Catégorie : Non classifié(e)

  • Le musée du patrimoine mennonite d’Abbotsford n’oubliera pas de sitôt la visite des membres de la Conférence Mennonite Mondiale en mars 2023. Un arbre y a été planté en souvenir.  

    C’est une tradition de la Conférence Mennonite Mondiale de planter un arbre sur le terrain d’une institution mennonite lorsque le Comité Exécutif se réunit : « en l’honneur de la création de Dieu et de l’Église universelle ». 

    En mars 2023, après une visite guidée du musée par le directeur exécutif Richard Thiessen, le Comité Exécutif de la CMM et d’autres membres du personnel se sont rassemblés sur le terrain du musée pour planter un érable.  

    « Que la création trouve des façons de ressusciter, et que nous prenions nos responsabilités pour prendre soin de la création de Dieu », a prié Henk Stenvers, le président de la CMM, lors de la dédicace de l’arbre.  

    Lors des réunions du Comité Exécutif en 1997, Larry Miller, qui était alors secrétaire général, avait suggéré qu’un arbre soit planté à l’endroit où se déroulaient ces réunions. Depuis, des arbres ont été plantés dans les lieux suivants : 

    1999 : Un bambou jaune au bureau synodal de la GKMI, à Semarang, en Indonésie. Malheureusement, cet arbre a dû être enlevé lors des travaux de rénovation du campus en 2022. 

    2001 : Au Centre de retraite mennonite du Thomashof à Karlsruhe, en Allemagne. 

    2002 : Ê l’Église BIC de Mpopoma, Bulawayo, Zimbabwe, lors d’une cérémonie à laquelle ont assisté des centaines de personnes. 

    2004 : Ê l’Église Mennonite de Bourg-Bruche / Le Hang, Molsheim, France. Cette Église est située à proximité de « l’arbre mennonite » du Salm, planté en 1793 en reconnaissance des efforts de Jakob Kupferschmitt pour obtenir l’exemption du service militaire pour les anabaptistes pendant la Révolution française. 

    2005 : Sur le campus du Conrad Grebel College à Kitchener-Waterloo, Ontario, Canada. L’érable rouge étant en mauvaise santé, plusieurs anciens membres du personnel de la CMM ont financé son remplacement par un érable japonais en 2021. Un pin blanc, symbole de paix pour les peuples indigènes de l’Ontario, a été planté sur le terrain du Mennonite Central Committee de Kitchener, où la CMM a également des bureaux. 

    2007 : Sur les terrains de Iglesia Principe de Paz, d’une Église de la Conférence Générale et de la Mennoniten Brüder Gemeinde Concordia / Iglesia Hermanos Menonitas Concordia (« Église des Frères mennonites de Concordia ») à Asuncion, Paraguay. Un quatrième arbre a ensuite été planté dans le Chaco. 

    2010 : 38 arbres à l’Église Misrak Meserete Kristos, en Éthiopie. 

    2013 : Ê l’Espace d’accueil du MCC, à Akron, Pennsylvanie, USA. 

    « Les arbres ont une grande valeur symbolique : ils nous rappellent les nombreuses branches de la famille anabaptiste-mennonite mondiale ; ils laissent un souvenir vivant d’une visite de la CMM ; ils parlent de notre engagement pour la protection de la création », dit César García, secrétaire général de la CMM. 

    Arbre au Centre de retraite mennonite du Thomashof à Karlsruhe, en Allemagne. Photo : Liesa Unger
    Arbre à Conrad Grebel College à Kitchener-Waterloo, Ontario, Canada. Photo : Fred Redekop

     

    Arbre à d’une Église à Paraguay.

     

    Arbres à l’Église Misrak Meserete Kristos, en Éthiopie. Photo : Tewodros Beyene

     

     

    20230326KarlaBraunIMG_0121
  • « Ton manuel a fonctionné ! » a déclaré Darnell Barkman à son ancienne professeure, Lisa Schirch, après que les eaux aient envahi sa région en novembre 2021. Le pasteur de l’église mennonite unie de Yarrow, en Colombie-Britannique (Canada), a fait appel à toute sa formation sur la construction de la paix pour coordonner les interventions en cas de catastrophe. 

    Au cours des dernières décennies, les plus pauvres de l’Église mondiale ont été directement touchés par le changement climatique, apprennent ses étudiants. « Aujourd’hui, le changement climatique arrive à notre porte, en Amérique du Nord. Notre argent et nos ressources ne sont clairement pas suffisantes pour nous protéger des catastrophes », déclare Darnell Barkman. 

    Mais lorsque la tempête a touché ses voisins, la formation de Darnell Barkman sur la planification de la construction de la paix et l’évaluation des conflits lui a permis de coordonner une réponse communautaire inter-églises. 

    Les étapes d’une intervention en cas de catastrophe sont similaires à celles lors de conflits armés, explique Darnell Barkman. Il faut d’abord un cessez-le-feu, puis évaluer la situation, nettoyer les dégâts et reconstruire. 

    En novembre 2021, la région entourant Yarrow a été inondée par des pluies excessives. La digue s’est ensuite rompue, coupant alors la ville des axes de transport. 

    Pendant un certain temps, les églises de Yarrow ont été des cellules d’intervention en cas de catastrophe. Les pasteurs avaient des contacts avec les gens et les églises avaient de l’espace. Des partenaires comme le Mennonite Central Committee et le Mennonite Disaster Services avaient leur expertise à partager. 

    Dans ces moments-là, l’église peut jouer un rôle sans pareil, dit Darnell Barkman. « Nous existons au milieu de la diversité et des différences. Nous sommes ensemble grâce à l’amour de Dieu et nous sommes prêts à servir parce que cela fait partie de notre identité ». 

    « Différents dons au sein de l’assemblée sont entrés en jeu », explique Josh Kraubner, pasteur de l’église Yarrow Mennonite Brethren (MB). Certains cuisinent, d’autres font de la manutention, d’autres encore passent des coups de fil, d’autres ont des outils et des équipements, d’autres enfin ont une capacité d’organisation qui leur permet d’avoir une vue d’ensemble de la situation. 

    Le principe directeur de Darnell Barkman au milieu de la crise était « la structure minimale viable ». Lorsque les gens ont eu besoin de sacs de sable, le terrain de l’église mennonite a servi d’endroit pour les remplir. Plus tard, lorsque les gens ont eu besoin d’un endroit pour se débarrasser de leurs biens abîmés lors des opérations de nettoyage, le parking de l’église mennonite est devenu une station de transfert. Grâce à un panneau en contreplaqué portant la mention « Déchargez ici » et à un peu de supervision, la communauté a évité des dizaines de trajets vers une décharge lointaine. 

    Les autorités municipales ont fait confiance à l’équipe de pasteurs pour organiser les choses au sein de la communauté. 

    « C’est vraiment formidable ! », se souvient Josh Kraubner en évoquant la cuisine de l’église MB remplie de gens qui servaient côte à côte : des dames de l’église mennonite, de l’église réformée, de l’église de l’Alliance et des bénévoles de l’assemblée d’accueil. « Nous pouvons mettre de côté nos petites différences pour servir nos voisins ». 

    Ê un moment donné, la collaboration inter-églises ad hoc a été tellement inondée de bénévoles qu’elle a dû refuser des personnes ou les diriger vers d’autres organisations qui n’étaient pas reliées à des réseaux d’églises. 

    Après l’inondation, certains membres de la communauté voient l’église différemment. 

    « Lorsque l’Église s’engage avec d’autres organisations non confessionnelles dans le développement communautaire, la communauté a l’occasion de voir un groupe de voisins travailler à l’amélioration de la communauté et l’Église y participer », explique Darnell Barkman. « Cela a permis d’éliminer certaines dynamiques de pouvoir… Nous étions aux côtés de tout le monde ». 

    « Si nous maintenons [les relations nouées pendant les inondations], nous verrons où Dieu crée des opportunités – qui ne sont pas basées sur l’urgence – pour que l’église travaille avec la ville pour la bénédiction de la région », ajoute Darnell Barkman. 

    Josh Kraubner a eu un aperçu de ce à quoi ressemble une catastrophe derrière les reportages. « Cela a rendu les choses très réelles », dit-il. Désormais, lorsqu’il entend parler d’une catastrophe dans une autre partie du monde, il se dit : « Je sais un peu ce que c’est… C’est traumatisant et difficile ». 

    Un autre impact durable des inondations a été la revitalisation du groupe ministériel. Des pasteurs de différentes confessions se rencontrent à nouveau régulièrement. 

    Plus d’un an après le retrait des eaux, pour certains, la convalescence semble terminée. Mais à côté du traumatisme persistant du moment, les tensions relationnelles et financières demeurent. Pour d’autres, la reconstruction est loin d’être achevée. 

    Après que la Conférence mennonite mondiale a lancé un appel à la prière (voir « Une lettre pastorale pour les anabaptistes-mennonites de Colombie-Britannique »), Darnell Barkman a reçu des encouragements du monde entier. Il s’est étonné « qu’avec des enfants travaillant dans des mines et des générations de conflits armés, voici qu’un pasteur de RD Congo m’envoie une prière par Google Translate en me disant ‘nous prions pour vous’ » ! 

    Cela lui a semblé être une image tirée de l’Apocalypse de Jean. « Nous vivons à une époque où la CMM peut convoquer une réunion de prière mondiale et où des tribus et des langues de toutes les nations (Apocalypse 7/9) apparaissent à l’écran », dit Darnell Barkman. 

    Et il a illustré la nécessité de changer la perception de la puissance dans l’Église mondiale. « On a l’impression que nous avons de l’argent et que nous envoyons de l’aide. Mais spirituellement, nous n’avons pas toutes les ressources. Nous contrôlons les choses que nous pouvons contrôler… mais il y a tellement plus de pouvoir et d’autorité spirituelle au sein de l’Église mondiale que nous devons apprendre à mieux recevoir. » 


    Lettre pastorale aux anabaptistes-mennonites en Colombie-Britannique (Canada) 

    Prière

     

  • France

    Après l’été dernier, on ne pouvait plus le nier. On y était. Ce fut une année très sèche en France, et cela a été ainsi depuis plusieurs années. On voit que les gens sont de plus en plus conscients du changement climatique. Maintenant, cela commence à les affecter. 

    Et pourtant, Il y a encore tant à en dire.

    Cela devrait être un problème prioritaire. Tous les aspects de nos vies en sont affectés et il ne s’agit pas seulement de la création ; il s’agit de nous qui vivons dans cette création. Il s’agit de nos voisins, ceux qui sont proches et ceux qui sont plus lointains, dans le monde entier. 

    Aujourd’hui, nos choix ont le potentiel de changer les choses dans un sens ou dans l’autre. 

    Dans mon travail avec LightclubberZ, un ministère de ‘Joie et Vie’ utilisant les arts, nous ne parlons pas seulement du changement climatique, nous utilisons l’art pour l’exprimer. 

    L’Association des Églises Évangéliques Mennonites de France collabore avec d’autres églises en France dans le cadre de cette organisation missionnaire. Mon travail s’adresse aux jeunes – adolescents et jeunes. En utilisant la danse, la musique, la peinture vivante, le théâtre et le piétinement, nous créons un art qui annonce la bonne nouvelle.  

    Une joyeuse simplicité 

    Bien que nos créations puissent être assez complexes, j’ai été récemment influencé par le concept de simplicité. Je l’ai découvert en lisant ‘La Sobriété heureuse’ de l’écologiste laïc Pierre Rabhi. Mais alors, bien sûr, j’ai aussi trouvé que c’était un message central de Jésus : « n’accumulez pas de richesses ; regardez les oiseaux, regardez la nature ; regardez comment Dieu pourvoit ; limitez-vous à ce dont vous avez besoin, n’ayez pas de choses superficielles » (Matthieu 6/19-34). C’est un grand thème de l’Évangile et de la Bible. 

    En tant que mennonite, je me sens très proche de cette approche. Malheureusement, bien qu’elle soit ancrée dans la Bible et dans la théologie anabaptiste, nous ne l’avons pas vraiment intégrée dans notre pratique quotidienne. 

    Alors, avec les jeunes de LightclubberZ, nous avons écrit ensemble une chanson sur la simplicité. 

    L’ingénieur français Jean-Marc Jancovici souligne que les problèmes techniques du changement climatique ne sont pas ce qui est le plus difficile. Ce sont les aspects culturels qui posent problème : changer les cœurs et les esprits des gens, ou simplement changer leurs habitudes. 

    Ê travers des chansons, des danses et des œuvres d’art, les jeunes de LightclubberZ apprennent à changer leur façon de voir. L’une des forces de l’art est qu’il nous aide à recevoir des informations autrement. Plutôt que d’utiliser notre esprit, nous apprenons par notre corps, notre cœur, nos sentiments.  

    Développer des valeurs dans la communauté 

    Suivant nos convictions mennonites, nous nous rassemblons dans une petite communauté où il est possible de développer des valeurs. Nous rassembler pour faire de l’art est une façon de voir le Royaume de Dieu venir parmi nous. 

    Dieu n’a pas besoin de nous, mais il nous invite à participer à son œuvre dans le monde. Lorsque je travaille avec LightclubberZ, j’ai l’impression de participer un peu à l’œuvre de Dieu à tous les niveaux. 

    Nous sommes des animaux sociaux, nous avons besoin de l’influence des autres. Nous voyons vraiment des changements dans nos vies lorsque nous avons une expérience de vécu commun, pas seulement lorsque nous nous rencontrons, faisons un spectacle et rentrons chez nous. Cela se passe pendant nos camps d’été ou nos tournées, lorsque nous vivons en communauté pendant des jours ou des semaines ensemble. Après les expériences de confinement dues au COVID, il est tellement évident que nous avons besoin de vraies relations pour être influencés dans le bon sens. Nous avons besoin de l’église et d’une vraie communauté de vraies personnes pour nous rapprocher de ce que Jésus nous demande. 

    La Bible est vraiment en avance sur son temps. La théologie anabaptiste interprète toute l’histoire comme une recherche de shalom. L’Évangile n’est pas seulement pour les individus, ni même pour la communauté, mais aussi pour toute la création de Dieu. Ce thème du shalom est présent depuis le tout début de la création – et il inclut le monde naturel tout autant que les êtres humains. 

    C’est un message prophétique que nous devons apporter à un monde où tout tourne autour de l’individu. 

    Notre devise à l’association LightclubberZ est « Faire du beau pour faire du bien » : faire du beau afin de faire du bien. Dieu nous a donné l’exemple dans la création, et Jésus a continué à nous montrer comment le vivre. Travaillons-y ensemble.

    Ephraïm Goldschmidt est membre de l’église mennonite d’Altkirch et directeur de LightclubberZ avec ‘Joie et Vie’. Il vit à Mulhouse (France).   


  • « La pandémie a poussé les églises à chercher de nouvelles façons d’être l’Église, d’autant plus que nous vivons dans une société multireligieuse en tant que minorité », dit Cynthia Peacock, représentante régionale pour l’Asie du Sud.  

    En tant que représentante régionale de la CMM, elle est en relation avec 350 assemblées locales, principalement par l’intermédiaire des neuf églises membres nationales d’Inde et du Népal. « Je rencontre les responsables, les responsables laïcs, les membres des assemblées, je lis les bulletins et j’écoute », dit-elle.  

    Maintenant que les restrictions liées à la pandémie sont levées, les représentants régionaux peuvent à nouveau rencontrer les églises en personne, ce qui permet de renforcer les relations. 

    « Les crises économiques, les catastrophes naturelles et les guerres sont des menaces sérieuses », déclare Agus Mayanto, représentant régional pour l’Asie du Sud-Est. Au Myanmar, les congrégations sont déplacées et subissent de violentes attaques dans le cadre de la guerre civile. L’Indonésie et les Philippines sont fréquemment frappées par des catastrophes naturelles telles que des inondations et des typhons.  

    « Mais en même temps, cela peut aussi être une occasion pour l’Église de témoigner au milieu d’une crise : une lumière et une bénédiction pour ceux qui ont besoin d’aide », a déclaré Agus Mayanto.

    Siaka Traore, représentant régional pour l’Afrique occidentale et centrale, constate que les églises sont confrontées à des difficultés lorsque de nouveaux responsables entrent en fonction, parfois à la suite d’un conflit, sans formation ni expérience. « Notre souhait est d’assister à une transition pacifique des responsables dans la continuité », déclare-t-il.

    Dans le sud de l’Afrique, représenté par Danisa Ndlovu, le changement climatique est une préoccupation actuelle. Le récent cyclone super tropical a causé des ravages au Malawi et au Mozambique, en plus de l’épidémie de choléra au Malawi. Au Zimbabwe, l’eau est rationnée en raison des pénuries persistantes.  

    « Ce qui est passionnant pour moi, c’est qu’en dépit de tous ces défis, l’Église est restée fidèle à sa vocation », déclare-t-il.  

    Les églises d’Amérique latine se sont réjouies de la reprise de certains rassemblements régionaux en présentiel.  

    « Le sentiment d’identification et d’appartenance à la famille mondiale grandit dans les églises de la région », déclare Willi Hugo Perez, représentant régional pour l’Amérique centrale et le Mexique. La région connaît de graves conflits politiques et socio-économiques, notamment la violence des gangs, la pauvreté et la migration. « Avec la sagesse de l’Esprit, certains commencent à repenser leurs tâches missionnaires et pastorales dans le contexte des réalités actuelles. » 

    Certaines églises anabaptistes-mennonites d’Amérique latine sont réticentes à l’égard de l’œcuménisme. Néanmoins, elles sont passionnées par l’idée d’apporter le message du salut en Christ à ceux qui ont faim d’entendre parler de l’espérance en Jésus. 

     

  • France 

    Association des Eglises Evangéliques Mennonites de France (AEEMF) 

    L’histoire des mennonites en France remonte aux débuts de l’histoire anabaptiste. On trouve des anabaptistes à Strasbourg déjà vers 1526. Ils seront rapidement obligés à la clandestinité mais une présence anabaptiste se trouve en Alsace tout au long du 16e siècle. 

    Au 17e siècle, surtout après la guerre de Trente Ans (1618-1648), des anabaptistes zurichois et bernois viendront s’installer et contribueront à la remise en état des terres agricoles. On les trouve surtout dans les Vosges, autour de Sainte-Marieaux-Mines et un peu plus tard dans le pays-de-Montbéliard (qui n’est pas encore français). A cause du rejet de la société environnante, ces anabaptistes restent à l’écart, gardant leurs dialectes allemands et formant des communautés « ethniques ». Cependant, des liens existent avec les autres mennonites européens, en Suisse, en Allemagne, et aux Pays bas. 

    En 1693 se déroule le « schisme amish » parmi les anabaptistes de France, de Suisse et du Palatinat. Fallait-il rester avec une ligne de séparation stricte d’avec le monde et exercer une discipline d’Eglise exigeante, ou le moment était-il venu de s’ouvrir un peu plus vers l’extérieur ? La plupart des anabaptistes en France suivent la tendance plus stricte amish et n’adopteront l’étiquette mennonite que bien des générations plus tard.  

    Ayant été exemptés du service militaire et de la prestation du serment par les nobles qui les accueillaient sur leurs terres, ces anabaptistes connaîtront des difficultés à partir de la Révolution française (1789). Désormais citoyens français, les anabaptistes seront appelés à participer aux guerres menées par Napoléon. Après un répit de quelques années, la France finit par les obliger au service militaire. Du coup, un nombre important d’anabaptistes émigreront vers l’Amérique du Nord au courant du 19e siècle. Ceux qui restent accepteront le plus souvent de faire le service militaire. 

    Il y avait environ 5 000 anabaptistes en France vers 1850, et seulement 3 000 à la fin du même siècle, la majorité étant toujours alsaciens. N’oublions pas non plus que cette majorité redevient allemande en 1870, laissant peu d’anabaptistes strictement francophones. Ainsi, le nombre de mennonites restant en France est très diminué et vers 1900, certains dirigeants spirituels commencent à envisager tout simplement la possibilité d’une disparition.   

    Au début du 20e siècle, la situation des mennonites en France n’était pas facile. Seize assemblées avaient tout simplement disparu au courant du siècle précédent. Les familles restantes furent dispersées, et quelques communautés ne pouvaient célébrer le culte qu’une fois par mois. Les assemblées, de plus, n’avaient pas de liens entre elles. 

    Ensuite est venue la Première guerre mondiale (1914-18), dont certains des champs de batailles traversaient les régions où se trouvaient les mennonites. Après la guerre, en 1918, l’Alsace-Moselle est redevenue française, avec une augmentation du nombre des mennonites. En dépit de la guerre, l’historien Jean Séguy considère les années 1901-1939 comme une période de rétablissement et de réveil dont les sources se trouvaient dans un retour à l’histoire anabaptiste et de nouveaux contacts avec les églises évangéliques françaises. 

    Ce réveil est interrompu par la Deuxième guerre mondiale (1939-45). L’Alsace-Moselle a été de nouveau annexée par l’Allemagne de Hitler et les hommes mennonites enrôlés de force dans l’armée allemande. Il est important de remarquer jusqu’à quel point l’histoire des mennonites français a été marquée par les guerres européennes, depuis Napoléon jusqu’à Hitler. 

    En 1945, l’Alsace-Moselle redevient française, et deux groupements de mennonites (de langues française et allemandes) 
    commencent à collaborer. La présence du Mennonite Central Commitee en vue de la reconstruction après-guerre aura un véritable impact sur la vie des mennonites européens, y compris en France. 

    Une sorte de vie nouvelle naîtra, voyant un début de réflexion sur la question de la non-violence et la défense de l’objection de conscience, la mise en place d’institutions sociales, une nouvelle implication dans la mission et la mise en place de l’Ecole biblique du Bienenberg, une école bilingue tri-nationale près de Bâle (en Suisse, près des frontières française et allemande) ayant en vue à ses origines la réconciliation des mennonites ayant été séparés par les guerres fraîches dans la mémoire. Jusqu’à cette période, les assemblées mennonites de France (comprenant désormais l’Alsace-Moselle) ont été des communautés surtout rurales, souvent composées de fermiers (étant d’ailleurs de très bonne réputation). 

    Dirigées collégialement par des anciens, prédicateurs et diacres, les assemblées avaient des liens entre elles, et les décisions importantes étaient souvent prises dans des réunions d’anciens où les assemblées étaient en principe toute représentées. Les cultes en France se déroulaient en langue française depuis le 19e siècle, tandis qu’en Alsace-Moselle, c’est la langue allemande et son dialecte alsacien qui primait. Désormais, c’est la langue française qui domine dans les cultes et les rassemblements. D’ailleurs depuis plus d’une vingtaine d’années, les mennonites français participent au « réseau mennonite francophone », qui cherche à créer des liens entre les Eglises mennonites utilisant la langue française en Europe, en Afrique et au Québec. 

    La conférence alsacienne et celle de langue française ont fusionné en 1979 pour devenir l’Association des Eglises Evangéliques Mennonites de France (AEEMF). Désormais, il y a une structure nationale unique. Deux fois par an, les délégués des assemblées se réunissent pour la prise de décisions concernant l’ensemble des Eglises. La réunion annuelle des anciens, prédicateurs et diacres contribue, elle, à la prise de décisions plutôt « théologiques ». Quelque part, cette structuration se situe donc entre le congrégationalisme (où chaque assemblée détient son « autonomie ») et la synodalité, où les Eglises prennent ensemble les décisions les concernant toutes. Au sein de cette structuration se trouvent aussi des pôles d’activité et de réflexion consacrés à des questions précises : jeunesse, ministères, théologie et éthique de la paix, mission en France, entraide et aide au développement, et diaconie. D’autres structures associatives, indépendantes de l’AEEMF, traitent de la Mission à l’étranger, l’édition d’un journal mensuel (Christ Seul) et de Dossiers thématiques (3 par an), l’aumônerie dans les hôpitaux, l’organisation de camps, de colonies et de voyages pour adultes. 

    Jusque récemment dans cette longue histoire, il existait une certaine méfiance envers la formation dispensée dans les écoles de théologie. Dirigées par des collèges d’anciens, les assemblées mennonites n’avaient pas de pasteur rémunéré. Certains anciens ont étudié dans des instituts bibliques évangéliques de France ou de Suisse. A partir des années 1970-80, quelques mennonites de France commençaient à suivre des formations dans des facultés de théologie, en France, ou plus rarement en Amérique du Nord.

    La composition des assemblées a connu aussi de changements importants. De moins en moins de mennonites sont agriculteurs, et beaucoup se trouvent employés dans la plupart des métiers du monde contemporain. Le côté « ethnique » s’estompe aussi petit à petit, avec des personnes d’origine « non-mennonite » de plus en plus présentes dans les assemblées, y compris dans des positions de responsabilité. De rurales, les assemblées commencent à s’urbaniser. La première assemblée urbaine a été fondée dans la région parisienne en 1958, et il existe désormais des Eglises à Strasbourg, Mulhouse, Colmar et près de Genève, sur la frontière franco-suisse. 

    Ces changements ont aussi abouti à une acceptation grandissante de pasteurs formés et rémunérés. Une « commission des ministères » aide les Eglises à réfléchir sur l’embauche d’un pasteur et sur l’importance de maintenir un fonctionnement collégial. 

    Les assemblées mennonites participent au travail missionnaire, en dehors de la France et dans le pays même, où plusieurs implantations d’Eglise nouvelle sont en route. La caisse-de-secours fait de l’humanitaire régulièrement, et souvent en lien avec les autres mennonites européens et le MCC. La présence du bureau du la Conférence mennonite mondiale à Strasbourg, puis du bureau d’Europe de l’Ouest de MCC, pendant de nombreuses années a contribué à montrer aux mennonites de France l’importance d d’une appartenance mondiale, audelà de la France et de l’Europe. 

    Les mennonites de France ont récemment décidé d’entrer en période de probation avec la Fédération Protestante de France et le Conseil National des Evangéliques de France, dans l’espoir d’être un pont entre ces deux familles protestantes. 

    ‚ÄîNeal Blough est retraité depuis octobre 2020 et est désormais professeur émérite de la Faculté Libre de Théologie √âvangélique de Vaux-sur-Seine et continue à enseigner dans plusieurs écoles de théologie. Didier Bellefleur est ancien à l’√âglise √âvangélique Mennonite de StrasbourgIllkirch et président du bureau de l’AEEMF


  • Une ville, une décennie, deux mouvements, 500 ans. Aujourd’hui, des représentants de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) ont entamé un dialogue avec des représentants de la Communion Mondiale d’Eglises Réformées (CMER), un mouvement également né à Zurich dans les années 1500.  

    Quatre représentants de la CMM et trois représentants de la CMER ont entamé des dialogues à Camp Squeah, Colombie-Britannique, Canada, pendant plusieurs jours en mars, parallèlement aux réunions du Comité Exécutif.  

    Ces initiatives, comme les dialogues trilatéraux sur le baptême avec les catholiques et les luthériens, et le dialogue actuel avec la CMER, sont « une partie essentielle du travail de la Conférence Mennonite Mondiale », dit la politique de la CMM sur la « réconciliation de nos points de vue ».  

    Une partie de la mission de la CMM est de « maintenir des liens avec les autres communions chrétiennes mondiales ». La CMM cherche à encourager une plus grande unité au sein de l’Église mondiale en participant à des dialogues qui donnent la priorité à la guérison des mémoires et au rétablissement des relations. 

    Historiquement, le mouvement réformé avait « une hostilité meurtrière envers les anabaptistes à propos du baptême, de la nature de l’Église et de l’utilisation de l’État pour faire avancer et appliquer la Réforme », dit Thomas Yoder Neufeld (président de la Commission Foi et Vie de la CMM et membre du groupe de dialogue). 

    « Cependant, il y a de nombreuses convergences entre nos engagements », dit-il. « Notre dialogue ne consiste pas à ressasser le passé, mais à partager le besoin de faire vivre l’unité que le Christ a créée entre des membres de son corps souvent encore éloignés, voire hostiles ». 

    Le groupe de dialogue travaillera ensemble sur une déclaration qui comprendra le souvenir de notre passé commun, une confession et un engagement à vivre l’unité dans le Christ. Le 500e anniversaire, qui se tiendra prochainement à Zurich, en Suisse, constitue l’objectif immédiat de ces efforts.  

    « Nous sommes heureux de voir les désaccords aigus du passé faire place à l’apprentissage mutuel et à l’encouragement à vivre aujourd’hui le témoignage de l’Évangile dans nos traditions complémentaires », dit César García, secrétaire général de la CMM. « Ce sera une bénédiction de marquer ce 500e anniversaire à Zurich dans cet esprit de dialogue réconciliateur avec l’Église réformée ».  

    Le dialogue pourrait se poursuivre au-delà de 2025, en se concentrant sur la façon dont les engagements mennonites pour la paix et ceux des réformés pour la justice peuvent s’exprimer dans le travail et le témoignage communs. 

    Participants de la CMM au dialogue  

    • Thomas R Yoder Neufeld, co-président (Canada)
    • John D. Roth, secrétaire (États-Unis)
    • Anne-Cathy Graber (France) 
    • Rafael Zaracho (Paraguay) 
    • Tigist Tesfaye (Éthiopie) 

    Participants de la CMER au dialogue  

    • Gerardo Obermann, co-président (Argentine) 
    • Hanns Lessing, secrétaire (Allemagne)
    • Philip Peacock (Inde) 
    • Sandra Beardsall (Canada) 
    • Meehyun Chung (Corée du Sud)  
  • Près d’une fois par semaine, un visiteur se présente au bureau de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) à Kitchener (Ontario, Canada), avec des cadeaux. Les cadeaux de Tim Sauer, le « pâtissier », se composent de fraises, de raisins, de rhubarbe, de pommes, de cerises aigres – et de chèques.  

    « Je n’aurais jamais pu être prédicateur ; je n’ai pas une belle voix de chorale ; [faire des tartes] me permet de manifester mon amour pour les autres », explique Tim Sauer.  

    Il a commencé à faire des tartes pour ses parents. Après leur mort, il a continué à faire des tartes pour remercier ses collègues bénévoles du magasin d’occasion du Comité Central Mennonite à Waterloo. Très vite, sa liste des organismes et des personnes s’est allongée. 

    Retraité après une carrière de bibliothécaire, Tim Sauer s’efforce de préparer en moyenne une tarte tous les deux jours. Souvent, il dépasse largement ce chiffre, avec près de 360 tartes par an.  

    Tim Sauer a affiné sa technique : trois tartes à la fois, enfournées en une heure environ.  

    « Je suis exceptionnellement pointilleux sur les garnitures », dit-il, ce qui est à la fois sa plus grande joie et son plus grand défi. Situé à proximité de la région fruitière du Niagara, il utilise toujours des fruits (ou de la citrouille), généralement frais et de saison. Dans un marché fruitier local, il trouve des offres pour des fruits en vrac qui doivent être utilisés immédiatement. 

    C’est la distribution qui lui prend le plus de temps. Les livraisons au 50 Kent (où se trouvent les bureaux de la CMM) sont pratiques car il trouve plusieurs agences mennonites sous un même toit.  

    Mais ses dons ne se limitent pas à la tarte. Tim Sauer réduit ses activités bénévoles en raison de son état de santé, mais son carnet de chèques continue de travailler.  

    « Je suis né dans une famille où l’éthique du travail était très forte. J’ai eu accès à une excellente éducation. D’autres personnes, dans des endroits différents et avec des parents différents, auraient pu réussir tout aussi bien, mais elles ne sont pas nées dans un endroit où elles pouvaient s’établir », explique-t-il. « Ils ont tout autant le droit que moi à une belle vie ».  

    « J’ai agonisé pendant des années… Je n’arrivais jamais à me sentir à l’aise avec ce que je donnais. Finalement, j’ai décidé que 50 % suffiraient. Je peux dépenser le reste comme je l’entends », explique-t-il.  

    Tim Sauer répartit ses dons : la moitié va à des organisations canadiennes, l’autre moitié à des organisations étrangères, comme un hôpital en Tanzanie, des frais de scolarité pour des femmes en Ouganda et la CMM.  

    Grâce à ses dons, non seulement il paie peu d’impôts sur le revenu, mais il bénéficie d’une remise importante. Et le chéquier ressort ! 

    « Il y a tellement d’opportunités. Cela me fait plaisir de donner de l’argent ». 

    Parfois, ses livraisons se limitent à un chèque et à des excuses : « Je suis désolé, il n’y a pas de tarte aujourd’hui ». 

    Tim Sauer savoure la reconnaissance qu’il reçoit lorsqu’il livre une tarte.  

    L’une de ses livraisons les plus mémorables a été celle d’une tarte préparée à partir de rares physalis (cerises de terre) de la région à un couple de pasteurs à la retraite. Ils ont été enthousiasmés par les saveurs qu’ils n’avaient pas mangées depuis une dizaine d’années. En l’espace de quelques mois, tous deux sont décédés après une vie de ministère et de service. Tim Sauer était reconnaissant de leur avoir offert ce doux souvenir dans leurs derniers jours.  

    Tim Sauer prouve que toute compétence peut être utilisée pour glorifier Dieu.  

    « Nous devons trouver des jeunes qui ont des dons et les encourager à les développer », déclare-t-il. 

    « J’ai de la chance. Combien de personnes peuvent faire un chèque de 5 000 dollars ? Combien de personnes peuvent donner 40 000 dollars par an ? » déclare Tim Sauer. « Lorsque je fais un chèque, je suis sur un petit nuage. Je suis béni ! » 

    donate

  • SangMin Lee, Objecteur de conscience    

    C’est l’un des passages retraçant la semaine de la passion de Jésus qui a conduit SangMin Lee à envisager pour la première fois le chemin de la paix. Peu après être devenu chrétien, SangMin Lee a été touché par l’enseignement de Jésus sur l’amour de nos ennemis, en particulier par la réprimande qu’il a adressée à Pierre pour l’avoir défendu avec une épée dans le jardin de Gethsémané. 

    Au fur et à mesure qu’il en apprenait davantage sur la foi chrétienne, l’engagement de Lee en faveur de l’évangile de la paix s’est approfondi, ce qui l’a mis en porte-à-faux avec le gouvernement coréen. SangMin Lee, 27 ans, membre de l’église mennonite Grace and Peace à Séoul (Corée du Sud), a été jugé pour avoir refusé d’effectuer son service militaire. 

    Depuis le début de la guerre de Corée en 1950, la Corée du Sud a exigé de tous les hommes valides qu’ils servent pendant un certain temps dans ses forces armées, sans possibilité de service alternatif. En 1953, la guerre s’est terminée par un armistice plutôt que par un traité de paix, ce qui signifie que la péninsule est techniquement toujours en guerre. En effet, les craintes d’une invasion potentielle de la Corée du Nord restent grandes. 

    SangMin Lee est devenu le premier mennonite de Corée du Sud à être emprisonné pour ses convictions. Dans un entretien, SangMin Lee a fait remarquer que la formation et la culture de l’armée sont intrinsèquement violentes. Selon lui, le fait de participer volontairement à cette structure changerait son identité et ferait de lui ‘une victime autant qu’un agresseur’. 

    Compte tenu de son casier judiciaire, SangMin Lee sait qu’il aura ‘une mauvaise réputation dans la société’ et que de nombreuses carrières lui seront probablement interdites pour le reste de sa vie. Plus douloureux encore, il s’est rendu compte que sa décision l’amènerait à être en conflit avec sa famille. « Je crains que ma famille ne s’effondre à cause de ma décision », a déclaré M. Lee. 

    Pourtant, il est resté ferme dans ses convictions. « Je veux que la prochaine génération puisse vivre dans de meilleures conditions, dans le respect des choix et des décisions individuelles », a-t-il déclaré. 

    En avril 2014, SangMin Lee a été condamné à 18 mois de prison pour son refus, ancré dans sa foi, d’effectuer le service militaire obligatoire. L’Église mondiale et d’autres personnes sensibles au témoignage de paix de SangMin Lee ont réagi en lui écrivant des lettres et en priant pour lui. Au cours d’une campagne épistolaire soutenue par Bearing Witness, Justapaz et la Conférence Mennonite Mondiale, au moins 48 personnes de neuf pays différents se sont engagées à écrire des lettres à Sang-Min au cours de son emprisonnement. 

    Les prières de beaucoup ont été exaucées puisque SangMin Lee a été libéré le 30 juillet 2015, avec trois mois d’avance ! Les services rendus par SangMin Lee dans le salon de coiffure de la prison ont été déduits de sa peine d’emprisonnement de 18 mois, ce qui lui a permis de sortir plus tôt que ne le prévoyait sa peine. 

    Le cas de SangMin Lee est un exemple des possibilités de coopération internationale autour de la question de l’objection de conscience. Bearing Witness a lancé la campagne d’envoi de lettres, la Conférence Mennonite Mondiale a fréquemment envoyé des demandes de prière à l’Eglise mondiale pendant le procès de SangMin Lee, et Justapaz a mis SangMin en contact avec des objecteurs de conscience en Colombie qui sont également confrontés à des difficultés en raison de leur position contre le service militaire. 

    Ê l’âge de 35 ans, SangMin est décédé le 14 août 2022 à la suite d’un accident de vélo. Il laisse derrière lui sa femme Song Sem et un jeune fils. 

    « J’essaie de vivre une vie normale, de trouver une réponse plus simple à la façon de vivre », a-t-il déclaré environ six mois après sa libération, fin 2015, lors d’un événement organisé par le Institute for the Study of Global Anabaptism (Institut d’étude de l’anabaptisme mondial) et le Goshen College. « J’essaie d’être reconnaissant pour chaque jour et de faire en sorte que chaque jour soit aussi important que le précédent. »   

    —Par Elizabeth Miller  Une version de cet article a été publiée pour la première fois sur www.martyrstories.org. Utilisée avec l’autorisation de l’auteure. Actualisé en 2023 par Ebenezer Mondez. 


    Semaine de la Fraternité des YABs 2023 Matériel pour le culte

     

  • L’Histoire des Anabaptistes  

    Le 21 janvier 1525, une douzaine d’hommes avancent lentement dans la neige. Tranquillement mais avec détermination, seuls ou à deux, ils se rendent de nuit chez Felix Manz, près de Grossmünster, en Suisse. Le froid du vent d’hiver soufflant sur le lac ne pouvait égaler le frisson de déception qui s’emparait du petit groupe en cette nuit fatidique.

    Les événements dramatiques de cette rencontre inoubliable ont été conservés dans la Grande Chronique des Frères Houttériens. Le récit porte les marques d’un témoin oculaire, qui était probablement George Blaurock, un prêtre récemment arrivé à Zurich en provenance de Coire. 

    Ils étaient ensemble, jusqu’à ce que l’inquiétude les saisisse, car ils avaient le cœur serré. Ils se mirent alors à fléchir les genoux devant le Dieu Très-Haut qui est au ciel et l’invoquèrent en tant que Révélateur des cœurs, et ils prièrent pour qu’il leur donne sa volonté divine et qu’il leur fasse miséricorde. Car ce n’est pas la chair, le sang et la volonté humaine qui les animaient, puisqu’ils savaient très bien ce qu’ils auraient à souffrir à cause d’eux.

    Après la prière, Georges de la Maison de Jacob se leva et demanda à Conrad Grebel, par amour de Dieu, de le baptiser du vrai baptême chrétien, sur la base de sa foi et de sa connaissance. Lorsqu’il s’agenouilla avec une telle demande et un tel désir, Conrad le baptisa, puisqu’à cette époque il n’y avait pas de ministre consacré pour accomplir cette tâche. 

    Après son baptême par les mains de Grebel, Blaurock procéda au baptême de tous les autres présents. Les nouveaux baptisés s’engagèrent alors, en tant que véritables disciples du Christ, à vivre séparés du monde, à enseigner l’Évangile et à conserver la foi. 

    L’anabaptisme était né. Avec ce premier baptême, la première église des Frères suisses a été constituée. 

    Il s’agit clairement de l’acte le plus révolutionnaire de la Réforme. Aucun autre événement ne symbolise aussi complètement la rupture avec Rome. Pour la première fois au cours de la Réforme, un groupe de chrétiens a osé former une Église selon ce qui était considéré comme le modèle du Nouveau Testament. Les Frères insistaient sur la nécessité absolue d’un engagement personnel envers le Christ, essentiel au salut et préalable au baptême. 

    —Par William R. Estep Publié à l’origine sur www.anabaptists.org/history


    Semaine de la Fraternité des YABs 2023 Matériel pour le culte

  • Les jeunes anabaptistes du monde entier partagent leurs préoccupations et leurs joies pour la  prière communautaire.

    Amérique latine 

    Salvador 

    • Pour que nous puissions privilégier et reconnaître l’importance de notre relation avec Dieu et du service aux autres, au lieu de ne penser qu’à nous-mêmes. 
    • Que nous puissions faire une différence notable dans notre société ; que nous puissions être sel et lumière où que nous soyons ; et que par nos actions nous reflétions l’amour de Dieu de telle sorte que les gens veuillent venir et servir Dieu. 
    • Que dans un contexte politique marqué par la haine et la division, les jeunes agissent pour les autres par l’amour et par des actions porteuses de bien-être et de santé pour la communauté.  

    Colombie 

    • Pour nos pasteurs et les responsables des conférences nationales. 
    • Les nouveaux responsables issus de la jeunesse et les programmes que nous mettons en œuvre pour développer la maturité et l’esprit d’initiative. 
    • Les nouvelles opportunités pour le Royaume de Dieu de progresser dans notre pays grâce à notre conférence et à la génération qui se lève, passionnée par la mission de Dieu. 

    Costa Rica 

    • Que les jeunes soient remplis du feu de l’Esprit Saint et qu’ils puissent continuer avec Dieu malgré les difficultés familiales que cela implique dans de nombreux cas. 

    Uruguay 

    • Pour que naisse une nouvelle passion, celle de connaître Dieu, de lire sa Parole et d’être transformé par l’Esprit. 
    • Que nous puissions rester fermes dans nos convictions chrétiennes au-delà des pressions d’une société de plus en plus relativiste. 
    • Que les jeunes puissent trouver dans l’Eglise un lieu où ils se sentent valorisés et accompagnés. 

    Amérique du Nord

    • Pour que les jeunes trouvent leur valeur dans leur Créateur et non dans l’approbation des autres. 
    Photo : Tiz Brotosudarmo

    Asie 

    Corée du Sud  

    • Une usine d’armement est en cours de construction dans une zone rurale de Corée du Sud. Les militants pacifistes et l’Église mennonite travaillent ensemble pour l’arrêter : priez pour notre courage et notre audace. 

    Hong Kong 

    • Pour que les gens retrouvent l’espoir, car Hong Kong se sent désespérée en général (surtout à cause du gouvernement). Les gens partent vers d’autres pays ; l’église est affectée par cette migration.  

    Inde 

    • Cette année, des élections ont lieu en Inde : priez pour que nous ayons un gouvernement qui travaille en faveur des chrétiens et qui les traite équitablement. Le gouvernement actuel a décidé de faire de l’Inde une nation hindoue: directement ou indirectement, il torture les chrétiens pour les convertir. 

    Afrique 

    • Qu’il y ait des processus équitables et une désignation judicieuse dans tous les pays d’Afrique qui tiendront leurs prochaines élections en 2024. 
    • Que les jeunes des églises d’Afrique comprennent plus profondément ce que signifie être du Christ. 
    • Que Dieu bâtisse les églises en Afrique, tant physiquement que spirituellement, car les gens essaient, mais en vain. « Si le SEIGNEUR ne bâtit la maison, ses bâtisseurs travaillent pour rien. » (Psaume 127/1). 
    • Que Dieu ouvre des voies d’emploi pour les jeunes d’Afrique qui cherchent à soutenir les églises. 

    Ghana 

    • Que nous puissions être soulagés des difficultés économiques sur tout le continent. 
    • Que Dieu renforce les églises du pays pour qu’elles progressent même dans les moments difficiles. 

    Tanzanie 

    • Pour la présence de Dieu alors que nous évangélisons. 

    Ouganda 

    • Que l’Eglise mennonite d’Ouganda puisse trouver des volontaires (couples, équipes ou individus) qui puissent aider dans un ministère auprès des enfants le plus tôt possible. 
    • Qu’il y ait une école biblique pour la formation de nos responsables. 
    • Que la paix et l’unité règnent en Ouganda malgré les différences théologiques, culturelles, sociales et économiques. 
    • Que Dieu nous apporte un partenaire pour le développement de l’Eglise mennonite d’Ouganda. 
    • Qu’il y ait une stabilité politique après le début d’un coup d’état entre deux groupes cherchant à se défaire l’un de l’autre. 

    Europe

    • Que les jeunes adultes se sentent liés à leur église et sachent qu’ils appartiennent à une communauté de foi.  
    • Que les églises s’ouvrent aux jeunes adultes et les accueillent.   

    Semaine de la Fraternité des YABs 2023 Matériel pour le culte

     

  • Colombie 

    ‘Et maintenant, Israël, qu’est-ce que le SEIGNEUR ton Dieu attend de toi ? […] que tu l’aimes et le serves de tout ton cœur, de tout ton être, en gardant ses commandements […] Oui, au SEIGNEUR ton Dieu appartiennent les cieux et les cieux des cieux, la terre et tout ce qui s’y trouve.’ (d’après Deutéronome 10/12-14, TOB) 

    Que signifie adorer Dieu et marcher dans ses voies tout en gardant à l’esprit que « les cieux et la terre et tout ce qu’elle contient appartiennent à  Dieu » ? Et quelles en sont les implications pour nous aujourd’hui en tant que chrétiens ?

    Depuis 2016, un petit groupe de notre assemblée mennonite de Teusaquillo à Bogotá (Colombie), a commencé à se réunir pour étudier la protection de la création. Nous étions préoccupés par les crises environnementales que nous voyions dans le pays et dans le monde (sécheresses ou inondations fréquentes) et leur grave impact – en particulier sur les communautés moins privilégiées où nos frères et sœurs  vivent aussi. 

    Nous avons commencé à discuter entre nous de ce que nous savions de la crise climatique et de son impact, et à l’étudier à la lumière de la Bible. 

    Nous avons lu ensemble des chapitres de livres tels que : Salvation Means Creation Healed de Howard A. Snyder, Earth Trek : Celebrating and Sustaining God’s Creation de Joanne Moyer, Creation : The Apple of God’s Eye de Justo Gonzalez, et le Call to Action de Latin American Lausanne/WEA Creation Care Network. De ce groupe d’étude, un ‘Comité sur la Protection de la Création’ est né afin de promouvoir cette question au sein de  la paroisse. 

    Dès le début, il était clair pour nous que nous voulions porter cette question devant toute l’assemblée, non seulement la théorie, mais afin de la mettre en pratique dans nos propres vies. 

    On nous a donné l’occasion de présider un culte : nous avons choisi des chants, des textes bibliques et un enseignement sur  ce thème.

    Ensuite nous avons embauché une couturière de notre assemblée locale pour fabriquer des sacs en tissu afin que les membres de la paroisse puissent transporter leurs achats. Ces sacs portent ce slogan : ‘En protégeant la création, nous suivons JésusChrist. Genèse 9/16 : Réévaluez, rejetez, réduisez, réutilisez et recyclez’. 

    Les sacs ont un double objectif : éduquer et présenter une alternative pratique aux sacs plastiques jetables quand on fait ses achats. Certains sacs ont été offerts en cadeau de remerciement aux personnes qui ont eu différents ministères dans l’assemblée au cours de l’année, et d’autres ont été vendus aux membres de la paroisse qui en ont fait  la demande. 

    Pendant la pandémie de COVID-19, nous avons diffusé sur YouTube les services dominicaux de notre assemblée locale. Cela a donné à notre Comité de Protection de la Création une merveilleuse occasion de continuer à fournir des informations et des suggestions pratiques à la paroisse. 

    Pendant des mois, nous avons préparé de courtes vidéos (2-3 minutes), et nous les avons présentées avant la fin de chaque culte virtuel. Nous avons inclus des sujets tels que : une consommation consciente, la protection de l’eau, la réduction et la gestion des déchets dans nos maisons, la déforestation et l’exploitation minière. 

    Nous avons organisé des ateliers en présentiel sur l’alimentation saine et le recyclage. Ce dernier atelier a été réalisé en collaboration avec des membres de l’assemblée locale qui gagnent leur vie en collectant ce qui est recyclé. Nous avons apporté des emballages, des bocaux et du papier, et nous avons appris à distinguer ce qui peut être recyclé de ce qui ne le peut pas. Ce faisant, nous avons aussi découvert la quantité incroyable d’emballages inutiles utilisés dans les supermarchés et  les magasins. 

    Nous avons aussi appris de nos frères et sœurs qui gagnent leur vie en recyclant à quel point ce travail est pénible et mal payé. De nombreux recycleurs vivent dans des situations précaires, alors qu’ils rendent un service essentiel. 

    Nous enseignons aux membres ce qu’ils peuvent faire à la maison, mais en plus, nous réfléchissons à nos pratiques en tant  que paroisse. 

    Par exemple, le dimanche à la fin du culte, nous prennons un café tout en discutant. Nous nous sommes demandés : quelles tasses devrions-nous utiliser pour servir le café ? Du polystyrène, du papier ou du plastique dur ? Finalement, nous avons opté pour des gobelets en plastique dur réutilisables, reconnaissant que cette alternative nécessite l’utilisation d’eau et que quelqu’un doit les laver à chaque fois. Nous sommes conscients qu’il n’y a pas d’actions pures et exemptes d’impact environnemental, et que nos choix auront toujours des avantages et des inconvénients, mais nous essayons d’y apporter constamment des améliorations. 

    Nous avons récemment réalisé, en groupe, une auto-évaluation méthodique et guidée de l’impact de notre bâtiment et de nos pratiques sur l’environnement, ce qui nous a amené à identifier plusieurs domaines à améliorer. Nous avons remplacé l’éclairage par des ampoules LED et inclus des dispositifs d’économie d’eau dans les réservoirs des toilettes, entre autres changements. Tout cela nous aide à atteindre une plus grande cohérence paroissiale. 

    Le Comité sur la Protection de la Création a connu des difficultés. Souvent, les activités professionnelles et familiales rendent difficile le maintien de la cohérence que nous aimerions avoir, mais cette structure minimale nous a aidés à maintenir notre objectif. 

    La reconnaissance de notre action et son soutien par le pasteur et le groupe de responsables ont aussi été essentiels. Nous avons surtout mis l’accent sur nos pratiques personnelles et collectives pour sauvegarder le ciel et la terre de Dieu. Mais nous sommes aussi conscients qu’une grande partie des dommages environnementaux et de leurs solutions sont entre les mains des entreprises et des gouvernements, ainsi que dans les pratiques sociales qui vont au-delà de nos efforts individuels. 

    Comment pouvons-nous influencer les politiques et les pratiques sociales et commerciales pour exercer une plus grande responsabilité environnementale ?

    Comment pouvons-nous, en tant qu’église, faire preuve de solidarité et aider ceux qui souffrent le plus de la rareté des ressources ou de la détérioration de l’environnement ? 

    Nous continuons à réfléchir à ce sujet et cherchons des moyens d’honorer Dieu et de suivre son chemin.  

    —Écrit par le Comité sur la Protection de la Création de l’église mennonite de Teusaquillo, Bogotá (Colombie) 


  • Indonésie

    Je ne peux oublier l’inondation suite au raz de marée des 23-25 mai 2022. 

    Moi qui suis pasteure de la GKMI Sidodadi à Semarang dans la province centrale de Java (Indonésie), je parle encore de l’angoisse et de la panique de notre communauté. Notre bâtiment d’église est à seulement 10 minutes à pied du port maritime de Tanjung Mas, d’où est venue l’inondation. 

    La marée a monté incroyablement vite, passant par-dessus l’embarcadère et la jetée et submergeant tout autour. Notre église et les habitations ont été inondées. L’eau est arrivée au niveau de la taille d’un adulte. Cela a été un choc terrible, surtout pour ceux qui travaillaient près de la jetée. 

    Les ouvriers ont paniqué lorsqu’ils ont vu les vagues se précipiter soudainement dans l’usine. Aucun des ouvriers n’est sorti de l’usine avec ses vêtements secs. Certains ont même eu besoin de l’aide de véhicules lourds. C’était vraiment chaotique. 

    La rupture de la digue, due à la forte pression et à la montée du niveau de la mer, a envahi les maisons, et ne s’est pas retiré avant trois jours.

    C’est dans l’après-midi que la mer a commencé à monter et à inonder les logements des résidents et elle n’a recommencé à se retirer que vers minuit. Ce raz de marée a duré trois jours. L’électricité a dû être coupée. Personne ne pouvaient travailler pendant ce temps. 

    De nombreuses personnes ont été contraintes de déménager temporairement pour des raisons de santé et de sécurité. 

    Quel est le coupable du changement climatique ?

    Selon l’Agence de météorologie, de climatologie et de géophysique (BMKG), la cause de ce raz de marée est le phénomène naturel du périgée : lorsque la terre est la plus proche de la lune.   

    Ces dernières années, le niveau de la mer a augmenté et la digue du port n’a pas pu retenir l’eau. Cette hausse est aussi probablement due au réchauffement climatique. 

    Les habitants de la zone portuaire savaient que la côte au nord de Semarang et de la région voisine de Sayung et Demak est souvent durement affectée par les très grandes marées. 

    Le long de la côte de nombreuses maisons doivent être abandonnées par les propriétaires car cette région – autrefois agréable à vivre – est maintenant submergée. 

    Ce raz de marée a perturbé les activités de la communauté. Sauver les membres de sa famille et ses biens est devenue l’activité principale. De nombreuses maisons et appareils électroménagers ont subi des dommages permanents. 

    Aujourd’hui, nous sommes reconnaissants que les digues ait été réparées pour que l’eau ne puisse plus atteindre nos maisons. Les activités communautaires sont redevenues normales. La population doit cependant être vigilante car les raz de marée peuvent survenir à tout moment. Nous sommes conscients que le volume croissant de l’eau de mer et sa pression dans le contexte du changement climatique peuvent à nouveau détruire notre communauté.  

    Porter les fardeaux les uns des autres 

    Le premier et le deuxième jour de l’inondation, ces familles n’avaient pas suffisamment de nourriture parce que tout était trempé. Le troisième jour, la situation s’est améliorée parce qu’elles ont commencé à recevoir de l’aide de différents groupes et d’autres paroisses de la GKMI. 

    Comme ma maison n’a pas été inondée, j’ai pu cuisiner chez moi et distribuer des produits de première nécessité aux membres de notre assemblée locale et aux communautés environnantes touchées par la catastrophe. 

    Nous avons reçu des denrées tels que du riz, des œufs, des nouilles, des produits de nettoyage et des matelas. Les membres de notre paroisse les ont emballé et distribué aux 55 familles et aux autres habitants de notre communauté. 

    Cela faisait chaud au cœur de voir que, bien qu’ils aient été éprouvé par l’inondation, les membres de notre église pouvaient s’entraider et même aider les autres au-delà des frontières religieuses et ethniques. 

    Je suis convaincue que Dieu veut que nous nous venions au secours les uns les autres avec amour dans les moments difficiles. L’apôtre Paul dit que nous devons ‘porter les fardeaux les uns des autres’ parce que de cette manière nous ‘accomplirons la loi de Christ’ (Galates 6/25). Dieu a manifesté sa puissance en aidant notre paroisse pendant le raz de marée. Nous servons non seulement nos membres mais aussi ceux qui sont dans le besoin. 

    En pensant à cette catastrophe naturelle, je me rends compte que le ministère d’amour nous invite à pratiquer la justice envers les autres. Mais je sais aussi que la rupture de la digue démontre que la nature et que notre environnement vont mal. 

    Quelle que soit la solidité de la digue, un jour, elle ne pourra pas arrêter la force des vagues et les pressions marines dont les volumes continuent d’augmenter en raison du changement climatique mondial. 

    Notre terre souffre. Le comportement des êtres humains a entraîné de graves dommages écologiques. En outre, notre cupidité provoque l’exploitation de la terre. En tant que peuple de Dieu, nous devons nous rappeler que Dieu nous a donné le devoir et la responsabilité de ‘travailler et de prendre soin, de la terre et de tout ce qui s’y trouve. Nous ne devons pas détruire les richesses de la terre. Nous devons les restaurer. Si la nature est en colère, nous en subiront les conséquences.  

    Basaria Sianturi est pasteure à Gereja Kristen Muria Indonesia (GKMI) à Sidodadi dans le nord de Semarang, Java central (Indonésie).