’ils ne connaissaient pas.

    Très vite, cette nouvelle que les disciples parlaient différentes langues se répandit à travers tout Jérusalem. Les réactions de la population allèrent de l’étonnement à la perplexité et au scepticisme.

    Alors Pierre – ce même Pierre qui, cinquante jours plus tôt, avait nié toute association avec Jésus – se leva et fit son premier sermon. Rempli du Saint-Esprit, Pierre s’adressa aux milliers de personnes qui avaient crucifié Jésus. Et cette même foule, qui cinquante jours plus tôt haïssait Jésus, écouta attentivement un plaidoyer en sa faveur.

    Ce jour-là, 3 000 personnes crurent en Jésus et furent ajoutées à l’Église.

    C’est à la lumière d’une parole du prophète Joël que Pierre interprète les événements de ce matin-là.

    En effet, dans Joël 2/28–29, Dieu a promis de déverser son Esprit sur toute chair. Dieu a promis de donner à tous une puissance divine. Et cette prophétie s’accomplit le jour de la Pentecôte. C’est ainsi que ce jour est devenu le jour de la naissance de l’Église.

    Pourquoi, deux millénaires plus tard, est-il toujours important que les premiers chrétiens soient remplis du Saint-Esprit ? Que peut apprendre l’Église des événements de la Pentecôte ?

     Len  Rempel

    1. Le Saint-Esprit continue à déverser sa puissance sur l’Église

    Dans Actes 1/8, Jésus a promis à ses disciples la puissance du Saint-Esprit pour témoigner. Avant la Pentecôte, les disciples avaient peur et se sentaient abandonnés. Après, ils n’ont plus hésité à affirmer qu’ils étaient disciples de Jésus.

    La puissance qu’ils ont reçue a duré plus d’un jour. Ils ont accompli des guérisons miraculeuses, ressuscité les morts et témoigné devant le Sanhédrin. Ils sont devenus audacieux, la plupart d’entre eux allant jusqu’à risquer leur vie.

    Le Saint-Esprit répand encore aujourd’hui sa puissance dans l’Église. Les institutions chrétiennes s’attaquent aux grands problèmes comme le trafic des êtres humains, les déplacements forcés, la pauvreté et la faim, la violence et la guerre.

    Les membres des églises risquent leur vie pour vivre leur foi :

    Greta Lindecrantz (États-Unis) a choisi d’aller en prison plutôt que de soutenir la peine de mort.

    Sang-Min Lee (Corée du Sud) a refusé d’accomplir le service militaire obligatoire et a dû passé 15 mois en prison en tant qu’objecteur de conscience.

    Des jeunes mennonites de Colombie ont refusé de rejoindre les groupes armés parce qu’ils pensent que « c’est incompatible avec les enseignements et l’exemple de Jésus-Christ » .

    En Inde, les chrétiens suivent le Christ alors que l’intolérance religieuse et la persécution sont croissantes.

    Cela n’est possible que grâce à la puissance du Saint-Esprit.

    2. L’Église est par nature diverse et inclusive

    Le jour de la Pentecôte, le Saint-Esprit a permis aux croyants rassemblés de « proclamer les merveilles de Dieu » dans des langues qu’ils ne connaissaient pas. Ce miracle a symboliquement renforcé la diversité de la nature de l’Église : multilingue, multiraciale et multiculturelle.

    Ê partir de ce jour, plutôt qu’un groupe homogène de Galiléens, l’Église est devenue une communauté de personnes de toutes les nations, rassemblées par amour pour le Christ.

    Dans son sermon, pour interpréter les événements de ce matin là, Pierre cite le prophète Joël :

    Alors, dans les derniers jours, dit Dieu,
    je répandrai de mon Esprit sur toute chair,
    vos fils et vos filles seront prophètes,
    vos jeunes gens auront des visions,
    vos vieillards auront des songes ;
    oui, sur mes serviteurs et sur mes servantes
    en ces jours-là je répandrai de mon Esprit
    et ils seront prophètes. (Ac 2/17–18).

    Le jour de la Pentecôte est historique parce que Dieu a accompli ce jour-là une prophétie faite des centaines d’années auparavant.

    Au temps de l’Ancien Testament, l’Esprit était presque toujours répandu uniquement sur les prophètes, les prêtres et les rois. Le jour de la Pentecôte, cela a changé. Tous les croyants ont reçu le Saint-Esprit quelque soit leur âge, leur sexe et leur statut social.

    L’Église est devenue un lieu où chacun – jeunes et vieux, hommes et femmes – compte. Et tous ont reçu le pouvoir de contribuer à la vie et à la mission de l’Église.

    3. L’Église est un avant-goût du royaume de Dieu

    Le passage d’Actes 2/42–47 montre ce à quoi ressemble le royaume de Dieu sur la terre :

    Dans la première église, tous vivent ensemble d’un commun accord. Ils vivent dans la communion fraternelle, ils se consacrent aux enseignements des apôtres, ils prient et rompent le pain ensemble, ils vendent leurs biens et leurs possessions pour venir en aide à ceux qui sont dans le besoin. « Et le Seigneur adjoignait chaque jour à la communauté ceux qui trouvaient le salut » (Ac 2/47).

    Les caractéristiques du royaume étaient présentes dans la première église : unité dans la diversité et contentement (désir de manifester de l’amour pour les autres et d’apprendre plutôt que de diviser et de dominer), partage et préoccupations les uns pour les autres d’un cœur joyeux et sincère (sans cupidité) et désir de louer Dieu.

    La première église est un modèle à suivre pour nous afin de discerner si les caractéristiques du royaume sont présentes parmi nous.

     Len Rempel

    Une table devant nous

    John Driver, dans son livre Vivre Ensemble, Unis dans l’Esprit, nous présente une belle image d’une « table fraternelle ».

    Grâce à la CMM, une table fraternelle est dressée devant nous. Ê cette table sont assis des peuples du monde entier : ils témoignent de l’œuvre du Saint-Esprit à l’œuvre dans les églises, ils proclament les merveilles de Dieu, ils nous rassemblent et ils nous rendent participants dans le corps de Christ.

    Que ces témoignages nous encouragent à faire confiance à la puissance du Saint-Esprit pour lui permettre d’agir à travers nous.

    Les problèmes qui touchent notre génération demandent que l’Église intervienne activement. Il est impossible de s’attaquer à ces difficultés par de simples efforts humains. La puissance du Saint-Esprit, ainsi qu’un esprit d’unité au sein de la famille anabaptiste mondiale, sont nécessaires pour que l’Église soit à la hauteur pour témoigner au monde et manifester les valeurs du royaume.

    —Elisabeth Kunjam est membre de l’église Frères Mennonites d’Inde. Elle a participé à la Commission Diacres (2015-2018).

    Elle a parlé à Renouveau 2027 : ‚ÄòLe Saint-Esprit nous transforme’ à Kisumu (Kenya) le 21 avril 2018. Cet article est adapté de sa présentation. 


    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2018 de Courier/Correo/Courrier.

  • De nombreux témoignages écrits concernant le début du mouvement anabaptiste mentionnent que l’œuvre du Saint-Esprit en est la principale force motrice. Le Saint-Esprit est donné aux personnes qui le désirent. C’était le cas lors de la Pentecôte (Actes 2) pendant que les disciples priaient ; c’était le cas à l’époque de la Réforme ; et c’est le cas aujourd’hui.

    Le Saint Esprit du temps des apôtres jusqu’à celui de Luther

    Les anabaptistes et les protestants en général devraient se souvenir que l’Église chrétienne n’a pas commencé avec eux. Pendant les 15 siècles précédents, le Saint-Esprit s’est manifesté de nombreuses fois. Souvenons-nous des premiers martyrs chrétiens, qui, par la force de l’Esprit, étaient prêts à donner leur vie, et qui, même torturés et mis à mort, sont restés fidèles. Beaucoup de mystiques, dans les monastères, les déserts, les grottes, et souvent occupant des responsabilités importantes dans l’Église ont cherché à être remplis du Saint-Esprit, et ont agi par sa puissance et sa sagesse. Les missionnaires aussi, apportant l’évangile en Europe, en Russie, en Inde et en Afrique du Nord, ont prouvé que l’Esprit de Dieu envoie, et permet de franchir toutes les barrières culturelles.

    Le Saint-Esprit pendant la Réforme

    Luther, Zwingli et Calvin ont tous les trois souligné l’action de l’Esprit de Dieu quand ils ont redécouvert et redéfini l’évangile biblique de la grâce. Non seulement une expérience profonde de paix et de réconfort spirituels, mais aussi un sens très fort de ‘libération de la religion’ et de ‘libération de l’oppression sociale’, y ont été associés. Thomas Müntzer, bien que tragiquement trompé à la fin, a appliqué le Saint-Esprit aux questions de justice sociale et de droits des pauvres et des marginalisés. Melchior Hoffman a évoqué avec une grande sensibilité spirituelle l’effusion de l’Esprit sur la nouvelle Jérusalem à venir.

     Roland zh Wikimedia Commons

    Le Saint-Esprit et la dissidence anabaptiste à Zurich en 1525

    Le groupe de jeunes érudits autour de Zwingli a très tôt associé l’autorité de l’Écriture à la pratique ecclésiale sous la direction de l’Esprit. Lors des débats d’octobre en 1523, ils ont défié Zwingli de subordonner la décision du conseil municipal à l’autorité de l’Esprit. Conrad Grebel l’a exprimé ainsi : « L’Esprit de Dieu a déjà pris la décision ».

    Dans la nuit du 21 janvier 1525, « 15 frères étaient réunis en prière dans la maison de Félix Manz après que le conseil de Zurich leur ait interdit de propager leur foi. Il est écrit qu’après avoir prié, George Blaurock, poussé par l’Esprit, a demandé à Conrad Grebel de le baptiser sur la confession de sa foi… ».

    Très vite, les anabaptistes ont été confrontés à un nouveau problème : le nationalisme suisse ou la sécurité européenne sont-ils au-dessus du commandement de Dieu concernant la non-violence et l’amour des ennemis ? Les croyants anabaptistes de Suisse ont exhorté Thomas Müntzer et ceux qui rejoignaient la révolte des paysans à ne pas prendre l’épée, mais à faire confiance à l’intervention de l’Esprit de Dieu.

    Quand Michael Sattler a écrit la confession de Schleitheim, l’assemblée locale a clairement statué que les chrétiens renonçaient à l’épée physique pour prendre ‘l’épée de l’Esprit’. Lors de son procès, Michael a déclaré qu’il préférait être tué par un musulman plutôt que de faire partie d’une ‘armée chrétienne’ qui les tue.

    Le témoignage de paix et le pouvoir de l’Esprit sont donc étroitement liés dans la tradition anabaptiste.

    Le Saint-Esprit aujourd’hui

    Quand les mennonites et les pentecôtistes se sont rencontrés à Pasadena en 2006 pour célébrer le centième anniversaire du renouveau de la rue Azusa, ils ont réalisé que le mouvement de renouveau et celui des anabaptistes avaient beaucoup de choses en commun, en particulier la mission, la non-violence, la doctrine de la nouvelle naissance spirituelle et le baptême de l’Esprit.

    Conclusion

    Ê mon avis, le mouvement anabaptiste a recouvré trois dimensions essentielles concernant la théologie et la pratique du Saint-Esprit :

    • L’Esprit conduit à la vérité et à une nouvelle vie en Christ.
    • L’Esprit donne de la force dans la faiblesse et lors de persécution.
    • L’Esprit détruit les barrières (culturelles, sociales, nationales) et incite au travail missionnaire.

    Paul résume cette expérience dans 2 Tm 1/7–8 : ‘Car ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de maîtrise de soi. 

    N’aie donc pas honte de rendre témoignage à notre Seigneur [….].’

    —Alfred Neufeld a été président de la Commission Foi et Vie (2009-2018). Il était récemment recteur de l’Universidad Evangélica del Paraguay à Asuncion (Paraguay). Il est membre de la Vereinigung der Mennoniten Brüdergemeinden Paraguays (Frères Mennonites).

    Il a parlé lors de Renouveau 2027 : ‘Le Saint-Esprit nous transforme’ à Kisumu (Kenya) le 21 avril 2018. Cet article est adapté de sa présentation.

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2018 de Courier/Correo/Courrier.

  • Prendre des décisions en grand groupe peut parfois avoir l’air d’une partie de jeu du téléphone sans fil déclare Matthias Claassen, délégué de la Konferenz der Mennonitengemeinden en Uruguay pour le Conseil Général. C’est important qu’il y ait dans la salle des responsables qui représentent différentes générations et expériences de vie en plus des nombreuses unions d’Églises qui constituent la CMM.

    Matthias était l’un des deux délégués de moins de 30 ans qui participèrent aux réunions et aux prises de décisions du Conseil Général à Limuru, au Kenya, du 21 au 24 avril 2018.

    Mana Terasawa du Japon

    Seuls 1,6 pourcent de la population japonaise se dit chrétienne. Les anabaptistes constituent un fragment de ce pourcentage. Mana Terasawa, 26 ans, est l’une d’entre eux. Elle est membre d’une des sept paroisses des Frères en Christ au Japon.

    Presque la moitié des jeunes qui grandissent dans l’Église japonaise la quitte ensuite. Parce qu’ils constituent une minorité dans une culture collectiviste, les Chrétiens au Japon sont parfois mal vus à cause de leur différence.

    Malgré tout, Mana est restée dans l’Église. Un camp d’été chrétien l’a encouragée à s’engager et à grandir dans la foi. Elle s’est formée au ministère des jeunes à l’Université Chrétienne de Tokyo. Maintenant elle est responsable du ministère des enfants dans sa paroisse.

    La petite Église BIC du Japon cherchait des personnes qui aient l’énergie, le temps et les moyens de servir entant que délégués aux réunions du Conseil Général. Mana remplissait les critères et elle a volontiers représenté son union d’Églises.

    Tout au long des réunions, Mana a dû s’appuyer sur un autre membre du Conseil Général afin qu’il interprète pour elle, les débats en japonais. Elle qui avait l’habitude de servir, recevoir de l’aide était une nouvelle expérience.

    « J’ai profondément aimé construire des relations avec les gens », a déclaré Mana par l’intermédiaire de son interprète. « J’ai particulièrement aimé chanter avec la famille spirituelle mondiale, en particulier lorsque tout le groupe a entonné un chant en japonais. » Elle a été touchée par le fait que, alors que seulement trois des 200 personnes présentes venaient du Japon, toute l’assemblée s’est unie pour chanter dans sa langue maternelle.

    Matthias Claassen de l’Uruguay

    Parmi les chrétiens d’Uruguay- près de 60% de la population- la Konferenz der Mennonitengemeinden in Uruguay (KMGU) est composée de paroisses mennonites en grande majorité d’origine allemande. Beaucoup de ces communautés furent fondées par des mennonites qui fuirent l’Allemagne après la Seconde Guerre mondiale. Ils ont des petites entreprises familiales et communautaires.

    La mentalité des mennonites en Uruguay a évolué au fil des années, passant d’une logique de survie à une vision de partage à présent que la situation est plus stable. Plus du tiers des membres de l’Église ont entre 12 et 30 ans. Les jeunes sont très impliqués dans l’Église.

    KMGU élit le délégué au CG pour la CMM tous les trois ans et chaque paroisse peut proposer quelqu’un qui représentera l’union d’Églises toute entière.

    Matthias Claassen, 25 ans, a été nommé cette année : il parle couramment trois langues (allemand, anglais et espagnol) ainsi qu’un peu de français et il a une expérience internationale (6 mois au Burkina Faso en 2017).

    « Parfois, je pense que ce devrait être un pasteur ou un responsable d’Église qui assiste aux réunions », explique Matthias qui est ingénieur en informatique. Cependant, il voit l’avantage de parier sur les générations futures. Les différences d’opinions entre la jeune génération et la génération plus ancienne étaient visibles, mais elles offraient l’occasion d’écouter et d’apprendre à suivre Dieu ensemble. »

    Les Jeunes Anabaptistes et l’Église mondiale

    Mana Terasawa témoigne : « Je suis heureuse et encouragée de voir des jeunes anabaptistes (YABs) de mon âge qui travaillent et s’engagent pour l’Église. »

    Votre union d’Églises crée-t-elle des opportunités pour que les jeunes adultes s’impliquent, prennent des responsabilités, apprennent et contribuent ?

    un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale écrit par Larissa Swartz, présidente et représentante du comité YABs pour l’Amérique du Nord.