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  • Pour la première fois depuis plus de dix ans, des responsables d’Églises de Colombie, d’Équateur, du Pérou et du Venezuela se sont réunis lors d’un rassemblement à La Cumbre, Valle, en Colombie du 9 au 12 novembre 2018.

    Ils étudièrent la Bible, chantèrent et s’écoutèrent les uns les autres sur le thème : « L’Église : vecteur d’espérance dans le contexte socio-politique d’Amérique latine. » José Rutilio Rivas, membre de la Commission Mission de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) a apporté la prédication du culte de bienvenue.

    Santiago Espitia de l’Iglesia Hermandad en Cristo (Église Frères en Christ) de Colombie, témoigne : « Nous avons pu apprendre à nouveau que suivre Jésus prend en compte la vie quotidienne, nos besoins mais aussi les besoins des autres. »

    Dans les études bibliques, les ateliers et les groupes de discussion, les participants ont analysé leurs contextes actuels, faits de personnes déplacées ou réfugiées, de corruption, de catastrophes naturelles, de crises politiques, de divisions et de polarisations, de problèmes économiques et de violence. Ils ont réfléchi au visage de l’espérance et au rôle crucial de l’Église dans un monde qui semble désemparé.

    Ramon Guevara, de l’Iglesia Cristiana Menonita del Ecuador (Église chrétienne mennonite d’Équateur), a été touché par le témoignage du travail pour la paix des Églises colombiennes au sein d’une société qui souffre encore après 60 ans de guerre civile. « Cette rencontre change la vie. »

    La crise humanitaire actuelle au Venezuela, précipitée par l’instabilité politique et l’effondrement de l’économie, est revenu mainte fois dans les discussions. Les responsables ont parlé de la manière dont leurs Églises en Colombie et en Équateur accueillent les réfugiés vénézuéliens. Les participants vénézuéliens ont raconté la façon dont ils soutiennent ceux qui souffrent du chômage, de pénuries de nourriture et de l’inflation dans leurs communautés.

    Pasteure María de Melo de l’Iglesia Cristiana Menonita de Riohacha montre un quilt sur lequel des réfugiés vénézuéliens ont cousu le récit de leur migration comme moyen d’exprimer leur traumatisme. Photo : Linda Shelly.

    Lors de la dernière soirée de la rencontre, les responsables des différents pays ont abordé la question d’une réponse anabaptiste qui rendrait la foi visible en appelant à la paix et à la justice alors que les tensions s’accroissent et qu’une intervention militaire est à craindre. Selon Elizabeth Miller, représentante du MCC en Colombie et en Équateur, tous les participants à la Rencontre anabaptiste andine, ont approuvé un texte qui insiste sur « la dignité émanant de Dieu de tous les êtres humains, y compris des migrants vénézuéliens ; l’importance d’une issue non-violente à la crise ; et la responsabilité de l’État vénézuélien quant au respect et à la protection des droits de ses citoyens. »

    Les responsables exprimèrent à de nombreuses reprises durant la rencontre que malgré les circonstances difficiles, la source de l’espérance est toujours en Jésus Christ. D’après Erwin Mirabel, de Iglesias Evangélicas Menonitas de Oriente (Églises Évangéliques Mennonites de l’Est), au Venezuela, « lorsque nous plaçons notre espérance dans des systèmes politiques, de droite ou de gauche, nous perdons l’espérance ».

    Pablo Stucky, représentant régional de la CMM pour les pays andins, a clos la rencontre en racontant les signes d’espérance qu’il a observé dans son travail de mise en relation des Églises. Il a décrit comment les différentes unions d’Églises en Colombie travaillent ensemble sur des projets d’aide à l’enfance et également au travers du MCC. Il a rappelé que les trois unions d’Églises de l’Équateur se sont réunies pour la première fois. Au Pérou, les Églises ont étés solidaires des victimes des inondations. Au Venezuela, les voisins qui ne sont pas membres de l’Église, font don des denrées pour contribuer au ministère d’aide alimentaire apporté par l’Église aux enfants du quartier.

    Les trois unions d’Églises membre de la CMM en Colombie (Iglesia Hermandad en Cristo, Iglesia Cristiana Menonita de Colombia et Iglesias Hermanos Menonitas de Colombia) ont préparé et accueillit la rencontre.

    Cliquez ici pour lire la Déclaration sur le Venezuela de la Rencontre anabaptiste andine disponible en anglais et en espagnol.

    —un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale écrit par Kristina Toews

  • Lors de Renouveau 2027 – ‘L’Esprit Saint nous transforme’ à Kisumu (Kenya), le 21 avril 2018, plusieurs personnes ont témoigné des changements accomplis par l’Esprit dans l’Église. Les articles suivants ont été adaptés à partir de leurs présentations.


    Je me souviens du moment où ma famille est arrivée à l’église mennonite d’Ibagué pour la première fois. Deux frères nous ont reçus avec chaleur comme s’ils nous connaissaient déjà. Cet accueil – comme si nous faisions partie de la famille – nous a aidés à nous sentir vraiment les bienvenus. Nous sommes donc revenus le dimanche suivant, et les suivants…

    Au cours des 12 dernières années, ma famille s’est peu à peu impliquée dans la cuisine, l’enseignement de l’école du dimanche, dans divers autres ministères, et même dans le leadership de l’assemblée locale.

    Cela est arrivé parce que Dieu a envoyé une personne très spéciale pour nous aider à connaître le pouvoir de transformation du Saint-Esprit.

    Mes parents étaient sur le point de se séparer. Chaque nuit, il y avait de bruyantes disputes. Ma mère avait rencontré quelqu’un d’autre, et allait nous quitter pour vivre avec lui. Après quelques semaines, mon père a eu le courage de prendre des décisions pour sauver le mariage.

    Pendant cette douloureuse période de crise familiale, cette personne envoyée par le Saint-Esprit nous a invités à l’église.

    Je me souviens clairement du samedi soir où mon père nous a envoyés au lit tôt parce que nous allions à l’église le lendemain. « Vous allez à l’église ? ! » Cela m’a fait rire.

    Mon père a baissé la tête et a répété ses paroles.

    Un lieu d’acceptation

    Ê l’église, j’ai appris beaucoup de choses.

    Ê l’école du dimanche, on nous a enseigné que nous avons tous la même valeur. « Vous êtes aussi importants que les adultes qui prêchent ». Cela m’a beaucoup frappé. Ê l’école, je me sentais rejeté, peut-être à cause de mon manque d’assurance. Être un enfant de 11 ans et entendre que j’avais la même valeur que les autres a renforcé ma décision de rester dans la paroisse.

    Avant de la fréquenter, je rêvais de faire partie de l’armée de l’air. En Colombie, le service militaire est obligatoire pour tous les jeunes lorsqu’ils atteignent l’âge de 18 ans. Ê l’école, je parlais à mes amis de notre ‘devoir’ de citoyens. Mais, plus je connaissais Jésus, plus le Saint-Esprit transformait mes rêves.

    Ainsi, lorsque pour la première fois à l’âge de 14 ans, j’ai entendu parler de l’objection de conscience au service militaire obligatoire, j’ai été très touché par la position de l’Église sur les questions de violence et des conflits.

    Grâce au travail de Justapaz, j’ai commencé à réfléchir davantage à l’objection de conscience (JUSTAPAZ est une organisation de l’Église mennonite colombienne engagée à suivre Jésus Christ pour créer une société pacifique par des actions non-violentes).

    Bien que ce ne soit pas facile d’être objecteur de conscience, le soutien de mon assemblée a renforcé ma détermination. Ce défi a uni ma famille, mon assemblée et la communauté.

    Un lieu de leadership

    Ma paroisse m’a aussi donné l’occasion de participer à des séminaires sur le leadership, l’objection de conscience et l’anabaptisme.

    Le Saint-Esprit a transformé ma façon de penser alors que j’étais bénévole à Combeima, un quartier très défavorisé.

    D’abord, j’ai participé au groupe qui faisait de la musique avant l’étude biblique. Un an plus tard, nous avons eu l’idée de créer une école de musique afin que les enfants (et les jeunes) puissent occuper leurs loisirs différemment, plutôt qu’aux relations sexuelles, aux vols et à la drogue.

    Nous avons enseigné la musique avec deux guitares endommagées, un petit clavier et une batterie maison !

    L’enseignement de la musique offre une opportunité de transformation sociale. Grâce à cette expérience, j’ai commencé à étudier la musique pour pouvoir travailler de manière professionnelle sur des projets comme celui-ci.

    En 2013, mes camarades de classe et moi avons créé un groupe appelé JARIS pour faire de la musique pour Dieu et l’enseigner dans les quartiers défavorisés. Plus tard, nous avons reçu une subvention de l’OIM (Organisation internationale pour les Migrants) et du Ministère colombien de la Santé pour travailler sur des projets de prévention des grossesses précoces.

    Maintenant, nous avons quatre guitares en bon état, trois claviers et une vraie batterie.

    Lorsque cette activité a pris fin, la paroisse m’a offert d’autres occasions de servir.

    Nous continuons de travailler auprès des personnes vivant dans la rue, nous leur offrons des vêtements, de la nourriture, une douche, les services d’un coiffeur et du temps d’écoute et de partage de l’amour de Jésus.

    Le Saint-Esprit transforme notre communauté pour servir ceux qui sont dans le besoin.

    Aujourd’hui, j’ai l’occasion d’être dans des contextes internationaux comme celui-ci, d’apprendre et de servir d’une autre manière. Je suis honoré de faire partie du Comité des YABs pour mettre en contact des jeunes de tous les continents et pour partager des expériences encourageantes pour les autres.

    Ces expériences m’ont appris que c’est le Saint-Esprit qui nous pousse à servir. C’est le mouvement de l’Esprit dans notre communauté qui nous encourage à quitter le confort de nos maisons et de nos paroisses pour apporter l’amour de Dieu à ceux qui en ont besoin – non seulement par des paroles d’encouragement, mais aussi par des exemples et des actes.

    Ainsi que le disent certains frères et sœurs de mon assemblée, c’est la ‘prière-action’ pour les besoins de nos communautés dans nos contextes.

    —Oscar Suárez est le représentant de l’Amérique latine au Comité des YAB. Il est membre de l’Iglesia Cristiana Menonita Ibague (Colombie).

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2018 de Courier/Correo/Courrier.

  • Le pasteur mennonite Jürg Bräker s’arrêta devant la fontaine du Messager, Läuferbrunnen, à Berne (Suisse), sa ville natale. Il y trempa ses mains et déclara : « Cette eau a viré au rouge sang en 1571, le jour où Hans Haslibacher a été décapité ».

    Hans Haslibacher, le dernier anabaptiste exécuté à Berne, est mentionné dans le livre de cantique des amishs (Ausbund), qui l’utilisent encore aujourd’hui.

    Hans Haslibacher avait prédit que sa tête coupée rirait quand elle tomberait sous l’épée du bourreau : « Le soleil, comme mon sang, sera rouge, et de la fontaine de la ville coulera du sang ».

    Les trois prédictions se sont réalisées.

    Je ne suis pas sûr de croire à tous les détails de cette histoire, mais le symbolisme sonne juste : quand il y a la guerre ou qu’un gouvernement est corrompu, il arrive que meurent les messagers d’espoir. La lumière de la vérité s’assombrit et les eaux qui devraient donner la vie deviennent rouges de sang.

    Je suis reconnaissant du témoignage courageux de nos ancêtres du XVIe siècle. Nous devons les honorer ; mais il faut aussi nous atteler à la tâche quotidienne de donner notre vie en sacrifice vivant pour les autres au nom de Jésus.

    Aujourd’hui, il est possible aux anabaptistes de collaborer avec des chrétiens d’autres traditions pour inclure le travail pour la paix dans l’invitation à connaître et à suivre notre Seigneur.

    En Suisse, j’ai représenté la CMM aux réunions du Conseil œcuménique des Églises (COE). Dans cette organisation mondiale, qui représente 500 millions de chrétiens, Fernando Enns, un mennonite, a été messager d’espoir en tant que leader du Pèlerinage de Justice et de Paix du COE.

    « Ê la fin de la ‘Décennie pour vaincre la Violence’ (2001-2011) initiée par les Églises historiquement pacifistes faisant partie du COE, nous sommes arrivés à un consensus sur le concept de paix juste », a déclaré Fernando Enns. « Le Pèlerinage de Justice et de Paix s’appuie sur ce consensus, et y ajoute la dimension spirituelle de l’engagement des Églises pour la paix et la justice. En marchant ensemble avec la famille œcuménique, nous réalisons combien il est important que la paix juste soit enracinée dans notre confession chrétienne de foi, dans nos prières, dans notre vie spirituelle. C’est beaucoup plus qu’une stratégie politique. »

    « La métaphore du pèlerinage nous enseigne que, si la paix juste ne devient pas un marqueur identitaire de notre discipulat, notre témoignage – d’individus, d’assemblées locales et de famille chrétienne mondiale – ne sera guère crédible. »

    Cette initiative aide les chrétiens de nombreuses traditions à suivre Jésus vers une ‘paix juste’ dans le monde.

    —Nelson Kraybill est président de la CMM (20152021). Il vit en Indiana (États-Unis).

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2018 de Courier/Correo/Courrier.

  • L’Église Évangélique Mennonite du Burkina Faso (EEMBF) a soufflé ses 40 bougies les 23, 24 et 25 novembre 2018 à Orodara, dans la province du Kénédougou. Récit haut en couleur !

    Cette célébration est intervenue dans un contexte sécuritaire difficile pour le Burkina Faso. Un appel à la prière avait été lancé à toutes les églises. Nous avons fait appel aux forces de sécurité nationale, mais nous avons fait confiance à l’éternel qui combattra pour nous (Exode 14/14).

    Au matin du 23 novembre 2018, l’ambiance est inhabituelle. Le nouveau temple se dresse fièrement, paré de ses plus belles robes de décoration multicolores, l’œuvre des femmes mennonites. Les jeunes volontaires s’affairent pour les derniers réglages. Partout, on observe de la propreté, des arbres peints en blanc, des fleurs ! Tout est beau ce matin.

    Ê 9 h, le maître de cérémonie, Paul Ouédraogo, annonce le programme dans une église archi-comble.

    Puis, le président de l’EEMBF, le pasteur Abdias Coulibaly, précise le sens et les objectifs du quarantenaire avec ses quatre temps forts : la cérémonie d’ouverture ; la marche à travers la ville d’Orodara ; les conférences ; la cérémonie de clôture.

    Séance inaugurale

    L’exécution de l’hymne du quarantenaire est un moment de grande émotion qui a contribué au succès du quarantenaire. Tel un symbole d’unité,l’ensemble des représentants des 19 églises locales mennonites du Burkina Faso, réunis en un seul lieu, entonnent ce cantique avec solennité en l’honneur du Seigneur Jésus-Christ !

    Personne n’avait imaginé un tel scénario 40 ans auparavant ! « L’Éternel a fait pour nous de grandes choses, nous sommes dans la joie ! » (Psaume 126/3).

    La marche à travers la ville

    Une marche en tenue d’apparat en plein jour de marché d’Orodara à la manière de l’Armée du Salut : du jamais vu à Orodara !

    Environ 600 personnes défilent au son de la fanfare venue spécialement de Ouagadougou. Chaque église locale avait délégué 30 participants.

    Au-delà du spectacle festif, cette marche constituait un témoignage public qui a dissipé la peur au regard du contexte d’insécurité. La marche terminée sans incident est la preuve de l’exaucement de la prière adressée au Seigneur par son peuple. Cette assurance de l’exaucement a galvanisé l’ardeur et la ferveur des organisateurs.

    Les conférences

    Rod Hollinger-Janzen présente un exposé sur l’histoire et la doctrine mennonites. Rod rappelle :« Les mennonites sont une branche sur le grand arbre de l’église universelle. »

    Il conclut :« Nous célébrons ce week-end l’arrivée au Burkina Faso de l’Église mennonite anabaptiste et son enracinement dans le sol burkinabé. Vous faites partie de cette branche de l’arbre, et vous portez des fruits, beaucoup de fruits, parce que vous êtes enracinés en Dieu, en Jésus-Christ, et en l’Esprit Saint, et c’est dans votre nature d’en porter. »

    Siaka Traoré rappelle ensuite que, de 1978 à 2018, ce sont 50 missionnaires qui ont investi le Kénédougou pour annoncer l’Évangile parmi les peuples senoufo, siamu, samogho, etc. Ils ont concentré leurs efforts sur la traduction en langues locales. L’orateur souligne l’importance du rôle de la femme et des jeunes au sein de l’EEMBF.Il conclut par un appel lancé à la jeunesse : soyez meilleurs que vos prédécesseurs1 !

    La cérémonie de clôture

    Le succès de l’événement dépendait de deux choses essentielles : l’accueil et la restauration. La commission restauration était présidée par la très dynamique sœur Dakuo Justine. On s’attendait à une abondante nourriture servie dans de grandes marmites, autour desquelles plusieurs personnes œuvreraient pour se régaler à l’africaine.

    Mais Justine et son équipe surprennent tous les invités en nous servant un repas dans des kits individuels ! Plus de 1 000 kits sont servis ! L’équipe de Justine passe même la nuit à la cuisine, afin d’offrir des repas de qualité aux convives.

    Lorsque l’ordre est donné de servir les convives, Justine et ses amazones demandent à chacun de rester à sa place. Elles font manger tout le monde, et il en restera dans des corbeilles, à la manière de Jésus (Matthieu 15/37).

    Ce dîner offert par Justine et son équipe préfigure les noces de l’Agneau. Alors félicitations à la commission restauration avec sa tête, Maman Justine Dakuo ! Salut les amazones du quarantenaire !

    Cette prouesse a été observée par un des photographes qui nous a fait cette remarque :« Votre service était propre, pas de distinction entre les grands et les petits. Tous ont mangé la même quantité et qualité de nourriture. Chez vous, il y a de l’amour. »

    —Paul Ouédraogo, cofondateur et ancien de l’Église mennonite d’Orodara, Burkina Faso

    Note 1. Un article paru dans Christ Seul, février 2019, p. 14–15, a donné plus de détails sur l’histoire et les activités des Églises mennonites du Burkina Faso

     

    Cet article et le Réseau mennonite francophone Cet article est publié dans le cadre du Réseau mennonite francophone et paraît aussi dans Le Lien (Québec) et sur le site de la Conférence Mennonite Mondiale (www.mwc-cmm.org). Coordination de la publication des articles : Jean-Paul Pelsy.

  • Les 700 familles déplacées par la violence dans la région du Kasaï en République démocratique du Congo (RDC), après avoir reçu une aide alimentaire d’urgence se préparent à cultiver la terre et à se lancer dans l’élevage des porcs pour subvenir à leurs besoins.

    En partenariat avec le Mennonite Central Committee (MCC) et d’autres acteurs, trois unions d’Églises membres de la Conférence Mennonite Mondiale en RDC (Communauté des Églises de Frères Mennonites au Congo [CEFMC], Communauté Évangélique Mennonite [CEM], Communauté Mennonite au Congo [CMCo]) ont fourni des aides dans le domaine de l’agriculture, du soutien psychologique et de l’éducation.

    Ces familles déplacées qui vivent à présent dans les villes de Kikwit et Tshikapa et dans la région de Kabwela en RDC font partie des plus de 1,4 million de personnes qui ont été forcées de quitter leur domicile.

    Les combats entre le groupe paramilitaire local Kamuina Nsapu et les forces de sécurité nationales, qui ont commencé en août 2016, se sont apaisés après un an d’affrontement et la mort d’environ 5 000 personnes, selon l’agence de presse Reuters.

    Cependant, des hostilités ethniques persistantes ont provoqué des effusions de sang dans certaines parties de la région.

    Selon les rapports de l’ONU, environ la moitié des personnes déplacées ont pu rentrer chez elles. Les autres ne peuvent pas rentrer chez elles parce que ce n’est pas sûr ou parce que leurs maisons n’existent plus, selon Mulanda Juma, représentante du MCC en RDC.

    Distributions mensuelles de vivres

    Le MCC aide les Églises congolaises à aider les personnes déplacées dans leurs communautés. Aujourd’hui, 1 180 familles reçoivent des distributions mensuelles de vivres.

    Petronie Lusamba, une mère de quatre enfants dont le mari a été tué lors des violences, a déclaré que la nourriture avait fait une grande différence.

    « Ma santé et celle de mes enfants se sont grandement améliorées grâce à la nourriture. Je remercie beaucoup le MCC », a-t-elle déclaré.

    Renforcer l’unité

    Apprendre à distribuer les aliments de manière équitable et à planifier de futurs projets a été bénéfique pour les membres des comités de secours de l’Église, a déclaré Mulanda Juma. Lorsque les membres ont travaillé ensemble pour décider où distribuer la nourriture, ils ont dû faire face à leurs propres préjugés à l’égard des autres groupes ethniques.

    « L’aide alimentaire a créé une sorte d’unité. »

    De retour à l’école

    Les trois unions d’Églises aident les enfants déplacés à avancer dans la vie en s’assurant qu’ils disposent d’uniformes et de fournitures scolaires.

    En février 2018, Kanku Ngalamulume a raconté à Mulanda Juma qu’il avait vu ses parents et ses frères et sœurs se faire décapiter. Il a fui à Tshikapa avec des voisins.

    « Je suis tout seul ici, » disait Kanku Ngalamulume il y a huit mois. Après avoir reçu une alimentation régulière, des fournitures scolaires et avoir été accueilli dans une famille, il a retrouvé le sourire. Photos du MCC/Mulanda Juma et Matthieu Abwe Luhanglea.

    « Je n’ai plus d’espoir », disait-il (voir la photo).

    Kanku Ngalamulume vit aujourd’hui avec l’un des membres du comité de secours à Tshikapa. Il mange régulièrement et va à l’école.

    « Il est en bonne santé et il a le sourire », a déclaré Matthieu Abwe Luhanglea, responsable des programmes du MCC en RDC.

    Pour aller de l’avant

    Les petits changements encouragent Mulanda Juma dans son travail avec les Églises pour répondre aux besoins permanents.

    Outre le MCC, les organisations comme la Africa Inter-Mennonite Mission, la Caisse de Secours, International Community of Mennonite Brethren (ICOMB), MB Mission/Multiply, Mennonite Church Canada Witness, Mennonite Mission Network, la Conférence Mennonite Mondiale et la Konferenz der Mennoniten der Schweiz (Alttäufer)/Conférence Mennonite Suisse (Anabaptiste) soutiennent le ministère des Églises auprès des personnes déplacées.

    « Cela fait une vraie différence » a affirmé Mulanda Juma.

    —Linda Espenshade est la nouvelle coordinatrice du MCC USA.

  • « La terre et ses richesses appartiennent à l’Eternel. L’univers est à lui avec ceux qui l’habitent. C’est lui qui a fondé la terre sur les mers, qui l’a établie fermement au-dessus des cours d’eau » (Psaumes 24/1–2).

    « Changement climatique » : ces deux mots suscitent souvent des inquiétudes quant à l’avenir de l’humanité, mais aussi quant à celui de la planète toute entière.

    Les effets du changement climatique sont devenus indéniables. Les études scientifiques menées au cours des 100 dernières années ont montré que si la température de la planète augmentait de plus de 1,5 ° C, l’impact sur les écosystèmes du monde entier serait désastreux.

    Cette faible augmentation entraînerait une modification des cycles des précipitations, des changements de températures et un risque plus élevé de vagues de chaleur, d’inondations, de fontes des glaces et des glaciers, ce qui provoquerait une élévation du niveau de la mer.

    Le changement climatique pose un risque pour les humains et les écosystèmes naturels. On peut dès à présent voir que cette perturbation de l’équilibre des écosystèmes affecte les espèces végétales et animales qui développent des mutations physiologiques. Avec des effets tels que la diminution du rendement des cultures, le changement climatique entraînera une augmentation de la pauvreté.

    Alors que les études scientifiques présentent de nombreux points négatifs, l’Église peut tenter de faire ressortir les points positifs. En tant que chrétienne, étudiante en sciences de l’environnement, je pense que nous pouvons nous tourner vers la science pour trouver des solutions tout en exaltant Dieu pour sa grandeur, car il a créé le monde et Il nous a donné le désir de le comprendre.

    L’engagement de l’Église est primordial. Voici six propositions d’actions.

    Changement

    Beaucoup d’entre nous devons changer notre manière de penser, notre point de vue et notre attitude face au changement climatique. Ce n’est pas un problème qui incombe seulement aux politiques, aux scientifiques ou aux experts. C’est le problème de toutes et tous, y compris de l’Église mondiale.

    Même si nous espérons un jour avoir la vie éternelle par Jésus Christ, tant que nous sommes sur terre, nous en sommes ses gardiennes et gardiens. Dans Genèse 2,15, il est dit : « L’Éternel Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le garder ». Dieu demande à son peuple de prendre soin de la création.

    Comment…

    La question n’est pas de savoir si le changement climatique est un phénomène réel ou non, mais de nous demander comment nous, membres de l’Église mondiale, pouvons participer à l’adaptation de nos communautés aux changements. C’est un problème mondial ; nous devons donc y opposer un effort commun et non un effort individuel.

    L’Église mondiale, en favorisant l’esprit de solidarité et d’engagement communautaire, peut aider à rapprocher les gens du Christ et à mettre les communautés dans la bonne direction.

    Action et Sensibilisation

    En tant qu’Église, nous pouvons être une source d’information pour ceux qui recherchent des renseignements précis sur le changement climatique, ses impacts, et sur les façons de s’y adapter et d’atténuer ses effets.

    L’Église mondiale pourrait aider non seulement financièrement mais aussi spirituellement à comprendre la relation entre les pays développés et les pays en développement. Les habitants des pays en développement subiront davantage les effets du changement climatique que ceux des pays développés. En tant qu’organisme mondial, nous pourrions canaliser les informations spécifiques à certaines régions.

    Les paroisses locales pourraient promouvoir des stratégies de conservation qui surgissent au niveau de la communauté. L’Église pourrait offrir des solutions pour l’amélioration de l’efficacité des systèmes de ressources énergétiques et alimentaires, la construction d’infrastructures écologiques et la promotion d’espaces verts dans les zones urbaines et rurales.

    La Nature

    Prenez le temps d’apprécier la nature et d’y voir la grandeur de Dieu. Rappelez-vous que si le climat change, la nature aussi changera.

    Dieu

    Nous devons placer Dieu au centre. Lorsque les preuves scientifiques nous découragent, la Parole de Dieu demeure le seul vrai guide. La prière est un outil puissant qui nous met en lien avec Dieu et les uns avec les autres.

    Attendez-vous à tout

    Nous vivons dans un monde en ébullition. Les scientifiques s’appuient sur des preuves et des prévisions pour décrire les scénarii futurs, mais ils ne sont pas 100% certains. Cependant, notre consolation et notre paix, entant que croyants, est en Dieu même dans une époque de chaos et d’incertitude.

    Nos vies sont enracinées en Christ. Quoi qu’il arrive, Dieu est toujours avec nous. Ce n’est pas une excuse pour rester assis et regarder le chaos arriver, car il est temps de CHANGER. En tant qu’Église mondiale, nous pouvons saisir cette occasion de tendre la main à ceux qui sont perdus.

    —Makadunyiswe Ngulube est représentante YABs pour l’Afrique. Elle est membre de l’Église Frères en Christ Mount Pleasant au Zimbabwe. Elle étudie les sciences environnementales à Saint Mary’s University, en Nouvelle-Écosse, Canada.

    Références (en anglais) :

    Global warming of 1.5°C. An IPCC Special Report, https://www.ipcc.ch/sr15/

    D. Lobell, M. Burke, C. Tebaldi, M. Mastrandrea, W. Falcon, and R. Naylor. “Prioritizing climate change adaptation needs for food security in 2030” in Science (2008).

    Terry L. Root, Jeff T. Price, Kimberly R. Hall, Stephen H. Schneider, Cynthia Rosenzweig, & J. Alan Pounds. “Fingerprints of global warming on wild animals and plants” in Nature (2003).

  • Pour nous rappeler des moments forts de 2018, nous avons rassemblé les articles les plus populaires de la Conférence Mennonite Mondiale, selon le nombre de vues générées. Si vous les avez manqués lors de leur publication, voici les articles de la famille anabaptiste mondiale les plus lus en 2018.

    1. Benni & Rianna : une histoire d’amour au Sommet Mondial de la Jeunesse

    Les parents chrétiens ont depuis toujours encouragé leurs enfants à trouver un partenaire dans les activités d’église. Ils ont aussi encouragés les jeunes adultes à connaitre l’église mondiale au travers d’expériences internationales.

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    2. Marques d’amour généreux en pleine guerre en République Démocratique du Congo

    En décembre 2017, les survivants de la guerre civile racontèrent à une délégation de la Commission Diacres de la Conférence Mennonite Mondiale les attaques surprises de leurs villages par la milice en maraude.

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    3. Des mennonites prennent position contre le nationalisme

    « La montée du nationalisme se ressent dans de nombreuses parties du monde » selon Jürg Bräker, le secrétaire général de la Conférence mennonite suisse.

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    4. Transmission d’amour et de paix à la Conférence Mennonite Européenne

    « Nous ne pouvons pas garder notre histoire pour nous. Nous devons partager. » C’est le message que Danang Kristiawan a emporté avec lui après avoir participé à la CME, la Conférence Mennonite Européenne du 10 au 13 mai 2018.

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    5. Accueillir mon ennemi

    C’est ainsi que la nouvelle église a été un rassemblement de cœurs doux. Nous avons mis l’accent sur l’enseignement du pardon de Jésus et de l’amour de nos ennemis. Notre message était simple : parce que Dieu nous aime, nous devons nous aimer les uns les autres.

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    6. Un pasteur à la retraite continue à s’instruire au sujet de Jésus et de son peuple

    « Il nous faut nous mettre à l’école de Jésus » dit Erwin Cornelsen. Ce pasteur a presque 100 ans. Il lit la Bible tous les jours :« J’apprends encore ce que Jésus veut m’enseigner. »

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    7. Les églises du Népal fêtent leur croissance

    En 2000, le conseil des églises Frère en Christ (BIC) du Népal a envoyé Bhagan Chaunde à Surunga, Jhapa, au Népal, pour planter des églises. Cet évangéliste passionné a partagé l’évangile et a fondé une église.

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    8. « Il faut que j’aille à l’école » : Secours mennonite en RDC

    Kanku Ngalamulume, âgé de dix ans, a fuit sa maison dans le village de Senge, après qu’un groupe armé ait décapité sa mère et son père ainsi que ses frères et sœurs. Il fait partie des 1,4 millions de personnes de la région du Kasaï, en République Démocratique du Congo, qui ont été forcées à quitter leur maison lorsque la violence.

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    9. Le témoignage mennonite dans la souffrance et dans l’espoir en Ukraine

    Dans une région de l’Ukraine que des milliers de mennonites avaient quittée il y a plusieurs générations, une vingtaine de responsables d’Églises mennonites de toute l’Europe se sont réunis pendant trois jours en octobre 2018.

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    10. Appelés à être libres… la foi au delà des frontières

    Je m’appelle Eileen. J’ai 22 ans et j’habite en Suisse. Il y a un peu plus de deux ans, j’ai eu l’occasion d’aller au Cap, en Afrique du Sud et de travailler entant que bénévole pendant 8 mois dans un orphelinat soutenu par la mission mennonite suisse.

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  • La migration déplace les populations à travers le monde. Les motivations sont diverses : la nécessité de satisfaire les besoins humains de bases, la fuite de la violence et la recherche d’opportunités. Les migrants tentent d’évaluer les risques d’un trajet dangereux, de l’ajustement culturel et des réglementations nationales par rapport à l’espoir d’une vie meilleure pour leurs enfants. Les Églises sont touchées lorsqu’elles perdent des membres à cause de la migration et, en même temps, elles ont la possibilité de vivre l’Évangile avec les personnes qui se déplacent.

    Un mouvement en particulier en Amérique, une caravane venant du Honduras à destination des États-Unis, a attiré l’attention et polarisé les opinions.

    Iglesia Evangélica Menonita Hondureña a fait une déclaration officielle aux autorités civiles, aux Églises et au grand public. Dans ce document elle fait mention du nombre de personnes émigrant du Honduras, 250 par jour.

    Elles demandent aux autorités et aux politiques de « prendre des engagements sérieux pour freiner la corruption et créer des mécanismes pour une gestion transparente des ressources » ainsi que de « ne pas instrumentaliser la situation actuelle pour faire du prosélytisme pour leur propre parti, mais de s’engager à servir. »

    La déclaration appelle le grand public à « rester vigilant et à exiger leurs droits citoyens, à rester unis contre ce qui produit la mort et à promouvoir des valeurs qui génèrent la vie et l’espérance dans notre nation bien aimée. »

    Elle appelle l’Église à « une réflexion profonde sur la nécessité de revisiter le rôle de l’Église dans une perspective biblique et non politique ni d’aucune tendance en particulier. Pour cela nous vous encourageons à organiser des temps de prière, de veille, de jeune, des campagnes de solidarité communautaire, et tout ce que l’Esprit du Christ vous inspirera, dans le but de redonner de l’espoir et de la lumière à ce peuple qui, aujourd’hui plus que jamais, a besoin que l’Église partage la grâce du Christ.

    « Ce document proclame que les droits des migrants doivent être respectés ainsi que leur intégrité entant que personnes, » explique José Fernandez, pasteur et président de Iglesia Evangélica Menonita Hondureña. Depuis la publication de la déclaration en octobre dernier, le public est de plus en plus sensibilisé aux personnes dans le besoin au Honduras et il y a eu un réveil à l’identité anabaptiste dans les Églises mennonites du Honduras. « Nous nous sentons unis et soutenus par l’Esprit du Seigneur. » raconte José Fernandez.

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    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • Texte : Luc 4/18-21 (TOB)

    Président : L’Esprit du Seigneur est sur moi parce qu’il m’a conféré l’onction pour annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres ;

    Tous : Pardonne-nous, Seigneur, si nos actions n’ont pas été cohérentes avec le message de la Bonne Nouvelle annoncée aux plus vulnérables.

    Président : Il m’a envoyé proclamer aux captifs la libération,

    Tous : Pardonne-nous, Seigneur, si nous ne nous sommes pas souciés du nécessiteux, du marginal et de l’exilé à cause de notre manque d’amour et de cohérence avec ta parole

    Président : et aux aveugles le retour à la vue,

    Tous : Pardonne-nous, Seigneur, si nos œuvres ne sont pas motivées par ton amour.

    Président : renvoyer les opprimés en liberté,

    Tous : Pardonne-nous, Seigneur, si nous n’avons pas été du côté de ta justice et de ta vérité vis à vis de l’exilé et du déraciné.

    Président : proclamer une année d’accueil par le Seigneur.

    Tous : Aide-nous, Seigneur, à réaliser le message de ta Parole, en apportant la Bonne Nouvelle à celui qui souffre en terre étrangère.

    Président : Il roula le livre, le rendit au servant et s’assit ; tous dans la synagogue avaient les yeux fixés sur lui.

    Tous : Seigneur, nous nous engageons à ce que la prédication de ta parole soit une réalité dans notre vie de tous les jours, et qu’elle soit visible dans nos actions envers ceux qui souffrent du déracinement à cause de la violence et de l’injustice sociale.

    Président : Alors il commença à leur dire : « Aujourd’hui, cette écriture est accomplie pour vous qui l’entendez. »

    Tous : Seigneur, nous nous engageons à apporter la Bonne Nouvelle à ceux qui souffrent de la perte et du déracinement ; Alléluia, à toi soit la gloire et l’honneur pour les siècles des siècles. Amen.

    Luz Amanda Valencia, pasteure de l’église mennonite d’Ibagué, en Colombie

    Cette prière fait partie du matériel pour le culte du Dimanche de la Fraternité Mondiale 2019. Pour en savoir plus, cliquez ici : www.mwc-cmm.org/dimanchefraternitemondiale

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  • L’évêque Joseph Kamau de Happy Church, Nakuru (Kenya). Photo : Len RempelAlors, dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute chair, vos fils et vos filles seront prophètes, vos jeunes gens auront des visions, vos vieillards auront des songes?; (Acte?2/17).

    Lévêque Kisare était assis près du grand arbre où les premiers missionnaires mennonites avaient embarqué, il y a 70 ans.

    Jai demandé à ce cher frère «?Quest-ce qui sest passé ici sur la colline de Katuru il y a des années??

    Lorsquil quil répondit, des larmes coulèrent sur ses joues «?Vous faites allusion au jour où le feu de Dieu est tombé sur la colline de Katuru, nest-ce pas??».

    «?Ce jour-là, Dieu ma touché, et il a commencé son travail de transformation dans mon âme. Cest ce jour-là que jai reçu mon appel à être ministre de lÉvangile. Cest un jour que je noublierai jamais.

    Jésus ma touché et il ma transformé. Les gens contournaient la colline de Katuru car la rumeur sétait répandue dans les villages : tous ceux qui sapprocheront seront brûlés, car le feu de Dieu brûle sur la colline de Katuru.?»

    Des enfants évangélistes

    C’était en 1942. Ce dimanche d’août, le feu de Dieu est tombé sur la nouvelle église mennonite de la colline de Katuru à Shirati.

    L’assemblée locale a fait l’expérience du feu dévorant de Dieu?: toute la journée et pendant la nuit, les gens se repentaient en pleurant. Wilson Ogwada et Nikanor Dhaje, (12 ans) qui fréquentaient l’école primaire de Shirati, ont éprouvé une telle compassion pour ceux qui ne connaissaient pas Jésus qu’ils ont quitté l’école pour prêcher l’Évangile.

    Ils sont devenus les premiers missionnaires mennonites africains itinérants. Ils ont persévéré bien qu’ils aient été battus au moins une fois. Ils ont prêché dans les régions frontalières entre le Kenya et la Tanzanie.

    Une revivaliste qui a de bonnes jambes

    Dans la providence de Dieu, Rebeka Kizinza, surnommée Speedy (rapide) a ouvert sa maison à la frontière du Kenya aux évangélistes tanzaniens. Elle pouvait facilement faire vingt-quatre kilomètres par jour à pied pour servir le Seigneur. Sa rapidité lui a permis de tisser des liens entre les revivalistes kenyans et tanzaniens.

    Le ministère du Saint-Esprit est mystérieux. Le vent souffle où il veut, et tu entends sa voix, mais tu ne sais ni dil vient ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de lEsprit. (Jn?3/8), a déclaré Jésus. Cest ce qui sest passé dans ce mouvement de renouveau en Afrique de lEst.

    Un enseignant repentant

    Ceux dentre nous qui sintéressent aux dates et aux lieux font probablement remonter le début du réveil à un professeur de lycée du Rwanda, Blasio Kigozi, qui a passé 12 jours dans la prière et le jeûne pour que le Saint-Esprit se répande sur les étudiants, le personnel et les enseignants.

    Quand Blasio est sorti de sa chambre, cétait un homme transformé. Dabord, il a demandé pardon à sa femme, puis il a convoqué tous les professeurs et membres du personnel pour annoncer que le Seigneur lui avait révélé quil fallait se repentir. Toute lécole a été touchée. Les évêques anglicans de Kampala ont invité Blasio à les rencontrer?; ils furent aussi touchés par un profond désir de repentance. Six semaines plus tard, Blasio est tombé malade et est décédé. Mais son message a continué à se répandre à travers lAfrique de lEst.

    Dix-huit femmes Massa√Ø d’une église mennonite passèrent la nuit sur place pour pouvoir participer à la journée Renouveau 2027 et présenter une danse traditionnelle. Photo : Wilhelm Unger

    Les fruits du réveil

    Les mennonites ne furent pas oubliés par leffusion puissante du Saint-Esprit.

    Le réveil, cétait un peuple qui aimait Jésus et qui saimait les uns les autres. Dès le début, les responsables sassurèrent que le réveil allait se poursuivre. Tous les pays dAfrique de lEst ont été touchés par le réveil de diverses manières, et il se poursuit encore aujourdhui.

    1. Le réveil est centré sur Jésus-Christ. Les réunions régulières sont centrées sur Jésus. Tout le monde savait que les revivalistes aimaient Jésus. Quils se rassemblent par milliers ou seulement à quelques-uns, les revivalistes se rencontrent au nom de Jésus, et Jésus les rencontre.

    2. La confession des péchés, la repentance et la vie à la lumière de Jésus sont essentielles. La confession des péchés et la célébration du sang purificateur de Jésus font partie de chaque rassemblement. 1?Jn?1/7 résume les engagements fondamentaux de la communauté de réveil?: Mais si nous marchons dans la lumière comme lui-même est dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché.

    3. Les revivalistes exerçaient leur ministère avec ferveur. On parlait deux comme de personnes passionnées pour Jésus, les Balokole.

    Cétaient des communautés joyeuses. Il sy trouvait des personnes de beaucoup de tribus et de nations de toute lAfrique de lEst, ressemblant à limage dActe?2/5‚Äì6?: Or, à Jérusalem, résidaient des Juifs pieux, venus de toutes les nations qui sont sous le ciel. √Ä la rumeur qui se répandait, la foule se rassembla et se trouvait en plein désarroi, car chacun les entendait parler sa propre langue.

    Ce mouvement a formé la communauté intertribale la plus authentique dAfrique de lEst. Son désir spirituel de relations intercommunautaires a été un élément clé dans les efforts pacifiques visant à résoudre les conflits politiques au Kenya. Il a également introduit le principe de recevoir et de donner des conseils.

    Le réveil, facteur de réconciliation

    De petites équipes de Balokole se sont rendues occasionnellement en Afrique du Sud pour demander une solution politique pacifique. Il est étonnant de voir que ce réveil qui a commencé avec des étudiants sest développé jusquà ≈ìuvrer pour la réconciliation, et ce, même face aux défis les plus difficiles sur la voie de la paix.

    Au fur et à mesure que grandissait la communauté, beaucoup en Occident, y compris aux États-Unis, ont été profondément touchés par la grâce du Christ proclamée par le Réveil. Dans les années 1930 et 1940, le légalisme des mennonites était destructeur?; les messages remplis de grâce des mennonites dAfrique de lEst donnaient la vie. Des groupes de revivalistes se sont répandus dans plusieurs communautés nord-américaines, apportant des encouragements et une nouvelle vie.

    Le peuple de lAgneau

    Le mouvement de réveil dAfrique de lEst na pas voulu devenir une communauté confessionnelle. Ses membres sont restés dans les églises déjà établies. Mais cela ne signifie pas que les revivalistes navaient pas didentité propre.

    Dans la région de lAfrique de lEst en pleine tourmente politique, les Balokole ont été reconnus comme un peuple de paix. On les appelait le Peuple de lAgneau, des personnes qui avaient donné leur vie pour Jésus.

    Très t√¥t, au Kenya et en Ouganda, ainsi quau Burundi et au Rwanda, les conflits tribaux ou internationaux ont semé le trouble dans le mouvement. Les revivalistes ont refusé de participer à ces conflits violents. Des centaines de personnes sont mortes en témoignant que Jésus est lAgneau de Dieu.

    √Ä plusieurs reprises dans lhistoire tumultueuse du Kenya après lindépendance, les mennonites ont défendu avec fermeté le Peuple de lAgneau, déclarant quils sengageaient pour la guérison des nations et non leur destruction.

    ‚ÄîDavid W. Shenk est un mondialiste. Son témoignage fidèle au Christ dans notre monde pluraliste la conduit dans plus de cent pays et régions. David est auteur, missionnaire, enseignant, prédicateur. Avec sa femme Grace, il sest engagé particulièrement pour la paix avec les musulmans. Il est né en Afrique de lEst et est membre de la paroisse mennonite de Mountville (États-Unis).

    Il a pris la parole lors de Renouveau 2027, ‘Le Saint-Esprit nous transforme’ à Kisumu (Kenya), le 21 avril 2018. Cet article a été adapté à partir de sa présentation.

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2018 de Courier/Correo/Courrier.