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  • « Se rassembler » est devenu un concept plus important. Deux années de restrictions liées à la pandémie ont appris aux gens à être ensemble virtuellement. L’Assemblée mondiale de la Conférence Mennonite Mondiale bénéficie de cette maîtrise de Zoom. Le rassemblement de la CMM est ouvert à toute personne du monde entier qui peut s’inscrire pour participer à ces cinq jours de fraternité, où qu’elle se trouve. De plus, les enregistrements sur le Portail de l’Assemblée en ligne seront disponibles jusqu’au 30 septembre 2022. 

    Ceux qui regarderont depuis chez eux limiteront l’empreinte carbone de leur voyage. La CMM a également pris des mesures pour réduire l’empreinte carbone des personnes présentes. Une entreprise de compostage enlèvera et traitera tous les déchets organiques en vue d’un recyclage optimal. Et tous les participants recevront un gobelet réutilisable. 

    Photo : Preshit Rao

    Pour les participants locaux d’Indonésie, qui participeraient seulement qu’un jour sur cinq, il y aura des gobelets en bambou.  

    La déforestation en Indonésie peut entraîner des glissements de terrain, de l’érosion et des inondations. Le bambou est un arbre à croissance rapide originaire d’Indonésie. Les plantations de bambou contribuent non seulement à résoudre les problèmes de déforestation, mais fournissent également de la matière première à l’industrie locale. 

    La CMM a commandé 2 000 gobelets à deux marchands locaux, Carang Pakang à Jepara et dAb’c craft & furniture à Yogyakarta. Ces gobelets remplaceront les bouteilles en plastique pour boire, constitueront un souvenir de la CMM et se décomposeront en substances naturelles une fois leur durée de vie terminée.  

    « Nous voulons être de bons intendants », déclare Liesa Unger, responsable des événements internationaux de la CMM. « Nous prêtons attention à ces détails pour une planification durable de l’Assemblée. Et nous étions heureux de travailler avec des artisans locaux pour soutenir leur activité dans l’industrie verte. » 

  • GYS : Vivre dans l’Esprit, Apprendre, Servir, Louer.  

    « Quelle occasion unique de nous interroger, d’observer et d’écouter plus que de parler » , déclare Christen Kong, déléguée de l’Église mennonite du Canada pour le Sommet mondial de la jeunesse (GYS), du 1er au 4 juillet 2022 à Salatiga, en Indonésie. 

    « J’ai hâte de rencontrer d’autres jeunes mennonites et de découvrir comment ils vivent leur foi. Nous n’avons pas souvent l’occasion d’entendre ce que signifie être mennonite pour ceux qui sont loin de nous. J’ai aussi hâte de célébrer dans de nombreuses langues différentes », dit-elle.  

    Depuis sa création lors de l’Assemblée au Zimbabwe en 2003, le Sommet Mondial de la Jeunesse (GYS) a donné aux jeunes anabaptistes-mennonites du monde entier l’occasion de se réunir, de représenter leurs différentes communautés locales et de se connecter comme une seule famille : un seul corps, l’Eglise. 

    Chaque délégué du GYS représente son église nationale. Leur mission consiste à interroger les jeunes de leur église nationale. Les délégués leur demandent quels sont les défis auxquels ils sont confrontés, quelles solutions ils proposent aux problèmes et comment ils s’impliquent dans leur église. Ils posent également des questions en rapport avec le thème : Vivre dans l’Esprit : Apprendre, Servir, Louer. 

    L’Église mennonite du Canada (MC) a choisi cinq représentants : un pour chacune des églises régionales de l’Église mennonite du Canada. Christen Kong, représentante de la MC de l’Est du Canada, est la déléguée nationale officielle. 

    Les cinq représentants de la MC sont soutenus par un mentor qui a déjà participé au GYS. Le mentor aide à la collecte d’informations, à l’organisation de visites d’églises et guide le délégué pour qu’il se prépare émotionnellement aux joies et aux difficultés qui peuvent survenir lors d’un partage avec un groupe important de délégués jeunes et diversifiés. L’équipe a travaillé dur pour élaborer un sondage permettant de recueillir différentes voix. 

    « Il faut entendre la voix des jeunes en leur posant directement la question », explique Christen Kong. « De nombreuses paroles que nous avons recueillies auprès des jeunes exprimaient le fait qu’on ne leur demandait pas leur avis ou qu’on ne les écoutait pas – bien qu’ils occupent des postes de direction – sur les décisions prises dans l’église. Il y a une discussion plus large sur la façon dont l’église mennonite peut favoriser des approches plus efficaces du dialogue intergénérationnel en découvrant des moyens d’encadrer et d’inspirer les jeunes. » 

    Après leur arrivée en Indonésie, les participants au GYS apprendront à travers l’enseignement, l’interaction, le culte et le jeu aux côtés de jeunes de cultures et de contextes différents. Les journées comprendront des cultes, des ateliers, des jeux, de la musique de différents pays et du temps pour la communion avec des jeunes du monde entier. 

    « Le GYS nous donne l’occasion d’ouvrir les yeux pour réaliser que, dans chacun des pays de la carte du monde, il y a des frères et sœurs en Christ qui vivent dans des contextes extrêmement variés d’un point de vue social, économique ou politique. Ces contextes présentent chacun des difficultés particulières et Dieu y répond donc de manière particulière, » dit Karina Bogarin, membre de Maranata de los Hermanos Menonitas, (Paraguay), et participants au GYS en 2015.

    Pour plus d’informations concernant le GYS, rendez-vous sur mwc-cmm.org/yabs. Suivez les YABs sur Instagram et Facebook pour des vidéos, du live, et des nouvelles durant Indonésie 2022


     

    Le saviez-vous ? L’inscription vous donne un accès complet à l’Assemblée. 

    Non seulement… 

    • des conférenciers et des conférencières de plénière vous sont retransmis depuis cinq différents sites en Indonésie, 
    • la chorale internationale chantant d’anciens succès et de nouveaux succès, 
    • des ateliers présentés par des spécialistes et des praticiens de la famille anabaptiste-mennonite,  

    mais aussi 

    • des vidéos des activités du programme pour les enfants et les jeunes 
    • une salle de discussion en petit groupe pour rencontrer de nouveaux et d’anciens amis du monde entier 
    • la possibilité de prier avec des frères et des sœurs en situation de défi, de souffrances ou de joie. 

     

  • Chers amis, chères amies,
     
    Nous aimerions vous inviter à participer à notre rassemblement en ligne du Réseau Anabaptiste Mondial pour la Paix (GAPN) du 27 au 29 juin 2022. Nous sommes impatients de vous rencontrer toutes et tous. Chaque jour, nous prévoyons de nous réunir pendant 3 heures, à partir de 8h00 (Winnipeg/Bogotá), 9h00 (Harrisonburg, New York), 15h00 (Amsterdam/Berlin/Paris), ou 20h (Bangkok/Jakarta). 

    Le thème de notre rencontre GAPN sera « Faut-il rester, ou partir?”. Ce thème est inspiré par les paroles de nombreuses personnes dans des contextes de guerre qui se débattent avec le dilemme de rester ou de quitter leur maison. Chaque décision, aussi difficile soit-elle, est porteuse d’intégrité pour protéger la vie et les proches. De nombreuses personnes et communautés sont confrontées à des situations de conflit et de violence qui nécessitent des décisions difficiles.
     
    Notre rassemblement comprendra (1) des temps pour se présenter et apprendre à se connaître ; (2) les contributions de différents orateurs qui exploreront ce sujet, dont Isaac Villegas et Erica Littlewolf (Amérique du Nord) ainsi que Lakan Sumulong et Tala Alngag Bautista (Philippines). Ils et elles parleront des défis et des opportunités qu’ils identifient dans leur propre contexte; (3) des temps pour des conversations de groupe ; (4) des temps de dévotion. L’organisation d’un rassemblement en ligne pose certains défis, notamment les différences de fuseaux horaires et l’énergie nécessaire pour rester concentré et à l’écoute pendant les différentes sessions. C’est pourquoi nous avons décidé de combiner des segments en ligne et hors ligne, afin de multiplier les occasions d’échanger, d’apprendre les uns des autres et d’engager le dialogue. Des informations plus détaillées seront bientôt disponibles.
     
    Les 27 et 28 juin seront consacrés à l’exploration du thème. Le 29 juin sera principalement consacré au discernement et à la prise de décision concernant la consolidation et les prochaines étapes du GAPN. Nous avons proposé ce programme afin d’inviter différentes personnes et organisations intéressées (mais qui ne sont peut-être pas encore membres du GAPN) à participer aux conversations des deux premiers jours, tandis que le troisième jour sera réservé aux membres du GAPN.
     
    Pour plus d’informations et pour vous inscrire, veuillez envoyer un courriel à AndresPachecoLozano@mwc-cmm.org

  • « Tu vas aller à la CMM ? » C’est une question piège : La Conférence Mennonite Mondiale n’est pas un événement, mais une famille. Néanmoins, Indonésie 2022 – le célèbre événement de l’Assemblée qui rassemble les anabaptistes-mennonites du monde entier – commence le 5 juillet 2022. Il y a beaucoup à faire pour préparer la toute première Assemblée entièrement hybride pour les participants sur place et en ligne.  

    Le Comité exécutif s’est réuni sur Zoom en mai pour finaliser l’ordre du jour des réunions du Conseil général qui ont lieu tous les trois ans, rattachées une fois sur deux à l’Assemblée.  

    Autre première, il y a une proposition de changement de nom pour la Conférence Mennonite Mondiale. Cette communauté de foi mondiale comprend l’Église Meserete Kristos (MKC) en Ethiopie, Amor Viviente au Honduras, Jemaat Kristen Indonesia en Asie, Algemene Doopsgezinde Societeit aux Pays-Bas et les Frères en Christ aux Amériques du Sud et du Nord et en Afrique. De nombreux membres ne se disent pas « mennonites”. 

    Le Comité Exécutif a demandé à la Commission Foi et Vie d’étudier comment le nom de la CMM pourrait mieux refléter sa vision, sa mission et ses membres. Après consultation, étude et discernement, la Commission a présenté une proposition. Le Comité Exécutif propose deux options au Conseil Général : le nouveau nom « Communion Anabaptiste Mennonite Mondiale » ou aucun changement.   

    « Les mots “anabaptiste” et “communion”, ajoutés ou modifiés, ont une signification théologique importante », dit J. Nelson Kraybill, président de la CMM. « ”Anabaptiste” fait référence à notre héritage spirituel et “communion” souligne la profondeur de la communion que nous vivons en tant que corps du Christ. Notre nom doit faire comprendre que nous sommes une église, et pas seulement une réunion d’affaires ou une entreprise éducative. » 

    « Ce nom rend justice à la transformation de notre famille mondiale », déclare Carlos Martínez-García, membre du Comité exécutif, originaire du Mexique. Il note qu’au Mexique, certains groupes choisissent « mennonite” et d’autres non. « ”Anabaptiste” est plus large, plus inclusif  », dit-il. 

    Après discussion, les membres du Conseil Général rapporteront la proposition à leurs assemblées et à leurs responsables. Le Conseil Général se réunira à nouveau pour voter sur le nom lors du centenaire de la CMM en 2025. 

    Le Conseil Général doit aussi approuver l’accueil de nouveaux membres, les changements de personnel au sein du Comité Exécutif et des Commissions, et approuver la place des réseaux émergents dans la structure de la CMM : le Réseau anabaptiste mondial pour l’éducation supérieure (GAHEN), le Réseau anabaptiste mondial pour l’éducation primaire et secondaire (GAPSEN), le Réseau anabaptiste mondial de santé (GAHN) et le Réseau anabaptiste mondial pour la paix (GAPN).  

    Bien que le Conseil Général se réunisse en personne en Indonésie, les réseaux se réuniront sur Zoom dans les semaines qui précèdent et qui suivent. Cependant, plusieurs d’entre eux proposeront des ateliers lors de l’Assemblée qui pourront être suivis en ligne par les personnes inscrites à l’Assemblée.  

    Depuis fevrier, Rebekah Doerksen occupe à temps partiel le poste de coordinatrice des réseaux. Elle aide les présidents à rassembler les documents et à communiquer avec les membres. Elle est membre de la Crossroads Mennonite Brethren Church, Winnipeg, Manitoba, Canada.  

    Bruce Campbell-Janz a rejoint l’équipe de la CMM en avril 2022 en tant que chargé du développement. Après l’Assemblée, il prendra le rôle de responsable du développement, car l’engagement intérimaire de J. Ron Byler touche à sa fin. Bruce Campbell-Janz est membre de East Chestnut Mennonite Church, Lancaster, Pennsylvanie, États-Unis.  

  • La reconnaissance envers Dieu et envers l’Église anabaptiste mondiale remplit mon cœur alors que je termine mon mandat de président de la CMM. Cette église planétaire est devenue ma maison, et l’assemblée en Indonésie sera une réunion, un rassemblement de frères et sœurs. Dans un monde fracturé par la guerre et la pandémie, j’aspire à créer des liens avec des personnes pacifiques et généreuses de cinquante-huit pays.

    Les chrétiens sont ‘des étrangers et des exilés’, dit la première épître de Pierre. Cela me rappelle les réfugiés et les personnes déplacées des régions du monde où les anabaptistes vivent aujourd’hui – notamment l’Ukraine, la République démocratique du Congo et le Venezuela. Ailleurs, des anabaptistes et d’autres chrétiens sont victimes de violence, et des églises brûlent. Les premiers anabaptistes ont subi le martyre en Europe, et cela continue aujourd’hui.

    En réponse à ces crises, les anabaptistes de nombreux pays ouvrent leur maison et leur portefeuille pour aider les personnes cherchant un refuge. ‘L’espérance vivante’, comme l’appelle Pierre, inspire un tel amour. La compassion manifestée par les sœurs et les frères anabaptistes du monde entier m’encourage à aider à porter secours aux réfugiés qui arrivent dans ma patrie.

    La joie abonde dans 1 Pierre, car créer une communauté avec les gens qui souffrent apporte l’espérance. « Avant vous n’étiez pas un peuple, mais maintenant vous êtes le peuple de Dieu », se réjouit l’auteur. Pierre a écrit sa lettre parce que les chrétiens ont besoin de la force que procure la fraternité, en particulier dans les moments difficiles. Les anabaptistes d’aujourd’hui ont besoin d’apprendre les uns des autres et de se soutenir mutuellement.

    Venez à l’Assemblée en Indonésie en personne ou en ligne ! Joignez-vous aux réunions de prière en ligne de la CMM ! Contribuez financièrement !

    L’engagement de la CMM a été vitale pour moi, me rappelant que ma loyauté première n’est pas envers une nation ou une tribu, mais envers une communion mondiale de personnes qui connaissent Jésus. Notre citoyenneté est dans la Nouvelle Jérusalem, avec des gens qui suivent l’Agneau.

    Merci, sœurs et frères, d’être une famille les uns pour les autres. Comme l’écrit Pierre aux « exilés de la dispersion », que Dieu « vous rétablisse, vous affermisse, vous fortifie et vous rende inébranlable ».

    ‒J. Nelson Kraybill est président de la CMM (2015–2022). Il vit en Indiana (États-Unis).


    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2022 de Courier/Correo/Courrier.
  • Anabaptistes et pentecôtistes

    Dans le Profil Anabaptiste Mondial*, on peut lire : « Le pentecôtisme est l’expression du christianisme qui se développe le plus rapidement dans le monde, et les anabaptistes ne sont pas étrangers à cette réalité. »

    Les anabaptistes du monde entier en font l’expérience en pratiquant une expression de foi que César García, secrétaire général de la CMM, appelle « le mennocôtisme ».

    Aujourd’hui, de nombreux anabaptistesmennonites combinent une théologie centrée sur le Christ et un accent sur le travail pour la paix par une approche spontanée dirigée par l’Esprit, souvent associée au pentecôtisme et aux mouvements charismatiques.

    Cependant, le dynamisme de ces églises à la croissance rapide peut causer un certain malaise lorsque leur expansion semble se faire au détriment de leur propre famille.

    Que signifie la croissance du pentecôtisme pour les anabaptistes ?

    « Dans notre siècle, le pentecôtisme est très proche de ce qu’était l’anabaptisme au XVIe siècle », écrit C. Arnold Snyder dans Anabaptist History and Theology

    L’anabaptisme a été façonné et modelé par des vagues de renouveau. On trouve les ‘re-baptisants’ passionnés et audacieux du XVIe siècle, les réveils piétistes chez les mennonites dans ce qui est aujourd’hui l’Ukraine, l’influence du Renouveau de l’Afrique de l’Est des années 1930 sur Kanisa la Mennonite en Tanzanie et l’Église mennonite du Kenya, la naissance de Jemaat Kristen Indonesia (JKI) au sein d’un mouvement de prière des jeunes, l’épanouissement de l’église Meserete Kristos en Éthiopie dans les années 1980 malgré la persécution politique.

    « Les mouvements pentecôtistes et les renouveaux charismatiques font une expérience similaire à celle que nous avons vécue en tant qu’anabaptistes-mennonites : une nouvelle lecture commune de la Bible, l’inspiration, la liberté, la joie », dit Bernhard Ott, doyen du Bienenberg, un institut biblique mennonite en Suisse.

    Mais « l’ouverture à l’action de Dieu est aussi liée à l’incertitude et au manque de contrôle », dit-il. Le processus d’institutionnalisation ne favorise pas la spontanéité, pour le meilleur ou pour le pire. Les vagues de renouveau anabaptiste ont développé la théologie, la formation, la réflexion critique et par là même ont perdu une certaine ouverture. »

    Mais « l’ouverture à l’action de Dieu est aussi liée à l’incertitude et au manque de contrôle », dit-il. Le processus d’institutionnalisation ne favorise pas la spontanéité, pour le meilleur ou pour le pire. Les vagues de renouveau anabaptiste ont développé la théologie, la formation, la réflexion critique et par là même ont perdu une certaine ouverture. »

    Qu’apporte le mouvement pentecôtiste naissant aux anabaptistes ?

    « Il offre la possibilité de revenir à nos racines charismatiques et de nous ouvrir à ce que le Saint Esprit veut accomplir dans nos assemblées locales, sans perdre notre identité anabaptiste », ajoute Pedro Calix.

    Neal Blough observe que le culte de style pentecôtiste est plus proche du monde nonoccidental que les formes rationnelles des courants suisses ou russes de l’anabaptisme. Professeur émérite d’histoire de l’Église à la Faculté Libre de théologie évangélique en France, il fait partie d’une paroisse urbaine d’Europe mais qui est influencée par des personnes du reste du monde. « Dans quelle mesure est-ce théologique et dans quelle mesure est-ce culturel ? » demande-t-il.

    « Les cultes pentecôtistes et charismatiques sont plus physiques, expressifs, vivants, joyeux, et cela correspond à ce que je connais des habitants du Sud. »

    Pour l’église Frères Mennonite du Brésil, le départ des paroisses de la conférence anabaptiste stagnante pour se tourner vers des mouvements pentecôtistes à la croissance rapide a amené les responsables à réaliser que c’était en fait une opportunité.

    « Nous voyons dans les Écritures que l’Église primitive était dirigée par le SaintEsprit. Nous aimons la Parole de Dieu. Pourtant, nous ne savions pas ce que signifie que d’être conduits par le SaintEsprit », explique Rodrigo Justino, un pasteur Frère Mennonite du Brésil, qui étudie la théologie au Canada. Comme les deux mouvements se sont rencontrés en étudiant, « les Frères Mennonites du Brésil ne sont pas pentecôtistes, mais ne sont pas seulement anabaptistes. Nous sommes un mélange des deux. »

    « Les pentecôtistes apportent de l’émotion, mais ce n’est pas une émotion facile, c’est une manifestation d’affection profonde. Les pentecôtistes rendent leur dimension spirituelle [à l’orthopraxie] : c’est la puissance de Dieu, la puissance de l’Esprit qui nous transforme ; nous ne pouvons pas le faire par nous-mêmes », déclare Bernhard Ott. « Et nous pouvons donc apprendre beaucoup. »

    Les anabaptistes-mennonites sont connus pour leur focalisation théologique sur la manière de vivre (orthopraxie).

    L’éthique peut devenir un fardeau sans la puissance du Saint-Esprit ; nous avons besoin de « puissance spirituelle concernant la vision anabaptiste », dit Bernhard Ott. Les perspectives pentecôtistes peuvent aider à rappeler aux anabaptistes-mennonites notre théologie du règne de Dieu qui est ‘déjà-et-pasencore’. La puissance de Dieu se manifeste aujourd’hui, pas seulement dans l’avenir.

    Dans la mesure où l’Église est un lieu de transformation sociétale et un promoteur de paix et de justice, elle est signe du règne de Dieu.

    Quelles sont les difficultés ?

    Les églises anabaptistes-mennonites d’Amérique latine sont très influencées par le pentecôtisme. « Voici certains aspects négatifs : la liturgie est souvent basée sur des passages bibliques sorties de leur contexte, ce qui se perçoit dans les cantiques ; il y a un fort accent sur la ‘guerre spirituelle’, ou sur la théologie de la prospérité », explique Pedro Calix

    Rodrigo Justino note qu’au Brésil, les pentecôtistes « ne se concentrent pas sur les critères d’autorité – ils se concentrent sur les dons. Ils ne peuvent nier que les femmes ont des dons pastoraux : prophétesses, évangélistes. Cependant, les plus hautes responsabilités sont données aux hommes.

    Les églises pentecôtistes s’appuient souvent sur la spiritualité du fondateur ; une dynastie se développe. « Il peut y avoir un problème lorsque certains s’accrochent au pouvoir », dit Rodrigo Justino.

    « En Indonésie, la passion du fondateur de JKI pour le service orienté sur la prière et dirigé par l’Esprit a imprégné le mouvement ; ses racines mennonites sont moins évidentes » dit Rony Kristanto, pasteur du synode mennocôtisme JKI.

    Une croissance rapide peut amener un manque d’enracinement théologique. Les mouvements pentecôtistes peuvent devenir « aussi vastes que l’océan mais aussi peu profonds qu’une flaque d’eau », explique Rodrigo Justino. « Ils peuvent devenir la proie d’autres mouvements. Nous [les anabaptistes] pouvons apporter notre aide dans le domaine de la théologie. Ils [les pentecôtistes] peuvent nous aider à discerner la voix de l’Esprit, ce que signifie vivre par la foi. Pour commencer quelque chose, vous n’avez pas besoin d’argent ni de structure ; vous n’avez besoin que de foi et de courage pour prêcher. Tout le reste, c’est le Seigneur qui le donne. C’est une leçon très importante. »

    Le pentecôtisme se caractérise toujours à certains égards par l’expérience de la nouveauté, des signes et des prodiges, vécue par la première génération.

    « Chaque mouvement protestant connaît ce processus cyclique », dit Neal Blough. « Ceux qui font partie de nouveaux mouvements doivent penser en termes de théologie, réaliser qu’ils ne sont pas les premiers à être chrétiens et observer comment d’autres ont géré les changements pour devenir plus structurés et apprendre d’eux. »

    La rencontre de jeunes Unlimited Fire. Photo : Ebenzer Mondez

    Quels dons les anabaptistes ‚Äì maintenant un mouvement mature ‚Äì et le mouvement pentecôtiste encore jeune et en développement pourraient-ils avoir l’un pour l’autre ?

    « Le don du service, de la solidarité du discipulat et de l’enseignement » dit Pedro Calix.

    « Nous voulons tous que le règne de Dieu vienne dans ce monde », déclare Rony Kristanto.

    « Les pentecôtistes essaient de concrétiser et de manifester le salut par la guérison, le salut et les bénédictions physiques‚Ķ ce qui se produit ici et maintenant. »

    Ce témoignage du salut, cette bonne nouvelle, n’est pas pour le ciel, dans l’avenir, mais ici et maintenant. « En Indonésie, un problème est que les gens n’ont pas la sécurité sociale, donc la guérison physique est très importante pour eux. »

    Les premiers membres de JKI ont suivi cet exemple. « Cela a commencé par la prière. Chaque fois qu’ils se rendaient dans une région [pour exercer un ministère], ils priaient pour cette région », explique Rony Kristanto.

    « L’engagement social ne peut être séparé de l’expérience charismatique du Saint-Esprit », dit-il. Les mennonites travaillent aussi avec les pauvres et les opprimés, mais pour les pentecôtistes, il ne s’agit pas seulement d’une aide sociale, mais de réaliser leur vision, avec la prière,‚Ķ dans un combat spirituel ».

    « Nous devons chanter les cantiques les uns des autres », déclare Neal Blough, faisant référence au travail de Janie Blough qui étudie et enseigne ce qui concerne les cultes. « Nous devons nous ‘chanter les uns les autres’, n’avoir pas qu’une seule source d’inspiration. »

    Les mennonites peuvent s’inspirer du dynamisme des cultes pentecôtistes pour avoir plus de vitalité, mais la tradition anabaptiste considère que la formation de disciples est un processus plus profond que de la musique émotionnelle et un sermon. « Les anabaptistes-mennonites ont quelque chose à offrir en matière d’humilité et de communauté », dit Neal Blough. « Le discipulat et l’éthique sont également des correctifs utiles à un mouvement qui a tendance à être trop individualiste. »

    Il observe un engagement ≈ìcuménique croissant de la part des pentecôtistes, qui recherchent l’expérience d’autres églises pour devenir plus structuré en tant que mouvement en pleine maturation.

    Les mennonites anabaptistes peuvent apporter des correctifs aux pentecôtistes pour ne pas mettre l’accent seulement sur l’émerveillement et la puissance, mais aussi sur l’éthique ‚Äì la manière de vivre, le témoignage pour la paix, dit Bernhard Ott. « La Parole et les actions ont toujours fait partie de la théologie et de la pratique anabaptistes-mennonites. Le mouvement pentecôtiste apporte l’expérience de la puissance de Dieu. C’est un bon défi‚Ķ. Les mennonites peuvent parler aux pentecôtistes si l’approche devient trop unilatérale. »

    Le professeur de théologie à la retraite Claude Baecher remarque qu’il y a un intérêt pour l’histoire et la théologie anabaptistes dans sa région en France.

    « √ätre proche, présent, voire fraternel avec ces Églises me semble aussi important que d’être engagé dans les cercles ≈ìcuméniques. Il faut le faire avec une forte approche biblique centrée sur le Christ. Il faut éviter un jugement (spirituel) trop rapide et être présent avec des outils pédagogiques : histoire anabaptiste, exégèse, éthique, théologie pratique, théologie centrée sur la paix, dialogue », dit-il.

    Et le faire avec humilité. Au Brésil, aux prises avec un schisme possible entre les paroisses plus anciennes et conservatrices des Frères mennonites et les nouvelles paroisses se référant plus directement au Saint Esprit, les responsables ont trouvé un moyen de s’en sortir en mettant ensemble l’accent sur l’humilité. « Nous avons lutté avec notre fierté, nos ressentiments [à propos du départ des membres]. Nous saisissions toutes les occasions et nous nous protégions des menaces », dit Rodrigo Justino.

    Il s’agit de ce que Dieu peut faire en ce qui concerne la gr√¢ce », dit-il encore. » Il faut suivre Jésus avec humilité. Quand vous décidez de le faire, c’est beau. Ce n’est plus vous et moi, nous et eux, cela commence à être Nous. Nous travaillons ensemble. »

    ‚ÄîKarla Braun est rédactrice en chef de Courrier et écrivaine pour la Mennonite World Conference. Elle vit à Winnipeg, Canada.

    * Le Profil Anabaptiste Mondial (GAP), une vaste enquête de trois ans portant sur 24 unions d’églises membres de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM). Lire la suite : https://mwc-cmm. org/fr/stories/faire-grandir-lunite-une-occasionexceptionnelle


    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2022 de Courier/Correo/Courrier.
  • Priez, apprenez et dialoguez ensemble à l’Assemblée 

    « Les ateliers et réunions de l’Assemblée de la CMM sont passionnants et encourageant, grâce aux nouvelles expériences et aux différents enseignements pour suivre Jésus-Christ qu’on peut y recevoir », dit Pablo Stucky, représentant régional de la CMM pour l’Amérique Latine.  

    Lors d’une rencontre en présentiel, les personnes inscrites doivent choisir un atelier parmi une offre d’options intéressantes mais en concurrence les unes avec les autres. Cependant, lors de l’Assemblée en ligne de cette année, les participants inscrits auront accès aux vidéos de tous les ateliers et aux sessions plénières pendant encore un mois après la fin de Indonésie 2022.  

    Dans l’un des 50 ateliers proposés, familiarisez-vous avec…  

    • la construction de la paix et témoignage dans un contexte d’hostilité avec Joseph K. Ngollah et Moses Munyoki de Eastleigh Fellowship au Kenya ; 
    • le travail pour la paix et l’environnement avec David Lapp-Jost de Community Peacemakers Team ; 
    • la foi évangélique et la terre d’Israël avec le professeur Alex Awad du Bethlehem Bible College ; 
    • Les chants mennonites de Voice Together, le nouveau recueil de cantiques de la Mennonite Church USA et le Canada, avec Benjamin Bergey et Anneli Loepp Thiessen ; 
    • Adapter le leadership et ses plans pendant le COVID-19 par Arpit Kumar Kachhap et Jyothi Monalisa Bakhla de Bihar Mennonite Mandli d’Inde ; 
    • Prendre soin des réfugiés et des migrants par Cesar Flores, Lizette Miranda et Bonnie Klassen du Mennonite Central Committee en Amérique latine ; 
    • Le nouveau Réseau Anabaptiste Mondial pour la Paix (GAPN) avec Andres Pacheco Lozano ; 
    • …et plus encore 

    L’un des principaux avantages de l’inscription à l’Assemblée en ligne est la souplesse. Les participants peuvent utiliser les ateliers comme une occasion de croissance et d’apprentissage personnel, et peuvent également utiliser les ateliers enregistrés pour les activités suivantes : 

    • meditations ; 
    • école du dimanche ; 
    • des discussions en petits groupes ; 
    • des réunions de groupes de jeunes et d’autres rencontres. 

    Il existe trois types d’ateliers : en personne, hybride et en ligne uniquement. De nombreux ateliers sont disponibles dans plus d’une des langues officielles : anglais, espagnol, français et indonésien. 

    Les ateliers en personne et hybrides se déroulent en direct de 13h30 à 15h00, heure de Semarang, et de 15h30 à 17h00, heure de Semarang.  

    Afin de faciliter la participation dans le monde entier, les ateliers en ligne se dérouleront en direct de 06h00 à 07h00(programme supplémentaire – le matin) et de 00:00-1:30 heure de Semarang (programme supplémentaire – en soirée).  

    « Notre croissance en tant que communauté mondiale d’anabaptistes exige que nous nous réunissions dans la prière, le dialogue et lors de temps d’apprentissage » , déclare Michael Darby, coordinateur du Marketing et de la Communication de l’Assemblée. « Nous espérons partager avec vous lors des ateliers en ligne de l’Assemblée. » 

    Lors de l’Assemblée de cette année, votre inscription vous donne non seulement un accès illimité aux orateurs des plénières qui vous seront retransmis depuis cinq sites différents en Indonésie, à la chorale internationale qui chantera des classiques et des nouveautés, aux ateliers avec des universitaires et des acteurs de la famille anabaptiste-mennonite, mais aussi aux activités vidéo du programme pour les enfants et les adolescents, ainsi qu’à un tchat en petits groupes pour retrouver des amis de toujours ou nouvelles rencontres venant du monde entier. Inscrivez-vous dès maintenant sur le site de l’Assemblée site d’inscription pour obtenir votre passe complet

     

  • « Et si nous pouvions développer un rayon de livres sur des sujets clés pour les anabaptistes-mennonites du monde entier, écrits par des auteurs de nombreux pays différents, traduits et publiés dans le plus grand nombre possible des langues principales ? »  

    Merle et Phyllis Good ont eu ce rêve alors qu’ils participaient aux réunions du Conseil général de la Conférence mennonite mondiale au Paraguay en 1987. Des dizaines d’années plus tard, cette vision a pris la forme de huit titres du Rayon de Littérature Anabaptiste-Mennonite Mondiale et de cinq volumes de la Collection Histoire Mennonite Mondiale dans pas moins de 16 langues. 

    « La vision était de faire en sorte que les pasteurs, les responsables et les laïcs engagés lisent les mêmes livres afin d’avoir un langage et une compréhension communes pour faciliter une meilleure communication internationale et approfondir notre foi mondiale,» explique Merle Good. 

    Aujourd’hui, 13 livres sont disponibles en format PDF sur le site internet de la CMM (en anglais) pour être téléchargés et lus gratuitement. Les Dons de chacun au service de tous et Le peuple de Dieu en mission : une perspective anabaptiste abordent les perspectives anabaptistes sur la mission, le Saint Esprit, la paix, la gouvernance et la mission. 

    Les cinq livres d’histoire offrent un aperçu de l’implantation et de la croissance des églises anabaptistes-mennonites dans les régions continentales. Bien que ces volumes aient plus de dix ans, ces histoires peuvent encore instruire et inspirer les lecteurs. 

    « Nous sommes ravis que ces ressources pour l’église anabaptiste mondiale soient disponibles en téléchargement gratuit pour tous. Lire ces ouvrages ensemble nous aidera à grandir et à nous remettre en question au sein de la famille des églises de la Conférence Mennonite Mondiale », dit Kristina Toews, responsable de la communication de la CMM. « Nous sommes très reconnaissants envers les donateurs dont les dons généreux ont permis à cette collection d’être disponible gratuitement. » 

    Cliquez sur les liens ci-dessous pour télécharger et lire ces livres 

    Quelles questions vous viennent à l’esprit après votre lecture ? Apportez vos questions au Portail de l’Assemblée.  

    Collection Histoire Mennonite Mondiale

     

    Rayon de Littérature Anabaptiste-Mennonite Mondiale

  • « L’assemblée tout entière est l’occasion de rencontrer des personnes d’autres pays », explique Jessica Mondal, coordinatrice du Village de l’Église Mondiale (GCV). « Mais au Village de l’Église Mondiale, nous pouvons voir, toucher et goûter des choses d’autres cultures. » 

    Des expositions et des présentations permettent de découvrir les pratiques culturelles et ecclésiales d’autres régions. Les témoignages mettent des visages sur des événements que les médias ont couverts — ou laissés de côté.  

    « Nous faisons tous partie de la même église mondiale », déclare Jessica Mondal. « Écouter les autres élargit nos horizons et nous aide à comprendre. » 

    La scène du Village de l’Église mondiale propose des spectacles de chant, de poésie, de théâtre, de danse et de contes par blocs de 30 minutes ; des stands présentent des artefacts et des activités du monde entier.  

    Le streaming en direct de la scène sera posté sur le Portail de l’Assemblée pour être regardé en direct ou plus tard. Des vlogs (blogs vidéo) téléchargés sur le Portail permettront de partager l’expérience du GCV par le biais d’interviews et de descriptions.  

    « Tout le monde peut présenter : nous ne recherchons pas des professionnels », explique Jessica Mondal. « C’est une atmosphère plus détendue pour que les gens partagent quelque chose de chez eux. Les participants peuvent simplement savourer ce qu’ils trouvent : écouter ma langue, ma musique, mes histoires ; goûter ma nourriture et effleurer mes tissus. » 

    Toutes les personnes inscrites sur place peuvent apporter quelque chose à partager sur leur culture. 

    Parmi les objets fréquemment apportés lors des Assemblées précédentes, on trouve des snacks et des spécialités culturelles, des vêtements et des bijoux traditionnels, des drapeaux, des cartes, des bannières, des affiches et des tableaux expliquant l’histoire et les relations anabaptistes-mennonites, ainsi que des objets liturgiques. 

    Les participants indonésiens préparent un étalage de café. « Peut-être que les participants d’Éthiopie nous apprendront aussi des choses sur le café, et ceux du Paraguay sur le terere/maté ? » dit Jessica Mondal. 

    Le Village de l’Église Mondiale fait partie de l’Assemblée depuis l’Assemblée de Kolkata en 1997, où Jessica Mondal, alors adolescente, était bénévole. Elle se souvient très bien de la séance de fabrication de quilts : « Les Nord-Américains ont découpé des morceaux de tissu que les participants ont pu coudre ensemble dans la cabane du GCV. Ê la fin, on a fait un quilt sur le VIH/sida qui a fait le tour de plusieurs pays, pour sensibiliser les gens. » 

    Le livestream de la scène du GCV (de midi à 17h30 heure de Semarang*) sera disponible dans le Portail de l’Assemblée. Les participants en ligne peuvent se joindre aux concours, aux chasses au trésor et aux espaces de discussion. 

    *Cliquez ici pour trouver l’heure dans votre région

    *Cliquez ici pour vous inscrire et contribuer à la scène

     

  • « Est-ce que je participe tout seul devant mon ordinateur, ou est-ce que des groupes vont se former pour partager ce qui est typiquement un événement communautaire ? ». Ray Brubacher, ancien organisateur d’événements pour la Conférence mennonite mondiale, n’a pas attendu juillet pour se décider. Ne pouvant pas assister à l’événement en personne, il organise des rencontres pour que les anabaptistes-mennonites de sa région puissent assister ensemble à l’Assemblée hybride. 

    L’Assemblée de la Conférence Mennonite Mondiale aura lieu en Indonésie du 5 au 10 juillet 2022, à la fois sur place et en ligne. L’événement comprend 10 cultes sur six jours avec des orateurs stimulants issus de la famille anabaptiste-mennonite mondiale. 

    La participation sur place est limitée en raison de la persistance de la pandémie COVID-19 ; cependant, l’événement hybride permet à chacun de participer où qu’il soit. Les sessions plénières, les ateliers et la scène du Village de l’Eglise mondiale seront diffusés en direct et enregistrés. 

    Les personnes inscrites en ligne entrent par le Portail de l’Assemblée pour rejoindre des espaces de conversation avec d’autres participants du monde entier, participer à des ateliers et visionner des photos et des vidéos de l’événement en direct.  

    « Nous encourageons les congrégations locales à s’inscrire à l’Assemblée », explique Jardely Martinez, coordinatrice de la communication de l’Assemblée. « Vous pouvez regarder le livestream en temps réel avec l’Indonésie ou organiser une soirée de visionnage à l’heure qui vous convient. »  

    Le groupe de responsables anabaptistes-mennonites de Kitchener-Waterloo, dans l’Ontario, au Canada, prévoit deux séances de visionnage de mercredi à samedi. 

    « J’ai appris au Zimbabwe à faire simple », dit Ray Brubacher. 

    Probablement organisées dans une assemblée de Mennonite Church Canada, ces soirées de visionnage seront ouvertes à tous les anabaptistes-mennonites de la région. Ray Brubacher souhaite particulièrement que les nouvelles assemblées anabaptistes-mennonites y participent, notamment celles qui sont en marge de la culture dominante au Canada. 

    Les vidéos de l’assemblée seront disponibles pendant un mois après l’événement. 

    « Vous pouvez décharger votre pasteur cet été en visionnant un ou plusieurs des orateurs pléniers de l’Assemblée », explique Jardely Martínez. « Votre groupe de louange peut apprendre de nouveaux chants de l’ensemble international ou faire une pause en diffusant la vidéo des chants de louange de l’Assemblée. »  

    Des experts de la famille anabaptiste-mennonite mondiale partageront leurs connaissances dans des ateliers. Certains seront diffusés en direct depuis le site, tandis que d’autres seront organisés sous forme de séminaires en ligne. « Les ateliers peuvent être utilisés dans les classes d’école du dimanche ou fournir du matériel de discussion pour les études en semaine ou les groupes de jeunes », explique Rianna Isaak-Krauß, assistante de l’Assemblée. 


    Ce rassemblement mondial n’a lieu que tous les six ou sept ans. 

     

  • ‘Mennocôtistes’ – mennonites pentecôtistes – est peut-être le meilleur mot pour décrire la plupart des anabaptistes de la CMM aujourd’hui. L’influence du pentecôtisme dans les assemblées locales mennonites du monde entier est une réalité frappante. Dans leur étude des paroisses de la CMM, Conrad Kanagy, Elizabeth Miller et John D. Roth concluent : « L’une des différences déterminantes entre les membres de la CMM du Nord et du Sud est leur expérience des dons charismatiques du Saint-Esprit ; les Européens et les Nord-Américains sont beaucoup moins susceptibles de s’identifier à ces expériences… « Le pentecôtisme est l’expression du christianisme qui se développe le plus rapidement dans le monde, et les anabaptistes ne sont pas étrangers à cette réalité. » 

    L’influence du pentecôtisme dans nos vies a poussé beaucoup d’entre nous à avoir un dialogue interne entre la tradition anabaptiste et les nouvelles tendances pentecôtistes qui émergent dans certaines parties du monde. Dans mon cheminement spirituel, ce dialogue ressemble pour le moment à ce qui suit : 

    Est-ce que je crois aux miracles et aux dons de l’Esprit, comme les prophéties et les langues ? 

    Oui. J’y crois. Je les ai expérimentées. 

    Je pense aussi, comme dans Encanto (un film récent sur la Colombie), que les gens eux-mêmes sont des miracles de Dieu. Les personnes sont plus importantes que leurs dons. Ê la fin du Sermon de la Montagne, Jésus dit que l’on peut faire toutes sortes de choses surnaturelles, mais si on ne fait pas ce qu’il dit, on ne le connaît pas (Matthieu 7/21-23). 

    Je crois aussi que la maladie et la souffrance sont des expériences humaines quotidiennes que Dieu peut transformer pour notre bien et notre croissance. Dieu ne promet pas de supprimer ces expériences de nos vies. Mais Dieu promet de les traverser avec nous. 

    Est-ce que je crois que Dieu veut que nous prospérions ? 

    Oui. Je le crois. La prospérité financière est l’une des nombreuses choses dont les disciples de Jésus peuvent bénéficier. 

    Cependant, une telle prospérité économique n’est pas le résultat d’une technique de prière particulière. Elle n’est pas liée à un désir consumériste individualiste, et elle n’est pas une récompense que Dieu accorderait à ceux qui donnent leur dîme pour forcer la main de Dieu. 

    La prospérité financière résulte d’un style de vie simple, conséquence d’une vie soucieuse de la création et consciente de notre responsabilité face à la crise environnementale. 

    En communauté, nous connaissons la prospérité financière : c’est lorsque les disciples du Christ partagent leurs biens et leurs besoins. La compréhension des anabaptistes est que, selon le livre des Actes, une des conséquences d’être rempli du Saint-Esprit est le partage financier dans la communauté de l’Esprit (Actes 2/44). 

    En plus des prophéties, des miracles et d’autres expériences mystiques, une vie de générosité et de partage des richesses doit être un fruit de l’Esprit. Seule la présence de Dieu peut vaincre la tendance humaine naturelle à l’égocentrisme et à l’autosatisfaction. Seule la présence de Dieu est plus forte que le consumérisme et le matérialisme, créant une communauté alternative à la société. 

    Est-ce que je crois que Dieu remplit les responsables du Saint-Esprit ? Oui. Je le crois. 

    Lorsqu’un responsable est rempli du Saint-Esprit, il est au service des autres et ne recherche pas la reconnaissance, l’honneur ou des positions de pouvoir. Un responsable qui sert dans l’Esprit de Dieu résout les conflits à la manière de Jésus et ne prend jamais l’initiative de fragmenter le corps de Christ. Les divisions et les luttes de pouvoir ne sont jamais les fruits de l’Esprit de Dieu. 

    Est-ce que je crois au travail pour la paix et à la réconciliation ? Oui. J’y crois. 

    La vie dans l’Esprit est une vie orientée vers la paix et la justice réparatrice. Il est possible de promouvoir la justice et la paix sans suivre Jésus. Cependant, pour le faire comme Jésus, nous devons dépendre du Saint-Esprit et avoir une relation personnelle solide avec le Prince de la Paix, Jésus-Christ. 

    Ce sont quelques-unes de mes réflexions personnelles sur mon engagement à suivre Jésus dans la tradition anabaptiste et mon expérience concrète dans le contexte des mouvements pentecôtistes modernes dans les Amériques. Mais bien sûr, ces convictions peuvent changer, car suivre le Christ implique évolution et croissance. De même, elles peuvent changer lorsqu’elles sont testées et vécues dans la communauté des disciples du Christ, l’Église. Aussi vitales soient-elles, les convictions individuelles ne suffisent jamais pour témoigner d’une vie remplie de l’Esprit. Seule une vie dépendante de la communauté des croyants témoigne de la présence de Dieu dans nos vies. 

    Dans ce numéro du Courrier, des dialogues internes ouvrent la voie à des conversations interculturelles et inter-anabaptistes concernant l’influence du pentecôtisme dans notre communion globale, ainsi que notre expérience de vie dans l’Esprit selon notre tradition anabaptiste. 

    Puisse l’Esprit de Dieu nous guider pour continuer à découvrir dans la pratique les implications de la suivance de Jésus dans la puissance de l’Esprit de Dieu ! 

    César García, secrétaire général de la CMM, originaire de Colombie, vit à Kitchener (Ontario, Canada). 


    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2022 de Courier/Correo/Courrier.