Un groupe de paix colombien prête son appui à un objecteur de conscience sud-coréen

Bogotá, Colombie – Pour Jenny Neme, directrice de l’organisation mennonite colombienne Justapaz (Paix juste), le récent appui apporté à l’objecteur de conscience sud-coréen San-Ming Lee s’est fait naturellement. Il a jailli de l’intention de « rechercher la solidarité et le soutien mutuel sur la base du rôle prophétique des églises qui consiste à s’engager dans le plaidoyer politique dans les milieux où nous nous rencontrons… d’encourager les églises à saisir les occasions d’exercer le plaidoyer politique dans plusieurs circonstances différentes. »

Justapaz travaille dans le domaine de l’objection de conscience depuis près de 25 ans. L’organisation a encouragé et appuyé des jeunes hommes de la Colombie qui ont choisi, à cause de leur foi, de s’opposer au service militaire obligatoire de la Colombie. Justapaz plaide également en faveur de l’inclusion du droit à l’objection de conscience dans le système judiciaire de la Colombie. L’organisation offre des ateliers, de la  formation théologique et établit des alliances pour promouvoir la consolidation de la paix non violente comme une alternative au service militaire.

Ce n’est qu’en mars 2014, à l’occasion des réunions de la Commission Paix de la Conférence Mennonite Mondiale aux Pays-Bas, que Jenny Neme a entendu parler pour la première fois du cas de San-Ming Lee, un jeune homme de 27 ans, membre de l’église mennonite Grace and Peace (Grâce et Paix) à Seoul en Corée du Sud. San-Ming Lee est le premier mennonite en Corée du Sud à déclarer son objection de conscience; il purge présentement une peine de 18 mois d’emprisonnement. Plus de 92% des objecteurs de conscience emprisonnés dans le monde sont en Corée du Sud.

C’est après avoir entendu l’histoire de San-Ming Lee que Jenny Neme et Justapaz ont raconté ce témoignage d’objection de conscience aux mennonites colombiens. De nombreuses personnes et plusieurs églises se sont engagées à prier pour San-Ming Lee et à lui envoyer des lettres d’encouragement. Selon Jenny Neme, les Colombiens ont donné suite à ce témoignage en raison de leur expérience commune. « Cela pourrait aussi bien nous arriver en Colombie qu’un de nos jeunes hommes soit emprisonné, dit-elle. De plus nous savons par expérience que lorsque nous avons eu besoin d’un secours urgent de nos frères et sœurs, cela a fonctionné ».

À la suite des conversations aux Pays-Bas et de l’intérêt porté à la situation de San-Ming Lee, Justapaz prépare avec d’autres organisations des États-Unis, de l’Allemagne et de la Corée du Sud une série d’ateliers sur l’objection de conscience qui seront offerts en juillet 2015 au Rassemblement de la CMM à Harrisburg, en Pennsylvanie (USA). Ces ateliers comprendront des perspectives historiques et théologiques ainsi qu’un regard actuel sur les réalités de l’objection de conscience. Ils auront pour visée d’accroître la solidarité mondiale autour d’un sujet ayant des conséquences quotidiennes pour les anabaptistes du monde entier.

Pour Jenny Neme, le thème de l’objection de conscience « représente un défi à la communauté anabaptiste mondiale : le défi de prendre à cœur à nouveau ce thème – un thème très important pour notre tradition de foi. »

Article rédigé par Anna Vogt, Justapaz

 

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