Catégorie : Non classifié(e)

  • Les soirées d’études bibliques ne sont pas toujours fréquentée par des foules… Pourquoi ? Que faire pour les rendre attractives ? Une prise de conscience de l’importance d’étudier ensemble la Bible serait-elle à promouvoir ? Point de vue français et congolais dans le cadre d’articles publiés par le Réseau mennonite francophone sur plusieurs supports (Courrier Congo, Perspective, Christ Seul, Le Lien, site de la Conférence Mennonite Mondiale).

    Point de vue français

    Nous constatons depuis un certain temps que ces soirées d’études bibliques n’attirent plus grand monde. La participation de plus en plus faible et même les critiques concernant ces réunions indiquent que la formule ne correspond peut-être plus aux attentes des uns et des autres.

    Pourquoi cette désaffection et ces critiques ? Les chrétiens ne souhaitent-ils plus recevoir un enseignement biblique en dehors des cultes ? Il est vrai qu’un enseignement « frontal » durant lequel les participants ne sont que des auditeurs ressemble tant aux journées des élèves et des étudiants. C’est également un exercice difficile pour ceux qui ont quitté les bancs de l’école, surtout le soir après une journée chargée ; et puis, notre temps est de plus en plus compté…

    Café biblique

    Alors un jour, notre pasteur nous a proposé de participer à une nouvelle activité : les Cafés bibliques. Rien que l’intitulé m’a interpellée : café = convivial, biblique = étude de la Bible. Il s’agit en fait d’étudier un personnage de la Bible en six séances à raison d’une soirée toutes les deux semaines. La durée de chaque séance est fixée à une heure trente (de 20 h à 21 h 30). Nous nous retrouvons par groupes de cinq à six personnes autour d’une table. Sur chaque table se trouve une thermos d’eau chaude, des tasses et des tisanes.

    Comment ça se passe ?

    Trois prédicateurs se partagent l’apport théologique et la direction de ces soirées (Geneviève Toilliez, Fritz Goldschmidt et Denis Kennel).

    Après une introduction par la prière, ils nous exposent le contexte, puis nous faisons une lecture à haute voix d’un ou de plusieurs chapitres de la Bible. Cette lecture est interactive, puisque chaque participant est invité librement à prendre le rôle d’un personnage ou du narrateur. A la suite de cette lecture, chaque groupe reçoit une série de questions auxquelles il doit répondre, avec des expressions à relever dans le texte, des comparaisons à faire… pendant environ dix minutes. Nous faisons ensuite un retour collectif noté sur un tableau. Ce temps d’échange est très attractif et nous apporte beaucoup, puisque nous avons un éclairage théologique basé sur des principes d’interprétation anabaptiste (centralité du Christ, différence entre Ancien et Nouveau Testament…) et en même temps, chacun vient avec ses questions, ses incompréhensions, ses façons de voir et de comprendre le texte. C’est ensemble que nous découvrons ce que nous n’avions pas forcément compris en lisant ces mêmes passages tout seul. C’est ensemble également que nous approfondissons nos connaissances bibliques. C’est un temps privilégié de communion et de partage dans la joie et la bonne humeur, avec aussi des moments de franche rigolade !

    Christine Herrgott, Eglise de La Ruche, Saint-Loui

     

    Point de vue congolais

    L’étude biblique est une autre façon de prêcher et d’évangéliser nos communautés.Cependant, dans le contexte africain, la tenue d’études bibliques présente certaines difficultés d’ordre social et d’organisation.

    Difficultés

    1. Le bon horaire qui convient au plus grand nombre. Le manque d’intérêt des participants. Le manque de régularité, car l’étude biblique exige beaucoup de sacrifices par rapport aux autres occupations.

    2. La question du manque d’éclairage pour la tenue des études bibliques en soirée. L’achat d’un groupe électrogène entraînerait beaucoup des frais.

    3. Réaliser la cohésion d’un groupe d’études bibliques du fait que nous provenons de religions traditionnelles différentes et de plusieurs ethnies aux cultures différentes,

    4. Le niveau d’étude différent de chacun. Les plus instruits comprennent plus facilement que ceux qui possèdent un niveau très bas.

    5. L’animateur n’a souvent pas les moyens financiers pour faire face à certains besoins matériels et logistiques.

    Avantages

    Cependant, pour intéresser les personnes, nous essayons de faire comprendre que l’étude biblique présente beaucoup d’avantages pour la compréhension et l’étude de la parole de Dieu. Nous citerons les raisons suivantes.

    1. Les participants peuvent se réunir dans un cadre ou environnement flexible : dans une salle ouverte ou fermée, en plein air, dans une maison ou dans une église.

    2. Par ce moyen, des personnes de différents niveaux d’instruction, ayant des différences linguistiques, ethniques et culturelles peuvent apprendre à partager entre elles et à étudier la Bible ensemble. L’étude biblique donne aussi l’opportunité de discuter dans la langue de son choix.

    3. L’étude biblique offre davantage de temps pour comprendre profondément la Bible. En effet, pendant les prédications, c’est le prédicateur seul qui parle et qui indique les versets à lire. L’étude biblique donne l’opportunité à tout le monde de lire et de poser des questions.

    4. L’étude biblique offre des opportunités aux jeunes, aux adultes et aux personnes de sexe opposé de discuter ensemble. En effet, chaque âge, sexe et profession a ses expériences, lacunes et compétences. Par l’échange d’idées jailli la lumière. L’étude biblique devient ainsi un moyen pour grandir spirituellement.

    5. Par l’étude des histoires de l’Ancien et du Nouveau Testament, elle nous aide aussi à mieux connaître la Bible en général, depuis la création de l’univers. C’est aussi l’occasion d’apprendre comment s’est constituée la Bible elle-même et de faire connaissance avec l’expérience de nos pères spirituels.

    Pascal Tshisola Kulungu, Communauté des Eglises des Frères mennonites au Congo, Kinshasa
  • Ces paroles de Jésus (Marc 16/16), répétées à la Pentecôte par l’apôtre Pierre (Actes 2/38) sont une source d’inspiration pour nous anabaptistes, et nous poussent à l’action. Le mot ‘baptême’ se retrouve dans notre nom (anabaptistes) – et cette pratique est un moment déterminant dans notre formation de disciples du Christ.

    Mais quelle est notre pratique ? par affusion, aspersion ou immersion ?

    Quand une personne est-elle assez âgée pour prendre la décision personnelle de suivre Jésus ?

    Quelles sont les conséquences du baptême ? Est-ce une déclaration personnelle de foi ou un rite d’adhésion pour devenir officiellement membre d’une assemblée locale ?

    Ce sont des questions difficiles pour les églises anabaptistes-mennonites du monde entier et elles y donnent des réponses différentes selon leur contexte.

    Le retour aux textes bibliques nous montre qu’il y existe aussi une diversité : nous trouvons à la fois le baptême spontané de l’eunuque éthiopien après avoir entendu Philippe et un baptême intergénérationnel en grand groupe dans la maison de Corneille. L’Église primitive a continué à développer des pratiques et des symboles du baptême audelà du livre des Actes.

    La Conférence Mennonite Mondiale encourage ses paroisses membres à se souvenir des premiers baptêmes qui ont déclenché notre mouvement spirituel : chaque année, nous célébrons le dimanche de la Fraternité anabaptiste mondiale autour du 21 janvier, rappelant l’acte de foi courageux de Conrad Grebel, Felix Manz et Georg Blaurock qui se sont faits re-baptisés à Zurich à cette date en 1525.

    Ce numéro du Courrier publie les présentations des webinaires de Renouveau 2021 en ligne, qui ont eu lieu en juin 2021. Ces sessions ont étudié l’histoire des anabaptistes et ce que nous apprenons aujourd’hui des autres traditions concernant le baptême – et même des catholiques et des luthériens avec lesquels nos ancêtres spirituels étaient si fortement en désaccord en 1525.

    Pour ces premiers croyants, le baptême n’était pas seulement un acte de foi personnel, mais aussi une révolte contre les pouvoirs politiques de l’époque. Cherchant à refléter la foi et la ferveur de nos ancêtres spirituels, comment pouvons-nous aujourd’hui nous engager de manière audacieuse ?

    Comment notre baptême nous enseigne-t-il à mettre de côté notre intérêt personnel et à chercher le bien de la communauté par amour pour les autres ?

    Comment notre baptême nous aide-t-il à résister à l’attirance de la cupidité et de la domination, et à vivre les valeurs alternatives de paix et de réconciliation dans la fraternité du Royaume de Dieu « déjà présent mais pas tout-à-fait » ?


    Karla Braun est rédactrice en chef de Courrier et écrivaine pour la Mennonite World Conference. Elle vit à Winnipeg, Canada.
    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2021 de Courier/Correo/Courrier.
  • Zoom sur les ressources : La Déclaration de solidarité avec les peuples autochtones 

    Nous exhortons l’Église à l’échelle œcuménique, confessionnelle et mondiale, à rejeter les interprétations erronées de la Bible qui justifient les mauvais traitements infligés aux peuples autochtones. Nous renouvelons notre engagement à incarner l’esprit de Jésus comme indiqué dans le Sermon sur la montagne : « Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés enfants de Dieu » (Matthieu 5/9).

    Le 29 mai 2025, dans trois ans, des membres du Conseil Général de la CMM, des invités œcuméniques et une foule d’amis du monde entier se réuniront à Zurich, en Suisse, pour une journée de commémoration du 500e anniversaire des premiers baptêmes qui ont marqué le début du mouvement anabaptiste-mennonite.

    La Commission Foi et Vie de la CMM se réjouit de cet événement qui aura lieu en Suisse. Mais nous savons bien que les célébrations historiques sont compliquées.

    Il est évident que le monde anabaptiste est très différent aujourd’hui de ce qu’il était il y a 500 ans. La majorité des anabaptistes vivent hors d’Europe aujourd’hui : en Asie, en Afrique et en Amérique latine, dans des contextes culturels très différents de ceux du XVIe siècle.

    Se focaliser sur l’histoire peut facilement devenir une forme d’idéalisation transformant nos ancêtres en héros, plutôt que de se focaliser sur Jésus, « initiateur de la foi et qui la mène à son accomplissement » (Hébreux 12/2). Préserver les souvenirs historiques peut devenir une sorte de nostalgie, ou une justification de la lourdeur de la tradition et du statu quo.

    Il y a quelques années, la Commission Foi et Vie a demandé à l’un de nos membres, Hanspeter Jecker, un historien mennonite suisse, de réfléchir à la place que la Conférence Mennonite Mondiale en tant que communion mondiale, donne à l’histoire. Ce document : La ‘Tradition’ anabaptiste : Retrouver ses Dons tout en étant conscient de ses Faiblesses fait maintenant partie d’une large collection de ressources pédagogiques disponibles dans les trois langues officielles sur le site de la CMM.

    Ce court document commence par un bref aperçu historique du mouvement anabaptiste et de son évolution vers une église mondiale. Il définie ensuite sept thèmes théologiques qui forment le cœur de la ‘tradition anabaptiste’ que vous pourrez probablement trouver dans toutes nos églises membres, bien qu’avec des accents différents et avec des expressions culturelles variées.

    Enfin – et c’est important ! – ce document cite également plusieurs ‘faiblesses et manquements’ de la tradition anabaptiste, reconnaissant que nos forces ont aussi leur part d’ombres qui doit être reconnue et confessée.

    La “Tradition” anabaptiste : Retrouver ses Dons tout en étant conscient de ses Faiblesses est un guide utile pour la CMM alors que nous nous préparons à célébrer les débuts du mouvement anabaptiste en 2025. Cette célébration sera l’occasion de réaffirmer les convictions théologiques distinctives qui nous unissent. Mais ce sera aussi une occasion de confession et de transformation tout en suivant et renouvelant continuellement notre tradition.

    —John D. Roth est secrétaire de la Commission Foi et Vie. Il vit à Goshen, Indiana (États-Unis), et est membre de la Berkevy Avenue Mennonite Fellowship.


    Comme les quatre cavités du cœur, les quatre Commissions de la Conférence Mennonite Mondiale sont au service de la communauté mondiale des églises anabaptistes dans les domaines suivants : diaconie, foi et vie, paix et mission. Les Commissions préparent des documents à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils, proposent des ressources aux églises membres et facilitent le travail des réseaux et des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun. Ci-dessous le communiqué d’une des commissions..
    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2022 de Courier/Correo/Courrier.
  • « Je ne peux pas tolérer ça ! » Il y avait un problème de calcul pour Sara Hildebrand. Le plan COVAX qui visait à apporter 1 milliard de doses de vaccin aux populations du monde en développement ne toucherait que moins de 20 % des personnes les plus pauvres du monde en 2021. « Le monde a besoin de croyants qui élèvent collectivement la voix », a estimé la fondatrice de Millennium Kids, une organisation qui promeut les objectifs de développement durable de l’ONU. 

    Une campagne canadienne intitulée «Love My Neighbour» (LMN, « Aime mon prochain ») est née. Sara Hildebrand et ses collaborateurs ont rassemblé des responsables religieux de toutes les traditions – et des enfants – pour récolter des fonds afin d’augmenter le nombre de doses destinées aux personnes les plus pauvres du monde. 

    Au nom de la Conférence Mennonite Mondiale, les membres ont donné 56 470 dollars canadiens à la campagne «Love My Neighbour», et 26 189,30 dollars américains à la campagne « USA Interfaith Movement to End the Pandemic » (« Mouvement œcuménique états-unien pour arrêter la pandémie ») que LMN a inspirée – tous ces dons soutenant la campagne de vaccination COVID-19 de l’UNICEF.

    Ces fonds feront plus que favoriser la vaccination. Lors d’une conférence de presse avec Sara Hildebrand et le ministre canadien du développement international Harjit Sajjan, le Dr Aboubacar Kampo, directeur des programmes de santé de l’UNICEF, explique que l’organisation renforce les systèmes de santé et les rend plus résilients.

    Les dons de doses affluent en 2022 : COVAX prévoit d’apporter 4,1 milliards de doses aux populations des pays en développement et ainsi toucher près de 70 % de la population mondiale. Le don recommandé de 25 dollars canadiens à la campagne « Love My Neighbour » de l’UNICEF finance désormais le circuit logistique et l’injection de 20 doses de vaccin : des équipements de protection individuelle (EPI), l’entreposage réfrigéré, le transport et même la formation pour les systèmes de santé fragiles.

    La campagne « Love My Neighbour » se poursuit. Les objectifs n’ont pas encore été atteints.

    « C’est une occasion en or pour renforcer tous les systèmes de santé », déclare le Dr Aboubacar Kampo. Mais développer « la confiance pour recevoir les vaccins » reste un défi permanent.

    « Nous devons utiliser les réseaux de la société civile pour atteindre le cœur de la communauté », dit-il. Les responsables d’église peuvent partager des informations fiables et aider les membres à raisonner intelligemment et à évaluer avec soin.

    Le ministère de la Santé du Zimbabwe exhorte : « Le COVID-19 est réel : faites-vous vacciner, portez un masque, continuez à vous laver les mains, à maintenir une distance sociale et à utiliser des désinfectants ! ». Pour ce pays de plus de 14 millions d’habitants, COVAX a expédié un peu moins de 4 millions de doses à l’heure où nous écrivions ces lignes. 

    « Il y a maintenant des vaccins pour ceux qui en ont besoin », déclare Barbara Nkala, représentante régionale de la CMM pour l’Afrique australe. Il y a eu de nombreux décès en juin-septembre 2021, avant que les vaccins ne soient largement disponibles. Certaines personnes restent réticentes.

    De nombreux responsables d’église plaident pour la vaccination, dit-elle, « mais on ne peut pas forcer les gens. » 


    En savoir plus :

    COVAX dashboard:

    Vaccine misinformation management guide

     

  • Ê un endroit où surgissent des sources dans le désert, à l’est du Jourdain, un guide explique que c’est là que Jean a baptisé Jésus, à « Béthanie au-delà du Jourdain » (Jean 1). Des bâtiments modernes en bois se dressent là où les premiers chrétiens construisaient autrefois des églises.

    Ici, Jean a appelé les foules à la repentance pour le pardon des péchés.

    Se repentir impliquait de changer de vie : ceux qui avait abondance de nourriture et de vêtements devaient partager, les collecteurs d’impôts devaient être honnêtes, les soldats ne devaient pas abuser de leur pouvoir (Luc 3).

    Jésus n’avait pas besoin du baptême pour signifier le pardon des péchés. Mais « se repentir » c’est aussi opérer un virage dans la vie. Avec la puissance reçue lors de son baptême par l’Esprit, Jésus a laissé derrière lui sa vie privée pour embrasser pleinement l’appel de Dieu à proclamer le règne de Dieu.

    Il a traversé le Jourdain là où les Israélites étaient entrés dans le pays que Dieu avait promis.

    Là, Jésus a fait face à la tentation dans le désert, au rejet à Nazareth, au harcèlement des chefs religieux et politiques, et finalement à la croix.

    Tout au long de son chemin, il a appelé des disciples, guéri, pardonné, festoyé, enseigné, aimé et prié.

    Le coût du baptême a été élevé pour Jésus, et c’est aussi le cas pour nous. Heureusement, peu d’entre nous connaîtront une fin violente aux mains d’adversaires. Mais le changement de vie qui suit le baptême nous conduit à abandonner une vie centrée sur notre ego pour pratiquer la discipline de suivre Jésus. Ce sont les choix quotidiens d’obéissance à Dieu qui donnent du sens à notre une vie : « Jésus, renonçant à la joie qui lui revenait endura la croix [….] » (Hébreux 12).

    Les premiers anabaptistes parlaient d’un triple baptême : d’eau, d’Esprit et de sang.

    Connaissez-vous quelqu’un à qui il a coûté beaucoup de tenir les promesses de son baptême ?

    Quelles traits égocentriques êtes-vous prêt à abandonner dans les eaux du baptême pour suivre Jésus dans la joie et la puissance de la résurrection ?


     

    J. Nelson Kraybill est président de la CMM (2015-2022). Il vit en Indiana (ÉtatsUnis).
    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’octobre 2021 de Courier/Correo/Courrier.
  • Des témoignages du monde entier racontent comment nous répondons aux défis du changement climatique en tant que communautés de foi. 

    Les 353 réponses à l’enquête du Groupe de travail pour la protection de la création contiennent de nombreuses histoires d’églises qui prennent soin de la création. Ce mois-ci, nous mettons en lumière les réponses qui révèlent des solutions locales créatives mises en œuvre par les assemblées en réponse fidèle aux injustices de la dégradation de l’environnement. 

    La protection de la création peut faire partie intégrante du culte et des études bibliques,… 

    « L’Église s’est penchée sur le sujet [du changement climatique] en se basant sur l’affirmation biblique selon laquelle Dieu est le Créateur et [nous sommes] les gardiens des ressources qui [nous] sont confiées. »—Francis Kamoto, pasteur, Mpingo Wa Abale Mwa Kristu (Frères en Christ) Malawi. 

    « En plus du remplacement de notre éclairage (par un système automatique), de la mise en place d’un programme de recyclage, etc, nous sommes également en passe d’installer des panneaux solaires sur le bâtiment de l’église. »—Rebecca Helmuth, North Goshen Mennonite Church, Goshen, Indiana, Etats-Unis. 

    Rebecca Helmuth

    « Le siège de l’église Meserete Kristos envoie un bulletin bihebdomadaire en trois langues avec des méditations bibliques qui abordent les thèmes des cinq piliers du ministère de MKC. Le changement climatique est abordé dans le cadre du travail pour la paix et du ministère holistique. »—Desalegn Abebe, président, Meserete Kristos Church, Ethiopie. 

    « Nous avons eu des prédications, des cours et des ateliers pour nous aider à comprendre l’ampleur du changement climatique mondial et à trouver des pistes de réponses. Nous nous sommes plus particulièrement concentrés sur le changement de nos habitudes alimentaires. Nous avons également plaidé en faveur d’une législation locale et étatique pour lutter contre le changement climatique. »—Rod Stafford, Portland Mennonite, Oregon, Etats-Unis. 

    Et elle peut être intégrée aux autres activités de l’église…  

    Une bannière de la First Mennonite Church de Kitchener, en Ontario, encourage l’action pour la justice climatique. 
    Photo avec la permission de Donna Bender     

    « Nous essayons de réduire au maximum notre production de déchets lors des événements de l’église (par exemple, utiliser de la vaisselle plutôt que des produits jetables). Nous utilisons des ampoules LED lorsque cela est possible. Nous gardons le chauffage baissé lorsque l’église n’est pas utilisée. Nous essayons de moins saler la chaussée en hiver. »—Eleanor Nash, Rouge Valley Mennonite Church, Markham, Ontario, Canada.  

    «Nous avons organisé une conversation intergénérationnelle sur le changement climatique ; nous publions des bulletins trimestriels sur la protection de la création/le changement climatique ; tous les ans nous organisons le dimanche de la protection de la création pendant le Temps de la création ; nous accueillons Wild Church tous les mois ; nous avons installé des panneaux solaires ; nous avons isolé notre bâtiment ; nous avons créé des jardins en permaculture et un système de compostage sur place ; et nos membres ont écrit un livre de cuisine (Sustainable Kitchen).»—Heather Wolfe, Taftsville Chapel Mennonite Fellowship, Woodstock, Vermont, Etats-Unis. 

    Ce qui aide les églises à dialoguer avec leurs communautés locales. 

    « Avec A Rocha, nous nous sommes lancés dans une démarche d’église verte. Nous avons créé un potager dont nous donnons les fruits à notre banque alimentaire locale. Nous avons participé cette année au Temps de la Création pendant trois dimanches, en célébrant le culte à l’extérieur et en intégrant la nature dans notre contemplation. »—Lori Matties, River East Mennonite Church, Winnipeg, Manitoba, Canada 

    « Nous avons bêché une grande partie du terrain herbeux situé à côté de notre bâtiment et l’avons divisé en parcelles. Chaque été, les membres de l’église et les voisins de l’église y cultivent des légumes. »—Karla Braun, Crossroads MB Church, Winnipeg, Manitoba, Canada 

    Les solutions naturelles comme planter des arbres sont bonnes pour la planète et pour nos communautés 

    Tshims Mafuta

    « MB Malawi élabore une stratégie de lutte contre la déforestation et pour une meilleure gouvernance forestière. Des interventions complémentaires sur le terrain ont été lancées pour s’attaquer aux facteurs du changement climatique, tout en contribuant à créer des moyens de subsistance pour les foyers vulnérables. »—Bahati Mutabesha Safari, église Frères Mennonites du Malawi. 

    « L’église a toujours encouragé les membres à la plantation des arbres, et aujourd’hui ces plantes produisent des fruits et protègent des maisons contre les vents. »—Cristiano Mafuta M. Ngoma, Igreja da Comunidade Menonita em Angola 

    « Dans le cadre du programme GREEN Legacy visant à planter 5 milliards d’arbres], les membres de notre église ont planté des arbres dans leurs enceintes, dans des espaces ouverts et sur des terrains communautaires. »—Desalegn Abebe, président, Meserete Kristos Church, Ethiopie 

    Créer des groupes consacrés à la protection de la création aide souvent les églises à s’engager plus efficacement. 

    Wendy Janzen, éco-pasteure de l’Église mennonite de l’Est du Canada, a prononcé un sermon en plein air à la First Mennonite Kitchener en janvier. L’église a organisé une série de sermons d’un mois sur la protection de la création et y fait régulièrement référence dans ses prières. 

    Après une série de cultes pour tous les âges sur la protection de la création, « nous avons formé un sous-groupe d’action climatique. Nous avons organisé des agapes végétariennes et partagé des recettes pour encourager les gens à manger moins de viande. Nous avons organisé un événement de plantation d’arbres. Nous avons installé des panneaux solaires sur le toit de l’église il y a plusieurs années et installé une station d’eau pour promouvoir le remplissage de gourdes réutilisables. »—Donna Bender, First Mennonite Church, Kitchener, Ontario, Canada. 

    Les jeunes sont des éléments essentiels 

    « Il y a quelques années, un groupe de nos jeunes est allé planter des arbres à la source qui alimente le village en eau potable. Cela a eu un grand impact sur la communauté et sur nos jeunes qui se sont rendu compte de l’importance de préserver et de prendre soin de ce que nous avons. » —Omar Pérez Reyes, président, Asociación Iglesias Cristianas Menonitas de Costa Rica.  

    « Les jeunes de l’église profitent généralement des séances d’évangélisation pour sensibiliser les gens aux conséquences du changement climatique et aux moyens d’enrayer ses effets. »—Thioro Bananzaro, président, Eglise Evangélique Mennonite du Burkina Faso. 

    Les églises peuvent prendre des mesures qui ont un impact sur des systèmes plus larges  

    « Au début des années 2000, nous étions impliqués dans un mouvement interconfessionnel et civil pour rejeter un projet du gouvernement de construire une centrale nucléaire. C’était une question controversée… mais c’est devenu un point de rencontre pour construire un réseau interconfessionnel. »—Danang Kristiawan, GITJ Jepara, Indonésie. 

    « Notre église a collaboré avec d’autres organisations citoyennes de résistance aux mégaprojet extractif de « La Colosa » dans le Cajamarca qui serait à terme la plus grande mine d’or à ciel ouvert d’Amérique latine. Nous avons participé à des initiatives citoyennes de protection de la terre, de l’eau et des ressources naturelles. » —José Antonio Vaca Bello, Iglesia Menonita Ibague, Colombie.   

    Photo : José Antonio Vaca Bello

    Toutes ces étapes sont des actes d’espoir importants 

    « Lors d’un culte de reconnaissance, les membres de l’église avaient été invités à planter un pommier sur la pelouse de l’église. Ensemble, nous nous sommes tenus sur la pelouse et avons regardé les enfants prendre leurs petites pelles et remplir le trou o√π se trouvait le nouvel arbre (une espèce ancienne). Cette année, pour le culte de reconnaissance, trois petites pommes ont été présentées comme premiers cadeaux. On nous a rappelé la bonté de notre Créateur qui fait toutes choses nouvelles. »—Dora Schmidt, Mennonitengemeinde Enkenbach, Allemagne. 

    Des enfants récoltent les pommes d’un arbre que l’assemblée a planté.  Photo: Dora Schmidt

    Réponse

    « En tant qu’organisations fondées sur la foi chrétienne dans la tradition anabaptiste, nous reconnaissons la menace importante que représente le changement climatique pour les communautés mondiales, la justice économique et les prochaines générations. Nous nous engageons à explorer notre travail et notre mission pour soutenir des solutions climatiques durables et justes. » 

    Déclaration de la réunion de la Collaboration anabaptiste sur le changement climatique, 26-27 janvier 2022. 

     

    CCTF March 2022

    Ceci est une série de publications sur les problèmes environnementaux et l’Église mondiale.

    Ces témoignages mettent en lumière : 

    a) l’impact des dégradations environnementales sur les anabaptistes-mennonites,
    b) ce que les anabaptistes-mennonites pensent des problèmes environnementaux,
    c) ce que font les anabaptiste-mennonites en réponse. 

    Histoire #1: L’impact des crises environmentales sur la communauté des églises
    Histoire #2: Que ressent-on face aux problèmes environnementaux ?
    Histoire #3: Quelles sont les interactions entre le changement climatique et les autres enjeux communautaires ?
    Histoire #4: Nos églises et nos responsables sont-ils actifs au service de la création ?
    Histoire #5: Comment les églises prennent-elles soin de la Création ?
    Histoire #6: Qu’est-ce qui aiderait les Églises à s’engager davantage dans la protection de la création ?
  • Une nouvelle vie dans l’Esprit 

    Jean-Baptiste annonce que le Messie à venir « vous baptisera du Saint-Esprit » (Matthieu 3/11 ; Marc 1/8 ; Luc 3/16 ; Jean 1/33), ce que Jésus reconnaît comme étant accompli le jour de la Pentecôte (Actes 1/5 ; 11/15). Pierre précise que l’expérience initiale de l’Esprit qui a eu lieu ce jour-là est maintenant accessible à tous ceux qui se repentent et mettent leur foi en Jésus (Actes 2/38). Paul utilise également le langage du « baptême » pour décrire comment « dans un seul Esprit, nous avons tous été baptisés en un seul corps » (1 Corinthiens 12/13). Le baptême de l’Esprit lors de la conversion décrit l’expérience d’une réalité intérieure qui est également signifiée par l’expérience extérieure du baptême d’eau – être lavé et purifié par l’Esprit (Titus 3/5) et être rattaché au Christ (Romains 6/3). 

    Jésus déclare : « C’est l’Esprit qui donne la vie » (Jean 6/63). Ceux qui sont « nés de nouveau » ou « nés d’en haut » sont « nés de l’Esprit » (Jean 3/1-8) – il y a un nouveau départ de la Source de la vie. Cela peut également être décrit comme recevoir « l’eau vive », qui est l’Esprit qui étanche la soif et donne la vie (Jean 4/10 ; 7/37-39). Le fait de recevoir l’Esprit est décrit comme le fait que Dieu habite dans les croyants (Romains 8/9 ; Ephese 2/21-22 ; 1 Corinthiens 6/19-20), de la même manière que sa présence habitait dans le temple dans l’Ancien Testament (1 Rois 8/13). La présence de l’Esprit est l’avant-goût de la vie de résurrection de Jésus, à la fois maintenant et comme promesse de la vie éternelle (Romains 8/10-11 ; 1 Pierre 3/18). Puisque Jésus a vaincu les pouvoirs du péché, de Satan et de la mort sur la croix, cette vie de résurrection est aussi la capacité de vivre dans l’Esprit et non sous l’emprise du péché (Romains 6/4; Galates 6/8) L’Esprit de Dieu nous donne l’espérance (Romains 15/13)! 

    La présence de l’Esprit de Dieu dans nos cœurs témoigne que nous sommes adoptés comme enfants de Dieu et héritiers de ses promesses (Ephese 1/5-6 ; Romains 8/14-17 ; Galates 4/4-7). L’Esprit est décrit comme un sceau de reconnaissance de la propriété de Dieu (Ephese 1/13-14 ; 4/30) – Il est l’acompte de l’achat de Dieu et aussi le gage ou la garantie du paiement intégral futur (2 Corinthiens 1/21-22 ; 5/4-5). Cette demeure de l’Esprit de Dieu dans nos cœurs nous donne une profonde assurance de notre salut (1 Jean 3/24 ; 5/6-12 ; 1 Pierre 1/1-5). Ce que Dieu a promis, il l’accomplira (Philippiens 1/6) ! 

    Comment marchez-vous dans la nouvelle vie de l’Esprit aujourd’hui ? 

    —Doug Heidebrecht


    ICOMB
    La Communauté internationale des Frères Mennonites (ICOMB) est composée de 22 églises nationales dans 19 pays. L’ICOMB compte également des membres associés dans plus de 20 pays, tous à des stades différents sur la voie de l’adhésion à part entière. L’ICOMB existe pour faciliter les relations et les ministères afin d’améliorer le témoignage et le discipulat de ses églises nationales membres – connecter, renforcer et élargir la famille mondiale de l’ICOMB.
  • «L’espérance qui nous vient de la foi en Jésus c’est la capacité de voir une nouvelle réalité et d’agir en fonction de celle-ci. C’est attendre un monde différent et agir comme si nous y étions déjà. Espérer en Christ n’est jamais un acte passif, ce n’est pas seulement un sentiment. Au contraire, c’est se rendre compte qu’une nouvelle création est déjà présente—ici et maintenant—et que, par la puissance du Christ, nous en faisons partie.»

    César García, secrétaire général de la Conférence Mennonite Mondiale, a délivré ce message lors d’un événement œcuménique de prière pour l’Ukraine le 2 mars 2022, mercredi des Cendres, organisé par la Fédération Luthérienne Mondiale (FLM), la Communion Mondiale des Eglises Réformées (CMER), le Conseil Méthodiste Mondial (CMM), la Conférence des Eglises Européennes (CEC), la Communion Anglicane et la CMM. Plus de 3 000 personnes venues de 80 pays y ont participé. 

    Établir la paix est un travail difficile, a déclaré le pasteur Hanns Lessing, secrétaire par intérim de la CMER, comme marteler les épées pour forger des socs de charrue (Esaïe 2:4). « Nous devons utiliser nos ressources pour apporter la vie ». Avec la complainte du psaume 130, il a également évoqué le Myanmar, le Yémen, le Soudan, la Syrie et d’autres endroits qui connaissent les difficultés de la guerre.

    Les responsables d’Église en Ukraine ont parlé de leurs difficultés à obtenir de la nourriture et des fournitures, à assurer la sécurité des gens au milieu des bombardements et des forces d’invasion, et à s’occuper des réfugiés (dans les zones plus éloignées du front).

    « Nous ne savons pas si nous devons quitter notre ville. Maintenant, nous restons ; nous restons forts avec Dieu », a déclaré un pasteur des Frères mennonites de Berdiansk. 

    « Lorsque les temps d’épreuve arrivent, les dons spirituels commencent à se manifester », a déclaré un père de l’Église orthodoxe ukrainienne, Patriarcat de Moscou. « L’image de Dieu en nous dans la société se réveille pour servir la communauté.»

    Il a également appelé à l’honnêteté et au discernement sur «qui est le véritable ennemi». « Puissions-nous encore être des bâtisseurs de paix en temps d’épreuve.»

    L’événement s’est clôturé par une liturgie de prière d’intercession que les participants ponctuaient d’«amens» dans la fenêtre de discussion. 

    Des membres de la CMM du Burkina Faso, du Canada, de Colombie, d’Indonésie, des Pays-Bas, des États-Unis et d’ailleurs se sont joints au temps de prière.

    « C’est notre rôle en tant qu’église de paix », dit Agus Mayanto, représentant régional de la CMM pour l’Asie, qui a invité les responsables de sa région à participer.

    En réponse aux crises auxquelles sont confrontées les communautés anabaptistes-mennonites dans le monde, la CMM envoie des lettres et des visites de délégations de diacres et propose des lettres pastorales et des appels à la prière.


    Cliquez pour voir la liturgie de la prière d’intercession

     

    Cliquez ici pour voir un video.

  • Doit-on bénir ou maudire le travail ?  

    Cet article est né d’une réflexion relative à l’article 16 « Le travail, le repos et le jour du Seigneur » de la confession de foi de la Conférence canadienne des Églises des Frères mennonites.  

    Notre vécu au travail se situe généralement entre deux pôles : une grande satisfaction et un sentiment d’accomplissement, ou un rejet avec le désir de tout laisser tomber et de s’en échapper. Le travail devient alors une source de stress qui nuit à notre bien-être. Et cette situation peut être aggravée par les contraintes engendrées par la pandémie alors que nous devons assurer notre existence.  

    Le constat  

    Dans la société humaine, le travail revêt une importance capitale. Il nous garde de l’oisiveté, de l’isolement et il nous met à l’abri de la pauvreté grâce au revenu qu’il procure. Il nous donne un sens de réalisation personnelle et communautaire. Il n’est donc pas étonnant que travailler soit devenu la norme de notre société.  

    Cependant, le travail ne se borne pas, comme l’affirme Voltaire, à éloigner de nous l’ennui, le vice et le besoin. Il peut dans certains cas générer des aspects négatifs comme la course aux salaires élevés ou l’exploitation des uns par d’autres. De plus, on ne choisit pas toujours son travail, et il n’est pas rare qu’on en ressente un total désintérêt qui peut être aggravé par le caractère pénible ou simplement répétitif de ce dernier. Et que dire des comportements inadéquats au travail : harcèlement, manipulation, relations exécrables, querelles ou jalousie ! Enfin, les notions d’efficacité, de productivité et de rentabilité sont si prisées aujourd’hui que le travail peut conduire à l’épuisement professionnel ou burn out, et même au suicide. Bref, le travail qui devrait être une source de satisfaction semble ne pas toujours tenir ses promesses. Dans ces conditions, comment comme chrétiens, pouvons-nous contrer les désagréments ? Existe-t-il une spiritualité du travail ? Quelle est l’intention de Dieu pour le travail afin que nous puissions nous y conformer ?  

    Travail et spiritualité  

    Il est de coutume dans les milieux chrétiens de séparer travail et spiritualité, et de voir les moments de travail comme des moments d’activité séculière de bien moindre importance que le temps passé dans les pratiques spirituelles. Cette dichotomie n’a pas lieu d’être. Les Écritures enseignent qu’il y a une imbrication entre le travail et le spirituel. Dans Genèse 1, Dieu transforme un monde désordonné, vide et informe en une terre où émerge la lumière, les eaux et une multitude de créatures vivantes. Ainsi, le travail relève de la nature même de Dieu, et va de pair avec la révélation de ce que Dieu est. Du récit de la création, nous apprenons que le travail se fait par étapes, qu’il doit être évalué à chaque stade, que son produit final doit être entretenu et qu’il nécessite du repos.  

    Dieu a créé l’humain à son image et lui confie un monde à maîtriser et un jardin à entretenir. L’humain peut à son tour « créer » ce qui n’existait pas auparavant. Le travail s’inscrit dans sa nature humaine et à ce titre, il en tire joie et intimité avec son Créateur quand il travaille en relation avec lui. La relation avec Dieu est en fait la clé de voûte de l’existence humaine. Ê travers elle, l’humain réalise pleinement que sa valeur procède de son Créateur de qui il détient son existence. Il est aimé de Dieu et destiné à manifester sa gloire (Es 43.6-7).  

    Après que les relations entre Dieu et l’humain se sont brouillées, la situation a nettement changé. Le travail a dévié de son but originel. Il reste jusqu’à un certain degré une source d’accomplissement, mais il devient plus pénible et surtout indispensable à la survie de l’humain comme nous le rappelle Pr 6.10- 11. Mais plus encore, l’homme séparé de Dieu se tourne vers d’autres expédients pour se valoriser, et le travail en est un… avec parfois les travers que nous avons évoqués plus haut !  

    Que faire donc ?  

    Ce n’est qu’en Dieu que le travail reprend son vrai sens. En même temps qu’il s’inscrit dans le fonctionnement humain défini dès les origines par Dieu, il sert aussi à manifester son règne et à l’étendre à l’endroit où Il nous place. Bien faire son travail, dans une attitude de respect et de bienveillance envers les autres, permet de refléter le caractère divin. Il est possible de se retrouver dans un contexte de travail difficile, et qui ne s’améliore guère malgré nos bonnes dispositions et notre bonne volonté. Il devient alors crucial pour recevoir réconfort et instructions, de se tourner vers Dieu qui nous donnera sa paix dans la situation, ou nous conduira vers un autre emploi. Quoi qu’il en soit, c’est sur lui que nous devons avant tout compter pour toute chose. Le livre de l’Ecclésiaste nous rappelle la vanité de nos titres, de nos talents ou de nos réalisations. Dieu demeure celui qui pourvoit à nos besoins et de qui nous tirons la vie, le mouvement et l’être. Et notre ultime objectif est d’œuvrer non pour ce qui périt, mais pour ce qui est éternel (Jean 6.27). 

    —JEAN BIERI, professeur associé de l’Université Laval et chargé de cours à l’École de Théologie Évangélique du Québec (ETEQ) 


    CET ARTICLE ET LE RÉSEAU MENNONITE FRANCOPHONE
    Cet article est publié dans le cadre du Réseau mennonite francophone (RMF) et paraît aussi dans Le Lien entre nous (Québec), sur le site de la Conférence Mennonite Suisse (www.menno.ch) et sur celui de la Conférence Mennonite Mondiale (www.mwc-cmm.org).
    Coordination de la publication des articles : Jean Paul Pelsy.
  • Quel rassemblement pour la 17ème Assemblée réunie ? Le Comité Exécutif a décidé de limiter la présence sur place à quelques participants tout en créant de nombreuses formes de participation virtuelle pour cette Assemblée hybride. Les trois synodes anabaptistes-mennonites indonésiennes accueillent l’Assemblée réunie de la CMM à Java centrale, Indonésie, du 5 au 10 juillet 2022. 

    La 17ème Assemblée réunie de la CMM en Indonésie accueillera 700 participants sur place, avec quelques invités indonésiens supplémentaires lors de la soirée d’ouverture et le culte de clôture. Les mesures dues à la COVID-19 ne permettent pas d’accueillir plus de 700 personnes.  

    Les inscriptions à la participation virtuelle ont débuté en décembre 2021. Les inscriptions pour l’Assemblée sur place débuteront le 8 mars 2022 à 22h00, heure de l’Indonésie occidentale.  

    L’Assemblée réunie de la Conférence Mennonite Mondiale, qui rassemble normalement tous les six ans des milliers d’anabaptistes du monde entier, a été reportée de 2021 à 2022 en raison de la pandémie. 

    Programme 

    Sangkakala Seminary (STT), le séminaire JKI situé à l’extérieur de Salatiga, accueillera la plupart des sessions plénières. En outre, des lieux de réunion satellites dans quatre paroisses locales diffuseront en direct les plénières du soir, tandis que la chorale internationale chantera à STT. Le culte de clôture sera célébré au Saint Stade de JKI à Semarang. 

    Sangkakala Seminary (STT), le séminaire JKI situé à l’extérieur de Salatiga, accueillera la plupart des sessions plénières. En outre, des lieux de réunion satellites dans quatre paroisses locales diffuseront en direct les plénières du soir, tandis que la chorale internationale chantera à STT. Le culte de clôture sera célébré au Saint Stade de JKI à Semarang. 

    • La plupart des activités de l’après-midi — notamment les ateliers, le Village de l’Église Mondiale, les divertissements et les jeux, ainsi que le programme pour les enfants — et l’hébergement auront lieu dans deux hôtels de Salatiga.  
    • Le programme pour les jeunes les matins et les fins de soirées se déroulera également dans les espaces intérieurs et extérieurs de l’hôtel. 

    Catégories d’inscriptions  

    • Un peu moins de la moitié des 700 places d’inscription à l’Assemblée sur place sont réservées aux indonésiens, répartis entre inscription complète et inscription à la journée. .
    • Les places d’inscription restantes seront réparties équitablement entre les quatre catégories d’inscription (en fonction du PIB national), afin de donner aux membres de chaque région la possibilité de participer. [Cliquez ici pour afficher les tarifs par catégories

    Selon Liesa Unger, « cette modalité de rassemblement complique la logistique mais elle offre plus d’opportunités pour les membres des églises locales d’interagir avec les visiteurs internationaux et plus de possibilité pour les participants en ligne de connaitre l’Indonésie. Il sera également plus facile de s’adapter rapidement aux aléas sanitaires potentiels. » 

    GYS 

    Le Sommet mondial de la jeunesse sur le thème « Vivre dans l’Esprit : Apprendre. Servir. Louer. » accueillera les délégués du GYS et 60 participants à temps plein du 1er au 4 juillet 2022 à Salatiga, dans le centre de Java. Les jeunes adultes indonésiens locaux pourront se joindre au culte du soir organisé par les délégués du GYS de différents continents.  

    Conseil Général et autres réunions  

    • Les réunions du Conseil général se tiendront en ligne avant l’Assemblée.  

    « Avec les visas supplémentaires demandés et les périodes de quarantaine qui changent fréquemment, le risque économique lié à l’augmentation des frais d’hébergement et à la reprogrammation des vols pour plus de 100 délégués du Conseil Général est trop important », explique César García, secrétaire général de la CMM. 

    • Les réunions du Comité exécutif, des présidents et secrétaires de Commissions et du personnel de la CMM auront lieu sur place, en Indonésie. Ces groupes, qui se réunissent habituellement en personne, ne se sont pas vus en chair et en os depuis le début de la pandémie. 

    Plus d’informations concernant les ateliers, les réunions des réseaux, les visites de l’Assemblée dispersée et les options d’hébergement seront publiées sur le site d’inscription.  

    « Nous voulons que le plus de personnes possibles viennent », déclare Paulus Widjaja, président du comité consultatif national en Indonésie. « Nous en avons rêvé pour la première fois au Paraguay en 2009. La pandémie nous a découragés, mais nous sommes toujours très enthousiastes à l’idée de faire venir des gens en Indonésie. » 

     

  • Cher Patriarche Cyrille, 

    Salutations au nom de Jésus de la part de la Conférence Mennonite Mondiale (communion mondiale représentant les anabaptistes-mennonites de cinquante-huit nations). Nous déplorons la violence actuelle entre le peuple de Russie et le peuple d’Ukraine. Le cœur de Dieu est profondément meurtri lorsque le corps du Christ est divisé, surtout lorsque c’est par la guerre. 

    Alors que la Russie décharge ses armes sur l’Ukraine, nous vous demandons, en tant que responsable chrétien en Russie, de parler et d’agir avec courage pour l’évangile de la paix. Quelle que soit la justification donnée à l’attaque contre l’Ukraine, il s’agit d’un acte immoral que les chrétiens du monde entier doivent condamner.  

    « Mon royaume n’est pas de ce monde, » dit Jésus. « Si mon royaume appartenait à ce monde, mes serviteurs se seraient battus… » (Jean 18/36). Lorsque Pierre sort son épée, Jésus lui ordonne de la ranger. 

    Vous êtes dans une situation difficile, Patriarche Cyrille. Les mennonites prient pour vous et pour tous les chrétiens de Russie et d’Ukraine. L’Église n’est peut-être pas en mesure d’arrêter cette guerre fratricide, mais nous devons dénoncer les menaces ou les attaques d’une nation envers une autre. 

    « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes », a déclaré l’apôtre Pierre lors de son procès. Aujourd’hui, les chrétiens des deux côtés de ce conflit sont à leur tour éprouvés. Allons-nous prêter allégeance au Royaume de Dieu ou nous incliner devant les idoles de la nation, de l’empire et de la guerre ? Que Dieu vous donne le courage d’être un artisan de paix comme Jésus l’a enseigné et l’a incarné. 

    Maranata ! 
    Viens, Seigneur Jésus. 

    Fraternellement, en Christ, 
    J. Nelson Kraybill, Président, Conférence Mennonite Mondiale   

  • Comment Dieu révèle-t-il la gloire de Dieu à l’humanité ?

    1. Dans l’univers

    Avec le psalmiste, les disciples de Jésus confessent, le cœur rempli d’admiration, : « Les cieux racontent la gloire de Dieu et le firmament proclame son ouvrage. » (Psaume 19/1). Les disciples de Jésus exaltent la grandeur de Dieu: « SEIGNEUR mon Dieu, tu es grand » (Psaume 104/1b). 

    Dans le Psaume 104, le psalmiste exprime son admiration pour la majesté divine qui transparaît dans la nature, même si le poète l’exprime avec le langage de la mythologie et de la cosmologie. Pour le psalmiste, la variété des créatures qui remplissent la terre manifeste la sagesse de Dieu. Son admiration pour la gloire de Dieu le pousse à se réjouir en Dieu (v. 34). Il veut même que Dieu se réjouisse de tous les fruits de son œuvre (v. 31). Lorsque la gloire divine, c’est-àdire la majesté et la sagesse de Dieu, remplit le cœur des croyants, les disciples de Jésus se réjouissent en Dieu. De plus, ils veulent s’unir à la joie de Dieu pour toutes les œuvres divines qui ont révélé sa gloire.

    Ainsi, pour les disciples de Jésus, l’univers est le theatrum gloriae dei, la scène qui présente la gloire de Dieu, comme l’a dit Jean Calvin, un des premiers théologiens réformés.

    2. Par Jésus-Christ

    Le disciple de Jésus comprend que JésusChrist est la Parole faite chair. Par la Parole, Dieu a fait toutes choses (Jean 1:3) ; les cieux et la terre et tout ce qui s’y trouve (Genèse 1/1-2/4a). Puis le Verbe s’est incarné, s’est fait chair en Jésus-Christ (Jean 1/14). Celui qui était « au commencement » (Jean 1/1) et « au commencement était avec Dieu » (Jean 1/2), jouit de la communion la plus profonde avec Dieu (Jean 1.18). Jésus est venu dans le monde sous forme humaine pour “interpréter” Dieu (Jean 1/18) pour l’humanité, c’est-à-dire pour révéler le cœur de Dieu aux êtres humains.

    Toute la vie de Jésus révèle que Dieu est prêt à être Père/Mère/Parent pour les êtres humains. Par sa volonté de devenir Père/Mère, Dieu révèle sa grâce et sa vérité à l’humanité dans la vie de Jésus, faisant des êtres humains des enfants de Dieu. Celui qui accepte Jésus-Christ devient enfant de Dieu. Quiconque croit au nom de Jésus sait avec certitude que Dieu est devenu Père/Mère. La gloire de Dieu, révélée en Jésus, invite chacun à expérimenter la grâce de Dieu et cette vérité que Dieu est complètement digne de confiance.

    3. Par l’Église.

    Fondée sur la victoire du Christ (par sa mort et sa résurrection) sur les puissances et les principautés, l’Église est le moyen dont JésusChrist vit dans le monde d’aujourd’hui. Le Christ, qui « est monté au ciel et s’est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant » pour régner en tant que Messie, n’est plus physiquement présent dans le monde. Selon le plan de Dieu, Jésus est présent à travers l’Église, qui est « son corps » (Éphésiens 1/23), c’est-à-dire la représentation du Christ ou le signe de la présence du Christ dans le monde.

    Par l’intermédiaire de l’Église, le Christ continue de « prêcher la paix » (Éphésiens 2/17 ; Éphésiens 6/15), il proclame aussi la victoire sur les puissances du monde (Éphésiens 3/10), sur les structures qui causent l’exploitation, l’oppression, la marginalisation des êtres humains, voire le pillage et la destruction de la nature !

    Sociologiquement, l’Église, que l’on appelle le Corps du Christ, est une communauté. L’église est une communauté composée de personnes qui, par la foi (et le baptême des croyants) ont consacré leur vie (et leur mort) à Jésus-Christ. Il est remarquable que le Christ se présente au monde à travers « un aspect le sociologique ». Comment cet « aspect sociologique » peut-il représenter le Christ dans le monde, être signe de sa présence, accueillant le monde avec paix, et proclamant sa victoire sur les puissances ? La réponse est : par l’œuvre du Saint-Esprit.

    Jésus-Christ, le Messie, a déversé son Esprit pour fortifier l’Église. Tout d’abord, en union avec le Christ, chaque croyant ou disciple du Christ est uni aux autres. L’unité a une forme concrète, à savoir une communauté : c’est l’église ou l’assemblée locale. Puis le Saint-Esprit, qui vit en chaque disciple du Christ et est présent dans l’Église :

    • nous forme selon le caractère de Christ (Galates 5/22-23a);
    • donne les dons spirituels pour servir et s’édifier les uns les autres (1 Corinthiens 12/3-13) ; et
    • produit l’amour, la sagesse et le courage pour prêcher l’évangile de paix et pour vivre authentiquement, libéré par le Christ des pouvoirs qui exploitent, oppriment et marginalisent (Éphésiens 3/10; 6/15; 2 Timothée 1/7).

    De toute évidence, le Saint-Esprit donne à l’Église le pouvoir de vraiment représenter le Christ dans le monde, d’être un signe de la présence du Christ qui accueille le monde avec paix et annonce la victoire du Christ sur les puissances. Jésus lui-même a appelé ses disciples « la lumière du monde », « la ville sur la colline » et « la lampe sur le chandelier » (Matthieu 5/14-15). Grâce aux œuvres magnifiques accomplies ensemble par les disciples de Jésus dans l’Église, beaucoup glorifient Dieu, leur Père.

    C’est ainsi que nous comprenons ces « œuvres magnifiques » : fortifiée par l’Esprit Saint, l’Église proclame l’évangile de paix, et les chrétiens peuvent vivre authentiquement, ayant été libérés par le Christ des puissances qui exploitent, oppriment et marginalisent. La gloire de Dieu est ainsi révélée.

    Tout aussi important, nous croyons qu’en Christ, le dessein de l’appel de Dieu à Abraham est accompli. Dans l’histoire d’Abraham (Genèse 12-25), nous voyons que Dieu lui a promis trois choses : une descendance, une terre et une communauté. Ces trois promesses ont un seul but : qu’Abraham et ses descendants soient une bénédiction pour tous les peuples de la terre. Nous retrouvons ces trois promesses et le même dessein dans l’histoire d’Isaac (Genèse 26-27) et l’histoire de Jacob (Genèse 28-35).

    L’apôtre Paul affirme qu’en Christ, la promesse d’une postérité pour Abraham est accomplie, et la bénédiction d’Abraham s’est étendue aux Gentils (Galates 3/14,16). Partout dans le monde, nous recevons cette bénédiction, qui consiste à devenir enfants d’Abraham et enfants de Dieu, « par la foi en Jésus-Christ ». Les implications sont très importantes. Comme nous le lisons dans Galates 3/26-28, dans l’Église, il n’y a plus de racisme (« ni juifs ni grecs »), plus de distinctions de classe (« ni esclaves ni indépendants ») et plus de sexisme (ni homme ni femme). Tous sont unis à ou en Christ par le Saint-Esprit par le baptême. Tous sont enfants d’Abraham et enfants de Dieu.

    Tous ensemble, nous sommes frères et sœurs – égaux – appelés à nous aimer et à nous servir les uns les autres, et à construire l’Église. Avec l’aide du Saint-Esprit, nous travaillons ensemble pour en faire une réalité, afin qu’il n’y ait réellement pas de racisme, de différence de classe ou de sexisme dans l’Église. C’est un exemple de vie authentique de personnes libérées par le Christ des pouvoirs qui exploitent, oppriment et marginalisent. C’est le témoignage de la « communauté des personnes libres » de la victoire du Christ sur les puissances ! Cela rend la prédication de l’Évangile de paix significative et percutante, car elle a le poids « des paroles et des actes ».

    La vérité concernant l’Église, qui est au cœur de la pratique de suivre ensemble Jésus, est la vérité sur la révélation de la gloire de Dieu. Dieu a révélé la gloire de Dieu à l’humanité dans l’univers, par Jésus-Christ, et par l’Église, qui est la communauté des disciples de Jésus, c’est-àdire nous – nous qui suivons ensemble Jésus !


    —Rudolfus Antonius (Pdt. Rudiyanto) est le pasteur de laparoisse GKMI (Gereja Kristen Muria Indonesia) à Yogyakarta.

     

    Matériaux du dimanche de la fraternité Anabaptiste mondiale
    #AnabaptistWorldFellowshipSunday #mwcmm  #awfs