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  • Ceux d’entre nous qui ont vu la migration de près savent que c’est un problème qui concerne le peuple de Dieu.

    Ceux qui émigrent – laissant derrière eux leur sécurité et leur confort – s’exposent à de nombreuses difficultés et à un avenir incertain. Certains migrent volontairement, mais l’histoire récente révèle que la migration actuelle est généralement forcée. Les circonstances obligent les gens à prendre la décision de partir avec l’espoir que l’avenir sera meilleur pour eux et leur famille. Pour les femmes qui décident de se lancer dans le voyage avec leurs enfants mineurs afin de les protéger d’une situation sans issue, les difficultés sont encore plus grandes. Elles sont multipliées selon le nombre d’enfants qu’elles emmènent.

    Ce qui est triste, c’est que de l’autre côté du mur, de la barrière, de la frontière (quel que soit le mot) il n’y a ni promesse ou solution.

    En fait, certains le savent déjà avant de partir, et leur attitude suscite une réponse négative et les portes se ferment devant eux.

    Le contexte

    Selon une enquête réalisée par la Commission d’Action sociale mennonite (CASM) *, 250 à 300 personnes en moyenne émigrent quotidiennement du Honduras. La plupart d’entre eux partent à cause de la violence, du manque d’opportunités et pour rejoindre leur famille. Parmi ces groupes, il y a des jeunes qui partent avec un ‘code vert / liste noire’, ce qui signifie qu’ils sont destinés à mourir. Des articles de presse dans les médias montrent que si leur tentative de migration échoue, ces jeunes risquent la mort à leur retour.

    Un de ces jeunes, détenu et attendant son renvoi dans son pays, a déclaré dans une interview : « Je sais que je suis sur une liste noire. Je suis ici avec ma mère et mes frères et sœurs. J’ai tué un membre d’un gang parce qu’il abusait de ma mère et de mes deux sœurs. C’est pourquoi ma vie est menacée et que nous sommes venus. Peu importe qu’ils me tuent ; ce qui compte, c’est que ma famille soit en sécurité. »

    Une autre réalité est le drame que doivent vivre les personnes déportées.

    On ne leur donne même pas le droit de changer de vêtements pour rentrer. Lorsqu’ils sont emprisonnés, les vêtements sales qu’ils portaient sont saisis et remplacés par un uniforme de prison, comme si l’immigration était un crime et non un droit humain fondamental. Lorsqu’ils sont expulsés après deux ou trois mois, leurs vêtements sales leur sont rendus. Ils n’ont que cela à se mettre car l’expulsion est immédiate.

    Les femmes et les enfants arrivent en pleurant. Les mères qui ont accouché seulement vingt jours auparavant font un voyage de 14 heures à partir du Mexique.

    Les Écritures

    C’est la réalité à laquelle nous sommes confrontés et sur laquelle vous et moi pouvons et devons agir.

    La question est : Que voulons-nous faire ? Eh bien… chacun de nous choisit la manière de réagir aux situations de la vie en fonction de son rôle, qu’il ou elle soit responsable d’église ou de communauté, dirigeant politique, chef de famille, pasteur, ami ou citoyen.

    Pour les enfants de Dieu, il y a une exigence d’amour et d’obéissance.

    « Lorsqu’un étranger habite avec vous dans votre pays, vous ne l’opprimerez pas » (Lévitique 19/33).

    Mais je ne les ai pas opprimés. Tout ce que j’ai fait a été de fermer ma porte. C’est mon droit. Je me protège, car ils peuvent m’attaquer.

    Je ne sais pas ce qui pourrait être une excuse valable et socialement acceptable, même dans le contexte de l’église.

    La réalité est qu’en tant que chrétiens, nous ne faisons pas ce que nous voulons, mais plutôt ce que nous devrions faire. La Parole de Dieu est claire sur cette situation spécifique.

    Comment dois-je me comporter face au problème de la migration ?

    « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli » (Matthieu 25/35).

    Ê travers la Parole, Dieu nous appelle à agir de manière à être sensible et avoir de l’empathie.

    Personnellement, je pense que c’est la meilleure façon de comprendre la réalité vécue par les personnes qui migrent. Lorsque j’essaie de comprendre ce qu’une personne ressent, je retourne à la Parole de Dieu qui dit : « Car vous étiez étrangers dans le pays d’Égypte » (Lévitique 19/34a).

    En d’autres termes, vous savez également ce que l’on ressent lorsque vous n’êtes pas en terrain connu, loin de la sécurité de votre maison.

    Conclusion

    Nous manifester de l’amour afin d’être solidaires de la meilleure manière possible avec ceux qui n’ont d’autre choix que d’émigrer et en subissent les conséquences. Même si ce n’est pas notre cas maintenant, cela peut le devenir. Nous devons prendre position devant ce problème social, et le mieux est d’obéir à la Parole de Dieu en offrant un lieu de vie et en nous mettant à leur place, plutôt qu’en les opprimant.

    Adriana Belinda Rodríguez est mariée, elle est psychologue et fait partie de la Commission Paix. Elle est également étudiante en théologie à SEMILLA et membre de l’Église mennonite ‘Caminando con Dios’ (Marcher avec Dieu) à La Ceiba (Honduras), où elle participe à l’enseignement.

    Elle dirige l’organisation des services sociaux de l’Église évangélique mennonite hondurienne : le Projet pour la Paix et la Justice, qui promeut une culture de la paix.

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2019 de Courier/Correo/Courrier.

  • « Isisu somhambi asinganani, singangophondo lwempunzi ». Littéralement : le ventre d’un voyageur est aussi petit qu’une corne de bouc.

    La Représentante régionale de la CMM pour l’Afrique australe, Barbara Nkala, a appris la générosité dès son enfance.

    Sa mère qui « avait peu et était d’une générosité un peu agaçante » citait le proverbe ci-dessus alors qu’elle offrait à manger aux visiteurs. « Pourtant nous ne nous sommes jamais couchés le ventre vide ».

    La grande maison de son grand-père était un refuge et un lieu de fête non seulement pour la famille élargie, mais également pour les vagabonds et tous ceux qui avaient moins que lui.

    Le budget de Barbara Nkala inclut donc la générosité, y compris pour les personnes dans le besoin du quartier, les personnes vulnérables qui tentent de gagner leur vie, les projets d’église, l’hospitalité à la maison – et la CMM.

    En outre, « il arrive souvent que l’Esprit la conduise à faire des dons imprévus ».

    Depuis 2009, le Zimbabwe traverse une crise d’hyperinflation. Récemment, le gouvernement a interdit le dollar américain, qui était utilisé dans le pays en l’absence d’une monnaie nationale stable.

    « Bien que vivant dans l’un des pays à l’économie la plus incertaine, Barbara donne généreusement à ceux qui en ont besoin – et à la CMM », a déclaré Arli Klassen, responsable du développement de la CMM.

    « Peu importe ce que nous donnons aux plus petits d’entre nous, nous donnons à Dieu », déclare Barbara Nkala. « Une relation profonde avec Dieu, son amour étonnant et ses nombreuses bénédictions m’ont fait comprendre que je ne peux jamais assez donner pour égaler les dons gratuits et les bénédictions de Dieu. »

    « J’apprécie vraiment la volonté de développer des relations significatives au niveau mondial », déclare Barbara. « C’est grâce à la CMM que j’ai compris que la diversité est une grande richesse dans le royaume de Dieu.

    Je comprends de mieux en mieux que nous sommes les gardiens les uns des autres. »

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2019 de Courier/Correo/Courrier.

  • Témoignage du Renouveau 2027 : Les anabaptistes aujourd’hui

    Renouveau 2027 est une série d’événements étalés sur 10 ans, pour commémorer le 500ème anniversaire des débuts du mouvement anabaptiste. Cette série met en lumière certains personnages historiques et figures contemporaines du mouvement.

    Gunungan est un motif du théâtre traditionnel indonésien qui représente le monde. On retrouve cette figure artistique en forme de feuille partout dans le pays y compris dans l’église mennonite à Jepara.

    « Cette sculpture en bois exprime la mission et la vision de l’Église », explique l’artiste Harjo Suyitno, interprété par son pasteur Danang Kristiawan. Avec la croix superposée sur le gunungan, cette image spirituelle représente le Christ cosmique (Colossiens 1/15-23).

    « Christ s’est réconcilié avec toute la création » dit-il en montrant le tigre, le taureau, le poisson, le singe et les oiseaux dans son œuvre. « La croix réconcilie le cosmos avec la famille de Dieu qui apporte la paix dans le monde. C’est une représentation de l’Église. »

    Normalement, au milieu du gunungan, est sculpté un masque qui représente le mal et la tentation. Dans la croix de Jepara, il a été remplacé par un arbre, qui représente la vie, surmonté par une croix. « Tout est sous l’autorité du Christ, même les mauvaises choses. »

    Certains chrétiens se demandent pourquoi Harjo Suyitno a dessiné un serpent. Selon lui, le serpent est aussi un symbole de sagesse, de plus, il se trouve sous la croix.

    L’église membre de la CMM, Gereja Injili de Tanah Jawa est une église javanaise. « La bonne nouvelle c’est que Jésus aime ce monde. Nous voulons montrer ce que cela veut dire dans notre culture, pour le peuple javanais, » explique Danang Kristiawan.

    En même temps, beaucoup de jeunes se sont éloignés de leur propre culture, l’art javanais aide donc à les en rapprocher. Le pasteur prêche dans un mélange de javanais et d’indonésien lors des cultes du dimanche matin, puis en indonésien lors des cultes modernes plus réduits du dimanche soir.

    Les anabaptistes ont souvent prêché la séparation d’avec le monde, mais pour Harjo Suyitno, « la culture javanaise et le christianisme partagent beaucoup de valeurs ». Dans l’église, « nous acceptons la culture mais nous devons la modifier, la cultiver et la ré-imaginer. »

    Harjo Suyitno a changé sa culture pour celle du Christ. Il est né dans une famille musulmane et est devenu chrétien à la quarantaine alors qu’il avait divorcé et était père de quatre enfants. Il n’était pas en paix et un collègue chrétien l’a encouragé à suivre Jésus pour trouver la paix.

    Harjo Suyitno est artiste visuel, danseur et musicien. Il sert non seulement l’église en diffusant le message de réconciliation de Christ au travers de l’art javanais, mais il a aussi créé le logo de GITJ en s’inspirant du symbole indonésien Pancasila.

    Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • Depuis ses débuts en Europe, le mouvement anabaptiste a été un mouvement de migrants. Les fondements théologiques qui l’ont animé font écho à la réalité des migrants d’aujourd’hui, et posent un défi au travail missionnaire, pastoral et de justice sociale de notre famille anabaptiste mondiale.

    Le poète brésilien Carlos Drummond de Andrade nous a laissé un merveilleux poème* avec lequel nous aimerions introduire cette courte méditation :

    « …Je marche sur un chemin
    qui passe par de nombreux pays…
    Je compose une chanson,
    qui réveille les femmes et les hommes
    et qui permet aux enfants de rêver en paix. »

    * Basé sur une traduction libre du portugais à l’espagnol par Jaime Adrián Prieto Valladares.

    Jésus, ce migrant perpétuel

    Carlos Drummond de Andrade clame quatre coins de l’univers : « Je marche sur un chemin (…) ». Ses paroles rappellent la poésie Nahúalt de Méso-Amérique, dans laquelle le poète se voit marcher et la lumière de ceux qui étendent des fleurs blanches et rouges par terre illumine son chemin.

    Le premier vers : « Je marche sur un chemin » nous rappelle immédiatement également la poésie et la vie de Jésus en lien avec le thème du chemin. Car dans les quatre évangiles, Jésus nous est présenté comme le « migrant perpétuel » dont on découvre le message, la vie et la mission en chemin.

    L’Évangile de Matthieu décrit une scène courante pour de nombreux migrants d’Amérique centrale : Jésus, Marie et Joseph rentrant à Nazareth apeurés, furtivement de leur exile en Égypte après la mort de l’empereur Hérode (Matthieu 2/13-18).

    La vie publique de Jésus a pris forme le long du chemin, alors qu’il parcourait les villes et les villages, prêchant l’évangile du Royaume et guérissant toutes les maladies et tous les maux (Matthieu 9/35). Il a emprunté les chemins de Samarie et a traversé des lieux de culture juive, syro-phénicienne, grecque et romaine, apportant le pain, la vie et la paix. En traçant lui-même sa route, il a dévoilé le Chemin : « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14/6).

    Il est mort à Jérusalem, après avoir affronté les autorités politiques et religieuses juives du temple et avoir été traduit en justice devant Ponce Pilate. Après sa passion et sa mort, Jésus ressuscité apparaît, marchant avec les disciples à Emmaüs pour les réconforter et leur expliquer les saintes Écritures.

    La naissance des communautés anabaptistes-mennonites migrantes

    Cette phrase poétique pourrait résumer l’expérience migratoire qui a caractérisé l’émergence et l’identité des communautés anabaptistes-mennonites depuis le XVIe siècle. Ces communautés ont été formées sur le modèle du chemin présenté par Jésus-Christ et suivant ses premiers disciples qui, dans Actes 9/2, se nomment eux-mêmes « les gens du chemin ».

    Au XVIe siècle, en pleine époque d’un christianisme médiéval corrompu – qui emprisonnait le corps et l’esprit des paysans, des ouvriers et des mineurs – le témoignage renouvelé des anabaptistes et des réformateurs radicaux s’est précisé.

    Les disciples de Jésus ont été bouleversés par l’expérience du Saint-Esprit, qui les a délivrés de la peur des forces du mal, du pouvoir romain de Ponce Pilate et de l’autorité religieuse et politique des pharisiens, qui ont mit à mort leur maitre, Jésus.

    Cette révélation du Saint-Esprit a donné naissance aux premières communautés anabaptistes qui se sont formées dans le sud de l’Allemagne, en Suisse, en Autriche, au Tyrol et aux Pays-Bas. La lecture des Saintes Écritures par les réformateurs Calvin, Luther, Melanchton et Zwingli met en évidence l’évangile de la grâce et a eu un grand impact sur les anabaptistes. Mais la caractéristique propre aux anabaptistes et mennonites fut la volonté de suivre Jésus au travers de la présence réconfortante du Saint-Esprit.

    Le caractère migratoire des anabaptistes vient de cette décision d’imiter Jésus-Christ. Historiquement, les communautés anabaptistes-mennonites du XVIe siècle ont incarné les paroles du poète, empruntant d’innombrables chemins, suivant l’exemple de leur maître Jésus, annonçant le shalom (la paix) et l’évangile du Royaume et créant une communauté solidaire avec les pauvres, les paysans et les migrants

    Expansion migratoire de l’anabaptisme dans le monde

    Le mouvement migratoire des familles anabaptistes et mennonites d’origine européenne s’est poursuivi vers l’Amérique latine. Nous avons observé des flux moyens et importants, composés de familles entières de mennonites d’origine européenne, qui se sont installées au Mexique (1922-1926), au Paraguay (1926-1958), au Brésil (1930-1958) et en Uruguay (1948-1959). Depuis 1953, la Bolivie est devenue un lieu d’immigration pour les colonies mennonites d’origine européenne.

    En Asie comme en Afrique, il ne s’agit pas de migrations d’anabaptistes ethniques d’origine européenne, telles que dans le cas de l’Amérique latine où l’espace géographique a été colonisé par des mennonites. Cependant, nous pouvons affirmer que les idéaux anabaptistes, le message de Jésus-Christ, la formation d’églises et les organisations de travail pour la paix se sont développés dans le contexte des puissances coloniales européennes et nord-américaine. Ils ont également migré vers l’Asie, l’Afrique et l’Amérique latine par le biais de la mission et d’organisations tels que le Comité Central Mennonite.

    Que ce soit à travers les déplacements massifs de familles ethniques d’origine européenne, ou à travers l’envoi de couples missionnaires, la migration anabaptiste a élargi les communautés, les églises, les familles et les mouvements mennonites-anabaptistes, en empruntant de nombreux chemins traversant les frontières et les pays du monde entier.

    Les chants des migrants

    Cela nous renvoie à la réalité des migrants du monde d’aujourd’hui. Environ 250 millions de personnes, soit 3,4% de la population mondiale, sont des migrants qui franchissent les frontières de leur pays, fuient les injustices et la violence, fuient la mort, cherchent du travail pour améliorer leur situation économique et subvenir aux besoins de leurs familles, ou sont à la recherche d’une plus grande tolérance religieuse. Et cela avec l’espoir de trouver une vie meilleure hors de leur patrie.

    On constate des déplacements d’un pays à l’autre, comme dans le cas des migrants vénézuéliens au Brésil et en Colombie, à cause de la crise politique et économique que traverse leur pays. Il y a le cas dramatique de milliers de Honduriens, Guatémaltèques, Salvadoriens et Mexicains, qui, fuyant la violence dans leur pays, tentent de franchir la frontière et le mur au nord du Mexique à la recherche du ‘rêve américain’. Puis il y a les migrations massives d’Africains accablés par la sécheresse, la violence et la faim dans leur pays, qui traversent leurs frontières pour chercher refuge en Europe, aux États-Unis et sur d’autres continents. Dans ce drame humain, les familles, les femmes, les filles et les garçons souffrent d’injustice et de traitements indignes.

    La dure réalité que vivent des millions de migrants dans le monde fait l’objet de mentions constantes dans l’actualité nationale et internationale. Des poèmes et des chansons aux rythmes populaires, africains, latino-américains, asiatiques et hispaniques éveillent la conscience des femmes et des hommes sur la situation des migrants.

    Le dernier vers du poème de Carlos Drummond de Andrade met l’accent sur l’élément utopique de la chant du migrant qui « fait rêver garçons et filles en paix ». Et cela nous fait penser à la figure maternelle de Dieu, que le prophète Ésaïe a utilisé concernant l’exil du peuple juif à Babylone. Dieu est comparé à une femme qui allaite :

    « Le Seigneur m’a abandonnée, mon Maître m’a oubliée.

    Une femme oublie-t-elle l’enfant qu’elle allaite ? Cesse-t-elle d’aimer l’enfant qu’elle a porté ?

    A supposer qu’elle l’oublie, moi, je ne t’oublie pas » (Ésaïe 49/14–15).

    Nous sommes devant ces questions importantes : Comment les églises contribueront-elles à offrir un avenir meilleur aux migrants et à leurs enfants ? Pourrons-nous imiter et suivre Jésus sur le chemin des migrants ? Laisserons-nous l’onction de son Saint-Esprit nous pousser à créer et à chanter pour les enfants migrants afin qu’ils rêvent en paix ?

    Conclusion : recommandations pastorales

    Les enseignements de Jésus, les expériences migratoires de notre tradition anabaptiste-mennonite et les chants des migrants doivent donc nous conduire à des actions pastorales.

    Nous, les églises anabaptistes d’Amérique centrale, d’Amérique latine, d’Amérique du Nord, d’Europe, d’Afrique et d’Asie, la Conférence Mennonite Mondiale, le Comité Central Mennonite et toutes les institutions anabaptistes d’éducation et de service social, devons prier, réfléchir et prendre des mesures concrètes concernant la réalité de la migration dans nos pays et dans la région où nous vivons.

    • Approfondir la réflexion théologique et pastorale sur le thème de la migration.
    • Encourager la réflexion dans nos églises sur les droits des migrants et les causes politiques, économiques et sociales de la migration.
    • Offrir amitié, soutien psycho-spirituel, aide et fraternité aux migrants qui visitent nos paroisses.
    • Consacrer une partie des offrandes au financement de projets de soutien aux migrants.
    • Accorder une attention particulière à la santé, à l’alimentation, au bien-être et à l’éducation des enfants migrants.
    • Accompagner spirituellement les migrants.
    • Entrer en contact avec d’autres organisations internationales, gouvernementales et non gouvernementales qui travaillent dans le domaine de la migration.
    • Étudier, planifier, développer et évaluer des activités et des projets liés à la migration avec des groupes et d’autres organisations écclesiales qui font ce travail pastoral.
    • Mettre les réflexions et les projets sur les questions de migration à la disposition des églises d’autres continents, afin d’enrichir l’expérience internationale et le travail pastoral avec les migrants
    • Apporter de la diversité dans la vie d’enfants migrants avec des chansons, des histoires, des jeux et des rires.

    La question de la migration nous rappelle que Dieu est présenté dans la Torah et dans d’autres livres de l’Ancien Testament, comme le Dieu des pauvres, des orphelins, des veuves et des étrangers. Le Nouveau Testament nous renvoie aux paroles de jugement et à la promesse de Jésus dans Matthieu 25/34-36 : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en partage le Royaume qui a été préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger et vous m’avez recueilli ; nu, et vous m’avez vêtu ; malade, et vous m’avez visité ; en prison, et vous êtes venus à moi » (TOB).

    Jaime Adrián Prieto Valladares est un historien mennonite, il est responsable d’église dans l’Asociación Iglesias Cristianas Menonitas de Costa Rica. Il a parlé à Renouveau 2027 : ‘Justice sur le chemin : on the journey: Migration and the Anabaptist-Mennonite story’ à San Rafael de Heredia (Costa Rica) le 6 avril 2019. Cet article est adapté de sa présentation.

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2019 de Courier/Correo/Courrier.

  • Canadienne, je suis généralement heureuse de m’identifier à mon pays. Je suis également consciente que ma famille est arrivée d’Ukraine dans ce pays il y a 100 à 150 ans. Cependant, elle n’était pas ukrainienne – elle avait quitté la Prusse et, avant cela, les Pays-Bas.

    La migration fait partie de mon histoire.

    Notre histoire, celle des anabaptistes, est une histoire de migration à travers l’Europe et dans le reste du monde comme colons ou missionnaires. Notre histoire, celle des chrétiens, est aussi une histoire de migration qui remonte jusqu’à l’Église primitive, répandant le christianisme dans l’empire romain alors que nous nous dispersions au-delà de Jérusalem. L’Ancien Testament nous ramène encore plus loin : l’exil babylonien, les années en Égypte, les voyages d’Abraham – et on peut considérer que le départ d’Adam et d’Éve du jardin d’Eden est une forme de migration.

    La migration fait partie de l’histoire humaine

    Un migrant peut simplement se définir comme une personne qui franchit une frontière internationale, qu’il le fasse volontairement ou non, et quel que soit son motif ou la durée de son séjour dans un autre pays.

    Ainsi, il n’est peut-être pas surprenant que le nombre de migrants soit aujourd’hui le plus élevé jamais enregistré. En 2017, quelques 258 millions de personnes (soit près d’une personne sur 30) vivaient en dehors de leur pays d’origine, pour des raisons allant de l’annonce de l’Évangile à la recherche de nouvelles possibilités de travail ou chassés par les effets du changement climatique, ou à cause de la guerre ou de la violence, ou pour bien d’autres raisons encore.

    Les migrants sont vulnérables quelles que soient la raison de leur déménagement. L’ONU rapporte qu’ils sont souvent les premiers à perdre leur emploi en période de ralentissement économique, qu’ils sont peut-être moins bien payés que les personnes nées dans le pays et qu’ils risquent davantage d’être victimes de violations des droits humains.

    Conscients des nombreuses difficultés auxquelles les migrants sont confrontés dans leur propre pays, les responsables d’églises d’Amérique latine ont choisi ‘Justice sur le chemin : la migration et l’histoire anabaptiste’ comme thème de ‘Renouveau 2027’ organisé au Costa Rica en 2019. Le contenu de ce numéro est issu des présentations qui y ont été faites.

    Dans l’Ancien Testament, nous lisons des exhortations spécifiques à traiter l’étranger avec justice et, dans le Nouveau Testament, il existe de nombreux appels à l’hospitalité et à l’amour envers ceux qui sont en marge de la société.

    Citant des précédents bibliques, Adriana Belinda Rodriguez appelle les lecteurs à traiter les migrants qui nous entourent avec amour en obéissant aux commandements de Dieu : que nous aimions les étrangers.

    Jaime Prieto Valladares appelle aussi les lecteurs à rêver de paix et à suivre Jésus en agissant pour rendre justice aux personnes déplacées ou en marge de la société.

    Dans nos articles ‘Perspectives’, vous lirez des témoignages sur la façon dont notre famille anabaptiste offre l’hospitalité aux migrants au Kenya, en Inde, au Mexique, en Allemagne et aux États-Unis.

    Les migrants sont très différents et ont diverses motivations. Parfois ce sont ‘nous’, parfois ce sont ‘ les autres’, mais l’appel de Dieu est toujours d’aimer. Comment les anabaptistes du monde entier répondront-ils à l’appel ?

    Karla Braun est rédactrice en chef de COURRIER pour la Conférence Mennonite Mondiale. Elle vit à Winnipeg (Canada).

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2019 de Courier/Correo/Courrier.

  • La International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, ou Communauté internationale des Frères Mennonites) est formée de 21 communautés d’églises dans 19 pays, avec approximativement 450 000 membres. ICOMB veut faciliter les relations entre les différents ministères, et améliorer le témoignage et le discipulat de ses communautés d’églises membres : connecter, renforcer, répandre.

    Thaïlande

    Les neuf églises MB thaïlandaises, dirigées par le pasteur Naat (première rangée, troisième en partant de la gauche sur la photo), se sont récemment organisées et sont maintenant reconnues par la communauté évangélique de Thaïlande. De nouvelles églises sont construites par des travailleurs thaïlandais. Ils sont également impatients de prendre de nouvelles mesures en faveur du développement interne et de devenir membre à part entière d’ICOMB

    —Le point sur la prière d’ICOMB

  • Comme les quatre cavités du cœur, les quatre commissions de la CMM servent la communauté mondiale des églises anabaptistes dans les domaines suivants : diacres, foi et vie, paix et mission. Les commissions préparent du matériel à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils et proposent des ressources aux églises membres et facilitent le travail des réseaux ou des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun. Ci-dessous, une des commissions communique un message de leur ministère.

    Genèse chapitre 1 à 11 est considéré comme étant le prologue de toutes les écritures hébraïques et chrétiennes. Dans ce prologue, un thème central émerge : Dieu veut que les humains se multiplient et se dispersent sur la surface de la terre entière.

    « Ayez des enfants, devenez nombreux, peuplez toute la terre et dominez-la » (Genèse 1/28). Cet ordre se répète dans Genèse 8/15–17 ; 9/1,7. Cette idée se reflète aussi dans ce qu’on a appelé « la table des nations » dans Genèse 10 qui met à l’honneur la diversité des cultures et des nations de la progéniture de Noé (Genèse 10/5,20,31).

    La célébration de la diversité des cultures et des nations fait écho à la déclaration de Dieu à la fin de la création « c’était très bon » (Genèse 1/31).

    Mais cette diversité peut aussi devenir une frontière.

    La cultura es el modo en que las personas dan sentido al mundo. Es “creado y contaminado por los seres humanos”, señala Sherwood Lingenfelter. “La cultura busca mantener el control social a través de las reglas, normas y sanciones para el comportamiento y por ende limita cierto tipo de comportamiento pecaminoso o desviado. Sin embargo, las reglas de la cultura reflejan un conocimiento natural de Dios (Romanos 2:14–15) que sirve para exponer el pecado en lugar de llevar a las personas a la justicia”.

    La culture c’est la façon dont les êtres humains comprennent le monde. Elle est « créée et contaminée par les humains, » écrit Sherwood Lingenfelter. « La culture cherche à conserver un contrôle social par des règles, des normes et des sanctions appliquées à des comportements. En faisant cela elle limite certains types de péchés et de comportements déviants. Pourtant, les règles de la culture impliquent une connaissance naturelle de Dieu (Romains 2/14-15) qui sert à mettre en évidence le péché plutôt qu’à amener le pécheur à la droiture. »

    Nous voyons le monde au travers du prisme de la culture.

    L’anthropologue Paul Hiebert définit la vision du monde comme étant « les suppositions fondamentales, cognitives, affectives et évaluatives sur la nature de la réalité, établies par un groupe de personnes, pour organiser leur vie. » Il écrit également : « La vision biblique du monde par rapport aux autres, à l’altérité, proclame l’humanité commune de tous les peuples… Les autres n’existent pas – il n’y a que nous … nous sommes une seule humanité. »

    Ce graphique a été théorisé par Dr. Betsy Glanville, du séminaire de théologie de Fuller

    En tant que peuple de Dieu en mission dans le monde, nous devons prendre le temps d’étudier, de comprendre les autres et de construire des relations avec eux pour développer une compréhension réciproque et traverser les frontières culturelles pour incarner la bonne nouvelle de réconciliation et de shalom de Dieu.

    La Commission Mission de la Conférence Mennonite Mondiale rassemble le Réseau Anabaptiste Mondial d’Entraide (GASN) et la Fraternité Missionnaire Mondiale (GMF) pour permettre un dialogue sur des sujets d’actualité et offrir des opportunités de service et de témoignage international.

    Lorsque nous faisons cela nous suivons l’exemple de Jésus et nous lui obéissons car il a traversé maintes frontières culturelles durant son ministère, voir l’illustration ci-dessous (fig. 1). Lors de la culmination de son ministère, Jésus envoi les disciples comme le père l’avait lui-même envoyé (Jean 20/21).

    D’après mon expérience, manger ensemble avec des personnes de différentes cultures est un excellent moyen de traverser les frontières culturelles. Cependant, dans la mission transculturelle, pour pouvoir manger ensemble authentiquement, ceux des cultures dominantes qui ont tendance à pratiquer une théologie de l’hôte (qui vient de l’argent, du pouvoir et du privilège) doivent apprendre à adopter une théologie de l’invité (normalement la théologie de ceux qui sont visés par la mission). En faisant cela, nous pourrons peut-être avoir une approche de la mission avec plutôt qu’une approche de la mission envers, cette dernière ayant été privilégiée dans toutes les missions transculturelles modernes depuis plus de 200 ans.

    Pour repenser la mission transculturelle au 21ème siècle il faudra entamer un dialogue sur différents aspects des frontières à traverser comme l’ethnicité, le pouvoir, l’éthique, la doctrine, le leadership, les relations de parenté, le patrimoine, les rituels, etc. La Fraternité Missionnaire Mondiale, par le biais de ses 72 partenaires dans le monde, se réjouie de faciliter un tel dialogue.

    Exercice :

    1. Où se trouve votre culture d’origine ?

    2. Quelles frontières avez-vous besoin de traverser ?

    3. De quelle façon la GMF peut-elle ressourcer et soutenir votre travail transculturel ?

    —un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale par Nelson Okanya, président de la Fraternité Missionnaire Mondiale et membre de la Commission Mission.

     

    Références (en anglais) :

    Hiebert, Paul G. 2008. Transforming Worldviews: An Anthropological Understanding of How People Change. Grand Rapids, Mich.: Baker Academic. http://catdir.loc.gov/catdir/toc/ecip085/2007048743.html.

    ____. 2009. The Gospel in Human Contexts: Anthropological Explorations for Contemporary Missions. Grand Rapids, MI: Baker Academic.

    Lingenfelter, Sherwood G. 1998. Transforming Culture: A Challenge for Christian Mission. Grand Rapids, Mich.: Baker Books.

  • La responsable du développement, Arli Klassen quittera son poste à la fin du mois de janvier 2020. Elle occupe ce rôle depuis décembre 2012 après avoir occupé les fonctions de directrice exécutive binational du Mennonite Central Committee. Elle travaillait à la CMM dans les domaines de la collecte de fonds et de la stratégie.

    « Ce fut un plaisir de servir la famille anabaptiste mondiale de cette manière » témoigne Arli Klassen. « Cependant, pour pouvoir m’investir plus dans mon église (Mennonite Church Eastern Canada) ainsi que dans d’autre comités d’administration, je me retire de mes fonctions. »

    « Nous sommes reconnaissant pour le dur travail fourni par Arli entant que responsable du développement, » déclare César García, secrétaire général. « Sa capacité à créer des liens dans des contextes interculturels a été un grand atout pour que la CMM puisse trouver des financements durables. Le personnel de la CMM et les responsables d’église avec qui elle a travaillé saluent son leadership calme, empreint de compassion. »

    Arli Klassen continuera de servir la CMM à mi-temps en tant que coordinatrice des représentants régionaux, rôle qu’elle assume depuis juillet 2015.

    La Conférence Mennonite Mondiale est actuellement à la recherche d’un(e) responsable du développement. Cliquez ici pour lire la description de poste (uniquement en anglais).

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • Ce poème d’espoir a été écrit à l’origine pour le dimanche de Pâques 2019. Il décrit l’espérance en Jésus reflétée dans la création. 

    De la cendre,
    où le feu a fait rage
    laissant la terre noire brûlée,
    s’élèvent des tiges magenta,
    souples et délicates,
    s’inclinant dans le vent
    puis se relevant en riant
    face à la mort.

    Épilobe sauveur,
    tu ouvres la voie,
    fleurissant sur une terre perturbée,
    ramenant la vie où autrefois
    régnait la mort.
    Un miracle de grâce
    volant sur des graines soyeuses
    portées par le vent
    vers des paysages ayant besoin de salut.

    Christ de la Résurrection,
    tu fais germer des graines de
    vie nouvelle dans les endroits brûlés et
    infertiles de notre monde,
    et dans le désarroi de nos vies,
    et y croissent la beauté, l’espoir et l’amour
    sur des tiges délicates montant
    de la cendre.

    *L’épilobe est l’une des premières plantes à repousser dans des terres incendiées ou dépouillées de toute autre végétation. Il est originaire des zones tempérées d’Amérique du Nord. On le trouvait partout là où j’ai grandi, dans les Prairies et les Montagnes rocheuses canadiennes.

    —  Wendy Janzen, pasteure, St Jacobs Mennonite Church, St Jacobs, Ontario, Canada

     

    Ce poème fait parti du materiel pour le culte du Dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale 2020. Pour en savoir plus, cliquez ici.

     

  • Debout dans un des bureaux de l’union d’églises membre de la CMM, Meserete Kristos Church (MKC), l’ancien président, Tewodros Beyene, présente plusieurs membres de la Conférence Mennonite de Lancaster (LMC) à l’équipe administrative de MKC. Il explique que la délégation de la LMC est venue pour écouter MKC.

    Lorsqu’il se tourne vers les responsables de la LMC, Tewodros Beyene a les larmes aux yeux. D’habitude, lorsque des Européens ou des Américains se rendent en Éthiopie, c’est pour leur dire comment faire les choses.

    Tewodros Beyene raconte aux responsables de la LMC combien il est touché par le fait qu’ils soient venus seulement pour écouter et apprendre de l’église. « C’était un moment béni », raconte l’évêque Rodney Martin.

    Anciennement connue sous le nom de Conférence Mennonite de Lancaster, la LMC – une union d’églises anabaptistes membre de la CMM – a organisé un voyage d’étude pour plusieurs de ses responsables : Tom Eshlemanm, délégué à l’international, le modérateur, Keith Weaver et les évêques Glenn Kauffman, Rodney Martin, Alvin Motley et James Sutton.

    L’objectif du voyage de la LMC du 27 aout au 6 septembre 2019 était de « représenter l’église d’envoi (la LMC) que le Saint Esprit a utilisé pour faire naitre MKC et d’établir une relation avec la génération actuelle qui honore cet héritage ainsi que d’apprendre des responsables de MKC ce que Dieu veut nous montrer pour que nous puissions le rapporter chez nous aux États-Unis et le transmettre à toute la LMC, » explique Tom Eshleman.

    En 2018, le vice-président de MKC, Kelbessa Muleta et le président du conseil d’administration de Meserete Kristos College se sont rendus aux États-Unis pour lever des fonds et parler de leur travail. Durant ce séjour, ils sont entrés en contact avec plusieurs responsables de la LMC.

    Ê cette occasion, Kelbessa Muleta a dit que la LMC était comme un parent pour eux et il a demandé pourquoi la LMC avait oublié son enfant. Cette remarque est à l’origine de l’organisation de l’envoi d’une délégation de responsables de la LMC en Éthiopie.

    La LMC voulait savoir comment MKC cultive « un engagement si profond à l’essaimage dans leur contexte et le rapporter chez eux, » déclare Weaver.

    Alvin Motley s’est réjoui de l’unité que l’église démontre, « j’ai vu la solidarité, la valeur du fonctionnement unifié… ils ne fonctionnent pas par entités séparées. » MKC possède une structure administrative adaptable qui couvre plusieurs régions et groupes linguistiques dans toute l’Éthiopie.

    Cette structure change pour s’adapter à la croissance de l’église. Tewodros Beyene précise que la prière est essentielle.

    « Cela ne veut pas dire qu’ils ne sont pas organisés, » raconte Glenn Kauffman. « Leur structure, leurs objectifs et leur qualification des résultats sont plus spécifiques que les nôtres, [mais] ils prient aussi beaucoup plus que nous. »

    James Sutton fut particulièrement inspiré par la détermination de MKC à faire des disciples de Jésus : « MKC a une passion pour Christ et… pour aller chercher ceux qui sont perdus. »

    « Ils nous montrent ce que cela veut dire d’être anabaptiste » dit Tom Eshleman. « Ils mêlent ensemble des concepts que nous avons tendance à séparer en occident, comme l’évangélisation et la paix et la justice… un accent mis sur l’organisation et la méthode tout en laissant de la place pour la liberté de l’Esprit. »

    Le conseil exécutif de la LMC a nommé un nouveau groupe de travail pour évaluer les structures organisationnelles de la LMC. Keith Weaver est convaincu que les apprentissages de leur séjour en Éthiopie ont influencé cette décision.

    Une généreuse aide financière de First Mennonite Church of Berne (États-Unis), a rendu possible la concrétisation du projet d’apprentissage des responsables de la LMC auprès de MKC.

    —un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale par Micah Brickner, Eastern Mennonite Missions

  • « Ces gens méritent leurs souffrances » dit quelqu’un pendant une réunion dans une assemblée locale de Colombie, en parlant des immigrants qui entraient dans son pays. « Ils fuient la politique d’un gouvernement qu’ils ont eux-mêmes élu. En plus, ils ont décidé de venir ici illégalement. C’est pourquoi je dis qu’ils méritent leurs problèmes. »

    La migration n’est pas une réalité à laquelle font uniquement face les pays du ‘monde minoritaire’. C’est un phénomène mondial. Ainsi, beaucoup de nos églises dans différents contextes font face au même dilemme : Faut-il soutenir les lois anti migratoires de notre pays ou devons-nous aider ceux qui arrivent, quel que soit leur statut légal ? Ce dilemme se complique encore lorsque nous nous souvenons que dans la société, ce qui est légal n’est pas toujours juste, et ce qui est juste est parfois illégal. Comme le disait Jésus, à propos des lois de son époque : « Le sabbat a été fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat. » (Marc 2/27 TOB).

    Un immigrant vit entre deux mondes : sa culture d’origine et celle du lieu où il se trouve à présent. Il existe un mot pour cela dans les Écritures : ‘pèlerin’. Ce terme nous rappelle qu’en tant que membre du Peuple de Dieu nous sommes dispersés et exilés dans le monde. Nous sommes appelés à ne pas nous conformer à la société (Romains 12/2) mais à vivre en accord avec les valeurs du Royaume de Dieu, qui nous offre une nouvelle citoyenneté.

    Cela veut dire qu’en tant que communautés de foi – même lorsque nous sommes nés dans le pays où nous nous trouvons présentement – nous partageons avec les immigrants cette même expérience de ne pas appartenir au lieu où nous vivons. Dans notre pèlerinage continuel nous pouvons facilement nous identifier avec ceux qui ont quitté leur terre et leur culture. Nous pouvons En fait, Dieu ne nous a pas donné ce que nous méritions, mais Il a fait de nous de nouveaux citoyens de son Royaume. Un aspect de cette citoyenneté implique de renoncer aux paradigmes humains de domination et de pouvoir, et de partager avec les autres l’hospitalité que nous avons reçue.

    Il peut y avoir des raisons politiques ou idéologiques pour déporter les immigrants, il peut y avoir des explications économiques aux lois anti-migratoires, mais il n’y a pas d’arguments théologiques ou bibliques qui puissent les justifier. Peut-être que certains des immigrants qui arrivent dans nos pays ont pris de mauvaises décisions qui les ont amenées à devoir quitter leur pays ; peut-être que certains d’entre eux méritent leurs souffrances. Cependant, nous, disciples de Jésus, nous croyons en un Dieu qui ne nous donne pas ce que nous méritons, mais ce dont nous avons besoin. En tant que chrétiens, nous sommes appelés à être un peuple qui croit aux nouveaux départs, un peuple d’espérance, un peuple qui, naturellement, offre de l’amour et prend soin de l’étranger, même si c’est illégal dans certains contextes.

    Dans ce numéro de Courrier, nous avons voulu nous pencher sur ce thème si pertinent pour notre monde aujourd’hui ; un monde où les politiques protectionnistes se traduisent par le traitement inhumain de millions de personnes. Il s’agit des immigrants qui, comme beaucoup d’anabaptistes dans le passé, quittèrent leur terre à cause de la violence, de la persécution ou du manque d’opportunités. Arrivés dans un nouvel environnement, ils génèrent des communautés d’espérance, un aperçu du Royaume de Dieu qui leur donne la possibilité d’un nouveau départ. Et je prie qu’en tant qu’Église mondiale nous n’oublions jamais que nous sommes citoyens du Royaume, pèlerins et étrangers dans la société !

    César García, secrétaire général de la CMM, originaire de Colombie, vit à Kitchener, Ontario (Canada).

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2019 de Courier/Correo/Courrier.

  • La Commission Mission anime la Fraternité Missionnaire Mondiale (GMF), une communauté mondiale de dialogue, de soutien et de connexion pour les églises et les groupes missionnaires liés aux anabaptistes. Elle compte 71 organisations membres actives sur 36 pays

    Visión de la GMF

    • La mission de Dieu par le biais de l’église implique la transmission de tout l’évangile de Jésus-Christ par-delà les frontières spirituelles, culturelles, économiques et politiques, ainsi qu’à l’intérieur du cadre local d’une église.
    • La mission de l’église inclut des ministères en paroles et en actions auprès des personnes et des peuples en dehors de la communauté du Christ, dans le but de faire des disciples et d’introduire ces nouveaux disciples dans des communions de croyants.
    • L’évangile de Jésus-Christ s’exprime au moyen d’un éventail d’activités d’évangélisation, de formation de disciples et d’actions humanitaires/sociales.
    • Chaque église, que ce soit à l’échelle locale, nationale ou régionale, a la responsabilité de developer et de soutenir les dons que Dieu lui a donnés pour le faire et l’être dans la mission.

    La GMF a pour objectifs importants de :

    • Encourager collaboration entre les membres.
    • Échanger les meilleures pratiques entre les membres.
    • Accomplir ensemble ce que chacun ne peut tenter individuellement.
    • Honorer et valoriser les dons des agences et des services missionnaires anabaptistes de toutes tailles.

    L’un des membres de la GMF est la Mennonite Christian Service Fellowship of India (MCSFI), ellemême un réseau de neuf dénominations mennonites et Frères en Christ en Inde et au Népal.

    La MCSFI organise des rassemblements de pasteurs, de femmes et de jeunes, et gère des projets de services sociaux et de secours en cas de catastrophe, à la fois dans les régions où vivent ses membres et dans des zones reculées d’Inde.

    Quelles organisations font partie de la GMF ? Pour le savoir, allez sur : www.mwc-cmm.org/gmf-fr

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2019 de Courier/Correo/Courrier.