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  • Nindyo Sasongko pense que la théologie devrait être accessible à un public plus large. Il a commencé une expérience de discussions en ligne en novembre 2018 ; lorsque la pandémie a frappé, ‘Theovlogy’ s’est développé pour répondre à la demande de connexion en ligne. 

    « Ê l’origine, ‘Theovlogy’ était destiné aux laïcs indonésiens sans formation théologique. Nous avons commencé par des sessions de 15 à 20 minutes sur des questions de théologie accessibles à un large public. Plus tard, nous avons découvert que notre audience avait augmenté – non seulement en Indonésie mais aussi du fait de la présence de mes collègues. 

    Le professeur de théologie et candidat au doctorat a invité ses collègues étudiants en théologie – d’Indonésie, mais aussi du monde entier, de l’Australie aux États-Unis – à se joindre à lui dans d’humbles conversations en ligne. Trois des six fondateurs sont des mennonites : Nindyo Sasangko, et un deuxième étudiant en théologie, Adi Widya Nugroho, ont été élevés dans l’église GKMI en Indonésie. Perdian Tumanan étudie à AMBS, Elkhart-Indiana (États-Unis). Ces rencontres sont devenues ‘Theovlogy’, un canal de discussion théologique en ligne avec près de 2 500 participants. 

    Soucieux de l’accessibilité à Internet pour tous, Nindyo Sasongko convertit les enregistrements en audio pour les podcasts. Mais il voit les barrières d’accès fondre. Pendant la pandémie, les habitants des régions rurales d’Indonésie ont parfois une meilleure connexion que lui à New York City, États-Unis. 

    ‘Theovlogy’ a été lancé en anglais (et à un public plus large) lors du Festival mondial anabaptiste pour la paix, organisé par la Conférence Mennonite Mondiale aux Pays-Bas en 2019, lors d’un entretien avec l’historien mennonite Ben Goossen. 

    Les traditions religieuses du public sont différentes : « Ce sont probablement des chrétiens plus progressistes, mais il y a aussi des conservateurs. » 

    Les participants ont inclus des experts bien connus dans leur domaine, mais ils ont commencé par inviter leurs amis. 

    « Nous voulions fournir une forme non élitiste. Nous avons invité des étudiants passionnés de théologie et ayant rédigé un article publié. » 

    Un nouvel intérêt pour la conversation théologique

    La pandémie a été « une bénédiction déguisée » pour ‘Theovlogy,’ dit Nindyo Sasongko. Les organisateurs étaient pris par leurs travaux universitaires ; six mois se sont écoulés sans nouvel session. Puis la fermeture a eu lieu à la mi-mars et tout le monde a eu du temps à la maison. « Je pensais que je serais fou si je me préparais juste pour les cours. » Ainsi, ‘Theovlogy’ a ressuscité. Plus tard, Nindyo Sasongko a découvert d’autres podcasts en Indonésie qui suivaient ce modèle. 

    L’enseignement des cours en ligne a épuisé Nindyo Sasongko. « Avant la pandémie, [pour discuter de questions théologiques], nous rencontrions nos auditeurs et ils nous posaient des questions directement. Maintenant, nous n’avons accès qu’à leurs écrits, nous ne pouvons répondre qu’à de courtes questions et nous ne pouvons pas voir leur expression. 

    « Mais avec ‘Theovlogy,’ nos conversations m’ont rendu mon énergie ! » 

    « Nous avons constaté que les gens peuvent suivre et interagir tout en écoutant nos conversations », explique Nindyo Sasongko. « Avant la pandémie, l’attention des auditeurs durait de 20 à 25 minutes. Mais maintenant, ils restent environ une heure – même si les sujets théologiques sont difficiles. Ils s’intéressent à ce dont nous parlons. Ils peuvent revoir ou réécouter les sessions. Je n’avais pas vu cela se produire avant la pandémie. » 

    « Grâce à ce podcast, nous avons découvert que nous avions créé une communauté ». Les hôtes et les invités interagissent avec le public pendant la session de questions et réponses en direct, et par le biais de commentaires sur les sessions enregistrées. Il y a dans le public des personnes qu’aucun des organisateurs n’a jamais rencontrées. « Même au-delà des traditions religieuses. » 

    « C’est un espace sûr », dit-il. « Les hôtes et les invités parlent de foi et de religion sans être jugés sur la doctrine, le dogme ou les règles. » 

    « Nos auditeurs peuvent avoir accès à des sujets théologiques auxquels ils ne s’attendaient pas. Beaucoup d’entre eux pensaient qu’il s’agirait de défense de la foi, ou d’apologétique. Mais les podcasts présentent différentes perspectives théologiques. Les auditeurs découvrent que la théologie peut être abordée non d’un point de vue apologétique, mais collégial, conversationnel et tolérant. » 

    ‘Theovlogy’ a invité un universitaire musulman et un agnostique. « Nous ne connaissions pas ce genre de christianisme présentant une telle ouverture et hospitalité », leur ont dit les invités tout comme les auditeurs. 

    « En un sens, il me semble que c’est une approche mennonite qui va vers la réconciliation », dit Nindyo.

    Des cours pour une nouvelle normalité ?

    « Lorsque nous le pouvons, nous nous asseyons ensemble et nous parlons », dit Nindyo. 

    Mais, entre-temps, il constate le potentiel de cette expérience, même à distance et sur écran, pour créer un lien : un sentiment de communauté qui est essentiel dans la conception de l’Église des anabaptistes.  

    « L’Église fait tomber les barrières. C’est ce qu’on fait, d’une nouvelle manière – les services en ligne – permettant aux gens du monde entier de participer ensemble à l’Église. C’est peut-être ce que veut dire l’apôtre Paul quand il écrit qu’en Christ, toutes les frontières sont abolies, qu’il n’y a ni juif ni grec. » 

    Les discussions en ligne permettent aux personnes de différentes traditions religieuses de dialoguer et d’apprendre. « Ê Manhattan Mennonite Fellowship, nous avons invité un soufi à nous parler. Cela a permis à ses disciples de suivre depuis l’Indonésie. » Une fois, un rabbin juif a invité ses collègues à regarder. 

    « Je pense que cela pourrait être l’avenir de l’Église. » 

    « Il y a une ouverture qui n’existe pas lorsqu’on se retrouve entre quatre murs », dit-il. 

    « Ma propre théologie est remise en question lors des réunions en ligne. Je suis vulnérable ; Je dois être prêt à m’émouvoir, à être interpellé, interrompu, changé et transformé par mes rencontres avec les autres. Je découvre que je suis encore en devenir, et ce processus est parfois douloureux. » 

    « Alors que tout le monde est connecté via Internet aujourd’hui, je réfléchis à ce que signifie qu’être humain. C’est être ouvert à la vulnérabilité, car ce n’est qu’ainsi que nous apprenons à découvrir de nouvelles possibilités. »

    creation care task force nindyo sasangkoNindyo Sasangko est professeur de théologie et candidat au doctorat au Fordham University, New York, États-Unis. Il est pasteur de l’église Mennonite de l’Indonésie GKMI (Gereja Kristen Muria Indonesia). Il est aussi membre de le Groupe de travail de la CMM pour la protection de la création.


    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2019 de Courier/Correo/Courrier.

  • La International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, ou Communauté internationale des Frères Mennonites) est formée de 21 communautés d’églises dans 19 pays, avec approximativement 450 000 membres. ICOMB veut faciliter les relations entre les différents ministères, et améliorer le témoignage et le discipulat de ses communautés d’églises membres : connecter, renforcer, répandre.


    Changements de direction à la conférence FM brésilien

    En ces temps d’incertitude et de changement, nos églises et nos conférences sont confrontées à des changements et des défis différents. Ce qui était évident dans le passé n’est pas nécessairement valable aujourd’hui. Dans tous les changements, nous savons que 2 fondements ne changent pas : la Parole de Dieu, la référence et l’autorité pour notre vie personnelle chrétienne et pour celle de nos églises ; et la mission de Dieu pour nos églises. Mais les gens et le monde changent très rapidement et cela a eu un impact sur la Convenção Brasileira das Igrejas Evangélicas Irmãos Menonitas (COBIM) – la conférence FM brésilienne.

    Nous avons traversé une période de grande croissance au cours des dernières années. Mais cela a également entraîné des difficultés. Nous avons pris la décision de régionaliser la gestion de la conférence, en passant d’une gestion centrale de la conférence de toutes les églises à une direction et une gestion distribuées. Certaines régions et certains responsables étaient plus préparés que d’autres à assumer cette responsabilité accrue. La décision était correcte et a apporté des résultats positifs, mais sa mise en œuvre a pris du temps.

    Des difficultés sont également apparues au sein du conseil national, en raison des nombreuses responsabilités supplémentaires acceptées dans un moment de croissance, du manque de dirigeants formés et préparés, du manque de patience face au rythme du changement, des problèmes de santé, de la pression financière due à la pandémie COVID-19 et de la difficulté à établir un ordre de priorité des responsabilités.

    Nous avons décidé de renforcer l’écoute de Dieu, d’investir du temps dans la prière, d’obéir à ses commandements et d’être sensibles à la façon dont il nous guidait. Nous avons également mis en place des réunions hebdomadaires du conseil d’administration en ligne pour rechercher des solutions.

    Pour les nouvelles élections du conseil d’administration en octobre, nous avons décidé que les représentants des régions prépareraient les élections, afin d’avoir une neutralité dans le processus. Grâce à un dialogue ouvert et à la direction de Dieu, un nouveau conseil d’administration a été proposé et voté par l’assemblée générale du COBIM. Le vote a modifié les rôles de certains membres pour mieux s’aligner sur leurs dons et a amené de nouveaux dirigeants pour renforcer l’équipe.

    Au début du mois de décembre, nous avons eu une réunion du nouveau comité du conseil d’administration et nous avons clairement senti la présence du Seigneur, avec le pardon entre les dirigeants et l’engagement de diriger la conférence sous la direction du Saint-Esprit.

    —Rapport soumis par Paul Dück, Brésil, le point de la priƒóre

     

  • Accueil / Ouverture

    Officiant : Sœur et frères, je vous accueille dans le nom de Jésus-Christ pour ce temps de culte.

    Assemblée Assemblée : Nous nous réjouissons d’être rassemblés dans la maison de Dieu.

    Officiant  Nous élevons nos voix, le cœur rempli d’un désir sincère.

    Assemblée : C’est le moment de remercier et de louer notre Seigneur.

    Officiant  (en levant la main droite): Que la paix de Dieu le Père, l’amour du Seigneur Jésus-Christ et la présence du Saint-Esprit soient avec nous aujourd’hui et à jamais.

    Assemblée : Amen

    Officiant : Saluons-nous les uns les autres et donnons la bienvenue à chacun à l’occasion de ce culte.

    —Pasteur Danang Kristiawan, GITJ Jepara (Gereja Inijili di Tanah Jawa), Jepara, Indonésie

     

    Accueil / Invocation

    Officiant : Venez ! Ouvrons nos oreilles au témoignage de la vérité !

    Assemblée : Seigneur, nous sommes là pour apprendre à suivre ton commandement : pour traverser les barrières spirituelles, psychologiques et physiques qui nous entourent.

    Officiant : Venez ! Faisons briller la gloire du Seigneur d’Israël !

    Assemblée : Seigneur, nous sommes là, aide-nous à être le sel et la lumière de ce monde.

    Officiant : Venez ! Cherchons le Seigneur alors qu’Il se laisse trouver !

    Assemblée : Seigneur, nous sommes là. Viens à nous afin que nous puissions t’invoquer.

    Nishant Sidh, Mennonite Church in India, Rajnandgaon, Inde

    Confession

    Appel à aimer et prière de repentance :

    Frères et sœurs bien-aimés, être disciples de Jésus-Christ signifie marcher derrière lui et suivre son exemple et ses commandements.
    Le Seigneur Jésus-Christ nous donne un grand commandement, le commandement d’aimer :
    « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée.
    C’est là le grand, le premier commandement. Un second est aussi important :
    Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
    De ces deux commandements dépendent toute la Loi et les Prophètes. »

    Merci, Père,
    pour ta grâce, qui nous a appelés en tant que disciples à nous rassembler pour célébrer notre amour car nous faisons partie de ta famille.
    Merci parce que Tu nous rappelles ton appel à être tes disciples, à t’aimer de tout notre cœur et à aimer notre prochain.
    Nous savons qu’il faudra surmonter beaucoup de nos limites et de nos défauts pour accomplir ta volonté, pour t’aimer et aimer notre prochain : l’égoïsme, la peur, notre réticence à franchir les frontières qui nous séparent.
    Alors nous t’implorons, aime-nous et encourage-nous à continuer de t’aimer et d’aimer notre prochain par la puissance de ton Esprit.

    Pastor Danang Kristiawan, GITJ Jepara (Gereja Inijili di Tanah Jawa), Jepara, Indonésie

    Bénédiction

    Mes frères et sœurs, alors que nous terminons notre culte ensemble, gardons nos cœurs tournés vers Dieu. Ayez l’esprit du Christ, libre de vivre dans l’amour.
    Suivez le chemin de Jésus pour franchir les lignes de division.
    Vivez dans l’amour et la paix au sein de notre fraternité en Jésus-Christ.

    Que l’amour et la compréhension soient dans nos cœurs et dans le monde.
    Que la paix et l’amitié soient pour nous un refuge au milieu de la tempête.
    Puissions-nous avoir la force de dire la vérité, de proclamer la paix et de montrer de la compassion.
    Puissions-nous être inspirés par le Saint-Esprit, recevoir les bénédictions et l’amour de Dieu, et la paix du Seigneur Jésus-Christ, afin que nous puissions nous unir pour apporter droiture, justice et solidarité au monde.

    Amen.

     

    Faites passer la paix les uns aux autres :

    Que la paix du Christ soit avec toi.

    Et aussi avec toi !

    —Pastor Danang Kristiawan, GITJ Jepara (Gereja Inijili di Tanah Jawa), Jepara, Indonésie

  • En 2020, à travers le monde, il est devenu impossible ou presque de se réunir en personne. Beaucoup d’églises ont commencé à faire leurs cultes en ligne en utilisant les outils de connexion à distance. Cette tendance devrait continuer en 2021 et au-delà. 

    Lorsque nous nous réunissons physiquement, nous pouvons interagir de bien des façons ; les réunions virtuelles offrent encore plus d’opportunités d’interactions mais cela doit être bien pensé. Les internautes sont habitués à une navigation et des contenus personnalisés.

    panel discussion

    Voici quelques astuces pour rendre vos réunions virtuelles plus intéressantes :

     

    1. Faites quelque chose de différent. Ne vous contentez pas de diffuser votre culte normal. Ce nouveau mode de rassemblement est différent et il requiert d’autres modes d’interactions. 
    2. Impliquez les auditeurs. Lors des réunions en ligne, le plus important est de retenir l’attention des participants. Parlez-leurs directement en ligne, proposez-leurs des moyens de participer. 
    3. Animez la boite de dialogue. Ceux qui gèrent les réseaux sociaux sont les nouveaux responsables de l’accueil dans votre église. Ils font en sorte que l’assemblée soit sollicitée en posant des questions de réflexion, en répondant aux commentaires et en reprenant les points clés abordés pour que les participants puissent ensuite les copier/coller dans leurs propres publications sur les réseaux sociaux.   
    4. Affichez vos coordonnées. Indiquez systématiquement les liens et les coordonnées de l’église dans la description de l’événement virtuel et invitez les participants à vous contacter. Vous pouvez leur demander, par exemple : Est-ce votre première fois dans notre église ? Voulez-vous que l’on prie pour vous ? Voulez-vous parler à quelqu’un ? Contactez-nous ici____
    5. Faites usage de la fonction sous-groupe. Sur certaines plateformes comme Zoom, vous pouvez envoyer un lien aux participants pour les inviter à rejoindre un sous-groupe privé animé par un facilitateur. Cette fonction est particulièrement adaptée à l’accompagnement pastoral, au suivi de personnes qui auraient répondu à l’appel, et à la prière d’intercession en privé.    
    6. Consultez les statistiques pour vous améliorer. Quels sont les moments les plus suivis de la diffusion ? Quels sont les moments où la participation ou le nombre de personnes connectées diminuent ? D’où viennent les participants ? Ê quelle heure de la journée votre plateforme reçoit-elle le plus de visiteurs ? Utilisez les statistiques fournies par les plateformes comme Instagram, Facebook, Google Analytics, YouTube, Zoom pour adapter et améliorer vos réunions virtuelles. Que se passe-t-il si vous modifiez la longueur de la prédication ? Y a-t-il plus de participants si vous diffusez à un horaire différent ? etc.
    7. Restez en lien. Répondez aux commentaires et envoyez des messages privés pour interagir avec votre auditoire. C’est du travail, mais il faut continuer de tisser des liens. Formez vos équipes et vos bénévoles à utiliser des applications comme WhatsApp pour communiquer individuellement avec les membres ou pour animer des discussions de petits groupes.  

    unlimited fire

    Pour résumer, il faut rendre les événements virtuels les plus interactifs et personnels possible.  

    Ê travers les époques, les églises se sont adaptées à des besoins et des attentes différentes. Le passage au culte en ligne actuel ne sera pas la dernière des innovations qui nous attendent. 

    Lorsque les portes des églises pourront rouvrir sans restriction, les paroisses pourront continuer d’utiliser les outils numériques mis en place pendant cette période pour atteindre une plus grande population. 

     

    —Conseils du pasteur Anton Sidharta, de JKI (Jemaat Kristen Indonesia) Maranatha, Indonésie.

  • En République Démocratique du Congo, la crise sanitaire est venue s’ajouter aux difficultés quotidiennes de la population. Comment les communautés mennonites font-elles face ?


    L’année 2020 devait être l’année de l’espoir selon les promesses faites par le nouveau gouvernement. Mais hélas, ces espoirs ont vite tourné à la désillusion et l’angoisse. La pandémie de Covid-19 est arrivée en République Démocratique du Congo (RDC) et dans d’autres pays africains. Les Africains se disaient : « Si le bois vert brûle, qu’en sera-t-il du bois sec ? » En effet, l’Organisation Mondiale de la Santé, relayée par les médias, prédisait le pire pour l’Afrique. En RDC, l’instauration de l’état d’urgence au mois de mars 2020 et l’annonce par le gouvernement provincial du confinement de la ville de Kinshasa ont semé la panique dans le pays.

    ÉTAT DES LIEUX DE LA RDC

    La RDC est un vaste territoire au cœur de l’Afrique. Sa population est estimée à plus de 80 millions d’habitants. Sa capitale Kinshasa est une mégapole de plus ou moins 12 millions d’habitants. La situation économique du pays est très dégradée. Les habitants des villes vivent de l’économie de la débrouille. L’est du pays est toujours en proie à la violence. Des groupes armés sèment la mort et la désolation. Dans les villes, le banditisme urbain cause aussi des victimes.

    L’ÉPIDÉMIE DE COVID-19

    Les premiers cas confirmés de Covid-19 sont apparus à Kinshasa. Après des tractations, le gouvernement a finalement opté pour un confinement partiel. En effet, le confinement de toute la ville aurait provoqué une crise alimentaire aux conséquences dramatiques. Les mesures barrières ont été rendues obligatoires. La pandémie s’est répandue dans d’autres provinces, Kongo-central, nord Kivu, sud Kivu, Lualaba, Kwilu, Kwango, etc. 264 décès ont été enregistrés pour un total de 10390 cas confirmés (données au 14 septembre 2020).

    LA PRÉSENCE MENNONITE

    Les mennonites sont présents dans 11 des 26 provinces de la RDC. Historiquement les mennonites nord-américains sont arrivés dans le pays en 1911. Jusqu’à un passé récent, la RDC comptait trois communautés mennonites qui font partie de la Conférence Mennonite Mondiale et qui sont regroupées autour d’une plate-forme nationale dénommée Comité National Inter Mennonite (CONIM). Cette plate-forme est un cadre permanent de dialogue, d’échanges et de recherche de l’unité entre les communautés mennonites congolaises. Suite à des divisions au sein des communautés, d’autres unions d’Églises mennonites sont nées, mais ne sont pas membres de la CMM.

    LES CONDITIONS DE VIE PENDANT LA CRISE SANITAIRE

    Les conditions de vie des Congolais se sont détériorées ces deux dernières années. La pandémie de Covid-19 est venue aggraver une situation déjà chaotique. Les mennonites congolais souffrent avec le reste de la population. Ils sont exposés à la faim, aux maladies hydriques, au chômage et à la pauvreté. La fermeture des églises complique la mise en œuvre d’actions de solidarité envers ceux qui sont dans le besoin. Beaucoup de membres portent seuls leurs fardeaux. Les baisses de ressources imposées par la pandémie réduisent également les dons faits par les membres, mettant en difficulté les familles des pasteurs.

    EN CONCLUSION, CE QUE NOUS AVONS CONSTATÉ DURANT CETTE PÉRIODE

    Au plan national :

    • Aggravation de la crise alimentaire dans les familles en milieu urbain.
    • Crise économique et sociale accentuée par le ralentissement de l’activité économique formelle et informelle.
    • De nombreux cas de décès liés à la Covid-19 et à d’autres maladies dans la ville de Kinshasa.

     Parmi les mennonites :

    • Aucun cas de décès de Covid-19 dans les communautés mennonites congolaises.
    • Renforcement des cultes de maison et création d’équipes de suivi pour encourager les familles.
    • Développement de l’utilisation des outils Internet, WhatsApp, Facebook, SMS pour envoyer des messages bibliques aux membres et d’autres informations sur la pandémie et la vie communautaire.

    PERSPECTIVES D’APRÈS-CRISE

    La foi en Dieu et la foi dans les efforts consentis par les professionnels de santé nous donnent l’espoir que cette pandémie sera éradiquée. Cependant, pour l’heure, elle se poursuit en RDC et les conséquences sont dramatiques pour les populations. La misère des Congolais a redoublé pendant cette période. Le risque que le pays sombre dans le chaos à la suite des tensions sociales est très perceptible.

    Au niveau des communautés mennonites, les leaders doivent se préparer pour relever les défis d’après-Covid. Ils doivent être aptes à faire face aux changements qui interviendront dans le monde après cette pandémie. Des changements profonds sont envisageables à l’échelle planétaire dans tous les domaines de la vie humaine. Ainsi les Églises mennonites congolaises auront besoin de leaders transformationnels, motivés, dévoués, passionnés et capables d’impulser le développement intégral des communautés et du pays.

    MULLER NDUNZI

    représentant provincial de la Communauté

    des Églises des Frères Mennonites à Kinshasa


    CET ARTICLE ET LE RÉSEAU MENNONITE FRANCOPHONE
    Cet article est publié dans le cadre du Réseau mennonite francophone (RMF) et paraît aussi dans Le Lien (Québec), sur le site de la Conférence Mennonite Suisse (www.menno.ch) et sur celui de la Conférence Mennonite Mondiale (www.mwc-cmm.org).
    Coordination de la publication des articles : Jean Paul Pelsy
  • En 2020, la Conférence Mennonite Mondiale a lancé un nouveau site internet plus simple d’accès et de navigation sur mobile. 

    Cette année, vous, nos membres, avez consulté les nouvelles de l’Assemblée réunie. Et il y avait beaucoup à lire, y compris des articles en indonésien :

    Vous avez lu l’article traduit dans toutes nos langues, retraçant la vie du théologien Alfred Neufeld qui nous a quitté cette année des suites d’une longue maladie.

    Vous avez également consulté le matériel pour le culte du Dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale et lu le magazine Courrier en ligne – dont des éditions anciennes en japonais, chinois, hindi et coréen.

    « N’aie pas peur : Prières pour l’épidémie de COVID-19 » a réconforté de nombreux lecteurs anglophones. Beaucoup d’entre vous ont rempli le questionnaire du groupe de travail pour la protection de la Création – en anglais et en espagnol.

    Hispanophones et francophones ont régulièrement visité la page des prières pour partager des sujets d’intercession pour la famille mondiale.

    Nos lecteurs francophones ont aimé « :Être Mennonite, en France, aujourd’hui ?»” Cet article a été publié sur la partie francophone du site, sur la page du Réseau Mennonite Francophone.

    Les nouvelles du Fonds de solidarité Covid-19 ont attiré l’attention de nos lecteurs hispanophones. Vous avez été nombreux également à chercher à en savoir plus sur le Fonds de Partage de l’Église Mondiale.

    En ce qui concerne les autres langues, les lecteurs d’hindi ont apprécié le texte « Solidarité et Interconnexion » du matériel pour le culte du Dimanche de la Paix.

    L’article sur l’objecteur de conscience Sang Min Lee, « Amnistie pour Sang Min Lee », a attiré les lecteurs coréens sur le site internet.

    Les lecteurs de vietnamien ont consulté les nouvelles du Fonds de solidarité Covid-19. 

    Quel article du site internet de la CMM vous a-t-il le plus intéressé cette année ?

  • « Les ateliers [de l’Assemblée de la CMM] sont l’occasion pour des personnes de différents contextes de se rassembler, de partager leurs témoignages et de raconter ce que Dieu a fait dans leurs ministères, » explique Francis Ojwang, responsable d’église au Kenya. 

    Francis fait partie des 220 personnes venues d’une trentaine de pays qui ont animé l’un des 159 ateliers de l’Assemblée réunie de la Conférence Mennonite Mondiale en Pennsylvanie, en 2015.

    Selon le coordinateur des ateliers de la 17ème Assemblée réunie, Estifanos Gedlu, « lors de ateliers, nous pouvons interagir avec les experts de notre famille mondiale sur des sujets spécifiques ». Les petits groupes permettent l’échange d’idées par la conversation. Les participants rencontrent d’autres membres de la famille mennonite mondiale intéressés par les mêmes sujets. 

    Près de 120 personnes ont assisté à l’atelier de Francis Ojwang intitulé Avancer dans la foi : Histoire de l’Église mennonite du Kenya de 1942 à 2012 basé sur l’ouvrage du même nom. Selon lui, la plupart des participants avaient été envoyés pour vivre au Kenya ou en Tanzanie par des agences missionnaires et des organisations d’entraide de l’église à un moment donné de leur vie.  

    « C’était surprenant de voir tout ce monde. J’avais déjà rencontré certains participants il y a des années, d’autres, je ne les connaissais que de nom et puis il y avait ceux que je rencontrais pour la première fois. Je n’en croyais pas mes yeux ! » témoigne-t-il.

    « Ils ont été captivés par les histoires [du livre de l’Histoire du Kenya]. » En feuilletant le livre, certains s’exclamaient en voyant des visages connus ou des lieux où ils avaient été. « C’était très motivant et encourageant pour moi, » raconte Francis Ojwang.

    workshops
    Atelier Théologiennes Anabaptistes

    Grâce à l’atelier, Francis a été invité à prendre la parole dans des paroisses locales. « J’ai pu faire une présentation dans deux d’entre-elles [après l’Assemblée]. »

    Il est également entré en contact avec John Roth de l’Institut pour les études anabaptistes mondiales. John Roth a montré à Francis Ojwang comment mettre son livre en ligne et a suggéré qu’il formate certains passages du livre pour les soumettre à la rubrique biographique de GAMEO (Encyclopédie anabaptiste mennonite mondiale en ligne)..

    Cliquez ici pour en savoir plus sur GAMEO.

    Selon Dorothy Jean Weaver (États-Unis), « les ateliers ont suscité beaucoup d’intérêt ». Cette professeure de Nouveau Testament a présenté deux études bibliques sur le pouvoir et la non-violence ainsi qu’un atelier sur le voyage comme moyen de transformation qu’elle a présenté au sommet de la jeunesse et durant l’Assemblée réunie. « J’ai beaucoup aimé animer tous ces ateliers. »

    Pour Jonathan Bornman (États-Unis) qui a parlé des relations entre chrétiens et musulmans, « les discussions au cours de l’atelier, étaient animées et précieuses. J’en ai appris plus sur différents endroits et sur la façon dont les gens qui y vivent abordent ce sujet. »

    Les animateurs disent avoir fait des rencontres qui ont donné lieu à des correspondances qui perdurent encore aujourd’hui. 

    Lors de l’Assemblée réunie de la CMM, certains des ateliers sont animés par les responsables de la CMM. Ils touchent au travail des Commissions ou des réseaux comme la Fraternité Missionnaire Mondiale, le groupe de femmes théologiennes ou encore le réseau des anciens du MCC. 

    Cependant, la plupart des ateliers sont animés par des spécialistes des églises membres de la CMM dans le monde qui ont soumis une proposition d’atelier. Ils partagent leur expertise dans des domaines aussi variés que le travail pour la paix, le ministère auprès des enfants, ou l’archivage des documents de l’église. 

    Cliquez ici pour connaitre les modalités d’inscription pour présenter un atelier en 2022.

    Jonathan Bornman confie : « Je garde un très bon souvenir des rencontres faites durant ces journées avec des représentants de la grande famille anabaptiste mondiale. Nous avons hâte de nous retrouver en Indonésie ! »

  • « Séparés et ensemble, nous sommes unis dans la prière. Comme une grande famille anabaptiste, nous nous encourageons mutuellement et nous partageons nos fardeaux, » déclare Arli Klassen, coordinatrice des représentants régionaux. « Cette année, nous vous invitons à participer à une heure de prière tous ensemble, en ligne. »

    Le Dimanche de la fraternité anabaptiste mondiale (AWFS) est organisé par la Conférence Mennonite Mondiale tous les ans pour nous rassembler pour le culte – chacun de chez soi – autour d’un thème commun à toute la famille anabaptiste mondiale. En 2021, la CMM organisera également deux réunions virtuelles de prière les 15 et 16 janvier afin que les membres des églises mennonites à travers le monde puissent prier ensemble. 

    L’heure de prière en ligne commencera avec quelques mots de bienvenue, une lecture biblique et une prière de l’un des représentants de la CMM. Il y aura des sujets de prières provenant de la famille anabaptiste des quatre coins du monde. 

    Les participants se sépareront ensuite en petits groupes par langue (anglais, français, espagnol, hindi, indonésien et chinois) pour prier ensemble, guidé par un responsable. Veuillez vérifier la disponibilité de votre langue, certaines ne seront proposées que lors d’une réunion.

    Arli Klassen : « Nous encourageons les églises à célébrer notre famille anabaptiste mondiale le dimanche 24 janvier 2021 – ou à n’importe quelle date qui leurs convient. »

    D’autres ressources pour préparer le Dimanche de la fraternité mondiale sont disponibles sur le site internet, dont le matériel pour le culte préparé par les églises asiatiques. Vous y trouverez des prières, des notes de sermon, des témoignages et des chants particulièrement appréciés en Asie. 

    « Pendant cette pandémie, cette période d’isolement où les lourdes conséquences ne frappent pas tout le monde de la même façon, il est d’autant plus important de rester unis, même virtuellement et de partager nos fardeaux dans la prière, » déclare Henk Stenvers, secrétaire de la Commission Diacres et facilitateur de la dernière réunion virtuelle de prière.

    Cliquez ici pour vous inscrire.

    Il y a deux dates de réunion. Veuillez choisir celle à laquelle vous assisterez.

    Veuillez vous inscrire pour être placé dans une salle linguistique pour la prière en petits groupes. Choisissez le temps qui vous convient le mieux.

    Cliquez ici pour télécharger le matériel pour le culte du Dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale en anglais, francais, espagnol, neérlandais, et indonésien

     

    Cliquez ici pour voir les vidéos des chansons

    Corrigé 30 mars 2022: changé bimensuelle a bimestrielle

  • « Dieu nous a envoyé pour apporter la bonne nouvelle à ceux qui ont le cœur brisé… et pour proclamer l’année de la faveur du Seigneur, » déclare J. Nelson Kraybill, président de la CMM, en citant Ésaïe 61/1-14. Selon lui, « ces 10 derniers mois de COVID-19 ont été déconcertants » mais il fait remarquer que le récit de l’Ancien Testament montre la fidélité de Dieu envers son peuple malgré de grandes difficultés. 

    Lors de sa réunion virtuelle du 18 et 19 novembre 2020, le comité exécutif a approuvé l’extension de la structure de la CMM pour qu’elle inclue les réseaux thématiques. Cette troisième séance virtuelle de 2020 a remplacé la réunion présentielle prévue en Colombie britannique (Canada) annulée à cause de la pandémie.

    Participation des églises en difficulté

    Beaucoup d’églises membres de la CMM souffrent de la faim à cause du chômage, du manque de revenu et de nourriture. En conséquence, les dons émanant des églises membres n’atteignent pas le budget prévu, d’après le responsable des opérations, Len Rempel. « C’est encourageant d’entendre les églises dirent malgré leurs difficultés, qu’elles ont du mal mais qu’elles veulent tout de même apporter comme elles le peuvent à l’Église mondiale. » 

    Les revenus de la CMM sont inférieurs à ceux des années précédentes, cependant, à cause de l’annulation de tous les déplacements depuis le mois de mars, les dépenses sont aussi plus basses que les années précédentes. Habituellement, la CMM reçoit près de 40% des dons annuels en novembre et en décembre. 

    Le report de l’Assemblée réunie à 2022 se traduit par une année de frais supplémentaire. Len Rempel prévoit que, sans ajustements, l’Assemblée réunie présentera un déficit de 150 000 USD. (Cliquez ici pour voir l’équipe de l’Assemblée.)

    Le fonds de solidarité COVID est un nouveau projet qui a permis de récolter environ 400 000 USD en collaboration avec un dizaine d’organisations anabaptistes d’entraide et de mission. Les projets menés par les églises membres ont apporté de l’aide à ceux en manque de nourriture et de produits d’hygiène à cause de la pandémie. (Cliquez ici pour en savoir plus..)

    Revisitons l’objection de conscience

    Le Comité Exécutif a recommandé une révision plus approfondie d’un document rédigé par la Commission Paix sur l’objection de conscience. Cette déclaration sera soumise à l’approbation du Conseil Général en 2022.

    La CMM produit trois sortes de documents officiels : les déclarations, le matériel pédagogique et les lignes directrices – tous ces documents se trouvent dans le Dossier de référence, destiné à l’usage des membres du Conseil Général et du Comité Exécutif. (Cliquez ici pour lire les déclarations et le matériel pédagogique de la CMM.)

    Le Comité Exécutif a approuvé les révisions faites au document de référence sur l’assignation d’experts aux Commissions de la CMM.

    Collaboration avec les réseaux

    GAHN
    Un webinar du reseau GAHN

    Le processus de délibération sur l’intégration des nouveaux réseaux dans la structure de la CMM a occupé une grande partie des réunions. Les réseaux de Paix, de Santé et d’Éducation élargiraient la structure de la CMM en créant une relation officielle entre leurs organisations membres et la CMM. 

    « L’idée de réseaux est cohérente avec notre vision, lancée en 2009, d’une communion mondiale. Les réseaux rassemblent les organisations anabaptistes pour qu’elles partagent leurs expériences et leurs ressources afin d’améliorer leur propre travail », explique César García, secrétaire général de la CMM. Ê cette époque (2009), le Conseil Général a créé les quatre Commissions pour enrichir l’Église en proposant du matériel et des projets liés à la Diacres, Foi et Vie, Mission et la Paix. Le Conseil Général prévoyait l’agrandissement postérieur de cette structure afin d’y intégrer des réseaux pour relier les spécialistes anabaptistes dans des domaines comme l’éducation ou la santé.

    Même si le financement des réseaux est canalisé par la CMM, les réseaux sont chargés de lever leurs propres fonds que ce soit au travers des frais d’adhésion ou de demande de financement externes. Chaque réseau est géré par un coordinateur à mi-temps et chaque réseau a une représentation auprès d’une Commission.

    Deux des réseaux font déjà partie intégrante de la structure de la CMM par le biais de la Commission Mission. La Fraternité Missionnaire Mondiale (GMF) rassemble 71 membres parmi les organisations des églises anabaptistes qui font de l’évangélisation, ainsi que du travail social et humanitaire. Le Réseau Anabaptiste Mondial d’Entraide (GASN) est composé de 57 membres parmi les projets d’église et les organisations qui cherchent à mettre en pratique l’évangile holistique de Jésus-Christ et la mission de l’Église par des ministères d’entraide et de service.  

    « Cette proposition est en accord avec le mode de fonctionnement de la CMM – du bas vers le haut, » selon Carlos Martínez-García, représentant pour l’Amérique latine. « Cela permet aux experts de ces organisations de partager leurs dons avec la famille mondiale. » 

    « Cela augmente notre capacité de travail, » déclare Lisa Carr-Pries, tout en avertissant des risques de s’atteler à une tâche trop lourde. 

    La proposition d’addition des réseaux d’Éducation (GAPSEN et GAHEN), de Santé (GAHN) et Paix (GAPN) a été approuvée bien que certains membres du Comité exécutif aient exprimé des réserves. Le Conseil Général se penchera sur cette proposition en 2022. Si elle est approuvée, les réseaux seront évalués en 2021 pour le renouvellement de leur statut. 

    Selon Nelson Kraybill : « Étendre la taille et la complexité de la structure de la CMM présente des risques. Cependant, ces réseaux sont déjà en marche. Nous sommes ravis qu’ils puissent collaborer avec la CMM. »

  • La International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, ou Communauté internationale des Frères Mennonites) est formée de 21 communautés d’églises dans 19 pays, avec approximativement 450 000 membres. ICOMB veut faciliter les relations entre les différents ministères, et améliorer le témoignage et le discipulat de ses communautés d’églises membres : connecter, renforcer, répandre.

    L’Église en Côte d’Ivoire

    Godet et Lola Tangkwa de Kinshasa, au Congo, plantent des églises à Gagnoa, en Côte d’Ivoire, depuis décembre 2017. Ê leur arrivée, ils ont dû s’adapter à une nouvelle culture et apprendre les langues locales, bien qu’ils aient une langue officielle en commun (le français). Les mennonites étaient tout nouveaux dans la région, et ils ont dû se battre pour évangéliser sous un nom de dénomination peu familier. La pandémie a affecté leur ministère, mais ils se sont concentrés sur la distribution de pamphlets et sur les petits groupes familiaux priant ensemble. A un moment donné, ils ont organisé 5 services le dimanche pour se conformer à la réglementation sur la taille des réunions.
    Le projet d’implantation d’églises est une coopération intercontinentale entre : Communauté des Églises des Frères Mennonites au Congo (CEFMC), Immanuel Church (Allemagne – Arbeitsgemeinschaft Mennonitischer Brudergemeinden in Deutschland), Gummersbach Church (Allemagne – Bund Taufgesinnter Gemeinden), et MB Mission Europa.

    Gagnoa a été choisie parce que l’église Immanuel y avait ouvert un orphelinat des années auparavant. L’église desservait alors l’orphelinat. Après trois ans, l’église a pris son envol et dispose d’un leadership local fort. Le mandat de Godet et Lola se termine en décembre 2020, après quoi ils discerneront s’il faut continuer en Côte d’Ivoire avec un nouveau projet ou retourner au Congo.

    Priez pour Godet et Lola et pour l’église en Côte d’Ivoire. Priez pour les besoins des membres, accrus par les pressions de la pandémie, et priez pour que les membres retournent à l’église après la pandémie.

    —La point de la priƒóre de l’ICOMB

  • Au cours de l’année écoulée, Hong Kong a subi d’énormes changements politiques. Les répressions policières se sont répétées les unes après les autres. Comment l’église doit-elle gérer cette période ? Que devraient faire les croyants ?

    En grandissant, je pensais que ma génération vivait à la meilleure époque, parce que nous avions les appareils électroniques, les ordinateurs, les micro-ondes, les téléviseurs, la fibre optique et l’espace : tout cela n’existait pas pour la génération précédente.

    Aujourd’hui, à Hong Kong, on assiste à la naissance de la « génération de l’inconnu ». Nous ne savons pas ce qui se passera demain en ce qui concerne nos relations avec la Chine. Quel sera l’impact du contrôle chinois accru à Hong Kong sur l’Église de Hong Kong ? Le système religieux en Chine continentale est très différent du hongkongais. L’impact de la nouvelle loi sur la sécurité nationale est inconnu, certains pensent qu’elle rendra Hong Kong et ses églises plus sûres, tandis que d’autres sont très inquiets. Certains craignent que ce soit la fin de Hong Kong.

    Quoi qu’il arrive, l’église de Hong Kong fait face à des conditions instables et à des troubles civils, avec des ralentissements économiques, des licenciements, des faillites d’entreprises, etc. – tout cela sans même parler de la pandémie.

    Face à l’avenir imprévisible, nous pouvons nous inspirer de l’Église chinoise durant la Révolution culturelle en Chine. Le nombre de chrétiens en Chine était d’environ 90 000 en 1900, et il est passé à un million en 1949, puis pendant les années très difficiles de la Révolution culturelle ce chiffre est passé à 10 millions en 1996 pour atteindre 17 millions en 2006. Bien que la religion soit strictement limitée tout au long du siècle, grâce à de très nombreuses petites paroisses non enregistrées, le christianisme conserve son dynamisme en son influence en Chine. Des chiffres non officiels estiment qu’il y aurait aujourd’hui en Chine plus de 40 millions de chrétiens.

    Il y a de l’espoir pour les églises de Hong Kong, même si nous vivrons à l’avenir avec beaucoup plus d’incertitude et de restrictions dans nos églises, et que nous allons perdre nos libertés confortables. L’Église peut prospérer et grandir malgré de nombreuses restrictions, comme cela a été le cas en Chine.

    —Jeremiah Choi, Hong Kong Mennonite Church

  • Comme les quatre cavités du cœur, les quatre commissions de la CMM servent la communauté mondiale des églises anabaptistes dans les domaines suivants : diacres, foi et vie, paix et mission. Les commissions préparent du matériel à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils et proposent des ressources aux églises membres et facilitent le travail des réseaux ou des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun. Ci-dessous, une des commissions communique un message de leur ministère.


    Les 12 représentants régionaux de la CMM se réunissent tous les trimestres pour partager les peines et les joies des églises anabaptistes de leur région. Lors de notre dernière réunion, les représentants ont évoqué les fardeaux qui affectent les églises et leur réaction résiliente face au COVID-19.

    Difficultés

    Les difficultés sont les mêmes partout, cependant toutes les églises ne sont pas touchées avec le même degré d’intensité.  
    • Le manque de contact social et la perte de revenus provoqués par le risque de contagion ont entrainé une situation de stress et de misère dans les églises anabaptistes. Tous les représentants régionaux ont souligné le sérieux de la situation.  

    • Neuf des dix pays qui présentent le plus de cas de COVID-19 abritent un grand nombre d’églises anabaptistes. Certains de ces pays ont une population de moins de 50 millions d’habitants (ex :  Argentine, Colombie, Pérou), ce qui signifie qu’ils présentent un très haut taux d’incidence par habitant. 

    • Le basculement vers les cultes en ligne a exclu les personnes âgées qui ne peuvent pas se connecter, même dans les pays du Nord. 

    • Alors que tout est devenu virtuel, beaucoup dans les zones rurales et dans les centres urbains qui vivent dans l’extrême pauvreté et qui n’ont pas les moyens ou accès à la technologie ou à l’électricité et internet sont laissés de côté. C’est particulièrement le cas en Afrique, où vit la moitié des membres de la CMM. 

    • Mariano Ramírez, Caraïbes, a parlé de la difficulté de payer le salaire des pasteurs et le loyer de leurs bâtiments d’églises. 

    • Willi Hugo, Amérique centrale et Mexique, a évoqué le décès de pasteurs et de responsables d’églises bien-aimés à cause du COVID. 

    • Gerald Hildebrand, Amérique du Nord, a raconté comment les mesures de prévention du COVID sont devenues tellement politisées qu’elles en sont venues à diviser la société et les églises, surtout aux États-Unis.

    Créativité

    Tous les représentants régionaux ont également souligné qu’ils ont observé une grande créativité dans les églises anabaptistes de leur région. 

    • Jeremiah Choi, Asie du Nord-est, raconte que trois paroisses de Hong Kong ont décidé de mutualiser leurs enseignements et qu’elles organisent leurs réunions ensemble en ligne depuis sept mois. 
    • Paul Stucky raconte que des activités nombreuses et variées ont pu se tenir en ligne dans la région andine de l’Amérique latine. Toutes ces activités, louange, réunion de prière, étude biblique, conférence virtuelle, etc, ont rencontré un public large. Cela semble être le cas partout dans le monde même s’il semblerait qu’il y ait une tendance aux prédications et aux cultes plus courts.   
    • Willi Hugo affirme que la prédication et l’action montrent un attachement croissant aux valeurs anabaptistes de la communauté, du service et de l’amour pour le prochain en Amérique centrale et au Mexique.  
    • Barbara Nkala, Afrique australe, raconte que les pasteurs comme les simples membres dirigent des méditations quotidiennes par WhatsApp partout au Zimbabwe.   
    • Francisca Ibanda témoigne du fait que les cultes en famille et dans des petits groupes de maison ont fortifié les responsables non-pasteurs et les paroisses locales en Afrique de l’Ouest. 
    • Gerald Hildebrand observe qu’en Amérique du Nord, il y a une prise de conscience croissante que l’église, ce n’est pas un bâtiment, mais ce sont les gens, tous les jours de la semaine.
    • Agus Mayanto remarque qu’il y a un fort esprit d’amour dans les paroisses d’Asie du Sud-Est qui sont devenues des communautés qui prennent soin les uns des autres et des personnes de leur quartier.  
    • Les aides accordées par le groupe de travail inter-organisations de la CMM pour l’action COVID-19 ont permis à de nombreuses églises d’offrir des aliments et des articles de santé à leurs communautés. Ces dons ont été distribués et reçus dans la joie. Les dons et les demandes continuent d’affluer. 

    Ecclésiaste nous rappelle qu’il y a un temps pour se rassembler et un temps pour s’abstenir de se rassembler, un temps pour embrasser et un temps pour s’abstenir d’embrasser (3/5). Nos églises traversent un temps difficile où elles ne se rassemblent pas et ne s’embrassent pas. Cependant, ce que Paul dit aux Romains est toujours d’actualité : « Que l’amour fraternel vous lie d’une mutuelle affection […] Soyez joyeux dans l’espérance, patients dans la détresse, persévérants dans la prière » (12/10-12).  

    Mariano Ramírez a conclu en résumant en ces mots : « Les églises sont appelées à être prudentes en suivant toutes les règles liées au COVID-19, et aussi à être intrépides pour témoigner publiquement de l’amour de Dieu. » 

    Soyons reconnaissants pour cette créativité et prions pour ceux qui ploient sous les difficultés. Amen. 

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale de Arli Klassen, coordinatrice, représentant régional

     

    En savoir plus sur le Fonds de Partage de l’Église Mondiale de la CMM pour agir contre le COVID-19