« L’Église va ralentir le travail du Comité Central Mennonite » m’a-t-on dit lors de la réunion de consultation New Wineskins, MCC New Wine 2008, à Winnipeg. « Si l’on veut être une ONG plus efficace, il faut pouvoir être indépendant de l’Église. »
C’est vrai, l’Église n’est sans doute pas très efficace selon les critères des ONG et du point de vue de la gestion professionnelle structurée, mais elle incarne la méthode de Dieu, celle qui amène à une transformation sociale réelle et durable.
De plus, la mission, dans la vision anabaptiste, est menée par l’Église, témoin du Christ dans le monde. Elle ne peut pas être déléguée à des spécialistes ou à des institutions indépendantes. Le MCC et la CMM partagent ce point de vue qui sous-tend des années de collaboration entre ces deux organisations.
Histoire commune
La CMM et le MCC ont tous deux commencé pour répondre à la violence exercée sur les mennonites et à leur persécution en Europe et en Russie dans les années 1920.
Le MCC était dans les années 1920 la branche sociale des églises d’Amérique du Nord et il venait en aide aux réfugiés mennonite touchés par la guerre et la famine dans ce qui est aujourd’hui l’Ukraine.
En 1925, la CMM est née pour rassembler les mennonites, sur l’idée que la foi multiculturelle en Jésus pouvait vaincre les nationalismes et le racisme.
Tout au long de leur histoire, le MCC et la CMM ont mis l’accent sur la solidarité inter-mennonite, le partage de leadership, le soutien mutuel et l’union des églises autour d’objectifs communs. Ces objectifs convergents découlent de la compréhension ecclésiologique anabaptiste de la mission.
La mission au centre
Le Christ a inauguré une création eschatologique mondiale et multiculturelle. Elle dépasse les nationalismes et d’autres types de frontières, facilite l’interdépendance, l’amour et la préoccupation les uns pour les autres.
En devenant une communion mondiale, la CMM manifeste aujourd’hui cette réalité eschatologique.
La CMM est l’église mondiale de tradition anabaptiste, c’est le lieu où toutes les églises membres se retrouvent autour de la table sur un plan d’égalité peu importe leur origine ethnique, leur capacité financière et de leurs caractéristiques anabaptistes. C’est là que la théologie, le service, l’éducation, le travail pour la paix, l’implantation d’églises, les soins de santé, l’accompagnement pastoral, le culte, les ministères des femmes et des jeunes et d’autres activités d’église ont lieu à l’échelle mondiale et interculturelle. C’est une alternative communautaire mondiale aux États de notre monde.
Collaboration inter-anabaptiste
De nouvelles possibilités de collaborations mondiales inter-anabaptistes ont émergé ces dix dernières années entre la CMM, le MCC et d’autres agences anabaptistes au sein du Réseau Anabaptiste Mondial d’Entraide (GASN) : coordination entre agences des interventions lors de catastrophes naturelles ou autres crises, opportunités de service dans des programmes transculturels communs, aide aux églises dans la création de leurs propres structures d’action sociale et renforcement des capacités des agences d’entraides anabaptistes.
Alors que nous entamons le deuxième centenaire du MCC et bientôt celui de la CMM, osons rêver ensemble d’équipes anabaptistes multiculturelles qui servent ensemble pour apporter secours, éducation, santé, paix, création d’églises et développement social. C’est l’appel de Dieu pour notre Église et pour notre mission.
—Un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale écrit par César García, secrétaire général de la CMM. La version complète de cet article sera publiée dans le numéro d’automne 2020 d’ Intersections: MCC theory and practice quarterly, publication du Comité Central Mennonite. Utilisé avec permission.
Alors que l’Organisation Mondiale de la Santé a utilisé le mot « pandémie » pour qualifier l’épidémie de Coronavirus (COVID-19), les dirigeants de la Conférence Mennonite Mondiale ont décidé d’annuler les festivités de mars dans le cadre de Renouveau 2027 et les réunions du comité exécutif en avril.
César García, le secrétaire général de la CMM, explique :« Nous sommes conscients de notre témoignage mondial. Nous faisons le choix de la sécurité en reportant ces rencontres. Les membres de notre comité exécutif viennent des quatre coins du monde ; nous voulons éviter que, par inadvertance, ils ne transmettent l’infection dans une région du monde pas encore touchée, surtout s’il s’agit d’une région où les soins de santé sont plus précaires. »
Le comité exécutif se réunira seulement pour prendre les décisions les plus urgentes. Les réunions du comité exécutif en amont du conseil général et de la 17ème Assemblée réunie en Indonésie en 2021 seront rallongées.
Les membres du comité de préparation de Renouveau et les responsables de la CMM, dont le président-élu Henk Stenvers, qui est médecin- ont évalué les recommandations actuelles quant aux déplacements, le nombre de cas en Colombie Britannique, Canada et le risque potentiel pour les participants locaux, les invités internationaux et pour les communautés auxquelles ces derniers appartiennent et qu’ils pourraient infecter à leur retour.
Le président de la CMM, Nelson Kraybill regrette « de ne pas pouvoir nous rassembler en personne et rencontrer les membres des églises de Colombie Britannique. Mais nous confions en Dieu pour nous garder en bonne santé. Nous croyons aussi que Dieu nous demande d’être prudents et de prendre soin des plus vulnérables. Dans le contexte d’une épidémie mondiale, cela veut dire rester chez soi. »
Les attaques terroristes ont déplacé 700 000 personnes au Burkina Faso, pays d’Afrique de l’est. Beaucoup disent que ce dont ils ont le plus besoin, c’est de prières.
« Seul Dieu peut nous aider à trouver une solution ; elle ne viendra pas des forces armées, » déclare un gouverneur provincial à Bobo-Dioulasso. Il s’est exprimé lors d’une réunion de 150 responsables religieux et civiques à l’occasion de la visite de la Conférence Mennonite Mondiale.
Les membres de la délégation, Siaka Traoré du Burkina Faso, Jürg Bräker de Suisse, Jean Paul Pelsy et Didier Bellefleur de France, et Nelson Kraybill des États-Unis se sont rendus sur place du 17 au 24 février 2020 au nom de la Commission Diacres. L’Africa Inter-Mennonite Mission était également représentée dans la délégation par Léonard Kiswangi de République Démocratique du Congo et le Comité Central Mennonite s’est chargé de la logistique.
Depuis 2016, les pasteurs et les églises du Burkina Faso ont subi des attaques mortelles. Mais les mosquées, les communes, la police, les écoles et d’autres lieux de cohésion sociale ont également été ciblés. Deux cent mille enfants sont déscolarisés et la famine menace car les agriculteurs ne sont plus en mesure de semer ou de récolter.
Respect pour la diversité
Le président de l’EEMBF, Abdias Coulibaly discute avec des pasteurs à Bobo-Dioulasso, Burkina Faso. Photo : J. Nelson Kraybill
Le porte-parole du président de la communauté musulmane à Bobo-Dioulasso a déclaré lors de la réunion que les membres de sa communauté voulaient la paix. Le respect de la diversité est au cœur de l’Islam. La diversité est un moyen d’expression du Créateur. Dieu veut que nous soyons tous différents mais unis. »
Il a remercié les mennonites pour leur soutien et a cité Ésaïe 58, « Le jeûne tel que je l’aime, (…) c’est partager ton pain avec celui qui a faim, c’est ouvrir ta maison aux pauvres et aux déracinés ».
Lors d’une autre réunion les pasteurs mennonites ont expliqué que la violence avait diminuer la confiance entre les gens. Les églises doivent être vigilantes car des espions se font passer pour des sympathisants. Abdias Coulibaly, président de l’Église Évangélique Mennonite du Burkina Faso, témoigne : « Avant nous pouvions organiser les activités d’église librement. Mais maintenant il faut prendre en compte la sécurité ». Certaines paroisses se réunissent uniquement dans les maisons.
Souffrir ensemble
Siaka Traoré en s’adressant aux autres membres de la délégation, dit : « Vous avez risqué vos vies pour venir nous apporter votre soutien. Si un membre du corps souffre, tous les membres souffre avec lui. »
Les visiteurs de la CMM ont entendu à maintes reprises que la crise n’est pas due principalement au conflit entre musulmans et chrétiens. Certaines attaques sont attribuées aux extrémistes islamistes mais d’autres sont liées à la criminalité dérivée du trafic de stupéfiant ou de la traite de personnes. Le chômage élevé rend les jeunes plus vulnérables aux idéologies radicales.
Outre les rencontres avec les pasteurs mennonites, la délégation s’est entretenue en privé avec les hauts responsables de la Fédération des Églises et Missions Évangéliques du Burkina Faso (FEME), à Ouagadougou. Elle a pu également échanger avec l’archevêque catholique romain et avec le Mogho Naba (empereur) du peuple Mossi. Peuple qui représente 40 pourcents de la population du pays.
Acte d’amour
Le président de l’EEMBF, Abdias Coulibaly discute avec des pasteurs à Bobo-Dioulasso, Burkina Faso. Photo : J. Nelson Kraybill
L’empereur a reçu la délégation assis sous un arbre majestueux dans son palais. « Les feuilles de l’arbre au-dessus de vos têtes apportent des paroles de paix, de réconciliation, d’harmonie, de pardon et d’amour. Les Écritures disent que les fruits de l’Esprit de Dieu sont l’amour, la joie et la paix. Nous servons Jésus, le Prince de la Paix et nous voulons à la même chose que vous. »
La délégation a remercié l’empereur pour son travail de réconciliation dans le soutien qu’il a apporté à l’insurrection populaire en 2015 et lui a promis qu’elle prierait pour lui. L’empereur a répondu en langue mòoré : « Merci d’être venus dans notre pays. Cet acte d’amour montre que vous êtes vraiment des hommes selon Dieu. »
Lorsque la délégation s’est entretenue avec l’archevêque, elle a cité un proverbe africain : un seul doigt ne ramasse pas la farine. Les doigts et les mains doivent tous travailler ensemble pour préparer un repas tout comme les croyants de différentes traditions religieuses et culturelles doivent travailler ensemble.
Il a fait remarquer que les armes ne sont pas fabriquées dans son pays, elles proviennent d’ailleurs. « Nous appelons la communauté internationale à nous aider à y mettre fin. »
Commencer avec la prière
Les membres de la délégation ont été impressionnés par les responsables religieux et civiles, déterminés à collaborer pour la paix, par le courage des responsables mennonites et par le fait que tout le monde semble conscient des racines spirituelles de la violence.
Pour Jürg Bräker, « dans les sociétés occidentales, la prière est souvent symbolique et les gens veulent seulement aller ‘agir pour de vrai’. Ce n’est pas par là que les Burkinabais commencent. »
—Un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale écrit par J. Nelson Kraybill, président de la CMM.
Mardi 31 décembre, le dernier jour de l’année 2019, Sangmin Lee m’a appelé tout heureux de m’annoncer qu’il avait été amnistié.
Au début de l’année 2014, Lee a été condamné à 18 mois de prison pour avoir refusé de participer au service militaire à cause de sa foi.
Lee a été libéré le 30 juillet 2015 après avoir purgé une peine de 15 mois, mais la mention de refus de service militaire est restée inscrite dans son casier judiciaire l’empêchant d’occuper un emploi dans de nombreuses entreprises et dans le secteur public.
Même si j’avais entendu parler des pardons officiels accordés à 5174 personnes d’ici la fin de l’année, je ne pensais pas qu’il puisse faire partie des 1879 objecteurs de conscience à en bénéficier. La décision a été prise grâce aux jugements rendus par le tribunal en 2018 qui reconnaissent l’existence de demandes répétées au cours de plusieurs dizaines d’années d’alternatives au service militaire de la part d’objecteurs de conscience.
Le 27 décembre 2019, l’Assemblée nationale de la République de Corée a fini par approuver une loi permettant aux objecteurs de conscience d’effectuer un service alternatif de 36 mois. Actuellement, le service militaire obligatoire en Corée est d’une durée de 21 mois (armée de terre) à 23 ou 24 mois (marine et armée de l’air).
Aujourd’hui, au moins, il existe une alternative au service militaire pour les objecteurs de conscience en Corée du Sud.
Cependant, cette possibilité s’apparente plus à une punition qu’à une réelle alternative. En décembre 2019, le ministère de la défense (non pas le ministère de la justice) a annoncé une révision de la loi. Cette nouvelle loi prévoit que les objecteurs de conscience devront servir durant 36 mois dans des centres pénitentiaires. Sous supervision du ministère de la défense, ils doivent rester dans ces centres sans possibilité d’aller et venir.
Sangmin Lee (comme d’autres objecteurs de conscience) a déjà purgé sa peine en tant que prisonnier à cause de sa foi et sa conscience. Quelle est la différence entre une peine de prison et « 36 mois dans un centre pénitentiaire », à part la durée ?
Je suis soulagé que Sangmin Lee ait pu faire partie des plus de 1800 personnes qui ont enfin retrouvé un statut judiciaire vierge dans la société coréenne. Malheureusement, il nous faut maintenant nous préparer à des peines plus lourdes pour les condamnés pour objection de conscience. Qui leur donnera la vraie amnistie ?
Prions pour ceux dont la conscience s’oppose à la violence. Qu’ils reçoivent une vraie amnistie ou un pardon officiel.
—SeongHan Kim est un éducateur sur la paix pour le MCC Asie du nord-est. Il vit à Gangwon-do, en Corée du Sud. Ce communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale a été publié pour la première fois dans Bearing Witness Stories Project.
Joji Pantoja me rappelle la manière dont les immigrants ont répandu l’Évangile dans l’Église primitive.
Comme Lydia dans Actes 16, Joji Pantoja est une femme d’affaires et elle est la présidente de la Commission Paix de la CMM. Née aux Philippines, elle a émigré au Canada en 1986, puis est retournée aux Philippines comme missionnaire mennonite.
Au Canada, elle a été accueillie par une assemblée mennonite dont le nombre de membres était tellement réduit qu’elle a presque fermée ses portes. Mais, la paroisse les a ouvertes aux immigrants chinois, philippins et indiens pour célébrer un culte dans leur propre langue.
Les enfants de ces immigrants parlaient anglais et certains se sont joints à l’assemblée anglophone. Le nombre de participants a décuplé et il y a maintenant 200 personnes de toutes cultures, dont beaucoup de jeunes.
« Dieu veut que l’église soit une ferme diversifiée » , déclare Joji Pantoja. « N’avoir qu’une seule culture épuise le sol. »
Joji Pantoja connaît l’agriculture – la culture du café. Aux Philippines, elle a fondé ‘Coffee for Peace’, qui a reçu un prix. Les agriculteurs et les investisseurs philippins de son entreprise cultivent et vendent du café de manière respectueuse du sol et des travailleurs. Un quart des bénéfices va au travail pour la paix.
La migration telle que Joji Pantoja l’a expérimentée coupe les gens de leur propre famille et de la société, et rend la communauté chrétienne attractive. En écrivant de Corinthe, l’apôtre Paul dans Romains 16 salue la longue liste de croyants à Rome dont les noms indiquent qu’ils étaient des immigrés qui avaient trouvé un foyer spirituel parmi les chrétiens d’Italie.
Aujourd’hui, le responsable de l’église des Frères mennonites au Portugal, Jose Arrais, apprécie les changements que les immigrants africains apportent aux paroisses de Lisbonne.
« Avant, nous restions plutôt immobiles », dit-il avec un sourire. « Les immigrés africains ont apporté un style de culte vibrant, une musique énergique, de nouveaux plats, une manière d’être en famille … et invitent plus facilement les autres à l’église. »
Dans la France moderne, « les églises sont devenues des laboratoires de lutte contre le racisme, comme si l’Église primitive était la seule institution de l’empire romain où toutes les races et toutes les classes étaient mélangées » explique le missionnaire mennonite Neal Blough.
Aujourd’hui, les églises devraient considérer l’arrivée de nouvelles personnes comme une occasion de pratiquer l’hospitalité, et espérer que les immigrants apporteront une force spirituelle et culturelle à nos assemblées.
—J. Nelson Kraybill est président de la CMM (2015-2021). Il habite en Indiana (États-Unis).
Dans Exode 4/2, Dieu demande à Moïse, « Qu’as-tu dans la main ? »
Moïse n’était pas convaincu que ce qu’il avait était suffisant pour que le Seigneur puisse l’utiliser. De la même manière, nous trouvons souvent des excuses pour ne pas servir Dieu en donnant.
Lorsque nous donnons, nous accordons quelque chose à quelqu’un sans attendre rien en retour. Le don c’est l’expression de la droiture de Dieu comme cela est dit dans Corinthiens 9/11.
La question qu’adresse Dieu à Moïse résonne en nous encore aujourd’hui : cherchons-nous des excuses pour ne pas donner ?
Nous achetons des téléphones et du crédit téléphonique tous les jours, et pourtant, ne dit-on pas aussi que nous n’avons pas assez pour donner à son Église ? Nous achetons du carburant pour nos voitures et nos motos ; comment est-ce possible que l’on n’ait pas assez pour donner ?
L’histoire du minibus
Tout comme faire le plein d’un minibus municipal, donner permet au grand projet divin de rédemption de l’humanité d’avancer.
Il y a trois types de personnes dans un minibus : le conducteur, l’assistant du conducteur et les passagers.
Le conducteur, conduit le bus dans la bonne direction.
L’assistant du conducteur collecte le payement des passagers. Cela permet au conducteur d’être sûr que le bus amènera tout le monde à sa destination.
Dans ce scénario, le minibus c’est l’Église, le conducteur Dieu, l’assistant du conducteur le pasteur et les passagers sont les membres de l’église.
Le pasteur et les membres ont tous deux un rôle à jouer pour réaliser la vision de Dieu pour son Église.
Une des tâches que Dieu a confiée aux pasteurs est de faire comprendre aux membres que donner pour la vision de Dieu fait partie de leurs responsabilités dans l’église.
L’Église peut difficilement avancer sans ce soutien. Ne pas soutenir l’Église, revient à empêcher le conducteur du minibus -Dieu- de faire le plein de carburant pour réaliser sa vision -l’évangile-dans le monde.
Dieu nous a appelés à participer à sa vision en faisant des disciples ; il attend de nous que nous donnions ce que nous avons pour faire avancer sa mission.
Faire des disciples
Donner accompagne le commandement d’aller et de faire des disciples. Le don chrétien est l’acte de grâce de Dieu. Cela ouvre la porte pour que les bénédictions entrent dans votre vie (2 Corinthiens 8/1-7).
La mission de Dieu dépend du travail de l’Église qui fait des disciples. Dieu nous appelle à nous rendre, à donner et à soutenir dans rien attendre en retour (Philippiens 3/8).
La Bible nous donne de nombreux exemples de personnes qui ont donné à Dieu peu importe leur statut :
Dans 1 Rois 17/7–16, une veuve donne le pain qui lui reste au prophète Elie.
Dans Marc 12/41–44, la pauvre veuve donne tout ce qu’elle possède.
Dans 2 Corinthiens 8/1–3, l’église de Macédoine donne généreusement malgré la misère.
Donner n’est pas optionnel ; c’est ce que tous les croyants devraient faire qu’ils soient riches ou non.
Beaucoup disent qu’ils sont pauvres, qu’ils n’ont rien à donner.
Est-ce vrai ? Non.
Voici l’histoire de nos amis de Mangochi (anciens musulmans nouveaux convertis).
Ils ont appris que Dieu veut qu’ils soutiennent son œuvre, alors ils donnent les récoltes de leurs jardins et de leurs champs.
Donnent-ils parce qu’ils ont trop ? Non. Mais ils donnent des tomates, des bananes, du manioc, des arachides, des nandolo (pois d’angole) et des mangues.
Dieu ne nous a pas confié des pots vides. Lorsque Dieu vous a appelés à participer à sa vision, il savait que vous aviez quelque chose dans votre pot.
Qu’avez-vous et qu’est-ce que Dieu demande que vous donniez pour son œuvre ? Peu importe ce que Dieu vous demande d’abandonner aujourd’hui, il sait que vous l’avez et que vous pouvez le faire pour lui.
—Un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale écrit par Madalitso Kaputa. Madalistso Kaputa est pasteur dans une église des Frères en Christ du Malawi. Il a apporté cette prédication lors de la conférence annuelle de l’union d’églises du pays.
« Non pas à nous, ô Eternel, non pas à nous, mais à toi seul la gloire, pour ton amour et ta fidélité ! » Psalm 115/1.
Église Évangélique Mennonite du Burkina Faso
Selon l’esprit du psaume cité, nous voulons exalter Dieu à travers son œuvre au Burkina Faso durant les quarante dernières années. Á Dieu seul soit toute la gloire !
Mais bien avant de parler d’un anniversaire, il faut rendre grâce à Dieu pour ceux qu’il a envoyé il y a longtemps dans cette même région, à savoir l’Alliance Missionnaire Chrétienne en 1937 (CMA). C’est elle qui a défriché le terrain et qui a semé les premières graines de l’Évangile. N’ayant pas pu poursuivre l’œuvre dans la région, en 1976, la CMA a invité l’Africa Inter Mennonite Mission (AIMM) à s’installer dans la région du Kénédougou. Merci à Dieu pour ces pionniers, pour leurs sacrifices.
La mission et les églises aujourd’hui
De 1978 à 2018, environ cinquante missionnaires ont donné leur vie, leur temps et leur talent pour apporter l’Évangile du salut aux populations du Kénédougou. La mission a atteint les peuples Tagba et Dzunn qui se sont appropriés la Parole de Dieu comme étant les premiers destinataires.
Nous voulons leur témoigner notre reconnaissance pour avoir obéi à l’ordre du Seigneur en apportant son message de paix dans notre pays.
L’église, également par la langue Jula, a implantée plusieurs assemblées locales. Chacune, usant de la méthode qui lui convient, a œuvré pour que le Royaume de Dieu vienne parmi les ethnies.
Dès les premières heures, la mission s’est investie dans la traduction de la Parole de Dieu dans les principales langues de la province : Siamou, Sìcìté, Dzùùngoo, Naneregué. Parallèlement à la traduction, nous avons fait de l’alphabétisation dans trois de ses langues.
De nos jours nous nous réunissons régulièrement dans plus d’une vingtaine de lieux de culte avec au moins seize pasteurs formés ; les membres baptisés dans nos paroisses avoisinent le millier de personnes.
Presque tous les chrétiens sont de première génération – la majorité sont issus de familles animistes ou musulmanes – ce qui explique quelques situations de persécution que nous connaissons. Nous avons beaucoup de femmes chrétiennes dont les maris ne le sont pas.
La formation des responsables est une priorité. Ouvert en 2009, le Centre de formation Biblique de Base a répondu de façon immédiate au besoin de formation des serviteurs de Dieu qui savent lire et écrire en langue Jula, afin que ceux-ci ne soient pas exclus de la grâce de servir le Seigneur du fait qu’ils n’ont pas fait l’école formelle occidentale.
Pour célébrer leur 40e anniversaire, des membres de l’EEMBF (l’Église Évangélique Mennonite du Burkina Faso) ont défilé dans le village d’Orodara. Photo : Denis Peterschmitt
De nos jours l’Église est parvenue à une phase d’auto-expansion et d’auto-administration.
Sans se jeter des fleurs, les églises sont restées unies durant ces quarante années. La prière du Seigneur dans Jean 17 a été effective et exaucée en notre sein. Cela ne veut pas dire que nous n’avons pas été éprouvés dans notre communion et dans notre unité, mais Dieu nous a fait la grâce de regarder son intérêt plus que nos intérêts personnels.
Pour une raison de survie, des activités entrepreneuriales ont vu le jour parmi plusieurs membres. Ce qui a été un atout pour un plus grand contact avec les populations de la province pour leur témoigner notre foi et avoir des accès faciles dans des localités pour l’implantation de nouvelles assemblées. En principe l’entreprenariat devrait amener les églises à réaliser la troisième autonomie : financière.
Les jeunes, tant au niveau national qu’au niveau ecclésial, constituent la majorité de la population. Dans nos assemblées locales, la population est jeune. Ils rassurent les aînés : nous avons une relève. Il nous appartient de leur faire confiance et de leur donner confiance.
Les femmes constituent le poumon de nos assemblées locales. Ce sont elles qui œuvrent en silence et en profondeur lorsqu’elles sont convaincues par la Parole de Dieu et par le Saint-Esprit. Nous devons revoir notre culture à la lumière de la Parole de Dieu afin qu’elle ne soit pas un handicap pour que les femmes puissent servir efficacement le Seigneur comme leurs mères dans la Bible.
Au niveau social, durant plus d’une décennie, l’EEMBF s’est investie dans la lutte contre le SIDA, et cela en partenariat avec le MCC. Ce programme nous a permis de faire connaître les valeurs chrétiennes et de partager l’amour et la grâce de Dieu avec des milliers de personnes. Aujourd’hui, sur la base de la confiance fondée en Jésus-Christ, nous accompagnons plusieurs personnes, en l’occurrence des femmes, pour mener des activités génératrices de revenus. Dans notre perspective, nous aspirons dans l’avenir à devenir une ONG pour être plus performant dans l’aide au développement.
Au niveau de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM), nos églises ont apporté une contribution significative à la CMM avec des représentants à la Commission Mission, la Commission Paix et la Commission Diacres.
Quoique petite en nombre, l’Église Évangélique Mennonite du Burkina Faso n’est pas vue comme moindre parmi ses sœurs, nous rendons grâces à Dieu pour cette attitude humble.
Les perspectives
Après avoir jeté un regard rétrospectif et vu tout ce que l’Éternel a accompli parmi nous, nous avons crié que jusqu’ici l’Éternel nous a secourus (1 Samuel 7/12). Cela ne suppose pas que nous avons accompli toute l’œuvre. Face à cette reconnaissance, le Seigneur nous dit : ‘Ouvrez vos yeux et regardez les champs; déjà les épis sont blonds, prêts à être moissonnés’ (Jn 4/35). Face à cette interpellation, nous voulons avouer qu’il reste plus à faire que nous n’avons fait.
Nous situerons nos perspectives dans deux grands domaines.
L’auto-expansion. Le Burkina Faso, de façon générale, et la province du Kénédougou, en particulier, demeurent très peu atteints par l’Évangile du Seigneur Jésus-Christ. Après quarante ans, ce défi demeure entier. Nous devons aller, mais pour y aller, il faut enseigner tout ce qui a été prescrit à ceux qui ont déjà cru. La croissance de l’Église se fera sur la base d’une bonne formation : former et envoyer.
Un intérêt pour la cible musulmane. Les aimer et les gagner à Jésus-Christ.
Un ministère particulier à l’endroit des enfants.
Un ministère tourné vers l’environnement.
L’autonomie financière. Elle est possible, et pour ce faire, nous devons créer une base de confiance mutuelle fondée sur une transparence limpide. Si les membres des églises sont bien enseignés et bien informés sur la gestion de ses ressources, ils contribueront énormément à l’autonomie et à la suffisance des besoins.
Conclusion
C’est une pause pour jeter un regard sur ce que Dieu a fait au travers de chacun de nous, mais surtout nous rendre compte qu’il y a plus à faire que nous n’avons fait.
A la génération future, nous demandons de ne pas voir les prédécesseurs comme des personnes extraordinaires. Ce que nous avons fait, nous l’avons fait avec vous. Nous vous faisons confiance et savons que vous pouvez faire plus que ce que nous avons fait.
À la génération montante nous voulons passer le bâton de relais : il faut le saisir et agir, apporter votre part plus belle que la nôtre. En Jula nous disons « Fen ka bo i la mi ka fissa ni i y e » : Que de toi sorte une chose meilleure que toi-même.
Ala ka duba aw ye !
—Siaka Traoré est pasteur et responsable dans l’Église Évangélique Mennonite du Burkina Faso et président de la Commission Diacres de la Conférence Mennonite Mondiale.
Comme les quatre cavités du cœur, les quatre commissions de la CMM servent la communauté mondiale des églises anabaptistes dans les domaines suivants : diacres, foi et vie, paix et mission. Les commissions préparent du matériel à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils et proposent des ressources aux églises membres et facilitent le travail des réseaux ou des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun. Ci-dessous, une des commissions communique un message de leur ministère.
« Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28/20).
Ici, au Burkina Faso, depuis plus de quatre ans, nous sommes confrontés à des attaques terroristes. Une situation inexplicable, car quoique les attaques soient récurrentes, elles ne sont pas clairement revendiquées.
Le gouvernement, face à cette situation, s’est tourné vers toutes les composantes de la société y compris les églises pour leur donner des explications, recevoir des conseils, et leur demander de prier pour la nation.
A plusieurs reprises, à Bobo-Dioulasso, où je réside et exerce mon ministère pastoral au niveau de la Fédération des Eglises et Missions Evangéliques, nous avons reçu plusieurs missions ministérielles du gouvernement.
Les droits humains
En 2019, nous avons reçu la visite du Ministère des Droits de l’Homme, et le Ministère de l’Intégration, de la Solidarité et de la Cohésion Sociale.
Lors de ces visites, j’ai eu l’opportunité de prendre la parole au nom des églises, j’ai dit à Madame la Ministre des Droits de l’Homme et au représentant du Ministère de l’Intégration, de la Solidarité et de la Cohésion Sociale que les fondements sur lesquels leurs ministères se basent pour faire leur travail sont des principes qui se trouvent dans la Bible.
La Bible est le document de base qui défend les droits humaine. Dieu est attentif à ce qu’on respecte les droits des plus faibles. La Bible ne dit-elle pas : « N’opprimez pas la veuve et l’orphelin, l’étranger et le pauvre, Et ne méditez pas l’un contre l’autre le mal dans vos cœurs » (Zacharie 7/10) ? Dieu est avant tout le défenseur des droits humains.
Selon une analyse personnelle, que je prêche à l’église et que je partage avec nos autorités, je dirais que la crise que traverse mon pays est consécutive à ces injustices :
Une mauvaise répartition des ressources du pays, ce qui favorise le manque d’emploi, donc une facilité d’enrôler les jeunes dans les mouvements terroristes et djihadistes.
Il y a aussi des exécutions extra judiciaires, selon les organisations de défense des droits humains. J’ai lu un témoignage d’un jeune Peulh qui disait : « Plusieurs d’entre nous se font enrôler dans les mouvements terroristes djihadistes par ce que des membres de nos familles ont été enlevés et accusés par les forces de défense et de sécurité et ils ont disparus. Pour les venger, nous combattons le système gouvernemental. »
Il n’y a pas de paix sans justice.
La paix et la justice
Les autorités de notre pays nous font confiance, elles demandent notre contribution dans la recherche de la paix. Chaque fois qu’elles viennent à nous, nous leur donnons espoir en nous appuyant sur les promesses de Dieu : « Heureuse la nation dont l’Eternel est le Dieu ! Heureux le peuple qu’il choisit pour son héritage ! » (Psaumes 33/12).
En nous appuyant sur de telles paroles, nous plaçons le Burkina Faso sous le contrôle de Dieu. Nous avons la conviction que l’apport des églises par la prière a un impact sur le pays. Nous ne cessons de dire : « Si l’Eternel ne garde la ville, Celui qui la garde veille en vain. » (Psaume 127/1b).
Nous organisons également des rencontres de prière pour la nation. Ê ces occasions nous invitons les autorités administratives et politiques.
Ê l’occasion de l’une de ces rencontres de prière que nous préparions l’année dernière, le Président du Parlement nous a rendu visite. Il nous a demandé de prier pour la nation et d’éviter les luttes et divisions politiques.
Lorsqu’il a su que nous organisions une rencontre de prière à la Maison de la Culture, il a pris en charge les frais de location de la salle et de rafraichissement pour tous les participants, alors que lui-même est musulman.
L’Éternel demeure notre espoir dans ce combat. Une visite d’une délégation de la Conférence Mennonite Mondiale dans quelques jours va fortifier notre espoir que des frères et des sœurs pensent à nous et prient pour nous.
Dieu est pour nous un refuge et un appui, un secours qui ne manque jamais dans la détresse. C’est lui qui a fait cesser les combats jusqu’au bout de la terre… (Psaume 46/1,9).
—Un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale écrit par Siaka Traoré, président de la Commission Diacres de la CMM. Il vit au Burkina Faso
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La International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, ou Communauté internationale des Frères Mennonites) est formée de 21 communautés d’églises dans 19 pays, avec approximativement 450 000 membres. ICOMB veut faciliter les relations entre les différents ministères, et améliorer le témoignage et le discipulat de ses communautés d’églises membres : connecter, renforcer, répandre.
La famille de l’église en Lituanie
Louez Dieu pour ses fidèles serviteurs en Lituanie (Laisvųjų Krikščionių Bažnyčia –Église chrétienne libre), qui ont traversé une année difficile avec des joies et des défis. Après avoir implanté une église fille, l’Église chrétienne libre de Vilnius a perdu la moitié de ses membres et lutte toujours avec la déception et avec la nécessité de savoir où Dieu les mènera ensuite. Priez pour l’église de Vilnius, pour une vision renouvelée de l’implantation d’églises et d’atteindre la communauté.
Priez pour le pasteur et leader de la conférence Artūras Rulinskas, sa femme Vita et leur famille, pour la force et le courage de continuer le ministère que Dieu leur a donné. Priez la provision de Dieu pour leur famille. Priez avec l’église de Vilnius pour qu’un travailleur vienne servir.
Quelques joies de 2019: 8 enfants et adolescents sont venus au Christ au camp d’été de LKB; L’étude biblique communautaire de Vita se développe et elle est en mesure de produire du matériel d’étude pour d’autres groupes d’étude biblique dans tout le pays; Artūras a publié un livre de dévotion et se prépare à publier un deuxième livre; et il a également commencé un programme de ministère évangélique pour les écoles primaires et a atteint jusqu’à présent environ 130 enfants et 10 enseignants. Louez Dieu pour sa fidélité continue et pour les signes d’espoir et de croissance même au milieu des défis
—Le point sur la prière d’ICOMB
Le rassemblement des responsables mennonites européens de 2019 s’est tenu à une date historique pour l’Allemagne : la nuit du 9 au 10 novembre 1938 est connue comme la Reichskristallnacht (la nuit de cristal) durant laquelle les soldats nazis et des civiles dans toute l’Allemagne et l’Autriche pillèrent des magasins appartenant à des Juifs, cassant et brûlant les bâtiments. Ils mirent le feu à 267 synagogues et raflèrent 30.000 Juifs.
Lors du rassemblement mennonite de cette année, nous avons assisté à une cérémonie de commémoration qui a rassemblée 200 représentants municipaux, des associations civiles, des responsables d’églises locales et des représentants religieux ainsi que des habitants du Neuwied.
Les représentants municipaux ont exprimé leur reconnaissance pour notre présence à la cérémonie qui s’est tenue sur le lieu commémoratif de la synagogue de Neuwied qui fut détruite en 1938.
Nous ne savons pas grand-chose de la réaction des Mennonites lors des faits, mais il semble qu’ils soient restés très silencieux, indifférents politiquement aux atrocités commises à l’encontre des Juifs. Nous, Mennonites d’aujourd’hui, devons tirer les leçons du passé et analyser notre participation à des situations similaires en tant que disciples de Jésus.
La paroisse des Frères mennonite (AMBD : Arbeitsgemeinschaft Mennonitischer Brudergemeinden in Deutschland) a accueilli le rassemblement du 7 au 10 novembre 2019 à Neuwied.
Auparavant, ce rassemblement annuel des présidents des unions d’églises mennonites européennes était une simple rencontre informelle de représentants des quatre unions d’églises mennonites « historiques » en Europe, la suisse, l’allemande, la française et la néerlandaise. Durant quelques heures, ils partageaient des nouvelles, préoccupations communes et préparaient la CME (Conférence mennonite européenne).
Aujourd’hui, de nouvelles unions d’églises anabaptistes européennes participent (celles du Portugal, d’Espagne, de Lituanie, d’Ukraine, d’Italie et d’Angleterre) ainsi que des représentants des églises russes émigrées en Allemagne et des réseaux comme le Réseau Anabaptiste du Royaume-Uni, la Conférence Mennonite Mondiale, le MCC Europe, ICOMB, Multiply Europa (anciennement MB Mission), la société d’histoire mennonite, et d’autres invités œcuméniques. Certaines de ces unions d’églises sont membres de la Conférence Mennonite Mondiale.
Nous nous retrouvons pour apprendre à nous connaitre, écouter des compte-rendu, partager nos préoccupations et nos difficultés, parler de notre vision commune et participer au culte de paroisses mennonites locales. Cette fois-ci, nous avons aussi parlé de l’année de la commémoration des 500 ans du mouvement anabaptiste en 2025.
La visite d’églises membres et la rencontre avec des responsables d’église lors de notre tournée des paroisses de la ville ont été les temps forts du weekend. Neuwied compte huit paroisses mennonites et frère mennonite qui rassemblent 3 000 membres.
Ces paroisses appartiennent à différentes unions d’églises avec leur histoire propre, des différences culturelles et théologiques. Dans certaines, il y a plus de 850 membres qui se réunissent dans différents lieux. Certaines ont des projets d’éducation (une école), d’aide aux réfugiés, d’évangélisation et de mission. Seules deux de ces unions d’églises sont membres de la CMM. Les autres sont plus traditionnellement évangéliques ou à tendance plus conservatrice. La plupart des paroisses sont nées de la volonté d’immigrants mennonites de l’ex-Union soviétique (Ausseidler).
L’accueil fut très sincère et cordial. Nos visites, même si elles furent courtes, donnèrent lieu à des échanges précieux. Nous avons échangé sur des thèmes de préoccupation et d’intérêt communs ce qui favorise la compréhension mutuelle. La paroisse d’accueil a pu découvrir la grande diversité internationale et théologique de notre groupe de responsables mennonites européens.
—Un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale écrit par Alexander Neufeld, représentant du comité exécutif pour l’Europe. Il est membre de Arbeitsgemeinschaft Mennonitischer Brudergemeinden in Deutschland, une union d’églises frère mennonite en Allemagne.
Ê renouveau 2027 – De nos jours, la migration de masse est une préoccupation pour de nombreux pays : elle fait partie à la fois du passé et du présent des anabaptistes-mennonites. Nous sommes en même temps ceux qui ont émigré et ceux qui accueillent de nouveaux voisins dans leur nouvelle maison. Lors de’ Justice sur le Chemin : Migration et Histoire Anabaptiste-Mennonite’, le 6 avril 2019, des orateurs du monde entier ont présenté des témoignages sur la migration.
« Car le SEIGNEUR restaure la majesté de Jacob, ainsi que la majesté d’Israël, bien que des ravageurs les aient ravagés et aient ruiné leurs branches » (Nahum 2/2).
Introduction
Les relations sont un don de Dieu. Il est le Dieu des relations. Dieu nous a donné trois manières d’apprécier ce magnifique don :
en envoyant son Fils unique, ce qui nous permet d’avoir une relation avec Lui.
à travers le corps de Christ, l’Église.
à travers la famille humaine.
J’aimerais me concentrer sur les relations familiales. La famille est voulue par Dieu. Dieu a des projets pour chacun de nous à travers notre famille.
Malheureusement, l’ennemi a détruit et brisé les liens familiaux en employant diverses stratégies telles que l’égoïsme, la convoitise, le matérialisme, les systèmes politiques, les guerres, la famine et les migrations.
Quels que soient les moyens employés par l’ennemi, n’oublions pas que notre Dieu est le Dieu de la restauration.
Coopérer avec Dieu
Nous sommes le peuple de Dieu. En tant qu’Église, nous sommes la famille de Dieu. Il est impératif de coopérer avec Dieu dans le processus de restauration.
Joseph est un bon exemple. Son père, Jacob, était béni de Dieu. Tout au long de sa vie, la main de Dieu fut sur lui malgré ses défauts. Dieu l’a béni en lui donnant 12 fils, et Joseph était son favori.
Dès le début de sa vie, nous percevons le plan de Dieu pour Joseph, qui montre ainsi qu’Il est le Dieu de la restauration.
Joseph a dû passer par une expérience de désespoir avant que Dieu ne le relève pour restaurer sa famille et par elle, les autres générations.
Tout au long du processus, nous voyons comment Dieu a merveilleusement utilisé différentes situations de la vie de Joseph pour restaurer et unifier sa famille.
De la vie de Joseph, nous apprenons qu’il est nécessaire que chaque enfant de Dieu s’occupe des étrangers, c’est un ministère pour tous.
Obéir au commandement
C’est aussi le commandement de Jésus dans le Nouveau Testament. Chaque paroisse et chaque enfant de Dieu devrait y obéir.
Le rôle de l’église locale est d’aimer et d’accueillir les étrangers dans nos communautés (voir Deutéronome 19/34 et Matthieu 25/34-36). Les réfugiés, les demandeurs d’asile et les personnes déplacées sont parmi les plus vulnérables du monde. Dieu nous appelle à nous occuper de leur protection et de leur bien-être.
Le témoignage d’une famille
Voici l’histoire d’une réfugiée qui a retrouvé sa famille grâce à l’amour et à l’affection d’une assemblée locale.
Pendant la guerre civile entre Tamouls et Cinghalais, au Sri Lanka, Mala, âgée de 12 ans, a été séparée de sa famille. Elle a été déportée en Inde avec d’autres réfugiés du Sri Lanka et placée dans un camp de réfugiés à Pollachi.
Alors qu’elle vivait dans ce camp, un pasteur de la paroisse voisine s’y est rendu pour annoncer l’évangile. Il a rencontré Mala, qui a reçu l’évangile et a assisté aux réunions de l’assemblée locale.
Au fil du temps, le pasteur a découvert que Mala avait été séparée de sa famille et ne savait pas ce qu’elle était devenue. Elle est restée sous la protection du pasteur et de l’assemblée pendant plus de 19 ans. Puis elle s’est mariée et a eu un enfant.
Un jour, un des pasteurs associés, en visite au Sri Lanka, a rencontré ses parents par hasard. Ainsi, elle a retrouvé sa famille après 19 longues années de séparation.
Elle vit maintenant avec ses parents, son mari et son enfant.
Ceci est arrivé grâce à une paroisse. C’est la responsabilité de toutes les églises de montrer de l’amour et de l’affection aux personnes déplacées. Les églises peuvent aider à sauver et à soutenir de nombreuses personnes ayant des histoires comme celle de Mala.
Il est évident que les églises et les responsables locaux ont davantage de responsabilités à l’égard de ces personnes vulnérable et doivent les aider à s’intégrer dans la société.
—Paul Phinehas est représentant de l’Asie au Comité Exécutif de la CMM. Il est président de Gilgal Mission Trust, une Église membre anabaptiste du sud de l’Inde. Il a parlé à Renouveau 2027 – Justice sur le Chemin: Migration et Histoire Anabaptiste-Mennonite’ à San Rafael de Heredia (Costa Rica) le 6 avril 2019. Cet article est adapté de sa présentation.
Ê renouveau 2027 – De nos jours, la migration de masse est une préoccupation pour de nombreux pays : elle fait partie à la fois du passé et du présent des anabaptistes-mennonites. Nous sommes en même temps ceux qui ont émigré et ceux qui accueillent de nouveaux voisins dans leur nouvelle maison. Lors de’ Justice sur le Chemin : Migration et Histoire Anabaptiste-Mennonite’, le 6 avril 2019, des orateurs du monde entier ont présenté des témoignages sur la migration.
L’histoire des États-Unis d’Amérique est une histoire d’immigration. De personnes qui cherchent une vie meilleure. Des personnes en quête de liberté religieuse.
Pour de nombreux mennonites établis de longue date [aux États-Unis] comme moi, ce qui concerne l’immigration dans leur histoire est maintenant très éloigné de la vie et des expériences quotidiennes. Pour d’autres mennonites, fuyant des pays comme le Myanmar, et à la recherche d’un nouveau foyer dans un lieu comme Lancaster en Pennsylvanie, c’est une histoire beaucoup plus récente.
Ces dernières années, le sujet de l’immigration a été politiquement sensible dans mon pays, même parmi les chrétiens.
Si ce sujet est confus et sans réponses politiques claires, des réponses bibliques existent depuis longtemps, depuis que la loi de Moïse a demandé aux gens d’aimer les étrangers, leur rappelant qu’ils étaient autrefois esclaves en Égypte (Lévitique 19/33–34).
Perspectives américaines
L’histoire et la culture espagnole et latino-américaine étaient ma matière dominante à l’université. Mon professeur préféré était une femme extraordinaire du Panama qui m’a beaucoup appris sur les perspectives latino-américaines, en particulier en lien avec les États-Unis.
C’est grâce à elle que j’ai appris qu’il était préférable de s’appeler États-Unien plutôt qu’Américain, car techniquement, toute personne qui vit en Amérique du Nord, centrale ou du Sud est ‘américaine’. Lorsque les États-Unis s’approprient ce mot, c’est une manifestation d’arrogance.
Grâce à elle, j’ai appris que l’histoire de la migration vers les États-Unis au XXe siècle est plus étroitement liée à l’Amérique latine qu’à tout autre continent – et elle n’est pas très belle. Pour cette raison, je tiens à vous présenter des excuses au nom de mon pays. Non seulement parce qu’un mur est en construction, mais parce que mon pays s’est indûment mêlé à la politique de l’Amérique latine, non pas dans l’intérêt de sa population, mais pour son intérêt personnel. Cette politique s’est ajoutée aux cycles de corruption et d’inégalité qui engendrent le besoin d’immigrer vers le nord pour de nombreuses familles.
Actes des anabaptistes
Lorsque je regarde en particulier la manière dont notre famille anabaptiste-mennonite a traité les immigrants aux États-Unis et au Canada, cela m’encourage, car je vois des actes d’amour et non des réactions de crainte, ce que notre Seigneur Jésus nous appelle à faire.
Si vous visitez des villes aux États-Unis, vous verrez peut-être un panneau sur une pelouse (voir encadré). Quand je l’ai vu pour la première fois, j’ai pensé que c’était un moyen simple et beau de dire « Bienvenue ». J’ai été surprise d’apprendre par Mennonite World Review que l’idée du panneau était née dans une église mennonite en Virginie. Elle voulait bien accueillir ses voisins qui parlaient espagnol et arabe.
Dans mon État d’origine, l’Ohio, j’ai des amis de Rosedale Bible College qui se sont installés dans un quartier d’immigrants musulmans à côté d’une mosquée locale, afin de manifester de l’amour aux habitants et de nouer des relations avec eux. Ce groupe de jeunes s’est intégré à la communauté internationale des immigrés en s’occupant des enfants, en enseignant l’anglais, en donnant des cours de conduite, etc.
Un été, il y a deux ans, lorsque des chrétiens ont manifesté contre la haine devant la mosquée de leur quartier, ils se sont rassemblés à l’extérieur de la mosquée pour promouvoir la paix et manifester leur amour et leur solidarité à leurs voisins musulmans.
Une autre église mennonite de Columbus, dans l’Ohio, s’est beaucoup dévouée pour offrir un refuge à une immigrante sans papiers, Edith Espinal, pendant plus d’un an. Tant qu’elle vivra dans l’église, le service américain de l’immigration et des douanes s’abstiendra de la déporter en raison de sa politique consistant à éviter les ‘lieux sensibles’ comme les églises. Au moment de mettre sous presse, elle attend toujours d’obtenir le droit d’asile.
Avoir le royaume pour identité
Ce ne sont là que quelques exemples de la manière dont j’ai vu des frères et des sœurs manifester leur amour et leur hospitalité aux immigrants et aux réfugiés en Amérique du Nord. Je sais qu’il y en a beaucoup plus, mais je sais aussi que notre Père céleste voit chaque geste de ses enfants. ‘Et le roi leur répondra : “En vérité, je vous le déclare, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits, qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait !”‘ (Mattieu 25/40).
En fin de compte, nous, frères et sœurs, partageons tous l’histoire de la migration dans le royaume éternel. Notre identité spirituelle est celle d’être étrangers dans un pays étranger, en pèlerinage vers notre véritable foyer. Puissions-nous continuer à nous soutenir mutuellement sur le chemin de la foi, de l’espoir et de l’amour.
—Larissa Swartz est la représentante nord-américaine au comité YABs (Young AnaBaptists). Elle vit dans l’Ohio où elle travaille avec des étudiants étrangers et fait partie de la London Christian Fellowship. Elle a parlé à ‘Renouveau 2027 – Justice sur le Chemin: Migration et Histoire Anabaptiste-Mennonite’ à San Rafael de Heredia (Costa Rica) le 6 avril 2019. Cet article est adapté de sa présentation.