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  • Il y avait plus de 15 ans que nous avions quitté Zagreb (aujourd’hui capitale de la Croatie), lorsque nous y sommes revenus pour une brève visite en 2006. Assis à la terrasse d’un café un samedi matin ensoleillé, ma femme Sara et moi avons aperçu des affiches qui n’auraient sûrement pas été autorisées dans l’ex-Yougoslavie, autrefois communiste : ‘Marche pour Jésus !’ L’ayant lue, je n’ai pas pu découvrir quelle dénomination parrainait l’événement. Curieux, nous avons cherché et découvert la procession elle-même, parcourant joyeusement le centre-ville jusqu’à ce que les habitants appellent Cvjetni trg (Place des Fleurs).

    Nous demandant toujours qui pouvait organiser une telle manifestation chrétienne publique, nous avons soudain été hélés par l’un des organisateurs, qui s’est exclamé joyeusement : « Cela a commencé dans votre salon ! »

    Stanko avait été l’un des nombreux jeunes responsables d’églises pentecôtistes qui se réunissaient chaque mois chez nous en 1988 et 1989 pour prier, au-delà des barrières confessionnelles qui cantonnent habituellement chacun dans son groupe. Les baptistes, les pentecôtistes, les frères et plusieurs autres branches indépendantes de ce petit mouvement néo-protestant appréciaient l’opportunité de réfléchir, de prier et de tisser des liens d’amitié pendant les périodes difficiles des années 90, qui avaient plongé la région dans le chaos et la guerre.

    Bien après notre retour en Amérique du Nord, ces premiers liens se sont transformés en collaboration pour témoigner, secourir les victimes de guerre et sensibiliser nos voisins à la foi chrétienne[KB1] .

    Aux heures les plus sombres des conflits dans les Balkans (1991–1995 et au-delà), les efforts pour rétablir la paix, fondés sur la foi chrétienne, étaient profondément ancrés dans la coopération œcuménique et même interconfessionnelle. En Bosnie, en Serbie et en Croatie, les disciples de Jésus s’étaient sentis appelés à surmonter les frontières, construire des ponts, pratiquer le pardon et offrir une simple hospitalité aux personnes en grand danger de toutes parts.

    Les amis de la CMM connaissent le témoignage de Hleb Života (l’organisation humanitaire le Pain de Vie) à Belgrade, ou de Pontanima (chœur interconfessionnel) à Sarajevo. Ces initiatives, et bien d’autres, ont contribué durablement à la consolidation de la paix suite aux désastres d’origine humaine dans la région.

    En raison de mon engagement avec les chrétiens pentecôtistes des Balkans, ces dernières années j’ai eu le privilège de participer aux dialogues interconfessionnels officiels entre l’Église mennonite des États-Unis et certaines branches du mouvement pentecôtiste.

    L’Église de Dieu (basée à Cleveland – Tennessee) a participé à plusieurs séries de discussions théologiques sur la présence et la puissance du Saint-Esprit lors de cultes, dans l’évangélisation et dans la mission. De nombreux participants ont exprimé un vif intérêt pour les expériences anabaptistes lorsque les disciples de Jésus, par la puissance de l’Esprit de Dieu, agissent en tant qu’agents de réconciliation et de paix dans les conflits actuels.

    Dieu crée continuellement du nouveau parmi nous, alors que l’Esprit continue de détruire les murs de l’hostilité et de nous envoyer comme ambassadeurs avec la puissance de l’amour du Christ.

    Dans ce but, Shane Claiborne, militant chrétien de Philadelphie (Pennsylvanie), nous exhorte à garder le meilleur de ce que les nombreuses et diverses traditions chrétiennes ont à nous offrir :

    ‘Tout comme nous critiquons ce qu’il y a de pire dans l’Église, nous devons nous réjouir de ce qu’elle a de meilleur’, écrit Shane Claiborne dans le journal Oneing. ‘Nous devons creuser les champs de l’histoire de l’Église pour y trouver des trésors, des joyaux… Je désire le feu des pentecôtistes, l’amour des Écritures des luthériens, l’imagination politique des anabaptistes, l’enracinement des ortodoxes, le mystère des catholiques et le zèle des évangéliques.’

    Je suis convaincu que nous sommes beaucoup plus un panachage de ces nombreux courants que ce que nous admettons habituellement. Nous nous abreuvons tous à des courants qui incluent d’anciennes formes du culte chrétien orthodoxe, des traditions de réflexions profondes catholiques, des convictions luthériennes solides, des doctrines réformées classiques et des pratiques piétistes chaleureuses – ainsi que certaines formes d’engagements et de croyances anabaptistes que les premières générations pourraient ou non reconnaître comme leurs.

    Nous choisissons et répondons à de nouvelles situations tout en puisant dans des matériaux venant de sources diverses. Ensemble, ces fils colorés et entrecroisés forment un nouveau tissu, une tapisserie pour notre époque destinée à être un don pour nos contemporains.

    Le fleuve puissant des pentecôtistes d’aujourd’hui et celui des héritiers du courant anabaptiste peuvent sembler assez éloignés l’un de l’autre, mais la réalité souterraine est plus proche que ce que l’on aurait pu penser. Lorsque nous travaillons ensemble, les forces de notre zèle prophétique, de notre témoignage passionné et de notre compassion quotidienne peuvent revitaliser un discipulat guidé par l’Esprit dans ce monde complexe. C’est notre espoir !

    Gerald Shenk a enseigné dans des séminaires en Croatie, en Serbie et aux États-Unis (Virginie et Indiana), avant de prendre ses fonctions de grand-père dans une petite ferme en Virginie. Il est membre de Springdale Mennonite Church.

     

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2020 de Courier/Correo/Courrier. Cliquez ici pour lire d’autres articles de ce dossier.

  • « J’ai vu des familles entières chercher de quoi calmer leur faim en fouillant dans les décharges à ciel ouvert. J’ai malheureusement vu des personnes âgées être renvoyées de l’hôpital sans y avoir été soignées et sans médicaments par manque de capacité et de moyens, » racontait Erwin Francisco Mirabal González, pasteur mennonite au Venezuela. Il coordonnait l’action de secours COVID-19 de son église en partenariat avec Mennonite Mission Network et l’Église mennonite de Colombie (IMCOL) avant de contracter le virus et d’en décéder.

    « Nous prions Dieu pour qu’Il nous donne la force de résister et de ne pas baisser les bras, la confiance pour continuer notre action malgré l’adversité, la motivation pour continuer d’annoncer l’Évangile… et nous ressentons son shalom. »

    Le groupe de travail inter-organisations de la Conférence Mennonite Mondiale pour l’action COVID-19 a approuvé 35 propositions d’actions humanitaires, y compris une aide aux mennonites vénézuéliens. 

    L’aide alimentaire et les besoins en assainissement figurent dans toutes les demandes émanant des églises anabaptiste membres en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Grâce au fonds de solidarité COVID-19, les paroisses de plusiers pays vont pouvoir venir en aide à des milliers de familles, partager l’amour du Christ de façon concrète avec les membres de l’église et leurs prochains qui souffrent et n’ont plus de revenus.

    • Aide alimentaire et kits d’hygiène pour 500 foyers dans cinq régions du Brésil.
    • Aide alimentaire et soutien psychologique et spirituel pour 300 hommes et femmes au Honduras.
    • Denrées non périssables et capital de départ pour des petits commerces ainsi qu’une campagne de sensibilisation à destination de 700 villageois dans la région du Bihar, en Inde.
    • Emplois de court et long terme pour 250 hommes et femmes dans le secteur de l’agriculture à Parrapat, en Inde.
    • Aide alimentaire et kits d’hygiène pour 3 000 familles de six régions du Bihar, en Inde, et 300 agriculteurs sans terres au Tamil Nadu, Inde.
    • Équipement pour 20 familles d’agriculteurs dans trois régions de l’Ouganda.
    • Accompagnement communautaire dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la nutrition pour des prostitués en Éthiopie.
    • Installation de 104 points pour se laver les mains devant les bâtiments d’église et distribution de nourriture à 90 familles en Indonésie.
    • Éducation communautaire à la santé et aide alimentaire pour des centaines de personnes et achats de thermomètres pour documenter la santé des communautés au Nigéria.
    • Équipement en outils et compétences pour la production des fruits et légumes de 250 foyers au Sierra Leone.
    • Aide scolaire pour les enfants, repas pour les personnes âgées, distribution de matériel sanitaire et activités économiques au Venezuela.
    • Campagne de sensibilisation du public et distribution de matériel d’hygiène pour éviter la contamination et réduire le risque de violence domestique au Zimbabwe.

    « Dans la plupart des cas, les membres des paroisses avaient déjà des liens forts avec leurs voisins les plus vulnérables. En donnant de la nourriture et du matériel, ils renforcent encore plus ce lien et rendent visible le message d’amour de Jésus en se montrant solidaires en période de besoin et de manque. »  Henk Stenvers, secrétaire de la Commission Diacres.  

    La perte d’emploi et le manque de nourriture touchent également les membres des églises. « L’aide provenant du Fonds de Partage de l’Église Mondiale permet aux responsables d’église et à leurs paroisses de tendre la main à leurs membres et à leurs prochains dans ce moment de crises multiples : pandémie, ralentissement économique, catastrophes environnementales, » explique la présidente de la Commission Paix, Joji Pantoja. 

    Les bénéficiaires du premier Fonds de solidarité COVID-19 du Fonds de Partage de l’Église Mondiale sont :

    • Brazil: Associação Menonita de Ação Integral (GASN membre)
    • Ethiopia: Meserete Kristos Church
    • Honduras: Iglesia Evangélica Menonita Hondureña
    • India: Bharatiya Jukta Christa Prachar (BJCPM)
    • India: Bhartiya General Conference Mennonite Church (BGCMC)
    • India: Bihar Brethren in Christ Church
    • India: Bihar Mennonite Mandli (BMM)
    • India: Gilgal Mission Trust
    • Indonesia: GITJ (Gereja Injili de Tanah Jawa)
    • Nigeria: Nigeria Mennonite Church
    • Sierra Leone: Christ Salvation Mennonite Church (avec Africa Inter-Mennonite Mission and Eglise Evangelique Mennonite du Burkina Faso)
    • Uganda: Mennonite Church of Uganda
    • Venezuela: Casa de Restauración y Vida de Shalom
    • Venezuela: Iglesia Menonita
    • Zimbabwe: Brethren in Christ Church

    Le Fonds de solidarité COVID-19 de la CMM

    La Conférence Mennonite Mondiale a créé le groupe de travail COVID-19 avec le soutien de 10 organisations internationales anabaptistes pour répondre aux besoins causés par la pandémie dans les pays du Sud.

    La Commission Diacre de la CMM dirige le groupe de travail composé de délégués du monde entier. Ensemble, ils déterminent les critères de suivi des projets et organisent les réponses aux propositions reçues. Cette action inter-organisationnelle permet de maximiser la capacité des différentes organisations, de s’appuyer sur les réseaux existants et d’atténuer la concurrence pour obtenir des financements alors qu’ils sont limités.  

    Cliquez ici pour faire un don en soutien à cette action

     

    Cliquez ici pour en savoir plus sur le fonds de solidarité COVID-19 de la CMM.

    Lire la suite: 16 Julliet 2020

    Lira la suite: 31 Julliet 2020

  • Humilité

    Dieu de toute la Terre –

     

    Fais-nous sortir, dehors, dans tes lieux saints.

    Amène-nous au-delà de nos murs,

    là où nous pouvons voir nos voisins,

    dehors, au-delà de nos potagers regorgeant de tomates mûres et de pastèques prêtes à éclater.

    Dehors, là où les fleurs ont éclos en pétales jaunes et roses et

    où le vent les fait danser.

    Dehors, de la terre dont nous venons,

    là où les mots nous manquent pour décrire

    ce que nous voyons et

    où nous ne pouvons que dire combien nous sommes petits.

    Là – dehors – baisse-toi.

    Fais de la boue avec ta salive ; étale-la sur tes yeux.

     

    Et lorsque l’argile sèche et se fissure,

    et que nous tournons nos visages vers ton vaste monde,

    que nous puissions y voir la grâce et non le désespoir

    et une récolte si abondante qu’elle nous bouleverse.

     

    Jennifer Schrock est l’auteure de cette prière, inspirée par un culte en plein-air à l’église de Berkey Avenue Mennonite Fellowship, Goshen, Indiana, USA. Jennifer Schrock est membre du Groupe de travail pour la protection de la Création de la CMM

    Les chrétiens du monde entier s’unissent en esprit pour prendre soin de la création. La célébration du #TempsdelaCréation aura lieu du 1er septembre au 4 octobre 2020.


    Prieres de Temps de la Création

     

    Questionnaire sur le Groupe de travail de la CMM pour la protection de la création

    Nous voulons votre avis !

    Le groupe de travail pour la protection de la création vous demande de répondre à ce questionnaire sur la protection de la création car nous avons besoin de votre avis ! Le groupe de travail vient de commencer et nous considérons qu’il est important de vous écouter, vous, les paroisses membres de la Conférence Mennonite Mondiale, à propos de sujets comme la protection de la création et le changement climatique, entre autres. Votre opinion est essentielle pour que nous puissions établir un projet de protection de la création qui inclut les sujets que les églises considèrent prioritaires. Il nous est également utile de savoir quel genre de ressources les églises aimeraient recevoir sur des sujets comme le changement climatique ou d’autres formes de dégradation de l’environnement qui touchent nos églises.

    Merci de prendre 15 minutes, seul ou avec d’autres membres de votre paroisse, pour répondre à ce questionnaire. 

    Votre avis est précieux ; merci pour votre participation !

  • Report de l’Assemblée, prolongement des mandats, décisions financières

    « Comme les Israélites dans le désert (livre des Nombres), nous cheminons ensemble et nous faisons confiance au secours et à la présence quotidienne de Dieu », a dit J. Nelson Kraybill, président de la CMM, lors de l’ouverture de la deuxième série de réunions en ligne du Comité Exécutif.

    Le Comité exécutif de la CMM s’est réuni virtuellement une deuxième fois en 2020 (18–19 août) malgré l’annulation des réunions physiques et le report des célébrations de Renouveau 2027 en Colombie Britannique (Canada).

    La pandémie mondiale fait prendre des tournants inattendus dans le parcours de la Conférence Mennonite Mondiale. Compte tenu de la recommandation du Comité Consultatif du pays hôte, le Comité Exécutif a décidé de reporter en 2022 l’Assemblée Mondiale prévue en Indonésie. Le moment et le lieu resteront les mêmes.

    Retarder cet événement et les réunions annexes implique un changement quant aux termes des mandats des membres du Conseil Général, du Comité Exécutif et des responsables de la CMM, y compris de son président. Le Comité Exécutif a approuvé par consensus la proposition de prolonger ces mandats d’un an, jusqu’à la nouvelle date de l’Assemblée. Cette proposition est transmise aux membres du Conseil Général par courriel pour approbation finale.

    Sur le plan financier, à ce stade les dons s’alignent sur les années précédentes, rapporte le responsable des opérations, Len Rempel. Les dépenses sont inférieures au budget en raison de la réduction des déplacements ; cependant, les contributions des unions d’églises membres au Fonds de Partage arrivent plus lentement que prévu.

    « Certaines régions du monde sont entrées en récession en raison de la pandémie. Cela peut avoir un impact sur les dons des individus ainsi que sur la capacité des églises membres à honorer leurs engagements plus tard dans l’année », précise Len Rempel.

    Le Comité Exécutif a également approuvé les modifications apportées aux comptes du Fonds de Partage de l’Église Mondiale : le nouveau Groupe de Travail pour la Protection de la Création aura la responsabilité de l’utilisation du fonds de compensation carbone initialement collecté sous les auspices du Fonds de Partage de l’Église Mondiale. Les frais de gestion habituels ne s’appliqueront pas au fonds de réponse COVID-19, de sorte que tous les dons seront directement utilisés pour répondre aux besoins en nourriture, en articles d’hygiène et pour l’éducation dans le domaine de la santé dans les pays du Sud.

    Une proposition visant à changer le nom de la Conférence Mennonite Mondiale afin qu’elle représente mieux tous ses membres anabaptistes et sa fonction en tant que communion mondiale (pas simplement un événement périodique), est toujours en débat.

    « Nous avons un objectif et c’est le Royaume de Dieu. Parfois, c’est facile, avec l’aide de bons amis. Parfois, on se perd et on se sent seul. Mais nous continuons. Par la foi », dit Wieteke van der Molen, membre du Comité Exécutif pour l’Europe.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

    Davantage de détails sur les réunions du Comité Exécutif en ligne d’avril 2020

    Davantage de détails sur le report de l’Assemblée

    Davantage de détails sur le Groupe de Travail pour la Protection de la Création

  • La International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, ou Communauté internationale des Frères Mennonites) est formée de 21 communautés d’églises dans 19 pays, avec approximativement 450 000 membres. ICOMB veut faciliter les relations entre les différents ministères, et améliorer le témoignage et le discipulat de ses communautés d’églises membres : connecter, renforcer, répandre.


    Le point sur la région du Mékong

    Louons Dieu pour le travail accompli dans la région du Mékong en Asie du Sud-Est. La mission Khmu, la conférence membre de l’ICOMB dans la région, a participé à des événements de sensibilisation.

    Les autorités de la région assouplissent les restrictions habituelles autour de Noël, ce qui permet de célébrer Noël et de mener des actions de sensibilisation pendant cette période. Ê Noël dernier, elles ont organisé des activités de sensibilisation et plus de 1900 personnes ont accepté le Christ, et au moins 8 nouvelles églises de maison ont été créées. Ils ont poursuivi ce travail toute l’année.

    La pandémie a offert une occasion unique au leader PK de prendre le temps de se rendre dans les villages de la région et de soutenir les nouvelles églises par des prédications et des enseignements. Ils ont reçu de nombreux baptêmes et sont très encouragés par le fait que l’œuvre de Dieu continue même en cas de pandémie.

    —Mise à jour de la prière

  • La Conférence Mennonite Mondiale (CMM) a décidé de reporter l’Assemblée mondiale au 5-10 juillet 2022.

    Le Comité exécutif, en étroite concertation avec le Comité consultatif national du pays d’accueil de l’événement, l’Indonésie, a décidé de ne pas maintenir le rassemblement à la date prévue, en 2021.

    « La pandémie de COVID-19 continue de se propager, affectant des centaines de milliers de personnes tous les jours. Les restrictions de rassemblement de grands groupes sont toujours en vigueur et les voyages sont déconseillés. Ces restrictions vont rester d’actualité pendant encore plusieurs mois. La probabilité de pouvoir réunir la famille mondiale sans risque, autour du culte, du service et de l’apprentissage en 2021, semble faible. Pour permettre à l’équipe de la CMM et aux participants de se préparer convenablement à cet événement, nous avons choisi de le reporter à 2022. » Déclaration du président de la CMM, J. Nelson Kraybill.

    « Les églises mennonites indonésiennes restent fidèles à leur engagement d’accueillir l’Assemblée réunie en Indonésie. Continuez de prier pour que le monde guérisse et pour l’Assemblée, » déclare le Revérand Paulus Widjaja, président du Conseil consultatif national.

    « Le lieu de l’Assemblée reste inchangé. Le rassemblement aura lieu comme prévu à Semarang, dans le Saint stade, au début du mois de juillet – mais en 2022. De la même manière, le Sommet Mondial de la Jeunesse est maintenu à Salatiga, mais il aura lieu du 1 au 4 juillet 2022, » explique la responsable des événements internationaux, Liesa Unger.

    Elle ajoute : « L’année 2022 va vite arriver. Continuez de consulter le site internet de la CMM et les réseaux sociaux pour rester informés en attendant de participer à l’Assemblée réunie. Nous nous réjouissons de vivre le Psaume 133, de gouter comme il est bon et agréable pour des frères (et des sœurs) d’être ensemble ! » 

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

     

    Cliquez ici pour plus d’information sur l’Assemblée

     

  • La pandémie de COVID-19 est le moindre des soucis des habitants de l’île Sumba. Grâce à leur éloignement géographique, seule une dizaine de cas confirmés a été signalée sur l’île à la date du 4 août 2020. Cependant, cette communauté est touchée de plein fouet par l’impact économique des mesures de confinement liées au coronavirus.

    Les membres des cinq églises issues de Gereja Kristen Muria Indonesia (GKMI) Ekklesia (Bali) implantées sur l’île, sont, pour la plupart, producteurs de maïs et d’algues ou tisseurs traditionnels. Tous ont vu leurs revenus diminuer. Leurs récoltes ne sont pas entièrement liquidées sur les marchés et le marché du tissage a complétement disparu avec l’arrêt du tourisme.

    « Avant la COVID-19, les habitants de l’île étaient déjà confrontés à des phénomènes inédits. Le réchauffement climatique a pour conséquence une diminution des récoltes d’algues et les longues sécheresses sont de plus en plus problématiques. Ces populations ont également un accès limité à l’eau potable et à l’éducation. » explique Agus Mayanto, modérateur du synode GKMI.

    Le Fonds de Solidarité COVID-19 du Fonds de Partage de l’Église Mondiale a permis à la GKMI de distribuer des paniers de denrées alimentaires contenant du riz, des nouilles, des céréales et d’autres produits à une centaine de familles membres de leurs paroisses. La première distribution de paniers devrait avoir lieu la semaine du 9 août 2020 et deux autres sont prévues à des intervalles de deux à quatre semaines selon le retour des bénéficiaires lors de la première distribution.

    Selon Agus Mayanto, « ces paniers alimentaires sont la première étape de ce que nous espérons voir devenir un ministère transformateur sur l’île de Sumba. Nous voulons aussi agir pour l’accès à l’eau propre, à l’éducation et au développement économique. C’est une région très pauvre et aucune autre organisation non-gouvernementale n’y apporte de l’aide. »

    Le Fonds de solidarité COVID-19 de la CMM

    La Conférence Mennonite Mondiale a créé le groupe de travail COVID-19 avec le soutien de 10 organisations internationales anabaptistes pour répondre aux besoins causés par la pandémie dans les pays du Sud.

    La Commission Diacre de la CMM dirige le groupe de travail composé de délégués du monde entier. Ensemble, ils déterminent les critères de suivi des projets et organisent les réponses aux propositions reçues. Cette action inter-organisationnelle permet de maximiser la capacité des différentes organisations, de s’appuyer sur les réseaux existants et d’atténuer la concurrence pour obtenir des financements alors qu’ils sont limités.

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    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

  • Le rapport du dialogue trilatéral parle de dons et de défis  

    Le rapport final de la conversation trilatérale entre les églises luthérienne, mennonite et catholique romaine vient d’être publié. Cinq années de consultations théologiques entre les trois dénominations sur la compréhension et la pratique du baptême à la lumière des défis pastoraux et missionnaires contemporains auxquels font face ces trois communautés chrétiennes y sont consignés.

    « Le rapport montre qu’aujourd’hui, ces trois Églises coïncident sur le fait que le baptême est pour le discipulat. Une question, alors, se pose à chacune de ces trois Églises : peut-on trouver une reconnaissance de nos différentes pratiques du baptême de sorte à faire croitre l’unité pour laquelle Jésus priait ? » interroge Larry Miller, membre de la délégation mennonite.  

    Des représentants de l’Église catholique (Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens), de la Fédération luthérienne mondiale (LWF) et de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) se sont réunis entre 2012 et 2017 pour débattre de leur compréhension et pratique du baptême.

    La rapport intitulé Baptême et incorporation dans le Corps du Christ, l’Église résume les discussions qui se sont tenues au cours de ces cinq années autour de trois thèmes fondamentaux :

    1. La relation entre baptême et le péché et le grâce.
    2. La célébration du baptême et la communication de la grâce et de la foi dans le contexte de la communauté chrétienne.
    3. La façon de vivre le baptême dans le discipulat chrétien.

    Dans la partie du rapport consacrée à la réflexion mennonite, on peut lire : « Nous sommes reconnaissants pour le don de confiance, de patience et de réceptivité que nos partenaires catholiques et luthériens nous ont fait. Nous accueillons le défi que ce dialogue a mis en lumière, nous voyons que le travail pour l’unité de l’Église renforce notre fidélité à l’évangile. »  

    Selon le secrétaire général de la CMM, César García, « ces dialogues ont pour but de promouvoir une meilleure compréhension mutuelle entre nos dénominations et de conduire à une plus grande fidélité envers Jésus Christ. Nous sommes convaincus que ce rapport aidera nos églises membres à valoriser l’harmonie trouvée entre les dénominations luthérienne, catholique et mennonite malgré les différences et à mieux comprendre nos propres convictions et pratiques du baptême. »

    Ce rapport fait suite au rapport bilatéral entre luthériens et mennonites, Healing Memories (Souvenirs qui guérissent), qui a débouché sur un culte de réconciliation en 2010 et au dialogue bilatéral entre mennonites et catholiques romains qui a donné lieu à la publication de Appelés ensemble à faire œuvre de paix.

    « Ce fut l’occasion d’approfondir nos propres convictions et, en même temps, de respecter les convictions de nos sœurs et frères en Christ d’autres traditions, » témoigne John D Rempel, membre de la délégation de la CMM.

    Ces dialogues ont incité Larry Miller à « se souvenir de son baptême ! Même si les catholiques et les luthériens baptisent souvent les jeunes enfants, ils incitent les croyants – à un moment donné de l’année, tous les ans – à se rappeler de leur baptême dans leur vie de disciple… Peut-être est-ce là un exemple des dons que ces Églises peuvent nous apporter ?

    « Ce rapport n’est pas fait pour être simplement rangé sur une étagère » déclare John D Roth, secrétaire de la Commission Foi et Vie. La Commission Foi et Vie va concevoir des outils pour que les églises puissent étudier les « dons reçus » et les « défis acceptés » par la Conférence Mennonite Mondiale lors de sa participation à ces dialogues.

    Cliquez ici pour télécharger le rapport.

    Les participants

    Catholique

    • Sister Prof. Dr. Marie-Hélène Robert, NDA (France);
    • Archbishop Luis Augusto Castro Quiroga, IMC (co-chair, Colombie);
    • Revd. Prof. William Henn, OFM Cap (Etats-Unis/Italie);
    • Revd. Prof. Luis Melo, SM (Canada);
    • Revd. Avelino Gonzalez (co-secretary, Etats-Unis/Vatican).

    Luthérien

    • Revd. Dr. Kaisamari Hintikka (co-secretary, Finlande / Suisse);
    • Prof. Dr. Friederike Nüssel (co-chair, Allemagne);
    • Bishop Emeritus Dr. Musawenkosi Biyela (Afrique du Sud);
    • Prof. Dr. Theodor Dieter (France).
    • Rev Prof. Peter Li (Hong Kong / Chine)
    • Revd Raj Bharath Patta (Inde / Royaume-Uni)

    Mennonite

    • Revd. Rebecca Adongo Osiro (Kenya);
    • Prof. Dr. Alfred Neufeld (co-chair, Paraguay);
    • Prof. Dr. Fernando Enns (Allemagne / Pays-Bas);
    • Prof. Dr. John Rempel (Canada);
    • Revd. Dr. Larry Miller (co-secretary, France);
    • Prof. Dr. Alfred Neufeld (co-chair, Paraguay).

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale à partir de documents de la Fédération luthérienne mondiale

    Lire la suite

    Réconciliation avec la réforme radicale

    Appelés Ensemble à Faire Œuvre De Paix

    Les dialogues sur le baptême se concluent dans la prière et avec des apprentissages 

    Intégration dans le corps du Christ

     

  • Remise de diplômes scolaires, conférences d’église, sensibilisation à la criminalité et réunions de prière : c’est dans le bâtiment de notre église que tout cela a lieu, avec la participation des églises locales de différentes dénominations. Nous avons de nombreuses occasions d’être artisans de paix dans notre région en travaillant aux côtés d’autres églises pour répandre l’Évangile.

    Mon histoire

    Après avoir quitté le Zimbabwe pour l’Afrique du Sud en 2001 (afin d’y poursuivre des études à l’Université de Johannesburg) je suis devenu professeur de mathématiques, d’histoire et de psychologie dans le secondaire. Mais l’Église Frères en Christ de Hillbrow (BIC), qui connaissait des problèmes avec ses responsables, m’a appelé à être son pasteur en 2002.

    Nous avons organisé de nombreux ateliers et séminaires sur le leadership, et les problèmes se sont apaisés.

    Début 2008, l’église m’a engagé comme pasteur à plein temps de la branche BIC de Hillbrow. Lorsque les églises Frères en Christ d’Afrique du Sud ont formé une union en 2011, j’ai été élu évêque.

    Nous avons alors commencé à travailler avec d’autres dénominations afin de prêcher l’évangile de Jésus-Christ autour de Hillbrow, Yeoville, Berea et le centre de Johannesburg.

    Débuts du ministère interconfessionnel

    Nous avons formé un groupe interconfessionnel de quatre églises, dont Hillbrow (BIC), les ministères Rock of Ages et ceux de la Délivrance Complète de l’Église de Dieu.

    Nous avons parrainé de grands événements communs, des réveils et des ministères de sensibilisation à Hillbrow et dans les environs.

    Avec la collaboration des services de police sud-africains (SAPS), nous avons organisé des marches très réussies autour de Hillbrow contre la drogue et la criminalité. Nous avons aussi participé à des programmes de sensibilisation à la criminalité en partenariat avec les services de police sud-africains (SAPS) au poste de police de Hillbrow.

    Notre bâtiment est aussi un bureau de vote, ce qui en a fait une église de la communauté.

    Des réunions fraternelles de pasteurs et des nuits de prières ont lieu dans nos locaux, principalement parce que nous sommes la seule église de la région à avoir un bâtiment.

    Les écoles élémentaires et maternelles louent nos locaux pour les remises de diplôme et des réunions de parents. Différentes dénominations les louent aussi pour leurs conférences et leurs réunions pour un coût minime (participation aux frais d’eau et l’électricité).

    Les réunions de la communauté ont lieu gratuitement dans notre bâtiment.

    Les jeunes des églises BIC, Église de Dieu et Rock of Ages se réunissent de temps en temps pour des cultes spéciaux et des vigiles.

    Travail pour la paix

    De 2011 à aujourd’hui, des jeunes de 14 églises ont créé la Rainbow Soccer Christian League (Ligue chrétienne de football de l’Arc-en-Ciel). Cette ligue est composée de membres d’églises Frères en Christ, des Assemblées de Dieu, de la Mission de foi apostolique, de l’Armée du Salut, des Ministères de la foi en Dieu (FIG) et Ministères Foi et Feu. Le football a rapproché les églises, c’est un outil efficace pour gagner des âmes.

    Après m’être présenté au commandant du poste de police de Hillbrow, il m’a demandé de venir m’adresser aux policiers et aux policières. En tant que pacificateurs, nous apportons ainsi une contribution aux communautés que nous servons.

    Avec d’autres églises, nous avons écrit des articles sur les attaques xénophobes et sur d’autres problèmes sociaux. Cela a fait connaître notre travail pour la paix dans la région.

    Nous avons également travaillé avec la communauté zimbabwéenne d’Afrique du Sud pour sensibiliser les résidents et les membres de l’église à la criminalité. L’église s’est associée à des ONG pour lutter contre la dépression et les traumatismes chez les garçons et les hommes. Et Hillbrow a invité d’autres églises à se joindre à elle pour mettre en place un programme de soupe populaire pour nourrir les sans-abris de notre quartier.

    Enfin, la BICC vient de demander son adhésion au Conseil des Églises d’Afrique du Sud. Ce sera bien utile pour apporter l’évangile de Jésus-Christ à travers tout le pays.

    —Benedict Ndlovu est pasteur de l’église Frères en Christ d’Hillbrow (BIC), Johannesburg (Afrique du Sud). Il représente l’église BIC au Conseil général de la CMM.

     

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2020 de Courier/Correo/Courrier. Cliquez ici pour lire d’autres articles de ce dossier.

  • Verso 1: Esuno Kokoro uchini (El corazón de Jesús está reflejado en mi corazón)

    Verso 2: Esuno Heiwa uchini (Tengo la paz de Jesús en mi corazón).  

    Mitsuru Ishido a écrit ce chant pour encourager Nasu Keiko, autre membre de l’assemblée mennonite, qui coud des masques pour les donner aux réfugiés, aux étudiants étrangers et à un membre de l’église souffrant de problèmes pulmonaires. Il a basé la musique sur l’échelle pentatonique d’Okinawa et la joue sur le sanshin, un instrument japonais traditionnel utilisé dans la région de l’île d’Okinawa au Japon.

    Okinawa a une histoire de paix et de guerre. Autrefois Royaume de Ryukyu, c’était une île pacifique et sans armes. Pendant 300 ans, Ryukyu a gardé son indépendance grâce à sa diplomatie de la musique et de la danse plutôt que de l’épée.

    Le cœur de Jésus en tant que ‘prince de la paix’ et le ‘cœur de la paix’ des îles de Ryukyu ont ce même témoignage. J’ai donc essayé d’utiliser l’échelle traditionnelle de Ryukyu [pour composer un chant chrétien]. Je joue ce chant sur le shamisen d’Okinawa (sanshin), un instrument à trois cordes avec un tambour en peau de serpent.

    Mitsuru Ishido avec un sanshin, un instrument à trois cordes,
    utilisé dans la région de l’île d’Okinawa au Japon.

    De nos jours, le royaume Ryukyu est annexé au Shimadzu Han du Japon. Avant la seconde Guerre mondiale, on y fabriquait du matériel militaire, et aujourd’hui, une base stratégique appelée ‘Clé de voûte du Pacifique’ y a été construite, à l’opposé des traditions de paix de l’île.

    Pendant la seconde Guerre mondiale, la bataille terrestre la plus intense au Japon a eu lieu à Okinawa. La protection du quartier général principal de la partie continentale de Tokyo a entraîné la mort de nombreux civils et de soldats (au cours de longues opérations). Ils s’étaient cachés dans des grottes de calcaire appelées Gama, mais à la fin, les civils ont été forcés de choisir la mort plutôt que d’être pris par l’ennemi et de potentiellement divulguer des informations. Cela a conduit à l’ordre de ‘l’autodétermination de masse.’ Les hommes devaient tuer leur mère ou leur fille et finalement ils tentaient de se suicider. C’est une tragédie qui a laissé de profondes séquelles.

    Après la guerre, les habitants de l’île ont été détenus dans des camps de concentration. Ils ont beaucoup souffert de la faim car les militaires de la base américaine s’étaient emparés des maisons et des champs. Cependant, tout en survivant péniblement dans les camps de concentration, les prisonniers d’Okinawa ont puisé dans leur tradition de paix par la musique. Ils ont survécu en créant des instruments de musique fabriqués à partir de boîtes ramassées dans les tas d’ordures. Ils les ont appelés Trash Can Sanshin. L’esprit de la musique et de la paix d’Okinawa n’est jamais mort. Bien que piétié à plusieurs reprises, le désir de vivre fondé sur la paix et la musique a maintenu leur musique jusqu’à nos jours.

    —Mitsuru Ishido est le représentant au Conseil Général de Tokyo Chiku Menonaito Kyokai Rengo, une paroisse mennonite du Japon.

     

    Cette histoire a été publiée dans le Materiel pour le culte du dimanche de la paix 2020

    Cliquez ici pour écouter la chanson de Mitsuru Ishido

  • En Amérique latine, il existe une grande diversité œcuménique qui découle des différents contextes socio-politiques, historiques et bien sûr, économiques. Le contexte religieux colore aussi la dynamique œcuménique. J’aborde ce sujet à propos de la ville de Mexico.

    Occasions de cohésion

    Les changements politiques qui eurent lieu en 1997 dans mon pays sont importants pour mieux comprendre le contexte historique. Cette année-là, l’ingénieur Cuauhtémoc Cárdenas Solórzano, un homme de gauche, a été élu chef du gouvernement de la capitale. Il a cherché à développer la cohésion sociale et le dialogue pour assurer plus d’unité entre les différents secteurs sociaux ainsi qu’entre les différentes institutions religieuses. Durant son mandat, il a proposé des processus alternatifs pour un changement social, économique et politique. Un mouvement social plus fort émergea donc, mouvement qui sut se montrer habile dans ses interactions avec les instances détenant le pouvoir.

    Dans ce contexte, des réunions œcuméniques ont été organisées avec des représentants des différentes institutions religieuses. Elles avaient pour but de développer un dialogue interreligieux qui puisse se faire entendre dans le cadre de ce mouvement social.

    Une vision théologique anabaptiste

    En tant qu’anabaptiste, j’ai toujours été convaincu que notre perspective théologique serait pertinente dans ces circonstances. Lors de ces réunions, tous, hommes et femmes, ont pu faire entendre leur voix et ont été écoutés. Que l’on pense que les chrétiens devraient intervenir – ou non – dans le domaine socio-politique, comme dans ce cas, il est toujours enrichissant d’être en contact avec d’autres, surtout avec des personnes différentes.

    Au Mexique de manière générale, les églises chrétiennes ont tendance à se méfier les unes des autres, ce qui est un obstacle au mouvement œcuménique. Cependant, il y a des responsables de dénominations qui comprennent que l’œcuménisme peut être un espace de dialogue, de travail et d’accompagnement mutuel dans le cheminement spirituel. Et en fait, plusieurs dialogues réunissant des luthériens, des méthodistes, des presbytériens, des anglicans, des baptistes, des pentecôtistes et des catholiques ont eu lieu. Les responsables partagèrent leurs expériences ecclésiales et sociales et plusieurs d’entre eux sont restés mes amis et frères spirituels dans la construction du Royaume de Dieu sur terre.

    Cet accompagnement mutuel nous a aidé à élargir notre vision et notre compréhension de l’œcuménisme au-delà des réunions et à l’incorporer pour développer des projets de service et de plaidoyer social et politique.

    Suivre Jésus, notre espérance

    L’impératif œcuménique se base sur la prière de Jésus à Gethsémané. Il a déclaré sans équivoque que les chrétiens doivent s’aimer lorsque, durant les heures de la passion, il pria Dieu pour ses disciples afin « qu’ils soient un pour que le monde croie » (Jean 17/21). Cette prière interpelle les chrétiens en général et, bien sûr, les anabaptistes en particulier.

    Notre réponse dépend de la manière dont nous exerçons le ministère du Royaume de Dieu dans ce monde. Le rêve œcuménique ne se réalise pas avec de bonnes intentions, mais plutôt en choisissant délibérément des chemins communs avec ceux qui sont différents.

    Fernando Pérez Ventura was a pastor in Mexico City, Mexico, for 34 years. For three years, he has worked with Mennonite Mission Network in several countries in Latin America. Along with his wife Rebeca González Torres, he coordinates CITA (Comunidad de Instituciones Teológicas Anabautistas), an Anabaptist theological network for Latin Americans. He is currently serving with Mountain States Mennonite Conference in the USA.

     

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2020 de Courier/Correo/Courrier. Cliquez ici pour lire d’autres articles de ce dossier.

  • « Les premiers anabaptistes pratiquaient le lavement des pieds comme les bénédictins le font aujourd’hui! » s’exclama Père Augustinus [Sander], un moine bénédictin que j’ai rencontré en Suisse. Il venait de faire des recherches sur Michael Sattler sur internet.

    « Ce n’est pas étonnant, » dis-je, « Michael Sattler faisait partie de l’ordre des bénédictins. »

    Michael Sattler est le principal auteur de la Confession de Schleitheim (1527), dans laquelle les anabaptistes en appellent à la vérité, au rejet de la violence, à la responsabilité mutuelle dans la communauté, à la séparation de l’Église et de l’État et à une vie sainte dans l’obéissance à Jésus ; des convictions qui, pour le frère Augustinus, ressemblent fort aux pratiques de son ordre religieux.

    Les premiers anabaptistes ont quitté de gré ou de force les monastères et les congrégations religieuses de l’église catholique romaine, souvent dans des circonstances douloureuses, parfois aux risques de leur vie. Mais les anabaptistes ont conservé cet idéal très monastique : il est possible – essentiel même – pour les chrétiens de prendre au sérieux le Sermon sur la Montagne (Matthieu 5-6) et d’autres enseignements du Nouveau Testament concernant l’éthique, la non-violence, la communauté et la sainteté.

    Père Augustinu et J. Nelson Kraybill

    Les anabaptistes ne voulaient pas se débarrasser des idéaux monastiques qui impliquent un style de vie discipliné, mais plutôt que tous les chrétiens vivent cette même obéissance à Jésus.

    Je me réjouis de ce que mennonites, catholiques, luthériens, réformés et d’autres chrétiens trouvent souvent aujourd’hui des moyens de communier et de collaborer en tant que sœurs et frères en Christ. Nous avons beaucoup à apprendre d’Augustinus, et d’autres chrétiens dans le monde, qui partagent un niveau élevé d’obéissance à Jésus.

    Augustinus et moi étions des invités œcuméniques à un rassemblement luthérien. Demandez aux luthériens ce qui distingue leur tradition, et vous entendrez très probablement « le salut par la foi, par grâce ».

    C’est aussi une conviction pour les mennonites.

    Mais parfois, nous insistons tellement sur le service et les actions pour la paix comme caractéristiques de l’Évangile, que nous oublions la grâce. Nous oublions que nous sommes toujours des pécheurs dont la relation juste avec Dieu et avec les autres êtres humains est le résultat de la grâce par la puissance du Saint-Esprit, et non de nos remarquables efforts.

    —J. Nelson Kraybill est président de la CMM (2015–2021). Il vit en Indiana (États-Unis).

     

    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2020 de Courier/Correo/Courrier. Cliquez ici pour lire d’autres articles de ce dossier.