Le temps des offrandes est aussi important que la prédication. Souvent, quelqu’un présente un témoignage et une Écriture sur le thème du don.
Le pasteur demande souvent à l’un des responsables de prier, de bénir les donateurs et aussi que ceux qui ne donnent pas soient bénis pour pouvoir le faire.
Parfois, les responsables font circuler les paniers, et d’autres fois, les membres viennent à l’avant pour mettre leur offrande dans un panier. Dans de nombreux endroits, les gens chantent et dansent car le don est accompagné de beaucoup de joie.
En ce dimanche de la fraternité anabaptiste mondiale, la CMM invite les églises à collecter une offrande spéciale pour notre communauté anabaptiste mondiale. L’idée est d’inviter chaque membre à donner l’équivalent du coût d’un repas local pour soutenir les réseaux et les ressources de notre famille spirituelle mondiale de la CMM. Sacrifier un repas, c’est notre humble manière de remercier Dieu et d’apporter un soutien aux ministères de la CMM pour le Seigneur
Ce don « d’un repas » par personne une fois par an est quelque chose que tous les membres de la CMM peuvent faire. Certaines personnes ont les moyens de donner beaucoup plus que cela, et devraient être encouragées à le faire. D’autres, dont les ressources sont plus limitées, pourraient être encouragées par le fait que le Comité Exécutif de la Conférence Mennonite Mondiale, composé de membres de tous les continents, est convaincu que la plupart des adultes du monde entier peuvent donner l’équivalent d’un repas par an pour soutenir le travail de l’Église mondiale.
Voici quelques suggestions pour préparer le temps de l’offrande dans votre assemblée :
Prévoyez que les offrandes « d’un repas » soient déposées dans un panier spécial à l’avant, ou dans des contenants culturellement appropriés et en lien avec les repas lors du culte.
Prévoyez un repas communautaire partagé ensemble avant ou après le culte du dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale
Ça pourrait être une « auberge espagnole » où chaque famille amène de grand plat à partager, avec un panier réservé pour l’offrande pour la CMM présente au repas.
Chaque famille pourrait ramener un repas tout préparé. Ces repas préparés sont alors mis aux enchères, vendu ou participation libre pour être ramenés à la maison et être mangé en famille après le culte.
Prévoyez un temps de jeûne et de prière pour l’Église mondiale pendant un repas avant ou après le culte du dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale, et faites une offrande pour la CMM pendant ce temps, représentant au moins la valeur du repas qui n’est pas consommé.
Les fonds recueillis par cette offrande spéciale dans chaque assemblée peuvent être envoyés directement à la Conférence Mennonite Mondiale (trouver des moyens de donner sur mwc-cmm.org/donner). Vous pouvez également envoyer ces fonds au bureau de votre union d’église nationale, en les désignant clairement comme destinés à la Conférence mennonite mondiale et en indiquant qu’il s’agit de l’offrande du dimanche de la Fraternité anabaptiste mondiale. Vous pouvez demander qu’ils transmettent alors les fonds à la CMM.
Renseignez-vous auprès des Africains de votre propre communauté sur l’intégration de leurs propres traditions de culte.
En Ethiopie, la première heure du culte est consacrée à la prière, avec des textes bibliques et des chants qui guident le cœur et l’esprit de ceux qui prient, souvent à genoux.
De nombreux cantiques traditionnels sont adaptés à un rythme africain et comprennent des danses, des battements de mains, des ululations et des sifflements. Ces gestes sont utilisés pour louer Dieu. Les tambours mettent en valeur la beauté de chaque chant.
Souvent, les membres viennent à l’avant pour mettre leur offrande dans un panier. Dans de nombreux endroits, les gens chantent et dansent car le don est accompagné de beaucoup de joie.
De nombreuses personnes en Afrique portent de beaux vêtements traditionnels ou un uniforme d’église lorsqu’elles vont au culte. Le culte est un moment où l’on se montre sous son meilleur jour pour glorifier Dieu.
En Éthiopie, juste avant la prédication, le responsable appelle les enfants qui ont mémorisé la Bible ou qui sont prêts à chanter une chanson à s’avancer. Les enfants se pressent pour passer devant les autres. Si un enfant doit chanter, l’assemblée se joint à lui pour l’encourager. Même les enfants qui ne savent pas encore lire récitent des passages de la Parole par cœur et reçoivent les encouragements et les applaudissements de l’assemblée.
Dans certaines assemblées d’Afrique, à la fin du service, chaque personne salue toutes les autres en leur serrant la main ou en les embrassant. Pour ce faire, les personnes forment une ligne à l’intérieur du bâtiment et saluent la première personne à la porte donnant sur l’extérieur. Un par un, les personnes à l’intérieur du bâtiment passent la porte et rejoignent la file à l’extérieur du bâtiment après avoir salué toutes les personnes qui sont déjà dans la file à l’extérieur. Le fait que chacun salue tout le monde à la sortie du bâtiment de l’église renforce l’expérience de la communauté pour tous.
Des membres de l’église se saluent après un rendezvous au Bobo-Dioulasso, Burkina Faso, en 2020. Photo : Siaka Traoré
Canada
Il y a 20 ans, mon mari et moi pleurions la fin navrante de notre paroisse, qui avait été déstabilisée pendant le renouveau des années 1990.
Je me sentais à la fois cynique et nostalgique concernant le mouvement charismatique. Nous recherchions un équilibre mental, une stabilité et un enseignement solide, et une paroisse Frères Mennonites (MB) à proximité a attiré notre attention. Pourrait-elle être notre prochaine assemblée ?
Intérieurement, j’ai fait la grimace. Je ne voulais pas abandonner les poussées d’adrénaline produite par les prophéties, les sommets extatiques des moments de louange, les rencontres intenses et personnelles du ministère de la prière. La joie.
Certains de mes amis se sont rendus à l’église pentecôtiste la plus proche, mais ont fini par se plaindre du manque d’enseignement solide. D’autres ont rejoint les évangéliques traditionnels, et ont fini par se plaindre du manque de souffle de l’Esprit. Étions-nous condamnés à nous joindre à quelque reste secrètement bouillonnant d’élitistes spirituels mécontents qui ne faisaient que se plaindre peu importe l’église dans laquelle ils se trouvaient ?
Nous avons prié, nous avons respiré profondément, et nous nous sommes joints aux Frères Mennonites.
Ce n’était pas ce à quoi je m’attendais.
Anabaptistes charismatiques
Ce premier dimanche, j’ai vu des mains levées dans l’adoration, des anciens qui priaient et un fort accent sur la communauté, ce qui a mis à l’épreuve mon égocentrisme. Le pasteur venait de rentrer d’une expérience avec Jeunesse en Mission (JEM) et désirait voir le Saint-Esprit agir dans son église. Pentecôtiste déguisé ? Non. Frère mennonite.
L’Église MB est née il y a 155 ans, fruit d’un mariage improbable entre une ‘mère’ mennonite dévouée et un ‘père’ plus charismatique (un hybride de baptiste allemand et de piétiste luthérien enthousiaste) ; leur union a produit un ‘enfant de l’amour’ peu flexible et littéralement enclin à sauter de joie.
Les premiers Frères étaient une force évangélique avec laquelle il fallait compter, attachés à une expérience intensément personnelle de Dieu.
‘Maman mennonite’ a été un peu surprise. Elle a attendu de voir ce qui arriverait. Lorsque la sensualité et le péché ont fait surface, elle a réprimé cette émotivité excessive d’une main lourde. Depuis lors, son enfant remuant a été beaucoup plus sage.
Mais au Canada, certains MB ont des fourmis dans les jambes. Quelle en est la raison ?
Diversité de l’Esprit
Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que le Canada a activement encouragé l’immigration de personnes ni européennes blanches ni anglophones. Un boom économique après la Seconde Guerre mondiale a ensuite amené à élargir la palette des couleurs de peau des immigrants acceptables pour inclure les Asiatiques, les Africains subsahariens et les Sud-Américains. L’église MB canadienne – qui avait envoyé des missionnaires à l’étranger pendant des années – a commencé à s’intéresser à la diaspora à sa porte, ce qui a créé des ministères ethniques au sein des paroisses et l’implantation de paroisses ethno-spécifiques.
En utilisant une métaphore, on pourrait dire que le repas en commun du dimanche comportait des dim sum théologiques, des papadum et des tortillas outre les saucisses et le platz.
Malgré les réticences de longue date concernant le pentecôtisme traditionnel, les muscles atrophiés des MB se sont soumis à l’influence subtile mais croissante de ceux du Sud, où le pentecôtisme est une expression dominante du christianisme protestant. Aujourd’hui, cette influence charismatique est comme un morceau de silex cherchant des bûches bien arrangées, et dans la cheminée MB solidement construite, se trouvent toujours les braises du feu qui nous a autrefois donné naissance.
Certaines églises s’enflamment, d’autres – comme la nôtre – se consument lentement.
Vingt ans se sont écoulés depuis notre premier dimanche à la paroisse Frères mennonites. Récemment, le pasteur a avoué son désir de renouveau. Il a défini l’élément manquant dans sa vie – déjà riche en prière, en étude biblique et en communauté – comme le risque. Ê l’automne 2021, il a commencé une série de sermons sur le don du Saint-Esprit, encourageant des expressions charismatiques faisant honneur à la théologie et aux valeurs MB.
A quoi cela ressemble-t-il ?
Imaginez : un culte contemporain dynamique avec des paroles soigneusement choisies à l’aide d’une herméneutique communautaire ; des prises de position diverses sur des questions théologiques non-essentielles ne rencontrant ni hostilité ni évitement ; des initiatives radicales pour la justice sociale défendues par des artisans de paix radicaux ; la Parole prêchée hardiment mais avec une humble reconnaissance des ambiguïtés de l’Écriture ; une prière audacieuse mais qui évite les demandes unilatérales ; une formation dans le domaine de la pratique des dons spirituels, et un espace pour des rencontres personnelles avec Dieu par le ministère de la prière.
Lorsque le plus brillant et le meilleur du pentecôtisme mondial fusionne avec le plus brillant et le meilleur de l’héritage MB, l’espoir devrait monter en flèche. Quel meilleur contexte pour devenir un peuple qui non seulement s’engagera dans le renouveau, mais qui saura le guider ?
—Nikki White écrit pour MULTIPLY (l’agence internationale Frères Mennonites d’envoi) et auteur de Identity in Exodus. Elle fréquente l’église communautaire de North Langley en Colombie-Britannique (Canada), où elle supervise l’élaboration du programme et la formation au ministère de la prière.
Le pentecôtisme est devenu l’expression du christianisme qui connaît la croissance la plus rapide dans le monde aujourd’hui. Les anabaptistes d’Afrique ne sont pas étrangers à cette réalité. Le désir de s’affranchir du contrôle missionnaire, ou mieux ‘la quête de liberté spirituelle’ ont trouvé chez les anabaptistes un moyen d’expression dans la spiritualité pentecôtiste.
En Afrique australe, au cours des 20 dernières années, le climat spirituel s’est rapproché du pentecôtisme et s’est éloigné de l’anabaptisme et des autres églises traditionnelles/principales. Une grande partie du style, de la pensée et de la pratique de l’Église africaine soit s’oppose aux mouvements pentecôtistes, ou se modèle sur eux. Il est difficile pour les églises traditionnelles de rivaliser avec les églises pentecôtistes dont la ferveur spirituelle est si proche de la religion traditionnelle africaine.
Comment cette évolution affecte-t-elle les églises anabaptistes africaines ?
Les anabaptistes doivent s’adapter à la croissance du pentecôtisme dans le contexte africain. Ce n’est pas un mouvement que les églises anabaptistes peuvent faire disparaître ; il est là pour rester.
Au fil du temps, la plus haute expression de spiritualité dans les églises africaines a trouvé son idéal dans la spiritualité pentecôtiste. L’élément essentiel est sa ferveur. De nombreux chrétiens africains considèrent que les églises traditionnelles, avec leur style de foi, de culte et de pratique enseignés par les missionnaires, manquent de ferveur spirituelle. Aujourd’hui, les croyants africains recherchent une expression enthousiaste de leur foi et de leur spiritualité, et le pentecôtisme la leur offre.
Aussi les assemblées anabaptistes voient certains de leurs membres les quitter ou introduire des pratiques venant du pentecôtisme. Les sermons poignants, les prières ferventes, les chants, les danses, les exorcismes, l’appel au Saint-Esprit, et toutes les autres expressions pentecôtistes sont plus attrayantes pour de nombreux chrétiens africains aujourd’hui que l’ambiance froide et figée des cultes couramment observée dans les assemblées anabaptistes. Ces caractéristiques trouvent un écho pour l’Africain moyen, ce qui fait que le pentecôtisme semble plus africain qu’étranger.
Ce que le pentecôtisme semble offrir est une expression véritablement africaine de la foi dans le Dieu trinitaire. Contrairement aux églises traditionnelles africaines, le pentecôtisme croit fermement en la plupart des vérités fondamentales auxquelles adhèrent les chrétiens conservateurs, mais il est parfois erroné dans leur application. C’est donc l’occasion pour les églises anabaptistes d’exprimer ces vérités bibliques et théologiques de manière plus pertinente pour les croyants africains.
Mais là où le mouvement pentecôtiste pose problème, c’est qu’il entraîne la création d’églises dissidentes. L’Afrique est saturée de mouvements pentecôtistes qui deviennent autant de mouvements charismatiques si bien que même certaines églises pentecôtistes s’en séparent. Ces églises dissidentes sont devenues une menace pour la stabilité du christianisme dans la région de l’Afrique australe. Les opposants à la foi chrétienne dans cette région accusent le pentecôtisme de fabriquer de faux pasteurs, de faux prophètes, de faux hommes de Dieu, et de prêcher l’évangile de la prospérité.
Un dialogue entre le pentecôtisme et l’anabaptisme est essentiel. Il faut identifier les points de confluence et les points de divergence. Pour développer un contexte chrétien plus pertinent et plus fervent, il faut que les deux mouvements dialoguent. Le pentecôtisme doit être consolidé par des fondements doctrinaux sur la pensée et la pratique chrétiennes, plutôt que de privilégier l’expression des sentiments et les expériences.
Grâce aux relations œcuméniques, il y a maintenant des dialogues, des séminaires, des formations et des ateliers sur les meilleurs moyens de communiquer la foi chrétienne africaine qui ne soient pas contraire à l’enseignement biblique. Les églises se réunissent pour critiquer certains mouvements dissidents qui cherchent à transmettre un message biblique dont l’expression n’est pas conforme à la doctrine, à la pensée et à la pratique chrétiennes. Des responsables et des enseignants des églises pentecôtistes et des églises missionnaires collaborent pour produire et publier des articles et de la littérature destinées à éduquer les chrétiens sur les valeurs et les pratiques chrétiennes appropriées. La télévision et la radio diffusent des conversations entre pasteurs, responsables et enseignants de divers horizons religieux pour débattre des véritables enseignements chrétiens.
Les anabaptistes doivent prendre conscience de la nécessité de dialoguer avec les mouvements pentecôtistes. Dans le contexte africain, notre désir est de faire l’expérience d’une véritable spiritualité chrétienne africaine. Un enseignement anabaptiste pour bien comprendre les textes bibliques est également crucial. Si nous ne communiquons pas la spiritualité africaine la plus pertinente, associant le meilleur de l’anabaptisme et du pentecôtisme, alors les chrétiens africains seront influencés par des formes de spiritualité mal interprétées.
—Mfakazi Ndlovu est titulaire d’un Bachelor of Arts en théologie, d’un diplôme de troisième cycle en gouvernance d’entreprise et d’une maîtrise en administration. Il est enseignant et a été doyen de l’Institut biblique Ekuphileni, un collège biblique de l’Église Frères en Christ (BICC) au Zimbabwe, ainsi que professeur assistant au Collège théologique du Zimbabwe. Il travaille avec la BICC Zimbabwe en tant qu’administrateur.
Nous exhortons l’Église à l’échelle œcuménique, confessionnelle et mondiale, à rejeter les interprétations erronées de la Bible qui justifient les mauvais traitements infligés aux peuples autochtones. Nous renouvelons notre engagement à incarner l’esprit de Jésus comme indiqué dans le Sermon sur la montagne : « Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés enfants de Dieu » (Matthieu 5/9).
« La solidarité avec les autochtones est au centre de ce que nous faisons aux Philippines avec Coffee for Peace », déclare Joji Pantoja, présidente de la Commission Paix (2015-2022). La Commission Paix a rédigé une Déclaration de solidarité avec les peuples autochtones qui a été validée par le Conseil Général de la Conférence Mennonite Mondiale en 2018.
« Maintenant que la déclaration est là, le plus dur est de l’utiliser : admettre qu’à moins d’être autochtone, nous sommes probablement le colonisateur ; amplifier les voix que nous n’avons pas entendues à l’époque ; et accepter la vérité quand elle fait mal », explique Joji Pantoja.
La déclaration a été rédigée après la visite en 2015 de responsables de la CMM à La Iglesia Evangélica Unida Hermanos Menonitas de Panamá, une église membre de la CMM composée de peuples Wounaan et Emberra.
« Quand on m’a invitée à rejoindre la délégation au Panama, j’ai dit oui. Je voulais voir si la situation des peuples autochtones [au Panama] était la même que celle des peuples autochtones d’ici », dit Joji Pantoja.
« C’est tellement triste quand vous entendez parler d’une communauté dont les ressources sont bloquées parce qu’elles sont contrôlées par le gouvernement. C’est le cas au Panama. Il arrivait même que ce soient des chefs de communautés tribales qui vendent les cocoboliers à [des intérêts commerciaux] et qui autorisent à en couper davantage. »
Lors de son séjour au Kenya pour les réunions du Conseil Général en 2018, Joji Pantoja a également pu rencontrer des peuples autochtones. « Ils n’ont pas leur mot à dire ou ne savent pas quoi dire. Tant que le gouvernement leur permet d’utiliser la terre, ils gardent le silence. »
« Lorsque je vivais à Vancouver, au Canada, en 1986, mon mari et moi avons vu des membres [« autochtones »] des Premières nations dormir dehors. Comment pouvais-je être dans un pays développé et voir des gens vivre de la sorte dans l’arrière-cour ? J’ai alors eu un pincement au cœur en pensant à la marginalisation des Premières nations. »
« En observant ce qui se passe dans d’autres pays, j’ai été reconnaissante aux Philippines d’être bien avancées dans l’éducation des peuples autochtones en ce qui concerne le droit à l’autodétermination tel qu’il est inscrit dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP) ».
Joji Pantoja
L’UNDRIP « n’est pas parfaite », dit-elle, « mais des dispositifs existent ».
Joji Pantoja espère que la déclaration de la CMM aidera les églises membres à se tenir aux côtés des peuples autochtones opprimés.
« Lorsque nous faisons partie de communautés de colonisateurs, nos églises devraient demander pardon ».
« Tout cela est lié à la doctrine de la découverte. Même si nous (nos ancêtres ecclésiologiques) ne sommes pas ceux qui ont persécuté les peuples autochtones par la doctrine de la découverte, nous devrions les respecter parce qu’ils sont des êtres humains créés par Dieu ».
« J’espère que nous parviendrons au stade où les églises reconnaîtront que nos ancêtres ont fait ces choses. Nous essayons maintenant de rectifier le tir. Le document de la CMM sur la solidarité a été adopté par le Conseil Général mais il n’est pas encore entré dans l’esprit des colonisés et des colonisateurs ».
« Avec les problèmes qui se posent actuellement dans le monde, ce document est utile pour que les gens de nos églises entament un dialogue afin que nous puissions vraiment nous réconcilier et rectifier le tir ».
Grâce au dialogue, les églises peuvent apprendre la perspective des peuples autochtones. « Comment pouvons-nous les aider sans créer un autre conflit ? Comment peuvent-ils exprimer ce qu’ils ressentent, ce qu’ils ne pouvaient pas dire auparavant ? Cela demande aussi de la sagesse », dit Joji Pantoja.
« Lisez le document, sensibilisez-vous. Voyez comment Dieu vous parle. Puis soyez prêts à l’utiliser pour amplifier la voix des personnes marginalisées lorsqu’elles ont besoin d’aide… Ainsi, elles ont quelque chose sur lequel s’appuyer et dire : ‘Oh, Dieu merci, les mennonites sont avec moi !’ ».
« La prise de conscience est un cheminement. L’acceptation est un cheminement. Une fois que cela vous frappe dans la tête ou dans le cœur… vous devez agir. »
Panama, 2015
Comme les quatre cavités du cœur, les quatre Commissions de la Conférence Mennonite Mondiale sont au service de la communauté mondiale des églises anabaptistes dans les domaines suivants : diaconie, foi et vie, paix et mission. Les Commissions préparent des documents à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils, proposent des ressources aux églises membres et facilitent le travail des réseaux et des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun. Ci-dessous le communiqué d’une des commissions.
Lecture : Matthieu 5/3-20
En juin 1981, notre famille a déménagé à Cochabamba, en Bolivie, où mes parents devaient en-seigner dans un séminaire baptiste qui souhaitait davantage de contributions anabaptistes.
Nous sommes arrivés à un moment particulièrement agité de l’histoire bolivienne. En juillet 1980, Luis García Meza, un commandant de l’armée bolivienne, avait mené un coup d’état, initiant un régime brutal de type Pinochet. Meza n’a gouverné que pendant environ 13 mois : en raison de la pression exercée par la communauté internationale, il a été contraint de démissionner en août 1981. Son ami et collègue de l’armée, le général Celso Terrelio, a succédé à Meza avec un régime presque aussi répressif.
Comme d’autres dictateurs, García Meza avait introduit une « liste de livres interdits ». Cette mesure visait à étouffer ce qui pouvait potentiellement influencer la pensée des gens, ce qui pou-vait également remettre en question son régime. Curieusement, Meza avait inclus les chapitres 5 à 7 de Matthieu – le Sermon sur la montagne – dans cette « liste de livres interdits ».
Le problème, bien sûr, était que mon père était censé donner un cours sur le livre de Matthieu. Cela a donné lieu à de nombreuses discussions au sein du séminaire. Allaient-ils écouter le gou-vernement et se pencher sur un autre livre de la Bible ? Allaient-ils enseigner Matthieu mais sauter ces trois chapitres ?
Ils ont finalement décidé de demander à l’étranger de donner le cours (y compris le Sermon sur la Montagne) !
Mais cela comportait des risques, d’autant plus que le gouvernement de Meza faisait activement taire les voix contestataires. De fait, le principal répresseur de Meza était le colonel Luis Arce, qui occupait le poste de ministre de l’Intérieur. Il mettait en garde tous les Boliviens qui s’opposaient au nouvel ordre en leur disant qu’ils « devaient se promener avec leur testament sous le bras ! »
Pourquoi un dictateur voudrait-il interdire ces trois chapitres ? Pourquoi trouvaitil ces chapitres menaçants ?
Il y a des interprétations du Sermon sur la Montagne qui ne questionnent pas le pouvoir.
Lorsque ma femme et moi étions pasteurs jeunesse, le 700 Club, une émission de télévision américaine, a fait son apparition sur les écrans de notre petite région du sud de l’Ontario (Canada). Diffusée depuis 1966, elle se présente comme « une émission d’information qui a la variété et le rythme d’une émission matinale….. Elle comporte également des reportages d’investigation approfondis… [et] couvre les grands événements qui affectent notre nation et le monde. »
Un jour, par curiosité, j’ai regardé une émission qui portait sur Matthieu 5/13-16.
Ce qui m’a frappé dans l’explication de l’animateur, c’est qu’il interprétait les déclarations caté-goriques de Matthieu comme si elles s’adressaient aux chrétiens américains
Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde…
Les américains, disait-il, ont l’obligation de partager le mode de vie américain. Selon l’animateur, le mode de vie américain, qui est ordonné par Dieu, et qui met l’accent sur la liberté, la prospérité économique et, bien sûr, la démocratie, est un exemple pour le reste du monde. Il représente l’espoir américain qui donne de la saveur et de la lumière au reste du monde.
Cette émission a démontré combien il est facile d’interpréter le Sermon sur la Montagne, et l’histoire biblique en général, comme une expression de la Destinée Manifeste, qui est elle-même un produit du nationalisme. L’entreprise missionnaire occidentale, note le regretté missiologue sudafricain David Bosch, partait du principe que la culture occidentale était supérieure et que Dieu avait choisi les nations occidentales comme porte-étendards.1 « L’État-nation, affirme-t-il, a remplacé la sainte Église et le saint empire. »2
Kelly Brown Douglas – une théologienne noire et féministe des États-Unis – dépeint cet état d’esprit comme « l’exceptionnalisme américain », issu des graines du mythe blanc, protestant et anglosaxon. « La ‘ville sur la colline’ que les premiers Américains construisaient, dit-elle, n’était rien de moins qu’un témoignage du chauvinisme anglosaxon »,3 qui ont façonné la démocratie par le biais d’une perception particulière de la manière dont le pays devait être structuré autour de la race ;4 nous continuons d’en voir les effets aujourd’hui.
Une partie du problème – comme mes étudiants l’entendent souvent – est la tendance à ne pas faire attention au contexte sociopolitique ou au contexte littéraire lorsqu’on lit et interprète l’Écriture. L’animateur du 700 Club, par exemple, a supposé que le « vous » dans le « vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde… » se référait à lui et/ ou aux chrétiens américains en tant qu’Américains.
Mais, si nous prêtons attention au texte et au sens des paroles de Jésus, le « vous » fait référence à la dernière béatitude : « vous qui êtes persécutés à cause de moi » (Matthieu 5/11). Ce sont ces « vous » qui seront le sel et la lumière dans ce monde.5 Ce passage devient ainsi un outil révolu-tionnaire et subversif.
Le style de prédication de Jésus est particulièrement brillant. Notez comment Jésus met en évi-dence une logique différente. Ceux qui sont « bénis » sont ceux qui n’auraient pas eu d’importance dans la société (les pauvres, les doux, les miséricordieux). Ce sont ceux qui ne vien-nent pas d’abord à l’esprit (ceux qui pleurent, ceux qui ont le cœur pur, ceux qui font la paix).
Mais ces personnes oubliées et inattendues sont précisément celles que Jésus met en avant comme exemples de ce que signifie être béni ! L’esprit que possèdent les pauvres est un esprit béni parce que les pauvres comprennent le sens de la solidarité. Ceux qui ont faim et soif de justice com-prennent le désir de Dieu de voir les gens vivre dans de bonnes relations les uns avec les autres, avec la création et avec Dieu. Ce sont des caractéristiques du Royaume de Dieu. Rappelez-vous que le type de bénédiction dont parle Jésus n’est pas quelque chose que l’on reçoit passivement, mais plutôt une bénédiction active qui pousse les gens à se lever et à bouger. Les Béatitudes met-tent en évidence une logique alternative qui s’éloigne du désir de se considérer comme « excep-tionnel », précisément parce que cela remplacerait alors Dieu qui est la source même de l’exceptionnalité, de la saveur et de la lumière dans notre monde.
L’église Sunderland Mennonite Church, Dhamtari, Inde Photo : fournie
Il ne me semble pas que Jésus nous encourage à déterminer qui est sel et qui ne l’est pas, ou qui est lumière et qui ne l’est pas. Au contraire, Jésus fait ces déclarations catégoriques comme un moyen de décrire quelqu’un qui sert de sel et de lumière ; quelqu’un qui incarne la logique alter-native de Jésus.
Qui plus est, l’utilisation du mot « vous » par Jésus – “Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde…” – s’éloigne d’une compréhension individualisée et souligne la nature collec-tive de cette affirmation. Comme le note Douglas Hare, spécialiste du Nouveau Testament, « Vous êtes le sel, oui, mais pour la terre, pas pour vous-mêmes. De même, vous êtes la lumière, mais pour le monde entier, et non pour une communauté fermée. »6
La « communauté toute entière est mise au défi de remplir sa mission collective de servir de sel et de lumière pour le monde….. C’est une mission à laquelle nous devons travailler ensemble. »7
Lorsque nous adoptons la vision de la logique alternative de Jésus et que nous nous engageons dans une démarche communautaire pour y participer, nous nous libérons des récits qui détruisent, rabaissent, exploitent et excluent. En d’autres termes, nous écoutons les voix de ceux qui sont opprimés, pauvres et marginalisés, précisément pour pouvoir entendre le cri de Dieu. Les choses ne sont pas ce qu’elles devraient être ; nous devons continuer à lutter pour redresser la situation. La logique de Jésus rejette la clameur des autres récits qui cherchent à attirer non seulement notre attention, mais aussi notre allégeance.
En nous opposant à ces autres récits, qui cherchent à maintenir « l’exceptionnalisme », à provo-quer l’injustice et à créer des systèmes d’oppression, nous incarnons une politique émancipatrice. Ce terme de Jacques Rancière (un philosophe français) désigne une forme de politique qui rompt avec « ce qui est » pour aller vers « ce qui peut être ». En d’autres termes, elle défie les systèmes qui perpétuent la mort, l’exclusion et la violence, en exposant les conditions sur lesquelles ils re-posent, et réaffirme une action politique alternative qui incarne l’avenir que Dieu désire dans et pour ce monde.
√Ä la fin de son enseignement sur le livre de Matthieu au séminaire baptiste de Bolivie, mon père a demandé si Luis García Meza, le dictateur bolivien, avait raison d’interdire les chapitres 5 à 7 de Matthieu. Les étudiants ont tous répondu par un « oui » retentissant ! Ces chapitres fournissent les graines d’une logique révolutionnaire qui défierait le pouvoir de Meza – ou de tout autre dictateur.
Jésus nous invite à participer à une communauté appelée à incarner avec résilience la logique sub-versive et révolutionnaire de libération de Jésus dans notre monde.
‚ÄîAndrew G. Suderman est secrétaire de la Commission Paix, professeur adjoint de théologie, paix et mission à Eastern Mennonite University, à Harrisonburg, en Pennsylvanie, EtatsUnis, et directeur des partenariats mondiaux à Mennonite Mission Network.
1. David Bosch, Transforming Mission: Paradigm Shifts in Theology of Mission (Maryknoll: Orbis Books, 2004), 298.
2 David Bosch, Transforming Mission, 299.
3 Kelly Brown Douglas, Stand Your Ground: Black Bodies and the Justice of God (Maryknoll: Orbis Books, 2015), 10.
4 Kelly Brown Douglas, Stand Your Ground, 10.
5 Douglas R. A. Hare, Matthew: Interpretation (Louisville, Kentucky: Westminster John Knox Press, 1993), 44.
6 Douglas R. A. Hare, Matthew, 44.
7 Douglas R. A. Hare, Matthew, 44.
Les personnes sont au cœur de la communauté de foi internationale qu’est la Conférence Mennonite Mondiale. « Notre communauté mondiale est en elle-même le message », déclare le Dossier de référence de la CMM dans la section 7.2. « En tant qu’Église, notre approche administrative globale est pastorale et centrée sur les personnes plutôt que sur les institutions. »
La dernière Assemblée étant désormais passée, il y a des changements dans le personnel de la CMM.
Bruce Campbell-Janz (annoncé précédemment ici) prend le rôle de responsable du développement. Il dirige une équipe de consultants bénévoles (Bill Braun – USA, Janet Plenert – Canada, David Martin – Canada) et J Ron Byler comme chargé de développement.
Après un bref service en tant que coordinateur des technologies de l’information et du développement, Greg Chandler Burns se tourne à present vers d’autres opportunités. Preshit Rao fait toujours parti de l’équipe en tant que coordinateur de la technologie. Il a précédemment travaillé pour l’equipe de l’Assemblee en tant qu’assistant aux inscriptions – informatique. Il est membre de Rajnandgaon Mennonite Church, Inde.
Après avoir supervisé l’identité visuelle de la CMM pendant plusieurs années, Irma Sulistyorini rejoint l’équipe de communication à plein temps en août 2022. Membre de GKMI (Gereja Kristen Muria Indonesia) de Kudus, en Indonésie, Irma Sulistyorini est une graphiste expérimentée qui a également servi Mennonite Church Canada en tant que stagiaire du programme IVEP d’échange de volontaires internationaux.
Alors que Henk Stenvers prend le rôle de président de la CMM, Tigist Tesfaye Gelagle devient la première femme du Sud à exercer la fonction de secrétaire d’une Commission (Diacres). Tigist Tesfaye Gelagle est une responsable de jeunesse et membre de l’église Debub Meserete Kristos. Elle a été représentante de l’Afrique au sein du Comité YABs (Jeunes Anabaptistes) de la CMM (2011-2015) et mentor des YABs (2015-2022).
Ebenezer Mondez a été nommé mentor des YABs, un poste chargé de conseiller et de suivre le travail du comité YABs. Formé dans le domaine de la communication et de la technologie, Ebenezer Mondez est membre de l’église mennonite de Lumban, aux Philippines.
Pour de nombreux évangéliques brésiliens, la Pentecôte n’est pas un événement ponctuel du passé. Ils sont conscients de la présence de l’Esprit dans leur vie quotidienne. Environ 70% des paroisses évangéliques du Brésil sont pentecôtistes, les autres sont influencées par le mouvement pentecôtiste.
Ce qui influence notre vision de la Pentecôte
Au Brésil, nous n’avons pas de tradition de pensée critique. Nous nous attendons à ce que Dieu change notre vie par l’œuvre merveilleuse du Saint-Esprit, comme cela s’est passé lors de la première effusion à la Pentecôte.
Nous sommes aussi influencés par le spiritisme. Les pratiques de l’Umbanda – des manifestations surnaturelles – poussent les Brésiliens à accepter ce qui se passe sans se poser de questions ni discerner s’ils ont affaire au Saint-Esprit ou à d’autres esprits.
Lorsque nous entendons parler de manifestations surnaturelles dans une assemblée locale, nous voulons les voir de nos propres yeux pour savoir ce que Dieu fait aujourd’hui. Nous lisons souvent [la Bible] sans considération d’ordre historique. Dans Actes 2, nous sautons ce qui concerne le vent et la proclamation : ce qui est vraiment important, ce sont les langues, preuve que Dieu est à l’œuvre et que nous sommes son peuple choisi. [Nous pensons] que si cela s’est produit dans le passé, cela pourrait et devrait arriver à nouveau aujourd’hui (Marc 16/17-18).
Cette conception est si ancrée que ceux qui ne sont pas pentecôtistes ont le sentiment de passer à côté de quelque chose. Certains se demandent pourquoi ces manifestations surnaturelles ne se produisent pas en eux ou dans leur paroisse aujourd’hui. Ils se reprochent de ne pas être ouverts à l’Esprit. D’autres sont sur la défensive, et demandent si les manifestations (langues, guérison, prophétie) changent vraiment la vie de ceux qui prétendent avoir ces dons.
Rechercher le Saint-Esprit
Cependant, aucune de ces réactions ne nous aide à comprendre ce que Luc essayait de nous dire. Notre lecture devient alors non pas la recherche du sens du texte, mais ce qu’il a à dire « pour moi ».
Lorsque nous parlons du Saint-Esprit, souvent nous ne sommes pas vraiment intéressés par le Saint-Esprit, mais par ce que l’Esprit peut nous donner : la puissance.
La même vision du monde domine notre lecture des Évangiles. Nous ne nous soucions pas de la question cruciale que les évangélistes essaient de nous amener à nous poser : « Qui finalement est ce Jésus ? » Notre lecture est : « Que peut faire ce Jésus pour moi ? »
Ce qui nous inquiète, c’est que cette question apparaît déjà dans les Évangiles lorsque les responsables juifs voulaient que Jésus accomplisse un miracle devant eux (Matthieu 12/39), ou quand Hérode souhaitait voir un miracle (Luc 23/8-9). La réponse de Jésus aux responsables juifs a été le signe de Jonas ; et à Hérode, Jésus n’a pas dit un mot.
Dans notre recherche pragmatique de la puissance de l’Esprit, nous recherchons des avantages personnels plutôt qu’une adoration authentique. Ainsi, nous avons besoin d’entendre les paroles d’A.W. Tozer : « Celui qui cherche Dieu comme un moyen d’atteindre ses objectifs personnels ne trouvera pas Dieu. » Cela soulève une question embarrassante : Si ces gens ne trouvent pas Dieu, qui ou que trouvent-ils ?
L’œuvre de l’Esprit comme transformation
Néanmoins, la grâce de Dieu transcende nos faiblesses. Même si nous lisons tous la Bible avec nos présupposés, Dieu s’approche de nous et change nos vies. Ceux qui sont ouverts à l’œuvre de l’Esprit, à travers la Parole, les conversations personnelles, les situations quotidiennes, voire les manifestations surnaturelles, et qui essaient de discerner ce que Dieu fait, sont transformés. Souvent nous espérons que cette croissance dans la foi soit beaucoup plus rapide, mais le processus de maturation est lent.
Il n’est pas facile pour nous de changer notre perspective : « Dieu est à notre disposition pour satisfaire nos besoins ». Nous devons apprendre ce que la Bible enseigne sur la vie chrétienne, accompagnés par des personnes qui pratiquent ce style de vie. Nous n’avons pas besoin de héros ; nous avons besoin de chrétiens ordinaires qui remettent en question les modèles contemporains de réussite et dont le modèle est Jésus.
Je me réjouis du fait que mes compatriotes brésiliens – pentecôtistes et mennonites – s’ouvrent à l’œuvre de l’Esprit dans leur vie, qu’ils reconnaissent leurs péchés (Jean 16/8) et se laissent guider par l’Esprit vers la vérité (Jean 16/13).
Nous savons que l’œuvre de l’Esprit est loin d’être terminée dans nos propres vies et prions que le processus de transformation se poursuive jusqu’à ce que « nous devenions en tous points semblables à Christ » (Éphésiens 4/15). Cela pourrait prendre plus d’une génération. Nous sommes appelés à modeler nos vies sur Jésus et à influencer ceux qui nous entourent. Seul Dieu peut changer le monde.
—Arthur Duck est professeur à Faculdade Fidelis, une école biblique affiliée aux Frères mennonites à Curitiba (Brésil). Une version de cet article a été publiée dans le MB Herald du 1er juin 2011.
Émanation du Réseau Mennonite Francophone, le Centre de Formation à la Justice et à la Paix (CFJP) propose une formation anabaptiste francophone en ligne dans les domaines de la paix, de la justice et de la réconciliation.
Officiellement hébergé à Université de l’Alliance Chrétienne d’Abidjan (UACA), le CFJP a été lancé en 2017 en lien avec quinze institutions partenaires en Afrique, Europe et Amérique du Nord. Parmi elles, douze sont situées en Afrique subsaharienne.
L’ADN du projet CFJP
Le CFJP a pour but d’offrir aux responsables chrétiens des possibilités de formation académique et pratique portant sur la justice réparatrice, la transformation des conflits et la consolidation de la paix. Il vise à former des artisans de paix qui servent l’Église au sens large tout en étant enracinés dans la théologie, les valeurs et les perspectives anabaptistes. Ces artisans de la paix se concentreront sur un changement holistique à long terme, profondément ancré dans le shalom divin, qui intègre la transformation personnelle, sociale et systémique. La diversité des contextes ministériels, y compris les questions et les besoins particuliers qu’ils suscitent, nous oblige à proposer des outils, des compétences et une expertise contextualisés à l’Église et aux communautés chrétiennes. Finalement, les artisans de paix seront appelés à développer des partenariats au-delà des lignes confessionnelles, institutionnelles, organisationnelles ou culturelles.
Abidjan, février 2022
Alors que les tanks de Poutine franchissaient la frontière ukrainienne et tiraient leurs premières balles, une vingtaine de spécialistes de paix et de justice se réunissaient sur le campus de l’Université de l’Alliance Chrétienne d’Abidjan. Le groupe était chargé de concevoir les formations diplômantes d’un master dans les domaines de la justice réparatrice, de la résolution des conflits et des études sur la paix, ainsi que de proposer une première ébauche de ce programme aux écoles et aux institutions théologiques partenaires du consortium CFJP. Les participants venaient du Bénin, du Burkina Faso, de Côte d’Ivoire, de France métropolitaine et de Guadeloupe, du Nigeria, de la République Démocratique du Congo, de Suisse et du Tchad. Le groupe était constitué de professeurs et de pasteurs, de missionnaires et de militants, de diplomates et de médiateurs au niveau de la base.
Un cursus à construire
Le groupe s’est mis au travail autour de tables de conférence, discutant de la nature d’un premier master, identifiant les besoins-clés des membres de nos Églises, définissant les compétences nécessaires pour former des artisans de paix, tout en débattant vigoureusement des cours qui devraient constituer le cursus. Le partage des repas, au cours desquels nous avons eu des échanges personnels et familiaux, a permis de tisser de nouveaux liens et de poser une fondation solide au travail qui est devant nous. Nous avons également partagé les défis auxquels nous faisons face dans nos contextes respectifs ainsi que nos témoignages et parcours spirituels.
Les liens se tissent pendant les repas. Photo : Matthew Krabill
Ê l’écoute des besoins de l’Église
Au cours des échanges, une professeure et doyenne d’université de l’Est de la RDC a évoqué 25 ans de conflit dans sa région et le traumatisme générationnel qui en a résulté à tous les niveaux de la société. Elle a parlé en particulier de la violence à laquelle de nombreuses femmes ont été soumises, mais aussi du rôle indispensable qu’elles ont joué dans la transfiguration et le renouvellement de sa ville. Malgré les nombreuses cicatrices et les traumatismes d’un conflit prolongé, la résilience des femmes a permis à la communauté de vivre une transformation qu’elle n’aurait pas pu connaître autrement. Dans ce contexte, elle nous a implorés de répondre aux besoins de l’Église en fournissant à ses membres des outils et des compétences pratiques pour faire face aux conflits, aux divisions et aux ruptures qu’ils connaissent ; elle a insisté pour que ces compétences soient fondées sur les valeurs bibliques et la réflexion théologique afin que la communauté puisse continuer à guérir et aider les autres à faire de même.
Ce témoignage émouvant a permis, avec beaucoup d’autres, de catalyser une prise de conscience des « murs d’hostilité » destructeurs, toxiques et isolants – constituant la distanciation sociale ultime – qui ont été construits dans nos contextes, mais aussi de la puissance du Prince de la paix, qui nous a appelés à être des ambassadeurs de réconciliation.
« En tant que communauté mondiale de foi de tradition anabaptiste, les personnes qui exercent un ministère sont essentielles à la Conférence Mennonite Mondiale », dit César García, secrétaire général de la CMM. Après la 17e Assemblée et les réunions qui y sont associées, il y a à présent au service de cette famille d’églises mondiale de nouvelles personnes.
Le Conseil Général a sélectionné de nouveaux représentants régionaux pour le Comité Exécutif pour 2022-2028 :
Sindah Ngulube, un évèque des Églises de Frères du Zimbabwe (Afrique);
Amos Chin, un responsable de l’église Bible Missionary Church en Birmanie (Asie);
Francis Peréz de Léon, Un responsable de l’église Iglesia Evangélica Menonita Boliviana (Amérique Latine);
Doug Klassen, directeur exécutif des Mennonite Church Canada (Amérique Nord).
Linda Dibble, modératrice des Mennonite Church USA, siégera jusqu’en 2025, terminant un mandat qui était vacant. Un représentant pour l’Europe sera nommé lors des réunions du Comité Exécutif en décembre, qui se tiendront à Kitchener, Ontario, Canada.
Un Comité Exécutif est élu au sein du Conseil Général, et se réunit annuellement. (Durant la pandémie du coronavirus, ces réunions ont eu lieu via Zoom. Au cours de l’année, au lieu de se retrouver plusieurs jours en personne, le Comité Exécutif s’est réuni sur deux jours à plusieurs reprises.)
Deux membres de chaque région continentale sont élus au sein du Conseil ; un Président et un Vice-président sont également élus par le Conseil. Le trésorier et le Secrétaire Général sont également membres du Comité Exécutif.
Lors de l’Assemblée en Indonésie, la présidence de la CMM est passée de J. Nelson Kraybill au président élu Henk Stenvers des Pays-Bas (2022-2028). Lisa Carr-Pries du Canada est devenue vice-présidente (2022-2025) pour terminer le mandat de Rebecca Osiro du Kenya, qui s’est retirée pour des raisons familiales.
De nouveaux présidents ont été nommés pour deux commissions :
Andi O. Santoso (GKMI – Gereja Kristen Muria Indonesia – pasteur d’Indonésie et maintenant administrateur régional pour l’Asie avec Mennonite Mission Network (Réseau de Mission Mennonite) devient président de la Commission Diacres ;
James Krabill (retraité de Mennonite Mission Network) devient président de la Commission Mission (après en avoir été membre de 2009 à 2015).
Lors des réunions de décembre, le Comité exécutif confirmera les nominations suivantes : président de la Commission Paix, nouvelles nominations du Conseil Général aux Commissions et nouveaux membres du Comité YABs (Jeunes Anabaptistes).
« La CMM est appelée à être une communion mondiale », déclare le Dossier de Référence de la Conférence Mennonite Mondiale. « Cela implique que nous nous concentrons non seulement sur les objectifs que nous voulons atteindre, mais aussi sur la manière dont nous les atteignons et sur le type de communauté que nous sommes lorsque nous avançons vers eux. »
« CMM – Poursuivre l’œuvre commencée par Jésus par le culte, le service, la mission et l’évangélisation » Ces mots sont inscrits sur un bâton de berger en bois que J. Nelson Kraybill a donné au président élu Henk Stenvers le 8 juillet 2022, comme symbole du responsable qui est serviteur de la Conférence Mennonite Mondiale.
Lors du culte de la 17e Assemblée, la présidence de la Conférence Mennonite Mondiale a été transférée de J. Nelson Kraybill (2015-2022) à Henk Stenvers (2022-2028) à GITJ Margokerto, Indonésie.
L’assemblée du GITJ Margokerto a accueilli une douzaine d’invités de la CMM pendant quatre jours lors de l’Assemblée. Margokerto est l’une des premières colonies fondées par le missionnaire mennonite néerlandais P.A. Jansz pour évangéliser la région.
Les orateurs des cultes en soirée de l’Assemblée étaient diffusés chaque soir depuis un site différent vers la scène principale de STT Sangkakala à Salatiga, en Indonésie, et vers les téléspectateurs en ligne du monde entier.
Le nouveau président Henk Stenvers a été secrétaire de la Commission Diacres pendant une décennie, au cours de laquelle il a été le pionnier de l’Heure de prière virtuelle et a joué un rôle clé dans le groupe de travail sur le coronavirus. Il a servi Algemene Doopsgezinde Sociëteit (l’église mennonite néerlandaise) et les mennonites européens pendant près de 20 ans.
« Nous avons soutenu de tout cœur Henk ces dernières années dans ses nombreux voyages et son service au sein de la CMM… [et nous] exprimons notre soutien continu », dit Miekje Hoffscholte-Spoelder, actuelle présidente de Algemene Doopsgezinde Sociëteit. « Nous savons que nous ne sommes qu’une petite partie de la Conférence Mennonite Mondiale – une partie très intéressée, cependant ; avec de nombreux projets et amitiés dans d’autres pays. »
« Notre Église mondiale est profondément reconnaissante pour le service de Nelson Kraybill durant ces 7 dernières années » dit César García, secrétaire générale de la CMM. « Son âme pastorale, sa sagesse et son esprit de service inconditionnel nous manqueront. »
“L’expérience de Henk en tant responsable de l’Église des Pays-Bas et sa connaissance de l’Église mondiale seront une source de bénédiction dans les années à venir. C’est un honneur de pouvoir travailler à ses côtés.
*Aujourd’hui, il y a trois groupes anabaptistes-mennonites en Indonésie :
Gereja Injili di Tanah Jawa (GITJ –Église évangélique de Java)
Gereja Kristen Muria Indonesia (GKMI –Église chrétienne de Muria d’Indonésie
Jemaat Kristen Indonesia (JKI –Assemblée chrétienne indonésienne)
Le bureau du synode de la GKMI est « notre foyer » et une « maison de prière » pour les assemblées de la GKMI. Le synode de la GKMI avait un désir ardent : inviter le comité exécutif de la CMM, les secrétaires des commissions, les représentants régionaux, le Conseil Général et le personnel de la CMM dans « notre foyer » pour un dîner de bienvenue.
Depuis le début du mois de juin, nous préparions cet événement du 4 juillet 2022. Environ 70 personnes étaient impliquées.
Nous n’avions qu’une seule chose en tête : donner le meilleur de nous-mêmes, même au milieu d’un grand nombre d’occupations et de limitations.
Bien que le bâtiment du synode de la GKMI soit encore en construction, il a été transformé pour les invités. Tous les travaux restants n’ont pas été cachés, mais mis en évidence, afin que les invités puissent se rendre compte de l’avancement des travaux et de ce à quoi ressemblera ce bâtiment à l’avenir.
Le jour tant attendu est arrivé. Nous nous réjouissions beaucoup (et nous étions nerveux).
Lorsque les 100 invités sont descendus du bus, ils ont été immédiatement accueillis par notre conseil synodal. Les huissiers Pagar Bagus et Pagar Ayu – vêtus de vêtements traditionnels de plusieurs régions d’Indonésie – ont fourni du gel hydroalcoolique et ont accompagné les invités vers les collations traditionnelles : serabi de Solo, risoles, une spécialité de Semarang, thé et jus.
La commission de jeunesse de GKMI Sola Gratia, accompagnée par Karawitan, un groupe de musique traditionnelle javanaise de GKMI Lamper Mijen, a interprété une danse de bienvenue, la danse Gambang Semarang. Mentionnons aussi que le révérend Budi Santoso, pasteur du GKMI Lamper Mijen, a joué de l’instrument bonang dans le gamelan.
Nos yeux ont pétillé de joie en voyant le bonheur de nos invités, qui prenaient des photos avec leurs téléphones.
Devant la chapelle au centre du bureau du synode, les invités ont admiré les événements mis en scène sur l’escalier principal face à la piscine. La performance d’angklung, un instrument de musique de Java occidental, jouée par les enfants de l’école du dimanche de GKMI Sola Gratia, a ponctué les discours du bureau synodal de GKMI et les remarques du président de la CMM, J. Nelson Kraybill (2015-2022).
Le représentant régional de la CMM pour l’Afrique australe, Danisa Ndlovu, reçoit un cadeau de GKMI pour l’église mennonite de Ghana.
M. Undianto, membre de l’assemblée GKMI de Surakarta et membre de l’équipe de construction du bureau synodal de la GKMI, a offert spontanément des dons aux églises mennonites confrontées à des périodes difficiles, acceptée par les représentants de l’église mennonite du Ghana, de la RD Congo et de la Bolivie. La GKMI a fourni de l’aide par l’intermédiaire de l’Algemene Doopsgezinde Societeit (Église mennonite néerlandaise) aux frères et sœurs mennonites victimes de la guerre en Ukraine. Et comme l’a déclaré le Révérend Amos Thang Chin, la GKMI a également fourni une aide financière pour acheter de la nourriture, des médicaments et du matériel médical pour environ 450 membres de l’église qui ont été contraints de fuir dans la forêt et de vivre dans des tentes de fortune en raison du conflit au Myanmar.
Sous la voûte étoilée, les invités se sont régalés d’un dîner composé de plats indonésiens et internationaux, afin que tous puissent en profiter. Le repas était accompagné de musique douce et de lumières, de louanges du culte de GKMI et de kulintang, un instrument de musique traditionnel de Minahasa, de la commission des femmes de GKMI Sola Gratia.
Le personnel du synode GKMI a soigneusement préparé la danse Maumere, reprise ensuite avec participation.
Avant la clôture de l’événement, le personnel du bureau synodal s’est tenu au milieu des invités alors qu’une musique traditionnelle aux rythmes originaires de Maumere, Sikka, Nusa Tenggara oriental, résonnait dans les enceintes, suivie d’un jeu de lumières passionnant. Nous avons dansé la danse Maumere, rejoints par les invités qui ont également dansé avec enthousiasme !
« J’ai voyagé dans de nombreux endroits dans le monde, et je n’ai jamais été accueilli comme cela », a déclaré J. Nelson Kraybill dans son discours. « Les frères et sœurs mennonites d’Indonésie nous ont vraiment épatés avec leur hospitalité extraordinaire. Merci ! »
Ses paroles, les sourires et les rires des invités, et danser ensemble n’avaient pas de prix.
Nous nous sentions comme l’enfant qui a apporté cinq pains et deux poissons à Jésus (Matthieu 14/13-21). Même si nos offrandes étaient artisanales et peu raffinées, elles ont été acceptées. Jésus a souri. Et il en a fait une bénédiction pour beaucoup !
Ê la fin de l’événement, les invités ont demandé la chanson de la danse Maumere… pour danser ensemble à nouveau ! Louons le Seigneur !
—Mark Ryan, “berita GKMI” magazine, Indonésie. Reproduit avec autorisation.