Alors que nous nous approchons du 500e anniversaire des débuts du mouvement anabaptiste, la Commission Foi et Vie organise les webinaires en juin 2021 sur le baptême.
Ces webinaires interactif commencera par une conférence et permettra de discuter de cette pratique centrale de la tradition anabaptiste-mennonite :
contexte historique et théologique du baptême, avec un focus particulier sur les questions pastorales entourant les pratiques du baptême ;
questions importantes découlant du rapport du Dialogue trilatéral sur le baptême (cliquez ici) concernant les nouveaux membres ayant été baptisés bébés.
« Crois et sois baptisé » : une conversation mondiale sur le baptême
Aux sœurs et frères de l’Église chrétienne en Myanmar : l’Église anabaptiste-mennonite mondiale prie pour vous.
Nous avons lu des rapports de torture et d’assassinat de manifestants pacifiques par l’armée ainsi que de maisons assaillies et saccagées. Nous observons que les autorités démocratiquement élues ont été démises de leurs fonctions. Nous savons que le Covid-19 a provoqué souffrance et mort, que les prix de l’alimentation et de l’essence ont augmenté alors même que le chômage est très élevé.
Kyrie eleison, Seigneur, prend pitié !
« Des profondeurs je t’appelle, Seigneur : Seigneur, entends ma voix ! » (Psaume 130)
Frères croyants, alors que vous attendez la libération depuis les profondeurs, les Églises anabaptistes-mennonites du monde entier s’unissent à la condamnation des violences commises par l’armée, dans votre pays, à l’encontre des chrétiens, des musulmans rohingas et d’autres groupes. Nous appelons nos dirigeants à utiliser les moyens diplomatiques à leur disposition pour mettre fin à cette injustice.
Que Dieu vous donne la force de suivre la voie de Jésus, « rusés comme les serpents et candides comme les colombes » (Matthieu 10/16).
Que la paix du Christ soit sur vous !
J. Nelson Kraybill, Président
Conférence Mennonite Mondiale
La Conférence Mennonite Mondiale accueille de nouveaux-venus et retrouve des anciens dans de nouveaux rôles.
La CMM est heureuse d’annoncer la nomination de Jeanette Bissoon au poste de Responsable des Opérations. Elle reprend le poste de Len Rempel qui se consacre désormais à un travail pastoral après 10 ans de bons et loyaux services à la tête des opérations de la CMM.
Jeanette Bissoon est membre de First Mennonite Church, à Kitchener, en Ontario, Canada. Elle quitte le poste de directrice financière de la Symphonie de Kitchener-Waterloo, qu’elle a occupé ces 10 dernières années, pour rejoindre la CMM. Elle a également travaillé dans le développement international avec Save the Children et Mennonite Economic Development Associates, offert des cours d’anglais aux nouveaux arrivants au Canada et elle était trésorière au comité de Mennonite Coalition for Refugee Support. Pour son travail, elle a voyagé dans plusieurs régions d’Amérique latine, d’Afrique, d’Europe de l’est et d’Asie.
« Je me réjouis de travailler avec des anabaptistes à travers le monde pour qui la construction de la paix et le service sont important. »
José Arrais
Le travail du Représentant Régional de la CMM pour l’Europe est désormais assuré par José Arrais. Président de Associacão dos Irmãos Menonitas de Portugal jusqu’en 2020, José est déjà bien connu de la famille de la CMM grâce à son travail de coordinateur des réseaux pour le Réseau Anabaptiste Mondial d’Entraide et la Fraternité Missionnaire Mondiale ainsi que pour son rôle au sein du comité de pilotage du Réseau Anabaptiste Mondial de Santé.
Depuis sa prise de fonction en novembre 2020, José Arrais met les unions d’églises membres en lien dans leur région, souvent virtuellement et grâce à un email de prière hebdomadaire. José Arrais et son épouse vivent au Portugal et ont trois enfants adultes.
Pour différentes raisons, le déménagement de membres du personnel, entre autres, les bureaux de la CMM à Bogota ont fermé en mars 2021. Le personnel qui y travaillait est désormais en télétravail.
Il y a 10 ans, la Conférence Mennonite Mondiale annonçait ma nomination au poste de Responsable des Opérations. J’ai immédiatement reçu des emails de divers pays, dont le Paraguay et le Zimbabwe, de la part de personnes que je ne connaissais pas encore et qui me souhaitaient une chaleureuse bienvenue dans la famille de la CMM.
Trois ans plus tard, lorsque ma mère est décédée, j’ai à nouveau reçu des messages venant des quatre coins du monde. Cette fois-ci, il s’agissait de messages de condoléance et de soutien.
Être trésorier à la CMM, c’est bien plus que de faire des calculs. Même si c’est mon métier, je ne me suis jamais considéré comme un comptable classique, et il est devenu évident très rapidement, que le poste de trésorier en chef à la CMM n’était pas classique non plus !
Lorsque j’ai commencé ma carrière, j’avais une idée assez claire de ce qui m’attendait en exerçant le métier de comptable, mais je n’aurais jamais pu imaginer ce que la trésorerie de l’Église mondiale me réservait.
L’ordre du jour de nos réunions annuelles comprenait des visites dans les paroisses locales pour rencontrer ceux et celles qui forment l’Église dans les régions qui accueillent nos réunions. On nous racontait comment Dieu agit dans ces paroisses. Bien sûr, on parlait également des finances de l’organisation, mais ce n’était qu’une partie infime de notre travail.
En repensant au temps que j’ai passé à la CMM, je réalise que c’était un privilège d’avoir pu rencontrer tant de personnes merveilleuses et d’avoir pu louer notre Dieu avec elles. Je garde un souvenir ému de ces rencontres à Taïwan, en Suisse, en Colombie, en Indonésie, en Allemagne et au Costa Rica, mais celle qui m’a le plus marquée a eu lieu lors des réunions du Conseil général au Kenya, en 2018.
Au Kenya, en 2018, les délégués de la Conférence Mennonite Mondiale et les membres d’une paroisse mennonite locale louent tous ensemble.
Photo : fournie par Len Rempel
Un dimanche matin, nous nous sommes rendus au culte d’une petite paroisse près de Kisumu, à côté du lac Victoria. Nous étions une quarantaine de délégués du Conseil général et d’employés de la CMM. Au début, nous étions bien plus nombreux que les membres de la paroisse, mais au fur et à mesure que la matinée avançait, le petit bâtiment s’est rempli. Les derniers arrivés ont dû assister au culte depuis l’extérieur.
Nous avons tous chanté ensemble, écouté la Parole et une prédication vivante. On se présentait les uns aux autres. Nous formions un mélange culturel et linguistique étonnant, rassemblé par l’Esprit de Dieu.
J’ai eu le privilège de pouvoir apporter quelques mots durant le culte. J’ai lu un passage d’Apocalypse 21 en disant que ce mélange d’êtres humains, rassemblés sous ce même toit de tôle dans la campagne kényane, c’était un avant-goût de ce qui est à venir.
On ne m’avait jamais parlé de ce genre de « réunion de travail » dans ma formation en comptabilité et je n’aurais pas cru que ma carrière m’amènerait là, mais je remercie Dieu de m’avoir guidé dans cette aventure incroyable.
Aujourd’hui, je quitte mon rôle de trésorier pour un poste de pasteur dans une paroisse locale. On pourrait penser que c’est un changement radical, mais en réalité c’est la suite logique. En suivant l’appel de Dieu, je ne quitte pas l’Église mondiale : je garderai toujours dans mon cœur les personnes et les églises que j’ai rencontré tout au long de mon parcours.
—Len Rempel a été Responsable des Opérations de la Conférence Mennonite Mondiale de janvier 2011 à avril 2021.
Len Rempel (centre) avec pastor Peter Okello et diacre Peter Ongogo de Kenya Mennonite Church. Photo fournie par Len Rempel
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Len Rempel est le trésorier de la CMM – et parfois aussi le photographe non-officiel.
« Bonjour ! Comment puis-je devenir membre ? » C’est une question fréquemment posée sur les pages des réseaux sociaux de la Conférence Mennonite Mondiale.
Mais qu’est-ce que cela veut dire, être membre de la CMM ?
La Conférence Mennonite Mondiale a pour but de être une communauté mondiale de foi dans la tradition anabaptiste, favoriser la dimension communautaire entre les églises anabaptistes dans le monde, et maintenir des liens avec les autres communions et organisations chrétiennes mondiales.
Cependant, il existe un processus officiel pour devenir membre de notre communion mondiale.
Les responsables de l’union d’églises du pays mettent en marche le processus de candidature qui se conclut avec de l’approbation du Conseil Général. Les paroisses locales et leurs membres deviennent automatiquement membres de la CMM de par l’adhésion de leur union d’églises.
« Lorsque l’on fait partie de la CMM, on rentre dans une famille. Nous prions les uns pour les autres. Nous collaborons à l’élaboration de matériel pour le culte afin de ressentir notre unité même lorsque nous sommes physiquement séparés. Nous nous préoccupons les uns des autres dans la souffrance et dans la joie, » explique Arli Klassen, coordinatrice des représentants régionaux.
Les unions d’églises membres de la CMM désignent leurs délégués qui siègent au Conseil Général et ensemble s’édifient et discerne la volonté de Dieu lors de leurs réunions tous les trois ans.
Pour devenir membre de la CMM une union d’églises doit compter au moins deux paroisses et totaliser un minimum de 500 membres baptisés. Elle doit bénéficier d’un statut officiel depuis au moins 5 ans. Les unions d’églises trop petites peuvent demander un statut de membre associé.
« Toutes les églises membres de la CMM sont reconnues publiquement comme appartenant à la communion mondiale anabaptiste-mennonite, » explique Arli Klassen. « Appartenir à la CMM implique des droits et des devoirs pour chaque union d’églises membre. »
Le processus d’adhésion à la CMM se fait en trois étapes qui prennent plusieurs années.
La première étape consiste à apprendre à se connaitre mutuellement.
Les responsables de l’Église candidate et les représentants régionaux de la CMM rentreront en contact (c’est plus compliqué en ce moment à cause du COVID-19) pour faire connaissance.
L’Église rentrera également en contact avec les églises membres de la CMM dans sa région du monde.
Les responsables de l’union d’églises sont les bienvenus aux réunions du Conseil Général de la CMM à ce stade du processus, à leurs frais.
La deuxième étape implique une demande d’adhésion formelle et une visite d’un représentant de la CMM.
En règle générale, lors de la visite de ces représentants, ceux- ci demanderont à assister à un culte, une étude biblique, une réunion de prière ou de jeunes. Ils parleront avec les responsables de l’union d’églises et les responsables à l’échelle locale pour avoir un aperçu de leur vision, de leur théologie, de leur pratique de la mission, de leur gouvernance, de leurs relations avec les autres églises et de leurs problèmes importants.
La troisième étape commence après que le personnel de la CMM a appris à connaitre l’Église candidate et a suivi un processus de discernement avec le secrétaire général de la CMM.
L’union d’églises peut être officiellement accueillie en tant que membre de la CMM après un processus de discernement conclu par une approbation du comité exécutif et un consensus du conseil général concernant son adhésion.
Comment définie-t-on une église anabaptiste ?
La CMM ne suit pas de dogme et ne demande pas aux églises d’adhérer à certaines positions théologiques. Ê la place, la CMM a rédigé une déclaration de 7 convictions communes à toutes les église membres de la CMM.
« Les convictions communes de la CMM sont le résultat d’un processus de recherche des convictions anabaptistes provenant ‘d’en bas’, » explique César García, secrétaire général. « Ces convictions sont à la foi un témoignage du cheminement de foi de notre famille mondiale et un appel. »
Un document écrit, intitulé « Attentes mutuelles » établit une alliance entre les églises membres et la CMM. Ce document est révisé tous les trois ans lors des réunions du Conseil général. Il définit également le calcul de la « Part Équitable », le montant de la contribution annuelle apportée par les unions d’églises.
« Pour une Église, devenir membre de la CMM, c’est une formidable réponse à la prière de Jésus dans Jean 17/20-23, « Je ne prie pas seulement pour eux, je prie aussi pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi : que tous soient un … et qu’ainsi le monde puisse connaître que c’est toi qui m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. » déclare Pablo Stucky, représentant régional de la CMM pour la région andine de l’Amérique latine.
Comme les quatre cavités du cœur, les quatre commissions de la CMM servent la communauté mondiale des églises anabaptistes dans les domaines suivants : diacres, foi et vie, paix et mission. Les commissions préparent du matériel à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils et proposent des ressources aux églises membres et facilitent le travail des réseaux ou des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun.
Faites connaissance avec un membre d’une des Commissions: Adriana Belinda Rodriguez Velasquez
Comment la Commission est-elle ensemble en Christ ?
Nous cherchons à nous rapprocher d’un message de paix, qui nous fasse réfléchir au concept de paix, non pas dans son sens habituel mais en tant que caractéristique chrétienne en rapport avec la globalité de la vie dans tous les domaines.
La commission a rendu visite à nos frères à Hong Kong, parce qu’ils rencontrent des difficultés semblables aux nôtres, dans chacun de nos pays et de nos continents, et que nous sommes donc bien placés pour les accompagner.
Pour le dimanche de la paix, nous avons préparé des documents qui encouragent et incitent à réfléchir à la paix dans sa globalité.
Donnez-nous un exemple de cette façon d’être ensemble à la Commission ?
Lorsque nous travaillons en équipe, lorsque nous prenons compte de toutes et tous, c’est une manière de montrer l’unité de la commission.
Je ne parle pas anglais et la commission fait toujours en sorte que j’ai une interprète et que je puisse aussi participer. Prendre en considération les entraves à la participation et les besoins spécifiques de chacun est aussi l’illustration de notre unité.
Pourquoi aimez-vous servir au sein de cette Commission ?
Notre responsabilité est de sensibiliser et d’éduquer à l’importance du travail pour la paix. Ê la CMM, nous avons une vision beaucoup plus large ainsi que la possibilité de toucher un grand nombre de personnes. J’ai participé à Renouveau 2019 au Costa Rica où j’ai apporté une réflexion que l’on peut aussi lire dans Courier/Correo/Courrier. Ê cette occasion, j’ai pu faire passe un message, partager en tant que chrétienne, mais aussi en tant que psychologue. Je suis reconnaissante au Seigneur pour cette opportunité.
Quel est le nom de votre paroisse ?
Caminando con Dios, qui appartient à l’union d’églises Iglesia Evangélica Menonita Hondureña
Comment servez-vous l’Église mennonite dans votre vie quotidienne en dehors de votre engagement auprès de la Commission ?
Je fais partie du Mouvement des Femmes Anabaptistes Faiseuse de Théologie en Amérique latine (MTAL). Nous avons édité un guide de méditations quotidiennes. J’y ai participé en tant qu’auteure.
Je fais de la médiation dans le cadre de relations conflictuelles entre les membres des églises. Parfois dans le cadre d’un comité et parfois lors d’interventions ponctuelles spéciales.
Dans mon église, j’enseigne aux adultes et aux enfants. Je fais partie du groupe de louange. Lorsque la paroisse cherche à s’impliquer dans un projet social, en général, on me demande d’aider à l’organisation, la préparation et la logistique.
Au niveau de l’union d’églises, j’apporte mon expertise. Récemment, j’ai proposé d’élaborer bénévolement les descriptifs de projets des églises dans le but de recevoir l’aide financière du fonds de solidarité COVID-19 de la CMM.
De quelle façon sentez-vous que vous êtes ensemble en Christ dans votre vie quotidienne ?
Le contexte de la pandémie nous oblige à communiquer et à maintenir des liens différemment. Depuis le début de la pandémie, nous avons mis en place des temps de prière.
Je cherche à soutenir les membres et leurs familles parce que l’on sait que lorsqu’un proche est malade cela a des répercussions sur toute la famille en les mettant également en danger. C’est une façon de vivre l’unité du corps du Christ. Nous devons faire preuve de créativité et trouver de nouveaux modes de relation.
Faire partie de la CMM, qu’est-ce que ça change pour votre paroisse ?
Nous ne sommes pas une église isolée. L’Église n’existe pas seulement au Honduras. Nous faisons partie de la Conférence Mennonite Mondiale.
C’est le signe que nous bénéficions d’une fraternité et d’un soutien plus large qui nous encourage et nous motive.
Adriana Belinda Rodriguez Velasquez participe à l’événement Renouveau 2019 au Costa Rica. Photo : Ebenezer Mondez
Dieu ouvre des portes pour cette mennonite uruguayenne
La Conférence Mennonite Mondiale célèbre la vie de Milka Rindzinski qui a travaillé pour le magazine Courier/Correo/Courrier de 1992 à 2008 et a participé à toutes les Assemblées réunies de Curitiba en 1972 jusqu’à Harrisburg en 2015.
Milka Rindzinski est née en Uruguay en 1932 d’un père immigrant, elle est décédée le 5 mars 2021.
« Faire partie intégrante d’une communauté de foi peut être ce qui fait toute la différence dans notre vie personnelle… et ce qui génère un changement positif dans notre monde, » écrit-elle dans une réflexion sur sa vie destinée à sa famille.
Milka Rindzinski a reçu le baptême le 22 janvier 1956. Baptisée enfant et ayant suivi le catéchisme dans l’Église catholique, elle était littéralement ana-baptiste (re-baptisée) lorsqu’elle est devenue membre de l’union d’églises Convención de Iglesias Menonitas en Uruguay. Les cours d’anglais avec James Martin de Mennonite Board of Missions s’étaient transformées en conversations sur la Bible, « c’est là que j’ai commencé mon cheminement vers la conversion, » écrit-elle dans son autobiographie.
Peu de temps après, elle a été invitée à suivre des cours au séminaire mennonite fraichement créé. Elle y occupait également le poste de secrétaire du directeur. Par la suite, elle est devenue bibliothécaire puis coordinatrice des programmes d’étude au centre d’étude qui a continué de fonctionner après la fermeture du séminaire.
Lors du rassemblement 2005 des églises mennonites du Cône Sud au Brésil, Milka Rindzinski a parlé du travail mondial de la CMM. Photo : MMN
Sa première rencontre avec la Conférence Mennonite Mondiale a eu lieu lors de l’Assemblée réunie à Curitiba, au Brésil, en 1972.
Plus tard, alors qu’elle étudiait aux États-Unis, à AMBS en 1978, elle a eu l’occasion de préparer des textes pour l’Assemblée suivante. Au magazine Courier/Correo/Courrier, elle a occupé le poste d’éditrice régionale pour l’Amérique latine, de traductrice espagnol et d’éditrice anglais après l’Assemblée de Calcutta en 1997.
« J’ai vu les églises de la CMM grandir dans l’amour, l’acceptation des autres, la connaissance et le discernement, croitre aussi en solidarité et dans le service, la responsabilité et dans la volonté de mettre en pratique tous les enseignements de Jésus Christ, » écrit-elle dans son dernier article pour Courrier.
Lors de l’Assemblée réunie au Zimbabwe en 2003, Milka Rindzinski a participé à la réunion des femmes qui a donné naissance à MTAL (Mouvement des Femmes Anabaptistes Faiseuses de Théologie en Amérique latine) en s’inspirant de l’expérience des femmes africaines. Elle a encouragé et contribué à ce réseau en tant qu’organisatrice, traductrice et conseillère.
Réfléchissant à sa vie en tant que mennonite, elle écrit : « Ê travers les autres, Dieu peut nous ouvrir des portes et nous montrer la voie et le Saint Esprit peut nous aider à accepter ce qui est meilleur pour nous. Personnellement, je n’ai jamais eu à frapper aux portes pour trouver la meilleure mission que je devais entreprendre. »
« Milka était toujours exemplaire – fiable, rapide, compétente – dans le cadre de son travail d’éditrice, de rédactrice et de traductrice, » selon Larry Miller, ancien secrétaire général, et Eleanor Miller, ancienne employée de la CMM.
« Par ces tâches concrètes, Milka a discrètement servi la CMM en tant que lien privilégié avec les églises d’Amérique latine pour relayer et défendre leurs points de vue. Ê titre personnel, elle était devenue pour nous une vraie « sœur du cœur » comme elle aimait à le dire. Ce sont des relations comme celle-là qui rendent la vie dans notre communion mondiale si enrichissante et attendrissante. »
Milka Rindzinski à la réunion du Cône Sud 2011. Photo : MMN
La International Community of Mennonite Brethren (ICOMB, ou Communauté internationale des Frères Mennonites) est formée de 21 communautés d’églises dans 19 pays, avec approximativement 450 000 membres. ICOMB veut faciliter les relations entre les différents ministères, et améliorer le témoignage et le discipulat de ses communautés d’églises membres : connecter, renforcer, répandre.
L’Église en Colombie
La Colombie est un pays avec des extrêmes : avec des traces de cultures anciennes et la technologie la plus récente ; des lieux de loi et d’ordre et des groupes d’insurgés et l’anarchie ; avec la paix et la prospérité et l’activité des guérillas et la pauvreté. Voici une famille d’églises FM, qui a commencé par un travail missionnaire il y a 70 ans.
Asociación de Iglesias Hermanos Menonitas de Colombia (AIHMC), se compose de trois conférences régionales (juridiquement indépendantes), chacune ayant une forte orientation régionale et une orientation nationale très limitée. En 2019, ils ont organisé une retraite nationale et des réunions avec les dirigeants des trois régions et ont commencé à rechercher intentionnellement une vision nationale pour la conférence et à prendre des mesures pour un travail commun. L’unification des régions a été une bénédiction pour la conférence. Cette unité renouvelée de la conférence a également contribué à ce que l’agence missionnaire, Heme Aquí, obtienne un statut légal
Heme Aquí (Ici je suis) est une agence missionnaire qui a servi la conférence FM colombienne pendant de nombreuses années en implantant des églises, en organisant des activités missionnaires pour les jeunes, etc. Ces dernières années, il était clair que le fait d’avoir un statut légal augmenterait les possibilités de servir et faciliterait la collecte de fonds. Au cours des dernières années, il était évident que le fait d’avoir un statut légal augmenterait les possibilités de servir et faciliterait la collecte de fonds. Malgré tous les défis de l’année dernière, ils ont pu obtenir un statut légal et fixer des objectifs pour l’avenir d’une manière qui n’était pas possible auparavant. L’agence missionnaire travaille en partenariat avec Multiply et travaillera également avec l’agence missionnaire FM au Brésil.
Chocó
L’une des régions de l’ouest, sur la côte pacifique, appelée Chocó, est un endroit où vivent des gens très attachants, une histoire de souffrance et un présent difficile. La plupart sont des descendants de personnes réduites en esclavage au 19e siècle. Il y a 17 églises FM qui témoignent de l’amour du Christ dans des conditions parfois très précaires. La région compte de nombreux groupes de guérilla différents qui contrôlent une zone ou se cachent de la police.
Une œuvre commune de la conférence régionale de Chocó et du MCC, appelée « Fundación Para el Desarrollo Agrícola – Tejiendo Esperanza », offre une formation aux agriculteurs, les aide à installer leur champ et à obtenir les meilleures semences pour cette région (cacao, riz, etc.), et à stocker leur grain pour obtenir un prix équitable, etc. La Fundación a apporté une contribution importante dans cette région. La Fundación a apporté une contribution importante dans cette région. Elle agit au nom du Christ, s’identifie aux églises et est devenue un élément important de leur témoignage.
Prions pour le Chocó ! Le manque d’opportunités de travail pèse sur de nombreuses familles. Que Dieu donne aux églises l’Esprit pour proclamer la puissance de l’Evangile, afin que beaucoup d’autres soient transformés par Jésus.
—ICOMB, le point de la priƒóre
Il y a un an, l’Organisation Mondiale de la Santé déclarait une pandémie de COVID-19, aujourd’hui, la Conférence Mennonite Mondiale se joint au World Vision International, L’Alliance évangélique mondiale, Fédération Luthérienne Mondiale, Armée du Salut et Conseil œcuménique des Églises (COE) observera pour observer une semaine de prière du 22 au 27 mars.
Cette semaine invitera à un temps de prière et de réflexion à la fois sur les lamentations et l’espoir exprimés et éprouvés dans le monde entier au cours de ce qui a été une année de souffrances sans précédent, mais également une année où les Églises ont trouvé des façons toujours nouvelles d’œuvrer ensemble afin de s’adapter, d’intervenir auprès des communautés et de les accompagner dans cette crise mentale, physique, économique, spirituelle et environnementale.
« C’est l’occasion de rejoindre d’autres chrétiens à travers le monde pour témoigner de notre unité en Christ, » déclare le secrétaire général de la CMM, César García.
« Au cours de la semaine, nous nous réunirons pour proposer des intercessions, en particulier pour les plus vulnérables et pour celles et ceux qui sont en première ligne pour en prendre soin, souvent dans des circonstances difficiles, mais aussi pour nous engager de nouveau à faire preuve de compassion active au-delà de ce qui nous sépare, obéissant ainsi à celui qui avait de la compassion pour les foules et qui est venu à leur secours pour leur guérison », ajoute le père Sauca, secrétaire général par intérim du COE.
La semaine de prière est organisée avec les Églises membres du COE et les partenaires œcuméniques et sera l’occasion de partager des prières et des ressources spirituelles produites en réponse à la pandémie.
La Conférence Mennonite Mondiale est dans le deuil aux côtés de l’union d’églises membre Kanisa la Mennonite Tanzania suite au décès de l’Évêque Steven Mang’ana Watson le 4 mars 2021 des suites d’une pneumonie. Il servait notre famille mondiale en représentant l’Afrique au Comité exécutif de la CMM depuis 2015.
Steven Mang’ana Watson a intégré le groupe des responsables de l’union d’églises Kanisa la Mennonite Tanzania lorsqu’il est devenu ancien de la paroisse d’Arusha en 1978. Il a été consacré pasteur en 1997 dans la paroisse de Sinza puis élu secrétaire du diocèse de l’Est de la KMT en 1998, il a ensuite reçu la consécration d’évêque en 2004. Il a été vice-président et président du conseil des évêques. Ê la retraite, il était président du conseil du séminaire Mennonite Theological College of East Africa (MTCEA).
Steven Mang’ana Watson (74) laisse dans le deuil sa femme, Faustine, leurs cinq enfants et six petits-enfants.
« Le départ soudain de Steven nous ôte, pour un temps, la possibilité de continuer à échanger avec lui. Son sens de l’humour, sa sagesse et son leadership ne sont que quelques-unes de ses qualités dont nous nous souvenons avec gratitude » dites César García, secrétaire général de la CMM.
—Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale
L’expérience d’un café pas comme les autres : une source d’inspiration pour réinventer la vie d’Église ?
Chaque année au mois de septembre, les employés et collaborateurs de la Conférence Mennonite Suisse (CMS) se retrouvent pour une journée de rencontre, partage et découverte. Ce temps a pour but de permettre les échanges et de redonner des impulsions et des idées, notamment en apprenant à connaître des projets engagés par des œuvres chrétiennes. En septembre 2020, nous avons pu passer un moment chez Coffee&Deeds. Nous vous proposons de découvrir ce café pas comme les autres.
Autrement
Dans les années 1980, l’appel à aller plus vers les personnes a grandi dans le cœur de l’Église réformée attenante. Dans les groupes de maison, on se rend compte qu’on est bien. Cependant, que se passe-t-il à l’extérieur ? En 2010, une deuxième phase est lancée : ouverture œcuménique, donner une autre image à l’Église, créer du lien entre les différents lieux de culte et, surtout, donner de la vie au quartier. Il faut être l’Église, autrement. Mais comment ?
L’idée d’un café est venue quelques années plus tard. La vision était présente, des personnes étaient motivées (y compris quelques politiques) et les finances permettaient de lancer le projet.
« Rien n’est plus fort qu’une idée dont l’heure est venue », aurait dit un certain Victor Hugo. Pour les initiateurs du projet, il s’agit simplement du kairos de Dieu. « On a simplement commencé à faire, c’était peut-être naïf mais on avait confiance que c’était le moment », nous dit l’un des participants au projet. Ainsi, les recherches de fonds pour du personnel se font avec confiance, car « les portes s’ouvrent une fois qu’on est en action ». Des dons, des bénévoles, la restauration des lieux : le projet Coffee&Deeds est en marche.
Coffee…
Photo : Naomi Graber
Aujourd’hui, Coffee&Deeds emploie sept personnes (pour une quotité de travail totale de 250 %) et de nombreux bénévoles mettent la main à la pâte. Ce ne sont pas que des serveurs, car la volonté est de trouver un projet pour chaque personne qui veut s’engager. Les bénévoles ne sont pas tous croyants, certains viennent d’Églises diverses.
Chaque jour, la journée commence par l’allumage des lumières et la mise en marche de la machine à café auxquels s’ajoute un moment de prière. Celle-ci est aussi présente sur le menu et peut être commandée gratuitement à tout moment du service !
…&Deeds
Annonces, demandes, idées ou sujets de prière peuvent être déposés sur ce panneau. Photo : Naomi Graber
Mais ce café ne serait pas le même sans les Deeds (en français : les actes). Une employée dit d’ailleurs : « On ne veut pas être un café normal, on veut créer des ponts entre et vers les personnes qui viennent. Ce que nous recevons de la part de Dieu, nous voulons le transmettre à ces gens. » En effet, être l’Église dans le quartier, c’est y vivre. Ici, il s’agit d’une présence, d’un soutien. C’est aller vers la population et favoriser lesliens entre les habitants. C’est amener l’Église aux gens et témoigner de la foi par les actes : recherche de personnes pour répondre aux besoins des autres, soutien scolaire, tutorat, activités pour les enfants…
Au-delà de valoriser les dons de chacun, il s’agit aussi de valoriser les personnes qui viennent, de les servir et de les aimer. Au début, les personnes dans le besoin n’entraient pas forcément, sûrement à cause de l’image « à la mode » que renvoie le café. Malgré l’idée que ce café est « trop chic » pour le quartier, Coffee&Deeds veut montrer qu’il n’y a pas de niveau social prioritaire dans cet endroit. L’atmosphère agréable et accueillante est présente et c’est ça qui est important.
Aujourd’hui, Coffee&Deeds tourne toujours grâce au soutien de l’Église réformée notamment, mais le but est qu’il puisse fonctionner de manière autonome. L’impact semble en tout cas positif et le mot d’ordre « Aimez-vous les uns les autres et ils sauront que vous êtes mes disciples » prend son sens.
La visite de ce café a été particulièrement inspirante pour les collaborateurs. Dans une période où l’on apprend à vivre la vie d’Église autrement, c’est encourageant de voir d’autres manières de vivre la vie de disciple dans le quotidien.
Que Dieu renouvelle notre créativité et notre obéissance pour le service !
—Naomi Graber
Conférence Mennonite Suisse, rédactrice
Église mennonite du Sonnenberg
CET ARTICLE ET LE RÉSEAU MENNONITE FRANCOPHONE
Cet article est publié dans le cadre du Réseau mennonite francophone (RMF) et paraît aussi dans Le Lien entre nous (Québec), sur le site de la Conférence Mennonite Suisse (www.menno.ch) et sur celui de la Conférence Mennonite Mondiale (www.mwc-cmm.org).
Coordination de la publication des articles : Jean Paul Pelsy.
L’histoire de l’Église Frères en Christ du Népal (BIC)
Premières initiatives missionnaires
L’Église des Frères en Christ du Népal (BIC) a été fondée par des missionnaires de l’Église des Frères en Christ de Bihar (Inde), qui elle-même avait été implantée en 1914 par des missionnaires des États-Unis et du Canada (de la mission mondiale BIC).
Pendant plus de trois décennies, jusqu’aux environs de 1950, ces missionnaires d’Amérique du Nord n’ont pas vraiment réussi à implanter des églises. Mais ils ont découvert que le travail missionnaire parmi les Santals du sud du Bihar portait des fruits. Ils ont donc désigné un missionnaire natif, originaire du sud du Bihar, pour travailler parmi les Santals du nord du Bihar. La réponse fut encourageante, et très vite, des paroisses ont commencé à se développer parmi les Santals.
Plus tard, les missionnaires nord-américains ont rencontré un autre peuple tribal réceptif connu sous le nom d’Urawn, sur qui ils ont focalisé leur travail. De nombreuses personnes ont accepté Jésus comme leur Sauveur. Il est important de remarquer que c’est dans les quartiers où vivaient les Santals et les Urawns que des assemblées ont commencé à se développer : les croyants locaux étaient très désireux de toucher d’autres membres de leur propre tribu partout où cela leur était possible.
Un missionnaire australien travaillant à la frontière du Népal informa alors les missionnaires BIC du Bihar qu’il y avait des Santals au Népal ; très heureux, ils décidèrent d’aller les voir. Ainsi, accompagnés par ce missionnaire australien, des missionnaires indigènes indiens BIC du Bihar rendirent visite aux Santals du Népal pour la première fois. Lorsqu’ils constatèrent l’ardeur que manifestaient ces derniers pour accepter Jésus-Christ comme leur Sauveur, les missionnaires commencèrent à leur rendre visite régulièrement.
C’est en 1959 et 1962 qu’eurent lieu les première et deuxième vagues de baptêmes, alors que le Népal était constitutionnellement un pays hindou. Cela signifie qu’il était illégal de prêcher l’Évangile, et que la conversion au christianisme était passible de trois à cinq ans d’emprisonnement. Les disciples du Christ ont dû faire face à la persécution du gouvernement et de la communauté locale.
Mme Netra Neupane
Bien que le nombre de personnes affectées par la COVID-19 soit en augmentation, c’est du confinement que la population du Népal a le plus souffert. Les gens ont perdu leur emploi et manquent de nourriture. Cependant, dans cette situation critique, les chrétiens apprennent à compter sur Dieu en toutes choses.
Pendant le confinement, la plupart des croyants ont beaucoup prié pour connaître la volonté de Dieu pour leur vie. Beaucoup ont formé des groupes et des chaînes de prière hebdomadaires ou mensuelles, et certains ont pratiqué le jeûne.
Ils ont appris à être reconnaissants envers Dieu même en période de difficultés. Ils ont rassemblé tout ce qu’ils avaient et l’ont partagé selon les besoins de chacun.
Mme Netra Neupane, membre d’une église BIC, tient un restaurant dans une maison louée. Pendant le confinement, il lui a été très difficile de survivre et de payer le loyer, car le restaurant a dû fermer. Malgré ses difficultés, lorsqu’elle a vu des personnes affamées allongées à même le sol dans la gare routière, elle a partagé avec eux le riz qu’elle-même avait reçu.
Lorsque l’église BIC locale a apporté une aide à sa famille, elle l’a redistribuée aux personnes plus démunies et fragiles que sa propre famille.
« J’apprends à partager et à prendre soin des autres avec joie, même en période de difficultés comme pendant la pandémie de coronavirus et le confinement », dit-elle.
« Cela me donne non seulement de la satisfaction, mais aussi la joie d’être au service des démunis comme Jésus l’a enseigné à ses disciples. »
Formation de la Société des Frères pour le Bien-Être communautaire
Au début, la plupart des premiers chrétiens furent exclus de leur communauté. Malgré tout, les chrétiens népalais ont continué à répandre secrètement l’évangile et le nombre de chrétiens a augmenté. Ainsi, des cultes réguliers ont commencé au début des années 1980, et des églises BIC Népal se sont officiellement constituées en 1994. Elles ont continué à se développer sous l’égide du conseil de l’Église BIC du Bihar jusqu’en 2004 puis celle-ci est devenue une union d’églises.
Comme il n’était pas possible de s’inscrire en tant qu’église, l’Église BIC du Népal a décidé de mettre en place une branche sociale pour aider la communauté à partager l’amour de Dieu en action. Une fondation sociale Brethren in Community Welfare Society – BICWS (Société des Frères pour le Bien-être communautaire) a été créée et enregistrée auprès du gouvernement local. Après deux ans d’existence en temps qu’union d’églises, l’Église BIC du Népal est devenue membre associé de la CMM en 2006 à Pasadena (États-Unis). Puis, en 2009, elle est devenue membre à part entière de la CMM.
L’Église BIC du Népal – en partenariat avec la BICWM et la coordination de l’Église BIC du Bihar – a continué à grandir malgré des obstacles. Il y a maintenant 34 paroisses, dont 12 églises de maison, comptant en tout 912 croyants baptisés.
L’Église BIC du Népal continue d’entretenir des relations étroites avec l’Église BIC du Bihar et elle est membre associé de Mennonite Christian Service Fellowship of India (MCSFI).
L’Église BIC du Népal est associée à la Société chrétienne locale, la Société chrétienne provinciale et la Société chrétienne du Népal (NCS) ainsi qu’à la National Churches Fellowship of Nepal – NCFN (Communion des églises du Népal).
Principaux objectifs du ministère
Parallèlement à de nombreuses autres activités, l’Église BIC du Népal s’est concentrée sur cinq domaines principaux : l’implantation d’églises, le développement du leadership, le développement communautaire, l’éducation des enfants et le service d’entraide.
Implantation d’églises
L’évangélisation et l’implantation d’églises étant l’une des priorités de l’Église BIC du Népal, elle s’est tournée vers les personnes qui ne connaissaient pas le Christ. Elle est petite et son nombre n’augmente pas rapidement. Cependant, en dépit de la persécution et d’autres difficultés, de nouveaux croyants se sont joints à l’Église et des groupes de maison sont formés presque chaque année.
Au début, les missionnaires BIC d’Inde ont travaillé surtout parmi les communautés Santals et Urawn du sud-est du Népal. Maintenant, les églises BIC sont implantées parmi 11 peuples différents (dont les Santals et les Urawns) dans sept districts de deux provinces du Népal. Les croyants viennent de Rajbanshi, Rishedev, Tharu, Rai, Limbu, Magar, Newar, Tamang (Lama), et on y trouve des groupes de Madheshi et des hindous de haute caste.
Développement du leadership
L’Église BIC organise une formation régulière de courte durée sur le leadership pour les laïcs, au moins deux fois par an. Depuis 1990, en coordination avec Allahabad Bible Seminary, Uttar Pradesh (Inde), l’Église BIC du Népal a développé un cours préparant à un diplôme en théologie (Bachelor of Theology) en népalais. Ce cours se déroule dans le cadre d’un programme de vulgarisation car il vise à offrir une formation aux responsables d’églises de langue népalaise qui ne peuvent pas en avoir dans les écoles ou les collèges bibliques. Ce cours est également ouvert aux responsables d’autres églises évangéliques.
Développement communautaire
Être au service des plus démunis et des opprimés fait partie de la mission de l’Église BIC du Népal depuis son enregistrement auprès du gouvernement local sous le nom de Brethren in Community Welfare Society (BICWS). Nous sommes au service de ceux qui ont besoin d’aide et de libération, comme nous le lisons dans Luc 4/18 et Romains 12/13.
D’abord pendant six ans, en partenariat avec la United Mission to Nepal (UMN), la BICWS a aidé les femmes d’une communauté cible à devenir autonomes, avec des groupes d’entraide, de la culture maraîchère et un potager.
Ces 10 dernières années, en partenariat avec le MCC Népal et le gouvernement local, la BICWS s’est engagée dans le développement communautaire avec des projets de sécurité alimentaire, des programmes de formation professionnelle et d’éducation rurale dans la communauté cible de la municipalité rurale de Jahada dans l’est du Népal.
Service humanitaire
Toujours en partenariat avec le MCC Népal et le gouvernement local, la BICWS apporte des secours lors de catastrophes naturelles. Presque chaque année, la Société est intervenue face à la sécheresse, aux incendies, aux inondations et aux dég√¢ts provoqués par la foudre. En 2015, elle a apporté son aide lors d’un tremblement de terre, bien qu’il ait eu lieu dans des zones limitées.
Avec le soutien de la CMM, par le Fond de Partage de l’Église Mondiale, nous avons aidé les paroisses à reconstruire leurs b√¢timents endommagés par l’inondation. Lorsque c’est nécessaire, l’Église BIC s’associe également aux autres assemblées locales et à la Société chrétienne provinciale pour apporter une entraide humanitaire dans les situations de crise.
Cette année même, pendant le confinement en raison de la pandémie de la COVID-19, l’Église BIC du Népal s’est jointe à la Société chrétienne provinciale pour distribuer de la nourriture et répondre à d’autres besoins pour venir en aide à ceux qui se trouvent dans un centre de quarantaine à la frontière de l’est du Népal.
Éducation des enfants
La plupart des assemblées BIC du Népal sont établies dans des zones rurales reculées dont les habitants sont majoritairement peu instruits et démunis. Lorsqu’ils se convertissent, nous essayons de les aider à grandir dans leur vie spirituelle et pour la scolarisation des enfants.
Nous avons deux programmes différents afin de garantir à tous les enfants de l’église BIC du Népal la possibilité de recevoir un enseignement scolaire et religieux.
En partenariat avec la BIC World Mission USA, nous gérons le projet : Sponsorship Program for International Children’s Education (SPICE), des foyers d’accueil pour les enfants des zones rurales qui peuvent venir vivre ensemble et ainsi fréquenter les écoles publiques voisines.
En partenariat avec la BIC World Mission Canada, Provide Essential Assistance for Children’s Education (PEACE) – à proximité des écoles publiques – est une autre action de l’Église BIC qui accueille les enfants tous les jours avant et après la classe pour leur assurer des repas et les accompagner dans leurs études.
Questions théologiques
Bien que les croyants soient issus de milieux culturels différents, il n’y a pas de conflits théologiques majeurs, et l’Église BIC est la seule qui soit anabaptiste. Les églises charismatiques pentecôtistes, presbytériennes et luthériennes de la région ont généralement une foi et un enseignement évangéliques équilibrés. La plupart des églises du Népal reconnaissent leurs différences, s’acceptent mutuellement, et vivent en harmonie communautaire.
Difficultés et opportunités
Dans le contexte actuel du Népal, nous avons à la fois des difficultés et des opportunités :
Les difficultés
La persécution du gouvernement et des fondamentalistes religieux sont nos principaux problèmes. Bien que le Népal ait été déclaré pays laïc en vertu de sa constitution (promulguée le 20 septembre 2015) qui prévoit la liberté de pratiquer sa religion, elle nie toujours le droit d’amener une personne à la conversion. Le christianisme est une religion mineure, par conséquent, les disciples de Jésus sont souvent la cible de fondamentalistes religieux, qui accusent à tort les chrétiens de soudoyer les gens pour les amener à se convertir. Plusieurs responsables chrétiens d’autres églises sont en prison ou font face à des poursuites judiciaires. Les responsables des BIC sont conscients de ce risque.
Les catastrophes naturelles constituent un autre problème important, car le Népal est sujet aux tremblements de terre, aux glissements de terrain, aux inondations, aux orages, aux avalanches, aux incendies, à la sécheresse et aux épidémies. Presque chaque année, des centaines de personnes meurent, et des milliers d’autres sont gravement touchées par ces catastrophes.
En 2015, un tremblement de terre a fait plus de 10 000 morts et 500 000 maisons ont été endommagées. Ceux que ces catastrophes dévastatrices avaient atteint essayaient lentement de se remettre. Mais est arrivée la pandémie de la COVID-19 et les vies sont à nouveau a bouleversées. Actuellement, 51 919 personnes sont infectées, 322 sont décédées et 36 672 se sont rétablies. Le confinement a davantage affecté la population, en particulier les salariés journaliers, que la maladie elle-même.
La pauvreté et l’augmentation du taux de chômage des jeunes sont un autre problème qui entraîne la diminution de la participation des jeunes à la vie de la paroisse. Les jeunes sont attirés par les plaisirs du monde et ils essaient de rivaliser avec les autres pour gagner plus, plutôt que de désirer grandir spirituellement et obéir à Dieu.
Lorsque le Népal est devenu un pays laïc, c’était une joie pour les chrétiens de prier et de pratiquer leur foi plus ouvertement. Les responsables chrétiens s’engagent pour défendre les droits humains fondamentaux et font entendre leur voix pour la liberté religieuse. Mais cette liberté religieuse a aussi permis à des sectes de venir au Népal. Elles se rendent principalement dans les foyers chrétiens et tentent de convaincre les chrétiens d’accepter leur enseignement, qui est en contradiction avec notre foi biblique et évangélique.
Opportunités
Ces difficultés ont aussi des conséquences positives.
La persécution a uni et créé des liens étroits avec les chrétiens malgré leurs différences doctrinales et confessionnelles. Elle ouvre de nouvelles voies pour être en contact, partager des préoccupations communes et se soutenir mutuellement de toutes les manières possibles. Ceux qui sont forts dans la foi essaient d’aider les autres à s’enhardir, et les encouragent à faire confiance à Dieu, à passer du temps dans la prière et à vivre en communion plus étroite avec d’autres chrétiens. Ils sont motivés pour organiser des chaînes de prière et de jeûne, et pour dépendre de Dieu plutôt que des autres ou des choses matérielles. Ceci entraîne un sentiment de solidarité et d’unité comme on le voit dans le livre des Actes. Pendant les difficultés, les croyants font l’expérience de la gr√¢ce de Dieu et apprennent à se soutenir mutuellement. Ils apprennent à ne compter que sur Dieu et sur sa puissance, plutôt que sur la puissance humaine. En vivant dans l’unité, ils apprennent à coopérer et à essayer de résoudre leurs problèmes ensemble.
Dans les moments difficiles, comme la pandémie, les gens sont plus ouverts à l’Évangile. Ils sont prêts à accepter Jésus comme leur Sauveur surtout quand ils sont malades, manquent du nécessaire et font face à des pressions politiques.
‚ÄîEnvoyé par Hanna Soren au nom de l’église BIC du Népal.
Membre de la CMM:
Église BIC du Nepal/Brethren in Community Welfare Society