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  • Au moment où j’écris ces mots, notre monde est face à plusieurs défis. D’abord, nous avons été submergés par une pandémie mondiale qui est venue perturber notre habituel sentiment de normalité. Ensuite, il nous faut dénoncer ouvertement un racisme profondément enraciné qui continue de tuer et d’opprimer nos frères et sœurs de couleur. Ces deux défis – la pandémie et le racisme systémique – ne sont pas des combats isolés. Ils mettent tous deux en évidence l’inégalité (raciale et économique) qui continue à causer souffrance et désespoir.

    Ces défis mettent en évidence le fait que le paisible royaume de Dieu n’est pas une réalité ici-bas. Cependant, si nous prêtons attention aux cris de ceux qui ne peuvent pas respirer – à cause de la COVID-19 ou de la violence policière – nous pouvons apprendre à répondre par la solidarité avec ceux qui souffrent ou sont opprimés.

    La Bible nous parle d’un Dieu qui accompagne ceux qui sont découragés, privés de leurs droits et qui souffrent. Elle invite également ceux qui croient en ce Dieu et qui suivent son Fils, Jésus-Christ, à comprendre comment l’humanité entière est interconnectée : quand les êtres humains souffrent, la création elle-même va mal. Si nous souhaitons incarner la paix et la justice de Dieu dans ce monde, ce qui arrive à l’un devrait aussi être important pour les autres. Si nous voulons être une Église de Paix, nous devons donc reconnaître notre interconnexion et accompagner ceux qui souffrent.

    Cependant, reconnaître notre interconnexion signifie remettre en question le mythe de ‘l’individu’. Cette notion suggère que l’on est ‘libre’ ou ‘séparé’ des autres. Elle suppose que l’on peut vivre ‘indépendamment, réfutant l’idée que d’autres peuvent déterminer ou affecter nos actions. Ainsi, la bataille qui fait rage lorsque nous cherchons à mettre l’accent sur ‘l’individu’ a pour but de chercher à se libérer des autres.

    Cependant, au cours des derniers mois, la COVID-19 a souligné à quel point nous sommes tous intrinsèquement liés. Et c’est une réalité qu’auraient pu nous montrer ceux qui sont opprimés et exploités. Autrement dit, ce que nous faisons affecte les autres. Ce que les autres font nous affectent. Pour le meilleur ou pour le pire, nous sommes inextricablement liés. Il suffit de voir comment la COVID-19 s’est propagée pour le comprendre.

    En Afrique du Sud, la notion d’ubuntu fournit un rappel philosophique important. Ubuntu est devenu un raccourci pour l’expression umuntu ngumuntu ngabantu qui signifie « une personne est une personne grâce aux autres ».

    Ubuntu fournit une alternative logique à l’histoire et à l’expérience du colonialisme et de l’apartheid d’Afrique du Sud. L’apartheid, mot qui veut dire ‘séparation’, était la structure rigide basée sur la ségrégation raciale. Il est né de la colonisation européenne et a développé un système juridique basé sur la suprématie blanche et les privilèges blancs, il qui opprimait et éliminait ceux qu’il considérait comme ‘non blancs’. L’apartheid était une forme d’invention sociale qui favorisait la séparation et la peur de ‘l’autre’, justifiant ainsi l’oppression et la violence contre ceux qu’il considérait comme ‘non blancs’.

    Tout au long de la lutte contre l’apartheid (qui a officiellement pris fin en 1994) et dans les premières années de la démocratie en Afrique du Sud, le concept d’ubuntu a fourni motivation et vision. Il a montré comment l’apartheid, avec sa pratique de séparation et d’exclusion a attaqué non seulement la dignité humaine, mais l’humanité même ! Desmond Tutu, par exemple, a régulièrement fait référence à la notion d’ubuntu quand qu’il contestait la logique et la pratique de séparation de l’apartheid. « Mon humanité est liée, est inextricablement liée à la vôtre, et la vôtre à la mienne1 », rappelait-il.

    Il me semble que cette notion d’ubuntu est un concept que nous pourrions vouloir adopter en ce moment (au moins à partir de maintenant !). Cela peut nous aider à mieux comprendre Philippiens 2/3-4.

    […] ne faites rien par rivalité, rien par gloriole, mais, avec humilité, considérez les autres comme supérieurs à vous. Que chacun ne regarde pas à soi seulement, mais aussi aux autres.

    Lorsqu’un membre souffre, tous les membres souffrent.

    L’adoption d’une telle vision de l’interconnexion a cependant des conséquences : ce qui arrive à quelqu’un d’autre nous importe, et ce qui nous arrive importe aux autres aussi. Et cela peut affecter non seulement qui nous sommes, mais ce que nous faisons ! En d’autres termes, elle offre une vision sociale, pas individualiste !

    Incarner une telle vision, c’est pratiquer la solidarité. Cela suppose que nous ne marchons pas seuls mais avec les autres. Il y a beaucoup de joies à adopter une telle attitude. Mais cela signifie aussi de partager la souffrance : lorsqu’un membre souffre, tous les membres souffrent.

    Ainsi, si nous voulons être en bonne santé, nous devons également agir pour que les autres se portent bien. Si nous voulons un monde où chacun est traité avec respect et dignité – en tant qu’êtres humains et en tant que dons de Dieu – nous devons nous assurer que le ‘plus petit d’entre nous’ (ceux qui pourraient ne pas compter aux yeux des principautés et des puissances) sont au centre de la quête de dignité et d’humanité. C’est ce que signifie être solidaire des autres au niveau le plus fondamental.

    C’est là que réside la sens de la lamentation. Comprendre la lamentation – le cri, la douleur, l’angoisse de quelqu’un – c’est reconnaître que les choses ne sont pas comme elles devraient être. Et cela nous incite (ou devrait nous inciter) à chercher les raisons des souffrances humaines, à explorer les problèmes qui les causent et comment y remédier. La plainte nous donne l’opportunité de façonner notre vision sociale ; elle nous met au défi de reconnaître ce qui n’est pas juste, là où l’harmonie n’est pas encore une réalité, et ce qui doit changer pour que chacun puisse expérimenter le shalom de Dieu.

    C’est une invitation à être l’Église, les « appelés » aujourd’hui. C’est l’occasion d’incarner la vocation de l’Église en solidarité avec les autres : lutter pour que chacun ait les soins médicaux, la nourriture, la sécurité économique et sociale et la dignité dont il a besoin.

    Lorsque nous répondons à l’invitation à être l’Église, nous portons une vision d’espérance : Dieu est avec nous, œuvre par nous et ne nous a pas abandonnés. Nous sommes aussi incités à agir pour être fidèles à notre vocation particulière dans et pour le monde, et à témoigner de la voie de la paix du Christ en faisant connaître la sagesse multiple de Dieu pour le monde.

    Que Dieu nous aide à répondre fidèlement.

    Amen.

    —Andrew Suderman

     

    Ce témoignage fait parti du materiel pour le culte du Dimanche de la Paix de 2019. Pour en savoir plus, cliquez ici.

     

    [1] Desmond Tutu, No Future without Forgiveness, 1e ed. (New York: Doubleday, 1999), 31.

  • La International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, ou Communauté internationale des Frères Mennonites) est formée de 21 communautés d’églises dans 19 pays, avec approximativement 450 000 membres. ICOMB veut faciliter les relations entre les différents ministères, et améliorer le témoignage et le discipulat de ses communautés d’églises membres : connecter, renforcer, répandre.

    Célébrer et priér

    Participer à la communauté à partir de18 365 km de distance

    Depuis mars, toutes les communautés de frères mennonites du monde entier ont été affectées dans une certaine mesure par la pandémie. Cela a affecté notre travail ICOMB et en particulier notre Sommet. Avec toute la frustration de ne pas pouvoir se rencontrer en personne, nous cherchions des alternatives pour poursuivre notre vision.

    Ainsi, pour la première fois en tant que communauté mondiale, nous avons célébré notre Sommet, même si certains étaient distants de 18 365 km. Au Japon, il était 22 h 00 et à Vancouver, il était 6 h 00, mais une communion était encore possible.

    Deux réunions mondiales et quatre réunions régionales (Amérique latine, Europe, Afrique et Asie) ont eu lieu. Au total, environ 80 personnes ont participé.

    Nous avons partagé quelque chose sur la situation des églises, parlé de notre structure, de notre avenir et de nos finances. Nous avons accepté la conférence du Malawi en tant que membre à part entière et avons échangé des idées sur la meilleure façon de nous soutenir mutuellement au niveau régional.

    En raison des restrictions actuelles, nous avons cherché cette alternative et avons reconnu que c’est une opportunité que nous continuerons à utiliser cette année et même après la levée des restrictions.

    Bienvenue, Eglise FM au Malawi !

    L’un des points forts de notre récent sommet mondial en ligne de l’ICOMB (12-15 mai 2020) a été la réception d’une nouvelle conférence des membres à part entière: l’église des frères mennonites au Malawi (MBCM).

    L’évêque Safari, ainsi que le personnel du MBCM, étaient présents à l’appel du Malawi. Les délégués de l’ICOMB ont approuvé leur acceptation le 12 mai 2020 et le lendemain, des dizaines de dirigeants du FM du monde entier ont offert des mots de bienvenue, des prières et des bénédictions.

    Ce fut un moment de célébration joyeuse, avec un certificat d’adhésion. Nous prévoyons une célébration en personne en temps voulu.

    L’histoire de MBCM est un trophée de la grâce étonnante de Dieu. Cela commence avec un jeune homme, Bahati (Safari) Mutabesha, qui a fui pour sauver sa vie après avoir vu sa famille tuée dans l’est de la RD Congo en raison d’un conflit ethnique. Il s’est retrouvé au camp de réfugiés de Dzaleka, près de Dowa, au Malawi. Cependant, là aussi, il a constaté un conflit ethnique et une situation presque désespérée.

     courtesy of ICOMB
    Eglise FM au Malawi.
    Photo : transmise par l’ICOMB

    Il se souvenait de sa discipline dans une église FM et de son don d’être évangéliste. Il a donc commencé à partager l’Évangile de la paix et à diriger les réfugiés en conflit vers le prince de la paix. Une église a été implantée dans le camp de réfugiés en 2009.

    Avec la bénédiction de Dieu sur eux, l’évêque Safari et ses collègues ont commencé à implanter des églises à l’extérieur du camp de réfugiés parmi les villes et villages malawiens voisins.

    En 2015, à la recherche de partenariats pour son mouvement grandissant, le MBCM a contacté MB Mission (aujourd’hui Multiply) via son site Internet. Ce partenariat s’est développé rapidement et a entraîné une croissance supplémentaire de la formation, du développement communautaire et de l’implantation d’églises.

    Aujourd’hui, le MBCM compte 37 églises et 14 000 membres. Avec le plein soutien de Multiply et de la communauté mondiale du MB, l’ICOMB accueille l’église FM au Malawi en tant que partenaire adulte de l’évangile.

    —Rudi Plett, directeur exécutif, ICOMB

  • « Jean 17/3 dit que notre projet, notre but, est de connaitre Dieu et d’avoir la vie éternelle avec Dieu, » selon la jeune anabaptiste, Lilia Aranguren de Iglesia Menonita Venga tu Reino, Villas de Granada, Bogotá, Colombie. « Alors que nous avançons dans notre relation avec Jésus, sa paix se répand sur nous et sur nos relations avec les autres. C’est l’amour qui en est la base. »   

    Les jeunes tentent de discerner « le projet de Dieu et le leur » lorsqu’ils doivent choisir une orientation professionnelle. Les Jeunes Anabaptistes (YABs) ont décidé d’étudier ce thème lors de la cinquième édition annuelle de leur Semaine de la Fraternité (14-21 juin 2020).

    Cette année, dans le cadre de cette manifestation, un rassemblement virtuel a été organisé. Plus d’une quinzaine de jeunes adultes d’Amérique du nord, d’Amérique latine et d’Asie y ont participé.

    Les participants se sont présentés, ont chanté ensemble (micro en silencieux) chacun chez soi accompagné par un musicien à l’écran, puis ont partagé leurs réflexions sur le passage biblique choisi (2 Timothée 1/6-14).

    « Le projet de Dieu est de partager la bonne nouvelle de son amour à tous car nous sommes dotés d’un esprit de puissance et d’amour, » selon Akansha Milap de Chattisgarh, en Inde. « Nous pouvons annoncer la bonne nouvelle n’importe où… Le ministère ne se limite pas à l’église, mais il est présent partout où nous allons et œuvrons. » “

    Donadim Vasquez du Guatemala a réussi à surmonter l’épreuve de la pauvreté pour devenir médecin. « Aujourd’hui, je peux être au service des autres dans les moments difficiles. Parfois, je me sens comme Timothée, j’ai l’impression de ne pas avoir assez de sagesse ou de ressources. Mais par ce verset, je prends de l’assurance grâce à Christ : je sers sans peur. »   

    Tous les ans, les YABs préparent un dossier contenant des chants, des prières, des témoignages et des questions pour la discussion afin que les groupes de jeunes puissent s’en servir individuellement ou ensemble lors de la Semaine de la Fraternité YABs (3ème semaine de juin) ou lorsqu’ils le décident.

    Cliquez ici pour accéder au dossier de la Semaine de la Fraternité YABs.

    Si vous avez participé à la Semaine de la Fraternité YABs avec votre église, envoyez-nous vos photos, vos témoignages, des vidéos ou encore des œuvres d’art inspirées par la célébration de cet événement.

    Cliquez ici pour envoyer ton histoire.

     

  • 23 juillet 1955–24 juin 2020  

    La Conférence Mennonite Mondiale (CMM) a perdu Alfred Neufeld Friesen, auteur prolifique, théologien, historien, enseignant et grande influence dans le domaine de la théologie anabaptiste au niveau mondial. Il est décédé le 24 juin 2020 à Münster, en Allemagne où il était hospitalisé pour un cancer du foie et des problèmes rénaux.

    « Alfred Neufeld aimait la vie, l’amitié et l’Église mondiale, » témoigne le secrétaire général de la CMM, César García. « Théologien, pasteur, historien, enseignant, photographe, amateur de musique, polyglotte, père, grand-père, époux – ce ne sont que quelques-uns des mots qui pourraient le décrire. »

    Alfred est né dans la Colonie Fernheim, au Paraguay, le 23 juillet 1955 de Peter K. Neufeld et Margarete Friesen. Il a enseigné à l’école primaire de Filadelfia, Paraguay, et à l’école pour élèves autochtones à Yalve Sanga, Chaco. Après le lycée, il a entrepris des études supérieures à Fresno, Californie, États-Unis, puis à Bâle, en Suisse, jusqu’à l’obtention de son doctorat en théologie des missions.

    Pasteur dans l’âme, il fut pasteur des jeunes lors de son premier séjour en Suisse, pasteur adjoint en Californie puis pasteur associé d’Iglesia HM del Barrio Clínicas à Asunción. Il fut membre de l’équipe pastorale d’Iglesia HM Concordia, Asunción, de 1985 à 2009.  

    Alfred était recteur de l’Universidad Evangélica del Paraguay depuis 2005, où il a commencé en tant qu’enseignant en 1995, d’abord dans l’établissement partenaire, CEMTA, puis en tant que professeur de 1998 à 2009. En outre, il a été directeur de Instituto Bíblico Asunción (1995-2003) et il était président du conseil d’administration de la station de radio OBEDIRA (1998-2020).

    Après avoir siégé au Conseil Général de la CMM, il fut président de la Commission Foi et Vie de la Conférence Mennonite Mondiale de 2008 à 2018. Il a représenté la CMM lors de plusieurs dialogues œcuméniques et il a joué un rôle primordial en 2009, en rassemblant les églises mennonites du Paraguay pour préparer l’Assemblée réunie de la CMM. Il a été coprésident de la délégation auprès du dialogue trilatéral sur le baptême qui a réuni des représentants de la CMM, de la Fédération luthérienne mondiale et du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens. Il présidait encore le comité du Renouveau 2027 de la CMM.

    Il a également siégé au sein des différents comités nationaux et internationaux des Frères mennonites au Paraguay et il était membre du conseil international de l’Alliance évangélique mondiale.

    Alfred a récemment écrit Becoming a Global Communion , un ouvrage sur l’histoire de la CMM. Il est également l’auteur de « Ce que nous croyons »  un livre les convictions communes de la CMM, qui a été traduit dans près d’une dizaine de langues. Il a publié de très nombreux articles et était fréquemment invité à prendre la parole que ce soit en anglais, en espagnol ou en allemand.

    Alfred était une véritable force de la nature en ce qui concerne les prouesses académiques, mais il dégageait également une grande chaleur humaine. On le trouvait souvent avec le bébé de quelqu’un dans les bras, et il parlait à l’aise avec n’importe qui, quel que soit leur niveau d’éducation ou leur milieu.

    Il laisse derrière lui son épouse Wilma Elfriede Kaethler (mariés le 10 janvier 1981) et leurs quatre enfants adultes. Malgré les mesures de précaution prises par l’hôpital et les restrictions de déplacements en avion, Wilma et deux de leurs enfants ont pu être à ses côtés dans ses derniers jours.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

    Témoignages des responsables de la CMM

    « L’amour sans limite d’Alfred pour la famille, l’amitié, la foi et la vie elle-même s’est répandu dans le monde anabaptiste et bien au-delà. Alfred était un administrateur, pasteur et théologien doué et il restera longtemps dans nos mémoires, il ne sera jamais remplacé. Humble et vif d’esprit, sa vision de l’Église était tournée vers l’avenir, il avait des facilités de communication et une compréhension théologique profonde. » Nelson Kraybill, président

    « Alfred était un leader extraordinaire. Avec une énergie débordante, il conjuguait son profond amour des Écritures, des hymnes, de la théologie et de l’histoire de l’Église, avec un amour tout aussi profond pour l’Église et le monde. L’Église anabaptiste-mennonite mondiale a perdu un grand Homme. » John D. Roth, secrétaire de la Commission Foi et Vie

    « Alfred était ‘une force de l’Esprit’, c’était l’un des dons généreux de Dieu pour nous tous dans l’Église mondiale. Je rends grâce pour ce grand ami qui va beaucoup me manquer. » Thomas R. Yoder Neufeld, président de la Commission Foi et Vie

    « L’engagement d’Alfred en faveur de la vérité, de l’identité mennonite – en particulier celle des Frères mennonites – et de la réception des dons de toutes les autres Églises lui a permis de contribuer au dialogue trilatéral historique et de le façonner d’une manière qui s’avérera bénéfique pour les trois communions ainsi que pour l’Église mondiale au sens large. » Larry Miller, membre du dialogue trilatéral de la CMM

    Alfred Neufeld
  • Saviez-vous que, par le passé, des pandémies ont précédé trois Assemblées réunies de la Conférence Mennonite Mondiale dans un pays du Sud ?

    Lors de celle au Zimbabwe en 2003, c’était le SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère). Au Paraguay en 2009, le H1N1 (ou grippe aviaire).

    Et maintenant, les organisateurs de l’Assemblée réunie de l’année prochaine, en Indonésie, doivent faire face à une pandémie bien plus grave, celle de la COVID-19.

    En toile de fond de chacune de ces rencontres, la menace d’une épidémie.

    Zimbabwe 2003

    L’Assemblée réunie à Bulawayo, au Zimbabwe, a été confrontée à plusieurs problèmes sérieux.

    Les attentats du World Trade Center à New York (11 septembre 2001) ont généré une grande peur de l’avion.

    Il y avait des troubles politiques au Zimbabwe, principalement à cause d’une redistribution à la hâte des terres. L’inflation montait en flèche. Convertir le budget au taux en vigueur aurait ruiné l’Assemblée comme cela a été le cas pour de nombreuses petites entreprises dans le pays.   

    Et puis il a eu l’épidémie de SRAS, une maladie respiratoire apparue en février 2003 qui s’est rapidement propagée à plus d’une vingtaine de pays.

    Nous avions prévu un plan B : déplacer la rencontre en Afrique du Sud, au grand regret des responsables zimbabwéens qui sont restés fermes dans la foi que tout allait finir par s’arranger.

    Et c’est ce qu’il s’est passé. 

    Quelques jours avant la rencontre, le comité de prière a organisé une journée de jeûne et prière. Les personnes venues prier ont arpenté chaque mètre carré du terrain de l’Assemblée en priant pour que Dieu éloigne les esprits qui pourraient empêcher le rassemblement.

    L’importance de cette Assemblée pour l’église des Frères en Christ qui l’a accueillie fut incommensurable. Même les chauffeurs de taxi et les commerçants locaux demandaient : « Quand aura lieu la prochaine Assemblée ? »  

    Le thème, « Partageons nos dons dans la souffrance et dans la joie » n’aurait pas pu mieux être mieux choisi. Cette Assemblée réunie a vraiment relevé du miracle.

    Paraguay 2009

    Environ trois semaines avant le début de l’Assemblée réunie de la CMM à Asunción, au Paraguay, un représentant du ministère de la santé s’est réuni avec les organisateurs pour leur demander de reporter la rencontre de plusieurs mois. Il craignait que la grippe aviaire (H1N1), présente en Amérique du Nord soit introduite au Paraguay.

    C’était l’hiver au Paraguay et la grippe se propage encore plus vite à cette saison. Il avait peur que ce virus importé fasse des ravages dans les barrios et que des milliers de Paraguayens meurent.

    « Non, nous ne pouvons pas reporter le rassemblement, » a-t-on répondu.

    « Tout le monde peut-il porter un masque ? » a-t-il demandé.

    Nous avons promis d’y réfléchir, cependant, il fut impossible de se procurer autant de masque en si peu de temps. Nous avons pris soin de mettre à disposition du gel antibactérien, en particulier avant les repas.

    Lors du culte d’inauguration, un responsable a demandé au public de ne pas se saluer en se serrant dans les bras, ce qui est la salutation la plus courante en Amérique latine. On a entendu des rires étouffés dans l’assemblée, comme pour dire : « Soyons réalistes, on est en Amérique latine ici. »  

    Durant le rassemblement, quelques participants ont dû être conduit à l’hôpital, mais aucun à cause du virus.

    Cette Assemblée réunie a vraiment relevé du miracle. Nous avons « Marché ensemble sur le chemin de Jésus-Christ ».  

    Indonésie 2021

    Ê présent, les organisateurs de l’Assemblée réunie de la CMM en Indonésie sont confrontés au défi du siècle : la pandémie de COVID-19, associée à un rejet généralisé des déplacements en avion à cause de la pollution environnementale qu’ils occasionnent. Clairement, c’est un moment de discernement important pour les organisateurs.

    Y aura-t-il un autre miracle ? Pourra-t-on maintenir les dates et vivre des moments de fraternité forts à plusieurs centaines de personnes comme nous l’avons fait par le passé lors de ce type de rassemblements ? Ou bien va-t-on pouvoir changer les dates sans trop de difficulté ?  

    Prions pour que Dieu opère un miracle pour l’Assemblée réunie !

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale par Ray Brubacher, organisateur des Assemblées réunies de la CMM de 1999 à 2009.

    Cliquez ici pour apprendre plus de l’Assemblée
  • Cela ne m’arrive pas souvent, mais je peine à trouver les mots justes, alors que des villes à travers les États-Unis sont en flammes et que depuis plusieurs semaines j’assiste au sacrifice des corps noirs au nom de l’ordre et de la discipline. Je suis déchiré entre deux positions, celle d’un homme noir en colère et celle d’un responsable d’une institution majoritairement blanche dont les membres sont unis par la théologie mais aussi, pour beaucoup, par des ancêtres communs.

    Les derniers noms qui m’ont déchiré le cœur sont George Floyd, Breonna Taylor et Ahmaud Arbery. J’ai été atterré de voir la vidéo d’une femme, Amy Cooper, qui alors qu’elle promenait son chien sans laisse a tenté d’utiliser la police comme une arme contre Christian Cooper (sans lien de parenté), un passant qui voulait paisiblement observer les oiseaux à Central Park, à New York. Christian Cooper, est, comme moi, un homme afro-américain. Les mots utilisés par cette femme blanche dans son appel à la police étaient de sorte à ce que tout homme noir – moi ou mon fils – puissent correspondre à la description et ainsi ils donnaient aux policiers la permission de tuer en jouissant de l’immunité qui entrave la justice.

    Les systèmes de pouvoir raciaux seraient ravis que des responsables comme moi mettent de côté leur couleur de peau et leur douleur ; cependant, ces éléments façonnent mon identité.

    En tant que responsable, je suis appelé à mettre de côté mes peurs et ma tristesse. Je dois lancer un appel aux membres de Mennonite Church USA. J’appelle également ma famille anabaptiste partout dans le monde à élever sa voix contre l’injustice raciale chez soi et à l’étranger.

    Nous devons rejeter la culture qui diabolise la peau sombre. Nous devons rejeter la culture qui pousse certains à blanchir leur peau parce que c’est considéré plus avantageux.

    Nos églises anabaptistes doivent s’élever contre l’injustice grandissante à travers la planète. Les missionnaires sont venus de l’Amérique du nord et d’Europe en enveloppant Dieu d’un manteau de blancheur. Mais, nous, les anabaptistes, devons insister sur le fait que nous avons tous étés crées à l’image de Dieu. L’Esprit nous unis tous et nous devrions nous émerveiller du pinceau de diversité avec lequel Dieu peint l’humanité.

    Pour accompagner les pensées et les prières, il faut agir. Nous devons nous rassembler autour de notre identité de bâtisseurs de paix unis de par le monde. J’ai provoqué une discussion au sein de l’Église aux États-Unis en posant les questions suivantes :

    • Comment allez-vous prendre part à l’œuvre de la paix de Dieu dans votre communauté ou votre pays ?
    • Y-a-t-il des organisations près de chez vous qui exemplifient la paix ?
    • Où avez-vous trouvé la paix de Dieu dans vos activités ?
    • Quelles sont les choses que vous pouvez faire pour faciliter la construction d’une paix transformatrice ?

    Glen GuytonJ’ai été contacté par de nombreuses personnes du monde entier qui me demandent comment elles peuvent aider. Défendons la justice. Ensemble, nous pouvons faire la différence. Notre pratique de la paix doit nous coûter plus, elle doit être enracinée dans un discipulat radical qui cherche à démanteler les systèmes d’oppression partout où ils se trouvent. Les troubles et la violence qui éclatent aux États-Unis en ce moment ne sont pas le fruit du hasard ; c’est ce que le système est censé produire et il nous met tous en danger.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale. Glen Guyton est le directeur exécutif de Mennonite Church USA.

     

     


    Priere

    Au buisson ardent, Moïse a compris que Dieu est attentif à la situation des opprimés : « J’ai vu la détresse de mon peuple… et j’ai entendu les cris que lui font pousser ses oppresseurs. Oui, je sais ce qu’il souffre. C’est pourquoi je suis descendu pour le délivrer. » (Exode 3/7-8a)

    Le Dieu de l’Exode est attentif aux événements mondiaux d’aujourd’hui. En réaction à un nouvel homicide commis par la police sur un homme noir non armé aux États-Unis, des manifestations ont éclaté dans les villes nord-américaines et ailleurs dans le monde. Des pillages et des actes de vandalisme ont eu lieu. Aux États-Unis, la police a tiré des balles de caoutchouc et des gaz lacrymogènes, même sur les journalistes qui couvraient les manifestations.

    Nous déplorons le racisme systémique qui mène aux meurtres et aux indignités quotidiennes des personnes de couleur. Nous déplorons les actions violentes des manifestants et des forces de l’ordre. Nous confessons le manque d’équité et de justice qui caractérise parfois nos propres réactions. Nous reconnaissons les profondes racines intercontinentales du racisme, y compris la complicité dans la traite des esclaves.

    Nous réaffirmons ce qui suit, tiré des Convictions communes de la Conférence Mennonite Mondiale : « Nous sommes une communauté mondiale de foi et de vie : nous dépassons les frontières de nationalité, de race, de classe, de sexe et de langue… L’Esprit de Jésus nous rend capables de faire confiance à Dieu dans tous les domaines de la vie, de sorte que nous devenons artisans de paix renonçant à la violence, en aimant nos ennemis [et] en recherchant la justice… »Conviction commune 7, 5

    Dieu créateur, touche notre coeur et notre monde troublé pour apporter la repentance et des relations justes !


    Find more resources on addressing racism here (seulement en anglais):

  • Plusieurs années se sont écoulées depuis la dernière rencontre du Sommet Mondial de la Jeunesse (GYS) en 2015. Ce fut pour moi une expérience unique qui a radicalement changé ma vision du monde.

    GYS nous donne l’occasion de véritablement ouvrir les yeux et de réaliser que, dans chaque pays visible sur la carte du monde, il y a des frères et sœurs en Christ qui vivent dans des contextes extrêmement variés, d’un point de vue social, économique ou politique. Dans chaque région, les difficultés sont uniques et Dieu y répond donc de manière unique à chaque fois.

    GYS m’a poussé à prendre plus de responsabilités dans mon pays pour montrer ce que nous sommes réellement, nous les jeunes anabaptistes. Nous pouvons être les mains et les pieds de Jésus dans nos communautés, identifier les besoins dans notre contexte et à nous sentir concernés par ces problèmes pour participer au changement en menant des projets qui contribuent à les résoudre.

    Des jeunes de l’église proposent de prier pour
    les personnes qui attendent au feu rouge.
    Si elles le désirent, les jeunes leurs donnent un dépliant
    de présentation de l’église et prennent leurs coordonnées.

    GYS a également eu un profond impact sur ma vie de prière. Je me suis rendue compte de l’urgence d’intercéder pour nos frères et sœurs partout dans le monde avec encore plus de ferveur. Nous avons donc mis en place un temps de prière pour les nations dans ma paroisse. Durant ce processus, Dieu a allumé en moi une passion pour les peuples non-atteints et pour la mission en générale.  

    Aujourd’hui, je suis activement engagée dans ma paroisse, en tant que responsable du groupe de jeune et du groupe d’ados et je fais aussi de l’évangélisation parmi les peuples autochtones de mon pays et je m’intéresse au travail missionnaire à l’international.

    En tant que déléguée, GYS a été pour moi comme un pont qui m’a mis en relation avec des personnes qui aujourd’hui encore sont une bénédiction dans ma vie et avec des projets qui ont également été une source de bénédiction pour ma propre vie et pour ma paroisse.

    Forte de cette expérience, j’aimerais inviter les églises à encourager et à soutenir leurs jeunes qui veulent assister aux rencontres des Jeunes Anabaptistes (YABs). Ce sont des occasions uniques qui ont le potentiel de transformer nos vies et nous permettent de vivre la richesse et la diversité de notre famille mondiale.

    Nous réalisons ainsi que nous sommes tous complémentaires et, qu’ensemble, nous formons le corps du Christ selon la description qu’en fait Paul dans 1 Corinthiens 12/12. Car « le corps est un, et pourtant il a plusieurs membres ; mais tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps : il en est de même du Christ ».

    Une équipe de l’organisation JAHA, dirigée par Dahiana Cornet,
    participe au culte avec des membres du peuple autochtone Aché.

    J’aimerais lancer aux jeunes un message spécial :

    Ne nous décourageons pas, maintenons-nous unis et fermes dans la foi alors que nous traversons cette pandémie, engageons-nous et aidons nos communautés à faire face aux défis actuels, à trouver un moyen de « rester Église » aujourd’hui et à envisager l’avenir.


    Le Comité YABs (Jeunes Anabaptistes) met en lien les YABs – jeunes anabaptistes (de 18 à 30 ans) – au travers de discussions sur la Bible, de louange, de prières et du partage de témoignages – et tous les six ans lors du Sommet Mondial de la Jeunesse (GYS).

    Cliquez ici pour en savoir plus sur le GYS.

    La 5ème édition annuelle de la semaine de la fraternité YABs est le 14 au 21 juin 2020. Au cours de cette semaine, des jeunes et des groupes de jeunes du monde entier s’encouragent mutuellement et louent ensemble en formant une grande famille de jeunes adultes anabaptiste. Nous partageons des sujets de prières d’intersession et de reconnaissance et en discutant des Écritures sur le thème : Son projet et le nôtre (2 Timothée 1/1-14).

    Cliquez ici pour télécharger le matériel pour le culte.

    Comment avez-vous célébré la semaine de la fraternité YABs ?

    Cliquez ici pour partager votre témoignage et vos photos. 

    —Karina Bogarin est membre de l’église Maranata de los Hermanos Menonitas. Elle était déléguée de la Convencion Evangelica de Iglesias Paraguayas Hermanos Menonitas au Sommet Mondial de la Jeunesse en Pennsylvanie, en 2015.  

  • Les mennonites, dans leur façon de suivre Jésus, mettent l’accent sur la simplicité et sur la bonne administration des ressources que Dieu nous a données. Ce sont ces valeurs qui ont poussées les organisateurs de la Conférence Mennonite Mondiale, lors de l’Assemblée réunie en Pennsylvanie, en 2015, à donner à chaque participant une gourde et un sac réutilisable fait de cravates recyclées, à équiper l’immense bâtiment de 25 points d’eau pour remplir les gourdes, et à collecter, transporter et composter les 4,25 tonnes de restes de nourriture, ainsi qu’assiettes, couverts et serviettes biodégradables.

    Cette année, la Conférence Mennonite Mondiale a créé un groupe de travail pour la protection de la création pour aider la communion anabaptiste mondiale à comprendre sa part de responsabilité dans la crise climatique mondiale et à agir.

    Même si le peuple de Dieu doit se repentir et accepter sa responsabilité face à la crise climatique, la situation n’est pas sans espoir.

    Le renouvellement qui vient de Dieu

    César García, le secrétaire général de la CMM, déclare : « Nous nous réjouissons de la création de ce groupe de travail. Notre participation fidèle à l’œuvre de Dieu qui renouvelle sa création est au centre de notre mission. C’est aussi l’œuvre du Saint Esprit. C’est à l’opposé des pratiques de domination, d’exploitation et d’accumulation du monde. »  

    Le groupe de travail étudiera les différents impactes du changement climatique sur les membres. Il identifiera des façons concrètes d’encourager un mode de vie écologique. Il soutiendra le développement de connaissances bibliques et théologiques en rapport avec la crise climatique. Il établira une série d’actions concrètes à court terme et définira l’engagement écologique de la CMM dans un plan détaillé.

    Pour Doug Graber Neufeld, président du groupe de travail, « prendre soin de notre planète est l’un des défis principaux de notre époque. Nous voulons soutenir et donner la parole aux nombreux membres des églises partout dans le monde qui croient profondément qu’être disciple de Christ signifie prendre soin de toute la création. » 

    Le groupe de travail est composé de représentants des cinq régions de la CMM, du Mennonite Creation Care Network et du Comité Central Mennonite. La Commission Foi et Vie le coordonne et présentera ses rapports au Comité Exécutif de la CMM.  

    Compte Compensation Carbone

    Depuis 2010, la CMM a intégré un coût additionnel sur les déplacements institutionnels dont le montant est déposé sur un compte Compensation Carbone dans le Fonds de Partage de l’Église Mondiale. Chaque kilomètre parcouru pour se rendre aux réunions de la CMM (cela concerne aussi le Conseil Général, les Commissions et les Réseaux) est pris en compte et pour chaque tonne de CO2, 50 dollars sont versée sur ce compte.

    Le groupe de travail de la CMM pour la protection de la création assurera la gestion de ce compte. Comme la majorité des réunions du groupe se tiendront virtuellement ; l’argent du compte Compensation Carbone sera utilisé pour financer le démarrage de projets d’églises en lien avec la protection de la création.

    Pandémie et création

    Même si la pandémie semble être la priorité actuellement, la baisse de la pollution atmosphérique et le retour de la faune dans certaines régions du monde durant le confinement mettent en évidence le lien étroit entre les humains et leur environnement. « Le COVID-19 montre que notre bien-être passe par une relation saine avec la création divine, » déclare Doug Graber Neufeld.

    « Les effets de la pandémie dont nous souffrons aujourd’hui, sont le reflet des difficultés qui nous attendent si nous ne parvenons pas à atténuer le changement climatique. Mais cela nous a également permis de voir plus clairement les changements à opérer pour vivre plus harmonieusement avec la création. »

    Membres du groupe de travail

    Président : Doug Graber Neufeld, professeur de biologie à Eastern Mennonite university, Harrisonburg, USA ; directeur du Center for Sustainable Climate Solutions. Paroisse: Community Mennonite Church (MCUSA), Harrisonburg, Virginie, États-Unis.

    Europe : Rebecca Froese, candidate au doctorat en sciences de l’environnement, université de Coblence-Landau, Allemagne ; chercheuse associée, Groupe de Recherche sur le Changement Climatique et la Sécurité (CLIESEC), Université de Hambourg, Allemagne. Paroisse: Mennonite Church Hamburg-Altona, Allemagne.

    Afrique : Sibonokuhle Ncube, coordinatrice nationale de Compassionate development service, Église des Frères en Christ, Zimbabwe ; candidate au Master en théologie, Anabaptist Mennonite Biblical Seminary, Elkhart, USA.

    Amérique latine : Juliana Morillo, Master en développement et gestion de l’environnement ; facilitatrice pour l’Amérique latine, World Evangelical Association Creation Care Network.

    Asie : Nindyo Sasongko, candidat au doctorat en théologie systématique, Fordham University, pasteur, église mennonite GKMI, Indonésie.

    Amérique du Nord : Jennifer Schrock, Master en théologie, Chicago Theological Seminary ; directrice, Mennonite Creation Care Network, Goshen, USA. Paroisse: Berkey Avenue Mennonite Fellowship, Goshen, Indiana, USA, États-Unis.

    MCC : Anna Vogt, directrice de MCC Ottawa, anciennement participante du programme SEED du MCC et collaboratrice de Justapaz en Colombie.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

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    Une teinte plus foncée de vert : mesures de réduction des déchets à PA 2015

    Ê propos du climat, l’Église mondiale doit CHANGER

    MWC contributing carbon tax to global projects

  • Lorsque les mesures de confinement seront assouplies et que les portes des églises et des lieux de culte pourront rouvrir, les cultes et les activités d’églises seront très certainement différentes d’avant l’épidémie de COVID-19. Et c’est le prix à payer pour garder nos communautés spirituelles en sécurité et en bonne santé. 

    Cela veut aussi dire que les pasteurs et les responsables d’église devront se préparer au nouvel état des choses dans leur paroisse et leur ministère. Voici une liste de points à considérer avant d’inviter les paroissiens à réinvestir les bancs de l’église.

    1. Si les mesures de confinement restrictives sont levées, doit-on retourner à nos activités et à nos cultes en personne immédiatement ?

    Bien que les nouveaux cas de coronavirus soient stables ou en baisse à certains endroits, le virus n’a pas complètement disparu. Est-ce que le fait d’inviter les personnes âgées et / ou les personnes à risque, à se retrouver dans un espace clos avec d’autres personnes potentiellement porteuses asymptomatiques les mets en danger ? Il serait peut-être préférable de repousser la date de votre premier culte en personne – et / ou de prévoir un échelonnage de la reprise des activités.

    Vous pouvez éventuellement commencer par reprendre seulement le culte du dimanche et attendre encore avant de reprendre l’école du dimanche et d’autres activités sur place.

    Ou encore, trouvez des moyens créatifs d’espacer les chaises dans votre église – ou tenez le culte à l’extérieur pendant la saison estivale.

    2. Que faire si, au début, les rassemblements dans les lieux de culte sont limités à 50 personnes maximum ?

    Si les rassemblements physiques sont limités en nombre de personnes, vous pouvez essayer d’avoir plusieurs cultes (plus courts) ou de continuer d’organiser les cultes virtuels également en appoint. Réfléchissez à des moyens de résoudre le problème des limites en nombre de personnes.  

    3. Comment aborder les activités pour les enfants ?

    La plupart des enfants ont du mal à comprendre pourquoi ils doivent garder une certaine distance entre eux et leurs amis. Devez-vous reporter ou annuler les activités pour les enfants, comme l’école biblique d’été, l’école du dimanche et / ou le temps des enfants ? Ou existe-t-il des alternatives que vous pourriez mettre en œuvre pour réduire la propagation des virus et des germes, tout en faisant participer les enfants et les jeunes de votre église ?

    4. Comment faire passer l’offrande ?

    La collecte de l’offrande dans un récipient physique n’est sans doute plus possible. Vous pouvez avoir recourt à des urnes de collecte qu’on ne touche pas ou bien donner la possibilité de donner en ligne (si ce n’est pas déjà le cas). Les membres de l’église peuvent également donner leur dîme par virement bancaire. 

    5. Quels changements apporter aux rites et cérémonies ?

    Votre paroisse devra sans doute modifier la façon dont elle aborde les baptêmes, les onctions, les lavements de pieds et la sainte cène, que ce soit à court ou à long terme.  

    6. Comment faire pour que les membres de l’église repensent leurs habitudes du dimanche matin ?

    Avec le risque d’une nouvelle vague de coronavirus, ce qui était normal et habituel auparavant n’est plus approprié aujourd’hui. Les paroissiens devront sans doute se saluer verbalement plutôt que de se serrer la main. Quels sont les autres gestes habituels qui, sans le vouloir, pourraient poser un risque pour la santé?

    7. Que faire lors des temps de convivialité et les repas en commun ?

    Beaucoup d’églises proposent un temps de convivialité autour d’une tasse de café/thé et l’occasion de discuter entre la louange et l’école du dimanche. Mais, étant donné la situation liée à la COVID-19, il est dans l’intérêt de tous de raccourcir ou de supprimer ce moment pour réduire les risques de propagation du virus.

    De la même manière, le partage d’un repas communautaire pourtant si habituel, pourrait poser un risque pour la santé de certains. Quelles alternatives moins risquées votre paroisse peut-elle mettre en place pour partager un repas ensemble ?

    8. Doit-on changer les modalités des réunions du comité ?

    Que ce soit par mesure de précaution ou pour des raisons d’emploi du temps, les réunions d’administration de la paroisse, de comités, etc. peuvent (ou doivent) continuer d’avoir lieu par téléphone ou visioconférence. Et, qui sait, de nouveaux membres vont peut-être vouloir s’investir dans des rôles de responsabilité s’il est plus facile de participer aux réunions ! 

    9. Comment gérer les activités d’églises en semaine ?

    Que ce soit les études bibliques, les activités en semaine, ou même le prêt des bâtiments à des groupes externes, comment allez-vous contrôler ce qu’il se passe dans le bâtiment de votre église durant la semaine ? Réfléchissez à des solutions créatives à ce problème.  

    10. Quelles autres initiatives peut-on mettre en place pour prendre soin des membres de notre assemblée ?

    C’est le moment de désinfecter et de stériliser tout le bâtiment de votre église et de continuer de le faire après la réouverture physique de l’église.

    Et si vous ne l’avez pas déjà fait, mettez à disposition du gel hydroalcoolique dans les espaces communs, éloignez les chaises dans la salle de culte et dans les salles d’école du dimanche et, si vous le pouvez, distribuez des masques aux personnes rassemblées pour le culte. 

    11. Doit-on investir dans du nouveau matériel numérique ?

    Les cultes en ligne sont devenus très populaires ces dernières années, et d’autant plus avec les mesures de confinement liées à la COVID-19. Si votre église prévoit de continuer à diffuser les cultes ou certaines activités en ligne, et si le budget de l’église le permet, il est pertinent d’investir dans du matériel qui permettra à l’église d’être plus efficace et compétente dans ce domaine.  

    12. Faut-il faire des ajustements au règlement et/ou à la structure de l’église ?

    La nouvelle phase doit amener nos églises à repenser et à actualiser leur gestion des finances, de la communication en période de crise, ainsi que leurs règlements en matière de santé et d’hygiène.

     

    Les décisions que vous prendrez, en tant qu’église, seront sans doute différentes des décisions prises par d’autres églises parce qu’elles dépendent d’un contexte et de besoins particuliers. Les responsables de votre union d’église auront peut-être d’autres recommandations et suggestions ; vous pouvez également consulter l’Organisation Mondiale de la Santé et vos autorités locales, nationales ou régionales.

    En réfléchissant, en priant et en planifiant cette nouvelle phase, votre assemblée sera mieux préparée au déconfinement et les membres de votre église seront reconnaissants que vous vous préoccupiez de leur santé physique, économique et spirituelle ainsi que de leur bien-être.

    —Un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale par by Madalyn Metzger, vice-présidente marketing chez Everence. Cet article a été publié pour la première fois sur le blog d’Everence, puis dans The Mennonite Inc

  • « Malgré le confinement et la distanciation sociale nous pouvons tout de même nous retrouver dans la prière. Nous qui venons de différents pays, sommes ensembles dans la prière. Nous sommes unis dans la prière et nous demandons à Dieu d’écouter notre prière et d’intervenir. » Hanna Soren, membre de la Commission Diacres, a prononcé cette prière pour clore la première réunion de prière virtuelle de la Conférence Mennonite Mondiale le 31 Mai 2020.   

    De la Bolivie à l’Indonésie, près de 50 appareils, parfois deux personnes à l’écran, se sont connectés à l’heure de prière en ligne de la CMM, organisé par la Commission Diacres.  

    Les participants se sont divisés en petits groupes sur la plateforme de visioconférence Zoom pour prier en anglais, espagnol ou en français. 

    Ê partir d’une liste de sujets de prière, ils ont prié pour que les autorités publiques et les responsables d’églises fassent preuve de sagesse dans leurs décisions et de solidarité au-delà des divisions partisanes. Ils ont prié pour la sécurité des soignants et des travailleurs en première ligne. Ils ont prié pour l’économie parce que son ralentissement touche plus durement les plus pauvres. 

    Dans les petits groupes, les participants ont aussi partagé des sujets : les milliers de personnes déplacées dans l’Ouest Bengale ; l’augmentation du nombre de cas au Brésil et les personnes qui souffrent de discrimination et dont la situation va sans doute empirer avec le confinement.  

    Il y a aussi eu des prières de reconnaissance : parce que Dieu protège de tout mal durant cette période difficile.   

    D’autres ont prié pour être capable de voir les signaux d’espoir autour de nous et pour que population entendent l’appel de Dieu à revenir vers lui.  

    « Prier ensemble donne le sentiment merveilleux d’appartenir à la famille mennonite mondiale, » déclare Hans Gerhard Peters, membre du conseil général de la CMM pour Aliança Evangélica Menonita, Brésil, qui a participé à la visioconférence.  

    Pour Benjamin Isaak-Krauß, membre de l’église mennonite d’Allemagne, « c’était étrange et nouveau de prier ensemble par Zoom, dans plusieurs langues- exactement comme à la Pentecôte. C’était un avant-goût du jour où le peuple de Dieu en entier sera réuni. » 

    « Même si nous vivons pleinement notre foi dans nos communautés au niveau local, lorsque nous nous retrouvons avec le reste de l’Église mondiale nous saisissons vraiment l’étendue de la grâce de Dieu, » déclare Elisabeth Kunjam, membre d’une église mennonite en l’Inde.   

    « Je suis convaincu que lorsque l’on se retrouve ensemble pour prier, Dieu écoute et répond, » affirme le président de la Commission Diacres, Siaka Traoré, du Burkina Faso.  

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale 

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  • La International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, ou Communauté internationale des Frères Mennonites) est formée de 21 communautés d’églises dans 19 pays, avec approximativement 450 000 membres. ICOMB veut faciliter les relations entre les différents ministères, et améliorer le témoignage et le discipulat de ses communautés d’églises membres : connecter, renforcer, répandre.

    Rapport sur COVID-19 de l’Allemagne (Bavière) :

    Les circonstances ont changé ici en Allemagne au cours des dernières semaines des crises COVID19: santé, socialement, relationnellement et économiquement. Ê une époque où les gens ne peuvent pas faire du shopping, aller dans les restaurants et autres endroits pour s’amuser, les choses sont devenues différentes mais les priorités ont également changé. J’expérimente et constate que les gens sont de plus en plus ouverts à parler les uns avec les autres: face à face, de l’autre côté de la rue et des chantiers, mais surtout via les réseaux sociaux.

    De nombreuses églises sont allées en ligne avec leurs services et ont reçu trois ou quatre fois plus de visiteurs qu’auparavant. Les gens sont ouverts à discuter sur différents sujets de la vie et sur le sens de la vie à travers les médias sociaux. Ils font partie de livestreams et de nombreux outils virtuels différents afin d’interagir les uns avec les autres.

    Le 8 Avril 2020, une maison de prière en Allemagne a commencé un temps de prière direc 90 minutes sur Internet avec des chaînes de télévision etradiocause. Même des politiciens y ont participé, comme le Premier ministre de Bavière. Selon les estimations, jusqu’à un million d’Allemands priaient à cette époque.

    J’envoie des dévotions par SMS quelques fois par semaine aux téléphones de plus d’une centaine de personnes. Ils les transmettent parfois à d’autres à l’aide des médias sociaux. J’ai entendu dire que les gens ont connu Jésus dans d’autres parties du pays à travers ces messages de dévotion.

    Voici quelques réflexions que j’ai faites au cours des dernières semaines. Que cela vous aide:

    • qu’écrivons-nous aux gens?
    • Comment communiquons-nous avec les autres?
    • Et sommes-nous prêts à utiliser tous les moyens pour propager l’Évangile même à des étrangers dans différentes parties du monde?

    Que Dieu vous bénisse !

    Andreas Isaak, ICOMB secrétaire et leader de Verband Mennonitischer Brüdergemeinden in Bayern (VMBB), Mise à jour sur la prière de l’ICOMB

  • Observateur du monde mennonite français depuis 35 ans, Didier Bellefleur a accepté de partager son regard personnel sur cette identité mennonite en 2020.


    La syntaxe de ce titre est volontairement bancale. Ce qui commence comme une affirmation simple, objective, se termine par un questionnement, tant il est vrai que l’identité mennonite française me paraît problématique. Mais ce que je vais écrire ici n’engage que moi : il ne s’agit que d’un ressenti, sans rechercher l’exactitude historique, sociétale et encore moins théologique.

    Cela fait maintenant 35 ans que j’ai rejoint les mennonites. Mon père et mon grand-père, à Nancy, étaient déjà des amis de la famille Muller de Toul, si bien que je les ai connus dès mon adolescence (et j’y ai rencontré celle qui est devenue ma femme, il y a de cela plus de quarante ans). Mais c’est en arrivant à Strasbourg en 1984 que je m’y suis vraiment intéressé, que j’ai recherché le sens de ce mot bizarre, mennonite. Ma première déception fut de ne pas trouver, parmi les responsables de l’Église, un Français répondant clairement et simplement à cette question. Ce n’est que petit à petit, au hasard des rencontres, des lectures, des conférences, que j’ai compris ce que je vais écrire ici.

    Le poids de l’histoire

    Très tôt, j’ai entendu parler des « papes », souvent avec crainte et respect. J’ai finalement compris qu’il s’agissait d’hommes sincèrement convertis et profondément consacrés, qui se sont dévoués à une (re ?)naissance des Églises mennonites de France aux alentours de la fin de la 2e Guerre mondiale. Ils n’avaient, pour la plupart, pas de formation théologique et tiraient leurs enseignements d’une lecture assidue de la Bible, qu’ils connaissaient très bien. Si bien qu’ils se sont rapprochés naturellement des autres évangéliques, entraînant leurs Églises dans ce mouvement.

    Ils ont aussi décidé, ayant peut-être conscience de leurs lacunes en théologie mennonite, d’accepter l’aide des mennonites nord-américains. Cela s’est traduit par la création, dans les années 1950, du Bienenberg en matière de formation, et de plusieurs œuvres sociales, pour mettre en pratique la « suivance de Christ ».

    Mais c’étaient aussi des hommes autoritaires, imposant leur vision des choses quitte à chasser les contradicteurs. Lors de leur disparition, les références manquaient encore en matière de corpus de théologie anabaptiste en français, si bien que les Églises se sont inscrites davantage dans la mouvance évangélique que dans la doctrine mennonite.

    Un autre élément fort est la notion de famille mennonite. Lors des réunions de délégués (et je n’en ai manqué que deux ou trois depuis 1989 !), l’ordre du jour prévoit toujours un mot d’histoire de l’Église qui accueille. Au début, les exposés citaient les noms trouvés dans les registres d’état civil, remontant dans les siècles passés, et s’il s’agissait de Klopfenstein, de Peterschmitt, ou autre Nussbaumer, cela suffisait pour affirmer la présence d’une Église mennonite. J’ai aussi été témoin de la déclaration d’un délégué, disant : « Il est un bon mennonite car c’est le fils d’un mennonite », sans que personne n’y trouve à redire. Lors de l’enterrement d’un homme qui avait quitté les Églises mennonites pour une autre dénomination, j’ai entendu : « Quand on est mennonite, on le reste toute sa vie ! » On était loin de l’Église de professants que les mennonites prétendaient être !

    Un congrégationalisme fort

    Une des caractéristiques de nos Églises est leur indépendance, défendue jalousement à chaque occasion et inscrite clairement dans les statuts de l’Association des Églises Évangéliques Mennonites de France. Pourquoi ce choix ? Je l’ignore… Certes, le Règlement Intérieur de l’AEEMF institutionnalise la réunion des Anciens, Prédicateurs et Diacres. Selon l’article 7, ils « réfléchissent, échangent et délibèrent en matière de doctrine, […] Ces délibérations entérinées par la réunion des délégués constituent une référence pour les Églises et pour l’AEEMF ».

    Mais force est de constater que l’usage de cette réunion annuelle est plus de l’ordre de la formation ou de l’information, que de la construction d’une doctrine commune. Il en a résulté une évolution doctrinale des Églises au gré des responsables qui s’y engagent et des influences locales, sans un « arbitre » au niveau national pour définir ce qui relève vraiment d’un mouvement mennonite.

    Aujourd’hui, j’ai l’impression que nos Églises se situent, chacune à des distances variables, entre deux pôles que l’on pourrait caractériser ainsi :

    1. Une Église (au mieux) historiquement mennonite, et à théologie évangélique, ou autre ;
    2. Une Église à théologie mennonite, ou cherchant à y tendre, s’appuyant sur l’enseignement issu des formations du Bienenberg (EFraTA) ou des publications des Cahiers ou Dossiers de Christ Seul, ainsi que celles de la collection Perspectives Anabaptistes.

    Mennonite aujourd’hui

    Depuis 35 ans, la réalité des Églises a beaucoup évolué. La persécution religieuse n’a plus cours chez nous ; la société qui nous entoure n’a plus de culture chrétienne, et les croyants sont devenus minoritaires. Les tensions entre dénominations chrétiennes se sont largement apaisées, allant jusqu’à la demande mutuelle de pardon. En parallèle, l’islam monte en puissance ; et l’athéisme devient la philosophie dominante, parfois intolérante à l’expression d’une foi sous couvert d’une laïcité dévoyée.

    Dans ce contexte, il est clair que la multiplicité des dénominations chrétiennes donne une impression de division qui nuit à un témoignage crédible de l’Évangile. Si donc une dénomination existe, elle doit avoir un sens clair et assumé par tous ceux qui la portent, permettant d’identifier une sensibilité particulière dans un ensemble plus vaste.

    Mon vœu est que nous travaillions à donner un sens au mot mennonite qui nous soit commun, et pas seulement en surface. Cela signifie la construction de références doctrinales élaborées ensemble, par la discussion, l’écoute mutuelle et la négociation, où chacun accepte de faire un pas vers l’autre.

    Didier Bellefleur

    Église de Strasbourg-Illkirch, ancien,

    président du bureau de l’AEEMF