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  • Brésil

    Pour de nombreux évangéliques brésiliens, la Pentecôte n’est pas un événement ponctuel du passé. Ils sont conscients de la présence de l’Esprit dans leur vie quotidienne. Environ 70% des paroisses évangéliques du Brésil sont pentecôtistes, les autres sont influencées par le mouvement pentecôtiste.

    Ce qui influence notre vision de la Pentecôte

    Au Brésil, nous n’avons pas de tradition de pensée critique. Nous nous attendons à ce que Dieu change notre vie par l’œuvre merveilleuse du Saint-Esprit, comme cela s’est passé lors de la première effusion à la Pentecôte.

    Nous sommes aussi influencés par le spiritisme. Les pratiques de l’Umbanda – des manifestations surnaturelles – poussent les Brésiliens à accepter ce qui se passe sans se poser de questions ni discerner s’ils ont affaire au Saint-Esprit ou à d’autres esprits.

    Lorsque nous entendons parler de manifestations surnaturelles dans une assemblée locale, nous voulons les voir de nos propres yeux pour savoir ce que Dieu fait aujourd’hui. Nous lisons souvent [la Bible] sans considération d’ordre historique. Dans Actes 2, nous sautons ce qui concerne le vent et la proclamation : ce qui est vraiment important, ce sont les langues, preuve que Dieu est à l’œuvre et que nous sommes son peuple choisi. [Nous pensons] que si cela s’est produit dans le passé, cela pourrait et devrait arriver à nouveau aujourd’hui (Marc 16/17-18).

    Cette conception est si ancrée que ceux qui ne sont pas pentecôtistes ont le sentiment de passer à côté de quelque chose. Certains se demandent pourquoi ces manifestations surnaturelles ne se produisent pas en eux ou dans leur paroisse aujourd’hui. Ils se reprochent de ne pas être ouverts à l’Esprit. D’autres sont sur la défensive, et demandent si les manifestations (langues, guérison, prophétie) changent vraiment la vie de ceux qui prétendent avoir ces dons.

    Rechercher le Saint-Esprit

    Cependant, aucune de ces réactions ne nous aide à comprendre ce que Luc essayait de nous dire. Notre lecture devient alors non pas la recherche du sens du texte, mais ce qu’il a à dire « pour moi ».

    Lorsque nous parlons du Saint-Esprit, souvent nous ne sommes pas vraiment intéressés par le Saint-Esprit, mais par ce que l’Esprit peut nous donner : la puissance.

    La même vision du monde domine notre lecture des Évangiles. Nous ne nous soucions pas de la question cruciale que les évangélistes essaient de nous amener à nous poser : « Qui finalement est ce Jésus ? » Notre lecture est : « Que peut faire ce Jésus pour moi ? »

    Ce qui nous inquiète, c’est que cette question apparaît déjà dans les Évangiles lorsque les responsables juifs voulaient que Jésus accomplisse un miracle devant eux (Matthieu 12/39), ou quand Hérode souhaitait voir un miracle (Luc 23/8-9). La réponse de Jésus aux responsables juifs a été le signe de Jonas ; et à Hérode, Jésus n’a pas dit un mot.

    Dans notre recherche pragmatique de la puissance de l’Esprit, nous recherchons des avantages personnels plutôt qu’une adoration authentique. Ainsi, nous avons besoin d’entendre les paroles d’A.W. Tozer : « Celui qui cherche Dieu comme un moyen d’atteindre ses objectifs personnels ne trouvera pas Dieu. » Cela soulève une question embarrassante : Si ces gens ne trouvent pas Dieu, qui ou que trouvent-ils ?

    L’œuvre de l’Esprit comme transformation

    Néanmoins, la grâce de Dieu transcende nos faiblesses. Même si nous lisons tous la Bible avec nos présupposés, Dieu s’approche de nous et change nos vies. Ceux qui sont ouverts à l’œuvre de l’Esprit, à travers la Parole, les conversations personnelles, les situations quotidiennes, voire les manifestations surnaturelles, et qui essaient de discerner ce que Dieu fait, sont transformés. Souvent nous espérons que cette croissance dans la foi soit beaucoup plus rapide, mais le processus de maturation est lent.

    Il n’est pas facile pour nous de changer notre perspective : « Dieu est à notre disposition pour satisfaire nos besoins ». Nous devons apprendre ce que la Bible enseigne sur la vie chrétienne, accompagnés par des personnes qui pratiquent ce style de vie. Nous n’avons pas besoin de héros ; nous avons besoin de chrétiens ordinaires qui remettent en question les modèles contemporains de réussite et dont le modèle est Jésus.

    Je me réjouis du fait que mes compatriotes brésiliens – pentecôtistes et mennonites – s’ouvrent à l’œuvre de l’Esprit dans leur vie, qu’ils reconnaissent leurs péchés (Jean 16/8) et se laissent guider par l’Esprit vers la vérité (Jean 16/13).

    Nous savons que l’œuvre de l’Esprit est loin d’être terminée dans nos propres vies et prions que le processus de transformation se poursuive jusqu’à ce que « nous devenions en tous points semblables à Christ » (Éphésiens 4/15). Cela pourrait prendre plus d’une génération. Nous sommes appelés à modeler nos vies sur Jésus et à influencer ceux qui nous entourent. Seul Dieu peut changer le monde.

    —Arthur Duck est professeur à Faculdade Fidelis, une école biblique affiliée aux Frères mennonites à Curitiba (Brésil). Une version de cet article a été publiée dans le MB Herald du 1er juin 2011.


    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2022 de Courier/Correo/Courrier.
  • Émanation du Réseau Mennonite Francophone, le Centre de Formation à la Justice et à la Paix (CFJP) propose une formation anabaptiste francophone en ligne dans les domaines de la paix, de la justice et de la réconciliation.  

    Officiellement hébergé à Université de l’Alliance Chrétienne d’Abidjan (UACA), le CFJP a été lancé en 2017 en lien avec quinze institutions partenaires en Afrique, Europe et Amérique du Nord. Parmi elles, douze sont situées en Afrique subsaharienne.  

    L’ADN du projet CFJP 

    Le CFJP a pour but d’offrir aux responsables chrétiens des possibilités de formation académique et pratique portant sur la justice réparatrice, la transformation des conflits et la consolidation de la paix. Il vise à former des artisans de paix qui servent l’Église au sens large tout en étant enracinés dans la théologie, les valeurs et les perspectives anabaptistes. Ces artisans de la paix se concentreront sur un changement holistique à long terme, profondément ancré dans le shalom divin, qui intègre la transformation personnelle, sociale et systémique. La diversité des contextes ministériels, y compris les questions et les besoins particuliers qu’ils suscitent, nous oblige à proposer des outils, des compétences et une expertise contextualisés à l’Église et aux communautés chrétiennes. Finalement, les artisans de paix seront appelés à développer des partenariats au-delà des lignes confessionnelles, institutionnelles, organisationnelles ou culturelles. 

    Abidjan, février 2022 

    Alors que les tanks de Poutine franchissaient la frontière ukrainienne et tiraient leurs premières balles, une vingtaine de spécialistes de paix et de justice se réunissaient sur le campus de l’Université de l’Alliance Chrétienne d’Abidjan. Le groupe était chargé de concevoir les formations diplômantes d’un master dans les domaines de la justice réparatrice, de la résolution des conflits et des études sur la paix, ainsi que de proposer une première ébauche de ce programme aux écoles et aux institutions théologiques partenaires du consortium CFJP. Les participants venaient du Bénin, du Burkina Faso, de Côte d’Ivoire, de France métropolitaine et de Guadeloupe, du Nigeria, de la République Démocratique du Congo, de Suisse et du Tchad. Le groupe était constitué de professeurs et de pasteurs, de missionnaires et de militants, de diplomates et de médiateurs au niveau de la base. 

    Un cursus à construire 

    Le groupe s’est mis au travail autour de tables de conférence, discutant de la nature d’un premier master, identifiant les besoins-clés des membres de nos Églises, définissant les compétences nécessaires pour former des artisans de paix, tout en débattant vigoureusement des cours qui devraient constituer le cursus. Le partage des repas, au cours desquels nous avons eu des échanges personnels et familiaux, a permis de tisser de nouveaux liens et de poser une fondation solide au travail qui est devant nous. Nous avons également partagé les défis auxquels nous faisons face dans nos contextes respectifs ainsi que nos témoignages et parcours spirituels.  

    Les liens se tissent pendant les repas. Photo : Matthew Krabill

    Ê l’écoute des besoins de l’Église 

     Au cours des échanges, une professeure et doyenne d’université de l’Est de la RDC a évoqué 25 ans de conflit dans sa région et le traumatisme générationnel qui en a résulté à tous les niveaux de la société. Elle a parlé en particulier de la violence à laquelle de nombreuses femmes ont été soumises, mais aussi du rôle indispensable qu’elles ont joué dans la transfiguration et le renouvellement de sa ville. Malgré les nombreuses cicatrices et les traumatismes d’un conflit prolongé, la résilience des femmes a permis à la communauté de vivre une transformation qu’elle n’aurait pas pu connaître autrement. Dans ce contexte, elle nous a implorés de répondre aux besoins de l’Église en fournissant à ses membres des outils et des compétences pratiques pour faire face aux conflits, aux divisions et aux ruptures qu’ils connaissent ; elle a insisté pour que ces compétences soient fondées sur les valeurs bibliques et la réflexion théologique afin que la communauté puisse continuer à guérir et aider les autres à faire de même. 

    Ce témoignage émouvant a permis, avec beaucoup d’autres, de catalyser une prise de conscience des « murs d’hostilité » destructeurs, toxiques et isolants – constituant la distanciation sociale ultime – qui ont été construits dans nos contextes, mais aussi de la puissance du Prince de la paix, qui nous a appelés à être des ambassadeurs de réconciliation.  

    Matthew Krabill 

     

    Pour aller plus loin… 

    www.formation-justice-et-paix.com 

  • « En tant que communauté mondiale de foi de tradition anabaptiste, les personnes qui exercent un ministère sont essentielles à la Conférence Mennonite Mondiale », dit César García, secrétaire général de la CMM. Après la 17e Assemblée et les réunions qui y sont associées, il y a à présent au service de cette famille d’églises mondiale de nouvelles personnes. 

    Le Conseil Général a sélectionné de nouveaux représentants régionaux pour le Comité Exécutif pour 2022-2028 : 

    • Sindah Ngulube, un évèque des Églises de Frères du Zimbabwe (Afrique); 
    • Amos Chin, un responsable de l’église Bible Missionary Church en Birmanie (Asie); 
    • Francis Peréz de Léon, Un responsable de l’église Iglesia Evangélica Menonita Boliviana (Amérique Latine); 
    • Doug Klassen, directeur exécutif des Mennonite Church Canada (Amérique Nord). 

    Linda Dibble, modératrice des Mennonite Church USA, siégera jusqu’en 2025, terminant un mandat qui était vacant. Un représentant pour l’Europe sera nommé lors des réunions du Comité Exécutif en décembre, qui se tiendront à Kitchener, Ontario, Canada.  

    Un Comité Exécutif est élu au sein du Conseil Général, et se réunit annuellement. (Durant la pandémie du coronavirus, ces réunions ont eu lieu via Zoom. Au cours de l’année, au lieu de se retrouver plusieurs jours en personne, le Comité Exécutif s’est réuni sur deux jours à plusieurs reprises.) 

    Deux membres de chaque région continentale sont élus au sein du Conseil ; un Président et un Vice-président sont également élus par le Conseil. Le trésorier et le Secrétaire Général sont également membres du Comité Exécutif. 

    Lors de l’Assemblée en Indonésie, la présidence de la CMM est passée de J. Nelson Kraybill au président élu Henk Stenvers des Pays-Bas (2022-2028). Lisa Carr-Pries du Canada est devenue vice-présidente (2022-2025) pour terminer le mandat de Rebecca Osiro du Kenya, qui s’est retirée pour des raisons familiales.  

    De nouveaux présidents ont été nommés pour deux commissions :  

    • Andi O. Santoso (GKMI – Gereja Kristen Muria Indonesia – pasteur d’Indonésie et maintenant administrateur régional pour l’Asie avec Mennonite Mission Network (Réseau de Mission Mennonite) devient président de la Commission Diacres ;  
    • James Krabill (retraité de Mennonite Mission Network) devient président de la Commission Mission (après en avoir été membre de 2009 à 2015).  

    Lors des réunions de décembre, le Comité exécutif confirmera les nominations suivantes : président de la Commission Paix, nouvelles nominations du Conseil Général aux Commissions et nouveaux membres du Comité YABs (Jeunes Anabaptistes). 

    « La CMM est appelée à être une communion mondiale », déclare le Dossier de Référence de la Conférence Mennonite Mondiale. « Cela implique que nous nous concentrons non seulement sur les objectifs que nous voulons atteindre, mais aussi sur la manière dont nous les atteignons et sur le type de communauté que nous sommes lorsque nous avançons vers eux. » 

  • « CMM – Poursuivre l’œuvre commencée par Jésus par le culte, le service, la mission et l’évangélisation » Ces mots sont inscrits sur un bâton de berger en bois que J. Nelson Kraybill a donné au président élu Henk Stenvers le 8 juillet 2022, comme symbole du responsable qui est serviteur de la Conférence Mennonite Mondiale.  

    Lors du culte de la 17e Assemblée, la présidence de la Conférence Mennonite Mondiale a été transférée de J. Nelson Kraybill (2015-2022) à Henk Stenvers (2022-2028) à GITJ Margokerto, Indonésie. 

    L’assemblée du GITJ Margokerto a accueilli une douzaine d’invités de la CMM pendant quatre jours lors de l’Assemblée. Margokerto est l’une des premières colonies fondées par le missionnaire mennonite néerlandais P.A. Jansz pour évangéliser la région. 

    Les orateurs des cultes en soirée de l’Assemblée étaient diffusés chaque soir depuis un site différent vers la scène principale de STT Sangkakala à Salatiga, en Indonésie, et vers les téléspectateurs en ligne du monde entier. 

    Le nouveau président Henk Stenvers a été secrétaire de la Commission Diacres pendant une décennie, au cours de laquelle il a été le pionnier de l’Heure de prière virtuelle et a joué un rôle clé dans le groupe de travail sur le coronavirus. Il a servi Algemene Doopsgezinde Sociëteit (l’église mennonite néerlandaise) et les mennonites européens pendant près de 20 ans. 

    « Nous avons soutenu de tout cœur Henk ces dernières années dans ses nombreux voyages et son service au sein de la CMM… [et nous] exprimons notre soutien continu », dit Miekje Hoffscholte-Spoelder, actuelle présidente de Algemene Doopsgezinde Sociëteit. « Nous savons que nous ne sommes qu’une petite partie de la Conférence Mennonite Mondiale – une partie très intéressée, cependant ; avec de nombreux projets et amitiés dans d’autres pays. » 

    « Notre Église mondiale est profondément reconnaissante pour le service de Nelson Kraybill durant ces 7 dernières années » dit César García, secrétaire générale de la CMM. « Son âme pastorale, sa sagesse et son esprit de service inconditionnel nous manqueront. » 

    “L’expérience de Henk en tant responsable de l’Église des Pays-Bas et sa connaissance de l’Église mondiale seront une source de bénédiction dans les années à venir. C’est un honneur de pouvoir travailler à ses côtés. 


    *Aujourd’hui, il y a trois groupes anabaptistes-mennonites en Indonésie :

    • Gereja Injili di Tanah Jawa (GITJ –Église évangélique de Java)
    • Gereja Kristen Muria Indonesia (GKMI –Église chrétienne de Muria d’Indonésie
    • Jemaat Kristen Indonesia (JKI –Assemblée chrétienne indonésienne)

     

  • Le bureau du synode de la GKMI est « notre foyer » et une « maison de prière » pour les assemblées de la GKMI. Le synode de la GKMI avait un désir ardent : inviter le comité exécutif de la CMM, les secrétaires des commissions, les représentants régionaux, le Conseil Général et le personnel de la CMM dans « notre foyer » pour un dîner de bienvenue.  

    Depuis le début du mois de juin, nous préparions cet événement du 4 juillet 2022. Environ 70 personnes étaient impliquées. 

    Nous n’avions qu’une seule chose en tête : donner le meilleur de nous-mêmes, même au milieu d’un grand nombre d’occupations et de limitations. 

    Bien que le bâtiment du synode de la GKMI soit encore en construction, il a été transformé pour les invités. Tous les travaux restants n’ont pas été cachés, mais mis en évidence, afin que les invités puissent se rendre compte de l’avancement des travaux et de ce à quoi ressemblera ce bâtiment à l’avenir. 

    Le jour tant attendu est arrivé. Nous nous réjouissions beaucoup (et nous étions nerveux).  

    Lorsque les 100 invités sont descendus du bus, ils ont été immédiatement accueillis par notre conseil synodal. Les huissiers Pagar Bagus et Pagar Ayu – vêtus de vêtements traditionnels de plusieurs régions d’Indonésie – ont fourni du gel hydroalcoolique et ont accompagné les invités vers les collations traditionnelles : serabi de Solo, risoles, une spécialité de Semarang, thé et jus.  

    La commission de jeunesse de GKMI Sola Gratia, accompagnée par Karawitan, un groupe de musique traditionnelle javanaise de GKMI Lamper Mijen, a interprété une danse de bienvenue, la danse Gambang Semarang. Mentionnons aussi que le révérend Budi Santoso, pasteur du GKMI Lamper Mijen, a joué de l’instrument bonang dans le gamelan.  

    Nos yeux ont pétillé de joie en voyant le bonheur de nos invités, qui prenaient des photos avec leurs téléphones. 

    Devant la chapelle au centre du bureau du synode, les invités ont admiré les événements mis en scène sur l’escalier principal face à la piscine. La performance d’angklung, un instrument de musique de Java occidental, jouée par les enfants de l’école du dimanche de GKMI Sola Gratia, a ponctué les discours du bureau synodal de GKMI et les remarques du président de la CMM, J. Nelson Kraybill (2015-2022). 

    Le représentant régional de la CMM pour l’Afrique australe, Danisa Ndlovu, reçoit un cadeau de GKMI pour l’église mennonite de Ghana.   

    M. Undianto, membre de l’assemblée GKMI de Surakarta et membre de l’équipe de construction du bureau synodal de la GKMI, a offert spontanément des dons aux églises mennonites confrontées à des périodes difficiles, acceptée par les représentants de l’église mennonite du Ghana, de la RD Congo et de la Bolivie. La GKMI a fourni de l’aide par l’intermédiaire de l’Algemene Doopsgezinde Societeit (Église mennonite néerlandaise) aux frères et sœurs mennonites victimes de la guerre en Ukraine. Et comme l’a déclaré le Révérend Amos Thang Chin, la GKMI a également fourni une aide financière pour acheter de la nourriture, des médicaments et du matériel médical pour environ 450 membres de l’église qui ont été contraints de fuir dans la forêt et de vivre dans des tentes de fortune en raison du conflit au Myanmar. 

    Sous la voûte étoilée, les invités se sont régalés d’un dîner composé de plats indonésiens et internationaux, afin que tous puissent en profiter. Le repas était accompagné de musique douce et de lumières, de louanges du culte de GKMI et de kulintang, un instrument de musique traditionnel de Minahasa, de la commission des femmes de GKMI Sola Gratia. 

    Le personnel du synode GKMI a soigneusement préparé la danse Maumere, reprise ensuite avec participation. 

    Avant la clôture de l’événement, le personnel du bureau synodal s’est tenu au milieu des invités alors qu’une musique traditionnelle aux rythmes originaires de Maumere, Sikka, Nusa Tenggara oriental, résonnait dans les enceintes, suivie d’un jeu de lumières passionnant. Nous avons dansé la danse Maumere, rejoints par les invités qui ont également dansé avec enthousiasme ! 

    « J’ai voyagé dans de nombreux endroits dans le monde, et je n’ai jamais été accueilli comme cela », a déclaré J. Nelson Kraybill dans son discours. « Les frères et sœurs mennonites d’Indonésie nous ont vraiment épatés avec leur hospitalité extraordinaire. Merci ! »  

    Ses paroles, les sourires et les rires des invités, et danser ensemble n’avaient pas de prix. 

    Nous nous sentions comme l’enfant qui a apporté cinq pains et deux poissons à Jésus (Matthieu 14/13-21). Même si nos offrandes étaient artisanales et peu raffinées, elles ont été acceptées. Jésus a souri. Et il en a fait une bénédiction pour beaucoup ! 

    Ê la fin de l’événement, les invités ont demandé la chanson de la danse Maumere… pour danser ensemble à nouveau ! Louons le Seigneur !  

    —Mark Ryan, “berita GKMI” magazine, Indonésie. Reproduit avec autorisation. 

    MWC Welcome Dinner at GKMI Synod

  • Présentation de la famille mondiale :

    Conférence des Frères mennonites péruviens – Pérou 

    Conférence membre 

    La Conférence des Frères mennonites du Pérou compte environ 457 membres et 631 participants, et se compose de 9 églises établies, dont plusieurs ont des annexes. En suivant le plan de travail de la Conférence, cette année des visites ont été faites aux églises, à travers ces visites, les responsables ont pu voir les besoins des églises et les aider, certaines églises avaient besoin d’un soutien financier, d’autres avaient besoin de formation pour leurs responsables, également certaines églises avaient besoin de réparations en raison du récent tremblement de terre qui a eu lieu au Pérou. 

    Grâce à Dieu, la conférence bénéficie de l’aide de missionnaires, comme Stacy Kuhns, qui vit dans le pays et soutient la conférence. Dans les mois à venir, ils recevront la visite de la famille Chavez, des missionnaires qui contribueront également à la conférence. Priez pour la conférence, pour que Dieu continue à envoyer des personnes qui veulent servir Dieu au Pérou. 

    Formation pour les enseignants de l’école du dimanche 

    Cours de formation dans le cadre de la conférence

    Ces derniers mois, des cours d’homilétique et d’herméneutique ont été organisés pour les pasteurs et les responsables. Cette formation est organisée dans les régions de Piura et de Sullana, en raison de la distance qui les sépare, afin que davantage de personnes puissent accéder aux cours. Les enseignants de l’école du dimanche participent également à la formation. Les cours dureront jusqu’en novembre. 

    Les 21 et 22 juillet, l’église attend la visite d’Emerson Cardoso, qui effectuera une formation missionnaire à Piura et Sullana. 
    Des pasteurs et des responsables sont formés en ligne, grâce aux cours dispensés par l’Institut Biblique d’Asuncion au Paraguay. La conférence espère fournir à un plus grand nombre de pasteurs et de dirigeants des ordinateurs portables afin qu’ils puissent continuer à apprendre par le biais de classes virtuelles. 

    Visite du chantier de construction de l’église de Nuevo Paraíso – Piura.  

    Demandes de prières

    • La région la plus éloignée est Trujillo, la distance entre la conférence et les églises de cette région étant assez importante, la communication et les visites d’églises sont très difficiles. Priez pour les églises de cette région, afin qu’elles trouvent davantage de moyens de travailler ensemble et d’entretenir des relations plus étroites.  
    • Nous remercions les missionnaires qui soutiennent et servent dans cette conférence, et demandons à Dieu de continuer à susciter des personnes qui veulent servir au Pérou. 

    Nous remercions Dieu pour les opportunités de formation dans l’église, que Dieu continue à pourvoir les moyens de continuer à former des leaders. 

     


    ICOMB
    La Communauté internationale des Frères Mennonites (ICOMB) est composée de 22 églises nationales dans 19 pays. L’ICOMB compte également des membres associés dans plus de 20 pays, tous à des stades différents sur la voie de l’adhésion à part entière. L’ICOMB existe pour faciliter les relations et les ministères afin d’améliorer le témoignage et le discipulat de ses églises nationales membres – connecter, renforcer et élargir la famille mondiale de l’ICOMB.
  • Allemagne

    Mon parcours spirituel dans et hors des traditions mennonites et pentecôtistes commence avant ma naissance. Ê 18 ans, ma mère a quitté l’église mennonite après un commentaire irréfléchi et franchement embarrassant fait à son encontre, du haut de la chaire.

    Mon père et elle ont élevé leurs enfants dans des églises évangéliques jusqu’à ce qu’ils connaissent une guérison émotionnelle dans une assemblée de New Holland, Pennsylvanie (États-Unis). Chose intéressante, bien que classée comme non confessionnelle, cette paroisse, implantée par des mennonites, est caractérisée par les dons du SaintEsprit issus du mouvement pentecôtiste.

    Après l’école biblique, mon propre parcours m’a conduit dans des mouvements que certains pourraient trouver embarrassants à tout le moins, et que d’autres qualifieraient de sectes. J’ai finalement trouvé la stabilité lorsque j’ai fondé ma foi, non pas sur un mouvement ou une dénomination, mais sur ma relation avec Dieu et dans l’étude de la Parole de Dieu.

    Des recherches sur l’anabaptisme soulèvent des questions

    C’est précisément à cause des recherches que j’ai faites sur l’histoire anabaptiste, un mouvement qui met l’accent sur les principes de vérité à partir de la Parole, sur le pacifisme et la justice sociale, que j’ai commencé à remettre certaines choses en question. Pourquoi les mouvements pentecôtistes et mennonites ont-ils mis en veilleuse des pratiques caractéristiques de l’autre mouvement, alors qu’il est bien évident que chacun comporte des aspects positifs ?

    Par exemple, pourquoi semble-t-il que des paroisses charismatiques envoient leurs enfants dans des camps mennonites et calvinistes pour mémoriser les Écritures et connaître davantage d’histoires bibliques ?

    D’un autre côté, pourquoi a-t-on l’impression que les prédicateurs mennonites relèguent souvent l’enseignement sur le Saint-Esprit à un sermon bâclé, une ou deux fois par an ?

    Bien que des problèmes doctrinaux secondaires nous définissent différemment en tant que pentecôtistes et mennonites, j’ai fini par réaliser que cela ne devait pas être ‘soit l’un, soit l’autre’ mais ‘tous les deux’.

    Le zèle pentecôtiste rend la foi plus vivante

    Cette prise de conscience est venue lorsque, lors de mes recherches sur l’histoire du mouvement anabaptiste, j’ai découvert le zèle qui a poussé tant de personnes dans les premiers temps du mouvement à donner leur vie pour la vérité en laquelle ils croyaient. Cela a changé ma façon de penser parce que j’ai reconnu que leur ardeur était autant – sinon plus – ce même zèle pour le Seigneur que je voyais dans n’importe quelle paroisse pentecôtiste ou charismatique.

    Dans ma propre histoire, plus d’un ancêtre en France a perdu sa famille entière pour ne pas avoir renoncé à ses croyances protestantes, ou a fui l’Allemagne avec d’autres anabaptistes persécutés.

    Tout comme le parcours de ma mère l’a conduite à trouver la guérison émotionnelle et spirituelle dans une assemblée locale mennonite, la guérison de ma famille se poursuit partout où Dieu me conduit. Maintenant, je fais partie de l’équipe de responsables d’une paroisse internationale multiculturelle à Halle (Allemagne), implantée grâce à la coopération entre Verband Deutsche Mennoniten, Eastern Mennonite Mission et Deutsches Mennonitisches Missionskomitee.

    Équilibre et accueil multiculturel

    J’ai trouvé dans cette assemblée un équilibre entre l’action du Saint-Esprit et l’amour pour le Père en Jésus-Christ, une manière vivante et active de servir Dieu.

    Ê la paroisse Soli Deo, nous proposons des cultes en plusieurs langues lors de presque toutes les réunions, y compris les cultes du dimanche. Nous avons donc appris que nous avons besoin d’équilibre. Nous devons être patients et ouverts aux personnes d’horizons différents tout autant qu’ils doivent l’être avec nous.

    Il faut trouver un équilibre entre s’accrocher à ses croyances, peut- être basées sur la culture de l’église occidentale, et reconnaître que d’autres cultures ont une approche pour connaître Jésus, basée sur leurs origines, lorsqu’elles s’approchent du Père par le Fils et le Saint-Esprit. Nous pouvons sembler différents, mais nous sommes unis lorsque nous regardons vers Jésus, ‘l’initiateur de la foi et qui la mène à son accomplissement.’ (Hébreux 12/2).

    Apprendre à s’écouter dans l’amour est si important. Certaine des personnes qui se sont jointes à nous ne sont pas à l’aise avec les expressions démonstratives du Saint-Esprit, issues du mouvement pentecôtiste, tandis que d’autres trouvent qu’elles sont essentielles à leur pratique spirituelle. Et pourtant, ces deux groupes louent Dieu ensemble, ainsi nous trouvons le moyen d’y arriver alors que certains pourraient dire que ce n’est pas possible.

    Ce sont précisément les principes anabaptistes (la suivance de Jésus), équilibrée par la spontanéité de la présence et de l’action du Saint-Esprit qui me permet d’aider à guider une assemblée internationale.

    Ce genre d’amour et d’appréciation des différences est le message même de l’évangile, et c’est ce qui nous permet de rester ensemble malgré nos différentes origines multiculturelles. Et je crois que développer cet équilibre nous amènera au prochain grand mouvement de Dieu sur cette terre.

    —Kellie Swope est membre de l’équipe des responsables de l’assemblée locale mennonite Soli Deo, à Halle (Allemagne).


    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2022 de Courier/Correo/Courrier.
  • Le Comité Exécutif est élu par le Conseil Général et se réunit chaque année. Deux membres de chaque région continentale sont élus au sein du Conseil Général ; un président et un vice-président sont également élus par le Conseil Général. Le président élu commence son mandat trois ans avant la passation des responsabilités. Le trésorier et le secrétaire général sont également membres du Comité Exécutif. Voir le numéro d’octobre 2021 de Courrier pour rencontrer les membres du bureau.

    Représentants d’Afrique

    Samson Omondi
    Paroisse : Majiwa Mennonite Church, Kisumu, Kenya
    « C’est un honneur de servir l’Église mondiale à travers la CMM car elle offre une excellente occasion de partager des expériences et des idées issues des diverses cultures du monde entier. »

    Représentants d’Asie/ Pacifique

    Paul Phinehas
    Paroisse : Gilgal Mission Trust Pollachi, Tamil Nadu, Inde
    « Je suis reconnaissant de faire partie de la CMM parce que nous pouvons faire ensemble plus que ce nous pouvons faire individuellement, et nous nous rassemblons pour adorer Dieu comme il l’a enseigné dans la Bible. »
     

    MZ Ichsanudin
    Paroisse : GITJ Semarang, Java Centre, Indonésie
    « C’est un honneur d’être engagé dans le ministère de l’Église à l’échelle mondiale par le biais de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) car, sur le plan organisationnel, la CMM est le seul forum qui permette aux Églises de promouvoir la paix de manière spécifique, non seulement à petite échelle, mais aussi au niveau mondial, entre religions, tribus et nations. Comment parvenir à la paix sans entrer en guerre, utiliser des armes et faire de la politique, c’est un grand défi pour la CMM. Nous ne pensons pas seulement à nous-mêmes mais à tous les êtres humains. »

    Représentants d’Europe

    Alexander Neufeld
    Paroisse : Evangelischmennonitische Freikirche Dresden, Allemagne
    « Je suis reconnaissant de faire partie de la CMM car cela renforce mon sentiment d’appartenance à cette merveilleuse famille spirituelle. Elle me donne l’occasion de rencontrer et d’agir avec de nombreuses personnes aimantes et intéressantes. Ma prière pour l’église anabaptistemennonite mondiale est que nous puissions glorifier le Christ et faire connaître l’Évangile de Jésus, sa façon de vivre et d’être en relation avec les autres. »

    Wieteke van der Molen
    Paroisse : Doopsgezind Gemeente Schoorl, Pays-Bas
    « Ce qui est le plus beau dans la CMM est que nous essayons : nous essayons de tendre la main, de vraiment nous écouter les uns les autres, nous-mêmes, Dieu, de voir le Christ à travers les yeux d’un frère ou d’une sœur. Nous échouons totalement, complètement et constamment : à nous comprendre, à communiquer, à vraiment nous aider mutuellement, à créer un espace sûr pour que tous nos frères et sœurs se joignent à cette histoire unique de Dieu et de l’humanité. Et pourtant nous essayons encore. C’est cette essai, cet échec et cet nouvel essai, qui édifient le royaume de Dieu »

    Représentants d’Amérique du Nord

    Lisa Carr Pries
    Paroisse : Nith Valley Mennonite Church, New Hamburg, Canada
    « En tant que bénévole, je souhaite intéresser les gens à la vision de la Conférence Mennonite Mondiale en leur offrant l’espérance de Jésus et la lumière du Christ afin qu’ils soient transformés, soient convaincus qu’ils sont les enfants bien-aimés de Dieu et sachent voir les signes de l’action de Dieu. »

    Représentants des Caraïbes, d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud

    Carlos Martínez García
    Paroisse : Fraternité Chrétienne/Vie Nouvelle (CIEAMM), Mexique.
    « C’est un grand privilège et une bénédiction de pouvoir connaître les difficultés et les opportunités auxquelles notre famille mondiale est confrontée. C’est enrichissant de partager nos expériences et nos projets liés au fait d’être disciples du Christ dans un monde de plus en plus diversifié. »
     

    Juan Silverio Verón Aquino
    Paroisse : Église Maranata des Frères Mennonites (Frères Mennonites), Asuncion, Paraguay
    « Ma prière pour l’Église anabaptiste mondiale est qu’elle continue à apporter la paix du Christ dans chaque ‘coin’ de la Terre. »

    Vacant **

    Afrique
    *Steven Mang’ana Watson est décédé le 4 mars 2021.

    Amérique du Nord *
    *Le mandat de Bill Braun a pris fin en décembre 2021 lorsque sa paroisse locale Willow Avenue Mennonite a été suspendue de son adhésion à la US Conference of Mennonite Brethren Churches.


    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2022 de Courier/Correo/Courrier.
  • La résilience face à la pandémie

    Lorsque l’on regarde ce qui s’est passé ces deux dernières années dans le monde entier, on ne peut que soupirer. Nous n’avons jamais été préparés à cela.

    Le fait d’être enfermés pendant plusieurs mois aux Philippines nous a obligés à repenser notre vie sociale. Nous avons tendance à considérer chaque membre de la famille sous un angle différent ; la pandémie nous a fait prendre conscience que nos familles sont des trésors que nous devons chérir.

    Tout le monde s’inquiétait à l’idée de contracter un simple rhume ou un petit éternuement, car cela pouvait être interprété différemment. Lorsque vous vous rendiez à l’hôpital pour un contrôle, vous risquiez d’être placé dans une chambre d’isolement, sans aucun proche.

    La panique et la solitude sont nos pires ennemis.

    Le simple fait de ne pas avoir le contrôle de la situation et de se sentir désemparé nous fait nous sentir perdus.

    Un point positif est apparu au cours de cette situation troublée et difficile : notre créativité a été mise à l’épreuve.

    Dans notre pays, la circulation des marchandises s’est arrêtée à cause du confinement. Les gens avaient faim. Les produits agricoles devaient circuler.

    Cela a provoqué l’émergence d’un nouveau concept : « Produce Peace Plus » était né. Produce Peace Plus était un moyen d’acheminer les produits de la ferme à la table du consommateur tout en offrant une solution pour les produits jetés à cause du confinement. Nous avons pu livrer de la nourriture à des personnes dans le besoin.

    La créativité découle de notre grand Créateur.

    En tant qu’êtres humains, nous nous soumettons à celui qui nous a créés, nous disons : « Non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. »

    Bien que nous appréciions la création de Dieu, n’adorons pas la création au lieu du Créateur luimême. Lorsque nous faisons confiance à Dieu, le Créateur ingénieux fournit des moyens créatifs pour répondre aux défis qui se présentent au cours de la pandémie et même au-delà.

    —Joji Pantoja est présidente de la Commission Paix et fondatrice et directrice générale de « Coffee For Peace » (Café pour la Paix) à Davao, Philippines.

    Dimanche de la Paix 2022

     

  • Viêt Nam

    Histoire

    Il existe deux formes d’anabaptisme au Viêt Nam :

    La H·ªôi Thánh Mennonite Vi·ªát Nam (Église Mennonite du Viêt Nam – VMC) a été fondée en 1964 par la Mission mennonite au Viêt Nam, un ministère de l’Eastern Mennonite Missions (1957). Après une période d’inactivité suite au changement de gouvernement en 1975, elle a repris son travail dans les années 1980 et a été officiellement reconnue par le gouvernement actuel en 2007.

    L’Église Évangélique Mennonite du Viêt Nam (non enregistrée) a vu le jour en 1998 et s’est constituée officiellement en 2004. Elle rassemble divers groupes indigènes et est soutenue par les mennonites vietnamiens du Canada.

    Jésus au centre

    Au Viêt Nam, être anabaptiste-mennonite c’est simplement vivre l’évangile tel qu’on le reçoit. ‘Jésus est au centre de notre foi, la communauté est au centre de notre vie et la réconciliation est au centre de notre mission’. Cette approche, enseignée par le pasteur et professeur nord-américain Palmer Becker, est appréciée par les Vietnamiens.

    Les pasteurs et les responsables mennonites apportent ce message dans leur prédication. Il est facile à comprendre et attrayant. Ê l’intérieur comme à l’extérieur de l’Église, il trouve une résonance dans les cœurs.

    Le message de paix et d’amour des enseignements non violents anabaptistes fait aussi partie de la prédication transformatrice qui touche les mennonites vietnamiens et influent sur la manière dont ils se comportent les uns avec les autres. « Cela affecte tous les domaines de la vie », disent les pasteurs mennonites. « Suivre Jésus sur le chemin de la paix apporte la réconciliation à tous. »

    Pour les non-croyants, il est bienfaisant de parler du péché et d’apprendre comment Jésus en délivre. Les membres de l’église évangélique traditionnelle considèrent que cette approche est libératrice.

    Ce message intéresse aussi les groupes d’églises de maisons indigènes qui ne font partie d’aucun réseau d’églises. Après avoir entendu cette conception de la foi, certains demandent à rejoindre la communauté mennonite.

    « Pour démontrer ce que nous croyons, nous le vivons au quotidien », disent les pasteurs mennonites Vietnamiens. « La foi chrétienne est une foi vécue, pas seulement un système de croyances. »

    Un culte mennonite à Hai Phong, Viêt Nam Toutes les photos sont publiées avec l’aimable autorisation d’EMM

    Une foi vécue

    Dans la partie nord du Viêt Nam, certaines églises mennonites sont très actives dans l’évangélisation, et témoignent de leur foi en la puissance du Saint-Esprit. Tous les jours, les femmes évangélisent en faisant leurs courses au marché. Certaines sont des vendeuses qui partagent l’évangile avec leurs clients. Des guérisons se produisent. Lorsque quelqu’un se tourne vers Jésus par l’intermédiaire d’un membre de l’assemblée, on le présente au pasteur pour qu’il étudie la Bible avec lui.

    Dans le centre et le sud du pays, il y a neuf équipes missionnaires organisées composées de membres des paroisses mennonites qui partent chaque mois en mission.

    Il y a une équipe à la frontière du Cambodge, et une dans la partie la plus à l’ouest (Kien Giang).

    Ê Da-nang, le pasteur Hoang Bich dirige une équipe qui évangélise le groupe ethnique Ka-tu, et qui travaille aussi avec un groupe d’étudiants.

    Une équipe est très active à Quang Ngai (Région Centre).

    En outre, il y a des équipes dans les régions Est et de Daklak, deux équipes à Soc Trang et une autre à Ca Mau.

    Les équipes font du porte-à-porte. Elles s’adressent aux personnes qu’elles connaissent, aux membres de leur famille et aux habitants des provinces désignées. Une fois qu’un groupe se montre intéressé, elles commencent une étude biblique pour le préparer au baptême.

    Le pasteur Quyen dirige une équipe dans la province la plus au sud (Ca Mau). Il a consacré sa vie à servir Jésus après que sa fille soit tombée malade et ait été déclarée morte par le médecin. Mais elle est revenue à la vie pendant que sa femme continuait à prier.

    Il est très actif et a réuni un groupe pour étudier la Bible. Ce groupe est très discipliné, presque comme dans un monastère médiéval.

    En ces temps de COVID-19, le pasteur Quyen prêche tous les deux jours sur Internet (via Zoom). Sa paroisse virtuelle est si grande – près de 1 000 personnes qui écoutent en même temps – qu’elle va au-delà des limites de la plate-forme.

    Ceux qui rencontrent le Christ à travers le ministère du pasteur Quyen sont témoins de manifestations du Saint-Esprit et de miracles. Certaines personnes choisissent de déménager pour se rapprocher de son église. Il contacte également d’autres églises locales pour rencontrer personnellement ceux qui se sont connectés via son ministère sur Zoom.

    Dans les régions de Quang Ngai, Soc Trang, Thu Duc et Binh Thanh, des membres aident les plus démunis.

    Bien que les paroisses ne soient pas très grandes, elles ont un impact important.

    Au-delà des limites

    Les assemblées mennonites se développent tout aussi bien à la campagne qu’en ville. Les principaux groupes ethniques minoritaires auxquels la MVC s’adresse sont les S’tiengs, les Kors, les Bahnars, les H’mongs, les Ka-tus, les Edes, les Des, les Khmers et les Chams. Aujourd’hui, environ 50 % des membres appartiennent à au moins 10 groupes ethniques minoritaires différents. L’autre moitié est vietnamienne.

    Les paroissiens des villes s’adressent aux membres d’ethnies rurales qui se déplacent vers la ville pour le travail, l’éducation et pour avoir davantage d’opportunités.

    Les membres de la paroisse suivent les directives du Saint-Esprit. « Nous sommes libres et ouverts à recevoir tous les dons de l’Esprit, selon les enseignements bibliques », disent les pasteurs vietnamiens ; ce que ne font pas les églises évangéliques traditionnelles qui ont tendance à décourager ou à ne pas reconnaître certains dons de l’Esprit.

    Bien que cela ne soit pas formalisé, les assemblées mennonites vietnamiennes suivent également Jésus au-delà des limites [traditionnelles] en reconnaissant aux femmes le rôle de pasteurs et de responsables.

    Difficultés et opportunités

    Un évangéliste mennonite prie avec un membre de la communauté à Quang Ninh, Viêt Nam. Toutes les photos sont publiées avec l’aimable autorisation d’EMM.

    Comme beaucoup d’églises qui grandissent rapidement, leur force présente aussi une faiblesse : elles ont donc besoin de former rapidement des responsables. Le COVID-19 affecte les ressources financières des paroisses car le ralentissement de l’économie touche les revenus des membres.

    De nombreuses personnes – même dans les zones rurales – ont pu se faire vacciner. « Cela nous donne de l’espoir », disent les pasteurs.

    La VMC n’a pas de bureau ni de centre de formation. Lorsque les restrictions dues au COVID-19 seront levées, le besoin d’un centre se fera plus pressant. L’évangélisation fidèle de la population pauvre contribue à la croissance des paroisses, mais leur capacité financière reste faible.

    Avec le soutien des mennonites vietnamiens des États-Unis, les assemblées ont pu apporter à leurs voisins une aide médicale et sociale et de la nourriture pendant le pire moment de la pandémie. « Cela montre l’amour des anabaptistes pour le peuple du Viêt Nam », disent les pasteurs mennonites.

    Bien que le COVID-19 ait restreint le champ du possible, il a aussi contribué à créer de nouvelles occasions d’étude, de formation et de fraternité en ligne. Des études bibliques et d’autres formations ont lieu via Zoom, ce qui rassemble des personnes très éloignées les unes des autres – y compris de l’Est et de l’Ouest – et ceci avec un investissement minime en temps et en argent.

    C’est aussi une opportunité pour les jeunes. « Nous encourageons des jeunes d’autres pays intéressés par la mission à s’adresser aux responsables des jeunes du Viêt Nam », déclarent les pasteurs mennonites. « Est-ce que les jeunes de la communauté de la Conférence Mennonite Mondiale pourraient être régulièrement en contact avec des jeunes du Viêt Nam ?

    Les jeunes du Viêt Nam, dont beaucoup savent l’anglais, sont prêts à tirer le meilleur parti d’internet, pour développer des relations, apprendre et aider les autres. « Cela peut transformer la mission. C’est une opportunité pour les jeunes du monde entier », déclarent les pasteurs mennonites.

    La famille mondiale

    La VMC se souvient avec émotion de la visite de la délégation fraternelle de la CMM (venue des cinq continents) en 2008 à l’occasion de leur reconnaissance légale par les autorités gouvernementales du Viêt Nam. Cela a été très important car la délégation de la CMM a passé trois jours avec des responsables et a visité des assemblées locales, o√π elle a pratiqué, entre autres, le lavement des pieds.

    La VMC a été heureuse de devenir une Église membre de la CMM en 2009 au Paraguay. « Nous apprécions les occasions de communion avec les croyants du monde entier lors des réunions du Conseil Général et de l’Assemblée. Puissent ces relations grandir et s’approfondir », disent les pasteurs mennonites.

    Ils désirent être en contact avec d’autres mennonites proches en Asie, et développer davantage de liens avec Eastern Mennonite Mission aux États-Unis.

    Les jeunes ont participé au Programme International d’Échange de Volontaires (IVEP) du Comité Central Mennonite (MCC), qui s’est fait connaître au Viêt Nam en 1954. « Plusieurs de nos jeunes ont bien bénéficié de ce programme », disent-ils.

    Une Église qui grandit

    L’Église Mennonite du Viêt Nam est un témoignage de l’action de Dieu. « La VMC est consciente de la bénédiction de Dieu en ce moment », disent les pasteurs. Le COVID-19 n’empêche pas ce message simple d’être transmis : nous sommes tous pécheurs et nous avons besoin de Jésus. Avec Jésus, on jouit d’une nouvelle liberté, paix et protection.

    Pendant cette pandémie, de nombreuses personnes souffrent de problèmes émotionnels en raison de l’incertitude constante. Debout sur le roc qu’est Jésus Christ, les mennonites vietnamiens trouvent le réconfort et l’assurance qu’ils apportent aux autres. « Vous n’avez pas besoin de vous inquiéter ; Dieu prend soin de vous ! »

    -Les pasteurs vietnamiens suivants ont contribué à cet article : Huynh Dinh Nghia, président, VMC ; Huynh Minh Dang, secrétaire général, VMC ; et Tuyen Nguyen, évêque, LMC (communauté d’églises anabaptistes des États-Unis) a répondu aux questions de Gerry H. Keener, qui travaille avec l’EMM.

    Pour en savoir davantage : Vous trouverez une histoire plus détaillée des mennonites du Viêt Nam au chapitre 9 de ‘Churches Engage Asian Traditions’ dans la série d’Histoire Mennonite Mondiale : l’Asie; ¬© 2011, Good Books.


    Cet article est paru pour la première fois dans le numéro d’avril 2022 de Courier/Correo/Courrier.
  • Avec sa devise nationale « l’unité dans la diversité », l’Indonésie s’est avérée être un hôte idéal pour la 17e Assemblée de la Conférence Mennonite Mondiale – réduite par les restrictions du COVID-19 mais pleine de joie, de beauté et de fraternité. 

    En plein air, dans un séminaire biblique mennonite (JKI) situé au sommet d’une montagne dans la ville de Salatiga sur l’île de Java, des anabaptistes de 44 pays se sont réunis du 5 au 10 juillet 2022 pour la réunion de l’église mondiale qui a lieu tous les six ans – ou sept, dans ce cas, après un report dû à la pandémie de coronavirus. 

    Célébration chrétienne dans un pays composé à 87 % de musulmans, l’événement s’est conclu par un culte le dimanche matin dans le Holy Stadium de 12 000 places, siège de JKI Injil Kerajaan, une assemblée mennonite qui est l’une des plus grandes églises d’Indonésie, à Semarang. 

    La pandémie a depuis longtemps anéanti les espoirs de remplir la mega-church anabaptiste. La CMM a limité le nombre de participants à 1 000 parce que « nous ne voyions pas comment nous pourrions suivre toutes les règles du gouvernement au-delà de 1 000 », dit Liesa Unger, responsable des événements internationaux de la CMM. « Notre plus grande crainte n’était pas le COVID lui-même, mais d’être bloqué par le gouvernement ». 

    Les participants ont été 1 144 à s’inscrire en présentiel : 594 pour toute la semaine et 550 pour une journée. Soixante-quatre personnes sont venues des États-Unis et 31 du Canada. Au moins 789 personnes se sont inscrites pour regarder le livestream individuellement ou en groupe dans le monde entier. 

    L’absence de la foule habituelle de la CMM – l’assistance moyenne de 700 personnes par jour représentait environ 10 % d’un Rassemblement typique – n’a pas diminué la portée de la découverte de ce que Dieu fait à travers environ 107 000 chrétiens anabaptistes (de trois synodes : GKMI, GITJ et JKI)* dans une nation à majorité musulmane et qui revendique la diversité. 

    Une harmonie religieuse 

    GKMI Winong

    Didik Hartono, pasteur de la congrégation GKMI dans le village de Winong, a raconté comment son église et la mosquée voisine vivent la vision indonésienne de l’harmonie religieuse. 

    Les lieux de rencontre des deux confessions « semblent ne faire qu’un », a-t-il déclaré, car un auvent s’étend de part et d’autre de la rue et les relie. 

    Une vidéo montrait des membres de l’église et de la mosquée décrivant leur amitié et leur coopération comme un exemple des « idéaux de l’Indonésie ». 

    « Puissions-nous tous continuer à construire les valeurs de fraternité et vivre en paix avec tout le monde et aussi avec ceux qui ne sont pas de la même religion que nous », a déclaré Paulus Hartono. 

    Lors d’un office du soir, des derviches musulmans soufis, ou semazens, ont fait une démonstration du rituel spirituel de la danse giratoire. Vêtus de robes blanches longues, de vestes blanches à manches longues et de chapeaux de feutre noirs, cinq hommes de la communauté islamique soufie de Jepara ont tourné en rond, les bras levés, tandis que les femmes de l’église chantaient et qu’un orchestre jouait. Le soufisme est une forme mystique de l’islam. Tourner en rond est une pratique méditative pour se rapprocher de Dieu. 

    La danse religieuse soufie a été diffusée en direct depuis la congrégation GITJ de Jepara. Comme l’assemblée travaille en étroite collaboration avec la communauté soufie locale, le pasteur voulait inviter les soufis à participer, et les responsables de la CMM ont accepté, dit Liesa Unger. 

    Le fait que les danseurs soufis ne soient pas présents à Salatiga reflète le caractère hybride du rassemblement. Même sur place, les participants à la conférence se sont transformés en spectateurs du livestream. Afin d’impliquer quatre assemblées du centre de Java qui avaient prévu d’accueillir des visiteurs, la CMM s’est arrangée pour qu’elles accueillent les différentes parties de quatre cérémonies du soir. Projetés sur un écran derrière la scène, les orateurs et les musiciens des sites éloignés ont pu toucher le public local et la foule de la conférence. 

    Déceptions 

    Certains participants à la conférence ont contracté le COVID-19 et ont dû manquer une partie de l’assemblée. Tout le monde a fait un test rapide à son arrivée. Environ 5 % d’entre eux ont été testés positifs, mais personne n’est tombé gravement malade, a déclaré Liesa Unger. Il a été demandé à chacun de porter un masque en permanence. 

    César García, secrétaire général de la CMM, a été testé positif et a dû être mis en quarantaine pendant une partie de la semaine. Des remplaçants ont lu les messages de deux orateurs, Salomé Haldemann de France et Willi Hugo Perèz du Guatemala. 

    Après plus de deux ans d’incertitude et de bouleversements, les organisateurs ont été soulagés de pouvoir organiser l’événement. 

    Ê certains moments, l’Assemblée elle-même semblait compromise, dit Paulus Widjaja, qui préside le comité consultatif national de la CMM en Indonésie. Il est reconnaissant qu’elle n’ait pas été annulée, mais la réduction des participants a été une déception. 

    « Nous avions prévu d’avoir environ 10 000 personnes », dit Widjaja. « Nous avions espéré que le président de l’Indonésie pourrait venir à la cérémonie d’ouverture. Nous pensions que si nous l’invitions, il viendrait. Puis le corona est arrivé, et tout – pouf ! » 

    A déclaré Liesa Unger : « Je suis heureux que nous l’ayons déplacé d’un an, car l’année dernière a été la pire période du COVID. L’Inde était au centre des médias, mais l’Indonésie souffrait encore plus. » 

    Styles de louanges 

    ensemble international

    Au cours des quatre jours complets de l’Assemblée, les participants à la conférence ont célébré un culte le matin et le soir, avec des ateliers et des visites l’après-midi. Un ensemble international a animé 45 minutes de chant pour commencer le culte du matin et une demi-heure pour ouvrir la réunion du soir. 

    Des chanteurs du monde entier ont apporté des styles différents. Le soir de l’ouverture, l’équipe de louange de la Jakarta Praise Community Church, qui compte 18 000 membres – l’une des nombreuses assemblées de la JKI qui font partie des plus grandes églises de toute l’Indonésie – a déployé une grande énergie et un volume digne d’un concert de rock. 

    Les célébrants ont entendu deux orateurs principaux chaque matin et un chaque soir, ainsi que d’autres histoires et témoignages, s’appuyant sur le thème de l’assemblée, « Suivre Jésus ensemble à travers les frontières ». 

    Chacune des quatre journées était consacrée à un continent différent, et les orateurs ont abordé différents aspects de ce que les anabaptistes peuvent faire ensemble : L’Europe, apprendre ; l’Asie, vivre ; l’Amérique latine, aimer ; l’Afrique, célébrer. L’Amérique du Nord a été mise à l’honneur lors du service d’ouverture. 

    La paix en question  

    De nombreux intervenants ont donné leur point de vue personnel sur les événements et les situations dans leur pays et ont décrit comment les anabaptistes cherchent à apporter la paix et à soulager la souffrance. 

    Jeremiah Choi, pasteur à Hong Kong, a parlé des manifestations et des violences de ces dernières années en réponse à la répression du gouvernement chinois contre la liberté de Hong Kong. 

    De nombreuses personnes quittent Hong Kong pour le Royaume-Uni, y compris 10 % de son assemblée, Agape Mennonite Church, « pour chercher un lieu de liberté et d’espoir », a déclaré Jeremiah Choi. Mais il s’est engagé à rester, à construire l’église et à travailler pour la paix. 

    « Si vous êtes confrontés à des lendemains imprévisibles, a dit Jeremiah Choi, levez les yeux vers Dieu et cherchez votre appel. » 

    Tigist Tesfaye Gelagle, une responsable éthiopienne, a abordé le thème de la célébration en demandant comment il était possible de célébrer au milieu des péchés de la guerre, de la famine, du racisme, de l’oppression des femmes et « lorsque je suis traitée comme une criminelle à l’immigration dans la plupart des pays. Quand on me traite comme un terroriste. Quand je suis à la merci de mes supérieurs. Comment puis-je m’amuser, danser et adorer ? » 

    La célébration est possible, a-t-elle dit, lorsque nous nous traitons les uns les autres comme étant significatifs. 

    « Si nous ne sommes pas importants les uns pour les autres, il n’y a pas de célébration de l’unité », a-t-elle déclaré. « Voir l’importance des autres permet de franchir les frontières. Je peux oublier ma douleur si je suis significative pour toi. » 

    Salomé Haldemann, de France, a suggéré que les Européens devaient être formés au rétablissement de la paix par ceux qui, dans l’église mondiale, ont l’expérience de la résistance à la guerre. « Tout à coup, notre théologie et nos croyances semblent obsolètes. Une tempête s’est abattue sur l’Europe, et nos convictions se sont effondrées. » 

    « Nous affirmions la non-violence lorsque notre contexte était pacifique, mais face à la guerre, nous considérons la résistance non-violente comme na√Øve et irréaliste », a déclaré Salomé Haldemann, diplômée du Anabaptist Mennonite Biblical Seminary. Anne Hansen, d’Allemagne, a lu son discours. 

    Se référant à la tradition des appels à l’action lors des rassemblements de la CMM, elle nota qu’en 1967, à Amsterdam, Vincent Harding, leader des droits civiques aux USA, avait appelé les mennonites à « venir aux côtés de leurs s≈ìurs et frères noirs dans la lutte pour la liberté ». 

    En 1984, à Strasbourg, l’écrivain et professeur américain Ron Sider a encouragé la mise en place d’une force de paix non-violente, ce qui a donné lieu à la création des Community Peacemaker Teams. 

    « A quoi cela ressemble-t-il de pratiquer l’amour de l’ennemi à un niveau collectif dans notre époque et dans notre contexte local ? » a déclaré Salomé Haldemann. 

    « Peut-être que les mennonites pourraient se préparer à la résistance à la guerre avec un service anti-militaire, comme un camp d’entraînement à la résistance non-violente. Il serait peut-être temps pour nous de créer une formation généralisée pour que les gens d’église apprennent et pratiquent les bases de la résistance civile. » 

    Gamelan

    Ebenezer Mondez, membre du comité YABs (Young AnaBaptists, Jeunes Anabaptistes) des Philippines, a cité la persécution en Inde et la violence politique en Birmanie comme des endroits o√π les chrétiens souffrent mais reçoivent moins d’attention qu’en Ukraine. 

    Après avoir fait l’éloge des mennonites d’Ukraine qui aident leurs voisins à surmonter les difficultés causées par l’invasion de la Russie – et félicité ceux qui ont envoyé de l’aide à l’Ukraine – il a déclaré : « Je nous mets au défi de faire de même pour nos frères et s≈ìurs en Inde et en Birmanie. Apprenons-en davantage sur leur situation et sur la manière dont nous pouvons être les mains et les pieds du Christ en temps de besoin. » 

    « Dans les moments de détresse, nous sommes le prolongement de la main de Dieu », a déclaré Ebenezer Mondez. « Les miracles de Dieu passent par nous. C’est à cela que ressemble le vivre ensemble en temps de crise. Nous oublions nos différences et nos désaccords, et nous trouvons notre objectif commun de paix. En vérité, les crises et les difficultés font ressortir le meilleur de nous-mêmes. » 

    Desalegn Abebe, président de l’Église Meserete Kristos en Éthiopie – dont les 370 000 membres en font la plus grande dénomination anabaptiste du monde – a invité tout le monde à la prochaine assemblée, en Éthiopie, en 2028. 

    Lors du culte de clôture, dimanche matin au Holy Stadium, plus de 1 000 personnes ont assisté à l’assemblée, s’asseyant sur un siège sur deux par souci de distanciation sociale. H. Ganjar Pranowo, gouverneur du centre de Java, une région de 36 millions d’habitants, a salué la foule en faisant référence au rétablissement de la paix et à l’histoire anabaptiste. 

    Il a déclaré que le président indonésien, Joko Widodo, cherchait à servir de médiateur entre la Russie et l’Ukraine pour mettre fin à la guerre. 

    « Lorsqu’il y a une effusion de sang entre des pays, il est de notre devoir de rechercher la paix entre eux », a-t-il déclaré. « Quelle que soit la raison de la guerre, elle ne peut jamais être justifiée ». 

    H. Ganjar Pranowo a cité une histoire que de nombreux anabaptistes reconnaîtraient comme le récit du Miroir des Martyrs du martyr Dirk Willems du 16ème siècle. Il a parlé en indonésien, avec la traduction anglaise projetée sur un écran. 

    Il a dit qu’il n’aurait pas besoin de dire aux autres d’ « imiter les mennonites en pratiquant et en répandant la paix » – comme l’a fait Willems – parce que les principes de paix et de vérité sont « ancrés dans chaque √¢me humaine ». 

    Dans le message final de la semaine, Nindyo Sasongko, un pasteur indonésien du GKMI qui enseigne à l’université de Fordham et vit à New York, aux États-Unis, a résumé le thème du franchissement des frontières en le reliant à l’histoire biblique de Ruth, une femme moabite qui a juré de suivre sa belle-mère israélite partout o√π elle allait. 

    Henk Stenvers and H. Ganjar Pranowo

    Une communion encore plus forte 

    Dans sa loyauté envers Naomi, Ruth a fait preuve d’un profond courage, brisant les frontières de la nationalité et de la religion, a déclaré Nindyo Sasongko. Lorsque nous suivons Jésus à travers les frontières, a-t-il dit, nous suivons également l’exemple de Ruth. 

    « La réconciliation ne peut pas être atteinte si l’on ne s’engage pas à franchir les frontières », a-t-il dit. 

    La présidence de la CMM est passée de J. Nelson Kraybill (États-Unis) à Henk Stenvers (Pays-Bas). Médecin, Henk Stenvers a fait partie de la Commission Diacres de la CMM pendant 10 ans.  

    Lors de la cérémonie de clôture, Henk Stenvers, le nouveau président de la CMM, s’est tourné vers l’avenir. 

    « Maintenant, à la fin de ce grand rassemblement, nous regardons vers l’avenir avec énergie et espoir », a-t-il dit. « En 2025, nous espérons commémorer la naissance de l’anabaptisme à Zurich et, Dieu voulant, dans six ans, une autre assemblée en Ethiopie. Nous allons tous travailler dur pour faire de la Conférence Mennonite Mondiale une communion encore plus forte de fidèles disciples du Christ. » 

    ‚Äîécrit par Paul Schrag, chroniqueur du Anabaptist World, un magazine publié aux États-Unis. Repris avec sa permission. 

    World assembly small but full of joy


    *Aujourd’hui, il y a trois groupes anabaptistes-mennonites en Indonésie :  

    • Gereja Injili di Tanah Jawa (GITJ – Église évangélique de Java)  
    • Gereja Kristen Muria Indonesia (GKMI – Église chrétienne de Muria d’Indonésie)  
    • Jemaat Kristen Indonesia (JKI – Assemblée chrétienne indonésienne) 
  • Le pouvoir de la résilience

    Témoignage : Dimanche de la Paix

    « Mais le récipient qu’il façonnait avec l’argile ne fut pas réussi. Alors le potier en refit un autre, comme il le jugea bon. » (Jérémie : 18/4)..

    Ce thème a fait l’objet de nombreuses discussions ces derniers temps, notamment depuis que la pandémie a entraîné des problèmes de santé supplémentaires, une vague de désespoir, etc.
    Qu’est-ce que la résilience exactement ?

    Lors de ma formation avec le Mindanao Peacebuilding Institute (l’Institut de construction de la paix de Mindanao) en 2018, j’ai rencontré une femme chrétienne palestinienne qui a témoigné sur son vécu dans une zone de guerre. Ma plus grande question était de savoir comment ils arrivent à avoir un tempérament aussi résilient, fort et endurant dans un endroit si chaotique ? Comment est-ce qu’elle et sa famille ont géré toute leur vie au beau milieu de la persécution, de l’hostilité et même des explosions de bombes qui prennent la vie d’amis ?

    La résilience se définit comme la capacité à rebondir après une épreuve, à s’adapter, à aller de l’avant et, dans certains cas, à s’épanouir, écrit Eilene Zimmerman. La génétique, l’histoire personnelle, l’environnement et le contexte situationnel jouent tous un rôle dans la résilience d’un individu[1] .

    Je pense que la résilience peut se construire chez les individus et les sociétés par le biais de crises, de défis, de catastrophes, de tragédies et de souffrances lors desquelles ils peuvent faire la paix avec la situation et s’adapter à l’incertitude. C’est la force de la résilience interne.

    Viktor E. Frankl, dans son livre légendaire sur son séjour dans un camp de concentration, déclare : « On peut faire de ces expériences une victoire, transformant la vie en un triomphe intérieur, ou on peut ignorer le défi et simplement végéter, comme l’ont fait la majorité des prisonniers ».[2] Il s’agit d’une pensée puissante née grâce à l’expérience réelle de la capacité à développer la résilience face à l’adversité.

    C’est lors d’un cours autour de la guérison des traumatismes physiques et psychosociaux à l’Anabaptist Mennonite Biblical Seminary (Seminaire Biblique Anabaptiste Mennonite, AMBS) que j’ai appris l’art du kintsugi. Le kintsugi est un art merveilleux qui consiste à restaurer des objets brisés en laquant les fissures et en les saupoudrant méticuleusement de poudre d’or. Les défauts dorés, selon la tradition japonaise, rendent alors les pièces encore plus précieuses qu’auparavant. Cette technique est une belle métaphore pour notre vie, pour imaginer nos aspects endommagés et brisés rayonnant de lumière, d’or et de beauté.

    Le kintsugi nous enseigne que les parties blessées de notre corps nous rendent plus forts et meilleurs que nous étions autrefois. Lorsque nous pensons être brisés, nous pouvons ramasser les morceaux, les remettre ensemble et apprendre à apprécier les fissures[3].

    Dans l’Ancien Testament, Yahweh- également connu comme la main du potier – fait d’Israël un nouveau vase (Jérémie 18/4). J’aime le mot « refaçonné » ici. Je crois qu’il s’agit d’un processus pour devenir une nouvelle création, une nouvelle personne, dont la réalisation n’est possible que par Dieu et par nous.

    C’est à la fois un voyage à la rencontre de Dieu et une pratique de la conscience de soi, de la découverte de soi, de l’auto-guérison ou de l’auto-transformation pour devenir un nouveau vase dans la main du Créateur pour le dessein et la gloire de Dieu.

    En ce Dimanche de la Paix, alors que nous nous souvenons des épreuves, des blessures, des traumatismes, des défis, de la souffrance ou de la douleur, grâce à l’aide et aux mains aimantes de Dieu, nous pouvons être transformés en une nouvelle personne et une nouvelle communauté de notre Seigneur.

    Sommes-nous prêts à accepter notre fragilité, notre vulnérabilité et nos cicatrices pour être transformés en une communauté de notre Dieu plus résiliente afin de donner du pouvoir à ceux qui nous entourent ?

    Tel est le pouvoir de la résilience : travailler avec Dieu pour co-créer de la nouveauté en nous-mêmes, pour être plus prolifiques, plus vivants, pour être un nouvel être humain, et pour être un nouveau peuple de Dieu dans ce monde en mutation. Faisons la paix avec nos morceaux brisés !

    —Andi O. Santoso est membre de la Commission Mission. Il est pasteur ordonné dans l’église mennonite GKMI en Indonésie.

    Domingo de la Paz 2022


    1. Eilene Zimmerman, “What Makes Some People More Resilient Than Others”, New York Times (https://www.nytimes.com/2020/06/18/health/resilience-relationships-trauma.html)
    2. Viktor Emil Frankl, Man’s Search for Meaning: An Introduction to Logotherapy (New York: Pocket Books, 1959, 1963), 115.
    3. Candice Kumai, “Honor your imperfections with the Japanese art of ‘Kintsugi’,” Shine (https://advice.theshineapp.com/articles/honor-your-imperfections-with-the-japanese-art-of-kintsugi/)