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  • L’église Indonésienne accueille leurs voisins musulmans déplacés par les eaux  

    En décembre 2022, de fortes pluies ont provoqué des inondations dans plusieurs villes du centre de Java, en Indonésie. L’une des zones les plus touchées est le village de Tanjung Karang, à Kudus. La rivière Wulan a débordé, obligeant des centaines d’habitants à évacuer leurs maisons.  

    Quelque 130 personnes ont trouvé refuge dans le hall de GKMI Tanjung Karang, une église locale membre de la Conférence mennonite mondiale*. 

    Plusieurs groupes de jeunes et d’étudiants de la communauté ont aidé l’église à préparer des repas halal pour les réfugiés, à mener des ateliers de soutien post-traumatique et à s’occuper de la logistique et des services de santé.  

    Les réfugiés ont effectué leurs activités quotidiennes, y compris la salat (prières musulmanes), dans le hall du bâtiment de l’église et dans la pièce à côté du sanctuaire où la croix est suspendue. 

    Cette scène remarquable est devenue virale sur les médias sociaux en Indonésie : sur TikTok et Instagram, et a même été publiée dans les journaux nationaux. 

    En janvier, lorsque le gouverneur du centre de Java, Ganjar Pranowo, s’est rendu sur place, il a pu constater que les gens travaillaient ensemble en harmonie pour aider les personnes évacuées. « Dans toutes les zones inondées que j’ai visitées, il n’y a ni tribu, ni race, ni religion ; une véritable corne d’abondance où l’on s’entraide », a-t-il déclaré lors d’un discours. Le gouverneur a également nommé GKMI Tanjung Karang. 

    Photo: Berita GKMI

    Tout le monde est le bienvenu chez nous 

    Ce n’est pas la première fois que GKMI Tanjung Karang ouvre ses portes à ses voisins lors d’une inondation, et ce n’est pas non plus la première fois qu’elle devient virale pour sa tolérance religieuse. L’église est connue pour être un refuge en cas d’inondation depuis les années 1980. 

    « Géographiquement, notre église est située dans la partie basse du quartier. Ê la fin ou au début de l’année, la zone est inondée en cas de fortes pluies et les gens se réfugient dans l’église », explique le pasteur Hendrajaya de GKMI Tanjung Karang. 

    Le bâtiment de l’église est situé plus bas que le niveau de la rue et certaines parties de l’église sont également inondées. Mais au début des années 2000, l’église a été rénovée et le sol a été surélevé afin qu’elle reste sèche et puisse accueillir davantage de personnes lors des inondations annuelles. 

    « Abriter les gens en cas d’inondation est quelque chose que nous faisons chaque année ; nous ne faisons pas de différence entre les personnes que nous aidons. Tout le monde est le bienvenu chez nous », explique M. Hendrajaya. « C’est seulement ces dernières années que les gens s’en sont aperçus, lorsque la photo d’une personne faisant la salat a fait le tour des médias sociaux.  

    Lors des dernières inondations de 2022, les gens sont restés pendant environ deux semaines, jusqu’à ce que l’eau se retire et qu’ils puissent rentrer chez eux en toute sécurité.  

    « Ils ont même été ramenés chez eux gratuitement par un groupe de conducteurs de motos-taxis. Le soutien que nous avons reçu nous a fait chaud au cœur. Même si l’intolérance religieuse est toujours présente dans mon pays, je suis heureux que nous puissions montrer un exemple de tolérance et de coexistence », déclare M. Hendrajaya. 

    Le 28 juillet 2023, le village de Tanjung Karang a été nommé « Village de la tolérance interreligieuse » (Desa Moderasi Umat Beragama) par le ministère des affaires religieuses de Kudus, le seul village de toute la région de Kudus à recevoir cette distinction. 

    La GKMI Tanjung Karang est heureuse de contribuer à faire de la tolérance religieuse une réalité quotidienne dans sa ville. 

    —Adapté de berita GKMI, la revue de l’église membre de la CMM Gereja Kristen Muria Indonesia. Utilisé avec la permission de l’auteur. 

     


    *Ê propos des églises membres de la CMM en Indonésie 

    Aujourd’hui, il y a trois groupes anabaptistes-mennonites en Indonésie : 

    • Gereja Injili di Tanah Jawa (GITJ – Église évangélique de Java) 
    • Gereja Kristen Muria Indonesia (GKMI – Église chrétienne de Muria d’Indonésie) 
    • Jemaat Kristen Indonesia (JKI – Assemblée chrétienne indonésienne) 
  • L’Église de la Prairie de Montbéliard (France) a réfléchi il y a 10 ans à une vision d’Église renouvelée qui se décline en trois grands axes : servir Dieu, servir les cherchant Dieu, servir le monde. Dans ce dernier axe, un accent particulier est mis sur les personnes qui vivent dans la solitude et la détresse spirituelle. 

    Un lieu de vie 

    Pour concrétiser cette ouverture voulue sur les gens « du dehors », lors de l’agrandissement de l’église en 2017, un grand hall d’accueil vitré a été aménagé entre l’ancienne chapelle et les salles annexes de l’église. Il a été pensé pour servir de lieu d’accueil également en semaine sous la forme d’un café couplé à une librairie (nourrir le corps et l’esprit vont de pair !). Une église uniquement ouverte le dimanche reste sous-employée. Elle a vocation à être un lieu accueillant et chaleureux, un véritable lieu de vie tout au long de la semaine pour chacun, quels que soient son origine, sa foi, ses doutes, ses questionnements. 

    Photo : Raymonde Klopfenstein

    Les relations et interactions humaines sont fondamentales, et s’il existe un lieu propice et neutre pour partager, c’est bien un café. Le nôtre est un café associatif, c’est-à-dire que le but n’est pas de faire du commerce, les profits sont entièrement réinvestis dans le projet. 

    Un lieu accueillant 

    Le café Prai’lude (comme un prélude à la foi) a pu ouvrir enfin en septembre 2021. Le projet est porté par une poignée de bénévoles et un jeune en service civique, du mardi au vendredi après-midi, avec une nocturne le vendredi soir. On y propose des pâtisseries maison, du café sous toutes ses formes, un grand choix de boissons chaudes ou froides, et des repas salés sur le pouce. 

    L’activité a démarré en douceur, avec des usagers venant surtout des milieux chrétiens au départ, pour finalement toucher davantage de personnes de l’extérieur. Dans ce but sont aussi organisées des soirées musicales. Nous pensions atteindre les étudiants lors des nocturnes du vendredi, mais finalement ce sont des migrants qui participent aux jeux organisés ce soir-là. Ils prolongent leurs cours de français, donnés sur place par des bénévoles le vendredi en fin d’après-midi, par des activités ludiques leur permettant de mettre en pratique ce qu’ils viennent d’apprendre. Comme ils sont souvent logés dans de petits appartements, le café est aussi un lieu de rencontre pour eux en groupe élargi. 

    Témoignages d’usagers 

    « On se sent bien ici, l’atmosphère est paisible, l’accueil est chaleureux. » 

    Photo : Raymonde Klopfenstein

    Un jour, un homme d’un certain âge entre en disant : « Je suis un naufragé de la vie et je viens chercher des réponses. » En a découlé une formidable occasion de témoigner. Il a pu repartir apaisé. Des personnes de l’Église ont pris l’habitude de venir avec leurs collègues de travail et leurs enfants en fin d’après-midi après les cours, profitant ainsi des commodités pour leurs enfants (coin garderie, baby-foot, jeux extérieurs) pendant qu’ils échangent autour d’un café ou d’un thé. Parfois, les usagers repartent avec une des bibles gratuites disposées sur le comptoir à l’entrée, ou une invitation à une balade organisée par le groupe des marcheurs de l’Église. L’un d’eux a accepté une invitation au parcours Alpha (et en est ressorti enthousiaste). D’autres sont très étonnés de trouver un café dans une église et profitent du parking pour s’arrêter et boire un verre. Un couple a pris ses habitudes et vient au moins trois fois par semaine lire le journal et discuter de sujets spirituels. De jeunes migrants viennent aussi quasi quotidiennement pour pratiquer et améliorer leur français. Une lycéenne d’origine musulmane, qui ne trouve pas de réponse dans son environnement, vient discuter de la foi chrétienne qui l’intrigue et l’interpelle. 

    Brassages 

    Le café ouvre également lors de manifestations qui ont lieu à l’église, dont la salle de culte est parfois prêtée pour des concerts ou d’autres occasions. C’est aussi une façon d’avoir des contacts avec nos contemporains qui ne mettraient pas spontanément les pieds dans une église. Et quand le retour est « On ne pensait pas que c’était ainsi, l’Église », on sait qu’on a atteint la cible. Un ami non chrétien qui s’investit dans les cours de français aux migrants, toujours étonné de ce que le café brasse tant de personnes de nationalités différentes, s’est exclamé : « Votre café est « the place to be1 in Montbéliard » ! » 

    —RAYMONDE KLOPFENSTEIN, responsable du café Prai’lude. 


    CET ARTICLE ET LE RÉSEAU MENNONITE FRANCOPHONE 

    Les articles dans le cadre du Réseau mennonite francophone (RMF) peuvent paraître dans Christ Seul (France), Le Lien entre nous (AEFMQ- Québec, Canada), sur le site de la Conférence Mennonite Suisse (www.menno.ch) et sur celui de la Conférence Mennonite Mondiale (www.mwc-cmm.org). 

    Coordination de la publication des articles : Salomé Haldemann 

  • « Nous avons aussi beaucoup apprécié notre première rencontre en personne avec la Commission Foi et Vie dans son ensemble, et avec Anicka Fast, la nouvelle secrétaire », dit David Wiebe, président du GAHEN*. 

    En développement depuis plusieurs années, trois réseaux supplémentaires sont en train d’être ajoutés à l’organigramme de la CMM. Bien que tous les membres n’aient pas pu être présents, les réseaux de la CMM ont tenu des réunions officielles avant la Conférence et Festival Mennonites Mondial sur le Travail pour la Paix, en juin 2023 à Harrisonburg (Virginie, USA). 

    Chaque matin, l’une des quatre Commissions de la CMM (Diacres, Foi et Vie, Mission, Paix) a animé une session de prière commune. Les réseaux ont discuté d’un cahier des charges révisé (objectifs généraux, définition des membres, structure interne, relations avec la CMM) et d’une nouvelle formule de cotisation (0.2 % du budget) qui sera soumise à l’approbation du Conseil Général en 2025. 

    Éducation 

    Pour le nouveau réseau GAEN*, les 15 et 16 juin 2023 ont été l’occasion d’une réunion des comités de pilotage de ce réseau à double voie. Plus des trois quarts des membres des comités directeurs du GAPSEN* et du GAHEN* étaient présents.  

    « Nous étions ravis de nous retrouver pour travailler sur des questions importantes qui façonneront nos réseaux », a déclaré David Wiebe. Ils ont planifié de futures réunions sur Zoom et en personne en 2025.  

    Le GAEN étant placé sous la supervision de la Commission Foi et Vie, les réunions ont également permis au comité de pilotage de rencontrer les membres de la Commission. Grâce à ces réunions, les membres du GAPSEN et du GAHEN ont « cultivé une vision éducative commune entre les écoles et l’Église », explique David Wiebe. 

    Membres du Comité de Pilotage (2023-2025) 

    • David Wiebe (président, GAHEN) Canada 
    • Cheryl Pauls (GAHEN) Canada 
    • David Boshart (GAHEN) États-Unis 
    • Gishu J. Ebissa (GAHEN) Éthiopie 
    • Hinonori Minamino (GAHEN) Japon 
    • Marlene Wall (GAHEN) Lituanie 
    • Rebecca Stoltzfus (GAHEN) États-Unis 
    • Victor Wall (GAHEN) Paraguay 
    • Elaine Moyer (présidente, GAPSEN) États-Unis 
    • Conrad Swartzentruber (GAPSEN) États-Unis 
    • Delbert Unruh (GAPSEN) Paraguay 
    • Gloria & Theo Fumana (GAPSEN) Canada 
    • Yesaya S. Wijaya (GAPSEN) Indonésie 

    Mission et Service 

    Les 13 et 14 juin 2023, les réunions des réseaux existants GASN* et GMF* ont servi de rassemblement triennal (habituellement tenu en parallèle des réunions du Conseil général). La Commission Mission a également participé aux réunions. 

    Il y a eu des sessions de formation avec César García et Sarah Bixler, des récits d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, et six séminaires proposés par des membres du GASN et du GMF. 

    Le GASN et le GMF ont chacun discuté des projections pour la période en cours, y compris des rencontres en ligne pour l’apprentissage et la fraternité. Le réchauffement climatique et l’environnement sont l’une des priorités identifiées par le GASN pour les années à venir. Le GMF prévoit de s’informer sur les groupes de population non atteints. 

    Le GASN compte une cinquantaine de membres et le GMF environ 70. 

    Membres du Comité de Pilotage (2023-2025) 

    • Barbara Hege-Galle (présidente, GASN) Allemagne 
    • Fabio Carvalho (GASN) Brésil 
    • Rick Cober Bauman (GASN) Canada 
    • Satyendra Basumata (GASN) Inde 
    • Shambu Balcha (GASN) Éthiopie 
    • Nelson Okanya (président, GMF) États-Unis/Kenya 
    • Carlos Daniel Soto (GMF) Argentine 
    • Felo Gracia (GMF) RDC 
    • Lorri Bentch (GMF) États-Unis  
    • Sangita Tigga (GMF) Inde 

    Paix 

    Plus de 20 membres et observateurs du réseau GAPN* ont participé aux réunions des 13 et 14 juin 2023 en personne et en ligne. Il s’agissait de la première réunion en présentiel pour le GAPN. 

    Ils ont partagé leurs espoirs et leurs attentes pour le réseau, ont échangé des analyses contextuelles sur les questions de travail pour la paix dans leurs régions, et ont élaboré des stratégies quant aux thèmes, aux activités et aux événements pour les années à venir. 

    « Il y a eu beaucoup d’accord et d’intersectionnalité de pensée et d’expérience sur au moins huit thèmes, y compris l’engagement interreligieux, la polarisation dans l’église et la société, le réchauffement climatique et la violence systémique », a déclaré Wendy Kroeker, présidente du comité de pilotage. « Une réflexion axée sur la décolonisation pourrait devenir une perspective ou une approche commune pour organiser les efforts au cours de l’année à venir ». 

    Membres du Comité de Pilotage (2023-2025) 

    • Wendy Kroeker (présidente, GAPN) Canada 
    • Danang Kristiawan (GAPN) Indonésie 
    • Daniel Moya (GAPN) Colombie 
    • John Wambura (GAPN) Tanzanie 
    • Scott Holland (GAPN) États-Unis 

    Santé 

    Le GAHN*, un autre nouveau réseau composé de professionnels de la santé, s’est réuni pour plusieurs webinaires sur Zoom au cours des trois dernières années. Il a lancé un nouveau site web (globalanabaptisthealth.network/) et une newsletter et prévoit un voyage d’apprentissage en Amérique centrale en novembre 2023. 

    Membres du Comité de Pilotage (2023-2025) 

    • Dodanim Vásquez (président, GAHN) 
    Elina Ciptadi

    Autres nouvelles de la CMM 

    Les membres des quatre Commissions de la CMM se sont également réunis avant le Festival. « Lorsque nous nous réunissons en personne, notre compréhension mutuelle s’approfondit et notre engagement envers nos objectifs communs s’épanouit », dit J. Ron Byler, coordinateur des Commissions. « Lors des cultes et des conversations informelles, les membres des Commissions apprennent comment le travail de ces dernières est interconnecté et comment, ensemble, nous aidons notre communauté mondiale à s’encourager mutuellement à la suite de Jésus dans le monde ». 

    Dans le domaine de la communication, Elina Ciptadi reprend ses fonctions de responsable de la communication par intérim pendant le congé de maternité de Kristina Toews. Elina Ciptadi faisait partie du premier comité des YABs (Jeunes Anabaptistes, appelé AMIGOS à l’époque) et a de l’expérience dans le marketing, les relations publiques et la communication au sein d’organisations à but non lucratif, gouvernementales et commerciales. 


    GAEN Réseau anabaptiste mondial pour l’éducation
    GAPSEN Réseau anabaptiste mondial pour l’éducation primaire et secondaire 
    GAHEN Réseau anabaptiste mondial pour l’éducation supérieure 
    GASN Réseau Anabaptiste Mondial d’Entraide
    GMF Fraternité Missionnaire Mondiale
    GAPN Réseau Anabaptiste Mondial pour la Paix
    GAHN Réseau anabaptiste mondial de santé
  • Sœurs et frères bien-aimés :

    Ces dernières semaines, nous avons été informés de l’escalade des conflits violents en Afrique de l’Ouest, dans la région du Sahel central qui englobe le Mali, le Burkina Faso et le Niger ; des conflits qui touchent nos frères et sœurs de l’Église Évangélique Mennonite du Burkina Faso.

    Les attaques terroristes sont en hausse dans la région depuis 2012 au Mali, 2013 au Niger et 2016 au Burkina Faso. Les attaques ont fait des milliers de morts, des millions de personnes déplacées et ont paralysé les activités essentielles de la santé à l’éducation dans ces trois pays.

    La détérioration de la situation a également mis à mal la gouvernance démocratique dans ces pays. L’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale ont connu neuf coups d’État depuis 2020, le dernier ayant eu lieu au Niger le 26 juillet 2023.

    Le bloc régional de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est réuni le jeudi 10 août pour ordonner l’activation d’une force d’intervention en vue d’une éventuelle utilisation contre la junte militaire qui a pris le pouvoir au Niger. En ce moment, il y a encore un fort désir d’une sortie de crise pacifique.

    « En tout premier lieu, je recommande que l’on adresse à Dieu des demandes, des prières, des supplications et des remerciements pour tous les êtres humains. Prions pour les rois et pour toutes les personnes qui détiennent l’autorité, afin que nous puissions mener une vie tranquille, paisible, respectable, dans un parfait attachement à Dieu. » (1 Timothée 2/1-2)

    Nous demandons aux Églises de prier pour que les dirigeants de l’Afrique de l’Ouest se souviennent du coût réel de la guerre. Que toutes les parties soient disposées à s’asseoir à la table avec une réelle volonté de négocier. Qu’il leur soit donné la sagesse de discerner un moyen de faire avancer la région, centré sur la paix, la sécurité et l’humanité.

    Siaka Traoré (représentant régional de la CMM pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale) s’exprime ainsi : « Vivant dans ce contexte géographique, l’arme dont nous disposons en tant que citoyens du Royaume de Dieu est la prière. Nous demandons à tous les frères et sœurs de prendre un moment pour prier afin que cette escalade cesse, qu’une résolution non violente soit trouvée pour la crise et que la paix revienne dans la région du Sahel. »

    Seigneur, entends notre appel à l’aide et aie pitié.
    Dans le nom de Jésus,

    Henk Stenvers, président, Conférence Mennonite Mondiale

  • La colonne des responsables de la CMM  

    Le Comité Exécutif est élu au sein du Conseil Général, et se réunit annuellement. Deux membres de chaque région continentale sont élus au sein du Conseil ; un président et un vice-président sont également élus par le Conseil. Le trésorier et le secrétaire général sont membres du Comité Exécutif. 

    Rencontrez la vice-présidente Lisa Carr-Pries, nommée en 2022.

    1. Que cela signifie pour la CMM que d’être une Église mondiale ?

    Je suis reconnaissante pour l’Église mondiale. Depuis des années, elle élargit ma compréhension du monde au-delà de mon contexte local. Elle m’a aussi aidé à élever mes enfants pour qu’ils soient conscients du monde qui les entoure. L’Église mondiale a définitivement changé le cours de ma vie et a approfondi ma foi et ma spiritualité. J’ai l’espoir que la pertinence de l’Église anabaptiste participe à la transformation de la vie de chacun.

    2. Comment pries-tu pour l’Église mondiale ? 

    Je prie pour que les églises soient un témoin d’espérance pour ce monde où règnent le désespoir et la violence. 

    3. Qu’espères-tu que la CMM accomplira ou deviendra dans les années à venir ? 

    J’espère que nous continuerons à célébrer notre unité dans le Christ en célébrant le don de notre diversité dans nos théologies, nos origines, nos cultures et par un discipulat fidèle. 

    4. Quelles idées concernant la famille mondiale trouves-tu dans tes lectures ? 

    Je lis quotidiennement les méditations publiées par le Center for Action and Contemplation. Je crois fermement qu’en tant que disciples de Jésus, il doit y avoir autant de temps d’action que de contemplation dans notre vie chrétienne.

    « Nous avons besoin à la fois d’action et de contemplation pour que notre cheminement spirituel soit complet…. L’action peut vous conduire à la contemplation et la contemplation peut vous conduire à l’action. Mais en fait, elles ont besoin et se nourrissent l’une l’autre. » (CAC Daily Meditation, 13 mai 2016) 

    5. Quelle est ton rôle dans ton assemblée locale ? 

    J’aime conduire les cultes et la musique. Je prends plaisir à préparer des cultes qui permettent aux membres de la paroisse de participer de tout leur cœur lorsqu’ils se joignent à cette communauté spirituelle pratiquant une vie fidèle. 

    6. Quelle est ta formation professionnelle ? 

    J’ai un diplôme en musique religieuse et en théologie ainsi qu’une maîtrise en théologie. J’aime apprendre tout au long de ma vie et j’ai suivi des cours pour avoir un certificat en accompagnement spirituel, en gestion des conflits et en leadership d’église. J’ai aimé être pasteure pendant la majeure partie de ma vie d’adulte.   


    Courrier Juillet 2023

  • Éthiopie 

    L’Éthiopie est située dans la Corne de l’Afrique. Ê certains égards, nous sommes uniques, mais à d’autres, nous sommes semblables aux autres pays africains. Notre pays est très pauvre et a une population d’environ 110 millions d’habitants. 

    Ce n’est pas facile de vivre dans un pays où les problèmes sont tous autour de nous comme l’air que l’on respire, surtout quand il est possible de sortir du pays et d’être libre. Mais rester et vivre parmi mon peuple – c’est une réalité douce-amère, mais c’est mon choix. C’est là que je trouve un but à ma vie. 

    Une situation dramatique  

    L’année dernière, 2022*, fut une période très joyeuse, et en même temps, très triste pour moi et pour notre nation.

    Notre pays traverse une période difficile. Nous nous sommes réjouis à un moment donné l’année dernière de ce que le conflit dans le nord soit terminé, mais malheureusement, un autre a éclaté dans l’ouest du pays. 

    Parlons de notre économie. Elle a commencé à se détériorer – comme chez vous – pendant le COVID-19, mais elle continue en raison de conflits incessants dans le pays.

    Malheureusement, ces conflits se poursuivent sous la forme du tribalisme, qui est devenu un problème chronique. C’est maintenant très difficile pour nous de vivre ensemble ; cette intolérance à la différence a commencé à démanteler le tissu même de notre société. 

    Cela entraîne le pays dans une autre vague de désastre économique et politique.

    Cela va de mal en pis. L’inflation alimentaire monte en flèche et rend la vie très pénible pour beaucoup de gens. La sécheresse a également frappé la partie sud-est de notre pays où maintenant, la situation est si grave que de nombreuses personnes commencent à mourir de faim.

    Le conflit religieux entre orthodoxes et évangéliques, ou entre protestants et musulmans, est un autre facteur de cette situation dramatique. 

    Par conséquent, la vie dans notre pays est extrêmement difficile. 

    Vivre malgré tout 

    Une telle situation met vraiment au défi nos églises, nos organisations, nos paroisses, nos amis et notre société en général, mais nous vivons. 

    Nous ne savons pas comment, mais nous sommes capables de vivre chaque jour en tant que nation. Notre pays est censé s’être effondré, mais il continue. Bien sûr, pas selon les standards de l’Occident, mais on avance. 

    Si vous voulez une explication, je ne peux tout simplement pas vous en donner une !

    Toutes les explications et les analyses socio-économiques et politiques indiquent que nous devrions nous effondrer. Nous devrions être ‘la nouvelle Syrie’.

    Pour certains, vivre au quotidien est un miracle. Se réveiller le matin relève en effet du miracle.

    Mais nous vivons. Comment ?  

    Une réponse en Dieu  

    En tant que chrétienne, j’ai une explication.

    Je suis convaincue que Dieu est notre force. Dieu est notre créateur, notre Sauveur, il ne se lasse jamais de notre pauvreté ou de nos conflits. Je sais que beaucoup de gens se fatiguent. Même moi, je me lasse de demander aux gens de prier pour notre pays mois après mois, année après année, à propos de ceci ou de cela : priez pour les conflits en Éthiopie ; priez concernant l’augmentation de la pauvreté… Cela devient agaçant pour les gens du monde entier de nous entendre toujours ‘mendier’.

    Mais je crois en notre Créateur, notre Sauveur, qui ne se lasse jamais de nos problèmes. 

    Dieu donne la force aux faibles, il pourvoit aux besoins de ceux qui sont dans le besoin et nous permet d’avancer et d’être tournés vers l’avenir. Nous ne savons pas comment, mais Dieu le fait. Jésus est notre espérance.

    J’ai trouvé une définition de ‘l’espoir’ sur internet : ‘Patientez ; la Souffrance a une Fin.’

    Dieu est donc notre espérance. C’est un espoir qui nous fait tenir jusqu’à ce que la souffrance prenne fin, ou qui nous permet de la supporter.

    Je suis capable de tenir bon. Je suis capable de tenir bon encore et toujours, dans cette crise personnelle et nationale, par la communion avec mes frères et sœurs.

    Nous prions ensemble chaque jour. 

    Nous commençons tôt le matin, à 5h 00, jusqu’à 6h 30. Nous paraissons peut-être pieux, mais nous prions simplement et demandons à Dieu la force, la puissance, et plus de grâce pour vivre chaque jour.

    Nous nous rassemblons pour partager nos fardeaux personnels et aussi le cri de notre pays. Nous nous encourageons mutuellement avec l’espérance que nous recevons du Christ, qui lui-même est notre espérance. 

    Ainsi, frères et sœurs, en célébrant notre histoire et le début du mouvement anabaptiste, nous nous tournons vers la même source que nos aïeux et nos aïeules persécutés : Jésus-Christ. Il est notre seule espérance – avec ou sans souffrance.

    Tigist Tesfaye est un mentor et un soutien pour les jeunes, elle est membre de l’assemblée locale Debub Meserete Kristos en Éthiopie et auteur de Mewetacha (L’échelle – un connecteur de rêve). Elle est secrétaire de la Commission Diacres.
    Tigist Tesfaye a pris la parole lors de Renouveau 2023 – Jésus-Christ, notre Espérance – à Abbotsford, ColombieBritannique (Canada), le 25 mars 2023 (présenté par vidéo). Cet article est adapté de sa présentation.  

    *Cela fait référence au calendrier grégorien. En Éthiopie, nous utilisons le calendrier officiel de l’Église orthodoxe Tewahido qui compte 13 mois et a commencé à une date différente, ce qui le place sept ou huit ans en retard sur le calendrier grégorien.  


    Courrier Juillet 2023

  • En kichwa, un mot, ayni, décrit la règle et la pratique de l’interdépendance. 

    « On ne peut exister que si la communauté existe », déclare Julian Guamán. Dans la vision du monde des Kichwa, cette communauté englobe toute la création, et pas seulement les êtres humains. L’ayni stipule qu’en tant que membres de la communauté, les humains ont la responsabilité d’entretenir la réciprocité entre eux et tous les autres membres, y compris les plantes, les animaux, l’eau et le sol. 

    L’ayni a des implications pratiques sur la vie des Kichwas et constitue un élément important de la vision de Julian Guamán pour l’Église anabaptiste. 

    « L’Église mennonite mondiale peut montrer la voie à d’autres églises », dit Julian Guamán. Beaucoup de chrétiens parlent de réconciliation en termes spirituels, mais ce qui distingue les anabaptistes aux yeux de Julian Guamán, c’est que : « La réconciliation recherchée par les chrétiens mennonites s’applique aussi à la création ». 

    Beaucoup d’indigènes d’Amérique latine sont attirés par l’anabaptisme, dit Julian Guamán, et il pense que c’est parce que « la théologie mennonite coïncide à bien des égards avec des éléments de la spiritualité indigène ». 

    L’un des éléments communs est l’accent mis sur la vie en communauté. 

    « La vie mennonite est une vie de coopération », dit Julian Guamán. De même, « la vie des Kichwas consiste à vivre en interdépendance avec autrui ». 

    Le deuxième élément commun est la réconciliation. Les mennonites sont connus pour leur travail de réconciliation au sein de l’Église et dans le monde. Les Kichwas pratiquent également la réconciliation, dit Julian Guamán, en « cultivant l’harmonie et l’équilibre et en construisant des ponts par le dialogue ». 

    Julian Guamán estime que la protection de la création est une conséquence naturelle de l’application de ces deux valeurs. Il en a donné un exemple concret. 

    Dans les Andes, l’exploitation minière de l’or, du lithium, du cuivre et d’autres métaux nécessaires à la technologie met en péril la santé de la terre, de l’eau et des populations. 

    Alors que les compagnies minières internationales s’installent dans de nombreuses régions, les terres indigènes sont parmi les mieux protégées. « Une grande partie du páramo (toundra alpine) où vivent les populations indigènes est encore intacte », explique Julian Guamán. 

    Les Occidentaux pourraient considérer que les efforts de conservation des communautés indigènes visent à préserver les ressources – comme l’eau – pour l’avenir. Mais ce n’est pas ainsi que les peuples indigènes voient les choses, dit-il. 

    « Je ne pense pas que ce soit la raison pour laquelle nous, les indigènes, nous en soucions », déclare Julian Guamán, « mais parce que nous avons besoin de conserver des relations avec le lieu, le páramo. Là, il y a de la vie. Le páramo lui-même, les montagnes, les collines, ont une dimension sacrée dont nous faisons partie. » 

    Et si l’église anabaptiste mondiale adoptait la règle de l’ayni ? 

    « Dans un monde marqué par le changement climatique, les crises environnementales et un système économique qui détruit la nature et exploite les gens », déclare Julian Guamán, « nous, en tant qu’églises mennonites, pouvons être différents, parce que Jésus-Christ nous a appelés à nous aimer les uns les autres ». 

    —Sierra Ross Richer est membre de la Waterford Mennonite Church, à Goshen, dans l’Indiana (États-Unis). Elle est stagiaire à l’Anabaptist Climate Collaborative. Cette histoire, tirée de la série « Pollinisateur climatique du carême » de l’ACC : Histoires anabaptistes mondiales sur le changement climatique est reproduite avec sa permission. 

  • Le témoignage à Hong Kong et au-delà 

    Les membres de l’église se réunissent dans l’auditorium d’une école et entonnent des chants de louange en mandarin et en cantonais (la langue maternelle de la plupart des habitants de Hong Kong). Les langues chinoises ont en commun une écriture qui contient des milliers de caractères. Grâce à Internet et à la mondialisation de la musique d’église, les personnes qui ne peuvent pas lire les caractères peuvent désormais trouver une traduction des chants qui leur permet de les comprendre et de chanter avec eux. 

    Bien que de nombreuses églises de la région aient abandonné les cultes en ligne à mesure que les restrictions liées à la pandémie s’atténuaient, l’église mennonite Agape de Sha Tin, à Hong Kong, continue d’enregistrer et de diffuser ses cultes sur Facebook. 

    « Certains de nos membres ont déménagé à l’étranger ces dernières années. Parfois, ils se joignent à nos cultes du dimanche pour pouvoir prier dans leur propre langue, et ils se joignent également à notre étude biblique sur Zoom », explique Esther Choi, déléguée de Hong Kong au Sommet Mondial de la Jeunesse (GYS)

    Le vieillissement de la population de Hong Kong affecte aussi l’Église : certains membres ne sont plus en mesure de venir à l’église. « Rendre nos cultes accessibles à ces personnes est notre façon de leur faire savoir que nous nous souvenons d’eux et que nous prions pour eux », dit Jeremiah Choi, pasteur de l’assemblée et représentant régional de la CMM pour l’Asie du Nord-Est. 

    « Sans faire la moindre différence entre elles et nous », dit le pasteur de la jeunesse Leung Tak Kwan, prédicateur du jour, en citant Actes 15/9. Si le passage conseille de ne pas faire de discrimination à l’égard des nations païennes (qui ont suivi le Christ, mais n’ont pas suivi les traditions juives), le même conseil s’applique à l’égard des personnes qui sont trop malades pour se rendre à l’église par les transports publics, qui sont à l’hôpital ou qui s’ennuient tout simplement de leurs amis après avoir quitté Hong Kong.  

    Indépendamment du lieu ou des incapacités physiques, la Parole de Dieu et la communion fraternelle se poursuivent grâce aux cultes en mode virtuel. 

    Photo : Elina Ciptadi

    Hong Kong traverse une période difficile : les restrictions imposées par le gouvernement sur les activités religieuses risquent de s’intensifier, l’exode de la population active entraîne une pénurie de personnel dans certaines industries et les membres de l’église sont divisés sur les questions politiques. 

    Mais ceux et celles de l’église mennonite Agape sont réconfortés par les paroles qu’ils ont chantées ce matin-là, Won’t Give Up

    Les afflictions peuvent venir, nous ne nous lasserons pas 
    Nous ne perdrons pas courage 
    Tous ces ennuis vont bientôt disparaître 
    La gloire éternelle sera notre récompense 

    Ê propos de l’église membre de la CMM : la Conférence des églises mennonites de Hong Kong 

    La Conférence des églises mennonites de Hong Kong se compose de trois assemblées mennonites dans la région administrative spéciale de Hong Kong, en Chine, qui compte sept millions d’habitants. L’église a été officiellement fondée en 1985 à la suite du travail de secours du Comité central mennonite auprès des réfugiés de la Chine continentale dans les années 1950 et des missionnaires d’Amérique du Nord dans les années 1960. 

    Priez pour l’unité et une issue pacifique.

     

  • Myanmar 

    Je veux mettre l’accent sur certains aspects de la situation politique et des événements actuels au Myanmar (Birmanie).   

    Climat politique

    Concernant la situation politique, je ne donnerai pas de détails.

    Depuis le coup d’État militaire du 1er février 2021, il y a eu des assassinats terroristes et des rebellions armées dans tout le Myanmar.

    Je présenterai quelques faits saillants, ne citant que le rapport des Nations Unies (27 février 2023) :

    • Il y a au Myanmar 1,6 million de réfugiés ayant fui leur foyer et les habitants de la Division de Sagaing et de l’État de Chin font face au pire.  
      • Les conflits se poursuivent dans tout le Myanmar et les besoins humanitaires des personnes déplacées et des réfugiés augmentent.
      • Les déplacés internes vivent dans des conditions précaires dans des camps de déplacés et des camps temporaires, et sont pour la plupart abrités dans les jungles voisines. 
    •  Selon Media Monitor Collective 53 786 maisons ont été incendiées ou détruites depuis le coup d’État militaire. 
      • En outre, 2 725 civils ont été tués dans le conflit armé ; la Division de Sagaing compte le plus grand nombre de morts – 2 047 – selon Media Monitor Collective.
      • 24 065 civils ont été arrêtés et détenus à la suite du coup d’État et du conflit armé. 
    • Selon les informations des Nations Unies et d’organisations de la société civile, les populations de la Division de Sagaing et de l’État de Chin sont les plus touchées par la guerre et ont besoin d’une aide d’urgence (la plupart des mennonites vivent dans les régions en conflit.)  

    Nous sommes heureux de signaler que la CMM a donné 10 000 USD pour de la nourriture et des médicaments à 415 familles de réfugiés mennonites l’année dernière. Merci à la CMM.  

    Inflation et pénurie alimentaire  

    En raison de l’impact de la guerre civile, des conflits et de l’inflation, les moyens de subsistance sont devenus rares. Il n’y a plus assez d’emplois. Pendant ce temps, le prix des biens augmente à un rythme alarmant. 

    Non seulement de nombreuses personnes sont victimes de la guerre, mais la nourriture manque dans de nombreux endroits. Plus de 45 % du pays en souffre. Au Myanmar, nous prenons habituellement trois repas par jour, mais maintenant, beaucoup de gens ne mangent qu’une fois par jour, et leur nombre est en augmentation. Certains ne mangent même pas une fois par jour. 

    Les familles de l’Église Bible Missionary Church sont aussi fortement touchées par la pénurie alimentaire. Certains membres assistent au culte du dimanche sans manger du tout. C’est très difficile d’aider les familles mennonites vulnérables dans les paroisses.

    Les organisations internationales ne peuvent pas venir ni nous aider.

    Jeunesse mennonite et révolution armée

    Après le coup d’État militaire, les jeunes ont pris les armes contre les militaires. Les combats armés affectent aussi les jeunes mennonites : certains d’entre eux sont prêts à s’y joindre. Des jeunes participent déjà à la révolution armée. Ils ont aussi beaucoup d’amertume et un grand désir de se battre contre les militaires.

    Notre plus grand problème concerne la jeunesse mennonite et la révolution armée. Nous poussons nos jeunes à ne pas s’engager dans la révolution armée, la violence et les conflits politiques. Nous ne voulons absolument pas que notre jeunesse participe à la révolution armée. Nous ne voulons absolument pas que nos jeunes soient impliqués dans le conflit politique. 

    Nous sommes des mennonites attachés à la paix parce que nous ne croyons qu’à la non-violence.

    C’est pourquoi nous organisons des Conférences sur la Paix pour les jeunes Mennonites dans plusieurs régions. Nous sommes convaincus que ces Conférences sur la Paix formeront nos jeunes à être artisans de paix. 

    Nous vous demandons également de nous aider en priant pour ces Conférences sur la Paix destinées aux jeunes.

    Je voudrais remercier particulièrement nos amis de Mennonite Church Canada pour leurs prières et leur soutien financier pour les Conférences et pour tout ce dont nous avons besoin dans le travail missionnaire. 

    Chers Conférence Mennonite Mondiale et Mennonite Church Canada, vous êtes des anges envoyés par Dieu au Myanmar. Vous nous nourrissez quand nous avons faim. Quand nous sommes accablés, vous nous réconfortez. Vous nous aidez quand nous devenons des réfugiés. Vous nous apportez une lueur d’espoir quand nous sommes désespérés. 

    Le monde oublie notre condition, mais vous vous souvenez de nous. Vous êtes sincères et vraiment mennonites.

    Et : Jésus-Christ est toujours notre espérance. Shalom.    

    Amos Chin est le président de la Bible Missionary Church – Mennonite et église membre de la CMM au Myanmar. Il fait aussi partie du Comité Exécutif de la CMM.
    Le texte d’Amos Chin pour ‘Renouveau 2023 – Jésus Christ, notre Espérance’ a été présenté par John D. Roth à Abbotsford, Colombie Britannique (Canada) le 25 mars 2023. Cet article est adapté de sa présentation.


  • Portugal 

    Le monde a profondément changé depuis le 24 février 2022, lorsque la Russie a envahi l’Ukraine. Cela a eu un fort impact sur tous les Européens.

    Nous avons 14 unions d’églises mennonites dans 11 pays en Europe, chacune avec sa propre culture, son histoire, et des fonctions au sein de notre famille anabaptiste-mennonite.

    En 2018, l’Association des Églises frères mennonites (MB) d’Ukraine a accueilli notre rassemblement annuel avec des participants venus d’Autriche*, de France*, d’Allemagne*, de Lituanie, des Pays-Bas*, du Portugal*, d’Espagne*, de Suisse*, dont le président de la CMM qui s’est rendu à Zaporizhzhia et Berdiansk. 

    Alors vous pouvez imaginer que lorsque la violence a commencé l’année dernière, toutes les églises d’Europe se sont demandés : « Qu’allons-nous faire pour aider nos frères et sœurs ? »

    De la plus petite union d’églises à la plus grande, elles ont toutes voulu apporter leur aide. Toutes ont une part dans ce qui se fait en Ukraine. Certaines envoient des fonds, toutes prient, bien sûr, et certaines prennent même l’initiative d’apporter des secours directement en Ukraine. 

    Une union d’églises – petite, située près de l’Ukraine – a immédiatement commencé à apporter son aide d’une manière spécifique et pleine d’amour. 

    L’Eglise des frères mennonites (MB) en Lithuanie (Lietuvos Laisvųjų Krik_ƒçionių Ba_nyƒçia), a commencé à remplir des camionnettes à Vilnius et à les conduire jusqu’en Ukraine pour distribuer leur contenu à des frères et sœurs MB en Ukraine. 

    Ils s’arrêtent en Pologne pour la nuit, traversent la frontière et se rendent en Ukraine pour rencontrer les frères et sœurs et leur apporter des vivres. Ensuite, ils font demi-tour pour rentrer chez eux, attendant souvent des heures à la frontière en raison des longues files de personnes cherchant à partir.

    Au début, ils n’avaient même pas le temps d’expliquer ce qu’ils faisaient ; ils ont simplement commencé à agir. 

    J’en ai parlé à d’autres églises quand j’ai appris cela. Elles ont aussi envoyé de l’argent et des marchandises.

    Les immenses efforts de tous les autres membres de la famille européenne, chacun d’eux à leur manière, pour apporter de l’assistance a été une manière fantastique de redonner de l’espoir à nos sœurs et frères d’Ukraine.

    Cette solidarité n’est pas seulement entre les églises anabaptistes-mennonites d’Europe et d’Ukraine mais entre les différentes églises européennes qui s’allient pour aider l’Ukraine.

    C’est la mise en pratique de 1 Corinthiens 12/26-27 : « Si un membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est glorifié, tous les membres partagent sa joie. Or vous êtes le corps du Christ et vous êtes ses membres, chacun pour sa part. »

    La situation en Ukraine reste un défi. Nous gardons le contact et nous nous tenons informés des besoins. Nous continuons aussi à prier.

    Nous remercions Dieu de n’avoir jamais perdu espoir.

    Continuez à prier.    

    José Arrais vit à Lisbonne (Portugal). Il est membre de l’Eglise des frères mennonites (MB) Loures et est le représentant régional de la CMM en Europe. Ses relations avec les responsables des églises mennonites européennes, écoutant leurs besoins, leurs difficultés et leurs bénédictions, est une source de joie et de motivation pour la prière ; il est heureux de continuer à approfondir ces relations et d’en avoir encore d’autres.
    José Arrais est marié à Paula ; ils ont trois enfants et un petit-enfant. José Arrais a pris la parole lors de Renouveau 2023 – Jésus-Christ, notre Espérance – à Abbotsford, Colombie Britannique (Canada), le 25 mars 2023. Cet article est une adaptation de sa présentation.  

    *Indique que les unions d’églises de ce pays sont membres de la CMM. 


  • Corée du Sud

    Pour parler d’espoir, je dois commencer par parler de désespoir.   

    Il y a une question que l’on me pose souvent quand je dis que je viens de Corée. C’est : « Quelle Corée ? » 

    Oui, cela fait 77 ans que la Corée a été divisée en Corée du Nord et Corée du Sud. La peur profondément enracinée, résultat d’une histoire de guerre et l’insécurité qui découle de cette peur, ont créé de nombreuses formes de désespoir. 

    Les Sud-Coréens ont quatre obligations majeures. L’une d’elles est le devoir envers la défense nationale. Et l’un des devoirs concernant celle-ci est celui du service militaire. Cette obligation s’applique aux hommes âgés de 18 à 40 ans. Ils sont conscrits et sont soldats pendant un an et demi. Après cela, ils doivent s’entraîner régulièrement en tant que soldats de réserve. 

    Les gens disent que ça va mieux, mais la culture militaire est toujours très violente. Les histoires d’intimidation, de suicides et de fusillades sont courantes.

    Quand on pense aux objecteurs de conscience en Corée du Sud, le groupe qui vient à l’esprit est celui des Témoins de Jéhovah. Il existe également diverses organisations telles que World Without War. Et il y a aussi les luttes des objecteurs qui ont survécu à l’emprisonnement et défendu leurs convictions. 

    Depuis 2020, les objecteurs de conscience ne vont plus en prison. Cette dernière année cela m’a donné de l’espoir ; mais il reste encore un long chemin à parcourir. Le système actuel de service alternatif a un caractère punitif, où l’on doit faire deux fois la durée du service militaire et l’on n’est autorisé à travailler que dans les prisons. 

    Il existe également des services alternatifs qui ne sont pas l’objection de conscience à proprement parler. Mon frère cadet est diplômé d’une université agricole gérée par le gouvernement et a commencé à cultiver des pommes de terre. En Corée, le nombre d’agriculteurs diminue et il y a peu de jeunes agriculteurs, si bien qu’un groupe restreint de jeunes hommes est choisi pour faire de la culture à la place du service militaire. Des cas similaires se retrouvent également dans certaines industries. Le processus de candidature est très difficile et la durée est aussi de trois ans. 

    Mon jeune frère a récemment été informé par le gouvernement qu’il était autorisé à remplacer son service militaire par un travail agricole. L’assemblée locale avait prié et je ne peux vous dire à quel point il a de la chance. Mais, non, je ne suis pas soulagé pour autant, car mes amis doivent encore aller à l’armée, et mes voisins doivent encore aller à l’armée. 

    Les églises mennonites coréennes essaient constamment d’être solidaires des objecteurs de conscience. Nous les invitons à donner des conférences et nous essayons d’écouter leur voix lors de réunions en face à face. Notre motivation et notre espoir dans ce combat pour la reconnaissance du statut légal des objecteurs de conscience sont en Jésus, notre maître et notre exemple depuis longtemps, pour notre engagement en tant que communauté anabaptiste-mennonite concernant le principe de non-violence. 

    La plupart des gens pensent peut-être qu’il n’y a pas de problème avec le système actuel de conscription. Mais je vois le désespoir. Je suis reconnaissant qu’il existe une communauté qui voit aussi ce désespoir et qui agit. Cette communauté est mon assemblée locale et l’Église Mennonite de Corée du Sud (MCSK). La CMM est aussi à nos côtés dans nos efforts pour être disciples de Jésus. 

    Récemment, la CMM a publié une déclaration de soutien aux objecteurs de conscience, en grande partie en réponse aux défis auxquels la MCSK est confrontée. La déclaration de la CMM manifeste sa solidarité envers nous. Et cela nous donne de l’espoir à moi et à mes compatriotes mennonites de Corée.

    Merci. 

    —Kkot-ip Bae (Î∞∞ÍΩÉÏûé) est membre de l’église mennonite Nonsan Peace and Joy en Corée du Sud. Elle a étudié la sociologie et les contenus des médias numériques et travaille comme spécialiste de la planification de programmes d’économie sociale ; elle a la responsabilité de la conception de la propagation des valeurs sociales. Elle est la représentante de l’Asie au sein du comité des Jeunes anabaptistes (YABs). Kkot-ip Bae a pris la parole lors de Renouveau 2023 – Jésus-Christ, notre Espérance – à Abbotsford, Colombie Britannique (Canada), le 25 mars 2023. Cet article est une adaptation de sa présentation.