Réseau : Faith and Life Commission

  • Le rapport du dialogue trilatéral parle de dons et de défis  

    Le rapport final de la conversation trilatérale entre les églises luthérienne, mennonite et catholique romaine vient d’être publié. Cinq années de consultations théologiques entre les trois dénominations sur la compréhension et la pratique du baptême à la lumière des défis pastoraux et missionnaires contemporains auxquels font face ces trois communautés chrétiennes y sont consignés.

    « Le rapport montre qu’aujourd’hui, ces trois Églises coïncident sur le fait que le baptême est pour le discipulat. Une question, alors, se pose à chacune de ces trois Églises : peut-on trouver une reconnaissance de nos différentes pratiques du baptême de sorte à faire croitre l’unité pour laquelle Jésus priait ? » interroge Larry Miller, membre de la délégation mennonite.  

    Des représentants de l’Église catholique (Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens), de la Fédération luthérienne mondiale (LWF) et de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) se sont réunis entre 2012 et 2017 pour débattre de leur compréhension et pratique du baptême.

    La rapport intitulé Baptême et incorporation dans le Corps du Christ, l’Église résume les discussions qui se sont tenues au cours de ces cinq années autour de trois thèmes fondamentaux :

    1. La relation entre baptême et le péché et le grâce.
    2. La célébration du baptême et la communication de la grâce et de la foi dans le contexte de la communauté chrétienne.
    3. La façon de vivre le baptême dans le discipulat chrétien.

    Dans la partie du rapport consacrée à la réflexion mennonite, on peut lire : « Nous sommes reconnaissants pour le don de confiance, de patience et de réceptivité que nos partenaires catholiques et luthériens nous ont fait. Nous accueillons le défi que ce dialogue a mis en lumière, nous voyons que le travail pour l’unité de l’Église renforce notre fidélité à l’évangile. »  

    Selon le secrétaire général de la CMM, César García, « ces dialogues ont pour but de promouvoir une meilleure compréhension mutuelle entre nos dénominations et de conduire à une plus grande fidélité envers Jésus Christ. Nous sommes convaincus que ce rapport aidera nos églises membres à valoriser l’harmonie trouvée entre les dénominations luthérienne, catholique et mennonite malgré les différences et à mieux comprendre nos propres convictions et pratiques du baptême. »

    Ce rapport fait suite au rapport bilatéral entre luthériens et mennonites, Healing Memories (Souvenirs qui guérissent), qui a débouché sur un culte de réconciliation en 2010 et au dialogue bilatéral entre mennonites et catholiques romains qui a donné lieu à la publication de Appelés ensemble à faire œuvre de paix.

    « Ce fut l’occasion d’approfondir nos propres convictions et, en même temps, de respecter les convictions de nos sœurs et frères en Christ d’autres traditions, » témoigne John D Rempel, membre de la délégation de la CMM.

    Ces dialogues ont incité Larry Miller à « se souvenir de son baptême ! Même si les catholiques et les luthériens baptisent souvent les jeunes enfants, ils incitent les croyants – à un moment donné de l’année, tous les ans – à se rappeler de leur baptême dans leur vie de disciple… Peut-être est-ce là un exemple des dons que ces Églises peuvent nous apporter ?

    « Ce rapport n’est pas fait pour être simplement rangé sur une étagère » déclare John D Roth, secrétaire de la Commission Foi et Vie. La Commission Foi et Vie va concevoir des outils pour que les églises puissent étudier les « dons reçus » et les « défis acceptés » par la Conférence Mennonite Mondiale lors de sa participation à ces dialogues.

    Cliquez ici pour télécharger le rapport.

    Les participants

    Catholique

    • Sister Prof. Dr. Marie-Hélène Robert, NDA (France);
    • Archbishop Luis Augusto Castro Quiroga, IMC (co-chair, Colombie);
    • Revd. Prof. William Henn, OFM Cap (Etats-Unis/Italie);
    • Revd. Prof. Luis Melo, SM (Canada);
    • Revd. Avelino Gonzalez (co-secretary, Etats-Unis/Vatican).

    Luthérien

    • Revd. Dr. Kaisamari Hintikka (co-secretary, Finlande / Suisse);
    • Prof. Dr. Friederike Nüssel (co-chair, Allemagne);
    • Bishop Emeritus Dr. Musawenkosi Biyela (Afrique du Sud);
    • Prof. Dr. Theodor Dieter (France).
    • Rev Prof. Peter Li (Hong Kong / Chine)
    • Revd Raj Bharath Patta (Inde / Royaume-Uni)

    Mennonite

    • Revd. Rebecca Adongo Osiro (Kenya);
    • Prof. Dr. Alfred Neufeld (co-chair, Paraguay);
    • Prof. Dr. Fernando Enns (Allemagne / Pays-Bas);
    • Prof. Dr. John Rempel (Canada);
    • Revd. Dr. Larry Miller (co-secretary, France);
    • Prof. Dr. Alfred Neufeld (co-chair, Paraguay).

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale à partir de documents de la Fédération luthérienne mondiale

    Lire la suite

    Réconciliation avec la réforme radicale

    Appelés Ensemble à Faire Œuvre De Paix

    Les dialogues sur le baptême se concluent dans la prière et avec des apprentissages 

    Intégration dans le corps du Christ

     

  • « L’Église mondiale fonctionne mieux quand toutes ses membres se sentent impliqués dans le partage de leurs histoires », dit Patrick Obonde, directeur des missions au Centre anabaptiste d’éducation au leadership au Kenya.

    C’est justement ce qu’historiens, pasteurs et archivistes ont fait du 17 au 19 juin lors d’un symposium à Goshen College en Indiana intitulé « Pouvoir et Préservation : Favoriser l’accès aux sources qui sont à la base de nos histoires. » Ce colloque organisé par l’Institut pour l’étude de l’anabaptisme mondial (ISGA – Institute for the Study of Global Anabaptism), a comporté 16 présentations sur l’état des sources historiques et des récits dans les églises et organisations anabaptistes d’Afrique, d’Asie, d’Amérique du Nord et d’Amérique latine.

    Les conférenciers ont parlé des ressources, des problèmes d’accès et du niveau d’engagement à préserver l’histoire qu’ils voient dans leur contexte. Bien que chacun ait soulevé des préoccupations particulières, des thèmes communs sont ressortis.

    • L’histoire orale est une priorité. La numérisation des sources présente un grand potentiel de plus grande préservation et accessibilité, mais elle nécessite également des ressources financières importantes.
    • L’amour du pouvoir ou la peur de sa perte peuvent rendre difficile l’accès aux documents historiques.
    • La tradition de localisme est un obstacle à la préservation. « Tout le monde se sent à l’aise avec la situation », a déclaré Ursula Giesbrecht, archiviste de la colonie de Menno à Loma Plata, Paraguay. « Il est toujours difficile de s’éloigner de ses coutumes. »

    Bock Ki Kim (Corée du Sud), Abe Dueck (Canada) et Pamela Sari (Indonésie) partagent leurs idées sur la déclaration du groupe.  Photo : Laura Miller

    A l’issue du colloque, le groupe a rédigé une déclaration synthétisant les thèmes qui y ont été abordés.

    « En tant que disciples de Jésus-Christ, notre histoire nous relie, nous rappelle l’activité de l’Esprit parmi nous et nous appelle à aller de l’avant dans l’avenir « , déclare-t-elle. « Les archives jouent un rôle crucial pour nous aider à comprendre l’inséparabilité des histoires de l’Église et de la mission. »

    Cette déclaration affirme l’importance de l’identité historique, l’urgence de documenter les histoires et la nécessité de l’accès aux sources pour une communauté d’églises saine. La déclaration reconnaît également les obstacles auxquels se heurtent les églises dans la préservation et l’accès aux sources historiques, et conclut par une liste d’engagements signés par 29 participants de 12 pays.

    Selon John D. Roth, directeur de l’Institut pour l’étude de l’anabaptisme mondial, l’idée du symposium est née de conversations avec Anicka Fast, une doctorante dont les recherches sur les missions mennonites au Congo ont été entravées à divers moments par un accès limité ou restreint aux archives et par la précarité de nombreux documents relatifs à l’histoire de l’Église. Avec Bruce Yoder, qui a récemment terminé un doctorat sur l’histoire des missions mennonites au Nigeria, les organisateurs ont cherché à élargir la discussion sur la préservation et l’accès, ainsi que sur la question plus large de savoir comment les récits historiques façonnent l’identité de l’Église mondiale.

    Pamela Sari, une nouvelle doctorante qui a fait des recherches sur l’Église Jemaat Kristen Indonesia (Église membre de la CMM en Indonésie), est optimiste quant à l’avenir des archives mennonites. « L’Église est vraiment dotée de leaders, de missionnaires, de membres, d’universitaires, d’archivistes qui se soucient profondément de son histoire. Je prie pour que Dieu continue d’augmenter notre capacité à rester ancrés dans l’amour et la vérité du Christ et de sa Parole. »

    —Un communiqué de la CMM par Laura Miller / Goshen College

    Cliquez ici pour lire la déclaration.

  • « Même si chaque paroisse a sa propre histoire et son propre contexte sociale et culturel, toutes passent souvent par des temps de conflits, de tensions et des situations similaires. » Ellul Yongha Bae, éditeur responsable d’église mennonite en Corée du Sud.

    « La communication de la CMM est particulièrement utile pour montrer que nous, les églises mennonites, avons soulevé le même type de questions et avons essayé d’y apporter des réponses en se basant sur la communauté, le discipula et la paix »

    La maison d’édition Daejanggan traduit des livres mennonites en coréen depuis 2010, dont le livre datant de 2015 du rayon de littérature anabaptiste-mennonite mondiale Vivre unis dans l’Esprit de John Driver.

    « Il n’est pas aisé de trouver un vrai modèle de mouvements radicaux dans l’histoire chrétienne coréenne » explique Ellul Yongha Bae. L’enseignement sur la paix est crucial en Corée à cause de la blessure béante laissée par la séparation entre la Corée du Nord et la Corée du Sud.

    « Nous croyons que la théologie de paix mennonite est un bon moyen d’enseigner l’éthique chrétienne et la pratique d’un mode de vie. »

    Daejanggan donne aux traducteurs une petite rémunération pour leur travail sur ces livres qui aident les églises anabaptistes coréennes à apprendre aux côtés des autres églises de la CMM. « Nous sommes guidés en voyant qu’il y a d’autres manières de voir possibles en plus de la chrétienté. »   

    La maison d’édition fait partie d’une organisation qui comprend une entreprise de conception de site web et une petite exploitation agricole. Ces sont les dons provenant de quelques partenaires anabaptistes internationaux comme les Huttérites et la communauté du Bruderhof, qui financent les traductions.  

    Les livres mennonites sont principalement lus par des étudiants en théologie et des responsables laïcs d’églises anabaptistes de maison. Mais, d’après Ellul Yongha Bae, ils sont aussi recherchés par d’autres chrétiens en Corée qui cherchent d’autres façons de vivre la foi chrétienne.

    « Bien que nous soyons petits, confesser que nous suivons le Christ à la façon anabaptiste est porteur de beaucoup de sens aujourd’hui. »  

    « Le rayon de littérature anabaptiste-mennonite mondiale invite nos membres à prendre part à la conversation mondiale sur des sujets de foi et pratique avec une vision anabaptiste-mennonite » déclare John D Roth, secrétaire de la Commission Foi et Vie. « Beaucoup de ces livres sont coécrits par des auteurs de différents contextes culturels, il y a des questions dans la plupart des livres qui facilitent la discussion en groupe d’étude, et tous ces livres sont profondément enracinés dans les Écritures. » 

    Cliquez ici pour voir les huit titres des livres du Rayon de Littérature Anabaptiste-Mennonite Mondial.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale

     

    Rayon de Littérature Anabaptiste-Mennonite Mondiale:

    Anabaptist Seed (anglais)

    De Semilla Anabautista (espagnol)

    Graines d’anabaptisme (français)

    ÈáçÊ¥óÊ¥æÁö–ʆπÊ∫ê (chinois)

    Täuferische Saat – Weltweites Wachstum (allemand)

    Anabaptist Beej se (hindi)

    „Ç¢„Éä„Éê„Éó„ÉÜ„Çπ„Éà„ÅÆÁ®Æ„Åã„Çâ    (japonais)

    Ïû¨Ï–∏ΰÄÏã†ÏïôÏùò Ïî®ÏïóÏúºÎ°ú Î∂ÄÌ–∞ (coréen)

    Từ Hạt Giống Anabaptist (vietnamien)

     

    Sharing Gifts in the Global Family of Faith (anglais)
    Compartiendo Dones en la Familia Global de la Fe (espagnol)
    Dons de chacun au service de tous (français)
    Teilen, was wir sind und haben (allemand)

     

    God’s Shalom Project (anglais)
    Shalom – un proyecto de Dios (espagnol)
    Shalom, le projet de Dieu (français)
    Schalom – das Projekt Gottes (allemand)
    シャローム 神のプロジェクト (japonais)

     

    A Culture of Peace (anglais)
    Ein Kultur des Friedens (allemand)

     

    Stewardship for All? (anglais)

     

    What we Believe Together (anglais)
    Lo que juntos creemos (espagnol)
    Was wir gemeinsam glauben (allemand)
    Keyakinan kita bersama: mengungkap butir-butir keyakinan bersama gereja-gereja Anabaptist (indonésien)
    Ïö∞ζ¨Í∞Ä Ìï®Íªò ÎØøÎäî Í≤É (coréen)

     

    Life Together in the Spirit (anglais)
    Convivencia Radical (espagnol)
    Vivre ensemble, unis dans Esprit (français)
    Hidup Bersama dalam Roh: Spiritualitas Radikal untuk Abad Kedua Pubu Satu (indonésien)
    Ï–±Î†πÍ≥º Ìï®Íªò ÌïòÎäî ÏÇ∂: 21Ï–∏Í∏∞Ïùò Í∏âÏߖφŠÏòÅÏ–± (coréen)
    Vida no Espírito em Comunidade : Uma Espiritualidade Radical para o Século XXI (portugais)

     

    God’s People in Mission: An Anabaptist Perspective (anglais)
    aÃÄ paraiÃÇtre : El Pueblo de Dios en MisioÃÅn, una Perspectiva Anabautista (espagnol)
    aÃÄ paraiÃÇtre : Le peuple de Dieu en mission : une perspective anabaptiste (français)

     


    Si vous avez connaissance d’une traduction qui n’est pas répertoriée ici, veuillez-nous le faire savoir.
    Email info@mwc-cmm.org


     

     

  • Comme les quatre cavités du cœur, les quatre commissions de la CMM servent la communauté mondiale des Églises anabaptistes dans les domaines suivants : diaconie, foi et vie, paix et mission. Les commissions préparent du matériel à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils, proposent des ressources aux Églises membres et facilitent le travail des réseaux ou des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun. Ci-dessous, une des commissions communique un message au sujet de l’objectif de son travail.


    « Mais le Saint-Esprit descendra sur vous : vous recevrez sa puissance et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’au bout du monde » (Actes 1/8).

    Vers le milieu des années 60, dans toute l’Éthiopie, il y eut un mouvement chez les jeunes dans les lycées et les campus universitaires. Les croyants qui étaient engagés par la prière basée sur la Bible, commencèrent à témoigner dans les écoles, les bureaux, et dans la rue.

    Dans la prière, ils demandaient avant tout, d’être remplis du Saint Esprit – la promesse de Dieu le Père, comme le dit la Bible. Ces jeunes gens avaient aussi une grande passion pour les âmes perdues. Notre Dieu fidèle a répondu à ces prières et a déversé son Esprit sur beaucoup de croyants.

    Meserete Christos Church (MKC), une des plus grandes églises mennonites, comptait un peu plus de 5 000 membres lorsqu’elle dut passer à la clandestinité durant la période de persécution du gouvernement militaire marxiste. C’est durant ce temps de persécution que l’église a prospéré et a commencé à grandir de façon spectaculaire

    Les croyants, transformés par la puissance du Saint Esprit, eurent le courage de rendre témoignage de Jésus Christ, de partager leur foi et de vivre une vie sainte qui condamne le pécher et appelle les pêcheurs à la repentance.

    Malgré les restrictions imposées aux chrétiens par le gouvernement marxiste, la bonne nouvelle de Jésus Christ n’a pu être stoppée. Beaucoup de croyants, y compris les responsables de l’église MKC, furent mis en prison. Les statistiques de la MKC montrent qu’après 17 ans de persécution, le nombre de membres avait décuplé.

    Comme au temps où les Israélites étaient opprimés par le Pharaon, plus les chrétiens étaient opprimés, plus ils se multipliaient et se répandaient. De jeunes croyants engagés et remplis de la puissance transformatrice du Saint Esprit plantèrent de nouvelles églises. On forma de nombreux groupes de maison pour tenir des études bibliques et des réunions de prière. Cette croissance continue. Aujourd’hui, par la grâce de Dieu, MKC s’agrandit et il y a plus de 20 000 nouveaux membres baptisés chaque année.

    Dans le livre des Actes, les disciples de Jésus, remplis de la puissance du Saint Esprit, « soulèvent le monde entier avec leurs enseignements ». Transformés par le Saint Esprit, ils répandent la parole sans peur et beaucoup se convertissent au christianisme. Le Saint Esprit a transformé ces personnes et en a fait des témoins.

    Le mot témoin vient du mot grec qui signifie « martyr ». Même si aujourd’hui on utilise ce mot pour désigner ceux qui sont morts parce qu’ils confessaient une foi en Christ, « martyr », à l’origine, désignait un témoin.

    Lorsque nous pensons à la transformation par l’Esprit, nous parlons d’une vie transformée pour l’évangile, pour qu’elle devienne un instrument pour l’œuvre du royaume de Dieu. Un martyr vit pour son maitre, pas pour lui-même ou elle-même ni même pour l’intérêt d’un groupe.

    Nous sommes transformés par le Saint Esprit pour servir Dieu en proclamant l’œuvre de Dieu et la bonne nouvelle de Jésus Christ pour sa gloire.

    « Mais vous, vous êtes un peuple élu, une communauté de rois-prêtres, une nation sainte, un peuple que Dieu a pris pour sien, pour que vous célébriez bien haut les œuvres merveilleuses de celui qui vous a appelés à passer des ténèbres à son admirable lumière » (1 Pierre 2/9).

    Un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale écrit par Tewodros Beyene (Ethiopie), membre de la Commission Foi et Vie.

  • Elspeet, Pays-Bas – Des représentants de l’Église catholique (du Conseil Pontifical pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens), de la Fédération luthérienne mondiale et de la Conférence Mennonite Mondiale se sont réunis à Elspeet, aux Pays-Bas, du 9 au 13 février 2015 pour la troisième réunion de la commission sur le baptême du dialogue trilatéral.

    La commission a développé le thème général du dialogue « Le baptême et l’insertion dans le corps du Christ, l’Église » à travers de présentations comme « Le baptême : Communiquer la Grâce et la Foi » des professeurs John Rempel et Fernando Enns (mennonite). Le révérend professeur William Henn (catholique), et Mgr Emeritus Musawenkosi Biyela (luthérien) firent également des présentations importantes.

    La Commission a également continué à étudier les pratiques baptismales des trois traditions chrétiennes, en accordant une attention particulière cette année aux mennonites avec l’étude d’un article du professeur Rempel et du docteur Jonathan Seiling.

    Chaque jour commençait et terminait par une prière commune. Les prières du matin comprenaient une réflexion commune sur les textes bibliques relatifs au baptême.

    La réunion, organisée par la Conférence Mennonite Mondiale, eut lieu au Centre de Conférence Mennorode (Elspeet).

    Lors d’une soirée, les membres de la commission rencontrèrent les responsables de la communauté mennonite nationale pour en apprendre davantage sur la vie de l’église mennonite hollandaise d’aujourd’hui, y compris leur pratique du baptême dans une société majoritairement séculaire. Le dernier jour, les participants visitèrent des sites historiques mennonites à Amsterdam et Friesland où Menno Simons est né et commença son ministère.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale avec l’aimable autorisation de la Fédération luthérienne mondiale

    Participants:

    Catholiques romains
    • Archevêque Luis Augusto Castro Quiroga, IMC (coprésident, Colombie);
    • Rév. Prof. William Henn, OFM Cap (É.-U./Italie);
    • Rév. Prof. Luis Melo, SM (Canada);
    • Soeur Prof. Dr Marie-Hélène Robert, NDA (France);
    Luthériens
    • Prof. Dr Friederike Nüssel (coprésident, Allemagne);
    • Évêque Emeritus Dr Musawenkosi Biyela (Afrique du Sud);
    • Prof. Dr Theodor Dieter (France);
    • Rév. Prof. Peter Li;
    • Rév. Dr Kaisamari Hintikka (cosecrétaire, Finlande/Suisse).
    Mennonites
    • Prof. Dr Alfred Neufeld (coprésident, Paraguay);
    • Prof. Dr Fernando Enns (Allemagne);
    • Rév. Rebecca Osiro (Kenya);
    • Prof. Dr John Rempel (Canada);
    • Rév. Dr Larry Miller (cosecrétaire, France).
    • Dr Jonathan Seiling (Canada/Allemagne), chercheur invité
  • Cinquième rencontre du dialogue trilatéral sur le baptême entre catholiques, luthériens et mennonites

    Augsbourg, Allemagne – Les représentants de l’église catholique (le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens), la Fédération luthérienne mondiale et la Conférence Mennonite Mondiale se sont rencontrés à Augsbourg, en Allemagne du 9 au 14 février 2017, à l’occasion de la cinquième rencontre de la commission du dialogue trilatéral sur le baptême. Cette rencontre à Augsbourg conclue un processus de dialogue de cinq ans.

    La commission a discuté et développé son rapport final, intitulé « Baptême et incorporation dans le Corps du Christ, l’Église », rédigé par les professeurs Theo Dieter (luthérien, France), William Henn (catholique, États-Unis / Vatican) et John Rempel (mennonite, Canada). La commission trilatérale a convenu d’un nouveau processus pour finaliser ce rapport qui résume les riches discussions qui ont eu lieu au cours des cinq dernières années sur trois thèmes fondamentaux : 1) la relation entre le baptême et le péché et le salut, 2) la célébration du baptême et sa relation à la foi et à l’appartenance à la communauté chrétienne, 3) le vécu du baptême dans le discipulat chrétien. Le rapport sera publié au début de 2018.

    La réunion a été organisée par la Conférence Mondiale Mennonite (CMM) et a eu lieu à la Haus Sankt Ulrich, le centre de conférence du diocèse catholique d’Augsbourg. Le groupe trilatéral s’est réuni en même temps et au même endroit que le comité exécutif et les quatre commissions de la CMM. Au cours de la réunion, la commission trilatérale a partagé des méditations matinales et des études bibliques. Les soirs, il se joignait à la CMM pour les prières. Un après-midi, les membres de la commission trilatérale ont participé à une visite guidée par Wolfgang Krauss, mennonite d’Augsbourg, qui retrace l’histoire anabaptiste et mennonite de la ville.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale avec l’aimable autorisation de la Fédération luthérienne mondiale

    Réflexions d’un participant mennonite au dialogue :

    Au cours des cinq années durant lesquelles nous avons réfléchi à notre théologie et à notre pratique du baptême avec le regard de nos partenaires, nous avons appris à nous respecter, à nous faire confiance et à nous questionner mutuellement.

    Des luthériens, j’ai pu comprendre plus clairement que leur souci de la justification par la grâce au travers de la foi ne signifie pas que l’obéissance soit d’importance secondaire. L’important pour eux c’est de suivre Christ comme un style de vie motivé par la gratitude pour la grâce de Dieu et non pas faire de bonnes œuvres pour gagner la faveur de Dieu.

    De la part des catholiques, j’ai appris que le sacrement du baptême ne donne pas le salut de manière « automatique ». Si quelqu’un vit constamment en contradiction avec l’esprit de Christ, le baptême ne le sauvera pas.

    Qu’ai-je réalisé des mennonites à partir des observations de nos partenaires de dialogue ? Un élément de réflexion est que notre souci pour la réponse humaine à la grâce de Dieu dans la conversion et le baptême est si central que nous négligeons la valeur de la main tendue de Dieu vers nous.

     

    — Prof. Dr John Rempel (Canada)

    Participants

    Catholiques romains

    • Soeur Prof. Dr Marie-Hélène Robert, NDA (France);
    • Archevêque Luis Augusto Castro Quiroga, IMC (coprésident, Colombie);
    • Rév. Prof. William Henn, OFM Cap (É.-U./Italie);
    • Rév. Prof. Luis Melo, SM (Canada);
    • Rév. Avelino Gonzalez (cosecrétaire, É.-U./Vatican).

    Luthériens

    • Rév. Dr Kaisamari Hintikka (cosecrétaire, Finlande/Suisse);
    • Prof. Dr Friederike Nüssel (coprésident, Allemagne);
    • Évêque Emeritus Dr Musawenkosi Biyela (Afrique du Sud);
    • Prof. Dr Theodor Dieter (France).

     Mennonites

    • Rév. Rebecca Adongo Osiro (Kenia);
    • Prof. Dr Alfred Neufeld (coprésident, Paraguay);
    • Prof. Dr Fernando Enns (Allemagne / Les Pays-Bas);
    • Prof. Dr John Rempel (Canada);
    • Rév. Dr Larry Miller (cosecrétaire, France).

    Excusés

    • Rév. Dr. KS Peter Li (luthérien, Hong Kong, Chine).

    Le dialogue trilatéral

    Le dialogue trilatéral entre les mennonites, les catholiques et les luthériens


  • Comme les quatre cavités du cœur, les quatre commissions de la CMM servent la communauté mondiale des églises anabaptistes dans les domaines suivants : diacres, foi et vie, paix et mission. Les commissions préparent du matériel à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils et proposent des ressources aux églises membres et facilitent le travail des réseaux ou des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun. Ci-dessous, une des commissions communique un message de leur ministère.


    Renouveau 2027 est une série d’événements étalés sur 10 ans impulsée par la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) pour marquer le 500ème anniversaire des débuts de l’anabaptisme.

    « Transformé par la Parole : Lire la Bible dans une perspective anabaptiste » (l’événement inaugural du 12 février 2017 à Augsbourg en Allemagne) contribue à la mission de la commission Foi et Vie de la CMM qui consiste à aider les églises membres à « comprendre et décrire la foi et la pratique anabaptiste-mennonite ».

    Alors qu’ont lieu de nombreuses commémorations de la Réforme, en particulier en Europe, il est important de se rappeler que les anabaptistes, eux aussi, sont issus du contexte de la Réforme et ont été grandement influencés par sa redécouverte de la Bible entant qu’autorité dans la vie et la foi chrétienne.

    Peu avant les premiers baptêmes d’adultes en janvier 1525, un membre d’un groupe d’étude biblique au cœur du mouvement anabaptiste naissant, illustra ceci de manière très claire :

    « Cependant, après que nous ayons nous aussi lu la Bible et étudié tous les sens possibles, nous sommes mieux informés. »

    La lettre continue en décrivant comment ils en sont arrivés à une compréhension plus profonde des Écritures.

    Cinq thèmes centraux – présents dans la citation ci-dessus – marquent l’éloignement para rapport aux réformateurs vers une position d’opposition :

    • Les Écritures sont le point clef de départ du renouveau apporté par la Réforme.
    • Il est primordial d’apprendre non pas uniquement par le biais d’un tiers mais par la lecture personnelle des Écritures.
    • Le groupe d’étude biblique lit en étant dans une disposition d’attente. Ils « étudient tous les sens possibles », posent des questions sur le texte et reçoivent des réponses.
    • Ils se réorientent à partir de ces nouvelles découvertes. De cette manière, ils étaient « mieux informés » par rapport aux enseignements de l’église catholique mais aussi par rapport à Zwingli et autres réformateurs.

    Être « mieux informés ». A priori, cette déclaration est plutôt positive. Mais elle renferme aussi de la douleur. En effet, elle suggère que nous étions dans l’erreur ; elle implique une disposition à abandonner les vieilles compréhensions que l’on aimait tant. C’est souvent difficile.

    La question cruciale qui est soulevée ici est : Permettrons-nous que la parole biblique (et Dieu qui veut nous parler) questionne nos convictions pour que nous puissions « être mieux informés » ? Ou est-ce que la recommandation d’« examine[r] toutes choses, reten[ir] ce qui est bon » (1 Thessaloniciens 5:21) ne s’applique qu’aux autres ?

    Jusqu’ici tous ces thèmes pourraient être considérés comme des principes protestants. Mais le cinquième point est le principe plus spécifiquement anabaptiste :

    • Le « nous » dans la citation est crucial : non seulement l’étude biblique se fait en communauté ; mais les nouvelles compréhensions des Écritures sont aussi rendues possibles en collectivité.

    Personne n’est obligé de faire partie d’une assemblée anabaptiste – la foi et la décision de devenir membre sont toujours volontaires. Une personne seule ne détient pas toute la compréhension ou tous les dons ; mais tout le monde en a une partie. Ainsi donc, il est primordial de créer un type d’étude biblique qui permette à tous de contribuer à une meilleure compréhension du texte biblique : jeunes et vieux, hommes et femmes, universitaires et cultivateurs. C’est précisément pour cette raison que le « nous » dans notre texte est si important !

    Mais plusieurs risques sont mis en évidence dans cette même citation.

    Nous permettre d’être « mieux informés » est plutôt séduisant, mais est-on à l’abris des divisions notoires de l’église qui ont eu lieu si fréquemment tout au long de l’Histoire anabaptiste ? Comment peut-on s’assurer que nous laissons la place à l’idée que toutes nos interprétations sont incomplètes et ont besoin de perceptions supplémentaires ? Et comment s’assure-t-on que cette « quête de vérité » ne se fait pas au dépend de la « quête d’unité » ?

    Si « le renouveau de la foi et de la vie » et « la transformation par la Parole » vont avoir lieu lors de la Conférence Mennonite Mondiale, il est essentiel que cela soit sous la forme de membres du Nord et du Sud, de l’Est et de l’Ouest, marchant ensemble les uns à côté des autres comme un « nous ».

    Hanspeter Jecker est membre de la commission Foi et Vie de la CMM, il est aussi professeur de théologie historique et d’éthique au Séminaire Théologique du Bienenberg, en Suisse.

  • Rapport sur le thème Porter du Fruit, du Groupe de Travail de la Fédération Luthérienne Mondiale qui fait suite à « l’Action Mennonite » de la onzième assemblée de la FLM en 2010.

    Bogotá (Colombie) – Le processus de réconciliation entre la Fédération Luthérienne Mondiale et le Conférence Mennonite Mondiale a créé un terrain fertile pour la collaboration. Un rapport qui résume l’action FLM-CMM de réconciliation avec les Mennonites à propos des condamnations dans la Confession d’Augsbourg a pour but d’aider les églises membres de la FLM, les pasteurs, les séminaires et les assemblées à « mettre en place l’engagement de la FLM en enseignant différemment l’histoire anabaptiste, en particulier par rapport à la manière dont les anabaptistes sont décrits dans la Confession d’Augsbourg. »

    « Les graines de la réconciliation semées il y a plus de 30 ans et qui ont fleuries durant la célébration de réconciliation à Stuttgart en 2010, portent réellement leur fruit maintenant, » dit John D. Roth, représentant de la CMM, membre du Groupe de Travail du FLM et auteur du document. « Les pasteurs mennonites et luthériens et les responsables d’église trouveront de nombreuses idées pour dialoguer entres eux à un niveau local. »

    Le processus s’inspire des dialogues entamés à l’occasion de la célébration du 450 ème anniversaire de la Confession d’Augsbourg. Ê partir de la constatation que « les différences théologiques historiques ne pouvaient pas être examinées constructivement avant que les blessures du passé ne soit directement nommées, » la FLM commence un processus de réconciliation en 2003. Le travail principal de la commission d’étude consistait à « écrire une histoire commune des relations douloureuses au seizième siècle. » Le processus fut « en lui même un acte œcuménique et donc contribua déjà à la réconciliation. »

    Les deux groupes ont reconnu « un devoir des communautés et des individus de reconnaître lorsqu’ils ont besoin de repentance et de pardon sincère. »

    « La tâche de ce Groupe de Travail fut de répondre aux engagements (l’enseignement des confessions luthériennes, l’exploration de thèmes non-résolus, l’approfondissement des relations au travers de la prière commune et l’étude de la paix) … avec la certitude que ce travail de l’Esprit n’en a pas fini avec nos églises, » dit le rapport.

    Un des « fruits » de ce travail est le dialogue sur le baptême ; lorsque la CMM fut invitée par le Conseil Pontifical pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens, elle suggéra que la FLM soit aussi invitée.

    Porter du Fruit explore une autre différence historique, l’autorité civile et la participation chrétienne à la guerre au travers d’un dialogue honnête et respectueux entre représentants mennonites et luthériens.

    « Un travail dur, parfois même douloureux, de ré-évaluation du passé a ouvert le chemin vers de nouvelles relations, » déclare le rapport. « Des arbres d’espoir ont été plantés. Maintenant, c’est le moment de s’assurer que les fruits continuent d’être nourris et récoltés. »

    Il y a cinq-cent ans, les Anabaptistes et les Luthériens géraient différemment la pression des gouvernements et pouvoirs politiques et ceci permit que des condamnations soit émises de la part de uns sur les autres, dit Alfred Neufeld, président de la Commission Foi et Vie. « Mais c’est de l’histoire ancienne. Aujourd’hui, l’église mondiale du Christ (Mennonites et Luthériens inclus) se rend compte que l’église est appelée a proclamer la vérité face aux pouvoirs. Cette perspective mondiale et transnationale nous libère et nous permet de rester unis. »

    En parlant du processus durant un événement de la FLM en Indiana, aux États-Unis, le président de la CMM, Nelson Kraybill dit : « Maintenant, c’est notre devoir- celui des pasteurs comme vous et moi, des dirigeants à tous les niveaux de nos églises et des groupes régionales- de nous résoudre à nous aimer et à nous respecter les uns les autres et à trouver des manières de collaborer pour la construction de la paix et la proclamation de la bonne nouvelle. »

    Cliquez ici pour voir le rapport intégral de la FLM, Porter du Fruit en anglais.

    Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale


  • Comme les quatre cavités du cœur, les quatre commissions de la CMM servent la communauté mondiale des églises anabaptistes dans les domaines suivants : diacres, foi et vie, paix et mission. Les commissions préparent du matériel à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils et proposent des ressources aux églises membres et facilitent le travail des réseaux ou des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun. Ci-dessous, une des commissions communique un message de leur ministère.


    Quand un globule rouge a rencontré une cellule nerveuse pour la première fois, il s’est écrié : « Ah! un extraterrestre! » « Non, répliqua la cellule nerveuse, je suis ta sœur. »

    Au printemps 1997, à l’occasion d’un séminaire aux Pays-Bas pour le 500e anniversaire de Menno Simons, j’ai participé pour la toute première fois à une rencontre mennonite internationale. Ma réaction émotionnelle a été semblable à celle du globule rouge : Est-ce que tous ces gens sont mennonites? Pourquoi leur façon de penser est-elle si différente de la mienne? Au dernier rassemblement de la CMM, Pennsylvania 2015, j’ai eu le même sentiment, mais encore plus fort!

    Que ce soit les 2000 ans du christianisme ou les 500 ans de l’Église anabaptiste, nous sommes tous issus de la même tradition théologique. En raison du passage du temps et de la diversité des cultures et des milieux sociaux, nous avons grandi en prenant différents visages. Aujourd’hui, devant les nombreux problèmes délicats, nous avons aussi adopté différents points de vue et positions.

    Cela me fait penser à la métaphore du corps de l’apôtre Paul : nous formons réellement un corps avec des parties ayant des formes et des fonctions différentes. L’Église doit être divergente et diversifiée – c’est l’ADN enfoui dans l’Église quand Dieu l’a d’abord créée.

    L’Église doit accepter les différences, parce que c’est vital pour elle. Par le biais de mes frères et de mes sœurs d’Afrique, d’Europe, d’Asie et de l’Amérique du Sud, mes horizons et mes perspectives s’agrandissent. Je vois une image différente de la foi. Ces « autres » culturels proviennent du même ADN théologique; ces relations de sang spirituelles sont devenues une partie indispensable du « moi » ou du « nous » de la foi. Les sœurs et les frères de la famille mondiale constituent notre « cohumanité » en Christ.

    Or, en même temps, la différenciation à l’échelle « cellulaire » est pour une plus grande unité à grande échelle : il n’y a qu’un seul corps. En tant que membres, nous avons été intégrés dans le corps divin. Ce que nous avons en commun, c’est que nous nous consacrons tous à Jésus-Christ pour le suivre de manière radicale. Nous possédons également des Convictions Communes. Donc, nous sommes faits un dans notre diversité tout en restant diversifiés dans l’unité.

    L’Église est pleine de lumière et d’ordre à certains moments, et de désordre à d’autres moments. Néanmoins, de cette mosaïque de l’Église émerge le visage de celui qui transcende : Jésus-Christ. Il se révèle lui-même au moyen de la vie globale de l’Église. L’Église est l’image sainte du Christ; sa mission est de montrer fidèlement le Christ afin que le monde puisse voir le visage de celui qui transcende.

    L’image du visage dépend de la manière dont nous sommes liés ensemble. Chacun de nous, comme une cellule de l’oreille, de l’œil ou du nez, apportera la beauté au visage si nous sommes correctement liés. Ainsi, nous devons nous efforcer de conserver l’unité de l’Esprit. Le Repas du Seigneur en est un excellent rappel. Chaque fois, nous nous souvenons ensemble de la croix de Jésus, du corps de Christ. Que la volonté de Dieu soit faite.

    —Paulus Chiou-Lang Pan, membre de la Commission Foi et Vie de la CMM

    De cette mosaïque du corps de Christ émerge le visage de celui qui transcende : Jésus. Photo par Faith Lin, avec la permission de Paulus Chiou-Lang Pan.

    Cliquez sur la photo pour obtenir une version en haute résolution

  • En 2012, la CMM s’est associée à l’Institute for the Study of Global Anabaptism, de Goshen College (États-Unis) pour lancer un projet de recherche à long terme comprenant plusieurs parties. L’objectif ? Dresser un tableau plus nuancé des membres de la CMM en particulier, et de l’Église anabaptiste mondiale en général.

    Le projet comporte deux volets. Le premier, ‘Profil Anabaptiste Mondial’ (GAP), est une enquête articulée autour des ‘Convictions Communes’ de la CMM, qui vise à recueillir des données démographiques ainsi que des informations sur les co+H98nvictions et les pratiques. Le deuxième volet, ‘Témoignages du Monde’ (BWS), cherchera à recueillir des histoires personnelles de discipulat et de souffrance, dans l’esprit du Martyr’s Mirror (Miroir des Martyrs).

    Courier/Correo/Courrier a contacté les personnes travaillant sur ce projet pour savoir comment il est né et où il en est.

    Quelle est l’origine de cette initiative de recherche sur l’anabaptisme mondiale ?

    John D. Roth (JR) : L’église anabaptiste mondiale a subi une transformation radicale au cours des 30 dernières années, passant d’environ 600 000 membres en 1980 à plus que 1,7 millions aujourd’hui. Bien que la CMM ait beaucoup travaillé pour faciliter les échanges entre ses groupes membres, nous en sommes encore à apprendre à mieux nous connaître. Le projet est une étape pour avoir une idée plus juste des données démographiques, tout en recueillant des informations beaucoup plus détaillées sur les convictions, les pratiques, les espoirs et les rêves des églises membres de la CMM.

    Y a-t-il déjà eu des études sur les convictions et les pratiques de la communauté internationale anabaptistemennonite ?

    Conrad Kanagy (CK) : Pas beaucoup. Il y a quelques années, Richard Showalter (alors président de l’Eastern Mennonite Missions – EMM – et président de la Commission Missions de la CMM) et moi avons inauguré le Multi-Nation Anabaptist Profile (MNA). Notre objectif était de mieux connaître les convictions et les pratiques de la communauté anabaptiste internationale, et en particulier des églises liées à l’EMM. Les résultats de cette étude ont été récemment publiés dans le livre Winds of the Spirit (Vents de l’Esprit), Herald Press, 2012.

    Alfred Neufeld (AN) : Winds of the Spirit démontre très bien comment une étude de profil peut stimuler le travail théologique et contribuer au renouvellement identitaire. Nous nous attendons à ce que le GAP soit utile également au travail de notre commission.

    CK : Le GAP aura une portée plus large que le MNA, et nous espérons qu’il fournira davantage d’informations.

    Comment envisagez-vous de recueillir des récits pour le projet ‘Témoignages du Monde’ ?

    JR : Un des aspects du projet portera sur la collecte de témoignages des XVIIIe, XIXe et XXe siècles, c’est à dire de la fin du Martyr’s Mirror (1685) à nos jours. Mais nous voulons aussi recueillir des témoignages de l’église contemporaine, et en particulier des églises anabaptistes-mennonites du Sud.

    En août 2012, une quarantaine de personnes de neuf pays (représentant au moins six différents groupes anabaptistes) se sont réunis à Goshen College pour définir un cadre du BWS. Il en est clairement ressorti que la collecte de témoignages n’est jamais un processus simple. Nous espérons que des sollicitations personnelles et générales, l’utilisation d’internet et des réseaux existants (comme la CMM) va lentement susciter de l’intérêt.

    Quels progrès ont été réalisés à ce jour ?

    JR : Après presque une année de conversations avec les responsables de la CMM et des organisations missionnaires, des représentants du Comité Central Mennonite et d’un grand nombre de personnes intéressées, l’ISGA reçu l’approbation préliminaire pour le projet du Comité Exécutif de la CMM lors de sa réunion en mai 2011, approbation qui a été confirmée par le Conseil Général en mai 2012.

    En août 2012, un sous-groupe de la Commission Foi et Vie de la CMM s’est réuni pour examiner la logistique du GAP. Conrad a aussi organisé une consultation avec plusieurs sociologues mennonites, ayant une vaste expérience des enquêtes transculturelles, pour qu’ils nous conseillent sur la méthodologie. Fin octobre, nous avons finalisé notre modèle, et en novembre, le bureau de la CMM à Bogotá a envoyé des lettres officielles à un échantillon représentatif de 25 églises membres, les invitant à participer. Ê l’heure actuelle, nous répondons aux questions et définissons les groupes qui prendront part au projet. Nous espérons terminer l’enquête en 2013-2014.

    De nos jours, il est courant que des chercheurs nord-américains aillent dans le Sud pour mener ce genre d’études. Je suis sûr que vous êtes sensible à cette question. Quelles mesures avez-vous prises pour y remédier ?

    JR : Oui, certains pourraient avoir l’impression qu’il s’agit d’un projet universitaire purement nord-américain, consistant à ‘extraire’ des informations de l’Église mondiale. Ce n’est pas vrai, mais je comprends. De toute évidence, l’ISGA – qui se trouve aux États-Unis – est un catalyseur, et la totalité du financement provient d’Amérique du Nord. Mais pour nous, c’est un projet commun de toutes les églises membres de la famille de la CMM. L’enquête elle-même est fondée sur les ‘Convictions Communes’, fruit d’un long processus de discernement auquel ont participé des groupes du monde entier. Chaque groupe participant pourra ajouter au GAP des questions qui lui sont spécifiques. Et les résultats de l’enquête de chaque groupe seront disponibles sous une forme accessible aux responsables de chaque église.

    La collecte d’informations n’est pas une fin en soi ; il s’agit d’aider les églises, localement et au niveau mondial, à être des disciples plus fidèles de Jésus.

    Comment pensez-vous que les données recueillies aideront la CMM à connecter la communauté anabaptiste mondiale ?

    AN : Au XVIe siècle, il y a eu une ‘multigenèse’ d’origines anabaptistes : le groupe néerlandais-allemand du Nord, dirigé par Menno Simons, était tout à fait différent culturellement, historiquement, spirituellement et politiquement du groupe suisse-allemand du Sud qui a commencé en 1525 à Zurich. Et ces deux groupes étaient considérablement différents du mouvement dirigé par Hans Hut et Thomas Münzer, et plus tard du ‘Royaume des Cieux’ dans la ville de Münster.

    Aujourd’hui, les nouvelles églises anabaptistes, se développant par exemple dans le contexte islamique en Indonésie ou au Nigeria, ou de la société catholique espagnole résultant de la Conquista en Amérique latine, ou du mouvement de ‘l’église clandestine‘ en Chine, ont des vies spirituelles et des luttes quotidiennes bien différentes des membres d’églises mennonites d’Amsterdam (Pays-Bas) ou de Berne (Suisse), de Lancaster (États-Unis) ou de Winnipeg (Canada). Mais nous avons besoin les uns les autres et nous avons besoin de nous comprendre.

    CK : Dans le livre de l’Apocalypse, Jésus- Christ a un message pour les sept églises d’Asie. Je me plais à imaginer que ce travail sera une nouvelle façon d’entendre, partiellement bien sûr, le message du Christ pour nous en ces premières années du XXIe siècle.

    Participants
    John Roth (JR) Directeur de l’Institute for the Study of Global Anabaptism (ISGA) à Goshen College et secrétaire de la Commission Foi et Vie de la CMM.
    Alfred Neufeld (AN) Président de la Commission Foi et Vie de la CMM.
    Conrad Kanagy (CK) Directeur adjoint du projet ‘Profil Anabaptiste Mondial’

  • Quatrième rencontre du dialogue trilatéral sur le baptême entre catholiques, luthériens et mennonites

    Bogotá (Colombie) – Des représentants de l’Église catholique (Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens), de la Fédération luthérienne mondiale et de la Conférence Mennonite Mondiale se sont réunis à Bogotá en Colombie, du 29 février au 4 mars 2016, pour la quatrième rencontre de la commission internationale du dialogue trilatéral.

    La commission a exploré le thème général du dialogue « Baptême et intégration dans le corps du Christ, l’Église » avec des exposés sur le sujet de la quatrième rencontre « Vivre son baptême ».

    Marie-Hélène Robert (catholique), Alfred Neufeld (mennonite) et Raj Patta (luthérien) ont donné d’importantes présentations sur le discipulat, la participation en Christ et le témoignage public. En prévision de la conclusion du dialogue trilatéral, les membres ont révisé le travail des années précédentes et ont peaufiné le document préparé par le groupe de rédaction. Chaque journée a débuté et a terminé avec un temps de prière en commun; les prières matinales comprenaient des réflexions communes sur des textes bibliques portant sur le baptême.

    La rencontre, animée conjointement par les églises luthériennes, mennonites et catholiques de la Colombie a eu lieu dans les locaux de la Conférence des évêques catholiques (CEC) de la Colombie, où les membres de la commission ont apprécié l’accueil chaleureux du personnel de la CEC. Les membres de la commission ont rencontré un soir Alberto Franco CSsR, représentant du Dialogue inter-église pour la paix – DiPaz; celui-ci a expliqué comment les églises locales appuient le processus de paix et de réconciliation en Colombie et y participent. Les participants ont également visité la Cathédrale de Bogotá et la Basílica del Señor de Monserrate.

    La cinquième et dernière rencontre de la commission trilatérale aura lieu du 8 au 14 février 2017 en Allemagne où la commission devra finaliser son rapport en vue du dépôt auprès de la Fédération luthérienne mondiale, de la Conférence Mennonite Mondiale et du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens.

    —Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale avec l’aimable autorisation de la Fédération luthérienne mondiale

    Réflexions d’un participant mennonite au dialogue :

    En se rencontrant dans le contexte de violence à grande échelle en Colombie et en mettant l’accent sur le thème de cette réunion « Vivre son baptême », je m’attendais à ce que cette rencontre soit « un moment de gloire » pour notre interprétation mennonite du baptême des adultes. Et pourtant j’ai été touché par le riche contenu de la présentation luthérienne du théologien dalit de l’Inde au sujet du témoignage de Dietrich Bonhoeffer sur le discipulat coûteux. J’ai aussi été surpris par l’accent qu’une sœur catholique de France a mis sur l’appel à l’évangélisation comme fruit de notre baptême. Dans la plupart des contextes sociaux dans lesquels nous nous trouvons aujourd’hui (tellement différents du contexte européen du 16e siècle où nos traditions ont pris des directions différentes), il semble donc approprié de reconnaître le baptême des uns et des autres comme des engagements authentiques à témoigner de la paix de Christ, ensemble.

    —Fernando Enns, président, (Paix-) Théologie et éthique, Faculté de théologie de l’Université libre d’Amsterdam

    De « Baptism and Discipleship: Holding together ‘sola fide’ and ‘imitatio Christi,’ », une présentation de l’interprétation mennonite du baptême :

    Il semble clair pour les trois traditions que dans l’initiation chrétienne, l’acteur principal est Dieu, sa grâce et sa justification…

    La vie chrétienne doit avoir un commencement, elle doit être affirmée positivement par toute personne ayant une relation de disciple avec Jésus et son corps, l’Église. Elle a besoin de soins continus, d’enseignement, de pardon et d’encouragement. Ê partir de la compréhension que nous avons de la tradition mennonite, cet idéal peut être atteint et se rapproche le plus des Écritures avec le baptême du croyant et le discipulat au sein de la communauté engagé de l’Église.

    —Alfred Neufeld, président de la Commission Foi et Vie de la CMM

    Participants

    Catholiques romains

    • Archevêque Luis Augusto Castro Quiroga, IMC (coprésident, Colombie);
    • Rév. Prof. William Henn, OFM Cap (É.-U./Italie);
    • Rév. Prof. Luis Melo, SM (Canada);
    • Soeur Prof. Dr Marie-Hélène Robert, NDA (France);
    • Rév. Avelino Gonzalez (cosecrétaire, É.-U./Vatican).

    Luthériens

    • Prof. Dr Friederike Nüssel (coprésident, Allemagne);
    • Évêque Emeritus Dr Musawenkosi Biyela (Afrique du Sud);
    • Prof. Dr Theodor Dieter (France);
    • Rév. Raj Bharath Patta (Inde/Royaume-Uni)
    • Rév. Dr Kaisamari Hintikka (cosecrétaire, Finlande/Suisse).

    Mennonites

    • Prof. Dr Alfred Neufeld (coprésident, Paraguay);
    • Prof. Dr Fernando Enns (Allemagne);
    • Prof. Dr John Rempel (Canada);
    • Rév. Dr Larry Miller (cosecrétaire, France).

    Excusés

    • Rév. Prof. Peter Li (luthérien)
    • Rév. Rebecca Osiro (mennonite).