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  • « L’unité ce n’est pas être à l’unisson, mais, avec toutes nos différences, nous venons dans un seul but- pour la gloire de Dieu. » déclare Dawit Getachew Abraham, musicien dans un groupe de musique qui a participé à la louange des rassemblements de la Conférence Mennonite Mondiale.

    Il écrit et arrange de la musique pour exprimer la diversité. En Éthiopie, la musique traditionnelle est basée sur le rythme et sur la gamme pentatonique et il y a un saxophone dans tous les groupes. Il incorpore donc ces éléments même lorsqu’il joue des chants de louange occidentaux.

    « Je suis si content que le Conseil général soit venu en Afrique de l’est. Nous avons pu venir avec tout le groupe et nous avons senti que nous nous connaissions déjà, » explique Dawit Getachew Abraham.

    Ministère de la musique

    En plus de jouer à la paroisse de Meserete Kristos Church (église mennonite en Éthiopie) presque tous les dimanches et de participer à des concerts dans le cadre d’autres ministères, Dawit Getachew Abraham dirige également une école de musique, Heavens Echo et un ministère appelé Love and Care for his Little Ones.

    Avec Heavens Echo, Dawit Getachew Abraham cherche à apporter un soutien à la musique dans l’église. Les enfants sont initiés à un instrument, ont des cours de bible, de chant, de danse et d’art. Les adolescents apprennent à jouer un instrument, ils ont également des cours de solfège et d’étude biblique. C’est un programme de 20 semaines qui est offert plusieurs fois dans l’année.

    Love and Care organise des visites hebdomadaires auprès d’environ 500 enfants dans 18 orphelinats. Près de 300 bénévoles ont été recrutés dans les groupes de jeunes des églises, dont beaucoup sont de MKC.

    Dawit Getachew Abraham. Photo : @realfoto_Kenya

    « Partager de l’amour avec eux, chanter et lire la parole de Dieu, jouer avec eux et les aider dans leurs besoins psychologiques et d’éducation- nous appelons cela : la louange en action, » déclare Dawit Getachew Abraham qui a fondé ce ministère avec Rahel Ashebir en 2012.

    « La louange est réellement un mode de vie majestueux qui imprègne chaque instant de la vie du croyant », écrit-il sur la page de présentation de son site internet. « Par la grâce de Dieu, nous pouvons offrir jusqu’à notre souffle en adoration à Celui qui est la source de notre vie. Ainsi, nous pouvons le connaître davantage et approfondir notre relation avec lui … Alors, tout ce que nous faisons ; nous le faisons pour la gloire de Dieu. »

    —Karla Braun, Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • Notes pour la prédication du Dimanche de la Paix 
     

    Contexte de la lettre

    L’auteur

    Paul écrit cette lettre d’une grande profondeur. Nous ne nous attardons pas souvent sur les conditions dans lesquelles fut écrite l’épître aux Philippiens, mais il est important d’analyser le contexte de vie de l’auteur pour pouvoir comprendre ce qui a motivé ses paroles et quelle était son intention. 

    Paul a été mis en prison, non parce qu’il a attenté à l’ordre publique ou à la vie d’autrui, mais à cause de l’évangile et de sa fidélité au projet de Dieu. C’est parce qu’il a obéi à l’appel de sa vocation qu’il se trouve dans cette situation très difficile, au fond d’un cachot. Paul est dans l’attente de son jugement. L’avenir l’angoisse tellement qu’il dit que pour lui ‘mourir est un gain’ (Philippiens 1/20-24). Pour les prisonniers vivant dans des conditions pareilles, la mort peut sembler préférable, car il est bien difficile de trouver un sens à la souffrance pour continuer à vivre. La conviction de Paul concernant sa mission et le sens de sa vie lui permet de surmonter sa souffrance et de voir plus loin pour que la mission puisse continuer malgré les circonstances (1/12-14). 

    Paul mentionne deux personnes qui l’accompagnent durant ces moments difficiles : l’un est Timothée (Philippiens 1/1) et l’autre Épaphrodite (2/25) qui a été envoyé par l’église pour aider Paul.

    Le contexte

    Dans certains écrits littéraires du Ier siècle on trouve des descriptions des prisons de l’époque. C’était des espaces exigus, peu aérés, surpeuplés, sombres, sales et peu hygiéniques. Les détenus étaient soumis à des tortures physiques et psychologiques, avec les menottes aux mains, aux pieds et au cou, certains dans des positions cruelles, et d’autres liés à un soldat. Les exécutions étaient souvent retardées pour prolonger le martyr des prisonniers qui vivaient dans l’attente de savoir quand ils seraient exécutés (Philippiens 1/20). Les prisonniers les plus prestigieux bénéficiaient de conditions un peu meilleures et n’étaient pas enchaînés. Mais selon le témoignage d’Actes 16 (Actes 16/22-24), Paul n’appartenait pas à cette catégorie. Cela peut nous aider à imaginer ce que Paul ressentait lorsqu’il a écrit cette lettre. 

    Les destinataires

    Elle est adressée à l’église de Philippes, principalement aux évêques et aux diacres, et aux personnes intéressées. L’usage de mots comme ‘évêques’ et ‘diacres’ révèle que cette église avait une organisation et une structure. Elle est sans doute influencée dans sa structure par d’autres groupes grecs (1/1-2). Elle a été fondée par Paul et il s’en sent très proche (4/1). Cette lettre est pleine d’éloges, de paroles d’amour et d’amitié (1/3,12). Paul appelle à être dans la joie, et cela nous interpelle : comment Paul peut-il appeler à la joie et encourager ses correspondants à être dans la joie, alors que lui se trouve dans une situation pareille ? Une autre question surgit également : cette paroisse, qui remplit Paul de fierté, n’était-elle pas en train de passer par des difficultés qui lui faisaient perdre sa joie ? Est-ce pour cela que Paul l’exhorte à la retrouver et à la conserver ?

    Aimer quelqu’un avec qui on a une histoire commune, des expériences, des joies et avec qui croissance mutuelle, peut pousser à sortir de soimême et à penser aux autres, même dans une situation très douloureuse ou risquée, comme c’était le cas pour Paul. C’est pour cela que Paul n’est pas préoccupé par le lieu où il se trouve ou par sa mort probable, ni même par sa souffrance quotidienne ; son souci pour les autres le pousse à écrire pour les encourager à continuer jusqu’à ce qu’ils atteignent leur but (3/12-15). 

     Sibonokuhle Ncube

    J’aimerais souligner trois préoccupations importantes de Paul dans cette lettre.

    1. Se garder des religieux qui imposent des rites (juifs) comme si c’était plus important que de suivre Jésus (3/1-10) ; 

    2. Rester joyeux dans le Seigneur (3/1) ; 

    3. Manifester sa reconnaissance pour tous ceux qui l’ont soutenu durant ces temps difficiles en envoyant Épaphrodite (2/25-30). 

    Ê partir de ce prisme nous pouvons aborder le verset qui a été choisi cette année et y trouver les caractéristiques importantes de cette paix qui surpasse tout intelligence.

    Philippiens 4/6-7

    Introduction

    Quelles conditions extrêmes dans la vie peuvent nous amener à expérimenter la paix de Dieu ?

    Reina est une Camerounaise qui a entrepris un long voyage depuis son pays pour vivre le ‘rêve américain’, ce fameux rêve recherché par tant de personne qui pensent qu’ils trouveront aux ÉtatsUnis une vie d’abondance et de bien-être. Elle est d’abord arrivée au Brésil où elle a pu rester et travailler un an et demi, ce qui lui a permis d’économiser et de pouvoir continuer vers les États-Unis. Elle raconte que cela a été très difficile parce qu’elle ne parlait pas portugais, mais elle a appris, et à grâce à ses talents, elle a pu travailler dans la tapisserie. Elle est ainsi parvenue à amasser une petite somme d’argent et à se faire quelques amis. 

    Elle a traversé différents pays d’Amérique latine où elle a rencontré bien des obstacles, a dû faire face au danger et elle a aussi souffert de la faim. Bientôt l’argent est venu à manquer et elle a appelé une amie au Brésil pour qu’elle lui prête 100 dollars qu’elle a promis de lui rembourser lorsqu’elle arriverait aux États-Unis. Elle a pu continuer sa route et est finalement arrivée. Le chemin a été long et périlleux. Au Panama, on ne lui a donné qu’une heure pour traverser le pays, et elle a été déporté plusieurs fois jusqu’à ce qu’elle y parvienne. 

    Pour elle, le pays le plus dangereux a été la Colombie. La guérilla et la traversée de lieux abandonnées ont été très dangereux et elle a vu beaucoup de personnes mourir. Au Nicaragua, elle a été volée et elle n’avait plus qu’une poignée de riz à manger, donnée par ceux qui ont eu pitié d’elle. Au Mexique elle a eu l’aide de personnes compatissantes, mais il lui a aussi fallu faire très attention dans certains endroits. Quand finalement elle est arrivée à la frontière, elle a demandé l’asile et a été mise dans un centre de détention où elle est restée un an (Centre de détention GEO à Aurora, Colorado). 

    Là, elle n’a manqué de rien, elle a mieux appris l’espagnol et l’anglais, mais c’était difficile car elle n’avait ni famille ni avenir. Sa régularisation n’avançait pas parce qu’elle n’avait aucun papier d’identité. Elle pensait qu’on lui avait tout volé pendant le voyage. Cependant, sa foi augmentait et elle avait l’espoir que Dieu seul pouvait l’aider

    Une inconnue, Maria, qui vit aux Etats-Unis, lui a proposé de l’aider. Mais Reina avait besoin d’une pièce d’identité. N’en n’ayant pas, Reina lui a demandée de lui rendre un seul service : qu’elle appelle son amie au Brésil pour lui dire qu’elle n’a pas oublié sa dette, et que lorsqu’elle quittera le centre de détention, elle travaillera pour la rembourser. María a donc téléphoné au Brésil et lorsqu’elle a expliqué la situation de Reina, elle a été surprise d’apprendre que Reina avait laissé ses papiers d’identité au Brésil ! C’était un miracle ! Reina a été libérée pour continuer ses démarches de demande d’asile politique. 

    Lorsqu’elle raconte son histoire, Reina utilise beaucoup l’expression ‘seul Dieu..’. Elle répète à chaque étape de son périple : ‘seul Dieu sauve, guérit, protège, aime, libère… Elle le dit avec beaucoup d’assurance et de conviction, et ses yeux pétillent de joie, de surprise et d’admiration en se rappelant les interventions miraculeuses de Dieu dans chaque situation. Il n’y avait aucune explication humaine, seulement une foi sincère dans le Dieu auquel elle croit. 

    Comment avoir une telle paix au sein de tant de souffrance ?

    Non seulement ces personnes sont en paix, mais elles incitent les autres autour d’elles à vivre et à l’expérimenter. Mais, comment être dans la paix ?

    I. Un appel à vivre cette paix qui dépasse toute intelligence

    Paul est en prison, enchaîné, dans des conditions que la plupart d’entre nous n’avons jamais connu. Dans n’importe quelle situation extrême, on peut observer deux types de réactions : a) être victime ‚Äì se tourner vers soi et s’apitoyer sur son sort, raconter aux autres tout ce que l’on souffre afin qu’ils s’en rendent compte, agissent et se mobilisent, ou b) se prendre en main et agir soi-même pour changer la situation. On peut agir pour soi et pour ceux qui sont sans soutien. 

    Les situations limites développent l’incertitude et la peur de l’avenir (physique ou psychique). Pourtant, l’amour pour autrui, que ce soit la famille, les amis, l’église, etc. fait que l’on arrive à dépasser sa situation et à en tirer des leçons profondes pour nous-mêmes et pour les autres. C’est la présence de Dieu qui nous ressource et nous guide en produisant la paix que l’on éprouve lorsque l’impossible devient possible, une paix qui, malgré les circonstances, peut générer la confiance, la sécurité, le salut et le bien-être. 

    Les chaînes, la surveillance des soldats, l’espace réduit de la cellule, l’incertitude de l’exécution, de la vie et de la mort, n’empêchent pas Paul de lever les yeux, de voir ses frères bien-aimés de Philippes et de s’en préoccuper

    II. D’où vient cette paix profonde ?

    Accompagner avec amour et amitié

    Paul est accompagné par Timothée ; il nous parle de lui à différents moments et circonstances, y compris alors qu’il est en prison. Il semble que le fait d’être prisonnier lui permette tout de même d’avoir Timothée près de lui. Il reçoit également Épaphrodite (3/25-27) qui représente l’église de Philippes. Celui-ci lui fait parvenir des produits de première nécessité et lui transmet l’affection de l’église (4/15-17).

    Se réjouir (4/4-5)

    La situation de Paul ne l’empêche pas de se réjouir en se souvenant de son église bien aimée et il lui demande également qu’elle se réjouisse dans le Seigneur. Il insiste : ¬´ je le répète, réjouissez-vous ¬ª cette insistance est un appel être attentif à la joie. Les chaînes ne peuvent empêcher de se réjouir de la relation profonde avec des personnes qui sont loin. 

    Ne pas se faire de souci mais prier (4/6)

    Paul pourrait faire part de ses soucis, pourtant il fait tout le contraire. La lettre montre un Paul qui, au milieu de l’adversité, fait pleinement confiance à Dieu. En dépit de circonstances difficiles et d’un avenir incertain, il a confiance et garde sa foi en Dieu. 

    Tout ceci nous permet de vivre la paix profonde qui surpasse toute intelligence. 

    III. La paix incomparable

    Le verset 7 commence par ‘Et’ pour décrire ce qu’est réellement l’expérience de la paix qui surpasse toute intelligence. 

    Ici, ‘Et’ signifie accompagner avec amour et amitié, se réconcilier, exprimer la joie, ne pas se faire de souci mais prier. Et ainsi on peut vivre cette paix. 

    C’est dans les circonstances les plus difficiles que nous parvient cette déclaration : la prison pour Paul, le parcours de Reina à travers l’Amérique latine au péril de sa vie, les anabaptistes du XVIe siècle qui chantaient face à la mort, et d’autres personnes du passé qui, de près ou de loin, nous montrent par leur vie que la paix surpasse toute intelligence.

    Conclusion

    Aujourd’hui dans tous les pays, des personnes passent par des situations extrêmes. Ce merveilleux passage nous interpelle à vivre cette paix qui surpasse toute intelligence et maintient nos c≈ìurs en Jésus Christ, notre Seigneur. 

    Quelles situations extrêmes traversez-vous, dans lesquelles vous connaissez la paix profonde de Dieu ?

    Témoignez de cette paix qui dépasse toute intelligence dans les crises et les conflits de la vie.

    —Rebeca González Torres (Mexico)

    Cet article fait parti du materiel pour le culte du Dimanche de la Paix de 2019. Pour en savoir plus, cliquez ici.

     

  • Au début de l’année à Tshikapa, en République démocratique du Congo, quatre femmes congolaises riaient ensemble alors qu’elles remplissaient l’abreuvoir de leurs cochons. Ces bêtes leur garantiraient un revenu durant toute l’année.

    Leurs éclats de rire contrastent avec ce qu’elles ont vécu il y a à peine deux ou trois ans, lorsqu’elles ont fui leurs villages de la région du Kasaï en RDC pour échapper à la mort. Comme des milliers d’autres personnes déplacées, elles n’ont emporté avec elles que des souvenirs de décapitations, de maisons incendiées et de la perte des membres de leur famille.

    Ailleurs à Tshikapa, Mayambi Mayambi, Luta Nguadi et Mputu Shayi, élèves de l’école primaire, rentrent chez eux à pied dans leurs uniformes bleu et blanc. Désormais, des centaines d’enfants déplacés vont à l’école tous les jours au lieu de devoir se cacher ou fuir les groupes belligérants du Kasaï qui ont fait bien des orphelins dans leurs sacages.

    La chance de pouvoir étudier, le projet d’élevage de cochons et peut-être même quelques sourires peuvent être attribués au travail des églises mennonites, mennonites-évangéliques et frères mennonites des villes de Tshikapa et Kikwit dans la région de Kabwela.

    Kasengele Tshibitshiabu, Ntumba Bitu, Bilonda Kabengele et Mputu Muamalonga (de g. à d.) remplissent l’abreuvoir de leur porcherie à Tshikapa. Photo du MCC / Kabamba Lwamba

    En partenariat avec le Mennonite Central Committee (MCC) et avec le soutien d’organisations anabaptistes dans le monde, dont la Conférence Mennonite Mondiale, les églises se sont engagées dans le ministère auprès des personnes déplacées qui sont arrivées dans leurs quartiers et se sont installées dans la cour de leurs églises. Les églises commencèrent à distribuer des vivres en 2017.

    En tout, plus de 1,4 millions de personnes ont été obligées de se déplacer et près de 5000 ont été tuées depuis le début des combats politiques entre les groupes Kamuina Nsapu, une milice du Kasaï, et les forces de sécurité de la RDC en 2016. Le conflit a ensuite engendré une augmentation de la violence entre groupes ethniques au Kasaï, ce qui a prolongé la crise.

    Grâce au compte du MCC à la Banque de céréales du Canada (CFGB), les églises ont continué à distribuer des vivres à 1180 familles déplacées en 2018 et en 2019. Elles ont également distribué des fournitures scolaires et participé aux frais de scolarité de 950 enfants.

    « Cette action a renforcé l’église. Cela a amené des gens à Jésus », déclare George Kaputu, un évangéliste de la Communauté Évangélique Mennonite (CEM) dans la région de Kabwela. « Grâce à cette action, nous pouvons voir la compassion des membres de l’église qui agissent pour les personnes dans le besoin. »

    Bien que la violence ait diminuée au Kasaï, de nombreuses personnes déplacées tentent toujours de reconstruire leurs familles, leurs maisons, leur santé émotionnelle et leur source de revenu dans un nouvel endroit. Pour beaucoup d’entre eux, leur village d’origine a été détruit ou est encore dangereux.

    Cette année, les églises continuent d’aider les personnes déplacées en donnant des cochons, du matériel de jardinage et des parcelles de jardin, avec le soutien du MCC.

    Les églises proposent également des ateliers de guérison des traumatismes, dirigés par des leaders laïcs formés pour aider les participants à identifier la façon dont les événements traumatiques les ont impactés et à partager leurs expériences les uns avec les autres de manière constructive.

    « Les blessures traumatiques sont grandes et profondes », nous explique Mulanda Juma, représentante du MCC pour la RDC. « Faciliter la guérison des traumatismes demeurera essentiel au rétablissement des individus ainsi que des communautés. »

    Apprendre à gérer de grandes distributions n’a pas été facile pour les églises membres de la CMM à Tshikapa, la CEM, la Communauté des Églises des Frères Mennonites du Congo (CEFMC) et la Communauté Mennonite au Congo (CMCo).

    Kanku Ngalamulume (en jaune), avait dit au MCC « Je n’ai plus d’espoir pour rien » en 2018. Aujourd’hui, le garçon de 10 ans qui s’était enfui de Senge, son village d’origine, où ses parents et ses frères et sœurs avaient été décapités, fait partie de la famille Tshiama. MCC photo/Kabamba Lwamba

    Mais grâce aux formations des comités de secours données par le MCC, les églises sont devenues plus confiantes et compétentes pour effectuer les distributions, selon Ruth Keidel Clemens, directrice des programmes du MCC États-Unis. Les trois groupes d’églises ont dû interagir de nouvelles relations se sont créées.

    « Sans ce partenariat [entre le MCC, le CEFMC et d’autres groupes mennonites], je n’aurais jamais rencontré mes autres sœurs mennonites », témoigne Leontine Matula, membre du comité de secours du CEFMC. « Grâce à cela, j’ai pu accueillir ces nouvelles amitiés dans ma vie. Cela m’a poussé à voir que nous pouvons tendre nos mains ensemble vers les autres. »

    Le travail des comités de secours se poursuit même si les distributions de vivres sont maintenant terminées. Le MCC continue de financer les projets des églises dans les domaines de l’éducation, de la guérison des traumatismes et de la génération de revenu. Mais, selon Mulanda Juma, représentante du MCC pour la RDC, il y a toujours de grands besoins dans le domaine de la santé sans qu’une réponse ait pu y être apportée.

    La vie est encore incertaine pour les personnes déplacées qui attendent que les projets d’agriculture et d’élevage de cochons leurs donnent un revenu stable, mais la compassion est forte.

    Parmi les organisations qui soutiennent les distributions se trouvent l’Africa Inter-Mennonite Mission ; la Caisse de Secours ; International Community of Mennonite Brethren ; Multiply (MB Mission) ; Mennonite Church Canada Witness ; Mennonite Mission Network ; et Konferenz der Mennoniten der Schweiz (Alttäufer)/Conférence Mennonite Suisse (Anabaptiste).

    Communiqué de la CMM écrit par Linda Espenshade, coordinatrice des nouvelles pour le MCC USA. Les citations de cet article ont été recueillies par Ruth Keidel Clemens, directrice des programmes du MCC USA, lors d’une visite en RDC en 2019.

  • De ma chaise sur lestrade de léglise mennonite de Mopulu à Ngaba (République démocratique du Congo), jai vue sur les participants au culte. Les enfants, devant, sont captivés par une série de chorales qui louent Dieu?: chœur de femmes, chœur dhommes, chœur de jeunes femmes … et chœur denfants. Même les plus jeunes savent quils sont précieux et nécessaires.

    Comme dans de nombreuses églises dAfrique, loffrande est une célébration. Pendant que lassemblée chante joyeusement avec laccompagnement enthousiaste des musiciens, des groupes formés par âge et par genre se dirigent un par un vers une table sur laquelle sont posés cinq paniers pour les offrandes.

    Dabord les femmes adultes, puis les hommes adultes, les jeunes femmes, les jeunes hommes, et enfin les enfants, savancent en dansant avec leur offrande. Certains mettent de largent dans chaque panier, dautres dans un ou deux.

    La représentante régionale de la CMM, Francisca Ibanda, mexplique que les différents paniers reçoivent «?loffrande habituelle, puis pour laide sociale, pour la construction, pour le prédicateur et pour lorganisation de journées spéciales?».

    La joie et la générosité des donateurs me font penser aux Israélites apportant des offrandes pour construire le tabernacle. Le peuple apporte beaucoup plus quil ne faut pour faire le travail que le SEIGNEUR a ordonné de faire, sest exclamé Mo√Øse devant tant dabondance pour la construction de la tente. (Exode?36/5).

    Quelles leçons pour les enfants de Ngaba !

    Avec cinq paniers, ils apprennent lallocation budgétaire?: de largent pour les personnes dans le besoin, pour soutenir les responsables déglise, pour les bâtiments et pour les programmes.

    Donner fait partie de lobéissance à Dieu?; donner est une joie.

    Jai aidé à collecter des fonds pour la CMM et dautres organisations religieuses. Les personnes qui «?donnent jusquà ce que ça fasse mal?» sont, paradoxalement, heureuses. Les chrétiens dOccident pourraient apprendre des fr√®res et sœurs africains que le fait dapporter d√Æmes et offrandes de mani√®re v

    ‚ÄîNelson Kraybill est président de la CMM (2015-2021). Il vit en Indiana (√âtats-Unis).

    Cet article est paru pour la premi√®re fois dans le numéro d’avril 2019 de Courier/Correo/Courrier.

  • « Cette année de service m’a appris à être plus curieux, plus audacieux et j’espère qu’une fois rentré chez moi, je saurai être un meilleur serviteur du Christ et de l’église et être plus entreprenant pour assumer des responsabilités », dit Gerhard Peters, un participant de YAMEN 2019.

    Le jeune homme, d’une colonie mennonite de l’État de Chihuahua dans le nord du Mexique, a servi au Centre Meno qui est un centre de ressources à Santa Cruz en Bolivie. Le centre offre des programmes de santé et d’agriculture ainsi que de la littérature en bas allemand aux quelque 100 000 mennonites parlant le bas allemand en Bolivie. Ces mennonites à la fois innovants et traditionnels vivent dans quelque 90 colonies dans des régions rurales de la Bolivie.

    « Chaque fois que je peux aider une personne à trouver un livre qui l’intéresse ou lui apporter une réponse à sa question, cela me rend content ».

    Gerhard Peters travaille dans la bibliothèque du centre où il aide les gens à trouver des livres et le journal Die Mennonitische Post ou bien simplement il parle avec les visiteurs. 

    Gerhard emploie quatre langues à son travail : il parle le bas-allemand/Plautdietsh avec les mennonites de la colonie ; l’anglais avec les membres internationaux de l’équipe du MCC du Centre Meno ; l’allemand – principalement pour lire les livres et les journaux de la bibliothèque ; et l’espagnol avec sa famille hôte et à l’église.

     Gerhard Peters

    Tout est un peu différent de ce qu’il avait l’habitude de faire, même la façon dont les langues sont parlées, mais Gerhard Peters apprend rapidement.

    « Nous louons le même Dieu et je me suis senti comme chez moi dans cette église », dit Gerhard.

    « Je suis très content d’avoir été intégré dans le groupe de louange malgré le fait que je ne connaissais pas la majorité des chants », dit Gerhard Peters qui chante dans l’équipe musicale à l’église mennonite évangélique Boliviana Sinai. « Ils sont patients avec moi pendant que j’apprends les nouveaux chants. »

    « Je me suis senti accueilli comme à la maison par les jeunes de l’église et les gens en général »  dit-il en évoquant les championnats de football, les camps organisés les jours fériés et les nombreuses occasions où les jeunes participaient ensemble au culte d’adoration et à des activités récréatives.

    Un moment inoubliable a été le culte de Pâques ALBA, célébré cette année à Santa Cruz. Le culte a commencé à minuit ; louange, prières, pièce de théâtre et prédication se sont succédé pendant six heures en présence de 40 000 personnes provenant de 600 églises. « C’était impressionnant de voir le grand nombre d’églises réunies et l’unité qui régnait à cette célébration d’un événement très important du calendrier chrétien ».

    Gerhard Peters apprécie les relations amicales qu’il a développées avec les travailleurs du MCC Bolivie et les autres jeunes du programme d’échange. « Toutes et tous travaillent pour construire un monde meilleur et grâce au soutien de chacun, mon année de service a passé bien vite. Je rentre chez moi avec plein de bonnes expériences et de moments de joie inoubliables ».

    « J’ai beaucoup appris durant cette année et je suis très reconnaissant pour toutes les personnes qui ont pris part à cette année de bénévolat » dit Gerhard Peters. « Tout n’a pas été facile, tout ne s’est pas passé comme je l’espérais, mais dans ces moments et comme dans tous les autres, Dieu était avec moi. Je sais que je peux me confier en lui entièrement. Ê Dieu soient toute la gloire et l’honneur ! ».

     

    YAMEN est un programme commun du Comité central mennonite (MCC) et de la Conférence Mennonite Mondiale

     

    Communiqué commun de la Conférence Mennonite Mondiale et du Comité Central Mennonite.

  • Du 25 au 27 juin 2019, les dirigeants et les membres de quatre commissions de la Conférence Mennonite Mondiale se sont réunis pour un temps de discussions en face à face, de réflexion, de louange et planification stratégique pour faire avancer la mission de la CMM.

    Une quarantaine de femmes et d’hommes venus du monde entier se sont rassemblés à l’occasion de ces cinq jours de réunions, organisés au Centre de conférence Mennonite Doperaduin, un des trois centres de retraite gérés par l’Algemene Doopsegezinde Sociëteit (Église mennonite néerlandaise).

    « Le travail des commissions peut renforcer les liens de communion entre les églises de différents endroits du monde. » déclare Neal Blough, membre de la Commission Paix. « Cela nous aide à nous rendre compte du contexte plus large et souvent plus complexe de notre travail, cela nous permet de partager nos moyens et d’approfondir nos prières d’intersession. »

    Les membres des commissions sont des bénévoles de partout dans le monde qui représentent le Conseil Général ou apporte une expertise dans les domaines du soin, du service, de la théologie, et de la paix et guident la Conférence Mennonite Mondiale en proposant des ressources et en encourageant la fraternité au sein des réseaux de la CMM. Les Commissions ont chacune huit membres (neuf dans la commission mission) dont un président et un secrétaire à temps partiel.

    Foi & Vie

    « La Commission Foi & Vie soutient la CMM comme un cerveau, comme une commission théologique pour conserver notre identité et pratiquer ce que nous croyons, » Tewodros Beyene.

    Larry Miller, secrétaire de la délégation mennonite aux dialogues trilatéraux sur le baptême avec l’Église luthérienne et l’Église catholique, a présenté à la commission un compte-rendu du document résultat de cinq années d’un dialogue qui s’est conclu en 2017.

    « Les catholiques, les luthériens et les mennonites ne sont pas les mêmes partout dans le monde. Chacun vit et pratique une foi imprégnée de sa culture et de son histoire locale. Cependant, dans un processus d’apprentissage, en reconnaissant les différents contextes, nous pouvons incorporer de nouvelles idées. » déclare Rebeca Gonzalez Torres. « Parler du baptême dans les trois traditions historiques à savoir les catholiques, les luthériens et les mennonites, n’a pas été facile, ni par le passé, ni aujourd’hui. Nous apprécions avec reconnaissance le travail qui a donné naissance à ce document. »

    La Commission Foi et Vie recommande la création d’espaces où les église membres de la CMM puissent connaitre les différentes pratiques et visions du baptême des unes et des autres, la présentation du rapport officiel du dialogue trilatéral sur le baptême au Conseil Général et l’élaboration d’un livret d’étude pour les églises en complément du rapport.

    La Commission Foi et Vie a également discuté d’un document sur la doctrine de la justification et continue de travailler à la possibilité d’un changement de nom qui représenterait mieux tous les membres de la Conférence Mennonite Mondiale.

    Mission

    La Commission Mission a fait un compte-rendu des avancées de la traduction de God’s People in Mission: An Anabaptist Perspective, qui sortira en espagnol en 2019 et en français en 2020, a identifié les frontières missionnaires pour 2019–2021, et a commencé à préparer la consultation mondiale de 2021 auprès du Réseau Anabaptiste Mondial d’Entraide (GASN) et de la Fraternité Missionnaire Mondiale (GMF), tous deux composés d’organisations anabaptistes au service de l’église et de la propagation de l’évangile dans le monde.

    « Nous avons besoin de la force et des dons des autres pour servir ensemble, » déclare Andi Santoso. « En parlant durant nos réunions nous avons identifié un défi majeur : la nécessité de partager nos moyens avec ceux qui sont dans le besoin. »

    Les membres des Commissions de la CMM, les responsables et les interprètes à Dopersduin, Schoorl, Pays-Bas, 2019. Photo : Marijne Stenvers.

    « Nous voulons maintenir la famille unie malgré tout ce qu’il se passe, » explique José Arrais le coordinateur du GMF et du GASN. Beaucoup de préoccupations émanent du contexte spécifique de certaines situations locales, nous rencontrer nous permet de mieux comprendre et de mieux apporter un soutien. « C’est important d’avoir un retour pour que nous puissions être interconnectés. »

    « Nous travaillons avec des organisations qui sont impliquées dans différents ministères de justice, » Nelson Okanya.

    Diacre

    La Commission Diacre répond aux demandes de prières, publie l’email bimensuel du réseau de prière en partenariat avec le service de Communication de la CMM, et administre le Fonds de Partage de l’Église Mondiale (GCSF).

    En décembre 2018, le secrétaire Henk Stenvers et les membres Vikal Rao et Hanna Soren ont rendu visite à plusieurs églises dans la campagne indienne pour la consécration de nouveaux bâtiments d’église dont la construction a été en partie sponsorisés par le GCSF et les unions d’églises nationales.

    « En tant que membre de la Commission Diacre, j’ai été invité à marcher avec eux dans ce moment de joie et à ressentir la joie de partager avec nos frères et sœurs anabaptistes partout dans le monde, » témoigne Vikal Rao.

    « Nous avons reçu un accueil traditionnel merveilleux. Nous pouvions voir le bonheur sur les visages ». Avoir un bâtiment est un rêve devenu réalité pour Antakya (Antioche) Mennonite Church, membre de l’union d’églises Bhartiya General Conference Mennonite Church, dont les membres, agriculteurs, n’avaient pas les moyens d’économiser assez d’argent pour construire leur lieu de culte.

    Paix

    La Commission Paix a travaillé sur des documents à soumettre au Conseil Général, dont une déclaration sur l’objection de conscience préparé dans le cadre du lancement du Réseau Anabaptiste pour la Paix et a discuté de l’avenir d’autre déclarations récentes ainsi que de l’initiative de Children on the Move (enfants migrants).

    « Notre ordre du jour est tourné vers les vrais sujets pour l’église, » dit Wendy Kroeker. « Le travail de la Commission Paix cherche à articuler les fondements théologiques et à créer des discussions de fond pour les anabaptistes/mennonites sur des sujets qui nous concernent en tant que société et dans nos propres communautés d’églises. »

    « Notre travail surgit des lieux où les églises au travers du monde vivent des difficultés dans la pratique de leur foi, » explique Ken Hoke. « Il est bon de pouvoir nous tenir aux côtés de nos sœurs et frères. »

    Ê la suite des réunions des commissions, le Réseau Anabaptiste Mondial pour la Paix (GAPN) a tenu le deuxième festival et conférence anabaptiste mondial de travail pour la paix à Elspeet, aux Pays-Bas. « Ce lien avec le GAPN va élargir et renforcer le travail pour la paix dans la famille mennonite, œcuménique, mondiale, » déclare Neal Blough.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

    Two people talking
  • Comme les quatre cavités du cœur, les quatre commissions de la CMM servent la communauté mondiale des églises anabaptistes dans les domaines suivants : diacres, foi et vie, paix et mission. Les commissions préparent du matériel à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils et proposent des ressources aux églises membres et facilitent le travail des réseaux ou des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun. Ci-dessous, une des commissions communique un message de leur ministère.


    Les relations justes sont au cœur de la paix biblique ou shalom. La paix n’est pas simplement une façon de se sentir ou un endroit tranquille. En réalité, le shalom apparait lorsque nous sommes en relation les uns avec les autres, avec la création et avec Dieu de manière juste. Il émerge des relations. Ce n’est pas un lieu, c’est un processus.

    Par exemple, le Psaume 34/14b nous encourage à « rechercher la paix et à la poursuivre… ». Il ne s’agit pas seulement de trouver la paix. Nous devons la rechercher activement. Cela se produit lorsque nous évitons le mal et agissons bien, (Psaume 34/14a).

    On nous a donné l’impression que la paix n’est pas quelque chose de facile à atteindre. Mais l’ordre est sans équivoque – nous devons la poursuivre !

    Deuxièmement, le Psaume 85/10 dit : « Fidélité et Vérité se sont rencontrées, elles ont embrassé Paix et Justice. » Sans justice, il n’y aura pas de paix. Autrement dit, la justice est un élément essentiel de la paix.

    Et troisièmement, dans Jacques 3/18 : « Le fruit de la justice est semé dans la paix pour ceux qui font œuvre de paix ». La façon dont on plante est importante. Curieusement, dans ce cas, le fruit ne correspond pas à la graine plantée. Le fruit de la justice provient de la manière dont la graine est semée.

    Tout comme la justice est essentielle à la paix, Jacques suggère que la poursuite de la justice doit se faire en paix pour que le fruit de la justice puisse apparaitre.

    Malheureusement, si l’on regarde les journaux, il est évident que le monde n’est pas en paix. On assiste à des troubles dans le contexte de la remise en cause de la manière dont nos dirigeants gouvernent ; les guerres et les conflits violents perdurent ; la pauvreté et l’instabilité économique ainsi que l’exploitation continuent de semer le désespoir, exacerbant le manque.

    Ces réalités montrent que les peuples, partout dans le monde, ne connaissent pas une paix qui inclut la justice. Reconnaître ce manque de paix nous aide à comprendre pourquoi les gens ressentent le besoin de migrer.

    La réalité de la migration nous concerne tous : peut-être sommes-nous ceux qui se déplacent, peut-être sommes-nous ceux qui apportent un soutien à ceux qui se déplacent, ou peut-être sommes-nous ceux qui bénéficient du système qui pousse les gens à entreprendre un périple dangereux à la recherche d’une vie plus digne.

    Les journalistes et les dirigeants l’appellent trop souvent une « crise migratoire ». Cependant, une telle description manque de reconnaitre l’injustice à laquelle les gens veulent échapper. En d’autres termes, nous ne comprenons pas pourquoi les gens choisissent d’entreprendre le dangereux voyage en quittant leur foyer à la recherche de la paix ; nous ne voulons pas reconnaitre les forces qui sont à l’origine des situations inhumaines, indignes et / ou violentes que les gens cherchent à fuir.

    En tant que chrétiens, nous devons nous confronter à la réalité qui est que celui que nous suivons – Jésus – était lui-même un immigrant et un réfugié. Ses parents ont fui la menace de mort venant d’Hérode.

    Encore aujourd’hui, les forces de la mort sont aux trousses d’hommes et de femmes. Et en tant que disciples de Jésus, le réfugié, nous aussi devrions vouloir trouver le moyen d’aider les autres. En aidant ceux qui fuient, nous aidons Jésus qui a également été forcé de fuir !

    La Commission Paix s’efforce d’accompagner, de soutenir et de donner les moyens aux églises membres d’incarner la paix du Christ dans notre monde et pour notre monde. Cela signifie que nous devons trouver des moyens de réagir face aux mécanismes de mort qui touchent de nombreuses personnes dans le monde. Cela signifie également de réfléchir à comment nous participons – consciemment ou inconsciemment – aux forces d’injustice, d’oppression, d’exploitation et de violence envers nos propres frères et sœurs.

    Pour cela, la Commission Paix a été impliquée dans :

    • Children on the move (enfants migrants). La CMM a participé à un consortium religieux mondial pour aider les enfants migrants et mobiliser les communautés religieuses afin qu’elles soient des points d’aide.
    • La collaboration avec nos frères et sœurs autochtones. Notre dernier document « Déclaration de solidarité avec les peuples autochtones », approuvée en 2018, est devenu un outil utile pour que nos églises puissent réfléchir, demander pardon et essayer de réparer la façon dont notre propre histoire de migration a pu causer, créer ou perpétuer de nouvelles formes d’injustice. Nous continuons de rechercher des formes de relations plus justes et restauratrices avec nos frères et sœurs autochtones.
    • Objection de conscience. Nous soutenons nos églises membres dont les gouvernements demandent aux jeunes de faire le service militaire. Ê la demande de nos églises qui font face à cette situation, nous sommes en train de rédiger un document sur l’objection de conscience que nos églises pourront utiliser dans leur lutte avec les autorités.

    En tant que communion mondiale qui valorise la vie et les relations mutuellement justes, avec la création et avec Dieu (c’est-à-dire, le shalom), nous nous retrouvons inévitablement à lutter contre les forces de mort. Nous reconnaissons notre culpabilité dans l’existence de ces forces, mais nous cherchons également à travailler pour la vie. C’est un défi de taille !

    En tant que Commission Paix, nous espérons aider nos églises à travers le monde à rechercher la paix avec la justice, tout en sortant du cycle de la violence qui perpétue inévitablement la mort. De cette manière, nous espérons montrer la voie de la paix du Christ en étant des pèlerins d’un voyage qui transcende les frontières.

    Que Dieu nous accorde la force et le courage de continuer ce voyage.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale par Andrew Suderman, secretaire de la Commission Paix de la CMM.

  • La International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, ou Communauté internationale des Frères Mennonites) est formée de 21 communautés d’églises dans 19 pays, avec approximativement 450 000 membres. ICOMB veut faciliter les relations entre les différents ministères, et améliorer le témoignage et le discipulat de ses communautés d’églises membres : connecter, renforcer, répandre.

    Implantation d’églises aux Philippines

    Priez pour les nombreuses initiatives de l’église des frères mennonites aux Philippines, nom de la conférence Kapatirang Menonita ng Pilipinas (KAMPI). Cette année, KAMPI a visité l’école biblique pour enfants, organisé une équipe de basket-ball Action dirigée par Ricky Sanchez, organisé un camp de jeunes et dirigé 100 parents dans le cadre d’un programme d’assistance sociale au moyen d’un outil évangélique Romains 6:23 (photo). Ils continuent à faire régulièrement des études bibliques et des activités de sensibilisation. Priez pour Sam et Evelyn Arcano et l’équipe de direction.

    —Le point sur la prière d’ICOMB Août 2019

  • « Normalement, lorsque je suis loin de chez moi, ma seule envie est de rentrer. Mais maintenant, je veux juste rester ici. » C’est le témoignage d’une participante du premier Rassemblement mondial des jeunes Mennos européens.

    Du 30 mai au 2 juin 2019, 45 jeunes mennonites européens des Pays-Bas, du Portugal, d’Espagne, de Suisse et d’Ukraine se sont retrouvés à Dopersduin, à Schoorl, pour passer du temps ensemble, être inspirés et apprendre les uns des autres en cheminant ensemble en tant qu’Église.

    Durant le weekend il y a eu des ateliers, des orateurs invités et des excursions. Photo : Jasper Pondman

    Chaque journée s’achevait avec un moment de culte, de méditation, de prière, de louange de reconnaissance et de contemplation avec un appel à l’espoir inspiré du livre de Jonas.

    Les participants de tous les pays ont partagé leur façon de voir la foi anabaptiste et les difficultés qu’ils rencontrent. Le groupe ukrainien a raconté comment ils forment l’église alors qu’ils se trouvent sur la ligne de front d’une zone de guerre. « Leur appel impressionnant et émouvant a touché les cœurs de toutes les personnes présentes, » raconte Marijne Stenvers.

    Au début du rassemblement, beaucoup des participants restaient avec les personnes de leur pays, mais très vite, tous se sont mélangé. « La chorale internationale qui s’est créée spontanément lors du culte du dimanche matin en est sans doute l’exemple le plus frappant. »

    Un atelier nature a permis aux participants d’apprendre par le corps. Photo : Jasper Pondman

    Apprendre tous ensemble

    Durant le weekend, il y eut des ateliers, des orateurs invités, des excursions… Les thèmes abordés allaient des difficultés et bénédictions des relations interreligieuses à la nécessité que la liberté et la paix soient plus que seulement l’absence de guerre. On a parlé de la crise des réfugiés et de l’urgence des effets du changement climatique et on s’est demandé comment avoir un mode de vie plus durable. On a interprété l’histoire d’Emmaüs (Luc 24) à partir de différents contextes et des récits bibliques ont été adaptées en théâtre d’improvisation.

    Un atelier de percussions et d’acroyoga ont permis aux participants d’apprendre par le corps.

    Des sorties ont été organisées pour que les participants puissent connaitre l’histoire des mennonites aux Pays-Bas, visiter des églises cachées à Amsterdam et en savoir plus dur la complexité naturelle des dunes.

    Une valise pleine d’espoir

    La délégation espagnole est repartie avec l’intention d’organiser le rassemblement l’année prochaine. Le groupe d’organisateurs de cette année ont fait la passation d’une « valise pleine d’espoir » contenant un guide pour commencer la planification du prochain rassemblement.

    Le Rassemblement mondial des jeunes Mennos européens est un projet d’une jeune organisation hollandaise « Menno’s Global Village » (village mennonite mondial) pour encourager et permettre aux jeunes adultes (de 18 à 30 ans) d’acquérir une expérience enrichissante au travers du réseau (mennonite) international. Pour plus d’information, veuillez consulter www.mgv.doopsgezind.nl (en hollandais).

    —Un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale d’après un article de Doopsgezind.nl.

  • Ce numéro, présente des exemples de la manière dont des membres de la famille anabaptiste mennonite créent une place pour les enfants dans leur assemblée locale à travers le monde.


    «?Ces paroles que jinstitue pour toi aujourdhui seront sur ton cœur.?Tu les inculqueras à tes fils et tu en parleras quand tu seras chez toi et quand tu seras en chemin, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras.?» (Deutéronome 6/6-7).

    Il y a des milliers dannées, Dieu a demandé aux Israélites denseigner Sa Parole aux enfants, car ils sont importants pour Lui. Dieu a créé les enfants, il les aime et, surtout, il ne veut pas quils périssent. Ce commandement denseigner nous concerne encore aujourdhui au XXIe siècle.

    De nombreuses paroisses sen rendent compte et impliquent les enfants de différentes manières?: certaines par lécole du dimanche, dautres en les associant aux cultes du dimanche et en leur donnant des responsabilités comme recueillir les offrandes, lire un passage des Écritures, aider à animer le culte, jouer dun instrument de musique, distribuer et ramasser les recueils de chants.

    Formation des moniteurs de lécole du dimanche

    Lun des aspects importants de lécole du dimanche est la formation des moniteurs.

    Souvent, les volontaires pour lécole du dimanche le sont par amour pour les enfants, même sils ne sont pas spécialement formés pour cela. De plus, après des années, il faut aussi se mettre à jours par rapport à lévolution de la société.

    Les enfants sont plus en avance aujourdhui quils ne létaient autrefois. La technologie envahit presque tous les aspects de notre vie. Ainsi, les paroisses organisent des ateliers de formation pour les moniteurs, ou les envoient se former ailleurs. Cest une bénédiction de découvrir des innovations pédagogiques créatives et dutiliser certaines technologies pour soccuper des enfants.

    Notre association déglises mennonites en a pris conscience et a commencé à organiser des formations dans différents domaines pour les moniteurs décole du dimanche. Deux formations ont été organisées lannée dernière avec des intervenants extérieurs, et deux autres auront lieu lannée prochaine.

    Quelques difficultés

    Lune des difficultés rencontrées par lorganisation de lécole du dimanche est le manque de volontaires?: certains ne se sentent pas compétents, dautres nont pas suffisamment de confiance en eux ou nont pas le temps de préparer et de donner des le√ßons.

    Lorsquil ny a pas assez de moniteurs, les enfants ne peuvent pas être divisés en groupes d√¢ge. Par conséquent, lécole du dimanche nest pas en mesure de répondre aux besoins de chaque enfant. Lun ou lautre groupe est forcément négligé.

    Autres activités pour les enfants

    En 2015, notre assemblée locale sest jointe à deux autres assemblées pour organiser une Vacation Bible School (École Biblique dÉté), dont le thème était ‚ÄòJésus est notre ami. Ce fut une excellente occasion pour les enfants dinteragir et de se conna√Ætre. Nous avons raconté des histoires tirées de la Bible qui traitent de ce thème et encouragent les enfants à nouer de nouvelles amitiés. Le dernier jour, les enfants ont fabriqué des bracelets damitié les uns pour les autres.

    Voici dautres manières pour les enfants de participer à la vie de lassemblée?:

    • Programmes de No√´l o√π les enfants interprètent des chansons, des sketches, des chorégraphies, récitent des passages de lÉcriture pendant que les parents regardent,
    • Un jour de fête des enfants ou un pique-nique,
    • Visite dans un orphelinat ou une maison de retraite,
    • Distribution de cadeaux aux parents le jour de la fête des mères et de la fête des pères.

    Protection des enfants

    Nous ne sommes pas assez vigilants dans le domaine de la protection des enfants en cas de maltraitance ou de négligence. Cest encore un sujet tabou dans de nombreuses régions de lInde et les églises doivent y travailler. Certaines de nos assemblées mennonites ont établi un partenariat avec des organisations qui appliquent des mesures strictes en matière de protection des enfants. Chaque personne travaillant avec des enfants a d√ª signer un Engagement de Protection de lEnfance et suivre des règles strictes. Nous avons pour instructions daider les enfants maltraités à porter plainte à la police et de faire un suivi.

    Cest un problème national qui doit être pris au sérieux par les églises.

    Avenir

    Dans lensemble, la plupart des paroisses comprennent limportance des enfants dans léglise. Les enfants doivent avoir la possibilité de grandir et de se développer pour assumer des responsabilités dans différentes activités de la paroisse. Ainsi, le leadership de deuxième génération se mettra en place.

    Bien que beaucoup soit déjà fait pour es enfants, il reste cependant encore beaucoup à faire.

    Ma prière est que le ministère avec et envers les enfants se développe et que davantage de personnes soient prêtes à assumer la responsabilité de ce ministère dans leurs paroisses respectives.

    ‚ÄîJessica Mondal est une des responsables de lassemblée Emmanuel Chapel à Calcutta (Inde). Lassemblée fait partie de Bharatiya Jukta Christa Prachar Mandali, membre de la CMM.

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2019 de Courier/Correo/Courrier.

  • « L’Église mondiale fonctionne mieux quand toutes ses membres se sentent impliqués dans le partage de leurs histoires », dit Patrick Obonde, directeur des missions au Centre anabaptiste d’éducation au leadership au Kenya.

    C’est justement ce qu’historiens, pasteurs et archivistes ont fait du 17 au 19 juin lors d’un symposium à Goshen College en Indiana intitulé « Pouvoir et Préservation : Favoriser l’accès aux sources qui sont à la base de nos histoires. » Ce colloque organisé par l’Institut pour l’étude de l’anabaptisme mondial (ISGA – Institute for the Study of Global Anabaptism), a comporté 16 présentations sur l’état des sources historiques et des récits dans les églises et organisations anabaptistes d’Afrique, d’Asie, d’Amérique du Nord et d’Amérique latine.

    Les conférenciers ont parlé des ressources, des problèmes d’accès et du niveau d’engagement à préserver l’histoire qu’ils voient dans leur contexte. Bien que chacun ait soulevé des préoccupations particulières, des thèmes communs sont ressortis.

    • L’histoire orale est une priorité. La numérisation des sources présente un grand potentiel de plus grande préservation et accessibilité, mais elle nécessite également des ressources financières importantes.
    • L’amour du pouvoir ou la peur de sa perte peuvent rendre difficile l’accès aux documents historiques.
    • La tradition de localisme est un obstacle à la préservation. « Tout le monde se sent à l’aise avec la situation », a déclaré Ursula Giesbrecht, archiviste de la colonie de Menno à Loma Plata, Paraguay. « Il est toujours difficile de s’éloigner de ses coutumes. »

    Bock Ki Kim (Corée du Sud), Abe Dueck (Canada) et Pamela Sari (Indonésie) partagent leurs idées sur la déclaration du groupe.  Photo : Laura Miller

    A l’issue du colloque, le groupe a rédigé une déclaration synthétisant les thèmes qui y ont été abordés.

    « En tant que disciples de Jésus-Christ, notre histoire nous relie, nous rappelle l’activité de l’Esprit parmi nous et nous appelle à aller de l’avant dans l’avenir « , déclare-t-elle. « Les archives jouent un rôle crucial pour nous aider à comprendre l’inséparabilité des histoires de l’Église et de la mission. »

    Cette déclaration affirme l’importance de l’identité historique, l’urgence de documenter les histoires et la nécessité de l’accès aux sources pour une communauté d’églises saine. La déclaration reconnaît également les obstacles auxquels se heurtent les églises dans la préservation et l’accès aux sources historiques, et conclut par une liste d’engagements signés par 29 participants de 12 pays.

    Selon John D. Roth, directeur de l’Institut pour l’étude de l’anabaptisme mondial, l’idée du symposium est née de conversations avec Anicka Fast, une doctorante dont les recherches sur les missions mennonites au Congo ont été entravées à divers moments par un accès limité ou restreint aux archives et par la précarité de nombreux documents relatifs à l’histoire de l’Église. Avec Bruce Yoder, qui a récemment terminé un doctorat sur l’histoire des missions mennonites au Nigeria, les organisateurs ont cherché à élargir la discussion sur la préservation et l’accès, ainsi que sur la question plus large de savoir comment les récits historiques façonnent l’identité de l’Église mondiale.

    Pamela Sari, une nouvelle doctorante qui a fait des recherches sur l’Église Jemaat Kristen Indonesia (Église membre de la CMM en Indonésie), est optimiste quant à l’avenir des archives mennonites. « L’Église est vraiment dotée de leaders, de missionnaires, de membres, d’universitaires, d’archivistes qui se soucient profondément de son histoire. Je prie pour que Dieu continue d’augmenter notre capacité à rester ancrés dans l’amour et la vérité du Christ et de sa Parole. »

    —Un communiqué de la CMM par Laura Miller / Goshen College

    Cliquez ici pour lire la déclaration.

  • En préparant mon déménagement vers un autre pays, j’ai retrouvé une lettre que ma fille cadette m’avait écrite quand elle avait sept ans. Elle en a vingt-trois aujourd’hui. Quels beaux souvenirs ai-je de son enfance?!

    Cette lettre m’a rappelé d’autres moments comme celui où, âgée de quatre ans, elle m’a dit?: «?Jésus est très étendu, n’est-ce pas?? Il s’éteeeend et il s’éteeeend…?» Sa première confession de foi?! Lorsque je lui ai demandé pourquoi Jésus était étendu, elle m’a répondu qu’il était étendu parce qu’il était partout.

    C’était sa façon de comprendre l’idée de la présence de Dieu dans toute la création.

    Les enfants sont de magnifiques cadeaux de Dieu. Ils apportent la joie, la force, l’espérance… ainsi que des défis (comment expliquer à une petite fille l’idée de l’omniprésence de Jésus parmi nous??).

    Les enfants entrent dans nos vies comme des invités qui demandent notre attention, nos soins et notre affection. Tout comme des invités, ils nous quittent pour continuer leur voyage après leur visite chez-nous.

    Mes filles ne vivent plus à la maison, mais nous avons continué de parler de la foi après leur départ.

    Parfois je me demande si nous aurions pu continuer à avoir ces conversations sur Dieu sans avoir établi ce fondement de bonne communication pendant leur enfance. Quelle relation aurions-nous aujourd’hui si elles ne s’étaient pas senties accueillies et en sécurité dans notre foyer??

    La manière dont nous traitons ces invités appelés ‘progéniture’ détermine en grande partie, la nature de la relation que nous aurons avec eux lorsqu’ils auront quitté la maison.

    Dans l’Église, c’est la même chose. Dans chaque assemblée, les ministères auprès des enfants sont notre façon d’accueillir et de bénir les enfants qui arrivent comme des invités dans nos communautés. La manière dont nous les traitons peut grandement déterminer leur relation avec l’Église lorsqu’ils grandiront et continueront leur cheminement d’adultes. Malheureusement, beaucoup ont souffert de l’indifférence, du rejet, ou même d’abus physiques ou émotionnels dans l’Église.

    Ce numéro de Courrier est consacré au ministère auprès des enfants en espérant que notre Église mondiale puisse continuer d’être un lieu de refuge et d’hospitalité pour les enfants de notre société. Depuis la formation sérieuse des moniteurs et des responsables, à la création d’environnements sécures, jusqu’à la participation active des enfants dans la vie des paroisses, de nombreux sujets sont abordés dans Courrier pour nous aider à considérer l’importance de ce ministère.

    Je prie pour que nos assemblées puissent continuer d’être des lieux qui évoquent de bons souvenirs à nos enfants, partout dans le monde, des lieux où la présence de Jésus est toujours palpable pour tous les invités que nous recevons.

    ‚ÄîCésar Garc√≠a, secrétaire général de la CMM, travaille au siège social en Kitchener, Ontario (Canada).

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2019 de Courier/Correo/Courrier.